MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DEL'ARRONDISSEMENTDEBOULOGNE-SUR-MER MEMOIRES DE LA SOCIETE ACADÉMIQUE DE L'ARRONDISSEMENT DE BOULOGNE-SUR-MER TOMEXI BOULOGNE-SUR-MER IMPRIMERIE VEUVE CHARLES AIGRE 4, EUEDESVIEILLARDS — r 1881 ITIMITMMPHII DE LA FRANCE / COMPEENANT LES NOMS DE LIEUX ANCIENS ET MODERNES ARRONDISSEMENT DE BOULOGNE-SUR-MER Par M. l'Abbé D. HAIGNERÉ EX-ARCHIVISTEDELAVILLEDEBOULOGNE SECRÉTAIREPERPÉTUELDELASOCIETEACADÉMIQUE ' Ouvragequi a obtenule SecondPrix au Concoursdes SociétésSavantes,le 25novembre1861 BOULOGNE-SUR-MER IMPRIMERIE VEUVE CHARLES AIGRE 4, BUEDESVIEILLARDS 1881. iH. 3/Lonsieur . ALEXANDRE A.DÀM Commandeur de la Légion d'honneur Ancien maire de Boulogne Président honoraire.de la Société d'Agriculture ^Monsieur, C'est à vous qu'appartient la dédicace de cet ouvrage, dont vous ave\ provoqué Vexécution et dont nous avons tous deux partagé l'honneur, le 25 no- vembre 1861, dans le grand amphithéâtre de 'la Sorbonne. Je ne puis donc aujourd'hui le publier sans que votre nom y soit inscrit à la première page, pour témoigner de ma gratitude envers le Magistrat êminent, l'Administrateur aux vues larges et pro- fondément libérales, dont je n'oublierai jamais la haute bienveillance à mon égard. Daigne^ agréer, Monsieur, le respectueux hommage des sentiments dévoués avec lesquelsje suis, Votre très humble et très reconnaissant serviteur, D. HAIGNERÉ Ex-archivistedelavilledeBoulogne, Curé-desservantdeMenneville, Ofiieierd'Académie. LETTEE DE FÉLICITATIONS Adressée à VAuteur Par Mgr PARI SI S cMon cher abbé Haigneré, Les ornements des églises matérielles sont divers et c'est leur ensemble harmonieux qui en fait la beauté. Ainsi en est-il de la fcloire d'un diocèse, et il est hors de doute que les distinctions qui y sont dé- cernées à des hommes d'études sérieuses et d'érudition profonde lui donnent un lustre utile même à la Religion dans ce siècle superficiel. C'est pour cela que je m'en suis réjoui et vous en ai fait adresser mes affectueuses félicitations. Merci de vos bons et pieux souhaits : je vous offre les miens avec une grande sincérité d'affection et de dévouement en N.-S. •f P. L., Ev. D.'ARRAS. 10 janvier 1862. PREFACE L'ouvrage dont la Société Académique a bien voulu ordonner la publication, et qui, après vingt ans de stage, fait aujourd'hui son entrée dans le monde scientifique, a été rédigé pour la Société d'Agriculture de l'arrondissement de- Boulogne. Cette Compagnie, fondée à la fin du dernier siècle pour être un centre d'activité littéraire et artistique, s'était peu à peu désintéressée de ces études, pour concentrer toutes ses prédilections sur l'encouragement des travaux du laboureur et sur le développement des productions de la ferme. Néanmoins, lorsque M. Rouland fit appel à son concours, en l'invitant à s'occuper de la grande entreprise qu'il avait conçue de créer un Diction- naire topographique, ainsi qu'un Répertoire archéologique de la France, la Société d'Agri- culture s'empressa de répondre aux voeux du ministre de l'Instruction publique. Elle fit im- primer un questionnaire et elle l'envoya dans toutes les communes de sa circonscription, pour — X — recueillir les informations qu'on voudrait bien lui adresser; puis, après m'avoir'transmis ces do- cuments, elle me chargea de les coordonner en y joignant le résultat de mes recherches personnelles dans le vaste champ des annales du pays. Je puis dire, sans en tirer vanité, que ce n'était pas une besogne facile. En effet, les informations que la Société reçut en réponse à son questionnaire étaient bien in- suffisantes, presque toutes incomplètes, et quel- ques-unes absolument nulles. Il y eut même un certain nombre de communes où, soit par négli- gence, soit par embarras, les maires s'abstinrent de toute communication (1). En cet état de choses, je dus avoir recours à d'autres moyens pour compléter ma nomenclature. La carte de Cassini et celle du dépôt de la guerre ne me donnaient que les noms des hameaux, des fermes, des lieux habités ; et je ne pouvais me dispenser d'en chercher d'autres, que je savais exister en grand nombre sur toute la surface du territoire. Où les trouver ? Ne pouvant songer au cadastre, qui n'en inscrit que. quelques-uns, choisis au hasard et outrageusement déformés, (1) Quatre-vingtscommunesseulementont envoyé des ré- ponsesau questionnairede la Société. Parmi les meilleurs travaux qui m'ont été adressésà cesujet, je dois une mention particulièreaux notes recueilliessur Hardingnenpar M. Ben- Hamy, sur Andréaet Guînes par M. le Dr Cuisinier, et aux statistiques dresséesd'aprèsla matricecadastralepar MM. les maires de Bazinghen,de Maningten, de Rinxent, etc., etc. — XI — je me résolus à feuilleter la plus grande partie des annonces judiciaires insérées à la quatrième page des journaux de la localité, et. je pus parvenir à compléter d'une manière à peu près satisfaisante le relevé des lieux-dits de l'arrondissement. Ce n'était pas là, je dois le dire, que gisait la principale difficulté de l'entreprise. D'après le programme, dressé par M. Léopold Delisle, au nom du Comité des Travaux historiques et des Sociétés Savantes, je devais joindre à chaque nom moderne les noms anciens qui lui correspondent. Pour cela, j'avais à dépouiller « les histoires et les chroniques les plus an- ce ciennes, les vies de saints, les romans cheva- « leresques, les chartes, les cartulaires, les « pouillés, les registres de visites ecclésiastiques, « les comptes, les rôles d'imposition, les aveux et « les livres terriers, » en vue d'y recueillir tous les textes en langue latine et en langue vulgaire, qui pouvaient servir à déterminer la forme ori- ginale et les diverses variations des noms de lieux restés attachés aux diverses parcelles du territoire. Pour cette partie de mon travail, tout me manquait ; et comme les archives de la ville n'avaient à m'offrir ni chartes ni cartulaires, il me fallut aller en chercher à Paris dans les Archives nationales et dans les collections de la grande Bibliothèque, ainsi qu'à Arras, dans les archives du département. Muni de ces renseignements et de ceux que je XII— pus rencontrer çà et là, dans le dépouillement des ouvrages imprimés, je me trouvai en pos- session d'une seconde nomenclature, celle des anciens noms de lieux du pays, tels que les scribes du moyen âge en ont figuré l'orthographe, avec l'étrange variété de ses formes et les mul- tiples embarras de sa synonymie. Qu'on lise dans le Dictionnaire les articles Antinghem, Bou ères, Hardinghen, Herbinghen, Hervelinghen, Rin- xent, Sanghen, on se fera une idée du dédale où il s'agissait de se retrouver ! Et d'ailleurs, ai-je parfaitement réussi à en débrouiller l'enche- vêtrement? Ai-je établi la concordance exacte des différentes formes qui, dans la chronique d'Andres, pour ne parler que de celle-15, s'ap- pliquent à la désignation d'une même localité ? Malgré tout le soin que j'ai pris de comparer les unes aux autres les énonciations topographiques contenues dans les chartes de cette abbaye, afin d'en saisir les ressemblances et d'en déter- miner le classement, je crois n'avoir résolu qu'une partie du problème. Puisse un érudit con- sciencieux et sagace faire, pour Guillaume d'An- dres et son intéressante chronique, le travail'de révision et d'annotation dont Lambert d'Ardres a été l'objet de la part de M. le marquis de Godefroy ! Lorsque les noms de lieux cités dans les anciens textes se produisent comme des indications topo- graphiques proprement dites, dans une énumé- ration de propriétés territoriales ou de droits XIII— utiles qui s'y rapportent, l'attribution, qu'on en peut îaire à un lieu moderne de semblable déno- mination est peu sujette à erreur ; mais on conçoit qu'il en est autrement lorsque le nom de lieu n'apparaît dans l'histoire que comme appen- dice d'un nom d'homme. Quand je lis dans les chartes de Thérouanne Ecclesiam de Iseca, entre les églises de Wimille et de Wirwignes, je ne puis douter qu'il ne s'agisse là bien évidemment de l'église d'Isques ; mais, quand je trouve, même parmi les témoins de chartes absolument bou- lonnaises, un Amalricus de Mca, je ne puis plus avoir la même certitude pour la traduction du nom de fief; car, dans un autre acte, passé précisément à la même époque dans l'abbaye de Bigaerden en Rrabant, on lit les signatures de Francon d'Isca et de ses frères Godefroi et Amalric, qui ont tout l'air de représenter la famille seigneu- riale d'Issche, ou Overissche, près de Bru- xelles (1). De même, je ne suis pas sûr qu'on ne viendra pas un jour réclamer pour Hondeghem (Nord), ou pour Oeleghem (Flandre occidentale), quel- qu'une des formes anciennes que j'ai admises à figurer sous le nom- d'Audinghen ; et, malgré toute l'attention scrupuleuse que j'ai apportée dans la détermination des homonymes, je ne puis répondre de n'avoir rien dérobé du patri- moine topographique appartenant à Boeseghem, (1) Mir. et Foppens, Opp.dipl., t. I, p. 99. — xrv — à Terdeghem, ou à d'autres localités du dépar- tement du Nord. Prendre ainsi le bien d'autrui, est une tentation contre laquelle les auteurs de ce genre de travaux ne se prémunissent pas toujours suffisamment. L'érudit bibliothécaire de la ville d'Amiens, M. Joseph Garnier, n'a-t-il pas cru trouver dans YEmbriacum de la chronique d'Andres le nom ftEmbrevillel C'était frustrer le village à'Embry de l'un de ses biens les plus précieux. Un autre antiquaire, M. le baron de Galonné, dans une étude fort bien faite sur une seigneurie picarde, a commis un semblable larcin, en dépouillant Mentque-Nortbécourt d'une citation de l'an 877, pour en orner le front du village de Maintenai.
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