Mouvements sociaux Quand le sujet devient acteur Geoffrey Pleyers et Brieg Capitaine (dir.) DOI : 10.4000/books.editionsmsh.9891 Éditeur : Éditions de la Maison des sciences de l’homme Lieu d'édition : Paris Année d'édition : 2016 Date de mise en ligne : 31 mai 2017 Collection : 54 ISBN électronique : 9782735122868 http://books.openedition.org Édition imprimée Date de publication : 16 juin 2016 ISBN : 9782735121007 Nombre de pages : 288 Référence électronique PLEYERS, Geoffrey (dir.) ; CAPITAINE, Brieg (dir.). Mouvements sociaux : Quand le sujet devient acteur. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2016 (généré le 03 mai 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/editionsmsh/9891>. ISBN : 9782735122868. DOI : 10.4000/books.editionsmsh.9891. © Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2016 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 sous la direction de Geoffrey Pleyers & Brieg Capitaine Mouvements sociaux Quand le sujet devient acteur 54 Postface de Michel Wieviorka Mouvements sociaux sous la direction de Geoffrey Pleyers et Brieg Capitaine Mouvements sociaux Quand le sujet devient acteur Postface de Michel Wieviorka Éditions de la Maison des sciences de l’homme Collection dirigée par Michel Wieviorka Parus : Ce que la religion fait aux gens, d’Anne Gotman Communication et pouvoir, de Manuel Castells Semé sans compter, de Nicolas Ellison Musicologie et occupation, de Sara Iglesias L’humanisation de la nature, d’André Stanguennec Laïcité, laïcités. Reconigurations et nouveaux déis, Jean Baubérot, Micheline Milot et Philippe Portier (dir.) Penser global, Michel Wieviorka, Laurent Lévi-Strauss et Gwenaëlle Lieppe (dir.) Les Amériques, des constitutions aux démocraties, Jean-René Garcia, Denis Rolland et Patrice Vermeren (dir.) Boire en Turquie, de Sylvie Ganglof New Cannibal Markets, de Jean-Daniel Rainhorn et Samira El Boudamoussi (dir.) Individu, personne et parenté en Europe, de Enric Porqueres i Gené La sociologie chinoise avant la Révolution, de Li Peiling et Qu Jidong Illustration de couverture Global Democracy Now. Occupy London.Tents in front of St Pauls, London Sunday 16th October 2011 © Neil Cummings Suivi éditorial Nathalie Vaillant Relecture d’épreuves Guillaume d’Estève de Pradel Mise en page Nathalie Vaillant © , Éditions de la Maison des sciences de l’homme ISBN : ---- Sommaire Introduction . La subjectivation au cœur des mouvements contemporains (Geofrey Pleyers et Brieg Capitaine) ............. 7 première partie Du sujet au global : la subjectivation au cœur des « mouvements des places » Chapitre 1 . De la subjectivation à l’action. Le cas des jeunes alter- activistes (Geofrey Pleyers) ...................................... 27 Chapitre 2 . La subjectivité des femmes « çapulcu » à Gezi (Buket Türkmen) ................................................ 49 Chapitre 3 . Le parc Gezi : l’espace d’un mouvement social dans un imaginaire global (Deniz Günce Demirhisar) ............ 71 Chapitre 4 . L’engagement en mouvement : des « soixante-huitards » à la résistance de Gezi (Esin Ileri) ...... 87 Chapitre 5 . Du sujet à l’institution. L’Espagne, le 15M et Podemos (Antonio Álvarez-Benavides) ..................................... 101 deuxième partie Du conlit local aux enjeux globaux Chapitre 6 . Russie : mobilisations locales et bien commun (Karine Clément) ................................................ 117 Chapitre 7 . Les travailleurs précaires en action : l’airmation des sujets dans la crise de la démocratie (Daniele Di Nunzio) ............................................. 131 Chapitre 8 . « Civil marriage not civil war ». L’engagement anticonfessionnaliste dans le Liban d’après-guerre (Alexandra Kassir) .............................................. 147 6 Mouvements sociaux Chapitre 9 . Le sujet local et global. À propos des ressources naturelles dans les pays andins (Narda Henriquez) .............................................. 163 Chapitre 10 . Le mouvement anti-ACTA en Pologne (Lukasz Jurczyszyn) .............................................. 179 Chapitre 11 . Entre localisme et universalisme : le Maidan ukrainien en 2013 (Anton Oleinik) .................... 191 troisième partie Faire face au racisme et à la violence Chapitre 12 . Le mouvement de CasaPound : la nouvelle droite radicale en Italie (Emanuele Toscano) ......... 207 Chapitre 13 . Zaitoku-kai, nouveau mouvement raciste au Japon (Chikako Mori) .................................................. 217 Chapitre 14 . Trauma et solidarité. Les survivants des pensionnats indiens face à la violence coloniale (Brieg Capitaine) ................................................ 229 Chapitre 15 . Radicalité et non-violence dans le conlit israélo-palestinien (Brigitte Verscheure Beauzamy) 247 Chapitre 16 . Après le désengagement : les déis de la reconstruction identitaire des ex-guérilléros (Massoud Sharii Dryaz) ......................................... 259 Postface (Michel Wieviorka) ..................................... 273 Présentation des auteurs ......................................... 279 Geofrey Pleyers FNRS-Université de Louvain Centre d’analyse et d’intervention sociologiques Brieg Capitaine Université d’Ottawa Introduction La subjectivation au cœur des mouvements contemporains « Pratiquer les sciences sociales, c’est produire des connaissances qui sont capables d’élever la capacité d’action de certains acteurs et des sociétés sur elles-mêmes. » Michel Wieviorka Les mouvements sociaux ont profondément marqué la première partie des années 2010. Des manifestations réclamant plus de démocratie ont fait irruption sur les places, dans les rues et les quartiers du monde arabe, du sud de l’Europe, des États-Unis, de la Russie, du Chili, de la Bulgarie, de Hong Kong, et d’Afrique de l’Ouest. Résolument ancrés dans leur contexte local et national, mais résonnant les uns avec les autres, ces mouvements ont porté les espoirs d’une nouvelle génération globale. Les mouvements sociaux contemporains ne se résument pas aux grandes mobilisations pour la démocratie, couvertes par les médias occi- dentaux. Les auteurs de cet ouvrage montrent que c’est souvent au niveau local et loin des projecteurs des médias qu’ils se déploient aujourd’hui. En même temps que ces mouvements de démocratisation, d’autres, conser- vateurs, racistes et xénophobes se sont également développés. Les idées et partis d’extrême droite rencontrent un nouveau succès dans les pays occidentaux ou au Japon alors que l’islam radical séduit des jeunes sur tous les continents. 8 geoffrey pleyers et brieg capitaine Les cadres classiques de l’analyse des mouvements sociaux se révèlent insuisants pour comprendre ces nouveaux acteurs. Les approches ins- trumentales de la participation montrent leurs limites : ces actions ne se réduisent pas à l’impact qu’elles ont sur la scène de la politique institu- tionnelle. Elles ne sont pas que des actions orientées par des structures d’opportunités politiques ou par l’envie d’intégrer l’espace politique 1, d’abord comme des challengers puis, progressivement au il du proces- sus d’institutionnalisation, comme des acteurs à part entière de cette arène. La distinction établie, dans les années 1970 et 1980, entre des mouvements classiques, centrés sur des organisations de masse ou des demandes orientées vers la redistribution, et de « nouveaux mouvements sociaux » mobilisés autour des enjeux de la reconnaissance n’est guère plus opérante. Les révoltes des années 2010 ne sont plus des « nouveaux mouvements sociaux ». Elles mêlent profondément les revendications économiques, sociales, politiques et culturelles et les combinent avec une forte dimension éthique. Elles sont à la fois profondément personnelles et globales 2, ancrées dans des enjeux locaux et nationaux tout en s’ins- crivant dans une vague mondiale de mobilisation. À partir de solides recherches empiriques portant sur diférents types de mouvements (démocratiques, écologistes, conservateurs, indigènes…) dans quatorze pays (France, Belgique, Italie, Espagne, Pologne, Russie, Ukraine, Turquie, Liban, Kurdistan, Palestine, Pérou, Canada et Japon), les contributions réunies dans cet ouvrage soulignent la nécessité d’inté- grer pleinement l’analyse de la subjectivation des activistes dans la com- préhension du sens des mouvements contemporains. Ce qui frappe en efet dans chacune de ces analyses, c’est l’ampleur de l’engagement per- sonnel dans chacun de ces conlits. L’engagement d’aujourd’hui n’y est pas que social et collectif. Il est aussi profondément personnel. L’implication dans un mouvement social travaille profondément l’individu jusque dans sa subjectivité et sa subjectivation, entendue comme la manière de se penser et de se construire soi-même comme principe de sens 3. Le rapport 1. Doug McAdam, Sidney Tarrow et Charles Tilly, Dynamics of contention, Cambridge, Cambridge University Press, 2001. 2. Kevin McDonald, Global movements : Action and Culture, Oxford, Blackwell Publishing, 2006 ; Michel Wieviorka, « he Resurgence of Social Movements », Journal of Conlictology, vol. 3, no 2, p. 13-19. 3. Michel Wieviorka, Retour au sens. Pour en inir avec le déclinisme, Paris, Robert Lafont, 2015 ; Alain Touraine et Farhad Khosrokhavar, La recherche de Soi. la subjectivation au cœur des mouvements contemporains 9 à l’action est vécu sur le mode de l’espoir, du désenchantement, de la las- situde, des émotions plutôt qu’en termes d’eicacité, de succès ou d’échec. Au il des chapitres se déploient une perspective sur les mouvements contemporains
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