2,20 € DU 25 NOVEMBRE AU 1er DECEMBRE 2013 Midi Olympique N° 5209 - Espagne 2,20€ - Polynésie - 700 XPF - Suisse 3,50 CHF - Canada 4,99 CAD - Belgique 2,30€ Rugbyrama.fr Transferts Montpellier Paris sonde Trinh-Duc devrait rester 43Machenaud 43 Lundi Top 14 Biarritz revit, Castres en champion 17 et 23 Nouvelle-Zélande 2013, année homérique ! 15 Pro D2 L’AFRIQUE DU SUD A BATTU LE XV DE FRANCE, SAMEDI, LORS DU TROISIÈME ET DERNIER TEST DE LA TOURNÉE Carcassonne, D’AUTOMNE. DÉJÀ REMIS À LEUR PLACE PAR LES ALL un sursaut BLACKS DÉBUT NOVEMBRE, LES BLEUS DU CAPITAINE THIERRY DUSAUTOIR NE PARVIENNENT PAS À SE HISSER d’orgueil AU NIVEAU DES MEILLEURES NATIONS DU MONDE. 27 QUE LEUR MANQUE-T-IL VRAIMENT ? DOSSIER. 2 à 14 2,20 € M 00709 - 5209 - F: 2,20 E 3’:HIKKRA=^UWWUW:?f@m@k@j@a"; 2 MIDI OLYMPIQUE RAMA. LUNDI 25 NOVEMBRE 2013 - - RUGBY fr Dossier Les faits ● TOURNÉE D’AUTOMNE C’EST L’HEURE DU BILAN DES TESTS DE NOVEMBRE : LES BLEUS, SANS GRANDE SURPRISE, ONT ÉCHOUÉ CONTRE LES DEUX MEILLEURES NATIONS DU MONDE, LA NOUVELLE-ZÉLANDE ET L’AFRIQUE DU SUD. ● ANNÉE Éditorial CATASTROPHIQUE EN 2013, LA FRANCE N’AURA DONC BATTU QUE L’ÉCOSSE ET LE TONGA. ● LE JEU EN QUESTIONS SI LE XV DE FRANCE, COMME SOUVENT, A MONTRÉ DU CŒUR À L’OUVRAGE, IL A ENCORE AFFICHÉ DES LIMITES TRÈS INQUIÉTANTES Jacques VERDIER [email protected] DANS LA CONSTRUCTION DE SON JEU . ● ET MAINTENANT ? IL FAUT AGIR POUR SOIGNER LES MAUX DE LA SÉLECTION. L’amer à boire ’enfonce mon clou, pardonnez-moi, avec une constance qui pourra prêter à rire, mais je ne vois pas d’autres explications à nos maux actuels que la perte d’identité de no- QUE LEUR Jtre jeu tel qu’on le concevait encore il y a seu- lement dix ans et qui faisait la part si belle — grand chelem 2002, Mondial 2003 — au jeu « large-large », à la vitesse, à la passe. Comment expliquer autrement que nous ayons été incapables de faire, samedi, dans les intentions sinon dans les actes, ce que les Blacks ont si joliment réalisé il y a deux mois, face à ces mêmes Springboks : inver- ser la pression étouffante des Sud-Africains par un jeu « large-large » justement, visant à écarter la MANQUE-T-IL ? défense pour mieux la contrôler, et la pénétrer par le milieu. Revoyez sur You Tube la performance majuscule des Blacks : rien là qui ne soit accessi- ble au XV de France, n’étaient peut-être ces servi- ces au cordeau, la précision des placements, la vi- Par Nicolas ZANARDI vous fiche notre billet que ce qui restera de cette tournée de novembre tesse d’ensemble, l’organisation par cellules de [email protected] au plus loin de notre souvenir, c’est les yeux de Yoann Maestri rougis par joueurs, toutes choses que l’on a perdues au fil du son carton contre le Tonga, la longueur des arbitrages vidéo contre les temps, à trop vouloir ressembler aux Anglais de ne défaite « honorable », la quatrième consécutive, devant Springboks, ou le délabrement de la pelouse du Stade de France… Wilkinson, aux Boks de 2007, aux uns puis aux au- les invincibles All Blacks. Une victoire, maîtrisée quoi- tres, comme un pays en perte de confiance, en mal qu’avare en vibrations, devant le Tonga. Puis un dernier re- LA GANGRÈNE DE L’ENNUI de certitudes. vers, le huitième de la saison, histoire de bouchonner dé- S’en étonner ? Surtout pas, si l’on veut convenir que 80 % de la plus-value D’où vient, surtout, que l’on ait laissé filer ce qui, Ufinitivement un millésime 2013 au goût de vitriol, de pomme, de notre championnat domestique est aujourd’hui importée de l’étranger. historiquement, faisait notre force ? Cette capaci- voire de betterave. Au choix... Mais sûrement l’un des plus Mais cela ne nous empêche pas de le déplorer. Au vrai, que manque-t-il à té d’adaptation, ce timing dans les passes et le pla- mauvais de l’histoire des Bleus. Avec un total de deux victoires, le XV de l’équipe de France pour renouer avec sa fierté, et viser mieux qu’un match cement, ce goût du risque et de la création, qui France a à peine fait mieux que lors de l’année noire 1980, et réalisé nul face à des All Blacks poussant l’arrogance jusqu’à effectuer le Kapa O n’excluent pas le courage et la ténacité ? Bernard son deuxième pire pourcentage de victoires depuis l’après-guerre… Pango sur la pelouse de Saint-Denis ? Que manque-t-il aux Bleus pour Laporte prétendait sur RMC que plus personne, Voilà novembre terminé, les feuilles mortes ramassées à la pelle, les es- ne plus voir leurs adversaires se gausser d’eux en se contentant de leur ren- désormais, en France, ne se souciait vraiment des pérances douchées. Fallait pas rêver, bien sûr, une année de bonnet dre le ballon, bien conscient de leur inoffensivité ? On l’ignore. Reste que lancements de jeu, de l’animation offensive et que d’âne dans le Tournoi. Fallait pas rêver… si des équipes de France sont parvenues, dans un passé pas si lointain, à tout le Top 14 était tourné sur la conquête, la défense Et pourtant, c’est justement ce qu’on lui demande, à notre bon vieux dompter le Kiwi et dresser le Springbok, ce n’est pas seulement avec un et le seul jeu de récupération. À quelques excep- XV de France : nous faire rêver. À tel point qu’on dirait aujourd’hui de arbitrage vidéo complaisant. Ni en leur opposant de l’orgueil ou du défi col- tions près, le constat est juste. À quoi il faudrait lui comme d’un dialogue des Tontons flingueurs chers au regretté lectif, qui ne suffisent définitivement plus. D’ailleurs, il ne faudrait pas ajouter nos manques criards en matière de tech- Georges Lautner : « Je ne rêve pas en couleur, je ne rêve pas en noir, je ne beaucoup nous pousser pour affirmer que les deux touches perdues en nique individuelle — combien de passes ratées, de rêve pas du tout, je n’ai pas le temps ! » Ainsi défilent les tests, à une ca- fin de match par les Boks auraient très bien pu constituer l’étincelle per- fixations non assurées, de décalages oubliés, de dence infernale. Alors, bien sûr, en incorrigibles amoureux du maillot bleu mettant un XV de France fidèle à sa légende d’enflammer Saint-Denis. replacements inadaptés, faute, sans doute, d’ac- que nous sommes, on s’est encore une fois piqués au jeu durant ces Las, comme trop souvent, rien ne déboucha de ces munitions inespérées, corder à cette part du jeu la place qui lui revient. trois semaines. Bien sûr, en optimistes patentés, on avait noté contre le hormis une vilaine une passe en touche… Thierry Dusautoir avait beau dire après coup, Tonga quelques innovations techniques sympathiques, comme l’utili- Alors, loin de nous l’idée de critiquer aveuglément nos Bleus. Force est comme on se rassure, que nos Bleus ne sont fina- sation des ailiers dans l’alignement et à la sortie des ballons portés. simplement de constater qu’associer deux sécateurs en troisième ligne lement pas loin du compte et que des jours meilleurs Bien sûr que samedi soir, notre cul s’est encore irrésistiblement décol- constitue une volonté de limiter la casse, au pire un aveu d’impuissance quant viendront, on ne voit pas très bien ce qui, dans les lé de sa chaise devant la hargne d’un Papé, l’élégance d’un Fofana ou le à attaquer les armes (pardon, la balle) à la main. Manque-t-on carrément matchs de l’automne, soit de nature à vraiment culot d’un Dulin… de talent ? Peut-être. Mais cela ne dispense pas de tenter sa chance à nous rassurer. L’équipe de France n’est certes pas Sauf que rien, finalement, ne saurait s’adjuger ad vitam aeternam un l’image de l’Irlande ce week-end face aux Blacks. Car franchement, ce qui au fond du trou. Il lui reste cet orgueil et ce courage, coin de notre mémoire. Rien comme un essai du bout du monde, une gangrène ce XV de France, ce n’est pas ses défaites : c’est l’ennui. Un mal cette volonté panique de résister que l’on ne sau- contre-attaque carillonnante, ou même une bonne vieille bagarre gé- qui pourrait bien conduire Philippe Saint-André à se préparer, d’ici le rait guigner. Mais c’est la marque du désespoir, nérale qui aurait constitué un lien, un trait d’union entre générations, Tournoi, à des nuits blanches, des migraines, des « nervouses brékdones » l’atout des pauvres. Nous ne sommes plus en me- un chapitre dans la mémoire collective du rugby français. Si bien qu’on comme on dit de nos jours… ■ sure de jouer les premiers rôles, de briguer un sta- tut de nation référence et c’est bien le problème. Face à quoi, pas d’autres solutions que de remet- tre le XV de France au centre des débats et, partant, la remise en cause de notre formation, le temps Le staff imparti à la préparation des Bleus et, plus que tout, le contenu de notre jeu. Quels sont nos moyens, LES MEILLEURES NATIONS DU RUGBY MONDIAL DISPOSENT D’UN ENCADREMENT PLÉTHORIQUE, À L’IMAGE DES DIX-HUIT notre culture ? À quoi aspire-t-on ? On ne résou- dra rien en quelques mois. Il faudrait, pour y par- MEMBRES COMPOSANT LE STAFF TECHNIQUE SUD-AFRICAIN.
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