UNIVERSITE PANTHEON-ASSAS – PARIS II Droit – Économie – Sciences sociales Année universitaire 2013-2014 Master 2 recherche Sécurité et défense LA SECURITE AUTOUR DES MANIFESTATIONS SPORTIVES DU FOOTBALL PROFESSIONNEL EN FRANCE Mémoire préparé sous la direction de Monsieur le Professeur Xavier LATOUR présenté et soutenu publiquement pour l'obtention du Master recherche Sécurité et défense par Stéphen DE MASCUREAU JURY : Président : M. le Professeur Xavier LATOUR Assesseur : M. le Professeur Bertrand WARUSFEL 1 LA SECURITE AUTOUR DES MANIFESTATIONS SPORTIVES DU FOOTBALL PROFESSIONNEL EN FRANCE 2 REMERCIEMENTS Je souhaite adresser à Monsieur le Professeur Xavier Latour mes plus sincères remerciements, pour la patience, la pédagogie, la rapidité de ses réponses et ses précieux conseils dont il a su faire preuve à mon égard en face de mes nombreuses interrogations. Je tiens à remercier Maître Jean-Paul Le Moigne, pour sa disponibilité et la pertinence de ses réponses à mes doutes et questions. Je souhaite également remercier le service de sécurité interne de la société Paris Saint-Germain, pour son accueil lors de mon stage d'une semaine avec eux. J'ai pu me rendre compte de la réalité du terrain, qui est parfois trop oublié lors des décisions politiques. D'autre part, j'ai découvert des métiers exigeants ; demandant rigueur, dynamisme et compétence. Enfin, je remercie tous mes professeurs, mes camarades de classe, ainsi que mes amis et surtout mes parents qui se sont rendus disponibles, afin de m'aider à la réalisation de ce mémoire. L’Université n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans le mémoire ; ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. 3 TABLE DES ABREVIATIONS ASSE : Association Sportive de Saint-Étienne BAC : Brigades Anti-Criminalité CDV : Commission Départementale de Vidéosurveillance CNAPS : Conseil National des Activités Privées de Sécurité CNSF : Conseil National des Supporters de Football CRS : Compagnie Républicaine de Sécurité CSI : Code de Sécurité Intérieure DASPO : Divieto di Accedere alle manifestazioni SPOrtive DCSP : Direction Centrale de la Sécurité Publique DCSP : Directeur Central de la Sécurité Publique DGPN : Direction Générale de la Police Nationale DIGOS : Division des Enquêtes Générales des Opérations Spéciales DNLH : Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme DOPC : Direction de l'Ordre Public et de la Circulation DSCP : Directeur Central de la Sécurité Publique FC : Football Club FFF : Fédération Française de Football FIFA : Federation Internationale du Football Association FNIS : Fichier National des Interdits de Stade INHESJ : Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice ISMA : International Service Medical Assistance JO : Jeux Olympiques IAS : Interdiction Administrative de Stade Ibid : Ibidem IJS : Interdiction Judiciaire de Stade LFP : Ligue de Football Professionnelle LICRA : Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme LOPS : Loi d'Orientation et de Programmation relative à la Sécurité du 21 janvier 1995 LOPSI 1 : Loi d'Orientation et de Programmation relative à la Sécurité Intérieure du 29 août 2002 LOPPSI 2 : Loi d'Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure du 14 mars 2011 MEP : Missions Étrangères de Paris NFC : Near Field Communication OGC Nice : Olympique Gymnaste Club Nice Côte d'Azur OL : Olympique Lyonnais OM : Olympique de Marseille Op.cit. : Opere citato OPJ : Officier de Police Judiciaire PC : Poste de Contrôle PNIF : Point National d'Information du Football PSG : Parsi Saint-Germain RC : Racing Club RMC : Radio Monte Carlo SDIG : Sous-Direction de l'Information Générale SIR : Services d’Intervention Rapide UEFA : Union des Associations Européennes de Football URBSFA : Union Royale Belge des Sociétés de Football Association 4 SOMMAIRE Introduction générale TITRE I – LA VIOLENCE DANS LE FOOTBALL MODERNE Chapitre 1 : Les supporters, acteurs principaux de la violence dans le football Chapitre 2 : Les sportifs et leur entourage, autres acteurs de la violence TITRE II – LE DEFI DE LA PREVENTION DE LA VIOLENCES DANS LES MANIFESTATIONS SPORTIVES Chapitre 1 : Les acteurs publics et privés de la sécurité dans le football Chapitre 2 : La politique préventive dans le cadre du sport TITRE III – LA REPRESSION ET SES ACTEURS Chapitre 1 : Les moyens au service des forces de l'ordre Chapitre 2 : La politique sécuritaire et ses limites Conclusion générale 5 INTRODUCTION GENERALE « Le sport c'est une guerre en miniature qu'il faut gagner par tous les moyens »1. D'après Michel Caillat, cette affirmation se traduit aussi bien sur le terrain que dans les tribunes d'une enceinte sportive. Si cette guerre se manifeste sans coups de feu, elle est le fait d'un consensus voulu et subit par certains individus. Il est fort probable que sans les restrictions prises à des fins de pacification de l'espace public, les armes seraient employées bien trop souvent. Cette violence toujours possible est un enjeu de civilisation, auquel la France doit faire face. Le 23 novembre 2006, un supporter du Paris Saint- Germain est tué par un policier dans un cadre de légitime défense. Les causes de ce drame sont multiples, tout comme ses conséquences puisqu'il démontre que la France est encore malade des violences présentes autour des événements sportifs. Pire, cette tragédie reflète à elle seule la plupart des aspects les plus noirs liés à la ferveur sportive, notamment au sein du football. SECTION 1 – Le sport le plus populaire et ses nouvelles menaces § 1 - De la renaissance du mouvement sportif Cet événement est grave dans les faits mais également pour le symbole qu'il représente. Car il montre par excellence la contradiction contemporaine entre cette violence et les vertus prônées dans le sport, pratique qui se veut être festive, rassembleuse autour de principes et de valeurs promouvant la paix et la liberté. Cela, Pierre de Frédy, baron de Coubertin, l'avait compris. Dès son plus jeune âge, élevé dans un milieu catholique, il adopte les principes de l’Église de son temps et se passionne pour les cultures étrangères. En témoigne, sa présence aux Missions Étrangères de Paris (MEP)2. En fréquentant le père Didon3, il reprend la devise de ce dernier « Citius, altius, fortius », qui signifie « Plus vite, plus haut, plus fort »4. C'est donc tout naturellement qu'il se penche sur le phénomène des Jeux Olympiques (JO), qui vont redonner un nouveau souffle au sport et surtout un poids médiatique le rendant dès lors incontournable. Pour relancer les JO en 1 Michel CAILLAT, SPORT ET CIVILISATION, Histoire et critique d'un phénomène social de masse, Paris, L'Harmattan, 1996, p. 69. 2 Pierre de Coubertin figure sur le tableau du départ des missionnaires en Asie, dans la chapelle de l’Épiphanie des MEP, rue du Bac à Paris. 3 Le père Didon fut triple médaillé des Jeux Olympiques de Rondeau en 1851, 1853 et 1855. 4 Michaël ATTALI (dir), Le sport et ses valeurs, Paris, la Dispute, 2004, p. 36. 6 1894, il doit se replonger dans les dernières preuves écrites dont il dispose, afin de découvrir pourquoi ils ont été interdits. La réponse à cette question est donnée par Saint Ambroise, qui lorsque l'Empire romain se christianisa, fit fermer les JO. Ceux-ci tournaient en effet à la mascarade depuis que l'empereur Néron était devenu champion olympique en concourant seul dans une course de char5. La problématique était simple, fallait-il continuer à fêter l'esprit olympique dans des stades rougis par le sang des participants ? Ou bien, célébrer la vie en rapprochant les hommes sur des lieux de paix autour des valeurs d'humanité ? L’Église trancha : afin d'éviter ce que nous constatons aujourd'hui comme menaces et sauver l'esprit du sport, elle ne put que promouvoir la deuxième solution. Toutefois, celle-ci jouissait d'un faible crédit auprès des mentalités romaines de l'époque6. C'est pourquoi les JO furent interdits de façon permanente jusqu'à être oublié. Avant d'aller plus loin dans l'analyse des vertus que le baron de Coubertin promouvait à travers le sport, il faut étudier l’étymologie de ce dernier mot. A l'origine, le terme exact vient du latin ''transportare'' qui évoque les fêtes, les réjouissances physiques ou spirituelles sur des lieux de spectacles dans les villages7. Puis, en 1130 apparaît le mot ''desport'' en ancien français, qui signifie l'amusement, le divertissement, la réjouissance et le jeu8. L'époque du Moyen-Age insistait surtout sur le plaisir distractif donné aux spectateurs, c'est la raison pour laquelle même lorsqu'un décès survenait lors d'un tournoi, le jeu était appelé ''desport''. Il en était de même pour la joute, l'équitation, la natation, la lutte, le jeu de paume, la crosse, le tir à l'arc ou à l'arbalète, ainsi que toutes les autres activités permettant l'apprentissage de la chevalerie9. Ici, l'aspect ludique prend donc le dessus sur l'esprit de compétition et de performance10. Mais son sens n'est pas forcément le même outre-Manche à l'époque moyenâgeuse, puisqu'il permet de maintenir une différence avec les activités compétitives, qui ne sont pas du divertissement, comme la guerre. C'est là, où les stratégies, les tactiques et les objectifs vont envahir et développer l'intelligence des participants. Dès lors, l'argent s’immisce dans le sport, chez les concurrents et propriétaires autant que chez, les spectateurs qui, par le biais des paris, recherchent le maximum de profit possible. 5 Yves ROUCAUTE, Les démagogues, Paris, Plon, 1999, p. 73. 6 Ibid. 7 Ronald HUBSCHER (dir), « Le sport, un objet mal identifiée, L'histoire en mouvement », Paris, Armand Collin, 1992, p. 20. 8 Ibid. 9 Ibid. 10 Ibid. 7 Ce facteur qu'est le ''business'' est surtout courant en Angleterre au XIXème siècle. Celui-ci développe des sports comme le cricket (1744), le base-ball, le basket-ball, le football, le handball, le hockey et le rugby, qui sont le plus souvent des pratiques héritées du Moyen-Age.
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