Les différents genres de Fantasy Si la Fantasy commence à être connue, elle est trop souvent assimilée à un de ses sous-genres : l’Epic Fantasy. Or elle est protéiforme, elle peut connaître de multiples facettes, des univers variés. Les débats sont nombreux et animés entre fans, critiques littéraires, libraires et auteurs pour définir les sous-genres. Non, la Fantasy ne se résume pas à des elfes, une lutte manichéenne du bien contre le mal, des chevaliers, ou à une quête. Elle peut également se baser sur la mythologie, l’époque contemporaine, être sombre ou légère. Peut-être lisez-vous de la Fantasy sans même vous en rendre compte…. A- Sword and sorcery C’est le sous-genre le plus ancien et le plus analysé de la Fantasy. Il porte plusieurs noms, Sword and Sorcery (épées et sorcières) ou Héroic Fantasy (récits héroïques). A la différence de l’epic Fantasy, la sword and sorcery se concentre sur un personnage ou deux maximum. L’exemple emblématique est celui de Conan écrit par Robert E. Howard. Le personnage est un élément clé de l’intrigue. Il est souvent solitaire, sans attache (dans le cas de Conan, toute sa famille fut massacrée dans sa jeunesse), il évolue dans des royaumes en conflit et dans un monde excessivement violent. Conan est un personnage massif, qui manie plus facilement l’épée que le verbe et fait face au travers des nouvelles écrites par Howard à un grand nombre d’aventures. Comme dans beaucoup d’œuvres de Fantasy le contexte est basé sur un monde médiéval imaginaire. Conan est originaire d’une Cimmérie imaginaire de « l’âge hyborien », civilisation qui aurait existé entre la chute de l’Atlantide et les civilisations antiques que l’on connaît (Egypte et Grèce). Pour les universitaires américains Thymm, Boyer et Affiche du film Conan le destructeur avec dans le Zahorski, quatre caractéristiques définissent la sword and personnage principal Arnold sorcery : Schwarzenegger Un guerrier barbare charismatique Un style simple, prosaïque, familier Une mise en avant de l’action La violence y est gratuite Howard, avec son personnage, a créé un véritable engouement. Après sa mort plusieurs auteurs se sont passé le flambeau pour continuer les aventures de Conan, que ce soit Lyon Spargue de Camp ou Robert Jordan. Sur les traces de Conan, plusieurs personnages vont voir le jour : John Jakes écrit les aventures de Brak the Barbarian (1968), Lin Carter celles de Thongor dans The wizard of Lemuria en 1965. Dans cet afflux d’œuvres d’Heroic Fantasy des années 70 et 80, deux auteurs sont à mettre en avant : Fritz Leiber et Michael Moorcock. Le premier tient une place considérable dans la Fantasy avec son Cycle des épées et ses personnages Fahrd et le Souricier gris, deux antihéros, mal vus, immoraux. Le personnage de Michael Moorcock est Elric le nécromancien, un guerrier albinos et son épée Stormbringer. Elric est le dernier roi de Mélniboné, son royaume est en décadence, sa santé est défaillante, mais il trouve un remède dans son épée, qui absorbe les âmes des guerriers terrassés pour redonner de la vigueur à Elric. Il est, selon Moorcock « un champion éternel destiné à rétablir la balance entre la loi et le chaos dans le Multivers ». Aujourd’hui l’héroic Fantasy est en déclin, peu d’auteurs lui apportant de nouveaux personnages emblématiques. On peut citer toutefois David Gemmell qui créa deux personnages : Druss et Waylander dans le cycle Drenaï. Druss la légende de David Gemmell B) E pic Fantasy La Fantasy épique est le sous-genre prédominant, c’est elle qui inonde le plus la production éditoriale. Pourtant c’est également le sous-genre qui est peut-être le plus saturé et le plus sclérosé. En effet les différents canons qui le composent sont issus de l’œuvre de Tolkien. En écrivant sa magistrale quête, Tolkien a ouvert des portes de l’esprit, mais aussi obstrué de nombreuses pistes. L’epic Fantasy est déterminée par plusieurs champs : Un monde secondaire de type médiéval, composé d’une société féodale (suzerain, aristocratie, serfs, bourgs, corporations) et dont l’architecture est moyenâgeuse. C’est le cas du monde imaginé par Robin Hobb dans l’Assassin Royal. Fitz Chevalerie grandit dans les écuries d’un château, avant de recevoir sa propre chambre. Dans son livre, l’auteur décrit les différents éléments d’une ville médiévale mais aussi les liens de loyauté et d’allégeance. Un autre auteur qui décrit en détail une société médiévale est George R.R. Martin dans son cycle Le trône de fer. Dans le royaume des Sept Couronnes (un monde imaginaire ressemblant à l’Europe), le roi Robert Baratheon, qui a renversé la dynastie des Targaryen quinze ans auparavant, propose à Eddard Stark, son ami et ancien compagnon La roue des temps de Robert Jordan d'armes lors de la rébellion contre les Targaryen, le poste de Main du roi (sorte de premier ministre). Stark accepte à contrecœur l'offre du roi et quitte ses terres glacées du nord pour gagner la capitale, Port-Réal, où il se heurte à l'inimitié de la reine, Cersei Lannister, et aux intrigues de différents conseillers. Pour caractériser cet univers, on parle souvent de « Médfan » ou de Médiéval fantastique. La lutte entre le bien et le mal : la Fantasy épique narre toujours un combat entre deux forces opposées, par exemple entre Gandalf et Saroumane chez Tolkien ou entre Rand Al’tor et les réprouvés dans l’univers de Robert Jordan (La roue des temps). Les forces en action sont différentes mais on retrouve toujours les mêmes idées : l’une de ces forces inspire une forte terreur, et propage chaos et désespoir dans tout le royaume. On retrouve cette thématique dans l’œuvre de Barbara Hambly : Le cycle de Darwarth, écrit entre 1982 et 1984. C’est dans cette lutte manichéenne que Jacques Baudou insère la notion de magie. Pour lui, elle peut être utilisée à des fins bénéfiques (magie blanche) ou maléfiques (la magie noire), et rentre dans le cadre d’une lutte du bien contre le mal. Cette dualité peut être observée à une échelle plus réduite. Si on prend l’exemple de La roue des temps, lorsque Rand Al’thor utilise la saidin (une sorte de magie) pour lutter contre les réprouvés (utilisation bénéfique), elle le corrompt (côté maléfique). On retrouve cette idée dans un autre classique de l’imaginaire : Star Wars avec les deux utilisations de la force. La Fantasy épique ne met pas seulement en scène le combat entre deux armées, les auteurs insèrent également des affrontements entre sorciers. Plusieurs écrivains ont Le trône de fer de beaucoup travaillé sur les implications de la magie dans leurs George R.R. Martin univers, sur ses effets et ses limites ; c’est le cas de David Eddings, de Lynn Fleming ou de Raymond Feist. La quête initiatique est celle de l’anneau. George R.R. Martin, l’auteur du Trône de fer, déclare : « Nous ne devrions jamais oublier que le voyage a commencé à Cul-de-Sac et que nous marchons tous, toujours, dans les pas de Bilbo ». La quête est la grande figure narrative de la Fantasy épique, elle mène généralement une personne sans expérience à travers de nombreuses aventures pour réussir à détruire un objet, obtenir quelque chose… On peut citer en exemple le personnage d’Eragon de Christopher Paolini publié en 2003. L’intérêt de cette quête vient de la valeur des péripéties qui la composent. Robert Jordan dit en parlant des personnages de la Roue des Temps : « Je les engage dans une quête, moins pour qu’ils conquièrent l’épée magique, que pour la façon dont cette quête va les changer ». La quête comprend une forte valeur morale, plusieurs personnes se réunissant et faisant L’assassin royal face à l’adversité, comme dans le cycle Drenaï de David de Robion Hobb Gemmell, où les personnages solitaires Waylander ou Druss, changent au contact des autres : Dros Delnoch est la plus grande forteresse du royaume Drenaï, un passage étroit entre les montagnes, protégé par 6 murs et une imposante citadelle. Mais les défenseurs de la forteresse ont été réduits à moins de 10.000 hommes, sous le commandement d'un général, Orrin, nommé plutôt pour ses liens de parenté que pour ses réelles aptitudes militaires. L’avenir des Drenai est lié à la citadelle. Si la forteresse peut bloquer les hordes adverses pendant 3 mois, les Drenai pourront reprendre l'avantage. Malheureusement, Delnoch a très peu de chances de tenir pendant ce délai. Druss, un guerrier légendaire des guerres précédentes, âgé de 60 ans et terrifié à l'idée de devenir vieux et faible, se dirige vers la citadelle pour y combattre son plus vieil ennemi : la mort. Les personnages féériques et folkloriques : comme Tolkien, beaucoup d’auteurs empruntent un nombre important de leurs personnages aux mythes et légendes. On aperçoit beaucoup d’elfes, de nains issus du folklore nordique ou de Grande-Bretagne. On peut signaler que depuis la transfiguration des petits esprits de la forêt scandinave en elfes de Tolkien – des personnages grands aux traits indéniablement beaux – la grande majorité des auteurs sont restés bloqués sur cette description. On peut prendre comme exemple Eragon ou Le cycle de Shannara de Terry brooks, qui sont des œuvres où les elfes sont la copie conforme du Legolas de Tolkien. On retrouve également d’autres personnages issus des Eragon est le mythes comme les faunes (Le monde de Narnia), les premier tome de la centaures (Harry Potter), dragons (L’assassin royal, Le quadrilogie de trône de fer), … Christopher Paolini L’héritage C) Fantasy arthurienne et Fantasy mythique La légende du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde ne cesse de fasciner des générations de lecteurs depuis sa création en 1135 par Geoffroi de Monmouth.
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