Les Maîtres De L'illustration De Mode

Les Maîtres De L'illustration De Mode

DAVID DOWNTON LES MAÎTRES DE L’iLLUSTRATION DE MODE Traduit de l’anglais par Brigitte Quentin © 2011, Groupe Eyrolles ISBN : 978-2-212-12705-8 001_021_MAITRES_ILLUSTRATION_CORRIGE.indd 15 11-10-12 11:45 SOMMAIRE Préface de Stéphane Rolland 19 Introduction de David Downton 20 L’ÈRE DE L’OPULENCE Giovanni Boldini 24 J.C. Leyendecker 32 Les artistes de la Gazette 38 Étienne Drian 46 Erté 54 L’ÉMERGENCE DU TRAIT… Carl Erickson 62 Marcel Vertès 72 Francis Marshall 80 Bernard Blossac 88 Tom Keogh 96 LE NOUVEAU GRAPHISME Coby Whitmore 104 Bob Peak 114 Andy Warhol 124 LA HAUTE COUTURE DESCEND DANS LA RUE René Bouché 134 Kenneth Paul Block 144 Antonio Lopez 152 Tony Viramontes 162 ENTRETIEN AVEC DAVID DOWNTON David Downton interviewé par Tony Glenville 174 Mode 178 Portraits 198 Bibliographie 217 Index 218 Crédits photographiques 221 Remerciements 224 17 001_021_MAITRES_ILLUSTRATION_CORRIGE.indd 17 11-10-12 11:45 42 022_059_MAITRES_ILLUSTRATION_CORRIGE.indd 42 11-10-12 11:47 43 022_059_MAITRES_ILLUSTRATION_CORRIGE.indd 43 11-10-12 11:47 022_059_MAITRES_ILLUSTRATION_CORRIGE.indd 54 11-10-12 11:47 ERTÉ Dessinateur débutant travaillant pour Paul Poiret dans le Paris d’avant-guerre, Erté créa des costumes pour Mata Hari. Pour son quatre-vingt-dixième anniversaire à New York, en 1982, Andy Warhol le photographiait et Diana Ross chantait pour lui : un hommage à son étonnante longévité et à la permanence de sa célébrité. Pendant presque huit décennies, Erté, avec sa vision singulière, son éthique professionnelle inébranlable et son flot apparemment intarissable d’idées, a bien souvent lancé la tendance et, presque aussi souvent, défié le monde de la mode. De son vrai nom Romain de Tirtoff (Erté étant la transcription phonétique de ses initiales R et T), il naquit en 1892 dans une famille de la bonne société de Saint-Pétersbourg. La vie culturelle et théâtrale de cette ville, juste avant la révolution, l’influença tout au long de sa vie. Toutefois, dès 1912, il était devenu évident qu’il n’allait pas suivre la tradition familiale et entrer dans la marine (son père était amiral) ; Erté convainquit ses parents de le laisser partir pour Paris, où il entra à l’Académie Julian, avec l’intention de devenir portraitiste. Mais dès l’année suivante, et certainement sans hésitation, il avait déjà trouvé le chemin de l’atelier de Paul Poiret. Ce dernier, discernant immédiatement le goût d’Erté pour la théâtralité et l’excès, l’embaucha sur-le-champ. Par Poiret, Erté rencontra ensuite Lucien Vogel et ses premières illustrations de mode signées parurent dans la Gazette du Bon Ton en 1913. En 1914, une scarlatine virulente et potentiellement dangereuse força Erté à quitter Paris pour un climat plus clément. Il s’installa à Monte-Carlo, chez son cousin le prince Nicolas Ouroussoff. Comme il devait gagner sa vie, il envoya une série de croquis à Harper’s Bazar (le deuxième « a » ne fut ajouté que plus tard, en 1929) en Amérique et l’année suivante parut sa première couverture, qui devait marquer le début de HARPER’S BAZAAR vingt-deux ans de collaboration. Erté créa en tout deux cent Vibrantes de couleurs, brillantes comme de la laque, quarante couvertures pour le magazine. les couvertures d’Erté pour Harper’s Bazaar dans les années 1930 sont des chefs-d’œuvre du style Art déco. Avec l’aimable autorisation de The Mary Evans Picture Library 55 022_059_MAITRES_ILLUSTRATION_CORRIGE.indd 55 11-10-12 11:47 060_101_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 90 11-10-12 11:49 L’AIR DU TEMPS L’opéra et les courses étaient le milieu naturel La Bataille de Paris mit fin à l’occupation de la capitale par les de Blossac. Ses élégants dessins mettent l’accent nazis en août 1944 et en janvier de l’année suivante une édition sur les vêtements (ici, des modèles de Molyneux spéciale du Vogue français célébrait le retour de l’ordre ancien, et Schiaparelli, à gauche et de Rosine Paris, à droite, vers 1947), avec juste ce qu’il faut de détails dans ou du moins de quelque chose qui y ressemblait. La couverture l’arrière-plan pour planter le décor. Avec l’aimable patriotique bleu-blanc-rouge, signée Christian Bérard, décrivait me autorisation de M. et M Alain Matrand un galion voguant triomphalement vers la victoire. À l’intérieur, de la Bourdonnaye-Blossac/Collection particulière une série de dessins de Blossac (un pour chaque année de guerre) montrait que malgré des rappels plus ou moins subtils à l’occupation (par exemple, une croix gammée flottant au-dessus de la rue de Rivoli !) le Paris de la mode n’avait pas rendu les armes. Eric, Vertès et Bouché s’étant expatriés à New York pendant toute la durée de la guerre, il était normal que ce soit Blossac, un Français, qui résume le côté doux-amer de la situation. Bien que ces dessins aient été très remarqués, l’essentiel du travail de Blossac n’était pas pour Vogue, mais plutôt pour L’Art et la Mode, La Femme chic et surtout L’Officiel. À la fin des années 1940 et au début des années 1950, Blossac s’affirma, dessinant le monde élégant qu’il fréquentait, les allées et venues rue de la Paix, faubourg Saint-Honoré et avenue Matignon, ou bien il se postait, carnet de croquis en main, dans le lobby de l’hôtel George V ou au bar du Ritz. Son sens très aigu de l’observation donnait à ses croquis de défilés une légèreté de touche que tous lui enviaient. Contrairement à ses collègues de Vogue, Blossac ne bénéficiait d’aucun traitement de faveur : il devait donc faire ce qu’il pouvait en l’espace DIOR Les sujets de Blossac étaient toujours magnifiquement de quelques minutes intenses de dessin dans les coulisses après observés : voyez la façon magistrale dont la jambe le défilé. Il accordait une attention particulière aux attitudes et est dessinée d’un simple trait dans cette illustration aux expressions des mannequins car ce qui l’intéressait, disait-il, pour Dior, vers 1952. Avec l’aimable autorisation c’était de faire des portraits de femmes élégantes plutôt de M. et Mme Alain Matrand de La Bourdonnaye-Blossac/ Galerie Bartsch & Chariau, Munich que des illustrations de mode. 91 060_101_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 91 11-10-12 11:49 GOOD HOUSEKEEPING L’illustration de romans d’amour a ses avantages et ses inconvénients, par exemple l’obligation de créer des doubles pages avec des zones vierges destinées au texte. Le résultat peut être étonnant, comme cette page de la fin des années 1950 pour le magazine Good Housekeeping. Avec l’aimable autorisation de la collection de la famille LaRoche-Knight 108 102_131_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 108 11-10-12 11:49 109 102_131_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 109 11-10-12 11:49 102_131_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 124 11-10-12 11:49 ANDY WA R H O L Andy Warhola (le deuxième « a » ne tarda pas à disparaître) arriva à Manhattan durant l’été 1949, avec en poche un diplôme du Carnegie Institute de Pittsburgh. Il n’avait pas encore vingt-et-un ans. Quelques mois plus tard, il travaillait déjà comme dessinateur publicitaire pour le magazine Glamour. Sa tâche consistait à dessiner des chaussures pour les pages mode et à illustrer un article intitulé Success is a Job in New York, ce qui paraît tout à fait prémonitoire. En effet, le succès et le glamour (sans parler des chaussures) ne furent-ils pas les leitmotivs permanents, et rémunérateurs, de Warhol ? Au début des années 1960, lorsque Warhol décida d’abandonner son travail publicitaire pour se consacrer à sa carrière de peintre pop art, il avait sans conteste déjà réussi. Depuis ses premiers dessins, à peine visibles, dans les marges des magazines Esquire et Bazaar, jusqu’aux importantes campagnes publicitaires pour I. Miller et aux vitrines pour Bonwit Teller, Warhol était devenu l’un des illustrateurs les plus prisés d’Amérique. Il avait glané au passage de nombreuses PÉRIODE BLEUE récompenses, fondé Andy Warhol Enterprises Inc. pour gérer Cinquante ans après leur création, les illustrations ses intérêts et emménagé dans une maison huppée de mode de Warhol restent irrésistiblement modernes. Female Fashion Figure, vers 1960. de Lexington Avenue. En fait, à la fin des années 1950, Avec l’aimable autorisation de Corbis Warhol était « presque célèbre ». 125 102_131_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 125 11-10-12 11:49 16 6 132_171_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 166 11-10-12 11:50 167 132_171_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 167 11-10-12 11:50 192 172_197_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 192 11-10-12 11:52 193 172_197_MAITRES_ILLUSTRATION.indd 193 11-10-12 11:52.

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