![I- INCIDENTS ET EXCEPTIONS A- Sur La Demande De Renvoi Formée Par Les Sociétés MJA Et AXYME B](https://data.docslib.org/img/3a60ab92a6e30910dab9bd827208bcff-1.webp)
Plan I- INCIDENTS ET EXCEPTIONS A- Sur la demande de renvoi formée par les sociétés MJA et AXYME B- Sur les questions préjudicielles soulevées par Bernard TAPIE C- Sur les nullités de l’ordonnance de renvoi 1)- Sur la nullité de l’ordonnance de renvoi soulevée par Bernard TAPIE 2)- Sur la nullité de l’ordonnance de renvoi soulevée par Maurice LANTOURNE D- Sur la nullité des citations à comparaître délivrées aux sociétés MJA et AXYME E- Sur la demande de supplément d’information formée par Bernard TAPIE F- Sur l’incompétence du Tribunal Correctionnel pour statuer sur l’action civile soulevée par Bernard SCEMAMA II- ELEMENTS CONTEXTUELS A- Genèse de l’affaire 1)- Acquisition et cession de la société ADIDAS 2)- Rupture des relations avec le Crédit Lyonnais B- Décisions judiciaires 1)- L’action en responsabilité des mandataires judiciaires 2)- L’action en responsabilité des minoritaires 3)- L’arrêt de la Cour d’Appel de Paris du 30 septembre 2005 4)- L’arrêt de l’Assemblée plénière de la Cour de Cassation du 9 octobre 2006 C- Acteurs en présence 1)- Etablissement public de Financement et de Restructuration (EPFR) 2)- Consortium de Réalisation (CDR) 3)- Mission de contrôle 4)- Caisse des dépôts et consignations (CDC) 5)- Agence des Participations de l'Etat (APE) 6)- Contexte politique 7)- Note de Madame Eliane HOULETTE du 11 juillet 2004 III- L’ARBITRAGE A- Prémices de l’arbitrage (octobre 2006 à mai 2007) B- Compromis d’arbitrage (mai 2007 à décembre 2007) C- Déroulement de l’arbitrage (janvier 2008 à juillet 2008) D- Suites de l’arbitrage E- Relationnel *** MOTIFS DE LA DECISION ACTION PENALE I- APPLICATION DU PRINCIPE NE BIS IN IDEM A- Les délits de faux et abus de pouvoirs B- Le délit de détournement de fonds publics II- ESCROQUERIE ET ARBITRAGE A- Délit d'escroquerie B- Postulat du préjudice inexistant C- Postulat d'un arbitrage contraire aux intérêts de l'Etat 1)- Légalité de l'arbitrage 2)- Avantages intrinsèques de l'arbitrage 3)- Choix politique du recours à arbitrage 4)- Intérêts et volonté commune des parties 5)- Validation du compromis d'arbitrage III- IMPLICATION DES PREVENUS A- M. Bernard TAPIE B- M. Maurice LANTOURNE C- M. Pierre ESTOUP D- M. Stéphane RICHARD E- M. Jean-François ROCCHI F- M. Bernard SCEMAMA SAISIES PENALES ACTION CIVILE A- Constitution de partie civile de Monsieur Jacques BIDALOU B- Constitution de partie civile de l’Agent Judiciaire de l’État (AJE) C- Constitutions de partie civile de la SA CONSORTIUM DE REALISATION et de la SAS CDR CREANCES D-Mise en cause des sociétés AXYME et MJA DEMANDES EN RESTITUTION *** JONCTION Il convient d'ordonner la jonction des procédures n°18 334 000 654 et n°18 337 000 967 avec la présente procédure. *** I- INCIDENTS ET EXCEPTIONS A- Sur la demande de renvoi formée par les sociétés MJA et AXYME Par conclusions régulièrement déposées et visées à l'audience le 11 mars 2019, les sociétés MJA et AXYME sollicitent, à titre principal, le renvoi de l'affaire à une audience ultérieure. Au soutien de cette demande, les sociétés MJA et AXYME invoquent les articles préliminaires, 388-4 et 390-2 du code de procédure pénale, ainsi que l'article 6§1 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme. Elles font valoir qu'elles ont reçu copie du dossier pénal en cinq CD-ROMs ainsi que les scellés le 7 mars 2019 alors que le procès débutait le 11 mars 2019. Au vu des textes susvisés et de la circulaire du 23 mai 2014, elles estiment que ce délai est insuffisant pour préparer la défense de leurs intérêts. Plus encore, elles ajoutent que la communication par Monsieur le Procureur général près la cour d'appel de Paris de certaines pièces du dossier pénal, dans le cadre de la procédure civile de révision des sentences devant la cour d'appel, était très partielle et incomplète et qu'elle ne saurait leur être opposée. A titre subsidiaire, les sociétés MJA et AXYME sollicitent la nullité des citations à comparaitre qui ont été délivrées à la demande de l'Agent Judiciaire de l'État le 22 février 2019 et des CDR le 26 février 2019, qui feront l'objet de développements infra. *** Aux termes de l'article 390-2 du Code de procédure pénale « Lorsque le délai entre la signification de la citation prévue à l'article 390 ou la notification de la convocation prévue à l'article 390-1 et l'audience devant le tribunal est inférieur à deux mois et que le prévenu ou son avocat n'ont pas pu obtenir avant l'audience la copie du dossier demandé en application de l'article 388-4, le tribunal est tenu d'ordonner, si le prévenu en fait la demande, le renvoi de l'affaire à une date fixée à au moins deux mois à compter de la délivrance de la citation ou de la notification de la convocation ». En l'espèce, il sera rappelé que les citations délivrées aux sociétés MJA et AXYME datent, pour celle délivrée par l'Agent judiciaire de l'Etat, du 22 février 2019, et pour celle délivrée par les CDR du 26 février 2019. S'il est exact que l'audience a débuté le 11 mars 2019, soit avant l'expiration d'un délai de deux mois, il n'est pas contesté que les sociétés MJA et AXYME ont obtenu la copie du dossier pénal. Ainsi les conditions cumulatives requises par le texte susvisé, contraignant le tribunal à ordonner le renvoi, à savoir, une citation délivrée dans un délai inférieur à deux mois et l'absence de délivrance de la copie du dossier, ne sont pas réunies en l'espèce. Au surplus, il apparaît de manière très concrète que les sociétés MJA et AXYME, mandataires judiciaires, liquidateurs à la liquidation judiciaire de M. Bernard TAPIE, prévenu en liquidation judiciaire depuis le 14 décembre 1994, ont vocation à présenter la défense de leurs intérêts au terme d'une audience prévue sur quatre semaines, s'agissant d'une procédure ancienne dans laquelle elles sont impliquées depuis plusieurs années et ont acquis une connaissance certaine des données du litige. Ainsi au regard de ces éléments, la demande de renvoi formée sera rejetée. B- Sur les questions préjudicielles soulevées par M. Bernard TAPIE Par conclusions régulièrement déposées et visées à l’audience le 11 mars 2019, M. Bernard TAPIE soulève vingt deux questions préjudicielles. Il demande au tribunal d’ordonner la transmission de ces questions préjudicielles à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et de surseoir à statuer dans l’attente de la décision de cette juridiction. L’ensemble de ces questions porte sur le respect ou non du droit européen de la concurrence. Ainsi, M. Bernard TAPIE fait valoir que l’opération de cession d’ADIDAS a été faite en violation du droit européen de la concurrence et plus précisément: -des règles relatives aux opérations de concentration entre entreprises prévues aux règlements 4064/89 et 139/2004 (six questions posées à ce sujet); -des règles prévues aux articles 107 et 108 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne concernant les aides accordées par les Etats ou au moyen de ressources d’Etat et concernant l’information de la commission (six questions posées); -des règles prévues à l’article 101 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne concernant les accords entre entreprises, décisions d’associations d’entreprises et pratiques concertées susceptibles d’affecter le commerce entre Etats membres (quatre questions posées); -des règles prévues à l’article 102 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne concernant le fait pour une ou plusieurs entreprises d’exploiter de façon abusive une position dominante sur le marché intérieur ou dans une partie substantielle de celui-ci (cinq questions posées); -des règles prévues à l’article 4-3 du Traité sur l’Union européenne concernant les principes de primauté et de collaboration loyale (une question posée); M. Bernard TAPIE estime que les différentes questions posées permettraient d’attester de la violation ou non des dispositions du droit européen de la concurrence lors de la cession d’Adidas et dès lors de déterminer s’il existe ou non un préjudice. Il s’appuie sur la qualification des faits telle qu’elle résulte de l’ordonnance de renvoi des juges d’instruction. Il lui est ainsi reproché d'avoir trompé le CDR, l’EPFR et l’Etat pour les déterminer à abandonner l’instance judiciaire en cours, au profit d’un arbitrage frauduleux puis pour les avoir déterminés à payer aux mandataires liquidateurs des sociétés du groupe TAPIE et à Monsieur et Madame TAPIE, en exécution d’une sentence arbitrale frauduleuse, une somme d’environ 403 millions d’euros pour un “préjudice inexistant”. Il fait valoir que la directive 2014/104./UE du Parlement européen et du Conseil du 26 novembre 2014 transposée en droit français par l’ordonnance n° 2017-303 et le décret n° 2017-305 du 9 mars 2017 prévoit le droit à réparation intégrale du préjudice causé par une infraction au droit de la concurrence si bien que, dès lors que l’infraction au droit de la concurrence est établie, il y a présomption de préjudice en faveur de la victime. *** Le Ministère Public requiert, à titre principal, l’irrecevabilité de ces questions aux motifs que celles-ci se heurtent à l’autorité de la chose jugée des décisions prononcées successivement par la cour d’appel de Paris et la Cour de cassation les 3 décembre 2015 et 18 mai 2017. A titre subsidiaire, il conclut au rejet de ces questions sur le fond, celles-ci étant dénuées de tout fondement.
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