/// 1969, UN JU KEBOX /// CHRISTOPHE DAVY /// BLAYE : 20 ANS D E CHANTIERS -THÉÂTRE /// MAR C DÉ M EREA U /// CHRISTOPHE HU TIN /// KI D BO M BAR D OS /// DI D IER ARNA ud ET /// TR ud Y BOLTER La clé des champs urbains en Gironde / n°52 / Été 09 / Gratuit /// INCLUS LE SUPPLÉMENT GARDEN NEF PARTY 2009 LA MATIÈRE ET L’ESPRIT DEMANDER PARDON Il est dommage que demander pardon soit rarement une démarche sincère. Elle masque en général la proclamation de sa propre innocence et le refus de la sanction. Ainsi, le petit pardon, lâché dans une bousculade, où le mot prétend suffire à faire disparaître l’affront. Ou encore la contrition de l’enfant fautif voire celle du criminel dont les demandes effectuées tête baissée et bouche déconfite équivalent à réduction de peine ou droit de récidive. C’est en effet tout bénéfice pour le coupable que de tirer le pardon vers le juridique et de voir en lui le début de la réparation et du non-lieu. Mais pardonner n’est pas légal, pardon n’est pas réparation. Celui-ci n’a rien à voir avec la mesure d’une faute et n’a pas pour fonction première de l’annuler ou d’en réduire l’importance. Au contraire, demander pardon, c’est d’abord demander la reconnaissance pleine et entière de sa faute, accepter d’en être l’auteur et d’en payer la juste sanction. C’est à partir de là que l’on pourra recevoir le pardon, comme un don, un surplus imprévu qui dépasse la faute en lui retirant sa fatalité. Comme le dit le philosophe Edgar Morin, « (…) c’est un pari sur la régénération de celui qui a failli, c’est un pari sur la possibilité de transformation et de conversion au bien de celui qui a commis le mal ». Ainsi, aucune personne n’est assimilée à sa faute, qu’il y ait réparation ou non, qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas sanction. Toute personne peut agir autrement et être pardonnée. Espérons que ce soit dans ce but que l’on demande pardon pour une faute qu’un autre a commise. Pour son enfant, pour son prochain, pour son ennemi. Si la demande est sincère, elle ne vise pas à rabaisser autrui en le rendant coupable, elle ne vise pas à prendre sa place, mais elle doit permettre d’inclure le fautif dans la communauté des hommes, inévitablement faillibles mais infiniment perfectibles. [Laurent Boyer] Les 7 mercenaires (The Magnificent Seven), un film de John Sturges, en salle le 22 juillet. PLAÎT-IL? ŒiL EN FAIM AZIMUT 06 1969, au-delà de la mythologie, 16 Un parcours régional de l’art contemporain. 30 Château Lanessan, Château Guiraud, une tentative possible de play-list. Regard sur le commerce d’ébène au Musée Château d’Agassac, Planète Bordeaux, d’Aquitaine. Christophe Hutin à arc en rêve. une autre idée de l’œnotourisme. SONO TOIles & LUCARNES AGENDA & PETIPOTIN 08 Le temps des festivals en version classique. 20 Le Roi de l’évasion selon Alain Guiraudie. 37 Un truc utile pour sacrifier à la civilisation Christophe « Doudou » Davy, une vie au L’Italie en deux chefs-d’œuvre : Affreux, des loisirs… service du rock’n’roll. sales et méchants, Signore & Signori. Pour les enfants et les parents exigeants. COURS & JARDIns EN GARDE Inclus le supplément 12 Blaye et le théâtre, 20 ans déjà. 22 Mario Bava, le maestro à l’honneur. Garden Nef Party 2009 Fest’Art, la fougue des 18 ans. La subjective sélection mensuelle Hostens allume le(s) verbe(s). À nos lecteurs, CARTE BLANCHE EVENTO Vous retrouverez les chro- TAbles & comptoIRS niques Gloire(s) Locale(s), Histoire de se mettre en appétit d’ici 15 28 Luculus s’aventure sur les boulevards Up Under, Chronique le rendez-vous d’octobre... jusqu’au Comptoir d’Ornano. postée, L’Atelier sans mur Lisa Mazières, philosophie grecque et tiropita. ainsi que la rubrique Haute(s) Technologie(s) à la rentrée. Spirit Gironde est publié par Directeur de la publication : Cristian Tripard Rédaction : Olivia Angulo, Luc Bourousse, Crédit photos et illustrations : Téchené (Comptoir d’Ornano), Thomas Dépôt légal à parution PUB.L.IC Fondateur associé : José Darroquy Laurent Boyer, Cécile Broqua, Séverine Garat, Couverture : © Ribeiro Santos “Toums” Gosset (Kid Bombardos). © Spirit Gironde 2009 31-33, rue Buhan Rédacteur en chef : Marc Bertin Estelle Gentilleau, Isabelle Jelen, Alain Gariteai (Quand la première ivresse des Impression : Rotimpres 33 000 Bordeaux Tél. : 05 56 52 09 95 Joël Raffier, José Ruiz, Jean-Pierre Simard, succès bruyants...), Lysiane Gauthier (Musée Régie publicitaire : ISSN 1954-1155 Tél. : 05 56 52 09 95 [email protected] Nicolas Trespallé, Cyril Vergès. d’Aquitaine), Maud Indigo (Danyel Waro), PUB.L.I.C Fax : 05 56 52 12 98 Direction artistique : Anthony Michel Isabelle Jelen (Lisa Mazières), Nina Large 05 56 52 09 96 - Fax 05 56 52 12 98 [email protected] Stagiaires : Lauriane Paganon, Stéphanie (Carolyn Sampson), Florent Mazzoleni (Super [email protected] www.spiritonline.fr Rigouleau, Marie-Charlotte “MCT” Téchené Rail Band), Pierre Planchenault (Presque 2007 myspace.com/spiritbordeaux l’estuaire, Cie Anamorphose), Thomas Sanson Pao : Anthony Michel [email protected] (Méduses, Christophe Conan), Marie-Charlotte www.regie-public.com Plaît-il? 06 1969 , le jukebox 1969, une année en musique Dans la mythologie des dates qui ont marqué le XX°siècle, 1969 tient évidemment une place de choix : le 20 juillet, Neil Armstrong était le premier homme à poser le pied sur la Lune. Dès lors, comment l’oublier ? En comparaison, les soubresauts de la musique pop font pâle figure. Certes, cette année-là fut riche puisque successivement Woodstock et Altamont allaient enterrer le rêve né dans le Summer of Love. Plutôt qu’une commémoration de plus, plutôt qu’une exégèse de musicologue, l’occasion était trop belle de se pencher sur le patrimoine insensé d’une référence aussi fondamentale que 1954, 1966 ou 1977. Choix hautement subjectifs, les dix albums commentés dressent un portrait plutôt fidèle de l’humeur du temps. La liste est évidemment plus longue ; à chacun la sienne également. Une chose est sûre, tous constituent une bande-son idéale - propice aux souvenirs, à la (re)découverte, à la réévaluation... - susceptible d’accompagner les plaisirs de l’été. Comme toute une vie. Isaac Hayes escient que Velvet Underground signifie de cette phrase d’anthologie aurait mérité le Sly & The Family Stone Hot Buttered Soul clairement rock’n’roll, ce troisième effort est Prix Pulitzer tant sa pertinence était des plus Stand ! aussi un ovni dans le paysage fin 60 : loin des visionnaires. Ou comment quatre adolescents (Enterprise/Stax Records) tentations acides, psychédéliques ou du folk, d’Ann Harbor, Michigan ayant malaxé jusqu’à (Columbia) toujours trop urbain, à mille lieues de l’air du l’os Louie Louie et autres infamies garage Pourvoyeur de tubes temps. À l’image de sa pochette prise sur le articulèrent à leur insu le langage à venir, en La place de Sly & en or massif (Soul vif, voici le manifeste d’une possible pop en fait celui retrouvé des primitifs du rock’n’roll, The Family Stone Man, Hold on I’m chambre à l’électricité domestiquée, focalisée l’alpha et l’omega du binaire. Signé par le dans l’histoire relève comin’) en tandem sur le song-writing, anticipant l’école lo-fi. Dès mythique directeur artistique Jac Holzman, d ’u n e s o m m e d e a v e c D a v i d P o r t e r, l e lors, comment ne pas tenir définitivement cet alors piqué au vif par leurs camarades du phantasmes : blancs colosse Stax impose album pour le plus beau du groupe ? MC5, produit très curieusement par John et noirs, rock et r’n’b, définitivement sa Cale, en rupture avec le Velvet Underground, p s y c h é d é l i s m e destinée solo sur la foi le groupe dans sa sauvage innocence grave et funk, acide et de ce deuxième album Dusty Springfield un premier album de pionniers : sans ancêtre soul. La fusion ultime en forme d’introduction de l’œuvre à venir. Dusty in Memphis mais à la nombreuse descendance. Échec du groove et du riff, la machine à danser En quatre mouvements, dont trois reprises, (Philips) commercial cinglant, il est ironique de irrésistible cherchant à abolir les frontières des non seulement Isaac Hayes s’affranchit du voir le nombre incalculable de formations genres et des communautés. Autant dire que « Memphis Sound » mais bouleverse qui plus jammer plus de 6 minutes sur fond de slogan La plus grande perverties par 1969, I Wanna Be Your Dog, est les fondamentaux du R’n’B. Flanqué d’un « Don’t Call Me Nigger, Whitey/Don’t Call Me chanteuse de soul No Fun, Real Cool Time ou Little Doll… La backing band de luxe - où se distinguent Whitey, Nigger » est une chose absolument blanche était anglaise. formule pourtant basique - du fuzz, de la The Bar-Kays -, il propulse la musique noire impensable aujourd’hui. Pourtant, en ces Un comble. Or qui wah-wah, une batterie Bo Diddley, une basse dans une dimension inédite à l’image de sa temps-là, l’humeur était aux émeutes raciales n’a jamais écouté solide, des tonnes d’ennui typiquement blanc relecture époustouflante du joyau Bacharach- et à la radicalisation des Black Panthers, Dusty Springfield, - ne connaîtra jamais meilleure élaboration. David Walk on by, popularisé en 1964 par mais le groupe enflamma comme personne et spécif iquement Qu’ajouter ? Puisses-tu reposer en paix Ron Dionne Warwick, devenu tour de force de la mollesse de Woodstock.
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