www.patrimoine-lot.com le portail patrimoine un site créé par le Conseil Général du Lot Le château de Labastide-Marsa (Beauregard) Découvrir Le château de Labastide-Marsa, édifié au 13e siècle par une famille de chevaliers, est une construction complexe, remarquable par son haut donjon médiéval et son logis du 17e siècle dans lequel une galerie conserve un étonnant décor mural peint. C’est aux abords de la voie romaine, la via Podensis joignant Cahors à Rodez, que le roi de France fonda vers 1294 avec l’abbé de Marcilhac-sur- Le château de Labastide- Célé, possesseur du territoire, la bastide de Beauregard. Marsa : vue générale depuis Non loin de la petite cité nouvelle, une famille de chevaliers, les Marsa, fit le Nord-Ouest élever sur le fief de Labastide-Marsa, dans la paroisse de Saint-Laurent, un premier château dont subsiste le donjon de pierre de la première moitié du 13e siècle. Les seigneurs complétèrent à la fin du 15e siècle l’ancien logis d’une tour logeant un bel escalier en vis en pierre, desservi par un portail d’entrée finement sculpté. Par le jeu des alliances, le château revint au 17e siècle aux Lagardelle, qui édifièrent un nouveau corps de logis dans lequel se superposent deux niveaux de galeries, ouvertes sur l’extérieur par des croisées de pierre sculptées de denticules. La galerie de l’étage "noble" est encore ornée d’un remarquable décor peint, composé de bandeaux parcourus de rinceaux de fleurs et de feuillages, et de couples de grands médaillons au centre desquels se trouvaient sans doute autrefois des motifs aujourd'hui effacés. Le plafond à la française était également pourvu de frises, comme le furent les plafonds des pièces contiguës aménagées dans la tour sud. En savoir plus De la famille Marsa aux Saint-Martin Les premières mentions de la famille de Marsa datent du 13e siècle : on trouve en effet dans le cartulaire de Lacapelle-Livron en 1225 le témoignage de Guillaume de Marsa lors de la donation faite par Lucie de Cas et ses fils, puis en 1231, les frères Guillaume (le même ?) et Pierre de Marsa qui vendent au commandeur de la commanderie de Lacapelle-Livron leurs terres vers Parisot pour la somme de 550 sous de Cahors. Mais ces deux chevaliers ne tardèrent pas à s’opposer aux Templiers au sujet des dîmes de la paroisse de Saint-Laurent que l’évêque de Cahors leur retira au profit de la commanderie. Bien que Pierre de Marsa dénonça en 1267, auprès du comte de Toulouse Alphonse de Poitiers, l’usurpation par des laïcs des dîmes appartenant à des églises, lui comme ses enfants durent renoncer à ces impôts qu’ils levaient sur les paroissiens de Saint-Laurent. Cette lignée de chevaliers posséda jusqu’au 16e siècle plusieurs seigneuries : Labastide de Marsa, Puylagarde, Lartigue, Saint-Michel, Cayriech ainsi qu’une partie de la seigneurie de Caylus. Comme tant d’autres familles de la noblesse locale, ils bénéficièrent de l’accession au trône pontifical du pape d’origine cadurcienne, Jean XXII : un Jean de Marsa fut un de ses écuyers, d’autres furent tout au long du 14e siècle des familiers de la cour d’Avignon. Bien que la guerre de Cent Ans toucha le fief de Labastide, Bertrand de Marsa fit de Labastida sa résidence principale en 1442, preuve que la demeure était suffisamment bien conservée pour accueillir des occupants. Les terres et les mas dépendants de la seigneurie étaient en revanche dépeuplés, si bien que Bertrand dut dans les années 1460 encourager la venue de nouveaux tenanciers en leur concédant quelques avantages en matière d’impôt. Jean de Marsa, seigneur de Labastide-Marsa et de Puyvayrols, épousa en 1551 Catherine de Reilhac de Lolmie qui lui apporta une dot importante de 1300 livres tournois. On doit peut-être à Pierre de Lagardelle, seigneur de Soulié et de Sainte-Eulalie de Candes, qui succéda aux Marsa quelques années avant 1678, la quasi reconstruction du château et notamment l’édification du corps de logis et de ses deux niveaux de galerie aux murs ornés d’un riche décor peint. Puis vinrent les de Saint-Martin. Jean, seigneur des lieux qui comparu avec la noblesse en 1789, prit comme précepteur de ses enfants, Guillaume Lacoste, qui fut l’un des plus fameux historiens du Quercy, auteur d'une Histoire générale de la province de Quercy (restée longtemps manuscrite avant d'être publiée entre 1883 et 1886). L’édifice du 13e au 17e siècle Le château, qui se développe à l’intérieur du périmètre d’une vaste cour fermée, est un édifice complexe issu de remaniements successifs parmi lesquels se dégagent quatre phases majeures de construction réalisées aux 13e, 15e, 17e et 18e siècles. Le château du 13e siècle : donjon et logis attenant Un château primitif, composé d’une haute tour et d’un corps de logis, fut le premier bâtiment des chevaliers de Marsa sur le territoire de Labastide. Le donjon est bâti en bel appareil de moellons calcaires, posés en lits parfaitement réguliers et liés au mortier de chaux et de sable local Il s’élève à l’extrémité sud du château sur trois niveaux Initialement indépendante du logis, la construction se compose d’une salle basse, aveugle, surmontée d’une pièce voûtée d’un berceau en pierre légèrement brisé. Cet espace était accessible par une porte haute en forme d’arc brisé aux arêtes vives à laquelle on parvenait par un escalier extérieur en bois, amovible en cas d’attaque du fort. Le plancher reposait initialement, comme au donjon des Cardaillac à Saint-Cirq-Lapopie, sur un cordon de pierre profilé d’un quart-de-rond. La pièce supérieure, transformée en pigeonnier, présente les traces d’une ancienne meurtrière. Un logis occupait les abords immédiats de la tour maîtresse ou la flanquait peut-être même sur l’un de ses côtés. Il ne reste rien, du moins sur les parties en élévation, de cet hospitium dont on possède une mention dans un acte de 1289. Les aménagements postérieurs à la guerre de Cent Ans (seconde moitié du 15e siècle) Bertrand de Marsa, qui occupa les lieux dès 1442, fut vraisemblablement à l’origine des transformations du corps de logis primitif. Date en effet de cette époque le bâtiment en forme de grosse tour carrée, disposée au Nord-Est dans lequel se développe un escalier en vis en pierre menant aux différents niveaux de l’habitation. Le beau portail d’entrée qui le desservait ouvrait initialement dans la cour, où il formait un élément d’apparat ; à l’issue des transformations de l’édifice au 17e siècle et la construction d’un nouveau corps de logis, l’ouverture fut remplacée par un autre portail. Comme le montrent des changements de maçonneries, ce corps de logis fut très rapidement agrandi côté Est augmentant sensiblement la surface habitable. Les pièces qui se superposent à l’intérieur possèdent encore leurs beaux planchers à la française ; les croisées en pierre qui les accompagnait ont disparu lors de la création de nouvelles ouvertures au 17e siècle. Il ne subsiste des percements du 15e siècle que de simples fenêtres rectangulaires aujourd’hui murées. Un hourd couronnait le sommet de la partie initiale : on en devine encore les poutres qui étaient primitivement en saillie afin de supporter la structure et l’habitacle de bois dont le plancher était percé d’orifices permettant des tirs verticaux. Plusieurs dépendances furent alors bâties dans le périmètre même de la vaste cour du château, à commencer par le pigeonnier, couvert de lauzes calcaires, au parement extérieur badigeonné il y a quelques années à la chaux blanche, ainsi que le double four à pain. Les vestiges d’un portail d’entrée, ouvrant l’espace enclos de la cour sur le chemin communal, sont englobés sous la forme de simples montants en pierre chanfreinés dans le mur-pignon de la grange, dont l'érection doit dater du 18e siècle ou du début 19e siècle. La construction d’un nouveau corps de bâtiment et d’une nouvelle tour au 17e siècle C’est au 17e siècle qu’eurent lieu les travaux les plus conséquents. Il est possible que Pierre de Lagardelle, successeur des Marsa dans la seconde moitié du 17e siècle soit à l’origine de ce chantier dont le but majeur fut d’élever contre l’ancienne tour du 15e siècle un grand corps de bâtiment de plan rectangulaire achevé à l’extrémité sud-ouest par une tour. C’est sur une cave voûtée, aux ouvertures réduites à de simples fentes en forme de meurtrière, que furent construits deux niveaux correspondant à deux longues et étroites pièces. Ces dernières sont amplement éclairées par les croisées de pierre aux encadrements et meneaux lisses et aux appuis ornés de denticules. Sans cheminée ou tout autre élément de confort domestique (latrine, évier…), ces deux "galeries" étaient vouées aux fastes des réceptions et non à l’intimité des lieux de vie, cantonnés dans les pièces de la tour du 15e siècle et de la nouvelle tour sud-ouest. La galerie principale du premier étage possède un beau dallage de pierres calcaires et garde sur son plafond et ses murs les vestiges d’un décor peint. La décoration des murs, très altérée, semble être rythmée par un motif répétitif composé de deux grand médaillons positionné au centre de chaque panneau ; dans la partie supérieure se développe une bande garnie de rinceaux feuillagés et de baguettes enrubannées. On peut supposer que chaque médaillon contenait au 17e siècle un élément central (élément floral, paysage ou élément héraldique), aujourd’hui entièrement effacé. La seconde galerie à l’étage supérieur était peut-être placée directement sous charpente comme l’indiquent les emplacements de jambes de force.
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