Tracey Deer a BILINGUAL PORTRAIT

Tracey Deer a BILINGUAL PORTRAIT

UNE RENCONTRE BILINGUE RENCONTRE UNE La saison initiale de la télésérie Mohawk découlent des unions interraciales : expulsion Girls, une première incursion du côté de la de la réserve, perte de statut, discrimination, A BILINGUAL PORTRAIT fiction pour Tracey, fut diffusée à l’automne entre autres. 2014 sur les ondes du réseau APTN. La série suit le parcours d’une poignée de femmes We have lived so long with the fear of disap- mohawks célibataires qui, dans leur recherche pearing, with good reason since the Indian Act de l’âme-sœur, naviguent entre les diktats by the Canadian government is a legislation put sociaux et leurs désirs personnels. in place to make that happen. We are fearful and angry for a reason. [Un genre de Sex and the City autochtone, [Mise en forme bien ficelé et rempli d’humour.] [Funny enough, en tant que Québécoise, je POrTRaIT dARTISTe POrTRaIT par Catherine Bourgeois] peux comprendre ce vécu de persécution et Te show is based (and shot) in Kahnawake, cette peur de disparaître.] Through her documentaries and recent Photos de plateau du and involves an Aboriginal cast from across fiction series, award-winning Mohawk tournage de Mohawk Girls Canada. Kahnawake seems to be obsessed by We do have a lot of common grounds with film-maker Tracey Deer has been creating blood purity. I don’t personally think that my Québécois: how passionate we both are about and producing thought- provoking, socially : Rezolution Pictures : Tracey relevant works. Her films not only relay identity is tied to my blood purity, but other maintaining our cultures and our languages past histories but also promote Native Photo members think that blood dilution will make strong and distinct. I was raised to believe it is communities. She encourages her people us disappear as a nation. Terefore, dating a us, Mohawk, against them, the Québécois. But to take responsibility for and control of white person is not perceived as a good option. Aboriginal people have way more in common their future. Tracey’s work has received Tere is a definite pressure to find a Native with the Québec population than with English two Gemini Awards and earned acclaim mate, while cross-racial couples are facing Canadians: we are both a minority in a larger from multiple film festivals, including Hot Docs and DOXA. She has worked for despicable prejudices. culture; we are both fighting for our right to the Canadian Broadcasting Corporation, exist, and to keep our identity alive. the National Film Board, and numerous La Loi sur les Indiens, adoptée en 1876, dotait independent production companies across le gouvernement canadien de l’autorité de Le désir qu’a Tracey de briser les préjugés Canada. légiférer en tout ce qui avait trait aux Indiens. envers les Autochtones remonte en partie à Cette loi initiale, jugée discriminatoire, a de- l’été de ses 12 ans, cet été même où sa réserve racey Deer est une réalisatrice de film puis été maintes fois amendée, mais elle laisse s’est retrouvée en guerre contre le Québec, à de Kanawake, ayant étudié le cinéma au encore des traces dans la façon de définir ledit cause de l’expansion potentielle d’un terrain Dartmouth College dans l’État de New statut ainsi que dans la gestion des terres et de golf : notre guerre du golf à nous, pour ainsi TYork. Étant Mohawk, elle possède la double des droits autochtones. Mohawk Girls explore dire. Ce fut un temps rempli de libertés pour citoyenneté (américaine et canadienne). donc la question identitaire, un réel défi vécu cette adolescente, les adultes de sa communauté par les jeunes adultes étant préoccupés par la gestion de la crise. Mais, I would never call myself Canadian or Ame- autochtones. confrontée à autant de violence en si bas âge, rican; I am Kanien’keha (Mohawk). Tracey s’est sentie devenir adulte subitement, I am 89.62% native. trop tôt. Est-ce cet été de 1990 qui a forgé son [Great. Je ne suis pas non plus Canadienne, I have the document désir de construire ni French Canadian. Je suis Québécoise.] proving it. If I were to des ponts et des liens have children with a avec ses voisins qué- Catherine Bourgeois Tracey possède à son actif trois documen- Québécois, it would bécois, là où son be- Catherine Bourgeois a tout taires : One More River: Te Deal that Split the dilute my Mohawk soin de prendre parole d’abord étudié la scénographie Cree, Mohawk Girls et Club Native, dont les blood. But what et de développer un à l’Option-Téâtre de Ste-Té- deux derniers ont été coproduits par l’Office makes a Mohawk: our discours engagé serait rèse et à l’UQÀM, puis la mise en scène au Central School of national du film et Rezolution Pictures. Ses blood or our culture né ? Tracey Deer est and upbringing? une artiste unique et Speech and Drama de Londres. œuvres cinématographiques lui ont valu plu- Cofondatrice de la compagnie sieurs accolades et prix au niveau canadien, Deer nécessaire, un témoin de théâtre Joe Jack et John, elle puis dans le réseau mondial de l’art autochtone. Dans son documentaire Club Native (2008, lumineux qui nous conçoit et dirige, depuis 2003, Prix Gemini – Écriture documentaire), Tracey révèle avec nuances l’ensemble de ses productions atypiques et performatives. All my films are intended for two audiences: aborde cette question identitaire de front. Plu- l’âme de son peuple. sieurs entrevues avec des femmes de sa réserve Ses dernières œuvres, Just Fake Aboriginal people and Canadians. I want to It et AVALe, ont toutes deux : Éric Myre et Philippe Bossé : initient le spectateur à la complexe question I am not invisible, engage Canadians in discussion in order to été primées. Parallèlement, foster a better understanding between our identitaire mohawk, liée à un amalgame d’ap- or disposable. Catherine a travaillé, créé et peoples. Building bridges is a big goal of mine partenances, de membership, d’éducation et tourné avec les compagnies in both my documentary and my fiction works. de pourcentage en sang autochtone. Au dé- [Heureusement.] Imago Téâtre et la Margie Gillis Dance Foundation. Photos de plateau We are more similar than we are different. tour, on comprend aussi certains risques qui 54 Printemps 2015 Printemps 2015 55 Photo : François-Régis Fournier .

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