A la une / Actualité APRÈS Les feux de forêt qui ont embrasé la wilaya de BÉJAÏA La DAS dépêche des psychologues auprès des sinistrés © D.R La Direction de l'action sociale (DAS) de Béjaïa a mobilisé ses psychologues en vue de prendre en charge les victimes des incendies ayant ravagé plusieurs communes de la wilaya. La directrice de l’action sociale de la wilaya de Béjaïa, Mme Harkat Saliha, a annoncé qu’un programme a été établi “pour la prise en charge psychologique des familles sinistrées, notamment les catégories vulnérables, à l’instar des enfants, des femmes et des personnes âgées”. Elle affirme, en effet, que des équipes composées de psychologues et de sociologues se déplaceront désormais dans des localités touchées par les incendies “pour prendre en charge les sinistrés et réduire chez eux le choc causé par les incendies qu'ils ont vécus”. Elle ajoute qu’“une visite a été programmée vendredi dernier par ces psychologues dans des centres d’accueil des sinistrés à Barbacha et à Kendira”. Et que l’opération va se poursuivre pour toucher toutes les victimes des zones touchées, à savoir Toudja, Beni Ksila, Adekar, Tifra, Boukhelifa, Aokas et Souk El-Tenine. L'initiative de la DAS de Béjaïa vient après l'élan de solidarité manifesté par les Algériens qui ont organisé des caravanes d'abord vers la wilaya de Tizi Ouzou, ensuite vers Béjaïa, et après vers les autres régions à travers le territoire national. Les images des gigantesques incendies, qui ont ravagé Barbacha, Kendira et Toudja, les communes les plus touchées, ont marqué une orthophoniste de la wilaya de Béjaïa. Bien qu'elle ait requis l'anonymat, celle-ci a déclaré avec insistance que “les victimes ont besoin d'un soutien psychologique immédiat”. Occasion pour elle d'appeler de ses vœux de voir instaurer cette tradition d'autant que l'Algérie, en général, et la Kabylie, en particulier, sont devenues les théâtres de traumatismes quasi récurrents. “Pour ne citer que la wilaya de Béjaïa, on a vécu en l'espace de cinq mois trois traumatismes : le séisme du 18 mars dernier, les contaminations par la Covid-19 suivies de décès par manque d'oxygène, et depuis une semaine, une série d'incendies particulièrement dévastateurs”. Elle n'ignore pas que la prise en charge psychologique intervient ultérieurement. “Bien sûr que la priorité est accordée au sauvetage, aux soins médicaux, à mettre à l'abri les gens comme c'est le cas présentement.” “Le risque de psycho-traumatisme doit être reconnu”, plaide-t-elle. Il y a bien eu une prise de conscience des autorités politiques après le séisme de Boumerdès en 2003 et après le trauma des années 1990, mais force est de constater, nuance-t-elle, que le soutien psychologique ne semble pas être automatique, alors que les premiers mots prononcés constituent les débuts de l'accompagnement psychologique des sinistrés, notamment des enfants qui doivent extérioriser dans cet espace de verbalisation que sont les écoles et autres espaces de regroupement et échanger sur ce qu'ils ont vévu. Notre interlocutrice explique qu'en général, “les gens en état de choc réalisent à peine ce qu'ils ont vécu. Il faut du temps pour qu'ils puissent réaliser. Et donc se réapproprier la gravité de l'événement”. Ainsi, souligne-t-elle, “traiter très vite le côté psychologique peut avoir l'effet inverse”. M. Ouyougoute.
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