Pont Salomon, le 13 avril 2021 Lettre ouverte à Monsieur Julien DENORMANDIE, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Copie pour information et actes si elles se sentent concernées, à Mmes : Bérangère ABBA, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité Elisabeth BORNE, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion Elisabeth MORENO, Ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Egalité des chances Barbara POMPILI, Ministre de la Transition écologique Frédérique VIDAL, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Copie pour information et actes s’ils se sentent concernées à MM. : Emmanuel MACRON, Président de la République Jean CASTEX, Premier ministre Jean-Michel BLANQUER, Ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports Gérald DARMANIN, Ministre de l’Intérieur Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance Olivier VERAN, Ministre des Solidarités et de la Santé N.B. : Une copie de ce courrier et l’information concernant l’action que je vais entreprendre va parvenir aussi aux principaux médias français et aux réseaux sociaux. 1/3 Objet : Grève de la faim d’une mère à cause de l’annulation des périodes de stage comprises entre le 12 et le 23 avril 2021 pour les étudiants de BTSA Monsieur le Ministre, Le 31 mars dernier, Monsieur le Président de la République annonçait aux Français les nouvelles mesures qu’il devait prendre face à la troisième vague de la pandémie de Covid-19, dans une allocution télévisée que j’ai suivie de bout en bout et avec respect, comme il se doit. Au cours de cette prise de parole, il a détaillé les restrictions concernant les établissements scolaires, avec clarté et précision, au sujet des cours en distanciel/présentiel, des vacances et du calendrier qu’il prévoyait. Il n’a à aucun moment évoqué les stages des étudiants en alternance. Or, il se trouve que ma fille est de ceux-là, en première année de BTS Gestion et Protection de la Nature. Le lendemain, 1er avril 2021 – non, ce n’était pas un poisson -, l’établissement dans lequel elle effectue ce cursus a indiqué à parents et élèves, d’après les informations qu’ils avaient reçues, que ces directives s’appliquaient, logiquement, à tous, mais n’impactaient pas les stages. Lundi 5 avril, ma fille a donc fait 550 km, pris une chambre d’hôtel pour respecter le couvre-feu, s’est présentée au Parc naturel régional dans lequel elle devait rester 4 semaines, y a effectué sa première journée de travail en donnant toute satisfaction à son employeur, avant de rejoindre le foyer de jeunes travailleurs dans lequel elle a été contrainte, distance oblige, de prendre une chambre pour un mois. Je vous ferai grâce des détails concernant l’investissement personnel et financier qu’il lui a fallu pour décrocher ce stage en ces temps perturbés. Tout aurait donc dû être pour le mieux dans le meilleur des mondes si… son établissement, une Maison Familiale Rurale, ne dépendait du Ministère de l’Agriculture au lieu de ceux de l’Education nationale ou de l’Enseignement supérieur ! En effet, la MFR où étudie ma fille a reçu ce jeudi 8 avril au soir, soit 8 jours pleins après l’allocution de Monsieur le Président de la République, la consigne émanant de vos services, donc de vous, d'annuler les périodes de stage comprises entre le 12 et le 23 avril 2021 et de mettre les étudiants de BTS… en vacances, comme tout le monde ! Oui, comme tout le monde, sauf que… les autres étudiants, ceux qui suivent un cursus disons plus « traditionnel » dans les universités ou grandes écoles, ont le droit de poursuivre leurs stages professionnels, eux !!! Il y 2/3 en a même au sein de la structure dans laquelle ma fille s’est investie, et ils ne sont nullement inquiétés… Alors je viens vous signifier, Monsieur le Ministre, que votre consigne est, en plus d’être absurde, foncièrement injuste et discriminante envers une partie de cette jeunesse déjà bien marquée depuis un an par les conséquences de la pandémie et qui souhaite œuvrer au chevet de notre planète, qui est aussi la leur et sera peut-être un jour celle de leurs enfants – mais dans quel état, je vous le demande si vous empêchez les bonnes volontés d’agir… - En conséquence, je vous demande, Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, de bien vouloir donner immédiatement des consignes aux M.F.R. et autres établissements d’enseignement sous votre tutelle pour que les stages professionnels, dont on sait combien ils sont formateurs, reprennent sans délai afin que ces élèves aient les mêmes chances que les autres étudiants et puissent tenir leurs engagements envers les structures qui ont bien voulu les accueillir en ces temps difficiles et dans le respect des mesures sanitaires. Je vous informe par la présente que j’entamerai une grève de la faim à mon domicile dès demain matin et que je la poursuivrai jusqu’à ce que j’aie obtenu gain de cause. Bien entendu, les médias en seront avertis, sinon j’imagine bien que ce courrier finirait dans la corbeille de l’ordinateur de l’un de vos quelconques subordonnés avant même que vous n’en ayez eu connaissance. Monsieur Le Président de la République, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les Ministres et Secrétaires d’Etat qui me lirez et vous sentirez peut-être concernés par la démarche d’une mère devant la détresse de sa fille, je compte sur vous pour convaincre Monsieur Julien Denormandie de revenir sur sa décision et de laisser ma fille et ses camarades poursuivre leurs stages respectifs comme ils étaient prévus. Avec tout mon respect, malheureusement teinté de colère et d’amertume, j’ose espérer, Monsieur le Ministre, que vous descendrez de votre piédestal parisien pour vous rapprocher de la réalité du terrain et rendre leurs stages à ces étudiants qui n’ont d’autre défaut que celui de n’être pas sous la tutelle du bon ministère. Isabelle Begon 3/3 .