Christian Audigier A 55 ans, le designer des stars, de passage en Europe pour lancer sa nouvelle collection de vêtements, a « Je me fais fait une halte à Bruxelles a n de vivre un rêve d’enfance : devenir acteur. De Hollywood à Bruxelles, avez-vous le senti- plaisir ! » ment d’avoir bien travaillé ? Oui, et pourtant, ce n’était pas évident au départ. Je suis un enfant d’Avignon. Je viens d’une famille modeste. Et pour couronner le tout, je suis un vrai autodidacte. Cette réussite mondiale n’était pas Mon idole était Johnny Hallyday. Je le voyais se programmée. Il faut toujours un facteur chance, mais produire sur scène avec des vêtements propres on doit aussi faire briller sa bonne étoile. La suivre aux rockers, et j’étais fasciné. Hélas, je ne savais et surtout bosser un maximum. Dans la vie, rien ne pas chanter. Donc, j’ai décidé de les habiller. tombe du ciel. Finalement, des années plus tard, j’ai réalisé une marque pour Johnny Hallyday. La boucle était Vous avez tourné à Bruxelles. Une première ? bouclée. (Rires.) A la base, il s’agissait d’un court métrage. Mais voilà, l’histoire de « Death Squad » est devenue un long métrage. Avant cela, j’ai joué dans un fi lm américain, « Five thirtheen », qui, lui, a été tourné en grande partie dans l’Ouest américain et au Mexique et a été présenté à Cannes. Un véritable « trash movie » articulé autour de quatre histoires. Vous avez eu l’intelligence de répondre à la Dans « Death Squad », je campe un homme libéré demande du public, qui aime s’identifi er aux de prison mais à tort. Et un fl ic, joué par Hafi d Stitou, stars. Un pari diffi cile, non ? ne me lâche pas. C’est un fi lm d’action policier. On Vraiment pas. La première star que j’ai pu habil- m’avait précédemment proposé des rôles pour le ler fut Britney Spears. L’histoire est assez simple et cinéma. On m’a souvent dit que j’avais une « gueule » magique à la fois. J’ai traversé une rue à Los Angeles pour cela. Je n’avais pas le temps. J’étais très pris par qui se nomme Melrose. Là, il y avait plein de bo- mon business. Aujourd’hui, je me fais plaisir. dyguards autour de Britney. J’ai essayé de l’appro- cher, mais impossible. Par chance, elle a entendu que Pour réussir aux Etats-Unis, il faut être futé, je parlais français. Elle s’est retournée et est venue rusé ? vers moi. Je l’ai invitée à passer dans ma boutique, Les deux, et j’ajouterais qu’il faut être à l’affût ! Von Dutch, qui se trouvait en face. Elle est arrivée Là-bas, on me surnommait le « Vif », ce qui veut quinze minutes plus tard et est repartie avec des t- dire « Very Important Frenchy ». J’étais très réactif. shirts et des casquettes. Bref, elle a fait toute la Et puis, il faut faire comme eux, c’est-à-dire ne pas couverture d’un magazine avec ma marque. Ensuite, être timide. je suis allé voir Justin Timberlake, Puff Daddy, Beyoncé, etc. Je les ai tous habillés. A 14 ans, quand vous avez quitté l’école, vous rêviez déjà de mode ? Quelle star a été la plus diffi cile à convaincre ? Non, pas du tout. Par contre, j’organisais déjà Honnêtement, il n’y en a pas eu. Je n’ai jamais des petites soirées à 12 ans dans le garage de ma poussé les gens à venir. Je les invitais, tout simple- De retour aux famille. Je m’imaginais aussi chanteur de rock. ment. Etats-Unis, il a célébré son 55e anniversaire à Christian Audigier Los Angeles. se lance dans une Une fête-surprise nouvelle carrière organisée par sa en faisant ses compagne, où se débuts au cinéma. sont retrouvés Après « Five ses amis et sa thirteen », avec famille, dont Tom Sizemore et ses fi ls, Rocco, Michael Madsen, Dylan et Vito. il vient de tourner à Bruxelles avec sa compagne, Nathalie Sorensen. © Reporters 24 A 55 ans, le designer des stars, de passage en Europe pour lancer sa nouvelle collection de vêtements, a fait une halte à Bruxelles a n de vivre un rêve d’enfance : devenir acteur. De Hollywood à Bruxelles, avez-vous le senti- ment d’avoir bien travaillé ? Oui, et pourtant, ce n’était pas évident au départ. © Robert Losavio © Je suis un enfant d’Avignon. Je viens d’une famille © Robert Losavio GRAND AMI modeste. Et pour couronner le tout, je suis un vrai L’homme qui pèse plus de 250 millions de autodidacte. Cette réussite mondiale n’était pas Mon idole était Johnny Hallyday. Je le voyais se dollars et qui commercialise ses collections DES STARS programmée. Il faut toujours un facteur chance, mais produire sur scène avec des vêtements propres dans quelque 80 pays (il a vendu la marque Ed on doit aussi faire briller sa bonne étoile. La suivre aux rockers, et j’étais fasciné. Hélas, je ne savais Hardy et lance Lord and Lady Baltimore) est et surtout bosser un maximum. Dans la vie, rien ne pas chanter. Donc, j’ai décidé de les habiller. passé par la rédaction de « Ciné-Télé-Revue » le temps d’un brunch sympa. tombe du ciel. Finalement, des années plus tard, j’ai réalisé une marque pour Johnny Hallyday. La boucle était Vous avez tourné à Bruxelles. Une première ? bouclée. (Rires.) Finalement, votre réussite est un monumental A la base, il s’agissait d’un court métrage. Mais pied de nez aux stratégies bien huilées des voilà, l’histoire de « Death Squad » est devenue un marques de mode ? long métrage. Avant cela, j’ai joué dans un fi lm J’ai habillé Britney, Absolument. J’ai fait tout autrement. Etant né américain, « Five thirtheen », qui, lui, a été tourné dans la rue, j’ai conçu des choses qui correspondent © C. Audigier en grande partie dans l’Ouest américain et au Beyoncé, Johnny... aux gens du peuple. Sylvester Stallone Mexique et a été présenté à Cannes. Un véritable « Il était fou de ma marque de vêtements. Il est venu « trash movie » articulé autour de quatre histoires. Vous avez eu l’intelligence de répondre à la Vous deviez habiller Michael Jackson pour sa chez moi au bureau pour dévaliser mon stock. C’était Dans « Death Squad », je campe un homme libéré demande du public, qui aime s’identifi er aux dernière tournée... incroyable pour moi. J’avais Rocky devant moi. Il m’a de prison mais à tort. Et un fl ic, joué par Hafi d Stitou, stars. Un pari diffi cile, non ? Oui. Hélas, nous connaissons sa triste fi n. Loin appris à donner mes premiers coups de poing de ciné- ne me lâche pas. C’est un fi lm d’action policier. On Vraiment pas. La première star que j’ai pu habil- des caméras, c’était un homme d’une gentillesse ma. C’est un homme d’une énorme gentillesse. » m’avait précédemment proposé des rôles pour le ler fut Britney Spears. L’histoire est assez simple et incroyable. D’une bonté admirable. Selon moi, il a cinéma. On m’a souvent dit que j’avais une « gueule » magique à la fois. J’ai traversé une rue à Los Angeles été broyé par la machine du business. Je l’ai connu pour cela. Je n’avais pas le temps. J’étais très pris par qui se nomme Melrose. Là, il y avait plein de bo- en contactant son avocat pour l’inviter à mon anni- JCVD mon business. Aujourd’hui, je me fais plaisir. dyguards autour de Britney. J’ai essayé de l’appro- versaire. Il m’a répondu : « Vous savez, Michael « Il venait souvent chez moi. Je lui préparais de cher, mais impossible. Par chance, elle a entendu que Jackson ne fête pas les anniversaires… » J’ai enchaî- la soupe aux légumes. Il adore ça. Il adore tout ce Pour réussir aux Etats-Unis, il faut être futé, je parlais français. Elle s’est retournée et est venue né en insistant : « Dites-lui que c’est de ma part, et qui est régime naturel. Un soir, je l’ai vu refuser un rusé ? vers moi. Je l’ai invitée à passer dans ma boutique, que j’aimerais le rencontrer. » Quinze minutes plus lm. Et quel lm ! C’était le fameux “Operation Espa- Les deux, et j’ajouterais qu’il faut être à l’affût ! Von Dutch, qui se trouvait en face. Elle est arrivée tard, je reçois un coup de téléphone de Michael don”, qui a relancé John Travolta et a donné l’envie Là-bas, on me surnommait le « Vif », ce qui veut quinze minutes plus tard et est repartie avec des t- Jackson en personne : « Je viendrai à ton anniver- à Tarantino de travailler avec lui… Il devait tenir le dire « Very Important Frenchy ». J’étais très réactif. shirts et des casquettes. Bref, elle a fait toute la saire, mais j’aimerais que tu fasses quelque chose rôle principal aux côtés de Hugh Jackman et Halle Et puis, il faut faire comme eux, c’est-à-dire ne pas couverture d’un magazine avec ma marque. Ensuite, pour moi. Créer une collection à mon nom. » J’ai Berry. Il a refusé car, à la n du lm, l’acteur devait être timide. je suis allé voir Justin Timberlake, Puff Daddy, accepté tout de suite. Après la fête, on s’est revus et mourir. Lui ne voyait pas cette n pour le héros.
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