MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ------UNIVERSITE DE TOLIARA ------FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ------FORMATION DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE OPTION : PRAGMATIQUE ------

ANALYSE PRAGMATIQUE DES NOMS CHEZ LES BARA

Projet de thèse

Présenté par Lucien RANDRIAMANANTENA

En vue de l’obtention de D.E.A. (Diplôme d’Etudes Approfondies)

Sous la direction de Noeline RANOROSOA, Maître de conférences à l’Université de Tuléar

Année universitaire 2009-2010

REMERCIEMENTS

Ce travail ne serait pas arrivé à son terme sans le soutien et l’appui de nombreuses personnes, physiques et morales, qui ont contribué de près ou de loin à son élaboration. Nous sommes heureux de témoigner notre reconnaissance à tous ceux et celles qui, par leurs informations, leurs conseils et leurs encouragements, ont permis la réalisation du présent projet de thèse.

Nous tenons à remercier plus particulièrement Madame Noeline RANOROSOA, Maitre de Conférences à l’Université de Tuléar, pour avoir accepté de diriger ce travail. Ses conseils constructifs ainsi que les améliorations qu’elle nous a apportés nous ont permis de mener ce travail à son terme. C’est elle qui nous a fait découvrir l’univers de l’amour de la linguistique, plus particulièrement la linguistique pragmatique. Les orientations qu’elle a suggérées durant la rédaction de ce projet de thèse ont été déterminantes pour en rehausser la qualité.

Nos vifs remerciements vont également à Monsieur Alphonse TSIMILAZA, Maitre de Conférences à l’Université de Tuléar, pour tous ses conseils et toutes les suggestions qu’il a apportés à ce travail. Nous n’oublierons jamais toutes les opportunités qu’il nous a données pour la finalisation de ce projet de thèse. Malgré ses lourdes responsabilités, il n’a ménagé ni son temps ni ses efforts dans la réalisation de ce travail, en nous guidant dans la recherche, et ayant mis à notre disposition son centre de documentation personnel.

C’est avec plaisir que nous témoignons notre grande reconnaissance à l’égard de Monsieur Jean Robert RAKOTOMALALA, Maître de Conférences à l’Université de Tuléar, pour toutes les corrections qu’il a bien voulu apporter à ce travail.

Notre profonde gratitude va à l’endroit de Monsieur le Lieutenant-Colonel Léonard Gabriel RAFALIMANANA, Chef de Service à l’EMGAM/DOR à Andohalo (Direction des Opérations et des Renseignements à l’Etat-Major Général de l’Armée Malagasy), et à sa famille, pour l’accueil chaleureux qu’ils nous ont réservé au sein de leur centre d’informatique, sans oublier l’aide techniques et financières et les conseils précieux qu’ils nous ont donnés pendant notre séjour chez eux, à Andohamandry, à Antananarivo.

Nous tenons à remercier : Tous les Enseignants de Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, plus particulièrement, Messieurs Bertin JAONARISAONA et Barthélémy MANJAKAHERY ainsi que les Enseignants du Département de Langue et Lettres Malagasy, qui nous ont transmis sans retenue leurs connaissances ;

Les habitants, les autorités, les personnels administratifs ainsi que les notables du district de et ses alentours pour leur franche collaboration lors de réalisation de mes travaux sur terrain ;

Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail;

Enfin, que tous les membres de ma famille, après avoir vécu de longs moments d’inquiétude, trouvent dans ce travail le réconfort, la joie. Que ce qu’ils ont dépensé pour la réalisation de ce projet soit multiplié. Merci infiniment !

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0. Introduction générale

La présente étude fait partie de l’analyse pragmatique que nous avons menée auparavant. La pragmatique est la branche de la linguistique qui s’intéresse aux éléments du langage dont la signification ne peut être comprise qu’en connaissant le présupposé, le posé et le sous-entendu. Cette discipline est née au XIX e siècle aux Etats-Unis mais a commencé à se développer surtout après la Deuxième Guerre Mondiale.

Le présent travail est un projet de thèse de Doctorat. Portant sur l’analyse des noms, il constitue la suite d’une recherche que nous avons entreprise durant l’année de Maîtrise et que notre mémoire n’avait pas épuisée. L’étude des noms des zébus nous avait conduit en conclusion à aborder notre travail sur l’analyse des noms chez les Bara .

0.1. Choix du sujet

L’appellation ou la dénomination des objets, des animaux ou des personnes est un processus ordinaire qui apparaît dans la vie courante. Les termes ainsi obtenus font partie de ce qu’on appelle langage ordinaire. John Langshaw Austin a déjà entamé l’analyse et l’étude du langage ordinaire dans sa recherche philosophique. C’est à Austin qu’on doit le terme « acte de langage ». Ainsi, un énoncé ne décrit pas forcement une réalité mais crée aussi un événement. A partir de sa recherche, il a affirmé l’existence des énoncés performatifs et des énoncés constatifs.

Nous voulons nous aventurer dans l’étude de ce langage ordinaire. En effet, les noms sont généralement les plus utilisés dans la vie courante, toute la journée. On associe à chaque objet un nom et tous les objets utilisés ou non en possèdent.

Nous optons pour l’ Analyse pragmatique des noms chez les Bara comme thème de notre projet de thèse de Doctorat pour plusieurs raisons :

- C’est un sujet plus original pour notre part. En effet, quelques domaines ont été défrichés concernant le Bara. Simon Seta RASOLOFOMASY a travaillé sur la littérature orale bara ; Luigi ELLI a abordé l’étude de l’homme et de la société bara. Enfin, Roger Bruno RABENILAINA a commencé l’étude du parler bara mais du point de vue de la morphosyntaxe. Pour notre part, notre analyse va s’étendre dans plusieurs 20

domaines qui s’imbriqueront les uns des autres. Nous allons axer notre analyse sur les noms tels qu’ils se présentent et tels qu’ils sont conçus. Le facteur temps n’a aucun impact dans notre étude puisque nous nous baserons sur les formes qui existent déjà et qui peuvent servir de modèle pour la formation des noms à venir. - Les noms, chez les Bara comme chez les autres ethnies de , ne renvoient pas seulement à un concept. Ce n’est non plus une sorte d’étiquette qu’on attribue à un objet ou à une personne. Ces noms renferment des croyances, des coutumes, diverses pensées. Nous pensons que l’approche pragmatique permettrait de dégager et d’expliquer les faces cachées dans ce langage de tous les jours. C’est aussi une suite de ce que nous avons entamé dans notre mémoire de Maîtrise. - Etant natif de la région où l’on pratique le parler bara, nous souhaiterions que, le parler bara qui est encore moins connu des malgaches, soit exploité du point de vue de sa richesse linguistique. En ce moment, la plupart des Malgaches, y compris les Bara, surtout les jeunes générations qui se sont familiarisées avec la nouvelle technologie et la mondialisation, ne connaissent pas leur identité, les croyances et même origine de leurs noms. C’est le devoir des chercheurs de leur faire connaître ce que l’on devrait savoir à propos des noms.

0.2. Problématique

Dans les travaux scientifiques, il est important de travailler à partir d’une question qui sera prise comme le pôle conducteur afin d’arriver à une fin précise et aux résultats voulus. Il s’agit ici de dégager toutes les questions qui tournent autour du thème à étudier. Et ces questions appellent différentes étapes de résolutions qui seront exposées à travers le travail tout entier.

Ainsi, à partir de l’analyse pragmatique des noms chez les Bara , plusieurs questions sillonnent l’esprit. Le parler bara présente-il des particularités au niveau de la dénomination ou appellation ? Comment se structurent les noms chez les Bara ? Existe- t-il des règles figées lorsqu’on veut donner un nom à un objet, à un animal ou à une personne ? Quels sont les différents facteurs qui entrent en jeu dans l’appellation ? Ces facteurs, s’ils existent, sont-ils d’égale importance ? A quoi servent les noms chez les Bara ? Peut-on généraliser l’utilité des noms pour tous les Malgaches ? 21

Pour répondre à toutes ces questions et pour que ce travail ait une valeur scientifique, il faut se baser sur des principes méthodologiques.

0.3. Approches méthodologiques

Notre méthodologie comporte deux grandes phases : les travaux de documentation et les enquêtes sur terrain.

Les travaux de documentation nous permettent de consulter des ouvrages qui sont en rapport avec le thème étudié. Il s’agit de des l’ouvrage théoriques, des dictionnaires, des travaux de recherches traitant le même thème mais avec des approches différentes…

Les enquêtes de terrain nous sont d’une importante utilité puisque même si nous sommes originaires de la région d’, nous n’y avons vécu que pendant très peu de temps. En effet, nous avons quitté le district de Betroka après avoir obtenu le premier diplôme universitaire. Ainsi, notre compétence du parler bara fait défaut.

Durant l’enquête, nous n’avons pas voulu figer nos pistes de recherche en élaborant un questionnaire unique pour tous les groupes. Nous avons mené nos enquêtes très librement. En exposant le problème dans sa généralité sur les difficultés rencontrées par les gens à formuler des noms pour quelqu'un ou pour toute autre chose, nous avons laissé parler nos interlocuteurs et c’est quand nous jugeons que des questions doivent être précisées que nous intervenons. A propos de l’entretien libre, MENDRAS disait:

« L’entretien libre ou clinique est une conversation dans laquelle l’enquêteur laisse l’enquêté monologuer en suivant le fil de ses idées en se contentant simplement de relancer le monologue dans le sens suivi par l’enquêté »1.

Comme le budget dont nous avons disposé ne pouvait pas couvrir tous nos besoins, nous reconnaissons que nous avons pu réaliser ce travail grâce au financement des membres de la famille. Il fallait effectivement avoir des sommes

1 Eléments de sociologie . 1975, p. 67 22

d’argent conséquentes pour les déplacements, les séjours, les rencontres avec les informateurs et le petit matériel pour le terrain comme les dictaphones et les cassettes.

Avant de passer aux approches théoriques, nous allons présenter brièvement le lieu d’enquête où nous avons recueilli les corpus.

0.3.1. Zone d’enquête

La zone d’étude de notre travail, comprend la région qui borde la Route Nationale 13, c’est-à-dire la route qui mène d’Ihosy à Fort-Dauphin. Plus précisément, nous travaillons dans la région d’Anosy, c’est-à-dire dans le district de Betroka et ses alentours.

Selon l’ancienne division administrative de Madagascar, le district de Betroka se trouvait dans la province de Tuléar ; mais selon la délimitation régionale actuelle, il se trouve dans la région d’Anosy. Nous devons rappeler ici que la région d’Anosy est composée de trois districts qui sont : le district de Taolagnaro, le district d’Amboasary et enfin le district de Betroka. Ce dernier s’étend sur une superficie de 13 569 km 2. . Celle de Taolagnaro qui est le chef lieu est de 6 046km 2 ; quant au district d’Amboasary, sa superficie avoisine celle de Betroka avec 10 118km2.

Le district de Betroka est limité au Nord par le district d’Ihosy, au Sud par le district de Bekily, à l’Est par le district d’Iakora et à l’Ouest par le district de Benenitra. Il est réparti en vingt-et-une communes, à savoir Betroka, Naninora, Tsaraitso, , Benato-Toby, Beampombo I, , Sakamahily-Ouest, Andriandapy, , Mahabo, Analamary, Mahasoa-Est, Iaborotry, Ianakafy, , , Ambatomivary, Beapombo II, Besakoa-Nagnarena et .

La zone d’enquête est très riche puisque les villes qui bordent la route nationale 13 sont des lieux de migrants. A cause de la migration, le mode de vie des autochtones change constamment. Ces changements touchent la culture, la langue car les nouveaux venus apportent leurs modes de vie et leurs habitudes avec eux. C’est pourquoi il est important d’étudier le parler bara pour savoir s’il y a des mots nouveaux ou emprunts ou bien des éléments d’autres parlers dans le mode de dénomination.

Du point de vue historique, le district de Betroka est une région habitée par les Bara, c’est-à-dire que les Bara sont la première ethnie qui s’y est installée. Ils sont donc les autochtones de cette zone selon la répartition ethnique des Malgaches. Mais nous 23

constatons que le district de Betroka est cosmopolite, c’est-à-dire qu’on y trouve des gens originaires du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest de Madagascar.

Selon Roger Bruno RABENILAINA 2, l’origine du Bara est restée mal connue jusqu’à nos jours. Michel MAHATSANGA 3 pensait que les Bara qui s’installent à Betroka sont des Bara Manonga. Nous pouvons dire que les Bara se divisent entre eux ; Luigi ELLI 4 partage cette idée en disant qu’il y a quatre types de Bara : les Bara Marovola, Bara Zafindrendriko, Bara Tevondro et Bara Iantsantsa. Mais on trouve trois types de Bara à Betroka, qui sont : les Bara Tevondro, les Baralahy et les Bara Zafindravala. Nous considérons ces trois types des Bara comme têtes de clans puisque chacun de ces types possède des sous-groupes. Le tableau suivant montre les différents sous-groupes des Bara dans le district de Betroka.

Clan ou type des Baralahy Bara Zafindravala Bara Tevondro Bara dans le district de Betroka

Sous-groupes ou Marovola Zafipagnany Zafindrendriko sous-clans Andrahamba Zafindravola Zafimandomboky

Maroavy Zafimarosoa

Marovola Zafimarozaha

Tambahy Manambia

Lohamofo

Harongo

2 RABENILAINA 1974, p8 : « l’histoire des Bara est obscure. Certaines traditions, que nous avons déjà signalées et l’anthropologie physique le confirme, les fait venir d’Afrique. Ils auraient été chassés vers l’est où la dynastie Zafimanely, le prit sous sa direction. De là ils étendirent vers le nord et l’ouest dans la région d’Ivohibe (Bara Iantsantsa) et d’Ihosy (Bara Be). C’est seulement au début du xix siècle qu’ils s’installèrent dans la vallée de Betroky ».

3 Michel MAHATSANGA, 1971, p10 : « Plusieurs groupes coexistent donc ; Barabe qui se trouve à Ihosy, Bara Manonga installés à Betroka-Midongy, Bara Iantsantsa qui se furent établis à Ivohibe, le Bara Vinda à Benenitra, Bara Imamono à Ankazoabo et de nombreux autres moins importants » 4 Fomba bara 1999

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Les Baralahy habitent dans la partie Sud-Ouest de Betroka ( Ianakafy ). Les Bara Zafindravala occupent la partie Est de la région ( Ivaho ) et le Bara Tevondro occupent à leur tour la partie Sud-Est de la région.

Les corpus suivants racontent l’origine du nom de la ville de Betroka. D’après ces corpus, plusieurs facteurs entrent en jeu lorsqu’on veut donner un nom à un lieu ou à une personne. L’analyse pragmatique de ces noms propres doit tenir compte de tous ces facteurs.

Version 1

Andriamatoa LAHA, 70 taona, Bara, mpamboly izay monina ao Apaidrano. Gny, niaviany agnaran’ny tanànay toy ho « Betroky » da manahaky an’izao. Mitenoa soa hanao hitantaragnako azy. Teo zao gn’Apazaka Bara, nanagn’agnara hoe : Tsiahipa zao, tamin’ny faha pazaka raha toy zafiko tsony hataonao mavandy aho. Laha teo apazaka eo, nitoboky amy tany misy atsika henaniky toy; tsy ia moa zay fa i Betroky. Mbo tsy nana gny agnara tanà toy tamin’io fotoa nazakan’i apazaka Tsiahipa io, mitahia anay hanao apazaka fa manognotogno gny tahinanao ahay. Da isan’ny apazaka nalaza tamin’ny faritsy toy moa gn’apazaka Tsiahipa io, sady koa nanandaha i voho pagnarivo koa lahy i. Gnatao hoe fatratsy aminay bara moa da gne olo managny aomby maro. Laha e pazaka ro atao hoe fatratsy da pazaka hendry i zay, manakevitsy sy tetiky voho paikady matazaky hitondrany e fazakà tarihiny. Tsy mandeha raiky i amin’io tazaky anagnany io fa mana mpanoro hevitsy, tsy ia moa io fa da gn’ombiasy sy gny mpisikidy ary gn’olobe atanà zay. Apazaka fatratsy gn’apazaka Tsiahipa, satria tsy misy koa olo tsy tseriky amfahezany minday e olo feheziny. Fatratsy avao koa i satria tsy misy maharebaky azy gne dahalo voho e mpanao sovokaly ; zaiky gn’aminio. Da tsy misy amizay saky olo sahy hanohitsy gne fitondrany, na agnatiny na ivelany e fazakany zay. Iy moa safà nataoko teo igny hoe tsy avy avy avao e hafatrarany voho gny heriny zay fa ao raha ambadiky ao, agny moa safa agn’ohatsy zay manao hoe : « hitikitiky tsy mitsizaky avao fa ao raha hitany ». Ka eto gny niaviany e tazakiny da gne hafetseny ; hafetseny satria i nataony iaby ze fomba heveriny hihavanany gne fokon’olo azakany voho gne vavarano magnodidy azy iaby kolahy. Isany gny tetiky nampiasainy gny fanaova « titiky», nataony io titiky io mba hihavanany amy gn’olo iaby magnodidy azy. Gny titiky moa da raiky amy gny fomban- draza tanterahiny gny foko Bara. Atao io fomba io mba hahatonga gn’olo roa samy hafa tariky mba ho mpilongo. Laha vita e titiky da lasa mpilongo, mpisarotsy reo olo roa reo. Mpisarotsy satria gn’atao amin’ny gny titiky da mifampino lio reo roa, zany hoe zany anataha e tandrify e vavafon’i roy da misy lio miboaky eo da misotro an’igny lio igny i roy. 25

Iy moa nisafà gn’igno teo igny fa tsy olo raiky avao gny nanaovany anio titiky io fa olo maro na olo tsotry zay na apazaka manahaky azy koa ; teto indrindra gny nahatonga gn’olo nagnome agnara kizaky azy hoe Rebefihavana, Betroky. Nataony gn’olo Betroky i satria atao koa hoe « mpitroky » gn’olo roy mpihava aminy gny titiky na koa « mpifanangè » na « mpifatidra »na « mpiatihena » koa. Misy ohabola bara zay manao hoe : « ng’akoho tsy be tsy gny volony, gn’olo tsy be tsy gny longony » nazary maro e havany voho gny longony tratsin’io titiky nataony io ka tsy sahin’ny gn’olo sy gny dahalo anova sotasota gny fazakany. Da nilamy e tany taminy gny fitondrany, lafa handeha aminazy egny gn’olo da miteny hoe handeha ho egny amin’ny betroky egny ahay. Da nazary rekitry betroky gn’agnaran’i apazaka Tsiahipa, tafara taty moa da narekitsin’ny gn’olo agnaran’ny tanany igny i Betroky. Zay gne azarako, aho mpitalily, hanareo mpiteno da izay abako e nahavy agnarany tany toy ho betroky io, apoly amy gny niatombohany moa gne resaky fa maha mola zao. Da misaotsy anareo manao fagnadihadia gny momba anay fa mba hivoatsy koa ahay lafa fatan’olo e momba anay ambanivolo atoy. Mahavelo bevata lahy e !

Première version

Il était une fois un roi Bara nommé Tsiahipa qui habitait dans le village qui est actuellement appelé Betroka. Tsiahipa veut dire fort, « invincible », c’est-à-dire qu’on ne pouvait pas le détrôner. Il était très riche ; à cause de sa richesse, il contractait des relations avec des gens pour que sa protection soit assurée. Ainsi, il avait fait le « titiky »5 à tous ses amis et ses alentours. Dès que la cérémonie était terminée, ses frères de sang devenaient automatiquement membres de sa famille. Comme les membres de ses familles se multipliaient, les gens disaient que le roi est « Betroky » ou bien « Befihavana » ; d’où l’appellation de son village « Betroky 6» ou « Betroka ».

VERSION 2

Ramatoa Reliha, 60 taona, Bara, mpamboly izay monina ao Andiolava. Hanao moa magnotany anahy gny nahatonga an’ny tanà toy hatao hoe Betroky da izao e fatako aminazy abako. Tamy andro taloha elabe tagny zao hono, tamy faha raza, nisy zao hazo valagnatoky nitiry tagnivotanà teo. Amizao moa da eo amy « pilasinakora » teo ro nisy an’io hazo valagnatoky io. Valagnatoky zao : lahibe na foloay koa gne ilaza azy. Tsy gny

5 Titiky : ou fatidra dans d’autres parlers. C’est un rite traditionnel qui a pour fonction de sceller une amitié entre deux personnes qui n’ont aucun lien de parenté. Pendant la cérémonie de titike , l’un fait le serment de ne pas faire de mal envers l’autre et vice versa. Après le rite, les deux personnes se considèrent désormais comme issus d’une seule et même famille. 6 Betroky : à la fois le nom du village et celui du fleuve 26

vatan’ny hazo io manontolo anefa ro valagnatoky fa gny tandrify gny trokiny eo ro tena lahibe da ko apela mavesatsy, minday troky io kolahy gnataony. Laha teo anefa i hazo io, tsy hain’olo gn’agnarany. Nifagnotany lahy reo lafa mandalo eo ampivoatanà eo hoe : « hazo ino ty bekibo toy rolahy ? hazo managnara ino koa toy hazo betroky akoa apela mavesitry betroky toy rolahy, italilionareo ahay fa tsy mahafatatsy. Reo olo mifagnotany reo, sady tseriky no gaga; samy tsy nisy nahay anefa reo ndre da teo amby zay. Masika moa fa talily ; tsy hoe gn’agnarany hazo io avao ro tsy haindreo fa na gn’agnaran’io tanà itirian’ny hazo eo io tsy haindreo koa kay, la mahatseriky raha toy lehireo fa mitoboky amy tany tsy managnagnara tsika toy ka ino gny hevitsy fa tsy mety zao ? zay gny safàn’ny gny olobe tamindreo. Laha izao i, andao hamory e vavarano voho gne fokon’olo tsika hagnotaniatsika reo laha mahafatatsy agnaran’ny tany toy sy agnaran’io hazo io. Da rekitsy gny tioky atsiva fa izay gne famatara fa hisy raha hivorivoria koa agny zao. Natao amizay e fivoria, ninday resaky gn’olobe atanà : gn’atony amoria atsika toy rolahy da momba e tanà itobohatsika toy voho ty hazo lahibetroky samy tsy fatatsy agnara toy. Ka laha misy amitsika vory eto zao mahay agnaran’ny raha roy reo, mirohona fa tsy mety e mitoboky amy tany tsy fatatsy agnara zao. Misokatsy amitsika e resaky Samy tsy nisy nahay reo vory teo. Laha fa afa-po reo tanà raiky , reo vavarano raiky, da natao gny marimariky iresa. Andao hitingy agnara ho any ty tanà ty; lafa nifily reo da laniny gny vavarano sy gny tanaraiky fa hatao hoe « Ankazobetroky » tanà ipetrahandreo io. Nifilindreo agnara zay satria fa masaky tamin’ny gn’olo mpandalo hoe ao tanà misy hazo betroky zay. Ka hoy reo miresaky azy hoe : handeha engy amy tanà misy hazo betroky egny ahay. Malaky loatsy gny resaky moa fa agnara raiky avao gny nomendreo an’ny hazo igny voho gny tanà itiriany igny, tsy ia moa zay fa « betroky » magnaraky anizay, lafa tafara elabe tatoy da nisy vahiny baka amorotsiraky agny nahafatatsy gn’agnaran’ny hazo igny « Reniala » hoy i agnaran’io hazo mitiry ampovoa-tanà eo io. Nanomboky teo amizay da natao reniala hazo igny fa nizano ho betroky avao agnaran’ny tana igny. Nareo vazaha nianatsy io moa manao agnaran’ny hazo io ho « Baobaby » zao. Zay sa abako e mikasiky e agnaran’ny tananay toy, apoliko ndraiky fa gnagnaran’ny hazo io avao ro natao agnaran’ny tany nitirian’io. Nazary famatara manokagny ho agny tanà toy kolahy gny hazo betroky igny. Zay gn’aminazy, tapitsy fa magnotania olo hafa, tsy iaho avao koa hanao tsony ataonao mivandy avao aho abako.

Deuxième version Dans cette deuxième version, les gens disent « qu’il y avait un grand arbre de type de Baobab 7 au centre de village. Mais auparavant ils ne savaient pas encore le nom de cet arbre si spécial ni le nom de ce village. Par conséquent, ils nommaient l’arbre par « hazo be troky ». Les passagers personnalisaient le nom du village à celui

7 Baobab : nom scientifique Anaphora 27

de l’arbre en effaçant le mot « hazo » pour avoir le nom « Betroky » et pour différencier l’arbre et la ville. D’où l’appellation « Betroky »

VERSION 3

Andriamatoa Edson ANDRIAMAPIONONA, 45 taona, Mpiavy, mpampianatra izay monina ao Morahariva. Araka ny tantara sy ny lovantsofina henoko, dia avy amin’ny teny jiosy ny anarana hoe :Betroka, izany hoe ry zareo jiosy no nanome ny anaran’ity tanana ity. Avy amin’ny voambolana jiosy anankiroa izay natambatra izy io, izay hoe « bet-trok ». amin- dry zareo jiosy, dia samy manana ny dikany ireo voambolana roa ireo izay toy izao manaraka izao avy : ny bet- : tananà ary ny trok kosa indray dia midika ho dahalo na jiolahy. Rehefa natambatra ary ireo teny ireo dia nanome ny hevitra hoe « tananan’ny dahalo ». tanàn’e malaso. Tsara ho fantatra ihany koa fa raha zohina ny tantara dia avy any atsimon’ny nosy hono no nidiran’ireo vazaha Jiosy ireo raha niditra voalohany teto Madagasikara izy ireo. Avy any Taolagnaro izy ireo no niditra ka namakivaky ny tananàn’i Betroka ankehitriny alohan’ny hahatongavany any ampovoan-tany sy ny tendrony avaratr’i Madagasikara iny. Rehefa atao zany ny kajikajy an-kandrina dia mety azo eritreretina fa nifanehatra tamin’ny dahalo na tamin’ny malaso ireo jiosy ireo tamin’ny fandalovany teto Betroka ka mety ho izany no nahatonga azy ireo nanome anarana hoe «bet-trok » ny tananan’i Betroka.

Troisième version Cette troisième et dernière version est plutôt de nature linguistique, puisqu’il est ici dit que « Betroka » s’identifie au vocable juif « bet-trok ». L’élément « bet » veut dire « ville » et celui de « trok » veut dire « bandit ». D’après cette analyse, « Betroka veut dire « ville de bandit ». De plus, selon la source orale, quand les Juifs débarquaient à Madagascar, ils entraient par la porte Sud de l’île. Après, ils se seraient dirigés vers l’intérieur en passant par Betroka . Il semble qu’ils y ont rencontré des bandits ; c’est pourquoi ils nommaient le village « Bet-trok : Betroka : ville de bandit ».

0.3.2 Les théories

Pour une étude scientifique des noms chez les Bara, nous avons combiné les quatre théories suivantes : l’approche structurale, l’approche transformationnelle, l’approche sociolinguistique et l’approche pragmatique. 28

0.3.2.1. L’approche structurale

L’approche structurale dont Ferdinand de Saussure 8 est considéré comme l’initiateur nous est d’une grande utilité. D’après cette théorie, la langue est étudiée comme un système, et ce système est doté d’un agencement décomposable. Les relations qui existent entre les éléments du système qui constituent la langue sont celles d’interdépendance. En conséquence la valeur de chaque élément s’obtient à partir des autres. Il faudrait signaler qu’il y a deux sortes de structuralisme, à savoir, celui qui a cours en Europe, dirigé par André MARTINET 9 et Roman JAKOBSON, et celui qui prévaut en Amérique, qui a comme tête de file Leonard BLOOMFIELD 10 . Mais cette approche présente une certaine lacune. Elle ne peut pas prendre en compte toutes les formes du langage.

0.3.2.2. L’approche transformationnelle

Les noms que nous allons étudier ne sont pas toujours ni des mots simples ni des dérivés. La plus grande partie des noms propres sont des mots composés. Pour analyser les mots composés, l’approche structurale doit être doublée de l’approche transformationnelle. Selon certains linguistes comme Emile Benveniste 11 les mots composés viennent des phrases translatées. Et c’est dans cette perspective que nous allons analyser les noms composés chez les Bara, que ce soit des noms communs ou des noms propres. Pour découvrir la structure des noms composés, il s’avère nécessaire de trouver les phrases noyaux. On ne peut pas envisager les sens possibles des noms en question sans faire appel à une étude des mécanismes de transformation. Mais cette théorie est moins fiable dans notre démarche puisqu’en général, cette approche ne fait pas intervenir le sens dans son analyse.

8 Cours de linguistique générale 9 MARTINET est plutôt fonctionnaliste 10 BLOOMFIELD est plutôt distributionnaliste 11 Problèmes de linguistique générale 29

0.3.2.3. L’approche sociolinguistique

La sociolinguistique constitue la troisième approche pour notre étude. La sociolinguistique est issue de la dénomination de deux disciplines : la sociologie et la linguistique.

« La sociologie : c’est la manière de vivre des gens, l’organisation de leur société. Elle fait partie des sciences humaines. Elle étudie le fonctionnement des sociétés humaines, des groupes humains, les faits sociaux. L’ethnologie et l’anthropologie sont des branches de la sociologie. »12 . Cette approche paraît indispensable pour l’étude des noms chez les Bara. En effet, la sociolinguistique ne se cantonne pas seulement à étudier les langues de grande envergure mais s’occupe de tous les moyens de communication dans une société. Elle étudie toutes les variantes du langage selon l’âge, la profession, la culture, le temps. Cela signifie que les langues peuvent varier d’un individu à un autre, pour diverses raisons.

0.3.2.4. L’approche pragmatique

La dernière approche que nous adoptons est l’approche pragmatique. La pragmatique peut être définie comme l’étude du langage en acte, c’est-à-dire qu’on peut considérer les énoncés comme des actes. Ils sont faits pour agir sur autrui. La production d’un acte donné crée sur la suite un certain nombre de contraintes et un système d’attente.

La constitution du domaine pragmatique est liée à une situation de crise de la philosophie survenue à la fin du XIXe siècle, à la faveur de laquelle les différents courants de pensées ont effectué un retour radical à la question de langage, de ses fonctions.

Comme cette théorie fait intervenir toutes sortes d’analyse, à savoir la linguistique, la sociolinguistique, la philosophie ….., nous pensons qu’elle nous sera un grand recours pour analyser, évoquer le sens ainsi que l’utilité des noms. A partir de l’approche pragmatique nous pouvons démontrer que le nom est une description

12 Dictionnaire du français langue étrangère , Larousse, Paris, 1979, p. 883 30

abrégée, et qu’à travers les noms, plusieurs significations se cachent. Dans cette perspective, le nom sert à accomplir l’acte de langage de référence.

Notre future thèse comprendra trois parties :

- la première partie abordera la présentation du parler bara. Cette partie essaiera de dégager les caractéristiques phonématique, morphologique et syntaxique de ce parler ;

- la deuxième partie étudiera les formes des noms chez les Bara. Elle s’efforcera de dégager les différentes structures qui existent ou qui peuvent exister avec les fonctions correspondantes ;

- la troisième partie traitera l’analyse pragmatique des noms chez les Bara. Elle mettra en relief les éléments qui conditionnent la formation des noms et qui aident à comprendre la signification de ces noms.

PLAN DÉTAILLÉ DE LA FUTURE THÈSE

Cette partie constitue le dernier chapitre dans l’introduction de ce travail. Elle nous donne l’image de la future thèse que nous envisageons de présenter dans quelques années. Il est difficile d’imaginer ce que la thèse pourra contenir, il nous faut un croquis à travers un plan plus ou moins détaillé qui au fil du temps pourra encore changer suivant notre progression.

I. Présentation du parler bara I.1. Du point de vue phonologique I.1.1. Etude phonématique I.1.2. Etude prosodique I.2. Du point de vue morphologique I.2.1. La préfixation I.2.2. L’infixation I.2.3. La suffixation 31

I.2.4. La composition I.3. Du point de vue syntaxique I.3.1. Le prédicat 1.3.2. Le sujet 1.3.3. Le complément

II. Analyse structurale et fonctionnelle des noms

II.1. Les noms communs II.1.1. Les noms simples II.1.2. Les noms dérivés II.1.3. Les noms composés II.2. Les noms propres II.2.1. Les noms propres de personnes II.2.1.1. Les noms simples II.2.1.2. Les noms dérivés II.2.1.3. Les noms composés II.2.2. Les noms propres d’animaux II.2.2.1. Les noms simples II.2.2.2. Les noms dérivés II.2.2.3. Les noms composés II.2.3. Les noms propres de lieux II.2.3.1. Les noms simples II.2.3.2. Les noms dérivés II.2.3.3. Les noms composés

III. Analyse pragmatique des noms III.1. Analyse sémantique des noms III.1.1. Les noms simples III.1.1.1. Les noms communs III.1.1.2. Les noms propres de personnes

III.1.1.3. Les noms propres d’animaux III.1.1.4. Les noms propres de lieux 32

III.1.2. Les noms dérivés III.1.2.1.Les noms communs III.1.2.2. Les noms propres de personnes

III.1.2.3. Les noms propres d’animaux III .1.2.4 Les noms propres de lieux

III.1.3. Les noms composés III.1.3.1. Les noms communs III.1.3.2. Les noms propres de personnes III.1.3.3. Les noms propres d’animaux III.1.3.4.Les noms propres de lieux

III.2. Analyse pragmatique des noms III.2.1. Les noms simples III.2.1.1. Les noms communs III.2.1.2. Les noms propres de personnes

III.2.1.3. Les noms propres d’animaux III.2.1.4. Les noms propres de lieux

III.2.2. Les noms dérivés III.2.2.1.Les noms communs III.2.2.2. Les noms propres de personnes

III.2.2.3. Les noms propres d’animaux III .1.2.4 Les noms propres de lieux

III.2.3. Les noms composés III.2.3.1. Les noms communs III.2.3.2. Les noms propres de personnes III.2.3.3. Les noms propres d’animaux III.2.3.4.Les noms propres de lieux

CONCLUSION 33

BIBLIOGRAPHIE

34

PREMIÈRE PARTIE

PRÉSENTATION DU PARLER BARA

I.0. Introduction

Le terme parler désigne, d’une manière générale une variété de langue. Selon DUBOIS 13 , « Le parler est une forme de la langue utilisée dans un groupe social déterminé ou comme signe d’appartenance ou de la volonté d’appartenir à ce groupe social ». Ainsi, on peut dire que le parler est une langue particulière d’une communauté bien déterminée. DUBOIS dit encore « qu’une langue ou dialecte étudié en un point précis sont donc étudiés en tant que parler »14 . Suivant l’affirmation de Dubois, nous allons étudier le bara en tant que parler.

13 J. DUBOIS. 1982. Dictionnaire linguistique. P358.Mauvaise référenciation : Dubois, Giacomo, Guespin Marcellesi Christiane et Jean Baptiste Mével, Larousse, Paris. 14 J. DUBOIS. Ibid. 35

Le parler bara est une variante du malgache parlée dans une partie de Madagascar. Il présente en quelque sorte une certaine spécificité mais aussi quelques divergences par rapport aux autres. C’est ainsi qu’il est indispensable de faire une présentation phonologique, morphologique et syntaxique de ce parler

I.1. Du point de vue phonologique

D’après TROUBETZKOY 15 , « la phonologie c’est la science de la face fonctionnelle des éléments phoniques de la chaîne parlée dans la communication ».

A la différence de la phonétique qui étudie la face matérielle du son, la phonologie est la partie de la linguistique qui étudie les sons ainsi que les fonctions assumées par ces éléments de la deuxième articulation appelés phonèmes.

Cette analyse phonologique ne peut se réaliser indépendamment sans le recours à une étude phonétique. Elle comprend l’étude phonématique et l’étude prosodique

Ainsi, nous allons donner les sons du bara avec leurs traits caractéristiques.

Les labiales : [b, p,]

Les nasales : [m, n, ]

Les constrictives : [f, v, s, z, h]

Les affriquées: [dr, tr, dz, dr]

Les prénasalisées : [mb, mp, nd, nt, ndr, ntr, ndz, ndr, k, g]

Les postérieures : [k, g, h]

Les voyelles simples sont au nombre de cinq :

La voyelle centrale [a]

Les voyelles intermédiaires [e, o]

La voyelle postérieure [u]

La voyelle antérieure [i ]

15 TROUBETZKOY. Principes de phonologie . Paris, Klincksieck, p. 65 36

Après avoir identifié les sons du parler bara, nous allons aborder l’étude phonématique.

I.1.2. La phonématique

La phonématique c’est la partie de la phonologie qui étudie la combinaison des phonèmes dans la chaîne parlée d’une langue donnée. L’inventaire des phonèmes d’une langue ou d’une variété d’une langue dépend uniquement de l’environnement qu’occupe chaque élément. Si une unité phonique est susceptible de différencier un mot d’un autre, alors cette unité phonique est un phonème ou encore une unité distinctive. Une unité phonique peut avoir cette fonction distinctive à l’initiale, à la médiane ou en finale. Prenons un exemple, le mot vala . Ce mot comprend quatre phonèmes, à savoir /v/, /a/, /l/, /a/. Le phonème /v/ est distinct des trois autres phonèmes. Il a une fonction distinctive puisque la commutation de /v/ avec un autre son comme /l/ donne lala présentant un nouveau sens. La voyelle /a/ dans la syllabe va - à la médiane et celle qui se trouve en finale dans la syllabe /la/ sont toutes les deux distinctives puisqu’on peut avoir vela , et valy Comme dans toute langue du monde, il y a deux sortes de phonèmes en bara à savoir, les phonèmes vocaliques ou voyelles et les phonèmes consonantiques ou consonnes. Alphonse TSIMILAZA 16 partage cette idée dans son étude du parler tsimihety Les voyelles sont des sons du langage produits par la voix qui résonne dans la cavité buccale. Selon BERNARD 17 : « les voyelles se caractérisent, du point de vue articulatoire, par le libre passage de l’air et par les vibrations des cordes vocales et du point de vue acoustique, par leur musicalité ». Dans ce sous-chapitre, nous exposons les phonèmes vocaliques qui existent dans le parler bara. Nous précisons qu’il y a trois types de voyelles : les voyelles simples 18 et les voyelles complexes 19 . Nous allons maintenant passer aux phonèmes consonantiques du Bara.

16 A. TSIMILAZA. 1981. Phonologie et Morphologie du Tsimihety . Université de Nancy 2. Thèse de Doctorat du troisième cycle, p. 57 17 P. BERNARD, 1973, p. 39 18 Elles sont au nombre de quatre : [i], [e], [u] et [a]. 19 Elles sont au nombre de six : [io/oi], [ie/ei], [eo/oe], [ao/oa], [ai/ia] et [ae/ea]. 37

La consonne est un son du langage produit par la rencontre de l’émission vocale et d’un obstacle formé par la gorge ou la bouche. Dans cette partie, nous allons étudier les classes des consonnes bara, c’est-à-dire les consonnes occlusives, les constrictives, les mi-occlusives, les nasales, les prénasalisées. Mais il faut remarquer que dans le parler bara, les phonèmes /d/ et /ts/ ne peuvent pas précéder la voyelle /i /. Dans ce cas on emploie respectivement /l/ et /t/ comme dans maliniky , limy et raty , tilo. Dans les proparoxytons, on peut dire que le son /tr/ ne peut pas se positionner en finale puisque en bara on a /ts°/ comme dans anatsy, taratsy. En ce qui concerne la voyelle /e/, cette voyelle ne peut pas se trouver immédiatement après l’accent comme dans valy . Dans cet exemple, la voyelle /i/ en position finale est immédiatement post accentuelle mais dans certains parlers comme le tandroy, on peut y avoir /e/ d’où la forme vale . Ainsi, en bara, le terme valy désigne à la fois « époux (se), réponse » alors qu’en tandroy valy désigne « époux (se) », vale « réponse ». Dans les proparoxytons, la voyelle d’appui de la terminale est toujours /i/ comme dans anaky , anatsy . Cependant, dans les proparoxytons comme vorona, olona, en bara on a le degré zéro de la terminale nasale d’où la forme voro , olo . Après l’étude de la combinaison des phonèmes qui sont des unités distinctives, passons à l’étude des autres éléments qui peuvent avoir une fonction distinctive. C’est le point de vue prosodique.

I.1.2. Etude prosodique

La prosodie c’est la partie de la phonologie qui étudie le ton, l’intonation et l’accent. Ce sont des éléments dits suprasegmentaux. Cette appellation vient du fait que le ton, l’intonation et l’accent ne sont ni segmentables ni indépendants mais apparaissent toujours soit dans un mot soit dans une suite de mots constituant une phrase. Dans notre travail, nous choisissons d’étudier l’intonation et l’accent. Nous allons essayer d’étudier les types des intonations de bara, ainsi que l’accentuation de ses vocables. 38

A propos de l’accent, le bara, comme les autres parlers malgaches, connaît les trois types des mots se répartissant en oxytons 20 , paroxytons 21 et en proparoxytons 22 . Il est important d’étudier la place de l’accent dans un mot puisque le changement de la place de l’accent peut changer le sens de mot en question et que le comportement des mots ou morphèmes est lié aux positions de l’accent. En ce qui concerne l’intonation, elle apparaît dans une suite de mots ou dans une phrase. L’intonation peut être montante ou descendante mais ce qui intéresse la phonologie c’est de savoir si ces deux modes d’intonation ont une fonction distinctive ou non. Par exemple, dans la phrase Ajampela i Pelambara. P S On peut avoir deux intonations, une intonation montante pour la partie prédicative et une intonation descendante pour la partie subjectale.

I.2. Du point de vue morphologique

Par définition, la morphologie, « c’est la description de la structure interne des mots et des règles qui régissent cette structure »23 . Nous examinerons dans cette section la structure des noms, à savoir les noms communs et les noms propres. Dans une étude morphologique, il s’agit de dégager les procédés morphologiques courants dans la formation des noms. Il s’agit de l’affixation, de la composition et du redoublement. Par définition, l’affixation est un procédé qui consiste à ajouter un préfixe, un infixe, un suffixe ou un circumfixe à un radical. Il y a quatre types d’affixes en bara, à savoir sur: le préfixe, l’infixe et le suffixe et le circumfixe.

20 L’accent se trouve dans l’ultième. 21 L’accent se trouve dans la pénultième. 22 L’accent se trouve dans l’antépénultième. 23 P. BERNARD. Op.cit., p. 480 39

I.2.1. La préfixation

Par définition, la préfixation est le processus de formation d’unités lexicales par l’adjonction d’un préfixe au radical. Un préfixe est un affixe qui se place au début d’un mot pour la formation d’un nouveau mot. Les préfixes se classent généralement en deux groupes : les préfixes à finale vocalique et ceux qui sont à finale consonantique. Nous voudrions examiner d’une part le fonctionnement des préfixes à finale vocalique et d’autre part le comportement des préfixes à finale consonantique. Les préfixes à finale vocalique sont des préfixes qui se terminent par une voyelle, par exemples faha -, maha -. Les préfixes à finale consonantique sont des préfixes qui se terminent par une consonne, par exemple man -, mp - . Les préfixes à finales vocaliques sont : fi -, le-, ha-, ki - comme dans : fikomy , leboka , kirafy , kilamba , mpianaky . Nous signalons que cette liste n’est pas complète.

I.2.2. L’infixation

L’infixation est le processus de formation d’unités lexicales au moyen de l’insertion d’un infixe dans un radical. Un infixe est un affixe qui s’insère à l’intérieur d’un mot pour la formation d’une nouvelle unité lexicale. Dans la plupart des cas, l’infixe est constitué d’une voyelle suivie d’une consonne et, s’insérant directement après la consonne initiale du mot et la voyelle de la première syllabe de ce mot. Voici quelques infixes que nous pouvons rencontrer dans le parler bara: -om -, an -, -in -. On peut avoir comme exemples : lomay: l –om- ay; tinangy : t –in- angy , tinongo: t –in- ongo.

I.2.3. La suffixation

La suffixation est le processus de formation d’unités lexicales au moyen de l’ajout d’un suffixe à un radical. Un suffixe est un affixe qui s’ajoute à la fin d’un mot pour la formation d’une nouvelle unité lexicale. Dans la plupart des cas, le suffixe est constitué d’une voyelle suivie d’une consonne ou et d’une voyelle, ou d’une consonne et d’une voyelle. Les suffixes en bara sont : -a, -o. Exemples 40

Avec la suffixe –a : vali-a (réponds, répondez ou épouse, épousez). Avec la suffixe –o : Fafa-o (balaie, balayez); rakok(y) (couvre, couvrez).

I.2.4. La composition

La composition est un procédé morphologique qui consiste à combiner, à associer deux unités distinctes et autonomes mais dont l’ensemble forme une unité sémantique. Ex : ranomagnitsy « parfum » est formé de deux éléments autonomes rano « eau » et manitsy « parfumé ». Mais l’ensemble ranomagnitsy peut être determiné par maimbo comme dans ranomanitsy maimbo . Cela signifie que seul le sème « liquide » est maintenu alors que le sème « parfumé » peut être neutralisé à partir de l’ajout d’un autre déterminant. De plus, le terme rano et le terme magnitsy peuvent s’utiliser ailleurs que dans le composé comme dans Maloto ngy rano ou magnitsy gny vary .

I.3. Du point de vue syntaxique

Voici quelques définitions de la syntaxe par les linguistes : Selon DUBOIS 24 , « la syntaxe c’est la partie de la grammaire décrivent les règles par lesquelles on combine en phrases les unités significatives ». Pour CHOMSKY, « la syntaxe est l’étude des principes et des processus selon lesquels les phrases sont construites dans les langues particulières »25 . Ainsi, la syntaxe est l’étude des combinaisons et des relations entre les formes qui composent la phrase. Elle a pour objet d’étude de la forme interne de la phrase, c’est-à-dire des relations entre les formes élémentaires de la phrase. L’étude syntaxique d’une langue donnée ou d’un parler donné a pour objet de construire une grammaire qui peut être considérée comme une sorte de mécanisme qui produit les phrases de la langue. C’est pourquoi dans ce chapitre, nous allons faire ressortir les éléments constitutifs d’une phrase bara. L’étude de la phrase est très importante pour l’étude d’une langue ou d’un parler. C’est pourquoi CHOMSKY 26 assure que le centre de l’analyse d’une langue est basé sur la syntaxe. Ainsi, il veut construire une théorie propre pour étudier la structure

24 J. DUBOIS. 1982, p. 336 25 N. CHOMSKY. 1979, p.13 26 N. CHOMSKY.1979. Op cit., p. 7 41

de la syntaxe : « la syntaxe est autonome, et elle doit permettre de construire une théorie générale formalisée de la structure linguistique et à explorer les fondements d’une telle théorie ». La description d’une langue exige la maîtrise de la phrase. Une phrase est, la suite des groupes des mots qui forment un message complet. La question se pose donc ici : quels sont les éléments qui constituent une phrase ? Pour répondre à cette question, nous allons voir succinctement l’élément prédicat, ensuite l’élément sujet et l’élément complément.

I.3.1. L’élément prédicatif

Nous verrons dans ce paragraphe les deux types de prédicat en bara : le segment prédicatif et le syntagme prédicatif 27 .

I.3.2. L’élément sujet

En ce qui concerne l’élément sujet, nous allons étudier le sujet dit « segment » ou le segment sujet et le sujet dit « syntagme » ou bien le syntagme sujet.

I.3.3. L’élément complément

Pour l’élément complément, nous voudrions étudier les deux types de complément en bara. Ainsi, dans ce dernier paragraphe, nous étudions le complément direct et le complément indirect. L’étude du parler bara étant faite du point de vue phonologique, morphologique et syntaxique, nous allons mettre l’accent sur l’analyse des noms. Pour cette deuxième partie, nous voulons étudier les structures des noms bara en les associant à leurs fonctions.

27 Terme utilisé par RABENILAINA 1974 26

DEUXIEME PARTIE

ANALYSE STRUCTURALE ET

FONCTIONNELLE DES NOMS

28

II.0 Introduction

Cette partie constitue la deuxième partie de ce projet de thèse. Nous allons rechercher la définition du nom afin de bien cerner cette notion qui constitue la base de notre travail linguistique. Ceci nous permettra d’avoir une vision plus large sur ce qu’est le nom délimité à partir des différentes structures qui peuvent exister chez les Bara.

On peut définir le nom comme un mot ou groupe des mots qui sert à désigner une personne, une chose, un animal ou un lieu. Ainsi, il y a ce qu’on appelle le nom commun et le nom propre. Le nom commun convient à tous les êtres de la même espèce. Le mot animal est un nom commun qui convient à tous les animaux. C’est la même chose pour le mot arbre , qui sert à désigner les différents types d’arbres du monde, y compris les plantes, la forêt, etc. Le mot chat classifie déjà mais se présente encore comme un nom commun.

En revanche, le nom propre convient à un seul être. Le nom propre est plutôt classificatoire; par exemple : dans le nom commun chat , il y a Minet .

Comment va-t-on distinguer les deux noms Minet et chat ?

Il y a des mécanismes qui permettent de distinguer les noms propres des noms communs. En partant de la définition de la nature de ces trois mots, on observe qu’il y a quelques différences significatives mais complémentaires, c’est-à-dire indépendant les unes et les autres......

Exemple :

1. Minet est un chat 2. Le chat est un animal 3. L’animal est un être vivant En analysant ces trois exemples, on admet que les éléments ainsi dénommés relèvent d’une seule idée : « être vivant ». Mais on notera que le nom Minet ne désigne qu’un seul chat. 29

Si on prend maintenant les noms des personnes ou d’autres choses que les animaux, on pourra dire que la démarche est identique mais ce qui fait la différence c’est le nom commun. En effet, on peut dire : 4. Pelambara est une fille. 5. Une fille est un humain. 6. L’Homme est un être vivant. Pelambara est un nom propre qui désigne une petite fille. Les exemples que nous venons d’analyser nous permettent de dire que même le nom qui a une structure simple aide à classifier ou distinguer un être humain. Les types des noms chez les Bara sont nombreux qui, tous, méritent d’être étudiés. Il y a lieu d’examiner les différentes structures linguistiques des noms chez les Bara.

II.1. Analyse structurale des noms

Les noms en bara 28 peuvent se rencontrer soit sous la forme simple, soit sous la forme dérivée, soit sous la forme composée. Il en est de même pour les noms propres que ce soit les noms propres de personnes, noms propres d’animaux ou noms propres de lieux. Dans les paragraphes suivants, nous voulons examiner les différentes structures morphématiques des noms chez les bara.

II.1.1. Les noms communs

Les noms communs sont des noms qui servent à représenter un objet par exemple. Le nom commun, comme son nom l’indique, est un nom générique ou encore un hyperonyme dont les sèmes constitutifs se retrouvent dans le signifié de plusieurs objets. Ainsi, le mot trano est un nom commun puisque si on essaie de découvrir les sèmes de trano, on aurait { toerana, misy tafo, misy rindrina, misy varavarana, misy varavarankely }. Et ces traits peuvent se rencontrer dans hotely, villa , ……

Les noms communs, selon leur forme, se répartissent en trois catégories : les noms simples, les noms dérivés et les noms composés.

28 RABENILAINA, 1983, p. 21 30

II.1.1.1. Les noms simples On peut prendre comme nom simple les noms communs suivants : saka, alika, hazo , trano, biby, olona ….

Biby est un nom commun ; c’est un nom simple puisqu’on ne peut pas décomposer cette forme en unités plus petites douées de sens.

Biby est un hyperonyme de saka et de alika qui sont ses hyponymes. Les sèmes de biby se retrouvent dans saka et alika tandis que ces derniers se distinguent par un ou des traits spécifiques. Ainsi, par exemple, le sème qui distingue de saka de alika est le cri ; le chien aboie ou {mivovo} alors que le chien miaule ou {mimeomeo}.

II.1.1.2. Les noms dérivés Les noms dérivés résultent de l’adjonction d’affixes, prefixes, suffixes, infixes ou circumfixes aux formes simples. On peut prendre comme nom commun dérivé la forme obtenue à partir de la circumfixation de ha…ana au nom simple biby d’où habibiana .

Les noms communs dérivés les plus courants sont les déverbatifs comme, fahasoava, fiveloma, fiteraha, firavoa .

II.1.1.3. Les noms composés Dans cette catégorie, la classification n’est pas trop rigide. En effet, le fait de dire noms communs composés ne signifie pas que tous les éléments constitutifs sont des noms communs. Il suffit que l’unité du nom composé soit prise comme un nom commun. C’est le cas de : volomaso, olombelo.

Le nom composé Volomaso est formé de deux noms communs volo et maso. Cependant, le nom commun composé olombelo est formé à partir du nom commun olona et de l’adjectif velo .

II.2. Les noms propres

Les noms propres comprennent : les noms propres de personnes, les noms propres d’animaux et les noms propres de lieux.

II.2.1. Les noms propres de personnes

Les noms propres de personnes peuvent se présenter sous la forme simple, la forme dérivée ou la forme composée. 31

II.2.1.1. Les noms simples Les noms simples se présentent sous formes de radicaux ou sont constitués de mots simples. Le mot est formé à partir d’une suite finie des phonèmes et possède un sens apte à désigner une chose. Cette définition exige de faire connaître que la structure des noms chez les Bara est bien fondée sur la logique. Voici quelques exemples de noms propres qui ont la structure des mots simples ou sous forme de radicaux : Boba, Masy, Solay, Monja, Maho … Ces exemples sont des noms propres de personne qui présentent la structure des radicaux. On dit qu’ils sont radicaux puisqu’on ne peut plus les décomposer. Chaque nom propre exposé ci-dessus sert à désigner une personne et une seule.

II.2.1.2. Les noms dérivés D’après RABENILAINA 29 les noms propres des Bara se caractérisent par leur aptitude à se combiner soit avec l’article personnel ra-. Ainsi, l’article personnel ra- caractérise le nom propre de personne pour le bara. Le nom dérivé est un nom qui est le résultat des opérations des affixes comme la préfixation, l’infixation et la suffixation. On constate qu’en bara il existe des noms propres de personnes dérivés. Ainsi, certains noms sont obtenus à partir d’un préfixe personnel re- ou ra- suivi d’un radical ; c’est ce qu’on rencontre dans les exemples suivants : Rekoto ; Reboza ; Revoay ; Reharo ; Retandra ; Retsilika ; Revaño ; Rekaloto, Razatovo ; Rakoto ; Randria ; Ravelo ; Rasoja ; Ravola ; Radezy ; Rabery. Dans ces exemples, le préfixe personnel re- s’ajoute aux radicaux : koto, boza, voay, haro, tandra, tsilika, vaño, kaloto . A l’origine ces radicaux ou ces lexèmes désignent une autre chose ou un autre concept comme voay « crocodile », haro « notion de mélanger », tandra « grain de beauté », kaloto « morveux » Mais lorsqu’ils sont affectés du préfixe personnel re-, ils désignent tous des hommes à caractères différents. A l’instar du préfixe de noms propres re-, le préfixe ra- s’ajoute aux lexèmes et le nom propre obtenu peut désigner un homme ou une femme.

29 RABENILAINA. Op.cit., p. 212 32

Ainsi, Razatovo, Rakoto, Randria, Rasoja, Radezy , sont des noms propres destinés pour les hommes tandis que les noms propres Ravelo, Rabery peuvent désigner des hommes ou des femmes. Le nom propre Rabery désigne un homme s’il est le résultat de l’abrègement du nom propre français Bernard . Après agglutination du préfixe ra-, on a raber- . Mais comme la structure syllabique du malgache est de la forme CV, on a ajouté la voyelle -y. Le nom propre Rabery désigne une femme s’il résulte de l’abrègement du nom propre français Berthine ou Bernadette . Le nom propre Ravola , dans la majorité des cas, désigne une femme. Quant au nom propre Randria formé d’un préfixe personnel (re-, ra-) et du lexème à initiale vocalique, le contact des deux voyelles engendre soit la contraction des deux voyelles identiques ra-andria (a-a), soit la chute de l’une d’entre elles dans r(e)- andria . Ce nom propre désigne toujours un homme. Si on tient compte des noms propres où andria- est considéré comme un préfixe personnel, on peut dire que le nom propre randria est formé à partir d’un cumul d’affixes ra- andria , ce qui est encore discutable. En effet, si ces deux éléments sont considérés comme des affixes, ils ne peuvent pas s’utiliser indépendamment. Un affixe ou un cumul d’affixes doit toujours accompagner un lexème comme dans mi-l-om-ay où les affixes mi- et –om- s’adjoignent au lexème lay. La présence simultanée de mi - et de –om- est inadmissible en malgache sauf dans des cas très rares.

II.2.1.3. Les noms composés Un nom propre est dit nom composé si le mot qui caractérise le nom propre comprend deux ou plusieurs éléments autonomes. On peut classer les noms propres composés selon la classe distributionnelle des éléments qui les constituent : Nom + Nom Pelahova : pela-hova Kotomily : koto-mily Damivola : dami-vola Fanomezanagnahary : fanomeza-nagnahary Limbiraza. : limby-raza Pelambara : pela-an’gny-bara Si on prend chacun des ces exemples et qu’on essaie de les décomposer, on peut avoir : 33

-une assimilation ou une identification pelahova , c’est-à-dire que cette forme vient de : hova i ampela ay (Cette fille est noble) - une simultanéité dans : kotomily et damivola . Kotomily vient de l’énoncé ; sady Koto no Mily i ajaja toy (cet enfant ressemble à la fois à Koto et à Mily). - une possession propriété dans fanomezanagnahary (don de Dieu) et limbiraza (descendant des ancêtres). Dans ces exemples, les éléments déterminés fanomeza et limby qui sont les objets possédés précèdent les déterminants qui sont les possesseurs Nagnahary et raza . Dans ces deux dernières formes, le parler bara se distingue en ce qu’il n’emploie pas la préposition ana entre les deux termes pour les lier comme dans dimbindrazana. Le cas de Pelambara mérite d’être étudié. En effet, lce mot est formé de pela et de bara . La concaténation de deux éléments engendre l’emploi de la préposition ana . Après chute des deux a, on n’a plus que la nasale /n/ qui devient labiale lorsqu’elle est en contact avec une labiale comme / b/ . Pelambara peut s’analyser en pela an’gny bara (une fille appartenant au clan bara) Nom + verbe Hengonirina Dans cet exemple, ce nom vient d’une phrase relative comme dans : itoy ngy hengo zay nirina (Voici la parure qu’on a désirée). Et après des opérations d’effacement, on a pu avoir la forme hengonirina .

Nom + adjectif Dans cette structure, le déterminant qui est postposé au déterminé désigne un trait que possède ce déterminé (ou qu’on souhaite qu’il possède). C’est la possession- qualité. C’est ce qu’on rencontre dans : Pelavelo ; Baozara ; Pelakidy ; Pelazeny ; Pelakoa. Ces exemples peuvent s’analyser en velo i Pela (Pela est vivante) ; zara i Bao (Bao a le teint divisé) ; kidy i Pela ( Pela est petite) ; Zeny i Pely (Pela est fertile). Dans ce dernier exemple, on souhaite à la fille appelée Pela d’être fertile (avoir beaucoup d’enfants, riche .Dans tous ces exemples, les éléments velo, zara, kidy, zeny et koa sont 34

des adjectifs évaluatifs et désignent des caractères que la mère ou la famille souhaite avoir son enfant. Dans le cas Pelakoa , ce nom vient de Pela et makoa (noir). Dans la forme composée, on a pris tout simplement la forme radicale koa pour avoir Pelakoa . Pelakoa désigne une fille noire. Ajdectif + nom Dans les formes suivantes, l’élément déterminant précède l’élément detrminé, ce qui est contraire à la forme de détermination en malgache. Dans ce cas, on a une possession-propriété. Le second élément sert de sujet dans la phrase de base. D’où les formes syntaxiques suivantes obtenues respectivement à partir de Soazay ; Masivola; Voriraza : Soa gny zay (ny); masy gny vola (ny); vory gny raza (ny) Le terme Baoalahady est formé de l’adjectif bao et du nom alahady . Mais comme le second élément du composé désigne le septième jour de la semaine, il exprime une circonstance dans : Baoalahady . Ainsi, Bao s’analyse en : Bao iy amin’ngy alahady (il est charmant le dimanche). Adjectif + verbe Les adjectifs se répartissent en deux groupes selon leur structure : - ceux qui sont formés d’un adjectif et d’un verbe à l’état statif. Ces verbes sont munis de préfixe mi- , man- comme dans : Bemirepa; Tsaramandroso, Kelimizara; Faramana, Soamihengo ; - ceux dont le second élément est un verbe à la forme objective comme dans : Soanirina , Soanomeny, Benaria. Verbe + verbe Même si les verbes constitutifs des mots composés sont tous des verbes statifs, les noms composés dans cette classe se répartissent en deux groupes : - ceux où les deux verbes constitutifs présentent des préfixes comme ma-, mi- , man-. C’est ce que l’on rencontre dans : Manazaramitady, Manazaramandimby, Miandrimanantena, Miharimana, Manamandimby. - ceux où le premier verbe est un verbe statif à préfixe zéro suivi du radical ou du lexème toly . C’est le cas de Tolimana. Verbe + adjectif 35

Dans cette classe, le premier élément est un verbe statif et celui-ci est détérminé par un adjectif. Ce dernier sert à donner une appréciation sur l’état contenu dans le verbe. C’est le cas dans : Mandiatsara . Adjectif + adjectif Dans cette classe, on est en présence de mots composés où les deux éléments constitutifs appartiennent à la même classe distributionnelle. Le problème ne se pose pas lorsqu’on a deux formes différentes puisque le second élément détermine le premier élément. C’est le cas de : Velosoa, Baosoa ; soavelo ; soakely . Mais dans le cas où on aurait les mêmes éléments comme dans Soasoa, il apparaît que le second élément perd son rôle de déterminant ét est désémentisé. Soasoa fonctionne ainsi comme un mot redupliqué.

II.2.2. Les noms propres d’animaux

Les animaux qui peuvent avoir des noms particuliers sont en général des animaux domestiques : les oiseaux de la basse-cour, le chien, le chat, les bœufs.

II.2.2.1. Les noms simples Pour les animaux de la basse-cour, on peut rencontrer les noms suivants : Masira ; Mavo ; Mety ; Mena ; Foty ; Paro; Mara; Vanga; Mahia; Dinga; Lava; Bory; Bota; Botry .

Les chats peuvent être appelés par les noms suivants: Boly ; Mimy ; Pondy ; Koly; Mena, Foty, Tomy; Jerry .

Les chiens peuvent porter les noms comme: Body; Araky ; Boby; Biky; Milo; Mika; Tôtô; Bobà .

Les bœufs sont les animaux dont les noms sont les plus variés. On peut avoir comme noms simples: Sada; Vovoky; Vasia; Fitatsy . Ces quatre noms proviennent de la couleur de la robe des zébus.

II.2.2.2. Les noms dérivés En ce qui concerne les animaux de la basse-cour, les noms propres dérivés se répartissent en deux groupes :

- Les noms des coqs sont précédés du préfixe nominal le- comme dans : Lemasira ; Lemavo ; Lemety ; Lemena ; Lefoty ; Leparo ; 36

- Les noms des poules sont précédés du préfixe nominal re- comme dans :

Remavo ; Remety ; Relava ; Rebotry ; Revanga ; Remahia ; Rebota.

Les noms dérivés des chats présentent le préfixe re-: Reboly ; Remimy ; Rempondy ; Rekoly .

En ce qui concerne les chiens, le préfixe re- s’ajoute à des mots simples pour les noms des mâles et le préfixe ka- pour les noms des femelles. C’est ce qu’on a dans : Rebodiny; Rearaky ; Raboby; Retofeza;

- Kabory; Kamety; Kamena; Kafoty.

Pour les bœufs, les noms des mâles présentent le préfixe re- et ceux des femelles le préfixe kely-: Resada; Revovoky; Revasia; Refitatsy ;

- Fomela, Tomango, Kelifomela

Dans kelifomela , ce nom propre est formé à partir du radical fela . On a inséré l’infixe –om- à ce radical pour avoir le nom propre fomela auquel on a ajouté le préfixe kely- pour désigner la femelle. La forme fomela est ainsi un hyperonyme puisqu’il désigne tous les zébus qui ont présentent une autre couleur différente sur leurs têtes. Le mâle est désigné par le terme Refomela .

II.2.2.3. Les noms composés Pour les animaux de la basse-cour, les noms composés sont destinés seulement pour l’appellation des mâles comme dans : Lemasirakely ; Lemavolamosy ; Lemetifify ; Lemenatomboky ; Lefotife ; Leparoparo.

Mais lorsque le premier mot constitutif du composé commence par l, on omet le préfixe le désignant le mâle comme dans Lavatomboky ; Lavatenda ; Lavatsipeko ; Lavamahia .

En revanche, pour les chats, les mots composés ne peuvent distinguer les chats mâles des chats femelles ; c’est le cas de: Lavarambo; Lavasofy; Boritenda; Lavamaso .

Les noms des chiens s’obtiennent à partir des comportements de ces animaux envers leurs maîtres ou encore à partir de leurs traits caractéristiques. C’est ce qu’on a dans : - Mpanarabody, Tsiretavy; Tsivahora;

- Lavalohaliky, Lavarerè ; Lavavava; Fohirambo. 37

II.2.3. Les noms propres de lieux

Les noms propres de lieux se présentent sous la forme simple, sous la forme dérivée ou sous la forme composée.

II.2.3.1. Les noms simples On peut considérer comme mots simples les noms propres de lieux suivants : Jangany ; Mangoky ; Tafia ; Sakorihy ; Vondroña.

II.2.3.2. Les noms dérivés En bara, les toponymes dérivés sont formés à partir du préfixe maha-, du locatif an-/am- . C’est ce qu’on rencontre dans : Mahabo, Andriry, Agnadabo, Andaka, Ampefy ; Ambatavo, Ambinda.

Mais lorsque le nom propre de lieu ne commence ni par un locatif ni par un préfixe, dans un syntagme, ils doivent être précédés de l’article personnel i- comme dans mitoboky agny Ianakafy iy (Il habite à Ianakafy). En revanche, on a mitoboky agny Mahabo iy ou Mitoboky agny Andriry iy (Il habite à Mahabo, Andriry).

II.2.3.3. Les noms composés Adjectif + Nom Dans cette classe, le premier élément constitutif est l’adjactif be suivi d’un nom qui sert de déterminant. Nombreux sont les noms propres de lieux de ce type. C’est le cas de: Besavoa, Betsinefo, Benato, Beriketa, Bekily, Betroky: Beadabo, Besokaky; Beamalo; Belinta, Beapombo; Besoa, Behabobo Dans ces exemples, le second élément ; qui est le déterminant, sert de sujet. Et la phrase doit être complétée par un locatif. C’est ainsi qu’on a la phrase : Be gny tsinefo etoy (Nombreux sont les jujubes ici). Viennent ensuite les noms propres dont le premier élément est l’adjectif soa- comme dans : Soafarihy ; Soatanimbary ; L’adjectif mora et sarotra figurent aussi comme premier élément formatif des noms propres de lieux dans un composé. C’est ce qu’on rencontre dans : Morarano , Sarodrano . Nom + Adjectif 38

Tanandava ; Tanambao ; Sahalava ; Hazofoty ; Vohitsara ; Vohitelo ; Sakameloky, Sahamandrevo, Tondrobe, Sakoamasy . Adjectif + Adjectif Morafeno ; Morahariva . Nom + Verbe Voromiantsa ; Sahaniniky ; Vohimiary ; Tanimikodihy.

39

TROISI ÈME PARTIE

ANALYSE PRAGMATIQUE DES NOMS

40

III. 0. Analyse pragmatique des noms

Il ne s’agit pas seulement de produire des noms et de savoir produire mais il faut aussi les interpréter. Dans une analyse pragmatique, les sens d’un nom ne se trouvent pas seulement dans le mot lui-même mais aussi dans son emploi puisque les noms font partie du langage en acte. Pour pouvoir interpréter les noms chez les Bara, il faut faire intervenir plusieurs facteurs. Et ces facteurs sont nombreux et forment ce que l’on appelle le contexte. Ainsi, plusieurs facteurs entrent en jeu dans la dénomination. Mais comme la pragmatique fait partie de la linguistique, il faut aussi faire une analyse sémantique qui s’occupe du sens dans cette discipline.

III.1. Analyse sémantique des noms

Par définition, la sémantique est une branche de la linguistique qui étudie le sens des mots. L’unité de base en étude sémantique c’est le sème. L’analyse sémantique étudie le sens d’un mot isolément. Dans une analyse sémantique ou analyse sémique, un mot possède plusieurs sèmes excepté les termes techniques. Mais ce qui pose problème c’est que la sémantique se cantonne autour des termes linguistiques en laissant de côté les termes extralinguistiques Par exemple la qualité de la voix apportant à l’auditeur des renseignements biologiques, psychologiques ou sociaux sur le locuteur. En sémantique, on distingue deux catégories de sens : le sens dénoté et le sens connoté.

III.1.1. Les noms simples

L’analyse sémantique des noms simples comprend l’analyse sémantique des noms communs, des noms propres de personnes, de noms propres d’animaux et enfin de noms propres de lieux.

III.1.1.1. Les noms communs On peut prendre comme exemples de noms communs les mots : biby, hazo, trano.

Du point de vue sémantique, ces trois mots sont des hypéronymes. En effet, si on essaie de dégager les sèmes contenus dans chaque mot, ces sèmes se retrouvent dans d’autres termes. Ainsi : 41

Biby : { zavamanan’aina, tsy misaina, tsy mahalala menatra }

Hazo : { zavamanan’aina, misy raviny, mamoa …}

Trano : { zavatra voarafitra, misy tafo, misy rindrina, misy varavarankely sy varavarambe }

Et si on dit biby ny alika , cela signifie que saka possède tous les traits de biby . Et ce qui différencie saka de omby , c’est peut être un trait comme le cri. En effet, on dit mivovo ny alika et mimà ny omby .

De ces exemples, on peut dire que alika et omby sont des hyponymes de biby puisqu’ils sont inclus dans biby alors que leurs traits excèdent ceux de biby puisque ce sont les traits pertinents qui distinguent chaque élément.

III.1.1.2. Les noms propres de personnes En ce qui concerne les noms propres de personnes, les Bara donnent des noms à leurs enfants sans apercevoir le sens. Leur but est tout simplement d’avoir un nom pour désigner l’enfant mais aussi pour le distinguer des autres. C’est ici que l’arbitraire du signe linguistique trouve son application. En effet, les noms propres sont considérés comme des signifiants linguistiques auxquels renvoient des concepts. Mais il n’existe aucun lien univoque entre les signifiants et ces concepts.

C’est pour dire qu’on n’accorde pas trop d’importance sur le sens des noms propres du point de vue sémantique puisqu’on les considère comme les termes techniques qui sont presque monosémiques.

III.1.1.3. Les noms propres d’animaux Mavo dénote une couleur. Mais il est ici employé comme noms propres d’animaux. On peut appeler par Mavo une poule, un chat, un zébu ou un chien.

Mais dans ces cas, Mavo n’exprime plus la couleur jaune mais peut désigner chacun de ces animaux. Et les noms de ces animaux se distinguent par l’emploi d’un préfixe.

III.1.1.4. Les noms propres de lieux Jangàny, Mangoky, Lagnàgna, Sakorihy. 42

Tous ces noms propres sont considérés comme monosémiques. Ils sont destinés à désigner des lieux et pour distinguer les uns des autres.

III.1.2. Les noms dérivés

III.1.2.1. Les noms communs Le terme habiloa est un nom commun dérivé puisqu’il est composé du nom commun bilo (maladie) et du circumfixe ha----a. Ce terme habiloa est utilisé lorque le malade fait une crise. Et lorsqu’une maladie est incurable, les Bara l’appellent par bilo. Il y a ici transfert de nom par contiguité de sens.

III.1.2.2. Les noms propres de personnes Prenons les exemples suivants : Relimby, Remaso, Revoay, Kamboa .

Relimby est composé du préfixe de nom propre re - est du lexème limby (notion de succéder). Relimby désigne un homme ou un garçon mais si c’est une fille, on l’appelle par Limbiny .

Le nom propre Remaso est formé du préfixe re- et du nom commun maso . La personne qui porte ce nom n’a rien à voir avec l’organe maso . On donne ce nom à un garçon ou à un homme pour le distinguer des autres.

Kamboa est un nom propre ambivalent. Il peut désigner soit un garçon soit une fille. Dans certains cas c’est un sobriquet donné à quelqu’un qu’on protège du mal mais qui peut devenir par la suite un nom définitif.

III.1.2.3. Les noms propres d’animaux Le nom propre Kamety désigne un chien. Ce nom est formé de préfixe de genre ka - pour les chiens et mety (noir). Dans ce nom propre, l’idée de couleur est supprimée puisque Kamety sert à désigner un chien.

Le nom propre Leparo est formé du préfixe de genre le- pour le coq, et de paro (cendre). Mais avec ce nom, on peut former un autre nom pour un zébu, comme Parofify en tant que générique et Reparofify pour le mâle et Keliparofify pour la femelle.

III .1.2.4 Les noms propres de lieux

Les noms propres suivants désignent des lieux : Mahabo, Nagnarena, L’analyse morphologique de chacun de ces mots permet de dégager les éléments 43

constitutifs. Ainsi, ces mots sont respectivement formés de maha-abo , de magn-harena . Le préfixe maha- (faire devenir, accompli) s’ajoute au lexème abo (haut, élevé) ; le préfixe magn- (faire devenir, non accompli) s’accole au radical secondaire harena.

III.1.3. Les noms composés

III.1.3.1. Les noms communs Le terme akoholahim-bohitra est formé à partir de trois termes akoho (coq) lahy (mâle) et vohitra (colline). Du point de vue sémantique, ce terme ne dénote pas le coq de la colline comme il se doit mais désigne une autre chose. Ce sens provient de l’emploi de ce mot, c’est-à-dire du contexte de son utilisation. Quelqu’un est qualifié de akoholahim-bohitsy lorsqu’il ne fait que courtiser les filles du village.

III.1.3.2. Les noms propres de personnes Les noms propres Pelazeny, Pelazay, désignent des jeunes filles ou des jeunes femmes. Les déterminants zeny et zay diffèrent les deux noms propres et signifient respectivement {fructueux, fertile, fécond, bon}, {cadet, le plus jeune}

III.1.3.3. Les noms propres d’animaux Lavatsipeko est un nom propre pour désigner un coq. Ce terme est composé de lava (long) et de tsipeko (cuisse). Pour analyser l’adjectif lava on peut chercher les antonymes comme fohy . C’est un cas d’antonymie appelée antonymie stricte basée sur la taille. Ainsi, si la cuisse n’est pas courte, cela signifie qu’elle est longue.

III.1.3.4.Les noms propres de lieux Les noms Besokaky, Morarano sont des noms propres de lieux qui sont formés à partir de la collocation de deux mots simples be et sokaky , mora et rano .

D’après l’analyse structurale, ces noms sont obtenus à partir d’une phrase de base be ny sokaky etoy ou mora ny rano etoy . Après des opérations d’effacement, on est en présence des formes nouvelles mais qui ne sont plus des énoncés mais des formes composées destinées à désigner des noms de lieux. 44

III.2. Analyse pragmatique des noms

Nous avons décrit dans la deuxième partie les différentes structures des noms des Bara. Et nous avons trouvé que les noms des bara, selon leur structure, sont répartis en forme simple, en forme dérivée et en forme composée.

Maintenant, nous procédons notre étude sur le sens des noms. Dans cette partie, nous voulons évoquer la face cachée des noms donnés selon leur structure et leurs modes de formation. Ň’a ňara tandroky, sady fano ňona no fa ňazava dit un adage Bara, ce qui signifie que le nom sert à désigner un individu, de le différencier d’un autre mais d’exprimer les comportements de celui qui le porte.

Du point de vue pragmatique, l’emploi des noms propres peut relever, si non relever de l’illocution. Dans la vie quotidienne, nous vivons cette illocution du nom propre. Cette dernière est due, grâce dans la relation d’intersubjectivité avec nos interlocuteurs, nos proches. En effet, le nom propre peut être : un ordre, un souhait, un désir, une requête, etc.

III.2.1. Les noms simples

III.2.1.1. Les noms communs Ici, on est en présence de ce qu’on appelle acte de langage indirecte c’est ce que Bernard de Cornulier appelle délocutivité. Le mot n’est pas employé selon le sens qu’il comporte mais on lui attribue un autre sens selon le contexte.

Dans l’énoncé izaho angaha ataonao gisa , le terme gisa (oie) qui est un nom commun et désignant un oiseau de la basse-cour n’est pas employé en tant que tel. Selon le contexte où l’on énonce, il signifie ici un certain caractère : la naïveté.

III.2.1.2. Les noms propres de personnes Masy (sacré, salé) est nom propre de personne pour designer une fille. On donne ce nom à quelqu’un que l’on peut être accepté par tout le monde comme dirigeant. Il va être écouté de tout le monde. On peut donner ce terme à quelqu’un comme un sobriquet mais à partir du moment où l’on constate que tout ce qu’il dit se réalise.

III.2.1.3. Les noms propres d’animaux Nous considérons ici comme exemple d’analyse les noms propres de zébus. 45

Dans la vie quotidienne, les Bara n’utilisent pas des noms spéciaux. Par exemple, les zébus dont la couleur de la robe est blanche s’utilisent dans les travaux des champs, des rizières pour le labour. On ne peut pas le mettre à la tête d’une charrette parce qu’on pense qu’ils ne sont pas forts.

En revanche, les zébus de couleur jaune ne peuvent être utilisés dans les rites qu’on pratique dans les parcs de peur de tuer les bœufs.

Pour les zébus, les noms propres servent à les distinguer dans la vie quotidienne. Il faut que chaque propriétaire, quel que soit le nombre de ses zébus, arrive à les distinguer tous. Mais la connaissance de ces noms est aussi importante en cas de pratique d’une coutume quelconque. En effet, il existe des noms qui correspondent au rite qu’on pratique.

Fitatsy est un nom propre pour désigner un zébu. Ce nom vient du fait que la couleur de sa robe ressemble à celle de l’oiseau appelé fitatsy . Le zébu portant ce nom est aussi agile comme le fitatsy . Dans ce cas, il y a transfert de nom par contiguité de sens.

III.2.1.4. Les noms propres de lieux Notre exemple fait défaut, alors nous réservons ce travail pour l’avenir.

III.2.2. Les noms dérivés

III.2.2.1. Les noms communs Le terme havoria est décomposable en ha-vori-a où vori est le radical et ha…a le circumfixe. Vory (réuni, rassemblé) forme avec le circumfixe un nom dérivé à partir d’un adjectif. Chez les Bara, havoria désigne toutes sortes de réunions qu’elles soient volontaires ou involontaires. Cependant, on peut distinguer deux sortes de havoria ; le havoria soa comme la ciconcision et le havoria raty comme l’enterrement. Pour qu’il yait circoncision par exemple, il faut qu’il y ait l’enfant à circoncire. Le résultat de ce havoria est l’appartenance de l’enfant à la famille paternelle.

III.2.2.2. Les noms propres de personnes Mahery (fort) est un nom propre pour désigner un garçon. Ce nom est formé à partir du préfixe ma- et du radical hery (force). Pour les parents, l’enfant qui porte ce nom doit être fort. Ils souhaitent que son enfant soit fort dans la vie quel que soient les 46

problèmes qu’il devra rencontrer. Il paraît aussi que pendant la grossesse ou pendant l’accouchement, sa mère avait beaucoup de difficultés.

Le nom propre Mahatsanga vient du préfixe maha- et du radical tsanga (notion de se tenir debout, de contruction ou d’érection). Mahatsanga est un nom qu’on donne à un enfant à qui l’on souhaite d’être indépendant. Cela vient du fait qu’auparavant, son père avait des problèmes d’argent, puisqu’il était orphelin et que son beau-père ( keliray ) ne lui donnait rien. En conséquence, il devait travailler dès son plus jeune âge. Et il ne veut pas que son enfant vive la même situation que lui. A partir de ce nom, il demande à son fils de travailler dur pour réussir. Donc derrière ce nom, il y a un désir et une requête.

Le nom R evoay est décomposable en : re- et voay ; le re- est un article personnel. Voay (crocodile) est un nom d’animal aquatique. Il peut désigner un homme qui ressemble au crocodile, c’est-à-dire un homme qui ressemble à un crocodile, qui est laid, fort, sanguinaire. Ainsi , Revoay est un homme laid, fort et sanguinaire. Ce nom propre est très fréquent chez les Bara. En effet, les Bara sont belliqueux. Cela se voit à travers l’éducation des enfants. Dès le quatrième âge, on donne à l’enfant comme premier cadeau un bâton, ensuite une hache et enfin un fusil. Quelqu’un appelé Revoay serait qui peut vaincre tous les problèmes sociaux, économiques, matériels…

III.2.2.3. Les noms propres d’animaux Resomara est un nom propre composé. Ce mot peut être analysé en re- préfixe de nom propre, du radical sara (beau, joli) auquel on a inséré l’infixe –om-.Ce nom est destiné pour désigner un beau zébu du point de vue de la robe ; Resomara est un zébu docile et accepte facilement ce qu’on lui demande de faire.

III .2.2.4. Les noms propres de lieux Nagnarena est un nom de village. Il semble qu’une personne qui venait de s’y installer n’avait que trois bœufs. Après avoir vécu pendant un certain moment, ce nombre avait multiplié, la culture était bonne et tout le monde s’alliait avec lui. Le zébu, l’argent et le fihavanana sont des richesses qu’il a acquises dans ce lieu.

A partir de ce jour-là, on appelait ce lieu par Nagnarena . 47

III.2.3. Les noms composés

III.2.3.1. Les noms communs

Voici des exemples de noms utilisés par les Bara: Fampinomambilo, Alatono, Alahavoa, fiatotà.

Chez les Bara, les maladies qui ne sont pas guéries par les médécins doivent être soignées par des tradipraticiens. Ce sont eux qui vont se charger du malade, de choisir la couleur de la robe du zébu. Comme ils doivent immoler un zébu, les zébus utilisés reçoivent des noms spéciaux comme Fampinomambilo et Tiambilo.

Si on essaie d’interpréter le sens de ce nom, on peut y dégager tout d’abord le posé, le presupposé et les sous-entendus. Le déverbatif fampinomana dans Fampinomambilo vient du verbe mino (boire). Le second élément bilo désigne le malade. Le rite consiste à faire boire du sang au malade.

Dans cette analyse, on peut prendre comme l’idée posée fampinomana . Cette action s’avère indispensable pour le malade parce qu’il a soif et il a besoin de se désaltérer. Et pour les pragmaticiens, c’est le présupposé et ce présupposé est irréfutable. Le résultat de cet acte de langage va se diverger puisqu’il dépend des croyances. Ils ne sont pas énoncés clairement : ce sont les “ sous-entendus” et qui pourraient être la guérison, la purification, joie.

Présupposés Posés Sous-entendus

Soif qui cause la maladie Fampinomambilo Joie, Guérison, purification

Fautes commises envers un Alatono, Alahavoa Purification, joie, repentir, inceste guérison, sagesse, nouvelle vie, mariage Faute commise par le fils Fiatota envers son père 48

III.2.3.2. Les noms propres de personnes Nous prenons les exemples suivants pour chercher les significations des noms propres composés. Voici donc des exemples que nous allons examiner : Pelazeny .

Pelazeny est un nom propre de personne formé à partir de pela (fille, femme) et de zeny (fructueux, fertile, abondant, bon). On donne ce nom à une fille qui a de la chance, qui accumule facilement beaucoup de richesses. Cela signifie que Pelazeny à déjà des sœurs mais qui n’ont pas porté chance à leurs parents.

Pelazeny est aussi le nom qu’on donne au septième enfant. Chez les Bara, comme chez tous les malgaches, le chiffre sept est la marque de la plénitude et de la perfection. Le radical de eninoro eninkaveloma , e ninkaja c’est henina mais non pas enina .

III.2.3.3 Les noms propres d’animaux Bemety est un nom propre pour désigner un coq ou un chat. Il est formé à partir de be (grand) et mety (noir). La couleur des poils du coq ou du chat qui porte ce nom est presque recouvert de noir, c’est-à-dire c’est la couleur noire qui domine.

III.2.3.4. Les noms propres de lieux Morarano est un nom propre de village formé à partir de deux mots : mora (facile) et rano eau). Le nom de ce village vient du fait que dans ce village, l’eau est abondante et il n’y a pas de problème d’eau ni pour la culture ni pour la cuisine.

Pour conclure, ce procédé d’analyse des noms chez les Bara présente un intérêt pour la langue malgache. C’est dans cette partie que se rencontrent toutes les disciplines. Et les différentes notions fondamentales en linguistique et en pragmatique sont appliquées. Nous pouvons dire que la notion d’arbitraire de signes trouve sa place. Un terme n’est utilisé seulement pour représenter un objet ou pour un concept. Mais il n’existe aucun lien entre l’objet en question ou le concept et le terme désigné pour l’appeler.

49

QUATRI ÈME PARTIE

BIBLIOGRAPHIE COMMENTÉE

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IV.0. Introduction

Dans les recherches, l’acquisition de connaissances nouvelles et l’étude des questions font l’objet d’un travail scientifique. Ainsi, pour élaborer le présent travail et en vue de notre future thèse, nous avons senti le besoin de nous documenter. Nous avons besoin de lire un grand nombre d’ouvrages, l’ensemble des ces ouvrages que nous avons consulté forment notre bibliographie. Ces ouvrages cités ci-après ne sont que des indications bibliographiques ; nous donnons ici une liste d’auteurs dont les textes se rapportent à notre travail de recherche, en y mettant en relief leurs intérêts et leurs spécificités pour nos investigations.

Ces livres définissent la linguistique, la pragmatique, le Bara, en particulier dans le domaine de l’analyse des noms et les approches que nous avons adoptées dans notre travail.

Nous avons pris ces ouvrages comme références car nous y avons trouvé les concepts fondamentaux, à savoir la pragmatique et le nom.

Alors, notre documentation est classée en ouvrages de base et ouvrages généraux.

IV. 1. OUVRAGES DE BASE

Nous classons comme ouvrages de base toutes les œuvres linguistiques, les ouvrages se rapportant à la zone d’étude. Il en est ainsi pour les livres sur la linguistique pragmatique et les diverses approches qui se rapportent au thème étudié.

1. Roger Bruno RABENILAINA

1974: Morphosyntaxe du malgache. Description Structurale du Dialecte Bara, Paris : SELAF, 337 p.

Cet ouvrage donne des descriptions morphologiques et syntaxiques du malgache à travers le dialecte Bara. 51

Selon Roger Bruno RABENILAINA, le parler Bara est l’une des variétés dialectales de la langue malgache. Le dialecte bara a son originalité par rapport au malgache classique 30 ; cette originalité repose sur les points suivants :

Existence ou non-existence de deux types de phrase, c’est-à-dire qu’en malgache classique, comme l’explique Siméon RAJAONA 31 , il y a deux types de phrase : l’un est construit sur la structure P-S/S-P, et l’autre construit autour du seul P 32 . RABENILAINA 33 est contre cette existence de deux types de phrase malgache classique ; c’est pourquoi il affirme que le bara présente un seul type de phrase, de forme P-S/S-P34 mais le S pouvant subir l’ellipse en cas d’injonction 35 ou en cas de phrase dépendante du contexte 36 .

L’auteur souligne que l’opposition du bara au malgache classique en type de phrase n’est qu’hypothétique, dans le mesure où il reste encore à démontrer qu’il existe effectivement deux types de phrases en malgache classique.

Le deuxième point de l’originalité porte sur la pertinence ou non-pertinence fonctionnelle du caractère défini/auto-défini du sujet d’un P non-défini, c’est-à-dire que le bara construit uniformément ses phrases, ni elliptiques ni injonctives, avec un P défini/auto-défini ou non-défini et un S défini/auto-défini ou non-défini.

2. GARY-PRIEUR, Marie Noëlle. et alii

1991 : Syntaxe et sémantique des noms propres, collection Langue Française, Mont Rouge, Paris : Larousse

Ce livre donne des explications des articles organisées de la manière suivante : en premier lieu une présentation générale de la perspective selon laquelle a été conçu le recueil. Les autres articles traitent des noms propres, c’est ici que notre travail trouve son frère jumeau Nous nous intéressons particulièrement à ce livre à cause de son aspect méthodologiques et les démarches utilisées par les auteurs. Ceux-ci analysent dans ce livre le nom propre dans son aspect syntaxique ainsi que dans son aspect

30 Terme utilisé par Siméon RAJAONA 31 Stucture du malgache. Etude des formes prédicatives, thèse de Doctorat d’Etat soutenue en 1970 32 Prédicat d’existence, Comme dans la phrase : Misy trano eto : « Il y a une/des maisons ici » 33 RABENILAINA 1983, p 20 34 Comme dans la phrase : Meloky Nahoda igny : « cet homme est furieux » 35 Comme : Ndao moa : « Allons donc ! » 36 Comme dans : Sinito : « furent-tirées (les cornes du bœuf) » 52

sémantique. C’est pourquoi nous pouvons y trouver la réponse à la question de savoir si les noms propres constituent une catégorie linguistique spécifique ou non.

Pour nous, ce livre est très important puisque notre travail est basé sur l’analyse des noms propres du point de structurale et sémantique en évoquant le sens des noms propres et leur utilité.

3. John Langshaw AUSTIN 1970 : Quand dire, c’est faire, Seuil, Paris, L’ordre philosophique, Collection dirigée par Paul Ricoeur et Franças de Gille Lane. (1 ère édition 1962), 180 p. Puisque la pragmatique est notre approche, il nous faut nous appuyer sur des ouvrages qui ont théorisé cette méthode. La publication de l’œuvre d’Austin est considérée comme l’acte de naissance de la linguistique pragmatique. Dans ce livre l’auteur a voulu rechercher la nature du langage et découvrir tout ce que nous pouvons accomplir par la parole. Austin est convaincu que les philosophes perdent leur temps en considérant la valeur des affirmations. Il disait que la « la vérité ou la fausseté d’une affirmation ne dépend pas de la seule signification des mots, mais des circonstances précises dans lesquelles l’acte est effectué »37 . Austin a fait la remarque que les philosophes sont seulement attirés par les énoncés de la morale. Pourtant, ces expressions ne sont ni des affirmations, ni des non-sens. Il avance une hypothèse selon laquelle: « La langue naturelle s’organise autour d’une distinction fonctionnelle entre deux types d’énoncé : les énoncés constatifs 38 et les énoncés performatifs. 39 Austin a ainsi distingué trois sortes d’actes de langage appelés respectivement : acte locutoire 40 , acte illocutoire 41 et acte perlocutoire 42 . 4. John Rogers SEARLE 1996 : Les Actes de Langage, Essais de Philosophie du Langage , Préface d’Oswald DUCROT, Collection Savoir : Lettres, Hermann, éditeurs des Sciences et des Arts. 260 p.

37 Austin. 1962 ; p144. 38 Qui décrit un état de chose, comme dans : le ciel est bleu 39 Qui permet d’accomplir un certain type d’action, comme dans : Je déclare la science ouverte. 40 Acte locutoire : acte de dire quelque chose. 41 Acte illocutoire : acte effectué en disant quelque chose. 42 Acte perlocutoire : acte effectué par le fait de dire quelque chose. 53

Ce livre est divisé en deux grandes parties : la première partie s’intitule : La théorie des actes de langage , la deuxième partie met l’accent sur quelques applications de cette théorie. Ainsi, il traite de la méthode et objet de la philosophie d’une part et d’autre part sur la linguistique. Pour lui, il est nécessaire de savoir pourquoi l’on doit étudier les actes des langages. Selon l’auteur, toute communication de nature linguistique implique des actes de nature linguistique, c’est-à-dire que l’unité de communication linguistique n’est pas comme on le suppose généralement : le symbole, le mot ou la phrase, mais bien la production du symbole, du mot, ou de la phrase au moment où se réalise l’acte de langage. Pour lui, parler une langue, c’est adopter un comportement, accomplir des actes de langage selon des règles complexes dont l’étude rejoint une théorie de l’action. Ainsi, il insiste sur la nécessitée de distinguer les actes illocutoires qui correspondent aux différentes actions que l’on peut réaliser par des moyens langagiers. En outre, Searle révise la classification proposée par Austin ; Searle a voulu examiner la manière dont la théorie de la référence présentée au chapitre quatre s’applique à deux problèmes traditionnels en philosophie du langage. Il s’agit de la théorie des descriptions définies de Russell et la signification des noms propres. C’est ici que notre travail trouve son frère jumeau. C’est pourquoi nous pouvons y trouver la réponse à la question de savoir si les noms propres ont un sens ou non.

Ce livre est donc très important pour nous puisque notre travail est basé sur l’analyse des noms propres du point de vue pragmatique.

5. Ferdinand de SAUSSURE 1978 : Cours De Linguistique générale, Edition critique préparée par Tullio de Mauro, Payot, Paris, 509 p. Le Cours de linguistique générale est une compilation de leçons que Saussure a dispensées à l’ Ecole des Hautes Etudes à Paris et à l’Université de Genève. L’oeuvre a été publiée en 1916 par ses élèves Charles BALLY et Albert SECHEHAYE. . Ce livre est considéré comme la base ou fondement des études linguistiques modernes pour plusieurs raisons : 54

Tout d’abord, par l’élaboration de l’opposition entre diachronie et synchronie, c’est-à-dire que dans ce livre, l’auteur a exposé pour la première fois d’une façon claire et précise la distinction entre la linguistique diachronique et la linguistique synchronique. La linguistique diachronique étudie l’évolution ou l’histoire d’une langue, c’est-à- dire qu’elle étudie les modifications qui affectent toute langue au cours d’une longue période. En revanche, la linguistique synchronique étudie la langue statiquement, c’est- à-dire qu’on y étudie les caractéristiques et les fonctionnements d’une langue à un moment donné de son histoire. Pour Saussure, il n’y a pas lieu d’établir un ordre de priorité entre ces deux oppositions car les deux études sont autonomes. Ensuite, par la conception de la langue comme système de signes, c’est-à-dire que Saussure a rejeté la base de la grammaire traditionnelle. En effet, il expose le fondement de la « linguistique structurale ». C’est ici que l’idée de structure est née par le fait « qu’une langue est un système, c’est-à-dire un ensemble d’éléments de structure solidaire qui entretiennent entre eux des rapports précis ». En plus, la distinction entre langue et parole rend son livre comme le point de départ de la linguistique moderne. Pour lui, la langue c’est un fait social tandis que la parole est un fait individuel. Ainsi, la langue en tant que fait social c’est le code ou la compétence, qui est l’ensemble de règles abstraites et qui est à la disposition de chaque usager et la parole, c’est le message ou la performance qui est la manifestation concrète de la langue. C’est encore grâce à lui que la notion de signe est apparue dans l’étude de la langue. Il affirme que le signe linguistique 43 unit un concept appelé signifié et une image acoustique appelée signifiant. Ces deux éléments sont intimement unis et s’appellent l’un l’autre. Saussure a aussi le premier qui, a pu mettre en évidence le caractère arbitraire du signe, c’est-à-dire le caractère conventionnel de l’association d’un signifiant à un signifié dans le signe linguistique. En effet, la relation entre signifiant et signifié est purement conventionnelle et arbitraire. Il a également souligné le caractère linéaire du signifiant, c’est-à-dire que les éléments du signifiant se présentent les uns après les autres, ils forment une chaîne.

43 F. de Saussure .1978.p99 : « nous appelons signe la combinaison du concept et de l’image acoustique ». 55

Enfin, pour l’auteur, la langue est un système de signes dans lequel tout repose sur des oppositions. Il dégage deux types de rapport : le rapport syntagmatique qui agit sur l’axe de la chaîne parlée et le rapport paradigmatique qui sur l’axe d’apparition d’éléments substituables.

Ce livre est très important pour nous puisque notre travail est basé sur l’analyse des noms propres du point de vue linguistique.

Les documents que nous venons de citer sont insuffisants, mais nous savons que la recherche continue jusqu’à la réalisation de la thèse et que le temps nous aidera pour éclaircir les points flous. 56

Conclusion générale Pour conclure, l’Analyse pragmatique des noms chez les Bara s’inscrit dans un projet de thèse de Doctorat Nouveau Régime enregistré à la Formation Doctorale Pluridisciplinaire de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Tuléar. Elle fait partie de l’analyse pragmatique que nous avons menée auparavant. Notre étude est fondée sur la structure, la fonction et l’utilité des noms des Bara.

Nous avons expliqué dans l’introduction les raisons de notre choix ainsi que l’intérêt de ce travail. Nous y avons précisé les problèmes rattachés à ce thème ainsi que les approches méthodologiques adoptées pour parvenir aux résultats souhaités. Nous avons enchaîné la suite du travail par le plan de notre future thèse.

Dans la première partie, nous avons présenté brièvement le parler bara du point de vue phonologique, morphologique et syntaxique. De cette analyse, nous avons pu tirer quelques traits spécifiques du parler bara surtout du point de vue phonologique.

La seconde partie de ce travail s’est efforcée d’analyser les noms dans tous ses états. C’est ainsi que nous avons pu découvrir trois structures différentes pour type de nom. En effet, les noms communs comme les noms propres, que ce soit des noms propres de personnes, de noms propres d’animaux ou de noms propres de lieux se présentent sous la forme simple, la forme dérivée ou la forme composée.

Dans la troisième partie, à partir de l’analyse pragmatique des noms chez les Bara, nous avons pu relever certaines valeurs accordées à des noms bara. Les noms ne constituent pas une simple habitude pour appeler quelqu’un ou un objet quelconque mais contiennent des sens cachés conditionnés par plusieurs facteurs. Comme les noms communs ou les noms propres font partie de la vie quotidienne, ils font partie aussi du langage ordinaire. Ainsi, il s’est avéré d’étudier leur utilité dans la société.

Enfin, la bibliographie commentée constitue la charpente de notre analyse. Elle nous est d’une grande utilité puisqu’elle nous a permis d’aborder les différentes faces de la langue et de nous orienter vers des terrains non défrichés.

Pour terminer, nous signalons que ce projet de thèse n’est qu’une esquisse pour notre thèse de doctorat à venir. Nous souhaitons, en effet, continuer et approfondir notre recherche.

57

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TODOROV, Tzvetan et alii 1979 : Sémantique de la poésie , Paris, Seuil, 177p. 68

TROUBETZKOY, Nicolaï 1967 : Principes de phonologie , Paris, Klincksieck, 430 p. TSIMILAZA, Alphonse 1981 : Phonologie et morphologie du tsimihety, Université Nancy 2, Thèse de Doctorat 3 e Cycle, 429 p. 1998 : « Des formes de base : cas de préfixe malgache man - ~ mañ- », in Raki-pandinihana , pp. 88-114.

II. ARTICLES

ANDRIANASOLO, Fidèle Joseph 1990 : « Les diphtongues malgaches ; problème d’identification et essai de définition vectorielle », in Langage, pp. 158-177

COSERIU, André 1964 : « Pour une sémantique diachronique structurale », dans Travaux de linguistique et de littérature, publié par le Centre de philologie et de littérature romaine de l’Université de Strasbourg, pp. 139-186

MARTINET, André 1949 : « La double articulation linguistique », dans Travaux de cercle linguistique » de Copenhague, volume 5, Copenhague. 1957 : « Arbitraire linguistique et double articulation », dans Cahier du Ferdinand de Saussure, n°15, Genève

RABENILAINA, Roger Bruno 1984 : « Une nouvelle version de la grammaire malgache : les syntaxes transformationnelles », in Lakroan’i Madagasikara, n°2400-2404 , Fianarantsoa, Librairie Saint Paul

69

TABLE DES MATIÈRES

0. Introduction générale ...... 19

0.1. Choix du sujet ...... 19

0.2. Problématique ...... 20

0.3. Approches méthodologiques ...... 21

0.3.1. Zone d’enquête ...... 22

0.3.2 Les théories ...... 27

0.3.2.1. L’approche structurale ...... 28

0.3.2.2. L’approche transformationnelle ...... 28

0.3.2.3. L’approche sociolinguistique ...... 29

0.3.2.4. L’approche pragmatique ...... 29

PREMIÈRE PARTIE ...... 34

PRESENTATION DU PARLER BARA ...... 34

I.0. Introduction ...... 34

I.1. Du point de vue phonologique ...... 35

I.1.2. La phonématique ...... 36

I.1.2. Etude prosodique ...... 37

I.2. Du point de vue morphologique ...... 38

I.2.1. La préfixation ...... 39

I.2.2. L’infixation ...... 39

I.2.3. La suffixation ...... 39

I.2.4. La composition ...... 40

I.3. Du point de vue syntaxique ...... 40

I.3.1. L’élément prédicatif ...... 41

I.3.2. L’élément sujet ...... 41

I.3.3. L’élément complément ...... 41 70

DEUXIEME PARTIE ...... 26

ANALYSE STRUCTURALE ET FONCTIONNELLE DES NOMS ...... 26

II.0 Introduction ...... 28

II.1. Analyse structurale des noms ...... 29

II.1.1. Les noms communs ...... 29

II.2. Les noms propres ...... 30

II.2.1. Les noms propres de personnes ...... 30

II.2.2. Les noms propres d’animaux ...... 35

II.2.3. Les noms propres de lieux ...... 37

TROISIEME PARTIE ...... 39

ANALYSE PRAGMATIQUE DES NOMS ...... 39

III. 0. Analyse pragmatique des noms ...... 40

III.1. Analyse sémantique des noms ...... 40

III.1.1. Les noms simples ...... 40

III.1.2. Les noms dérivés ...... 42

III.1.3. Les noms composés ...... 43

III.2. Analyse pragmatique des noms ...... 44

III.2.1. Les noms simples ...... 44

III.2.2. Les noms dérivés ...... 45

III.2.3. Les noms composés ...... 47

QUATRIEME PARTIE ...... 49

BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE ...... 49

IV.0. Introduction ...... 50

IV. 1. OUVRAGES DE BASE ...... 50

Conclusion générale ...... 56

BIBLIOGRAPHIE ...... 57

TABLE DES MATIÈRES ……………………………………………………………………..67