Alma Mater Studiorum – Università di Bologna in cotutela con Université Paris-Sorbonne DOTTORATO DI RICERCA IN Storia, indirizzo “Storia e Geografia d'Europa. Spazi, Linguaggi, Istituzioni e Soggetti in Età moderna e contemporanea” Ciclo XXV Settore Concorsuale di afferenza: 11/A2 – STORIA MODERNA Settore Scientifico disciplinare: M-STO/02 – STORIA MODERNA “LA FLIBUSTE DE SAINT-DOMINGUE (1684-1727). ANALYSE D’UN PHÉNOMÈNE AMÉRICAIN ” - “LA FILIBUSTA DI SAINT-DOMINGUE (1684-1727). ANALISI DI UN FENOMENO AMERICANO Presentata da: Giovanni Venegoni Coordinatore Dottorato Relatore Prof. Massimo Montanari Prof. Stefano Magagnoli Relatore Prof.ssa Louise Bénat-Tachot Esame finale anno 2014 Introduction « C'est à la partie historique à nous dire quels furent les efforts, les combats , les défaites & les succès de ces hommes , dont le courage étonnera la postérité , & qui, désignés fous le titre d'Aventuriers par leurs ennemis, qui ne voyaient en eux qu'un ramas d'êtres obscurs & de pirates , devinrent un peuple cultivateur, à l'héroïsme duquel la France doit sa plus belle possession d'outre-mer1 » La définition du sujet Cette thèse s'inscrit dans le prolongement d'un mémoire soutenu à l’Université de Milan en 2007/08. Le sujet choisi était les rapports entre administration et population colonial dans le contexte de la colonie française de Saint-Domingue. J’y étais arrivé en suivant le sillage des premières tentatives coloniales françaises dans le bassin caribéen. A l’époque, l’analyse avait suivi l’évolution chronologique des relations sociales, sans une contextualisation conceptuelle ou historiographique particulière. Déjà en 2006, quand-même, lors de mon premier séjour au Centre des Archives d’Outre-Mer Archives d’Aix en Provence (qui ont été récemment rebaptisé Archives Nationales d’Outre-Mer), il était évident que la quantité de documents accessibles était, au même temps, réduite et étendue. D’une part, de fait, à cause des vicissitudes historiques qui avaient caractérisées l’histoire de la colonie de Saint-Domingue, les papiers produits par les Conseils supérieurs (un des principaux élément de la structure administrative coloniale) avaient disparus, en laissant quelques rares traces dans les collections de correspondance et dans les textes de Louis-Élie Moreau de Saint-Méry2. D’autre part, si les dimensions ces fonds étaient réduites, il émergeait une grande variété de sources : il était bien évident que, à côté de la correspondance des administrateurs, le notariat, les fonds privés, les rôles de la Marine Royale et de l’Armée, les mémoires des gouverneurs et des ministres pouvaient contribuer à la construction d’une riche fresque 1 Médéric-Louis-Elie Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint Domingue (etc.), Philadelphia, chez l’auteur, 1797, vol. 2/1, p. 5. 2 Médéric-Louis-Elie Moreau de Saint-Méry, Loix et constitutions des colonies françoises de l’Amérique sous le Vent, A Paris, chez l’Auteur. Quillau. Mequignon jeune. Et au Cap François, chez M. Baudry des Lozieres, 1784, vol. 6/1. 5 de l’histoire dominguoise. Le mémoire du 2007/08 avait dévoilé ce qui semblait être la « pointe d’un iceberg » historique. Au cours des recherches, il apparut que la matière se trouvait suffisamment abondante pour justifier une thèse sur la « flibuste dominguoise ». C’était un sujet sur lequel quelques historiens français avaient écrit (en particulier, Charles Frostin, Jean- Pierre Moreau et Philippe Hrodej3), mais dont toute une large partie des aspects sociaux semblaient avoir été négligé. De fait, si les aspects économiques, militaires et politiques avaient été identifié et bien analysé, le rapport entre la « flibuste dominguoise » et les différents contextes américains – à la fois diplomatique, social et environnementale – devaient être encore explorés. Clairement, la nécessité de se confronter avec thématiques différentes imposait une étude transversale, capable de traverser diverses historiographies et approches conceptuelles. Le point de départ de ce travail a été, initialement, le rencontre avec l’historiographie française concernant l’expansion de la France moderne sur les côtes d’Amérique. Les travaux de Pierre Chaunu, Fernand Braudel, Jean Meyer, Pierre Pluchon et Paul Butel m’on donné l’opportunité de connaitre le long processus d’établissement des colons, des rives du Saint-Laurent aux Iles des Caraïbes, jusqu’au 3 Charles Frostin, « La piraterie américaine des années 1720 vue de Saint-Domingue : répression, environnement et recrutement », Cahier d’Histoire, 1980, vol. 25, no 2, p. 177-210 ; Charles Frostin, « Piraterie en mer des Antilles au début du XVIIIe siècle. Les forbans de Saint-Domingue », Nouvelle Revue Maritime, 1980, no 358, p. 82-91 ; Charles Frostin, « Piraterie en mer des Antilles au début du XVIIIe siècle. Les forbans de Saint-Domingue », Nouvelle Revue Maritime, 1981, no 359, p. 78-88 ; Jean- Pierre Moreau, « De la flibuste nord-européenne à la flibuste antillaise. L’exemple français 1504-1625 », in Jean-Pierre Sanchez (dir.), Dans le sillage de Colomb. L’Europe du Ponant et la découverte du Nouveau Monde (1450-1650), Actes du Colloque International, Université Rennes 2, 5, 6 et 7 mai 1992, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1995, p. 119-124 ; Jean-Pierre Moreau, Pirates. Flibuste et piraterie dans la Caraïbe et les mers du Sud, 1522-1725, Paris, Tallandier, 2006 ; Philippe Hrodej, « L’établissement laborieux du pouvoir royal à Saint-Domingue au temps des premiers gouverneurs », in Gérard Le Bouëdec et François Chappé (dir.), Pouvoirs et littoraux: du XV au XXe siècle actes du colloque international de Lorient, 24, 25, 26 septembre 1998, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2000, p. 157-169 ; Philippe Hrodej, « La flibuste dominguoise à la fin du XVIIème siècle: une composante économique indispensable », in Michel Le Bris (dir.), L’aventure de la flibuste. Actes du colloque de Brest (3-4 mai 2001), Paris, Éditions Hoëbeke-Abbaye Dauolas, 2002, p. 289-312 ; Philippe Hrodej, « Les lendemains de guerre de la Ligue d’Augsbourg aux Antilles : de la flibuste à la forbannerie ou l’impossible sédentarisation », in Actes du colloque international Lendemains de guerre. De l’Antiquité au monde contemporain : les hommes, l’espace et le récit, l’économie et le politique, Université de Cergy-Pontoise, 9-11 octobre 2008, Bruxelles, Pieter Lang, 2010, p. 75-88. 6 nord du Brésil4. L’Océan Atlantique, dans cette approche, était un espace multifocal et multipolaire dans lequel les Français luttaient pour gagner leur partie de l’échiquier du Nouveau Monde. Dans leur travaux, ces historiens reconnaissaient les difficultés et les succès rencontrés par les Français dans leur parcours de colonisation. Ces textes contribuaient à donner à l’expansion française toute sa dimension spatiale et humaine, en la colloquant dans le contexte d’un continent rapidement occupé per les Espagnols et les Portugais, et successivement, après 1763, soumis à l’hégémonie de la puissance navale et commerciale des Britanniques. La création de la Nouvelle France et les explorations de l’intérieur du continent, la construction difficile des rapports avec les amérindiens et l’épopée des « coureurs des bois », l’évangélisation des natives et l’essor de la traite, les succès économique des colonies caraïbes et l’écroulement du 1763 étaient les composants d’une peinture vive et riche de nuances historiques. Confronté à cette approche, l’« histoire atlantique » anglo-américaine que j’étudiais au même temps perdait un partie considérable de son « appeal », excessivement focalisée sur les événements de Londres et de ses colonies. En quelque sort, cette représentation restait bloquée dans un vision mono-impérial, voir anglo-centrique (ou, occasionnellement, bipolaire, soit anglo-espagnole). Les travaux de Bernard Bailyn, de Jack P. Greene, de John H. Elliott et de l’« école atlantique » anglo-américaine, malgré leur extrême intérêt et leur indéniable contribution en la définition de l’« exceptionnalisme américain » et de la place de l’Atlantique pour l’âge moderne, semblaient exclure les acteurs français des rôles principaux du scénario atlantique et, par conséquent, réduire proportionnellement l’importance de leur contribution à l’histoire du Nouveau Monde5. En outre, le rôle des 4 Pierre Chaunu, L’expansion européenne du XIIIe au XVe siècle, Paris, Presses Universitaires de France, 1969 ; Pierre Chaunu, Les Amériques: XVIe-XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, Armand Colin, 1976 ; Jean Meyer, Histoire de la France coloniale, Paris, Armand Colin, 1991, vol. 2/1 - Des origines à 1914 ; Jean Berenger et Jean Meyer, La France dans le monde au XVIIIe siècle, Paris, Sedes, 1993 ; Pierre Pluchon, Histoire de la colonisation française, Paris, Fayard, 1991, vol. 2/1: Le premier empire colonial : des origines a la Restauration ; Paul Butel, Européens et espaces maritimes (vers 1690-vers 1790), Talence, Presses Universitaires de Bordeaux, 1997 ; Paul Butel, Histoire des Antilles françaises : XVIIe-XXe siècle, Paris, Perrin, 2002. 5 Parmi les milliers des textes dédiés à l’histoire atlantique, on veut signaler les volumes qui peuvent être utilisés pour construire une enquête sur les origines et les perspectives de cette approche historique : J. H. Elliott, Britain and Spain in America: colonists and colonized, Reading, England, University of Reading, 1994 ; Bernard Bailyn, Atlantic History: Concept and Contours, Cambridge, Harvard University Press, 2005 ; By Alison Games, « Atlantic
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