
Le Système Ribadier THÉÂTRE DU VIEUX-COLOMBIER Les Nouveaux Cahiers de la Comédie-Française n° 1 Bernard-Marie KoltèsKoltès n° 2 Beaumarc Beaumarchaishais n° 3 ÖÖdöndön vonon Horváth n° 4 AlfredAlfred de Musset n° 5 Alfred JarryJarry n° 6 Dario FFoo n° 7 Georges FFeydeaueydeau n° 8 TeTTennesseeennesseennessee Williams n° 9 Carlo Goldoni n°10 VictorVictor Hugo n°11 William ShakShakespeareespeare n°12 Jacques Copeau Disponibles dans les boutiques de lalaaC Comédie-Française,omédie-Française, sur www.boutique-comedie-francaise.frwww.boutique-comedie-francaise.frse.fr ainsi qu’en librairie. PrixPrix de vente 1010 € Éditions L’avant-scène théâtre Anthologie du théâtre français 5 volumes du Moyen Âge au XXe siècle Disponible en librairie ou sur www.avant-scene-theatre.com En couverture : Laurent Lafitte, Anna Cervinka, Jérémy Lopez. En quatrième de couverture : Martine Chevallier, Christian Blanc. Ci-dessus : Nicolas Lormeau, Laurent Lafitte. © Brigitte Enguérand Le Système Ribadier de Georges Feydeau et Maurice Hennequin Reprise DU 29 MAI AU 17 JUILLET 2015 durée 1h55 Mise en scène de Zabou Breitman Décor Jean-Marc STEHLÉ I Lumières André DIOT I Costumes et accessoires Arielle CHANTY I Son Dominique BATAILLE I Coiffures et perruques Diane MAHMOUDI I Maquillages Fanny MARTIN I Assistante mise en scène Marjolaine AIZPIRI I Assistante décor Catherine RANKL I Dresseur Max Crochet, Animalia production. avec Martine CHEVALLIER Sophie Christian BLANC Gusman Nicolas LORMEAU Savinet Jérémy LOPEZ Thommereux Laurent LAFITTE Ribadier Anna CERVINKA Angèle Le décor a été construit dans les ateliers Un point Trois La Fédération nationale des Caisses d’Epargne, mécène du Théâtre du Vieux-Colombier. La Comédie-Française remercie M.A.C. COSMETICS I Champagne Barons de Rothschild I Baron Philippe de Rothschild SA. Réalisation du programme L’avant-scène théâtre La troupe de la Comédie-Française MAI 2015 Sociétaires Pensionnaires Gérard Giroudon Claude Mathieu Muriel Martine Chevallier Véronique Vella Pierre Christian Hecq Nicolas Lormeau Gilles David Stéphane Varupenne Mayette-Holtz Louis-Calixte Catherine Sauval Michel Favory Thierry Hancisse Anne Kessler Cécile Brune Sylvia Bergé Clément Benjamin Jungers Suliane Brahim Georgia Scalliet Nâzim Boudjenah Jérémy Lopez Hervieu-Léger © Christophe Raynaud de Lage Éric Génovèse Bruno Raffaelli Christian Blanc Alain Lenglet Florence Viala Coraly Zahonero Adeline d’Hermy Danièle Lebrun Jennifer Decker Elliot Jenicot Laurent Lafitte Louis Arene Denis Podalydès Alexandre Pavloff Françoise Gillard Céline Samie Clotilde de Bayser Jérôme Pouly Benjamin Lavernhe Pierre Hancisse Sébastien Pouderoux Noam Morgensztern Claire de La Rüe Didier Sandre du Can Laurent Stocker Guillaume Gallienne Laurent Natrella Michel Vuillermoz Elsa Lepoivre Christian Gonon Pauline Méreuze Anna Cervinka Christophe Montenez Sociétaires honoraires Gisèle Casadesus, Micheline Boudet, Jean Piat, Robert Hirsch, Ludmila Mikaël, Michel Aumont, Geneviève Casile, Jacques Sereys, Yves Gasc, François Beaulieu, Roland Bertin, Claire Vernet, général Nicolas Silberg, Simon Eine, Alain Pralon, Catherine Salviat, Catherine Ferran, Catherine Samie, Catherine Hiegel, Pierre Vial, Andrzej Seweryn, Éric Ruf. Éric Ruf Administrateur Julie Sicard Loïc Corbery Léonie Simaga Serge Bagdassarian Hervé Pierre Bakary Sangaré Les comédiens de la troupe présents dans le spectacle sont indiqués en rouge. Georges Feydeau DÈS L’ADOLESCENCE, Georges Feydeau cherche sa voie dans le théâtre et persévère, encouragé entre autres par Eugène Labiche, jusqu’à l’accueil chaleureux qu’il reçoit pour Tailleur pour dames. Six ans plus tard, le succès est triomphal avec Champignol malgré lui et Monsieur chasse. Année féconde, 1892 est aussi celle de la création du Système Ribadier, pièce qu’il écrit en collaboration avec Maurice Hennequin. L’hypnose est en vogue à l’époque, mar- quée par les recherches de Charcot et l’École de la Salpêtrière. Tous les salons à la mode agrémentent leurs mondanités de séances d’hypnotisme. Les vaude- villistes y trouvent un sujet porteur, que Feydeau sait exploiter avec talent, notam- ment dans La Dame de chez Maxim. Christian Blanc. © Brigitte Enguérand Laurent Lafitte, Jérémy Lopez, Anna Cervinka. © Brigitte Enguérand Zabou Breitman Le Système Ribadier C’EST À L’ÂGE DE 4 ANS que Zabou cette saison Journal de ma nouvelle « Mais regarde-moi donc dans les yeux ! » Robineau, qui y notait méticuleusement Breitman apparaît la première fois à l’écran oreille de et avec Isabelle Fruchart au Chaque fois que M. Ribadier veut rejoindre ses fredaines. Apprenant ainsi que celui dans un épisode de Thierry la Fronde. Théâtre du Rond-Point. Pour sa première une de ses maîtresses, il abuse de ses qu’elle aimait aveuglément l’avait désho- Depuis, sur les planches, devant ou der- création à la Comédie-Française, elle a dons d’hypnotiseur. Les yeux dans les norée par 365 fois en 8 ans de mariage, rière la caméra, elle a reçu de nombreuses choisi Feydeau. Précisant que l’auteur yeux, les mains dans les mains, un « je Angèle est aujourd’hui sur ses gardes. récompenses, notamment au théâtre « n’a pas eu à attendre l’arrivée de l’hyp- t’aime » rassurant, et voilà l’épouse L’arrivée impromptue de Thommereux, pour ses mises en scène de L’Hiver sous nose pour convier bizarrerie et paradoxe endormie par le mari volage qui peut amoureux transi qui s’était exilé à Batavia la table de Roland Topor et Des gens, au théâtre », Zabou Breitman ajoute : s’enfuir en toute tranquilité. Il fallait bien pour ne pas trahir l’amitié de son ami, feu d’après Raymond Depardon. Elle a « Avec cette pièce, il nous fournit une trouver ce « système » pour contrecar- Robineau, pourrait faire imploser l’im- récemment mis en scène et interprété mauvaise raison de plus pour nourrir les rer la jalousie d’Angèle depuis qu’elle a parable système. La Compagnie des spectres d’après le situations les plus folles. Si j’ai bien com- découvert le carnet de son premier mari, roman de Lydie Salvayre et présente pris le système… » Anna Cervinka, Jérémy Lopez, Nicolas Lormeau, Laurent Lafitte, Christian Blanc, Martine Chevallier. © Brigitte Enguérand comment ils allaient pouvoir s’amuser choses aux autres, croit des choses qui Le Système Ribadier dans ses décors. Le salon bourgeois n’existent pas, tous évoluent dans un dans lequel se déroule la pièce semble jeu assez dangereux. L’ambivalence des par Zabou Breitman immuable. Feydeau joue avec cette caractères appelle la caricature. Nous convention tout au long des trois actes. sommes dans du Daumier. J’adore la L’idée a été de faire exploser cette bizarrerie de ces personnages, absolu- image, de déborder du cadre en inven- ment pas monolithiques, qui changent tant l’envers du décor. Car ce théâtre d’attitude d’une minute à l’autre, d’une repose sur un paradoxe essentiel : ce scène à l’autre. Ils sont tous très dessi- que l’on croit n’est pas forcément ce nés avec des proportions un peu déme- que l’on voit, ce que l’on voit n’est pas surées. Il y a quelque chose des Marx forcément ce que l’on croit. On en est Brothers dans ce comique et je m’inspire arrivé à une mise en abyme, d’autant de toute une imagerie du début du XXe plus désopilante qu’elle joue avec l’his- siècle. Lorsqu’on aborde Feydeau, on toire du théâtre. La perte des repères est inévitablement influencé par une est à la fois spatiale et mentale, les forme de convention qu’il faut s’appli- répliques sont bourrées d’absurdités et quer à casser pour revenir au premier de réponses qui ne suivent pas la pensée degré du texte, avant d’autoriser son de l’autre. Je retrouve ici la sensation imaginaire à se débrider. Ribadier est le Martine Chevallier, Anna Cervinka, Laurent Lafitte. © Brigitte Enguérand provoquée par les escaliers d’Escher stéréotype du bel homme qui trompe qui ne mènent nulle part et partout à sa femme sans vergogne. Suivant tou- la fois. Les personnages se perdent dans jours ce rapport intérieur/extérieur, l’en- Le rire au théâtre avec Feydeau on a la chance de pouvoir le décor, dans leur propre appartement. jeu est de détruire progressivement son Monter un Feydeau a toujours été un lui faire confiance. Et il le faut. Au fur et Cela va très loin car nous-mêmes nous image pour laisser transparaître sa vraie nature. Et l’invincible qui passe son rêve. Lorsque j’étais jeune, mon père, à mesure des répétitions, je me suis nous perdons parfois pendant les répéti- temps à se regarder dans le miroir se qui est acteur, me parlait beaucoup de aperçue à quel point il imposait d’être tions ! Nous imaginons ce qu’il y a derrière les portes, nous essayons de visualiser le révèle être un pleutre ! cet auteur à une époque où il était méticuleux, atrocement rigoureux. Dès plan de l’appartement, quelle sortie Ce qui m’a passionnée était de voir encore snobé par le théâtre dit « institu- que l’on tente de s’écarter de la lettre du mène au petit jardin, quelle autre au comment les personnages s’en sortent tionnel ». Il adorait son intelligence pleine texte, on perd le sens. Si on se croit plus pavillon… La montée de la folie s’inscrit individuellement par rapport au monde d’esprit, comme celle de Courteline, malin que lui, on risque de se prendre les dans un rapport fort à l’espace. qu’ils se sont construit. Ce sont des d’Alphonse Allais… Je ne mesure pas pieds dans le tapis ! confrontations perpétuelles de réalités, la part de l’héritage, pourtant quand La comédie des apparences chacune coïncide ou non avec les autres, j’ai redécouvert Feydeau avec La Dame Le théâtre du paradoxe Dans cet univers du paradoxe, la pièce ce qui provoque parfois des courts-cir- de chez Maxim montée avec brio par Je pars toujours du décor, d’un aspect a une dimension métaphysique, exis- cuits.
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