2 G 61 – Archives Religieuses De Bouxwiller

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2 G 61 – Archives religieuses de Bouxwiller 2 G 61 BOUXWILLER Consistoire 1354-1871 Dépôt effectué en 1963 INTRODUCTION La Réforme, de caractère d'abord bucérien puis luthérien après 1570, fut introduite en 1542 par Philippe IV, comte de Hanau-Lichtenberg, dans l'ensemble de ses possessions, comprenant alors les bailliages de Bouxwiller, capitale du comté, Pfaffenhoffen, Hatten et plus au sud, Westhoffen. Puis, à la suite d'un mariage, les bailliages hérités du comte de Deux-Ponts-Bitche (Woerth, Ingwiller, Wolfisheim, Brumath et la prévôté d'Offendorf1) furent réunis en 1570 au comté de Hanau-Lichtenberg et aussitôt acquis à la Réforme, en vertu du principe Cujus regio, ejus religio. L'avènement des landgraves de Hesse-Darmstadt à la tête de la seigneurie, survenu en 1736 par héritage, ne changea rien aux institutions. I. LES INSTITUTIONS RELIGIEUSES D’ANCIEN REGIME 1. Institutions générales Les seigneurs veillèrent de très près à l'administration religieuse de leurs sujets. Les fabriques furent maintenues dans leurs biens, qui servirent désormais à subvenir aux besoins du culte protestant. En 1612 fut fondée à Bouxwiller une école latine, transformée en 1658 en gymnase ou collège secondaire, destiné en particulier à former des jeunes gens pour le recrutement pastoral du comté de Hanau-Lichtenberg. Cette école secondaire et les écoles primaires des villages furent 1 La majeure partie des villages de la prévôté d'Offendorf fut reconquise au catholicisme à l'époque de la Révocation de l'édit de Nantes lors des mesures tracassières et des campagnes d'intimidation menées par ordre de Louis XIV. Page 1 sur 78 2 G 61 – Archives religieuses de Bouxwiller placées sous le contrôle de l'Eglise, le pasteur et le maître (souvent un théologien) étant étroitement associés dans l’œuvre d'édification religieuse de la jeunesse. L'étude du catéchisme, de la Bible, des langues anciennes et de la musique sacrée constituaient une grande part de l'enseignement. Après la Guerre de Trente ans, les affaires religieuses furent confiées, dès 1648, à une commission administrative dite Consistoire (Consistorial Rath), composée de pasteurs et de conseillers laïques, détachés du Conseil de la Régence de Bouxwiller. Par souci de bonne administration foncière, les biens des fabriques des paroisses du bailliage de Bouxwiller furent réunis lors de la création du Consistoire de Bouxwiller en 1648, en biens de la fabrique consistoriale (Kirchenschaffnei) de Bouxwiller et administrés par le receveur ecclésiastique (Amtkirchenschaffner) du bailliage. C'est pourquoi les fabriques des villages de ce bailliage perdirent leur autonomie financière et la gestion directe de leurs biens. Cette situation se maintint après 1802. Le premier pasteur de Bouxwiller prit peu à peu les fonctions de surintendant ecclésiastique et ce rôle fut consacré en 1718 lors de la division du comté en 6 sections ecclésiastiques, un peu plus vastes que les bailliages, dirigées chacune par un pasteur appelé Spezial. Celui de Bouxwiller, primus inter pares en principe, était cependant le chef spirituel du Consistoire. Le « spécial » détenait les fonctions actuelles de l'inspecteur ecclésiastique et était tenu d'adresser au Consistoire un rapport annuel. Louis XIV réintroduisit le catholicisme dans beaucoup de paroisses restées protestantes et imposa le régime du simultaneum, longtemps mal supporté par les protestants. 2. Institutions locales Sur le plan local, la réorganisation des paroisses s'opéra par le rétablissement, en 1736, des conseils presbytéraux ou des anciens, créés en 1659, mais tombés en désuétude. Ils se composaient du pasteur, de l'écoutète (Schultheiss) ou, quand il était catholique, de son adjoint protestant appelé Stabhalter et de deux délégués de la justice locale, nommés Kirchenpfleger. L’un d'eux (Almosenpfleger) tenait les comptes, notamment les comptes des aumônes. Le conseil se réunissait une fois par mois le jour du jeûne et réglait les affaires de diaconat, de secours aux veuves et aux orphelins, aux étrangers ; il veillait à la bonne tenue morale des ouailles, infligeant des amendes et des châtiments corporels, et parfois recourait à l'autorité du Consistoire. L'entretien des bâtiments (églises, presbytères, écoles, etc.) se partageait entre plusieurs responsables ; l'hôpital de Bouxwiller ayant reçu, au Moyen Age, la dîme de plusieurs villages du comté, devait participer aux frais comme décimateur. Ce régime juridique fut à l'origine de procédures au XIXe siècle, après l'abolition des droits féodaux. En 1790, sur l'intervention de Christophe-Guillaume Koch et de plusieurs autres personnalités protestantes du royaume, les biens des églises protestantes ne devinrent pas propriété de l'Etat car, argua-t-on, ils servaient essentiellement au maintien d'œuvres de bienfaisance et d'enseignement. Aussi un certain nombre de rentes en nature et en grains, souvent plusieurs fois séculaires, demeurèrent perçues au profit des fabriques pendant le XIXe siècle. Page 2 sur 78 2 G 61 – Archives religieuses de Bouxwiller II. LES INSTITUTIONS APRES LES ARTICLES ORGANIQUES DE 1802 Le régime concordataire, introduit en 1802, modifia l'organisation de l'église luthérienne. Dès lors le Consistoire de Bouxwiller ne représenta rien de plus qu'un consistoire ordinaire des églises protestantes de France. Le mot même de consistoire changea de signification. Depuis 1802, les églises luthériennes de l'ancien comté de Hanau-Lichtenberg ont été réparties avec les églises d'autres anciennes seigneuries entre plusieurs inspections ecclésiastiques, principalement celles de Bouxwiller et de Wissembourg, chacune étant composée de plusieurs consistoires. En voici l'état actuel : • Inspection de Bouxwiller : consistoires de Bouxwiller, Dettwiller, Ingwiller, Pfaffenhoffen, Schwindratzheim ; • Inspection de Wissembourg : consistoires de Hatten, Oberbronn, Woerth ; • Inspection de Strasbourg Saint-Guillaume : consistoire de Brumath ; • Inspection de Strasbourg Temple-Neuf : les consistoires d'Ittenheim, de Vendenheim et de Wasselonne comprennent quelques paroisses relevant de l'ancien comté de Hanau- Lichtenberg. Le Directoire exerçait l'autorité de tutelle et faisait le lien entre les paroisses et le gouvernement. La Révolution de 1848 le balaya et une assemblée générale des églises luthériennes de France prépara leur réorganisation. Le Second Empire promulgua de nouveaux articles organiques en 1852, rétablissant le Directoire, qui devint l'organe exécutif du Consistoire supérieur. Le régime synodal est inconnu dans l'Eglise concordataire de la confession d'Augsbourg. III. LES ARCHIVES CONSISTORIALES 1. Structure Ainsi s'explique la présence dans les archives du Consistoire de Bouxwiller de nombreux documents d'une part, antérieurs à la Réforme, d'autre part, relatifs à des localités souvent fort éloignées de Bouxwiller. De même que ses biens, le Consistoire a gardé pendant la Révolution ses archives, jusque-là gérées par l'archiviste (Registrator) attaché à la chancellerie de la Régence de Bouxwiller et au Conseil consistorial. Jusque vers 1850, elles furent constamment consultées et compulsées par les receveurs de la fabrique et du consistoire de Bouxwiller, Jean-Louis Glaser, Jacques Vix et plus tard Petri, animés par le souci de défendre les intérêts de l'Eglise souvent menacés par la ville de Bouxwiller ou par des particuliers, car les revenus de ces biens permettaient d'augmenter les traitements pastoraux, de secourir les indigents, d'entretenir les bâtiments, de soutenir les écoles protestantes, etc. Au milieu du siècle, le Consistoire construisit un local, à plusieurs salles, devant le presbytère principal de Bouxwiller, pour y ranger ses volumineuses archives. Elles y furent pour la Page 3 sur 78 2 G 61 – Archives religieuses de Bouxwiller dernière fois classées et inventoriées par Ch. Klein, en 1900. Mais depuis lors, on négligea d'entretenir le bâtiment, on se désintéressa des archives dont l'utilisation avait cessé. Aussi l'eau de pluie s'infiltra par le toit et l'humidité rampa le long des murs et se communiqua aux documents, les rongeant lentement. Une démarche entreprise en 1937 par le pasteur Westphal en vue du dépôt aux Archives départementales du Bas-Rhin n'eut pas de suite. C’est à M. le pasteur Ernest Muller que l’on doit d'avoir sauvé à temps après 1946 le très beau fonds du consistoire. Car s'étant aperçu des dégâts, il entreprit de transporter avec l'aide de Mme Muller la masse considérable que représentait alors ce fonds d’archives, allant de 1354 à nos jours, et de la déposer au sec dans le grenier du presbytère. L'urgence du sauvetage n'avait pas permis de respecter le classement. Conscient de l'intérêt que représentait ce trésor méconnu parce qu'inaccessible à l'historien, M. le Pasteur A. Schmutz, président du Consistoire, accepta d'emblée la proposition faite en 1963 par les Archives départementales du Bas-Rhin de prendre les archives du Consistoire en dépôt, à charge de les classer et de les inventorier. Tous les documents postérieurs à 1871 sont restés au presbytère de Bouxwiller. Un petit nombre de documents ont été rendus complètement inutilisables par l'humidité, surtout dans le fonds de la Caisse des veuves. D'autres exigent d'être maniés avec la plus minutieuse prudence en raison de leur fragilité extrême. 2. Intérêt En quelques lignes, il convient de donner encore un aperçu de la richesse du fonds pour l'histoire de la Basse-Alsace. Géographiquement, il couvre en gros une région en forme de croissant, de Westhoffen au sud- ouest à Hatten au nord-est, avec la densité maximale des localités intéressées dans la région de Bouxwiller et d'Ingwiller et une excroissance en direction de Brumath et jusqu'à Rheinbischofsheim (Bade). Chronologiquement, les périodes représentées sont les suivantes : du XIVe siècle à la Réforme, des chartes (constitutions de rentes ou ventes surtout), quelques spécifications de biens et de revenus et des comptes ; de la Réforme à la guerre de Trente ans, des documents plus nombreux ; de 1660 à 1802, le maximum de pièces permettant d'approfondir la connaissance de cette période ; et enfin de 1802 à 1871 une documentation assez riche, mais incomplète en certains domaines.

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