Le dessin de couverture est l'œuvre de Serge Laborie. Il représente la chapelle du Tronsec. L'éditeur remercie très chaleureusement Monsieur Flandin, Conseiller Général de Donzy, et Monsieur Narcy, Président du "Moulin de Maupertuis" pour l'aide précieuse qu'ils ont apporté à l'édition de cet ouvrage. La Vallée du Nohain Paru aux Éditions du Terroir Sancerre de Tant en Temps par JB Luron L 'œdipe du génocide Paysan par JB Luron En sortant des Vignes par JB Luron Les Mémoires de déportation de Borocowitch par Marcel Asmus Le Picard de Phéllippeaux par Jacques Faugeras Henri Prisonnier de France par Henri Riffault Saint Jacques de Saxau par Marie-Madeleine Martin Perrinet Gressart par Jacques Faugeras Sancerre deux millénaires d'Histoire par Jacques Fauge- ras Description de la ville de Sancerre par Léopold Bonnin L 'imagier du Duc de Berry par Pierre Braud Construire l'unité de la France par Julien Molard Causer coumme cheux nous par Jean-Baptiste Luron Du même auteur Saint-Laurent à travers les siècles La Vallée du Nohain Ses villages, ses moulins Son patrimoine au fil de l'eau Jeanne Pautrat Préface de Fabrice Cario Préface La Nièvre, chacun le reconnaît, conserve bien des tré- sors. Cependant, pour les découvrir, il convient, bien en- tendu, de se montrer curieux et de disposer de temps à moins de pouvoir disposer d'informations privilégiées. Passionnée par l'histoire, l'archéologie et les arts, Jeanne Pautrat connaît bien son département et aime à faire partager ses connaissances et son amour du terroir. Avec cet ouvrage, elle nous entraîne avec bonheur à la découverte de la Vallée du Nohain. Ce Nohain, affluent direct de la Loire, qui a donné son nom à un délicat poète, l'auteur le connaît bien. Jeanne Pautrat nous invite à suivre son cours de sa source à Entrains jusqu'à sa rencontre à Cosne, 45 km plus loin, avec le fleuve royal. En cheminant à travers bourgs, villages et prairies, Jeanne Pautrat nous présente les églises, les châteaux, fait revivre les activités des forges, des moulins, rappelle d'anciennes légendes sans omettre de nous parler de la vie d'hier et d'aujourd'hui. Aussi, ce livre de Jeanne Pautrat se révèlera vite indis- pensable aux touristes ainsi qu'à tous les Nivernais qui sont attachés à leur patrimoine. Fabrice CARIO Directeur de la CAMOSINE Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de la Nièvre Situation géographique et description Le Nohain est une rivière de cinquante-quatre kilomè- tres qui court dans tout le Nord-Nivernais. Historique- ment, il deviendra la frontière entre la Châtellenie de Longrest au sud et celles du Donziais. Le Nohain reçoit, à Donzy, la Talvane, à Suilly-la-Tour, l'Accotin et à la ferme de Saint-Martin-du-Tronsec la rivière de Saint- Laurent. Il couvre quatre cantons: •Il prend sa source dans le canton de Varzy sur la commune d'entrains. •Il entre dans le canton de Donzy par la commune de Menestreau dont il ne traverse pas le bourg. Puis viennent Couloutre et Perroy. Il termine son par- cours du canton dans le chef-lieu. •Le canton de Pouilly-sur-Loire l'accueille à Suilly- la-Tour. Il traverse également les communes de Saint-Quentin-sur-Nohain et Saint-Martin-sur- Nohain. •Avant de se jeter dans la Loire à Cosne-Cours-sur- Loire, chef-lieu de canton et d'arrondissement, il traverse Saint-Père. L'Accotin prend sa source à Sainte-Colombe et se jette dans le Nohain à la Presle, commune de Suilly-la- Tour. La Talvanne se jette dans le Nohain à Donzy. Elle naît sur la commune de Colméry. Le petit ruisseau de Saint-Laurent prend sa source au pied de l'abbaye du même nom sur la commune de Saint- Laurent-l'Abbaye et rejoint le Nohain au domaine de Saint-Martin du Tronsec. Le bassin du Nohain est aujourd'hui occupé par des activités agricoles très diverses: élevage, culture, mais aussi la vigne avec la très ancienne culture du vin de pouilly-fumé et Pouilly-sur-Loire, deux appellations contrôlées fleuron du Nivernais. Et à partir de la com- mune de Saint-Père, dès la seigneurie de Mocques, les vins réputés des Coteaux du Giennois, nouvellement cé- lébrés par l'appellation contrôlée. Si "Les Baillis de Pouil- ly" veillent depuis des lustres sur la qualité de ses vins, Saint-Père peut s'enorgueillir de "Les hotteux des Co- teaux du Giennois" tout aussi fidèle à la tradition vigne- ronne. Outre l'agriculture, le Nohain a été le moyen de déve- loppement d'activités artisanales et industrielles: on ne compte pas les forges et moulins qui se sont établis sur son cours. Le Nohain est une de ces petites rivières aux eaux lim- pides qui font le charme de nos campagnes. Il serpente d'est en ouest dans une vallée bien trop large pour lui. Alimenté tout au long de son cours par d'abondantes sources, grossi de plusieurs affluents, il erre dans les prés en nombreux bras, puis les rassemblant va se perdre dans la Loire, à Cosne. Le lit du fleuve qui le reçoit y a été très large, dépas- sant de mille mètres. La Loire passait dans le Berry aux premiers siècles de notre ère. Elle arrosait Sancerre et Léré. Peu à peu, rongeant ses rives, changea de lit et s'en vint couler près de Cosne. Mais Cosne ne se trouvait pas au confluent de la Loire et du Nohain puisque, encore à l'époque de l'occupation romaine la Loire passait non loin de Sancerre. Après la Gaule Mérovingienne et la pénétration du Christianisme, les premières paroisses, origine de nos communes, se constituèrent. Les villages de la vallée du Nohain se formèrent à proximité de voies fréquentées, notamment de celle qui, venant de Saint-Thibault au passage de Loire, menait par Saint-Laurent à Donzy puis à Entrains et Auxerre, reliant le Berry à la basse Bourgogne. Bassin de vie très tôt habité, le Nohain est un lieu de passage. La tradition de l'accueil y est très grande. D'en- trains à Cosne, en passant par Donzy et Pouilly, les qua- tre cantons ont un syndicat d'initiative ou un office de tourisme qui sait accueillir les visiteurs et donner toutes les informations sur les très nombreux témoignages, na- turels, historiques et architecturaux qui le mettent en va- leur. Tout récemment, à l'initiative Monsieur Thierry Flan- din, Conseiller général de Donzy, un groupe de réflexion s'est constitué visant à la préservation de ce merveilleux site naturel, d'où a déjà débouché une action de préserva- tion des berges, et qui veut fédérer les utilisateurs écono- miques, touristiques et de loisirs. Bien sûr, ces réflexions seront des plus utiles pour les collectivités territoriales et le Pays bientôt mis en place. Mais le pays nivernais, et dans la vallée du Nohain en particulier, était et reste un pays de "bonne vie". Nous ne pouvons résister à l'envie de donner ici, à l'appui de cette assertion, l'article suivant relevé par le mensuel "Terroir du Cher", dans son n° 10 de janvier 1999 et paru dans le "Journal du Cher" de janvier 1899: On gardera longtemps, dans le canton de Saint- Amand-en-Puisaye, le souvenir de repas de noces qui rappellent les festins gargantuesques, de rabelaisienne mémoire. Qu 'on en juge: C 'est au village de Bitry que la chose s 'est passée. Pendant deux jours, à quatre re- pas par jour, quatre cent quatre vingt cinq personnes ont pris place autour d'immenses tables. Les convives ont bu douze pièces de vin, ce qui n'est pas énorme, mais ils ont englouti un bœuf de 400 kg, une vache de 250 kg, ils ont eu raison de neuf veaux, de deux porcs, ils ont absorbé trois cents poulets et cent dindes. Il a été dévoré mille kilogrammes de pain et employé deux cents livres de beurre à faire la cuisine et six cents galettes. Le pain ayant manqué, on a donc pu, à satiété, se rat- traper sur la brioche !" Franc-Nohain Maurice Legrand (1872-1934) dit Un poète fier de son terroir Et de sa rivière Maurice Legrand, dit Franc-Nohain, naquît le 25 oc- tobre 1872 à Corbigny. Dans son Journal, Jules Renard écrivit: "Interne au lycée de Nevers. D'abord malheu- reux parce qu'il faisait des vers. Encouragé par un pro- fesseur qui l'a révélé à lui-même. Bon élève, il en est fier. Vient à Janson de Sailly pour préparer Normale. Prix de discours français au Concours Général... Refu- sé à Normale, fait son droit et entre dans l'Administra- tion." Telle fut en phrases à l'emporte-pièce, la vie pré- littéraire de Franc-Nohain Le jeune sous-préfet fit son chemin puisqu'en 1932 il obtint le Grand Prix de Littérature et que ses écrits connurent la faveur d'un public enthousiaste. Attaché dès 1904 à l'"Echo de Paris", il en devint, après la guerre de 1914-1918, le secrétaire général, poste qu'il conserva jusqu'à sa mort. Poète, il fut un humoriste, rimeur fin et spirituel. Il dé- buta dans les lettres, en effet, par des recueils de vers Les inattentions et sollicitudes (1894), Les flûtes (1898), Les chansons des trains et des gares (1899), Le dimanche en famille (1902), ces trois derniers ouvrages réunis, en 1922, sous le titre Le kiosque à musique : son premier recueil de Fables parut en 1921, enrichi de Fa- bles nouvelles (1928), puis de Nouvelles fables (1933): son parfait équilibre moral en fait un moraliste aimable et ingénieux.
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