N. IORGA td rLdCE DES ROOM/Al-PS e DANS LI-115TOIRE OPIVER,SELLE 8130Q6EMODERNE BUCAREST EDITION DE L'INSTITUT D'ÉTUDES BYZAN TINES Str, .Banul Mairacine, 1. 1935 cqc'eastei,avieeste thbvita-eie NAJESTATFASAREGELE CAR.OLIE /Yin ,`Iiindatide %retie Aeidpipestpareaáth/inte- trier iuté lice,ApoAsipea, cattetrii-ramizi _ N. IORGA POCE DES ROOMRIP5 DANsOfil9ERSELLE II. tPOQUE MODERNE 13tICAREST EDITION DE L'INSTITUT D'ETUDES BYZANTINES Str. Banul Miracine, L 1935 II, POQLIE MODERNE L. RELATIONS DE L'ÉTAT ROUMAIN DU SUD AVEC LA COURONNE DE HONGRIE Au commencement du XIV-e siècleun Etat roumain, un 8tat des Roumains existe, car il n'y en a pasd'autre jus- qu'au moment oh à c6té, par suite d'une série d'événements de caractère économique, comme la création d'une nouvelle voie de commerce, entre la Galicie et l'Orient tatar et turc, l'Etat roumain de la Moldavie, de la vallée moldave, surgira. Il faut en préciser d'abord les rapports avec ce monde de la Hongrie apostolique, royaume de propagande catholique et d'action chevaleresque, à la façon française, qui avait con- tribué par l'exemple de son organisation, d'un caractère tout particulier, et par l'incitation de ses campagnes de conquéte pour la foi romaine, à amener cette concentration dans son voisinage immédiat. On sait combien sont rares les documents pour cette épo- que, ce qui ne signifie guère s'agissait d'un vide pres- que complet ou d'une insignifiance historique. COmbien de témoignages écrits a-t-on sur l'ancienne Ecosse et, sans Gré- goire de Tours, qui s'intéresse, de fait, à l'Egliseet pas A l'Etat, qu'estce qu'on aurait sur les premierssiècles de la domination franque dans les Gaules ? On a montré cependant par le privilège accordé aux Hospitaliers I ce qu'on peut voir comme organisation réelle, très avancée, dès avant la moitié du XIII-esièclle,àl'éclairde magnésiumqui estl'acte pontifical confirmant cette inféodation. I Voy. vol.I, p. 173 et sub,. 2 N. ICRdA L'état de choses pour les premières années du XIV-e est avéré par Izs murs de l'église-forteresse de St. Nicolas d'Ar- ges, par l'inscription de 1300 qui mentionnele comte" saxon de Campulung, Laurent. Aucun document de donation de la part de princes qui régnaient cependant sur un vaste pays, oh la propriété individuelle existait et une classe domi- nante est depuis longtemps constatée. Il n'y a pas méme dans des chartes ultérieures la mention de pareils actes princiers. Et cependant deux batailles importantes furent livrées par les Rou. mains ou avec la participation des Roumains en 1330: celle de Posada contre le roi de Hongrie envahissant, cet Angevin qui n'entendait pas se contenter de ce qu'avaient eu danscette »Transalpina" de sa couronne ses prédécesseurs arpadiens, et celle de Velboujd, dans laquelle le méme chef de la mon- tagne roumaine", Basarab (136skabg), participa A ladéfaite, par les Serbes, de son parent par alliance, le Tzar bulgare. Un document royalhongrois accordé aux bourgeois de Brasov-Kronstadt mentionne en 1358 la voie de commerce »entre Buzgu et Prahova",c'est-à-dire dans lepaysentre ces deux rivières, spéeifiant qu'ils pourront exercer librement leur commerce entre les embouchures du Séreth au Nord et de la Ialomita au Sud, ce qui correspond aux deux points ultimes d'une voie de commerce déjà ancienne :Beall% d'un côté, que d'autres sources mentionnent vers la fin du méme siècle, et, de l'autre, ce marché des laines (Floci) pour les pares transhumants roumains qui s'appelait déjà, peut-étre, Piva Petrei, c'est-à-dire la Fabrique de drap" d'uncertain Pierre. Le ton de ce privilège est celui d'un mil:he. Le roi Louis, un magnifiquedominateur,croyaitdonc pouvoir donner des ordres indiscutables en deea des Carpathes sur un territoire oil, du reste, les pénétrations hongroises, en fait de population, sont anciennes. Il faut en déduire que l'etat d'Argesn'avait pas encore poussé aussiloin dans cette direction I. I Notre collection dans Hurmuzaki, Documente, XV, p. 1, no. 1 et note 1. LES ROUMAINS DANS L'HISTOIRE UNIVERSELLE. II 3 Mais le prince qui régnait A Arges A cette époque, Ale- xandre ou Nicolas Alexandre nom double comme celui des seigneurs serbes de l'Adriatiquedès une époque an- cienne était assez puissant pour pouvoir faire de CAmpu- lung, ville d'origine teutonique et de population saxonne et hongroise, vivant jusque là sous le patronnage de la royauté hongroise, sacapitaleet pour que sa tombe soit creusée sous une pierre portant une inscription slavonnesoignée, lui l'intitule ,grand prince" '. On verraque dès 1340 on avait cherché A donner une organisation canonique A l'Èglise roumaine, qui avant ce moment s'était contentée des évé- ques" cachés dans les skites de village ou de l'administration des sacrements par les hiérarques de la rive droite du Danube 2. Dès 1359 le successeur de Macarius qui avait promis de ne pas quitter sa résidence sur le Danube inférieur, Hyacinthe, s'était déjà établi,avec la bénédiction de l'Oecuménique, A Arges 3. DéjA, A côté des mariages de princesses routnaines dans la péninsule des Balcans, comme celui du Tzar Alexandre avec une fine de Basarab,il yacelui d'une fillede Vladislav, fils et successeur d'Alexandre d'Arges, aveclePalatin de Hongrie, de la famille des duessilésiens, apparentés aux Piastes royaux de Pologne ;elle fut ensevelie dans l'église de St. Ladislas A Várad (Oradea). Une tentative du Voévode de Transylvanie de conquérir cet État, qu'il considérait comme une simple dépendance, un fief quelconque, de son souve- rain, finit par une défaite et la concurrence entre Vladislav et Louis pour la possession de Vidine, où régnait ce Tzar local Sratchimir, fils peut-dtre d'une princesse roumaine mariée A Trnovo, apporta, en dépit des intérêts de la foi catholique servie par les Franciscains, l'abandon, des deux côtés, de cette place déjà envahie et le retour au seigneur bulgare. 1 Voy. Iorga, Inscripfii din bisericileRomdniei, I,ch apitre Cdmpulung. 2 Notre collection de documents grecs, dans Hut muzaki, XIX, p. 1, no. it. ' Ibid., p. 1 et suiv., n08. IU-IV. 4 N. IORGA Il fallut done transiger avec celui qui était un voisin vivant par lui-meme,et un voisin incommode, pouvantdevenir menacant. De grands projets de croisade nouvelle agitaient l'Occident, et, bien entendu, Louis, qui sera créé par l'Eglise d'Avignon capitaine de laguerre sainte, devait y avoir un rele, et méme le premier, un roi de Chypre, un roi de Po- logne meme, n'ayant pas, de par la tradition, autant de droits a l'hégémonie sur cette expedition projetée. Vladislav eut donc tout ce qu'il voulait, ou pouvait am- bitionner. En 1368, le lendemain de sa defensive victorieuse contre l'artnée transylvaine, il pouvait prendre le double titre, gagne sur les droits du roi angevin, de Ban de Severin et de duc de Fagära. Ce second fief signifiait non pas la pos- session de ce seul chateau, qu'il fit fortifier le premier, mais de toutleterritoire,assez large, qui,s'étendantentre la rivière de. l'Olt, descendue du pays des Szekler, et les Car- pathes, porte encore dans la géographie populaire le nom de Tara Oltalai,pays de l'Olt". Il y établit ses burgraves et distribua a ses boYars des propriétés dans les villages, nom- breux meme avant cetteépoque, de ce duché,créé a la fawn de ceux dont Jean-le-Bon,le parent éloigné regnant en France, avait gratifiésesfils aux &pens de l'unité, si difficilement gagnée, du territoire royal. Bien entendu, il n'est plus question des possessions de la Couronne de Saint Etienne au Sud des Carpathes. A la date indiquee plus haut Vladislav dispose en maitre de la vole de Braila et de toute autre voie de commerce dans son pays ;ilsupprime pour les gens de Brasov la douane de Slatina sur l'Olt in- férieur, qui rappelait l'epoque où il y avait une autre forma- tion politique surla rive droite de ce cours d'eau, procla- mant ainsi la reunion des deux Roumanies" I. Vladislav traite, dans ce document adressé aux marchands du grand centre de commerce au Sud-Est de la Transylvanie, le roi de naturalis dominus gratiosus", ce qui ne signifiait pas de sa part la disposition a accepter le fait que jamais celui auquel il 1 lorga-Hurmuzaki cité, XV, pp. 1-2, no. III. LES ROUMAINS DANS L'HISTOIRE UNIVERSELLE. - II 5 pouvait opposer une armée nombreuse de paysans comme les Suisses A la Maison d'Autriche, elle aussi suzeraine d'après toute la tradition tranche en mailtre chez lui.Pour com- prendre combien l'Angevin devait être prèt aux concessions, il faut penser A tout ce qui s'était passé après la disparition des Arpadiens, dont le dernier, du reste, Andre le Vénitien, venu après un roi dominé par les Coumans, avait été plutöt, pour la noblesse hongroise, un souverain appelé et adopté, n'ayant donc que l'autorité qu'on voulait bien luiaccorder. Vainqueur après beaucoup dedifficulté surses deux con- currents, le Tchèque et le Bavarois, Charles-Robert arrive A peine A se voir reconnu en Transylvanie, qui avait été pendant quelque temps, sous le puissant Apor, allié aux dynasties balca- niques, presque détachée de la couronne apostolique. Dès le commencement de son règne brillant, Louis, qui a aussi un heritage napolitain A réclamer sur les assassins de son frère Andre, en mème temps qu'il vent affirmer contre Venise ses droits en Dalmatie, estpris par la contagion de l'idéal de croisade, ressuscité A cette époque.
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