Annales Du Gâtinais, Volume 13

Annales Du Gâtinais, Volume 13

ANNALES i DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE GATINAISDU TOME TREIZIÈME FONTAINEBLEAU MAURICE BOURGES, IMPRIMEUR BREVETÉ Rue de l'Arbre-Sec, 32 i8o5 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DU GATINAIS SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ TENUE A BELLEGARDE (LOIRET), LE 14 MAI 1894. Quelques-uns de nos confrères s'étaient rendus à l'invitation qui comportaitun ordre du jour intéressant la lecture d'un tra- vail de M. J. Devaux, La Dislocation dit comté de Gâtinais (1209-1404); d'un document trouvé dans les archives par M. Eug. Thoison, Les Statuts des drapiers de Nemours; – et d'une note de M. H. Stein, sur Deux peintres inconnus du Gâtinais. La séance a été suivie d'une visite très complète de l'ancien château de Bellegarde, démembré aujourd'hui entre plusieurs propriétaires; M. le Dr Tartarin a très gracieusement fait parcourir aux membres de la Société, donjon, pavillon d'Antin, pavillon des écuries, etc., ensemble de constructions remarquables à la Mansart qui donne une idée de ce qu'était le château au temps de sa splendeur, bien conservé et renfer- mant encore quelques tableaux et objets d'art remarquables. On s'est séparé vers 5 heures, en se donnant rendez-vous pour l'an prochain, à Lorrez-le-Bocage. 4 – CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS (Yonne) LES 19-21 JUIN 1894. La Société archéologique de Sens, pour le cinquantenaire de sa fondation, avait convié nos membres aux fêtes destinées à rappeler ces heureux souvenirs et une lettre d'invitation de notre président en avait informé tous nos confrères. M. Paul Quesvers représentait la Société du Gâtinais aux séances qui ont été fort intéressantes, à l'une d'elles il a lu un mémoire qui a été fort applaudi, et au banquet levé son verre en l'honneur des hôtes sénonais en un toast élégamment tourné. L'an prochain, ce sera le tour de la Société des sciences de l'Yonne (siège à Auxerre) de fêter ses cinquante années de vie productive et féconde. » SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ TENUE A Larguant (SEINE-ET-MARNE), LE 30 SEPTEMBRE 1894. L'intérêt de cette séance a été concentré sur la visite archéo- logique du petit bourg de Larchant, et particulièrement de la si remarquable église qui en est le plus bel ornement et qui, malgré son état lamentable, n'en reste pas moins un beau spé- cimen de l'architecture du xme siècle c'est un monument his- l'État torique que ne songe malheureusement ni à entretenir, ni restaurer. M. Eug. Thoison s'est fait le cicerone de ses confrères en leur donnant de nombreuses explications sur l'histoire de la localité et de l'église, jadis possession du Cha- pitre Notre-Dame de Paris, sur laquelle les documents sont relativement abondants. Nul n'était plus capable que notre confrère d'en faire ressortir tout l'intérêt. A la suite de la séance, plusieurs membres nouveaux se sont fait inscrire. Les pouvoirs de M. Henri Stein ayant expiré, ils lui ont été de nouveau confirmés par un vote des assistants pour une période de cinq années. SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU GATINAIS ue-i2e Années (1893-1894). EXPOSÉ DE LA SITUATION FINANCIÈRE au 3i décembre 1894. RECETTES. DÉPENSES. fr. c. fr. c. 5o i<> En caisse au 17 septembre 1893 1.149 • 20 Cotisations encaissées 1893 112 2. » » 196 3« Cotisations encaissées 1894 2. » » Cotisations 36 40 antérieures » • • 5o Reçu de la ville de Montargis (solde) 250 » » » 6o Vente de 108 publications. • » » 1Ù92) 10 Facture de M. Bourges (Annales de » » 1.752 » 25 2" Facture de M. Bourges (Annales de i8g3) » » 1772 3o Facture de M. Bourges (Archives de Mon- targis) • • 1.449 • 40 Facture de M. Bourges (divers) » » 235 75 5<> Débours divers de l'imprimeur (1893-1894). » » 344 85 Frais de de (à reporler.) 60 gravure et cliebage »» 70 Frais d'affranchissementset expéditions » • 92 i5 80 Frais de bureau et 49 60 divers » » 9o Frais de recouvrements et quittances » » 88 3o de 43 100 Frais séances et étrennes » » » 5.826 90 Reste en caisse au 31 décembre 1894 24 60 TOTAL égal S.8S1 5o 5.85i 5o BUREAU DE LA SOCIÉTÉ au ier janvier i8q5. Président G. Pallain (0. #), conseiller d'État, maire de Gondreville (Loiret). Secrétaire-Trésorier: li. Stein (I. Q), archiviste-paléographe, à Paris. Archiviste-Bibliothécaire E. Thoison(A. #), à Larchant (Seine-et-Marne). Membres du Comité J. Devaux (A. O), avoué à Pithiviers (Loiret); A. DuFouR (1. U), bibliothécaire deCorbeil(S.-et-O.). JACQUELINE DE BUEIL COMTESSE DE MORET PRÈS avoir vaincu la Ligue, les Espagnols, les grands seigneurs et jusqu'aux protes- tants ses amis, Henri I V était parvenu à se rendre maître de son royaume. Devenu prince légitime, il travailla, de concert avec Sully, à ramener l'ordre dans toutes les parties du gouverne- ment. Doué des facultés les plus brillantes et les plus solides; brave comme son épée et sachant marquer sa bravoure au coin de cette témérité qui plaît tant en France; homme de guerre infatigable et auda- cieux grand capitaine par ses inspirations et sa te- nacité savant politique et diplomate habile; fana- tique du point d'honneur; spirituel et charmant dans ses lettres; trouvant l'accent vrai dans ses harangues, heureux dans ses mots; gascon, un peu moqueur, comme il convient; sachant rester fier sous son ap- parence de bonhomie; beau joueur en tout, géné- reux, ayant assez d'empire sur soi-même pour sacri- fier ses ressentiments; aimant par dessus tout son pays; compatissant aux souffrances du peuple, faut-il s'étonner qu'il ait conservé si grand renom dans l'histoire ? Les qualités que nous venons d'énumérer sont celles qui conviennent au roi; comme homme, il se distingua surtout par sa passion pour les femmes. Michelet, parlant de Henri IV, dit « Le seul point » vraiment fixe en lui, c'est qu'il fut toujours amou- » reux; mais, en ses plus légers caprices, le cœur j) était de la partie. » C'est précisément parce qu'il fut homme qu'il est resté si avant dans la mémoire du peuple le nom de la belle Gabrielle est plus répandu, peut-être, que celui de Sully. Ce bon roi, ce roi de la poule au pot, qui fraternisait avec le paysan et le bûcheron, était en même temps un grand roi par sa supériorité au conseil et sa valeur dans l'action. La réunion de tous ces dons, de toutes ces aptitudes ne forme-t-elle pas comme un des traits de notre physionomie natio- nale ? Et n'est-ce pas là la raison de l'éternel prestige de Henri IV sur tous les cœurs français? Certains historiens prétendent qu'il eut cinquante- six maitresses; sans ergoter sur l'exagération de ce nombre, empressons-nous d'ajouter qu'il leur pré- féra toujours Sully, qu'elles ne décidèrent jamais des choses de l'État, et que le cœur aussi était de la partie quand il s'agissait de la France. En histoire, comme dans les sciences, la mode est aux classifications; nous ne ferons que suivre le courant en disant que Henri IV eut de grandes maîtresses, des maîtresses secondaires et des a maîtresses à passade. » On a tout rapporté sur les premières, sur la belle Corisande, comtesse de Gramont, sur Gabrielle d'Estrées, duchesse de Beaufort, sur IIenriette d'Entragues, marquise de Verneuil. Il n'en est pas de même des autres. Or, c'est dans la deuxième catégorie que nous rangerons Jacqueline de Bueil, comtesse de Moret, dont nous entreprenons de retracer ici l'existence. Bien que notre héroïne ait été une femme légère à son heure, notre but n'est pas d'effaroucher les consciences délicates. Aux savants de nous étourdir de l'éclat des hautes entreprises; pour nous, nous n'avons à suivre que la trame d'événements de se- cond ordre; la « toile historique est assez grande pour être parfilée de ces franges. Quand même ces petits faits seraient contraires aux principes d'une morale sévère, serait-ce à l'histoire à se taire? Et puis, les choses, piquantes n'ont-elles pas le se- cret de défendre les longs récits de la langueur et du découragement? Pour plus de sûreté, nous prions le lecteur de ne pas se montrer d'une austérité inflexible il sera dans le vrai s'il veut bien nous considérer comme un curieux de ce mouvement des mœurs qui est la vie d'une époque. C'est à dessein que l'histoire générale et l'histoire locale se côtoient dans ce travail. Peut-être trou- vera-t-on que la narration s'en trouve attardée; pour nous, nous avons pensé que les menus faits eux- mêmes sont précieux, quand on cherche à reconsti- tuer l'ensemble des traditions d'un pays. 1 Origine. – Enfance. Jacqueline de Bueil, avons-nous dit. fut une maî- tresse secondaire; il ne faudrait pas se hâter, cepen- dant, de la classer dans un rang trop inférieur. Par sa naissance et ses relations, par ses charmes et son intelligence, elle devait être et elle fut autre chose qu'une femme à plaisir. Elle appartenait, en effet, à une famille de vieille noblesse et suffisamment illustre. La maison de Bueil est originaire d'un bourg de ce nom, situé en Touraine'. Les armes en sont ainsi décrites par le Père Anselme Écartelé aux 1 et 4 d'azur, au croissant montant d'argent, accompagné de six croix recroisetées au pied fiché d'or qui est de Bueil. Aux 2 et 3 de gueules à la croix ancrée d'or qui est d'Avoir. Sur le tout, écartelé aux 1 et 4 de Dauphiné, aux 2 et 3 de Champagne".

View Full Text

Details

  • File Type
    pdf
  • Upload Time
    -
  • Content Languages
    English
  • Upload User
    Anonymous/Not logged-in
  • File Pages
    382 Page
  • File Size
    -

Download

Channel Download Status
Express Download Enable

Copyright

We respect the copyrights and intellectual property rights of all users. All uploaded documents are either original works of the uploader or authorized works of the rightful owners.

  • Not to be reproduced or distributed without explicit permission.
  • Not used for commercial purposes outside of approved use cases.
  • Not used to infringe on the rights of the original creators.
  • If you believe any content infringes your copyright, please contact us immediately.

Support

For help with questions, suggestions, or problems, please contact us