jojç Année 4954. — W° 61 C. R. Le numéro: 15 Irancs. Jeudi 25 Novembre 1954 ** JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE DÉBATS PARLEMENTAIRES CONSEIL DE LA RÉPUBLIQUE COMPTE RENDU IN EXTENSO DES SÉANCES QUESTIONS ÉCRITES ET RÉPONSES DES MINISTRES A CES QUESTIONS Abonnements à l'Édition des DEBATS DU CONSEIL DE LA RÉPUBLIQUE : MÉTROPOLE ET ERAÏSTC-E D'OUTRE-MER : «OÔ fr. ; ÉTRANGER : 1.O00 Ir. (Compte chèque postal: 9063.13, Paris.) PRIÈRE DE JOINDRE LA DERNIÈRE BANDE DIRECTION, RÉDACTION ET ADMINISTRATION POUR LES CHANGEMENTS D ADRESSE aux renouvellements et réclamations QUAI VOLTAIRE, W> 31, PARIS- 7' AJOUTER 20 FRANCS SESSION DE 19oï — COMPTE RENDU IN EXTENSO — 62e SÉANCE Séance du Mercredi 24 Novembre 1954. 5. — Dépôt d'une proposition de résolution (p. 1912). SOMMAIRE 6. — Dépôt de rapports (p. 1912). 1. — Procès-verbal (p., 1879). 7. — Renvois pour avis (p. 1913). 2. — Excuse et congé (p. 1679). 8. — Règlement de l'ordre du jour (p. 1913). 3. — Dépôt d'une proposition de résolution (p. 1880). 4. — Mesures prises par le Gouvernement en Algérie. — Discussion d'une question orale avec débat (p. lââ0). PRÉSIDENCE DE M. GASTON MONNERVILLE Discussion générale: MM. Gatuing, Michel Debré, Delrieu, Au­ garde, Léon Muscatelli, Mostefaï El-Hadi, Etienne Gay, Enjalbert: La séance est ouverte à seize heures trente minutes. Présidence de Mme Gilberte Pierre-Brossolette. MM. Benhabyles Cherif, Antoine Colonna, Gabriel Puaux, Mme Girault, MM. Louis Gros, Charles- Morel, Rogier, Borgeaud, Marius Moutet, Tamzali Abdennour, François Mitterrand, ministre PROCÈS-VERBAL de l'intérieur. Propositions de résolution de M. Gatuing et de M. Marius Moutet, M. le président. Le procès-verbal de la précédente séance — MM. Marius Moutet, Abel-Durand. a été affiché et distribué. Suspension et reprise de la séance. Il n'y a pas d'observation ?... Retrait de la proposition de résolution de M. Gatuing. Le procès-verbal est adopté. Passage à la suite de l'ordre du jour proposé par M. Gatuing et proposition de résolution de M. Abel-Durand. — MM. Gatuing, Abel- — 2 — Durand. Rejet, au scrutin public, du passage à la suite de l'ordre du EXCUSE ET CONGÉ jour. Retrait de la proposition de résolution de M. Marius Moutet. — M. le président. M. Armengaud s'excuse de ne pouvoir MM. Courrière, Abel-Durand. assister à la séance et demande un congé. Vote par division de la proposition de résolution de M. Abel- Conformément à l'article 40 du règlement, le bureau est Durand. — M. Marius Moutet. d'avis d'accorder ce congé. Adoption, au scrutin public, de l'ensemble de la proposition de Il n'y a pas d'opposition ?... résolution de M. Abel-Durand. Le congé est accordé. * (2 f.) 83 1880 CONSEIL DE LA REPUBLIQUE — SEANCE DU 24 NOVEMBRE 1954 m excuserez de dire ce que je pense, sans artifice, sans rien — 3 — cacher, et je sais qu'au fond c'est votre pensée de sénateurs français que je vais exprimer. DEPOT D'UNE PROPOSITION DE RÉSOLUTION Oh! certes, amicalement — j'en informais tout à l'heure notre éminent président — je vais avoir la prétention, sans M. le président. J'ai reçu de M. Marcilhacy une proposition modestie de mauvais aloi, de remettre à la mode un style de résolution tendant à inviter le Gouvernement à faire aboutir dont aussi l'on a perdu l'habitude. une véritable et efficace réforme constitutionnelle. Vous allez me permettre, en cette grave minute où, sur tous La proposition de résolution sera imprimée sous le n° 613, les terrains, dans tous les centres, devant nos amis et devant distribuée, et, s'il n'y a pas d'opposition, renvoyée à la com­ nos adversaires, comme autrefois, la France défend sa vie de mission du suffrage universel, du contrôle constitutionnel, grande puissance et peut perdre son combat si nous ne prenons du règlement et des pétitions. ( Assentiment .) garde, permettez-moi, dis-je, d'évoquer le souvenir de l'homme qu'il y a vingt-cinq ans l'on a placé debout dans sa terre de Vendée. Urt soir de l'autre guerre, il y avait aussi un grand — 4 — malaise qui iplanait sur les assemblées parlementaires. 11 y avait aussi un grand malaise qui, au cours d'un autre grand MESURES PRISES PAR LE GOUVERNEMENT EN ALGÉRIE combat, faisait que la foule, que la rue, que le front s'inter­ rogeait, interrogeait son angoisse. Ce soir-là, il y avait ici, Discussion d'une question orale avec débat. oui, à cette même place, ce vieil homme dont je viens de parler, ce vieux radical, ce vieux jacobin français. Il y avait M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion de la là-haut, perdu dans le public, un pauvre petit combattant de question orale avec débat suivante : l'armée française. Aujourd'hui, le combattant a changé de « M. Gatuing exprime à M. le ministre de l'intérieur l'éton­ place. Il a cru peut-être monter. Il est descendu avec vous nement et l'indignation des populations algériennes devant la tous. facilité avec laquelle les ennemis extérieurs et intérieurs de J'ai dit que je parlerai sans passion l monsieur le ministre l'unité française ont pu mettre en place et déclencher le dis­ de l'intérieur, c'est au-dessus de vous, c'est au-dessus de positif insurrectionnel qui ensanglante le massif de l'Aurès; votre personne et de votre fonction que je vais dire ce qui Lui demande de faire connaître les mesures prises par le va suivre . Gouvernement pour restaurer, dans les délais les plus rapides, Il y a quelques mois, un journal imprimait qu'après dix ans la sécurité, l'ordre et la confiance. » d'immobilité, qu'après dix ans d'erreurs, qu'après dix ans de A l'ouverture de la séance, j'ai reçu de M. le ministre de fnites, on allait voir des mois d'action, de dynamisme, de jeu­ l'intérieur, qui est encore en ce moment au ibanc du Gou­ nesse, de réalisations. vernement à l'Assemblée nationale, une communication me Oh ! je sais bien, tout au long de cette croisière impériale qui priant de demander au Conseil de la République de bien vient de se terminer, H. y eut aes satisfecit. Il y eut la bénédic­ vouloir prendre cette question à dix-sept heures. tion de l'épiscopat canadien. Peut-être en serai-je l'excommu­ J'en ai avisé M. Gatuing qui n'y a pas vu d'inconvénient. nié... Il y eut la bénédiction de Wall-Street et du Congrès. Il y Étant donné que la séance d'aujourd'hui n'a été décidée eut l'hyperbole et le superlatif du département d'Étal. Il y a, depuis quelques heures — et je vous en parierai quand le que pour la discussion de cette question et que rien d'autre ne figure à l'ordre du jour, je propose au Conseil de suspendre moment sera venu — le satisfecit des Etats arabo-asiatiques. la séance jusqu'à dix-sept heures. Aujourd'hui, les rapides et grands voyages sont terminés. Il ne s'agit plus du peuple canadien, il ne s'agit plus du peuple Il n'y a pas d'opposition ?... américain, il ne s'agit plus du peuple libanais, il s'agit du La séance est suspendue. peuple français. Mes amis, c'est devant lui qu'il faut rendre (La séance, suspendue à seize heures quarante minutes, est des comptes. Je souhaite me tromper, je souhaite avoir tort, reprise à dix-sept heures dix minutes.) pas plus que vous nous ne cherchons le triomphe dans l'abais­ sement de notre pays. M. le président. La séance est reprise. Sans doute vous rappelez-vous, quelques-uns à l'instant, que ma question avait trait à cette insurrection manquée, la grande M. le président. Le Conseil aborde maintenant la discus­ masse du bled ayant dit: « Non! », insurrection manquée qui sion de la question orale avec débat de M. Gatuing, dont j'ai se cristallise dans ses derniers noyaux en plein massif de donné lecture avant la suspension de séance. l'Aurès, que ma question portait sur l'insuffisance certaine des services de renseignements et de sécurité, que ma question por­ Avant d'ouvrir la discussion, je dois faire connaître au tait aussi sur l'action économique et sociale du Gouvernement, Conseil de la République que j'ai reçu de M. le président du et sans doute pensez-vous que je sors de mon sujet, que je conseil, un décret, nommant, en qualité de commissaires du déborde et que je n'aborde pas comme il conviendrait, dès la Gouvernement, pour assister M. le ministre de l'intérieur: minute, le vaste, le grand, le douloureux, le magnifique pro­ M. Nicolaï, directeur du cabinet. blème algérien. M. Simoneau, chargé de la direction' des services de l'Algérie Oui, il y a un problème algérien: il est à notre honneur, et des territoires d'outre-mer. parce qu'il est créé par la croissance démographique, à l'ori­ gine de laquelle nous sommes — et j'en atteste d'anciens collè­ Acte est donné de cette communication. gues assis devant moi et qui sont du second collège — il y a La parole est à M. Gatuing. un problème économique et un problème social, oui! Nous n'aurons pas ici, pas plus vous que moi-même et que M. Gatuing. Monsieur le ministre, mesdames, messieurs, je nos amis de l'Assemblée nationale, prétention, avec le ministre, fus, vous le savez, il y a déjà longtemps, député du premier de le résoudre en quelques heures, de le résoudre à la tri­ collège oranais. bune, de le résoudre en quelques entretiens de commissions.
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