Anita Gauran La première étape est souvent une collecte de matériaux : des objets, des tracts, des images, et cætera, ré- cupérés, acquis, ou fabriqués. Cette collection permet de susciter des rencontres, des assemblages, des anachronismes qui sont le point de départ des projets développés. Il peut s’agir de traces d’un passé qui appa- raissent de manière inhabituelle. Ce corpus disparate confronte des matériaux pour mettre à jour une forme d’archéologie fictive. Une part importante de ces relevés est issue de prises de vues photo- graphique des collections muséales de différentes villes. Leurs présen- tations, ce qu’elles évoquent dans leurs étrangetés, m’intéresse. Dans le savoir-faire et la technique, sont ins- crit des données anthropologiques, ces objets d’Art conservés sont des survivances. Je m’attache aux procédés qui adhè- rent au réel : la photographie, l’em- preinte, et la discipline archéolo- gique. Mur de rayogrammes, épreuves argentique sur papier baryté, épingles, 387 x 155 cm, 2013 - 2015 Un drapé s’élève au-dessus du visage représenté. La figure surgit grâce à la lumière et provoque un mouvement d’apparition et de disparition qui définit le médium photographique. C’est une tentative de mettre en relation cette photographie avec deux autres matériaux qui se trouvent en dessous de l’image. Le bois et le polystyrène, utilisés pour la protection des oeuvres, sont superposés et peuvent évoquer des strates géologiques qui donnent à voir l’écoulement du temps. Hekataion Cyclades, épreuve photographique argentique sur papier baryté (107 x 71 cm), bois, polystyrène, aimants, dimensions variables, 2012 À l’intérieur du cadre de la photographie, on voit une copie en plâtre d’une partie de l’homme représenté, une copie dans la copie. Une distance est marquée au sol avec l’aide de papier kraft gommé blanc. Le papier kraft gommé est utilisé à la fin du procédé de tirage argentique pour tendre le papier baryté, qui se rétracte en séchant. C’est une manière d’interpeller directement l’origine de fabrication de la photographie. Cette technique permet également de pouvoir laisser apparaître les différentes superpositions de kraft qui restent sur les bords de la photographie à chaque accrochage, de manière peu visible, elles indiquent l’histoire du tirage. Bas-relief de l’Acropole, épreuve sur papier baryté (106 x 72 cm), papier kraft gommé, dimensions varia- bles, 2012 Une tâche de fixatif photographique réalisée lors du développement en chambre noire figure un corps au fragment. Buste de Cores à Athènes, épreuve photographique argentique sur papier baryté, aimants, 105 x 72 cm, 2013 Un gisant double où la première représentation a été décapitée et remplacée par une autre. Ce geste crée un corps double avec une histoire spécifique, obscure et brutale. Gisant au musée National d’Athènes, épreuve argentique sur papier baryté, aimants, 143 x 98 cm, 2012 Sans titre, polystyrène extrudé, adhésif, papier, tirage argentique sur papier RC, plexiglass, vis, rondelle, 120 x 180 cm, 2014 L’empreinte inversée d’une figure humaine rappelle un fragment retrouvé, et fait face au mur. La dorure, utilisée comme support à la peinture d’icône est ici mise à mal en utilisant une surface non-plane et brute. La surface s’effrite, comme une peau morte, une altération qui laisse apparaître son support blanc. Masque, plâtre, feuilles de cuivre, inox, 2013 Une sélection de canettes en aluminium rouillé, ouvertes en deux et travaillées pour évoquer des petits masques. La rouille supprime les noms connus de ces boissons. Le format carré du polystyrène et de l’adhésif peut évoquer un instantané photographique Polaroid. Sans titre, polystyrène, film adhésif, canettes en aluminum, tiges en métal, 140 x 140 cm, 2013 Fossiles, épreuves argentiques sur papier baryté, plexiglass, film de protection, 180 x 90 cm, 2012 Dessins réalisés à partir de photographies de statues antiques désignées sous le nom de Cores (jeune femme) qui ont été prises au musée de l’Acropole d’Athènes. Les Cores, un bras levé pour tendre une offrande, accueillaient les visiteurs des temples. Les dessins sont réalisés par transfert avec du papier carbone de la marque Kores. Le dessin et son outil constituent la représentation. Beaucoup d’informations ont été perdues dans les différentes transpositions : passage de la sculpture en marbre à la photographie, puis au dessin, de façon à produire une représentation qui semble s’effacer telle la séquence de Fellini dans Roma, de la découverte de fresques qui s’effacent aussitôt sous l’action de l’air. Papier carbone Kores, papier carbone, dimensions variables, 2012 Deux photographies imprimées réalisées à partir de deux tirages argentique repris en photographie numérique. On voit une même image soumise à differents temps d’exposition en chambre noire. L’une est dense, l’autre surexposée. Eros et Pan, épreuves jet d’encre pigmentaire sur papier baryta, présentoir en bois peint, 82,5 x 103, 2012 Sachets perforés, sacs plastique, enveloppes papiers, dimensions variables, 2013 Sous vide, extrait d’une série de 3 photographies de films plastique, pierres, charbon de bois, 26 x 39 cm, 2013 Sans titre, épreuve argentique sur pa- pier baryté, métal, épingles, 55 x 72 cm, 2012 Une île grecque filmée au travers la vitre d’un férry, le plans séquence est monté en boucle, la surface de la vidéo est découpée par différents cadrages du même plan. Les courbes de l’île font écho à l’ondulation des vagues et du son. La disposition naturelle des éléments (mer/terre/ciel) ce trouve parfois bouleversée par l’inversion dans les écrans du haut et du bas. Vidéo en ligne : http://vimeo.com/40880166 Ile, ordinateur, polystyréne, sangles, 110 x 40 cm, 2013 Sans titre, estampage à la mine de plomb sur papier, plexiglass, 190 x 85 cm, 2012 Taxi Apollon, papier réfléchissant autocollant, 32 x 41 cm, 2014 Reproduction à l’echele 1 des sols de rues d’Athénes. On voit des traces d’usures dues au passage, le quadrillage de la signalitique urbaine. Les feuillets sont organisés au mur de manière à sembler constituer eux même l’intérieur d’une grille. L’échelle des feuillets est adaptée à celle de la main et non à l’espace de la rue. Les deux mains sont celles d’une personne agée à l’intérieur desquelles on peut lire les traces du temps. La photographie fige le mouvement toutefois ce tirage a été travaillé pour suggérer un défaut de fixité de l’image. Estampages, épreuve argentique sur papier baryté, papier calque, graphite, épingles, 210 x 110 cm, 2012 Sans titre, épreuves argentiques sur papier baryté brillant, plinthe « Grecque », 157 x 52 cm, 2014 Camée, épreuve papier albuminé, isolation acoustique, 105 x 80 cm, 2015 ANITA GAURAN Née le 3 juillet 1988 à Toulouse. Vit et travaille à Rennes. FORMATION • 2007-2013 : Ecole Européene Supérieure des Beaux Arts de Bretagne, site de Rennes, -DNSEP- félicitations du jury. • 2010-2011 : Athens School of Fine Arts, Erasmus aux Beaux Arts d’Athènes. EXPERIENCES • Depuis août 2013 : cogestion de la galerie du 48, en tant que membre du collectif INIT., Rennes, France. (http://collectif-init.org/) • Novembre 2013 : Intervention à la faculté de Rennes 2 auprès d’une classe de L2 Arts Plastiques, Rennes, France • Octobre 2013 : Réalisation des dessins mural Villa Belle-Rose pour Pascal Convert à l’occasion de l’exposition Archeologia au FRAC Bretagne, Rennes, France • Juillet 2012 et juillet 2011 : Assistante de Natacha Lesueur, Paris, France. WORKSHOPS • Juin 2013 : Green&Brown, Montalto, région Marche, Italie. • Novembre 2012 : MA.RE.NE.FA (Materials Recycling for a New Fashion), Accademia di Belle Arti Macerata, Macerata, Italie. • Décembre 2011 : Térritoires, Moderne et Archaïque, Escuela de Artes Plásticas, Universidad de Costa Rica, San Jose, Costa Rica. • Septembre 2011 : Humanscape, l’Associazione Culturale Asilo Bianco, Ameno, Italie. • Mars 2010 : Le portrait funéraire, avec Natacha Lesueur, Brice Dellsperger, Didier Bisson et Alain Bourges, EESAB site de Rennes, France. RESIDENCE • Octobre et Novembre 2014 : Snehta Residency, Athènes, Grèce. EXPOSITIONS • Avril 2015 : Tau Ceti, galerie Lazer Quest, Paris, France. • Mars 2015 : Apollon 210 36 36 . 508, artiste invitée de Natacha Lesueur, galerie Eva Vautier, Nice, France. • Janvier 2015 : Tchat, galerie du 48, Rennes, France. • Novembre 2014 : Modern Bygones, exposition avec Javier Gastelum, Snetha residency, Athènes, Grèce. • Juin 2014 : Loin de Veracruz, galerie du Faouëdic, Lorient, France. • Mai 2014 : Le monde ne suffit pas, galerie du 48, Rennes, France. • Décembre 2013 : Millefeuille, galerie Héllène Bailly, Paris, France. • Octobre 2013 : Le bruit des faux-cils, galerie du 48, Rennes, France. • Juillet 2013 : Nous ne serons jamais des princesses, Parasite, par le Collecif RE: #4, Le 6B, Saint Denis, France. • Juin 2013 : La suite, exposition des diplômés, Maison LeCoq-Gadby, Rennes, France. • Mai 2013 : Programation vidéo de l’ANdEA au salon de Montrouge, Paris, France. • Mars 2013 : Epoka, «Mythologies», Le Jardin Moderne, Rennes, France. • Janvier 2013 : To Catch the light, Kaiku Gallery, Académie des Beaux Arts de Finlande, Helsinki, Filande. • Mars 2012 : Plis / Angles, collectif Tria, boite éditée par la Maison&, Maison d’édition d’Art associative et indépendante. • Novembre 2012 : Bigoût, exposition avec Rika Tanaka, galerie Standards, Rennes, France. • 2012 : Participe au projet de la plateforme RE: #1 et comisaire de l’exposition RE: #2, galerie du 48, Rennes, France. • Juin 2011 : On a vécu ici, expostion du collectif Tria, La Scighera, Milan, Italie. (http://collectiftria.free.fr/) • Juin 2011 : Contemporary Approaches to Art, galerie Melanithros, Athènes, Grèce. • Janvier 2010 : Blanc comme neige, musée Jamtli, Östersunds, Suède. • Avril 2009 : Au Bonheur des arts, Carentoir, France. DOCUMENTS Articles de presse, catalogues, extraits de sites internet relatif au travail. .
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