Dubaï : La genèse d’un modèle extrême dans le circuit des villes globales Sami Ibrahim To cite this version: Sami Ibrahim. Dubaï : La genèse d’un modèle extrême dans le circuit des villes globales. Géo- graphie. Université Paris-Est; Université de Balamand (Tripoli, Liban), 2020. Français. NNT : 2020PESC2060. tel-03254637 HAL Id: tel-03254637 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03254637 Submitted on 9 Jun 2021 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. ÉCOLE DOCTORALE « VILLE, TRANSPORTS ET TERRITOIRES » Thèse de doctorat de l’Université Paris-Est Aménagement de l’espace et urbanisme En cotutelle avec l’Université de Balamand Sami IBRAHIM Dubaï : La genèse d’un modèle extrême dans le circuit des villes globales Dirigée par Alain BOURDIN (directeur) et Guillaume BOUDISSEAU (co-directeur) Soutenue le 14 décembre 2020 Jury : Xavier DESJARDINS Professeur, Sorbonne Université Président Heng CHYE KIANG Professeur, Université Nationale de Singapour Rapporteur Edith FAGNONI Professeure, Sorbonne Université Rapporteure Christine MADY Professeure, Université Notre-Dame Louaïzé Examinatrice Davide PONZINI Professeur, Politecnico di Milano Examinateur Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. (Ecclésiaste 1:9) 2 REMERCIEMENTS « Papa qu’est-ce que tu fais ? Je réfléchis la ville mon amour ». Une réponse qui veut tout et rien dire ! En fait, tout au long de ce parcours, j’ai appris que réfléchir la ville veut dire avant tout la vivre, la sentir. En décembre 2015, j’ai décidé de relever un nouveau défi, celui de quitter Beyrouth et de m’installer à Dubaï où j’avais accepté une offre d’emploi auprès de son gouvernement local. J’ai fallu tout recommencer, y compris mon projet de recherche. Ainsi, mon premier sujet de thèse, que j’avais bien taillé jusqu’au jour de mon départ, est resté coincé dans les quartiers de Beyrouth, à qui aujourd’hui je pense fort. Tout d’abord, mes remerciements vont à Alain Bourdin mon directeur de thèse, pour ses conseils et son suivi, mais aussi pour sa confiance d’autant qu’il était sûr qu’un jour je finirais ce travail de recherche, et pour nous avoir même accueilli chez lui avec deux enfants. J’ai beaucoup appris de nos discussions et j’espère que cet échange continuera même après la fin de ce travail de recherche. De même, je remercie Guillaume Boudisseau mon co-directeur de thèse, pour son soutien inconditionnel depuis le premier jour, pour ses conseils qui, malgré la distance, m’ont toujours été bénéfiques pour voir les choses sous un autre angle et les interroger sans préjugés. Je tiens également à remercier Sébastien, d’abord pour avoir toujours soutenu mes choix, mais aussi pour ses encouragements et son temps et pour avoir accepté de faire partie de mon comité de suivi individuel à coté de Madame Françoise Navarre qui m’a encore soutenu le long de ce travail de recherche. Rowane et Iris, je vous embrasse fort. Je remercie Mohammed Jaljouli et Camille Ammoun d’avoir eu, avant tout, la patience de m’écouter. J’espère, mais je suis aussi sûr, que nos longues discussions ont fait réveillé quelque part dans vous une passion aux sujets de la ville. Mes remerciements vont aussi à Pierre Renault pour nos discussions et nos inoubliables ballades à Paris ; à Rita Chédid et Paula Samaha pour leur soutien et pour être toujours présentes pour m’aider. À Nahla, Hala, Joelle et Mohammed Halabi, aux soucis et à l’amitié qui nous lient, aux verres que nous partageons ! Je tiens aussi à remercier Youssef Diab et Élias Tohmé pour leurs encouragements et pour avoir toujours eu confiance en moi. Aux membres du lab’Urba avec qui je n’ai pas trop eu l’occasion d’échanger : Julien Aldhuy et Sophie Didier ; mais aussi Pedro, Amandine et Léa, merci pour votre soutien. Je tiens aussi à remercier Nathalie Lourenco qui était toujours présente pour m’aider. 3 Je pense fort à mon père, je te dois qui je suis aujourd’hui. À ma mère, pour tes prières. À ma sœur et mon frère. À Rachel, mon épouse, mon partenaire et ma meilleure amie. Merci pour ton soutien sans limites, pour avoir été toujours là à me repousser à chaque fois que je voulais lâcher. Merci d’être ma bonne chance, nous continuerons à vivre cette aventure ensemble. Et surtout, à Chanel et Leonel. Pardonnez-moi pour toutes les vacances d’été et les week-ends ratés. Pardonnez-moi pour vous avoir épuisé et vous faire assister aux réunions lors de nos séjours à Paris. J’espère qu’un jour vous comprendrez ma constante recherche à relever de nouveaux défis et que j’ai, quelque part, réveillé en vous le goût de la recherche. 4 RÉSUMÉ Alors que le monde continue à s’urbaniser, certaines villes deviennent les points de convergence de l’économie mondiale. Ces dernières se font désormais la concurrence pour attirer talents et investissements, jugés nécessaires à leur essor à l’échelle mondiale. Cette organisation de ces flux de capitaux financiers et humains a abouti à la constitution d’un réseau de villes globales dont leur pouvoir a dépassé leurs frontières nationales. C’est dans ce contexte concurrentiel et sous la « vision futuriste » de son souverain, que Dubaï s’est efforcée de devenir une ville de premier rang et un joueur incontournable sur la scène mondiale depuis le début du 21ème siècle loin de son image de ville pétrolière habituellement associée aux villes du Golfe. Cette vision compétitive s’est traduite par la réalisation d’une série de projets immobiliers et d’infrastructure démesurés alimentée par une relation synergique entre forces mondiales et locales dans un contexte historique et géographique assez particulier. L’élite dirigeante de Dubaï s’est investie dans une stratégie de promotion entrepreneuriale de la ville représentant sa vision économique ultra-capitaliste mais en même temps produisant un environnement urbain assez fragile et complexe au niveau de sa gestion. Ainsi, le développement urbain de la ville finit par être dépassé par son développement économique reposant sur l’immobilier, le tourisme de masse et les services, conduisant à une forte polarisation socio- spatiale entre ses différents groupes sociaux et, inévitablement, à sa fragmentation, faisant de Dubaï une série de villes dans la ville. Mais si Dubaï s’est forcée sur le réseau mondial d’échange à travers ses projets d’infrastructure, notamment son port de Jebel Ali et son aéroport international, il nous semble que l’émirat n’a pas encore maitrisé tous les éléments nécessaires pour son accès au club fermé des villes globales. En effet, Dubaï continue à attirer une main d’œuvre peu qualifiée ainsi qu’une population Arabe à la recherche d’un refuge loin de l’instabilité politico-économique de leur pays d’origine. De même pour ce qui est de son capital humain. L’émirat continue à construire son économie et sa renommée par l’importation de la connaissance et de l’expertise au lieu d’investir dans ses composantes de base, à savoir, l’enseignement supérieur et la recherche. Ainsi, cette terre de liberté pour les « starchitectes » et les professionnels du développement urbain couplée à l’abondance des ressources financières de son élite dirigeante facilitent la mise en spectacle des mégaprojets immobiliers, devenus symboles d’un semblant de résultats de politiques urbaines. Enfin, le succès apparent de ce modèle de développement urbain à Dubaï conduit par la diffusion transnationale de la connaissance et des politiques urbaines continue à inspirer d’autres villes, notamment dans le monde Arabe. Pourtant, ce modèle, aperçu comme un simple outil d’investissement, sous-tend des objectifs géopolitiques à plusieurs échelles. Il agit, principalement, comme un outil de commercialisation de l’émirat au-delà de son simple statut d’État pétrolier. Il vise également à soutenir certains régimes politiques arabes renforçant le rôle grandissant des Émirats arabes unis dans la politique des puissances au Moyen-Orient. Enfin, il sert d’outil de puissance douce facilitant l’acceptation de son élite dirigeante comme avant- gardiste de la connaissance à l’échelle mondiale. Mots-clés : mondialisation, villes globales, gouvernance urbaine, jeu de références, circulation des modèles urbains. 5 ABSTRACT As the world continues to urbanize, some cities are fast becoming the focal point of the global economy. These cities are competing to attract talent and investment, deemed necessary for their growth on a global scale. The organization of these flows of financial and human capital has resulted in the constitution of a network of global cities whose power has transcended their national borders. It is in this competitive context, and under the "futuristic vision" of its Ruler, that Dubai has striven to become a leading city and a global key player since the turn of the 21st century, far from the oil economy image usually associated with Gulf cities. This competitive vision has resulted in the completion of a series of mega real estate and infrastructure projects fueled by a synergistic relationship between global and local powers in a particular historical and geographic context. Dubai's ruling elite has invested in an entrepreneurial strategy to promote the city, representing its ultra-capitalist economic vision but at the same time producing a rather fragile and complex urban environment to manage.
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