L'arme Secrète Du LOSC

L'arme Secrète Du LOSC

FOOTBALL ! LIGUE 1 La saga Rudi Garcia L’entraîneur du doublé lillois raconte le parcours qui l’a mené d’un club amateur de la région parisienne jusqu’au sommet de la Ligue 1. AVEC LE DOUBLÉ Coupe de France- tique du stade. Par exemple, c’est lui Lyonde JacquesSantinipuisleValence appris le management d’un club pro. ment pour un match. Il est venu me suis parti parce qu’il n’y avait plus 5e mais Garcia est poussé vers la sortie « Bien sûr ! Mais à quoi ça sert d’avoir Championnat, Rudi Garcia a remporté qui a fait mettre “Ici c’est le chaudron” de Rafael Benitez. « J’avais des propo- Je négociais les contrats, je faisais des chercher à la gare et m’a fait visiter la d’équipe… Après, quand j’entends en fin de saison, avant d’être rappelé de l’orgueil mal placé si tu crois au pro- le plus grand succès d’une carrière dans le couloir qui mène à la sitions en Ligue 2 mais j’ai aussi reçu budgets à tous les niveaux. J’ai même MMArena,qui estunjoyau.Il faut vrai- que j’ai les dents qui rayent le par- (voir L’Équipe du 20 mai). « La pre- jet du club et à la valeur de l’équipe. » d’entraîneur dont les principaux faits pelouse. » Saint-Étienne remonte un coup de fil de Bernard Gnecchi, le repris des coursde gestion. » En 2004, ment qu’ils remontent ! » Mais il ne quet… Excusez-moi mais un carrié- mière année, j’étais isolé, estime-t-il. Deuxans après, il n’apas àle regretter. d’armes étaient, jusque-là, des mon- en 1999 puis termine 6e.Mais,en président de Dijon, qui luttait pour ne Dijon monte en L 2 et dispute une restera qu’un an dans la Sarthe. riste ne reste pas cinq ans à Dijon. » Un entraîneura besoin de l’appuiindé- LIONEL DANGOUMAU tées ou des places d’honneur. Élu, septembre 2000, John Toshack suc- pas descendre en CFA. Un jour, je suis demi-finale de Coupe de France, avant « Jean-Michel Vandamme « La première année fectible de son président ou de celui dimanche, entraîneur de l’année, Gar- cède à Nouzaret. « J’ai voulu suivre parti de Saint-Étienne en voiture, j’ai d’échouer aux portes de la Ligue 1 (aujourd’hui conseiller du président du (à Lille), qui le représente, à l’époque Xavier cia (47 ans) mesure le chemin parcou- Robert à Toulouse mais le club n’a pas pris Fred (Bompard, devenu son (4e en 2005, 5e en 2006). Le club se LOSC, Michel Seydoux) est venu me Thuilot (directeur général). Mais nous (*) Plusieurs joueurs du Championnat, ru depuis ses débuts. En 1994, il est voulu. C’était surtout pour que je serve adjoint, à Dijon et à Lille) qui était à structure mais l’agrandissement du voir. Lille, c’est mon club de cœur… j’étais isolé » n’avions pas d’échange. Aujourd’hui, dont trois Stéphanois, avaient utilisé entraîneur-joueur, à Corbeil-Essonnes d’interprète à Toshack (en espagnol), Béziers et on est allés voir jouer Dijon à stade n’avance pas assez vite pour ses Mais il y a quelque chose que je n’ai Lorsqu’il rejoint leNord,où ilsuccède à si les joueurs ne sont pas contents de des faux passeports communautaires. (DH), suit, en parallèle, des cours de qui était très différent. Il arrivait le Pau. Il ne fallait pas qu’ils perdent par ambitions. Contacté par Le Mans pas dit à l’époque. Si De Melo, Yebda, Claude Puel (2002-2008), Rudi Garcia moi et qu’ils vont taper à la porte de STAPS (scienceset techniques desacti- matin et faisait un signe de loin aux plus de deux buts d’écart. Ils ont perdu en 2008, Garcia monte d’un étage. CalvéetMatsuin’avaientpasétéenfin se sent assez costaud pour imposer sa quelqu’un d’autre, ils savent qu’on va vités physiques et sportives) à Orsay et joueurs. Ils ne comprenaient pas... 2-0. » « Je suis reconnaissant à Henri Legar- de contrat, si je n’avais pas senti que méthode. « J’avais mes convictions et leur dire la même chose. » Au moment Partagez cet article devient homme de terrain à la télé. «Il Ensuite, le président (Alain Bompard) Gnecchi lui confie alors un poste aux da (le président) de m’avoir permis RomaricetSessegnonallaientpartir,je il en fallait », souffle-t-il. Car cette pre- où Seydoux l’a rappelé, en juin 2009, ! fallait bien gagner sa vie. En cumulant nous a nommés Jean-Guy Wallemme responsabilités élargies. « À Dijon, j’ai d’entraîner en L 1. Il m’a invité récem- serais peut-être encore au Mans. Je mière saison sera complexe. Lille finit Garcia dit quand même avoir hésité. http://lequipe.hy.pr/garcia tout ça, j’arrivais au maximum au et moi. J’ai lu récemment qu’on était SMIC. »Decespremierspasdate peut- un peu comme deux coqs dans un pou- être le souci du détail évoqué par ses lailler… Il y avait de ça (sourire).» PARIS, PARC DES joueurs (voir ci-contre). « Il fallait tout PRINCES, 21 AVRIL faire, planifier les entraînements, les « Je suis parti 1 2 déplacements, voir les agents munici- 2011 ; L’ÉTRAT (Loire), (du Mans) parce qu’il CENTRE D’ENTRAÎNE- paux pour l’entretien des terrains, n’y avait plus etc. » MENT DE SAINT- Après une montée de DH en CFA 2, d’équipe » ÉTIENNE, 17 JANVIER Garcia veut retrouver le monde profes- Après l’affaire des faux passeports (*), 2001 ; AMIENS, STADE sionnel. « J’ai appris que Robert Nou- Saint-Étienne descend et Garcia, qui a DE LA LICORNE, 16 zaret, qui avait été mon entraîneur à refusé de redevenir adjoint, est licen- Caen (1988-1990), et Gérard Soler, cié. Mais cet épisode l’a endurci : «Je MARS 2004. – Le che- avec lequel j’avais joué à Lille (1986), n’avais jamais vu autant de médias… min qui a mené Rudi reprenaient Saint-Étienne. Je les ai Même là, avec le titre, il y en avait Garcia vers le doublé contactés. » Nommé préparateur phy- presque moins que quand l’affaire a Coupe-Championnat sique, il aide Nouzaret à préparer les éclaté. Après ça, j’étais blindé. » Il avec le LOSC cette sai- séances, touche àla vidéo. « J’ai beau- reste une année au chômage, passe le son a été long coup appris à ses côtés, souligne Gar- DEPF (diplôme d’entraîneur profes- (photo 1). L’ancien cia. Il planifiait tout, même la signalé- sionnel de football), va observer le meneur de jeu a enta- mé sa carrière de Un as de la communication technicien en 1994 à Corbeil-Essonnes DANS LA BOUCHE de ses joueurs, a envie de le lui rendre quand on (DH). En 1999, il anciens ou actuels, qui saluent aussi le joue. » L’ancien pro Walid Regragui, intègre le staff de travail du technicien, revient souvent que Garcia a entraîné à Corbeil- ce mot : communication. À l’aise face Essonnes et à Dijon, est l’un de ceux Saint-Étienne et, en aux médias, RudiGarcia est, selon eux, qui le connaissent le mieux : «Iladu janvier 2001, alors un expert du discours interne. «Ce flair et ça, tu l’as ou pas. Il sait dire les que les Verts sont titreestaussi laréussiteducoach,quia trucs et il sent quand il faut être tran- plongés dans l’affaire su nous retourner le cerveau et nous chant. » des faux passeports, il 3 convaincre qu’on n’avait rien à envier Dans le concert de louanges qui fait est nommé entraî- aux autres, explique Rio Mavuba. Il a écho à son nom, il reste quand même toujourseuundiscours positif. »David neur de l’ASSE aux Linarès, que Garcia a entraîné à Dijon des voix discordantes. « C’est quel- côtés de Jean-Guy (2004-2007), a la même opinion. qu’un qui a deux visages, disait Wallemme (à droite) « Dès le début, j’ai considéré qu’il était l’ancien Lillois Grégory Tafforeau, (photo 2). Mais c’est à dans le magazine Nordway de complètement différent dans sa Dijon (2002-2007) que manière de communiquer. Il est très à décembre2010. Il yal’entraîneur com- pétent, passionné par ce qu’il fait, Garcia (ici devant son l’aise dans l’échange et il sait sur milieu Sébastien Lar- quelle corde il faut jouer pour sublimer rigoureux. (…) Après, il y a l’homme, un joueur. » et là, je n’ai pas trop envie de cier) aura acquis son Pour accompagner aussi ceux qui ne m’étendre. Il n’en vaut pas la peine. » statut de technicien jouent pas. « J’étais la doublure de L’ancien Dijonnais Stéphane Man- prometteur en his- Yohann Pelé, raconte l’ancien Man- gione, resté proche de Garcia et de son sant le club bourgui- ceau Rodolphe Roche. Dans ce rôle, adjoint, Frédéric Bompard, ne partage gnon en Ligue 2 pas cet avis : « Il est très proche de ses par moments on est moins impli- (photo 3). qués… Mais il vient vous glisser deux, joueurs, humainement et sportive- trois mots pour vous relancer, comme ment. On s’appelle de temps en temps, (Photos Alain Mounic, quoi ça va aller, qu’il comprend que il me laisse des places pour aller voir Pierre Lablatinière et Jean- c’estdur, etc.Ce n’estrien mais ça vaut des matches à Lille. Il n’oublie pas d’où Louis Fel/L’Équipe) plusquedelongsdiscours.Ducoup,on il vient. » –L.D. L’arme secrète du LOSC FFF Le champion de France se fait conseiller par des… géographes statisticiens « Bien sûr, il y aura des coups bas » qui avaient prédit le titre lillois dès septembre dernier.

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