DIGUÈRON… E DISON ENCARA ! ILS ONT DIT… Et ILS

DIGUÈRON… E DISON ENCARA ! ILS ONT DIT… Et ILS

DIGUÈRON… e DISON ENCARA ! ILS ONT DIT … et ILS DISENT ENCORE ! Petit florilège des écrits condescendants, méprisants, ironiques, injurieux, racistes , haineux, envers les locuteurs des langues dites régionales … Mais il est dit que c’est nous les « agressifs » ! © josiane Ubaud - 2011 - 20 2 1 Pour citer l’article : Josiane Ubaud, Diguèron… e dison encara, Ils ont dit ... et ils disent encore sur http://josiane - ubaud. com Comme pour nos autres articles, derniers ajouts en rouge , classés à peu près par dates, du plus récent au plus ancien. En première partie, en vert, quelques citations d’acteu rs des langues régionales répondant aux attaques diverses, et adresses de sites. En deuxième partie, la liste alphabétique de nos détracteurs en rouge , suivie de leurs citations « humanistes » rangées à peu près par dates. En dernière partie , une analyse du vocabulaire radical employé L'assemblée générale d'ELEN soutient les langues et cultures menacées de France. « Réunie à Bucarest le 10 octobre 2015, l'assemblée générale du Réseau Européen pour l'Égalité des Langues apporte son soutien aux mouvements de la société civile et aux institutions locales ou régionales qui oeuvrent en France pour la reconnaissance pleine et entière en droit de leurs communautés linguistiques et culturelles en métropole et dans les territoires d'outre - mer. Elle sal ue les manifestations qui se dérouleront dans différents territoires le 24 octobre notamment en Alsace, en Bretagne, en Corse, en Occitanie et au Pays basque. Elle rappelle que l'Union européenne est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine , de la liberté, de la démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Elle respecte la richesse de sa diversité culturelle et linguistique. ELEN déplore que le pouvoir centralisé de la France depuis la monarchie jusqu'à nos jours a mené des politiques d'éradication des langues et des cultures des différents peuples pour imposer une langue et une culture uniques au détriment de la richesse de la diversité des langues et des cultures. 1 Malgré certaines évolutions, et quelques concessions dans l'éducation et les médias notamment, sous la pression de la société, l'État ne reconnaît toujours qu'une seule langue et une seule communauté officielle fondant ainsi l'appartenance à la nation française non sur une citoyenneté politique mais sur un caractère ethnique exclusif. Conformément aux droits fondamentaux rappelés régulièrement à la France par les différents organes des droits de l'homme européens et des Nations Unies – notamment par le Comité des droit de l'homme en juillet 2015 – l'assemblée générale d'ELEN demande à l'État français de reconnaître en droit les di fférentes composantes linguistiques et culturelles de la République française et de leur donner les moyens d'exister et de se développer afin de continuer à construire une Europe réellement démocratique et conforme aux valeurs sur lesquelles l'Europe et l a France elle - même se déclarent fondées » . La France se déclare fondée... mais se garde bien de l’être !! Langues régionales au bord du gouffre (2015), de Thierry Kranzer « Ce livre a pour ambition d'offrir des pistes pour sortir les langues régionales d e France de la clandestinité. Il appelle la France à mettre fin au monolinguisme institutionnel, signe d'une intolérance structurelle et d'une mentalité sur la défensive . La France doit prendre conscience des immenses avantages économiques et sociaux de ses langues et des identités qu´elles véhiculent. Officialiser les huit principales langues de France permettra de tourner le dos à une défiance pathologique à l’encontre de la diversité linguistique et de libérer un potentiel unique et inestimable de développement économique et social. Un aveuglement de civilisation nous a fait oublier que plusieurs des huit principaux « idiomes» de France sont aussi langues officielles ou nationales d’autres pays européens , et que le français n’est au départ qu’une langue régionale parmi d’autres. La vérité des chiffres est cruelle : 97% des élèves concernés par une langue régionale en France n’ont pas accès à une éducation bilingue. ». « Tanben, se cal pas enganar : l’endefòra demanda encara de pròvas. L’occitan es pas un patés disiatz ? Provatz - lo. I a un fum de mond que lo parlan encara ? Provatz - lo. Es una tant granda cultura ? De pròvas. E sufirà pas de dire qu’avètz ja pagat, ja provat. Caldrà i tornar. Pròva, pròva : es lo prètz a pagar. Lo prètz dels 2 paures, de los qu’an perdut un còp èra e que redemandan lor ben, lor deure, tornar mai ». (Revista Vent Terral n°9, 1983) « Pareillement, il ne faut pas se tromper : l’extérieur de mande encore des preuves. L’occitan n’est pas un patois disiez - vous ? Prouvez - le. Il y a plein de gens qui le parlent encore ? Prouvez - le. C’est une si grande culture que ça ? Des preuves. Et il ne suffira pas de dire que vous avez déjà payé, déjà prouvé. Il faudra y revenir. Preuve, preuve : c’est le prix à payer. Le prix des pauvres, de ceux qui ont perdu autrefois et qui redemandent leur bien, leur dû, à nouveau. » [ o n peut remplacer « occitan » par toute autre langue de France … ] Commençons par quelques avis d’acteurs concernés par « les patois »… Tout d’abord, c elui fort ancien de Camille Jullian (1859 - 1933), historien, philologue et épigraphi s te , auteur d’une monum e ntale Histoire de la Gaule , qui fit l’éloge du provençal, lors de son d is cours de réception à l’Académie França ise du 13 novembre 1924 , où il remplaçait Jean Aicard, lequel estimait que le patois provençal devait rester langue morte : « Mais de cette terre, je ne veux pas, comme le souhaitait Jean Aicard que l’on retranche le parler populaire, les dialectes provinciaux. Vous appelez le provençal un « patois » : le vilain mot, et combien inexact ! Le patois, est la déformation locale d’une langue déterminée, c’est une excroissance à demi fantaisiste qui pousse sur une plante linguistiq ue : le parler de Montmartre est en train de devenir le patois de Paris (j’ajoute aussitôt qu’il est plein d’agréments, pour ne pas attirer sur la Coupole de l’Institut les foudres des Jupiters de la Butte.) Mais le provençal est une langue qui a par elle - même ses racines et ses rameaux, sa sève propre et son libre épanouissement. Il est né, il a grandi à part, sur un terrain qui était bien à lui. Vous me dites qu’il va mourir. À quels signes, je vous prie, reconnaissez - vous qu’une langue se meurt ? Il y a pour les langues, comme pour les nations et pour les croyances, des crises de fatigue et de déclin. Mais nous venons de voir ressusciter des nati ons qu’on disait mortes, mais des croyances qui se perdaient se sont retrouvées, et des langages qu’on croyait endormis ont proclamé leur gloire. De l’avenir d’un idiome, pas plus que de celui d’une foi ou d’une patrie, personne ne sait rien, et la science n’a qu’à se taire sur la loi du lendemain. Au siècle passé, on s’imagina que le catalan allait dépérir : et voici que maintenant, coup sur coup, il produit un très grand poète et des œuvres scientifiques de premier ordre. » 3 Lire la totalité du discours (totalement impensable à l’heure actuelle, il se ferait huer, siffler, Poirot - Delpech, Rouard et Carrère - d’Encausse tomberaient évano uis en criant « au terrorisme » ) sur : http://www.academie - francaise.fr/discours - de - reception - de - camille - jullian Dominique BAUDREU, Centre d’Archéologie Médiévale du Languedoc Dans une entrevue donnée à Fanny Lartigot, pour le journal La Setmana , n° 1066 (janvier 2017), il rappelle les bases de cette pathologie française de l’unicité . Je ne cite que quelques extraits de cette très pertinente analyse : « Ç ò plan francés es la diferenciacion plan afortida, istoricament, entre « langue » e « patois », entre « Paris » e « la province » : a P aris, i a la cultura dels elèits (aristocra tics avans la Revolucion, borgeses republicans après), la distincion sociala, la lenga de referéncia, do nc la sola lenga viscuda coma legitima. Ja al sègle XVI, (…) la p i ramida lingu is tica es en plaç a : i a un a pa rladissa nauta e de parladissas bassa s, mespresablas per monde que se trapan a la cima de l’escala sociala. Al sègle XVII, ambe lo classicisme, ambe la naissença de « l’Académie française », la lenga del rei va èsser sus - valorizada, e tot çò d’autre va èsser desvalorizat e apelat « patois » amb un sens plan pejoratiu. (…) Aquela institucion, dempuèi son origina, es portaira d’idèas miticas sus la lenga francesa per la plaçar al pus naut escalon : lo famós « génie de la langue française ». (…) L’enj òc e s t o t jorn viscut atal : favorizar de lengas « regionala s » reven a desfavorizar la lenga francesa. L’ idèa de lenga s complementàrias, co ns ideradas a egalitat es impossible. Coma se una lenga deviá forçadament concurrenciar e chapar l’autra. En realitat, çò que se jòga es simbolic : lo francés, coma lenga unica, s’endeven talament ambe l’ideologia nacionala francesa que representa quicòm de sacrat, un pauc coma lo còrs del rei pendent l’Ancian Regime. (…) Benlèu qu’aqueles 72% [dels Franceses favorables a la reconeissença] son subretot favorables a las lengas dins lors versions patrimonialas, coma polits testimònis d’un temps que tornarà pas. Cossí explicar la paur de véser aquelas lengas efectivament practicadas ? (…) » « Ce qui est bien français, c’est la di fférenciation très affirmée, historiquement, entre « langue » et « patois », entre « Paris » et « la province » : à P aris, il y a la culture des élites (aristocratiques avant la Révolucion, bourgeoises républicaines après), la d is tinction sociale, la langue de référence, do nc la seule langue vécue comme légitime.

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