De L'origine Et Des Débuts De L'imprimerie En Europe / Par Aug

De L'origine Et Des Débuts De L'imprimerie En Europe / Par Aug

De l'origine et des débuts de l'imprimerie en Europe. Partie 2 / par Aug. Bernard,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Bernard, Auguste (1811-1868). Auteur du texte. De l'origine et des débuts de l'imprimerie en Europe. Partie 2 / par Aug. Bernard,.... 1853. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. 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P\RtS. !\)PH[~:PAr!AL')()!A'[[U.\DF.).EMPEP~t.R LIMPRIMEHtE !MPÉRt\LE. \i))CCCHH. AVANT-PROPOS. Dans la première partie de ce travail,j'ai fait con- naître les différentes phases de l'invention de l'im- primerie. Il me reste à racontermaintenant de quelle manière cet art se propagea dès les premièresannées de la découverte c'est ce qui fera l'objet de cette seconde partie. On y verra que l'imprimerie envahit presque aussitôt les principales villes de chaque na- tion de l'Europe occidentale, d'où elle se répandit ensuite, comme les rayons du soleil, sur toutes les autres villes d'un même état. Cette circonstance m'a conduit à procéderdans mon récit, non pas parvilles isolées, mais par groupes nationaux. Quant à la com- position de ces groupes, elle m'était tout naturel- lement indiquée par les grandes divisions géogra- phiques qui existaient en Europe au x\ siècle, en prenant pour indice de la nationalité la langue et les rapports qu'elle établit entre les populations. Ainsi j'ai rangé sous le nom générique d'Allemagne Co- M. logne, qui est une ville prussienne; Strasbourg, qui est une ville française Baie, qui est une ville suisse. J'ai mis dans l'jf~'e Venise, qui est une ville autri- chienne Turin, qui est une ville piémontaise Naples et la Sicile, qui sont aujourd'hui indépendantes de Rome. Dans la France,j'ai mis Bruges et la Belgique, dont le centren'étaitpas alors Bruxelles, qui n'avait à cette époque aucuneprééminencepolitique;j'yaurais mis Genève et Chambérymême, si cesvilles n'avaient été initiées à l'art typographique quelques années trop tard pour trouver place dans le ~;adre de mon livre. Bruges, Genève et Ghambéry étaient alors tel- lement françaises, que leurs premiers imprimeurs n'ont mis au jour que des livres français (si j'en excepte toutefois quelques ouvrages en latin, qui était alors la langue universelle), et que la première de ces villes en a même produit avant aucune autre de France, Paris compris, ainsi qu'on le verra. Il était impossible, ce me semble, de procéder autre- ment, à moins de faire un chapitre spécial pour chaque province, et à ce compte Lyon même n'au- rait pas été dans la France. Au xv~ siècle, Bruges et Louvain étaient des villes aussi françaises que Dijon, par exemple; car, outre qu'ellesressortissaient féodalement à la France, elles étaient placées alors sous l'autorité d'un prince français d'origine et de cœur, le duc de Bourgogne. Je ne pouvais, sans me rendre coupable d'un anachronisme impardonnable, faire un chapitre Intitulé ~e~~He, l'état tout poli- tique qui porte ce nom ne datant que d'hier. Je ne pouvais non plus le ranger sous le titre général de Pays-Bas, car ces deux mots n'ont jamais désigné réellement un corps de nation, mais une agglomé- ration plus ou moins considérable de provinces. J'ai même été tenté un moment de me placer uni- quement au point de vue historique, et de revendi- quer pour la France tout le territoire de l'ancienne Gaule, c'est-à-dire cette magnifique portion de l'Eu- rope qui est limitée à l'ouest par l'Océan, au midi par les Pyrénées et la Méditerranée, à l'est et au nord par les Alpes et le Rhin. En plaçant ainsi dans la France Strasbourg, Mayence et les Pays-Bas, j'au- rais peut-être rendu plus facile l'accord des préten- tions diversesrelatives à l'origine de l'imprimerie Mais j'ai craint qu'on ne m'accusàt de faire de la po- litique, en rappelant un état de choses détruit de- puis un demi-siècle, et j'ai mieux aimé perdre Stras- bourg que de revendiquer des villes dont on me Ou la France, en effet, a te droit de revendiquer ta gloire des Pays-Bas et de Mayence, ou elle n'a pas le droit de revendiquer celle de l'Alsace, car ces provinces sont dans la même situation à so'h égard. contesterait la nationalité. Même privée de ses an- nexes naturelles,la France joue un assez beau rôle dans les débuts de l'art pour n'avoir rien à envier aux pays voisins. On peut voir, en effet, dans les fac-simile de pièces, que le plus ancien document qui fasse mention de l'imprimerie est en Irançais: les autres pièces sont en latin, mais appartiennent à la Francel. Au surplus, mon récit lui-même jus- tifiera, je l'espère, le système que j'ai adopté. Paris,Iei6novembrei85i.i. L'une de ces pièces est à Genève; mais pour moi la patrie de Rousseau est française, et d'ailleurs ce document a été rédigé à Paris même et par un Français. DE L'ORIGINE ET DES DÉBUTS DE L'IMPRIMERIE EN EUROPE. DEUXIÈME PARTIE. DE LA PROPAGATION ET DES PREMIERS PROPAGATEURS DE L'IMPRIMERIE. CHAPITRE PREMIER. ALLEMAGNE. 1~5/t-l~So. De même qu'on a trop retardé jusqu'ici l'époque de la première pratique de l'art typographique,de même aussi on a trop retardé l'époque de sa propagationen Europe. Quoi qu'aient avancé Jean Schoiffer d'abord et plusieurs autres écrivains d'après lui, il est certain que, longtemps la de ~62 avant prise Mayence, en octobre t par l'arche- vêque Adolphe de Nassau, quelques Imprimeursavaient déjà exercé leur art hors de cette ville. Je ne nie pas qu'à partir de cet événement la diffusion n'ait été plus rapide; mais je crois qu'il ne fut pour rien en lui-même dans la propagation, qui devait s'opérernaturellementvers cette époque. En effet, il n'est pas rationnel de penser que les ouvriers auxquels les premiers imprimeursétaient forcés d'avoir recours, comme nous l'apprend Trithèmel, se fussent condamnés à travailler toujours chez les autres. Il devait venir un moment où ils songeraient à exploiter l'art pour eux-mêmes. On a prétendu qu'ils étaient liés par un serment, et ne pouvaient s'établir à leur propre compte. Je crois qu'on s'est mépris sur le but de ce pré- tendu serment, dont on ne connaît ni les termes ni l'ob- jet précis, et qui d'ailleurs n'aurait été qu'un bien faible obstacle à l'intérêt individuel.

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