Louis Lagrost Du château ducal de Montcenis à la “ seigneurie ” du Creusot (XIIe - XVIIIe siècles) Archéologie et documents d’archives pour servir à l’histoire du Creusot et de sa région Préface de Hervé Mouillebouche CeCaB Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 2 Editions Centre de Castellologie de Bourgogne 23 rue Jules Guesde 71300 - Montceau-les-Mines [email protected] Tous droits réservés. ISBN : ISSN : Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 3 Louis LAGROST Du château ducal de Montcenis à la « seigneurie » du Creusot (XIIe - XVIIIe siècles) Préface de Hervé Mouillebouche Archéologie et documents d’archives pour servir à l’histoire du Creusot et de sa région CeCaB Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 4 Cet ouvrage a été réalisé et édité avec l’aide du Conseil Régional de Bourgogne Conseil Général de Saône-et-Loire Comité Régional de la Recherche Archéologique de Bourgogne Comité Départemental de la Recherche Archéologique de Saône-et-Loire Illustrations : Toutes les prises de vues aériennes ont été réalisées par Jean-Claude NOTET. Les autres clichés sont de l’auteur. Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 5 « Nous devons avertir nos lecteurs, dit M. Mérimée dans les Instructions du comité historique des arts et monuments, de se tenir en garde contre les traditions locales qui s’attachent aux souterrains des donjons. On donne trop souvent au Moyen Âge des couleurs atroces, et l’imagination accepte trop facilement les scènes d’horreurs que les romanciers placent dans de semblables lieux… » Viollet-le-Duc, Encyclopédie Médiévale Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 6 Liste des abréviations ADCO : Archives départementales de la Côte-d’Or (Dijon) ADSL : Archives départementales de Saône-et-Loire (Mâcon) AFB : Académie François-Bourdon (Le Creusot) AN : Archives Nationales (Paris) BMD : Bibliothèque municipale Dijon MSE : Mémoires de la Société éduenne (Autun) Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 7 Remerciements Préhistorien depuis longtemps, il va sans dire que rien ne me prédisposait à m'intéresser au Moyen Âge. Même si cette période ne m'a jamais laissé indifférent. Lorsqu'en 1998, je préparais une version simplifiée de l'exposition itinérante « 30 ans d'archéologie en Saône et Loire » pour être présentée au Breuil, j'étais très loin d'en imaginer les conséquences. Souhaitant la recentrer sur la région creusotine, je m'étais tourné du côté de mes collègues archéologues et en particulier des médiévistes. Surtout vers Monique Billard qui effectuait des recherches aux Archives départementales. Je lui précisai d'ailleurs et bien innocemment que vraisemblablement « tout avait été trouvé ». Elle m'envoya alors de nombreuses pages manuscrites contenant des références intéressant l'histoire des communes du Breuil, de Torcy et par voie de conséquence du Creusot. Beaucoup de ses notes se montraient incompatibles avec ce que la plupart des auteurs locaux proposaient jusqu'ici. Indiscutablement tout était fiable, sans aucune erreur : merci du cadeau Monique ! Aussitôt, en me promettant leur aide, mes collègues et amis Gilles Auloy, Robert Chevrot et Michel Maerten tous castellologues, paléographes et spécialistes du Moyen Âge m'incitèrent à entreprendre des investigations. Il ne me fallait douter de rien, me plonger dans l'histoire et l'architecture médiévale, trouver les documents en archives, pire les lire. « La paléographie c'est comme la guitare, ça se pratique tous les jours » m'avait dit Robert. Il disait vrai. Par la suite, non content de m'avoir initié au décryptage des vieux textes, il assura la corvée de relecture de l'ouvrage avec ses yeux de professeur de français. De son côté Gilles me guidait dans le dédale et la Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 8 - 8 - complexité des chartes et des archives, m'accompagnait pour écouter des conférences à l'université, m'initiait à l'architecture du bâti. Michel était toujours là pour déterminer des céramiques ou discuter sur un point précis de l'archéologie médiévale. Je ne saurais oublier Jean-Claude Notet, spécialiste de l'archéologie aérienne, constamment disponible pour faire en sorte que, d'en haut, le château de Montcenis ou la motte féodale du Breuil nous livrent leurs secrets : merci mes amis. Il me faut rendre un grand hommage et adresser mes remerciements les plus chaleureux à Hervé Mouillebouche, maître de conférence en histoire médiévale à l'Université de Bourgogne, qui a cru en mon travail. Avant de rédiger la préface, il a eu le courage et surtout la patience de relire mon manuscrit, me faisant ainsi bénéficier de ses précieux conseils. Mes remerciements vont aussi au personnel des Archives départemen- tales de Saône-et-Loire et de la Côte-d'Or, affable, disponible et toujours prêt à me venir en aide durant toutes ces années. Je ne saurais oublier Michèle Badia pour avoir assumé la tâche ingrate et combien difficile de relire les épreuves dans un temps très limité, ainsi que ceux et celles, connus ou anonymes qui, sur le terrain ou en toutes autres occasions, m'ont aidé dans mes recherches : avec ma gratitude, à tous, merci. C'est peut-être inhabituel, mais je saurai toujours gré aux chercheurs, aux étudiants, à tous ceux qui pourront compléter ou discuter de cet ouvrage, au besoin en le critiquant, mais dans tous les cas sans polémique, en s'appuyant uniquement sur des faits avérés par l'archéologie ou sur des documents d'archives qui m'auraient échappé : c'est ainsi que la connaissance progresse. Mes ultimes remerciements vont à mon épouse et à toute ma famille : ce ne doit pas être toujours aisé de côtoyer quelqu'un qui a souvent la tête dans les nuages du passé. Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 9 PRÉFACE Voici une pierre angulaire, une pierre de taille, une pierre finement ciselée, qui manquait cruellement dans l’historiographie bourguignonne et qui est appelée à devenir une référence indispensable. On croyait tout savoir sur le château de Montcenis, et, comme souvent, on se contentait de peu. Louis Lagrost a eu le courage, la patience, la ténacité de reprendre le travail à la base, de tout vérifier. Et la châtellenie de Montcenis méritait bien cet effort, puisque d’une part elle était née d’un des plus puissants châteaux ducaux, et que d’autre part elle a donné naissance au Creusot, soit l’une des plus importantes conurbations bourguignonnes actuelles. Les monographies de villes, de villages, de châteaux, sont des exercices ingrats, trop souvent décriés, mais indispensables. L’histoire a besoin de bonnes monographies locales, et nul doute que celle-ci en soit une excellente. Je la mets d’emblée dans la lignée des plus grandes : il y eut Mâcon par Severt en 1628, Chalon par Perry en 1659, Tournus par Chifflet puis Juenin en 1664 et 1733, Beaune par Gandelot en 1772, Arnay-le-Duc par La Virotte en 1837, Saint-Jean-de-Losne par Dhetel en 1910, et enfin Montcenis-Le Creusot par Lagrost en 2008. C’est un travail fait, parfait, solide. Il n’y a désormais plus rien à dire, à redire ou à trouver sur Montcenis ; il n’y a plus qu’à lire et à relire « le » Lagrost. Car la méthode est exemplaire. Louis Lagrost ne se barde pas de titres universitaires, mais ses intuitions méthodologiques feraient pâlir bien des étudiants de master, voire de thèse — pour ne pas parler de la qualité de la Pour JYB 2.qxp 05/04/2009 15:41 Page 10 - 10 - langue. En vrai chercheur, Louis Lagrost sait qu’on doit tout vérifier. Et, en néophyte, il découvre que l’historiographie médiévale est pavée de contre- vérités, de mythes historiographiques et de souterrains, qu’on ne parvient pas toujours à identifier… Il démonte sans pitié le travail d’Eugène Fyot, sans s’occuper des circonvolutions et politesses d’usage. La pondération viendra sans doute avec l’âge… Mais il dénonce également quand il le faut Georges Duby et Jean Richard : oui, tout doit être vérifié, et tout ce qui est faux doit être dénoncé. Et tout ce qui est écrit doit être lu. Quelle aventure — quel défi insensé — que de lire les comptes de châtellenies. C’est mal écrit, répétitif, lacunaire, truffé de termes techniques et de noms propres illisibles… Les historiens pressés se contentent sagement de glaner quelques perles dans les inventaires sommaires. Louis Lagrost a mis 10 ans à venir à bout des comptes et des terriers de Montcenis. Quel travail de bénédictin ! Mais quelle moisson ! Bien sûr, il y a la partie émergée de l’iceberg : la reconstitution précise, mur par mur, tuile par tuile, du château disparu de Montcenis. Mais il y a tout le reste, ces perles éparpillées que les chercheurs viendront glaner pendant des siècles… J’ai noté, pêle-mêle, les clous qu’on récupère et redresse après l’incendie de la halle, les récoltes de châtaignes au XIVe siècle, la construction d’un pont-levis à fosse, celle d’un boulevard dès 1408, la trompette d’airain sonnant le guet matin et soir, le four à tuile servant de four à chaux, la reliure du livre de messe commun aux deux chapelles du château, la réfection des mantelets de créneaux, la corde de puits en fibre de tilleul, l’exécution d’une sorcière (une seule !)… vraiment, ce livre va faire des heureux, et pas seulement chez les Creusotins ! Les castellologues pourront à loisir examiner ces comptes d’entretien du château, et les comparer notamment avec ceux de Charolles, analysés par Élizabeth Jacquier et avec ceux de Noyers, exploités récemment par Fabrice Cayot. On y trouvera toute la sociologie et l’économie d’un chantier médiéval.
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