FLORE DES MASCAREIGNES LA RÉUNION, MAURICE, RODRIGUES 109. COMPOSÉES FLORE DES MASCAREIGNES LA RÉUNION, MAURICE, RODRIGUES COMITÉ DE RÉDACTION J. BOSSER J. GUÉHO, C. JEFFREY 109. COMPOSÉES PRÉPARÉE SOUS LA DIRECTION DE R. ANTOINE J. BOSSER LK. FERGUSON PUBLIÉE PAR THE SUGAR INDUSTRY RESEARCH INSTITUTE, MAURITIUS L'INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN COOPÉRATION (ORSTOM), PARIS THE ROYAL BOTANIC GARDENS, KEW Décembre 1993 Mise en page: Renée LECOUFFE 109. COMPOSÉES Photo J. Cylindrocline commersonii Casso Endémique de Maurice. Photo w. Stralnn. Photo 2. Fauj acia salicifolia (Pcrx.) Jeffrey. Endémique de la Réunion. Photo J. Bosser. 109. COMPOSÉES FLORE DES MASCAREIGNES 109. COMPOSÉES par D. J. N. Hind*, C. Jeffrey* et A. J. Scott* Herbes, sous-arbrisseaux, arbrisseaux ou moins souvent arbres, parfois lianes, rarement plantes aquatiques ou épiphytes, parfois plantes succulentes. Tissus à canaux schizogènes résineux ou à laticifères articulés. Très souvent présence de polyfructosanes (en particulier de l'inuline), de polyacétylènes et de lactones ses­ quiterpéniques; certaines espèces à alcaloïdes pyrrolizidiques. Feuilles alternes ou opposées, rarement verticillées, généralement simples mais souvent lobées ou divi­ sées. Inflorescence, un capituleentouré par un involucre formé d'une ou de plusieurs séries de bractées protectrices, les capitules solitaires parfois au sommet de tiges aphylles (scapes) ou en petit nombre ou très nombreux en inflorescences cymeuses, ou souvent corymbiformes, de types variés, parfois groupés en capitules secondaires composés. Réceptacle des capitules portant des paillettes ou paléoles qui sont des écailles vascularisées axillant lafleur, persistantes ou caduques (réceptacle paléacé) ou des fimbrilles qui sont des expansions squamiformes non vascularisées, entou­ rant la base de la fleur (réceptacle fimbrillifère) ou des soies (réceptacle sétuleux); il peut aussi être nu, lisse ou orné de mailles polygonales (réceptacle aréolé) ou creusé d'alvéoles où sont logées les bases des akènes (réceptacle alvéolé). Fleurs petites, 1 à 500 ou plus par capitule, sessiles ou subsessiles sur le réceptacle commun, hermaphrodites, pistillées, staminées ou stériles; ovaire infère, formé de 2 carpelles soudés, uniloculaire, à un ovule basal dressé; ovule tenuinucellaire, à tégument unique; calice représenté par un pappus formé d'arêtes, d'écailles, de soies, de poils ou par une structure ressemblant plus ou moins à une couronne en forme de coupe ou d'oreille ou complètement absent, jamais vert etherbacé; corolle gamopétale, formée de (3) -5 pétales soudés, ± régulière et également ou inégale­ ment (3-) 5-lobée, ou diversement zygomorphe, souvent bilabiée et à lèvre interne bilobée et lèvre externe trilobée, ou encore ligulée et à ligule en lanière 5-dentée au sommet, ou radiée et à rayon abaxial en lanière 0-3-dentée au sommet, les divers types disposés de façon variée dans le capitule, communément toutes les fleurs bila­ biées, toutes ligulées (capitule ligulé), toutes régulières avec toutes les fleurs her­ maphrodites (capitule discoïde), toutes régulières avec les fleurs internes herma­ phrodites ou fonctionnellement mâles et les externes filiformes et pistillées (capitule disciforme) ou plus grandes et stériles (capitule radiant) ou les centrales (fleurs du disque ou fleurs internes) régulières et les externes radiées, disposées en une ou plu­ sieurs séries (capitule radié), occasionnellement toutes les fleurs pistillées ou toutes staminées et les plantes dioïques, ou seulement les internes fonctionnellement femelles et les externes fonctionnellement mâles; étamines à filets insérés sur le tube de la corolle (la partie supérieure du filet, à cellules généralement à parois plus épaisses, en forme de balustre ou cylindrique est appelée "collet des anthères"); anthères soudées en un tube autour du style, introrses, munies d'appendices apicaux, arrondies à sagittées ou caudées à la base; pollen le plus souvent échiné, parfois échinolophé ou lophé; style passant à l'intérieur du tube staminal et récoltant le pollen à son sommet, divisé en deux branches portant les surfaces stigmatiques du côté interne, le sommet arrondi, tronqué, ou diversement appendiculé. Fruit unilo­ culaire, unisperme, indéhiscent, généralement un akène, rarement une drupe, cou- * Royal Botanic Gardens, Kew. 109. COMPOSÉES ronné par le pappus persistant, ou pappus caduc ou absent; albumen absent ou ves­ tigial; le carpopodium est la zone de l'akène qui entoure la cicatrice d'abscission; il se distingue par la forme de ses cellules et la texture de leur surface; il est formé de 1 à plusieurs rangées de cellules et peut être peu distinct à proéminent. Famille la plus grande parmi les plantes à fleurs, cosmopolite (excepté l'Antarctique), comptant environ 1400 genres et 25000 espèces, plus spécialement bien représentée dans les régions herbeuses ou de savanes boisées et dans la végétation de haute montagne, comparativement peu représentée dans les forêts humides tropicales. Les tribus reconnues dans la Flore suivent le traitement de Cronquist in Amer. MidI. Nat. 53 : 478-511 (1955), mais la classification de la famille au niveau des sous-familles et des tribus est en changement perpétuel. Ces dernières années, on a eu tendance à reconnaître deux sous-familles, les Lactucoideae comportant les tribus des Mutisieae, Lactuceae, Vemonieae, Liabeae, Cardueae et Arctotideae et les Asteroideae avec les tribus des Inuleae, Astereae, Anthemideae, Senecioneae, Calenduleae, Heliantheae et Eupatorieae, mais de récentes études sur l'ADN chloroplastique (Palmer et al., Ann. Miss. Bot. Gard. 75 : 1180-1206 (1988)) et des analyses cladistiques des relations entre tribus (Bremer in Cladistics 3 : 210-253 (1987)) ont montré que seules les Asteroideae sont un groupe naturel et que les Lactucoideae telles qu'elles étaient comprises sont paraphylétiques, Ces études ont aussi démontré qu'une sous-tribu des Mutisieae, les Bamadesiinae, forme le groupe sœur de tout le reste des Composées, et que les Inuleae sont probablement un groupe para phylétique à la base des Asteroideae et que les Heliantheae sont probablement paraphylétiques, en relation avec les Eupatorieae. La classification des tribus adoptée ici est linéaire, sans groupement en sous-familles, en accord avec les travaux de Palmer et al. (1988). Aux Mascareignes, 12 tribus sont présentes, groupant 93 genres que nous traitons ci-dessous, 7 d'entre eux étant endémiques, 6 ou 7 autres, rarement cultivés. sont seulement cités. Environ 170 espèces ont été dénombrées dont 58 sont endémiques et 3 indigènes; le reste est constitué par des plantes introduites ± anciennement, naturalisées ou communément cultivées. Les genres et espèces endémiques se trouvent seulement dans 4 tribus: Vemonieae, Inuleae, Astereae, Senecioneae. C'est le genre Psiadia (Astereae ) qui est le plus important par le nombre de ses espèces, avec 26 espèces endémiques. Bojer (H.M.) cite en outre un certain nombre de genres et d'espèces cultivées en son temps, qui ne se sont vraisemblablement pas maintenus et que nous n'avons pas retenus dans cette flore. Nous donnons une clé des tribus et dans chaque tribu, une clé des genres, mais aussi une clé arti­ ficielle de tous les genres contenus dans cet ouvrage. Ces clés conviennent pour les genres traités dans la Flore, mais, utilisées pour du matériel de taxa n'appartenant pas à la Flore, elles peuvent conduire à des résultats aberrants. CLÉ DES TRIBUS 1. Corolles toutes ligulées; ligules 5-dentées au sommet. 2 Corolles non ligulées, tubuleuses, ou quelques-unes ou toutes munies d'un rayon 0-3-denté au sommet. 3 2. Présence d'un latex laiteux dans les tissus; bractées de l'involucre sans épine apicale ni marges ciliées. 4. Lactuceae, p. 27 Pas de latex laiteux dans les tissus; bractées de l'involucre munies d'une épine apicale et à marges ciliées. 3. Vernonieae, p. 18 3. Branches du style à appendices bien visibles, ± claviformes, papilleux; capitules homogames; corolle non jaune, munie de 5 dents apicales relativement courtes et larges; akènes noirs; feuilles opposées. 12. Eupatorieae, p. 226 Branches du style, capitules, corolles, akènes et feuilles non comme ci-dessus. 4 4. Bractées de l'involucre unisériées, les marges se recouvrant, ou partiellement ou complètement connées, avec ou sans calicule. 5 Bractées de l'involucre imbriquées, en 2 ou plusieurs séries, si unisériées ou connées, alors le pappus absent ou les capitules unisexués et monoïques ou les akènes à poils villeux, longs, denses. 6 2 109. COMPOSÉES 5. Akènes noirs; bractées de l'involucre portant des glandes oléifères allongées, bien visibles. 11. Heliantheae, p. 168 Akènes non noirs; bractées de l'involucre sans glandes oléifères allongées. 9. Senecioneae,p. 130 6. Capitules homogames, toutes les fleurs tubuleuses et hermaphrodites, à 5 lobes étroits relativement longs, ou toutes les fleurs bilabiées, ou si les capitules uni­ sexués, alors les plantes dioïques. 7 Capitules hétérogames, ou si homogames, les fleurs à 3-5 dents relativement courtes et larges ou les bractées de l'involucre munies d'appendices scarieux, blancs, ou ayant des marges scarieuses brunes, érodées ou si les capitules uni­ sexués, alors plantes monoïques. 9 7. Anthères non caudées; styles portant des poils courts sur la partie supérieure et sur le côté externe des branches longues et aiguës. 3. Vernonieae, p. 18 Anthères caudées, ou capitules unisexués; styles non comme ci-dessus. 8 8. Réceptacle densément sétuleux où à écailles