Syria Archéologie, art et histoire 86 | 2009 Dossier : Interaction entre Assyriens et Araméens Annie SARTRE-FAURIAT, Les voyages dans le Ḥawrân (Syrie du Sud) de William John Bankes (1816 et 1818). Pierre-Louis Gatier Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/syria/597 DOI : 10.4000/syria.597 ISSN : 2076-8435 Éditeur IFPO - Institut français du Proche-Orient Édition imprimée Date de publication : 1 novembre 2009 Pagination : 370-374 ISBN : 9782351591512 ISSN : 0039-7946 Référence électronique Pierre-Louis Gatier, « Annie SARTRE-FAURIAT, Les voyages dans le Ḥawrân (Syrie du Sud) de William John Bankes (1816 et 1818). », Syria [En ligne], 86 | 2009, mis en ligne le 01 juillet 2016, consulté le 24 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/syria/597 ; DOI : https://doi.org/10.4000/syria. 597 © Presses IFPO 370 RECENSIONS Syria 86 (2009) Oman, 1952-1953, AFSL, VI, Washington, 1982), et du rôle supposé des marins comme diffuseurs a fait l’objet d’une fouille exhaustive, de 1999 (p. 193-194). C’est aussi A. V. Sedov, numismate à 2000, publiée dans l’ouvrage par R. Orazi (p. 77- reconnu, qui tente le tableau chronologique suivant à 110) et A. Lombardi (p. 111-124). Les quatre phases Sumhuram : premières imitations de tétradrachmes de construction qui en font un ouvrage final très athéniennes (séries dites “à la chouette”) dès le complexe sont associées à six textes publiés par Ier siècle av. , bronzes avec un caducée et mention de A. Jamme dès 1979 et brièvement revus ici par Shaqar (le palais royal de Shabwa) frappées au Ier av. A. Avanzini (p. 125-140). Les quatre plus anciennes mais en circulation jusqu’au IIe siècle, bronzes avec inscriptions mentionnent un représentant d’un roi du un aigle du Ier siècle, pièces de Ili’adhdh Yalut, fils de Hadhramawt, Ilî’adhdh, chargé de la construction ‘Ammîdhakhar, régnant vers 220-230, et enfin rares de la ville, sous les ordres d’un chef militaire bronzes himyarites tardifs (fin IIIe-début IVe siècle). contrôlant le pays de Sa’kalân vers la fin du Ier s. Une longue étude des restes animaux par av. J.-C. Avanzini identifie « Ilî’adhdh Yalut » avec B. Wilkens (p. 271-322) démontre que la population Eleazos, mentionné ainsi dans le Périple de la mer se nourrissait davantage de poissons, de coquillages Erythrée : « (il est) un autre marché côtier, Qanâ’, et de tortues que de chèvres et de moutons. du royaume d’Eleazos, au pays de l’encens… Au- Le chapitre final par M. Cremaschi et F. Negrino delà, à l’intérieur des terres, se trouve la métropole s’attache au paléo-environnement et à la préhistoire de Saba’utha (Shabwa) où réside le roi » (L. Casson, des bords du désert du Nejd (au nord), du Jabal The Periplus Maris Erythraei, Princeton, 1989, § 27) al-Qara et des environs de Sumhuram (au sud). À et souligne l’importance de cette « Eleazos period ». quelques sites paléolithiques, succèdent des abris Mais, puisque cette porte s’inscrit initialement dans sous roche classés comme “early neolithic”, puis des l’édification du rempart, on peut regretter que la sites “middle-late neolithic” peu nombreux, il est vrai, disproportion de celle-là ne fasse pas l’objet d’une sur la plaine côtière. Dès l’âge du Fer, Sumhuram analyse architecturale détaillée à la lumière des bénéficie d’un apport important d’eau douce suite autres dispositifs d’entrée des villes sud-arabiques. aux pluies de mousson qui permet le développement Dans cette première phase de recherches, la d’un port dans l’estuaire du wadi Darbat. À partir mission italienne a fouillé aussi quelques magasins du IIIe siècle, la réduction de cet apport entraîne dont le matériel montre qu’ils sont contemporains l’accumulation de sable et la transformation du de la fondation de la ville, et qu’ils ont été utilisés khor en lagon. Au début de l’Islam la ville est alors jusqu’au début de son déclin au milieu du IIIe siècle. délaissée au profit du port de Taqa, à 5 km environ Une part très importante de l’ouvrage est à l’ouest. consacrée à l’étude de la poterie et du monnayage. Cet épais volume témoigne de l’apport non De la typologie de la poterie, A. V. Sedov retient, négligeable mais aussi de l’hétérogénéité des fouilles sans surprise, que les premiers colons de Shabwa menées pendant cinq ans environ dans la ville de ont importé leur matériel et que leurs successeurs Sumhuram. Au moment où paraît ce compte rendu, se sont lancés dans une production locale, encore le second volume intitulé « A port in Arabia between très mal connue. Quant aux importations de poteries Rome and the Indian Ocean (3rd BC- 5th AD) Khor liées au commerce maritime, leur horizon est connu : Rori Report 2 », paru en 2008 (Arabia Antica, amphores méditerranéennes (Dressel 2-4), bols Università di Pisa), rend compte des fouilles très glaçurés du Golfe, bols (dits BRW) et vaisselle de récentes des temples intra et extra muros et de trois luxe d’Inde. L’auteur de l’article soulève la question quartiers d’habitation sans compter d’autres études de l’origine des pots à cuire dits “de style indien”, sur l’environnnement et le monayage. présents autant à Qanâ’ qu’à Berenikè (en Égypte), Jean-François BRETON Annie SARTRE-FAURIAT, Les voyages dans le Ḥawrân (Syrie du Sud) de William John Bankes (1816 et 1818), Ausonius Editions, Mémoires 11 ; Bibliothèque archéologique et historique, 169), Institut Ausonius – Institut français du Proche-Orient, Bordeaux-Beyrouth, 2004. Un volume de 22,2 x 28 cm, relié, 331 p. + XX pl. en couleurs, 116 fig. ds. t. + les pages paires 24 à 160 ; prix : 72 €. ISBN : 2-910023-39-7. Il faut louer les éditions Ausonius et l’IFPO Bankes. Rien n’a été épargné pour faire de ce savant d’avoir donné à Annie Sartre-Fauriat les moyens de ouvrage un “beau livre” : papier glacé, jaquette produire un élégant volume consacré à William John pelliculée en couleur, solide reliure à la Bradel, Syria 86 (2009) RECENSIONS 371 maquette et mise en page recherchées. Les trente – consacré à l’achat de tableaux de maîtres et planches finales en couleur, jointes aux multiples également à la réalisation de ses premiers croquis, figures en noir et blanc, en particulier celles des dessins et peintures de monuments – puis en Italie, pages paires 24 à 160, contribuent au plaisir du Bankes débarque à Alexandrie dans l’été 1815. Il lecteur. Les reproductions complètes des manuscrits en repart à l’automne 1819 pour l’Italie, avant de de Bankes placées en regard des transcriptions et regagner sa patrie en avril 1820. Entretemps, il a traductions de l’a. permettent les contrôles érudits. beaucoup circulé en Orient. De même les photographies de trois longues lettres, Son premier séjour au Proche-Orient palestinien l’une de James Silk Buckingham à Johann Ludwig et syrien, outre une excursion au mont Sinaï en août- Burckhardt et les deux autres de Burckhardt à septembre 1815, débute en décembre 1815 en suivant Bankes, occupent les pages 277 à 288. Sinon toutes la route terrestre par Gaza, Ascalon et Jaffa vers nécessaires, ces reproductions sont utiles, puisque Jérusalem. Bankes visite une première fois les ruines elles mettent en contact direct avec les mots écrits de Jérash-Gerasa. Il va à Oumm Qeis-Gadara et à de la main même de Bankes et de ses confrères. En Beth-Shéan-Scythopolis. De nombreux autres sites, dépit d’une jaquette chargée – qui reproduit l’une des parmi lesquels Tibériade, Césarée, Acre, Tyr, Sidon, aquarelles de Bankes – et d’un dos de reliure envahi et un séjour chez Lady Hester Stanhope à Joun (Mar de caractères et de logos épais, le livre a belle allure, Elias) ponctuent sa progression vers Damas. De là il sitôt ouvert. Il n’est pas si fréquent de voir l’édition se rend dans le Hauran, puis à Baalbek, Alep, Palmyre scientifique obéir aux impératifs du goût. – non sans quelques désagréments dus aux bédouins – L’Anglais William John Bankes (1786-1855), à Hama, Tripoli et aux Cèdres d’Ehden, d’où il qui n’avait pratiquemment rien publié, était rapporte des graines qui lui permettront de planter les fréquemment mentionné par ses contemporains. Il arbres qui décorent encore de nos jours les jardins de est passé en quelques années, grâce à Annie Sartre- Kingston Lacy. À partir de juin 1816, Bankes passe Fauriat et à quelques autres, du statut de voyageur à Chypre, voit les îles de l’Égée, Constantinople, le de deuxième importance à celui de témoin essentiel Péloponnèse, la Grèce centrale et l’Asie Mineure pour l’archéologie et l’épigraphie du Proche-Orient, occidentale 13, avant de revenir au Proche-Orient en à la suite de la découverte dans les deux dernières novembre 1817. Ce deuxième séjour en Syrie et en décennies du vingtième siècle, notamment par Palestine – jusqu’à l’automne 1818 où il retourne en Norman N. Lewis, de ses archives, préservées Égypte – le mène à nouveau dans le Hauran, mais pendant près de deux siècles dans la demeure aussi à Jérash, où il se rend à deux reprises pendant familiale de Kingston Lacy dans le Dorset. Pour ce l’année 1818, à Beth-Shéan, à Jaffa et à Jérusalem. qui concerne l’Égypte et la Nubie, il semble que son Il visite des régions moins accessibles, comme les apport avait été moins oublié, ne serait-ce que par bords de la mer Morte, Araq el-Émir et Kérak. Il est l’existence de sa collection d’antiquités conservées ainsi le premier Européen à rapporter des dessins de à Kingston Lacy, au premier rang de laquelle figure Pétra, redécouverte peu auparavant par Burckhardt.
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