COMMISSION 1 : DÉVELOPPEMENT ÉQUILIBRÉ DU TERRITOIRE POLITIQUE 18 - ENVIRONNEMENT 18-1 ADHÉSION ET PARTICIPATION DU DÉPARTEMENT AU SYNDICAT MIXTE DE PRÉFIGURATION DU PARC NATUREL RÉGIONAL RANCE CÔTE D'EMERAUDE LES PARCS NATURELS RÉGIONAUX EN FRANCE ET EN BRETAGNE Les parcs naturels régionaux (PNR) sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités : « Peut être classé “parc naturel régional” un territoire à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité, mais dont l'équilibre est fragile. » Il existe à ce jour 56 PNR en France, ceux de la Baie de Somme Picardie maritime et du Mont Ventoux étant les derniers en date à avoir été créés. La Bretagne possède deux PNR, celui d’Armorique créé en 1969 et celui du Golfe du Morbihan créé en 2014. LE PROJET DE PARC NATUREL RÉGIONAL RANCE CÔTE D’EMERAUDE L'estuaire de la Rance et la Côte d'Emeraude constituent des territoires remarquables à plusieurs titres (historique, culturel, paysager, biologique). Conscients de cette richesse et de la nécessité de la préserver, les acteurs locaux, la Région et l’Etat se sont engagés dans un projet de parc naturel régional dont le périmètre prévisionnel se situe aux frontières des Pays de Saint-Malo et de Dinan. Le territoire proposé englobe 74 communes et 4 intercommunalités réparties sur les départements des Côtes d’Armor (53 communes) et d’Ille-et-Vilaine (21 communes), pour une surface de 99 000 hectares. Depuis 2008, le Département d’Ille-et-Vilaine soutient l'association COEUR Emeraude (Comité opérationnel des élus et usagers de la Rance) dans l’animation et l’élaboration du projet de parc naturel régional sur ce territoire. Ce soutien se traduit par une subvention annuelle de 25 000 € par an. La charte du parc naturel régional La charte d'un parc naturel régional est le contrat qui concrétise le projet de protection et de développement durable élaboré pour son territoire. Elle fixe les objectifs à atteindre, les orientations de protection, de mise en valeur et de développement du parc, ainsi que les mesures qui lui permettent de les mettre en œuvre. Elle permet d'assurer la cohérence et la coordination des actions menées sur le territoire du parc par les diverses collectivités publiques. Depuis 2013, l’association CŒUR élabore le projet de charte du parc en s’appuyant sur différentes instances de concertation (commissions thématiques, conseil scientifique et prospectif, ateliers citoyens…). Les services du Département ont été associés à ces réflexions, en particulier sur les enjeux environnementaux. Une consultation des communes réalisée en 2017 (en dehors d’un cadre procédural formel) montre une « adhésion de principe » relativement solide puisque 63 communes sur 74, ainsi que les EPCI totalement intégrés, avaient alors délibéré favorablement sur le projet de PNR. L’avis intermédiaire des instances nationales Dans ce contexte et après visite du CNPN (Conseil national pour la protection de la nature), le ministère a transmis son avis intermédiaire le 7 décembre 2018. Il insiste pour que le projet « renforce son assise en matière de protection de la biodiversité et de la préservation des continuités écologiques, affirme son ambition pour répondre aux enjeux de maîtrise de l’urbanisation sur le littoral, de reconquête de la qualité de l’eau ». Il demande également de développer ce travail en associant étroitement les signataires potentiels de la charte, dont les départements, et en y inscrivant leurs engagements (techniques, financiers,…) de manière plus précise. LA DÉMARCHE DE SYNDICAT MIXTE DE PRÉFIGURATION (SMP) Pourquoi proposer la création d’un syndicat mixte de préfiguration ? Afin d’améliorer et finaliser le projet de charte du parc naturel régional Rance Côte d’Emeraude, la Région a proposé en 2019 d’accompagner l’association CŒUR Emeraude. Une réunion politique, tenue le 19 décembre 2019 en Mairie de Dinan, avait conclu à un accord sur deux points principaux : - la création d’un syndicat mixte de préfiguration du parc (SMP) pour avancer sur la finalisation de la charte du parc, - un travail sur la répartition des compétences portées entre le futur syndicat mixte, les EPCI, les départements et l’association CŒUR, en particulier le portage des missions liées à la GEMAPI, compétence récente des EPCI. La consultation des collectivités concernées était alors prévue avant les élections municipales de 2020. Compte tenu de la crise sanitaire et du report du calendrier électoral, cet échéancier a été bouleversé. Afin de relancer cette démarche auprès des nouveaux.elles élu.es, la Région Bretagne a organisé le 23 septembre dernier une « conférence politique des Maires et Président.es d’EPCI et départements » pour y présenter le projet de Syndicat mixte de préfiguration du parc naturel régional. Nature et objet du syndicat mixte de préfiguration Le Syndicat Mixte de Préfiguration a pour vocation à préparer le projet de PNR, et en priorité de finaliser le projet de charte et les différents documents nécessaires à la procédure de constitution du parc. De manière générale, il assurera l’animation et la concertation sur le projet de charte, en particulier auprès des nouveaux.elles élu.es du territoire, procédera ou fera procéder à toutes les études complémentaires nécessaires, définira et mènera le cas échéant des actions de préfiguration, et communiquera sur la démarche. Sont invités à devenir membres de ce Syndicat mixte ouvert la Région Bretagne, les départements des Côtes d’Armor et d’Ille-et-Vilaine, les 4 EPCI (Dinan Agglomération, Saint- Malo agglomération, Communauté de Communes Côte d’Emeraude et Communauté de communes Bretagne Romantique) et les 74 communes inclus dans le périmètre d’étude. Un collège de la société civile et un conseil scientifique seront créés et des représentant.es de ces deux instances participeront aux instances du Syndicat avec voix consultative. Conformément au projet de statuts, ce syndicat n’a vocation à exister que durant 3 ans. Cette adhésion au Syndicat mixte de préfiguration n’engage pas la collectivité dans le futur syndicat mixte de gestion du parc qui aura vocation à être constitué une fois le parc créé. Une nouvelle consultation de l’ensemble des collectivités sera en effet organisée pour adoption du projet de parc abouti (« La charte ») et après organisation de l’enquête publique. S’agissant des aspects financiers, la participation globale des membres au syndicat mixte de préfiguration ne pourra excéder 310 000 € et sera repartie selon les plafonds suivants : - Région : 105 000 € / an soit 34 % - Département des Côtes d’Armor : 32 000 € / an soit 10 % - Département d’Ille-et-Vilaine : 25 000 € / an soit 8 % - Les 4 EPCI : 74 000 € soit 24 % - Les 74 communes : 74 000 € soit 24 % Le projet de statuts et la composition de ses membres est annexé au présent rapport. Le Département a été consulté par la Région par courrier en date du 12 octobre 2020, également annexé. La Région délibèrera de son côté lors de sa session du 19 décembre 2020 en s’appuyant sur les retours des collectivités consultées. LA POSITION DU DÉPARTEMENT Dans la phase préparatoire à l’élaboration du projet de statuts, le Département avait fait connaître à la Région les points de vigilance qu’il demandait de prendre en compte : - limiter à trois ans la durée d’existence du SMP, - écarter toute intervention du futur syndicat sur la gestion des sédiments de la Rance, - assurer qu’au terme de l’existence du SMP, la création d’un Syndicat mixte de gestion du parc n’emportera pas de fait l’adhésion de ses membres, - maintenir une participation statutaire du Département à hauteur de sa contribution annuelle actuelle à l’association CŒUR Emeraude, soit 25 000 € par an. L’ensemble de ces conditions a été pris en compte, et juridiquement, le Conseil départemental restera bien décisionnaire sur le choix de son adhésion au futur Syndicat mixte de gestion du parc. S’agissant des missions du SMP, le projet de charte nécessite à ce stade un travail approfondi. Le SMP aura pour objectif d’affirmer son ambition, notamment sur des questions primordiales comme l’urbanisme et la préservation du foncier. Une véritable stratégie d’intervention commune avec le Département reste également à finaliser et la cohérence de l’action d’un futur syndicat mixte de gestion avec les politiques départementales, notamment en matière de stratégies foncières, environnementales, agricoles ou culturelles, mais aussi d’ingénierie sera à formaliser. L’ampleur du territoire concerné qui s’étend au Nord du Cap Fréhel à la Pointe du Grouin, en passant par Dinard et Saint-Malo, puis au Sud jusqu’à Plouasne, peut desservir l’appropriation locale du projet. Les trois années à venir devront permettre au SMP de convaincre, expliquer et confirmer à terme une appropriation pleine et partagée de toutes les collectivités. C’est un élément qui déterminera la réussite du projet, et pour le Département qui conditionnera son soutien au futur syndicat mixte de gestion. La volonté du Conseil départemental de développer son action en faveur de la biodiversité et des paysages par le vote d’un budget annexe dédié justifie son adhésion au syndicat mixte de préfiguration, important pour la valorisation du territoire tant localement qu’au-delà des frontières du département. Synthèse : L'estuaire de la Rance et la Côte d'Emeraude constituent des territoires remarquables à plusieurs titres (historique, culturel, paysager, biologique, etc...). Conscients de cette richesse et de la nécessité de la préserver, les acteurs locaux, la Région et l’Etat se sont engagés dans un projet de parc naturel régional (PNR) dont le périmètre prévisionnel se situe aux frontières des Pays de Saint-Malo et de Dinan, intégrant notamment 21 communes bretilliennes. Afin d’améliorer et finaliser le projet de charte du parc naturel régional Rance Côte d’Emeraude, puis le faire approuver par les instances nationales, la Région a proposé d’accompagner la démarche par la création d’un syndicat mixte de préfiguration du parc (SMP).
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