N°3 JANVIER 2O11

Dans ce nouveau numéro d’Oissel- Causerie du 22 octobre, (compte-rendu) Histoire vous découvrirez trois reporta- ges historiques de la vie passée de notre cité : La vie des Osseliennes et des - “Au fil de la au XIXe siècle” vous relate, au travers des archives de la ville, Osseliens entre 196O et 198O quelques événements, parfois tristes, par- fois anecdotiques, la vie de nos aînés au En guise d'introduction, M. L’Eldorado, l’un des deux cinémas bord de la Seine à cette époque, Prunier raconte "ses années 60" osseliens fonctionnant à l’époque. - ensuite vous pourrez prendre connais- et lance le débat. Une grande par- sance de l’histoire des écoles Jean- tie de la causerie sera consacrée à Jaurès, dont la création a été un élément l'école. Mme Coffinot, qui habitait prédominant dans le développement du chemin du Trèfle Saint (près des quartier du Bel-Air. usines Kuhlmann), se rappelle - Après que vous ayez lu la dernière page de votre journal vous aurez appris un peu qu'elle se rendait à l'école Jean- plus de chose sur la saga des Vickings à Jaurès en car, conduit par M. Oissel ou ailleurs, avec la troisième partie Robert. Etaient emmenés les de l’étude menée par Vincent Berment : enfants de la cité "noire", et de la “Mais où était donc Oscellus ?” cité A (emplacement de l'actuel L’année 2010 aura vue une activité soute- parking d’Azolacq). Les enfants nue de la Société d’histoire. Rappelons les du quartier du stade du succès de la deuxième exposition des Rougemont, les familles étaient photos de classe qui s’est déroulée à la souvent très nombreuses, se ren- bibliothèque Galilée, durant l’été, et de l’exposition des photos (de 1940 à 1960) daient à Jules-Ferry. Ce sont d’Achille Plaisant au service donc environ 50 enfants qui Communication. allaient chaque jour à Jean-Jaurès, c'est-à-dire avaient lieu au foyer municipal, souvent orga- Les expositions, la rédaction d’Oissel- à l'école maternelle, à l'école primaire et au nisés par des associations. D'autres spectacles Histoire, l’organisation des causeries, sans collège qui a ouvert ses portes à la fin des ont lieu à la salle paroissiale. omettre les quatre groupes de travail qui années 50. C'était la découverte de la mixité A partir de 1962, sont donnés des cours de oeuvrent sur des sujets historiques osse- puisqu'à l'époque, il y avait une école de filles musique, de danse, de peinture, de poterie, liens, la somme de tout cela est le fruit et une de garçons en primaire. Plusieurs insti- dans l'ancienne usine Dantan. d’un travail collectif dans lequel chaque En 1968, les poubelles n'étant pas ramassées, membre de la Société d’histoire s’impli- tuteurs avaient fait une formation pour devenir des rats ont envahi les caves et des conseillers que selon ses possibilités. professeur de collège. M. Legros rappelle que Egalement, la collaboration du service l'inspection accadémique refusait l'ouverture municipaux ont dû procéder au ramassage des Communication de la ville nous est très du collège à cause d'un manque de locaux. M. ordures. précieuse et nous saluons en même Billard, maire de l'époque, a fait vider les Les ateliers de réparation de l'usine Perchot ont temps que nous remercions les agents locaux de l'école de garçons (puisqu'une nou- souvent brûlé à cause du vernis qui recouvrait communaux pour l’aide importante qu’ils velle école s'était ouverte) pour y installer les les wagons de bois. nous apportent. premières classes du collège. M. Legros situe à Le début des années 60 est endeuillé par les En ce mois de voeux pour l’année qui cette époque l'achat du matériel "mobilor". morts de la guerre d'Algérie (officiellement à débute, la Société d’histoire souhaite une l’époque les événements d'Algérie) et ont été bonne et heureuse année 2O11, à vous Des échanges ont suivi concernant les loisirs et même, à votre famille et à vos proches. la vie culturelle. cités les noms des soldats Simon, Lesueur, Il y avait deux cinémas : l'Eldorado et le Verdure, Bailache et Jorge. Pour le bureau, Capitole. Des spectacles étaient donnés au Nous remercions les personnes qui ont fait Le président René Courtois Casino (actuel Espace Aragon) et des bals vivre cette causerie par leur présence et leur éditorial participation et leur donnons rendez-vous, ainsi qu’à tous ceux et celles que l’histoire contemporaine intéresse lors de la prochaine Un ouvrage fait par et pour les Osseliens causerie vendredi 8 avril, à 17h30, salle N°4 “Un siècle d’activité humaine et économique à Oissel”, sera le thème du livre que la Société d’his- de l’ancienne école Mongis. toire s’est promise de faire paraître dès la fin de l’année. Le domaine des souvenirs des années 60-80 est Cet ouvrage a pour objectif de reprendre les témoignages et études qui ont aboutis à la rédaction des loin d’être épuisé, aussi cette causerie y sera a articles concernant “les commerces d’antan”, parus dans les N° 1 et 2 d’Oissel-Histoire, d’enrichir nouveau consacrée avec notamment les fêtes et d’approfondir ce domaine d’histoire locale encore contemporaine. du printemps, de la Saint-Martin, le 14 juillet Cet ouvrage, la Société d’histoire l’a mis en chantier à l’attention des Osseliennes et des Osseliens au Bel-Air, en centre ville, la vie dans les usi- et s’attachera à le rendre le plus complet et le plus attrayant possible. nes d’Oissel, mai 68... Au fil de la Seine au XIXe siècle Reprise d’archives municipales retraçant de façon anecdotique la vie au bord du fleuve 1846 : "Le Sieur Hazet, filateur à Oissel, de l'osier. ges de la Seine, de chaque côté de l'île Saint- demande l'autorisation de maintenir un cas- 1847 : Le préfet envoie au maire une notifi- Martin". sis, fait au droit de sa propriété sur le chemin cation qui "enjoint à la dame Potel et aux 1855 : Des travaux de "redressement du de halage." Sieurs Hazet, Baudu et Lenormand, de se quai" ont été entrepris ; mais ces travaux 1847 : Le préfet "pair de " se plaint au conformer à la décision du conseil de préfec- "n'ayant pas été achevés en temps opportun maire des "anticipations commises" par des ture qui les condamnait à faire retirer les (...) "l'ingénieur ordinaire de l'arrondissement riverains du Bras Saint-Martin : ils ont rem- branches couchées dans l'eau et à arracher les d'Aval" a dû les "faire compléter d'urgence blayé les berges de la Seine afin d'y planter plantations indûment faites au pied des ber- avant la crue par le tâcheron Primout". Il

Détail d’un shéma, réalisé durant la seconde moitié du XIXe siècle par les Ponts et chaussées. (source Navigation de la Seine)

Les quais vers 1910. ajoute que cela coûtera à la ville la "somme de 131,75 francs". 1861 : La préfecture de la "Seine-Inférieure " rappelle que "la fauchaison sur chaque lot devra être complète, c'est-à-dire que les adju- dicataires couperont et enlèveront aussi bien les chardons et les mauvaises herbes que le gazon de bonne qualité. Les osiers seront coupés et récoltés chaque année au mois de L’Hommage de la Société d’histoire à Yvette Monteil Yvette Monteil est décédée fin octobre. C'est les repas ordinaires". Elle ressucite le mot "fri- Nelly, son amie de longue date, qui nous a cot", le verbe "rémouquer" ou le qualificatif annoncé la triste nouvelle. Yvette Monteil était peu flatteur de "caleux". venue présenter ses trois livres intitulés LES Elle a choisi de mettre l'accent sur la vie des LOUISE à la bibliothèque femmes, faite de dur labeur, de nombreuses Galilée. La salle maternités et de joies simples. Elles aussi ont Garance était com- subi les crises, comme celle du textile qui a ble, le public frappé Oissel en 1862, les épidémies comme enthousiaste, les celle de choléra de 1866, les grèves comme questions et les celle de 1910 et 1919 et bien entendu les trois témoignages guerres. Emile Billoquet, déporté et mort à fusaient. Auschwitz était un oncle d'Yvette Monteil. Yvette Elle insiste de façon récurrente sur l'ascension Monteil ne sociale et culturelle des femmes de sa famille, Appoline à la fin de sa vie entourée de sa fille Louise, de sa petite fille Louise, son arrière petite prétendait pas reflet de celle des femmes françaises durant fille Yvette et de plusieurs de ses petits enfants. faire oeuvre ces deux siècles. En effet, Appoline, née en d'historienne ni de 1854, ne savait pas lire, n'avait pas été scolari- romancière, elle sée alors qu'Yvette sera institutrice après avoir Martin, la fête patronale d’Oissel, le dimanche souhaitait écrire la obtenu son baccalauréat. Les fils d'Yvette, 7 juillet 1872. Son amie Victorine était venue "chronique de la vie quoti- attachés comme leur maman, à leurs racines la chercher chez sa mère pour aller faire un dienne de quatre générations de femmes”. Elle osseliennes, ont fait des études supérieures. tour sur le champ de foire.”... tissait l'histoire nationale, l'histoire osselienne Qui osera prendre la relève et écrire l'histoire Louise : “Chaque année, au début de décem- et l'histoire familiale à travers les XIXe et XXe de sa propre famille osselienne, rendant ainsi bre, on “brassait”, mettant au cellier, un fût de siècles. Son style simple et dépouillé cherche hommage au travail d'Yvette Monteil ? deux cents litres de “baichon” pour les douze à cerner de près la réalité. Yvette Monteil n'hé- mois suivants. On s’amusait aussi, partageant site pas à employer des termes ou des expres- LES LOUISES avec les autres habitants de la cour, des plaisirs sions qui appartenaient à la langue populaire Extrait de la trilogie “Les Louises” écrite par simples qu’animaient ensemble Augustin et d'Oissel. Elle fait revivre le mot "boisson", Yvette Monteil. Ces trois volumes sont dispo- son beau-père Génius. Les enfants appré- prononcé "baichon", non avec le sens que lui nibles pour l’emprunt, à la bibliothèque muni- ciaient beaucoup ces soirées où tous deux attribue le dictionnaire, mais avec celui de cipale Galilée. menaient la danse, alignant filles et garçons "cidre médiocre et peu alcoolisé bu pendant Appoline : “Tout avait commencé à la Saint- pour des quadrilles endiablés.”... Vue d’Oissel, dédiée par l’Abbé Bolot aux souscripteurs pour la construction de la chapelle de la Sainte-Vierge de l’église (1er mai 1857). A droite et en bas la Seine, à gauche, le Bras Saint-Martin (bras mort à cette date, n’existe plus aujourd’hui) et au milieu l’île Saint-Martin qui n’était déjà plus une île. En arrière plan, Oissel avec ses maisons, ses cheminées d’usines de filature de coton et son église à demi reconstruite (nouvelle nef et ancien clocher, durée de la reconstruction : 23 ans entre 1848 et mai 1871. novembre. Ils seront toujours tenus assez bas par les eaux sous le chemin de halage, public fluvial, pour que le passage des cordes des bateaux androit (sic) de la ferme de la Chapelle" Les rapports des ingénieurs de la naviga- n'éprouve aucune gêne (sic)". 1893 : Exemple d'Arrêté émanant du "Préfet tion, en date du 21-24 août 1891, 12-14 1862 : "Le ministre de l'Agriculture, du du département de la Seine-Inférieure, novembre et 13-16 décembre 1892, Commerce et des Travaux publics" est inter- Commandeur de l'Ordre national de la Les avis de Monsieur le directeur des pellé par le Conseil municipal à propos de "la Légion d'Honneur, Officier de l'Instruction Domaines en date du 2 septembre, 19 crise qui pèse en ce moment sur l'industrie publique vu : novembre cotonnière. Afin de procurer du travail aux L’ordonnance des Eaux et Forêts d'août Arrête : ouvriers, le Conseil demande que des chan- 1669 Article premier : Est approuvé l'état des tiers soient établis dans la circonscription et il L'ordonnance de décembre 1672, redevances à prévoir au profit du Trésor indique certains travaux (...) ceux qui ont L'arrêt du Conseil du 24 juin 1777, pour occupations temporaires du domaine pour but l'amélioration des voies vicinales, Les lettres patentes du 22 décembre 1789, 8 public, le dit état en dates du 21-24 août les travaux relatifs aux quais d'Oissel, aux janvier 1790, 1891 annexé au présent arrêté... dragages de La Perreuse et aux chemins de La proclamation du roi des 12-20août 1790, 1896 : Le préfet demande "la part contribu- halage en aval." L'arrêt du gouvernement du 13 nivôse an V, tive" d'Oissel dans les "frais d'entretien des 1862 : Des procès-verbaux ont été dressés L'arrêt du gouvernement du 19 ventôse an ouvrages de défense de la berge du port contre "le Sieur Jacques Mortreuil, cultiva- VI, d'Oissel et cette somme a été inscrite au bud- teur, demeurant au hameau des Roches" et L'article 538 du code civil , relatifs à la get additionnel aujourd'hui approuvé." contre "le Sieur Alfred Lebret, cultivateur au conservation et à la police des rivières navi- 1896 : "Divers habitants du quai d' à hameau des Roches" pour "fauchaison sur le gables et flottables, Oissel se plaignent d'"émanations fétides qui domaine public". L'arrêté ministériel du 3 août 1878 sur les proviendraient d'un amoncellement de sable 1862 : Une contravention de 85 francs est occupations temporaires du domaines et de vase au pied du talus du dit quai". dressée à l'encontre du "Sieur Théodore Lenormand ; la chute d'eau de son moulin a Gravure de G. Morel, professeur à l’Ecole régionale des Beaux-Arts de , d’après un dessin du XVIIIe, causé "dommages au quai et au chemin de extraite du livre d’Edouard Turgis édité en 1886. halage". Ce dernier a été mis en demeure de fournir sous 8 jours sa défense. 1862 : "Entre les kilomètres 226 et 235", des lots de "gazonnements sont attribués, moyen- nant impôt pendant 4 ans. Cet "affermage" comprend "la coupe de toutes les herbes pou- vant être récoltées en un ou plusieurs faucha- ges" et "la coupe des osiers". 1863 : "Divers ouvriers d'Oissel" ont pré- senté à la préfecture une pétition "à l'effet d'obtenir que de nouveaux travaux soient entrepris sur les chemins de halage de la Seine pour leur procurer de l'ouvrage pen- dant la saison d'hiver". 1869 : "Le Sieur Lefrançois, aubergiste à Oissel" demande une "allocation de 950 francs pour l'indemniser de la perte d'un che- val qui est tombé dans une excavation formée Les écoles Jean Jaurès Les bâtiments d'origine maire Maurice Gautier et de M. l'Inspecteur la Chapelle de Saint-Etienne-du-Rouvray. L'histoire des écoles Jean-Jaurès commence le d'académie. Ce groupe comprend deux bâti- Des logements de fonction ont également été 6 novembre 1929 quand le Conseil municipal ments : une école maternelle (2) située face à la prévus pour les enseignants : deux au-dessus décide la construction de nouvelles écoles route de Rouen (devenue aujourd'hui avenue des écoles primaires et un seul au-dessus de la communales dans le quartier du Bel-Air qui du Général-de-Gaulle) et deux écoles primai- maternelle. comprend quelques habitations en bordure de res (3) placées au long d'un champ où pais- Au temps de la Seconde Guerre champs et bosquets et les cités construites par saient encore des vaches en 1958. Ce chemin mondiale les entreprises Kuhlmann (les deux côtés de la deviendra la rue des Ecoles. Une cantine (4) Les bâtiments scolaires se révèlent vite voie ferrée et Perchot (en bordure de la route est également intégrée au projet et située dans insuffisants compte tenu des effectifs qui de Rouen) pour leur personnel. la cour de l'école à la limite des écoles de filles vont croissant. D'autre part, ils présentent En 1931, les établissements Kuhlmann, dont le et de garçons. A l'époque, l'enseignement rapidement de par leur conception sans toit directeur était M. René Hartmann, font don n'était mixte que dans les classes maternelles. pentu (en Normandie ! ! !) un gros pro- d'un terrain de 6000 mètres carrés à la Ville Le groupe scolaire prend le nom de Jean- blème de fuites. En 1936, une classe sup- afin qu’elle réalise la construction d’un groupe Jaurès afin de glorifier le grand humaniste et plémentaire est créée dans chaque école scolaire. Certes la démarche de la société pacifiste, député socialiste et fondateur du primaire sans que les bâtiments soient Kuhlmann était emprunte de bienveillance en journal “l'Humanité”, assassiné en 1914. modifiés. vue de ses futures démarches administratives Chaque école primaire est constituée de trois C'est alors que survient la Seconde Guerre auprès de la municipalité et de quelque pater- classes tandis que l'école maternelle est com- mondiale. Durant celle-ci, sans que l'on nalisme patronal de l’époque, mais il n’en posée de deux classes. On trouve encore des sache pourquoi (réquisition de l'armée alle- demeure pas moins qu’il s’agissait d’une aide traces de cette époque sur les bâtiments mande ou peur des bombardements ?), réelle à la ville et à ses habitants. Ce terrain, actuels : l'imposant portail au milieu du bâti- l'école est, à un moment donné (plutôt vers ainsi qu’une grande partie du Bel-Air, avait été ment de la rue des Ecoles laisse apparaître 1944), fermée et les élèves orientés vers les acquis par la société au début des années 1920. deux lettres monumentales : V O pour Ville écoles du centre ville et le foyer municipal. C'est le 27 août 1933 qu'un groupe scolaire réa- d'Oissel ; le portail de droite E G (école de gar- Divers témoignages évoquent l'école à mi- lisé d'après les plans des architectes Bourienne çons) et celui de gauche E F (école de filles). temps à Mongis, le directeur de Jean-Jaurès père et fils est inauguré (1) en présence du On peut également voir les lettres E M sur le garçons assumant la tâche des deux direc- plus ancien bâtiment de l'école maternelle tions. (juste à côté du feu tricolore). A partir de 1945 le temps Ces écoles ouvrent donc à la rentrée suivante des modifications et agrandissements (le 2 octobre 1933) et leurs classes acceuillent L'après guerre voit les effectifs repartir à la quelques centaines d’élèves, filles et garçons, hausse et de nouveaux enseignants arriver, venus des quartiers du Bel-Air, des cités tant et si bien qu'il faut envisager (début des Kuhlmann et Perchot et du quartier du café de années 50) la construction d'un étage sur

(3) Première école de garçons, au premier plan, première école de filles au second plan. (6) Plaque commémorative de la construction du groupe scolaire Jean-Jaurès. Il s’agissait en fait de la nouvelle école de garçons construite et ouverte en 1958. (1) Plaque inaugurale du groupe Jean-Jaurès. Cette plaque existerait encore aujourd’hui. Elle serait cachée par le faux plafond construit dans l’ancien hall de l’école maternelle près de la porte d’entrée marquée des lettres EM aujourd’hui non utilisée. (4) 1re cantine.

(5) Début des années 50, les écoles avec les nou- er (2) Première école maternelle. velles classes construites au 1 étage.

(7) Ecole de garçons ouverte en 1958, puis école Jean-Jaurès 2. dans tous les bâtiments, la réforme Haby insti- tue l'enseignement mixte dans les écoles élé- mentaires (ou primaires). Dès la rentrée 1974, le hasard avait permis à une expérience de voir le jour : un surcroît de filles et un manque de garçons dans les cours préparatoires avait obligé l'administration de l'Education nationale à une mixité infime (6 petites filles venaient suivre les cours à l'école de garçons, mais repartaient bien vite rejoindre l'école de filles à chaque récréation !) Pour répondre aux circulaires ministérielles, il est décidé de créer deux entités administratives distinctes : Jean-Jaurès 1, sous la responsabilité de Mme Lemonnier, dans les locaux des ancien- nes écoles de filles et de garçons, au long de la rue des Ecoles qui accueillera les enfants dont le nom commence par une initiale du début de Ecole Jean-Jaurès en 1960. l'alphabet (souvent de A à L) et Jean-Jaurès 2, l'ensemble des bâtiments des écoles primai- de nombreuses maisons (photo ci-dessus) sous la direction de M. Nouliane, dans les bâti- res tandis que la maternelle s'agrandit d'une construites toutes dans le même style institué ments de l'école de garçons, au long de la rue salle de jeu qui prendra le nom de Frédéric par l'Entreprise GEnérale de TRAvaux de Picardie, pour accueillir les enfants dont le Kuhlmann, fondateur, en 1825, de la Publics : Engetrap donc, nom qui apparaît sur nom commence par une initiale de la fin de société Kuhlmann. Par la même occasion, d'immenses panneaux et sera longtemps donné l'alphabet (souvent de L à Z). des toits à quatre pentes sont ajoutés sur au quartier par préférence à celui de Bel-Air. Embellie et déclin l'ensemble des bâtiments (5) afin de remé- Au niveau scolaire, une nouvelle construction C'est l'âge d'or pour les trois groupes ainsi dier au problème des fuites lors des pério- (13 salles de classe) est réalisée (au bord d'une constitués (9 classes à la maternelle, 10 classes des de pluies. nouvelle voie que l’on appellera rue de à Jaurès 1 et 12 à Jaurès 2) d'autant que le quar- La construction du quartier ENGETRAP Picardie). Elle deviendra, dès son inauguration tier se modifie encore : c'est l'apparition des Dans le même temps, le quartier change d'al- en 1958, la nouvelle école de garçons (6, 7, 8) cités des Violettes, des Oiseaux et de lure et les champs laissent petit à petit place à et forme le troisième côté du carré. Le qua- Boïeldieu, puis la réunification des deux par- trième restera dédié à l'habitat et deviendra la ties d'Oissel avec les logements “Séroc”, et rue de Bourgogne (photo ci-dessus). Deux “GMF”, de la résidence Saint-Julien qui sont nouveaux réfectoires (maternelle et primaire) grandes pourvoyeuses d'enfants à scolariser. (9) et un immeuble dit des instituteurs (au car- Pierre Toutain, Maire depuis 1977, souhaite refour de l'avenue de l'Amitié et de la rue des décharger l'école maternelle dès 1980. Il Violettes) font également partie du projet ainsi décède, hélas, quelques temps avant que son que l'agrandissement de l'école maternelle projet ne voit le jour en prenant son nom. avec 5 nouvelles salles de classes et une salle L'école maternelle Jean-Jaurès ne compte plus de jeu supplémentaire (photo ci-dessus). alors que 5 classes (1982). (8) Ecole de garçons en 1968, vue de la cour. Les écoles primaires ont vu leurs effectifs Les débuts du collège décliner doucement et, depuis 2004, l'ensem- L'ancienne école de garçons de la rue des ble des enfants, des enseignants, des bâtiments Ecoles est donc libre ; elle va même, sur ordre de la rue des Ecoles et de la rue de Picardie du maire, Marcel Billard, être entièrement regroupant 14 classes sont réunis sous l'appel- vidée de son mobilier (M. Jean Legros, respon- lation d'école élémentaire Jean-Jaurès. sable des services techniques, participera acti- vement avec les ouvriers de la voirie à ce Sources : historique de l’école (site Internet de déménagement). l’école) et souvenirs de Joël Prunier, instituteur Cette opération ne relève pas du hasard, mais retraité des écoles Jean-Jaurès et Ferry- d'un plan calculé : M. Billard veut démontrer Mongis. (9) Cantine scolaire construite en 1958. aux autorités scolaires de l'époque (M. Rémy, (10) Photo de classe devant le collège (ancienne école Inspecteur d'académie et M. Rougeaux, ERRATUM de garçons 1958/1959).. Inspecteur primaire) qu'il y a là matière à créer Dans Oissel-Histoire de juin 2010, dans le un collège, ce qui va se faire petit à petit (2 reportage consacré aux commerces, à la fin du paragraphe consacré à l’avenue du Général-de- classes de sixième et 4 professeurs dès la ren- Gaulle, contrairement à ce qui a été écrit, suite trée 1958. (10) aux témoignages receuillis lors de la causerie du Il y aura aussi le temps des bâtiments préfabri- 23 avril, la ferme de la Perreuse, située au 4055 qués (photo ci-dessus) et des deux services de route des Roches, est en complète activité, elle suite dans le réfectoire primaire afin d'assurer est dirigée par Annie Morel depuis 1985, près de 800 repas ! laquelle a succédé à son père, Gilbert Morel, qui avait lui-même succédé à son père et à son Le temps des écoles mixtes grand-père tous les deux prénommés Joseph. (Jean-Jaurès 1 et 2) Puis s’est ajoutée l’enseigne “Au panier fermier En 1975, tandis que l'école maternelle Jean- de la Perreuse”, inaugurée en 2009, dirigée par Jaurès atteint 9 classes réparties avec astuce Mme .Infray-Morel Mais où était donc Oscellus ? (3e partie)

Oscellus et les trois premières étapes avaient construit en l'île de l'installation des Vikings dite d'Oissel. Charles en Normandie ordonna de lever, pour Dans les deux premiers numéros d’Oissel- les donner aux assié- Histoire, nous avions vu l'arrivée des Vikings geants à titre de loyer, dans la vallée de la Seine et la construction cinq mille livres d'ar- de leur forteresse dans l'île d'Oscellus, plus gent, avec une quantité de cinquante ans avant la naissance de la non petite de bestiaux et Normandie. Nous avions vu aussi les posi- de grains, pour que son tions contradictoires des historiens sur la royaume n'en fût pas question de la localisation d'Oscellus. Après dévasté ; puis, traver- cette mise en place du décor, nous allons sant la Seine, il se rendit entrer dans les textes de l'époque pour décou- à Meung-sur-Loire, et y vrir quelques énigmes liées à cet épisode reçut Robert avec les d'Oscellus, qui fait à la fois partie de notre honneurs convenus. histoire locale, de l'histoire de la Normandie Geoffroi et Godefroi, et de l'histoire de France. par le conseil desquels Charles avait reçu 3e partie Robert, en prirent occa- L'énigme du chemin sion de le quitter avec de Wéland leurs compagnons, selon l'inconstance ordi- Une première énigme laissée par les textes naire de leur race et contemporains des faits concerne les indica- leurs habitudes natives, et se joignirent à faite entre Danorum (les assiégeants) et tions géographiques qu'elles fournissent sur Salomon, duc des Bretons. Cependant une Nortmannorum (les assiégés) ? Les premiè- la route empruntée par Wéland, le chef res réponses d'une étudiante de l'Ecole des Danois payé par Charles le Chauve en 861 autre partie des Danois entra dans la rivière Chartes à ces questions montrent qu'une pour chasser l'autre groupe de Normands - de Tellas par la Seine avec soixante navires. étude approfondie des textes pourrait bien celui de Bernon (Björn) - alors retranché De là, il arriva vers ceux qui assiégeaient le dans l'île d'Oscellus. château, et se joignit à eux. apporter un éclairage nouveau. (*) Un synode a eu lieu à Pîtres en 862, un an Les thèses de Lair et de Le Maho Le passage par la rivière de "Tellas" après le siège d'Oscellus. Les actes de ce Quelle que soit la localisation d'Oscellus, il Le texte ci-dessous est un extrait de l'année synode semblent bien avoir été écrits par la peut paraître curieux que la deuxième bande 861 des annales de saint Bertin, édité dans même personne qui avait écrit le texte des de Danois ait dû remonter une rivière en Dom Bouquet, Rerum Gallicarum et annales de saint Bertin pour l'année 861 : venant de la Seine, pour rejoindre la bande de Francicarum Scriptores, vol. VII, 1750, Hincmar, évêque de Reims. Le préambule de Wéland sur la Seine, et ce d'autant plus que la pages 57 à 124. ces actes, qui est reproduit ci-dessous avec sa rivière alors appelée Tellas est la Béthune, “Dani, qui pridem Morinùm civitatem incen- traduction, laisse entendre que, soit les qui n'est pas un affluent de la Seine. Le nom derant de Anglis revertentes duce Welando Danois du parti de Wéland, soit les de Tellas est donc visiblement donné ici à un cum ducentis et eo ampliùs navibus per Normands de Bernon, venaient de séjourner autre fleuve, pour son appartenance à la Sequanam ascendunt, et Castellum in insula à Pîtres, ce qui conforterait la thèse défendue région éponyme dans lequel étaient, entre quæ Oscellus dicitur, à Nortmannis construc- par Jacques Le Maho en faveur d'Oissel. autres, Pîtres (*) et Vernon : le Talou. tum et eosdem Nortmannos obsident. Ad quo- “In nomine sanctæ & individuæ Trinitatis Pour expliquer ce passage de la Seine à la rum obsidentium videlicet locarium quinque Carolus gratiâ Dei rex & episcopi abbates Seine par l'un de ses affluents, Jules Lair et millia libras argenti, cum animalium atque quoque & comites ac caeteri in Christo renati Jacques Le Maho proposent une même thèse annonæ summa non modica, de regno suo, ne fideles qui ex diversis provinciis super flu- qui conduit le premier à montrer que l'île deprædaretur exigi Karolus præcepit et vium Sequanam, in locum qui Pistis dicitur, d'Oscellus est près de Jeufosse et le second Sequanam transiens Meidunum super ubi, exigentibus peccatis nostris aliquandiù qu'elle est près d'Oissel. L'idée en est qu'en Ligerim adit Rodbertum cum placitis honori- sedes fuit Normannorum, convenimus anno remontant un affluent - l'Epte pour le premier bus recipit. Qua occasione Guntfridus et incarnationis Dominicæ 862, anno vero 22 et l'Andelle pour le second -, on peut rejoin- Gozfridus, quorum consilio Karolus præfa- regni domni nostri Caroli regis gloriosi indic- dre la Seine par chemin terrestre et, dans le tum Rodbertum receperat, cum suis compli- tione decimâ”, traduit ci-après : même temps, bloquer une possible voie de cibus gentilitia mobilitate et inolita consue- “Au nom de la sainte & individuelle Trinité, retraite aux assiégés. tudine à Karolo ad Salomonem Britonum Charles, roi, par la grâce de Dieu, les évê- Ducem deficiunt. Intereà Danorum pars ques, les abbés, les comtes & les autres fidè- D'autres interprétations ? altera cum sexaginta navibus per Sequanam les, qui ont reçu une nouvelle naissance en Mais les textes semblent recéler bien d'au- in fluvium Tellas ascendunt indeque ad obsi- Jésus Christ ; nous tous qui, des diverses pro- tres possibilités d'interprétation. Ascendunt dentes Castellum perveniunt et eorum socie- vinces, nous sommes assemblés sur les bords se rapporte-t-il à Sequanam ou à fluvium tate junguntur.” de la Seine, dans un lieu appelé Pîtres, où, Tellas ? Dans le premier cas, la Danorum En voici une traduction en français, large- pour l'expiation de nos péchés, les Normands pars altera est-elle une partie des forces de ment inspirée de celle que Guizot en a donné ont eu longtemps une retraite, l'an de grâce Wéland venus d'Oscellus à Pîtres chercher le en 1824 (les parties en rouge du texte et de sa 862, l'an 22 du règne de notre seigneur paiement de leur siège (Charles traverse traduction se correspondent). Charles notre glorieux roi, indiction ensuite la Seine pour se rendre à Meung) Les Danois qui avaient dernièrement incen- dixième”. dié la cité de Thérouanne, revenant, sous leur avant de repartir à Oscellus par la Seine. Et chef Wéland, du pays des Angles, remontent puis, que penser de l'accusatif pluriel NB : Vous avez votre idée sur la question ? la Seine avec plus de deux cent navires, et employé pour Tellas, de la majuscule à Exprimez-la à [email protected] assiègent les Normands dans le château qu'ils Castellum, ou encore de la différence qui est (Vincent Berment)