Revendiquer le «mariage gay» Belgique, France, Espagne David Paternotte ISBN 978-2-8004-1499-7 © 2011 by Editions de l’Université de Bruxelles Avenue Paul Héger 26 1000 Bruxelles (Belgique) [email protected] http://www.editions-ulb.be Imprimé en Belgique Remerciements On dit souvent qu’écrire une thèse est un exercice solitaire. Il serait pourtant faux de croire qu’il est possible de mener cet exercice sans de nombreux réseaux de soutien, d’amitié, d’échange et de complicité. Cette dissertation doit beaucoup à Bérengère Marques-Pereira, qui a dirigé ces recherches. La relation d’amitié et de complicité tant intellectuelle que personnelle que nous avons construite au fil des années s’est avérée décisive pour le travail mené. Marc, son époux, doit également être remercié. Les membres du jury ont été très présents. Jane Jenson a été une « marraine » extraordinaire. Elle m’a accueilli au sein de la Chaire de recherche du Canada en citoyenneté et gouvernance au cours de l’année académique 2006-2007 et a suivi de près l’évolution de mes recherches. Nathalie Zaccaï-Reyners, présidente de mon comité d’accompagnement, a également suivi l’ensemble de ces travaux. Alors que ma thèse était a priori éloignée de ses objets de recherche, Eric Remacle n’a cessé d’être sincèrement curieux, convaincu que de tels sujets méritent une place en science politique. Enfin, la jovialité et la bonne humeur d’Andrea Rea ont souvent détendu l’atmosphère du 14e étage du bâtiment S. Sans toutes les personnes qui ont accepté de me rencontrer, de me revoir, d’ouvrir les portes de leur mémoire et celles de leurs archives, cette dissertation n’aurait pas pu exister. Même si je ne partage pas toujours leurs positions, j’éprouve du respect et de l’admiration pour leur investissement dans des causes qu’elles croyaient justes. Je remercie tout particulièrement Yves Aerts, Gilles Bon-Maury, Paul Borghs, Daniel Borrillo, Jean-Paul Bouchoms, Emmanuelle Cosse, Chille Deman, Didier Eribon, Sabrina Garnier, Françoise Gaspard, Zoé Genot, Beatriz Gimeno, Luc Legrand, Nicolas Marandon, Yann Pedler, Paloma Saavedra et Kees Waaldijk. J’éprouve une 8 REVENDIQUER LE « MARIAGE GAY » reconnaissance plus grande encore à l’égard de Jesús Generelo, Michel Pasteel et Jordi Petit. Mes collègues, à Bruxelles et ailleurs, m’ont offert un soutien précieux. Je remercie les membres de l’ancien Centre de sociologie politique : Sophie Stoffel, Claudie Baudino, Florence Delmotte, Agnès Hubert, Muriel Dekeyser, Claude Léonis et Marie-Aimée Urbain, ainsi que tous les « habitants » du 14e étage, tout particulièrement Séverine Janssen, Muriel Sacco et Laurie Hanquinet. Mon travail doit également beaucoup aux activités de l’Atelier Genre(s) et Sexualité(s) de l’Institut de Sociologie. J’en remercie les coorganisateurs : David Berliner, Annalisa Casini, Cathy Herbrand et, depuis moins longtemps, Marta Roca i Escoda et Laurent Gaissad. Je suis aussi reconnaissant à mes deux autres anciens collègues du Projet Normes, Genre, Sexualités : Christelle Taraud et Catherine Deschamps. En Belgique, outre les collègues déjà cités, je suis reconnaissant à Etienne Arcq, Alexis Dewaele, Bart Eeckhout, Bart Hellinck, Petra Meier, Joz Motmans et Alison Woodward. Le personnel du FNRS doit aussi être remercié. A l’étranger, j’exprime ma gratitude aux collègues de la Chaire de recherche du Canada en citoyenneté et gouvernance et de l’Université de Montréal (tout particulièrement Elise Auvachez, Pascale Dufour, Aude-Claire Fourot, Thomas Gulian, Grant Holly et Audrey L’Espérance). Je remercie aussi Manon Tremblay et Leslie Seidle. En Espagne, le professeur Oscar Guasch a constitué un hôte de choix à l’Université de Barcelone. Je remercie Kerman Calvo, Raquel Platero, Celia Valiente, Fernando Villaamil, et, avec beaucoup d’affection, José Ignacio Pichardo Galán. En France, Eléonore Lépinard, Maks Banens, Régis Revenin, Laure Bereni, Sébastien Chauvin, Etienne Ollion et, surtout, Bruno Perreau. Gert Hekma et Mathias Duyves, de l’Universiteit van Amsterdam, doivent aussi être remerciés pour leur générosité et leur amitié, tout comme Kathya Araujo, Matteo Bonini Baraldi, Isabelle Engeli, Matteo Gianni, Isabelle Giraud, Kelly Kollman, Frédéric Jörgens et Mathias Moschel. Je remercie enfin Donatella della Porta et Véronique Mottier pour l’accueil chaleureux dans la quiétude de Florence puis de Cambridge, ainsi que le soutien de la Fondation Wiener-Anspach. Merci à Jean-Michel De Waele, Pascale Meekers, Michèle Mat et l’équipe des Editions de l’Université de Bruxelles, ainsi qu’aux referees anonymes de manuscrit, dont les commentaires ont été appréciés. Sans l’aide de la Fondation universitaire, ce livre ne pourrait pas être publié. Je loue la patience et la constance de mes amis. En Belgique, Anne-Marie, Cédric, Céline, Chloé, Denis, Dianne, François, Glenn, Joël, Philippe, Sergi, Thierry, Tom, Chloé & Jules et David, qui a relu attentivement la toute première version de cette dissertation. A Barcelone, Javier, Jordi & Jordi, Lorena, Montse, Sergi, Xavi. A Madrid, Aitor, Belén, Esme, Jesús, Pedro et Santiago. A Paris, Camilla, David, Guillaume, Jean, José, Mikaël et Yeliz. A Montréal, Marc-Antoine. A Varsovie, Sébastien. Ma famille, enfin, a apporté un soutien essentiel. Depuis le temps où je préparais mes examens sur la table de leur salle à manger, mes grands-parents maternels ont tout fait pour que je puisse étudier le plus longtemps possible. Au cours de longues promenades dans le Bruxelles de son enfance, de nombreuses visites d’expositions et les collections de timbres, mon grand-père m’a de plus transmis le goût de la découverte et le plaisir d’apprendre. Anne-Marie, ancienne compagne de mon père, a REMERCIEMENTS 9 accompagné une grande partie de mon parcours. Marc, mon père, a relu avec attention cette dissertation. Je remercie Chantal, sa compagne, pour sa patience. Xavier, mon beau-père, a été le premier à imaginer que j’écrirais un jour une thèse, bien avant que cette idée ne me traverse l’esprit. J’ai une dette incalculable envers lui, encore plus aujourd’hui. Je dois aussi énormément à ma mère, qui lui a plus récemment fait découvrir la politique au quotidien, pas celle de mes livres d’étudiants, mais celle qui se livre dans les comités de quartiers, au centre culturel et dans les services sociaux. Ernest, mon filleul, Julien, mon frère, et Pauline, ma sœur, ont tous les trois accepté avec beaucoup de patience mes absences et mes indisponibilités. Je les en remercie infiniment. Alex, mon « paramari » depuis presque dix ans, a accompagné ce travail depuis les limbes de sa genèse. Il m’a appris qu’au fond, une thèse, ce n’est pas ce qu’il y a de plus important. Barcelone, Bruxelles, Cambridge septembre 2010 Introduction « Il faut se décider à renoncer aux rêves de réconciliation entre les détenteurs officiels de la révolution et l’expression du désir. Il est impossible d’obtenir du désir qu’il s’intègre dans le cadre d’une révolution déjà lourde du passé historique du « mouvement ouvrier ». Aussi faut-il faire découler l’exigence révolutionnaire du mouvement même du désir ; ce n’est pas seulement d’un nouveau modèle révolutionnaire dont il est besoin, mais d’une remise en question des contenus attachés traditionnellement au terme de révolution, en particulier l’idée de prise de pouvoir ». Guy HOCQUENGHEM, Le désir homosexuel 1. « Nous affirmons aujourd’hui que la fin de la discrimination légale envers les gays et les lesbiennes suppose le couronnement d’une longue lutte. Il en est ainsi, notre jeune démocratie a été l’espace où a pu naître un mouvement revendicatif qui était indispensable ; un mouvement qui a progressivement grandi jusqu’à devenir imparable ; un mouvement qui a mûri avec la société ; cette société qui a démontré, par l’appui majoritaire à notre demande, sa conviction que les droits humains, les droits constitutionnels, les droits civils appartiennent à tous en tant qu’égaux. Le gouvernement a agi en conséquence : en cherchant le bonheur du peuple ». Pedro ZEROLO, « Matrimonio y dignidad » 2. Ces deux citations, caractéristiques d’un discours, témoignent de deux époques différentes. Elles reposent sur des conceptions distinctes de l’activisme gay et lesbien et posent la question des transformations du mouvement homosexuel entre 1972 et 2007. 1 Paris, Fayard, 2000 (1re édition : Paris, Editions universitaires, 1972), p. 157. 2 In J. A. HERRERO BRASAS (éd.), Etica y activismo. Primera plana. La construcción de una cultura queer en España, Madrid, Barcelone, Egales, 2007, p. 48. Toutes les citations provenant d’autres langues que le français ont été traduites par l’auteur. 12 REVENDIQUER LE « MARIAGE GAY » Dans une critique des groupements d’extrême gauche, le jeune Guy Hocquenghem, figure de proue du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) 3, souligne la nature politique et transgressive du désir homosexuel. Il appelle à une révolution qui soit également sexuelle et revendique la subversion des fondements de la société. Trente-cinq ans plus tard, Pedro Zerolo, un des héros de la lutte pour l’ouverture du mariage civil en Espagne, ne parle plus que de droits. Il souhaite promouvoir l’accès des homosexuel-le-s aux institutions et aux droits existants et se montre élogieux à l’égard du gouvernement. Sa démarche est résolument inclusive. Loin de renvoyer à des différences nationales quant aux priorités du mouvement LGBT 4, ces deux citations évoquent plutôt quelques-unes des métamorphoses du militantisme homosexuel au cours des dernières décennies. Comme le soulève élégamment Pedro Zerolo, le mouvement a mûri. Toutefois, plutôt que de privilégier une approche qui postule la continuité et l’évolution presque naturelle du mouvement homosexuel vers des revendications plus réfléchies, on peut souligner l’importance de cette mutation et tenter d’interroger les ruptures et les paradoxes qui en découlent. En se concentrant sur la revendication d’ouverture du mariage 5, ce livre met le doigt sur un des symboles de cette transformation.
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