![L'evolution Du Wu Xia Pian a Hong Kong](https://data.docslib.org/img/3a60ab92a6e30910dab9bd827208bcff-1.webp)
TOUZEAU BETTY N°209958 MEMOIRE DE LICENCE L’EVOLUTION DU WU XIA PIAN A HONG KONG Cécile SORIN 1 SOMMAIRE I. Hong Kong et les Arts martiaux 1. Contexte politique et historique en Chine 2. Arts martiaux 3. Le Wu Xia Pian : définition d’un genre II. 60’s: l’ Age d’Or du Wu Xia Pian 1. La Shaw Brothers et les arts martiaux 2. L’Hirondelle d’Or de King Hu : un wu xia pian réaliste 3. One-Armed swordsman de Chang Cheh : un wu xia pian barbare III. 90’s : la nouvelle vague des wu xia pian 1. Le wu xia pian revient au premier plan 2. Il était une fois en Chine : un wu xia pian hybride 3. Les Cendres du temps : un wu xia pian expérimental 4. Le wu xia pian de nos jours 2 « S’il n’est pas protégé par la fermeté et la souplesse du corps, l’esprit ne peut survivre. Et réciproquement » (Moines Shaolin) 3 II. Hong Kong et les Arts martiaux 4. Contexte politique et historique en Chine 1.1 De l’arrivée du cinéma en Chine à son implantation à Hong Kong Le cinéma arrive en Chine dès Août 1896, soit 6 mois après la première projection des frères Lumières à Paris. Les chinois datent de 1905 la naissance de leur cinéma avec un extrait du « Mont Dingjun », un opéra de Pékin. Le cinéma chinois trouve ses acteurs dans le répertoire de l’Opéra de Pékin qui emprunte ses références aux légendes bouddhiques et taoïstes, aux contes folkloriques et aux grands classiques de la littérature. Dans cet art, les hommes interprètent tous les rôles et même féminins tandis que dans le cinéma, considéré à cette époque comme une forme d’art inférieur, les rôles sont tenus par des femmes qui occuperont une place dominante. Durant cette période du début du cinéma, les écrans sont alors remplis de films d’opéra, d’arts martiaux et d’adaptation de classiques de la littérature. (Les arts martiaux au cinéma sont déjà là…) Mais le début de la première guerre mondiale ralentit énormément la production de films car les Allemands étaient la source des pellicules et ce n’est pas le changement de régime politique de 1921 qui arrangera les choses. A cette date, le PCC (Parti Communiste Chinois) est crée et brise l’industrie cinématographique encore fragile. Alors que la place forte du cinéma se trouvait à Shanghai dans les années 20, la production se déplacera dans les années 30 à Hong Kong. Mais avant le monopole d’Hong Kong, Shanghai fait place forte pendant la période du muet. En 1922 est crée le premier studio par Zhang Sichuan (une sorte de Griffith chinois) : la Mingxing. Elle connaîtra ses premiers concurrents à Canton et surtout aux Etats-Unis. Pendant cette période, le public raffole du cinéma américain et il est très difficile d’ attirer le spectateur dans les salles pour un film chinois. Un des premiers film sonore date de 1931 : La chanteuse pivoine rouge de Zhang Sichuan. L’avènement du cinéma parlant des années 30 marque l’opposition entre différents dialectes de la Chine. Comme Hong Kong est un centre de production en Cantonais il est freiné par le gouvernement de Guomindang qui veut alors favoriser le Mandarin et qui plus est, qui banni les films d’arts martiaux les percevant comme une glorification des réactionnaires. En 1934, un des premier frère Shaw s’installe à Hong Kong pour y produire des films parlant en cantonais. Jusqu’en 1937, toute la production était centrée à Shanghai, maintenant elle change de cap. Le tournage du premier film d’arts martiaux à Hong Kong (Fang Shiyu’s battle in the boxing ring ) apparaît en même temps que le début de la guerre sino-japonaise en 1938. Cette guerre fait émerger le genre des films patriotiques sur des chinois résistants. Hong Kong est pris par les japonais en décembre 1941, ce qui stoppe la production…Mais la colonie retourne aux mains des britanniques en 1945 et reprend son élan. Pendant la guerre civile et jusqu’à la fin de la révolution culturelle (1976) une partie des cinéastes engagés rejoint l’armée populaire de libération de Mao Tsé Tong. La plupart se réfugient à Hong Kong où ils fondent ce qui va devenir une autre métropole cinématographique. 4 1.2 Le centre du cinéma chinois à Hong Kong Après le triomphe de Mao en 1949, Hong Kong se met aux films de genre (comédies, crimes, films d’arts martiaux…) Jusqu’au début 1960, les lieux de projection dans les campagnes se multiplient et le cinéma devient une distraction populaire. Les spectateurs veulent des comédies de situation reflétant les problèmes de la réalité quotidienne : différence riches/pauvres, évolution de la condition de la femme, place de la tradition confucéenne dans la régulation des rapports sociaux…Le renouveau du wu xia pian début 1960 sera donc le bienvenu puisque prônant une tradition chevaleresque héroïque. Début 1960, la production des films mandarins est dominée par 2 grand studios : la Shaw Brothers et MP&GI (Motion Picture and General Industry). La SB est digne d’un grand studio hollywoodien et dominera jusque dans les années 1970. Elle explose avec le genre du Kung- fu et son protégé Bruce Lee. C’est le début de l’ouverture occidentale avec les arts martiaux. Mais le contexte politique est encore très surveillé et l’économie est difficile, ce qui provoque une baisse de la production. La révolution culturelle de 66 à 76 n’arrange rien. En plus, le cinéma mandarin chute car le retour du cantonais explose et triomphe dans les années 80. Dans les années 70, c’est le cinéma de la violence qui prend place. En 1973, 71 millions de tickets de cinéma sont vendus pour 4,3 millions d’habitants ! Taux de fréquentation record. Les réfugiés affluent des frontières chinoises et l’économie provoque une augmentation des loyers alors que les salaires sont insuffisants. La criminalité augmente. Bref, sur les écrans ça explose. La liberté dans le contenu des films progresse rapidement : développement d’un genre érotique, violence dans les films (style plus graphique et intense sous l’influence des films d’arts martiaux), plus de sexe, plus d’action… Hong Kong a un statut dominant sur le marché cinématographique de l’Asie de l’Est et cela attire l’attention de l’Occident. Les années 80 seront marquées par la nouvelle vague de jeunes cinéastes venant de l’Académie du cinéma de Pékin et diplômés en 1982. Cette « classe 82 » apporte un cinéma qui retourne aux racines chinoises (Tsui Hark, Ann Hui…) Malheureusement, les années 90 marquent le déclin de l’industrie cinématographique hongkongaise avec une chute des ventes de billets. Les causes sont multiples et difficiles à solutionner : le public préfère les blockbusters américains ; la crise financière et l’approche de la rétrocession font fuir de grands noms aux Etats-Unis (John Woo, Chow Yun Fat, Michelle Yeoh, Jet Li, Jackie Chan…) ; le développement des multiplexes a provoqué une augmentation du prix des billets ; le nombre de piratage et de consultation sur Internet sont catastrophiques et surtout la censure les accable dans leur propre pays. 5. Arts martiaux 2.1 Arts martiaux et cinéma Hongkongais Les arts martiaux ont tout d’abord fait l’objet d’adaptation dans des cérémonies et théâtre de rue avant d’être adapté cinématographiquement. 5 L’apparition du terme d’ « arts martiaux » remonte au cinéma muet de Shanghai des années 20. La majorité de ces films repose sur des récits chevaleresques basés sur des exploits d’escrimeurs vivants sous d’anciennes dynasties (Song et Ming). Le choix semble être déjà significatif : environ 250 films d’arts martiaux de cette époque présentent des chevaliers avec des épées contre une quinzaine qui présentent des héros combattants à mains nues. La représentation cinématographique des arts martiaux représentent 3 facettes de l’imaginaire asiatique : un sport de combat, une réalité sociale et un esprit provenant de la mythologie et surtout des philosophies. Historiquement, la civilisation chinoise semble avoir évolué en relation avec l’art martial, un élément qui fait partie intégrante de cette civilisation. La petite rivalité de 1909 avec les japonais n’a donc pas duré puisque la tradition martiale chinoise est suffisamment riche. C’est un genre qui a connu de nombreuses difficultés car très controversé. En 1928, la compagnie Mingxing adapte un des plus célèbre roman d’arts martiaux, Au bord de l’eau de Shi Nai-An, sous le titre L’Incendie du Monastère du Lotus rouge. C’est un succès, mais à l’époque de l’agression japonaise contre la Chine en 1932, ce genre sera critiqué et agressé. Comme dit précédemment, Guomindang ordonnera même l’interdiction de ces films. Pendant une courte période, ce genre a dominé le cinéma en tant que genre de divertissement. Puis, le public n’aime plus, certains y voyant une rétrograde des valeurs féodales au détriment du progrès social. Du coup, les écrivains partisans du PPC profitent de cette saturation pour écrire des comédies, drames…Encore un conflit de pensée qui ralentit ce qui fera la renommé de Hong Kong avec ses films d’arts martiaux. Mais en 1949 les arts martiaux au cinéma reprennent de l’élan avec entre autre une série à succès qui sera diffusée jusque dans les années 80 : Huang Feihung. Plus tard, les arts martiaux mandarins font leur arrivée en 1960. Le wu xia pian connaît son âge d’or dans le début des années 60 en renouvelant le genre avec l’essor de la Shaw Brothers puis celui de la Golden Harvest.
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