Dossier Artistique (.Pdf)

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de Juan Mayorga conception et mise en scène Jorge Lavelli Du 9 novembre Chemin du ciel au 16 décembre 2007 (Himmelweg) Horaire du mardi au samedi 20h30 de Juan Mayorga dimanche 16h30. texte français Yves Lebeau Les Solitaires intempestifs (relâche le lundi). conception et mise en scène Jorge Lavelli Tarifs —avec plein tarif 18 ¤, Alain Mottet Le délégué de la Croix-Rouge tarifs réduits 13¤ et 10 ¤ mercredi tarif unique 10¤. Garlan Le Martelot Un garçon Florent Arnoult Un autre garçon Rencontre-débat Sophie Neveu Elle(s) avec l’équipe de création, Philippe Canales Lui mardi 13 novembre après la représentation, Charlotte Corman Rebecca, la fillette en présence de l’auteur. Pierre-Alain Chapuis Le Commandant Dominique Boissel Gottfried Théâtre de la Tempête Cartoucherie Route du Champ- —collaboration artistique Dominique Poulange de-Manœuvre —collaboration scénographique Pace 75012 Paris —costumes Fabienne Varoutsikos – réservation —collaboration lumières Gérard Monin 01 43 28 36 36 – www.la-tempete.fr —bande son Jean-Marie Bourdat Collectivités Production le méchant théâtre avec le soutien de la Drac Île-de-France, l’Aide nationale Antonia Bozzi à la création du Centre national du Théâtre, la participation artistique du 01 43 74 73 83 Jeune Théâtre national, la collaboration de l'INAEM, Ministerio de la Cultura deEspaña. Administration Sélection 2007 d'ANETH – Aux nouvelles écritures théâtrales. Elias Oziel La traduction de cette pièce a été réalisée dans le cadre de l'Atelier européen de la [email protected] traduction / Scène nationale d'Orléans, avec le concours de l'Union européenne – Commission éducation et culture. L'ouvrage est publié avec le soutien du Centre Attaché de presse national du livre. Franck Peyrinaud 01 45 67 95 46 [email protected] Himmelweg étouffés des victimes restent gravés dans la pierre, tels d’étranges hiéroglyphes. L’ex-inspecteur nous raconte l’expé- rience de sa visite et redit l’objectivité de son rapport final. Ce jour-là dans le camp, au cœur de la guerre, tout était normal. Des enfants jouaient à la toupie, des musiciens Jorge Lavelli convie le public français à la décou- répétaient sur la place, des marchands de verte du dramaturge Juan Mayorga, qu’il consi- ballons offraient leurs marchandises aux pro- dère comme l’un des auteurs majeurs de ce début meneurs. Partout, il crut voir la normalité. Le de siècle en Espagne. Il retrouve avec lui tous les Commandant fort aimable et surtout, plus traits du théâtre qui lui sont chers: un «grand aimable encore, un «pensionnaire» du camp théâtre du monde» contemporain, où l’imagina- qu’on lui présenta comme le Maire de la tion, la poésie, le lyrisme, la fantaisie, la liberté ville, accompagnèrent ses pas, prêts à satis- et l’humour sont au pouvoir, à travers une tra- faire toute curiosité. Personne ne s’appro- gédie exemplaire, somptueusement construite, qui cha pour exprimer une plainte, lui faire un s’évade des formes habituelles pour envahir le signe d’inquiétude ou lancer un appel au spectateur d’émotions plurielles et de réflexions, secours. Ainsi, après un déjeuner correct ardentes aujourd’hui. partagé avec la famille du maire, le bon juif Gershom, il se retira et dès son retour à Après la deuxième guerre mondiale, un ex- Berlin, rédigea un rapport positif sur tout ce délégué de la Croix-Rouge revient au camp qu’il venait de voir. Pourtant, une certaine de concentration qu’il inspecta pendant la raideur dans le comportement des juifs l’avait guerre. Il cherche les voies ferrées, revoit la troublé, quelque chose d’étrangement méca- rivière qui entoure les lieux et retrouve la nique. Il les jugea impénétrables, repliés sur rampe de ciment qui reliait directement la eux-mêmes, dans leur culture et leurs tradi- gare d’arrivée à ce qu’on appelait l’infirme- tions trop étrangères aux siennes pour les rie: «Le chemin du ciel». Ainsi nommait-on comprendre. alors ce passage suspendu qui domine encore les lieux et déchire le paysage. Maintenant, Ce que Juan Mayorga nous raconte et nous tout le reste a été dévoré par le temps et la fait découvrir, c’est l’autre côté du miroir, nature s’est emparée des ruines. Cependant, dans une vision épurée et dramatique. Le les traces de toutes les souffrances et les cris Théâtre occupe tout l’espace. Physique et mental. On assiste aux essais partiels de la quent, sans les montrer, les sévices. construction d’une immense supercherie et Nous serons ainsi les témoins silencieux à ses répétitions. Le jeu théâtral, le «men- d’une machination «propre», dont nous ne songe» du théâtre, viennent au secours de percevrons que de simples bribes, à travers l’horreur en masquant la vérité. Les bour- des dialogues répétés -comme au théâtre. reaux seront «sauvés». À nous de les démas- L’œuvre coule comme l’écho d’une quer à nouveau. source lointaine. Elle s’alimente de notre mémoire et surtout de notre imagination. Elle puise sa force aux racines de l’horreur * * * inventoriée. Son originalité stylistique naît dès la première ligne. Un paysage familier et Chemin du ciel – Himmelweg – nous parle sur lointain se transforme et s’impose dans une plusieurs plans d’un unique et fondamental véracité hallucinante. Nous sommes à l’in- thème central. Un thème qui peut se lire térieur et aussi, là, devant, comme des spec- comme une représentation théâtrale, comme tateurs qui assistent à une répétition gênante, une narration, ou bien comme une sédui- inconfortable. La culpabilité est absente et sante combinaison d’expressions drama- pourtant… Un déchirement certain s’ins- tiques, lyriques et poétiques. Avec un pied talle dans la conscience du lecteur (du spec- dans le réel et un autre dans l’imaginaire. tateur)… Quelque chose d’aussi fort que le Un imaginaire qui ouvre au lecteur le sien cri sourd de la tragédie antique et cela nous propre et qui l’oblige à pénétrer un terrain ramène inéluctablement à la famille, cœur surchargé de sinistres références. Nous par- social du monde organisé. lons de la Shoah. Nous y trouvons, évoquée, l’essence Je souligne aussi la formidable conception même de «l’expérience». Des juifs de tous musicale de cette œuvre, l’organisation âges et de toute origine, dans la machine à tuer savante du discours théâtral, l’intrigante sono- la plus proche des enfers: feu, flammes, dis- rité des dialogues, aussi intelligents que dra- paritions, cendres, néant. Et support musical. matiques. Et par-dessus tout, un particulier Dans cet abîme rêvé, le son d’une hor- et mystérieux sens de l’humour : on peut loge millénaire, le bruit d’un train qui arrive alors parler d’un tragique en majuscules. à six heures du matin pour se débarrasser d’une foule moribonde, la fumée qui com- Jorge Lavelli pose un paysage d’ombres et de terreur, évo- Jorge Lavelli Né à Buenos Aires, Jorge Lavelli 2001 du Vieux Colombier. est naturalisé français depuis • Ariodante de Haendel à l'Opéra • Faust de Gounod, au Teatro de 1977. Metteur en scène de de Paris, Palais Garnier. la Maestranza, Séville. théâtre et d'opéra; directeur • Faust de Gounod, à l’Opéra 2004 du Théâtre national de la Colline de Paris, Bastille. • Babel 46 de Xavier Montsalvage de 1987 à 1996; depuis, il a • L'Ombre de Venceslao de Copi, et L'Enfant et les sortilèges de notamment mis en scène en au Théâtre de la Tempête et Ravel, au Gran Teatro del Liceu, France et à l'étranger: Brian Friel, au Théâtre du Rond Point. Barcelone. Tony Kushner, Luigi Pirandello, 2002 • Siroe, re di Persia au B.A.M. Franz Lehár, Bertolt Brecht, • Medea de Rolf Liebermann de New York. Claude Debussy, Copi, George (création) à l'Opéra de Paris, • La Hija del aire de Calderón Tabori. Bastille. au Teatro General San Martín • Babel 46 de Xavier Montsalvatge de Buenos Aires et au Teatro Et à partir du nouveau millénaire: (création), et L'Enfant et les Español de Madrid. 2000 sortilèges de Ravel à l’Opéra 2005 • Mein Kampf (farce) de George Real de Madrid. • Cecilia de Charles Chaynes Tabori au Teatro General San • Le Désarroi de Monsieur Peters au Théâtre-Opéra d'Avignon Martín de Buenos Aires. d'Arthur Miller (création), au et des pays du Vaucluse. • Cecilia, opéra de Charles Théâtre de l'Atelier à Paris. • Merlin de Tankred Dorst Chaynes sur un livret d’Eduardo 2003 (création) au festival de Manet (création) à l'Opéra de • Faust, à l'Opéra Bastille. Fourvière et la MC96 de Monte-Carlo puis à Nancy et • Le Vaisseau fantôme de Wagner Bobigny. Liège. au Teatro di San Carlo de Naples. 2006 • Siroe de Haendel, pour le Grand • Homebody / Kabul de Tony • Rey Lear de Shakespeare au théâtre de la Fenice, à la Scuola Kushner (création) au Théâtre Teatro General San Martín de grande di San Giovanni national du Luxembourg et à Buenos Aires. Evangelista, Venise. la Comédie-Française, Théâtre Alain Mottet créations: Adamov, Gombrowicz, Darrieux aux créations Débute avec Roger Planchon Morvan Lebesque, Loys Masson, contemporaines ; du Vicaire mis en 1949 et participe à ses huit Elie Wiesel, Albert Camus, Thomas en scène par Peter Brook en 1963 premiers spectacles. Après deux Bernhard, Harold Pinter, Ionesco. à La Nuit d’Elie Wiesel... Il retouve saisons avec Hubert Gignoux au Du TNP de Georges Wilson en Jorge Lavelli qui l’avait mis en Centre dramatique de l’Ouest, il 1968 à la Comédie-Française scène dans Le Triomphe de la joue à Paris une quarantaine de 1986-88; du théâtre de boulevard sensibilité de Gœthe, Cour pièces dont plus de vingt avec Jacqueline Maillan, Danielle d’honneur, Avignon 1967. Pierre-Alain Chapuis collaborateur de Ph.

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