OPÉRA NATIONAL S BORDEAUX Henri CHRISTINÉ MAIRIE DE BORDEAUX Opérette en trois actes Livret d'Albert Willemetz. Musique de Henri Christiné Créée le 10 novembre 1921 aux Bouffes-Parisiens. Théâtre Fémina jjfTrjj Bordeaux L'Opéra tient à remercier le Club des Partenaires de l'Opéra National de Bordeaux partenaires fondateurs Caisse d'Épargne Aquitaine-Nord Cofinoga Mercedes-Benz Bordeaux partenaires associés Air liquide Banque Populaire du Sud-Ouest Caisse des dépôts et consignations Casino de Bordeaux Château Haut-Bailly EDF Grands Clients Sud-Ouest France Telecom Gaz de Bordeaux Groupe CMR Chantiers d'Aquitaine CORDIER MESTREZAT & domaines Sanofi Winthrop Industrie (site d'Ambarès) Syndicat Viticole de Pessac-Léognan partenaires Cocodi Librairie Mollat Société Bordelaise de CIC les entreprises qui soutiennent des projets... > Caisse des dépôts et consignations les actions vers les jeunes (Campus en Musique - École et Opéra) > Casino de Bordeaux Orchestre en Fête > Château Haut-Bailly le Ballet de l'Opéra National de Bordeaux (productions 2002) > Fondation DaimlerChrysler France les jeunes artistes > Syndicat Viticole de Pessac-Léognan les concerts dégustation Baronne Philippine de Rothschild La Donna Simone Mahler Vinci Park Dédé Opérette en trois actes. Livret d'Albert Willemetz. Musique de Henri Christiné. Mise en scène Jacques Duparc Direction musicale Bruno Membrey Chorégraphie Laurence Fanon Décors et costumes Opéra de Nancy Denise Nina Savary Odette Anna Holroyd Dédé Philippe Ermelier Robert Jacques Duparc Leroydet Jacques Lemaire Chausson Jean-Paul Journot Lamie Elisabeth Boronat Le journaliste Anyl Floriane Les délégués Loïck Cassin, André Taris, Nicolas Pasquet Le commissaire David Ortega Production Opéra de Nancy Orchestre du Théâtre Fémina Ballet de Laurence Fanon Théâtre Fémina 16 novembre 2002 Bordeaux Éditions Salabert '«««• • Une scène de Dédé à sa creation. Argument L'action se déroule à Paris, en 1921, dans le magasin de chaussures à l'enseigne « Le Pied meurtri ». — Acte 1 — André de la Huchette, dit Dédé, jeune noceur, tente de conquérir les faveurs d'Odette, jolie femme qu'il a rencontrée dans un bal. Monsieur Chausson, l'époux d'Odette, a de sérieuses difficultés financières. Son épouse a trouvé habile de faire acheter le magasin de chaussures dont il est propriétaire par son riche soupirant, en lui suggérant que ce serait un lieu de rendez-vous idéal. Dédé, qui ignore les liens unissant Odette à Monsieur Chaus­ son, s'est exécuté de bonne grâce. Lorsque l'action débute, le magasin est dirigé par Denise, la première, qui est amoureuse de Dédé. Les vendeuses, toutes de jolies filles, sont, le soir, danseuses au Casino de Paris. Enfin, Dédé confie la gérance de sa « drôle de boutique » à son ami Robert Dauvergne qui a joyeusement dilapidé sa fortune. Voici Odette. C'est la première fois qu'elle vient dans le magasin depuis le changement de propriétaire. Dédé s'empresse amoureusement et tente de lui faire avouer son identité menaçant même de la faire suivre si elle ne veut rien dire. Affolée, la jeune femme prétend être la femme du Préfet de Police. Denise a tout entendu. — Acte 2 — Ignorant que le Préfet n'est pas marié, Denise, par jalousie, adresse une lettre anonyme à la Préfecture, dans laquelle elle dénonce l'adultère de sa femme. Par ailleurs, le syndicat de la Chaussure ayant déclenché un ordre de grève, une délégation vient demander à Dédé de fermer sa boutique ; mais les petites vendeuses se chargent de distraire les grévistes du but de leur venue. Ces événements, apparemment sans rapport entre eux, sont la source d'une série de quiproquos. Odette se retrouve seule avec Dédé. Il ne peut profiter de la situation, car la jeune femme aperçoit la tête de son mari à travers la vitrine. Elle se cache dans la réserve. Tout le monde se retrouve dans le magasin. En particulier, un commissaire de police vient chercher les grévistes. Dédé et ses amis croient qu'il s'agit du Préfet lui-même qui accourt au sujet de sa femme. Pour sauver la situation, Denise apparaît en tenue légère et se fait passer pour la maîtresse de Dédé. Pendant que Dédé et Robert retiennent l'attention générale, Odette parvient à sortir du magasin sans être remarquée. Le commissaire dévoile alors son identité et indique la rai­ son de sa présence. Dédé n'y comprend plus rien. Mais de qui donc Odette est-elle la femme ? Dédé ! os • Détail de l'affiche de Dédé. — Acte 3 — Le dénouement approche. Dédé se rend compte que son bonheur est auprès de Denise. Il lui demande sa main. Le magasin ne lui étant plus d'aucune utilité, il en fait cadeau à Chausson qui n'en espérait pas tant. Robert ne reste pas inactif. Il profite de l'intérêt que porte Dédé à Denise pour s'occuper des charmes d'Odette. Il sait se faire convaincant, et, lorsque la jeune femme apprend la générosité de Dédé, elle propose à son époux de garder Robert comme gérant. Chausson accepte avec enthousiasme. Avec l'aimable collaboration de la revue Opérette. • Dédé (mise en scène Jacques Duparc). Jacques DUPARC Note d'intention sur Dédé de Willemetz et Christine: La seconde moitié du XIX"" siècle porte Offenbach aux sommets de sa popularité en puisant ses sujets dans l'exagération des travers de la société, comme dans la Vie parisienne. Au début du XX""', le conflit mondial bouleverse les mentalités et transforme l'esprit de la société. L'opérette, ou la « comédie musicale à la française », va trouver une nouvelle identité dès la fin de cette guerre : Phi-Phi de Willemetz et Christiné ouvre cette voie dès novembre 1918. Plus tard, Maurice Yvain suivra avec Ta bouche, Pas sur la bouche, Cosse de riche, Là- Haut, Toi c'est moi, etc. Il amplifiera encore en France ce style d'ouvrages particuliers et dans lesquels nombre de vedettes de l'époque trouveront un terrain fertile. Arletty et Maurice Chevalier seront de ceux-là. Maurice Chevalier, justement, qui, dans Dédé (1921 aux Bouffes-Parisiens) trouve un tremplin formidable. Les Américains se précipitent pour savourer cet ouvrage écrit par le tandem qui avait assuré le succès de Phi-Phi : mélange pétillant de music-hall et de vaudeville servi par des mélodies qui allaient faire le tour du monde. La célébrité de Chevalier accélérera la popularité de cet ouvrage (« Abracadabrante fantaisie qui emporte la pièce avec une inénarrable originalité. Feu d'artifice ambulant... » Le Figaro du 11 novembre 1921) : Colette, Lucien et Sacha Cuitry, la Comtesse Anna de Noailles, Cershwin et Irvin Berlin, Mary Piskford et Douglas Fairbanks figureront parmi les spectateurs... Les Américains, justement, insistent pour que Dédé soit joué aux États-Unis. Mais au-delà de la personnalité de Chevalier, cet ouvrage mérite aujourd'hui que l'on souffle la poussière qui a recouvert la partition ; il participe de cette culture populaire avide de gaieté et d'insouciance après ces années terribles. L'envie simple d'écouter des mélodies que l'on fredonnera à la sortie comme au temps des « caf'conc' » où Christiné a fait ses débuts. Notre œil du XXI™' siècle ne collectionne plus les clichés de ces émotions rétros- Mais à la seconde lecture et en oubliant les traditions de ces ouvrages, on trouve le charme exquis d'une poésie délicieuse qui peut nous cueillir à travers cette histoire de rire et d'émotion. On est loin des grands sentiments qui engagent le destin d'une nation... loin des passions extrêmes qui plongent dans le néant et les noirs desseins... loin des ques­ tions fondamentales qui interrogent sur le sens de l'existence. On nage dans le quotidien de l'humanité la plus insouciante qui soit : des individus égoïstes qui ne pensent qu'à leur petit univers, des gens ordinaires qui « combinent » pour satisfaire ce qu'ils croient être la seule chose qui vaille dans l'existence : l'Amour. Dédé I 09 C'est à cette seule fin de « prendre son pied », excusez ce jeu de mots, que André de la Huchette, dit Dédé, achète un magasin de chaussures pour en faire la garçonnière idéale ! On court au rythme des boîtes à musique et des boîtes... à chaussures ! On se prépare à faire l'amour dans la soie et... dans une chaussure... ! On est alors « embringué » dans une mécanique soutenue par les rythmes d'une musique qui disjoncte les protagonistes de la réalité. Cet esprit de liberté et cette libération de l'esprit permettent, je crois, à cet ouvrage de sortir des sentiers battus de ce qu'il est convenu d'appeler le « lyrique léger », pour por­ ter le délire musical et scénique vers ce qu'il conviendra bien d'appeler un jour sans aucune référence outre-atlantique une « comédie musicale ». m m m 10 | Petite histoire de Dédé La création de Phi-Phi a eu lieu le 12 novembre 1918. L'opérette était restée à l'affiche des Bouffes-Parisiens jusqu'en avril 1921, la millième représentation ayant été fêtée le 24 janvier 1921. Le 30 avril de la même année, les Bouffes présentaient La dame en rose d'Yvan Caryll. Dès le 4 juin, Phi-Phi reprenait sa place sur cette scène. Pour succéder à Christiné, on fit appel à... Christiné. Dédé fut créé le 10 novembre 1921. L'ouvrage bénéficiait d'une distribution éblouissante. Maurice Chevalier était âgé de 33 ans. Avec Dédé, il faisait ses débuts dans l'opérette, débuts prometteurs car, éclatant d'entrain, il emmena le spectacle au succès. De nombreux airs furent bientôt sur toutes les lèvres : « Dans la vie faut pas s'en faire », « Pour bien réussir darts la chaussure », « )e m'donne », « Si j'avais su évidemment »... Une musique bien française du compositeur Henri Christiné, encore tout auréolé du triomphe de Phi-Phi, adoptant le rythme syncopé, mettant à la mode fox-trot, one-step, un livret d'une indéniable originalité d'Albert Willemetz, une distribution brillante réunis­ sant autour de Maurice Chevalier, Urban, Hemdey, Baron fils, Céo Bury, Maguy Warna et Alice Cocéa, et vous avez le secret de la réussite de cet ouvrage.
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