L’Aviron et I’Olympisme Sommaire publications de la FISA, films, les excursions internationales de l’aviron. Préface du président de la FISA. 3e partie Coordonnées de la FISA. Les compétitions – Aspects techniques de l’aviron. 1re partie Historique de la FISA – L’aviron aux Jeux Olympiques. – Evolution du programme. Origine de l’aviron, création de la FISA, – Le palmarès. présidents et secrétaires-trésoriers succes- – Participation par CNO de 1896 à 1984. sifs, évolution à travers les congrès, notes – Participation par épreuve lors des derniers biographiques. Jeux Olympiques et lors des champion- nats de la FISA. 2e partie L’administration de la FISA – Les championnats de la FISA: champion- nats d’Europe et du monde masculins puis Objectifs, organigramme, fédérations mem- féminins, championnats FISA pour poids bres, le congrès, le comité exécutif, le conseil, légers, championnats FISA pour juniors les commissions, le collège des juges-arbitres, masculins puis féminins. les représentants continentaux, modification des textes réglementaires, le secrétariat – Prochaines compétitions internationales. général, financement, entraînement et perfec- e tionnement des officiels techniques, récom- 4 partie penses décernées par la FISA, principales Récompenses olympiques obtenues 901 de 1896, à Cambridge... aux épreuves olympiques de 1984 sur le lac Casitas (V. Racila, 1re en skiff). 902 Préface ‘histoire de l’aviron moderne est fascinante. A Londres, aux XVIIe et XVIIIe siècles, jusqu’à 40 000 bateliers professionnels étaient chargés de s’occuper du trafic sur la Tamise. L Naturellement des courses étaient organisées dans lesquelles l’argent et les paris avaient une place prépondérante. A mesure que l’on construisit des ponts, cette profession disparut. Cependant, à la fin du XVIIIe siècle, les étudiants découvrirent que l’aviron était un sport amusant et c’est alors qu’il prit la forme qu’on lui connait à l’heure actuelle. Les équipes d’Oxford et de Cambridge s’affrontèrent pour la première fois en 1829. Par la suite, la pratique de ce sport s’étendit à l’Europe continentale et aux territoires d’outre-mer. En 1892, la Fédération Internationale des Sociétés d’Aviron (FISA) fut créée. Le baron de Coubertin était aussi un enthousiaste de l’aviron et ce sport figurait au programme des premiers Jeux Olympiques modernes de 1896 qui se déroulèrent à Athènes. Cependant, étant donné la violence du vent et des vagues dans le port du Pirée, les compétitions ne purent avoir lieu. Depuis lors, l’aviron a toujours figuré au programme des Jeux. Cela me fait particulièrement plaisir qu’une partie de ce numéro de la Revue Olympique soit consacré à notre sport et notre fédération. Thomas Keller Président de la FISA 903 La Fédération Internationale des Sociétés d’Aviron FISA Coordonnées Voici réunis, a Los Angeles, à l’occasion des Jeux de la XXllle Olympiade, les membres du conseil de Date de fondation : 25 juin 1892. la FISA et du jury des épreuves d’aviron. Apparaissent assis de g. à dr. : MM. A. Madero Président en exercice : Thomas Keller * (sui). (ARG, Rep. Cont. pour l’Amérique du Sud), R. Mac Kay (AUS), B. Gammals (FIN, R. C. aviron de Téléphone : (41.1) 211 47 74. me tourisme), B. Tekamp (CAN), M M. Ferguson Télex : 813540 Kell CH. (USA), M. M. Finderle (YUG), Mlle M. Sarbochova (TCH, R. C. aviron féminin), MM. T. Keller * (SUI, PT Secrétaire général-trésorier en exercice : Denis FISA), A. Kiernozycki (POL), J. Alverde (MEX), J. Oswald * (SUI). Quinn (USA), D. Oswald * (SUI, S. G.) et debouts de Adresse: Case postale 352, 2001 Neuchâtel, g. à dr. : MM. D. Rowlands (NZL, titulaire dans Suisse. l'ordre olympique, Rep. Cont. pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande), C. Florescu (ROM), P. Jirka Téléphone : (41.38) 25 72 22. (AUT), E. Tostenaes (DEN), E. Kabanov (URS, VPT), L. Michelazzi (ITA), J. Boelen (HOL, R. C. aviron Télex : 34239 rhbi. vétérans), W. Knecht (USA), Z. Pasaric (YUG), Ch. van der Ploeg (HOL, VPT d’honneur), R. Moser (AUT), B. Kaas-Andersen (DEN), K.-H. Becker (FRG), F. Yakan (EGY), H.-J. Wuesthoff (GDR), V. Tchernaskhine (URS), J. Beck (SUI), P. Kay (USA), W. Hoffmann (GDR, R. C. aviron junior), A. Masson Benoit (FRA), K. Oesterman (FIN), B. Borgen Hasløv (DEN, R. C. matériel), I. Eguibar (ESP), W. Perry (USA), R. Weill (FRA, VPT), Ch. Davidge (GBR, R. C. organisation des régates), C. Hess (FRG, VPT). Rep. Cont : Représentant continental * Voir notes biographiques R. C. : Responsable de commission. 904 1re partie Historique Origine de l’aviron Richard Burnell, l’ancien champion olympique, devenu le réputé journaliste du « Times », dans un article rédigé pour le bulletin de la FISA en 1974, décrit ainsi la naissance des courses à l’aviron en Grande-Bretagne. « Il y a 300 ans, les rivières anglaises offraient la seule alternative de se déplacer autrement qu’en char ou à cheval. A l’époque, on recourait d’autant plus volontiers à ce moyen de locomotion que les chemins étaient à peine praticables par mauvais temps. Au début du XVIIIe siècle, lorsque la Grande-Bretagne comptait à peine six millions d’habitants, pas moins de 40000 « watermen » gagnaient leur vie sur la Tamise entre Windsor et Gravesend. Tout naturellement, ce fait crée une atmos- phère de compétition sur la rivière. Les Richard Burnell, à qui nous devons un large courses rapides furent mieux rémunérées et extrait de la partie historique de cette étude. et très souvent des compétitions, dont l’enjeu son équipier Buschnell, devenu lui aussi un était des prix en espèces, eurent lieu entre les talentueux journaliste, remportent en 1948 « watermen » professionnels et des jeunes l’épreuve olympique du deux rameurs en couple hommes de la région. sur le fameux plan d’eau de Henley. Les premiers clubs d’aviron ont été fondés par de jeunes sportifs amateurs qui utilisaient le En 1882, la Metropolitan Rowing Association, même genre de bateaux que les « watermen ». qui fut fondée en 1879 afin de favoriser la Souvent, ils donnèrent à leur club le nom de composition d’équipes mixtes, prit le nom de leur bateau. C’est ainsi que le Leander-Club, Amateur Rowing Association. Elle promulgua la plus prestigieuse société d’aviron qui existe les premiers règlements et devint l’organisa- encore aujourd’hui en Grande-Bretagne, a tiré tion faîtière du sport de l’aviron en Grande- son nom de celui de l’un de ses bateaux. Les Bretagne. Ainsi, la Grande-Bretagne est deve- rameurs utilisaient surtout un bateau à six nue vers la fin du XIXe siècle le berceau de places construit par le chantier naval Searle à notre sport. » Lambeth (un quartier de Londres). La plus ancienne régate connue est celle qui eut lieu Dans une revue de la Fédération française des en 1775 à Ranelagh Gardens/Putney. Mais ce Sociétés d’Aviron publiée en 1974, Raymond fut probablement plutôt un cortège aquatique Rose apporte de nouvelles précisions: qu’une régate telle que nous la concevons « L’histoire du sport de l’aviron est, quant à ses aujourd’hui. origines, mal définie. Sans se référer à Virgile La première « boat race » entre Oxford et qui écrivit le premier compte-rendu d’une Cambridge s’est courue en 1829 à Henley- course à l’aviron (Enéide V), on peut penser on-Thames. 20000 spectateurs y auraient que l’idée des compétitions nautiques germa participé, malgré le fait qu’à cette époque il n’y dans le cerveau des bateliers qui, au XVI e avait ni chemin de fer, ni automobiles. Ce siècle, assuraient le transport des Londoniens succès incita les habitants de Henley à sur la Tamise tout comme les gondoliers de organiser dix ans plus tard leur propre régate Venise le font encore aujourd’hui. Ils deman- qui dés 1851 porta le nom de Henley Royal daient six pence pour aller de London Bridge à Regatta. Westminster! 905 Organisée en 1555 en « Compagnie », portant donnera au sport de l’aviron ses lettres de livrée, promus « bateliers » après trois ans noblesse et un code universel. d’apprentissage, ses membres assuraient alors un service urbain. Les embarcations se sont affinées graduelle- ment, passant du canot à la yole, de la vole au Or, certain soir, un acteur, Thomas Dogget, wherry, du wherry au gig, du gig à l’outrigger. s’étant attardé dans la « Taverne du Cygne ». Le banc à coulisse vient des Etats-Unis. Il fait prés de London Bridge, éprouva quelque son apparition en Angleterre en 1873...». difficulté à trouver un batelier qui veuille lui faire traverser la Tamise fort agitée par le vent. Enfin, un jeune garçon frais émoulu de son apprentissage le chargea et, chemin faisant, il Création de la FISA vint à l’idée de Thomas Dogget de fonder une e course devant doter annuellement le meilleur Ainsi, les clubs dans la seconde moitié du XIX batelier de la Cité. siècle se multiplient, des associations se créent, l’aviron gagne une popularité sans La première compétition eut lieu en 1716. Elle cesse croissante. Une réglementation uni- s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Elle se forme s’impose. Louis Choisy (SUI) qui aura la nomme le « Dogget’s Coat and Badge ». charge quelques années durant de l’adminis- L’élan était donné. tration de la FISA, précise en ces termes pourquoi une Fédération internationale va Toutefois, il fallut attendre 1793 pour que le naître. Collège d’Eton ouvre ses «Cours» d’aviron. Oxford suivit en 1815. « Les règlements de course différaient de club à club. On ne ramait pas à Gand, Zurich, Côme, C’est à cette époque que naissent les compé- sous les mêmes textes. Les parcours étaient titions scolaires et universitaires. Les rameurs alors de 3000 à 4000 m avec plusieurs portent la célèbre veste Eton et le chapeau virages.