Les étapes d'un touriste en France. De Marseille à Menton / par Jules Adenis,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Adenis, Jules (1821-1900). Auteur du texte. Les étapes d'un touriste en France. De Marseille à Menton / par Jules Adenis,.... 1892. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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Un fort volume in-i6 de plus de 500 pages, avec 44 gravures hors texte et ~1 plans co- loriés. TOUT AUTOUR DE PARIS PROMENADES ET EXCURSIONS DANS LE DÉPARTEMENT DE LA SEINS, par M. Alexis Martin. Un volume in-i6 de xXIV-at pages, illustré de 20 dessins hors texte, de 2 vues panoramiques et de 5 cartes et plans coloriés. PROMENADESET EXCURSIONSDANS LES ENVIRONS DE P AI\IS. Ré,qion de l'Ouest, par M. Alexis Martin. Un volume in-16 d'environ 450 pages, illustré de gravures hors texte, cartes et plans coloriés. LE PAYS D'ARLES, par M. Fernand Beissier. Un volume in-16, avec illustrations et carte. BELLE-IBLE-EN-MICR,par M. Léon Trebuchet. Un volume in-i6 avec illustrations et carte. LA. BAIE >DE CANCALE, par M. Léon Trebuchet.Un volume in-16, avec illustrations. LA CORSE"par M. A. Andréi. Un volume in-1 6, illustré de 30 gravures et une carte. I~ES ET D'UN TOURISTE v~ FRANCE DE MARSEILLE A -MENTON PAR JULES ADENIS ILLUSTRÉ DE 33 GRAVURES, DONT 20 HORS TEXTE DE 2 VUES PANORAMIQUES ET DE 2.CARTES DU LITTORAL MÉDITERRANÉEN PA RIS A. HENNUYER, IMPRIMEUR-ÉDITEUR 47, RUE LAFFITTE, 47 t892 Droit.detraductionet. de reproduction r6.ervé.. DE MARSEILLE A. MENTON CHAPITRE 1. PREMIÈRES UIPRESSIONS. Vous autres, gens du Nord. est la locution familièredont se servent les Provençauxquand ils s'adressent à nous autres, Parisiens. La pre- mière fois que je me suis entendu appeler homme du Nord, je me suis regardé des pieds à la tête, pour bien m'assurer que je n'étais pas chaussé de grandes bottes en peau de morse, et coiffé d'un bonnet de fourrure. Mais non, rien, dans mon costume, ne décelait un habi- tant de la baie de Baffin. J'étais vêtu comme mon interlocuteur, et il était vêtu comme moi. J'imagine donc que, dans cette expression con- sacrée, il entre un peu de malice. L'autochtone du Midi est fier'de, son soleil, dont il nous sait très friands, et il ne veut pas manquer l'occa- sion de nous faire sentir la distance qui nous en sépare. Quant à l'expression officielle pour 4 désigner les touristes de toutes nationalités, c'est la colonie étrangère. S'il doit y avoir, dans un casino des bords de la Méditerranée,quelque bal, concert ou représentation dramatique, les commissaires dressent la liste des invitations destinées « à ces messieurs et à ces dames de la colonie étrangère », qui sont reçus, je dois le dire, avec le plus grand empressement et la courtoisie la plus parfaite. Les personnes qui possèdent un château, une villa, une propriété dans le pays, mais qui n'y résident pas toute l'année, sont considérées comme faisant partie .de la colonie étrangère. Ces propriétaires ont le droit de s'épanouir au beau soleil du Midi qui luit pour tout le. monde mais il ne leur appartient pas Maintenant, si l'on me demande pourquoij'entre dans ces détails, je répondrai que c'est pour donner, dès le principe, la note de ce livre. Certes, je suivrai, géographique- ment, toutes les étapes annoncées, maisje pré- viens l'aimable lecteur qui voudra bien m'ac- compagner que, chemin faisant, j'entends faire un peu l'école buissonnière. Je me propose de l'emmener, dans l'Estérel, à quelque battue aux sangliers, à quelque partie de pêche sur les golfes du littoral, à la représentationde quelque mystère ou pastorale, à un pèlerinage de tradi- tion, à une bravade dé quelque fête patronale, car ce n'est pas une nomenclature que je me propose d'écrire, mais les impressions que la Provence doit faire éprouver. Ce fut un 20 janvier que j'ai entrepris mon premier voyage au pays du soleil. Il y avait en- combrement à la gare ce soir-là, car le surlen- demain devaient avoir lieu les courses de Nice. De sorte qu'un seul train ne suffisant pas pour loger cette foule, on dut en faire deux: le pre- mier partant à l'heure réglementaire, et le se- cond vingt minutes après. Ce premier voyage fut agréable en ceci que j'avais pour voisin de compartiment un ingénieur des ponts et chaussées à qui la route était familière, et qui m'indiqu.a successivement toutes les curiosités du parcours'. De Lyon à Valence, il me fit suivre le cours du Rhône à Vienne (Dauphiné), il me montra les montagnes de l'Ardèche à Orange, le sommet des Alpes. Et tenez, me dit-il, c'est ici que finit le nord et que commence le midi. A Orange, on passe la ligne Chaque fois que je quitte Paris avec la pluie, je suis sûr qu!elle cessera à Orange pour faire place au soleil et quand je quitte Marseille avec un ciel d'azur, pour re- tourner à Paris, c'est ici que je vois reparaître la pluie. Eh bien, je dois l'avouer, « car ceci est un livre de bonne foy », cette belle Provence, si vantée, si chantée, ne m'a pas fait une heu- reus(-. impression au début. Les yeux ne ren- contrent, dans cette aride campagne à la terre rougeâtr~, que des oliviers chétifs, rabougris, et dont le feuillage n'est ni vert, ni bleu, ni blanc, ni gris, mais d'une couleur anomale et plombée de petites bastides, peintes en gris pour la plupart, aux toits plats, aux fenêtres étroites, sont toutes entourées d'un petit jardin planté de cyprès. Cette essence d'arbres est si- gnificative pour un homme du Nord aussi lui semble-t-il, à la vue de ce riant paysage (frap- pez, ô cigaliers et félibres), qu'il traverse un interminable Père-Lachaise Tel est le senti- ment de gaieté que la première vue de la Pro- vence fait éprouver. Et cette impression ne m'est pas personnelle « Cette campagnelitto- rale est toujours un peu triste d'aspect, » écrit M. Charles Lenthéric dans son ouvrage, bril- lant d'érudition et de style, intitulé La Pro- vence maritime, ancienne et moderne. Hâtons- nous d'ajouter (ne frappez plus, ô félibres et cigaliers) que l'on ne tarde pas à trouver de jolies compensations. Pour notre part (train rapide n~ 7), nous avons eu le soleil, d'abord, qui, à huit heures du matin, a dépassé, radieux, le sommet des montagnes, dans une apothéose d'or, et nous a réchauffés de ses rayons, puis, à l'Estaque, la vue du golfe qui précède l'ar- rivée à Marseille.
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