PATRIMOINE Entre capitelles et moulins ACTIVITÉS HUMAINES Découverte d’un monde agricole oublié Cycle 3 et + Le sentier du Temple Objectif pédagogique Appréhender l’évolution du monde agricole Niveau : cycle 3, collège à travers la découverte des vestiges Durée journée d’un patrimoine bâti Durée pédestre 3 à 4 heures Thèmes à exploiter Longueur 8 kilomètres Histoire/Géographie Dénivelé 160 mètres - Le monde agricole d’hier (pastoralisme : capitelles, murets ; blé : moulins à eau de Tibéret ; châtaigners) Point de départ Vailhan (boulodrome) et d’aujourd’hui (vignes, oliveraies, jardins) - Moyen-âge : château et église de Vailhan, Point d’arrivée Vailhan (boulodrome) relais de templiers de Tibéret Communes concernées Vailhan, Neffiès, Cabrières Géographie Saison toute l’année - Lecture de paysages : depuis la Vierge et la capitelle des Louvières Hautes Taille du groupe 1 classe Sciences Atouts et contraintes du site aire de pique-nique, - Adaptation des végétaux à la sècheresse absence de local en cas de mauvais temps - Garrigue surpâturée et forêt aménagée Équipement des participants baskets, casquette, - Rôle de l’eau : sources, moulins, jardins, barrage gourde, sacs en plastique Déroulement Accès en bus sortir de Randonnée avec arrêts à la Vierge, la capitelle Roujan en direction de des Louvières Hautes, les moulins de Tibéret, Neffiès, prendre à gauche la le captage de la source de Vailhan D125 en dir. de Vailhan/ Outils pédagogiques barrage des Olivettes. Se Jumelles, boussoles, appareil photo numérique garer au boulodrome Description du circuit La Vierge du Pioch On sortira de Vailhan par le quartier de Trignan, l’un des sept « hameaux » qui constituent le village actuel. Le chemin, signalé par des panneaux, passe devant le réservoir à eau, escalade la colline calcaire du Pioch jusqu’à la Vierge de l’Assomption. De part et d’autre s’étagent les principales espèces de la flore méditerranéenne : Thym vulgaire et Brachypode rameux, Salsepareille d’Europe et Asperge à feuilles aiguës, Ciste blanc, Genévrier oxycèdre, Pistachiers lentisque et térébinthe, Chêne vert et Chêne kermès... dominés par le Pin d’Alep au feuillage vert tendre. De la Vierge, la vue embrasse le village qui s’étire par grappes du château jusqu’à l’église, s’accroche au barrage des Olivettes puis se perd dans les Monts de l’Espinouse dominés par son bastion avancé, le massif granitique du Caroux (1091 m). Le chemin tourne à angle droit et devient sentier pour traverser la garrigue rase qui tapisse le sommet du Pioch. C’est ici le domaine des lilliputiens. Tiraillées par les incendies et le surpâturage, balayées par le vent, les plantes ont renoncé à croître. Chêne kermès, Buis, Genêt Scorpion, Genêt d’Espagne y font figure de bonzaïs. Par-ci, par-là, de petits tas de pierres dressés par le dernier chevrier de Vailhan ne sont pas sans rappeler les fameux « hommes debout » que les Inuits dressent dans la toundra. D’anciennes terrasses soutenues par des murets en pierre sèche, une capitelle en ruines reconvertie en affût à grives témoignent que ces hauteurs aujourd’hui désolées furent jadis le théâtre d’une vie pastorale active. Du còl dels tres clapas (le col des trois pierriers) s’échappe un sentier qui monte de la plaine par les Moulens. On longera un mur entrecoupé de coulées d’animaux pour arriver à la robuste capitelle des Louvières Hautes. Second panorama d’exception. Du Nord au Sud : le pic de Vissou, la Cisterne et les vestiges de son château wisigothique, la forêt de pins du Falgairas, la plaine enfin, qui se perd en toile de fond dans la Méditerranée jalousement gardée par les monts Saint Loup (Agde) et Saint Clair (Sète). Le royaume des fougères Au bas du sentier, on prendra le chemin qui, à droite, se dirige vers la forêt de pins, puis, à la fourche, à gauche. Le calcaire à silex du Pioch a fait place à la dolomie gréseuse, plus friable. Sur le sol sablonneux se plaisent les fougères qui ont inspiré le toponyme Falgairas. Quelques châtaigniers autrefois exploités éclairent le paysage et dévoilent la nature siliceuse du sol. Le chemin longe à gauche d’anciennes vignes, laisse un premier croisement puis un autre, gardé par un imposant Chêne vert. Il faut prendre à gauche et contourner la grande vigne pour rattraper le chemin carrossable qui, de la départementale 15, rejoint la route du Temple en passant par Tibéret et Lauriol. Tibéret Dans le flanc de la colline, derrière le bâtiment de captage de la source de Tibéret, se cache une petite grotte doublée à l’intérieur d’un muret de pierres sèches. Mais la magie du lieu est ailleurs. A quelques mètres plus bas, dans les ruines de Tibéret. L’église Sancte Marie de Tiveret est mentionnée dès 1174. Il en subsiste un chapiteau de la nef et les substructions de l’abside à cinq pans rectilignes. Il y avait là un établissement de l’ordre du Temple (dont le domaine en contrebas conserve le nom) rattaché à la commanderie principale de Sainte-Eulalie-de-Cernon (Aveyron) par l’intermédiaire de celle de Lodève puis de Pézenas. Les dates de 1640 et 1837 gravées sur des claveaux de portes indiquent que l’ancien prieuré et son église ont été convertis en simple exploitation agricole. Un bassin de charge, en contrebas des installations, alimentait trois moulins superposés aujourd’hui enfouis sous la végétation. On y accèdera par un escalier en pierre qui débouche sous l’angle Est du bassin. La descente est acrobatique, la roche glissante. Au pied du second moulin, une sente rejoint par l’Ouest les bâtiments de Tibéret (la privilégier, à l’aller et au retour, si le sol est humide). Le col de la borne On continuera sa route vers la ferme isolée de Lauriol que l’on apercevait déjà du haut de la colline. Un puits couvert monte la garde à l’entrée du chemin qui conduit à la propriété mais c’est le sentier fléché « Vailhan » qu’il faudra prendre, à gauche avant le ruisseau des Pitrous (balisage bleu). Il s’enfonce dans le bois de l’Arboussas, repaire de nombreux sangliers. Souilles et terres remuées sont là pour en témoigner. Sous les Buis et les Chênes verts, le sentier se hisse vers le « col de la borne ». Une palombière domine le croisement. A gauche, le chemin des trois clapas, à droite celui des Crozes. On continuera tout droit. Le chemin de l’eau Au premier embranchement, on restera sur la droite. Voici bientôt la Font Grelada, la source captée de Vailhan, au cœur d’une vaste clairière. Dans la descente, un sentier s’échappe sur la gauche, c’est le chemin de l’eau matérialisé au sol par une plaque de fonte. Il offrira de beaux panoramas sur le lac des Olivettes. Une vigne, un verger et c’est le hameau de la Clastre. Église, presbytère et cimetière y forment un ensemble des plus harmonieux. C’est par les jardins et le lavoir, alimentés par la source de l’Avelanièr et le trop-plein des réservoirs, que l’on rejoindra le point de départ. Un peu de toponymie L’Arboussas : De l’occitan arboç, « arbousier » + suffixe –às à valeur collective, « lieu où abondent les arbousiers ». L’arbutus unedo a donné de nombreux toponymes : Arbous (Aumelas), Arboussets et Arboussier (St-Guilhem-le-Désert), Lerboussié (Causses-et-Veyran), L’Herbousse (St-Etienne-d’Albagnan). L’Avelanièr : De l’occitan abelanièr, « noisetier ». On trouve l’Abélanède à Avène et Ferrières-Poussarou, le ruisseau de Lavelanède à Camplong. La Clastre : De l’occitan claustra > clastre, dans le sens de « presbytère ». Le toponyme se retrouve à Saint-Martin-de-Londres, Saint-Clément-la-Rivière, Saint-Maurice… Le Falgairas : De l’occitan falguieràs (dérivé du latin *filicaria), « lieu couvert de fougères ». Cette plante, nuisible à l’agriculture, a inspiré de nombreux toponymes : Faugères, Fallières (Boisset), Falgairettes (Les Rives), Fagairolles (Castanet-le- Haut), Fougayrol (Fos), Falgayrous (Avène, Saint-Pons), Falgouze (Riols), Fargoussières (Quarante). Lauriol : Probablement des noms de famille Auriol, Lauriol, ou de l’occitan auriòl, laurio, « loriot ». Les Louvières Hautes : De l’occitan lobièra, « tanière des loups ». Le loup est un grand classique de la toponymie (Louve, Louvière, Loubatières…) mais pourrait dans de nombreux cas renvoyer à un terme oronymique pré-indo-européen. Les Moulens : De l’occitan molen, « fondrière ». Pech Perdu : De l’occitan perdut, « perdu » ou altération de pendut au sens de « versant ». Le Pioch : Dérivé occitan du latin podium, dans le sens de « hauteur, colline, sommet ». Il s’agit d’un toponyme très répandu. Dans les documents écrits, pioch et puech sont employés à peu près indifféremment. Les Pitrous : Nom de famille. Trignan : Il pourrait s’agir d’un domaine gallo-romain : gentilice latin Trinius + suffixe –anum (on trouve sur la commune de Neffiès, attestée dès 990, la chapelle alto-médiévale de Saint-Étienne de Trignan qui a succédé à une villa gallo-romaine) ou du nom de famille Trignan attesté à Vailhan dans les anciens registres. Vailhan : Domaine gallo-romain : gentilice latin Vallius + suffixe –anum. On conservera pour la légende l’étymologie populaire des sept « vaillants ». Sous nos pieds Le sentier du Temple permet d’appréhender la complexité de la structure géologique aux alentours de Vailhan et de récolter une variété intéressante de roches. Le village lui-même est bâti sur des terrains carbonifères (Viséen supérieur) composés essentiellement d’argilites gris-vert foncé où baignent de gros blocs massifs de calcaires à Productus (Le Castelas, Roque Redonde, Roque de Loup). L’ascension du rocher de la Vierge se fait dans du terrain dévonien (Emsien) composé de calcaires à silex. On passe ensuite dans du Gedinnien-Siegenien à dolomies gréseuses et dolomies. Au Falgairas, on traverse une bande de Gedinnien inférieur à grès et calcaires gréseux avant de retrouver le Gedinnien-Siegenien jusqu’aux ruines de Tibéret.
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