LeMonde Job: WMQ1603--0001-0 WAS LMQ1603-1 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0354 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

a La nationalité des entreprises a Emploi : 10 pages d’annonces classées

55e ANNÉE – No 16838 – 7,50 F - 1,14 EURO MÉTROPOLITAINE MARDI 16 MARS 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Tempête sur Enseignants-gouvernement : semaine à risques Corse : percée indépendantiste la Commission b Grèves lundi et mardi, manifestation nationale samedi contre le ministre de l’éducation de Bruxelles, b Les instituteurs protestent contre la carte des ouvertures et fermetures de classes a Les élections b Des professeurs contre la réforme des lycées b Enquête : pourquoi M. Jospin soutient M. Allègre territoriales accusée de LA SEMAINE de grèves et de ma- être le point fort de la mobilisation. nifestations dans l’enseignement a Ces actions interviennent au mo- renforcent commencé, lundi 15 mars, avec un ment où une querelle de succession mauvaise gestion mouvement de protestation dans les agite la Fédération syndicale unitaire les nationalistes UN « COMITÉ des sages » de- écoles, collèges et lycées, à l’appel (FSU) après la démission de son se- vait rendre public, lundi 15 mars, des syndicats majoritaires d’ensei- crétaire général, Michel Deschamps, proches son rapport sur la gestion de la gnants. Elle constitue un test sur le qui figure sur la liste du PCF pour les Commission européenne. Il serait degré de mobilisation face à la poli- élections européennes. Le débat ne des clandestins sévère pour les conditions d’attri- tique de Claude Allègre. Dans les se limite pas à un affrontement butions des contrats à des presta- écoles, la redistribution des postes entre personnes mais porte aussi sur a taires extérieurs et pour les méca- d’instituteurs pour la prochaine ren- la stratégie à l’égard du ministre de La droite nismes de contrôle de l’exécutif trée nourrit la grogne, tandis que le l’éducation nationale et du gouver- bruxellois. Outre Edith Cresson et projet de réforme des lycées ali- nement. Alors que, dans un entre- devrait garder la l’Espagnol Manuel Marin, plu- mente le mécontentement des pro- tien au Parisien, Claude Allègre af- sieurs autres commissaires, ainsi fesseurs. firme, lundi, qu’« on ne peut pas faire maîtrise que le président Jacques Santer et Tous les syndicats mobilisés tout tout de suite », le gouvernement la Suédoise Anita Gradin, respon- (SNUipp-FSU, Sgen-CFDT dans les prépare des mesures financières du pouvoir dans l’île sable de la lutte antifraudes, se- écoles et SNES-FSU dans le second supplémentaires destinées à apaiser raient épinglés par le rapport. degré) se retrouvent pour exiger du la grogne et à accompagner ses ré- a La gauche, divisée M. Santer devait réunir lundi dans gouvernement des moyens supplé- formes. Selon le ministère de l’édu- la soirée l’ensemble de la Commis- mentaires en faveur de l’éducation. cation, la grève était suivie par 30 à et critiquée, sion. Les chefs de groupes poli- Mardi, ce sont les opposants irré- 50 % des enseignants dans les écoles tiques au Parlement se réunis- ductibles à la réforme des lycées et un peu plus de 30 % dans les col- se partage saient séparément. L’hypothèse (FO, Snalc, CNGA, CFTC) qui cesse- lèges et lycées. Selon les syndicats, d’une démission de la Commission ront le travail. La manifestation na- elle touchait 70 % des enseignants près du tiers était ouvertement évoquée lundi à tionale du second degré, prévue sa- du primaire. Bruxelles. medi 20 mars à Paris, à l’appel du des voix SNES, des syndicats autonomes et Lire pages 8 et 9 Lire page 2 des collectifs « anti-Allègre », doit et notre éditorial page 16 Lire page 6 Miss Dolly, princesse de la tonte, a les joues trop rondes Renault-Nissan : ÉDIMBOURG nie, résultat d’un croisement avec un bélier permis de monter trois sociétés commerciales de notre envoyé spécial gallois, a été digne de celui d’un heureux évé- de biotechnologie très florissantes. vers l’alliance Charmante, elle est charmante, Dolly ! Nul- nement à la cour d’Angleterre. Bon nombre Y avait-il matière à éreinter les « docteurs lement intimidée par le visiteur, la première d’astrologues utilisent sa date de naissance, le Folamour » du Roslin Institute, comme l’ont LES NÉGOCIATIONS en brebis clonée de l’histoire bêle pour attirer 5 juillet 1996, comme point de départ de leurs fait les tabloïds britanniques, caisses de réso- a vue d’une alliance entre Re- l’attention. Elle se laisse longuement caresser, prédictions sur l’avenir de la planète. Certains nance de l’effroi provoqué par cette trou- nault et Nissan, deuxième a Sur la piste la « female star », sous les projecteurs qui esprits perfides ont même proposé de faire de blante découverte ? « On a écrit tout et n’im- constructeur automobile japonais, éblouissent ses grands yeux noirs, sa bouche cette Vestale pure malt le symbole de la nou- porte quoi sur le formidable débat éthique et sont en phase finale. Le président des tableaux volés sensuelle savamment dessinée, son visage velle Ecosse qui doit élire son Parlement ré- philosophique créé par ce clonage. La presse a de Nissan, Yoshikazu Hanawa, avenant. Trente-deux mois après sa création gional le 6 mai. passé sous silence les possibilités médicales était à Paris le week-end dernier De nouveaux éléments permettent de par les chercheurs du Roslin Institute d’Edim- La « suite » qu’occupe la brebis au Roslin créées par cette expérimentation. » On n’en pour y rencontrer Louis Schweit- reconstituer le parcours de deux cents bourg, à partir du simple noyau d’une cellule Institute, là où elle a vu le jour, est royale. Un saura pas plus sur les affres du clonage d’hu- zer, son homologue de Renault. tableaux de la collection d’Alphonse prélevée sur une autre brebis adulte, Miss saint des saints gardé comme Fort Knox : il mains de la part d’Harry Griffin, directeur ad- Celui-ci devait présenter le projet Kann, dérobés par les nazis. p. 31 Dolly fascine toujours les médias. faut franchir un grillage doté de lourdes ser- joint de l’institut. de mariage au conseil d’adminis- L’agenda de la dame est saturé : séances de rures, puis accepter la compagnie d’un garde Elle est encore belle, Dolly, mais comment tration de Renault, mardi 16 mars. pose pour les photographes du Sunday Times sur le qui-vive pour avoir le privilège de péné- expliquer ce double menton, ces joues trop Le constructeur français pourrait a Kosovo : reprise et de Vogue, rendez-vous galants avec des trer dans son intimité. Les responsables re- rondes et ce ventre protubérant ? Miss Dolly prendre une minorité de blocage journalistes de la presse écrite, invitations doutent un possible coup de force des mili- se surveille-t-elle suffisamment ? Vieillirait- de 33,4 % dans le capital de Nissan des pourparlers – refusées – à plusieurs shows américains. Le tants du violent Front de libération des elle prématurément pour cause de clonage ? et nommer plusieurs hauts diri- pull-over tricoté avec la laine de sa première animaux, hostile aux expériences de vivisec- Réponse pincée du docteur Griffin : « Son geants français à Tokyo. Si les Les négociations sur le Kosovo ont re- tonte est exposé en bonne place au Science tion, voire de l’Armée républicaine irlandaise. poids est typique de la race des Finn Dorset. Elle complémentarités industrielles et pris, lundi à Paris, sur fond de combats Museum de Londres. Des groupes de défense Sans ce « coup », le Roslin Institute, établisse- doit bientôt passer à la tonte. Mais en fin de commerciales semblent assez évi- des lesbiennes l’ont adoptée comme symbole ment connu dans les milieux de la recherche compte, il ne faut pas se leurrer : Dolly n’est pas dentes, le poids des dettes de Nis- et d’attentats. p. 3 de la procréation médicalement assistée qui vétérinaire et financé en partie par le minis- une brebis tout à fait normale. » san fait encore hésiter Renault. se passe du mâle. Le retentissement de la tère de l’agriculture, n’aurait jamais bénéficié naissance, l’an dernier, de son agnelle, Bon- d’un tel mécénat des entreprises, qui lui a Marc Roche Lire page 17 a Croatie : le procès de Dinko Sakic Le procès de l’ancien commandant de Coup de balai Jasenovac, principal camp de concentra- Gauche européenne : tion du régime oustachi, allié des nazis, au CIO devrait reprendre lundi à Zagreb. Dinko Sakic risque vingt ans de prison. p. 3 feu vert à la troisième voie C’EST une coïncidence. Au mo- consommation, et donc la crois- ment même où l’abominable Oskar, sance, bref les néo-keynésiens a Les régions le socialiste ringard, la bête noire des avoués ou honteux vont se retrou- industriels allemands, la tête de Turc ver bien isolés au sein de la gauche, embauchent de la presse populaire britannique, alors qu’ils pensaient, à juste titre, Plusieurs assemblées régionales ont dé- envoyait sa lettre de démission au avoir marqué quelques points de- chancelier allemand, Anthony Gid- puis la victoire de la gauche « plu- cidé de financer directement l’em- dens – le prophète de la « troisième rielle » en France et de la coalition bauche. Le gouvernement prépare une voie » – présentait, à Bonn, son livre, rouge-vert en Allemagne. loi pour clarifier l’usage de ces subven- qui porte ce titre, dans les locaux de Le récent congrès du Parti des so- RICHARD W. POUND tions. p. 11 la représentation de Basse-Saxe, le cialistes européens à Milan en avait Land préféré de Gerhard Schröder. même pris acte. Mais aujourd’hui les SEMAINE décisive pour le Comité D’ailleurs, le chancelier aurait été Italiens, après avoir interprété international olympique (CIO) : sa a Kafka à la BNF présent aux côtés de cet inspirateur comme un coup de barre à gauche session extraordinaire, mercredi 17 de Tony Blair s’il n’avait été retenu l’éviction de Romano Prodi et son et jeudi 18 mars à Lausanne (Suisse), Du plancher glissant à la réservation par une obligation inattendue. C’est remplacement par Massimo D’Ale- devrait se conclure par l’exclusion d’ouvrages hasardeuse, des couloirs in- lui, en effet, qui a écrit la préface à la ma à la tête du gouvernement de définitive de plusieurs membres à la version allemande de la « troisième Rome, se demandent s’il n’est pas suite de l’enquête menée par le Ca- terminables à l’informatique toute-puis- voie », synonyme de « nouveau temps de rentrer dans le rang. nadien Richard W. Pound sur l’af- sante : Annick Cojean a passé une jour- centre », le slogan gagnant de la der- La « troisième voie » a connu de faire de corruption de Salt Lake City. née kafkaïenne à la Bibliothèque nière campagne électorale alle- nombreux avatars dans la gauche Des réformes sur le fonctionnement nationale de France. p. 12 mande. européenne depuis que, dans les an- du CIO sont attendues. Comme le remarque l’éditorialiste nées 20-30, les « austro-marxistes » Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, de la Süddeutsche Zeitung, « la blairi- autour d’Otto Bauer cherchaient à Lire page 24 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; sation » du Parti social-démocrate a définir une stratégie politique les Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, connu une brusque accélération distinguant à la fois des commu- International ...... 2 Météorologie...... 27 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, avec le départ du président du parti, nistes inféodés à Moscou et des so- 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, France ...... 6 Jeux ...... 27 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; Oskar Lafontaine, et, au-delà du ciaux-démocrates qui pactisaient Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Société ...... 8 Immobilier/annonces ... 28 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. SPD, cela concerne la social-démo- avec la bourgeoisie. Régions...... 11 Carnet ...... 30 cratie européenne tout entière. Car Horizons ...... 12 Culture ...... 31 les tenants de la « vieille gauche », Daniel Vernet Entreprises ...... 17 Guide culturel...... 33 comme l’écrit Gerhard Schröder, les Communication...... 20 Kiosque...... 34 partisans de l’Etat-providence, de Lire la suite page 16 Tableau de bord ...... 21 Abonnements...... 34 l’intervention de l’Etat, des hausses et la chronique Aujourd’hui ...... 24 Radio-Télévision...... 35 de salaires destinées à stimuler la de Pierre Georges page 36 LeMonde Job: WMQ1603--0002-0 WAS LMQ1603-2 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:49 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0355 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999

UNION EUROPÉENNE A dix b LE COMITÉ DES SAGES devait re- il serait divisé en trois parties, l’une sur les accusations de népotisme. commission et le bureau du Parle- jours du Sommet de Berlin où doit mettre lundi 15 mars, après-midi, critiquant sévèrement le fonctionne- b DIX COMMISSAIRES étaient en- ment devaient se réunir lundi soir, être finalisée la négociation sur son rapport sur la gestion de l’exé- ment global de l’exécutif, la core entendus dimanche par les et le président Santer devait ren- l’Agenda 2000, la Commission euro- cutif bruxellois. Selon des informa- deuxième portant sur chaque sages, dont le président de la contrer les chefs de groupes parle- péenne traverse une grave crise. tions du quotidien espagnol El Pais, commissaire concerné, la dernière Commission Jacques Santer. La mentaires mardi matin. La plus grave crise dans l’histoire de la Commission de Bruxelles Le rapport du Comité des sages sur la gestion de l’exécutif européen, attendu lundi après-midi, devait sévèrement critiquer les mécanismes d’attribution des contrats et de contrôle en vigueur. L’hypothèse d’une démission collective des commissaires n’est pas à exclure STRASBOURG dans la soirée de dimanche. Les conclus par Echo pour des opéra- d’être fictive, de « visiteur scienti- (Union européenne) premiers commissaires incriminés tions en Bosnie et en Afrique dans fique » à l’un de ses proches, René de notre correspondant dès le début de l’affaire ont été les années 1993-1994. A l’époque, Berthelot, dentiste à Châtellerault. Accusations de favoritisme, né- l’ancienne première ministre fran- l’office humanitaire était sous la tu- L’ancienne première ministre fran- potisme et fraude au sein de la çaise Edith Cresson, chargée de la telle de M. Marin. Pour sa gestion çaise est aussi en ligne de mire Commission européenne : le feuil- recherche et de l’éducation, et l’Es- des programmes d’aide aux pays pour des problèmes de gestion fi- leton qui dure depuis la fin de l’été pagnol Manuel Marin, responsable méditerranéens, ce socialiste espa- nancière du sous-traitant Agenor, 1998 devait prendre une tournure des relations avec les pays du sud gnol avait fait, en outre, l’objet bureau d’assistance technique qui décisive dans l’après-midi du lundi de la Méditerranée et du Moyen- d’un rapport spécial de la Cour des gérait le programme de formation 15 mars. C’est à 17 heures que les Orient. Mais d’autres noms sont comptes de Luxembourg en 1996 et professionnelle Leonardo, dont le cinq membres du Comité des apparus depuis. Ainsi l’Allemande de plusieurs enquêtes de l’Uclaf. contrat a été rompu il y a quelques sages, désignés par l’exécutif Monika Wulf-Mathies, chargée de semaines (Le Monde du 20 janvier). communautaire et le Parlement eu- la politique régionale, aurait, elle, REVIREMENT DE M. SANTER Dans un premier temps, la ropéen, devaient remettre les facilité l’embauche de l’un de ses Faute de personnel, Echo avait Commission n’a apparemment pas conclusions de leur enquête aux proches, de même que le Portugais eu recours à des contrats de service pris la mesure des difficultés qui présidents des deux institutions. Joao Pinheiro, responsable de avec des sociétés privées pour re- s’annonçaient, malgré les pre- Dans la soirée, il était prévu que le l’aide à l’Afrique. cruter des experts payés sur les mières réactions du Parlement eu- président de la Commission euro- Le Néerlandais Hans van den budgets opérationnels. Les investi- ropéen. N’avait-il pas refusé la dé- péenne, Jacques Santer, réunisse Broek, commissaire aux relations gations de l’Uclaf ont révélé que charge pour le budget 1996 en les dix-neuf commissaires et que extérieures, pourrait être mis en l’emploi de « sous-marins » s’était décembre dernier ? Le même mois, José Maria Gil-Roblès fasse de cause sur la gestion des pro- généralisé depuis la fin des an- elle prenait même des sanctions même avec les chefs de file des grammes Phare et Tacis, notam- nées 80 jusqu’à 1996. Parmi ces disciplinaires à l’encontre d’un de groupes parlementaires, consti- ment des fonds destinés à sécuriser fournisseurs de main-d’œuvre figu- ses fonctionnaires, Paul van Buite- tuant le bureau de l’Assemblée. Ce les centrales nucléaires dans les rait une entreprise domiciliée au nen, qui avait transmis au groupe même bureau entendra M. Santer, pays de l’ex-bloc soviétique, une Luxembourg et dirigée par le Fran- des Verts de l’Assemblée de Stras- mardi 16 à 10 h 30, avant de décider gestion épinglée par un rapport de ciales, eut obtenu deux contrats de Commission à Bruxelles. Même la çais Claude Perry. Après vingt ans bourg un rapport dénonçant un des suites à donner à l’affaire. la Cour des comptes européenne la Commission au bénéfice de son très populaire Italienne Emma Bo- de contrats avec dix-sept directions certain nombre d’irrégularités et de L’attitude du Parlement dépen- en novembre 1998. De son côté, le employeur. nino, chargée de l’Office humani- générales, la Commission a mis fin fraudes. Le président Santer défen- dra, bien sûr, de l’ampleur des dys- Finlandais Erkki Liikanen, respon- Le cas du président Santer a été taire de l’Union (Echo), a été men- à sa collaboration avec M. Perry. dait alors la collégialité. Il a ensuite fonctionnements relevés par les ex- sable du budget européen et du évoqué pour les conditions d’attri- tionnée au début de l’affaire. Car C’est alors que ce dernier a expli- changé d’attitude en raison de la perts. De source proche de la personnel, a été inquiété après que bution à une société privée du mar- tout est parti d’une enquête de qué publiquement, à Bruxelles et à tournure prise en janvier par le dé- Commission, dix de ses membres son épouse, fonctionnaire au mi- ché de la sécurité de la cinquan- l’Uclaf (Unité de lutte anti-fraude Strasbourg, que Mme Cresson avait bat au Parlement européen. ont été entendus par les « sages » nistère finlandais des affaires so- taine de bâtiments qu’occupe la de la Commission) sur des contrats offert une mission, soupçonnée Si ce dernier avait rejeté la mo- tion de censure du villiériste Hervé Fabre-Aubrespy (qui avait cepen- dant recueilli le nombre important de 232 voix), il était clair que l’en- L’exécutif bruxellois pourrait démissionner en cas de « fautes graves » et généralisées quête dont avait été chargé le STRASBOURG pots cassés ? Edith Cresson l’a ré- Strasbourg, qui a diligenté cette et Manuel Marin –, la travailliste teur espagnol José Maria comité des sages, composé de cinq (Union européenne) pété à l’envi : elle n’a aucune in- enquête, ne peut pas, à trois mois britannique Pauline Green, prési- Gil-Roblès, avait évoqué, à l’issue juristes de différents pays de de notre correspondant tention de démissionner, avec des élections européennes du dente des socialistes européens, le du scrutin, la possibilité du renvoi l’Union, ne resterait pas sans La tension était grande à l’idée d’aller devant la Cour de jus- 13 juin, ne pas en tirer les consé- plus nombreux dans l’hémicycle de la Commission lors de la ses- conclusions. Le nombre de Bruxelles dans l’attente des tice européenne. Pour ce faire, il quences politiques. Va-t-elle ac- (214 sièges), est décidée à déposer sion de la mi-avril à Strasbourg. Si commissaires mis en cause dans ce conclusions que le Comité des faudrait que le conseil des mi- cepter de passer l’éponge sur des une nouvelle motion de censure les critiques du rapport portent rapport – deux, trois ou plus ? – et, sages devait rendre publiques lun- nistres ou la Commission elle- irrégularités plus ou moins contre la Commission. Celle-ci au- sur l’ensemble ou une grande par- surtout, la nature des faits repro- di 15 mars, après leur enquête sur même (article 160 des traités) qua- graves ? Une forte minorité se rait, cette fois, une grande chance tie de la gestion de la Commission, chés devaient être déterminants la gestion de la Commission euro- lifie les faits incriminés de « fautes contenterait sans doute de voir d’être adoptée. on peut imaginer que le président dans l’attitude que devait adopter péenne. Il paraissait très impro- graves ». Difficile d’imaginer qu’un tomber deux ou trois têtes, ce qui Le 14 janvier, lors d’une pre- Santer n’attendra pas une motion la Commission après sa réunion de bable que l’exécutif communau- collège puisse encore fonctionner éviterait une crise en plein milieu mière motion de censure, la de censure à Strasbourg. La dé- lundi soir et les suites que le Parle- taire soit lavé de tout soupçon, et assumer ses missions dans ce des négociations délicates sur Commission avait dû sa survie au mission de l’exécutif bruxellois se- ment européen donnera au rap- alors que dix membres du collège climat jusqu’à la fin de son man- l’Agenda 2000. Mais si, parmi refus de la direction du groupe so- ra alors à l’ordre du jour. port. bruxellois étaient encore entendus dat, début janvier. celles-ci, ne devaient se trouver cialiste de s’y associer. Et le pré- dimanche par les cinq experts du De son côté, l’Assemblée de que deux socialistes – Mme Cresson sident du Parlement, le conserva- M. S. Marcel Scotto comité, dont le président Jacques Santer lui-même. En évoquant récemment la fa- culté pour les commissaires « res- Les difficultés de Paris dans la négociation ponsables » de démissionner, La présidence allemande M. Santer espérait trouver une porte de sortie. Cette hypothèse sur la PAC s’ajoutent à l’imbroglio européen n’est plausible qu’à la condition cherche un nouveau souffle que ceux qui portent une « res- ELTVILLE-SUR-RHIN miste sur la possibilité de conclure poursuivre le débat, la France n’a BONN vais jeu d’équipe que nous avons ponsabilité » ne soient pas nom- (Union européenne) les négociations lors du Conseil eu- pas encore arrêté sa position. Et il de notre correspondant proposé au cours des derniers breux : deux ou trois tout au plus. de notre envoyé spécial ropéen des 24 et 25 mars à Berlin. n’est pas exclu que l’exercice sou- Au lieu d’Oskar Lafontaine, dé- mois ». « L’esprit d’équipe exige que Au-delà, il serait difficile de justi- Après l’échange de vues consa- De son côté, Hubert Védrine, son lève des problèmes délicats entre missionnaire, le conseil des mi- l’on ménage les autres et que l’on fier devant le Parlement européen cré par les Quinze à l’« Agen- homologue français, indiquait que l’Elysée et le gouvernement. nistres des finances de l’Union de- soit solidaire, aussi en public », a-t-il et l’opinion que le reste de la da 2000 » (financement de l’Eu- Paris était « en train d’évaluer les Le 26 février, à Petersberg, le vait être présidé lundi 15 mars à dit. Selon l’ancien ministre, sa Commission demeure en place. Et rope de 2000 à 2006, réforme de la dernières propositions agricoles pré- chancelier Schröder, appuyé par la Bruxelles par son remplaçant par « décision n’a rien à voir avec la di- à supposer que leur nombre PAC et des politiques régionales), sentées par la présidence allemande majorité du Conseil européen, intérim, le ministre de l’économie rection de la politique que nous s’avère restreint, les commissaires dimanche 14 mars, le ministre alle- et la Commission ». En d’autres avait invité les ministres de l’agri- Werner Müller (sans étiquette, avons menée depuis des mois. Nous les plus épinglés accepteront-ils de mand des affaires étrangères, termes, sur ce projet de compro- culture à s’entendre, comme le proche de Gerhard Schröder) qui sommes fiers d’avoir tenu beaucoup bonne grâce de payer seuls les Joschka Fischer, se montrait opti- mis, ainsi que sur la manière de suggéraient les Français, sur une débarque dans le dossier. A moins de nos promesses [...]. Nous voulions réforme de la PAC « économe », de dix jours du sommet de Berlin la justice sociale, nous voulions faire stabilisant la dépense au niveau de qui doit décider de la réforme du une politique pour les salariés et les 1999 (40,5 milliards d’euros). Une financement de l’Union euro- familles. Nous avons mis en route invitation nécessaire pour engager péenne – l’Agenda 2000 –, le dé- cette politique pour laquelle nous les pays du Sud à accepter que les part fracassant de M. Lafontaine bénéficions d’une large approba- politiques structurelles fassent aus- affaiblit encore le gouvernement tion ». Après l’envolée des marchés si l’objet d’économies ; cette allemand, qui avait bien du mal à financiers qui avait salué son dé- chasse au « gaspi » devant per- assumer son passage à la prési- part, M. Lafontaine a expliqué que mettre la réduction de la contribu- dence de l’Union. « le cœur n’est pas encore coté en tion allemande au budget euro- A Bonn, on se veut rassurant. Bourse, mais il a une localisation : il péen. M. Lafontaine avait beau tenir les bat à gauche ». Mais les ministres de l’agri- cordons de la bourse, il s’était tenu culture, s’écartant des directives, en retrait sur ce dossier. Mais poli- POLITIQUE INFLÉCHIE ont approuvé un « paquet » dépas- tiquement, la situation est plus dé- Les deux secrétaires d’Etat aux sant de 6,5 milliards d’euros (sur la licate. Ebranlé, le chancelier Schrö- finances proches de M. Lafontaine, période 2000-2006) le seuil envisa- der a besoin d’un succès à Berlin. les néo-keynésiens Heiner Flass- gé, et n’y intégrant pas l’idée fran- Mais il ne peut pas se permettre de beck et Claus Noé, vont quitter çaise de « dégressivité » des aides faire perdre la face à l’Allemagne, leurs fonctions. La gauche du parti directes. Cette défaillance risque qui demande depuis longtemps et les Jeunesses socialistes, les Ju- de faire resurgir le co-financement une réduction de sa contribution sos, grognent contre M. Schröder. par les Trésors nationaux d’une nette au budget européen. S’il est Ils ont demandé la tête de son bras partie des aides agricoles, formule acculé à un accord politiquement droit, Bodo Hombach, ministre à catégoriquement écartée par Paris. « invendable » à sa population, la chancellerie, très proche des mi- Une telle orientation ferait peser Gerhard Schröder pourrait être lieux économiques, responsable, une menace supplémentaire sur le tenté de provoquer un « clash » selon eux, de ce mauvais travail revenu paysan. Peut-on le faire pour ne pas être vilipendé par l’op- d’équipe gouvernementale. sans rouvrir le projet de réforme position chrétienne-démocrate Signe de l’infléchissement de la du 11 mars, lequel, en l’état, est dé- (CDU-CSU). D’autant que le rap- politique allemande, M. Müller a jà dénoncé par les agriculteurs ? port du comité des sages sur la annoncé que le gouvernement pré- C’est une partition difficile à jouer gestion de la Commission euro- senterait une réforme de la fiscalité pour le président de la République péenne risque d’entraîner une d’ici l’été, prévoyant une baisse à comme pour le premier ministre ! nouvelle campagne de presse et 35 % du taux d’imposition des en- A moins qu’à Berlin – ce qui n’est renforcer la position des euro- treprises à compter de l’an 2000. pas exclu –, l’Allemagne fasse sceptiques outre-Rhin. En charge du dossier atomique, le preuve d’une extrême modération En attendant, l’Allemagne est ministre a aussi précisé qu’aucune en matière de revendication bud- centrée sur ses soucis intérieurs. des dix-neuf centrales du pays ne gétaire. Dimanche 14 mars, M. Lafontaine serait fermée autoritairement. est sorti de son mutisme, expli- Philippe Lemaître quant sa démission par « le mau- Arnaud Leparmentier LeMonde Job: WMQ1603--0003-0 WAS LMQ1603-3 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0356 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 3

La Croatie est renvoyée à son passé oustachi Les pourparlers sur le Kosovo à l’occasion du procès de Dinko Sakic reprennent dans le pessimisme Le commandant du camp de concentration de Jasenovac risque vingt ans de prison Les négociateurs exigent un accord immédiat Le procès de Dinko Sakic devait reprendre, lundi cause de « malaise cardiaque » de l’accusé. en juin 1998 et risque vingt ans de prison pour des Serbes et des Albanais réunis à Paris 15 mars, devant le tribunal régional de Zagreb, Commandant du camp de concentration de Jase- « crimes contre l’humanité », la peine maximale après une dizaine de jours de suspension pour novac, Dinko Sakic a été extradé d’Argentine prévue par le code pénal croate. sur la partie politique du plan de paix ZAGREB gande communiste, qui assimilait gentine, Franjo Tudjman a ren- tion » où se jouaient des « opé- LES POURPARLERS sur le Ko- a, a-t-il dit, une obligation de tout de notre envoyée spéciale toute revendication croate à un re- contré, en 1995, Dinko Sakic, qui rettes »... sovo, parrainés par les six pays tenter. » La Croatie s’apprête à juger l’un gain de fascisme et manipulait le menait à l’époque une vie tran- Journaliste à la télévision de Za- membres du Groupe de contact Les pays organisateurs des des derniers criminels de guerre chiffre des victimes des Oustachis. quille de retraité, en contact avec greb, militant de l’association Fo- sur l’ex-Yougoslavie (Etats-Unis, pourparlers attendent des Serbes pro-nazis encore en vie. Agé au- Extradé d’Argentine en juin 1998, les milieux émigrés croates. Les cir- rum 21, qui veut promouvoir la li- France, Grande-Bretagne, Alle- et des Kosovars qu’ils entérinent jourd’hui de soixante-dix-sept ans, après avoir été repéré par des mé- constances de l’entrevue restent berté des médias, Damir Matkovic magne, Italie, Russie), ont repris, le compromis de février sur le vo- Dinko Sakic a commandé le camp dias et le Centre Simon Wiesenthal, floues. Selon Cedo Prodanovic, un constate que l’examen du passé lundi 15 mars au Centre de confé- let politique du plan de paix – une de la mort de Jasenovac, à cent Dinko Sakic est accusé de « crime avocat des parties civiles, Dinko oustachi est loin d’être une priori- rences internationales de l’avenue répartition des compétences entre vingt kilomètres au sud-est de Za- contre l’humanité » et d’avoir Sakic a prétendu qu’il s’est entrete- té, aujourd’hui, pour les Croates. Kléber à Paris, dans un climat pes- la Yougoslavie et le Kosovo durant greb, où des dizaines de milliers de « maltraité, torturé et tué des prison- nu durant une vingtaine de mi- « Ce qui est un centre d’intérêt pour simiste. une période transitoire de trois Serbes, juifs, Tsiganes et Croates niers ». Il risque vingt ans de pri- nutes avec Tudjman ; mais le pré- le public, c’est la crise économique, Ce deuxième cycle de dis- ans, la province y gagnant une furent massacrés. son, la peine maximale prévue par sident croate aurait ensuite raconté dit-il, le chômage qui dépasse les cussions, un mois après celui qui large autonomie – et qu’ils ac- Plus de cinquante ans après les le code pénal croate. Son épouse, n’avoir fait que lui serrer rapide- 18 %, les faillites bancaires qui se avait eu lieu au château de Ram- ceptent les mesures prévues pour faits, et pour la première fois de- Nada Sakic, qui dirigeait un camp ment la main lors d’une réception, multiplient et qui font que beaucoup bouillet, pourrait être très bref. sa mise en application, à savoir le puis la disparition de la Yougo- de femmes situé non loin de Jase- sans identifier son interlocuteur. de gens ne touchent pas leurs sa- Dès lundi, les ministres des af- déploiement d’une force de slavie de Tito, ce procès renvoie la novac, a été extradée en novembre Le procès Sakic intervient à un laires... » faires étrangères français et bri- l’OTAN de 28 000 hommes au Ko- Croatie aux crimes commis de 1941 1998, puis relaxée en février dernier moment délicat pour Franjo Tudj- Représentant de la minorité tannique, Hubert Védrine et Ro- sovo. à 1945 par l’Etat « indépendant » faute de preuves présentées. man. Malade, atteint de cancer, le serbe de Croatie, qui compte envi- bin Cook, qui co-président la Le Groupe de contact avait l’in- oustachi d’Ante Pavelic, mis en président pourrait voir, sur fond de ron 250 000 personnes (contre conférence, devaient entendre les tention de s’assurer au plus vite, place par Hitler et Mussolini. crise économique aggravée, son 550 000 avant 1991), Milorad Pupo- deux parties et procéder, avec peut-être dès la première journée, La gène est perceptible, à Za- Autour du procès parti, HDZ, perdre les élections lé- vac évoque à sa façon la difficulté leurs partenaires du Groupe de de l’accord des deux parties sur le greb, face à cet événement. Seules gislatives, prévues avant la fin de du débat sur le procès Sakic, qui ne contact, à une évaluation dont ils volet politique. Cet accord, qui quelques voix se sont élevées pour Sakic flotte un l’année. Dans ce contexte, le chef doit pas à ses yeux « mettre à mal le devaient donner les résultats en avait été présenté comme quasi- réclamer que le procès Sakic soit de l’Etat entendrait suivre plusieurs fragile consensus au sein de l’Etat fin de journée. ment acquis à l’issue de la réunion l’occasion d’un réexamen du passé, silence embarrassé, « lignes » dans l’affaire Sakic : se croate ni rouvrir les blessures que Les acteurs sont les mêmes qu’à de Rambouillet, ne semblait plus dans une République où des sym- servir du procès pour accréditer portent beaucoup de gens ». Il se Rambouillet un mois plus tôt : une l’être à l’ouverture de celle de Pa- boles oustachis sont réapparus de une tendance l’idée que la Croatie est un « Etat veut confiant : en Croatie, un délégation serbe forte de treize ris. façon notable après la chute du de droit » et rehausser ainsi sa sta- « courant d’opinion, peu visible, membres dirigée par le vice-pre- communisme. Autour du procès inavouée à vouloir ture ; et faire en sorte, parallèle- mais qui existe », serait en train de mier ministre de la République de REGAIN DE VIOLENCE Sakic flotte un silence embarrassé, ment, grâce au contrôle qu’il grandir pour dénoncer toute utili- Serbie Ratko Markovic ; une délé- Dimanche soir, lors d’une réu- une tendance inavouée à vouloir minimiser l’affaire exerce sur le système judiciaire et sation de symboles oustachis. «On gation albanaise de dix- nion du Groupe de contact au minimiser l’affaire. La discrétion les principaux médias, que le pro- peut accuser Sakic d’avoir tué, dit neuf membres supposés représen- quai d’Orsay, le représentant russe des médias et des responsables po- cès ne donne lieu qu’à un mini- encore M. Pupovac, mais il est plus ter les différentes tendances de a indiqué que Belgrade émettait litiques locaux sur le sujet est élo- Le procès Sakic est d’autant plus mum de débat public. important de développer la prise de cette communauté majoritaire de nouvelles objections sur les as- quente. sensible qu’il soulève la question Ce débat fait bien défaut. La so- conscience, chez les citoyens, que dans la province, qui ont désigné pects institutionnels du plan, tan- « Ce procès n’est pas un thème des liens entre l’actuel président ciété croate paraît certes fatiguée l’Etat indépendant de Pavelic n’a comme coordonnateur à Ram- dis que le représentant américain majeur dans le pays, il n’est pas per- croate, Franjo Tudjman, et la mou- de la thématique oustachie – de ce rien en commun avec l’Etat croate bouillet Hashim Thaqi (vingt- était dans l’impossibilité de garan- çu comme symbolique, comme la ré- vance oustachie. Pour parvenir à que le philosophe Jarko Puhovski d’aujourd’hui. » neuf ans), membre de l’Armée de tir le ralliement de la délégation capitulation d’une époque, constate ses fins, cet ancien partisan dans appelle « le blocus idéologique » – Dans un café en face de la faculté libération du Kosovo (UCK) ; enfin albanaise à cette partie du plan. avec regret le philosophe Jarko Pu- l’armée de Tito s’était rallié, au mo- qui s’est emparée du pays dans les des lettres, où il enseigne, Ivo les trois négociateurs internatio- La réunion de Paris a été précé- hovski. L’attitude la plus fréquente ment de la décomposition de la années 90, où « les partisans ont été Goldstein, qui s’apprête à écrire naux qui avaient tenté de rappro- dée d’un regain de violence sur le qu’il suscite est : “nous avons été Yougoslavie, les milieux émigrés assimilés à des traîtres de la Croatie une histoire de la communauté cher les points de vue lors du huis terrain. Au lendemain de trois at- contraints d’organiser ce procès par croates extrémistes, capables de parce qu’ils se battaient pour la You- juive de Zagreb, dont il est l’un des clos de dix-sept jours organisé en tentats à la bombe qui ont fait des pressions extérieures”. » En mobiliser des fonds importants. goslavie... ». Mais beaucoup reste à représentants, fait ce constat, dans février dans le château de Ram- sept morts et cinquante-huit bles- quête de soutiens financiers, la En février 1990, il déclarait de- faire. Les livres scolaires croates ne un pays où médias et institutions bouillet : l’Américain Christopher sés, des combats ont éclaté di- Croatie cherche à améliorer son vant ses sympathisants de l’Union consacrent que quelques lignes aux restent largement verrouillés par la Hill, le Russe Boris Maiorski et manche en divers points du Koso- image après les guerres yougo- démocratique croate (HDZ) que camps de concentration oustachis. prédominance d’un parti, le HDZ : l’Autrichien Wolgang Petritsch vo, notamment dans le Nord, où slaves de 1991-1995. l’Etat croate oustachi « n’était pas Dans la cathédrale de Zagreb, « Il faut tenir compte du fait que pour l’Union européenne. les forces spéciales serbes et l’ar- Mais tout retour sur le régime la création de criminels fascistes », une messe a été dite récemment nous sommes un Etat marqué par le mée yougoslave se livrent depuis d’Ante Pavelic est un exercice diffi- mais « œuvrait pour les aspirations pour Ante Pavelic. Des rues, dans système communiste, où aucune « TOUT TENTER » près de trois semaines à une véri- cile dans cette République où l’on historiques du peuple croate pour un plusieurs villes, portent des noms question n’est vraiment débattue. » Comme en convenait, di- table opération de « nettoyage » est plus prompt à évoquer les exac- Etat indépendant ». Il lâchait aussi, de ministres oustachis. On a aussi Comme d’autres, il veut espérer manche, le chef de la diplomatie contre l’UCK. Plusieurs villages à tions commises par les forces à la même époque : « Dieu merci, pu entendre un responsable du que le procès sera un début. française Hubert Védrine, « ça ne l’ouest de Vucitrn ont été détruits serbes de Slobodan Milosevic et où ma femme n’est ni juive ni serbe. » parti HDZ parler de Jasenovac se présente pas bien ». Rien en ef- en partie et désertés par leurs ha- reste vif le souvenir de la propa- Lors d’une visite officielle en Ar- comme d’un « camp de rééduca- Natalie Nougayrède fet n’a bougé depuis Rambouillet : bitants, venus grossir les rangs des « Les Kosovars ont éludé sans arrêt dizaines de milliers de réfugiés. l’engagement qu’ils promettaient Ces localités, situées au pied du constamment pour le lendemain massif de Cicavica, ont de nou- (...). Les Serbes sont toujours aussi veau subi de violents pilonnages Un camp de la mort pour plusieurs dizaines de milliers de personnes bloqués sur des garanties civiles et pendant le week-end. Samedi des JASENOVAC nés », a-t-il aussi déclaré. « Il n’y a pas eu d’exé- le chiffre de 40 000. L’acte d’accusation contre surtout militaires au sol. Nous attentats, dont les deux parties se de notre envoyée spéciale cutions massives à Jasenovac, le taux de mortalité Dinko Sakic fait état de 50 000 morts dans le n’avons pas réussi à arracher l’ac- renvoient la responsabilité, Une vaste étendue herbeuse, quelques roseaux était naturel et normal. » camp et tient Sakic pour responsable de 2000 cord des Yougoslaves sur la pré- avaient frappé deux villes du nord bordant un plan d’eau, un sentier fait de L’Etat croate oustachi d’Ante Pavelic fut, avec d’entre eux, délimitant la période où il fut sence d’une force militaire au sol et de la province. A Kosovska Mitro- planches de bois qui mène à un monument de la Slovaquie de Tiso, l’un des deux satellites créés commandant en titre de Jasenovac d’ avril à no- nous n’avons pas réussi à arracher vica, une bombe a explosé dans un béton en forme de fleur... Voilà aujourd’hui le par les nazis en Europe. Le régime oustachi vembre 1944. de l’autre côté le renoncement à marché. A Podujevo, deux engins paysage de Jasenovac, le principal camp de adopta des lois antisémites et se livra à un pro- Selon les travaux effectués à la fin des an- l’indépendance et l’acceptation du explosifs avaient été placés dans concentration du régime oustachi, dont les ba- gramme de conversions forcées au catholicisme. nées 80 par un chercheur croate de Zagreb, Vla- désarmement des milices », a expli- des poubelles, l’un entre la poste raquements ont été détruits à la fin de la seconde Les atrocités commises dans ses camps d’exter- dimir Zerjavic, dont les résultats concordent avec qué Hubert Védrine. Le ministre et la station de police, l’autre à guerre mondiale. Les larges flots de la rivière Sa- mination ont culminé à Jasenovac. Des témoins ceux d’un autre expert, Serbe émigré à Londres, français a néanmoins jugé «im- proximité d’un marché. – (AFP, va longent le territoire du camp, de l’autre côté ont raconté comment des enfants étaient embro- Bogoljub Kocovic, le total des tués à Jasenovac pensable » de baisser les bras. « Il y Reuters.) d’une ancienne voie de chemin de fer qui appor- chés sur des baïonnettes, des groupes entiers serait de 85 000 personnes, dont 50 000 Serbes, tait par wagons à bestiaux les déportés de Croa- massacrés à coups de masse sur la tête ou encore 13 000 juifs, 12 000 Croates et 10 000 Roms. Ces tie et de Bosnie-Herzégovine. Nombreuses comment les bourreaux oustachis avaient mis au deux experts contestent en outre le chiffre de furent les victimes jetées dans ces eaux sombres. point un poignard incurvé pour mieux égorger. 1,7 million de morts en Yougoslavie durant la se- A Jasenovac, entre 1941 et 1945, des dizaines de conde guerre mondiale, fruit selon eux des affa- milliers de personnes ont péri, victimes de tor- DÉLIRES RACISTES bulations de la propagande communiste, qui au- tures, coups de poignard, décapitations, typhus, En 1942, au moment de la « solution finale » rait grossi de la même façon le nombre de faim, froid, épuisement, exécutions sommaires. nazie, deux fours crématoires ont fonctionné à victimes à Jasenovac. Dinko Sakic, qui fut nommé commandant du Jasenovac. Les détenus du camp étaient Serbes, L’une des survivantes du camp, Mara Cvetko, camp à l’âge de vingt et un ans, n’a jamais expri- juifs, Tsiganes, Croates antifascistes, en fonction citée par l’AFP, a commenté en ces termes la ma- mé de regrets. « Je suis fier de mon passé, de tout des délires racistes du pouvoir d’Ante Pavelic, qui cabre polémique sur les chiffres : « Le nombre des ce que j’ai fait », a-t-il déclaré en 1994 à des jour- voulait un Etat « ethniquement pur ». victimes de Jasenovac est inconnu, mais pour nous nalistes croates venus l’interviewer en Argentine, Un débat existe sur le nombre de victimes à Ja- qui avons survécu dans ce camp il n’y a pas de où il s’était établi avec sa femme Nada après la senovac. Le Centre Simon Wiesenthal en dé- chiffres, il y a des regards, des voix et des cris des seconde guerre mondiale. « Jasenovac était une nombre 500 000. Le régime yougoslave parlait, à personnes qui étaient avec nous. » institution légale, où tous ceux qui ont travaillé à la l’époque de Tito, de 700 000. Les autorités de la destruction de l’Etat croate (...) étaient emprison- Croatie indépendante d’après 1991 ont défendu N. N. Quinze dirigeants basques entament une grève de la faim

MADRID guerrières de la part de l’Espagne et civil a désamorcé de justesse une pement du processus de paix. Les de notre correspondante de la France », les nationalistes ra- lettre piégée envoyée à une radicaux estiment que le gouverne- « Il faut consolider la paix, mais dicaux ont décidé, au moins pour conseillère municipale du Parti po- ment « torpille » les efforts de paix apporter une réponse unie, sereine et quinze dirigeants d’Herri Batasuna, pulaire, le parti au pouvoir à Ma- et désire démontrer par ces arres- contondante » : telles avaient été dont Arnaldo Otegi, d’entamer ce drid, tandis qu’une permanence so- tations que « l’ETA a décrété une les paroles d’Arnaldo Otegi, princi- dimanche une semaine de grève de cialiste à Irun et un bureau de trêve non parce qu’elle l’a voulue pal dirigeant de Herri Batasuna la faim de « protestation ». Grève placement à Saint-Sébastien elle-même, mais bien parce qu’elle a (HB), le « bras politique » de l’ETA, qui sera mise à profit pour « analy- étaient incendiés, faisant un blessé. perdu toute sa force ». Le ministère quelques heures après l’arrestation ser la situation » et élaborer Samedi, c’était le tour d’un conces- de l’intérieur espagnol répond, lui, spectaculaire, mardi 9 mars, à Pa- d’autres initiatives, en accord avec sionnaire Citroën et du domicile en accusant HB et l’ETA de diriger, ris, des plus hauts responsables de tous les militants qui gravitent au- des parents d’un candidat socialiste de fait, les jeunes gens qui lancent l’appareil militaire de l’organisa- tour de HB et de la gauche radicale. à la mairie de Bilbao d’être atta- les cocktails Molotov et de « modu- tion séparatiste basque armée. Ar- qués. La police autonome basque a ler » à leur convenance la « pres- restation suivie, quelques heures MÉFIANCE ABSOLUE même dû intervenir pour séparer, sion » que représente cette vio- après, au Pays basque, de celle du Et si tant est que cette initiative dimanche, des manifestants d’ex- lence des rues qui n’a, non « commando Donosti », un des soit le côté « serein » de la réponse trême droite, venus s’en prendre seulement jamais cessé, mais repris plus sanglants et le dernier encore nationaliste, le côté « contondant », aux radicaux nationalistes, du reste avec plus d’intensité. D’autres ma- vraiment « structuré », selon le qu’il soit spontané ou plus ou des manifestants. nifestations sont prévues en fin de commentaire du ministère de l’in- moins organisé, s’est déjà large- En un mot, six mois, presque semaine prochaine. D’ici là, le térieur. ment exprimé cette fin de semaine jour pour jour, après l’entrée en vi- risque de dérapage est toujours Pris de court par ces deux coups, au Pays basque, où manifestations gueur de la trêve « unilatérale » possible. portés en pleine trêve, qu’ils consi- et cocktails Molotov se sont succé- décrétée par l’ETA, la méfiance la dèrent comme des « provocations dé : vendredi, à Azkoitia, la guardia plus absolue règne sur le dévelop- Marie-Claude Decamps LeMonde Job: WMQ1603--0004-0 WAS LMQ1603-4 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0357 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 INTERNATIONAL

La Turquie sous le choc L’Europe et l’Amérique latine après un nouvel attentat renforcent leur partenariat ANKARA. La Turquie était en état de choc, dimanche 14 mars, au lende- main du troisième, et du plus sanglant, attentat commis en quatre jours contre des centres commerciaux à Istanbul. Treize personnes sont mortes, la plupart asphyxiées, dans l’incendie provoqué par des cocktails- La Banque interaméricaine de développement se réunit en assemblée générale à Paris du 15 au 17 mars Molotov dans un immeuble de la partie européenne d’Istanbul. Un groupe kurde inconnu, les « Faucons de la vengance d’Apo » (diminutif La 40e assemblée générale de la Banque inter- rale du sommet des chefs d’Etat et de gouverne- L’Union européenne est le premier investisseur, du chef kurde Abdullah Öcalan), aurait revendiqué l’attentat auprès d’une américaine de développement (BID), qui se tient ment des deux ensembles régionaux convoqués, le premier partenaire commercial et le premier chaîne de télévision, selon les médias, mais la police n’a fait aucun com- à Paris du 15 au 17 mars, est une répétition géné- à l’initiative de la France, les 28 et 29 juin à Rio. fournisseur d’aide aux pays d’Amérique du Sud. mentaire officiel. Le PKK n’a revendiqué qu’un seul des cinq attentats commis en Turquie depuis l’arrestation d’« Apo », le 15 février, au Kenya. LE PRÉSIDENT Jacques Chirac dépenses publiques qui affectent crises éprouvent les solidarités. La réponse aux difficultés ac- Mais à l’issue de son 6e congrès, le 4 mars, il avait annoncé qu’il allait «in- a ouvert, lundi 15 mars à Paris, la souvent les investissements pro- L’Amérique latine et la Caraïbe ont tuelles doit aussi être sociale, a tensifier la guerre » contre l’Etat turc. La presse s’indignait dimanche : quarantième assemblée annuelle ductifs et les secteurs sociaux. fait, depuis plusieurs années, des ef- rappelé M. Chirac. La France a « Les meurtriers fous ont brûlé vives 13 personnes. Qu’ils soient maudits ! », de la Banque interaméricaine de Alors qu’en 1997 la zone avait en- forts remarquables pour renforcer proposé à ses partenaires une ini- titrait le libéral Radikal ; « Sauvages ! renchérissait Milliyet, ils ont massacré développement (BID), alors que la registré son plus fort taux de crois- leur intégration régionale. C’est la tiative destinée à annuler la charge des innocents. » – (AFP.) situation économique et sociale en sance depuis vingt-cinq ans voie de l’avenir. » D’ores et déjà, de la dette des pays les plus endet- Amérique latine suscite encore de (+5,1 %), l’année 1998 devrait se l’Union européenne est le premier tés pendant une génération. PROCHE-ORIENT nombreuses interrogations. De- solder par une progression de l’ac- investisseur, le premier partenaire Quatre pays latino-américains sont a IRAK : plus de 20 officiers supérieurs, dont un conseiller du président vant un parterre réunissant les tivité beaucoup plus modeste (seu- commercial et le premier fournis- concernés : la Bolivie, le Guyana, le Saddam Hussein, le général Kamel Sajit, ont été exécutés au début du quarante-six gouverneurs de l’ins- lement +2 % selon la BID). L’année seur d’aide aux pays d’Amérique Nicaragua et le Honduras. Le pro- mois sous l’accusation d’avoir comploté contre le régime, a affirmé, sa- titution et en présence des prési- 1999 devrait être marquée par une du Sud. L’objectif d’un renforce- blème de la dette devait également medi 13 mars, un groupe de l’opposition, le Conseil supérieur de la révo- dents du Chili, Eduardo Frei, et de stagnation dans toute la région, ment des échanges est à la mesure être au centre du discours du pre- lution chiite en Irak. D’après le journal dominical britannique The Sunday l’Uruguay, Julio-Maria Sanguinetti, voire dans quelques cas une réces- des menaces protectionnistes qui mier ministre Lionel Jospin à Times, ce sont sept officiers supérieurs, dont le général Sajit, qui ont été M. Chirac s’est montré confiant sion (– 4 % ou – 5 % pour le Brésil). affleurent ici ou là et qui consti- l’occasion du dîner du lundi exécutés le 2 mars. Badgad a annoncé de son côté, samedi, que huit dans « la capacité des économies La réunion de la BID n’est donc tuent pour M. Iglesias la première 15 mars. hommes, reconnus coupables d’attentats contre trois influents dignitaires latino-américaines à faire face au pas un exercice de routine. source d’inquiétude. « Le phéno- « Nous devons avoir une vue gé- chiites, ont été exécutés. – (AFP.) gros temps alors qu’elles subissent le Comme l’a rappelé M. Chirac, «les mène de globalisation va provoquer nérale du tableau pour mesurer si- a ISRAËL : quelque 80 000 fonctionaires ont entamé, lundi 15 mars, contrecoup de la première vraie un mouvement protectionniste et multanément l’efficacité écono- une grève illimitée pour réclamer un réajustement de leurs traitements en crise de la mondialisation ». pas seulement aux Etats-Unis, es- mique et sociale au sein d’un fonction de l’inflation. L’Etat a proposé des réajustements de 4 %, contre Pour autant, la situation est loin Mise en garde américaine time-t-il. La globalisation est une système démocratique. Nous avons 16 % revendiqués par les fonctionnaires. – (AFP.) d’être stabilisée, malgré le récent menace pour les efforts d’intégration connu des périodes où nous avons accord signé entre le Brésil et le face à la « dollarisation » régionale que nous avons poursuivis favorisé l’efficacité économique aux AFRIQUE Fonds monétaire international. Si, ces dernières années. » dépens du social. A d’autres a ERYTHRÉE : Asmara a accusé l’Ethiopie d’avoir lancé, dimanche comme l’a expliqué au Monde le des économies périodes, le social a primé pour oc- 14 mars, une « offensive de grande envergure » sur le front central, alors président de la BID, Enrique Igle- LA QUESTION DE LA DETTE culter totalement les aspects écono- qu’Addis Abeba ne fait état que d’« accrochages mineurs ». Selon le minis- sias, la contagion financière de la Lawrence Summers, secrétaire Une conviction partagée par miques. Cela a débouché sur le po- tère érythréen des affaires étrangères, l’offensive avait été précédée, sa- crise asiatique « s’est arrêtée au adjoint au Trésor américain, a mis M. Chirac : « Vous avez bâti votre pulisme, l’hyperinflation et la medi, de « bombardements aériens et de tirs d’artillerie lourde ». Aucun Brésil », la baisse des cours de ma- en garde, dimanche 14 mars, les développement sur l’ouverture au récession. Le grand défi de l’Amé- combat n’avait été signalé depuis plus d’une semaine le long des 1 000 km tières premières continue d’exer- pays qui aspirent à la « dollarisa- monde, vous savez que la solution ne rique latine est de trouver un bon de la frontière qui sépare les deux pays, mais les autorités érythréennes cer de fortes contraintes sur tion » de leur économie. L’Argen- viendra pas du repli sur soi, d’un équilibre de politique qui puisse en avaient dénoncé pendant cette période les préparatifs éthiopiens pour l’économie latino-américaine. tine, mais également le Salvador, nouveau protectionnisme dont nous même temps assurer une croissance une nouvelle offensive après celle qu’elles avaient qualifiée de « victoire D’une part, elle aggrave les déficits ont déclaré récemment qu’ils sou- serions tous victimes. Nous n’évite- soutenue, plus de justice sociale et totale » sur le front de Badmé (front ouest). Cette offensive éthiopienne commerciaux, notamment ceux du haitaient adopter le dollar améri- rons jamais les crises, mais nous réduire la pauvreté », a estimé avait fait des milliers de morts, selon les deux camps. – (AFP.) Venezuela et du Mexique, pays ex- cain comme monnaie officielle. pouvons les prévenir ou en limiter les M. Iglesias. a CONGO (ex-Zaïre) : plus de 100 personnes ont été tuées par les portateurs de pétrole, mais aussi M. Summers, qui s’exprimait en effets », a déclaré le chef de l’Etat Le développement passe par la forces de la rébellion congolaise dans le région de Kamituga, au Sud-Kivu, ceux du Pérou et du Chili qui sont marge de la réunion de la BID qui a rappelé les propositions fran- lutte contre la pauvreté, les infras- a-t-on appris, dimanche 14 mars, auprès de l’agence des missionnaires ca- d’importants exportateurs de (Banque interaméricaine de déve- çaises pour assurer une meilleure tructures de base et la croissance tholiques Misna, basée à Rome. Selon les informations recueillies par cuivre et de métaux et qui su- loppement) à Paris, a reconnu que stabilité du système financier in- tirée par le secteur privé. C’est la Misna, le massacre, qui a eu lieu vers le 5 mars, aurait été commis en re- bissent la baisse de la demande la « dollarisation » accroissait «la ternational. L’une de ces proposi- raison pour laquelle l’assemblée présailles à une attaque des Maï-Maï, des milices soutenant le président asiatique. D’autre part, la chute discipline et la crédibilité des poli- tions consiste à renforcer les ins- générale devrait décider d’aug- de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), Laurent-Dési- des cours entraîne un creusement tiques économiques et financières tances politiques des banques de menter de 200 à 700 millions de ré Kabila. – (AFP.) des déficits publics, en particulier tout en permettant une intégration développement. En ce sens dollars le capital de la Société in- a SOMALIE : au moins 22 personnes ont été tuées dimanche 14 mars, dans les pays pour lesquels le pé- accrue dans l’économie mondiale ». M. Iglesias devait annoncer, à l’oc- teraméricaine d’investissement, fi- lors d’affrontements dans le nord de Mogadiscio entre les miliciens d’un trole est une importante source de Mais « tout pays qui veut se diriger casion de l’assemblée annuelle de liale de la BID chargée de prendre chef de guerre local et des hommes armés opérant pour la communauté recettes budgétaires. vers cet objectif doit aussi, selon le la BID, la transformation du des participations dans les PME et des affaires de cette zone de la capitale somalienne, portant à au moins Pour limiter ces déficits, la plu- dirigeant américain, être prêt à conseil d’administration de la BID de leur consentir des prêts. vingt-six le nombre des victimes pour le week-end, selon des journalistes part des pays d’Amérique latine adopter la discipline et la flexibilité en un comité des gouverneurs aux locaux. ont procédé à des coupes dans les qu’il implique ». pouvoirs accrus. Babette Stern a MAURITANIE : l’opposant Ahmed Ould Daddah, président de l’Union des forces démocratiques (UFD), et son collaborateur Moha- meden Ould Babah, seront jugés le 20 mars prochain par le tribunal cor- rectionnel de Nouakchott, a-t-on appris dimanche 14 mars de source ju- Le premier ministre malaisien remporte une élection partielle diciaire. Les deux dirigeants sont inculpés d’« incitation à l’intolérance et atteinte à la sécurité et à l’ordre public » par le procureur de la République. BANGKOK implantés au Sabah. Alors que l’économie ma- Cette affaire a divisé l’UMNO (Organisation Ils encourent une peine de 1 à 5 ans de prison. – (AFP. ) de notre correspondant laisienne a subi, en 1998, une contraction de nationale unifiée malaise), parti du Dr Mahathir en Asie du Sud-Est plus de 6 %, le Sabah a bénéficié d’une expan- qui domine la vie politique et toutes les coali- ASIE L’étoile du Dr Mahathir Mohamad, au pou- sion de 3 % nourrie par l’huile de palme, le bois tions gouvernementales depuis l’indépendance, a INDE : 26 personnes sont mortes et 40 ont été blessées dimanche voir depuis 1981, est sans doute sur le déclin, et les hydrocarbures. à telle enseigne que le Congrès triennal de 14 mars dans l’incendie qui a ravagé un bidonville du nord de Delhi. Ali- mais l’homme reste difficile à battre. Telle l’UMNO, prévu en juin, a été reporté de dix-huit menté par un fort vent, le feu s’est très vite développé. Les habitants en semble être la leçon des élections des vendre- LES CONSÉQUENCES DU PROCÈS ANWAR mois, soit après les élections générales. Le pro- colère ont manifesté contre l’arrivée tardive des pompiers, qui ont mis di 12 et samedi 13 mars au Sabah, l’un des deux En outre, Joseph Pairin Kintingan, président cès fait à Anwar contribue également à souder, cinq heures à maîtriser le feu. Plus de 40 % de la population de Delhi vit Etats de la fédération de Malaisie situés sur l’île du PBS, a accusé la coalition gouvernementale au moins momentanément, une opposition dans des bidonvilles où les raccordements électriques sont faits sans au- de Bornéo. Les partisans du premier ministre de méthodes déloyales : menaces de supprimer écartelée auparavant entre un courant isla- cune précaution. – (Corresp). ont obtenu trente et un sièges sur quarante-huit les crédits fédéraux, recours à des électeurs fan- miste, limité mais solide, et les partisans d’une a BIRMANIE : 10 douaniers ont été tués, le 28 février, après avoir été lors du renouvellement du Parlement local, soit tômes, distribution de cartes d’électeurs à des modernisation et d’une libéralisation de la vie capturés, à proximité de la frontière thaïlandaise, par des soldats de près des deux tiers des élus. immigrés venus des Philippines voisines, décou- politique. l’Union nationale karen (UNK) insurgée. Selon l’UNK, ils sont morts lors Ce succès du Front national, coalition au pou- page électoral favorable aux Malais musulmans. L’ambition du Dr Mahathir est de conserver, d’une attaque de l’armée birmane, démentie par Rangoun, qui serait in- voir, ne signifie pas pour autant que le Dr Maha- Le Dr Mahathir, qui s’est rendu quatre fois au au Parlement fédéral, une majorité des deux tervenue pendant des négociations en vue de leur libération. La junte bir- thir avancera la date des élections générales Sabah pendant la campagne, n’a pas caché que tiers nécessaire à tout amendement de la mane a confirmé, dimanche 14 mars, que l’UNK lui avait annoncé, le prévues en mai 2000 : le Sabah, qui abrite moins des centaines de millions de dollars de crédits Constitution. Des chefs de l’opposition se 4 mars, la mort des dix fonctionnaires « au cours d’une escarmouche », ce de 10 % de la population de la fédération, n’est dépendaient, effectivement, des résultats du donnent comme objectif de lui nier cette majo- qu’elle a jugé « confondant». – (AFP. ) pas la Malaisie. Le procès d’Anwar Ibrahim, an- scrutin. rité et non de remporter les élections. L’issue de cien héritier désigné du Dr Mahathir qui a été li- Quoi qu’il en soit, le Dr Mahathir a tenu bon. la crise politique et le sort du Dr Mahathir, âgé ÉCONOMIE mogé le 2 septembre 1998, n’y rencontre que de S’il avait perdu ce vote, la dynamique lancée de soixante-treize ans, dépendront peut-être, a ITALIE : le ralentissement en cours de l’économie, illustré par une peu d’écho. Les dix-sept sièges de l’opposition contre lui par l’arrestation et le procès d’Anwar en dernier recours, d’une reprise économique, baisse de 0,3 % du produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre de échouent au PBS (Parti Bersatu Sabah ou Parti aurait bénéficié d’un sérieux coup de pouce. dont le gouvernement espère l’intervention 1998 par rapport au trimestre précédent, suscite l’inquiétude du patronat. du Sabah uni), expression politique d’une eth- Mais, une fois écarté, le risque que représen- avant la fin de l’année. Néanmoins, sur ce plan- Le responsable du centre d’études de la fédération patronale Confindus- nie locale à dominante chrétienne, les Kada- taient les élections au Sabah ne dégage pas là, rien n’est encore acquis. En outre, il est diffi- tria, Guidalberto Guidi, s’est montré très préoccupé, estimant que «le zans, qui forment 40 % de la population. Les pour autant sa route. Le procès Anwar a mal cile de mesurer l’ampleur de la fracture ac- deuxième semestre de 1998 a été l’une des périodes les plus difficiles des deux grandes formations de l’opposition en tourné, avec un ancien chef de la police qui a compagnant une crise politique qui, après plus quinze dernières années ». Sur l’ensemble du second semestre, le PIB ita- Malaisie péninsulaire, le PAS (Parti Islam Se- reconnu avoir lui-même battu l’inculpé en de six mois, semble loin de se résorber. lien gagne 1,1 % par rapport à la même période de l’année précédente, Malaysia, islamiste) et le DAP (Democratic Ac- détention et des témoins à charge qui se sont alors qu’au premier semestre il gagnait 1,8 %. – (AFP.) tion Party, à majorité chinoise), ne sont guère rétractés. Jean-Claude Pomonti Les factions afghanes s’accordent sur le principe d’un partage du pouvoir NEW DELHI en Afghanistan », pour continuer mi, poursuit sa mission à Moscou, afghane, mettant fin à sept mois de notre correspondante les négociations. qui soutient l’opposition, après d’absence de l’ONU. Les expatriés en Asie du Sud Cet accord doit être accueilli s’être rendu à Islamabad, Kaboul des Nations unies, une quaran- Réunies depuis quatre jours au avec prudence, dans la mesure où et Téhéran. A Kaboul, M. Brahimi taine de personnes, avaient été Turkménistan, sous l’égide des aucun détail d’un partage du pou- a obtenu que les talibans s’en- évacués le 20 août 1998, au lende- Nations unies, les factions afg- voir n’a encore été discuté. Quelle gagent à assurer la sécurité du per- main des bombardements améri- hanes ont annoncé, dimanche place les talibans sont-ils prêts à sonnel des Nations unies. Le pre- cains sur les camps du fondamen- 14 mars, un accord de principe accorder à une opposition divisée, mier expatrié onusien, le directeur taliste saoudien Oussama Ben pour un futur partage du pouvoir dont la seule composante tadjik et du Programme alimentaire mon- Laden. à Kaboul. Cet accord conclu entre quelques éléments chiites se dial, Michael Sackett, est arrivé di- Wakil Ahmad Mutawakil, un battent encore ? Trop de questions manche 14 mars dans la capitale Françoise Chipaux proche du mollah Omar, chef des restent à résoudre avant qu’un es- miliciens islamistes, et Moham- poir de paix soit envisageable. mad Younous Qanooni, numéro L’accord a toutefois été bien ac- deux du commandant Massoud, le cueilli à Islamabad, qui soutient les seul chef de l’opposition qui se bat talibans, et à Téhéran, qui aide encore en Afghanistan, est le pre- l’opposition. « C’est une très bonne mier depuis que les talibans évolution », a affirmé le ministre contrôlent 80 % de l’Afghanistan. pakistanais des affaires étrangères, Le texte prévoit notamment un Sartaj Aziz. Le ministère iranien échange « aussi vite que possible » des affaires étrangères a souhaité et sous l’égide du Comité interna- que « les parties poursuivent leurs tional de la Croix-Rouge, de vingt négociations en vue de former un prisonniers de chaque camp. Les gouvernement populaire, indépen- deux parties ont convenu de se re- dant et non aligné ». trouver après les fêtes musul- Ce premier pas intervient alors manes de l’Aïd, soit dans une que l’envoyé spécial de l’ONU quinzaine de jours, « de préférence pour l’Afghanistan, Lakhdar Brahi- LeMonde Job: WMQ1603--0005-0 WAS LMQ1603-5 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0358 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL ¼ LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 5 M. Kabila forme un nouveau gouvernement en République démocratique du Congo Les caciques du régime conservent leurs portefeuilles Laurent-Désiré Kabila, président de la Répu- lourds » du régime restent en place. Le président est nommé à l’économie. Il est le père de Jean- blique démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), a conserve la défense et il n’y a pas de premier mi- Pierre Bemba, qui dirige une des branches ar- formé un nouveau gouvernement. Les « poids nistre. Bemba Saolona, un financier de Mobutu, mées de la rébellion dans le nord-ouest du pays.

KINSHASA but de la décennie. Les Zaïrois, re- tiques pour la libération du Congo ça?», se demande l’un des vieux de notre envoyé spécial devenus Congolais après l’acces- (AFDL) – la façade politique de la compagnons de route de M. Kabi- Abdoulaye Yerodia, le directeur sion au pouvoir de Laurent-Désiré nébuleuse rwando-ougandaise qui la, membre du « club de Tripoli », de cabinet de Laurent-Désiré Kabi- Kabila, en mai 1997, comptaient a porté M. Kabila au pouvoir, avec un de ceux avec qui il a été présen- la, aime bousculer la routine. Il in- sur le tombeur du maréchal pour le concours des Etats-Unis – n’a té au colonel Kadhafi en 1986. tervient lui-même sur les ondes leur rendre leur dignité et leur plus de raisons d’être depuis le dé- « Les CPP ne peuvent pas fonc- nationales pour donner la bonne donner des raisons de croire en clenchement de la guerre, en août tionner comme un parti politique, parole. Celle du chef de l’Etat, s’en- l’avenir. M. Kabila leur avait pro- 1998. Le président Kabila a donc constate un proche de M. Kabila, et tend. S’agit-il de rameuter la foule mis des lendemains qui chantent, créé « ses » Comités de pouvoir encore moins comme une machine sur le parcours qu’empruntera le mais il avait surtout pris soin de populaire (CPP). Piochée dans le électorale. Nous le suivons depuis le président zambien le jour d’une vi- leur signifier l’interdiction de livre vert du colonel Kadhafi, l’idée début de cette aventure, mais au- site officielle ? Le « dircab », toutes les activités politiques. Des de créer ex nihilo des CPP dans les jourd’hui, on se demande : pour al- comme l’appellent les Kinois, opposants croupissent dans les communes, les ministères, les en- ler où ? » sonne le tocsin à la télé et geôles du régime pour n’avoir pas treprises, les universités, a séduit Les partisans les plus fidèles du convoque, pêle-mêle : la popula- compris la détermination de certains Congolais à l’esprit d’ap- chef de l’Etat se réclament du tion pour acclamer le cortège ; les M. Kabila. paratchiks. Les CPP ont donc fleu- « progressisme », du « panafrica- corps constitués, le ban et l’arrière- Tenant les promesses faites à ri, chaque création « spontanée » nisme » et de l’« économie sociale ban de la fonction publique pour plusieurs reprises au cours des der- accompagnée d’un don présiden- de marché », des concepts devenus l’accueil à l’aéroport ; les chefs de anachroniques. Mais eux aussi se la garde présidentielle, de l’armée, plaignent du « manque de lisibilité de la police et... de la fanfare, dans Un mobutiste nommé à l’économie de la politique » menée par M. Ka- son bureau, le lendemain à bila et de « l’incohérence des déci- 8 heures, pour mettre en scène Le président Laurent-Désiré Kabila a formé, dimanche 14 mars, un sions », prises à grand renfort de l’arrivée de Frederick Chiluba. nouveau gouvernement « chargé de bouter les agresseurs » hors de la décrets-lois, « qui nuisent à la cré- Prévoit-on un changement de République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), a annoncé le dibilité du régime ». gouvernement ? Abdoulaye Yero- nouveau ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Yerodia. Les prin- dia met les ministres au garde-à- cipaux ministres du gouvernement « dissous » par décret présidentiel, MÉCONTENTEMENT vous : « Les sortants sont priés de il y a trois semaines, ont été reconduits à leur poste, notamment les mi- La plupart des ministres n’ont rester à la disposition des entrants nistres de l’intérieur, Gaétan Kakudji, de la justice, Mwenze Kongolo, aucune expérience de la gestion pendant quinze jours, faute de quoi, des finances, Mawampanga Mwana Nanga. M. Yerodia, qui était direc- publique. Certains d’entre eux sont outre les sanctions prévues, ceux qui teur de cabinet du président, a été nommé aux affaires étrangères. incompétents, d’autres sont re- ne joueront pas le jeu seront punis Parmi les nouveaux ministres figure l’homme d’affaires Bemba Sao- cherchés par des justices étran- de six mois d’emprisonnement. » Le lona, une personnalité de premier plan du régime de feu le maréchal gères, américaine et européennes, communiqué du « dircab » est Mobutu, nommé à l’économie. Le fils de M. Bemba dirige une des notamment. D’autres encore ont clair. Il est aussi rodé. Le même branches de la rébellion congolaise. Pierre-Victor Mpoyo, précédem- été arrêtés, incarcérés, interrogés texte avait servi en mai 1998. Mais, ment ministre à la présidence, hérite du portefeuille du pétrole. puis limogés ou réintégrés dans le cette fois-ci, le message de M. Ye- gouvernement. rodia, diffusé par les médias d’Etat Mais, au sein même des cabinets le 11 février au soir, a tenu le sérail niers mois, Laurent-Désiré Kabila a tiel en nature. Un problème de- ministériels et des organismes pu- en haleine. Le cabinet a été « dé- fini par signer un décret-loi, le meure cependant : personne ne blics, des conseillers et des hauts missionné » par décret présidentiel 31 janvier, autorisant le fonction- sait à quoi servent les CPP. La fonctionnaires expérimentés (lu à la télévision par le même nement des partis. Mais le texte est confusion est totale. Le président a peinent à faire fonctionner la ma- M. Yerodia), le 21 février, mais le restrictif. Il ne reconnaît pas l’exis- bien expliqué que « le peuple [de- chine Congo. Ils commencent à nouveau gouvernement a été tence des anciennes formations et vait] prendre le pouvoir entre ses parler, à faire connaître leur mé- constitué le 14 mars. les conditions mises à la création mains », mais les Kinois trouvent contentement. Ils ont joué le jeu de nouveaux partis sont autant l’explication sommaire. Hommes jusqu’à présent, avec honnêteté. COMITÉS DE POUVOIR POPULAIRE d’obstacles. Les politiciens congo- politiques, universitaires, fonction- Mais ils aspirent tous maintenant à La chose n’était pas si simple. lais critiquent tous avec véhé- naires, milieux d’affaires, et l’en- un changement rapide et radical. Les alliés du président Kabila – no- mence des mesures laissant au seul tourage même du chef de l’Etat Et ils sont unanimes : aucun tamment l’Angola – le pressaient ministre de l’intérieur la faculté de sont sceptiques. « Je l’ai connu d’entre eux n’imagine l’avenir du de faire un geste en direction de la décider, in fine, quel parti sera offi- maoïste ; c’est un adepte du centra- pays avec Laurent-Désiré Kabila. classe politique. Les pays euro- ciellement agréé. lisme, je sais qu’il n’a rien d’un dé- péens lui demandaient de nommer L’Alliance des forces démocra- mocrate. Mais où a-t-il été chercher Frédéric Fritscher un premier ministre, d’élargir son équipe à l’opposition et aux an- ciens mobutistes, et de préparer un programme économique de quali- Crise ouverte entre la Côte d’Ivoire té. Mais M. Kabila, têtu et peu en- clin à composer, a dû compter avec les « poids lourds » de son équipe. et le Fonds monétaire international Ceux-là n’avaient aucune envie de se voir proposer une ambassade à ABIDJAN nières semaines. Locomotive Ouattara, une importante femme l’étranger ou un poste de gouver- de notre correspondant économique de l’Afrique de d’affaires abidjanaise. neur en province. La République en Afrique de l’Ouest l’Ouest, bénéficiaire d’une forte L’attaque ne vise pas tant à démocratique du Congo n’a pas de Un chef d’Etat qui s’en prend croissance ces quatre dernières an- convaincre les élites ivoiriennes budget et, pour honorifiques aux « commis du FMI », une verte nées, la Côte d’Ivoire ne fait pour- qu’à persuader la base du PDCI qu’elles soient, ces fonctions ne réponse signée de la main du di- tant pas partie des « bons élèves » que le président est menacé par un sont pas de nature à pouvoir apai- recteur du Fonds monétaire inter- du FMI, une catégorie un peu floue complot américano-musulman. ser leurs appétits. national, estimant ces attaques qui réunit aussi bien des pays M. Ouattara est originaire du nord Le pays – présenté à la fin des « inadmissibles » : les relations pauvres et vertueux, comme le musulman de la Côte d’Ivoire, une années Mobutu comme un trou entre la Côte d’Ivoire et la princi- Mali ou le Burkina Faso, que les région qui a beaucoup en commun sur la carte de l’Afrique – n’a plus pale institution financière interna- rares îlots de prospérité africaine avec le Mali et le Burkina voisins. d’Etat ni de structures depuis le dé- tionale se sont dégradées ces der- comme le Botswana ou l’île Mau- La majorité des dirigeants ivoiriens rice. aujourd’hui au pouvoir sont origi- A l’origine de la polémique ac- naires du sud du pays, animiste ou tuelle, un rapport confidentiel du chrétien, et jouent sur la crainte de FMI mettant en cause la bonne vo- l’hégémonie musulmane. lonté des autorités ivoiriennes Le débat économique est pris en dans l’application des réformes de- otage dans cette controverse poli- mandées par le Fonds. Que les né- tico-ethnique. S’estimant victime gociations entre les envoyés du d’une persécution injuste, la Côte Fonds et les responsables ivoiriens d’Ivoire n’a toujours pas répondu rencontrent pareils écueils n’est aux interrogations du FMI sur les pas une première. Mais cette fois, approximations de la comptabilité le débat est parasité par des consi- publique. Selon le rapport des ex- dérations de politique intérieure. perts dépêchés de Washington, le Dans la mouvance du président Tableau des opérations financières Henri Konan Bédié, nombreux de l’Etat (TOFE) ne serait pas sont ceux qui sont persuadés que fiable, et la gestion de la dette inté- le FMI persécute la Côte d’Ivoire rieure resterait très opaque. Il est pour empêcher la réélection du vrai que les réformes imposées par chef de l’Etat en l’an 2000. Le prin- le FMI et la Banque mondiale ont cipal concurrent potentiel de conduit au tarissement des sources M. Bédié s’appelle Alassane Dra- de financement de l’activité poli- mane Ouattara, ancien premier tique. Le démantèlement de la ministre de Félix Houphouët-Boi- Caisse de stabilisation du café ca- gny, et aujourd’hui directeur géné- cao (Caistab), en particulier, est ral adjoint du FMI. encore mal accepté, comme l’ont montré les différentes péripéties « INTRIGUES POLITICIENNES » qui ont marqué la dernière cam- Le secrétaire général du parti pagne de récoltes, au cours de la- présidentiel, le PDCI, a récemment quelle le gouvernement à procédé déclaré ne pas « compter que des à des attributions de licences d’ex- amis » au FMI. Et le président Bé- portation de gré à gré, s’éloignant dié lui-même a évoqué les « in- délibérément du système d’en- trigues politiciennes » des respon- chères mis en place à l’instigation sables du Fonds, provoquant la du Fonds et de la Banque mon- mise au point de Michel Camdes- diale. Et même si l’annonce n’en a sus, le directeur du FMI. L’hebdo- pas été faite officiellement, l’Union madaire Le National, porte-parole européenne a suspendu ses finan- de la fraction la plus radicale du cements dans les domaines de la camp présidentiel, est allé plus santé et de la décentralisation, tant loin, évoquant un complot visant à l’affectation des sommes manquait empêcher la réélection de M. Bé- de transparence. dié, machination ourdie entre autres par l’épouse d’Alassane Thomas Sotinel LeMonde Job: WMQ1603--0006-0 WAS LMQ1603-6 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0359 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999

ÉLECTIONS Le second tour des la progression des nationalistes. La més, la participation au vote ayant listes, la présidence de l’Assemblée Emile Zuccarelli (PRG), est en recul, au élections à l’Assemblée de Corse, ren- liste Corsica Nazione, seule en me- augmenté de près de 10 points. b LA pour José Rossi (DL) et celle du profit, notamment, de la liste de Si- dues nécessaires par l’annulation du sure de se maintenir après le premier DROITE RPR-DL devrait retrouver, le conseil exécutif pour Jean Baggioni mon Renucci, engagé derière Lionel scrutin de mars 1998 par le Conseil tour, a doublé le nombre de ses voix 18 mars, malgré son affaiblissement (RPR). b LA GAUCHE des partis de la Jospin en 1995 et qui plaide pour des d’Etat, a confirmé, dimanche 14 mars, et approché 17 % des suffrages expri- et grâce à des accords avec d’autres majorité « plurielle », conduite par majorités d’idées. La droite se partage de nouveau les organes du pouvoir en Corse La nouvelle Assemblée ne comprend qu’une majorité relative en faveur des dirigeants sortants, Jean Baggioni (RPR) et José Rossi (DL). Les nationalistes de Corsica Nazione, proches du FLNC-canal historique, passent de cinq à huit sièges sur cinquante et un AJACCIO Les résultats des élections territoriales en Corse de M. Baggioni (avec la « prime » de notre correspondant 1992 1998 1999 de trois sièges à la liste arrivée en Participation en hausse La troisième voie était donc une tête) et les trois de M. Albertini. impasse. Les quatre listes qui se si- 1er tour 2e tour 1er tour 2e tour 1er tour 2e tour Même si elle reconduit les accords de 10 points tuaient hors « appareils » ont bien Inscrits : 157 906 Inscrits : 157 805 Inscrits : 184 440 Inscrits : 183 907 Inscrits : 183 089 Inscrits : 182 963 de 1998 avec M. Ceccaldi, elle recueilli, dimanche 14 mars, au se- Votants : 130 770 Votants : 133 071 Votants : 126 449 Votants : 129 044 Votants : 104 762 Votants : 123 533 n’aura pas la majorité absolue. Le taux d’abstention est tom- cond tour des élections à l’Assem- Cette défaite revêt pourtant les bé de 42,71 % à 32,48 % d’un blée de Corse, plus de 33 % des Exprimés :127 558 Exprimés :129 803 Exprimés :121 897 Exprimés :124 093 Exprimés :100 682 Exprimés :119 740 aspects d’une victoire, puisqu’on tour à l’autre. Cette mobilisa- suffrages, contre 27 % à celle de la Abst. : 17,18 % Abst. : 15,67 % Abst. : 31,44 % Abst. : 29,83 % Abst. : 42,78 % Abst. : 32,48 % ne voit pas qui pourrait, lors de tion plus importante tient no- droite, près de 23 % à celle de la Gauche (5 listes) : Gauche (2 listes) : Gauche (1 liste) : Gauche (1 liste) : Gauche (2 listes) : Gauche (2 listes) : l’élection du conseil exécutif, le tamment à l’augmentation gauche « plurielle » et près de 34 869 (27,33 %) 24 692 (19,03 %) 30 238 (24,81 %) 41 238 (33,33 %) 27 459 (27,27 %) 38 768 (32,37 %) 18 mars, présenter avec succès une sensible du nombre des votes 17 % aux nationalistes. Cependant, 9 élus 16 élus 11 + 5 élus liste homogène de sept membres par procuration (8 000 environ, additionner leurs quinze sièges re- (lire ci-dessous). La droite conti- contre un peu plus de 5 000 le lève de l’arithmétique, non de la Nationalistes (2 listes) : Nat. (2 listes) : Nat. (6 listes) : Nat. (1 liste) : Nat. (5 listes) : Nat. (1 liste) : nuera donc à gouverner l’île 7 mars), bien que l’on ait signa- politique. 26 895 (21,08 %) 32 232 (24,83 %) 21 129 (17,33 %) 12 224 (9,85 %) 23 604 (23,45 %) 20 076 (16,77 %) comme depuis 1984, même si son lé que des obstacles y étaient Philippe Ceccaldi (4 sièges) et 13 élus 5 élus 8 élus audience s’effrite au fil des consul- souvent mis dans les villes du Toussaint Luciani (3 sièges) ne se Corsica Nazione C. Nz : 21 872 (9 élus) C. Nz : 12 224 (5 élus) C. Nz : 20 076 (8 élus) tations. M. Baggioni s’attendait à continent par les services char- veulent ni de droite ni de gauche, un revers qui, finalement, ne le gés d’établir ces documents. mais Simon Renucci (5 sièges) et Droite (5 listes) : Droite (4 listes) : Droite (4 listes) : Droite (2 listes) : Droite (3 listes) : Droite (3 listes) : paralyse pas. Sans perdre de Par ailleurs, lors de ce se- Jean-Louis Albertini (3 sièges) ne 59 316 (46,50 %) 68 192 (52,53 %) 52 238 (42,85 %) 59 326 (47,81 %) 39 481 (39,21 %) 51 659 (43,15 %) temps, ses services ayant élaboré cond tour, on n’a relevé aucun dissimulent nullement leurs sensi- 29 élus 26 élus 24 élus les documents indispensables, incident consécutif à l’obliga- bilités, de gauche pour le premier, l’exécutif saisira la nouvelle As- tion prescrite le 24 septembre de droite pour le second. Un nou- FN (1 liste) : FN (1 liste) : FN (1 liste) : FN (1 liste) : semblée des programmes et des 1998 dans toute la France, par veau rapport de forces aurait pu 6 508 (5,10 %) 4 687 (3,61 %) 5 853 (4,80 %) 2 961 (2,94 %) budgets qui constitueront le cadre une circulaire du ministre de être établi ou esquissé si 0 élu des contrats de plan avec l’Etat et l’intérieur, de présenter dans MM. Ceccaldi et Luciani avaient Sans étiquette Toussaint Lucciani Toussaint Lucciani Toussaint Lucciani du document unique de program- les communes de plus de amélioré leur position de 1998 ; Toussaint Lucciani 11 304 (9,11 %) 7 178 (7,13 %) 9 237 (7,71 %) mation avec l’Etat et l’Union euro- 5 000 habitants une carte mais ils ont perdu 2 000 voix cha- 6 978 (5,72 %) 4 élus 3 élus péenne pour la période 2000-2004. d’identité en cours de validité. cun et deux sièges, si bien qu’ils ne En raison des engagements plu- Avec l’assentiment de leurs peuvent plus baliser le chemin « Femmes » (2 listes) : riannuels, la marge de manœuvre membres, les présidents des qu’ils s’étaient tracé. Ils sont, as- 5 461 (4,5 %) est aussi étroite pour la droite bureaux de vote concernés ont surément, les principaux perdants qu’elle l’aurait été pour la gauche, en effet accepté, comme cela du second tour. 14 mars 1999 (résultats détaillés) : RPR-DL-div. d (Jean Baggioni, RPR), 32 674 (27,29 %, sauf à renoncer aux objectifs es- s’était toujours fait, que l’iden- La liste de Jean Baggioni (RPR), 17 élus) ; PS-PCF-PRG (Emile Zuccarelli, PRG), 27 186 (22,70 %, 11 élus) ; nationalistes sentiels du plan de développe- tité fût certifiée par une carte, député européen, et José Rossi, (Jean-Guy Talamoni, Corsica Nazione), 20 076 (16,77 %, 8 élus) ; div. g. (Simon Renucci, ment de 1993. même périmée. député de Corse-du-Sud, pré- Corse social-démocrate), 11 582 (9,67 %, 5 élus) ; div. d. (Philippe Ceccaldi, Corse nouvelle), Les nationalistes ont pavoisé, sident du groupe Démocratie libé- 11 276 (9,42 %, 4 élus) ; div. (Toussaint Luciani, Mouvement pour la Corse), 9 237 (7,71 %, dimanche soir. Ils ont, en effet, rale de l’Assemblée nationale, est 3 élus) ; div. d (Jean-Louis Albertini, Un autre avenir pour la Corse), 7 709 (6,44 %, 3 élus). doublé le nombre de leurs voix ceux-ci avaient d’ailleurs voté également perdante, autant que d’un tour à l’autre, passant de pour les listes de MM. Ceccaldi et celle d’Emile Zuccarelli (Parti radi- 11 582 voix, récupérés par M. Re- voix, soit 32,37 %, et limitent à sique droite-gauche, la gauche est 10 477 à 20 076 et de 10,41 à Luciani en 1998 ; d’où les pertes de cal de gauche), ministre de la nucci, proche de Lionel Jospin, 2 300 voix la perte globale des for- nettement battue. En admettant, 16,77 %. Jean-Guy Talamoni et ceux-ci, malgré un « corsisme » fonction publique et de la décen- dont il présida en 1995 le comité mations ou courants qui sou- même, que la totalité des voix réali- Corsica Nazione ont, à l’inverse de affiché. Il s’agit là d’un élément tralisation : elles comptent, cha- de soutien à l’élection présiden- tiennent le gouvernement. sées par les listes Zuccarelli et Re- ce qui s’était passé en mars 1998, non négligeable en vue de la re- cune, 14 000 voix de moins qu’en tielle, et porte-drapeau de la La gauche aurait-elle pu l’em- nucci s’additionnent [27 %], on regroupé autour d’eux plus des composition de la « famille » na- 1998 et laissent sur le carreau gauche aux législatives de 1997 à porter si les deux listes avaient fu- reste en dessous d’une liste Baggio- quatre cinquièmes des électeurs tionaliste, qui n’est pas encore quatre sièges à droite et cinq à Ajaccio, où il avait mis M. Rossi en sionné à l’issue du premier tour ? ni-Albertini [30 %].» En fait, la qui avaient choisi l’autonomisme sortie de ses déchirements dram- gauche. Les cinq sièges perdus par ballottage. Ensemble, les listes de M. Renucci avait répondu par droite devra gouverner avec un ou le nationalisme modéré au pre- tiques des années 1993-1996. la gauche « partidaire » sont, avec gauche réunissent près de 39 000 avance : « Dans un rapport clas- gros tiers des sièges, les dix-sept mier tour, le 7 mars. Beaucoup de « Les indépendantistes avaient obtenu treize sièges en 1992. Ils en comptent cinq de moins en 1999 », a fait observer le préfet de région, Tractations d’avant « troisième tour » pour élire un président et un conseil exécutif préfet de Corse-du-Sud, Bernard Bonnet, en communiquant les ré- BASTIA Cette majorité relative ne court pourtant candidatures individuelles à la présidence. l’attribution des présidences – dévolues aux sultats, à Ajaccio. Au même mo- de notre correspondant pas de graves dangers de déstabilisation, La droite RPR-DL présentera la candida- conseillers exécutifs – des six établissements ment, les nationalistes parcou- Jeudi 18 mars, les cinquante et un nou- tant son opposition est divisée. La gauche ture de M. Rossi, soucieux de retrouver un régionaux chargés de la mise en œuvre de la raient la ville dans un concert veaux élus se réuniront à Ajaccio pour dé- « plurielle », conduite par Emile Zuccarelli, « perchoir » trop vite perdu du fait de la dis- politique de la collectivité territoriale de d’avertisseurs, avec drapeaux à la signer les instances de la troisième Assem- avec onze sièges, ne peut pas espérer agré- solution de décembre 1998. Si les deux pre- Corse : l’Office d’équipement hydraulique de tête de Maure, et marquaient un blée de Corse mise en place depuis ger les cinq sièges remportés par la liste de miers tours de cette élection exigent une Corse (OEHC), l’Agence de développement arrêt devant la préfecture pour l’application de la loi du 13 mai 1991 érigeant Simon Renucci, dont l’ambition affirmée est majorité absolue, le troisième tour autorise économique de la Corse (ADEC), l’Office des crier : « Bonnet, démission ! » De la Corse en collectivité territoriale de la Ré- de tracer une nouvelle voie autour d’« idées une majorité relative, que le député a de transports de la Corse (OTC), l’Office de fait, un Corse sur six a voté pour publique dotée d’un statut particulier. majoritaires ». Toussaint Luciani (sans éti- plus grandes chances de remporter. Il devra l’environnement de la Corse (OEC), l’Agence leurs listes. Cela revient à dire, Contrairement aux deux précédentes man- quette) ne cache pas son intérêt pour cette compter, en effet, avec la candidature de du tourisme de la Corse (ATC) et l’Office du aussi, que cinq électeurs sur six datures, l’Assemblée et son conseil exécutif, formule. De leur côté, les nationalistes, avec M. Ceccaldi, dont l’objectif est moins d’être développement agricole et rural de la Corse sont défavorables ou hostiles à présentés comme le « parlement » et le les huit sièges remportés par Corsica Na- élu à ce poste que de faire valoir son ambi- (Odarc), outils politiques et économiques l’indépendance de l’île. « gouvernement » corses, ne disposeront zione, visent moins les combinaisons de tion d’être agrégé à la liste des sept candi- très prisés par les élus. L’Assemblée de Corse restera, que d’une majorité relative. gouvernement que l’opportunité de valider dats au conseil exécutif que M. Baggioni à Les tractations visant au renforcement ou d’autre part, masculine. On n’y En effet, la liste RPR-DL, conduite par les ponctuellement les thèmes suceptibles de l’intention de conduire. à l’affaiblissement des majorités recherchées compte, en effet, que trois présidents sortants de l’exécutif territorial et renforcer leur objectif fondamental de sont liées aux difficiles conditions d’attribu- femmes, élues sur les listes de de l’Assemblée de Corse, Jean Baggioni et « souveraineté du peuple corse ». CONDITIONS POUR UNE COALITION tion des présidences de ces offices et MM. Renucci, Zuccarelli et Tala- José Rossi, arrivée en tête, ne compte que Les cinquante et un membres de l’Assem- Cette élection se fera au scrutin de liste agences. moni. Elles seront rejointes par dix-sept sièges. Même si le camp libéral peut blée livreront donc deux nouvelles batailles majoritaire. Là aussi, le « troisième tour » de Cette première grande difficulté passée, une quatrième, présente à la dix- raisonnablement compter sur une alliance électorales, pour désigner le président de la consultation devrait permettre au pré- l’absence de majorité absolue de la nouvelle huitième place sur la liste de avec les trois élus de la liste conduite par l’Assemblée de Corse et élire le conseil exé- sident sortant de trouver une majorité rela- Assemblée de Corse continuera de condi- M. Baggioni et qui sera appelée à Jean-Louis Albertini et espérer un accord cutif de la collectivité territoriale de Corse. tive, assurant à la droite de véritables pou- tionner le fonctionnement d’une institution siéger après la formation de l’exé- avec les quatre élus de celle que conduisait Les conseillers se réuniront sous la prési- voirs régionaux. La question est de savoir à dont l’instabilité est inégalée depuis 1992. cutif. Philippe Ceccaldi, il totaliserait alors vingt- dence du doyen d’âge, Joseph Charelli, issu quelles conditions cette coalition pourra quatre sièges. de la liste de M. Renucci, pour enregistrer les être constituée. Le véritable enjeu concerne Michel Codaccioni Paul Silvani Simon Renucci défie M. Talamoni et M. Santoni au cœur des contradictions nationalistes la droite ajaccienne LEURS TRAJECTOIRES poli- dispensable à la promotion des la lutte armée symboliserait la matu- l’exécution de la peine pendant au Si l’arithmétique électorale tiques se sont croisées, dimanche idées nationalistes. Sans l’action rité politique du mouvement natio- moins vingt mois. « Le parquet au- permet à la gauche de retrouver 14 mars, au soir des résultats des clandestine et la pression qu’elle naliste et un gain en crédibilité » (Le rait pu audiencer cet appel lors de les 16 sièges dont elle disposait élections en Corse. Jean-Guy Tala- exerce sur les pouvoirs publics, af- Monde du 21 novembre 1998). sa détention de vingt-trois mois, af- en 1998, tandis que la droite en moni dirigeait la liste nationaliste firme-t-il, les avancées en matière Cette démission était, selon lui, un firme son avocat, et l’affaire aurait perd 2 (24 au lieu de 26), rien ne Corsica Nazione, dont le bon score culturelle, économique et statu- signal d’alarme face à la dérive de été réglée. Si M. Santoni avait une permet de dire que la gauche est constitue un des événements de ce taire ne peuvent voir le jour. Fort sa propre famille politique, qu’il ambition politique, on ne pouvait renforcée. En effet, Simon Re- scrutin. De son côté, François San- de ce credo, M. Talamoni a réussi à craignait de voir se perdre dans mieux faire pour la réduire à nucci (div. gauche) crée la sur- toni, ancien secrétaire national de réunir sous sa bannière un mouve- une radicalisation sans véritable néant. » prise en remportant 5 sièges, A Cuncolta Independentista, prin- ment nationaliste pourtant divisé projet. qu’il affirme ne pas avoir l’in- cipale organisation nationaliste et et à recueillir un vote non indépen- Il entendait, alors, réunir autour Jacques Follorou tention d’agréger aux 11 de la vitrine légale du FLNC-canal histo- dantiste contestant le gouverne- de lui assez de militants pour créer gauche « plurielle », menée par rique, a été condamné, mercredi ment et sa politique de l’Etat de une structure destinée à Emile Zuccarelli (PRG). M. Re- 10 mars, par la cour d’appel de droit. Corsica Nazione est apparue convaincre le mouvement nationa- nucci se place en chef de file Bastia (Haute-Corse), pour infrac- comme un repère identitaire. liste clandestin de s’engager vers d’une gauche à structurer à tion à la législation sur les armes et M. Santoni a démissionné, au une évolution pacifique similaire à Ajaccio, où, avec presque 20 % les munitions. Son avenir politique mois de septembre 1998, de ses celles de l’IRA, en Irlande, ou de des suffrages exprimés, il de- est désormais hypothéqué pour les fonctions de secrétaire national de l’ETA, au Pays basque. Le 10 mars, vient l’adversaire principal de la deux prochaines années. A Cuncolta Independentista pour la cour d’appel de Bastia a mis fin à droite. Celle-ci, traditionnelle- Au cœur de leurs chemins diver- la Corse-du-Sud, principale cet espoir en le condamnant à ment majoritaire, est de plus en gents, le rapport à la violence poli- composante de Corsica Nazione et douze mois de prison, dont quatre plus affaiblie par ses divisions tique. Lors des réunions tenues au formation à laquelle appartient mois ferme. Estimant que son internes, dont seul le charisme cours de la préparation des élec- M. Talamoni. Au sortir de vingt- client s’est vu refuser le bénéfice du maire, M. Marcangeli (bona- tions territoriales, M. Talamoni n’a trois mois de détention provisoire de la loi d’amnistie de 1995 pour partiste), président du conseil eu de cesse de renouveler son sou- dans le cadre d’une affaire d’extor- avoir adressé un document au général de Corse-du-Sud, peut tien à l’action menée par le FLNC- sion de fonds, à la fin de l’automne mauvais destinataire, son avocat, encore limiter les risques d’ex- canal historique. Selon lui, la lutte 1998, M. Santoni déclarait, dans Me Pascal Garbarini, a formé un tension. armée constitue un corollaire in- nos colonnes, que « l’abandon de pourvoi en cassation qui suspend LeMonde Job: WMQ1603--0007-0 WAS LMQ1603-7 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0360 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 7 Le Parti communiste français Les budgets de l’Ile-de-France M. Nallet n’est pas hostile au marché laisse ROBERT HUE, secrétaire national du PCF, a estimé, lundi 15 mars, et de Rhône-Alpes soumis au « 49-3 » que « les communistes ne sont pas les adversaires du marché », dans un entretien accordé au quotidien économique La Tribune. « Les son mandat communistes ont rompu avec une vision étatiste des choses. Nous ré- fléchissons à un système qui permettrait de dépasser la coupure entre A Lyon, le conseil régional a retrouvé un peu de sérénité le privé et le public en favorisant leur mobilisation commune, sous la de député responsabilité d’une nouvelle appropriation sociale, dont je n’écarte Anne-Marie Comparini, présidente (UDF) de la région sue de la discussion budgétaire, que, faute de majori- évidemment pas le privé », a-t-il ajouté. Rhône-Alpes, et Jean-Paul Huchon, président (PS) de té, ils utiliseraient la nouvelle procédure du « 49-3 ré- Par ailleurs, le numéro un du PCF est favorable à « la mise en place l’Ile-de-France, ont annoncé, dimanche 14 mars, à l’is- gional » pour faire adopter leurs budgets. à son suppléant d’un grand pôle public bancaire et financier qui regrouperait, par exemple, le Crédit lyonnais, les Banques populaires, le Crédit foncier, LES DEUX principales régions, demandes émanant de la droite pera pas non plus au « 49-3 », HENRI NALLET a abandonné le Crédit agricole, les Caisses d’épargne et la Caisse des dépôts et l’Ile-de-France et Rhône-Alpes, républicaine et de la gauche « plu- après avoir, selon ses propres son mandat de député (PS) de consignations », qui « constituerait un puissant levier d’efficacité so- vont avoir recours à la nouvelle rielle », sans toutefois déroger à termes, « tout tenté pour ne pas l’Yonne au profit de son sup- ciale, notamment pour une vaste réforme du crédit ». procédure dite du « 49-3 régio- ses convictions politiques. « Nous l’utiliser ». Dans la nuit de samedi pléant. Le 13 mars, le Journal offi- nal », qui permet l’adoption sans avons voulu créer un espace de à dimanche, il a demandé à l’as- ciel a publié un décret indiquant vote du budget. convergence où les projets des uns semblée francilienne de se pro- que la mission confiée, le 14 sep- Bruno Mégret lance sa campagne En Rhône-Alpes, après trois et des autres pourraient être dis- noncer, par vote bloqué, sur une tembre 1998, à l’ancien ministre jours d’un débat marathon, le cutés », explique-t-elle. version, corrigée par lui, de son est « prolongée ». A cette date, conseil régional a rejeté, dimanche La mise en œuvre de sa mé- budget primitif. Deux cent cinq M. Nallet avait été chargé par Lio- européenne à Camembert 14 mars à 1 heure, le budget pré- thode fut grandement facilitée par des deux cent neuf élus régionaux nel Jospin d’une « mission tempo- senté par sa nouvelle présidente, le relatif effacement du groupe ont voté : cent vingt RPR-DL- raire auprès du garde des sceaux, BRUNO MÉGRET, président du Front national-Mouvement natio- Anne-Marie Comparini (UDF). ORA et par l’absence physique de UDF-FN et FN/MN ont voté ministre de la justice, et du ministre nal, a lancé, samedi 13 mars, sa campagne pour les élections euro- Vingt-trois conseillers (dix UDF, M. Millon dans l’Hémicycle. Les contre, quatre-vingt-cinq des de l’économie, des finances et de péennes à Camembert (Orne). Ce lancement « symbolique » et neuf RPR, deux divers droite ainsi amis de ce dernier, qui annon- quatre-vingt-six élus de la majori- l’industrie » sur « les réseaux pluri- « médiatique » se voulait une réponse à Philippe Séguin, tête de la que deux membres du groupe Oui çaient, il y a quelques jours en- té relative de gauche ont voté disciplinaires ». liste RPR-DL, qui a commencé sa campagne à Blancafort (Cher), à Rhône-Alpes (ORA) de Charles core, vouloir « tout casser » à la ré- pour. Mardi 16 mars, l’exécutif ré- Pour protéger les cabinets fran- centre géographique de la zone euro, le 24 février. Avant de fixer Millon) ont approuvé ses proposi- gion, sont restés très en retrait de gional soumettra un nouveau çais des risques de domination son choix sur ce village de l’Orne, le FN-MN avait repoussé l’idée tions, trente-neuf les ont rejetées leurs intentions. Les fortes ten- budget, « qui ressemblera au pré- anglo-saxonne, M. Nallet a remis, d’aller à Saint-Emilion (Gironde), dont la référence a été jugée (PCF, FN mégrétistes, quatre élus sions entre les partisans du patron cédent comme un frère jumeau », a début mars, un pré-rapport, en « trop bourgeoise », ou à Coulommiers (Seine-et-Marne), estimée divers droite et un MDC). Quatre- de La Droite et ceux qui sou- prévenu Manuel Valls (PS), vice- sollicitant une prolongation de sa « trop élitiste ». vingt-quatorze élus PS, Verts, haitent s’investir prioritairement président chargé des finances. mission. L’article LO 144 du Code A Camembert, le représentant de l’extrême droite s’est fait le ORA et FN lepénistes se sont abs- dans le fonctionnement de la ré- Afin d’éviter le blocage de la électoral dispose que « les per- chantre de l’« Europe enracinée dans son identité, dans ses terroirs tenus. La présidente de Rhône- gion ont finalement conduit le commission permanente, M. Hu- sonnes chargées par le gouverne- (...), face à une Europe mondialiste et technocratique ». Tandis qu’il Alpes a annoncé aussitôt qu’elle groupe sur la voie de l’abstention. chon prendra en compte plusieurs ment d’une mission temporaire posait devant l’office du tourisme, un morceau de fromage dans utilisera la procédure du « 49-3 » des amendements déposés par peuvent cumuler l’exercice de cette une main, un verre de vin dans l’autre, une cinquantaine de ma- afin de rendre applicable son do- ARITHMÉTIQUE D’AMENDEMENTS l’opposition. Il réintégrera le volet mission avec leur mandat de dépu- nifestants de Ras-l’Front scandaient le slogan « Mégret, listériose, cument budgétaire. Il est exclu « Anne-Marie Comparini a transports, refusé par la droite, qui té pendant une durée n’excédant même combat ! ». qu’une majorité de conseillers ré- confirmé son choix du 9 janvier en en fait le prétexte à sa décision de pas six mois ». Au-delà de six gionaux (soixante-dix-neuf) acceptant plutôt les amendements refuser le budget ; il ramènera à mois, et selon l’article LO 176-1 du trouve un terrain d’entente pour proposés par la gauche [16 pour 100 millions de francs (15,24 mil- Code électoral, le parlementaire Le président de la CNAF poursuit présenter un contre-budget et se cette dernière contre 8 à ORA et 3 lions d’euros) les crédits consacrés en mission est automatiquement mette d’accord sur le nom d’un au RPR]. Mais elle n’est pas allée à la sécurité, rétablira ceux du lo- remplacé par son suppléant. successeur à l’actuelle présidente. jusqu’au bout de sa logique, qui au- gement et de l’action internatio- M. Nallet, qui devrait figurer en la direction de la CFTC en justice Au terme de cette procédure, le rait pu lui permettre de constituer nale. Les recettes, votées par la bonne place sur la liste socialiste budget de 7,4 milliards de francs une majorité autour de son bud- droite, qui ne pouvait pas s’oppo- aux européennes, est donc rem- JEAN-PAUL PROBST, président (CFTC) de la Caisse nationale (1,13 milliard d’euros) sera déclaré get », a commenté, pour sa part, le ser à la baisse de 6 % de la fiscalité, placé par Jean-Yves Caullet, sans d’allocations familiales depuis 1992, a annoncé, jeudi 11 mars, qu’il adopté. président du groupe PS, Bernard seront inchangées. qu’une élection législative par- avait assigné en référé la direction de la CFTC devant le tribunal de La discussion budgétaire, qui a Soulage. Si le PS écarte « toute Le projet sera définitif au bout tielle soit nécessaire. Cela avait grande instance de Paris. M. Probst conteste la décision du conseil duré trois jours, s’est achevée forme de cogestion » de la région, il de cinq jours si une majorité abso- déjà été le cas, en août 1998, pour confédéral de la centrale, réuni le 25 février, de lui retirer tous ses dans une atmosphère que tous les entend cependant, comme les élus lue de cent cinq élus ne signe pas, le socialiste Henri d’Attilio, dont mandats de « représentation extérieure ». Se déclarant victime d’un élus ont qualifiée de « décrispée » Verts, mener « une opposition dans ce délai, un contre-budget la prolongation au-delà de six « délit d’opinion » pour avoir ouvertement contesté « la mainmise et, même, de « pacifiée ». C’est la constructive à l’exécutif ». C’est sur assorti du nom d’un président. mois d’une mission parlementaire actuelle sur l’organisation » de l’équipe du président Alain Deleu, première victoire remportée par cette base que les deux groupes se Cette hypothèse, qui supposerait avait permis le remplacement par et sa volonté de gérer la CFTC « pour son compte personnel ou pour Mme Comparini, qui, tout au long sont déterminés : en s’abstenant, un accord de toutes les droites, est son suppléant dans la 12e cir- le compte d’une organisation religieuse », M. Probst conteste la pro- des débats, s’est efforcée d’agir ils savaient qu’ils ne menaçaient repoussée par le RPR, DL et l’UDF. conscription des Bouches-du- cédure de destitution, « non conforme aux statuts et au règlement plus en technicienne qu’en poli- pas la présidente de la région. Rhône. intérieur » de la centrale chrétienne. « La décision de me limoger est tique. Chaque fois qu’elle le pou- En Ile-de-France, le président, Claude Francillon (à Lyon) illégale, car elle n’a pas été inscrite à l’ordre du jour et n’a fait l’objet vait, elle a donné satisfaction aux Jean-Paul Huchon (PS), n’échap- et Pascale Sauvage Michel Noblecourt d’aucune proposition du bureau confédéral », ajoute M. Probst.

DÉPÊCHES a PARIS : Jean Tiberi, maire de Paris, arrive en cinquième posi- tion des personnalités de droite auxquelles les électeurs pari- François Bayrou siens souhaiteraient confier la Mairie de Paris, selon un sondage de l’IFOP, réalisé les 9 et 10 mars auprès d’un échantillon représen- tatif de la population parisienne de 602 personnes et publié par Le plaide Journal du dimanche le 14 mars. A la question : « Qui préféreriez- vous comme maire de Paris » parmi les « personnalités de droite sui- vantes », 8 % des voix se sont portées sur M. Tiberi, qui arrive der- pour une Europe rière Françoise de Panafieu (RPR) (19 %), Philippe Séguin, pré- sident du RPR (16 %), Edouard Balladur (15 %) et Alain Madelin, président de Démocratie libérale (10 %). A gauche, Dominique fédérale Strauss-Kahn, ministre de l’économie et des finances, devance, LE PRÉSIDENT de l’UDF, Fran- avec 40 %, Daniel Vaillant, ministre des relations avec le Parlement çois Bayrou, qui devait commen- et maire du 18e arrondissement de Paris (13 %). cer sa campagne européenne, lun- a NOUVELLE-CALÉDONIE : le 19e congrès du FLNKS s’est ter- di 15 mars, par la Bretagne, a miné, dimanche 14 mars, sans que les indépendantistes par- expliqué, dans un entretien publié viennent à trouver un accord sur le choix des têtes de liste aux samedi 13 dans Ouest-France, qu’il élections territoriales du mois de mai dans la province du Nord et fallait sortir le fédéralisme euro- dans celle des Iles. péen de la clandestinité. « Chaque a SONDAGES : les cotes de popularité de Jacques Chirac et Lio- fois que les Etats acceptent de voir nel Jospin sont en baisse, tout en restant à un niveau élevé, selon un problème géré par une autorité la dernière enquête d’Ipsos, réalisée les 5 et 6 mars auprès d’un communautaire indépendante, c’est échantillon national de 965 personnes et publié par Le Point (daté du fédéralisme. Est-on prêt à regar- 13 mars). Le chef de l’Etat recueille 62 % d’opinions favorables (en der en face cette réalité fédérale et à baisse de 6 points par rapport à février), contre 27 % d’opinions exiger qu’elle soit rendue, enfin, dé- négatives. De son côté, le premier ministre recueille 57 % d’opi- mocratique ? Pour l’instant, le fédé- nions positives (en baisse de 3 points), contre 33 % d’avis défavo- ralisme est clandestin et il n’y a pas rables. de démocratie. Notre objectif est a Selon un autre sondage, réalisé par Louis-Harris, les 5 et simple : donner aux citoyens le pou- 6 mars, auprès d’un échantillon national de 1 002 personnes et pu- voir qu’on leur refuse sur l’Europe blié par Valeurs actuelles (daté 12 mars), la cote de confiance du fédérale », affirme M. Bayrou, président de la République est stable et celle du chef du gouverne- avant de renouveler sa proposition ment en hausse. Jacques Chirac recueille 60 % de bonnes opinions, de voir l’Europe représentée par contre 31 % de mauvaises. Six Français sur dix (60 %, en hausse de un président « qui puisse peser sur 3 points) ont une bonne opinion de l’action de Lionel Jospin, la scène du monde aussi lourd que contre 33 % qui sont d’avis contraire. le président des Etats-Unis ». De son côté, le président du RPR, Philippe Séguin, a participé, Deux cantonales partielles samedi à Lesquin, près de Lille, à un des séminaires régionaux de HÉRAULT, canton de Lunas (second tour) formation organisés à destination I., 3 186 ; V., 2 063 ; A., 35,2 % ; E., 1 773. des cadres du mouvement gaul- Rémy Pailles, PS, m. de Joncels, 1 281 (72,3 %)... ELU liste sur les enjeux européens. Il a Jeannine Duvochel, div. d., 492 (27,7 %) réaffirmé à cette occasion son [Abdelkader Ahmed, le maire divers gauche de Ceilhes, ayant finalement renoncé à se choix « d’aller siéger au Parlement maintenir, le socialiste Rémy Pailles est logiquement élu, malgré une participation infé- européen, au risque d’abandonner rieure de 8 points à celle du premier tour, et un report de voix en deçà de ce qu’il pou- l’Assemblée nationale », en expli- vait espérer. Il succède à un autre socialiste, Mathieu Ciffre, conseiller général du can- quant qu’un tel engagement pou- ton depuis 1976, décédé en janvier.] vait « entraîner les électeurs ». «Si nous voulons un Parlement euro- YVELINES, canton de Chevreuse (premier tour) péen auquel les gens s’intéressent I., 32 180 ; V., 11 227 ; A., 65,12 % ; E., 10 914. (...), il y faut des leaders politiques Yves Vandewalle, div. d., 3 839 (35,18 %) ; Jacques Lollioz, PS, 2 241 nationaux », a-t-il ajouté. Alain (20,53 %) ; Alexis Biette, UDF, 1 836 (16,82 %) ; Jean-Bernard Gramunt, Madelin, président de Démocratie Verts, 1 170 (10,72 %) ; Alain Le Vot, PCF, 990 (9,07 %) ; Gérard Dantan, libérale, a lui aussi pris un engage- FN, 838 (7,68 %)... BALLOTTAGE ment, dimanche 14 mars sur Eu- [Yves Vandewalle, soutenu par le RPR et DL et candidat du président du conseil gé- rope 1, mais d’une autre nature : la néral des Yvelines, Franck Borotra (RPR), est arrivé en tête du premier tour de la canto- parité entre les hommes et les nale partielle de Chevreuse, provoquée par la démission, en janvier, de Claude Dumond femmes parmi les candidats éli- (UDF-FD), mis en examen dans le dossier de corruption au conseil général des Yvelines. gibles présentés par son mouve- L’UDF, qui présentait Alexis Biette pour conserver ce canton traditionnellement cen- ment sur la liste d’union RPR-DL. triste, a été battue dès le premier tour. M. Vandewalle sera opposé, au second tour, au M. Madelin a fait de la sécurité ex- maire socialiste de Magny-les-Hameaux, Jacques Lollioz, dont le score est légèrement térieure et intérieure et de l’élar- supérieur à celui de mars 1994.] gissement de l’Union les deux priorités à venir de l’Europe. LeMonde Job: WMQ1603--0008-0 WAS LMQ1603-8 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0361 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999

ÉDUCATION La série de grèves gré de mobilisation face à la politique grogne des instituteurs confrontés à vorisent la surenchère des revendica- ministre de l’éducation. b LA LOIRE et de manifestations programmées de Claude Allègre. b AU MÉCONTEN- la redistribution des postes pour la tions. b CLAUDE ALLÈGRE ET LIONEL est l’un des hauts lieux de la contes- tout au long de la semaine du 15 au TEMENT des professeurs de lycée à rentrée prochaine. b LES QUERELLES JOSPIN sont liés par une amitié née tation des enseignants, notamment 20 mars par les syndicats d’ensei- propos de la réforme annoncée par le de succession à la tête de la FSU et du au moment de la guerre d’Algérie et contre la suppression de postes. (Lire gnants constituent un test sur le de- ministre de l’éducation, s’ajoute la SNES, organisations majoritaires, fa- concrétisée lorsque M. Jospin était aussi notre éditorial page 16.) Une semaine d’action pour jauger la grogne anti-Allègre Les principaux syndicats organisent une série de grèves et de manifestations pour soutenir des revendications diverses. Les luttes de pouvoir à la tête de la FSU et du SNES jouent en faveur de la surenchère LES GRÈVES programmées dans ments du second degré (SNES) (moins 30 000 élèves environ) et la général du SNUipp-FSU et du primer leur ressentiment à l’égard dotée de solides mesures finan- l’éducation nationale, les lundi 15 et (lire ci-dessous). promesse de ne pas supprimer de SGEN-CFDT, deux organisations de leur ministre et de ses réformes cières et les opposants au « lycée al- mardi 16 mars, suivies par une ma- b « Non aux redéploiements postes auraient pu laisser espérer qui appellent à la grève dans les devraient trouver, cette semaine, légé », le syndicat de Monique nifestation nationale, samedi dans les écoles élémentaires ». Le une année sans heurts, tous les écoles primaires, lundi 15 mars. plusieurs occasions de se manifes- Vuaillat a refait son unité autour 20 mars, infléchiront-elles les certi- climat entre Claude Allègre et les moyens susceptibles d’être dégagés Si le SE-FEN ne s’associe pas ter. Sans être parvenues à se ras- d’un mot d’ordre pour demander tudes de Claude Allègre et sa poli- enseignants du premier degré était ont été absorbés, selon les syndi- « nationalement » à cette journée, sembler, les organisations syndi- «l’ouverture de vraies négociations » tique de réforme ? Soutenu par Lio- jusqu’à présent relativement serein. cats, « par redéploiements ». «Les une quarantaine de ses sections dé- cales vont tenter de « capitaliser » et des « moyens ». nel Jospin, le ministre de Après avoir négocié, en fé- deux cent cinquante postes du plan partementales y participeront le mécontentement de la profes- Signataire à leurs côtés d’une l’éducation nationale est attaqué vrier 1998, la promotion progres- de rattrapage pour les DOM-TOM et néanmoins. Seul point commun à sion. « déclaration nationale unitaire » sur plusieurs fronts : dans le pre- sive des instituteurs dans le corps les deux cent trente pour celui de la toutes organisations : « Aucune ré- Pêle-mêle, sont évoquées les (Le Monde du 19 février), le SNES mier degré à propos de la redistri- de professeurs des écoles, le mi- Seine-Saint-Denis sont pris sur la do- forme ne peut s’opérer à moyens « agressions » de Claude Allègre à n’a pas rallié les fédérations FO, bution des postes d’instituteurs et nistre de l’éducation nationale an- tation globale alors que ce devait être constants. » l’égard des « profs » concernant CFTC, CNGA-CGC, et le Syndicat dans le second degré sur sa réforme nonçait, fin août, la « Charte pour des moyens spécifiques », contestent b Contestations sur la réforme l’absentéisme, l’amputation des national autonome des lycées des lycées. bâtir l’école du XXIe siècle », avec à Daniel Le Bret et Jean-Luc Ville- des lycées. Les enseignants des ly- heures supplémentaires, l’arrêt des (Snalc-CSEN). Se présentant De l’ampleur de ces mouvements ses côtés les représentants des prin- neuve, respectivement secrétaire cées et collèges qui souhaitent ex- recrutements... Mais c’est sur la ré- comme les « seules [organisations] dépend la réponse que sera tenté cipaux syndicats (SNUipp, SGEN- forme des lycées que risquent de se à avoir demandé le retrait pur et d’apporter le gouvernement. Des CFDT, SE-FEN) et les fédérations focaliser les plus vives réactions. simple des chartes Allègre », ces mesures financières devraient être de parents d’élèves, plutôt favo- Aimé Jacquet défend l’enseignement professionnel Alors qu’un point de vue favo- quatre organisations préconisent, annoncées rapidement pour apai- rables au projet. rable a été exprimé par une majori- elles aussi, une grève, mais le mardi ser la grogne. Le ministère va, Les enseignants découvrent au- Le ministère de l’éducation nationale a choisi Aimé Jacquet pour vanter té d’organisations lors de la réunion 16 mars. d’autre part, adresser individuelle- jourd’hui la carte scolaire des ou- les mérites de l’enseignement professionnel. Jusqu’au 4 avril, l’ancien en- du Conseil supérieur de l’éducation Ces initiatives dispersées de- ment aux enseignants le texte de la vertures et fermetures de classes traîneur de l’équipe de France championne du monde de football doit don- (CSE), le 4 mars, les opposants font vraient, en revanche, converger lors réforme des lycées afin qu’ils pour la rentrée prochaine. Depuis ner « une nouvelle image » de cette filière en apparaissant dans plus de deux monter « la base » des enseignants. d’une manifestation nationale, le puissent « juger sur pièces ». Cette quelques semaines, des grèves très cents spots télévisés. Ils entendent démontrer que l’opti- samedi 20 mars à Paris, à laquelle mobilisation tous azimuts ne sera suivies se développent dans le Sud- Ancien élève du lycée professionnel de Thiers (Puy-de-Dôme), section misme affiché par le ministre après participeront notamment les collec- pas non plus sans conséquence sur Ouest, en Bretagne et dans la Loire fraisage, Aimé Jacquet était « plutôt mauvais élève. Mais au lycée profession- le CSE est loin d’être partagé. tifs « anti-Allègre », les coordina- les rapports de force internes dans pour dénoncer une réalité de ter- nel ce fut le déclic, j’ai toujours été dans les trois premiers de ma classe et j’ai Le Syndicat national des ensei- tions de Paris-Nord et de Seine- les instances syndicales : au sein de rain qui s’accorderait mal avec les trouvé immédiatement du travail », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse. gnements de second degré (SNES), Saint-Denis et les associations de la Fédération syndicale unitaire engagements affichés en faveur « Il faut que les familles arrêtent de seriner aux enfants que seuls les plus hauts organisation majoritaire, a lancé un professeurs des classes prépara- (FSU), qui doit régler la succession d’« une école de qualité et de justice diplômes comptent. Pour certains, il existe une voie plus modeste (...) qui leur appel à la grève le lundi 15 mars, toires. de son secrétaire général, Michel sociale ». évitera de se retrouver au bord du chemin. » La campagne de promotion jour de la mobilisation dans les Deschamps, mais aussi à l’intérieur Alors que la baisse des effectifs comporte également la mise en place d’un numéro azur (08-10-53-53-53) écoles primaires. Partagé entre les Sandrine Blanchard du Syndicat national des enseigne- prévus à la prochaine rentrée pour obtenir, en direct, un conseiller d’orientation. partisans d’une réforme remaniée et Michel Delberghe Le poids des syndicats Les querelles de succession à la FSU attisent la mobilisation Voici les résultats des différents syndicats aux élections LE GÉNÉRAL en chef a-t-il dé- Vuaillat. Engagées, pour des rai- 13 mars), Michel Deschamps a pro- de la même façon, faire plier « Comment le SNES peut-il proposer professionnelles de décembre serté avant de livrer bataille ? La sons différentes, dans les grèves de bablement voulu mettre en avant Claude Allègre. Pour y parvenir, elle la poursuite du débat sur la réforme 1996. Les prochaines devraient démission inopinée de Michel Des- ce début de semaine, ces deux or- l’équipe du SNUipp, qui a conquis tente de fédérer toutes les formes des lycées alors qu’il a signé une dé- avoir lieu en décembre 1999. champs, secrétaire général de la Fé- ganisations se retrouvent en le bastion traditionnel de la FEN de mécontentement des ensei- claration (...) réclamant l’aban- b Premier degré. Avec plus de dération syndicale unitaire (FSU), à concurrence, non seulement pour avant son éclatement, en 1993. De gnants à l’égard du ministre. Au don (...) de toute la politique scolaire 70 % de participation chez les la veille d’une semaine d’action, a le leadership de la fédération, mais ce point de vue, l’ampleur de la sein de la FSU, cette position est actuelle ? », s’interroge un militant. instituteurs et professeurs été vivement ressentie au sein de la surtout pour en définir la ligne po- grève du 15 mars chez les institu- loin d’être unanime. Tandis qu’un autre s’inquiète du d’écoles, le Snuipp-FSU est arrivé principale organisation des person- litique à l’égard du gouvernement teurs devrait être aussi un signe de A la veille du congrès du SNES manque de clarté vis-à-vis de ceux en tête avec 39,36 % des voix, nels de l’éducation nationale. La et du ministre de l’éducation. Les sa capacité à mobiliser la profes- prévu à Lille, du 29 mars au 2 avril, qui réclament « la démission d’Al- devant le Syndicat des enseignants présentation officielle, samedi différences de méthode et de sion. la démonstration de force favorise lègre ». SE-FEN (32,14 %), le SGEN-CFDT 13 mars, de la liste de Robert Hue conception ne sont pas nouvelles. la surenchère. Alors que Monique En quelques mois, la direction du (10,59 %) et le Snudi-FO (6,75 %). où M. Deschamps figure en on- Le SNUipp a joué le jeu de la INCOMPRÉHENSION Vuaillat laisse toujours planer un SNES a multiplié les revirements. En 1993, soit un an après zième position, est certes un pré- concertation dans l’élaboration de Tout autre apparaît la situation doute sur son éventuel départ, Après avoir fustigé pendant des l’éclatement de la FEN, le SE-FEN texte qui a accéléré le processus de la charte pour l’école du XXIe siècle, du SNES, dont les relations avec la cette mobilisation vise à renforcer mois les « agressions » du ministre, avait obtenu 36,94 % des suffrages son départ, initialement prévu en sans manifester d’opposition radi- direction de la FSU se sont tendues son rôle prédominant à quelques elle suspend un mot d’ordre de et le SNUipp 27,59 %. mai. Il risque bien de raviver la que- cale au projet ministériel. Certes, il ces dernières semaines. Le 4 mars mois des élections professionnelles grève pour la rentrée de sep- b Second degré. Le taux de relle de succession engagée entre ne s’est pas retrouvé en position 1989, ce syndicat avait mobilisé et à resserrer les liens face au dé- tembre 1998, puis, en décembre, participation avait atteint 67,8 %. ses deux principales composantes : « d’agressé comme les profs l’ont près de cent mille enseignants dans sarroi de la « base » (lire ci-contre). accepte la main tendue par Claude Le SNES-FSU conserve sa position le Syndicat national des instituteurs été », comme l’affime Daniel les rues de Paris pour infléchir la ré- Il suffit de consulter le forum ou- Allègre. Trois mois plus tard, en fé- d’organisation prédominante avec et professeurs d’écoles (SNUipp) Le Bret. Il n’empêche. forme des lycées proposée par le vert sur Internet pour mesurer le vrier, elle signe avec des syndicats 42,42 % des voix (+ 1,8 % par de Daniel Le Bret, et le Syndicat na- En évoquant la nécessité d’un re- ministre de l’éducation de degré d’incompréhension des de droite une « déclaration uni- rapport à 1993) loin devant le tional des enseignements de se- nouvellement de génération à la l’époque, Lionel Jospin. Dix ans adhérents à l’égard de la stratégie taire » radicalement anti-Allègre. SGEN-CFDT (12,9 %), le Syndicat cond degré (SNES) de Monique tête de la FSU (Le Monde du plus tard, Monique Vuaillat espère, adoptée par la direction nationale. L’émergence des collectifs anti- national de l’enseignement Allègre et des coordinations – dont technique et professionnel certaines sont nées à l’initiative (Snetaa-FSU) avec 8,12 % des voix, d’adhérents du SNES – a, il est vrai, le Syndical national autonome des Au SNES, une certaine désaffection des adhérents modifié le paysage en obligeant la lycées et collèges (Snalc) avec direction du SNES à tenir compte 7,34 %, le syndicat de EST-CE une fâcherie durable ? Depuis quelques secrétaire générale du syndicat, Monique Vuaillat, encore la « réconciliation » de décembre 1998 ont de ces formes d’expression plus ra- l’enseignement physique semaines, le syndicat majoritaire du second degré, cosigne avec le trésorier, le 16 février, une lettre été « vécus comme une trahison ». dicales. « Il faut absolument que la (SNEP-FSU) 6,35 %, FO (6,26 %) et le SNES, s’inquiète des réactions de colère d’une envoyée à chaque récalcitrant, pour tenter de jus- Mme Vuaillat demande enfin à ses adhérents si le grève du 15 et la manifestation du le SE-FEN (6,08 %). partie de ses 87 000 adhérents, ainsi que du retard tifier les positions prises. Un questionnaire, desti- moment est vraiment bien choisi pour «se 20 mars nous permettent d’être assez Ces chiffres doivent être inhabituel dans le versement des cotisations. Se- né à éclairer les motivations de ceux qui quittent contenter de coordinations éphémères » et égra- forts pour imposer le retrait des dé- relativisés par le poids respectif de lon une publication interne, « 28 % des adhérents le syndicat, l’accompagne. tigne ceux qui militent pour la démission du mi- crets, le respect de nos métiers et chaque organisation dans son de l’an dernier (24 000) n’ont pas encore renouvelé nistre. « Nous pouvons entendre cet avis, mais le l’ouverture de négociations avec ou « champ » de syndicalisation. leur cotisation en 1998-1999. Certains claquent la « PROJETS DANGEREUX » rôle d’un syndicat c’est aussi parfois d’éviter le pire sans ce ministre », écrit Monique Chez les professeurs des lycées et porte en exprimant leur désaccord, d’autres restent Jeudi 11 mars, sur France 3, Denis Paget, secré- en faisant renoncer à des projets dangereux », Vuaillat, dans le dernier numéro du collèges, où le Snetaa n’est pas dans l’expectative, d’autres enfin s’éloignent discrè- taire général adjoint du SNES (Syndicat national plaide-t-elle. Un autre ministre pourrait pour- journal du SNES. En clair, le SNES représenté, le degré de tement. » des enseignements de second degré) avait re- suivre la même politique, et c’est celle-ci qu’il faut espère compenser les signes de fai- représentation du SNES atteint Même si cette désaffection est partiellement connu qu’« un très grand nombre d’adhérents » re- combattre, explique en substance Monique Vuail- blesse interne pour retrouver crédi- 56 %. A l’inverse, dans compensée par les nouvelles adhésions, le solde prochaient aux dirigeants de l’organisation lat, avant d’exhorter chacun à « réfléchir » à qui bilité et influence. Vis-à-vis du mi- l’enseignement technique et reste négatif : moins 4 500 adhésions par rapport à « d’être trop complaisants avec Claude Allègre ». Le « profiterait l’affaiblissement du SNES ». Conclu- nistre de l’éducation, mais aussi au professionnel, le Snetaa est très l’an dernier. Quant au pourcentage de 28 % de SNES constate qu’en aussi grand nombre ses sion : « Le ministre ne pourrait que s’en frotter les sein de la FSU où sa ligne « dure » largement majoritaire. Il en est de non-renouvellement, il est loin devant le taux de adhérents lui reprochent une « opposition trop sys- mains. » est loin d’être partagée. même pour le SNEP chez les rotation traditionnel, qui s’établit autour de 15 %. tématique au ministre ». Selon M. Paget, chaque professeurs d’éducation physique. La situation est jugée assez alarmante pour que la tentative de discussion avec Claude Allègre et plus Béatrice Gurrey S. Bd et M. De LeMonde Job: WMQ1603--0009-0 WAS LMQ1603-9 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0362 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 9 Dans la Loire, l’« intolérable » suppression de postes

SAINT-ÉTIENNE gestion éducative peut être transposé de notre correspondant en ZEP ou en zone sensible », affirme « Je ne me bats pas pour moi. Je me Roland Huguet, qui a notamment bats surtout pour défendre un type réalisé avec sa quinzaine d’élèves d’école qu’on sacrifie paradoxale- une maquette d’un bateau exposée à la manifestation nautique PORTRAIT Brest 96, et qui correspond sur In- Un instituteur, ternet avec d’autres écoles en Afrique du Sud, au Québec et en favorable à « l’esprit » Ukraine. de la charte, blessé par « Ce boulot, on le fait avec ses les propos du ministre tripes, sans compter ses heures. Il m’arrive de travailler soixante-dix heures par semaine », observe Ro- Jospin et Allègre, quarante ans de complicité ment au nom d’une logique de renta- land Huguet, qui fustige la « vision bilité, alors qu’on ne cesse de nous restrictive de l’administration », l’atti- A LA FIN de 1998, au début de leur énergie, ils brûlent quelques ration déterminante, celle où se pose pas sur l’amitié, mais sur le dire de placer l’enfant au cœur du tude pointilliste de certains inspec- 1999, Claude Allègre a eu très peur. calories supplémentaires sur les trouvent les racines de la situation calcul politique. Lorsqu’il était en système éducatif. » Ecœuré mais pas teurs qui s’en tiennent pour toute Les oppositions à son style, à sa terrains de basket. Lionel joue de- d’aujourd’hui, court de 1988 à poste, M. Jospin avait considéra- démobilisé, Roland Huguet, institu- évaluation à la bonne tenue des ca- personnalité semblaient si nom- vant, Claude derrière. Ils sont, 1992. M. Jospin est alors ministre blement revalorisé les traitements teur au Crozet, un village de trois hiers et au strict suivi des pro- breuses, si vives et si résolues, qu’il comme tant d’autres, les meilleurs de l’éducation des gouvernements des enseignants du primaire et du cents habitants près de Roanne, mi- grammes. « Pour moi, l’école du amis du monde. Rocard, puis Cresson. M. Allègre secondaire sans rien pouvoir ob- lite pour le maintien d’un service XXI e siècle ne consiste pas à remplir RÉCIT Pourtant, par delà cette compli- travaille à son côté, avec le titre de tenir, en retour, des syndicats, en public de proximité. Depuis que un formulaire de cinq pages pour ef- Tout a commencé cité, leurs caractères les font tout « conseiller spécial ». Correspon- matière de modernisation de l’ad- l’inspection académique l’a prévenu fectuer une sortie. On n’apprend pas dissemblables. Celui qui va deve- dant de ce dernier à l’Hôtel Ma- ministration. L’ancien ministre a que la situation de sa classe unique la vie aux enfants en mettant des à la fin des années 50, nir premier ministre semble cal- tignon, Alain Bergounioux confie : toujours vécu cela comme un était « à surveiller » – menacée de garde-fous partout », déclare cet ins- à la cité universitaire culer davantage que son compa- « Il travaillait surtout sur l’enseigne- échec, un affront même. Et c’est fermeture à la rentrée –, sa combati- tituteur qui se réfère volontiers à d’Antony gnon, plus pétulant, plus vite grisé ment supérieur, mais suivait aussi pour le laver qu’il a mis à ce poste vité a redoublé. A l’image du mou- Célestin Freinet. « Si on veut vrai- par l’action. Ainsi, quand il s’agit l’ensemble des dossiers du minis- cet homme, dont il est sûr qu’il vement de protestation qui se déve- ment l’école du XXIe siècle, il faut d’aider ceux que l’on nomme pu- tère. C’est là qu’il a acquis une ex- partage pleinement ses vues. loppe dans la Loire. mettre des moyens », insiste ce mili- a bien cru que ses jours au minis- diquement les « porteurs de va- cellente connaissance du monde de « Quand j’ai été nommé, raconte La grogne des instituteurs ligé- tant d’une école laïque, gratuite tère de l’éducation étaient lises » – des intermédiaires fran- l’éducation. » M. Allègre dans Le Figaro Maga- riens, qui étaient en grève à plus de pour tous, qui reste très attaché au comptés. François Hollande, pre- çais livrant des armes aux Ainsi, au moment de composer zine du 23 janvier 1999, j’ai dit à 70 % le 2 mars, s’explique par l’an- service public, synonyme selon lui mier secrétaire du Parti socialiste, nationalistes algériens –, le pre- son gouvernement, en juin 1997, le Lionel : “Avec le SNES, ça va tan- nonce d’un troisième plan consé- de « grandes disponibilités ». s’était mis de la partie, relayant de mier refuse : « Elles seront sûre- nouveau premier ministre ne va guer. Tu t’en rends compte ?” » cutif de suppression de postes dans plus en plus fréquemment auprès le premier degré. En 1997 et 1998, « DE TRÈS BONNES IDÉES » de Lionel Jospin les doléances des « CHIFFRAGE » une soixantaine de postes ont déjà Favorable à « l’esprit » de la militants, inquiets de la colère Le pari de « la qualité pour tous » Le raisonnement du premier mi- été supprimés. « Mais alors que l’an- charte du XXIe siècle promue par croissante du monde enseignant. nistre n’a péché que sur un seul née passée on nous en avait retiré une Claude Allègre, l’instituteur du Cro- M. Allègre en a beaucoup voulu au « On ne peut pas faire tout, tout de suite », a déclaré, lundi 15 mars, point : installé rue de Grenelle, le vingtaine par suite d’une baisse d’ef- zet a été « blessé », fortement « patron » du PS. Il avait été, en Claude Allègre, dans un entretien au Parisien. Estimant que « le pari ministre a continué à parler dru, fectif de mille élèves, on en supprime ébranlé par les propos ministériels juin 1997, de ceux qui plaidaient de la quantité a été réussi grâce aux efforts faits par le pays » en faveur comme le conseiller que, pourtant, trente-cinq aujourd’hui pour quelque sur le mammouth ou sur l’absen- pour l’arrivée de M. Hollande à la des lycées et des universités au cours des quinze dernières années, il n’est plus. Une erreur que huit cents élèves en moins. Cette hé- téisme des enseignants. « Je m’atten- tête du PS : l’attitude de ce dernier, le ministre de l’éducation nationale ajoute que, « maintenant que la M. Schrameck minimise : « Quels morragie est intolérable », souligne dais à tout autre chose de la part d’un dans ces temps difficiles, lui a paru démographie décroît, notre nouveau pari, ce doit être celui de la qualité que soient les éclats, les réformes en Jean-Marc Boudot (SNUIPP). ministre de gauche, qui a peut-être de le comble de l’ingratitude. pour tous ». cours sont bonnes pour le système Des fermetures de classes sont très bonnes idées mais ne sait pas les Heureusement, le premier mi- En ne supprimant aucun poste, alors même que le nombre éducatif. Elles se poursuivront. » S’il envisagées aussi bien en milieu rural communiquer. » nistre est intervenu. Relativement d’élèves dans le primaire doit décroître de trente-cinq mille à la pro- lui a demandé, parfois rudement, qu’en zone d’éducation prioritaire Inquiet par la montée en puis- discret jusque-là, M. Jospin a pro- chaine rentrée, le ministre pense obéir à « l’idéal de l’égalité des ces derniers mois, de mieux maîtri- (ZEP), à Saint-Etienne ou dans la sance des emplois-jeunes – « une fa- fité d’un déjeuner avec un groupe chances ». La difficulté de faire passer son message s’explique, selon ser son langage, le chef du gouver- vallée du Gier. Cette décision, si elle çon sournoise de ne pas recruter des de députés socialistes, le 2 février, lui, par la « période de mutations très profondes » actuellement tra- nement n’en est pas moins décidé se confirme, serait vécue comme enseignants », estime Roland Hu- à l’hôtel Matignon, pour mettre un versée par la société. « Il est aujourd’hui beaucoup plus difficile d’ap- à soutenir son ministre. Il a déjà l’anéantissement d’un travail de dix guet –, l’instituteur qualifie aussi de frein à la fronde anti-Allègre prendre ou d’enseigner qu’il y a trente ou quarante ans ». veillé, avec Dominique Strauss- ans par Roland Huguet, un ancien « mesquine » l’attitude du premier (Le Monde du 5 février). « Claude Kahn, ministre de l’économie et conducteur de travaux publics entré secrétaire du Parti socialiste, Fran- s’est créé un problème, est convenu des finances, au « chiffrage » des avec une licence de géologie à çois Hollande, qui essaie de calmer M. Jospin en réponse à la mau- ment utilisées contre des appelés du pas chercher bien loin son ministre moyens supplémentaires, suscep- l’école normale de Saint-Etienne à le jeu avec les enseignants à la veille vaise humeur de l’un des convives. contingent. » Le doute a moins te- de l’éducation. « Tout, explique tibles de calmer la grogne ensei- l’âge de vingt-trois ans. Après avoir des élections européennes. Un juge- Il faut qu’il rame. Aidez-le à ra- naillé le second, qui rapporte Olivier Schrameck, directeur du gnante. Ils ne seront annoncés effectué pendant un an des rempla- ment partagé par de nombreux ins- mer!» Le bon mot a immédiate- l’anecdote. Ces différences de ca- cabinet du premier ministre et ti- qu’après la manifestation natio- cements dans l’agglomération sté- tituteurs en grève dans la Loire, qui ment fait le tour de la planète so- ractère orientent assez logique- tulaire du même poste, auprès de nale du 20 mars, dont le gouverne- phanoise, il avait demandé à être af- ironisent sur le « tableau idyllique » cialiste. Depuis, le ministre de ment leurs vies vers des univers M. Jospin, lors de son passage au ment pressent qu’elle sera un suc- fecté « à la campagne », dans une d’un service public d’éducation de l’éducation vit dans un relatif sou- très différents. Les rigueurs du ministère de l’éducation, le prédis- cès. classe unique, où il s’est vite aperçu qualité présenté par leur ministre, lagement, méditant peut-être la droit public pour M. Jospin, qui, posait à penser à Claude Allègre : En attendant, M. Allègre fait le des potentialités pédagogiques qui poursuit paradoxalement la part de fidélité à l’amitié et celle plus tard, fera l’Ecole nationale une réelle compréhension des en- gros dos. Tout heureux, en son for qu’elle recelait. Dans le cadre même politique « arithmétique » de du calcul politique, qui lui valent, d’administration (ENA) ; les jeux et une vision commune des ré- intérieur, de constater que son ami d’« une classe qui fonctionne plus retrait de postes que ses prédéces- encore et malgré tout, le soutien abîmes de la géologie pour M. Al- formes. » ne l’a pas abandonné. comme une coopérative, j’ai pu m’oc- seurs. du chef du gouvernement. lègre, passeport pour le monde dé- Ce dernier point est essentiel. La cuper davantage des élèves en diffi- bridé de la recherche. Du coup, ils nomination de M. Allègre ne re- Jean-Michel Aphatie culté. Je pense même que ce type de Vincent Charbonnier « CASTAGNE » se séparent. Les deux hommes, nés en 1937, Presque quinze ans passent. Si se rencontrent dans leurs vingt de rares dîners ont permis d’éviter ans, à la fin des années 50, à la cité l’oubli, les véritables retrouvailles universitaire d’Antony. Leur datent de 1980. Ce printemps-là, complicité est spontanée. Elle se les deux hommes découvrent nourrit de mille choses. « Leur mi- qu’ils habitent chacun d’un côté lieu social, d’abord, détaille Marie- du jardin du Luxembourg. Un ter- France Lavarini, longtemps proche rain de tennis proche leur fournit collaboratrice de M. Jospin et, au- l’occasion d’échanger des balles. jourd’hui, responsable de la Surtout, leurs conversations communication de M. Allègre. Ils d’après-match font prendre sont issus de deux familles sociale- consience à l’un et à l’autre que le ment assez proches, avec, chacun, temps les a fabriqués formidable- un père enseignant et, surtout, une ment complémentaires. mère étonnamment moderne pour l’époque. » Sage-femme dans la ré- « UNE VISION COMMUNE » gion parisienne, Mireille Jospin M. Allègre admire la patience, la parcourt les routes à moto pour rigueur, l’intelligence politique de faire son travail. Quant à Lucette son ami, lentement mûri à l’ombre Allègre, directrice d’école, elle de François Mitterrand. M. Jospin, tient des réunions syndicales, le parfois malheureux de son exces- soir, dans sa cuisine. «On a sive raideur, s’éblouit de la liberté souvent dîné tard », s’est plaint en- d’esprit, de l’inventivité ou, mieux, suite le fils. Toutes deux, d’ailleurs, de la fantaisie de son compagnon. vivent encore. « C’étaient des Le duo se reforme là, à l’ombre des femmes engagées, solides, qui leur tilleuls du vieux jardin. Quant aux ont transmis une sensibilité, une rôles, ils sont clairement répartis : forme de générosité qui les a beau- le politique sera sur l’avant-scène, coup rapprochés », assure Mme La- conseillé, pour le meilleur et pour varini. le pire, par le scientifique. De gauche, forcément, mais sur- L’attelage traverse le temps et tout révoltés par la guerre d’Algé- les bourrasques, triomphe parfois, rie, dans laquelle s’enfonce la SFIO mord la poussière aussi. « Je les ai (Section française de l’Internatio- vus fonctionner ensemble lors de la nale ouvrière) – l’ancêtre du PS, campagne présidentielle de 1995, dont Robert Jospin, père de Lio- témoigne Vincent Peillon, devenu nel, fut longtemps un cadre –, les député de la Somme en juin 1997. deux étudiants d’Antony figurent Nous étions un groupe chargé de ré- parmi les militants de la gauche la diger le programme du candidat plus radicale. Une rumeur insis- Jospin, chez lui, dans son apparte- tante assure même que leur cri- ment parisien. Claude Allègre me- tique des socialistes les a poussés nait toujours le jeu. Il alignait les vers les trotskistes, ce que les in- idées et les propositions, les unes téressés démentent encore au- après les autres, sur tous les sujets. Il jourd’hui. Fréquemment sur la se moquait complètement d’être brèche, ils participent à des mani- contredit, rabroué, mis en minorité. festations parfois viriles. «Je ne Son souci, c’était d’être inventif et, pense pas qu’ils aient jamais eu d’une certaine façon, généreux. peur de la castagne », s’amuse Derrière, les discussions se nouaient Mme Lavarini. Cela n’épuisant pas et Lionel tranchait. » Leur collabo- LeMonde Job: WMQ1603--0010-0 WAS LMQ1603-10 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0363 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 SOCIÉTÉ La FAP appelle à une autre politique du mal-logement Don des rescapés de la Vanoise Dans son rapport annuel, la Fondation Abbé-Pierre regrette que l’Etat privilégie un traitement social d’urgence plutôt que des mesures qui permettraient un accès au logement de droit commun pour les populations défavorisées aux orphelins Dans son rapport 1998 sur « l’état du mal- nombre croissant de ménages en situation se constituer une véritable « filière associa- lement dans un quart des cas à Marseille et logement en France », rendu public lundi économique difficile mais qui ne justifient tive » d’accès au logement HLM. Parmi les dans 5 % des cas à Paris. La FAP critique par de la gendarmerie 15 mars, la Fondation Abbé-Pierre (FAP) dé- pas d’un tel traitement social. La FAP estime dossiers qu’elle a traités en 1998, la FAP a pu ailleurs l’attentisme des collectivités locales nonce la focalisation de l’action publique sur que l’offre de logements sociaux ordinaires à trouver une solution de logement durable et leur place limitée dans les dispositifs mis le traitement de l’urgence au détriment d’un bas loyer est trop limitée et s’inquiète de voir dans les deux tiers des cas à Metz, mais seu- en œuvre depuis dix ans. et des CRS LA FAP (Fondation Abbé- d’orientation contre les exclu- L’offre de logements sociaux or- ment dans un quart des cas à Mar- ments très sociaux. Or, la loi votée CHAMBÉRY Pierre) poursuit inlassablement sions, le milieu associatif est dans dinaires à bas loyer est trop limi- seille et dans 5 % des cas à Paris. en juillet 1998 ne leur fixe pas de notre correspondant son analyse du mal-logement en une position d’attente où se tée, particulièrement sur les mar- La production de logements so- d’obligations nouvelles et elles ne Pour remercier leurs sauveteurs, France. La présentation de son mêlent, comme le souligne le rap- chés immobiliers tendus, comme ciaux et très sociaux stagne – au sont qu’à la marge intégrées au les trois rescapés de la Vanoise (Sa- rapport 1998 sur « l’état du mal-lo- port de la Fondation, des sujets de Paris, où il faudrait, selon la FAP, grand dam du secrétaire d’Etat au plans départementaux pour les lo- voie) ont décidé de céder une par- gement en France », lundi 15 mars, satisfaction et d’inquiétude. «Les réserver toute la production de logement, Louis Besson – et dans gements des personnes défavori- tie de la somme promise par l’heb- a été l’occasion de rappeler des intentions sont louables, les moyens HLM d’Ile-de-France pendant le même temps, l’offre à bas loyer sées mis en place par la loi Besson domadaire Paris Match, acquéreur évolutions récentes qui ne sont sont, semble-t-il au rendez-vous, quatre ans pour résorber les dans le parc privé se raréfie. Du de mai 1990. Les relations des des photos et du récit de leurs guère encourageantes. mais la loi est-elle, pour autant, de seules demandes de mal-logés en- coup, l’habitat temporaire, provi- communes avec les associations, aventures pour 350 000 francs La production de logements or- nature à lutter efficacement contre registrées à Paris (60 000). Partout soire ou d’urgence est sollicité au- enfin, sont insatisfaisantes, selon (53 357 euros), aux associations dinaires accessibles aux familles les exclusions ? », interroge le rap- en France, les tensions du marché delà de sa vocation première. Il la FAP. Elles se limitent le plus d’orphelins des CRS et de la gen- les plus pauvres est très largement port. Autrement dit, cette «loi immobilier commandent et, en sert finalement d’amortisseur à la souvent au traitement de situa- darmerie. Christophe Palichleb, insuffisante, martèlent les émules d’incitation », qui privilégie la voie bout de chaîne, répercutent leurs crise et constitue, de plus en plus, tions ponctuelles et elles sont, sur- l’un des randonneurs, ingénieur de l’abbé Pierre. Le nombre de contractuelle avec, notamment, effets sur les plus démunis. Ainsi, un passage obligé pour les mé- tout, insuffisamment centrées sur dans la région parisienne, a confir- personnes en situation de précari- les bailleurs sociaux et les élus lo- pour les dossiers qu’elle a traités nages en difficulté, même passa- les pratiques immobilières et sur mé ce geste, samedi 13 mars à té augmente et la manière dont caux, est-elle de nature à réorien- au cours de l’année écoulée, la gère. La Fondation Abbé-Pierre la production d’une offre nouvelle Chambéry, sur Radio-France Pays- l’action publique tend à se focali- ter durablement l’action publique FAP a pu trouver une solution de s’inquiète de voir se constituer d’habitat. de-Savoie. ser sur le traitement de l’urgence a vers l’accès au logement, de droit logement durable dans les deux une véritable « filière associative » Sans s’aventurer dans une cri- Hors micro, il a précisé que ce progressivement, et pour un commun, pour tous les ménages ? tiers des cas à Metz, mais seule- d’accès au logement HLM. «Les tique frontale de l’action conduite don, « prévu dès le départ », se nombre croissant de ménages, pri- associations, souligne le rapport, par le gouvernement de Lionel monterait à 50 000 francs vilégié le traitement social de l’ac- jouent alors un rôle ambigu de Jospin et tout en jugeant positives (7 622 euros). M. Palichleb est éga- cès au logement. Or, les ménages Une nouvelle marche contre les expulsions “coupe-fil” pour des populations certaines initiatives – comme la lement revenu sur la polémique qui éprouvent des difficultés à ac- fragiles, mais aussi de médiation sécurisation des accédants à la qui a suivi l’accord avec Paris céder à un logement stable – ou à Plusieurs centaines de personnes – 550 selon la police, un millier se- pour des personnes qui, sans leur propriété, les nouvelles orienta- Match : « Aujourd’hui, je ne sais pas s’y maintenir – ont de plus en plus lon les organisateurs – ont manifesté, samedi 13 mars à Paris, de la aide, ne parviendraient pas à entrer tions du 1 % logement ou la créa- si je dois le regretter ou pas. Je ne souvent un profil « banal » et des place de la République au Châtelet, pour protester contre le manque dans un logement social par les fi- tion d’un statut du bailleur privé –, comprends pas l’amalgame qui est difficultés d’ordre essentiellement de logements sociaux et les expulsions sans relogement préalable. lières classiques. » la Fondation Abbé-Pierre risque fait entre cette histoire, qui en quel- économiques qui ne justifient pas Droit au logement (DAL) et le Comité des sans-logis (CDSL), soute- une critique globale. « Il n’est pas que sorte nous appartient, et l’aven- un tel traitement social. La Fonda- nus par des associations d’exclus, des élus communistes, les Verts, la QUELQUES POINTS POSITIFS certain, conclut le rapport, que les ture des CRS et des sauveteurs, qui tion Abbé-Pierre, qui a subven- LCR, LO et certaines personnalités (l’explorateur Théodore Monod, Un autre sujet d’inquiétude mesures adoptées, qui font large- ont été formidables et qu’on ne re- tionné, en 1997, 115 projets pour les comédiens Miou-Miou et Dieudonné), demandent « au moins » porte sur l’attentisme des collecti- ment appel à l’action sociale et re- merciera jamais assez. » un montant de 14,4 millions de une suspension des expulsions, qui devaient reprendre officiellement vités locales et leur place limitée lèvent du droit assistanciel, subjec- Le coût du sauvetage des trois francs (2,2 millions d’euros), se re- lundi 15 mars au niveau national et le 30 mars à Paris. Ils réclament dans les dispositifs mis en œuvre tif, contractuel et tutélaire, randonneurs (300 000 francs, centre donc, depuis deux ans, sur également la réalisation massive de logements pour les ménages à depuis dix ans. Ce sont elles, pour- engagent l’action publique dans la 45 734 euros) pourrait être totale- un enjeu central : l’accès au loge- bas revenus et l’application des réquisitions de logements vacants. tant, qui « détiennent les clés de la bonne direction et permettent de ment à la charge de l’Etat et de la ment durable des ménages défa- Selon la Fondation Abbé-Pierre, le fichier central des mal-logés recen- ville » et leur engagement est in- promouvoir le droit au logement. » commune de Pralognan. Son vorisés. serait 60 000 noms, tandis que 6 000 à 8 000 personnes vivraient dans dispensable, notamment pour maire (divers gauche), Claude Huit mois après le vote de la loi des logements sans droit ni titre. soutenir la production de loge- Christine Garin Vion, qui a répercuté sur les ran- donneurs la facture de 115 000 francs (17 531 euros) trans- DÉPÊCHES mise par une société d’hélicoptères a SANS-PAPIERS : une cin- privée ayant participé à l’opération quantaine de sans-papiers du de secours, n’est en effet pas assu- Val-d’Oise qui manifestaient, sa- ré d’obtenir le remboursement de medi 13 mars à Paris, en deman- sa créance par les assurances des dant « la régularisation pour trois hommes. tous », se sont dispersés sans avoir Le décret d’application de l’ar- été reçus à l’Hôtel Matignon ticle 97 de la loi montagne de jan- comme ils le demandaient. Les vier 1985 autorisant les communes manifestants, qui avaient entamé à exiger le remboursement des dans la matinée à Argenteuil une frais de secours engagés à l’occa- marche vers Paris, ont été stoppés sion d’accidents consécutifs à la par la police près de la gare Saint- pratique d’activités de loisirs ne Lazare. Selon la préfecture du concerne que les deux disciplines Val-d’Oise, sur 6 000 dépôts de du ski de fond et du ski alpin. «Les demande de régularisation, il y a adeptes du ski de randonnée ou les eu 3 500 réponses positives et alpinistes ne peuvent être redevables 2 500 refus, dont 500 font l’objet d’un quelconque remboursement », d’un recours. prétend ainsi Jean Faure, vice-pré- a IMMIGRATION : Anri Ber- sident du Sénat, maire (UDF) de trand, un jeune Sénégalais de Villard-de-Lans (Isère) et ancien dix-huit ans, a été renvoyé à Da- rapporteur de la loi montagne de- kar, samedi 13 mars, en « rapa- vant le Sénat. triement sanitaire ». Il était arrivé A l’occasion d’une réunion de clandestinement en France le l’Association des maires de sta- 10 janvier, après avoir fait le vol tions organisée jeudi 11 mars à Dakar-Paris blotti dans le train Chambéry, M. Faure a annoncé d’atterrissage d’un Airbus. Anri son intention de déposer, mardi, Bertrand, qui en était à sa troi- sur le bureau du Sénat, une propo- sième tentative de voyage clan- sition de loi pour étendre le champ destin, a été appréhendé à son ar- d’application de la loi montagne à rivée dans la capitale du Sénégal l’ensemble des pratiques sportives par la police locale. L’expertise où de loisirs, afin de responsabili- médicale a révélé un état psycho- ser davantage les usagers. logique fragile qui pourrait être à Ce texte, qui remet en cause le l’origine de sa tentative. principe de la gratuité, déjà écorné a MÉDECINE : la vaccination par la loi montagne, a cependant contre l’hépatite B va être re- peu de chances d’être accepté par lancée. Intervenant dans le cadre le gouvernement. Au cours d’une du « Forum RMC-Le Figaro », di- émission diffusée dimanche 28 fé- manche 14 mars, le secrétaire vrier sur France 3 Bour- d’Etat à la santé et à l’action so- gogne - Franche-Comté, le mi- ciale, Bernard Kouchner, a estimé nistre de l’intérieur, Jean-Pierre que la vaccination, suspendue en Chevènement, avait en effet indi- milieu scolaire le 1er octobre 1998, qué qu’il n’était pas partisan de pourrait reprendre « à la fin de faire payer les secours. « Mais, na- cette année ou au début de l’autre, turellement, cela implique un cer- mais nous avons besoin d’en faire tain degré de civisme », avait-il un acte médical. Il ne faut pas que alors ajouté. ce soit massif, indiscriminé ou avec peu de discernement. » Philippe Révil LeMonde Job: WMQ1603--0011-0 WAS LMQ1603-11 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:32 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0364 Lcp: 700 CMYK

11 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 Les régions s’engagent aussi pour l’emploi Des conseils régionaux financent désormais des embauches. Le gouvernement prépare une loi pour clarifier l’usage de ces subventions LES CONSEILS RÉGIONAUX, entreprises porteuses d’un « projet une première fois par la droite et sionnelle des jeunes, Jean-Pierre comme toutes les collectivités, in- de développement significatif ayant le Front national L’objectif de la Raffarin, ancien ministre des PME terviennent depuis longtemps un impact sur l’économie régionale région est d’atteindre sur la man- et président (DL) du conseil régio- pour soutenir l’activité écono- et l’emploi ». Elle encourage la dature 5 000 emplois d’insertion nal de Poitou-Charentes, a privilé- mique, avec, surtout, des batteries constitution et le développement par l’économique, ce qui engage- gié la mise en place d’un dispositif d’aides diverses aux entreprises. en réseaux de PME avec pour ob- rait 20 à 25 millions de francs par complémentaire de celui de l’Etat. Depuis quelques mois, plusieurs jectif « la création, le redéploie- an sur cinq ans. Ainsi est née une « école régionale assemblées régionales, de gauche ment ou la préservation d’em- des projets » qui accueille des comme de droite, ont décidé de fi- plois ». Elle aide aussi les « ÉCOLE RÉGIONALE DES PROJETS » jeunes dans des formations sur la nancer directement l’embauche, communes en zones rurales défa- Parallèlement l’assemblée a dé- conduite de projet et la connais- bien que « les politiques en faveur vorisées qui « réalisent un effort fi- cidé de consacrer 100 millions de sance des activités économiques, du maintien et du développement nancier en vue de l’implantation ou francs sur cinq ans pour les em- la région prenant en charge les de l’emploi restent de la responsa- de l’extension d’une entreprise in- plois-jeunes et de favoriser les frais pédagogiques. bilité de l’Etat », ainsi que le sti- dustrielle créatrice d’emplois ». En- plates-formes d’initiatives locales Poitou-Charentes poursuit éga- pule le code général des collectivi- fin, une majorité d’élus de droite où se regroupent les très petites lement son programme des « Pé- tés territoriales. et de gauche a voté, samedi entreprises (TPE) : 90 % des entre- pites » (petites entreprises per- En adoptant le 29 janvier un dis- 13 mars, le principe d’une inter- prises en PACA ont en effet moins sonnelles industrielles, tertiaires positif permettant aux entreprises vention baptisée « Objectif pro- de 10 salariés et 7 500 sont créées et de services) en proposant un artisanales, aux commerçants et fession », dotée de 110 millions de chaque année par des personnes « contrat de projet » à celles qui aux PME de toucher une prime de francs, et qui vise au développe- privées d’emploi. investissent au minimum 20 000 francs (3 049 euros) par ment des emplois-jeunes dans les Le conseil régional veut soute- 300 000 francs et envisagent de emploi créé, et ce pour une durée quartiers difficiles. nir ponctuellement les créations créer un ou deux emplois. Globa- de trois ans, le conseil régional du En Provence-Alpes-Côte d’Azur, par une aide d’environ lement, le conseil régional chiffre Centre, présidé par Michel Sapin à 4 000 le nombre d’entreprises, (PS), s’est clairement engagé pour toutes catégories confondues, qui la création d’emplois. Le conseil Midi-Pyrénées veut « participer au mouvement » ont bénéficié, de 1986 à 1996, régional des Pays de la Loire, que d’aides régionales à l’emploi ou à préside François Fillon (RPR), a Martin Malvy (PS) veut que la région Midi-Pyrénées, qu’il préside, l’investissement, et à 7 000 le vo- choisi de favoriser l’embauche de puisse « participer au mouvement de création d’emplois ». « C’est dans lume des emplois créés ou main- près de 1 000 chômeurs dans le notre mission de faire bouger les choses », assure-t-il. Aussi le conseil ré- tenus. secteur marchand grâce à l’affec- gional a-t-il adopté, principale innovation du budget 1999, deux me- Mais ces aides provoquent des tation au budget 1999 de 40 mil- sures qui lui permettent de soutenir directement l’emploi. Un fonds effets d’aubaine que savent utili- lions de francs. A une condition : régional d’innovation pour l’emploi (FRIE), doté de 20 millions de ser certaines entreprises. Elles la personne doit être embauchée francs, subventionnera à hauteur de 20 000 francs chaque poste de « auraient de toute manière créé sur un « emploi d’un type nouveau travail créé, en particulier dans le cadre du passage aux 35 heures, par les emplois qui leur sont utiles », re- n’existant pas dans l’entreprise ». les 105 000 entreprises de moins de 20 salariés. Pour celles de plus de connaît M. Raffarin, par ailleurs Sur trois ans, M. Fillon se dit prêt 50 salariés, le FRIE prendra en charge l’ingénierie de projets créateurs président de l’Association des ré- à consacrer 100 millions de francs d’emplois. D’autre part, un fonds d’amorçage de 6,5 millions de francs gions de France (ARF). Autre effet à cette mesure. a été mis en place pour aider à la création d’entreprises. Il sera ouvert pervers, selon lui : les aides « sus- En Rhône-Alpes, l’ancien pré- en priorité aux chercheurs, nombreux à Toulouse, qui désirent passer citent de la concurrence déloyale sident (ex-UDF), Charles Millon, du laboratoire à l’application industrielle. – (Corresp. rég.) entre les sociétés initiées, qui savent avait voulu, en 1996, favoriser le tirer parti des politiques publiques, passage de la durée hebdoma- et les petites entreprises, le plus daire du travail de 39 heures à région très marquée par les mou- 30 000 francs et contribuer, globa- souvent artisanales, qui n’ont pas 32 heures, payées 35, l’assemblée vements de chômeurs, le pré- lement, à aider 1 000 TPE. A une accès à l’information ». Ce qui prenant en charge financièrement sident socialiste Michel Vauzelle moyenne de 1,8 emploi par entre- conduit l’ARF à réclamer auprès 3 heures. L’objectif était de créer espère faire valider lors du vote du prise, 1 800 emplois pourraient de l’Etat « la simplification et l’ac- « 25 000 emplois nouveaux ». La budget, prévu le 19 mars, la créa- ainsi être aidés annuellement. tualisation d’une panoplie d’aides proposition a surtout provoqué de tion d’un fonds régional d’innova- Pour la nouvelle majorité, il s’agit devenue avec le temps trop vives réactions négatives du pa- tion sociale destiné à « promouvoir de « sortir de l’aide à l’initiative complexe ». tronat et un scepticisme syndical. des initiatives de personnes privées pour entrer dans une politique d’or- Depuis, l’assemblée, au- d’emploi » à l’aide d’une subven- ganisation des ressources et des ter- Jean Menanteau jourd’hui présidée par Anne-Ma- tion plafonnée à 50 000 francs. ritoires ». avec nos correspondants rie Comparini (UDF), soutient les Cette initiative avait été rejetée S’agissant de l’insertion profes- régionaux Un projet de loi pour définir les compétences

DANS QUELLE MESURE les collectivités ter- aux entreprises devient nécessaire. C’est toute réclamaient, en priorité, l’abolition de la dis- ritoriales contribuent-elles à créer des em- l’actualité du projet de loi sur lequel travaille tinction entre aides directes et aides indirectes, plois ? La réponse à cette question s’avère déli- Emile Zuccarelli, ministre de la fonction pu- pierre angulaire du système bâti en 1982. Mais cate. Les derniers chiffres publiés par la blique, de la réforme de l’Etat et de la décentra- cette notion n’a aucun sens aux yeux de la comptabilité publique évaluent l’ensemble des lisation. Ce texte, à la suite des vives critiques commission européenne. interventions des collectivités territoriales à émises par la Cour des comptes en 1996, vise à Le texte soutenu par le gouvernement devrait 14 milliards de francs (2,13 milliards d’euros): « rajeunir » et à « clarifier » un dispositif de- leur donner satisfaction. Dans l’exposé des mo- 5,7 milliards par les communes, 4,7 milliards meuré pratiquement inchangé depuis les lois tifs, il reconnaît que la législation actuelle ne par les régions, 3,3 milliards par les départe- Defferre de 1982 et 1983. « Depuis plus d’un an, « permet pas aux collectivités locales de répondre ments. Des chiffres probablement en dessous le projet a été peaufiné en très large consultation aux besoins des entreprises et ne constitue plus un de la réalité. avec les élus. Le texte a été arbitré au mois de jan- outil d’intervention efficace en faveur du déve- Personne – préfets, ministère des finances ou vier 1999. Notre objectif est de le voir aboutir en loppement local et de l’emploi ». instituts spécialisés – n’a jusqu’ici réussi à me- première lecture au Parlement au quatrième tri- « Nous avons pris acte de ce qui existait dans surer l’impact réel de ces aides sur l’emploi. mestre 1999 », indique-t-on au ministère. les faits. Le texte supprime la distinction entre Président (DL) du conseil régional de Poitou- aides directes et aides indirectes pour lui substi- Charentes, ancien ministre des PME, à la tête « À LA MARGE » DE LA LÉGALITÉ tuer un régime unique de subventions dont les de l’Association des régions de France (ARC), Le fait est que de nombreux élus, conscients collectivités locales détermineront elles-mêmes les Jean-Pierre Raffarin ose une estimation : sur d’agir « à la marge » de la légalité, vivent de critères d’attribution », souligne-t-on dans l’en- 390 000 emplois créés en 1998, 90 000 seraient plus en plus mal de se voir exposés à des tourage du ministre. Mais certains élus voient le fait des politiques publiques, 300 000 relève- risques financiers et juridiques, notamment au déjà dans ce régime unique une atteinte à ce raient de la pure croissance. regard du droit européen de la concurrence. qu’ils considèrent être du domaine de leurs pré- Au-delà du manque de visibilité de ces ac- Dans un texte commun publié en avril 1998, les rogatives. tions, le gouvernement et nombre d’élus s’ac- présidents des conseils régionaux s’élevaient cordent à penser qu’une clarification des aides contre un « océan d’à-peu-près juridique ». Ils J. M.

DÉPÊCHES Une journée de débats à Toulouse avec « Le Monde » a BOUCHES-DU-RHÔNE : le secrétaire général de la préfec- DANS LE PROLONGEMENT du ville, après les violences qui ont gional. Le maire (UDF) de la ville, ture des Bouches-du-Rhône a supplément « Vivre Toulouse », traversé les quartiers du Mirail en Dominique Baudis, a fait valoir fait savoir, par courrier en date publié le 10 mars, Le Monde organi- décembre 1998, journées vécues qu’une telle mesure pourrait sup- du 8 mars, à l’Association bar- sait, vendredi 12 mars, une journée comme un traumatisme par une primer un tiers des 7 000 emplois bentanaise contre le projet de de débats avec les lecteurs et les ville longtemps considérée comme générés par le commerce au gravière, que le président de la habitants de la ville. Cette opéra- exemplaire. centre-ville et s’est félicité que société Granulats Sud, qui envi- tion, menée en partenariat avec La Toulouse soit la seule ville de sageait d’ouvrir une carrière le Poste, a débuté par un déjeuner- HYPERTROPHIE URBAINE France, avec Nantes, à avoir vu long du Rhône, à Barbentane, débat animé par Erik Izraelewicz et « Ce qui est étonnant, c’est que ce baisser le nombre des déplace- avait renoncé à sa demande Alexandre Adler devant un par- ne soit pas arrivé avant », a estimé ments automobiles (– 9 % de 1990 d’autorisation (Le Monde du terre d’invités réunis dans la salle Marie-Christine Jaillet, géographe à 1996). 30 septembre 1998). L’instruc- des Illustres du Capitole. Les deux de l’université Toulouse-Le Mirail. Quant au président (PS) du tion du dossier est donc sus- éditorialistes ont évoqué « l’éveil Cette spécialiste des questions ur- conseil régional de Midi-Pyré- pendue. – (Corresp. rég.) de l’Europe du Sud », et Alexandre baines a tenu à stimagtiser « la fi- nées, Martin Malvy, il est revenu a PARIS : Jean Tiberi confirme Adler a souhaité la constitution gure du barbare venu du Mirail », sur la lancinante question de l’hy- sa volonté de réduire de 80 % d’une « Californie universitaire et de colportée comme un fantasme, et pertrophie toulousaine dans une la circulation automobile sur la la recherche » dans le triangle Tou- a souligné qu’il existe « davantage région menacée de désertifica- place de la Concorde. Le maire louse-Barcelone-Milan, appelé, se- de lien social dans ces quartiers ré- tion. « L’agglomération pourrait (RPR) de Paris a estimé, ven- lon lui, à prendre la relève de putés difficiles que dans la plupart concentrer 70 % de la population et dredi 12 mars, que sa « légitimi- l’épine dorsale rhénane dans l’Eu- des lotissements des communes voi- des emplois de la région en 2010 », té » et que la « volonté popu- rope de demain. sines ». s’est-il inquiété. laire » des Parisiens sur ce sujet Les débats se sont poursuivis en L’image d’une ville gagnée par la Cette journée était aussi l’occa- doivent être prises en compte. public dans le nouveau Théâtre de thrombose automobile a été égale- sion de rapprocher le journal de Le préfet de police de Paris a la Cité, en présence de plusieurs ment très présente. « Est-ce que le ses lecteurs en permettant à cha- rejeté ce projet de limitation centaines de personnes, à partir choix de Strasbourg, qui a réservé cun d’interpeller les responsables de 80 %, et propose d’engager des nombreuses questions écrites l’accès de son centre-ville aux seuls du quotidien, dont Edwy Plenel, des discussions avec la Mairie (plus de 150) suscitées par la paru- transports en commun, serait trans- directeur de la rédaction, sur les de Paris sur l’hypothèse d’une tion du supplément « Vivre Tou- posable à Toulouse ? », s’est inter- choix éditoriaux du Monde depuis réduction de seulement 50 %. louse ». Beaucoup d’échanges ont rogé Jean-Louis Chauzy, président le lancement de sa nouvelle (Le Monde du 11 mars) (lire concerné l’actualité sociale de la du comité économique et social ré- formule. aussi p. 16). LeMonde Job: WMQ1603--0012-0 WAS LMQ1603-12 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0365 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 HORIZONS ENQUÊTE

si discrètement qu’il faut se pencher sur les tables pour les déchiffrer. Il fait un peu frisquet. On supporterait une veste. Mais l’idée de ressortir sa carte, d’affronter les doubles portes d’acier, l’escalator géant et Kafka 700 mètres de marche pour remon- ter au vestiaire fait oublier la moindre frilosité. « D’autant que si vous aviez commandé des livres, il vous faudrait les rendre à la banque, précise obligeamment une voisine piégée il y a peu. Sinon, votre carte, à la BNF ! même pour quelques minutes, ne vous laisserait pas sortir. » File d’at- INQUANTE mar- tente pour rendre les ouvrages puis, ches d’un escalier à nouveau, pour les récupérer... monumental pour Merci du bon conseil. Mieux vaut se accéder à l’espla- passer de veste et même de déjeu- nade ventée. Fou- ner. Mais où se trouve la photoco- lée énergique, es- pieuse ? calade impatiente. Cachée, discrète, dans un local à L’animal, pressent- part. Fameuse idée. Au moins, elle C ne dérange pas le lecteur. Ce n’est on, est à prendre d’assaut. Sus à la paresse ! A la faci- pas que la technique, en soi, pour- lité ! La Bibliothèque nationale de rait être bruyante. Ce seraient plu- France (BNF) ne s’offre pas. Elle se conquiert. Las ! Un gadin en forme de vol plané interrompt notre élan « Ce système et tempère l’enthousiasme. Diable. Le plancher est glissant. Et la ter- qui nous dépasse, rasse magistrale, dominant la rue, la Seine, Paris, est dangereuse par nous exténue, temps de pluie. On ne se méfie ja- mais assez des essences exotiques. nous décourage, Mouillé, luisant, le précieux bois d’ipéca offre les mêmes reflets – et finalement glissades – qu’un lac gelé. Quelques fractures, apprendra-t-on, ont été nous rejette » recensées, et plusieurs chutes par jour pluvieux. La BNF se mérite. Deux vieux L’extrême rareté des rampes (concédées tardivement) et l’ab- professeurs sence d’ascenseurs en témoignent. Un peu d’effort physique et un soupçon de risque pour avoir droit tôt les éclats de voix de chercheurs au livre. C’est une philosophie. dépités et au bord de la crise de Aucune signalétique. Des sil- nerfs, s’apercevant : 1) que sans houettes émergent de l’escalier py- carte bancaire ou billet (on ne rend ramidal et tournent sur elles- pas la monnaie), ils sont dans l’em- mêmes, toupies désorientées, sur le barras ; 2) que la machine est blo- terre-plein dangereux. Le vent quée ; 3) que le malheureux vaca- gonfle les manteaux et emporte un taire chargé – entre autres – des chapeau. On pourrait s’envoler, photocopies, ne sait pas faire mar- comme les bonshommes de Folon. cher la machine, notamment pour Résistons. Deux étudiantes les microfilms. « Une heure pour gloussent en courbant la tête et en neuf photocopies ! J’en ai marre ! se donnant le bras. Un barbichu re- Oui, monsieur, je m’impatiente. Oui, tire ses lunettes à la recherche d’une monsieur, je craque. J’ai le droit ! » flèche, d’un panneau, d’une quel- Gênés, les autres candidats à la conque indication. Sa serviette usa- photocopieuse plongent dans leur gée indique qu’il est venu travailler, bouquin. A nous. D’abord, acheter et pas faire du tourisme. la carte Sedeco, valable et rechar- L’entrée serait dans la première geable pendant un an. On bénit le tour d’où sort précisément quel- L’informatique... Le personnel, le ciel de n’avoir pas laissé au vestiaire qu’un ? Le barbichu se précipite à catalogue et le lecteur ; la sa carte bancaire. Voilà. 40 francs, ses risques et périls. Cinq visiteurs commande et le transport des cela devrait suffire. Mais le jeune indécis l’observent à distance. A son livres, les accréditations, l’ouverture vacataire, énervé par le client pré- insu, il est leur délégué. Mais des portes et l’air conditionné. Tout cédent, se trompe de format. La l’homme est éconduit. Ras-le-bol, a est géré par l’informatique. C’est le carte devient insuffisante. « C’est de même dit l’employée qui travaille Pour commander un livre ? Une système nerveux de la BNF. Génial ma faute, Je vous dois plusieurs dans la tour (un des quatre « livres Réservations d’ouvrages console. Appelez le catalogue. Re- et dangereux. A la moindre bavure, pages », dit gentiment le garçon. ouverts » imaginés par l’architecte pérez l’ouvrage. Et appuyez sur tout le système déraille. Ah, les Mais sa propre carte est épuisée. Il Perrault). Cent fois par jour, on lui contraignantes, informatique « Réserver ». Formidable. Combien « bugs » dont vous parlent quel- faudrait retourner au bureau appe- pose la question à elle ou à ses col- de temps pour le recevoir à sa ques habitués avec des sueurs ler un responsable. Le jeune lègues. « Continuez sur l’esplanade, place ? « Comptez une vingtaine froides ! « J’ai raté un colloque im- homme hésite. S’éponge le front. La tournez derrière la tour, il y a un es- omniprésente mais souvent d’heures. » Mais alors pour ce soir ? portant, faute d’avoir accès aux livres journée a été douloureuse, semble- calator. Et faites gaffe à ne pas tom- « Ah non ! Rien n’est communiqué le indispensables », confie un profes- t-il. Et la file d’attente s’allonge. ber ! » défaillante, signalétique jour même. » Et si l’on ne dispose seur de lettres. Je suis venue deux Joie ! Par terre, la carte d’un usager On contourne la tour, un chemin que d’un jour pour venir à la BNF ? fois. La première fois, il y avait une oubliée par mégarde ! Elle tombe à mécanique rentre dans les entrailles mal visible... Récit « Il faut s’organiser. Réserver les ou- erreur, l’ordinateur ou le magasinier point en dépannage. Les distraits de la pyramide. Car l’entrée est bien vrages (huit au maximum) lors d’un s’étaient emmêlé les pinceaux. La ont toujours tort... là, où un gardien frigorifié demande d’une journée périlleuse précédent passage. Ou le faire par té- deuxième fois, tout le système était Allez. On reviendra demain. La d’ouvrir les sacs. La pluie rentre par léphone. A condition d’avoir la cote bloqué. » commande d’ouvrages sur écran les portes ouvertes. « Mal foutu tout à la Bibliothèque de l’ouvrage et de n’en réserver que s’est révélée très lente, car la re- ça!», râle le vigile. Mais nous voici trois. » Rien pour cet après-midi, EUREUSEMENT, de nom- cherche par sujets demeure péril- au moins dans la place. Reste à nationale de France voilà qui est contrariant. Réservons breux livres et périodiques leuse. Mais elle permet beaucoup donc pour demain 9 heures. H trouver son chemin. D’abord, se fa- récents se trouvent sur les d’espoir. Sur trois livres comman- miliariser avec le vocabulaire du « Impossible. Passé 14 heures, nous bas-côtés des salles, en libre accès. dés, on verra combien seront au lieu : ici, le « haut-de-jardin », c’est- les portes de lecture et l’empêchera station de métro futuriste (entre ne garantissons plus les livres que Classés par discipline et par salle. Ce rendez-vous. Visiblement, les bi- à-dire l’espace d’accueil, les caisses de ressortir s’il n’a pas rendu les boiseries et cotte de mailles), un pour demain midi. » Notre air dépi- peut être agréable. « Ce peut être af- bliothécaires de la « banque », ai- et les salles de lecture ouvertes au livres. On saura où il est, ce qu’il a abri antiatomique, ou un décor de té attire la compassion d’un client folant, corrige un chercheur dans le mables, compréhensifs, patients, public ; en bas, le « rez-de-jardin », demandé, ce qu’il a l’intention de film d’espionnage. L’idée de cathé- de passage. « C’est affolant. Comme domaine du cinéma. Je travaille si- croisent les doigts... avec la bibliothèque des chercheurs, lire (puisqu’il l’a commandé), quel drale ne viendra que plus tard. En si tout le monde pouvait se payer le multanément sur des ouvrages et mi- Un long périple dans le cloître, ceux qui, il y a quelques mois, jour et à quelle heure il prévoit de bas, de toute façon, devant de luxe de journées d’attente ! Cela pé- crofilms classés “Sciences et tech- une rencontre avec une chercheuse avaient leurs habitudes dans la salle venir (puisqu’il faut réserver). Al- lourdes portes, un nouveau tourni- nalise tous ceux qui ne peuvent plani- niques” (salle R), “Littérature et art” japonaise qui trouve le lieu très Labrouste de la rue de Richelieu. lons, il faut payer la carte. Aux quet exige votre carte. Ciel, la voilà fier avec certitude leurs séances de (salle W), et “Sciences de l’homme” « zen », une visite-éclair au Café Hall immense, moquette rouge, caisses, dans le grand hall. Un an, rejetée ! « Votre puce a un pro- recherche. Moi, je réserve au hasard, (salle M). Comment faire ? Eh bien ! des temps où deux vieux profes- murs d’acier. Peu de signalétique là c’est 300 francs. Vite, au jardin ! blème ? », demande un gardien. Un en espérant pouvoir venir. Si je ne Je marche. Non, je cours. Plusieurs ki- seurs épuisés se plaignent du gémis- encore, ou alors gravée dans l’acier. Halte obligatoire au vestiaire. problème ? « Vous avez bien retenu peux pas, j’essaie de prévenir, sinon, lomètres par jour. Avec des déconve- sement des portes, du prix du café Une discrétion de violette sous la Prière de déposer ses affaires et de une place ? » Non, bien sûr, on dé- au bout de trois fois, la réserve en nues. Car il est des livres que je en gobelet (10 F), de la saleté des mousse. Normal. Pour se repérer charger dans un sac transparent ce barque. « Pas d’entrée sans réserva- cours est d’emblée annulée. Tâchez croyais en Art qui sont classés en toilettes – les châsses d’eau auto- dans l’antre du savoir, il suffit d’in- dont on a besoin dans les salles de tion. » Une console, vite. Il y en a en tout cas de respecter l’horaire, car Sciences. Et vice versa. La BNF me matiques ne marchent pas – pour terroger les bornes d’information travail. C’est parti. On nous indique plusieurs au pied de l’escalator. si vous arrivez avec deux heures de muscle. C’est au moins ça ! » Mais ne pas évoquer l’essentiel : « Ce sys- où des écrans tactiles permettent la porte. On fonce. Une borne à Deux sont bloquées. La troisième retard, les livres sont repartis. » La notons qu’il dispose aussi de la tème qui nous dépasse, nous exténue, d’entrer dans une autre dimension : tourniquet avale la carte-sésame marche. Voyons. Réservation. Affi- « banquière » sourit d’un air navré, salle X dite « de recherche biblio- nous décourage, finalement nous re- celle de l’informatique, épine dor- avant de la recracher. Alors d’une chage du plan. « Salle O », pour- sans démentir ni mettre de bémol. graphique » qui, outre de nom- jette. » Allons ! Allons ! Laissons du sale de la BNF, maître mot de l’en- main, on pousse la porte d’acier. quoi pas ? Quand ? « Maintenant. » Mais un docteur en sciences poli- breux écrans de consultation du ca- temps au temps. La BNF est toute droit. « Tout de même, soupire un Qui résiste. On regarde le gardien. Retour aux tourniquets. Carte ava- tiques n’attendait qu’une occasion talogue et d’accès à Internet et à de neuve. Le système doit se roder. vieux monsieur, rien ne vaut un bon Qui rigole. « Mettez-y les deux mains, lée. Parfait. Et derrière les portes qui pour manifester son amertume. «Si nombreux CD-ROM, contient « Les anciens exagèrent, rouspète panneau ! » Chut, malheureux ! et l’épaule ! » Combien de tonnes barrissent, le cloître silencieux. Le encore la commande était parfaite- beaucoup de dictionnaires et de bi- une étudiante en poussant de Ah ! Au moins un signe amical. pèse-t-elle ? On pousse de toutes jardin au milieu. En vitrine. Inacces- ment honorée ! » Sur cinq livres ré- bliographies pluridisciplinaires. toutes ses forces sur la porte de sor- « Orientation des lecteurs. » C’est là ses forces. C’est mieux. Elle s’ouvre. sible. servés pour aujourd’hui, il n’en a Bon. Foin des commandes pour tie. L’endroit est magnifique et ne que se délivre le sésame d’accès De l’autre côté du sas, c’est tirer obtenu que deux. « Bouquins égarés aujourd’hui. Muni d’un périodique marche pas si mal ! » On introduit dans le sacro-saint rez-de-jardin. La qu’il faudra. Avec le même effort. ALLE O, donc. C’est-à-dire dans le déménagement ? Cotes insuf- choisi sur une étagère, testons la nos cartes dans la borne magné- queue, comme à la sécu, avec un « Epuisant, affirme une petite dame, « Droit, économie, poli- fisantes ? Allez savoir ! » Peut-être se salle, sa lumière douce, ses sièges tique au pied de l’escalator. Mais la numéro. Convocation dans un petit le poids du corps renversé sur la S trouvent-ils simplement sur une élégants et son silence studieux. sienne est rejetée. Un gardien s’ap- tique. » Pas de chance, elle se box, et entretien aimable sur le sta- porte. La première fois, j’ai cru à un trouve à perpète. A l’opposé exact étagère coincée, suggère sa voisine. Non, on ne voit pas le jardin, une proche, essaie. « Démagnétisée, dit- tut du chercheur, l’objet, la motiva- gag de la caméra cachée ! » Elles de la tour des lettres dont on sort. Coincée ? « C’est ce qui m’arrive au- paroi boisée nous en empêche. Cela il. Faudra la refaire demain. » De- tion des recherches. Tout va bien, sont toutes comme ça ? Oui, ce sont Comptons au moins 350 mètres. Le jourd’hui. Les compactus étant entiè- pourrait distraire. Un tiers des main ? La jeune fille perd son fleg- on décroche le feu vert. Reste à ob- des portes coupe-feu et le bruit déambulatoire, notez, est plutôt rement automatisés, il est impossible, places seulement paraissent oc- me. Un éclair de panique passe dans tenir la carte. Attente. Numéro. qu’elles font est un long barrisse- agréable. Perspective, moquette en cas de blocage, de les manœuvrer cupées. Beaucoup d’ordinateurs son regard. « Refaire la queue ? Les Deuxième entretien. Clic-clac pho- ment. épaisse, silence religieux, les rares à la main. Pas la moindre manette ou portables sont branchés sur les entretiens ? La photo ? La commande to. Voilà enfin l’objet, immatricula- C’est alors qu’on s’enfonce au passants chuchotent. Ici, on bosse. chevillette. Mon livre attend sur son tables. Une petite lumière rouge si- de livres ? Non ! Non !... » tion jaune. Bienvenue dans le sys- plus profond de la terre. Et qu’on La salle enfin, et un comptoir avec étagère qu’on veuille bien le décoin- gnale les places réservées, une lu- tème. Grâce à elle, son détenteur ignore, transporté par un escalator présence humaine. En langage BNF, cer. Et moi, je perds mon temps. C’est mière verte les ouvrages livrés. En Annick Cojean sera suivi à la trace. Elle lui ouvrira vertigineux, si l’on pénètre dans une cela s’appelle « banque de salle ». Kafka ! » revanche, les numéros sont gravés Dessin : Philippe Petit-Roulet LeMonde Job: WMQ1603--0013-0 WAS LMQ1603-13 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0366 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 13

L’acharnement procréatif par Axel Kahn L existe, dans le domaine tubaire et à des hommes dont le Cette utilisation potentielle du clo- té de s’efforcer de lever ces inquié- nèse se produit in vitro (hors de Il faut noter que, si ce défi est des sciences et des tech- nombre de spermatozoïdes était nage est désormais au centre de tudes avant d’aller, le cas échéant, l’organisme, en culture de cellules). perdu, ses conséquences ne seront I niques, des évolutions qui insuffisant, la technique de l’ICSI l’argumentation de ceux qui en re- de l’avant. Par exemple, les dernières étapes pas supportées par eux seuls, mais ne sont pas prévisibles et (intra cytoplasmic sperm injection) a vendiquent la légitimité. La gamétogenèse, c’est-à-dire la de la spermiogenèse prennent au aussi par cet enfant improbable et d’autres qui, à l’inverse, le sont to- permis de repousser encore les li- C’est à une situation intermé- différenciation des gamètes, ovules moins trois jours dans les testicules incertain dont ils auront permis, talement. Ainsi, l’évolution des mites de l’infertilité masculine. En diaire que s’est attaquée une et spermatozoïdes, est un proces- et sont très accélérées dans les malgré tout, la naissance, et par ses techniques de lutte contre les stéri- effet, des hommes dont le sperme équipe franco-italo-turque dont on sus complexe au cours duquel conditions de culture récemment parents, si aveuglés qu’ils aient pu lités continue, insensible aux dé- ne contient qu’un très petit nombre a récemment rapporté les travaux l’ADN, support des gènes, subit de rapportées (un jour seulement), de être par leur irrésistible désir de bats et frayeurs qu’elle suscite, de spermatozoïdes, parfois de (Le Monde daté 21-22 février). Chez nombreuses modifications. Lors de telle sorte qu’il n’est pas illégitime descendance biologique. Tout dans exactement comme prévu à partir mauvaise qualité, peuvent mainte- certains hommes, la spermiogenèse ce processus, les cellules à 46 chro- de se demander si cette accéléra- l’histoire des entreprises humaines d’une analyse de la force des méca- nant être « pères par le sang et les (différenciation des cellules mosomes donnent des gamètes à tion ne modifie pas la recombinai- indique que cette fuite en avant nismes psychologiques qui gènes » grâce au prélèvement d’un souches germinales mâles en ga- 23 chromosomes – ce que l’on ap- son de l’ADN ou l’empreinte des aboutira un jour à des catastro- conduisent à l’exigence d’une filia- des rares spermatozoïdes qu’ils mètes) est bloquée avant le stade pelle la méïose – et des échanges gènes. phes, à des essais « ratés » tion biologique à tout prix. C’est la possèdent, parfois directement des spermatides potentiellement d’homme. poursuite de ce dessein d’une filia- dans les cavités spermatiques ou fécondants. Lorsque des biopsies En 1947, au lendemain des hor- tion du sang par-delà ce qui s’y op- dans le testicule, et son injection testiculaires sont effectuées chez de Chaque obstacle franchi conduit certains reurs auxquelles s’étaient livrés des pose – les stérilités féminines et élective dans un ovule féminin. tels hommes et que le tissu glandu- médecins allemands dévoyés, le masculines – qui conduit à ce que En 1996, je prévoyais dans un laire est mis en culture, dans cer- biologistes à relever un nouveau défi : code de Nuremberg fixait les l’on a pu appeler « l’acharnement livre que des hommes ne possédant taines conditions, on assiste à une conditions dans lesquelles pou- procréatif ». aucune cellule fécondante pour- reprise de cette spermiogenèse et à de plus en plus fort..., de plus en plus fou ? vaient être réalisés des essais sur Après que les techniques de fé- raient être amenés eux aussi à re- l’apparition de spermatides poten- l’homme ; il s’agit là du texte fon- condation in vitro ont permis d’as- vendiquer le droit à la paternité tiellement fécondants après injec- dateur de l’éthique médicale mo- surer une descendance biologique biologique par l’utilisation des tion dans des ovules. De fait, trois chromosomiques (crossing-over) Je crois bien que, dans tous les derne. Il y est rappelé notamment à des femmes souffrant de stérilité techniques de clonage reproductif. grossesses auraient été obtenues entre chromosomes d’une même domaines de la médecine, celui des que les fondements de ces essais par ce moyen. paire (l’un venant du père, et techniques d’assistance médicale à doivent résider dans des connais- A nouveau, nous nous trouvons l’autre de la mère) se produisent la procréation est vraiment le seul sances antérieures provenant d’es- ici dans une configuration d’« es- obligatoirement. De plus, un sceau où l’on s’autorise aujourd’hui ces sais sur les animaux, et que les sais d’hommes » sans expérience parental est imposé sur certains expériences dont la réussite ou l’in- risques encourus doivent être justi- La bioéthique, la France préalable suffisante permettant de gènes, actifs ou inactifs selon qu’ils succès doivent être directement fiés par l’importance humanitaire s’assurer de l’« innocuité » de la sont transmis par les gamètes établis d’après non seulement la du problème. Rien de tout cela technique. Innocuité signifie ici non mâles ou les femelles. Des anoma- survenue d’une grossesse, mais n’est évidemment respecté dans les seulement succès ou insuccès de la lies de ce processus de sceau (ou aussi l’état de l’enfant né. tentatives incertaines rapportées et l’Europe par Jean Michaud fécondation – cela n’est à la limite empreinte parentale) sont à l’ori- Le vertige du succès ressenti par ci-dessus. A quand l’application du pas très grave – mais aussi et sur- gine de syndromes malformatifs et des biologistes, qui ont, dans les code de Nuremberg à l’assistance U mois de juillet 1994 se sont joints ultérieurement. S’y est tout qualité de l’enfant à naître : d’une susceptibilité particulière à dernières années, réalisé tant de médicale à la procréation..., aux es- ont été publiées les ajouté le protocole additionnel por- absence de malformations, absence des cancers, par exemple un cancer tentatives incertaines et néanmoins sais d’homme ? A trois lois dites de bioé- tant interdiction du clonage d’êtres de susceptibilité à des maladies, dé- du rein de l’enfant appelé tumeur fructueuses, les conduit à aller im- thique. Ces textes humains signé à Paris par la plupart veloppement psychomoteur nor- de Wilms ou néphroblastome. placablement de l’avant, chaque d’importance capitale avaient été de ces Etats le 12 janvier 1998. Restait mal après la naissance. Or, il y a au On ne connaît strictement rien obstacle franchi les conduisant à Axel Kahn est généticien et précédés de plusieurs années de ré- une phase qui est en cours : la ratifi- moins des raisons théoriques d’être du déroulement de ces événements relever un nouveau défi : de plus en membre du Comité consultatif na- flexions, de débats, de controverses. cation par les Parlements nationaux. inquiet et, par conséquent, nécessi- complexes lorsque la gamétoge- plus fort... de plus en plus fou ? tional d’éthique. Fallait-il légiférer, en présence de Ce processus exige des délais assez progrès scientifiques et médicaux longs en raison des contraintes de la majeurs, ou s’en remettre à la procédure parlementaire et des dé- conscience des chercheurs et des bats qui ne manqueront pas de se médecins ? Et, s’il fallait des textes, produire. Cependant quatre Etats quelle en devait être la mesure ? ont actuellement ratifié. Il advient C’est pendant cette phase prépa- ainsi que notre Parlement se trouve ratoire que s’est déployée la dé- saisi de textes, les uns de portée na- marche éthique, pluraliste et pluri- tionale, les autres de portée euro- disciplinaire, sous l’impulsion péenne, traitant de sujets identiques déterminante du Comité consultatif ou du moins très voisins. Il sera invi- national d’éthique (CCNE). Les tra- té à réexaminer les uns et à ratifier vaux du CCNE ont été accompagnés les autres. ou suivis de ceux de divers groupes Cette convergence n’est pas sans qui ont abouti à divers rapports. Le intérêt. En effet, le texte européen chemin ainsi indiqué a été suivi pour s’imposera au pays qui l’aura ratifié, que, à l’issue des débats parlemen- par préférence à la loi nationale. taires menés sous deux législatures, Dans la mesure où il y aura discor- ces lois soient votées par des majori- dance, il conviendra d’adapter celle- tés qui ont ignoré les clivages poli- ci en conséquence. On conclurait à tiques. tort à un abandon de souveraineté Il ne s’est pas agi pour la représen- d’un Etat au profit de la loi supra- tation nationale de se voir dicter des nationale. Tel n’est pas le cas. L’Etat solutions préparées par des organes qui ratifie, se livrant à un exercice de sans légitimité démocratique ni de coopération, prend des engage- faire passer purement et simplement ments en vue d’une harmonisation l’éthique dans le droit. Il s’est agi des législations sur des matières rele- seulement de la prise de conscience vant d’un intérêt commun, mais ces de phénomènes nouveaux, de matières restent de sa compétence. grande portée pour la société, exi- geant une coloration du droit par l’éthique. Qu’il suffise de rappeler On peut souhaiter quelques sujets : constitution de la vie humaine en laboratoire, connais- que le réexamen sance approfondie de l’enfant à naître, connaissance du génome, uti- des lois lisation du corps humain... Au sur- plus, sur l’ensemble des matières, les et la ratification solutions proposées n’étaient pas uniformes ; c’était à la loi de trancher de la convention en dernière analyse, de dicter les choix à opérer en fonction des en- se suivent jeux pour le meilleur profit de la san- té publique. dans des délais Mais, s’agissant de science, la sa- gesse était de considérer que l’évolu- raisonnables tion allait se poursuivre. Le législa- teur n’y a pas manqué en insérant dans la deuxième loi du 29 juil- Cependant il est certain que, pour let 1994 une disposition prévoyant nos Assemblées, va se poser un pro- un réexamen des textes dans les cinq blème d’organisation des débats. Si ans. la discussion sur la ratification figu- Sitôt ces textes promulgués, une rait la première à l’ordre du jour, les objection s’est élevée. A quoi servent modalités du réexamen risqueraient des dispositions contraignantes si, de se heurter à certaines dispositions dans les Etats voisins, on peut ob- du texte précédemment voté. tenir sans difficulté ce qui est prohi- L’ordre inverse permettrait aux par- bé en France ? La réponse est venue lementaires de prendre en considé- du Conseil de l’Europe. Au sein de ration les textes européens et de se cette organisation, des travaux ont placer, sans bouleverser leurs convic- été entrepris depuis nombre d’an- tions profondes, dans les meilleures nées dans les domaines que la loi conditions possibles pour ratifier. française a traités. Ils ont abouti à Quoi qu’il en soit, il ne semble pas l’élaboration par un comité directeur y avoir d’insurmontables opposi- de bioéthique d’une convention, tions entre les deux documents. Le adoptée par le comité des ministres texte européen, moins détaillé que la après avis de l’Assemblée parlemen- loi française, en reprend les princi- taire. pales orientations. C’est pourquoi on Cette Convention pour la protec- peut raisonnablement souhaiter que tion des droits de l’homme et de la le réexamen et la ratification se dignité de l’être humain à l’égard des suivent dans des délais raisonnables. applications de la biologie et de la Le besoin d’une loi en matière de médecine - Convention sur les droits bioéthique n’est plus guère contesté. de l’homme et la biomédecine traite Le besoin d’un texte européen est des grands principes de nature à as- tout aussi évident. La France a joué surer la protection des droits de un grand rôle en ce domaine. Si elle l’homme face aux développements poursuit son effort législatif sur la de la biologie et de la médecine, ligne de son action antérieure, elle dont les progrès doivent servir pour donnera aux autres pays l’impulsion « le bénéfice des générations présentes qu’ils attendent. et futures ». Ce texte d’une haute importance a été signé en Espagne, à Oviedo, le Jean Michaud est président 4 avril 1997, par vingt-deux Etats, du comité directeur pour la bioé- dont la France, auxquels deux autres thique du Conseil de l’Europe. LeMonde Job: WMQ1603--0014-0 WAS LMQ1603-14 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:22 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 20Fap:100 No:0367 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 HORIZONS-ENTRETIENS

2000 DÉBATS POUR LE SIÈCLE À VENIR Jean-Arcady Meyer, directeur d’AnimatLab à Paris-VI « Travailler sur les robots permet de mieux comprendre les êtres vivants » Ce spécialiste de l’intelligence artificielle considère que l’observation des animaux permet à la robotique de mettre au point des outils fort précieux pour l’homme. Mais le modèle humain lui paraît trop complexe pour être actuellement imité « Il y a quelques années, on la lumière pour revenir en droite d’ATR à Kyoto, qui visent à faire prédisait l’arrivée de robots an- ligne à son nid après avoir cherché évoluer des cerveaux artificiels thropomorphes dans notre vie de la nourriture selon une trajec- comprenant plusieurs dizaines de quotidienne. Où sont-ils donc ? toire tortueuse. Un robot fonc- millions de neurones, en vue de – Il y a tout de même des réalisa- tionne sur ce principe. contrôler le comportement de Ro- tions, comme le robot marcheur » Pour les capacités motrices, là bokoneko, le robot-chaton ? Je me de Honda, qui, certes, n’est pas encore, on a tout à gagner à s’ins- suis toujours demandé si des pro- doué d’une intelligence interne pirer de la biologie. On a ainsi priétés comme la conscience et le considérable, mais qui imite de fa- construit un robot qui se déplace libre arbitre n’apparaissent pas au- çon assez spectaculaire les capaci- par brachiation, comme les gib- tomatiquement au sein de sys- tés d’équilibrage nécessaires à la bons, pendu à des échelles hori- tèmes à traitement de l’informa- locomotion humaine ; il est ca- zontales. Il apprend à apprécier la tion, sitôt que ces derniers pable de monter et de descendre distance entre les barreaux, par es- atteignent un certain seuil de les escaliers. Côté animal, il y a sais et erreur. Un robot-homard ca- complexité. aussi le chien de Sony qui pré- pable de rester stable en dépit des – A ce propos, certains esti- sente, lui aussi, une richesse courants et turbulences est utilisé ment avoir déjà réinventé la d’équipement moteur remar- pour des opérations de déminage vie... quable. Il n’exhibe pas de compor- en milieu aquatique. Mais le plus – Je suis plus que réticent face à tements très élaborés pour l’ins- grand nombre de recherches de telles déclarations. Les virus in- tant, mais on peut espérer portent sur les systèmes de formatiques, les ordinateurs et les implanter des contrôleurs qui lui contrôle, qui relient les senseurs robots ne sont pas vivants, c’est permettront d’imiter d’assez près aux moteurs et permettent l’ap- une escroquerie intellectuelle de un chien réel. prentissage. prétendre le contraire. Certaines – N’y a-t-il pas une erreur de – L’ordinateur n’est-il pas à parties n’ont jamais fait le tout : un perception de la part du public : l’origine d’une révolution dans système qui s’autoreproduit n’est les robots industriels sont déjà ce domaine ? pas pour autant vivant. En re- parmi nous, ils seraient, selon les – Pour concevoir un robot, il y a vanche, j’ai la conviction que, à tra- Nations unies, plus de 700 000 en effet deux approches. La pre- vailler sur des robots, on peut dans le monde, et leur prix uni- mière consiste à laisser un humain mieux comprendre le fonctionne- taire ne cesse de baisser... penser intégralement le contrôleur ment des êtres vivants. – On peut opposer la robotique du robot, et à lâcher celui-ci dans » On a appris deux choses : pri- industrielle à la robotique auto- son environnement, en espérant mo, certains comportements appa- nome. Dans la première, il y a un qu’il effectuera de mieux en mieux remment complexes peuvent être marché important, sur des chaînes certaines tâches. Une autre mé- dus à des mécanismes simples, qui de montage automobile par thode consiste, sur ordinateur, à s’expliquent par la mise en œuvre exemple. Mais des robots auto- laisser le robot évoluer de généra- des propriétés émergentes. Se- nomes existent déjà : des drones tion en génération en sélectionnant cundo, on ne peut comprendre l’in- peuvent recueillir des informa- les commandes favorisant un telligence ou la cognition sans les

tions à distance, on a su envoyer DESSIN DALBY : THIERRY comportement adapté. On a étudier en relation avec leur enve- Sojourner sur Mars. C’est l’absence commencé à explorer cette robo- loppe corporelle. Par exemple, on de débouchés qui freine le déve- – L’objectif est-il purement lu- connaît aujourd’hui une certaine apprendre de la biologie, mais il lui tique évolutionniste et ses va- peut équiper un robot de deux an- loppement dans ce domaine, hor- dique, ou verra-t-on d’autres stagnation. Certains, dont je fais arrive d’avoir des succès remar- riantes il y a à peu près quatre ans. tennes et le programmer pour qu’il mis en matière de surveillance ou types de relations, de type affec- partie, préfèrent comprendre et re- quables. Nicolas Francescini, à » Nous appliquons la théorie de évite divers cubes répartis dans son d’exploration de milieux lointains tif, se développer ? produire d’abord des comporte- Marseille, a “débobiné” le fonc- l’évolution dans le domaine artifi- environnement, en le faisant sim- ou hostiles, comme des centrales – A moyen terme, il me semble ments adaptatifs simples de cer- tionnement du système visuel de la ciel parce qu’elle a fait ses preuves plement tourner du côté opposé à nucléaires. Mais une industrie se évident que des robots pourront tains animaux. Quand on en sera mouche, et compris que celle-ci dans le domaine naturel. Ces re- l’antenne qui a détecté un contact. met en place dans le domaine des guider des aveugles et qu’ils pour- capable, on complexifiera nos sys- utilisait le flux optique, le défile- cherches débutantes ont des résul- On constate que si les antennes robots de compagnie. On a vu ront être utilisés à des fins théra- tèmes de contrôle. Mais nous ment des images sur la rétine, pour tats spectaculaires, mais, pour au- laissent un angle mort, le robot ne l’engouement suscité par les tama- peutiques ou psychiatriques. Il y a avons tous le même objectif, apprécier la distance des objets. Il a tant, les lois de fonctionnement des détecte pas un cube abordé fron- gochis. Il est clair que de petits ro- déjà des applications de cette na- comprendre l’intelligence et le construit un robot qui possède un contrôleurs ainsi générés sont très talement, et finit par former des bots robustes et pas chers, inter- ture, en réalité virtuelle. Bruce comportement de l’homme. circuit électronique qui lui permet simples. Aujourd’hui, ce ne sont tas. Ce robot exhibe un comporte- actifs, auront rapidement un Blumberg, au MediaLab du Massa- – Quelles performances peut- d’éviter les obstacles, mais qui perd que des réflexes, des liaisons di- ment de fourragement émergent, succès commercial. Cela chusetts Institute of Technology on attendre de cette approche ? ses repères dès qu’il s’arrête. De rectes entre senseurs et moteurs. c’est-à-dire non explicitement pro- commence à être le cas avec le (MIT), a conçu un système dans le- – Pour ce qui est sensoriel, la ro- même, on a compris que la fourmi Mais qui sait où conduiront, par grammé par son concepteur, qui Furby, cette peluche affublée de quel un chien virtuel interagit avec botique a encore énormément à du désert utilisait la polarisation de exemple, les efforts des chercheurs disparaît si l’angle mort est suppri- capacités d’expression, qui rem- un humain. Ces échanges peuvent mé. porte un succès hallucinant aux être très riches. On peut concevoir – Verra-t-on émerger un HAL Etats-Unis. que le besoin d’investissement af- omnipotent comme dans le film – Les animaux de compagnie fectif de certains malades serait 2001 : l’Odyssée de l’espace de ont-ils donc du souci à se faire ? beaucoup mieux assouvi par des Un « papillonneur » attaché à la multidisciplinarité Stanley Kubrick ? – Vous pourriez poser cette robots de compagnie qui seraient TOUCHE-À-TOUT – Jean-Arca- précisément l’une des vertus – Je ne sais trop ce que sera la ro- question à propos des adultes : plus dociles et résistants qu’un ani- dy Meyer est ingénieur chimiste, phares des systèmes biologiques. botique dans cinquante ans, mais vont-ils être remplacés par les ro- mal réel. docteur d’Etat en sciences natu- La conférence sur les systèmes elle risque d’être beaucoup plus bots dans l’éducation des enfants ? » Il suffit de penser à un pro- relles, mais aussi titulaire d’un adaptatifs, sous-titrée « de l’ani- distribuée qu’actuellement. Le rai- Je suis un incorrigible optimiste, et gramme célèbre en intelligence ar- DEA de psychologie animale, et mal à l’animat », qu’il a organisée sonnement selon lequel il vaut je n’imagine pas que les deux uni- tificielle, Elisa. Techniquement, son est licencié en sciences physiques à Paris en 1990, a été l’acte de mieux une multitude de robots vers aient des difficultés à collabo- écriture était triviale, mais les pa- et en psychologie. Il se définit baptême de ce nouveau champ simples plutôt qu’un seul robot so- rer. D’un point de vue historique tients prétendaient qu’il s’agissait comme « un papillonneur qui de recherche. La prestigieuse MIT phistiqué va s’imposer, pour une et évolutionniste, on n’a pas telle- d’un analyste réel, et que c’était grappille sur des fleurs nombreuses Press, la maison d’édition du question de robustesse du système. ment d’exemples de représentants même de loin le plus amical et effi- et variées, tout en ayant le souci des Massachusetts Institute of De telles collectivités de robots d’une génération ayant eu des cace rencontré à ce jour. applications ». Directeur de re- Technology, a créé le Journal of pourront gérer collectivement et conflits suffisamment sanglants – Il semble que la robotique cherche au CNRS, il est également Adaptive Behaviour, dont elle lui a échanger des connaissances, via pour entraîner la disparition de trouve aujourd’hui son inspira- directeur scientifique d’une socié- JEAN-ARCADY MEYER confié la direction. des machines très performantes. leurs prédécesseurs. Les orga- tion plus du côté animal qu’au- té privée, Maths appliquées SA, Récemment, son équipe a dé- Imaginons que quelqu’un s’adresse nismes multicellulaires n’ont pas près de l’homme. qui prépare la commercialisation, entre autres, de ro- ménagé de l’Ecole normale supérieure (ENS) pour re- à un robot en grec ancien, celui-ci fait disparaître les unicellulaires de – Une des erreurs de l’intelli- bots-jouets et de divers automates « intelligents ». joindre le laboratoire d’informatique de l’université pourra se tourner vers le réseau la planète. Imaginez un robot- gence artificielle a sans doute été Jean-Arcady Meyer est venu à la robotique par des Paris-VI (LIP 6). « L’ENS était plus centrée sur la biolo- pour trouver un robot traducteur chien et un chat s’amusant en- de vouloir simuler les facultés les chemins de traverse. « J’ai d’abord étudié le comporte- gie moléculaire que sur les sciences cognitives, sans qui répondra à son interlocuteur. semble : pour la robotique de plus élaborées du comportement ment animal, puis le fonctionnement d’écosystèmes sous doute considérées comme de la biologie “molle” », re- Ce sont des développements qui compagnie, ce seront des perfor- humain, langage naturel, raisonne- l’angle de la modélisation, raconte-t-il, jusqu’à ce que grette-t-il, heureux de l’intérêt des informaticiens appartiennent à un futur proche. » mances désirées, recherchées, qui ment logique, etc. Parce qu’elle je m’aperçoive que ces modèles étaient peu robustes, et pour les modèles adaptatifs biomimétiques. suscitent déjà des investissements s’est attaquée à une tâche trop dif- qu’ils “décrochaient” dès qu’on introduisait des condi- Propos recueillis par considérables. ficile pour l’état de l’art actuel, elle tions non prévues. » Or la capacité d’adaptation est H. M. Hervé Morin

Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, au « Grand Jury RTL-”Le Monde”-LCI » « Il est de l’ordre de la critique légitime de mettre en cause l’unilatéralisme américain » « Au sommet de l’Alliance des Nations unies et, d’ailleurs, le domaines, du militaire à l’écono- certain point, négocier avec l’Eu- rope développe une capacité propre péenne, sur un plan politique, ait ses atlantique, à Washington, traité qui a fondé l’Alliance atlan- mique, au monétaire, au technolo- rope ou dans le cadre de l’Organisa- dans sa politique étrangère et de sé- capacités pour analyser les situa- fin avril, les Etats-Unis sou- tique, en 1949, reconnaît tout à fait gique, au culturel. C’est un simple tion mondiale du commerce, mais, curité. Cela me paraît logique par tions, les menaces, et prendre des haitent l’adoption d’une nou- clairement la prééminence de constat, ce n’est pas polémique. si la négociation ne va pas dans le rapport au développement de l’Eu- décisions. C’est autour de cette idée velle stratégie, qui permettrait à l’ONU. Juste après, il y a six ou sept pays sens qui leur convient, ils arrêtent. rope, à ses ambitions, au fait qu’elle qu’avec les Britanniques, à Saint- l’OTAN d’intervenir à peu près » Les Américains disent : ”Oui, – la France, la Grande-Bretagne, – Pourquoi cet “unilatéra- a une monnaie maintenant unique Malo, lors d’un sommet récent, partout dans le monde, sans ob- mais on ne peut pas se laisser enfer- l’Allemagne, le Japon, la Chine, la lisme” reste-t-il sans consé- et que nous allons, petit à petit, crise nous avons décidé d’avancer. tenir l’aval de l’organisation des mer dans cette situation, parce que le Russie, l’Inde – qui ont des éléments quences ? après crise, grâce à la concertation, » C’est la première fois qu’il y a Nations unies... veto russe ou chinois fait qu’on ne d’influence mondiale, mais pas tous – Vous ne pouvez pas dire cela ! avoir une politique étrangère des chances raisonnables de voir se – Les Etats-Unis voudraient que peut pas avoir, dans tous les cas de fi- les éléments. Encore après, il y a Prenez le cas des lois Helms-Burton commune de plus en plus homo- concrétiser un pilier européen de l’on confirme le rôle de l’Alliance gure, une résolution du Conseil de sé- tous les autres. et d’Amato, l’Europe – y compris gène et cohérente, même si c’est l’Alliance atlantique ou une identité atlantique – très bien –, qu’on lui curité.” Nous répondons que, par » Cela, c’est de l’ordre de la des- des pays qui, en général, n’aiment long. Donc, il est logique qu’il y ait européenne de défense et de sécuri- définisse des nouvelles missions exemple, en 1998, sur le Kosovo, cription. Ce qui est de l’ordre de la pas contester les visions améri- une dimension militaire. té. Est-ce que cela doit passer par – pourquoi pas ? – et, après, il y a un nous avons eu une résolution ; il critique légitime, c’est la mise en caines – les a refusées. Pour ce qui » En même temps, il faut quand l’UEO, c’est un autre débat. Je ne ensemble de sujets sur lesquels nous suffisait de négocier, de parler, de cause de l’unilatéralisme américain. nous concerne, nous avons laissé même avoir à l’esprit qu’en matière crois pas que ce soit le débat central discutons. Nous souhaitons, par convaincre. Même si, dans tel ou tel C’est une tendance très forte, au nos compagnies pétrolières travail- militaire, c’est comme s’il y avait dé- aujourd’hui, parce que ce qu’on a exemple, que ce sommet de l’OTAN cas, cela peut être gênant pour me- Congrès et dans l’opinion, et qui ler même quand c’était en contra- jà la monnaie commune, puisqu’il y lancé est, potentiellement, plus am- salue la légitimité et l’utilité de la dé- ner une action nécessaire ou légi- gagne du terrain parce que les Etats- diction – mais cela ne l’était pas – a l’OTAN, situation tout à fait satis- bitieux. L’UEO doit-elle être intégrée marche en matière d’Europe de la time, il ne faut pas, pour autant, Unis se voient avec une sorte de res- avec les lois votées par le Sénat faisante pour la plupart de nos par- à l’Union européenne ? C’est plutôt défense. mettre par terre ce système de l’éga- ponsabilité globale, sans contre- américain, par exemple, sur les rela- tenaires. Pour qu’on commence à notre position, mais ce sont des » Les Etats-Unis ont tendance à lité internationale. poids, et considèrent que si, dans tions avec l’Iran. Il y a des réactions, bouger un peu sur cette affaire, il a questions que l’on ne veut pas tran- dire : ”Il faut que l’OTAN puisse exer- – Ce débat a-t-il une chance certains cas, ils peuvent négocier il y a des contrepoids qui s’orga- fallu que la France admette l’idée cher maintenant, parce que l’on ne cer certaines missions, en dehors de d’aboutir à autre chose qu’au avec les autres, dans d’autres cas, ils nisent. que nos autres partenaires n’étaient veut pas se heurter à des problèmes sa mission de base, qui est de dé- constat que les Etats-Unis sont doivent dicter la ligne. Regardez – L’Union de l’Europe occiden- pas du tout intéressés à bâtir un sys- institutionnels trop compliqués. On fendre ses membres contre toute la grande puissance et que, par tous les conflits dans le domaine tale va se réunir. Son secrétaire tème concurrent. En revanche, ils veut bouger ! » agression extérieure.” Il s’agit de ce conséquent, ils agissent un peu commercial, sur la banane, sur la général dit qu’elle pourrait de- sont très demandeurs de la que fait l’OTAN, en opération de comme bon leur semble ? viande aux hormones, sur les orga- venir le bras armé de l’Union eu- construction de quelque chose, dans Propos recueillis par maintien de la paix ou sur des sujets – Les Etats-Unis, aujourd’hui, nismes génétiquement modifiés, sur ropéenne. Cela vous semble-t-il l’Alliance atlantique, qui puisse Patrick Jarreau, tels que la Yougoslavie. Nous, nous c’est une hyper-puissance. Leur pré- l’aéronautique. A chaque fois, les souhaitable et possible ? avoir une caractéristique euro- Olivier Mazerolle disons qu’il faut respecter la Charte dominance s’exerce dans tous les Etats-Unis veulent bien, jusqu’à un – Il est très souhaitable que l’Eu- péenne propre, et que l’Union euro- et Pierre-Luc Séguillon LeMonde Job: WMQ0307--0050-0 WAS LMQ0307-50 Op.: XX Rev.: 01-07-98 T.: 13:59 S.: 111,06-Cmp.:01,14, Base : LMQPAG 08Fap:100 No:0535 Lcp: 700 CMYK

(Publicité) LeMonde Job: WMQ1603--0016-0 WAS LMQ1603-16 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0369 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Jean Tiberi : des axes rouges aux réseaux verts 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 FLAGRANTE opération de bilité. Construire quelques escaliers, impératifs de la capitale. Premier l’illumination de saint Paul. Le Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F communication, le catalogue des élargir les trottoirs, aménager un adjoint de Jacques Chirac pendant maire de Paris a-t-il, cependant, la Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 projets pour la reconquête de la passage pour les piétons, lancer une douze ans, Jean Tiberi s’était éver- foi qui transporte les montagnes ? Internet : http : //www.lemonde.fr Seine, présenté mardi 9 mars par le nouvelle passerelle sur le fleuve tué à « adapter Paris à la voiture », Supprimer, d’ici à 2001, 80 % de la maire de Paris (Le Monde du pour parachever la promenade des dans la foulée du rêve pompidolien. circulation sur la place de la ÉDITORIAL 10 mars), a pour premier effet de bords de Seine, voilà autant de dé- Les axes rouges, qui ont quelques Concorde – et même seulement couper l’herbe sous le pied de la cisions en apparence consensuelles, annnées d’existence à peine, sont la 50 %, comme est tout juste prêt à gauche parisienne, soudain privée qui sont dans la logique du classe- marque de cette politique volonta- en discuter le préfet de Paris, en Les erreurs de M. Allègre d’un de ses thèmes de campagne : ment des berges sur la liste du pa- riste, et si peu propice à décourager vertu de ses prérogatives et de ses rendre Paris aux piétons. Pourtant, trimoine mondial de l’Unesco. les automobilistes d’entrer dans la pouvoirs de police –, c’est d’abord ES collèges les plus ses chances de réussir. D’abord, au-delà des enjeux politiques, se ville et d’y circuler. Beaucoup sacrifier un des trois plus gros défavorisés aux ly- en se privant du principal levier trouve posé un véritable débat de APRÈS LE RÊVE POMPIDOLIEN d’entre eux venant chaque jour de échangeurs routiers de la ville. Sauf cées des quartiers pour une action réformatrice, société, doublé d’un problème ur- Rénover le Petit Palais relève banlieue, ils trouvent même dans dans les contes de fées, et à moins D l’adhésion des enseignants. «Je privilégiés en pas- bain majeur : la place de la voiture d’une saine gestion du patrimoine Paris intra-muros un havre de flui- d’être capable de miracles, cela ne sant par les écoles primaires où ne gère pas l’irrationnel », ré- dans la ville, a fortiori dans une cité de la ville. Reconstruire l’aquarium dité qui les change des heures se fera pas sans de longues et sub- les principaux syndicats appe- plique le ministre à ses détrac- si fortement marquée par l’Histoire du Trocadéro est une idée évidem- d’embouteillage nécessaires pour tiles études préalables pour dresser laient à une grève nationale, lun- teurs dans une formule abrupte et ses monuments que la capitale ment « verte », elle aussi, mais qui, franchir la frontière du périphé- un véritable nouveau plan de cir- di 15 mars, le malentendu entre qui laisse peu de place au dia- de la France. Au-delà de leur carac- avec les projets d’embellissement rique. culation dans tout le centre de Pa- Claude Allègre et le monde ensei- logue. Mais, du « mammouth » tère hétéroclite, les mesures annon- des rives, donne un petit côté « vil- Passer du tout-automobile à la ris. Ensuite seulement pourra-t-il gnant semble total. Il faut sans qu’il faut « dégraisser » parce que cées, en apparence heureuses, lage fleuri » au discours, qui se célébration du piéton, et, de grand être question de rendre le pavé aux doute remonter à René Haby, mi- « trop souvent traité d’armée doivent être évaluées à l’aune de trouve ainsi passablement décalé prêtre des axes rouges, se convertir parterres, dessinés au XIXe siècle nistre de l’éducation au milieu rouge » à la dénonciation – statis- leurs conséquences et de leur faisa- par rapport aux enjeux réels et aux aux réseaux verts, voilà qui rappelle par Hittorf. des années 70 et inventeur du tiquement inexacte – de l’absen- Cette décision, évidemment sé- « collège unique », pour retrou- téisme enseignant, M. Allègre n’a duisante dans l’absolu, mais contra- ver un tel climat. A cette diffé- pas peu contribué à cette in- dictoire avec la volonté de réduire rence politique près que M. Al- compréhension qu’il déplore au- la place de l’automobile sur les lègre appartient à un jourd’hui. Le concept par Guillaume Dégé quais hauts de la rive gauche, im- gouvernement de gauche dont Ensuite, en brouillant son mes- plique que banlieusards et Parisiens les enseignants sont, habituelle- sage dans une débauche de pro- se convertissent, eux, aux trans- ment, les plus fidèles soutiens. jets qui ont ajouté à la confusion. ports en commun. Si Paris, large- A l’origine de cette crise larvée, La mise en route d’une multitude ment équipée en bus, en métro et se trouve pourtant un constat de de chantiers témoigne d’un dyna- demain en bateaux, était une entité bon sens : pour notre système misme incontestable, mais ne fa- isolée, le problème serait assez vite éducatif, le statu quo est indéfen- cilite pas la définition de priorités résolu. Or l’omniprésence contestée dable. Qu’il s’agisse de l’identité claires. Affirmer qu’il faut mettre de la voiture dans Paris, avec son professionnelle de ses ensei- l’élève « au centre » est sympa- cortège de nuisances, n’est pas le gnants, de ses finalités sociales, thique, mais entretient une op- fardeau de la seule capitale, mais de la hiérarchie de ses savoirs ou position vaine entre savoir et pé- celui d’une mégalopole singulière- de son rôle éminemment poli- dagogie : l’école étant le lieu de la ment plus complexe. tique dans la diffusion d’un « sa- transmission des savoirs, c’est en C’est à l’échelle du grand Paris voir vivre » ensemble, il lui faut fait la relation entre maîtres et qu’une solution peut être trouvée, se remettre en cause pour mieux élèves qui en est le centre. et donc en concertation avec l’en- assumer ses missions après la ré- Enfin, en n’obtenant pas du semble des communes de l’agglo- volution silencieuse qui l’a gouvernement des moyens sup- mération. Jean Tiberi, si l’on en ébranlé. Quelques chiffres suf- plémentaires en compensation doutait encore, a bel et bien renon- fisent pour en prendre la me- de l’effort demandé aux ensei- cé à entrouvrir ses frontières. Il sure : la part d’une génération ac- gnants. Certes, les revendications semble également oublier que Paris, cédant au baccalauréat est matérielles ont été souvent l’alibi avant d’être un puissant fief électo- passée de 34 % en 1980-81 à 68,3 % des conservatismes. ral, est la capitale d’un pays. Cela ne en 1996-97 ; le nombre de jeunes Face à cette rapide massifica- peut permettre les caprices, les sortant du système éducatif sans tion des effectifs, on ne saurait volte-face, pas plus que les bonnes diplôme a chuté de 206 000 en pourtant se contenter d’un redé- intentions, sans concertation natio- 1977 à 97 000 en 1995. Cette massi- ploiement des moyens existants. nale. Capturer pour l’exemple quel- fication, qui est aussi une démo- L’ambition réformatrice de M. Al- ques malheureux dans le piège de la cratisation, appelle une redéfini- lègre n’est pas contestable. Mais Concorde ne résoudra pas la situa- tion des objectifs, des méthodes elle suppose une pédagogie de la tion. Ni à court ni à long terme. et des moyens. réforme et des priorités budgé- Or, conscient de cet immense taires. Pour l’heure, les deux font Christophe de Chenay enjeu, M. Allègre a compromis défaut. et Frédéric Edelmann

0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani chancellerie fédérale et inspirateur té envers les travailleurs que la social- bat qui vaille est autour du meilleur Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint de la « politique de l’offre de démocratie ne doit pas se comporter policy mix. Gauche gauche », et Peter Mendelson, comme la vieille gauche qui croyait Toutefois Gerhard Schröder ne se Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau conseiller de Tony Blair, manifeste que la politique économique se devait trouve pas dans la situation relative- Directeur artistique : Dominique Roynette qui devrait bientôt être rendu public. d’être dirigée contre l’économie. » La ment confortable de son collègue Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment européenne : Certains en Allemagne n’hésitent pas visite de Bodo Hombach rue de Sol- britannique, qui peut se permettre Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; à parler d’« un nouveau Bad Godes- férino, au début du mois de février, a de faire du « thatchérisme à visage Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; berg », ce congrès au cours duquel, jeté la consternation chez ses cama- humain », après avoir renové le pro- Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; feu vert à Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) en 1959 le SPD a abjuré le marxisme. rades socialistes français, qui perdent gramme du Parti travailliste. Les ré- Rédacteur en chef technique : Eric Azan Il s’agirait cette fois de mettre au avec Oskar Lafontaine un allié dont formes les plus douloureuses et im- Médiateur : Robert Solé la troisième voie rencart la vieille bannière de Godes- l’absence se fera certainement sentir populaires ont été imposées par Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg berg – liberté, égalité, solidarité – dans les prochaines négociations eu- Margaret Thatcher et les conserva- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; Suite de la première page pour la remplacer par le credo de la ropéennes. teurs dans les années 70-80. En Alle- partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre troisième voie : intégration, innova- magne, elles restent à faire. Malgré Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président Dans sa version blairiste, la troi- tion, égalité des chances. POLITIQUES POSTIDÉOLOGIQUES ses proclamations volontaristes, l’an- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), sième voie se situe entre le néolibé- Dans sa préface à la traduction La question de savoir si la parenté cienne coalition menée par Helmut André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) ralisme et la social-démocratie tradi- d’Anthony Giddens, le chancelier al- thématique germano-britannique se Kohl n’était parvenue à réformer ni

Le Monde est édité par la SA Le Monde tionnelle. Anthony Giggens l’a lemand Gerhard Schröder reprend traduira par un rapprochement poli- le système fiscal ni l’Etat social parce Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. expliqué à son public allemand en- les expressions employées par Bodo tique entre Londres et Bonn-Berlin que l’Allemagne, toutes opinions Capital social : 985 000 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, core sous le coup du départ du mi- Hombach dans son propre livre pro- que Gerhard Schröder appelait de- confondues, est profondément so- Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, nistre des finances Oskar Lafontaine. grammatique. « Le bon choix » est puis longtemps de ses vœux, quand ciale-démocrate, attachée à l’écono- Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, Si les électeurs des plus importantes une politique sociale qui « encourage il n’était pas rappelé à l’ordre par Os- mie sociale de marché, au confort et Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. nations industrielles ont voté au la créativité et les potentialités des in- kar Lafontaine, reste encore ouverte. à la sécurité. Le pragmatisme érigé cours des dernières années pour des dividus plutôt que de compter sur une Car débarrassé d’un trublion, le en doctrine ne suffira pas à ébranler majorités de gauche, a-t-il dit en redistribution a posteriori des reve- chancelier est d’abord obligé de faire des bastilles qui rassurent trop de ILYA50 ANS, DANS 0123 substance, selon le compte rendu de nus ». Le bien-être (Welfare) ne doit la preuve que ses conceptions sont monde. Le récent accord dans la mé- la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce plus être passif, mais actif. L’objectif plus efficaces que les idées hétéro- tallurgie, qui prévoit des augmenta- choix était lié à un rejet du néolibé- d’une politique social-démocrate ne doxes – par rapport à la pensée do- tions de salaires supérieures à 4 %, Défense du théâtre ralisme débridé des marchés mon- doit pas être la protection contre les minante néolibérale – de son ancien montre que les employeurs pré- dialisés. Mais la social-démocratie risques mais la gestion des chances. ministre des finances et surtout des fèrent parfois la paix sociale au res- ON FAIT des gorges chaudes de ment de son art dramatique, autant doit aussi impérativement se moder- Selon Gerhard Schröder, qui suit conseillers de ce dernier, issus des pect des sacro-saints équilibres. cet ouvrier russe qui se voit impo- et plus qu’au nombre de ses en- niser et doit dire adieu aux bonnes Tony Blair, les prestations directes ne milieux économiques universitaires L’Allemagne s’est replacée là où ser une retenue de salaire pour un fants, lesquels d’ailleurs ne vau- vieilles traditions d’un Etat-provi- doivent être versées que dans les cas les plus contestataires. « Une poli- elle se sent le mieux depuis 1949 : au abonnement de théâtre : dront rien s’ils ne sont pas élevés. dence envahissant. extrêmes, « et personne ne doit pou- tique économique n’est ni de droite ni centre. Le vert est mis sur la « troi- « Mais je ne vais pas au théâtre ! Et rien n’est, comme le théâtre, La traduction concrète de ce pro- voir en bénéficier qui refuserait une de gauche, a coutume de dire Ger- sième voie ». Reste à savoir où elle – D’autres y vont, c’est la règle. » propre à cette élévation des gramme devrait se retrouver dans un offre d’intégration sur le marché du hard Schröder. Elle marche ou elle ne conduit. Et je trouve que c’est fort bien peuples : il en est à la fois la condi- manifeste commun qu’ont mis au travail ». Conclusion : « C’est juste- marche pas. » Pour des hommes po- fait. Au reste, ne croirait-on pas tion et le signe. point Bodo Honbach, ministre à la ment parce qu’elle a une responsabili- litiques postidéologiques, le seul dé- Daniel Vernet que nous n’avons rien de pareil ? Je tiens qu’il y aurait déjà quel- Voici une version française du dia- que chose de changé si l’on retenait logue : la plus faible somme sur le salaire RECTIFICATIFS DOMINIQUE WALLON ACTIONNARIAT SALARIÉ et-Loire) nous prie de préciser qu’il « Pourquoi cette retenue sur ma de tous les travailleurs pour que Parmi les chiffres cités dans Dans les premières éditions du dispose, depuis novembre 1998, paye ? chaque usine possède un théâtre et, BASES SOUS-MARINES l’entretien avec Dominique Wallon, Monde du mardi 2 mars, le titre d’un d’une unité mobile de soins pallia- – C’est pour les allocations fami- plus généralement, pour que la Le ministère de la défense n’a pas directeur de la musique, de la danse, article consacré à l’actionnariat sala- tifs. liales. France ait enfin un art dramatique mis en vente la base sous-marine de du théâtre et des spectacles rié mentionnait les mesures incita- – Je n’ai ni femme ni enfants. digne d’elle. Il est vrai qu’on ne Lorient en 1997, en dépit de ce (Le Monde du 2 mars), figurait une tives existant dans les entreprises ARMÉNIE – D’autres en ont. C’est la loi. » peut pas tout avoir et que le budget qu’indiquait, par erreur, la légende inexactitude. Pour 1999, les mesures privées. Il s’agissait en fait des entre- L’Union générale arménienne de Quel manque de sérieux que de total des beaux-arts est inférieur à de la photo illustrant l’article intitulé nouvelles accordées aux compagnies prises privatisées. bienfaisance (UGAB) nous demande comparer le souci d’avoir et d’en- celui qu’exigent l’impression, la dis- « Deux cités maritimes face aux chorégraphiques se montent à de signaler que l’entretien accordé tretenir un théâtre à celui d’avoir et tribution, la récupération et la des- colosses du mur de l’Atlantique » 3,5 millions de francs, et non 1,8 mil- MOTS CROISÉS par l’historien Gilles Veinstein et d’entretenir des enfants ! Rien n’est truction des tickets nécessités par (Le Monde du 27 janvier). La formule lion – ce dernier chiffre concernait Dans les premiers exemplaires de publié par le quotidien franco-armé- plus sérieux au contraire. La vitali- l’existence des denrées sans tickets. juridique de dévolution à la ville ou les mesures pour 1998. notre édition du Monde datée nien Haratch (27 et 28-29 novembre té, la puissance, le rayonnement au district n’est pas encore fixée. dimanche 14 - lundi 15 mars, la grille 1998), évoqué dans Le Monde du d’un grand peuple, se mesurent à la Yves Florenne THÉÂTRE DU CAPITOLE des mots croisés ne correspondait 27 janvier, était préalablement paru vitalité, à la puissance, au rayonne- (16 mars 1949.) AVALANCHES Le directeur du Théâtre du Capi- pas aux définitions proposées. Nous dans un journal édité par cette asso- Dans l’article intitulé « Les trois tole de Toulouse n’est pas, comme prions nos lecteurs de bien vouloir ciation : La Lettre de l’UGAB du lundi visages de la mort blanche » nous l’avons écrit par erreur, Nicolas nous excuser de cette erreur. 23 novembre. 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS (Le Monde du 27 février), une Noël mais Nicolas Joël (supplément Télématique : 3615 code LEMONDE confusion s’est glissée entre l’ava- « Vivre Toulouse », Le Monde du PRÉCISIONS Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC lanche des Orres (Hautes-Alpes), 10 mars). ou 08-36-29-04-56 survenue le 23 janvier 1998, qui SOINS PALLIATIFS Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 avait fait onze morts, et celle qui a ADOLFO BIOY CASARES A la suite de la publication du rap- Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 ravagé le hameau de et le Dans la bibliographie d’Adolfo port du Conseil économique et village du Tour à Bioy Casares (Le Monde du 10 mars), social sur les soins palliatifs et de la Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr (Haute-Savoie), le 9 février, dont nous avons indiqué à deux reprises carte de France des structures par le bilan s’élève à douze morts. le titre Nouvelles démesurées, omet- département (Le Monde du Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 C’est cette dernière qui était une tant par ailleurs les Nouvelles 25 février), le centre hospitalier uni- avalanche de poudreuse. d’amour (Robert Laffont, 1991). versitaire (CHU) d’Angers (Maine- LeMonde Job: WMQ1603--0017-0 WAS LMQ1603-17 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0370 Lcp: 700 CMYK

17 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999

AUTOMOBILE Les négociations homologue français à propos d’une ministration. Aucune signature n’est finaliser son offre. b LE SCHÉMA investissement de l’ordre de 500 mil- entre Renault et Nissan sont dans prise de participation de Renault attendue cette semaine. Elle doit in- évoqué par la presse japonaise pré- liards de yens. b L’ACTION Nissan leur phase finale. Le président du dans Nissan. b LOUIS SCHWEITZER tervenir au plus tard le 31 mars, date voit une prise de participation de était en forte hausse lundi matin à la constructeur japonais, Yoshikazu Ha- devait présenter, mardi 16 mars, le de clôture des comptes de Nissan. Re- 33,4 % (la minorité de blocage) de Bourse de Tokyo : le titre a terminé nawa, a rencontré ce week-end son projet d’alliance à son conseil d’ad- nault attend d’ultimes chiffres pour Renault dans Nissan moyennant un sur un gain de + 13,2 %. Nissan attend l’offre de Renault pour une alliance équilibrée Après avoir rencontré son homologue japonais, ce week-end, Louis Schweitzer devait présenter les grandes lignes d’un projet de rapprochement à son conseil d’administration, mardi 16 mars. Les dettes du constructeur nippon font encore hésiter le PDG du groupe français TOKYO lystes font déjà leurs pronostics. Le de contrôle. La question du pour l’automobile chez ING Ba- correspondance Nihon Keizai, le premier quotidien contrôle est considérée comme rings Securities à Tokyo. Du point La négociation entre Renault et économique nippon, se faisait l’une des plus sensibles pour le de vue du réseau de ventes, il y a cer- Nissan est entrée dans la dernière l’écho dimanche de discussions sur constructeur japonais : il s’agit de tainement des opportunités pour Re- ligne droite. Le président de Nis- l’utilisation des usines respectives faire accepter aux actionnaires et nault à considérer le réseau global de san, Yoshikazu Hanawa, était à Pa- des deux constructeurs à l’étranger, aux employés du numéro deux nip- Nissan et ses bases aux Etats-Unis. Le ris, ce week-end, pour rencontrer notamment sur le continent améri- pon une perte d’indépendance in- dernier avantage est technologique, son homologue français, Louis cain. Nissan possède deux usines à concevable il y a encore quelques puisque Nissan est très avancé dans Schweitzer. Interrogé dimanche Mexico, mais leur rentabilité a sé- mois. Mais la détérioration prolon- la technologie des moteurs écolo- 14 mars dans l’avion du retour par rieusement souffert en raison du gée de l’économie japonaise – an- giques. » Nikkei News, M. Hanawa a dit ralentissement de ses ventes aux noncé vendredi, le PIB a reculé de Mais 25 milliards de francs ne s’être entendu sur les grandes Etats-Unis. Nissan pourrait y pro- 0,8 % au dernier trimestre calen- suffiront pas à redresser Nissan, es- lignes de l’alliance avec les repré- duire des véhicules de la marque daire 1998, soit une chute de 3,2 % time M. Shiohara : « Sa dette conso- sentants de Renault. « Mais nous française pour les Etats-Unis et le sur une base annualisée, plus en- lidée est de 2 500 milliards de yens n’avons pas encore négocié de Canada. En contrepartie, le japo- core que prévu – et la fragilité fi- (19,4 milliards d’euros, 127 milliards chiffres spécifiques. Tous les nais renforcerait sa position sur les nancière de Nissan, dont Moody’s a de francs), mais de 4 300 milliards membres du conseil d’administra- marchés d’Amérique latine, grâce rétrogradé la dette au niveau des de yens (218,6 milliards de francs) si tion de Renault n’ont pas encore aux usines de Renault en Argentine junk bonds (« obligations pour- on prend en compte les activités fi- donné leur accord, ni les action- et au Brésil. ries », hautement spéculatives), nancières et les filiales non consoli- naires. Comme ce n’est pas un petit D’un point de vue financier, alors viennent renforcer le sentiment dées. » investissement, le président Schweit- que les premières déclarations de d’urgence et militent en faveur Kaoru Kurata, chargé du secteur zer ne peut pas prendre la décision Renault laissaient supposer une d’une décision réaliste. Pour sauver automobile chez Goldman Sachs à lui-même. » prise de participation de 20 % dans la face de Nissan, l’une des solu- Tokyo, n’est guère optimiste : Nissan, les négociations semblent tions étudiées serait de lui laisser « Nous ne sommes pas aussi sûrs des s’orienter vers une intégration plus prendre une participation croisée bénéfices qu’apporterait l’alliance La question du poussée. Selon le Nihon Keizai, Re- dans Renault, éventuellement à la pour Renault. D’abord, il y aura des nault semblerait décidée à prendre faveur d’une cession par l’Etat fran- redondances pour les capacités de contrôle est l’une des 33,4 %, voire davantage, du capital. ment de la montée en force de Selon la presse japonaise, Re- çais d’une partie des 44 % qu’il dé- production en Europe. Deuxième- Cela donnerait au français un droit Ford dans le capital du japonais ? nault serait prêt à injecter environ tient encore. ment, Renault devra fournir une jus- plus sensibles pour le de veto et la possibilité de placer Le constructeur américain, qui a 500 milliards de yens (3,8 milliards Côté synergies, les observateurs tification stratégique plus détaillée un ou plusieurs vice-présidents été débouté à l’automne dernier de d’euros, 25 milliards de francs) en identifient trois types : «En pour un tel investissement. Enfin, constructeur japonais dans l’état-major de Nissan, au ses offres sur les sud-coréens Kia dans Nissan. Au dernier cours de termes de production, ce sont deux nous nous demandons si Renault bé- plus haut niveau. Mazda, dont Ford et Samsung, est d’ailleurs toujours l’action Nissan à Tokyo (qui a sociétés complètement indépen- néficiera pleinement de la présence détient justement 33,4 %, n’est-elle considéré par les observateurs grimpé de 13 % à l’ouverture du dantes. Elles ne pourront trouver des de Nissan aux Etats-Unis, car ce der- Nissan attend maintenant l’offre pas présidée par un Américain, comme un candidat potentiel pour Kabuto-Cho, lundi matin), une avantages mutuels que si elles font nier a déjà du mal à restructurer ses officielle de Renault. Avec toutes James Miller, un vice-président de une opération sur Nissan, en cas participation de 33,4 % dans Nis- des économies d’échelle en intégrant activités là-bas. Si l’alliance Renault- les réserves de mise dans ce genre Ford, qui vient de succéder à Henry d’échec des discussions avec Re- san coûterait un peu plus de leurs plates-formes, explique au Nissan a, en taille, le potentiel d’éga- de négociations, les deux sociétés Wallace, nommé en 1996 au mo- nault. 19 milliards de francs, hors prime Monde Kunihiko Shiohara, analyste ler les cinq premiers mondiaux (GM, ne démentent pas l’imminence Ford, Daimler-Chrysler, VW et Toyo- d’un accord. Mardi 16 mars, ta), nous nous interrogeons sur les M. Schweitzer devait présenter le Deux constructeurs de taille comparable (106 millions d’euros). Les analystes ses ventes en France et la moitié en gains de compétitivité qu’elle peut projet d’alliance au conseil d’admi- tablent sur une perte de près de Europe occidentale. Nissan vend procurer à long terme. » nistration de Renault. Mais aucune b Chiffre d’affaires : Renault a monde en 1998 contre 2 567 878 1,5 milliard de francs (230 millions plus de 40 % de sa production au D’autres observateurs tiennent à signature n’est attendue cette se- réalisé en 1998 un chiffre d’affaires pour Nissan. d’euros) pour l’exercice clos le Japon et un tiers en Amérique du prévenir les investisseurs étrangers maine. Elle doit intervenir au plus de 243,9 milliards de francs b Résultat : Renault a réalisé en 31 mars 1999. Nord. du retard de compétitivité réel pris tard avant le 31 mars, date de clô- (37,18 milliards d’euros). Nissan, 1998 un bénéfice net de b L’ensemble Renault-Nissan b Production : Nissan produit 60 % par l’industrie automobile japo- ture des comptes de Nissan. pour l’exercice clos le 31 mars 1998, 8,84 milliards de francs occuperait le quatrième rang de ses véhicules au Japon, Renault naise, du fait du cloisonnement de M. Schweitzer attend encore d’ul- affiche un chiffre d’affaires de (1,34 milliard d’euros). Nissan a mondial, derrière General Motors, fabrique une proportion identique la sous-traitance au sein des keiret- times chiffres pour finaliser son 302 milliards de francs accusé, pour l’exercice clos le Ford et Toyota. de ses voitures en France. su (les grands conglomérats), de offre. (46,04 milliards d’euros). Renault a 31 mars 1998, une perte de b Répartition géographique des b Effectifs : 137 201 salariés chez son émiettement et de sa rigidité, A Tokyo, la presse et les ana- vendu 2 209 327 véhicules dans le 695,25 millions de francs ventes : Renault réalise un tiers de Nissan Motor, 138 321 chez Renault. conséquences du « protection- nisme social » pratiqué au Japon. Selon un rapport de Morgan Stan- Une aide de 200 millions Suspension de la ley, près de 70 % de la production L’action du constructeur japonais s’envole globale des constructeurs nippons de livres pour BMW production de la Smart proviennent de l’Archipel, donc dé- UNE PRISE de participation de Renault dans Nissan Renault. Lundi à l’ouverture de la séance à la Bourse de pendent de sous-traitants ayant des Le constructeur allemand n’aurait, aux yeux des boursiers, pas le même impact Paris, le titre s’inscrivait en hausse de 2,28 % à 36,58 eu- La production de la Smart, à coûts élevés. Certes, les passerelles BMW pourrait bénéficier d’une pour les deux sociétés. Pour le constructeur nippon, ros. Jeudi, lorsque le constructeur automobile français Hambach (Moselle), s’arrêtera sont maintenant nombreuses et aide de 200 millions de livres l’arrivée d’un partenaire étranger est bien accueillie par était apparu comme le seul en lice pour venir en aide à deux semaines à Pâques. Micro avouées entre les keiretsu, et l’équi- (296 millions d’euros) de la part les marchés. L’action Nissan a bondi lundi 15 mars de Nissan, son titre avait cédé 1,55 %. « La dette de Nissan Compact Car (MCC), filiale de pementier allemand Bosch vient de du gouvernement britannique 13,22 % à la Bourse de Tokyo. Plus de 20 millions de inquiète beaucoup de monde », juge Remy Dumoulin, Daimler-Chrysler, a expliqué créer un précédent stimulant en pour maintenir en activité la titres Nissan ont changé de mains : c’est 75 % de plus un analyste de HSBC Securities, interrogé par Bloom- que « cet arrêt intervient pour prenant le contrôle du japonais principale usine de sa filiale que le volume moyen des transactions quotidiennes berg. « Quelques investisseurs pensent que si Daimler anticiper les 35 heures. Nous en Zexel, un leader de la pompe à in- Rover située à Longbridge. réalisées au cours de ces trois derniers mois. La même Benz a finalement renoncé à racheter Nissan c’est qu’il y a profiterons pour modifier quel- jection. L’hebdomadaire Observer du effervescence pouvait s’observer sur l’action Nissan sûrement un problème », ajoute-t-il. La semaine dernière ques éléments sur la chaîne de Mais l’industrie nippone de l’au- dimanche 14 mars évoque une Diesel, la filiale camion du constructeur qui a grimpé de l’agence de notation financière Moody’s a d’ailleurs production ». tomobile aura besoin de consolida- enveloppe globale constituée 15,56 %. abaissé les notes de la dette de Nissan et de ses filiales Selon MCC, les prévisions de tions massives si elle veut garder sa de 150 millions de livres de sub- Le possible accord avec Renault « a encouragé les in- pour les ramener à un niveau extrêmement spéculatif. ventes ont été « révisées à la compétitivité, après la chute verti- ventions du gouvernement et vestisseurs », a déclaré à l’AFP, Tatsuo Kurokawa, ana- Ce qui veut dire en clair qu’il existe une forte probabilité baisse, autour de 100 000 pour gineuse de sa production (– 20 % de l’Union européenne, et, pour lyste chez Nomura Securities. « Le sentiment se renforce pour que ces créances soient remboursées avec beau- 1999, contre environ 130 000 ini- par rapport au pic de 1992). A l’ins- le reste, d’un soutien des auto- chez les intervenants qu’une injection de fonds de Renault coup de difficultés ! tialement ». MCC a annoncé tar des nouvelles méthodes adop- rités régionales des Midlands, permettrait d’améliorer la gestion de Nissan », a-t-il esti- Cette réticence des marchés n’inquiète pas outre me- récemment la baisse du prix de tées par Mazda sous l’influence de où est situé le site de Longbrid- mé. Le bond enregistré par l’action Nissan ne lui a tou- sure le PDG de Renault, Louis Schweitzer. Dans un en- la Smart de 4 000 francs à Ford, vis-à-vis notamment de ses ge, qui compte 14 000 salariés. tefois pas permis de regagner complètement le terrain tretien diffusé dimanche sur la radio BFM, il a ironisé 53 900 francs et une série sous-traitants, l’arrivée d’un nouvel BMW étudie l’alternative perdu la semaine dernière, après la rupture des négo- sur le fait que la Bourse « monte ou descend ». Durant d’améliorations sur tous ses acteur étranger, comme Renault, d’une implantation en Hongrie, ciations avec DaimlerChrysler. Jeudi, l’action du son intervention, il a toutefois pris le soin d’indiquer modèles. Il « s’agit de mesures dans le secteur devrait favoriser des tout en soulignant récemment constructeur automobile japonais avait reculé de près qu’un accord n’interviendrait que si les problèmes de d’adaptation face à une rude réajustements structurels de plus que l’usine de Longbridge de 12 % tandis que celle de Nissan Diesel chutait de Nissan pouvaient être réglés. concurrence », relève MCC qui en plus nécessaires. bénéficiait d’un « préjugé favo- 14 %. refuse de parler « d’échec rable ». La réaction est plus réservée chez les actionnaires de Joël Morio commercial ». Brice Pedroletti Les juges mettent des conditions au contrôle de la gestion par les actionnaires L’IMPORTANCE économique Logiquement, les actions juri- sé aux conditions de cette action la pose une exigence que la loi n’avait Certes, certains textes visent l’in- té existe. Tout d’abord, concernant des sociétés cotées, la part gran- diques dont disposent les action- considération de l’intérêt social. pas prévue, ce qu’il n’est normale- térêt social comme condition de la gestion d’une entreprise, pour re- dissante des fonds de pension naires minoritaires pour contrôler Dans la première affaire, les action- ment pas autorisé à faire. Ensuite, il réussite d’une action en justice. prendre l’exemple de l’arrêt du dans leur capital... font cohabiter la gestion devraient être favorisées. naires minoritaires d’une société de fait interférer ici la notion d’« inté- Ainsi, l’article 425 de la loi de 1966, 10 février 1998, comment un action- le droit des sociétés, qui organise L’article 226 de la loi du 22 juillet promotion immobilière voulaient rêt social », qui est le concept le qui permet de poursuivre des diri- naire pourra-t-il démontrer que des notamment 1966 sur les sociétés commerciales obtenir des éclaircissements sur des plus obscur et le plus difficile à ma- geants pour abus de biens sociaux, ventes d’immeubles nuisent à la so- les rapports de autorise un ou plusieurs action- montages ayant permis des opéra- nier du droit des sociétés. Cet «in- pose une condition : faire la dé- ciété dans un contexte de crise im- contrôle entre naires à saisir le tribunal pour que tions immobilières. Dans la se- térêt social » signifie l’intérêt de la monstration que l’usage fait des mobilière dont les effets à venir les action- celui-ci désigne un expert « chargé conde, il s’agissait d’une cession par société, notamment son dévelop- biens de la société était contraire à restent inconnus ? Ensuite, com- naires et les de présenter un rapport sur une ou la société d’un ensemble de ses ac- pement et sa pérennité. Il peut ne l’intérêt de celle-ci. ment établir la teneur de l’intérêt mandataires plusieurs opérations de gestion ». tifs. pas correspondre à l’intérêt des ac- Mais, concernant l’expertise de social ? Il faudrait donc démontrer sociaux, et L’actionnaire minoritaire pourra tionnaires, par exemple leur intérêt gestion, la loi ne demande pas ce qui est bon pour la société et en l’impératif de utiliser par la suite ces informations DANS L’INTÉRÊT DE LA SOCIÉTÉ à un rapide retour sur investisse- d’établir une semblable preuve. Or, quoi, par rapport à ce standard, corporate go- judiciairement obtenues, notam- Les juges estiment que les action- ment, qui peut contrarier des pers- la jurisprudence précitée l’impose l’acte considéré s’en écarte. vernance qui contraint ces diri- ment pour agir contre les dirigeants naires minoritaires doivent d’abord pectives à plus long terme. désormais. Certes, il ne s’agit que Cette lourde charge probatoire, geants à conduire la société au en cas de faute de gestion. démontrer que le comportement On comprend que les dirigeants de prouver une vraisemblance de imposée par les juges en dehors des mieux des intérêts des action- Pourtant, la jurisprudence a der- visé paraît contraire à l’intérêt de la d’entreprise insistent sur l’impor- contrariété entre l’intérêt social et textes, desserre la perspective de naires. Dès lors, le droit paraît nièrement rendu plus difficile société, faute de quoi la mesure tance de l’intérêt social, qui leur l’acte sur lequel une expertise est contrôle effectif des actionnaires l’instrument le plus naturel de cet l’exercice de l’action en expertise de d’expertise ne sera pas même or- donne des marges de manœuvre et sollicitée. C’est cette expertise qui a sur les dirigeants et ne converge idéal de bon gouvernement des gestion. En effet, la chambre donnée. Dans les deux cas précités, de liberté par rapport aux intérêts vocation à transformer cette vrai- guère avec l’impératif de corporate entreprises, pour servir cette exi- commerciale de la Cour de cassa- les demandes ont été rejetées parce des actionnaires, tandis que les as- semblance en preuve effective et governance. gence du contrôle de l’efficacité de tion, implicitement par un arrêt du qu’une telle preuve n’avait pas été sociations d’actionnaires se battent utilisable. la gestion comme pour imposer 10 février 1998, puis la cour d’appel fournie. pour que cette notion, qu’elles esti- Mais il n’est pas aisé d’apporter Marie-Anne Frison-Roche un caractère démocratique aux de Paris, explicitement par un arrêt Ces décisions ne manquent pas ment arbitraire, ait le moins de au juge des éléments pouvant don- (professeur à l’université prises de décision. du 4 septembre 1998, ont superpo- d’étonner. Tout d’abord, le juge place possible en droit. ner à penser qu’une telle contrarié- Paris-Dauphine) LeMonde Job: WMQ1603--0018-0 WAS LMQ1603-18 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:01 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0371 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 ENTREPRISES

Pierre Faurre, PDG de Sagem « Notre force réside dans la dualité des technologies civiles et militaires » Avec le rachat de la SFIM en janvier, Sagem est devenue loppement. A ceux qui reprochent à Sagem la dispersion le numéro trois européen de la défense, derrière British de ses activités, M. Faurre répond : « Nous n’avons qu’un Aerospace et Thomson-CSF. Pierre Faurre, son PDG, n’ex- seul métier, mais nous l’appliquons à plusieurs marchés, clut pas d’autres acquisitions dans ce secteur, mais mise l’électronique de défense, l’électronique automobile et d’abord sur sa capacité à financer la recherche et le déve- les télécommunications. »

« Dans le secteur de la défense – Votre stratégie de créneaux – l’une de vos trois activités prin- est-elle pertinente dans l’équipe- cipales avec les télécommunica- ment automobile, où vos concur- tions et l’électronique automo- rents, mais aussi vos clients, les bile –, vous avez racheté, en constructeurs, se regroupent ? janvier, la SFIM, une société en – Dans la défense et les télé- difficulté. Quelle est la logique de communications, notre poids mon- cette opération ? dial est tout à fait respectable. Dans – Cette acquisition fait de nous, l’électronique automobile, où nous pour le secteur de l’électronique de réalisons 3 milliards de francs de défense, le numéro trois européen, chiffre d’affaires dans le contrôle après British Aerospace et Thom- moteur et les tableaux de bord, son-CSF. Elle nous renforce dans le nous sommes plus petits, mais nous guidage et la navigation et dans PIERRE FAURRE prévoyons une forte croissance à l’optronique, c’est-à-dire l’observa- l’horizon de deux à trois ans. Grâce tion. Dans ces deux domaines, nous entre spécialistes de la défense. aux projets sur lesquels nous tra- occupons désormais la première Nous utilisons, par exemple, pour vaillons pour des modèles futurs, place en Europe et la troisième la défense, des technologies déve- notamment dans le domaine de la dans le monde. L’optronique est loppées dans l’électronique auto- voiture propre, nous anticipons un devenue une technologie fonda- mobile. chiffre d’affaires de 5 à 10 milliards mentale pour la défense : il faut – Pourtant, certains vous re- de francs dans un avenir prévisible. pouvoir observer de jour comme de prochent de vous disperser dans – Quel bilan tirerez-vous de nuit. La SFIM nous renforce égale- des métiers très différents. l’année écoulée ? ment sur des créneaux plus spécia- – Nous n’avons qu’un seul mé- – En 1998, notre chiffre d’affaires lisés, comme les systèmes de pilo- tier, l’électronique, mais nous l’ap- a atteint 18,8 milliards de francs tage pour hélicoptères et l’optique pliquons à plusieurs marchés, (2,87 milliards d’euros), en hausse spatiale, où nous devenons numéro l’électronique de défense, l’électro- de 12 %, après une croissance de un mondial. nique automobile et les télé- 9 % en 1997. Ce sont les télécoms – Quel est le poids de la dé- communications. Dans chacun de qui ont tiré cette croissance, avec fense dans votre chiffre d’af- ces créneaux, nous avons des posi- des ventes en progression de 23 %, faires après cette acquisition ? tions qui vont de numéro un à nu- à 10,8 milliards de francs. L’électro- – L’électronique de défense et de méro cinq mondial. Pour un groupe nique automobile a affiché une sécurité représente désormais un européen, ne pas être sur un seul augmentation de 12 %, tandis que la quart de l’activité du groupe. Cette marché est une garantie. D’ailleurs, défense était en stagnation à péri- nos lignes de production sont mètre égal, avec un chiffre d’af- conçues pour être immédiatement faires de 3,4 milliards, mais de Pour un groupe reconvertibles d’une fabrication à 5 milliards avec l’apport de la SFIM. une autre, ce qui nous permet de Pour l’ensemble du groupe, nous européen, compenser rapidement la sous- anticipons un chiffre d’affaires de charge d’un secteur ou, au 21 à 22 milliards pour cette année et ne pas être contraire, d’absorber des montées de 25 milliards pour l’an 2000, ainsi en charge rapides, comme cela a pu qu’une poursuite de la croissance sur un seul marché être le cas pour les décodeurs nu- des ventes à l’international (+ 19 % mériques ou les GSM. Il faut sortir en 1998). Leur part, qui représente est une garantie du concept selon lequel on ne peut 42 % du chiffre d’affaires, devrait être compétitif que si l’on est passer au-dessus de 50 % en 2000. concentré sur un seul marché. – Vous aviez conclu, il y a un branche comprend également la fa- – La Bourse ne semble pas par- an, un accord sur la réduction du brication de drones (avions sans pi- tager votre conviction, puisque le temps de travail. Etes-vous satis- lote) tactiques, pour lesquels nous titre Sagem est en baisse depuis fait de son fonctionnement ? sommes premier européen et plusieurs mois. Cette baisse s’est – Anticipant la loi Aubry, nous deuxième mondial, derrière l’indus- même accentuée depuis la re- avions signé, fin 1997, un accord de trie israélienne. Après la France, les prise de la SFIM. réduction du temps de travail, qui Pays-Bas et la Suède, le Danemark – C’est vrai que le marché ne prévoyait l’instauration d’une se- vient d’adopter notre système. nous traite pas très bien en ce mo- maine de 35 ou 37 heures selon les Nous avons une autre activité pro- ment. Notre PER [rapport cours/bé- établissements. Il nous a permis metteuse : nos systèmes biomé- néfices] est d’environ la moitié du une meilleure utilisation de nos triques (reconnaissance des em- PER moyen de la place de Paris, équipements, utilisés six jours par preintes digitales), utilisés par les alors que, en tant que valeur semaine sur deux postes avec une polices de nombreux pays, dont le technologique, nous devrions être rotation de trois équipes. Les em- FBI, et dont les applications civiles au-dessus. Mais il devrait y avoir un bauches ont été plus élevées que sont de plus en plus nombreuses. rattrapage. Il faut nous juger sur prévu, puisque, en 1998, nous avons Nous avons par exemple mis au longue période. Avec le recul, il est recruté plus de 1 500 personnes, es- point un terminal autonome clair que les cours ont progressé à sentiellement des jeunes, dont plus d’identification des empreintes, qui l’image de nos résultats, mais par de 1 000 en contrat à durée indéter- permet de sécuriser les transactions paliers. Notre capitalisation, qui minée, ce qui a entraîné un rajeu- électroniques et devrait profiter du était de 2,4 milliards de francs en nissement de nos effectifs de 10 % développement du commerce sur 1989, s’élève aujourd’hui à 13 mil- en un an. Internet. liards de francs [1,98 milliard d’eu- – Certains redoutent de nom- ros]. Nous travaillons dans une op- breuses suppressions d’emplois à tique de valorisation patrimoniale Le marché boursier la SFIM. Préparez-vous un plan qui correspond à notre actionna- social ? riat, parmi lequel figurent les sala- ne nous traite pas – La SFIM, incontestablement, riés ainsi que de grands partenaires avait des problèmes, car elle était qui nous sont fidèles. Nous ne rai- très bien enfermée sur des marchés de sonnons pas à court terme. simple équipementier. Sans rappro- – Dans les télécoms, vous êtes en ce moment. (...) chement avec un systémier, elle au- portés par la fantastique crois- rait continué à décliner. Au sance de la téléphonie portable. Il devrait y avoir contraire, les équipes de la SFIM L’engouement actuel est-il du- peuvent maintenant prétendre à rable ? un rattrapage. des affaires d’un plus grand déve- – Nous avons vendu trois mil- loppement. Sur le plan social, il n’y lions de GSM en 1998, contre un Il faut nous juger a encore rien d’arrêté. En moins million en 1997, et nous tablons sur d’un mois, nous avons déjà réorga- cinq à six millions pour cette année. sur longue période nisé la SFIM selon un schéma Ces ventes seront soutenues par proche de celui de Sagem. Parallèle- une forte progression du marché, ment, nous analysons la situation mais aussi par nos innovations. » Depuis, nous avons décidé, à la avec les équipes de la SFIM pour Nous serons parmi les premiers à demande des salariés, d’aborder définir rapidement un projet d’en- commercialiser, cette année, un un autre problème, celui de l’amé- treprise. GSM avec accès Internet, selon une nagement du temps de travail des – Envisagez-vous d’autres ac- procédure WAP (Wireless Applica- cadres et assimilés, soit 4 000 per- quisitions dans la défense ? tion Protocol) que nous avons déve- sonnes. Fin 1998, nous avons – Nous sommes en recherche loppée en partenariat avec la socié- conclu un accord d’entreprise ap- permanente, mais nous n’envisa- té américaine Unwired Planet. plicable dès 1999, qui a été signé geons de rapprochement, comme Nous allons aussi présenter un par les organisations syndicales avec la SFIM, que s’il a du sens vis- GSM qui permet d’utiliser la di- majoritaires. A quelques excep- à-vis du marché. Quand deux in- zaine de touches du portable avec tions près, chaque cadre a mainte- dustriels fusionnent, c’est un non- autant de facilité que la cinquan- nant signé un contrat d’aménage- événement. Par contre, un événe- taine de touches du clavier de l’or- ment de son temps, en fonction ment, pour nous, c’est un change- dinateur. D’une manière générale, des trois possibilités proposées : ment de marché, comme lorsque le nous sommes bien placés dans le référence à un horaire de travail fax, le GSM ou l’Internet sont appa- domaine des terminaux qui ré- hebdomadaire, référence à un ho- rus. pondent aux besoins de télé- raire annuel, et contrat sans au- – Vous ne croyez pas à l’effet communications de demain. Cette cune référence. En contrepartie, un de taille ? activité va continuer à s’internatio- compte d’épargne-temps a été mis – Ce qui compte, c’est la capacité naliser. Pour suivre ce mouvement, en place et, pour ce dernier cas, de financer la recherche et le déve- nous venons d’ouvrir un centre de bénéficie d’un abondement en loppement. Sur un créneau donné, recherche et développement au temps de la part de l’entreprise. un très grand groupe ne peut dé- Royaume-Uni, dans le Kent, pour Selon notre culture sociale, nous penser plus que nous s’il veut rester développer les technologies liées à avons à nouveau cherché à antici- compétitif. D’autre part, notre Internet. Sur le plan industriel, nous per dans le consensus. » force réside dans la dualité des avons construit une usine en Répu- technologies, civiles et militaires, blique tchèque pour suivre la mon- Propos recueillis par contrairement à certains regroupe- tée en puissance du marché du Eric Leser ments qui se font exclusivement GSM. et Anne-Marie Rocco LeMonde Job: WMQ1603--0019-0 WAS LMQ1603-19 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0372 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 19

L’Etat nippon débourse 57 milliards d’euros pour sauver quinze banques Les établissements concernés se sont engagés, sur quatre ans, à supprimer près de 20 000 postes et à fermer 422 succursales au Japon. En outre, les salaires seront réduits TOKYO lèlement au plan gouvernemental, économique se détériore davan- correspondance l’ensemble des banques prévoient tage, tout laisse croire que de nou- La Commission de reconstruc- de lever 15,2 milliards d’euros sur velles mauvaises créances, pour tion financière, l’organe gouverne- les marchés financiers. l’instant jugées « saines », vont ap- mental mis en place pour mener à « L’idée est que, après avoir versé paraître. bien l’assainissement du secteur fi- tel montant à telle ou telle banque, le nancier nippon, a donné, vendredi gouvernement aura dans trois mois « OBJECTIF CONTRADICTOIRE » 12 mars, son accord officiel pour la possibilité de convertir cet apport Car le plan n’a pas vraiment fait l’octroi de 7 460 milliards de yens en actions. Si une banque ne se re- l’unanimité. Certains observa- (57 milliards d’euros) de fonds pu- dresse pas, il pourra donc se retrou- teurs craignent qu’il ne serve en- blics à quinze institutions finan- ver avec 30 ou 40 % de son capital », core une fois qu’à maintenir artifi- cières du pays. Cette étape clé dans explique Mamoru Takahashi, un di- ciellement en vie des le redressement du secteur finan- recteur de l’institut de recherche de établissements qui devraient fer- cier nippon est censée permettre la Banque Fuji. C’est sur la menace mer, dans une nouvelle version du aux banques japonaises de repartir d’une nationalisation que système tant décrié du convoi sur un bon pied, juste avant le dé- comptent jouer les autorités (par lequel les institutions les plus but de la nouvelle année fiscale, en (comme dans le cas de la Nippon solides aident les plus faibles à avril : « La croisade des créanciers credit bank et de la Banque de cré- l’instigation du gouvernement). pour résoudre leurs problèmes de dit à long terme, nationalisées à Dans son éditorial de lundi mauvaises créances est pratique- l’automne 1998) pour obtenir des 15 mars, le quotidien économique ment terminée », a solennellement banques des résultats. Nikkei s’interroge : « Les efforts de expliqué Hakuo Yanagisawa, le L’annonce du sauvetage, tout restructuration mis en place par les président de la Commission. comme la politique très laxiste de banques n’ont été jusqu’à mainte- Les quinze institutions concer- la Banque du Japon en matière de nant que des demi-mesures. Pour nées comprennent huit grandes taux, ont quasiment fait disparaître que ce plan de recapitalisation ne banques universelles, cinq banques le fameux « Japan premium », le soit pas destiné à faire renaître le de fiducie, une banque régionale, la surcoût que rencontraient sur les vieux système, mais à créer un sys- banque de Yokohama, et la seule marchés étrangers les banques ja- tème basé sur les lois du marché, banque de crédit à long terme en- ponaises. Mais le sursis pourrait les opérations des banques doivent core privée, l’Industrial Bank of Ja- être de courte durée : si la situation être drastiquement réduites... Une pan. L’injection de fonds annoncée partie du problème réside ainsi par le gouvernement fait partie des dans l’objectif contradictoire d’ai- sommes colossales affectées à l’au- Nouvelle fusion der les banques à améliorer leur tomne 1998 au sauvetage du sec- productivité tout en les incitant à teur financier nippon. L’octroi de bancaire aux Etats-Unis adoucir les conditions de prêts. » deniers publics a été assorti d’un Cette quadrature du cercle est au certain nombre de conditions : de- Le groupe bancaire américain cœur des problèmes de l’écono- puis quelques semaines, les Fleet Financial Group, très im- mie nippone : c’est parce que les banques s’évertuent à concocter planté dans le nord-est des banques ne prêtent plus que l’in- des plans de restructuration cré- Etats-Unis, a lancé une offre pu- dustrie est en pleine asphyxie. dibles, capables de justifier les blique d’échange pour fusionner Mais c’est parce qu’elles ont trop sommes dépensées en leur faveur. avec BankBoston. L’opération longtemps prêté à tort et à travers Le premier objectif fixé est l’apu- porte sur 16 milliards de dollars que l’économie japonaise est au rement de l’équivalent de 70 mil- (14,6 milliards d’euros) et créera bord du précipice. Certains obser- liards d’euros de mauvaises la huitième banque américaine. vateurs font remarquer que l’Etat créances pour l’année fiscale en Sa capitalisation boursière at- ferait mieux de régler aussi le pro- cours. Ensuite, sur quatre ans, les teindra 40 milliards de dollars. blème directement auprès des dé- banques ont promis de supprimer Le nouvel ensemble bancaire, biteurs les plus mal en point – et près de 20 000 postes, soit 13 % de Fleet Boston, aura près de qui constituent les mauvaises leurs effectifs, et de fermer 422 suc- 180 milliards de dollars d’actifs, créances actuelles ou à venir des cursales au Japon. Le salaire men- 20 millions de clients et sera la banques. Des faillites specta- suel moyen (actuellement de troisième banque de crédit aux culaires dans l’industrie, comme il 23 000 francs, soit 3 506 euros) Etats-Unis. Pour obtenir plus fa- pourrait très bien s’en produire dans les quinze institutions concer- cilement le feu vert des autori- dans les mois qui viennent, pour- nées, diminuera de 1,4 %. Toujours tés antitrust, les deux banques raient donner l’occasion de passer en quatre ans, elles envisagent éga- ont annoncé des cessions d’ac- à une nouvelle stratégie. lement d’augmenter leurs profits tifs et de distributeurs automa- nets de 3,6 milliards d’euros. Paral- tiques de billets. Brice Pedroletti La Société générale et Paribas déclarent la « guerre » à la BNP «SALLY, Peter et Billy » n’ont pas courir le risque à deux ou trois vions nous rapprocher seulement de réussi à se mettre d’accord au banques françaises de passer sous Paribas [et pas de la Société géné- cours du week-end. Au contraire. contrôle étranger, en rendant leur rale], nous avons un projet indus- Leurs relations n’ont fait que s’en- titre très spéculatif ». triel cohérent qui comporte notam- venimer. Daniel Bouton, le PDG de Poursuivant sa contre-offensive ment le fait que Paribas serait la Société générale (SG) – qui médiatique, André Lévy-Lang, le naturellement l’endroit dans lequel s’était vue attribuer le nom de code président du directoire de Paribas, se rassembleraient les équipes de de « Sally » lorsque la BNP, alias et Daniel Bouton, répondaient, banque d’investissement de la « Billy », préparait secrètement son lundi 15 mars au matin, aux ques- BNP ». Une idée, qui, selon des offensive sur SG et Paribas, sur- tions de Jean-Pierre Elkabbach sur proches de la BNP, ne déplairait nommée quant à elle « Peter » – a Europe 1. Ils ont déclaré «la pas à certains cadres de Paribas. confirmé son hostilité à la proposi- guerre » à la BNP, soutenant que Les porte-parole de cette banque tion de fusion de la BNP, dans un SG Paribas, déjà quatrième banque démentent toutefois qu’une cen- entretien au Journal du dimanche mondiale, est suffisamment grande taine d’entre eux se soient déclarés du 14 mars. « Je connais bien le pa- pour qu’il ne soit pas nécessaire de plus favorables à la BNP qu’à la tron de la BNP, a-t-il rappelé. Nous créer un « très grand machin ». Société générale au cours de la avons discuté ensemble pendant dix- réunion d’information qui s’est te- huit mois d’une fusion entre la BNP « LES MEILLEURS DU MONDE » nue vendredi 12 mars. Certaines et la Société générale. Ce projet s’est Dans le Journal du dimanche, questions, toutefois, auraient re- vite révélé en pratique difficile à réa- M. Bouton affirme que l’initiative flété le malaise que provoque chez liser. » de M. Pébereau ne vise qu’à fu- certains le rapprochement avec la Il reconnaît avoir été « complète- sionner la Société générale et la Société générale. ment » surpris par cette double- BNP « et à revendre a posteriori Tandis que le ministre de OPE, « parce qu’une opération hos- certaines activités de Paribas à un l’économie, des finances et de l’in- tile sur la Société générale et Paribas groupe étranger ». Ce que dément dustrie restait silencieux sur ce est tout simplement irréaliste ». Mais le PDG de la BNP. Interrogé lors de maelström bancaire, lançant le il prévient qu’il n’a « pas l’habitude l’émission « Expliquez-nous », sur plus discrètement possible la priva- de rester les deux pieds dans le la radio BFM, samedi 13 mars, tisation du Crédit lyonnais, le pré- même sabot. (...). Nous proposerons, M. Pébereau a affirmé : « En aucun sident de Démocratie libérale Alain le moment venu, la meilleure solu- cas, Paribas ne sera à vendre » si la Madelin, invité dimanche 14 mars, tion pour nos actionnaires, nos colla- double offre lancée par la BNP du « Club de la presse » d’Eu- borateurs et nos clients », dit-il sans réussit. « Paribas est composé d’un rope 1, a déclaré : « Nous entrons écarter la possibilité d’une alliance ensemble de spécialistes qui sont dans l’âge adulte de l’économie af- de la Société générale avec un parmi les meilleurs du monde. Il franchie de la tutelle de l’Etat. (...) Il groupe étranger. Il affirme d’ail- faut préserver ces équipes », a-t-il s’agit d’une vraie opération de mar- leurs que « l’initiative de la BNP fait estimé. « Il va de soi que si nous de- ché. Nous sommes en train de vivre une formidable mutation ». Il a esti- mé qu’« il y a nécessité de restructu- Le Crédit lyonnais repousse Axa de son noyau dur rer le secteur bancaire » et que « les acteurs du marché allaient le faire ». Dans un entretien accordé à Ouest France du lundi 15 mars, Jean Un administrateur de la Société gé- Peyrelevade, le président du Crédit lyonnais, se félicite que « le pro- nérale regrette toutefois que « l’on cessus d’une privatisation calme et harmonieuse soit lancé ». Interrogé laisse l’arbitrage de cette restructu- sur l’offensive de la BNP sur la Société générale et Paribas, il a rele- ration aux retraités californiens », vé : « J’imagine mal maintenant qu’Axa et les trois banques impliquées aux investisseurs institutionnels dans cette restructuration puissent en même temps être candidates au qui contrôlent une grande partie noyau dur du Crédit lyonnais. En bonne logique, il y a là une espèce de la capitalisation boursière des d’incompatibilité ». entreprises françaises. Mais eux Il a également confirmé que le Lyonnais devait poursuivre ses ef- aussi risquent d’être rebutés par la forts sur les réductions d’effectifs : « Sauf bonne surprise, c’est-à-dire difficulté de réconcilier les trois un décollage brutal du chiffre d’affaires, nous allons devoir continuer à banques. les réduire, à un rythme plus faible que par le passé, c’est-à-dire à un rythme d’environ 1 000 postes par an ». Sophie Fay LeMonde Job: WMQ1603--0020-0 WAS LMQ1603-20 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0373 Lcp: 700 CMYK

20 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 Le « Wall Street Journal » électronique annonce l’équilibre pour 1999 Avec 125 salariés, dont 60 journalistes, pour son édition sur Internet, le quotidien économique américain est l’un des journaux qui ont le plus lourdement investi sur ce support, en prenant, de surcroît, le risque de faire payer ses abonnés NEW YORK Même son de cloche au was- listes, portant fièrement l’éti- sur un secteur d’industrie ou une ligne leur relative jeunesse – qua- riant sur la gratuité, ils ont adop- correspondance hingtonpost.com : la maison a quette Wall Street Journal. des dix mille sociétés réperto- rante-quatre ans en moyenne, té une autre philosophie : celle Wsj.com, la version électro- beau engranger les récompenses Le message est finalement pas- riées dans la banque de données contre cinquante-deux ans pour du financement intégral par la nique du Wall Street Journal, va pour son design, ses petites an- sé auprès de 265 000 abonnés. maison. « Nous avons une infor- le « vieux » Wall Street Journal. publicité et quelques innovations gagner de l’argent cette année, nonces et la qualité de ses infor- Ceux-ci ont été attirés, explique mation personnalisée, ajoute Tom L’internaute lecteur, plutôt propres au Net. « Nous avons été moins de quatre ans après son mations, les bénéfices se font Peter Kreisky, expert de la société Baker. Il y a chez nous un homme masculin (dans 80 % des cas), parmi les premiers l’an dernier à lancement sur Internet. Le vice- toujours attendre. Le Wall Street de conseil Mercer Management, de confiance qui surveille le mar- gagne bien sa vie (133 000 dollars proposer du commerce électro- président, Tom Baker, n’entre Journal fait figure d’exception. En ché pour vous. » par an, soit 123 150 ¤) et place ses nique sur dix catégories de pro- guère dans les détails. « Nous se- prime, le journal arrive au but en Mais, selon Tom Baker, ces économies à la Bourse (60 % ont duits », explique ainsi Erin Star- rons bénéficiaires en 1999 tout en empruntant une voie condamnée « Il y a chez nous nouveaux gadgets ne sont pas si un portefeuille d’actions). Bref, zinski, porte-parole du continuant à investir », se par tous les autres : wsj.com fait déterminants. « En fait, ce que ce lecteur a tous les atouts pour Washington Post. contente-t-il d’expliquer. Mais, payer son abonnement – 59 dol- un homme de confiance nos abonnés aiment, c’est le bon faire saliver l’annonceur : deux Au cours de l’année 1999, le d’ores et déjà, la nouvelle fait lars l’année (46,3 ¤) – lorsque ses vieux Wall Street Journal, c’est la cents sociétés des services finan- journal y ajoutera du commerce sensation parmi les aventuriers confrères se résignent à offrir qui surveille le marché façon dont nous organisons nos in- ciers et du secteur technologique électronique pour les annonceurs du Net. Car bien peu peuvent en leurs services gratuitement. «Les formations. » Et pourtant, l’inter- affichent leurs bannières tous les locaux. Histoire de donner, par dire autant. « Nous avons encore lecteurs n’aiment pas payer sur le pour vous » naute lecteur se distingue nette- jours sur le site wsj.com. La mon- exemple, aux libraires de Was- quelques années devant nous Web, avoue Bernard Gwertzman. ment de l’amateur de la version tée en puissance de l’audience hington un outil pour lutter avant d’atteindre l’équilibre », re- Tellement de choses leur sont of- papier, dont la diffusion est de permet d’ajuster à la hausse les contre la concurrence d’ama- connaît ainsi Bernard Gwertz- fertes... » par « l’information financière à 1,775 million d’exemplaires : les tarifs publicitaires, et d’arriver zon.com. Petit à petit, les pion- man, du New York Times, malgré « Nous nous sommes entêtés », forte valeur ajoutée du site ». Le deux tiers des abonnés du Wall ainsi au nirvana de l’équilibre fi- niers du Net découvrent de nou- les 7 millions de visiteurs enre- réplique Tom Baker. Pas question moteur de recherche de wsj.com Street Journal Interactive ne sont nancier. velles ressources financières. gistrés sur le site du quotidien de brader le travail des 125 sala- permet, en effet, de trouver ra- pas abonnés au journal tradition- De nombreux confrères n’ont new-yorkais. riés, parmi lesquels 60 journa- pidement des renseignements nel. La direction du wsj.com sou- pas encore eu cette chance. Pa- Caroline Talbot La presse en ligne, un marché pour tous les éditeurs Le nouveau combat de « Don Quichotte » LES SITES D’INFORMATION coup plus fortes pour une édition différent de celui du média d’ori- DON QUICHOTTE, le héros de Cervantes, s’y est journaux et mettent au point un chemin de fer qui est en ligne font partie des sites les en ligne. Médiangles partage les gine, surtout pour l’audiovisuel. pris à trois fois pour sortir de son village. Le journal affiné dans ce numéro. La première partie donne une plus consultés. Tel est le principal internautes entre les « cher- Masculins, jeunes, ils sont souvent Don Quichotte de la Mancha fait aujourd’hui une multitude d’informations. Elle s’appelle « Chaos glo- enseignement de l’étude Mé- cheurs », qui consultent les sites de provinciaux, ont effectué des deuxième sortie. C’est plutôt un galop d’essai, après un bal ». « C’est le constat d’un monde déconstruit », ex- diangles sur la presse en ligne pu- presse en ligne pour quelque études supérieures et bénéficient arrêt en juin 1998, au bout de dix numéros. Le journal a plique Alexis Mital. Le magazine essaie de le re- bliée en octobre 1998, à partir chose de précis (51 %), comme les de revenus élevés. A noter égale- pris des couleurs, a recueilli de la publicité. Il teste son construire, avec des enquêtes (sur la pollution d’une d’une enquête réalisée en mai 1998 adeptes de Libération en ligne, et ment l’importance de la consulta- nouvel aspect pour reparaître plus régulièrement en oasis en Algérie), des portraits (Maryse et son combat sur la base d’un échantillon de les « spectateurs » (49 %), qui tion des sites d’information en septembre. « Si vous dites "oui, ce journal a un sens", pour les sans-papiers), des entretiens (Paul Virilio et 5 000 utilisateurs du Web en consultent ces sites « pour suivre ligne depuis l’étranger (pour 30 % alors nous récidiverons. Si c’est "non", ce sera "non" et Jean-Paul Dollé). Les rubriques s’appellent : « Local he- France. Sur une trentaine de sites l’actualité en général », comme les des visites des sites d’information un pastis pour la 8 », demande le magazine à ses lec- roes », « Métamorphoses », « Policônes », « Tecnoso- d’information passés à la loupe, lecteurs du Monde en ligne. «Il français), notamment de la part teurs. cial ». La maquette est soignée, un peu mode, rappe- les sites des quotidiens obtiennent existe une vraie demande (57 %) des deux millions de Français ex- Une grenouille aux seins qui tombent indique que lant parfois le magazine Colors de Benetton. Le fond est les meilleurs scores de trafic, avec pour des services proposant, sur un patriés. « Tout est politique ». C’est la couverture du nouveau sérieux. une moyenne de 1 million de vi- même site, l’accès croisé aux conte- Internet va-t-il détrôner l’édition Don Quichotte de la Mancha, qui est distribué, à C’est un pari. L’équipe du magazine attend les réac- sites par mois, avant ceux des nus de plusieurs publications de papier ? Pour l’heure, 77 % des uti- 50 000 exemplaires, dans des cafés, des cinémas, des tions à ce nouveau numéro avant de reparaître en sep- chaînes de télévision, des maga- presse différentes », affirme l’étude. lisateurs du Web ne lisent pas les facs, etc. Le magazine est gratuit. Il est fait par des jour- tembre, sous forme mensuelle, en gratuit, ce qui per- zines et des radios. Le marché est journaux sur papier, mais un quart nalistes qui doivent avoir une moyenne d’âge de vingt- met de toucher beaucoup de monde, ou de manière « ouvert [aussi bien] aux éditeurs DEPUIS L’ÉTRANGER reconnaissent qu’ils consultent ces quatre ans. A l’origine, quatre copains, étudiants de payante, ce qui limite la diffusion. Ils sont partis à existants qu’à de nouveaux venus ». Quant au paiement de l’infor- sites « pour ne pas avoir à acheter Science-Po, rêvent de faire un journal différent. Ils ont l’aventure. Comme Don Quichotte, en chemin ils ont Médiangles précise qu’« un in- mation sur Internet, la publicité le journal en entier ». 10 000 francs, ils lancent le premier numéro de Don rencontré beaucoup de monde qui les ont aidés, leur ternaute sur deux n’a pas de pré- apparaît comme le mode de finan- Pour Louis Rougier, directeur Quichotte de la Mancha en octobre 1996, à 2 000 exem- ont offert l’hospitalité. En juin 1998, ils sont rentrés au férence a priori entre les sites d’in- cement prioritaire. Seuls 24 % des général de Médiangles, « la réus- plaires. village pour améliorer leur équipement. Au passage, ils formation uniquement présents sur utilisateurs, généralement les plus site d’une stratégie payante pour un Ils veulent un journal engagé et généraliste. « On sen- ont vu qu’ils avaient oublié Sancho ; Don Quichotte re- Internet et ceux proposés par des de 35 ans, ne sont pas hostiles à un site de presse en ligne passe par une tait qu’il y avait un retour du politique, qui passait par le paraît donc avec un supplément : Sancho, « le guide qui magazines ou journaux existant sur financement mixte (publicité et stratégie adaptée à chaque cible mouvement associatif. On ne se reconnaissait pas dans les a le sang chaud ». Ils cherchent toujours leur Dulcinée. support papier ». Cette étude sou- abonnement). (services aux expatriés, revues de newsmagazines traditionnels et on voulait sortir des jour- Ils ne la rencontreront sans doute jamais. C’est peut- ligne aussi « un complet boulever- Internet permet aux éditeurs de presse individualisées...), un posi- naux tribaux qui s’adressent à une secte, un public limi- être le journalisme idéal. Ils devront se méfier des en- sement des périodicités » : la fré- toucher de nouvelles cibles : la tionnement plus pointu que celui du té », explique l’un des fondateurs, Alexis Mital. Les pre- chanteurs. quence de visite du site d’un part des visiteurs qui ne font pas média d’origine et une écriture spé- miers numéros sont vendus 5 francs, mais rapidement quotidien est à peine supérieure à partie de l’audience régulière du cifique, plus ludique et plus trans- le magazine devient gratuit, pour atteindre des jeunes Alain Salles celle d’un périodique. Ce qui obli- média d’origine va de 24 % (pour versale ». qui finissent leurs études, commencent un travail et gera les éditeurs à réagir : les exi- RTL ou Europe 2) à 60 % pour Les n’achètent pas forcément beaucoup de journaux. ૽ Don Quichotte de la Mancha, 105, rue du Fau- gences de mise à jour sont beau- Echos. Le profil de l’internaute est Nicole Vulser Ils veulent sortir des rubriquages traditionnels des bourg-Saint-Denis, 75010 Paris ; 01-42-22-36-36. LeMonde Job: WMQ1603--0021-0 WAS LMQ1603-21 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0374 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 21

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SHPTDPT TPVPDPH RIVQDWP

SRRQ RQIP

AGENDA b GUCCI/LVMH : les deux TQHV Washington met nier contre une hausse de 0,1 % en

SPUI RIWR

groupes de luxe ont repris les TISP décembre, a indiqué, lundi, l’office

SHWV RHUT discussions en vue de trouver un SWWT en garde contre national des statistiques.

MARDI 16 MARS a RWPS QWSU accord avant le procès prévu le SVQW Les prix à la consommation en

a 22 avril. LVMH serait prêt à geler Finlande se sont accrus de 0,8 % RUSQ QVQW JAPON : rapport mensuel de la STVQ une « dollarisation »

Banque du Japon. sa participation dans Gucci en février par rapport au mois cor- RSVH QUPI

a ÉTATS-UNIS : production indus- au-dessous de 35 % pendant trois [[[SSPT [[[ [[[LE SECRÉTAIRE adjoint au Trésor respondant de l’an dernier et de

IS hF R pF IS wF IV hF R pF IS wF

trielle (février). ans. IS hF R pF IS wF américain, Lawrence Summers, a 0,2 % par rapport à janvier, selon ce a RÉSULTATS : Crédit suisse, Cré- Indices cours Var. % Var. % mis en garde, dimanche 14 mars, même organisme.

dit du Nord. b EUROPE AUDIOVISUEL : la Europe 10 h 15 f se´lection 15/03 12/03 31/12 les pays qui aspirent à la « dollari-

HDHR TDWW

filiale d’Europe 1 EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QSUTDHP sation » de leur économie, souli- a CHINE : le gouvernement

± QSUTDIQ HDHS UDUI

Communication (groupe EUROPE ƒ„yˆˆ SH gnant que ce choix impliquait des chinois va déposer un projet de

QHWDWP HDHU QDVU

MERCREDI 17 MARS Lagardère) a racheté, vendredi EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR conséquences « terribles » et exi- loi destiné à généraliser la pratique

±

HDHU TDTS

a FRANCE : Conseil de la politique 12 mars, La Chaîne Météo (LCM), EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ PWUDUV geait à la fois discipline et flexibilité de l’appel d’offres pour les marchés

RIVQDWP HDPI TDIP

monétaire de la Banque de France. que convoitait aussi le groupe PARIS geg RH dans la conduite de la politique publics, afin de lutter contre la cor-

HDHH FFFF FFFF

a GRANDE-BRETAGNE : indices Pathé (Le Monde du 15 janvier). PARIS wshgeg budgétaire. ruption, a révélé, dimanche, la

PVIHDVU HDIV SDVP

du chômage et des ventes au détail LCM est la troisième chaîne la plus PARIS ƒfp IPH M. Summers a souligné également presse officielle.

HDHH FFFF FFFF

(février). regardée du câble et du satellite. PARIS ƒfp PSH que Washington ne pouvait subor- a L’Assemblée nationale popu-

Â

HDHH FFFF FFFF

a RÉSULTATS : France Télécom, Ses pertes s’élèvent à près de PARIS ƒigyxh we‚gri donner ses responsabilités en ma- laire a adopté, lundi, le projet de

± SQQDRQ HDHV HDWP

Danone, Castorama, Schering. 65 millions de francs (9,9 millions AMSTERDAM eiˆ tière de surveillance bancaire ou budget 1999, qui prévoit un déficit

± ± QQIWDHT HDHP SDST

d’euros). BRUXELLES fiv PH l’orientation de sa politique moné- de 150,3 milliards de yuans

SHPTDPT HDQT HDRV

FRANCFORT heˆ QH taire au fait que d’autres pays (16,5 milliards d’euros) pour 1999,

± TPVPDPH HDVR TDUW

JEUDI 18 MARS b MORY TEAM : la société de LONDRES p„ƒi IHH adoptent le dollar comme monnaie en hausse de 56 % sur l’année der-

HDHH FFFF FFFF

a EUROPE : conseil des gouver- transport et de messagerie, mise MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi nationale. nière.

QTSSSDHH HDPI QDWW

neurs de la BCE. en vente par le CDR, est l’objet de MILAN wsf„iv QH M. Summers s’exprimait lors d’un

± UPPWDSH HDPW HDWT ZURICH ƒ€s a ETATS-UNIS : commerce exté- deux offres de reprise séminaire sur les problèmes finan- a JAPON : l’excédent dégagé par rieur (janvier). concurrentes, l’une déposée par ciers internationaux organisé en le Japon dans ses transactions a RÉSULTATS : LVMH, Crédit les chemins de fer belges (SNCB) AME´ RIQUES marge des travaux de la Banque in- courantes avec l’étranger a atteint lyonnais, AXA, Geodis, Eridania, et l’autre par les salariés de la teraméricaine de développement en janvier son plus haut niveau de (lire Deutsche Bank, Hoechst. société, a indiqué, dimanche NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR qui s’est ouvert lundi à Paris l’histoire pour ce mois, avec

14 mars, le comité central page 4). 807,5 milliards de yens (6,2 mil-

WVUTDQS PQVIDSQ

d’entreprise. Mory Team emploie IDHW liards d’euros), a annoncé, lundi, le

WVWU PSIH

VENDREDI 19 MARS 4 000 personnes et réalise IDIV ministère japonais des finances

WTVP PRHW

a FRANCE : production indus- 3 milliards de francs (0,46 milliard IDIT Création d’un (MoF). Ce solde est supérieur de

WRTU PQHW trielle (janvier). d’euros) de chiffre d’affaires. IDIR 72,2 % à son niveau du même mois

a RÉSULTATS : Pernod Ricard. de 1998, a précisé le MoF. La ba- WPSP PPHW IDIP mouvement pro-euro

b TRANSPORTS : les transports lance des comptes courants re-

WHQT PIHW

routiers de voyageurs devaient IDIH au Royaume-Uni couvre les échanges de marchan-

VVPI PHHW

AFFAIRES être perturbés lundi par une [[[ [[[IDHV [[[ dises et de services (fret, tourisme,

IS hF Q pF IP wF IS hF PW tF IP wF journée d’action lancée par la IS hF PW tF IS wF LE PRÉSIDENT de British Airways, assurances...), le produit des place- CFDT, FO, CGT, CFTC et FNCR Lord Marshall, a annoncé, di- ments à l’étranger et certains trans- INDUSTRIE Indices cours Var. % Var. % dans le cadre des négociations sur Ame´rique 10 h 15 f se´lection 12/03 veille 31/12 manche, la création d’un mouve- ferts financiers.

b ± WVUTDQS HDPI UDSU RENAULT/NISSAN : Yoshihaku les 35 heures. E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ ment en faveur de l’adhésion de la

a

± IPWRDSW HDPR SDQP Hanawa, le président de Nissan, E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH Grande-Bretagne à l’euro, que le PÉTROLE : le président du

± PQVIDSQ IDPU VDTI était à Paris, ce week-end, pour ´ xeƒhe gyw€yƒs„i gouvernement de Tony Blair conti- Centre mondial de l’énergie et

FINANCE ETATS-UNIS

± TSTPDHT HDHT IDIU finaliser les termes de l’alliance TORONTO „ƒi sxhiˆ nue à repousser au plus tôt à l’hori- ancien ministre saoudien du pé-

(lire page 17 b ± WSURDHH IDPU RIDIQ avec Renault ). FLEET FINANCIAL GROUP : la SAO PAULO fy†iƒ€e zon 2001-2002. trole, Ahmed Zaki Yamani, a esti-

« La Grande-Bretagne en Europe », PURDHW HDRV IUDWH banque américaine a annoncé, MEXICO fyvƒe mé, dimanche, qu’une réduction de

b ± ± RHUDWR HDTW SDIR VOLKSWAGEN : le dimanche 14 mars, sa fusion avec BUENOS AIRES wi‚†ev qui rassemble hommes d’affaires et la production de l’OPEP de 2 mil-

(lire page 19). « est très IISDIS HDTW RWDSS constructeur allemand veut BankBoston SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev responsables politiques, entend ne lions de barils/jour (mbj)

± RHPQDHR IDRS ISDWW doubler sa capacité de production CARACAS ge€s„ev qixi‚ev pas laisser le champ libre aux orga- suffisante » pour faire remonter les en Chine, où il a produit plus de nisations hostiles à la monnaie cours. L’Arabie saoudite, l’Algérie, 300 000 voitures en 1998. RÉSULTATS unique récemment mises sur pied l’Iran, le Venezuela et le Mexique Volkswagen s’est fixé comme a BASF : le groupe chimiste alle- ASIE - PACIFIQUE dans le pays, qui bénéficient de la ont conclu, vendredi à La Haye, un objectif de réaliser à terme 15 % mand a annoncé, lundi, un résul- caisse de résonance d’une presse accord majeur pour réduire de ¤ de sa production mondiale en tat net de 3,3 milliards de deusche- TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng URO / YEN en majorité europhobe. «Nous « plus de 2 mbj » au 1er avril la pro-

pensons que l’euro va garantir le ISUUWDTH IPWDIU Asie. marks (1,70 milliard d’euros) pour IHVQTDVT duction mondiale de pétrole.

un chiffre d’affaires de 54 milliards meilleur avenir qui soit pour une ISUUW IQV

b LEVI’S : le groupe américain a de marks. BASF prévoit une baisse IHVQT Grande-Bretagne moderne dans une a ÉTATS-UNIS : le secrétaire ad- ISPWS IQS

fermé vendredi son usine de La de son résultat en 1999. IHRVS Europe moderne », a souligné joint américain au Trésor, La-

IRVIP IQQ

Bassée (Nord), qui employait IHIQR M. Marshall. wrence Summers, a indiqué, sa-

IRQPV IQH

541 salariés. Ceux-ci toucheront a KUONI : le voyagiste suisse a WUVP medi, que la stabilité économique

IQVRR IPU une prime de 27 000 francs et une réalisé en 1998 un chiffre d’affaires WRQI a FRANCE : le secrétaire d’Etat mondiale était largement dépen-

IQQTH IPS seconde représentant soixante de 5,2 milliards de francs suisses WHUW au budget, Christian Sautter, a dante d’un commerce international

heures de salaire par année (3,3 milliards d’euros) en hausse [[[ [[[ [[[rappelé, dimanche, que la France, totalement ouvert et libre. « Il est IS hF Q pF IS wF IS hF PW tF IS wF

d’ancienneté. de 25,6 % et un bénéfice net de IS hF PV tF IS wF dans le cadre de la lutte contre la important que le marché mondial 103,2 millions de francs suisses Indices cours Var. % Var. % fraude fiscale internationale, est fa- reste ouvert », a déclaré M. Sum- Zone Asie 10 h 15 f

(64,4 millions d’euros). se´lection 15/03 12/03 31/12 vorable à une retenue à la source mers.

ISUUWDTH IDVV IR

SERVICES TOKYO xsuuis PPS de 20 à 25 % sur les transferts de

IHVQTDVT HDQP UDVR

bTELECOM ITALIA : pour a HERVET : la banque publique HONGKONG rexq ƒixq fonds anonymes au sein de l’Union a URUGUAY : l’Uruguay a enre-

HDHH FFFF UDPV SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

contrer l’attaque d’Olivetti, a enregistré en 1998 un bénéfice européenne. gistré une croissance de 4,5 % de

TVDIT HDHR RDWT SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

l’opérateur italien préparerait une net de 80,6 millions de francs son PIB en 1998, a annoncé, ven-

PWVWDSH HDWS TDPT SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

restructuration de ses activités, (12,29 millions d’euros), en hausse a FINLANDE : la production in- dredi, le Banco Central (BCU, pu-

PTDRP RDIH PDVV BANGKOK ƒi„

qui se traduirait par la de 5,5 %. Le produit net bancaire a dustrielle de la Finlande s’est ac- blique). Sur trois ans, le PIB uru-

QUVPDRU PDIS PQDVH BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

suppression de 40 000 emplois, sur progressé de 2,8 %, à 1,1milliard crue en janvier de 7,6 % par rapport guayen a progressé de 15 %, selon

PITTDUT HDRU RDWI WELLINGTON xƒiERH un total de 124 000. de francs. au mois correspondant de l’an der- la même source.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 12/03

HDISPRS UDRQPU FRANC...... TDSSWSU ¤URO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDSPVS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

´ QDQVUUR VDVTIS Action Eurotunnel PARIS NEW YORK LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Bonnes nouvelles ` QDWRPQV QUDWWH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en euros à Paris QDPUIWH IDUPRU L’INDICE CAC 40 a ouvert en L’INDICE DOW JONES de la ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDTTSV

pour Eurotunnel hausse de 0,02 %, à 4 175,80 points. Bourse de New York a clôturé, SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

1,6 ´ ´ VDQPVWR PDHSPP 1,56 PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

Vendredi 12 mars, le marché fran- vendredi 12 mars, à ´ ´ PDWUTTH QPIDSS le 12 mars PDPHQUI

APRÈS une longue traversée du dé- FLORIN NEERLANDAIS FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PSQDQR çais avait cédé 0,22 %, à 9 876,34 points, en baisse de FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDPWWS sert en Bourse, l’action Eurotunnel MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... 1,4 4 175,03 points, sous l’effet notam- 0,21 %. A moins de 42 points du suscite de nouveau l’intérêt des in- ment d’un repli de la Bourse amé- cap des 10 000 points en début de vestisseurs. Sous l’impulsion de ricaine. séance, il s’est légèrement replié à Cours de change croise´s grands cabinets d’analyse comme la suite d’un avertissement sur les 1,2 Chevreux de Virieu, plusieurs socié- Cours Cours Cours Cours Cours Cours perspectives de bénéfices de Ca- 15/03 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

tés de Bourse ont revu positivement LONDRES

terpillar. De leur côté, l’indice DOLLAR ...... FFFF HDVRUVP IDHWRWH HDITTWI IDTPSUS HDTVRQU leur opinion sur l’entreprise. En l’es- APRÈS avoir enregistré un record composite de la Bourse électro- YEN ...... IIUDWSHHH FFFF IPWDIUSHH IWDUHSHH IWIDWPHHH VHDUISHH

1,0

pace d’un an, le titre a quasi doublé à 6 365,4 points en cours de nique Nasdaq et le Standard and ¤URO...... HDWIQQQ HDUURIR FFFF HDISPRS IDRVRUH HDTPSHS FRANC...... SDWWIQH SDHUSPH TDSSWSU FFFF WDUQWPH RDIHHPS

et, la semaine dernière, l’action Eu- séance, l’indice FTSE−100 de Poor’s 500 ont respectivement LIVRE...... HDTISIH HDSPIHS HDTUQSS HDIHPTS FFFF HDRPHWS

rotunnel a enregistré un bond de Londres a abandonné 0,84 % en perdu 1,27 % à 2 381,54 points et IDRTIPH IDPQUVS IDTHHHH HDPRRHH PDQUTPH FFFF 0,8 FRANC SUISSE ...... plus de 16 %. Vendredi, elle a même clôture, vendredi 12 mars, à 0,24 % à 1 294,59 points. grimpé de 12,23 %, à 1,56 euro, dans 6 282,2 points, pâtissant de l’accès un volume d’échanges impression- de faiblesse de l’indice Dow Jones Taux d’inte´reˆt(%) Matif 0,6 nant, plus de 50 millions de titres aux Etats-Unis. TAUX MAMJ J ASOND JFM Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier ayant changé de mains. LE TAUX de rendement de l’em- Taux 12/03 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 10 h 15 f 15/03 prix prix

1998 1999 Notionnel 5,5

PDWQ RDIP SDHQ

La signature, il y a une dizaine de prunt d’Etat allemand comme ce- FRANCE ...... PDWH

IIHDUP IIHDUS Source : Bloomberg MARS 99...... ISQH QDIP RDHP SDHI

jours, d’un accord avec British Air- FRANCFORT lui de l’obligation française ont lé- ALLEMAGNE .. Q

SDII RDTT RDSS GDE-BRETAG. SDQI Euribor 3 mois

QHI WTDWU WTDWT QDHP RDPS SDPP port Authorities, en vue de lui L’INDICE DAX de la Bourse de gèrement diminué lors des ITALIE...... FFFF MARS 99......

HDHV IDUQ FFFF

confier l’exploitation des activités de teur justifie cette hausse par l’aug- Francfort progressait de 0,08 %, JAPON...... HDIH

premiers échanges, lundi, s’inscri- ´ RDTI SDIU SDSR ETATS-UNIS... RDUS

distribution sur ses deux terminaux, mentation en volume des produits lundi 15 mars, s’inscrivant à vant respectivement à 4,003 % et à IDIV PDQT QDVQ

SUISSE...... HDTV Pe´trole QDHI RDIR SDHR a contribué à soutenir l’action. Il de- dans ses magasins. 5 034,91 points. Les valeurs alle- 4,106 %. De même, vendredi PAYS-BAS...... PDWS vrait permettre à Eurotunnel de per- Mieux encore, l’exercice d’Eurotun- mandes avaient gagné 5,13 %, ven- 12 mars, les rendements obliga- Cours Var. % En dollars f

cevoir régulièrement des rede- nel se termine sur un bénéfice net dredi 12 mars, au lendemain de la taires européens ne s’étaient que 12/03 veille

FFFF

vances. Toutefois, c’est de plus de 700 millions de francs démission du ministre des fi- faiblement repliés malgré le départ Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... IPDST

HDUT WTI (NEW YORK) ...... IRDT

l’anticipation de résultats en nette (111 millions d’euros). Toutefois, ce nances, dont la réforme fiscale, d’Oskar Lafontaine. Le taux de Cours Var. % HDVH En dollars f LIGHT SWEET CRUDE .... IRDSI amélioration qui explique ce redres- profit, le premier de l’histoire de la adoptée une semaine avant, était rendement à 10 ans en Allemagne 12/03 veille

sement en Bourse. société, s’explique par l’impact posi- loin de faire l’unanimité. avait clôturé à 4,017 %, et en ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDRQ CUIVRE 3 MOIS...... IQWIDS

En 1998, le concessionaire du tunnel tif de la restructuration financière. France à 4,110 %. Or HDHW ALUMINIUM 3 MOIS ...... IIUH

HDRH

sous la Manche a enregistré un qua- Hors profits exceptionnels, la perte PLOMB 3 MOIS ...... SHR

Cours Var %

± HDIW TOKYO SPSH ¤

si triplement de son résultat d’ex- « réelle » est de 2 milliards de francs, ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 12/03 11/03

± HDHS

MONNAIES ZINC 3 MOIS...... IHQWDS

± IDHQ

ploitation, qui a atteint près de contre 3,8 milliards en 1997. Malgré L’INDICE NIKKEI de la Bourse de OR FIN KILO BARRE ...... VTQH

IDQW

NICKEL 3 MOIS ...... SHWH

± IDRV

OR FIN LINGOT...... VTUH

2 milliards de francs (289 millions ses succès commerciaux, le groupe Tokyo a clôturé en hausse, lundi, LE DOLLAR s’affaiblissait contre ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

± HDSI

ONCE D’OR (LO) $ ...... PWPDSH

± HDTT

d’euros) grâce à de bons résultats reste pénalisé par le poids de sa de 1,88 %, atteignant 15 779,60 ARGENT A TERME ...... SDQI

le yen, lundi 15 mars, à Tokyo, at- ` C HDWT

PIECE FRANCE 20 F...... SPDSH

± HDRV

PLATINE A TERME ...... VIHIPDUW ` C IDQS

commerciaux, le chiffre d’affaires dette. Pour augmenter sa marge de points sous l’effet de l’optimisme teignant 118 yens, un niveau qu’il PIECE SUISSE 20 F...... SPDSH

´ ` C PDUI GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 F . SQ

progressant de 36 % et celui des manœuvre financière, l’opérateur des investisseurs sur une reprise n’avait pas touché depuis un mois, ´ PTRDS FFFF ` ± IDUS BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PVH

± produits d’exploitation de 26 %. Eu- va rembourser avec quatre années C HDIP de l’économie japonaise. Les opé- PISDS ` HDTH suite à la hausse de la Bourse de MAI¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... RTQ

± IPS QDRU ` ± HDQI rotunnel se targue d’être le leader d’avance des obligations rembour- rateurs ont également été rassurés Tokyo, qui a poussé les investis- SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QPI

pour le trafic voitures sur la liaison sables en unités émises pour un par les propos du gouverneur de la seurs à prendre leurs bénéfices. De SOFTS $/TONNE

HDRI CACAO (NEW YORK)...... IPIH

Calais-Douvres. Dans le même montant de 8,7 milliards de francs. Banque du Japon affirmant son côté, l’euro restait stable lors ´ FFFF CAFE (LONDRES) ...... IUIH Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF temps, les charges d’exploitation se qu’abaisser le taux au jour le jour des premiers échanges, lundi, se SUCRE BLANC (PARIS) ... PQQ re´elsurlesiteWebdu«Monde». sont élevées de 9 %, mais l’opéra- Joël Morio restait d’actualité. négociant à 1,0914 contre le dollar. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ1603--0022-0 WAS LMQ1603-22 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0375 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QSUTDHP

VALEURS EUROPE´ENNES PWUDUV

QIS QTVS

QRQP

PWR PWUDWW QSPVDUR

QSUTDHP PWUDUV QSURDUQ PWRDVW

QIUV b Les valeurs du secteur des téléphone cellulaire en Espagne. PUQ

b DaimlerChrysler QSIPDQQ PWPS compagnies d’assurances alle- L’action a PSQ

mandes ont progressé, vendredi grimpé, vendredi, de 5,2 % à PWTDII PWPDWH PTUP

12 mars, après la démission surprise 84,6 euros après que son président PQP QRVSDHS

PRIW

du ministre des finances, Oskar La- eut annoncé que le cinquième PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v IT we‚ƒ IS ƒi€„F IS we‚ƒ ww t † v fontaine, les investisseurs considé- constructeur automobile avait la ca- PS we‚ƒ IS ƒi€„F IS we‚ƒ rant que le gouvernement pourrait pacité d’atteindre son objectif de

e e e IDRV FFFF iƒ IHDSP FFFF p‚ TUDS FFFF ƒi VDRI FFFF revenir sur les propositions de ré- réaliser 25 % de son activité en Asie BENETTON GROUP s„ VALLEHERMOSO SIDEL /RM GAMBRO -A-

WDIS FFFF qf SDVH FFFF qf RDPT FFFF ƒi VDTQ FFFF

forme fiscale. L’action Allianz, par sans devoir réaliser une acquisition. BERKELEY GROUP qf WOOLWICH PLC BTR SIEBE GAMBRO -B-

e e C ± TDRQ FFFF PSSDPW HDPH p‚ PIPDP FFFF xv QTDI PDWT qf f

exemple, s’est adjugé une hausse de b Le titre Dresdner Bank a clôturé BRITISH AIRWAYS DJ E STOXX FINS P SITA /RM GETRONICS

C C IDWT PDQR ƒi IPDTR FFFF hu PVDPS HDRV BRYANT GROUP PL qf SKF -A- GN GREAT NORDIC

e e C RSDI FFFF ƒi IQDPT FFFF ps QH HDQQ plus de 13 % à 302,7 euros. en hausse de 5,6 % à 36,6 euros, CHARGEURS RM p‚ SKF -B- INSTRUMENTARIUM

e C VSDV FFFF hu PUDSV PDSH q‚ TPDQS FFFF b Le titre British Telecommuni- vendredi, suite aux déclarations de CLUB MED. /RM p‚ ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - INTRACOM N

e C ± HDTH PDST hu PTDSH FFFF xv TTDVS HDHU

cations COATS VIYELLA qf SOPHUS BERENDS KON. PHILIPS EL

UDSU FFFF

a gagné 23,5 % à 1 092,5 son président dans le quotidien alle- qf

ALLIED DOMECQ e ± IHDSW FFFF xv IUDUS HDPV xy WDQP FFFF

COMPASS GRP qf STORK NV MERKANTILDATA

TDUV FFFF

pence, vendredi. Avec l’aide de mand Süddeutsche Zeitung. Celui-ci ASSOCIATE BRIT qf C PDIU FFFF gr STQDQV QDRS qf IHDQW FFFF

COURTAULDS TEXT qf SULZER FRAT.SA1 MISYS

IRDRQ FFFF

e BASS qf C

IWDTS HDUU ƒi ISDTQ FFFF xy IDWS FFFF

groupes espagnols, la première souhaite renforcer ses liens avec DT.LUFTHANSA N hi SVEDALA NERA ASA

e C

RRDS IDIR BBAG OE BRAU-BE e„

ISDWU FFFF hu UTTVDVI FFFF xy PUDRR FFFF

ELECTROLUX -B- ƒi SVENDBORG -A- NETCOM ASA

compagnie de téléphone britan- son partenaire français, la BNP, e

QSH FFFF

BONGRAIN /RM p‚ e

±

TDRH FFFF qf TDWV FFFF ps IQQDP HDWU

EMI GROUP qf T.I.GROUP PLC NOKIA -A-

e ±

RUDUI IDTQ « sans tenir compte du futur dévelop- e„

nique et Air Touch Communica- e BRAU-UNION e ± IDPI FFFF xy QQDUU FFFF ps IQPDS IDVS

EURO DISNEY /RM p‚ TOMRA SYSTEMS NOKIA -K-

IQDTR FFFF

pement des activités de la banque e CADBURY SCHWEPP qf C S FFFF xy PHDUS FFFF qf UDTH HDPH

tions ont proposé de racheter 16 % FINNAIR ps ULSTEIN HOLDING NYCOMED AMERSHA

RHDQT FFFF

CARLSBERG -B- hu e ± PDIV FFFF xy VDPI FFFF xv PQDR HDPI

d’Airtel, la deuxième société de française ». G WIMPEY PLC qf UNITOR OCE

QWDTW FFFF

CARLSBERG AS -A hu e e C C

IWDVS FFFF e„ UPDS HDTW s„ PDW HDQS

GRANADA GROUP P qf VA TECHNOLOGIE OLIVETTI

C

WRDIV HDUP

e CHR. HANSEN HLD hu e C

TV FFFF ps WDT IDHS qf TDSR FFFF

HERMES INTL p‚ VALMET RACAL ELECT CON

e

IUDQ FFFF

e CULTOR -1- ps C C

HDT IDTW QIRDHP HDRV hu RRDTP FFFF

HPI s„ f DJ E STOXX IND GO P RADIOMETER -B-

C

RIDHQ HDTT

e DANISCO hu C

PTDR IDSR qf RDIU FFFF

CHIMIE HUNTER DOUGLAS xv ROLLS ROYCE

Code Cours % Var. e PPHDT FFFF

10 h 24 e DANONE /RM p‚ e

15/03 C PSDR IDPH p‚ SIH FFFF

f pays en ¤uros veille KLM xv SAGEM

IIDTV FFFF

AGA -A- ƒi

IUDSU FFFF

DELTA DAIRY q‚ e C

RDUQ FFFF hi PTS PDQP

LADBROKE GRP qf ASSURANCES SAP AG

IIDTP FFFF

AGA -B- ƒi

IHDQS FFFF

e DIAGEO qf e C

IHDUS FFFF hi PVW HDUH

MOULINEX /RM p‚ e SAP VZ SHDR FFFF

e p‚

IQSDT FFFF

AIR LIQUIDE /RM p‚ AGF /RM

PQDPW FFFF

AUTOMOBILE ELAIS OLEAGINOU q‚

PDIT FFFF qf IHDQV FFFF

xy e

NCL HLDG C SEMA GROUP IHDW PDQS

e s„

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AKZO NOBEL xv e ALLEANZA ASS

IPQDS FFFF

e ERID.BEGH.SAY / p‚ e C

PRPDW FFFF hi SWDT IDHP

p‚ e

ƒi QSDTH FFFF PATHE /RM C SIEMENS AG QHSDS HDWW

AUTOLIV SDR e hi

± QPDP HDTP

BASF AG hi ALLIANZ AG

QDUV FFFF

GREENCORE GROUP qf e

± IDST FFFF s„ SDRU PDQP

e qf

±

QPDP HDTP fi PENTLAND GRP SIRTI

IPDUI FFFF

BASF AG e qf C

QRDV HDRQ

hi e ALLIED ZURICH

BAYER AG C

RRDPS IDUP

HEINEKEN xv

QDTS FFFF qf ISDWH FFFF

e qf C

TIP IDQP hi PERSIMMON PLC SMITHS IND PLC IRDUU FFFF

BMW q‚

IQDQH FFFF

BOC GROUP PLC qf ASPIS PRONIA GE

PWDPH FFFF

HELLENIC BOTTLI q‚ e

QDTW FFFF p‚ VPDS FFFF

e qf

C e

PPDPS HDWI hi RANK GROUP STMICROELEC SIC

IPHDS FFFF

CONTINENTAL AG p‚

±

TWDHI HDWH

CIBA SPEC CHEM gr AXA /RM

WDQI FFFF

HELLENIC SUGAR q‚

C

IWQDRQ HDTS xy QDRW FFFF

e gr C

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DAIMLERCHRYSLER qf

± RRRDRR HDRP

CLARIANT N gr e CGU

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HUHTAMAEKI I VZ ps e C

VDTI IDWT p‚ PVDHP FFFF

e hu

C e

PDVT PDSI s„ SAS DANMARK A/S THOMSON CSF /RM IWDTT FFFF

FIAT iƒ

IRDUU FFFF

DYNO INDUSTRIER xy CORP.MAPFRE REG

IIDWP FFFF

e KERRY GRP-A- qf

THDQ FFFF hu SQDTS FFFF

e p‚

C e s„ IDRT PDVP SEB /RM C WILLIAM DEMANT hi IPP HDVQ

FIAT PRIV. C

RRITDPV HDQT

gr e ERGO VERSICHERU

EMS-CHEM HOLD A C HDWP PDPP

MONTEDISON s„ e C

SWWDTW IDVI p‚ IVQ FFFF

e gr

IWH FFFF p‚ THE SWATCH GRP ZODIAC /RM

RRDTQ FFFF

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UUDT HDUV hi ETHNIKI GEN INS

HENKEL KGAA VZ C

IUHQDWI HDSP

NESTLE N gr

C

±

IPWDPT IDPQ QURDHW HDPW

gr e f

qf RDPS FFFF THE SWATCH GRP C DJ E STOXX TECH P

RDSW HDRR

LUCAS VARITY e s„

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HOECHST AG hi e FONDIARIA ASS

± IDQI HDUT

PARMALAT s„

± IDVU QDVS

e qf C

IDQQ IDSQ s„ WILLIAM BAIRD

IHPDPS FFFF

MAGNETI MARELLI hu

VDHS FFFF

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PERNOD RICARD / p‚

IHDHP FFFF

e qf

RHDPQ FFFF p‚ WILSON BOWDEN e URDU FFFF

MICHELIN-B- /RM e xv

SDT FFFF

KEMIRA ps e FORTIS AMEV NV

TDW FFFF

e RAISIO GRP K ps

± RSDW HDPP

e e„ e SERVICES COLLECTIFS p‚ IQQDT FFFF WOLFORD AG C

QTDT HDPU

PEUGEOT /RM s„

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WDVH HDUT

qf e GENERALI ASS

LAPORTE C

TDUR PDSW

RAISIO GRP V ps

HDTR FFFF

e qf

C e

PDSW HDQW s„ WW/WW UK UNITS

± qf IHDTP FFFF PHP IDPP

PIRELLI e e„

C ANGLIAN WATER SRDW HDUQ

LENZING AG e„ GENERALI HLD VI

SDSI FFFF

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C

HDIR

e f ISQDUS

QSDVQ FFFF p‚ e

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e e

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VALEO /RM e qf EDISON STDIS FFFF SOLVAY fi LEGAL & GENERAL

TDPI FFFF

UNIGATE PLC qf

e

C e

SUDW QDHP hi e

C fi QRUDU FFFF PHU IDWU

VOLKSWAGEN e hi ELECTRABEL RI FFFF TESSENDERLO CHE fi e MUENCH RUECKVER

TWDIS FFFF

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PHARMACIE e

ƒi PQDUH FFFF ± €„ IVDRS FFFF TDUQ HDRR

VOLVO -A- e qf ELECTRIC PORTUG FFFF FFFF UCB fi NORWICH UNION VDVU FFFF

UNILEVER qf

e PRDQV FFFF

ƒi e ƒi IUDUP FFFF iƒ PRDQV FFFF

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VOLVO -B- ASTRA -A- ps ± ENDESA

HDRH f PWQDHT POHJOLA GRP.B

DJ E STOXX CHEM P C HDPW

f DJ E STOXX F & BV P PQHDS

C e C PSTDIQ HDRT ƒi IUDUP FFFF e„ IPT HDPH IIDTR FFFF f DJ E STOXX AUTO P ASTRA -B- PRUDENTIAL CORP qf EVN

e e C qf VHDTQ FFFF iƒ VVDR FFFF IHDIP IDUI

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AKER RGI -A- xy

BANQUES e C hu WTDPH FFFF ƒi IIDIU FFFF

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e NOVO NORDISK B ABB AB -A- SWISS RE N gr IBERDROLA

RUDPT FFFF

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HDWU FFFF

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e e C C

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C e

qf ISDQQ HDWW ± p‚ RIDIS FFFF gr RTVDVT HDIQ

qf TDWS FFFF TDWP FFFF

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RHDHW FFFF

GAZ ET EAUX /RM p‚

e

q‚ IIVDVH FFFF ± e C gr ITRHHDTQ HDPW p‚ PQDWW FFFF C

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ALPHA CREDIT BA e ROCHE HOLDING ALSTOM SWISS LIFE BR gr OESTERR ELEKTR

ITUDS FFFF

GBL fi

e C

iƒ PPDHI FFFF ± gr IIPSSDHW HDTT gr IHUWDIW HDWR qf IHDHP FFFF ITUDSH FFFF

ARGENTARIA R ROCHE HOLDING G ALUSUISSE LON G TOPDANMARK AS hu POWERGEN

VDVS FFFF

GENL ELECTR CO qf

e e

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BPINTOMAYORR e SANOFI /RM ASSOC BR PORTS TRYG-BALTICA hu RWE

TUDP FFFF

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e e C

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BANCO ESSI R e SCHERING AG ATLAS COPCO -A- ZURICH ALLIED N gr SCOT POWER C

PWDI HDTW

HAGEMEYER NV xv

e ± C

e„ SQDRV HDPP

qf IQDRH RDIW ƒi PPDIP FFFF

C qf IPDSQ FFFF HDHV

BANK AUSTRIA AG SMITHKLINE BEEC ATLAS COPCO -B- f DJ E STOXX INSU P QSRDVI SEVERN TRENT

PDHS FFFF

INCHCAPE PLC qf

IVDSS FFFF qf e

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BANK OF PIRAEUS SYDKRAFT -A- ƒi

QVDIR FFFF

INVESTOR -B- ƒi

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IUDVQ FFFF

BANKINTER R MEDIAS SYDKRAFT -C- ƒi

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qf PUDVQ FFFF

IRDPV FFFF

BARCLAYS PLC THAMES WATER qf qf VDRU FFFF

IRDHU FFFF

KVAERNER -B- xy BSKYBGROUP

e C

TI IDTU hi e

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e ±

SDSW HDVW

s„ e

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BCA FIDEURAM UNION EL.-FENOS iƒ qf WDTH FFFF

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MYTILINEOS HOLD q‚ http://www.lemonde.fr CARLTON COMMUNI

e ±

s„ SDIT HDIW

IIDPT FFFF

BCA INTESA e UNITED UTILITIE qf ± xv IPDS HDUW

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NORSK HYDRO xy ELSEVIER

e C

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± IPPDTW P

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e

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BCO BILBAO VIZC e VIVENDI/RM p‚ s‚ R FFFF

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e

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± HDPI

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IPDSS FFFF

ORKLA -B- xy LAGARDERE SCA N

e

THDTS FFFF

BCO POPULAR ESP iƒ e C VDTI IDIV e s„

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SONAE INVESTIME €„ MEDIASET

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BCO SANTANDER iƒ

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VEBA AG hi PEARSON

e PUDVV FFFF

BCP REG €„

qf UDRV FFFF C

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f DJ E STOXX CONG P PQUDIP REED INTERNATIO

e VH FFFF

BNP /RM p‚

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La Bourse au quotidien : REUTERS GROUP qf

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VRDU FFFF

CCF /RM p‚

IIDRQ FFFF

SCHIBSTED xy EURO

QDSW FFFF

CHRISTIANIA BK xy ´ ´ e ITI FFFF

TELECOMMUNICATIONS TF1 p‚ ______

e C

TDU IDQT

COMIT s„

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UNITED NEWS & M qf

± ISDSS QDWU

BRITISH TELECOM qf les acteurs et les valeurs

IQVDQT FFFF

COMM.BANK OF GR q‚ e

±

IUPDSS HDHW

WOLTERS KLUWER xv NOUVEAU

±

IHDWW IIDSS

e CABLE & WIRELES qf C

PUDT IDRU

COMMERZBANK hi

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e WPP GROUP qf

± QVDI PDVI

DEUTSCHE TELEKO hi

C

WWDST PDHU

DEN DANSKE BK hu ´

± HDRT

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EUROPOLITAN HLD ƒi

QDSQ FFFF

DEN NORSKE BANK xy

e UVDQ FFFF

e FRANCE TELECOM p‚ C SIDW IDSU

DEUTSCHE BANK A hi Cours % Var.

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e HELLENIC TELE ( q‚ 15/03 10 h 24 f ¤

IQTDS FFFF

DEXIA CC fi en direct, les informations BIENS DE CONSOMMATION en uros veille e C

RPDQ IDRR

e KONINKLIJKE KPN xv

IPH FFFF

DEXIA FCE RM p‚

e e C xv QSDI IDRS

QVDTP FFFF

e PORTUGAL TELECO €„ AHOLD C

QUDP PDPH

DRESDNER BK AG hi AMSTERDAM

qf PDIS FFFF C

QTQDHU HDQS

SWISSCOM N gr ASDA GROUP PLC

USDRP FFFF

ERGO BANK q‚ C PTDP

financières sur les entreprises... AIRSPRAY NV HDUU

C q‚ PRDRV FFFF

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e TELE DANMARK hu ATHENS MEDICAL

SUS FFFF

FIRST AUSTRIAN e„

C

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e ANTONOV IDRI

e ± e„ TUDQ IDHQ

ISVDWW FFFF

TELECEL €„ AUSTRIA TABAK A

PIDVR FFFF

FOERENINGSSB A ƒi

± IIDV

e e C/TAC RDHU C hi TUDS FFFF

WDSQ HDII

TELECOM ITALIA s„ BEIERSDORF AG

WDPT FFFF

FOKUS BK xy

± QDQU

e e CARDIO CONTROL VDT p‚ RSDI FFFF C

SDUS PDTV

TELECOM ITALIA s„ BIC /RM

C

IIDWI HDQV

HALIFAX qf

± ISDHS

e CSS QDPP qf VDPI FFFF

RIDUS FFFF

TELEFONICA iƒ BRIT AMER TOBAC

PVDQU FFFF

HSBC HOLDS qf ± TDUS

e e HITT NV HDUR C p‚ VPDS FFFF

TDPS HDVI

e TIM s„ CASINO GP /RM

s„ FFFF FFFF QSDWH FFFF q‚ VDIT FFFF

IMI ZENECA GROUP qf ATTICA ENTR SA C

IDHW

INNOCONCEPTS NV IVDT

gr IRSHDQW FFFF ±

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VODAFONE GROUP qf CFR UNITS -A-

C

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FFFF

e NEDGRAPHICS HOLD IUDWS

p‚ SIQ FFFF ±

HDRV

f DJ E STOXX TCOM P TTTDUQ CPT MODERNES /R

C

hu URDVH IDRT TDTT FFFF

JYSKE BANK REG BBA GROUP PLC qf ± PDHS

e POLYDOC PDQV

VVDUS FFFF

DELHAIZE fi

hu RHDQT FFFF

IQDRV FFFF

KAPITAL HOLDING BERGESEN xy

FFFF

e PROLION HOLDING VQDS

QHVDV FFFF

e ESSILOR INTL /R p‚

TWDHS FFFF fi ´

PIDII FFFF

KBC BANCASSURAN xy

BONHEUR ± TDP

ENERGIE e RING ROSA QDIQ TUH FFFF

CONSTRUCTION ETS COLRUYT fi

IRDVR FFFF qf e

QPDV FFFF

LLOYDS TSB fi

CMB C TDPS

RING ROSA WT HDVS

xy UDHR FFFF

PDPI FFFF

AKER MARITIME FYFFES qf

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e AALBORG PORTLAN hu

±

ps SDIV HDIW

PDPT FFFF

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COOKSON GROUP P e UCC HOLDING NV IRDPS qf SDRR FFFF

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e BG GIB fi

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ACCIONA iƒ

q‚ TSDUV FFFF

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qf IRDUT FFFF

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e BP AMOCO GOODYS q‚

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e ACESA REG iƒ

p‚ SIDV FFFF

SUVSDPS FFFF

NATEXIS DAMPSKIBS -B- hu

qf IQDSU FFFF

WDUS FFFF

BURMAH CASTROL IMPERIAL TOBACC qf

IQDRP FFFF

AKTOR SA q‚

qf PIDVV FFFF

VPURDPS FFFF NATL WESTM BK hu

e DAMSKIBS SVEND e BRUXELLES iƒ QPDRV FFFF

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e CESPA KESKO OY ps C

IRDUR HDPU

ASKO OY ps

SDRU FFFF

NORDBANKEN HOLD ƒi PDHP FFFF

e DELTA PLC qf e fi IHU FFFF PDPS FFFF

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e ELECTRAFINA L’OREAL /RM p‚ ENVIPCO HLD CT

PPDHW FFFF

e AUMAR iƒ

TPDT FFFF

OBERBANK e„

TDPI FFFF

e DET SONDENFJ NO xy e p‚ IIRDS FFFF IW FFFF

IVDQS FFFF

e ELF AQUITAINE / MODELO CONTINEN €„ FARDEM BELGIUM ABC C

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e AUTOSTRADE s„

±

PPDRS HDVV

ROLO BANCA 1473 s„

TDSS FFFF

e ELECTROCOMPONEN qf C

s„ SDUR HDVV RDTS FFFF

IRDUT FFFF

e ENI PAPASTRATOS CIG q‚ INTERNOC HLD

±

SDIT HDIW

BCA INTESA s„

IVDWP FFFF

ROYAL BK SCOTL qf e ±

UPDS HDTV

EQUANT NV hi e qf SDIH FFFF ISDIS FFFF

STP FFFF

ENTERPRISE OIL PROMODES /RM p‚ INTL BRACHYTHER B

IDPT FFFF

BICC PLC qf

IIDQR FFFF

ƒi e

S-E-BANKEN -A- C

PSDT IDWW

FINNLINES ps

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xy UDPI FFFF

IHDWW FFFF

e F.OLSEN ENERGY RECKITT & COLMA qf LINK SOFTWARE B

±

IVDT HDSQ

e BILFINGER & BER hi

ITR FFFF

SPAREBANKEN NOR xv ±

PDSW IDUH

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qf PDHQ FFFF PDU FFFF

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LASMO SAFEWAY qf PAYTON PLANAR

SDSQ FFFF

e BLUE CIRCLE IND qf

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STE GENERAL-A-/ p‚

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FLS IND.B hu

xy HDIW FFFF UDQ FFFF

SDIT FFFF

e OCEAN RIG SAINSBURY J. PL qf SYNERGIA

PRIDI FFFF

BOUYGUES /RM p‚

QQDRH FFFF

SV HANDBK -A- ƒi e C

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e FLUGHAFEN WIEN e„

C e e„ VWDR IDPT

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OMV AG SEITA /RM p‚

qf QDQV FFFF

C BPB

QHQDPW HDVQ

UBS REG gr

ISDQT FFFF

e GKN qf

C fi RTHDQ FFFF

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PETROFINA SA BR SMITH & NEPHEW qf

PDIU FFFF

e qf C CARADON

SDPI HDQW

UNICREDITO ITAL s„

QDRS FFFF

GLYNWED INTL PL qf

xy IRDIQ FFFF

QDUI FFFF

e PETROLEUM GEO-S STAGECOACH HLDG qf FRANCFORT

fi VRDU FFFF

C CBR

TUDWR I

UNIDANMARK -A- hu

IHDHV FFFF

e HALKOR q‚ e p‚ UP FFFF

PHDPR FFFF

PRIMAGAZ /RM iƒ

TABACALERA REG C RDIU IIVDUS

SDUQ FFFF

CHARTER qf 1&1AG&CO.KGAA

RQDHU FFFF

XIOSBANK q‚

VDVR FFFF

HANSON PLC qf e

xy TDVH FFFF

± QDVS IDPV

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e TAMRO C PHW P

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C CIMPOR SGPS R

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f DJ E STOXX BANK P PUUDUT

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e HAYS qf iƒ RWDIS FFFF

PDRU FFFF

REPSOL qf e TESCO PLC C

HDIU TH

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COLAS /RM p‚ AUGUSTA BETEILIGUN

e

RUDS FFFF

e hi

C HEIDELBERGER DR e xv RTDQ HDQQ

± PWDP HDIU

ROYAL DUTCH CO xv

TNT POST GROEP C QQDQ IDPP IUDPH FFFF

CRH PLC qf BB BIOTECH ZT-D

q‚ PSDVH FFFF

C WDHW FFFF

xy HELLAS CAN SA P HDPQ

e SAGA PETROLEUM f DJ E STOXX N CY G P RVTDHQ ITDW FFFF

RTDT FFFF

CRISTALERIA ESP iƒ BB MEDTECH ZT-D

e

C

QDPW PDIU

e s„ C

QDST HDVS

e SAIPEM s„ IFIL FFFF PRODUITS DE BASE TUDV QRDSW FFFF

DRAGADOS CONSTR iƒ BERTRANDT AG

qf RDRR FFFF

SDUW FFFF

e SHELL TRANSP & qf IMI PLC PHDS FFFF

TIDS FFFF

e FOM CON CONTRAT iƒ BETA SYSTEMS SOFTW

FFFF FFFF

ACERINOX REG iƒ

C

hu SUDVS HDWR

VDTP FFFF

SMEDVIG -A- xy ISS INTL SERV-B COMMERCE DISTRIBUTION

e C ITQ QDVP

VRDV FFFF

GROUPE GTM p‚ CE COMPUTER EQUIPM

TSDWQ FFFF

ALUMINIUM GREEC q‚

WQDSI FFFF

e hu

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e C PDSU QIW ± qf QDHR HDWV ± SV HDVS

HEIDELBERGER ZE hi ARCADIA GRP CE CONSUMER ELECTR PDIS FFFF

ARJO WIGGINS AP qf e C

C xv IIDPS QDTW

HDIR

f DJ E STOXX ENGY P PSTDHP KON.NEDLLOYD

± PPT HDRR qf IQDSS FFFF IIDPH FFFF

HELL.TECHNODO.R q‚ BOOTS CO PLC CENIT SYSTEMHAUS IUDPU FFFF

ASSIDOMAEN AB ƒi e C

WUDRS HDRT

KONE B ps e

± ISI HDTT p‚ TTRDS FFFF PSDIW FFFF

HERACLES GENL R q‚ CARREFOUR /RM DRILLISCH QDPP FFFF

AVESTA ƒi e

RTDWS FFFF

LAHMEYER hi

e e C QTQ SDPP p‚ IVRDS FFFF ± PWDV PDQH

e HOCHTIEF ESSEN hi CASTO.DUBOIS /R EDEL MUSIC E 98 QTTDP FFFF

BEKAERT fi e

IVQ FFFF

LEGRAND /RM p‚

e C

VSDS C RDPU

PHDHQ FFFF SERVICES FINANCIERS iƒ PQIDTI HDTV

HOLDERBANK FINA gr CENTROS COMER P ELSA RDSQ FFFF

BILTON qf

IHDUW FFFF

LEIF HOEGH xy e C

C VQW IDRS

iƒ PUDSW FFFF WVUDUW HDHT

e gr EM.TV & MERCHANDI C HOLDERBANK FINA CONTINENTE

RIDSS HDUS qf WDQS FFFF

BOEHLER-UDDEHOL e„ 3I

e

C

RWP IDHQ

e LINDE AG hi PWDU FFFF

qf IWDWV FFFF WWDT FFFF

IMETAL /RM p‚ e DIXONS GROUP PL EUROMICRON

IDVI FFFF fi TWDVS FFFF

BRITISH STEEL qf ALMANIJ

e

±

hi PRDU HDRH

MAN AG e C

e C C PDRP IWDRT

hi RTDS IDHW IHDT IDWP

e s„ GEHE AG GRAPHISOFT NV ± ITALCEMENTI

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BUHRMANN NV xv ALPHA FINANCE

e

±

IIW HDIU

MANNESMANN AG hi

e ± C IRW SDHR

qf IIDVQ FFFF RDP HDRV

s„ GREAT UNIV STOR HOEFT & WESSEL ITALCEMENTI RNC ±

QDWW FFFF qf VDQV WDWU

BUNZL PLC qf AMVESCAP

e

±

ITDT PDHT

METALLGESELLSCH hi e e ± IIU HDUP

p‚ IQV FFFF VPDUS FFFF e p‚ e GUILBERT /RM HUNZINGER INFORMAT

± LAFARGE /RM SDT HDUI p‚ IPPDP FFFF

CART.BURGO s„ BAIL INVEST /RM

e

ps IWDPS FFFF

METRA A C PWUDW TDQW

ƒi TWDHT FFFF WDQQ FFFF

e q‚ e INFOMATEC C MICHANIKI REG. HENNES & MAURIT

QQDR PDRS €„ PUDWU FFFF

DEGUSSA-HUELS hi BPI-SGPS N

C

QDVI IDSW

qf e

e MORGAN CRUCIBLE ± ITW PDVU

€„ QR FFFF ± WDU HDSI

PARTEK ps JERONIMO MARTIN INTERSHOP COMMUNIC IQDPS FFFF qf VDQH FFFF

ELKEM ASA, OSLO xy BRITISH LAND CO

qf PDIV FFFF

e C

e C IWQDWS NFC PDHV

hi QSU PDSW ± IPH HDRI

hi KARSTADT AG KINOWELT MEDIEN PHILIPP HOLZMAN ± IPDRI FFFF qf SDSV IDVR

ELVAL q‚ CAPITAL SHOPPIN

hu TWDVQ FFFF

C

C PDQW

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e PILKINGTON PLC qf e KINGFISHER LHS GROUP ITDTS FFFF fi TRDTS FFFF

INPARSA €„ COBEPA

qf IQDIW FFFF C

QDPS ISW

SDVP FFFF OCEAN GROUP qf IVDIT FFFF

POTAGUA -B- hu e MARKS & SPENCER LINTEC COMPUTER UDUH FFFF iƒ IQHDR FFFF

JOHNSON MATTHEY qf CORP FIN ALBA -

IIDHS FFFF

qf e C

± VDU IDTW

TR PDPR PENINS.ORIENT.S hi IIDQR FFFF

e qf e LOESCH UMWELTSCHUT C RMC GROUP PLC METRO RQDV IDSI p‚ QVDWS FFFF

MAYR-MELNHOF KA e„ CPR /RM

qf PDVQ FFFF

± WP V

IIDSQ FFFF PREMIER FARNELL qf IDTQ FFFF e qf MENSCH UND MASCHIN RUGBY GRP C NEXT PLC TDWR FFFF gr ISWDQI HDUW

METSAE-SERLA A ps CS GROUP N

e

C hi RTH IDIH

e e C PWI IDQW

p‚ IST FFFF IRSDS FFFF

SAINT GOBAIN /R p‚ e PREUSSAG AG PINAULT PRINT./ MOBILCOM PRDWR FFFF p‚ RSH FFFF

MODO B FR ƒi EURAFRANCE /RM

PIDSI FFFF C

qf e

e C ITDW QDQT

s„ UDIP HDVS ISDQI FFFF SEMAPA €„ e RAILTRACK RINASCENTE MUEHL PRODUCT & SE PWDPH FFFF p‚ IPR FFFF

NORSKE SKOGIND- xy FONCIERE LYONNA

e

± e xv RTDP HDTS

± VH HDTP

ps PH FFFF QHDQT FFFF

e SKANSKA -B- ƒi e RANDSTAD HOLDIN STOCKMANN A MUEHLBAUER HOLDING VDS FFFF fi FFFF FFFF OUTOKUMPU OY -A ps FORTIS AG

C

hu ISTDHU FFFF C

PDRU QWDRS

gr PHQDIQ HDWQ IPDSI FFFF

e SUPERFOS hu e RATIN -A- VALORA HLDG N PFEIFFER VACU TECH PWDUQ FFFF p‚ IHQDU FFFF

PECHINEY-A- p‚ GECINA /RM

C

±

hu ISRDUP HDRQ QDTT IUH

qf VDWH FFFF IDUP FFFF e TARMAC qf RATIN -B- W.H SMITH GRP PLENUM RDW FFFF qf TDVV FFFF PORTUCEL INDUST €„ HAMMERSON

e C

ps IHDQ FFFF UUDW TDUI

qf UDIV FFFF PDTW FFFF

e TAYLOR WOODROW qf e RAUMA OY WOLSELEY PLC PSI SDWT FFFF p‚ IU FFFF RAUTARUUKKI K ps IMMEUBLES FRANC

C

e C HDWI qf SDRI FFFF TQ

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TECHNIP /RM p‚ RENTOKIL INITIA f DJ E STOXX RETL P QIAGEN NV IQDQT FFFF hu RHDQT FFFF

RIO TINTO qf KAPITAL HOLDING

C

C

QRDS IDRU

qf QDPH QDQV USDSU FFFF TITAN CEMENT RE q‚ REXAM REFUGIUM HOLDING A PTDQW FFFF qf IPDVS FFFF SIDENOR q‚ LAND SECURITIES

e

e ± IDIT ISDQP

p‚ UU FFFF ± WDWI HDRH UNICEM s„ REXEL /RM SACHSENRING AUTO QUDWR FFFF qf TDPR FFFF SILVER & BARYTE q‚ LIBERTY INT.HDG

e e QQDV FFFF

± PRDWI HDQT e„ HAUTE TECHNOLOGIE WDHP FFFF iƒ e SALTUS TECHNOLOGY

URALITA SA C RHI AG IDVR FFFF s„ IIDTS HDVU SMURFIT JEFFERS qf MEDIOBANCA

e C QDRP USDS

± IHDPV FFFF gr SPQDQP HDWS

e iƒ e e SCM MICROSYSTEMS VALENCIANA CEM C RIETER HLDG N IIDV FFFF s„ TDT HDTI p‚ IIWDQ FFFF SONAE INDUSTRIA €„ MEDIOLANUM ALCATEL /RM

e ± C QVV HDSI

e„ IUSDS HDQI IUDIH FFFF

e WIENERB BAUSTOF SANDVIK -A- ƒi SER SYSTEME IIDRV FFFF qf UDQH FFFF q‚ QIDSV FFFF SOPORCEL €„ MEPC PLC ALTEC SA REG.

C

R IHDR

qf SDVS FFFF IUDIS FFFF

WILLIAMS e ƒi SERO ENTSORGUNG WDUH FFFF iƒ PRDPS FFFF xy SDWP FFFF SSAB SW ST A FR ƒi METROVACESA SANDVIK -B- ASK PROXIMA

C ± IWHDWQ HDHT RQVDIV IDRS

e e gr e f DJ E STOXX CNST P C VDS FFFF xv FFFF FFFF xv TDUS HDUS STORA ENSO -A- ps NATIO-INTER -C- SAURER ARBON N BAAN COMPANY

PRDPI FFFF e e ƒi e C VDWS HDUW p‚ IHHDP FFFF fi IUQ FFFF ps SCANIA AB -A-

STORA ENSO -R- PARIBAS BARCO e CODES PAYS ZONE EURO ƒi PRDRQ FFFF

IVDTP FFFF qf ISDRU FFFF qf TDVI FFFF

SVENSKA CELLULO ƒi CONSOMMATION CYCLIQUE PROVIDENT FIN SCANIA AB -B- BOWTHORPE C FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne ISSVDTW HDTI e e gr C ± IUH PDRI xv PIDRS RDHQ qf TDIT FFFF THYSSEN hi RODAMCO NV SCHINDLER HOLD BRITISH AEROSPA

IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C ITPUDSR IDIU e gr VDHI FFFF p‚ PQPDS FFFF qf PHDWR FFFF qf HDPU FFFF TRELLEBORG B ƒi ACCOR /RM SCHRODERS PLC SCHINDLER HOLD BRITISH BIOTECH

e e e e e LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche p‚ SHDQS FFFF C PW FFFF hi UVDS IDIT p‚ THDU FFFF p‚ IRWDT FFFF UNION MINIERE fi ADIDAS-SALOMON SEFIMEG N /RM SCHNEIDER /RM CAP GEMINI /RM

e FI : Finlande - BE : Belgique. e e e C C C s„ IDPI IDTV PSDR HDRH ps IPDV HDUW p‚ VIDS FFFF hu WSDSP FFFF UPM-KYMMENE COR ps AMER GROUP A SIMCO N /RM SEAT-PAGINE GIA COLOPLAST B

e e e C qf VDIU FFFF IIDTI FFFF e„ PWDT FFFF qf SDPH HDSV p‚ QRDUU FFFF

USINOR p‚ AUSTRIAN AIRLIN SLOUGH ESTATES SECURICOR DASSAULT SYST./ CODESPAYSHORSZONEEURO

e ƒi ISDIP FFFF

QIDVV FFFF hu TQDWI FFFF p‚ QU FFFF ƒi PSDPV FFFF

VIOHALCO q‚ BANG & OLUFSEN SOPHIA /RM SECURITAS -B- ERICSSON A. CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e C e C C gr UHIDIH HDRS PTDRS IDRT qf RDTU FFFF p‚ IIV FFFF s„ I IDHI

VOEST-ALPINE ST e„ BARRATT DEV PLC UNIBAIL /RM SGS GENEVA BR FINMECCANICA GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C ± ± HDQV qf QDIW HDRU s„ HDSI IDWP qf QDTT FFFF hi SU HDVU f DJ E STOXX BASI P ISPDPW BEAZER GROUP UNIM SHANKS & MCEWAN FRESENIUS MED C LeMonde Job: WMQ1603--0023-0 WAS LMQ1603-23 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0376 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 23

C C C ± ± ± RSDSH PWVDRT HDVV QDUP TR TRDSH RPQDHW HDUV PDHS PIPDPH PIR IRHQDUS HDVR RDIT BIC...... RSDIH GROUPE PARTOUCHE ... S.I.T.A ......

C C C C ± FFFF FFFF FFFF HDTW IQV IQVDWH WIIDIP HDTS PIDSP IIDWH IP UVDUI HDVR PDVQ BIS...... UWDVH GUILBERT...... SKIS ROSSIGNOL......

C C ± ± ± UVDSH SIRDWQ IDVU IIDWH QTU QTI PQTV IDTQ SDRW ITQDUH ITQDUH IHUQDVH FFFF IVDTP B.N.P...... VH GUYENNE GASCOGNE... SOCIETE GENERALE......

C C ± ± ± ± ITVDRH IIHRDTQ HDII QDIT PQH PPWDWH ISHVDHS HDHR IRDPT IPR IPQ VHTDVQ HDVH VDIR VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITVDPH HACHETTE FILI.ME...... SOC.FONC.LYON.# ......

C C C ± ± QSHDVH PQHIDIH HDPP UDWS IUW IUW IIURDIT FFFF PSDTI IRT IRTDVH WTPDWR HDSR PPDWV BONGRAIN ...... QSH HAVAS ADVERTISIN ...... SODEXHO ALLIANCE......

C C C C ± PRPDRH ISWHDHR HDSQ QVDHR WWDTH WWDUH TSQDWW HDIH ITDVI UP UP RUPDPW FFFF SDSI BOUYGUES ...... PRIDIH IMETAL ...... SOGEPARC (FIN) ......

C C

± ± ± ± PUDWI IVQDHV HDQP RPDHQ IU ITDSS IHVDST PDTR IQDHU PRDQR PRDQH ISWDRH HDIT SDRT b Le certificat d’investissement du Crédit lyonnais s’affi- BOUYGUES OFFS...... PV IMMEUBLES DE FCE ...... SOMMER-ALLIBERT......

C C C C C ± SDUW QUDWV IDSU WDQV SWDVH THDIH QWRDPQ HDSH TDST QU QUDHS PRQDHQ HDIQ PDQI

chait en hausse de 2,53 % à 40 euros, en début de séance BULL#...... SDUH INFOGRAMES ENTER .... SOPHIA ......

C C ± ± ± PTT IURRDVS HDQU IRDRH PIDWH PIDWH IRQDTS FFFF IIDQU SIDSH SI QQRDSR HDWU HDPW CANAL + ...... PTU INGENICO ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C C lundi 15 mars. Le schéma de privatisation du Crédit lyon- C ± ± ISIDWH WWTDRH IDSQ IIDII PPDIH PPDHS IRRDTR HDPP HDTU TSDIH TSDSH RPWDTS HDTI TDHU CAP GEMINI ...... IRWDTH INTERBAIL...... STRAFOR FACOM......

C C C ± ± RIDWP PURDWV TDIP QDUT PUHDSH PUHDSH IUURDQT FFFF HDVH IUQDPH IURDPH IIRPDTV HDSU HDRS

nais, dévoilé par l’Etat le week-end dernier, prévoit que CARBONE LORRAINE..... QWDSH INTERTECHNIQUE...... SUEZ LYON.DES EA ......

C C C C

± TTHDSH RQQPDTH HDTH PDUP THDQH TPDSH RHWDWU QDTR PDUI PIT PIT IRITDVU FFFF IWDVH

les grands investisseurs financiers ne pourront acquérir CARREFOUR ...... TTRDSH ISIS ...... SYNTHELABO ......

C C C C ± ± VPDSS SRIDRW HDHT TDWV UVDWS UW SIVDPI HDHT IDIP WTDPH IHH TSSDWT QDWS PRDTV CASINO GUICHARD ...... VPDSH JEAN LEFEBVRE ...... TECHNIP......

C C ± ± ± SIDUS QQWDRT IDRU SDRU VT VT STRDIP FFFF IDHQ PVDHP PWDIH IWHDVV QDVS PHDRU plus de 10 % du capital, et que l’ensemble de cette caté- CASINO GUICH.ADP ...... SI KLEPIERRE...... THOMSON-CSF......

C C ± ± ± ± IVR IPHTDWT HDPU SDQR IWH IVWDVH IPRSDHI HDIH RDQR IHTDSH IHT TWSDQI HDRT PPDVP

gorie d’investisseurs ne pourra en détenir plus de 33 %. CASTORAMA DUB.(L...... IVRDSH LABINAL...... TOTAL ......

C C C ± ±

VTDRH STTDUS P WDPP VPDUS VPDUS SRPDVH FFFF PDPP IIV IITDTH UTRDVS IDIV TDII

b L’action Eurotunnel se traitait en baisse de 1,92 % à C.C.F...... VRDUH LAFARGE...... UNIBAIL ......

C C C ± ± IRT WSUDUH HDTV SDWV QPDIH QQDIT PIUDSP QDQH VDRP IPH IPH UVUDIS FFFF TDIH CEGID (LY) ...... IRS LAGARDERE...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C ± ± TDTQ RQDRW FFFF IDUU TPDIH TPDQS RHVDWW HDRH PDRT IIDTI IIDSH USDRR HDWR PIDST 1,55 euro lors des premiers échanges lundi, après l’an- CERUS...... TDTQ LAPEYRE ...... USINOR......

C C C C

± RUDSP QIIDUI HDSS IDPI RHDHW FFFF FFFF FFFF UDQW USDSS URDRS RVVDQT IDRS IHDVU

nonce des résultats du groupe. Le bénéfice net pour 1998 CGIP ...... RUDPT LEBON (CIE)...... VALEO ......

C C C ± ± ± RSDRH PWUDVH HDTT QDTP IVQ IVVDRH IPQSDVP PDWS ITDST PSDWH PT IUHDSS HDQV PIDUS

d’Eurotunnel s’est inscrit à 726 millions de francs, après CHARGEURS...... RSDIH LEGRAND ...... VALLOUREC...... C C ± ± ± ± RHDSH PTSDTT IDPS RIDWU IIRDPH IIR URUDUW HDIU ISDWW QHDUH QH IWTDUW PDPV PDQV CHRISTIAN DALLOZ ...... RH LEGRAND ADP ...... VIA BANQUE ......

C C C C C ±

IIQ URIDPQ HDTP IWDWS QWDPH QWDQH PSUDUW HDPS SDVW PQV PQVDSH ISTRDRT HDPI UDVT une perte nette de 5,8 milliards de francs l’an passé. Hors CHRISTIAN DIOR ...... IIPDQH LEGRIS INDUST...... VIVENDI ......

C C C

± ± ± VHDSH SPVDHS HDTP IQDQH IPI IPIDUH UWVDQH HDSU HDVI IQDPH IQ VSDPU IDSI QDIP

profit exceptionnel, le groupe accuse cependant une CIC -ACTIONS A...... VH LOCINDUS...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C C C ± ± ± SP QRIDIH HDWS WDQQ SVI SVQ QVPRDPQ HDQR SDQS IVQ IVPDWH IIWWDUS HDHS HDIT CIMENTS FRANCAIS ...... SPDSH L’OREAL ...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C C ± perte de 2 milliards de francs. ± UH RSWDIU HDPI IRDTT PPQDPH PPHDSH IRRTDQW IDPH QHDUV CLARINS ...... UHDIS LVMH MOET HEN......

C C C VVDSH SVHDSP QDIR ISDTI IUI IUI IIPIDTW FFFF IDWT

b La valeur Renault enregistrait une hausse de 1,86 % à CLUB MEDITERRANE .... VSDVH MARINE WENDEL ......

C ± ± ±

PSDHI ITRDHS QDHT QDQW RDTR RDSV QHDHR IDPW QHDII

36,5 euros, lundi matin dans l’attente d’un accord entre CNP ASSURANCES ...... PSDVH METALEUROP ......

C C ± ± TPDWS RIPDWP PDRH VDWI RHDPQ QWDVH PTIDHU IDHT ITDVI COFLEXIP...... TRDSH MICHELIN......

C C C ± ITW IIHVDSU IDIW SDUR QSDQP QSDQU PQPDHI HDIR HDVV le groupe français et Nissan, le président du constructeur COLAS ...... ITU MONTUPET SA......

C C ± PDQH ISDHW IDQP IVDSS IHDUS IHDUS UHDSP FFFF IV

japonais ayant rencontré Louis Schweitzer ce week-end COMPTOIR ENTREP...... PDPU MOULINEX ......

C C ± ±

QWDVH PTIDHU PDIV IDIW SIDVH SHDUH QQPDSU PDIP UDTS

(lire aussi page 17). CPR ...... QVDWS NATEXIS......

C ± ± % Var. IQDVR WHDUV HDVS UDPV IRDSS IRDSH WSDII HDQR FFFF

CRED.FON.FRANCE ...... IQDWT NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

31/12 C C International ± ± f QIDUR PHVDPH HDIS IPDQR PTDSH PTDWW IUUDHR IDVR IHDST

b Le titre Vivendi progressait de 0,25 % à 238,6 euros, CFF.(FERRAILLES) ...... QIDTW NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C C C

QWDWW PTPDQP PDSQ PRDQH PSDSH PSDSH ITUDPU FFFF IIDRW

lundi en début de matinée. Le groupe a annoncé une CREDIT LYONNAIS...... QW NORD-EST......

C C C C C USDPH RWQDPV HDPT PHDQP UPDTH UQDPH RVHDIT HDVP FFFF IIP IISDQH USTDQP PDWR QPDTV CS SIGNAUX(CSEE)...... US NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C hausse de 17 % de ses profits en 1998 à 1,1 milliard d’eu- C ± ± ± TS RPTDQU FFFF IHDWS IWQDSH IWIDPH IPSRDIW IDIV PSDRS US URDWH RWIDQI HDIQ IQDSU DAMART ...... TS NRJ # ...... A.T.T. #......

C C C C ± ±

PPQDIH IRTQDRR IDIQ VDSP UDSH UDUH SHDSI PDTT QDQS IUDIV IU IIIDSI IDHR PDIH ros, soit un bénéfice net par action de 7,5 euros, supé- DANONE...... PPHDTH OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C C C

± ± ± IRT WSUDUH IDQS ISDWW IHHDPH IHI TTPDSP HDUW QTDQW PRDUQ PRDVH ITPDTV HDPV SDRI

rieur à celui anticipé par les analystes. Pour 1999, Vivendi DASSAULT-AVIATIO ...... IRV PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C C ± ± ± ± QS PPWDSV HDTT IPDTH PRPDWH PQT ISRVDHT PDVR HDUS ISDWH IS WVDQW SDTT QRDUU DASSAULT SYSTEME...... QRDUU PATHE...... DE BEERS # ......

C C C C ± ± RRDSH PWIDWH QDRV IDHR PWDUQ PWDUS IWSDIS HDHT TDWQ SRDRS SQ QRUDTT PDTT IQDPR s’attend à une augmentation d’au moins 10 % de son DE DIETRICH...... RQ PECHINEY ACT ORD ...... DU PONT NEMOURS.....

C C C ± ± ± VHDSH SPVDHS HDTP QHDUV SRDPH SRDWH QTHDIP IDPW HDVI SQDSH SPDVH QRTDQS IDQH PDTP

profit net. DEVEAUX(LY)# ...... VH PERNOD-RICARD...... FORD MOTOR # ......

C C C ± ± FFFF FFFF FFFF QDST IQQDTH IQRDTH VVPDWP HDUR PDHR WW WVDTH TRTDUU HDRH IPDQH DEV.R.N-P.CAL LI...... IH PEUGEOT...... GENERAL ELECT. #......

C C C ± ± ± IPIDSH UWTDWW IDPS UDRT IST ISUDTH IHQQDUW IDHP QDIW VPDTH VIDIS SQPDQI IDUS QPDQV DEXIA FRANCE ...... IPH PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL MOTORS # .....

C C ± ± ± ± TDUS RRDPV HDIR QIDWS TV TW RSPDTI IDRU ISDQV TDSW TDSU RQDIH HDQH PVDSU DMC (DOLLFUS MI)...... TDUT PLASTIC OMN.(LY) ...... HITACHI #......

C C C

± ± ± PPDTH IRVDPS HDVW UDPP UP UIDVH RUHDWV HDPU IIDIQ ITQDUH ITRDPH IHUUDHV HDQH QDUW

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PPDRH PRIMAGAZ...... I.B.M # ......

C C C C ± ±

WS TPQDIT IDHT ITDVI STP STT QUIPDUP HDUI VDTQ SSDWH SUDIH QURDSS PDIR PDPQ

______ECIA...... WR PROMODES...... ITO YOKADO #......

C C C C C ± TH QWQDSU PDQV IIDIU ISVDSH ITH IHRWDSQ HDWR RDWV IUDPP IUDQV IIRDHI HDWP PHDTI EIFFAGE ...... SVDTH PUBLICIS #...... MATSUSHITA #......

C C ± ± ± IIRDQH URWDUT HDIU ITDHR IQ IQ VSDPU FFFF PPDVR RHDRP QWDTH PSWDUT PDHP PIDUQ ELF AQUITAINE ...... IIRDSH REMY COINTREAU...... MC DONALD’S #...... b

v xhs IS we‚ƒ Cours releve´sa` 10 h 15

C C C C ± QPDPH PIIDPP HDRW PSDUV QSDVQ QTDTH PRHDHV PDIR RDQQ UTDSS UTDSS SHPDIR FFFF PHDPT ERAMET ...... QPDHR RENAULT ...... MERCK AND CO # ......

C C C ± ± ±

IPSDQH VPIDWI IDRS IRDWW UU UTDWH SHRDRQ HDIP S SDSQ SDST QTDRU HDSR ITDVH ERIDANIA BEGHIN...... IPQDSH REXEL...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PR m—rs

C ± ± ± ± QHUDSH PHIUDHU HDRP VDQI IIDWH IIDWH UVDHT FFFF VDIU VSDRS VRDSH SSRDPV IDII IIDIV ESSILOR INTL ...... QHVDVH RHODIA ...... MOBIL CORPORAT.#......

C C C ± ± FFFF FFFF FFFF IDQI RIDIS RI PTVDWR HDQT TDRU IIIDRH IIPDQH UQTDTR HDVH PPDUW ESSILOR INTL.ADP...... QHIDPH RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......

C C C ± ± UPDSH RUSDSU HDTW HDQR WUDSH IHH TSSDWT PDST RDPI IPDSS FFFF FFFF FFFF SDIQ ESSO...... UP ROCHEFORTAISE CO ..... NIPP. MEATPACKER......

C C ± ± % Var. ± RSH PWSIDVI FFFF PHDPI PDSU PDSV ITDWP HDQV RDHQ QTDWH QTDPH PQUDRT IDVW PHDTV

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... RSH ROCHETTE (LA) ...... PHILIP MORRIS # ......

31/12 C C C France C f ± IDPP V HDVP IHDWH RV RW QPIDRP PDHV VDIS VQDWH FFFF FFFF FFFF SDTH

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... IDPI ROYAL CANIN...... PROCTER GAMBLE ......

(1)

C C C ± PRH ISURDQH FFFF PHDTT IHSS IHSS TWPHDQS FFFF WDRW ITDVH IU IIIDSI IDIW TDSW EUROPE 1...... PRH RUE IMPERIALE (L...... SEGA ENTERPRISES ......

C C C C ± ± ± ± IRWDSH WVHDTT HDUW IDWQ IDST IDSH WDVR QDVR QVDVV QTDVW QU PRPDUH HDPW SDWV SQ SIDTH QQVDRU PDTR QHDQT B.N.P. (T.P)...... ISHDUH EUROTUNNEL...... SADE (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

C C C C ± ± ± IRP WQIDRT HDIR IDUW IHHDSH IHI TTPDSP HDRW HDRW SIH SIH QQRSDQV FFFF WDSU VSDIS VTDPS STSDUT IDPW RIDHR CR.LYONNAIS(TP) ...... IRPDPH FIMALAC SA...... SAGEM SA...... SONY CORP. #......

C C C C ± ± RIW PURVDRT HDTU HDRS IWDRH IWDQW IPUDIW HDHS VDTV IRSDSH IRRDTH WRVDSI HDTI PHDIW RENAULT (T.P.)...... RITDPH FINEXTEL...... SAINT-GOBAIN......

C ± ± ± ± ± IVIDSH IIWHDST HDQV IDIW TSDHS TS RPTDQU HDHU UDHU UUDSH UTDIS RWWDSI IDUR TDWS SAINT GOBAIN(T.P...... IVPDPH FIVES-LILLE...... SALVEPAR (NY) ......

C C C

± ± FFFF FFFF FFFF HDSS UVDQH UVDTH SISDSV HDQV ITDIH IUHDRH IUH IIISDIQ HDPQ PIDIT

THOMSON S.A (T.P ...... IRPDSH FRANCE TELECOM...... SANOFI ...... ABRE´VIATIONS

C C C ± ± PQRDSH ISQVDPP HDVT PUDIH TSR TSR RPVWDWT FFFF RDRS SPDTH SQDQS QRWDWS IDRP IHDHQ

ACCOR ...... PQPDSH FROMAGERIES BEL...... SAUPIQUET (NS) ......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C ± ± ± SHDSH QQIDPT HDIW HDUV WHI WHI SWIHDIU FFFF IDRU SHDQS SHDWH QQQDVV IDHW IDSR AGF ...... SHDRH GALERIES LAFAYET ...... SCHNEIDER SA......

C C C C

± ITDHW IHSDSR HDRW ISDPS UWDPH UWDPH SIWDSP FFFF IIDRU SQDSH SQDVH QSPDWH HDST RDSP AIR FRANCE GPE N ...... ITDHI GASCOGNE...... SCOR...... SYMBOLES

C C C ± ± ± IQV WHSDPP IDUT IIDUH THDQH TH QWQDSU HDRW QDSQ THDQH THDTH QWUDSI HDRW IRDSP

AIR LIQUIDE ...... IQSDTH GAUMONT #...... S.E.B...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C ± ± ± IIWDIH UVIDPR HDIT IRDIV RHDHW RHDIH PTQDHR HDHP IIDRQ THDUH THDSH QWTDVS HDQP HDRW

ALCATEL ...... IIWDQH GAZ ET EAUX ...... SEFIMEG CA...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C ± ± ± PQDWH ISTDUU HDQU IWDTU IHQDUH IHPDTH TUQDHI IDHT IDIV TI TH QWQDSU IDTQ IPDRT

ALSTOM...... PQDWW GECINA...... SEITA...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C C ± ± ± ±

PRH ISURDQH HDRW ITDUV QVDPS QVDSH PSPDSR HDTS PPDRS IHDRH IHDQS TUDVW HDRV SDUQ

ALTRAN TECHNO. #...... PRIDPH GEOPHYSIQUE ...... SELECTIBANQUE...... `

C C C C ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : IUWDRH IIUTDUW QDIH IIDWP PIDWW PP IRRDQI HDHR QDHW RHDWS RI PTVDWR HDIP RRDVW ATOS CA...... IUR GRANDVISION ...... SFIM......

C C C C ± ± IPIDPH UWSDHP HDSV IDVT IIU IIS USRDQS IDUH WDQI RPDUS RQDWH PVUDWU PDTW WDWI AXA...... IPHDSH GROUPE ANDRE S.A ...... SGE...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C ± ± ± ± IPQDSH VIHDII IDHT HDRV RQDWI RP PUSDSH RDQR IRDUH TUDSH UIDSH RTWDHI SDWP IDHQ BAIL INVESTIS...... IPPDPH GPE VALFOND ACT...... SIDEL...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

± ± ± ± IHHDSH TSWDPR FFFF ISDRU ITDUI ITDUH IHWDSR HDHS IWDRR ISS ISS IHITDUQ FFFF PDIR BAZAR HOT. VILLE ...... IHHDSH GR.ZANNIER (LY) ...... SILIC CA ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± ± ± SSDWH QTTDTV FFFF QDSQ VRDVH VQ SRRDRR PDIP TDIH VIDSH VI SQIDQQ HDTI RDUV BERTRAND FAURE...... SSDWH GROUPE GTM ...... SIMCO......

@€u˜li™iteÂA

C ± ISHDVU PDIP PTDTH IURDRV FFFF TVDVH RSIDQH IDIU GROUPE D #...... PQ CGBI ...... d HERMES INTL ......

± QTUDQR HDVV UDSS RWDSP FFFF III UPVDII FFFF GUILLEMOT #...... ST CLAYEUX (LY)...... d HYPARLO #(LY......

C PDST FFFF QVDVU PSRDWU UDQU PU IUUDII FFFF NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDQW CNIM CA#...... I.C.C.#...... d

C C SUHDTV PDSQ SWDQH QVVDWV FFFF RWDRH QPRDHR HDIH HF COMPANY...... VU COFITEM-COFI ....d IMMOB.BATIBA....

C ±

QPHDII HDTI TPDTH RIHDTQ FFFF WDPH THDQS IDTS

´ HIGH CO...... RVDVH CIE FIN.ST-H ...... d IMS(INT.META ..... C ± QIIDSV IDHR ISR IHIHDIU HDTS QTDWH PRPDHS FFFF

MARCHE HOLOGRAM IND .. RUDSH C.A. PARIS I...... INFO REALITE......

C PTDSH FFFF RWDSH QPRDUH PDHT SDUH QUDQW FFFF IGE + XAO...... RDHR C.A.ILLE & V...... INT. COMPUTE ....d

C C SUDRH RDSR RPDUS PVHDRP FFFF IIQDTH URSDIU HDIU

ILOG # ...... VDUS C.A.LOIRE/H...... d JET MULTIMED....

†ixh‚ihs IP we‚ƒ

C C ISDVI HDRI RUDWH QIRDPH FFFF WRDWH TPPDSH PDHR IMECOM GROUP .. PDRI C.A.MORBIHAN.... LATECOERE #......

C

± IQUDUS FFFF USDSH RWSDPS IDVV IHP TTWDHV HDVW

INFONIE...... PI C.A.DU NORD# .... L.D.C......

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35

C ± IRUDWV IDHS TIDQS RHPDRQ FFFF UDIH RTDSU HDUH INFOTEL #...... PPDST C.A. OISE CC ...... d LECTRA SYST......

C ± ± ISTDUU RDRH VTDIH STRDUV HDPQ RH PTPDQV QDVW LEXIBOOK #...... PQDWH C.A.PAS DE C ...... LEON BRUXELL ....

Cours Cours % Var. ± SHDWU PDTQ UVDUH SITDPR FFFF PPDSH IRUDSW FFFF

JOLIEZ-REGOL...... UDUU C.A.TOULOUSE.....d LOUIS DREYFU.....

Valeurs f en ¤uros en francs veille

± IDRR FFFF RIDUH PUQDSQ FFFF IUDHU IIIDWU IDUV JOLIEZ-REGOL...... d HDPP CRCAM CCI NV ....d LVL MEDICAL......

C ± ± IQUDUS RDSR IHDPH TTDWI UDPU SRDSS QSUDVP FFFF IRW WUUDQV IDQT ADLPARTNER # .... PI LACIE GROUP...... CRCAM TOUR.P...d M6-METROPOLE ..

C C IHVDIH QDTR ISDSH IHIDTU FFFF SIDIH QQSDIW FFFF IDWS IPDUW RDPU AB SOFT...... ITDRV MEDIDEP #...... CROMETAL ...... d MEDASYS DIGI.....

± ± IUHDPP PDHU TDIH RHDHI FFFF FFFF FFFF FFFF IQUDSH WHIDWR IDQT ALPHAMEDIA...... PSDWS MILLE AMIS #...... DAPTA-MALLIN ... MANITOU #......

C C ± ± QTDUQ RDPU VDHS SPDVH HDTI SWDVS QWPDSW HDIT SP QRIDIH IDWT ALPHA MOS ...... SDTH MONDIAL PECH ... GROUPE J.C.D...... MANUTAN ......

C C ± WVQDWR HDTU IIDRH URDUV HDVT USDWH RWUDVU IDVU IIHDTH UPSDRW FFFF ALTAMIR & CI...... ISH NATUREX...... DAUPHIN OTA..... MARC ORIAN ...... d

C IUDRS FFFF UH RSWDIU RDRU QWDVH PTIDHU FFFF RWDVH QPTDTU FFFF APPLIGENE ON ....d PDTT OLITEC ...... DECAN GPE NO...d MARIONNAUD P..

C C ± SDWH FFFF IWIDIH IPSQDSQ IDIT SS QTHDUV HDHW PWDIH IWHDVV RDSW ASTRA ...... HDWH OMNICOM...... DU PAREIL AU ..... MECATHERM # ....

C UVDUI FFFF PDIR IRDHR FFFF QPDTH PIQDVR FFFF QI PHQDQS IDTQ ATN...... IP OXIS INTL RG...... EXPAND S.A...... MGI COUTIER ......

C C C ± QSUDSH IQDPI IUDSR IISDHS TDST TUDQH RRIDRT IDWT IPH UVUDIS HDHV AVENIR TELEC...... SRDSH PERFECT TECH..... L ENTREPRISE ..... MICHEL THIER.....

C ± RTSDUQ FFFF VDTH STDRI FFFF PUDTP IVIDIV IDUH IHDWW UPDHW IDPW BELVEDERE...... UI PHONE SYS.NE.....d ETAM DEVELOP... NAF-NAF # ......

± ± UVDUI FFFF IP UVDUI HDVP WP THQDRV FFFF PVW IVWSDUP PDHQ BIODOME #...... IP PICOGIGA...... EUROPEENNE C... PENAUILLE PO.....

C ± ± QHIDTU HDHP US RWIDWU PDUQ RRDTH PWPDST HDII PIDQR IQWDWV FFFF BVRP EX DT S...... RSDWW PROSODIE ...... EUROP.EXTINC .... PHYTO-LIERAC.....d

C C C RRDSR TDHW PU IUUDII HDHQ SR QSRDPP QDRR USDIH RWPDTP FFFF CAC SYSTEMES .... TDUW PROLOGUE SOF.... EXEL INDUSTR .... POCHET ...... d

C C ± WPDTP HDVS SDHQ QPDWW IDST IRQ WQVDHP FFFF TV RRTDHS PDUI CEREP ...... IRDIP QUANTEL ...... FACTOREM...... d RADIALL #......

TDST FFFF RP PUSDSH FFFF IPTDUH VQIDIH FFFF ST QTUDQR FFFF CHEMUNEX #...... I R2I SANTE ...... FACTOREM NV.....d RALLYE(CATHI......

C C PRPDUH PDUU QR PPQDHQ FFFF PHDWH IQUDIH FFFF QI PHQDQS HDTR COIL...... QU RADOUX INTL ...... FAIVELEY #...... REYNOLDS......

C ± ± IIPDVP IDIR IQ VSDPU QDWI QDWT PSDWV FFFF PI IQUDUS RDQP CRYO INTERAC .... IUDPH RECIF #...... FINACOR ...... RUBIS #......

C ± ± QHVDQH HDRP ITDTH IHVDVW IDUU TWDSH RSSDVW FFFF IQH VSPDUR QDUH CYBER PRES.P...... RU REPONSE #...... FINATIS(EX.L...... d SABATE SA #......

C C ± ± VPDIW QDSR S QPDVH QDVR TV RRTDHS HDUR ISU IHPWDVS FFFF TT RQPDWQ QDIP CYRANO # ...... IPDSQ REGINA RUBEN.... ARKOPHARMA #... FININFO ...... d SEGUIN MOREA...

C C

± ±

IRRDQV PDIU PSDQS ITTDPW RDQP WT TPWDUP HDSP QUDVH PRUDWS HDPQ IHV UHVDRQ FFFF

DESK # ...... PPDHI SAVEURS DE F ...... SECOND ASSUR.BQ.POP ..... FLO (GROUPE)..... SIDERGIE ......

C ± ± IVDQU FFFF IIDTH UTDHW PDSP IVDPH IIWDQV HDSR SS QTHDUV FFFF PPDTH IRVDPS HDPP DESK BS 98 ...... PDVH SILICOMP # ...... ASSYSTEM # ...... FOCAL (GROUP....d SIPAREX (LY) ......

C C C ______SHDVR WDIS IRP WQIDRT FFFF ISV IHQTDRI QDWR RVDIS QISDVR IDQH IVDRW IPIDPW FFFF DMS # ...... UDUS SERP RECYCLA ..... BENETEAU CB# .... FRAIKIN 2# ...... SOCAMEL-RESC....d

C C

±

RQDWS PDPW PP IRRDQI QDWQ TDHU QWDVP FFFF RSDRH PWUDVH FFFF SVDVH QVSDUH IDQU

DURAND ALLIZ.... TDUH SOI TEC SILI ...... ´ BISC. GARDEI...... d GAUTIER FRAN....d SOPRA # ......

C C ± ± HDIU IDIP SVWDHS IDUS PPDRR IRUDPH HDPT STDSH QUHDTP IDVH IIDVI QDWQ PSDUV FFFF DURAN DUBOI..... VWDVH STACI #...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GEL 2000 ...... SPORT ELEC S...... d

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24 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999

SPORTS Le Comité international 18 mars, à Lausanne (Suisse). aux Jeux olympiques d’hiver de est candidat déclaré mais contesté à piques américaines, qui menacent olympique va vivre une des plus im- b L’INSTITUTION devrait perdre six 2002. b LE PERSONNAGE-CLÉ de ces la succession du président Juan An- de demander au Sénat d’annuler les portantes réunions de son existence de ses membres, exclus pour des journées sera le Canadien Richard tonio Samaranch, en 2001. b LES DÉ- exonérations fiscales dont jouissent avec la session extraordinaire faits de corruption liés à la candida- W. Pound, responsable de l’enquête BATS seront suivis avec beaucoup actuellement le CIO et ses sponsors convoquée, jeudi 17 et vendredi ture de Salt Lake City (Etats-Unis) au sein de la famille olympique, qui d’attention par les autorités olym- sur le sol américain. Juan Antonio Samaranch joue son avenir et celui de l’olympisme La session extraordinaire du Comité international olympique (CIO) devrait confirmer l’exclusion de six membres impliqués dans l’affaire de Salt Lake City. Mais, en marge de ce premier procès olympique, l’institution veut également procéder à des réformes radicales LE CIO (Comité international b Expulsions. Trente noms de etc.), ces « six damnés de d’enquête », semblaient pourtant tard, lors de la Conférence mon- Juan Antonio Samaranch a éga- olympique) s’apprête à vivre les membres du CIO sont apparus l’olympe » auront chacun vingt lui donner peu de chances de s’en diale sur le dopage, un groupe de lement l’intention de lancer une heures les plus agitées de son his- dans les différentes enquêtes sur minutes pour se défendre devant sortir : son fils, Jung-hoon, avait quarante-deux délégués olym- réflexion visant à modifier le sys- toire depuis sa création, en 1894. le scandale de Salt Lake City. Le leurs pairs. L’assemblée votera en- trouvé un emploi dans une firme piques faisaient savoir au Catalan tème d’élection des membres du Mercredi 17 et jeudi 18 mars, à Lau- rapport final de Dick Pound en a suite sur leur sort. Pour être réin- de communication par satellite de qu’ils n’étaient pas prêts à aban- CIO, jusqu’à présent cooptés. sanne, sa 108e session, convoquée à retenu vingt. Dix membres sont tégrés, ils devront obtenir au Salt Lake City et sa fille musi- donner leurs prérogatives, notam- Quatre collèges pourraient être titre « exceptionnel » par Juan An- accusés de faits graves. Quatre moins deux tiers de voix favo- cienne, Hae-jung, a joué pour ment leur droit de vote. Parallèle- créés : un réservé aux anciens ath- tonio Samaranch, va être suivie par d’entre eux ont déjà démissionné : rables. L’audition la plus attendue l’Utah Symphonia Orchestra pen- ment, d’autres membres, comme lètes ; un pour les comités natio- les médias du monde entier. Il ne le Libyen Bashir Attarabulsi, la sera celle de Jean-Claude Ganga : dant la campagne de la ville mor- le Français Guy Drut, écrivaient au naux olympiques ; un composé de sera pas question, pourtant, de dé- Finlandaise Pirjo Häggman, le Ke- s’il est déchu du CIO, le Congolais mone. Que Un Yong-kim – « mon président pour réclamer des me- personnalités issues de la société signer les villes organisatrices des nyan Charles Mukora et le repré- ne manquera pas de régler ses plus proche conseiller », disait de sures drastiques. civile ; le dernier collège serait une prochains Jeux olympiques, mais sentant du Zwaziland, David Si- comptes. Dick Pound, qu’il a ap- lui Juan Antonio Samaranch au Le projet de réforme qui va être émanation de l’actuel cénacle bien de donner un vigoureux coup bandze. Six autres membres sont pris à connaître au sein de la début des années 90 – ait obtenu proposé lors de la session de Lau- olympique. Enfin, une commis- de balai au sein de l’institution cen- sous le coup d’une mesure d’ex- commission chargée des droits té- un traitement particulier ne fait sanne coupe la poire en deux : un sion d’éthique devrait être créée. tenaire. Vendredi 12 mars, le Cana- pulsion temporaire : l’Equatorien lévisés, sera le premier visé. aucun doute. Parmi les autres groupe d’experts de seize per- Juan Antonio Samaranch a de- dien Richard W. Pound, l’un des Augustin Arroyo, le Soudanais b Avertissements. Dix autres « rescapés » de l’enquête, se sonnes, dont huit membres du CIO mandé à Henry Kissinger, ancien quatre vice-présidents du CIO, a Abdel Gadir, le Congolais Jean- membres du CIO, à qui il est fait trouvent deux autres membres élus par leurs pairs, aura désor- secrétaire d’Etat américain, Prix achevé son rapport d’enquête rela- Claude Ganga, le Malien Lamine grief de délits moins importants, importants du CIO : le Russe Vita- mais la responsabilité de sélection- Nobel de la paix en 1973, et tif à l’affaire de corruption de Salt Keita, le Chili Sergio Santander et vont recevoir des blâmes. C’est ly Smirnov et l’Australien Phil ner deux villes finalistes ; le choix Jacques Delors, ancien président Lake City. Ses conclusions vont le délégué des Samoa occiden- dans cette catégorie que se trouve Coles. final sera l’objet d’un vote auquel de la Commission européenne, donner lieu au premier véritable tales, Paul Wallwork. Un Yong-kim, candidat déclaré à b Les réformes. Fin janvier, participeront tous les membres ; d’en faire partie. « procès » de l’histoire olympique. Accusés d’avoir bénéficié avec la succession de Juan Antonio Sa- Juan Antonio Samaranch a an- ces derniers se baseront sur des b La confiance au président. Les débats vont également débou- leur famille d’un certain nombre maranch. Les faits reprochés au noncé qu’il était temps de revoir le documents écrits et des exposés S’il parvient à faire adopter les ré- cher sur un certain nombre de ré- de faveurs (argent en liquide, Sud-Coréen, qui bénéficiait mode de désignation des villes or- oraux, mais ne pourront plus se formes sur le mode de désignation formes. bourses d’étude, frais médicaux, jusque-là d’un « complément ganisatrices des JO. Dix jours plus rendre dans les villes candidates. des villes, M. Samaranch n’aura pas à subir un vote de confiance, comme il en avait pourtant suggé- ré l’idée. « Soit il organisait un vote Richard W. Pound, un « Monsieur Propre » pas si transparent que cela à bulletin secret et prenait le risque d’avoir quinze ou vingt voix contre SAUF COUP DE THÉÂTRE, Richard L’ancien nageur devenu avocat d’affaires aplomb, un peu plus tard, il estimera que la lars (2,1 milliards d’euros). Aucun appel lui, ce qui serait beaucoup, soit il W. Pound ne deviendra pas calife à la place est loin, toutefois, de faire l’unanimité au danse sur glace ne devrait plus figurer au d’offres n’a été effectué. Les négociations réclamait la confiance par accla- du calife à l’issue de la session extraordinaire sein du cénacle olympique. Nommé en 1978, programme olympique. Il est vrai que le ont été menées dans le plus grand secret, mation, et c’est la presse internatio- du Comité international olympique (CIO) à l’âge de trente-six ans, au CIO, il suscite couple canadien Kraatz-Bourne venait entre New York, Lausanne et Montréal. En nale qui lui serait tombée dessus en réunie mercredi 17 et jeudi 18 mars à Lau- aujourd’hui des sentiments mêlés auprès de d’être victime de la partialité d’un certain un temps record, Dick Pound et Juan Anto- critiquant le côté peu démocratique ses collègues, tout particulièrement dans les nombre de juges. nio Samaranch ont accepté les propositions de notre institution », indique un PORTRAIT rangs francophones. Son ambition à peine faites par Dick Ebersol, le président de membre du CIO. voilée, ainsi que son manque de transpa- UN POSTE-CLÉ NBC Sports, lequel avait à ses côtés l’Israé- L’hypothèse d’un putsch or- Avant de diriger rence dans la façon dont il négocie les Dans l’art de la diplomatie, Dick Pound est lien Alex Gilady. Les fonctions occupées par chestré par l’un des (nombreux) la commission d’enquête, contrats du CIO avec ses partenaires écono- l’exact contraire de Juan Antonio Sama- ce dernier ont de quoi laisser pantois : Alex candidats au poste de président il a négocié les droits télé miques, ont fait de Dick Pound un person- ranch. Cela n’a pas empêché ce dernier de le Gilady est en effet vice-président de semble, par ailleurs, peu probable. dans le plus grand secret nage controversé. Son franc-parler lui a valu faire rentrer au comité exécutif du CIO dès NBC Sports depuis 1981 et membre du CIO Même si la crise vécue par le CIO a de se distinguer à plusieurs reprises dans le 1983 et de lui confier peu de temps après la depuis 1994. Personne ne criera au conflit eu pour effet de renforcer l’aile passé. En 1996, aux Jeux olympiques d’Atlan- commission la plus importante : celle des d’intérêts. Quelques voix s’élèveront outre- anglo-saxonne incarnée par Dick sanne. En revanche, l’homme devrait mar- ta, il fut ainsi le seul membre du CIO à criti- « nouvelles sources de financement », autre- Atlantique pour dire que le CIO aurait pu Pound, c’est sur le thème de quer des points dans la course à la succes- quer sans détour les innombrables bou- ment dit les sponsors et les droits télévisés. toucher beaucoup plus s’il avait opté pour l’« unité » que devrait se dérouler sion de Juan Antonio Samaranch. tiques et autres stands commerciaux que les C’est à partir de là que les choses s’obs- un système de vente des JO au cas par cas et cette session extraordinaire. Il Nommé à la tête de la commission d’en- organisateurs locaux avaient placés à curcissent. Entre les Jeux d’hiver de Calgary, non sous forme de package. faut dire que de nombreuses en- quête du CIO chargée de faire la lumière sur chaque coin de rue. en 1988, et ceux d’été d’Atlanta, en 1996, La grande force de Dick Pound aura été de quêtes sont encore en cours. Lun- l’affaire de Salt Lake City, ce Canadien âgé Cet été-là, la chronique retiendra égale- trois chaînes américaines – NBC, ABC et mener cette affaire sans créer le moindre re- di 15 mars, Sydney a remi au CIO de cinquante-six ans va être l’acteur central ment l’arrestation de sa femme pendant CBS – vont avoir l’occasion de retransmettre mous. Juan Antonio Samaranch s’est proba- son rapport d’investigation : une de ces deux jours de grand ménage au sein quelques heures par la police de Géorgie : l’événement à tour de rôle aux Etats-Unis. blement souvenu des talents du Canadien poignée de noms supplémentaires de l’institution olympique. Imposant par sa Julie Pound en était venue aux mains avec Au cours de l’année 1995, tout change ra- au moment de lui confier le dossier de la y sont épinglés. Par ailleurs, les taille (1,90 m), maniant la rhétorique avec un officier américain dans une rue d’Atlanta. dicalement. En août, NBC obtient la couver- corruption. S’il arrive à sortir le CIO de l’or- cinq inspecteurs détachés par le une rigueur toute anglo-saxonne, affable En 1997, à Nagano, Dick Pound y va de nou- ture des Jeux de Sydney de 2000 et des Jeux nière dans laquelle il se trouve, Richard FBI sur l’affaire de Salt Lake City devant les journalistes qu’il convie régulière- veaux coups d’éclat. Alors que le surfeur des de Salt Lake City de 2002 pour 1,25 milliard W. Pound aura très certainement mérité, aux poursuivent leurs investigations et ment à des conférences de presse en visio- neiges canadien Ross Rebagliati vient de se de dollars (1,14 milliard d’euros). Quatre yeux de son président, de lui succéder, au pourraient bientôt interroger cer- conférence, Dick Pound s’est construit, en faire contrôler positif au cannabis, il déclare mois plus tard, NBC remporte un deuxième terme de son dernier mandat, en 2001. tains dignitaires olympiques. l’espace de quelques mois, l’image du que la marijuana n’a pas sa place sur les marché : les Jeux de 2004, 2006 et 2008 lui re- « Monsieur Propre » dont le CIO a besoin. listes de produits dopants. Avec le même viennent en échange de 2,3 milliards de dol- F. P. Frédéric Potet Une commission d’enquête américaine dénonce une « culture malsaine des petits cadeaux »

LOS ANGELES par l’ensemble de ces événements, L’USOC a immédiatement entéri- national olympique (CIO) d’avoir mental. Pour placer le CIO sous corriger les défauts et créer un sys- correspondance mais nous ne pouvons plus rester né ces réformes structurelles dont entretenu « une tradition malsaine les auspices du Foreign Corrupt tème qui ne permettra plus ce « Le scandale de la candidature sur la défensive. Nous devons assu- la plus importante est la création des petits cadeaux ». Elle suggère Practices Act, il faudrait alors pro- genre de dérives. Refuser ces chan- olympique de Salt Lake City est mer nos responsabilités. » d’une agence indépendante char- enfin une intervention de la Mai- poser un amendement de la loi gements serait synonyme de perte abyssal. A l’époque, nous avions les Sans faire de nouvelles révéla- gée de renforcer le contrôle des son Blanche. Cette proposition qui ouvrirait la porte à de dange- des Jeux olympiques et des idéaux yeux rivés sur Atlanta. Nous au- tions, la commission Mitchell a candidatures nationales. Dans n’est pas restée lettre morte reuses dérives. « On pourrait en- qu’ils véhiculent depuis long- rions dû être plus méfiants. » Bill néanmoins adressé à l’USOC un son rapport, la commission ac- puisque Bill Hydl a récemment suite poursuivre n’importe quelle temps. » Officieusement, les diri- Hydl, le président de l’United chapelet de recommandations. cuse également le Comité inter- écrit au président Bill Clinton. association, s’est récemment indi- geants du Comité olympique States Olympic Committee Dans sa missive, il lui demande de gné Mike Penner dans un éditorial américain seraient d’ailleurs prêts (USOC), a pris l’habitude d’user transformer le CIO en organisa- du Los Angeles Times. A qui le tour à enclencher la machine politique de ses meilleurs adjectifs marins « Sports Illustrated » vote Jean-Claude Killy tion gouvernementale régie par le ensuite ? Le Country Club de Rivie- si la session extraordinaire de pour décrire le naufrage olym- droit public international ; ce qui ra ? L’Association des pèlerins cali- Lausanne tournait à la masca- pique de Salt Lake City. Il a même Depuis le début du scandale olympique de Salt Lake City, la permettrait, in fine, à la justice forniens ? La Fédération interna- rade. appris à ses lieutenants à mieux couverture de l’affaire par Sports Illustrated, l’hebdomadaire américaine d’intervenir. tionale de tennis de table ? » Ces menaces de couloir supporter le roulis médiatique. A sportif le plus influent des Etats-Unis, a été minimale. Mais, Si le CIO était effectivement re- semblent très sérieuses dans la la suite de la publication, le dans son édition du 15 mars, le magazine prend position. « Pour connu comme une organisation MENACES FISCALES mesure où l’USOC pourrait de- 1er mars, du rapport de la commis- envisager la succession de Juan Antonio Samaranch, il existe un de ce type, les dignitaires de l’as- Contrairement à la Commission mander au Congrès, par le biais sion d’enquête indépendante diri- choix évident : Jean-Claude Killy, écrit Frank Deford dans son édi- semblée olympique pourraient Mitchell, Bill Hydl n’a pas critiqué du Senate Commerce Committee, gée par l’ancien sénateur démo- torial. Killy possède en effet toutes les qualités requises. Il a non être jugés aux Etats-Unis en vertu ouvertement le fonctionnement d’annuler les exonérations fis- crate George Mitchell, le Comité seulement été triple champion olympique, mais il a aussi prouvé du Foreign Corrupt Practices Act. du CIO. En tant que président du cales considérables dont jouissent olympique américain a publique- ses qualités administratives grâce à l’organisation des JO d’Albert- Cette loi criminelle interdit et pu- Comité olympique américain, il le CIO et ses sponsors sur le sol ment présenté son mea culpa. ville en 1992. Membre incorruptible du CIO depuis 1995, Killy est un nit sévèrement les actes de cor- réclame néanmoins des réformes. américain. Une telle réforme alté- « Nous voulons être sûrs que nos Européen, un Français qui habite en Suisse, mais, contrairement à ruption dirigés à l’encontre d’un « En moins de cent jours, le mouve- rerait le pouvoir financier du CIO règles sont exemptes de tout re- Samaranch, il aime les Etats-Unis et la culture américaine. » Sans gouvernement étranger. Mais ment olympique a dû faire face à la dont plus de la moitié des parte- proche, a expliqué, mercredi mentionner les responsabilités de l’ancien champion au sein de cette hypothèse semble trop ir- crise la plus grave de ses cent ans naires sont des multinationales 3 mars à Washington, Dick Coca-Cola, l’éditorialiste conclut que « Jean-Claude Killy semble réelle pour se concrétiser : le CIO d’histoire, a-t-il expliqué lors américaines. Schultz, le directeur exécutif de la seule personne – un leader avec une image positive – pouvant dé- n’est pas un Etat et ses membres d’une conférence de presse. Il est l’USOC. Nous sommes embarrassés finitivement sauver les Jeux olympiques de son Comité ». n’ont aucun pouvoir gouverne- temps de traquer les imperfections, Paul Miquel

0123 http://www.lemonde.frhttp://www.lemonde.fr interactif ” La place du marché : achetez vos livres, CD, cédéroms, vidéos, DVD.” LeMonde Job: WMQ1603--0025-0 WAS LMQ1603-25 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0378 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 25

Josette Leulliot, son organisatrice, se bat Marc Thiercelin bouclera pour l’indépendance du Paris-Nice cycliste son tour du monde La course a été gagnée par le Néerlandais Michael Boogerd (Rabobank)

e avec un nouveau mât-aile Le 66 Paris-Nice, la fameuse « Course au soleil », Michael Boogerd (Rabobank), dont les équipiers Jean Leulliot et maintenue à bout de bras par sa s’est achevée, dimanche 14 mars, sur la Prome- ont contrôlé le déroulement de manière impres- fille Josette, attise les convoitises des plus gros nade des Anglais, sur le succès du Néerlandais sionnante. Cette épreuve atypique, créée par promoteurs du circuit cycliste. Le navigateur est arrivé lundi à Punta del Este NICE Avec calme, douceur et convic- TOUT EST BON pour son mo- Uruguay à la fin du mois de mars, de notre envoyé spécial tion, elle dirige l’épreuve dont elle a ral : il vient de passer ces derniers à temps pour être monté sur le Josette Leulliot a le sourire. La hérité en 1982 à la mort de son père, jours acccompagné par des lions monocoque. De nouvelles voiles 66e édition de la course Paris-Nice Jean Leulliot, le vrai fondateur de Pa- de mer et des dauphins. Leur pré- devraient arriver dans les même s’achève sous un beau ciel d’azur ; la ris-Nice, après guerre. Devenue la sence lui a indiqué la proximité délais. foule a envahi la Promenade des An- première et encore à ce jour l’unique des terres et Marc Thiercelin, qui craignait de glais. Vingt ans après avoir salué la femme dans ce monde des organisa- d’une arrivée ne pas pouvoir défendre ses victoire de Joop Zoetlemelk, elle ap- teurs de courses cyclistes, elle se dé- dont il s’est chances face à Giovanni Soldini plaudit un autre Néerlandais : Mi- bat, ou plutôt se bat, dans un milieu tant langui. dans l’ultime étape, a donc les chael Boogerd, 26 ans, champion où l’argent et le gigantisme ont im- Après avoir moyens de la gagner. Dans une des Pays-Bas depuis juin 1998, a ga- posé leurs marques. Envahissantes, passé quelques course autour du monde marquée gné, dimanche 14 mars, la « Course écrasantes, totalitaires. jours à se par cinq abandons sur les sept mo- au soleil ». Il a notamment devancé « La société Monde Six, qui orga- battre contre nocoques embarqués dans la caté- le Belge Frank Vandenbrouke, nise Paris-Nice, ne dispose d’aucune des vents gorie class 1, le Français est certes 24 ans, vainqueur en 1998 et favori logistique, d’aucun soutien de la part contraires, Marc Thiercelin (Some- un rescapé, mais un rescapé mal- de cette édition. d’une entreprise de presse pour rem- where) a fini par boucler la troi- chanceux. En cinq mois de mer, de Huit jours durant, le leader de la plir sa mission, assure-elle. Nous em- sième étape de l’Around Alone, Charleston à Charleston en pas- formation Rabobank et ses coéqui- ployons trois personnes à temps course autour du monde à la voile sant par Le Cap, Auckland et Pun- piers ont écrasé l’épreuve. Contrô- complet et une à mi-temps, et huit en solitaire avec escales, entre ta del Este, il a été le skipper qui a lant la course dès la première étape, personnes durant les deux mois qui Auckland (Nouvelle-Zélande) et passé le plus de jours en tête mais rien ne les a vraiment inquiétés au fil précèdent la course. Le cyclisme a be- Punta del Este (Uruguay). Il est ar- n’a compté aucune victoire. Alors des 1 354 kilomètres courus en sept soin de gens comme nous. Nous rivé lundi 15 mars à 3 h 20 (heure que le succès lui était promis en étapes et un prologue. Ni les velléi- sommes à la base, les fondations. » locale) (7 h 20, heure française). Le Afrique du Sud, sa grand-voile tés de l’Autralien de l’équipe Crédit Et elle n’en revendique pas davan- navigateur français, victime d’un s’était déchirée ; il était un solide agricole, Stuart O’Grady, éphémère tage. A ceux qui voudraient la pous- démâtage, finit l’étape second et premier de la troisième étape PASCAL PAVANI/AFP PASCAL leader du début de semaine, ni la Le Néerlandais Michael Boogerd (à droite), vainqueur de ser vers la sortie, les grosses indus- dernier des class 1, à douze jours entre Auckland et Punta del Este pseudo-offensive menée samedi Paris-Nice, et le Belge Frank Vandenbroucke (à gauche), tries sportives qui rêvent depuis des de Giovanni Soldini (Fila) (Le quand il a démâté, le 25 février, et 13 mars dans la montée sur Valberg premier de l’ascension vers Valberg. décennies de « s’offrir » Paris-Nice, Monde du 5 mars). Il arrive juste à a été contraint de faire escale aux (Alpes-Maritimes) par un Richard elle demande un peu de patience et temps pour repartir, le 10 avril, îles Malouines pendant une se- Virenque (Polti) en quête de renais- fois depuis 1951, Paris-Nice aurait pu veaux partenaires, et des entreprises du respect : « Je ne voudrais pas pour la quatrième et dernière maine, le temps de réparer et de sance. ne pas partir. Ce n’était pas Paris-Nice qui devaient nous rejoindre ont préfé- qu’on prenne la décision pour moi. Je étape, entre Punta del Este et repartir avec un mât plus court. Michael Boogerd, indiscutable- qui était remis en cause, c’était tout le ré surseoir en attendant des jours voudrais qu’on me fasse confiance, Charleston (Etats-Unis). Pendant que la course contre la ment bon coureur (5e du Tour de cyclisme. » meilleurs, explique la directrice de la qu’on me laisse choisir le moment Sur terre aussi, les événements montre commençait pour Marc France 1998), est arrivé subreptice- course. A un moment donné, je me d’arrêter. » lui ont rendu le sourire. Marc Thiercelin, Giovanni Soldini, en ment à la cinquième place du classe- ESSUYER LES PLÂTRES suis demandé si le monde du vélo Dans la tourmente qui ébranle ac- Thiercelin a appris, vendredi tête de l’Around Alone, est rentré ment mondial des cyclistes profes- Comme à son habitude, Josette avait pris concience de ce qui venait tuellement le cyclisme et, donc, 12 mars, qu’il disposerait d’un à Rome avec sa famille quelques sionnels. Ce n’est pas un habitué des Leulliot a essuyé les plâtres de la sai- de lui arriver. » « Je préfère la vie à la « sa » course, elle reconnaît traver- nouveau mât-aile pour disputer la jours après son arrivée. Mardi podiums : Paris-Nice n’est que son son internationale. Celle qui vient de mort, lance-t-elle en guise de slogan ser « un moment difficile ». L’avenir quatrième et dernière étape de 9 mars, il a fait un crochet par Pa- huitième succès en cinq saisons de s’élancer avec ce Paris-Nice, pre- anti-dopage. Qu’un jeune mette sa de Monde Six, et les propositions l’épreuve. « Ce mât-aile, de la ris, le temps de « déposer » Isa- professionnalisme. mière grande course à étapes du ca- santé en jeu en s’injectant des produits des candidats à un éventuel rachat la même dimension que le précédent, belle Autissier, qu’il avait sauvée Tout près de lui, Josette Leulliot lendrier, ne ressemble à aucune des dangereux pour gagner une étape de taraudent. Mais pour l’heure Josette sera réalisé en tenant compte des au beau milieu du Pacifique sud, le respire. L’instant a pour elle une va- précédentes. Confronté à ses dé- Paris-Nice, je ne peux pas l’accepter. Leulliot ne veut pas en parler. Elle enseignements acquis lors de la rup- 16 février : « Je ne suis pas un héros, leur particulière. Il y a trois mois, mons du dopage, le peloton s’étire Tous les gens qui savaient auraient dû préfère savourer son plaisir d’être là ture du précédent, a indiqué le n’a cessé de clamer le skipper ita- l’organisatrice de l’épreuve a cru que sous surveillance. Les vagues de l’af- oser aborder les choses. Ça ne sert à pour son 27e Paris-Nice et « le bon- sponsor du navigateur. Le grée- lien. S’il vous plaît, arrêtez avec tout était fini. « Le dopage a failli faire Festina continuent de produire rien de tourner autour du pot. » heur qu’il transporte dans son sil- ment s’en trouvera légèrement mo- cette histoire. Ce que j’ai fait, c’est le nous tuer, lâche cette femme de de l’écume et l’atmosphère est en- En juillet 1998, Josette Leulliot a suivi lage ». difié. » Le mat va être transporté premier devoir d’un marin. » 62 ans, aux cheveux grisonnants et core pesante. la chronique des évènements qui ont par avion cargo via Buenos Aires au regard paisible. Pour la première « Nous n’avons pas trouvé de nou- marqué le Tour de France. Yves Bordenave (Argentine). Il devrait arriver en Bénédicte Mathieu Dopage : la prise d’hormone de croissance peut être dépistée UN GROUPE de spécialistes alle- fera l’objet d’une communication, croissance dues à des déficits endo- mands de la lutte antidopage a mis jeudi 18 mars, à Cologne, lors d’un crinologiques d’origine cérébrale, au point le premier test permettant congrès international réunissant les elle peut, chez les sportifs, augmen- d’identifier la prise d’hormone de différents laboratoires spécialisés ter durablement sinon le volume, croissance humaine à des fins do- dans la lutte contre le dopage. du moins la puissance des muscles. pantes, annonce l’hebdomadaire L’hormone de croissance est, Massivement détournée des cir- médical britannique The Lancet du avec l’érythropoïétine (EPO), la cuits officiels de production et de samedi 13 mars. Ce travail, réalisé substance issue des biotechnolo- distribution, elle est fréquemment sous la direction du docteur Chris- gies la plus utilisée à des fins de do- utilisée en association avec des sté- tian J. Strasburger, de l’unité de page. Administrée par voie intra- roïdes anabolisants. Il était jusqu’à neuro-endocrinologie de l’hôpital musculaire et officiellement indi- présent impossible de distinguer, universitaire Innenstadt de Munich, quée dans les graves retards de chez un athlète, l’hormone de croissance naturellement synthéti- sée par l’organisme de celle d’ori- gine exogène. Le seul espoir portait sur l’analyse du métabolisme du tis- su osseux du sportif, ce qui impo- sait un suivi médical au long cours.

DIFFÉRENCES MESURÉES Le procédé mis au point se fonde sur des particularités structurelles de l’hormone de croissance pro- duite par manipulation génétique. Cette dernière se caractérise par une isoforme particulière (dite 22 kd) dont le poids moléculaire est plus élevé et certains éléments constitutifs différents. On sait que cette isoforme coexiste naturelle- ment, dans certaines proportions, au sein de l’organisme avec une autre (dite 20 kd) de poids molé- culaire inférieur. Les chercheurs al- lemands expliquent avoir dévelop- pé une méthode immunologique qui permet d’identifier ces deux iso- formes et d’établir le rapport de leur concentration respective, une anomalie permettant de conclure à une administration d’hormone de croissance. La limite de cette méthode tient, pour l’heure, au fait que le résultat n’est positif que si le délai entre l’administration et la prise de sang n’est pas supérieur à 36 heures. « Cette première est très intéressante, même s’il est clair que les résultats publiés devront être validés par d’autres équipes, a expliqué au Monde Jacques de Ceaurriz, direc- teur du Laboratoire national de dé- pistage du dopage. Il faudra égale- ment que nous puissions analyser si ce test permet de fournir des résultats qui ne pourront pas ultérieurement être contestés par ceux qui, de cette manière, seraient identifiés comme ayant eu recours à cette forme de do- page. »

Jean-Yves Nau LeMonde Job: WMQ1603--0026-0 WAS LMQ1603-26 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:20 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0379 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 AUJOURD’HUI-SPORTS

Le Paris-Saint-Germain limoge Artur Jorge, Un match de football deuxième entraîneur victime d’une saison calamiteuse de la Ligue du Midi Révolution et contre-révolution rythment le quotidien du club de la capitale dégénère en bataille rangée A huit journées de la fin du championnat de premier relégable, le Paris-Saint-Germain a déci- tur Jorge, qui avait succédé à Alain Giresse, a dû France de division 1, où il occupe seulement la dé de changer d’entraîneur pour la deuxième céder la place à Philippe Bergeroo sur décision douzième place, avec cinq points d’avance sur le fois de la saison 1998-1999. Samedi 13 mars, Ar- du président délégué, Laurent Perpère. Onze blessés dans un village du Gers ARTUR JORGE devait faire ses talement prêt à saisir sa chance ». 1998, le Paris-Saint-Germain a ali- profondes, on doit se séparer. » Le AUCH (Gers) batte de base-ball, une chaîne de vélo, adieux au Paris-Saint-Germain au Ce ne sera pas superflu pour en- menté sans relâche la chronique de PSG s’apprête à vivre plusieurs an- de notre correspondant des clés à pipe. Ils ont jeté les bancs de cours d’une conférence de presse, rayer la déliquescence d’un PSG sa propre déchéance.Laurent Per- nées de transition en attendant de Samedi 13 mars, le match de foot- touche sur les spectateurs. » Des affir- organisée lundi 15 mars au centre qui vit une saison infernale, de loin père, qui s’était fixé comme pre- pouvoir former les vedettes qu’il ball qui opposait l’US Panassac, club mations démenties par Jean-Jacques d’entraînement du club à Saint- la plus calamiteuse depuis sa re- mier objectif de rétablir un climat n’a plus les moyens de recruter, en d’une bourgade gersoise de 260 ha- Arnal, président du club de Baga- Germain-en- prise par Canal Plus, le 31 mai 1991, de sérénité après sa prise de pou- raison de la surenchère des sa- bitants, au Toulouse Bagatelle, club telle, qui n’assistait cependant pas à Laye (Yve- en dépit d’un budget de fonction- voir, le 22 décembre 1998, a donc laires. Or Artur Jorge ne voulait pas d’un des quartiers dits difficiles de la la rencontre. « Nous étions 17, en tout lines). Mais, au nement sans équivalent en France : échoué. Cet énarque, débarqué diriger une équipe incapable de vi- capitale régionale et leader de sa et pour tout, contre 150, rétorque-t-il. dernier mo- plus de 400 millions de francs pour dans le milieu du football par la vo- ser la première place. poule en championnat de promo- Je démens catégoriquement que nos ment, cette la saison 1998-1999, selon la Ligue lonté de Pierre Lescure, le PDG de Laurent Perpère s’est résolu à tion de Ligue, a dégénéré, provo- garçons avaient du matériel pour se rencontre avec nationale de football. Canal Plus, s’était même irrité de- précipiter le divorce avec l’entraî- quant onze blessés chez les Gersois. battre. » Et de dénoncer « la présence les journalistes vant l’insistance des médias à évo- neur sur les conseils du directeur Le match a été dur. Au repos, Ba- dans les tribunes d’une cinquantaine a été annulée. « RÉAPPRENDRE LA STABILITÉ » quer une nouvelle révolution : «Il sportif, Jean-Luc Lamarche, qui a gatelle mène (2-0), mais, après la re- de spectateurs complètement avinés Il faudra at- Entre les erreurs de recrutement faut que ce club réapprenne à vivre rejoint le PSG au début de l’année prise, l’arbitre siffle deux penalties en qui n’ont cessé de tenir des propos ra- tendre pour connaître l’avis de du président délégué Charles Bié- dans la stabilité. Artur Jorge est un 1999. Au RC Lens, où il occupait les faveur des Gersois, qui égalisent cistes et de cracher sur mes joueurs. » l’entraîneur portugais sur son évic- try, l’élimination dès le 1er tour de la très bon entraîneur. » mêmes fonctions, Jean-Luc La- (2-2). A la 82e minute, Bagatelle, qui « Tous les blessés sont de notre côté », tion. Appelé au chevet d’un équipe Coupe d’Europe des vainqueurs de Après un entretien avec le Portu- marche avait vainement tenté a déjà deux expulsés, perd un troi- réplique le capitaine gersois, Lilian déjà en perdition, le 8 octobre 1998, coupes face aux modestes Israé- gais, le 9 mars, soit quatre jours d’obtenir la destitution de l’entraî- sième joueur, sanctionné pour un Caillau, lui-même hospitalisé. le successeur d’Alain Giresse a su- liens du Maccabi Haïfa, le limo- avant cette mise à l’écart, il avait neur, Daniel Leclercq. A Paris, Jean- tacle par derrière. Huit cartons « Le climat de violence et de haine bi, à son tour, les vicissitudes d’un geage de l’entraîneur Alain Giresse assuré que « l’entraîneur n’était pas Luc Lamarche a pu s’appuyer sur jaunes ont déjà été distribués. monte depuis trois-quatre ans dans les univers implacable et entraîné dans après huit journées de champion- menacé ». Samedi, Laurent Perpère une partie des joueurs pour désta- Des bagarres éclatent aux abords matches de la Ligue sans que le ra- sa chute son adjoint, Denis Troch. nat seulement, le départ de Charles justifiait ainsi sa volte-face : biliser Artur Jorge. Mais ce dernier des tribunes et sur le terrain, dans cisme en soit toujours la cause,té- Le président délégué, Laurent Per- Biétry lui-même, à la fin de l’année « Quand on a des divergences trop savait se montrer lui aussi sarcas- une extrême confusion. L’enquête moigne un éducateur et chroni- père, a annoncé sa décision, same- tique à l’encontre d’un président de gendarmerie en cours devra dé- queur. Il relève de la responsabilité des di 13 mars, mais l’affaire était bou- délégué « qui ne comprend rien au terminer les responsabilités. Côté joueurs, des spectateurs et surtout des clée, dès mercredi soir, peu après le Indemnités élevées football », ou d’un directeur sportif gersois, les dirigeants et le maire dirigeants, qui laissent des joueurs ré- résultat nul (0-0) concédé au « spécialiste de la préformation et parlent de « préméditation », les cidivistes agir en voyous sur le ter- FC Nantes. Avec une seule victoire La crise que vit le Paris-Saint-Germain depuis le début de cette obsédé à l’idée de ne recruter que joueurs de Bagatelle ayant, selon rain. » lors des onze derniers matches du saison n’est pas sans effet sur les finances du club de la capitale. En des joueurs du RC Lens ». eux, récupéré du « matériel » stocké championnat, Artur Jorge traver- provenance de Toulouse, Alain Giresse avait signé en mai 1998 un Reste une évidence : Jean-Luc dans leurs voitures : « Ils avaient une Daniel Hourquebie sait une forte zone de turbulences. contrat de trois ans : son limogeage, cinq mois plus tard, avait alors Lamarche, qui veut faire du PSG un Pour sa première expérience coûté 8 millions de francs (1,22 million d’euros) au PSG. Il avait éga- clone de l’AS Monaco (alliage entre comme entraîneur en chef, Phi- lement fallu indemniser Roger Propos, le préparateur physique joueurs formés au club et quelques DÉPÊCHES lippe Bergeroo, quarante-cinq ans, qu’Alain Giresse avait fait venir avec lui. vedettes), devra désormais rendre a BOXE : le Britannique Lennox Lewis et l’Américain Evander jusqu’alors adjoint chargé de la Le départ d’Artur Jorge, qui aura tenu également cinq mois, se se- des comptes même si Laurent Per- Holyfield se sont neutralisés dans leur conquête du titre unifié des préparation des gardiens de but, rait négocié aux alentours de 10 millions de francs (1,52 million d’eu- père a déjà laisser deviner l’identité poids lourds, samedi 13 mars, au Madison Square Garden de New devra assurer le maintien en divi- ros). Le contrat du Portugais courait jusqu’en juin 2001. Son adjoint du prochain bouc émissaire en évo- York. Les trois juges ont déclaré le nul. sion 1 d’un PSG vissé à la 12e place Denis Troch, victime par ricochet du renvoi d’Artur Jorge, serait quant la situation de Philippe Ber- a ÉQUITATION : l’Allemand Ludger Beerbaum a confirmé son rang du championnat. Arrivé au club au quant à lui parti avec 5 millions de francs (762 000 ¤). A ces montants geroo, une homme seul « sans de numéro 1 mondial dans le Grand Prix de Paris de saut d’obstacles, cours de l’été après avoir apparte- doivent être ajoutés les indemnités de plusieurs millions de francs autre soutien que celui de son cou- dimanche 14 mars. A l’issue d’un barrage entre onze cavaliers, il a de- nu à l’encadrement de l’équipe de qu’il a fallu verser au club néerlandais de Vitesse Arnhem et au rage ». vancé le Suisse Willi Melliger et le Français Xavier Caumont. France aux côtés d’Aimé Jacquet, il Havre AC pour avoir laissé partir Artur Jorge et Denis Troch en cours a FOOTBALL : Monaco n’a pu se rapprocher de Lyon et de la se déclare « confiant et fondamen- de saison. Elie Barth 3e place du championnat de France de division 1 (qualificative pour la Ligue des champions), n’obtenant qu’un match nul (1-1) à Sochaux, dimanche 14 mars, en match en retard de la 18e journée. En match en La Coupe de France retard de la 24e journée, Strasbourg a battu Auxerre (2-1). Pour l’Olympique Grand Rouen, l’espoir vient du Cameroun a Le groupe britannique ENIC, spécialisé dans les loisirs, et le ger- réussit mano-luxembourgeois CLT-UFA, groupe audiovisuel, sont les deux À DOUALA, au Cameroun, un homme a attendu Quand Gilbert Kadji se penche sur le dossier rouen- candidats à la reprise des Girondins de Bordeaux, a annoncé, samedi jusque tard dans la soirée de samedi le résultat d’un nais, le Football Club du Grand Rouen est à l’agonie. Le à la division 2 13 mars, l’un des coprésidents du club, Jean-Didier Lange. Les deux match de Coupe de France de football qui se déroulait à 14 octobre 1997, le dépôt de bilan est prononcé. Le 9 dé- autres candidats, la compagnie d’assurances britannique Prudential Lorient. Les Bretons de l’US Montagnarde et les cembre, le tribunal de grande instance de Rouen ac- Elle en a pris l’habitude : la et le groupe de communication américain IPG, se sont désistés. « diables rouges » de l’Olympique Grand Rouen – clubs cepte le plan de reprise déposé par l’homme d’affaires. Coupe de France de football a a RUGBY : Colomiers et Montferrand ont bien entamé la deuxième évoluant tous deux au cinquième échelon de la hiérar- « Il a été accueilli comme le sauveur. Sans lui, le football encore réduit, samedi 13 mars phase du championnat de France (Elite 1), disputée samedi 13 et di- chie nationale, le CFA 2 – s’y disputaient une place en de haut niveau cessait d’exister à Rouen », témoigne et dimanche 14 mars, le manche 14 mars, en s’imposant respectivement à Narbonne (12-14) et quarts de finale. Quand il a appris que « ses » Nor- Laurent Roussey, entraîneur du club depuis quatre ans, contingent des clubs de divi- à Toulon (22-37). Cette première journée a vu la défaite du Stade mands s’étaient imposés (2-0, après prolongation), Gil- que Gilbert Kadji a confirmé dans ses fonctions. sion 1, au niveau des huitièmes français à Pau (26-23). Le Stade toulousain et Brive, deux autres pré- bert Kadji – homme d’affaires camerounais et président Etant donné l’état de délabrement du club, dont Gil- de finale. Il en restait trois, il ne tendants au titre, se sont respectivement rassurés devant Biarritz (48- de l’Olympique Grand Rouen – a songé à la prédiction bert Kadji affirme avoir pris le contrôle pour environ demeure plus que le vainqueur 18) et Grenoble (42-27). Enfin, Dax a battu Castres (33-16). qu’il avait émise quelques jours plus tôt. 150 000 francs (22 831 ¤), l’arrivée d’un président came- du duel qui opposait deux a SKI ALPIN : le Norvégien Lasse Kjus a gagné le classement gé- « Je ne pourrai pas venir à Lorient mais je serai présent rounais suscite plus de soulagement que de surprise. d’entre eux ! Car Lens, cham- néral de la Coupe du monde, dimanche 14 mars. Auteur de 6 vic- pour les quarts de finale, car je suis certain que Rouen y Même si l’intéressé n’est pas dupe : « S’il y avait eu une pion de France en titre, s’est in- toires dans la saison 1998-1999, il devance finalement son compatriote participera. » Les multiples responsabilités de Gilbert autre proposition de reprise, je ne suis pas sûr que la cliné à l’issue des tirs au but Kjetil-Andre Aamodt. Kadji l’obligent à jongler avec son emploi du temps : cet mienne aurait été acceptée. » Si des banderoles indi- (2-4) face à Laval, club de D 2, a TENNIS : l’Espagnol Carlos Moya est devenu no 1 mondial, samedi homme de quarante ans dirige l’Union camerounaise gnées apparaissent dans les tribunes du stade Robert- qu’il n’a pu éliminer dans le 13 mars, à la faveur de sa victoire en demi-finales du tournoi d’Indian de brasserie (UCB), l’une des entreprises de l’empire Diochon, c’est pour dénoncer la supposée « colonisa- temps réglementaire (1-1, a. p.). Wells (Etats-Unis), contre le Brésilien Gustavo Kuerten. En supplan- commercial bâti par son père, supervise la Kadji Sport tion » du football rouennais par son rival havrais. L’in- Et le duel entre Metz et Nantes tant l’Américain Pete Sampras, Moya est le quinzième joueur et le Académie, un centre de formation de jeunes sportifs tervention de Jean-Pierre Hureau, le président du a tourné au net avantage des premier Espagnol à occuper cette place dans l’histoire du tennis open. qu’il a lui-même créé, préside la Fédération camerou- Havre, qui avait aiguillé Gilbert Kadji vers Rouen, n’est « Canaris » de la Loire-Atlan- naise de tennis et l’Olympique Grand Rouen, fait partie pas passé inaperçue. tique, faciles vainqueurs (3-1) des douze personnalités désignées pour refonder la Fé- Le vent de fronde se calme vite. Gilbert Kadji ne laisse sur la pelouse du stade lorrain LOTO o dération camerounaise de football – emportée par les pas le doute s’installer : le patron, c’est lui. Même s’il de Saint-Symphorien. Outre La- Résultats des tirages n 21 effectués samedi 13 mars. scandales – et vient de devenir l’actionnaire majoritaire gère le club depuis Douala et ne vient à Rouen que val, quatre autres clubs de D 2 Premier tirage 3, 13, 19, 30, 32, 34 ; numéro complémentaire 24. du FC Sion, un club suisse de division 1. quatre ou cinq fois par saison, il place ses hommes aux se sont qualifiés pour les quarts Rapports pour 6 numéros : 7 410 075 F (1 129 658,6 ¤) postes-clés du club. Des Camerounais, mais aussi des de finale : Guingamp (1-0 face à 5 numéros et le complémentaire : 97 200 F (14 818,04 ¤) 5 numéros : 6 435 F (981 ¤) POUR 150 000 FRANCS hommes du cru, comme Laurent Scatta, un ancien kiné Lille), Le Mans (2-0 contre Cler- 4 numéros et le complémentaire : 270 F (41,16 ¤) Que fait donc cet homme très occupé à la tête d’un du FC Rouen dont il fait son président délégué. « Je ne mont Foot), Nîmes (2-0, contre 4 numéros : 135 F (20,58 ¤) club au passé certes glorieux (15 années en division 1, fais pas de différence entre une entreprise et un club de Saint-Georges-Les Ancizes) et 3 numéros et le complémentaire : 26 F (3,96 ¤) une participation à la Coupe de l’UEFA) mais dont l’his- football, affirme Gilbert Kadji. Pour moi, la façon de diri- Sedan (2-1, face à Amiens). En 3 numéros : 13 F (1,98 ¤). toire récente a été marquée par deux dépôts de bilan ger est la même. » Le patron doit être satisfait de ses revanche, Troyes (D 2) s’est in- Second tirage successifs ? « Je suis venu à Rouen par goût pour le foot- joueurs : la qualification pour les quarts de finale a fait cliné face à Angoulême, club de 12, 13, 17, 25, 34, 38 ; numéro complémentaire : 44. Rapports pour 6 numéros : 2 688 015 F (409 785,25 ¤) ball, mais surtout dans le but de rebâtir un club profes- tomber 1,8 million de francs (273 972 ¤) dans l’escarcelle National (0-1). Les Rouennais 5 numéros et le complémentaire : 52 015 F (7 929,63 ¤) sionnel, affirme Gilbert Kadji. L’objectif est de monter un du club. Soit près de la moitié du budget de la saison (CFA 2) poursuivent eux aussi 5 numéros : 3 840 F (585,40 ¤) échelon chaque année pour accéder à terme à la divi- 1998-1999. leur aventure, après leur vic- 4 numéros et le complémentaire : 206 F (31,40 ¤) ¤ sion 2. Quand nous y serons, il sera temps de passer à la toire (2-0, a. p.) sur les Bretons 4 numéros : 103 F (15,70 ) 3 numéros et le complémentaire : 24 F (3,65 ¤) vitesse supérieure. » Gilles van Kote de La Montagnarde. 3 numéros : 12 F (1,82 ¤). LeMonde Job: WMQ1603--0027-0 WAS LMQ1603-27 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0380 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 27 ------Sec et ensoleillé 16 MARS 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Les hautes pressions bancs de brouillard au petit matin. vers 12h00 DU VOYAGEUR bien installées sur la France main- Il fera de 13 à 16 degrés en Cham- tiennent un temps très ensoleillé et pagne, Lorraine et Alsace, 16 à 18 en Peu a IRLANDE. Jusqu’au 31 mars, doux. Bourgogne et en Franche-Comté. Belfast nuageux Bretagne, pays de Loire, Basse- Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool Bennett Voyages propose un week- Dublin Normandie. – C’est une nouvelle Midi-Pyrénées. – Au sud de la Ga- Varsovie Kiev end à Dublin à 990 F (151 ¤) par belle journée. Quelques bancs de ronne, il faut attendre la dissipation Amsterdam personne avec une nuit en chambre Berlin Brèves double et petit-déjeuner dans un brouillard matinaux retardent un des brouillards matinaux pour voir éclaircies peu l’apparition du soleil en Basse- enfin le soleil s’imposer largement. Londres hôtel « 3 étoiles » du centre de la o Bruxelles Normandie. Les seuls nuages pré- Partout ailleurs, le soleil brille du 50 Prague ville, et Paris-Dublin aller-retour sur sents en journée sont de fins fila- matin au soir sans discontinuer. Il Couvert vols réguliers Aer Lingus. En avril, il ments près des côtes de la Manche. fera de 15 à 18 degrés au sud de la Paris Strasbourg Vienne en coûtera 1 070 F (163 ¤). Rensei- Il fera de 12 à 13 degrés sur le littoral Garonne, 17 à 19 au nord. Budapest gnements dans les agences et au : Brume de la Manche, 14 à 16 partout ail- Limousin, Auvergne, Rhône- Nantes 01-48-01-87-77. Berne brouillard leurs. Alpes. – C’est à nouveau une belle Bucarest a KENYA. Seul vol charter direct Nord-Picardie, Ile-de-France, journée annonçant le printemps. Lyon Milan pour Mombasa, le Boeing 747 de Centre, Haute-Normandie, Ar- Seul le relief des Alpes voit quel- Belgrade Sofia Averses Corsair affrété par Etapes nouvelles continue d’opérer chaque semaine dennes. – Le soleil brille sans dis- ques nuages inoffensifs se dévelop- Toulouse Istanbul continuer du matin au soir. Les per temporairement en journée. Il au départ de France. Ce voyagiste y brumes matinales sont rares et vite fera de 18 à 22 degrés sur l’en- Rome Pluie programme cinq safaris d’une ou dissipées. Il fera de 12 à 13 degrés semble de la région. Barcelone Naples deux semaines ainsi que des séjours dans le Nord-Picardie et en Haute- Languedoc-Roussillon, Pro- 40 o Madrid balnéaires dans la région de Mon- Normandie, 14 à 16 dans les autres vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. – Lisbonne Athènes Orages basa, où il propose, jusqu’au régions en général, jusqu’à 17 voire La journée est douce et bien enso- 31 mars, un séjour d’une semaine à 18 au sud de la Loire. leillée. Seul le relief des Alpes ainsi Séville partir de 3 520 F (536 ¤) par per- Champagne, Lorraine, Alsace, que la Corse connaissent quelques Neige sonne, en chambre double et demi- Bourgogne, Franche-Comté. – passages nuageux qui restent sans Alger Tunis pension avec le transport. Rensei- C’est à nouveau une belle journée conséquences. Il fera de 17 à gnements dans les agences et au : printanière. Attention toutefois aux 20 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort 01-42-80-55-66.

PRÉVISIONS POUR LE 16 MARS 1999 PAPEETE 24/29 P KIEV -4/-2 C VENISE 3/11 N LE CAIRE 11/22 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 21/28 S LISBONNE 11/20 S VIENNE -3/7 N MARRAKECH 10/17 C et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 25/28 N LIVERPOOL 8/12 C AMÉRIQUES NAIROBI 18/23 P C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 7/13 N BRASILIA 19/24 P PRETORIA 20/24 P AMSTERDAM 5/10 S LUXEMBOURG 3/12 S BUENOS AIR. 20/29 S RABAT 11/18 N FRANCE métropole NANCY 3/14 S ATHENES 9/18 N MADRID 4/17 S CARACAS 22/30 C TUNIS 13/20 C AJACCIO 7/17 S NANTES 6/16 S BARCELONE 12/18 N MILAN 4/14 S CHICAGO -3/3 S ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 7/13 S NICE 10/17 S BELFAST 10/14 C MOSCOU -10/-3 S LIMA 20/24 P BANGKOK 26/32 P BORDEAUX 8/19 S PARIS 3/14 S BELGRADE 0/9 N MUNICH -2/9 S LOS ANGELES 8/13 N BOMBAY 24/33 S BOURGES 4/16 S PAU 4/15 S BERLIN 1/6 S NAPLES 6/18 S MEXICO 10/22 S DJAKARTA 27/30 C BREST 6/13 N PERPIGNAN 10/18 S BERNE 0/11 S OSLO -3/0 * MONTREAL -8/-1 S DUBAI 17/25 S CAEN 6/10 S RENNES 5/15 S BRUXELLES 5/13 S PALMA DE M. 11/19 S NEW YORK 1/6 S HANOI 17/23 C CHERBOURG 1/12 S ST-ETIENNE 5/17 S BUCAREST -2/6 C PRAGUE -4/5 S SAN FRANCIS. 9/15 S HONGKONG 14/21 S CLERMONT-F. 4/18 S STRASBOURG 2/13 S BUDAPEST -3/7 N ROME 5/17 S SANTIAGO/CHI 9/23 S JERUSALEM 10/19 S DIJON 5/18 S TOULOUSE 9/15 S COPENHAGUE -2/3 C SEVILLE 10/22 N TORONTO -6/3 S NEW DEHLI 15/33 S GRENOBLE 3/22 S TOURS 4/15 S DUBLIN 9/15 C SOFIA -1/7 C WASHINGTON 1/4 S PEKIN 7/14 C LILLE 1/12 S FRANCE outre-mer FRANCFORT -4/12 S ST-PETERSB. -5/0 S AFRIQUE SEOUL 3/11 S LIMOGES 6/15 S CAYENNE 24/29 C GENEVE 4/13 S STOCKHOLM -5/1 N ALGER 13/17 C SINGAPOUR 26/31 N LYON 5/19 S FORT-DE-FR. 22/28 S HELSINKI -9/-2 N TENERIFE 10/14 S DAKAR 19/23 S SYDNEY 19/24 C MARSEILLE 6/21 S NOUMEA 26/30 N ISTANBUL 3/9 P VARSOVIE -6/2 C KINSHASA 21/30 N TOKYO 9/19 S Situation le 15 mars à 0 heure TU Prévisions pour le 17 mars à 0 heure TU

ASTRONOMIE Un thème astral inédit réalisé par le mathématicien Kepler découvert en Californie C’EST le genre de découverte annoté en allemand, M. Misch, qui porain de Kepler pourrait-il mettre envers le libre arbitre et la volonté qu’on ne fait pas deux fois. Ce parle la langue de Goethe, s’y en doute la qualité scientifique de divine, l’astrologie dite judiciaire d’autant plus qu’Anthony Misch, arrêta. Ce collectionneur de livres l’astrologie dès lors qu’elle est prati- – qui prédit les destinées des du Lick Observatory (Californie), avait flairé l’oiseau rare. « Ce fut quée par un maître éminent au pres- hommes – fleurit chez les puis- ne l’a pas effectuée dans un téle- vraiment un moment palpitant, tige d’autant plus incontestable que, sants. « Le pape Urbain VIII se livrait scope ou dans une lunette. Non. La raconte-t-il. Sur-le-champ, j’ai su coup sur coup, il a prédit avec succès à des rites astrologiques incroyables, trouvaille a eu lieu à la biblio- que cela pouvait être une découverte une famine, une révolte paysanne et rappelle M. Shea.Il s’enfermait avec thèque de l’université de Santa spectaculaire, au point que ma main une invasion turque ? » le philosophe italien Campanella Cruz. Plongé dans les archives, tremblait alors que je parcourais le Moins talentueux que Kepler, dans une pièce sur les murs de M. Misch effectuait des recherches document. » Il s’agissait de l’horo- Galilée (1564-1642) réalisera des laquelle les astres étaient peints et il sur d’anciennes éclipses de Soleil scope d’un noble autrichien horoscopes jusqu’en 1624, prédi- faisait brûler des matières aroma- quand son regard fut attiré par un nommé Hans Hannibal Huetter sant notamment une longue vie à tiques pour écarter les conjonctions document d’apparence modeste. von Huetterhoffen. Une note en son protecteur, le grand-duc de défavorables. » Une feuille de papier de 15 centi- bas de page, datée de 1864 et Toscane... quelques semaines avant Le système astrologique finit par mètres sur 20. signée de l’astronome allemand la mort de celui-ci. Mais alors que s’éroder au XVIIe siècle car on Alors que bien d’autres Struve, indiquait que l’auteur du Galilée ne voyait là qu’un moyen constate qu’il ne tient pas compte n’auraient jeté qu’un coup d’œil thème astral en question n’était de gagner sa vie, Kepler – qui en d’un certain nombre de phéno- sommaire sur un texte rédigé et autre que le grand Johannes Kepler vivait aussi – fait preuve d’une foi mènes naturels comme la préces- (1571-1630).Vérification faite auprès authentique en l’astrologie. sion des équinoxes. L’utilisation de SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE d’un spécialiste berlinois des Ce qui n’était pas sans soulever la lunette astronomique par Galilée manuscrits, détenant lui aussi un nombre de contradictions, l’Alle- ajoutant une troisième dimension, • vendredi 19 mars 1999 (à Paris) • CRUZ SANTA DE CALIFORNIE, UNIVERSITÉ autographe du père des trois Le recto du manuscrit retrouvé. mand, partisan de l’héliocentrisme la profondeur, à la contemplation célèbres lois sur le mouvement des copernicien, s’appuyant pour ses des étoiles, on s’aperçoit que les planètes, Kepler était bien, il y a veau témoignage d’une pratique 1994), « Kepler est aussi célèbre en thèmes astraux sur des tables constellations du zodiaque ne sont quatre siècles de cela, l’astrologue courante et qui pouvait encore être son temps comme mathématicien d’observation géocentriques... «Il que le résultat d’un effet de pers- de Hans Hannibal Huetter von considérée comme scientifique à que comme astrologue. (...) Il nous est difficile de se remettre dans cette pective et n’existent que dans notre 6 h 58Lever Coucher 19 h 00 Huetterhoffen. l’époque », explique William Shea, offre un exemple privilégié qui per- situation psychologique, reconnaît imagination. Lentement mais sûre- Un jugement rétrospectif trou- historien des sciences à l’université met d’illustrer, en ce début de siècle, M. Shea. Il y a une croyance assez ment, l’astrologie recule face au vant bizarre que ce mathématicien Louis-Pasteur de Strasbourg et spé- une pensée de transition à mi-che- spontanée chez l’être humain en une rationalisme et aux progrès de la de génie, cofondateur de l’astrono- cialiste du XVIIe siècle. min entre le magique et le rationnel, influence venue de l’extérieur de la science... dus notamment aux lois mie moderne, se laisse aller à Comme le précise Micheline où la croyance aux horoscopes n’est Terre. » de l’« astrologue » Kepler. l’occulte serait un contresens histo- Grenet dans son livre La Passion pas incompatible avec la science A l’époque, bien que condamnée 8 h 08Lever Coucher 21 h 15 rique. « Ce document est un nou- des astres au XVIIe siècle(Hachette, authentique. Comment un contem- par Rome, qui y voyait une menace Pierre Barthélémy

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99063 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 112

Nain protecteur chez Ramsès. – 9. Petit par un bout. Rait en forêt. Ré- ponse enfantine. – 10. Si on ne les Etonnantes racines dérange pas, elles travaillent dans VOUS CONNAISSEZ tous , On peut construire 21 tours toutes les tours de hauteur (n-1) leur coin. – 11. S’arrête à midi. Points ce nombre qui, multiplié par différentes de hauteur 6. se terminant par une brique en opposition. – 12. Rapportent lui-même, est égal à 2. Voici Appelons T (n) le nombre de blanche. Or on vient d’expliquer quand elles sont bonnes. deux questions faciles mais tours possibles de hauteur n. qu’il y en a autant que de tours déroutantes le concernant. On va les comptabiliser en dis- de hauteur (n-2), soit T (n-2). Philippe Dupuis b Placez les parenthèses qui tinguant deux cas : Au total, il vient donc : T (n) = rendent vraie l’égalité sui- – celles qui se terminent par T (n-1) + T (n-2). SOLUTION DU No 99062 vante : une brique blanche sont obte- On part du début : T (1) = 2 ; nues en ajoutant une brique T (2) = 3. HORIZONTALEMENT blanche à toutes les tours de On continue de proche en hauteur (n-1). Il y en a donc proche : T (3)=2+3 = 5; I. Sous-entendus. – II. Obsède. b Quelle est la valeur du T (n-1) ; T(4)=3+5 = 8; T (5)=5+8 = 13; Tua. – III. Le. Air France. – IV. Identi- nombre ? – celles qui se terminent par T (6) = 8 + 13 = 21. té. Tac. – V. Pinte. Piment. –VI. Sen- (les pointillés représentent une brique noire sont obtenues Les spécialistes auront reconnu sés. Ni. Aa. – VII. Ine. Saut. Lit. – VIII. une suite infinie où se suc- en ajoutant une brique noire à la suite de Fibonacci. Scat. Tréfile. – IX. Médecins. Elu. – X. cèdent les symboles et 2). Esérine. Oder. Elisabeth Busser VERTICALEMENT et Gilles Cohen © POLE 1999 1. Solipsisme. – 2. Obédiences. – 3. HORIZONTALEMENT sonnel. Fait un tour et elle entre. Lu- Us. Ennéade. – 4. Séants. Ter. – 5. Solution dans Le Monde du mière de la ville. – X. Fît son appari- Editées. Ci. – 6. Neri. Satin. – 7. FTP. 23 mars I. Qui ont beaucoup donné et peu tion. Doivent être solides pour tenir. Urne. – 8. Etreintes. – 9. Nua. Mi. reçu. – II. Pour ressourcer les poli- – 10. Dante. Lied. –11. Canaille. – 12. Solution du problème no 111 tiques en été. – III. Note. Sans aucun VERTICALEMENT Spectateur. paru dans Le Monde du 2 mars attrait. Référence horaire. – IV. Me- surent le travail, mais n’ont rien à 1. Toujours par-dessus. – 2. Instru- voir avec les 35 heures. Gardien des ment de force. Aide le matador. – 3. secrets. – V. Le temps de faire un Un peu ringard. Couvrit. – 4. Consi- tour. Lasser à la longue. Reprit le dérées à leur juste prix. – 5. Blanc de sauvageon en mains. – VI. Cale sur le Cadix. Capitale des Fidji. – 6. Avec marbre. Faisait court dans le texte. elles, le courant passe. Prêt à monter. – VII. Décorations académiques. – 7. Transformation céréalière. Ou- Bien établi. – VIII. Accrochés à la vertes sur la mer et ouverts sur le ceinture pour faire le poids. – IX. Per- port. – 8. Victimes de crises de foie. LeMonde Job: WMQ1603--0028-0 WAS LMQ1603-28 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0381 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 LeMonde Job: WMQ1603--0029-0 WAS LMQ1603-29 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0382 Lcp: 700 CMYK

REPRODUCTION INTERDITE LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 29 IMMOBILIER0123 a

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30 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 CARNET

DISPARITIONS véa, entre tous les habitants de son NOMINATIONS entre 1979 et 1987, le service commun 16 de protestante de France, l’animation des Louis Le Pensec, puis auprès du secrétaire île et les gendarmes. Cette cérémo- l’Institut national de la santé et de la re- commémorations du troisième centenaire de d’Etat à la mer, Guy Lengagne. En juillet a Mgr ISIDORE DE SOUZA, ar- nie intervenait dix ans exactement SANTÉ cherche médicale, puis l’unité 278. Direc- la révocation de l’édit de Nantes (1985) et du 1984, elle est nommée conseiller référen- chevêque de Cotonou, est mort sa- après l’attaque de la gendarmerie, Le professeur Jacques Drucker teur adjoint de la recherche du groupe in- quatrième centenaire de l’édit de Nantes daire à la Cour des comptes. En mai 1988, medi 13 mars d’une crise cardiaque mais surtout vingt-quatre heures a été nommé directeur général de dustriel Sanofi de 1987 à 1990, il est nommé (1998). Défenseur d’une laïcité « ouverte », elle retourne au cabinet de Louis Le Pensec, à l’âge de soixante-cinq ans. L’en- après la signature de l’accord de l’Institut de veille sanitaire (IVS) conseiller technique auprès du ministre dé- Jean Baubérot a notamment écrit, au Seuil, ministre de la mer, puis ministre des DOM- semble de la classe politique béni- Nouméa sur l’avenir institutionnel et Yannick Moreau présidente légué à la santé (Bruno Durieux) de dé- Le protestantisme doit-il mourir ? (1988), Vers TOM dans le gouvernement de Michel Ro- noise a salué Mgr de Souza comme de la Nouvelle-Calédonie entre du conseil d’administration de cembre 1990 à décembre 1991, puis direc- un nouveau pacte laïque (1990), La Morale card. De janvier 1991 à août 1993, elle est di- le véritable artisan du passage en l’Etat et les deux principaux partis l’IVS. A l’Agence française de sé- teur général du Laboratoire national de la laïque contre l’ordre moral (1997). A l’étran- rectrice des affaires politiques, administra- douceur de dix-sept années d’un pro et anti-indépendantistes. curité sanitaire des produits de santé, jusqu’en mars 1993. En novembre ger, il est directeur du centre d’anthropologie tives et financières de l’outre-mer. Elle régime militaro-marxiste à un a EUGÈNE CAILLOT, ancien « pa- santé (AFSSPS), le docteur Phi- 1993, il devient président du conseil scienti- historique Marc Bloch de l’université de Mos- rejoindra ensuite le groupe CGEA, filiale de multipartisme intégral au début tron » des écoutes téléphoniques lippe Duneton a été nommé di- fique de l’agence du médicament. Depuis cou et a enseigné dans plusieurs universités la Générale des eaux, devenue Vivendi, et des années 90. Pendant l’année de en France, est mort, jeudi 11 mars, recteur général et le professeur juillet 1998, il était aussi vice-président du en Europe (Berlin, Oxford, Uppsala), aux restera dans ce groupe jusqu’en juin 1997. la transition démocratique, Mgr de à Brion (Saône-et-Loire), dans sa Jean-Paul Cano président du comité économique du médicament. Jean- Etats-Unis (Harvard, Princeton) et au Japon. Lorsque Louis Le Pensec devient à l’été 1997 Souza, toujours vêtu de sa sou- quatre-vingt-sixième année. Né le conseil d’administration. Les dé- Paul Cano est l’auteur de plus de deux cents En 1998, conseiller technique au cabinet de ministre de l’agriculture et de la pêche, tane, a abandonné son évêché 2 décembre 1913, Eugène Caillot crets annonçant ces nominations publications scientifiques.] Ségolène Royal, ministre déléguée chargée Martine Ulmann est nommée conseiller au- pour faire la navette entre les dif- rejoint la France libre à Alger, en ont été publiés au Journal officiel de l’enseignement scolaire, Jean Baubérot fut près du ministre et restera rue de Varenne férents groupes politiques. A plu- 1943, d’où il exécute sa première daté 8-9 mars. DIPLOMATIE chargé de la formation à la citoyenneté.] jusqu’en novembre 1998.] sieurs reprises pendant la confé- mission, en France, d’agent de ren- [Né en 1946 à Mesnil-Clinchamps (Calva- Bernadette Lefort, ambassa- rence nationale, entamée le seignement, en empruntant le dos), Jacques Drucker est médecin. Pé- drice au Mozambique, a été nom- OUTRE-MER 19 février, il n’a pas hésité à en sus- sous-marin Casabianca qui s’est diatre de formation, il obtient en 1981 un mée ambassadrice au Swaziland Nicolas Lefebvre, administra- JOURNAL OFFICIEL pendre les travaux pour aller re- rallié très tôt au général de Gaulle. master of science en épidémiologie à l’Ecole en résidence à Maputo, en rem- teur des PTT, a été nommé direc- cueillir l’avis du président Kérékou Depuis Alger, il organise et déve- de santé publique de Harvard, aux Etats- placement de Didier Destremau, teur du cabinet de Marylise Le- Au Journal officiel du dimanche sur les points de blocage, cher- loppe les communications avec Unis. De 1983 à 1986, il se consacre à la pré- par décret publié au Journal offi- branchu, secrétaire d’Etat aux 7 mars est publié : chant toujours à éviter de l’humi- Londres, les forces alliées en Italie vention des maladies infectieuses au sein de ciel du 4 mars. petites et moyennes entreprises, b Environnement : un arrêté lier. Depuis, Mathieu Kérékou «a et avec la Résistance en France. l’Institut Mérieux, puis de la Fondation Mé- [Née le 25 juillet 1940, Bernadette Lefort au commerce et à l’artisanat. Il modifiant les listes des oiseaux retrouvé Dieu » et placé « sous le Après la Libération, il rejoint l’ar- rieux, dont il devient le directeur scienti- est licenciée en sciences économiques et di- remplace Patrice Vermeulen, protégés sur l’ensemble du terri- signe de Dieu » son retour au pou- mée d’active et, en 1967, il dirige le fique. En 1988, il est nommé praticien hospi- plômée de l’Ecole nationale des langues conseiller référendaire à la Cour toire. voir, en mars 1996, après avoir été groupement interministériel de talier et professeur des universités en orientales vivantes. Elle a été notamment des comptes, nommé directeur Au Journal officiel daté lundi 8- battu aux élections de mars 1991. contrôle (GIC) chargé des inter- épidémiologie et santé publique au CHU de en poste à Tel-Aviv (1970-1974), à New York des entreprises commerciales, ar- mardi 9 mars sont publiés : Après la conférence, Mgr Isidore de ceptions téléphoniques, adminis- Tours (Indre-et-Loire), où il a fait sa car- auprès des Nations unies (1976-1981), à Co- tisanales et de services au secré- b Télécommunications : un Souza a dirigé le Haut Conseil de tratives et judiciaires, et placé sous rière. Jacques Drucker dirigeait, depuis sa penhague (1988-1991), à Paris auprès de tariat d’Etat aux petites et décret relatif au service universel la République, le Parlement de la responsabilité du premier mi- création en 1992, le Réseau national de san- l’OCDE (1991-1994) et à l’administrtion cen- moyennes entreprises, au des télécommunications. transition avant de présider, jus- nistre. Avec le grade de général de té publique.] trale du Quai d’Orsay. Depuis octobre 1998, commerce et à l’artisanat. b Défense : un décret et deux qu’en 1993, la Cour constitution- brigade, il quitte ce poste en 1983, [Né en septembre 1961 à Brive-la-Gail- Bernadette Lefort est ambassadrice au Mo- [Né le 25 juillet 1959, Nicolas Lefebvre est arrêtés fixant les attributions et nelle provisoire. Il est resté très bien après la limite d’âge normale larde (Corrèze), Philippe Duneton est doc- zambique.] titulaire d’un diplôme d’études approfondies l’organisation du secrétariat gé- écouté et unanimement apprécié de son grade et est remplacé par le teur en médecine. Il a été chef de clinique Christophe Philibert, ambas- de sciences économiques, ancien élève de néral pour l’administration du par l’ensemble des Béninois colonel Charroy. assistant des hôpitaux dans le service des sadeur en Guinée, a été nommé l’Ecole nationale de la statistique et de l’ad- ministère de la défense ; un dé- comme « le père de la liberté re- a TAHAR RAHAB, chantre du maladies infectieuses et tropicales du ambassadeur en Sierra Leone en ministration économique (Ensae) et de cret modifiant l’organisation de trouvée ». melhoune, la poésie bédouine algé- groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière (Paris). résidence à Conakry, en rempla- l’Ecole nationale supérieure des PTT. Il a été l’administration centrale du mi- a LE PASTEUR TOM TCHAKO, rienne, est mort samedi 13 mars à Titulaire d’un diplôme d’études spécialisées cement d’Hadelin de La Tour du notamment conseiller technique d’Emile nistère de la défense ; un décret de l’église évangélique de Nou- l’âge de quatre-vingt-deux ans. Ta- de santé publique, il a été chargé du dossier Pin, par décret publié au Journal Zuccarelli, ministre des postes et télécommu- modificatif relatif aux attribu- velle-Calédonie, l’un des princi- har Rahab, natif de la région de toxicomanie et chargé de mission sida à officiel daté 8-9 mars. nications (1992-1993), avant d’être chargé des tions du directeur général de la paux artisans de la réconciliation à Biskra (Sud algérien), a interprété l’Assistance publique-hôpitaux de Paris en [Né le 30 novembre 1946 à Strasboug financements dans le secteur des télé- gendarmerie nationale ; un dé- Ouvéa après les violences poli- plusieurs chansons du répertoire 1996. Il a été à deux reprises, de 1992 à 1993, (Bas-Rhin), Christophe Philibert est diplô- communications au Crédit local de France cret abrogeant le décret relatif à tiques de 1988, est mort samedi bédouin des régions du sud du au ministère de la santé et de l’action huma- mé de l’Institut d’études politiques de Gre- (1993-1997). Depuis juillet 1997, Nicolas Le- la mission centrale de liaison 13 mars d’une crise cardiaque à pays, mais il était surtout connu nitaire, puis de 1997 à 1998, au secrétariat noble. Il a été notamment en poste à Moga- febvre était conseiller technique au cabinet pour l’assistance aux armées al- l’âge de cinquante-quatre ans. Il pour son engagement pour la dé- d’Etat à la santé, conseiller technique de discio (1972-1974 et 1977-1978), à Aden de Christian Pierret, secrétaire d’Etat à l’in- liées ; était depuis trois ans le pasteur de fense de cette culture à travers des Bernard Kouchner. Depuis octobre 1998, (1974-1977), à Tel-Aviv (1980-1982), à dustrie.] plusieurs arrêtés portant orga- Gossanah, au nord d’Ouvéa, lors- émissions de radio qu’il a animées Philippe Duneton était secrétaire général de Londres (1984-1990), à Rabat (1994-1997) et nisation de la direction de la qu’en mai 1988 eut lieu dans cette de 1948 jusqu’aux années 80. l’Agence du médicament. ] à l’administration centrale. Christophe Phi- AGRICULTURE fonction militaire et du personnel tribu l’assaut sanglant par les a ANNIE JOLY-SEGALEN, fille de [Née en décembre 1945 à Nantes (Loire- libert est ambassadeur en Guinée de- Martine Ulmann, conseiller ré- civil, de la direction des affaires forces de l’ordre de la grotte où un l’écrivain Victor Segalen, est Atlantique), Yannick Moreau est entrée au puis juin 1997.] férendaire à la Cour des comptes, financières, de la direction des af- commando indépendantiste rete- morte dimanche 7 mars à l’âge de Conseil d’Etat en 1971, après des études à a été nommée directrice du Fonds faires juridiques, de la direction nait des gendarmes en otages quatre-vingt-six ans. Elle était HEC (1964-1967) et à l’ENA (1968-1971). ENSEIGNEMENT d’intervention et de régularisa- du service national, du service du après l’attaque de leur caserne. Le née en 1912 – l’année même de la Conseiller technique au secrétariat général SUPÉRIEUR tion du marché du sucre (FIRS), patrimoine, du service des bilan total de ces deux événements première parution de Stèles – à de la présidence de la République de 1981 à Jean Baubérot a été élu, mardi en remplacement de Robert Hal- moyens généraux, de la direction fut de 25 morts (6 membres des Tien-tsin, lors d’un séjour de son 1984, elle devient, de 1984 à 1986, directeur 23 février, président de l’Ecole luin. Créé en 1968, cet établisse- générale de la gendarmerie na- forces de l’ordre, et 19 indépen- père en Chine. Depuis soixante du cabinet du ministre de l’éducation natio- pratique des hautes études ment public met en œuvre, pour tionale, du service du commissa- dantistes d’Ouvéa). Depuis, avec le ans, Annie Joly-Segalen accueil- nale (Jean-Pierre Chevènement). En 1991, (EPHE). la France, la politique agricole riat de la marine et de la direction concours des autorités coutu- lait les chercheurs et travaillait à elle est chargée par le premier ministre [Né le 26 juillet 1941 à Châteauponsac commune dans le secteur du des ressources humaines. mières, religieuses, politiques, le la publication et à la reconnais- (Edith Cresson) d’une mission d’études sur (Haute-Vienne), docteur en histoire, Jean sucre et gère quelque 4 milliards Au Journal officiel du mercredi pasteur Tchako se consacrait inlas- sance de l’œuvre de Segalen. les dépenses de santé à l’étranger. En 1992, Baubérot a enseigné, d’abord comme assis- de francs du Fonds européen 10 mars sont publiés : sablement au difficile rapproche- En octobre, une exposition sera elle est nommée directeur général adjoint tant, puis comme professeur à l’Ecole pra- d’organisation et de garantie b Enseignement supérieur : ment des habitants de Gossanah organisée à la Bibliothèque natio- de la SNCF, puis, en 1994, chargée de mis- tique des hautes études (EPHE) de la Sor- agricole (Feoga). un décret et un arrêté portant et de ceux du reste de l’île, ainsi nale de France et, en l’an 2000, sion auprès du président de la SNCF (Jean bonne. Il est titulaire, depuis sa création en [Née le 28 novembre 1948 à Paris, Martine statut particulier du corps des as- qu’à la réconciliation entre Henry Bouillier publiera la cor- Bergougnoux). Depuis mars 1996, Yannick 1991, de la chaire d’histoire et sociologie de Ulmann est titulaire d’un diplôme d’études sistants de l’enseignement supé- communautés du territoire. Il fut respondance complète de Victor Moreau était présidente de la 6e sous-sec- la laïcité à l’EPHE et directeur du Groupe de supérieures de sciences économiques. Elle rieur. ainsi l’un des instigateurs d’une Segalen (Fayard-L’Herne), à l’éta- tion du contentieux du Conseil d’Etat.] sociologie des religions et de la laïcité commence sa carrière au secrétariat général b Catastrophe naturelle : un émouvante cérémonie coutumière blissement et à l’annotation de la- [Né en juillet 1940 à Blida (Algérie), Jean- (CNRS-Iresco). Historien du protestan- de la marine marchande en 1972, puis, à arrêté portant constatation de et religieuse de pardon et de ré- quelle Anne Joly-Segalen contri- Paul Cano est docteur en pharmacie, prati- tisme, collaborateur régulier de l’hebdoma- partir de juin 1981, elle est conseiller tech- l’état de catastrophe naturelle conciliation, le 22avril 1998 à Ou- bua grandement. cien hospitalier. Le professeur Cano dirige, daire Réforme, il a assuré, pour la Fédération nique au cabinet du ministre de la mer, dans plusieurs départements.

AU CARNET DU « MONDE » – Germaine Bardet, née Billard, – Sophie, Laurent, Nathalie Wagnon, Messes anniversaires Communications diverses Michèle Sinapi : « Une structure de la son épouse, Ingrid et Steve, Naïma, vérité : la distinction exotérique- Naissances Marie-Paule Veyret, Annie Ferré, Catherine Dumontet- « Souffle sur ces morts, Esprit, – Au CBL, 10, rue Saint-Claude, ésotérique ». Dominique Guevara, Bauche, et qu’ils vivent ! » Paris-3e, jeudi 18 mars, à 20 h 30 : 23 mars, 6 et 13 avril, ses filles, ont la tristesse de faire part du décès de Ezéchiel 37 v. 9. « Mémoire aux enchères ? » avec 20 heures-22 heures, salle RC3, Manon Clémence et Eve-Marie Veyret, Me Théo Klein, ancien président du CRIF. université Paris-VII - D.-Diderot, 2, place ses petites-filles, Pierre WAGNON. Jacques ROLAND Tél. : 01-42-71-68-19. Jussieu, Paris. a choisi de découvrir le monde le 6 mars Marina, Yves et Caroline Theulier, 1999. b ses neveu et nièces, La cérémonie religieuse sera célébrée nous quittait, il y a deux ans. Colloque Ainsi que ses amis, Séminaires Jean-François Lyotard Ses parents sont heureux de le mardi 16 mars 1999, à 14 heures, en la ont la grande douleur de faire part du chapelle de l’hôpital de Saint-Germain- sous la responsabilité de Dolorès Lyotard, l’accompagner dans cette aventure. décès, le 8 mars 1999, de La messe du dimanche 21 mars, COLLÈGE INTERNATIONAL Jean-Claude Milner et Gérald Sfez. en-Laye. à 11 heures, en l’église Saint-Eustache, DE PHILOSOPHIE 23 mars, 9 h 30-13 heures - 14 h 30- Nathalie CORROYER, à Paris-1er, sera célébrée à son intention. René BARDET, Cet avis tient lieu de faire-part. 18 h 30, salle Dussane, Ecole normale Sébastien HENAUX, ingénieur pilote b Séminaires supérieure, 45, rue d’Ulm, Paris. 2, rue de l’Escalopier, Le souvenir de ses parents, Maria-Letizia Cravetto : « Précarité et (aviation civile) E.R., 16, rue du Parc-de-Noailles, 24 mars, 9 h 30-13 heures - 14 h 30- 80000 Amiens. chevalier de la Légion d’honneur, exclusion (suite) : entre écriture 18 h 30, amphi24, université médaille de l’aéronautique, 78150 Saint-Germain-en-Laye. testamentaire et écriture mystique ». Paris-VII - D.-Diderot, 2, place Jussieu, Jacqueline ROLAND-ANGEVIN 17 et 31 mars, 12 avril, croix de guerre 1939-1945. et Paris. 19 heures-21 heures, 5 et 19 mai, 2 juin, Anniversaires de naissance Charles ROLAND, Soirée - hommage de 21 heures à Selon ses volontés, la crémation a eu Anniversaires de décès 20 heures-22 heures, amphi B, Carré des 23 heures, à l’auditorium Saint-Germain- – Morlaix, 16 mars 1979. lieu dans l’intimité familiale, le 11 mars. sciences, 1, rue Descartes, Paris. des-Prés, 4, place Félibien, Paris. Paris, 16 mars 1999. – Il y a un an, le 16 mars 1998, décédés au Lavandou, en 1994 et en 1996, 25 mars, 10 heures-12 heures - 14 h 30- 13, rue Pétiniaud-Beaupeyrat, y sera associé. Tiphaine Samoyault : « Continuité et 18 heures, amphi 24, université Antoine... 87000 Limoges. Dominique représentation ». Paris-VII - D.-Diderot, 2, place Jussieu, BECAMEL-LECONTE « ...tous mes chemins te sont familiers. » 18 et 25 mars, 1er avril, 18 h 30-20 h 30, Paris. Vingt ans... le monde est à toi ! Psaume 138, v. 3. 8 avril, 20 h 30-22 heures, 15 avril, 18 h 30-20 h 30, 6 et 20 mai, 20 h 30- – Anne et Marcel Richard-Jarry, nous quittait. b Samedi autour d’un livre Bon anniversaire. Pierre Jarry et Elisabeth Schirmer, 71, rue Servan, 22 heures, salle RC4, université Paris- Le Vrai Charcot et Le Sujet de la folie, VII - D.-Diderot, 2, place Jussieu, Paris. Sylvie et Pierre-Simon Jouk-Jarry, Que tous ceux qui l’ont connue et ai- 75011 Paris. de Marcel Gauchet et Gladys Swain, Marie, Joël, Julien. Isabelle et Hubert Collignon-Jarry, mée aient une pensée pour elle. avec P.-H. Castel, M. Gauchet et François et Valérie Jarry-Menault, Licia Taverna : « Des textes aux dispositifs. Füssli interprète de G. Samama. Hélène, Marjolaine, Perrine, Manuel, 20 mars, 9 h 30-12 h 30, amphi Martin, Thomas, Robin, Léa, Zoé Conférences Shakespeare ». Décès – Le 16 mars 1993, 19 mars, 18 h 30-20 h 30, salle RC1, Stourdzé, Carré des sciences, 1, rue et Etienne, Descartes, Paris. – Renée Leforestier, ont la tristesse de faire part du décès de – Le Forum ENSAE (01-41-17-64-98) 26 mars, 20 heures-22 heures, salle RC1, son épouse, leur père et grand-père, Jacques BOURDANTON organise une conférence sur l’économie 2 avril et 14 mai, 18 h 30-20 h 30, salle Pierre et Axel, de l’environnement avec C. Lepage, RC1, 20 mai, 20 h 30-22 heures, salle L’accès à toutes les activités du ses fils, André JARRY, nous quittait. ancien ministre ; D. Baupin, porte- RC3, 28 mai, 18 h 30-20 h 30, salle RC1. Collège est libre et gratuit (dans la Sa famille, parole des Verts ; T. Wahl, du cabinet de limite des places disponibles). Et ses amis, Nous ne l’oublions pas. D. Voynet ; P. Zagamé, professeur à Danielle Cohen-Levinas, Jacob Renseignements sur salles, survenu le 11 mars 1999, à Savigny-sur- Rogozinski et François-David ont la douleur d’annoncer le décès, à Orge, dans sa quatre-vingt-sixième année. Paris-I, mercredi 17 mars 1999, à répondeur : 01-44-41-46-85. Autres quatre-vingt-quatre ans, de 17 heures, à l’Ageca (177, rue de Sebbah : « Questions de rythme ». renseignements : 01-44-41-46-80. Charonne, Paris-11e). Entrée libre. 18 mars, 9 heures-13 heures - La levée du corps aura lieu le jeudi – Il y a dix ans, disparaissait 14 heures-18 heures, 19 mars, Jean LEFORESTIER, 18 mars, à 10 heures, au funérarium de 9 heures-13 heures - 14 heures-19 heures, professeur honoraire. Juvisy-sur-Orge (Essonne), et les ob- Maurice GRANIER. amphi B, Carré des sciences, 1, rue Des- sèques à 15 heures, au nouveau cimetière Cours cartes, Paris. « Tout dit dans l’infini de Monts (Indre-et-Loire). Que tous ceux qui l’ont aimé se 20 mars, 9 heures-13 heures - quelque chose à quelqu’un. » souviennent. 14 heures-18 heures, salle Cavaillès, Sor- V. Hugo. Cet avis tient lieu de faire-part. – Institut ALEPH-PARIS-XV. Cours intensifs d’hébreu sacré (lecture en deux bonne, 17, rue de la Sorbonne, Paris. heures, chaque dimanche) ou moderne – Notre fille chérie, (grammaire et conversation) ; stages d’analyse novatrice de la Torah et CARNET DU MONDE Florence GUIGUI, d’initiation au judaïsme. 01-40-61-06-67. TARIFS 99 - TARIF à la ligne DÉCÈS, REMERCIEMENTS, nous a quittés le 16 mars 1986. AVIS DE MESSE, Communiqués ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS « Elle n’a jamais offensé personne, 136 F TTC - 20,73 ¤ si ce n’est par sa mort ! » – Dans le cadre des élections TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 ¤ européennes, le club Vouloir la République rendra public son projet de NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, – Il y a dix ans, Constitution européenne, le jeudi MARIAGES, FIANÇAILLES 520 F TTC - 79,27 ¤ FORFAIT 10 LIGNES 18 mars 1999, lors d’une séance ¤ exceptionnelle en présence de Pervenche Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 Edmond YANA ¤ Berès, eurodéputée et présidente de la THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 nous quittait. Gauche européenne. COLLOQUES - CONFÉRENCES : Nous consulter ట Que tous ceux qui l’ont connu et aimé Informations - Réservations : 01.42.17.39.80 + 01-42-17-38-42 Fax : 01.42.17.21.36 aient une pensée pour lui. 01-47-03-17-90. LeMonde Job: WMQ1603--0031-0 WAS LMQ1603-31 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:04 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0384 Lcp: 700 CMYK

31 CULTURE LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999

SPOLIATION Alphonse Kann b QUELQUES-UNES de ses toiles se- mées sur les toits, de Fernand Léger, Monde, Henri Hajdenberg, pré- propriétaires que préconise le était avant guerre un des plus raient aujourd’hui propriété de mu- visible au Minneapolis Institute of sident du Conseil représentatif des Congrès juif mondial. Il souhaite que grands collectionneurs français d’art sées, dont Le Joueur de guitare, de Arts. b LES HÉRITIERS d’Alphonse institutions juives de France, ex- le dédommagement qu’il réclame à contemporain. Deux cents tableaux Braque, acheté en 1981 par le Musée Kann réclament la restitution de ces plique pourquoi il s’oppose à la l’Etat finance une institution péda- lui furent dérobés par les nazis. national d’art contemporain, et Fu- œuvres. b DANS UN ENTRETIEN au vente aux enchères des œuvres sans gogique sur l’histoire de la Shoah. Le jeu de piste des tableaux disparus et retrouvés d’Alphonse Kann De nouveaux éléments apparaissent pour reconstituer le parcours des œuvres d’art contemporain dont s’était emparé l’occupant pendant la seconde guerre mondiale, certaines étant aujourd’hui détenues par de grands musées LA COLLECTION d’Alphonse Gris d’un collectionneur rival ? Kann était, à la veille de la dernière L’hypothèse surprend, étant donné guerre, l’une des plus riches de ce que l’on croyait savoir de la per- France en matière de peinture sonnalité de Lefèvre, plus proche contemporaine. Une partie était de la Résistance que de la collabo- accrochée à Saint-Germain-en- ration. Mais, de toute évidence, Laye (Yvelines), où cet héritier entre 1940 et 1944, la gangrène a d’une grande famille d’origine au- touché tout le marché de l’art fran- trichienne possédait un hôtel parti- çais. Et les archives de Lefèvre, dé- culier. Une autre était à Londres, sa posées au MNAM, sont inexis- résidence britannique. tantes de 1939 à 1945 : ni une lettre Les deux cents tableaux de ni une facture. Saint-Germain furent emportés par les nazis à l’automne 1940, au ACTUELLEMENT À MINNEAPOLIS Jeu de paume, puis vendus ou Autre exemple, celui d’un Léger échangés, pris dans le flux des tra- de 1911, Fumées sur les toits. La fics organisés par l’Einsatzstab toile, qui a appartenu à Kann, ne fi- Reichsleiters Rosenberg (ERR), gure pas sur les inventaires manus- l’organisme nazi chargé des spolia- crits et dactylographiés de l’ERR tions, et les marchands parisiens. mais parmi les tableaux qu’il a re- Une centaine d’œuvres rapatriées vendiqués à la Libération. Il semble d’Allemagne en 1945 ont été resti- qu’elle soit passée en vente en oc- tuées à leur propriétaire. De la cen- tobre 1942, vente no 97, par le mi- taine non récupérée, une moitié a nistère de Me Blond, qui disperse été identifiée, d’après Francis Wa- ce jour-là des Picasso, des Léger, rin, l’un des héritiers. Il y a là des des Miro, des Bores, artistes qui fi- œuvres classées MNR (Musées na- guraient en abondance chez Kann. tionaux récupération), mais aussi Selon le témoignage de Léonce des toiles plusieurs fois vendues Rosenberg, qui vécut à Paris sous après 1945 et qui se trouvent au- l’Occupation, deux tableaux qu’il jourd’hui dans des musées ou des affirme de provenance Kann collections privées. – dont ce Léger – ont été achetés Premier cas, apparemment le par Louise Leiris, qui dirigeait alors plus simple : un MNR dont la si- la galerie Kahnweiler, devenue ga- tuation n’est toujours pas élucidée, lerie Leiris en raison des lois anti-

une toile de Picasso, Tête de femme MINNEAPOLIS INSTITUTE OF ARTS /MAEGHT ÉDITEUR sémites. (1921), déposée au Musée des « Fumées sur les toits », de Fernand Léger. La toile du Minneapolis Institute of Arts est revendiquée par les héritiers Kann. Or Fumées sur les toits apparaît beaux-arts de Rennes en 1957 dans le catalogue raisonné de Lé- après avoir été attribuée aux mu- à Paris. L’accord porte sur six l’un de ses tableaux cubistes ma- ment égal à la valeur du Braque à portée chaque fois la mention ger comme ayant appartenu à la sées par l’Office des biens privés en toiles, dont trois provenant de jeurs, Le Joueur de guitare, de 1914, Berggruen, le marchand parisien « ancienne collection Alphonse galerie Leiris, qui revendit ultérieu- 1950. Pourquoi Alphonse Kann, ré- chez Kann. Ce sont trois Picasso, acquis par le Musée national d’art auquel il l’a acheté en 1981. Kann », qui figure aussi – pour les rement la toile à la galerie Buch- fugié à Londres pendant la guerre, deux natures mortes et une tête de moderne (MNAM) en 1981, alors Après la guerre, le tableau de cinq toiles – dans le catalogue rai- holz de New York, laquelle la céda ne l’a-t-il pas réclamée ? Il était femme. Des photographies sont qu’il avait été volé chez Kann en Braque a « appartenu » jusqu’en sonné de Gris établi par Douglas au Minneapolis Institute of Arts, âgé ; ses archives, avec la collec- jointes, mais, étrangement, celle de 1940. Le musée pouvait-il l’ignorer, 1964 à la collection du mécène et Cooper. On ne les trouve pas dans où elle est toujours. Si la preuve tion, avaient été saisies par les Al- la tête de femme aurait disparu sachant qu’une note du 10 mars amateur André Lefèvre, désormais les inventaires de l’ERR, mais, par- était apportée que la toile est au lemands. A sa mort, en 1948, les – ce qui renforce les soupçons des 1942 signalait au directeur des Mu- au centre des interrogations. D’elle mi les demandes que Kann adressa nombre de celles qui furent volées héritiers connaissaient mal les tré- ayants droit. sées de France que cette œuvre proviennent en effet trois Juan à la Commission de récupération chez Kann, le musée américain se- sors de leur grand-oncle. était entre les mains de l’ERR ? La Gris donnés par Lefèvre au artistique, figure celle de «plu- rait dans une situation délicate. Il Pour obtenir la restitution qui ARCHIVES INEXISTANTES désignation d’un juge d’instruction MNAM, un Pierrot à la grappe de sieurs Gris ». Kann s’excusait de ne se pourrait, du reste, que d’autres leur a été refusée jusqu’ici, ils s’ap- En décembre 1998, ils ont déposé devrait permettre la consultation 1923 et deux natures mortes, qui pouvoir en dire plus en raison de la collections d’outre-Atlantique re- puient désormais sur une pièce une plainte contre X... pour recel d’archives jusqu’à présent inacces- pourraient provenir de chez Al- disparition de ses archives de cèlent des toiles provenant de spo- d’archive, un accord commercial dans le cadre de ce qui est désor- sibles. Curieusement, le Centre phonse Kann. Deux autres ont été Saint-Germain. liations. passé entre l’ERR et Gustav Ro- mais l’affaire Braque (Le Monde du Georges-Pompidou aurait deman- vendus à Galliera en 1964 par Le- Lefèvre aurait-il cherché, durant chlitz, marchand allemand installé 2 décembre 1998 et du 27 janvier) : dé, il y a un an, un dédommage- fèvre : au catalogue de la vente est l’Occupation, à s’approprier les Philippe Dagen Henri Hajdenberg, président du Conseil représentatif des institutions juives de France A qui appartient « Le règlement ne peut se limiter à des sommes d’argent » « La Femme en rouge et vert » ? « Le Congrès juif mondial guerre, leurs œuvres pillées. Celles budgétaires grâce à l’indemnisa- tholique et au procès Papon. Les EN 1914, Fernand Léger peint La saisi. Pourtant aucune réclama- (CJM) et le Conseil représentatif qui n’ont pas été réclamées à tion versée au titre des MNR. Ce questions d’indemnisation et de Femme en rouge et vert, un chef- tion, ni de Paul, revenu en France, des institutions juives de France l’époque – les fameux MNR – sont, qui sera insuffisant. Mais ces restitution ne pouvaient venir d’œuvre de sa manière cubiste. En ni des héritiers de Léonce, mort en (CRIF) ont une approche assez en majorité, des œuvres de qualité moyens devraient être complétés qu’après ce travail considérable 1935, cette toile appartient à 1947, n’est enregistrée. L’œuvre différente du sort que l’on doit courante, ayant appartenu à des par le solde des avoirs juifs déte- accompli sur le plan de l’histoire et Léonce Rosenberg, un marchand est donc affectée du sigle MNR réserver aux œuvres classées familles des classes moyennes. Si nus par la Caisse des dépôts et de l’éthique. Et nous ne voudrions de tableaux connu sur la place de (Musées nationaux Récupération) MNR (Musées nationaux ré- elles n’ont pas été réclamées, c’est consignations, les banques ou les pas que cette nouvelle vision his- Paris – sa galerie est rue de la et déposée au Musée national cupération). Comment expliquer qu’il n’y avait plus personne pour compagnies d’assurances. torique, qui a bouleversé une par- Baume –, collectionneur avisé, in- d’art moderne (MNAM). ces positions ? le faire. Il y a donc une forte pré- tie de la société française, soit re- telligent, caustique, par ailleurs Dans le cadre de la mission – Le Congrès juif mondial de- somption pour que ces familles mise en question par une frère de Paul Rosenberg, qui tient Mattéoli, des enquêteurs dépê- mande la vente aux enchères des soient juives. Les non-juifs n’ont « Les fonds devraient revendication matérielle mal inter- une galerie encore plus connue, chés par Didier Schulmann, œuvres non restituées. Le CRIF est pas été déportés par familles en- prétée. Les restitutions et les in- rue La Boétie. Ce dernier émigre conservateur au MNAM, à Co- d’un avis contraire. Pourquoi ? tières, et il y a presque toujours eu servir à perpétuer demnisations ne sont pas un aux Etats-Unis fin juin 1940 et sa blence, où se trouve une partie D’abord, parce qu’une telle vente un survivant pour réclamer ces aboutissement, ce ne sont qu’un collection sera abondamment pil- des archives de l’ERR, découvrent n’aurait pas grand sens sur le plan biens après 1945. le souvenir élément de justice à l’égard de la lée par les nazis. Tandis que que le Léger a bien été saisi en financier : contrairement aux idées – Comment pourrait se faire communauté juive de France. Léonce reste à Paris pendant toute septembre 1941, rue La Boétie, reçues, parmi les quelque cette compensation financière et de la Shoah » – Quel est, à votre avis, les mo- la guerre, échappant par miracle chez Paul Rosenberg. Les héritiers 2 000 peintures classées MNR et au profit de qui ? tivations du CJM quand il accuse aux rafles, spectateur attentif d’un de Paul, aussitôt prévenus, de- Objets d’art récupération (OAR), il – C’est aux pouvoirs publics de les organisations françaises marché de l’art en folie. meurent dubitatifs : ce tableau y a peu de chefs-d’œuvre. D’autre décider qui doit payer : les Musées – Le CJM reproche aux repré- d’avoir manqué à leur vocation ? La Femme en rouge et vert est si- n’apparaît pas dans les registres part, quelle que soit la valeur de de France, le ministère de la sentants de la communauté des – Le CJM a un poids historique gnalée, début 1942, au Jeu de de Paul. La fille de Léonce, âgée et ces pièces, elles font partie du pa- culture ou celui des finances. juifs de France de s’être réveillés et international indéniable. Il a eu Paume, comme l’atteste une pho- malade, est sous tutelle de l’Assis- trimoine français, et il serait re- Après évaluation des experts, ces très tard. Est-ce justifié ? le mérite de s’attaquer au pro- to. Elle est donnée par les services tance publique. grettable de les disperser. En re- fonds devraient servir à perpétuer – Nous n’acceptons pas ce re- blème des banques suisses et de nazis de l’Einsatzstab Reichslei- A qui appartient la toile ? vanche, on devrait indiquer le souvenir de la Shoah et à mettre proche. L’occultation a commencé trouver dans la société américaine ters Rosenberg au marchand alle- Léonce l’aurait-il confiée, donnée, nettement, clairement leur origine. sur pied une pédagogie. Il ne s’agit à se lever en France dès le milieu des alliés pour obliger ces orga- mand Gustav Rochlitz en échange vendue ou échangée à son frère ? Enfin, puisqu’il a toujours été re- pas de construire un mémorial ou des années 70, grâce à des histo- nismes bancaires à ouvrir leurs d’une Adoration des mages du Un autre collectionneur l’aurait-il connu que ces MNR ne sont pas la un lieu de recueillement. Il faut riens comme Robert Paxton, Henri dossiers. Sans eux, rien n’aurait Maître de Francfort. Rebaptisé déposée chez Paul Rosenberg propriété de l’Etat, une juste pouvoir expliquer le mécanisme Rousso, Jean-Pierre Azéma ou An- été fait dans ce domaine. Mais le Chevalier en armure, le tableau est pour qu’il la vende ? Le mystère compensation financière est né- de la montée du nazisme et, au- nette Wieviorka, qui ont mis en CJM fait un parallèle entre les si- expédié en Allemagne où il est re- reste pour le moment entier. cessaire. delà, montrer comment des crimes évidence le rôle de Vichy dans le tuations suisse et française. Et, là, trouvé en 1945. Ramené en France – Sur quelles bases ? contre l’humanité sont toujours processus d’élimination des juifs. il se trompe. Le dossier des spolia- fin 1948, il est exposé comme bien Ph. D. et E. de R. – Nous proposons que soient possibles – la Shoah étant le sym- Des membres de la communauté tions commises en France n’est exclues des indemnisations les bole de ces crimes. Une fondation, juive française, comme Serge pas de même nature que le dossier œuvres rapatriées d’Allemagne un centre peut être chargé de cette Klarsfeld, ont immédiatement pris des banques suisses. Ce qui a été dont on sait qu’elles ont été ache- transmission. Il pourrait être abri- le relais. Cela a conduit, dès 1979, commis en France est infiniment tées régulièrement sur le marché té, à Paris, au Centre de documen- aux actions entreprises contre plus grave. L’enjeu est ici la français, comme Le Baiser de Ro- tation juive contemporaine – ce Klaus Barbie, René Bousquet, complicité d’un appareil d’Etat din. Quand cette démonstration qui n’exclut pas d’autres ramifica- Maurice Papon, Jean Legay. Ac- dans la déportation des juifs, et ne peut pas être faite avec certi- tions en France, par exemple au tions qui ont dévoilé à l’ensemble pas seulement des fonds laissés en tude, elles seraient considérées Musée de la résistance à Lyon. Ce de la société française la réalité du déshérence sur des comptes en comme ayant appartenu à une fa- centre pourrait produire des films régime de Vichy. banques. En France, le règlement mille juive, même si on n’en a pas et éditer des ouvrages, largement » Ce que nous avons entrepris de comptes ne peut se limiter à la preuve formelle. Il y a, en effet, diffusés dans les lycées. Il devrait, là, il y a maintenant plus de vingt des sommes d’argent à restituer. Il de forte chances qu’elles soient le en outre, agir à une échelle euro- ans, est fondamental. C’est à ce est, je le répète, au niveau de l’his- résultat d’une spoliation ou d’une péenne. moment qu’a démarré le long pro- toire et de la morale. » vente forcée. – Comment ce centre fonc- cessus qui a conduit à la déclara- » La plupart des grands collec- tionnerait-il ? tion de Jacques Chirac en 1995, à Propos recueillis par tionneurs ont récupéré, après la – Il devrait être doté de moyens l’acte de repentance de l’Eglise ca- Emmanuel de Roux LeMonde Job: WMQ1603--0032-0 WAS LMQ1603-32 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:05 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0385 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 CULTURE

DÉPÊCHES aCINÉMA : Stanley Kubrick, Les artistes latino-américains mort le 7 mars (Le Monde du 10 mars), a été inhumé vendredi 12 mars dans sa propriété du Hert- fordshire, au nord de Londres. Plu- font salon à Paris sieurs personnalités venues de Hol- lywood ont assisté à la cérémonie, parmi lesquels le réalisateur Steven Une quinzaine de galeries, des fondations, des centres culturels Spielberg, Tom Cruise et Nicole Kidman – acteurs principaux du présentent des artistes d’Amérique latine, à l’occasion de l’assemblée dernier film du cinéaste américain établi en Grande-Bretagne. Eyes à Paris des gouverneurs de la Banque interaméricaine de développement Wide Shut, produit par Warner Bros, doit sortir cet été aux Etats- « L’AMÉRIQUE LATINE dé- sens. Quelques-uns sortent du œuvres provenant plutôt de petits Unis, après quatre cents jours d’un barque ! », annonce la brochure lot : Carmen Perrin avec ses pays qui ne sont pas particulière- tournage entouré du plus grand se- du programme culturel réalisée à sculptures en patate à claire-voie, ment réputés pour leur scène ar- cret à la demande du réalisateur. l’occasion de la 40e assemblée an- par exemple, ou Jorge et Lucy Or- tistique. Michael Benedict, auteur a Le gouvernement de Catalogne nuelle des gouverneurs de la ta qui, dans leur installation, asso- d’« un comic strip » critique dé- a décidé de geler jusqu’au 31 juil- Banque interaméricaine de déve- cient des gros cœurs en céra- roulé sur près de 5 mètres, est let un décret rendant obligatoire loppement, la BID. La formule est mique aux combinaisons de survie guatemaltèque. Nicolas Morris le doublage en catalan des princi- un peu exagérée. Cependant, à reliées entre elles par les manches. dont on peut voir un grand dessin paux films projetés dans les ciné- défaut d’être une invasion, c’est C’est le plasticien Vénézuélien de dos tatoué est jamaïcain. mas de la province. Cette mesure tout de même une présence, no- Elohim Feria, qui a ouvert le che- Du côté des galeries inscrites au devait entrer en application le tamment dans le domaine des arts min des ateliers. programme, les découvertes sont 17 mars, mais les grands distribu- plastiques. On attendait plus de l’autre ex- rares pour la bonne raison qu’on y teurs américains y sont farouche-

Plusieurs fondations ou centres position collective qui a lieu au trouve les artistes de la galerie, ou C. HYLTON ment opposés. Le ministre de la culturels ainsi qu’une quinzaine Passage de Retz, censée faire dé- des fonds de galeries amies. Mais « The Back Tally » (1997), de Nicolas Morris (Jamaïque). culture de Catalogne a expliqué, de galeries sont en effet associés à couvrir une nouvelle génération c’est l’occasion de retrouver des Acrylique sur papier et toile, 56 × 56 cm. dans un entretien paru dans La cette opération politico-culturelle d’artistes latino-américains, à tra- peintres qui ont été présents sur la Exposition « Amérique latine, Caraïbes : Vanguardia, que son gouvernement de promotion de scènes loin- vers vingt-six pays, dont ceux des scène parisienne dans les années une nouvelle génération d’artistes ». voulait « donner la priorité à un ac- taines, comme on en voit de plus Caraïbes (manque Cuba). 60 : Lam, bien sûr (galerie Albert cord avec l’industrie cinématogra- en plus souvent à Paris, la direc- Loeb), mais aussi Jorge Camacho Ce qu’on peut voir ailleurs (Ga- ler artistique de la Banque expose phique », mais que le retrait pur et tion des affaires culturelles de la ON SE CROIRAIT À LA FIAC (Galeries Loeb et Thessa Herold) lerie Krief, 1900–2000), ou que l’on Torres Garcia et Antonio Segui. A simple du décret était « exclu ». Ville étant partie prenante. C’est Cette exposition rassemble ou Arthur Luiz Piza, un géomètre pourra voir la semaine prochaine noter que l’Amérique latine sera a ART : la police judiciaire de avec son appui qu’a été montée soixante-neuf artistes de moins de sensible oublié (galerie Jeanne (certaines expositions ne sont pas aussi l’invitée de la prochaine Nice enquête sur le vol d’un ta- l’une des principales expositions, quarante ans. Ils ont été choisis Bucher), ou encore le sculpteur encore ouvertes), ne suffira sûre- FIAC. bleau de Picasso à bord d’un celle qui réunit, à l’Espace Electra, par un comité de professionnels Agustin Cardenas, qui continue ment pas à nous ôter de la tête yacht, dans le port d’Antibes une trentaine d’artistes latino- parisiens (Jean-Jacques Aillagon, d’étirer ou lover des formes oga- que, s’il n’y avait à traverser d’une Geneviève Breerette (Alpes-Maritimes). Selon les plai- américains de Paris. Alfred Pacquement, Antonio Se- niques. Il est en solo chez Patrice rive à l’autre, on se croirait à la gnants, une société saoudienne, ce Parmi eux des anciens comme gui et Marwan Hoss) amenés à Trigano, et chez J. G. M. en FIAC (Foire internationale d’art ૽« Vivre Paris ». Espace Electra, Buste de femme est estimé à plus de Matta, Carmelo Arden Quin ou trancher dans une présélection compagnie de l’étrange sculpteur- contemporain) et non en Amé- 6, rue Récamier, 75007 Paris. Tél. : 42 millions de francs (6,40 millions Soto ; des moins vieux, ceux de la très officielle, à forte dominante photographe Saint-Clair Cemin et rique. Ce qui n’est pas tellement 01-53-63-23-45. Jusqu’au 18 avril. d’euros) et aurait été dérobé tandis génération des années 70, comme de peinture figurative qui date. du photographe Vik Muniz, dont étonnant, puisque c’est au patron ૽ « Amérique latine, Caraïbes : que le bateau avait été déplacé Lea Lublin, une artiste concep- Sachant cela, on ne s’étonnera pas les portraits rongés s’effacent de la FIAC, Marwan Hoss, que la une nouvelle génération d’ar- pour réparation. tuelle solide, ou Carlos Ginzburg, du résultat d’ensemble : un salon dans un fond lourd fait de confet- BID s’est adressée pour orchestrer tistes ». Passage de Retz, 9, rue a MUSIQUE : le concert qui champion de l’Art fractal ; et des de médiocre intérêt, mais où, là tis, de bouts de papiers et de les manifestations. Pour sa part, le Charlot, 75003 Paris. Tél. : 01-48- réunira le 16 mars, au Palais jeunes qui partent dans tous les encore, émergent quelques mégots. galeriste parisien promu conseil- 04-37-99. Jusqu’au 28 mars. omnisports de Paris-Bercy (16 000 places), des représentants de la musique bretonne (Dan Ar Braz, Armens, Gilles Servat, Alan La BID a mis la culture à son ordre du jour Stivell, Tri Yann) célébrera, à la veille de la Saint-Patrick, les trente DEPUIS sa création, en 1959, la six mille participants, une dizaine ment », quand, par ailleurs, les culture, Francisco Weffort, a mis en longe le programme Sirchal, mis en ans du « renouveau » de cette der- Banque interaméricaine de déve- de ministres de la culture d’Amé- programmes d’aide au développe- place un programme de « promo- place en 1997 et dans le cadre du- nière. Les chanteurs se sont expri- loppement (BID) a octroyé sous rique latine et des Caraïbes, dont le ment n’ont pas su gommer les iné- tion de la culture démocratique ». Il quel ont été présentés les projets més sur leur engagement lors d’une forme de prêts et de coopération Brésilien Francisco Weffort (lire ci- galités sociales. y a aussi la télévision, et ses nove- de réhabilitation des centres histo- rencontre avec la presse. Dan Ar technique plus de 81 milliards de dessous) et le Mexicain Rafael To- « Que, pour une fois, ce soit las, ses feuilletons, ressort puissant riques de Quito (Equateur), Anti- Braz notamment a fait part de son dollars (74 milliards d’euros) à var, et autant d’ambassadeurs, ont l’économie qui sollicite le culturel » a mais dangereux, tant au Mexique gua (Guatemala), La Havane rêve de voir « une Bretagne réuni- l’Amérique latine et aux Caraïbes. réfléchi au rôle de la culture dans réjoui le réalisateur Claude Miller, qu’au Brésil, de la production théâ- (Cuba) et Rio de Janeiro (Brésil). fiée à l’image de l’Ecosse, qui aurait Regroupant quarante-six pays, les économies nationales et régio- médiateur d’une table ronde sur le trale et cinématographique. Plus Longtemps prédateurs de leur son rôle à jouer dans une Europe l’institution financière, dont le nales. cinéma organisée par le ministère que jamais, la préservation de la propre environnement, ayant sacri- trop déchirée ». Un rassemblement siège est à Washington, a choisi la « L’intérêt porté aux propositions de la culture et de la communica- mémoire et du patrimoine est en fié au mythe du neuf, du tout-auto- similaire pourrait avoir lieu cet été capitale française pour tenir, du 12 culturelles par des organismes trans- tion, le 10 mars. L’harmonie des jeu. mobile et des grandes artères de en Bretagne. au 15 mars, son assemblée générale nationaux ayant pour habitude de échanges – ce que le député-réali- circulation urbaine, les pays latino- annuelle. s’attacher davantage aux indices fi- sateur colombien Sergio Cabrera CONVENTION AVEC LA FRANCE américains vont devoir jouer le jeu. Paris étant une ville de culture, la nanciers va croissant, constate Saul nomme « l’écologie cinématogra- Ainsi une convention sur la revi- Les banquiers aussi. Constantin banque, ordinairement plus sou- Sosnowski, chercheur au Centre phique » – souffre de profonds dé- talisation et la mise en valeur des Costa-Gavras a d’ailleurs demandé CONCERTS cieuse de développement agricole d’études latino-américaines de séquilibres : « Avec 91 % de films centres historiques de l’Amérique au président de la BID, Enrique et d’infrastructures que de musique l’université du Maryland (Etats- anglophones diffusés en Amérique latine et des Caraïbes a-t-elle été si- Iglesias, « combien il était prêt à ou d’architecture, s’est penchée Unis). Ils reconnaissent ainsi l’identi- latine et 1,5 % de films non anglo- gnée le 10 mars entre le ministère perdre » pour aider le cinéma. – c’est une première – sur les in- té culturelle comme facteur de cohé- phones (tous pays confondus) aux français de la culture et de la dustries culturelles. Parmi quelque sion, de survie et de développe- Etats-Unis, il n’y a pas de véritable communication et la BID. Elle pro- V. Mo. Tél. réserv. : 01-49-53-05-07 échange », montrait le cinéaste ar- 24 mars 1999-20 h 30 gentin Fernando Solanas. François TROIS QUESTIONS À... Même en admettant qu’il puisse La France anti-AMI, fière de ses CHAPLIN y avoir une chute du pouvoir modèles culturels subventionnés, a Henri Gaudin, architecte lauréat piano FRANCISCO WEFFORT d’achat au Brésil, ce désavantage de quoi séduire une Amérique du Chopin - Debussy - Ravel pourra être complètement Sud qui n’entend pas renoncer à Ministre de la culture du Brésil, compensé par l’augmentation des son métissage. Le 10 mars, la mi- du conservatoire de Strasbourg 1 vous êtes à Paris dans le cadre exportations, favorisé par la déva- nistre de la culture, Catherine de l’assemblée annuelle de la BID. luation. Tout dépend de la capaci- Trautmann, avait convié ses homo- RETENU parmi 59 dossiers, le projet d’Henri Gaudin pour le nouveau Qu’en attendez-vous ? té du gouvernement à réagir, en logues à une réunion informelle au conservatoire de musique de Strasbourg, qui ouvrira ses portes à la Les résultats sont déjà là. Nous stimulant les exportations de mu- Conseil d’Etat. rentrée 2002, sera « le gage et le premier jalon d’une nouvelle urbani- avons signé avec le président de la sique populaire vers l’Europe et les té » de la métropole alsacienne, promet l’architecte, auteur notam- Banque, Enrique Iglesias, une Etats-Unis, afin d’augmenter la RACINES COMMUNES ment du stade Charléty à Paris, de l’université d’Amiens et de la réno- convention concernant un vaste part de marché déjà conquise à Dans une année marquée par vation en cours au Musée Guimet. projet de restauration du patri- l’extérieur sans aucune aide du une forte présence sud-américaine Les toits de cet ouvrage, qui jouera avec le « gothisme » et l’« expres- moine historique de sept villes gouvernement. (au Festival d’Avignon en juillet, à sionnisme », seront recouverts de cuivre oxydé vert, comme la cathé- brésiliennes. Il est souvent possible la Foire internationale d’art drale de Strasbourg, et son architecture en courbes et contrecourbes de marier culture et marché. Mais La culture est-elle une affaire contemporain en octobre), l’initia- évoquera « l’harmonie » musicale. Salles d’orgue, studios de danse, le l’Etat devra toujours être présent 3 privée ou une affaire d’Etat ? tive tombait à pic. Les ministres futur édifice, dont la construction a été chiffrée à 130 millions de afin de soutenir des projets cultu- La culture est un devoir de sud-américains n’ont eu de cesse francs (19,82 millions d’euros), regroupera sur 8 400 mètres carrés des rels dont le marché ne peut l’Etat, ce qui ne justifie aucun diri- de rappeler les racines communes institutions dispersées dans la ville ainsi qu’une bibliothèque musicale comprendre la signification. Alors gisme étatique. Son développe- unissant le Nouveau Continent et qui deviendra la première de France. que la musique populaire peut ment dépend avant tout de la so- la France, que la préférence affi- vivre sa vie dans un marché ciété – et, outre les artistes, les chée par cette dernière dans les an- compétitif, la musique classique créateurs et les institutions cultu- nées 80 envers des pays qu’on est un exemple évident d’un sec- relles, on y inclut les entreprises. croyait alors émergents (Europe de teur où les aides publiques sont Les banquiers ne font pas de pro- l’Est, Asie du Sud-Est) et les coupes nécessaires. jets culturels, mais ils leur offrent dans les crédits de coopération des appuis importants. Les lois sur avaient heurtés. Le cinéma brésilien connaît un la culture doivent avant tout sti- Entre-temps, les données ont 2 certain essor. Le Brésil est le muler les partenariats entre le pu- changé. Les Etats latino-améri- sixième marché discographique blic et le privé. cains, débarrassés des dictatures mondial. La dévaluation du real militaires, ont revendiqué de nou- va-t-elle remettre en cause cette Propos recueillis par veaux territoires créatifs, à l’instar prospérité ? Véronique Mortaigne du Brésil où le ministre de la LeMonde Job: WMQ1603--0033-0 WAS LMQ1603-33 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0386 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 33

SORTIR

Dans « Salt », Edouard Lock ne traite pas des marionnettes indiennes du PARIS Karnataka, un drame japonais Octuor de France et des chœurs géorgiens. Œuvres de Barber. Bernstein. Renseignements à la Maison des ses danseuses par-dessus la jambe Copland. Schiff. cultures du monde, 101, L’Octuor de France propose de boulevard Raspail, Paris 6e. Tél. : découvrir, au cours de quatre 01-45-44-72-30. Location : concerts, la littérature musicale 01-45-44-41-42. Jusqu’au 16 avril. La nouvelle création du chorégraphe québécois met les corps à rude épreuve américaine et les influences Alim Kassimov Qu’est-ce qui reste à l’art chorégraphique en daire : il reste les chaussons de pointes, qui disent chorégraphie du Québécois, a le goût des larmes. réciproques de l’Europe et du Azéri de Bakou, Alim Kassimov cette fin de siècle, quand tout semble avoir été la cruauté, le sadisme, le corps manipulé. Jambes La danse est superbe, certes, mais son propos Nouveau Monde. Les est l’une des plus belles voix du exploré ? La réponse d’Edouard Lock est lapi- désarticulées, angles atroces, Salt, la nouvelle échappe, s’échappe, largue le spectateur. programmes sont originaux et monde. Il travaille avec une captivants et ils seront infinie finesse les nuances de la En anglais, la création d’Edouard les arts plastiques. Pour ce faire, le brouillage. Ce haut du corps qui présentés par Georges Boyer, musique classique SALT, d’Edouard Lock, par la Lock s’appelle Salt (sel) ; en fran- chorégraphe a renouvelé sa compa- vient contredire le bas. producteur à France-Musique et d’Azerbaïdjan, qui s’enracine compagnie La la la Human çais, Exaucé. En japonais, elle se gnie en engageant de jeunes re- Tout comme on aime aussi la professeur de culture musicale dans la tradition persane. Steps. Stéphane Roy (scénogra- nomme Shio (ce qui reste quand la crues. Etourdissantes Naomi Stike- contradiction qu’apporte Louise à l’Ecole nationale de musique Kassimov dilue le miel et le feu, phie). John Munro (lumières). mer s’est retirée) – la pièce a été man, Stephanie Slater... Affolement LeCavalier qui arrive sur le plateau, d’Aulnay-sous-Bois. les sépare et s’en joue, retrouve THÉÂTRE DE LA VILLE, les 16, créée en octobre 1998 à Tokyo, au de jambes démesurées, exagérées, pieds nus, femme affirmée, obligée Salle Cortot, 78, rue Cardinet, les chemins de cette Asie 17, 19 et 20 mars, à 20 h 30. Saitama Arts Center. Aucun des appareillées, éclairées d’un blanc de mettre la pédale douce à sa Paris 17e. Mo Malesherbes. Les 15, musulmane, qui passe par les Tél. : 01-42-74-22-77. De 95 F à trois mots n’a le même sens. Incer- cru, érotique, mortel, travaillées danse d’acrobate en abordant la 22, 29 mars et 12 avril, à 20 h 30. anciennes républiques d’URSS 140 F. titude sémantique qu’on retrouve comme des ailes. Impression d’en- quarantaine. Elle reste la figure de Tél. : 08-36-68-75-06. 120 F. et l’Iran. dans la danse, superbe certes, mais vol dont la force est puisée dans les l’indomptée, la tignasse platine en Festival de l’imaginaire Théâtre de la Ville, 2, place du Difficile de saisir Edouard Lock, dont le propos échappe, s’échappe, cuisses, dans le dos porté si haut du révolte, refusant les entraves qui Treize pays différents et autant Châtelet, Paris 4e. Mo Châtelet. chorégraphe québécois, né de pa- se perd, largue le spectateur. Et sol, dans la nuque étirée. font tourner à vide les nouvelles de cultures sont convoqués Les 15 et 16, à 20 h 30. Tél. : rents marocains, ouragan cosmo- c’est là sa limite... Qu’importe, cette danseuses. Pour elle, la danse est pour ce Festival de l’imaginaire. 01-42-74-22-77. 95 F. Il a commencé par une sortie de polite qui s’est imposé sur les danse est avant tout interrogation. FEMMES-POUPÉES partage et non pas solitude de Pierre Vassiliu scènes internationales avec Human Le sel est-il brûlure, ou épice de la Une fois montées sur leurs « ou- femmes entre elles. masques Dogon (Le Monde du Heureux qui comme Pierre a Sex (1985), New Demons (1987), In- vie ? Exauce-t-il un souhait, ou une tils », ces femmes-poupées n’en re- Elle choisit évidemment le très 12 mars). Il se poursuit à Paris, fait de longs voyages. Vassiliu fante, C’est Destroy (1991), et 2 prière ? Qu’est-ce qui reste à l’art descendent plus, mais n’ont de sexy Rick Gavin Tjia. Elle et lui sont dans une demi-douzaine de est toujours d’humeur (1995) – ces deux dernières pièces chorégraphique en cette fin de cesse de se désarticuler, d’adopter les deux rescapés de l’ancienne lieux, pendant un mois complet, balladeuse, il chante des ayant été montrées au Théâtre de siècle, quand tout semble avoir été des angles atroces, au point qu’on équipe. Piano de Kong Kie Njo, gui- par de l’Opéra venu de Taïwan, chansons légères et critiques la Ville. Education anglo-saxonne à exploré ? dirait leurs articulations (genoux, tare électrique de Jean-Claude Pa- de la poésie chantée et dansée juste comme il faut, s’habille de l’école, rythme arabo-andalou à la Réponse lapidaire du Canadien, chevilles) capables de pivoter à try, violoncelle d’Anne-Marie Cas- par les Bédouins d’Abu Dhabi, couleurs et ne s’embarrasse pas maison ont donné naissance à une qu’il partage avec l’Américain Wil- 360 degrés. Des jambes comme des sidy font vivre l’univers assombri des chants soufis de Sarajevo, d’étiquettes. danse qui, si elle appartient à l’uni- liam Forsythe, avec le Flamand Jan pattes enchevêtrées. Les danseurs d’Edouard Lock, affligé de consta- des virtuoses du tanbur, ce luth Bobino, 20, rue de la Gaîté, Paris vers rock (participation aux spec- Fabre : il reste les chaussons de sont des secouristes, transformés ter l’éloignement progressif des turc, des polyphonies bushmen 14e. Mo Gaîté. Du 15 au 20 mars, tacles de David Bowie, de Frank pointes. Avec lesquels il s’est fami- en mécaniciens anonymes, en tu- hommes et des femmes. du désert du Kalahari, un à 20 heures. Tél. : Zappa), n’en a pas oublié pour au- liarisé en créant pour le Het Natio- teurs qui débloquent, redressent Salt émet l’hypothèse qu’en cette ensemble instrumental coréen, 01-43-27-75-75. 150 F. tant le Sud. nale Ballet (Hollande), et récem- ces femmes assez peu libérées, affaire les perdants sont surtout D’une culture à l’autre, le choré- ment pour les Grands Ballets seules dans le cercle de lumière que des perdantes. Merci pour elles ! (Publicité) graphe passe en force. Une œuvre canadiens. Pointes qui disent la leurs jambes-compas délimitent. Est-ce pour cela qu’il montre avec indissociable de Louise LeCavalier, cruauté, le sadisme, mais aussi le Edouard Lock, qui a du métier, insistance un film où un bébé a les danseuse fétiche, adepte d’une masochisme, le corps manipulé, comprend que cette abstraction yeux bien ouverts sur le monde ? danse de l’extrême, au péril de son contraint. Pointes modernes, voire des « quilles » pourrait devenir as- Cette chorégraphie a le goût des corps. Souvent imitée, jamais éga- à la mode, parce qu’elles disent des sez vite casse-pieds. Alors il anime larmes. lée. La signature de la compagnie émotions qu’on retrouve actuelle- les mains, le visage, d’un discours La la la Human Steps. ment aussi bien dans le cinéma ou fiévreux, théâtral. On aime ce Dominique Frétard L’utopie d’un représentant en quincaillerie L’inventeur sera tour à tour industriel, finan- d’« instaurer l’égalité matérielle ». « Chacun selon KING, de Michel Vinaver (Ed. Babel, 284 p., cier, planteur, spéculateur immobilier, avant son besoin », proclame-t-il, et « chacun fera ce 51 F, 8 ¤). Mise en scène : Alain Françon. Avec d’être ruiné dans le krach de 1929 (qu’il aurait pré- qu’il voudra ». Mais comment naviguer entre Jacques Bonnaffé, Carlo Brandt, Jean-Paul dit, puis oublié qu’il l’avait prédit). Cet exemple deux mots, deux concepts aussi dissemblables Roussillon. voyant de l’ingéniosité américaine sera aussi un que celui de « jetable » et celui d’« égalité » ? THÉÂTRE NATIONAL DE LA COLLINE, 15, représentant du socialisme utopique. A l’époque Michel Vinaver n’oppose pas directement les rue Malte-Brun, Paris 20e. Tél. : 01-44-62-52- où Upton Sinclair tente de faire entrer dans le réel deux vies de King : elles se frôlent, se croisent, 52. Mo Gambetta. 80 F à 160 F (12 à 24 ¤). Du- ses idées collectivistes, Gillette songe à une méga- sans jamais se fondre. De leurs variations, il rée : 1 h 50. Mardi à 19 heures ; du mercredi pole, planifiée par des ingénieurs, qui libérerait cherche à faire surgir une musique plus qu’une au samedi à 21 heures ; dimanche à les hommes des tâches inutiles. Mais ses efforts vérité ; à susciter une émotion exigeante devant GUIDE 16 heures. Jusqu’au 25 avril. pour engager l’ex-président Theodore Roosevelt les alternances humaines, plus qu’une leçon d’his- à la tête d’une « World Corporation » qui édifie- toire. Sa démarche accorde autant de poids à la Un seul homme pour deux rêves – américains. rait un embryon de sa ville dans l’Arizona seront vie rêvée qu’à l’existence comptable, accompa- FILMS NOUVEAUX teur, avec Kadi Abdelmalek, Rudi Be- Après que sa famille a été ruinée dans l’incendie vains. gnant le « grand » homme d’une sympathie dis- kaert, Bernard Breuse, Guy Dermul, Cir- Belle Maman de 1871 à Chicago, King Camp Gillette (1855-1932) tante. L’auteur a placé les cartes qui le repré- cé Lethem, Stéphane Olivier, Pierre de Gabriel Aghion. France (1 h 42). Sartenaer, Willy Thomas et Mieke Ver- devient représentant en quincaillerie. Devant son LA CONCURRENCE, MÈRE D’INJUSTICE sentent entre les mains de trois personnages à Le Bord de la rivière inventivité, son employeur l’incite à créer « quel- din. L’ennemi, pour Gillette, a un nom : la concur- trois moments de la vie de King : jeunesse, matu- d’Allan Dwan. Etats-Unis (1 h 27). Cité internationale (Théâtre), 21, boule- que chose qui pourrait être jeté après utilisation ». rence. Elle est mère de l’injustice, de la misère et rité et vieillesse. Dans le décor impeccable de Ça commence aujourd’hui vard Jourdan, Paris 14e. RER Cité-Univer- En 1895, Gillette dessine le prototype du rasoir à du crime. King, la pièce de Michel Vinaver, s’ouvre Jacques Gabel, Alain Françon a disposé trois émi- de Bertrand Tavernier. France (1 h 57). sitaire. Le 15, à 20 heures. Tél. : 01-43-13- lame jetable. L’objet (toujours en circulation) par le récit de l’illumination du jeune homme. nents solistes (Jacques Bonnaffé, Carlo Brandt et Danse de la poussière 50-50. Durée : 2 h 40. De 55 F* à 110 F. d’Abolfazl Jalili. Iran (1 h 13). consiste en une lame d’acier fin à deux faces vis- Tonnerre et éclairs : « J’ai vu, j’ai su que tous les Jean-Paul Roussillon), qui ne parviendront pas à Jusqu’au 13 avril. La Fiancée de Chucky (*) Jessye Norman (soprano), sée sur une plate-forme fixée à un manche. La maux dont l’humanité est affligée ont une seule donner le relief nécessaire à une partition trop de Ronny Yu. Etats-Unis (1 h 29). production s’engage en 1903, et, dès l’année sui- Mark Markham (piano), cause : la concurrence. » Le technicien inventif de- discrète pour s’accorder avec eux. Grands comme le monde Quatuor Castagneri. vante, 12 400 000 lames seront vendues dans le vient un prophète du « bon sens ». Il planifie et de Denis Gheerbrant. France (1 h 31). Œuvres de Strauss. Chausson. Ellington. monde. calcule au mètre près la cité idéale qui permettra Jean-Louis Perrier 8 mm Huit millimètres (**) Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg-Saint- de Joel Schumacher. Etats-Unis (2 h 03). Honoré, Paris 8e. Mo Ternes. Le 15, à Jessie 20 h 30. Tél. : 01-45-61-53-00. De 250 F à de Raoul Ruiz. Grande-Bretagne 700 F. Reprises mozartiennes à l’Opéra de Paris (1 h 42). Brigitte Chataignier, Michel Lestréhan Shakespeare in love Danse et art martial du Kerala. de John Madden. Etats-Unis (2 h 03). Théâtre contemporain de la danse, 9, Deux reprises mozartiennes à montée façon guignol revisité à la perturbée par la hauteur des prati- Trafico rue Geoffroy-l’Asnier, Paris 4e. Mo Saint- LA FLÛTE ENCHANTÉE, de Mo- l’Opéra de Paris. Deux mondes : sauce égypto-japonaise, c’est une cables sur lesquels elle chantait et de Joao Botelho. Portugal (1 h 52). Paul. Le 15, à 19 heures. Tél. : 01-42-74- deux opéras on ne peut plus diffé- production d’une invraisemblable par l’absence de nerf rythmique du (*) Film interdit aux moins de 12 ans. 44-22. zart. Avec Dawn Upshaw (Pami- (**) Film interdit aux moins de 16 ans. na), Rainer Trost (Tamino), Na- rents (La Flûte enchantée et La Clé- cuistrerie. On ne donnera qu’un chef, semblait un rien troublée dans Compagnie la Camionetta mence de Titus), deux salles (Bastille exemple : lorsque les forces des té- ses vocalises. Mais quelle artiste, TROUVER SON FILM Hélène Cathala. Fabrice Ramalingom : talie Dessay (la Reine de la nuit), Oui. Russell Braun (Papageno), et Garnier), deux metteurs en scène nèbres (la Reine de la nuit et ses quel tonus vocal, quelle présence ! Tous les films Paris et régions sur le Mi- Vitry (94). Théâtre Jean-Vilar, 9, avenue (Bob Wilson et Willi Decker). Dames) sont vaincues, un plein Le lendemain, on revoyait avec Chœur et Orchestre de l’Opéra nitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36-68- Youri-Gagarine. Le 15, à 21 heures. Tél. : national de Paris, Friedemann Confrontation exemplaire : on se rang de néons descend des plaisir la merveilleuse mise en scène 03-78 (2,23 F/min). 01-55-53-10-60. 40 F. Layer (direction), Robert Wilson rappelle que la Flûte est surestimée cintres. de Willi Decker de La Clémence de Romain Didier si l’on reconnaît que la Clémence est Le chef Friedemann Layer est en- Titus. On respire. Les chanteurs REPRISES Café de la danse, 5, passage Louis-Phi- (mise en scène). Paris, Opéra- e o sous-estimée, que l’Opéra Garnier nuyeux et d’une rare mollesse. Il jouent avec naturel, les passions lippe, Paris 11 . M Bastille. Le 15, à Bastille, le 6 mars. Jusqu’au Allons donc, papa ! 20 h 30. Tél. : 01-40-21-70-70. De 100 F à 25 mars. Diffusion en direct sur est un bijou de finesse acoustique court après ses chanteurs qui, eux sont à nu, le dispositif scénique est de Vincente Minnelli. Américain, 1951, 120 F. France Musique le 20 mars. comparé au mausolée Bastille, et (Natalie Dessay, par exemple), ont judicieux et raffiné. Du texte chanté noir et blanc (1 h 21). Bratsch LA CLÉMENCE DE TITUS, de que Bob Wilson est peut-être le le sens du tempo. Grisaille vocale véritablement mis en mouvement Reflet Médicis, salle Louis-Jouvet, 5e (01- La Maroquinerie, 23, rue Boyer, Paris Mozart. Avec Christine Goerke metteur en scène d’opéra le plus chez les hommes : Papageno est et non seulement en images : du 43-54-42-34). 20e. Mo Gambetta. Le 15, à 20 h 30. Tél. : surfait de cette fin de siècle. court de voix, Tamino a la sienne théâtre, de l’opéra, quoi ! Le chef Lolita 01-40-33-30-60. De 90 F à 120 F. Jusqu’au (Vitellia), Susan Graham (Sesto), de Stanley Kubrick. Britannique, 1962, Nous n’avions pas encore vu la coincée dans le masque, Sarastro britannique Ivor Bolton a l’habi- 28 mars. Heidi Grant Murphy (Servilia), noir et blanc (2 h 35). Claudio Fasoli, Aldo Romano, Paula Rasmussen (Annio), Deon production (1991) signée Wilson de est un rien cotonneux mais correct. tude des instruments anciens (il as- Action Ecoles, 5e (01-43-29-79-89). Nguyen Le Van der Walt (Tito), Chœurs et la Flûte pour l’Opéra de Paris. Pas- Dawn Upshaw, malgré le person- sure en général les « deuxièmes » Les mains qui tuent Au Duc des Lombards, 42, rue des Lom- Orchestre de l’Opéra national de sera-t-elle le cap du millénaire ? Elle nage de dinde ridicule que Wilson séries à Glyndebourne, avec l’Or- de Robert Siodmak. Américain, 1944, bards, Paris 1er. Mo Châtelet. Les 15 et 16, semble déjà morte, et ce ne sont lui fait jouer, est toujours d’une ex- chestre de l’Age des Lumières, en noir et blanc (1 h 27). à 22 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 80 F. Paris, Ivor Bolton (direction), e pas les pimpants costumes de Ken- quise fraîcheur de voix, d’une pro- « second » de Simon Rattle), tient VO : Le Champo-Espace Jacques-Tati, 5 Soirée IACP Willy Decker (mise en scène), (01-43-54-51-60). zo qui raniment cette vaine suite jection parfaite. Une question se bien l’ouvrage en dépit d’une ges- Petit Opportun, 15, rue des Lavandières- Paris, Palais Garnier, le 7 mars. Sainte-Opportune, Paris 1er. Mo Châtelet. Jusqu’au 18 mars. Tél. : 08-36-69- d’étals chics pour magasins de luxe. pose cependant : lorsqu’elle tra- tique assez erratique, mais manque ENTRÉES IMMÉDIATES Le 15, à 22 h 30. Tél. : 01-42-36-01-36. 78-68. De 60 F (9 ¤) à 650 F (97 ¤). Tronquée, farcie d’interventions so- verse, de profil, la scène, pendant vraiment de raffinement. Son sup- 80 F. nores et chorégraphiques exogènes, son air « Ach, ich fühl’s », une sono- posé savoir-faire serait bien utile Le Kiosque Théâtre : les places du jour vendues à moitié prix (+ 16 F de commis- Hubert-Félix Thiéfaine rité étrange se fait entendre, dans les pages nettement inspirées Olympia, 28, boulevard des Capucines, sion par place). Place de la Madeleine et e o comme amplifiée, et cela pendant par la musique de Haendel... parvis de la gare Montparnasse. De Paris 8 . M Opéra, Madeleine. Le 15, à tout le trajet, sans qu’on l’entende Formidable distribution : Chris- 12 h 30 à 20 heures, du mardi au same- 20 heures. Tél. : 01-47-42-25-49. 180 F. s’éloigner. tine Goerke est une Vitellia magni- di ; de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Nahawa Doumbia fique et tonique, Susan Graham Aberrations du documentaliste Maison de Radio-France, 116, avenue du Président-Kennedy, Paris 16e. Mo Passy. (Sesto) n’a pas l’« instrumentalité » de François Tomsu et Ezéchiel Garcia- PASSIONS À NU Romeu, mise en scène des auteurs, avec 20 heures, le 15. Tél. : 01-42-30-15-16. Lorsque la chanteuse se tourne d’Anne Sofie von Otter mais gagne Jacques Fornier. 30 F. enfin face au public, la voix reprend en humanité, Heidi Grant Murphy La Cabane de l’Odéon, 36-38, quai de la Opéra de Pékin sa couleur normale. De quoi s’agit- (Servilia) a une voix délicieuse, Pau- Loire, Paris 19e. Mo Jaurès, Stalingrad. Le Maison des cultures du monde, 101, il ? D’un effet acoustique, d’une la Rasmussen (Annio) joue bien 15, à 19 heures et 20 h 30. Tél. : 01-44-41- boulevard Raspail, Paris 6e. Mo Saint-Pla- amplification ponctuelle pour mais chante souvent un peu bas. 36-36. 30 F. cide, Notre-Dame-des-Champs. Le 15, à compenser ou détourner le chant Deon Van der Walt (Tito) est inca- Adieu ma concubine ; Le Bracelet 20 h 30. Tél. : 01-45-44-72-30. 120 F. de jade, Le Monstre aux ailes d’or The Gustavo Beytelmann Trio, émis de biais (on se souvient d’une pable de chanter en mesure son avec Li Bao-Chun et la troupe du nouvel Juan José Mosalini amplification à l’Opéra Garnier dernier air, mais il est parfait dans opéra chinois de Taïpeh. Petit Journal Montparnasse, 13, rue du pendant l’une des représentations tous les récitatifs et compose un Maison des cultures du monde, 101, Commandant-René-Mouchotte, Paris de La Veuve joyeuse : dans ce cas la beau personnage, le plus difficile boulevard Raspail, Paris 6e. Mo Saint-Pla- 14e. Mo Gaîté, Montparnasse-Bienvenüe. chanteuse était en fond de scène et dramatiquement des rôles de ténor cide, Notre-Dame-des-Champs. Le 15, à 22 heures, le 15. Tél. : 01-43-21-56-70. manquait cruellement de voix, ce mozartiens. 20 h 30. Tél. : 01-45-44-41-42. De 70 F à Orlando Poleo y la Orquesta Chaworo 120 F. Sunset, 60, rue des Lombards, Paris 1er. qui n’est pas le cas de Dawn Ups- Ah oui ! Ça alors là ! Mo Châtelet. Le 15, à 22 heures. Tél. : 01- haw). Natalie Dessay, peut-être Renaud Machart de Rudi Bekaert, mise en scène de l’au- 40-26-46-60. 80 F. LeMonde Job: WMQ1603--0034-0 WAS LMQ1603-34 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0387 Lcp: 700 CMYK

34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 EN VUE a Les dossiers médicaux de la Les habits neufs de « La Libre Belgique » reine Elizabeth II d’Angleterre ont été découverts, vendredi 12 mars, en Ecosse, sur une route en bord Le quotidien des milieux catholiques belges change d’allure pour enrayer la baisse de sa diffusion de mer par un promeneur et son chien. et ne plus passer pour le porte-parole de l’épiscopat a « Nous ne voulons pas exposer À BRUXELLES et dans les pro- son Histoire d’un journal libre, pa- tistes flamandes ou wallonnes. analyse, etc.) destinée à guider le publiquement notre vie privée », vinces de la Belgique francophone, rue en 1997 aux éditions Duculot. Jean-Paul Duchâteau s’inscrit en lecteur dans les méandres de l’ac- s’excusait, samedi 13 mars, sous on l’appelle tout simplement «La Jean-Paul Duchâteau, actuel ré- faux contre cette analyse. « Nous tualité. Un effort particulier a été une pluie de riz, devant l’hôtel de Libre ». Cette vénérable institution dacteur en chef de La Libre Bel- avons simplement pris acte que le effectué pour muscler le supplé- ville de Copenhague, auprès des de la presse du royaume est née en gique, préférerait pour sa part être public parle de nous en disant “La ment culturel hebdomadaire afin photographes qui demandaient le 1884 de la volonté des milieux ca- récompensé de ses œuvres ici-bas Libre” tout court », rectifie-t-il. de tenter de briser la domination « baiser des mariés », Torben tholiques belges de disposer d’un et éviter à l’organe de presse qu’il Conçue par la graphiste québé- de MAD, le cahier équivalent du Lund, député, ancien ministre organe de presse pour combattre dirige une descente aux enfers due coise Nathalie Baylaucq (qui Soir, principal concurrent de La danois de la santé, passant la un gouvernement libéral à forte à la raréfaction régulière des lec- considérablement le mot « Bel- contribua aussi à l’élaboration de Libre Belgique dans le créneau de bague au doigt à son ami, Claus connotation anticléricale. La Libre teurs. « La nouvelle formule n’est gique » pour donner une place la nouvelle formule du Monde en la presse de qualité francophone. Lautrup, étudiant en sociologie. Belgique fut d’abord une bonne ac- pas un simple toilettage graphique. prédominante à l’adjectif « libre ». 1995), la nouvelle présentation de En revanche, on a supprimé la tion. Elle devint très vite une excel- C’est une véritable refondation du Cette modification donne cours à La Libre Belgique est celle d’un page hebdomadaire « Religion », a « Il est du devoir de l’Eglise lente affaire. Et plus tard une en- journal », explique-t-il. des interprétations sur l’éloigne- journal découpé en séquences qui était affermée à des clercs ou d’accueillir la communauté treprise en difficulté. «Dieu Le premier numéro de cette ment supposé de ce journal de sa (Belgique, Europe, Monde, Dé- des laïcs de l’Eglise catholique, et homosexuelle », avait expliqué, à récompense toujours ceux qui le nouvelle formule, paru mercredi ligne « belgicaine » traditionnelle, bats) et présenté en cahiers sur la page « Régions ». Sans couper l’automne 1998, au moment où servent. Si ce n’est pas dans ce 10 mars, est en effet en rupture qui en faisait jusque-là l’organe le son grand format traditionnel. La totalement avec ses racines (le elles étaient exposées dans la monde-ci, c’est dans l’autre », écrit complète avec l’ancienne ma- plus attaché au maintien de l’enti- présentation des articles est pour- journal se réclame toujours d’une cathédrale d’Upsalla, Mgr Karl Pierre Stéphany en introduction à quette. Le logo d’abord, qui réduit té belge face aux dérives sépara- vue d’une signalétique (reportage, philosophie humaniste chré- Gustav Hammar, président du tienne), La Libre entend se débar- Conseil chrétien de Suède, à rasser de l’image d’un organe propos de photographies DANS LA PRESSE patronat doit prendre les devants ce nom, contre 40 aujourd’hui. Il rope. Le monde, tel qu’il est domi- porte-parole officiel de l’épiscopat, montrant le Christ en talons et faire au gouvernement ses pro- ne s’agit pas de faire le procès de né par une seule superpuissance, en traitant l’actualité religieuse aiguilles bénissant ses apôtres RTL positions sur la baisse du temps Michel Pébereau, qui, en l’oc- ne sera pas éternel. Dans les pro- comme les autres nouvelles. travestis, actuellement accrochées Michèle Cotta de travail. Il s’agit d’une sorte de currence, prend acte, dans l’inté- chaines décennies, une Chine Cette refondation est, en tout aux cimaises du parlement a Ernest-Antoine Seillière se dit donnant-donnant – flexibilité, an- rêt de ses actionnaires, d’une dy- forte d’un milliard et demi d’habi- cas, celle de la dernière chance Danois. aujourd’hui plus qu’à l’aise dans nualisation, modération des sa- namique implacable, mais de se tants, avec une économie en plein d’un organe plus que centenaire. son rôle. Au-delà du comporte- laires en échange de réductions demander si la course à l’unicité – essor et un gouvernement qui res- Vendu aujourd’hui à 55 000 exem- a Depuis le 9 mars, les implants ment, qui se démocratise à vive d’horaires –, un donnant-donnant de la pensée et de son objet, du tera sans doute autoritaire, pous- plaires, principalement par abon- mammaires à base d’huile de soja allure, d’une étape à l’autre de son bien loin de la politique du pire, monde des idées, comme de celui sera sans doute ses pions vers le nements, le journal a perdu 20 % sont retirés du marché danois. tour de France, c’est sur les qu’il avait semblé vouloir incarner des choses et des flux – interdit de Pacifique et l’Asie centrale. Tôt ou de ses lecteurs au cours de la der- 35 heures que le changement est au début de son mandat. s’interroger sur une logique qui, tard, un homme énergique et nière décennie. Et se trouve ac- a L’antenne de Stockholm du le plus éclatant. On se rappelle les de plus en plus, sacrifie le contenu honnête rassemblera les mor- tuellement dans une situation ca- centre anti-viols suédois met en conditions de son arrivée à la pré- MARIANNE humaniste du libéralisme à l’ego ceaux de la Russie, qui retrouvera pitalistique compliquée : la vente des ampoules se portant en sidence du CNPF, fin 1997. Au Jean-François Kahn cannibale du capitalisme, et met, son influence mondiale. Le monde majorité du capital est contrôlée pendentifs contenant de l’huile de bout de dix-huit mois, Seillière, le a Place aux gros ! L’économie est en quelque sorte, au service du musulman continuera d’être le par le groupe Vers L’avenir, lui- putois, à briser en cas d’agression tueur annoncé, continue certes à une guerre : à la jungle comme à tout-privé l’ancienne folie centra- lieu d’explosions idéologiques. même en proie à des difficultés, et sexuelle. penser et à dire que, pour les en- la jungle ! La direction de la BNP lisatrice, pour ne pas dire concen- C’est pourquoi l’alliance des dé- une forte minorité du capital est treprises françaises entrées dans affirme qu’il n’y aura pas de licen- trationnaire, du tout-Etat. mocraties doit inclure de nou- tombée, en 1998, dans l’escarcelle a Vendredi 12 mars, des une compétition mondiale, les ciements, que les « enseignes » veaux membres et trouver une du groupe concurrent Rossel, Ougandaises de Kampala ont 35 heures sont une énorme bêtise. différenciées seront maintenues ! THE ECONOMIST nouvelle raison d’être. Cette al- après la prise de contrôle, par ce manifesté devant l’ambassade Mais le principe de réalité s’est Outre-Atlantique, nul ne le croit. a L’Europe a toujours besoin de liance doit être le moyen pour dernier, du groupe français La Voix d’Italie pour protester contre la imposé à lui. Voilà pourquoi il La vérité, tranchent les experts, l’Amérique et – ce qui est encore l’Amérique et l’Europe de travail- du Nord. cour d’appel italienne qui juge aujourd’hui que, plutôt que c’est qu’il n’y aura bientôt plus en plus important – l’Amérique aura ler ensemble dans d’autres ré- récemment estimait impossible le de rompre des lances inutiles, le Europe que six banques dignes de de plus en plus besoin de l’Eu- gions du monde. Luc Rosenzweig viol d’une femme en jean, vêtement trop étroit pour être retiré de force. SUR LA TOILE a Les soldats serbes postés à la users.skynet.be/reves FÊTE AU SÉNAT frontière du Kosovo, privés de a Le Sénat participera à la Fête de films pornographiques, écrivent à l’Internet en organisant, vendre- Miki Vujovic, propriétaire de la Un psychanalyste belge interprète les songes des internautes di 19 et samedi 20 mars, un débat chaîne TV Palma : « Dans ces sur le thème de l’adaptation, ou de moments difficiles pour nous les « DANS VOTRE RÊVE, vous êtes toute personne qui se cherche, n’en l’inadaptation, de la législation jeunes sous les drapeaux, vous poursuivi. Cela renforce l’hypo- déplaise aux puristes qui jugeront française à l’émergence de ce nou- imaginez ce que peut provoquer thèse que vous essayez de vous fuir cette initiative avec mépris... Il ne veau moyen de communication. dans l’armée yougoslave un vous-même, ou de fuir certains élé- s’agit pas d’une interprétation au Deux cents usagers d’Internet, ve- changement soudain de programme ments de votre passé qui conti- sens psychanalytique du terme, nant de tous les horizons profes- et la diffusion de feuilletons nuent à vous poursuivre. L’attitude mais juste de quelques clés que je sionnels, siégeront au palais du sud-américains à l’eau de rose ». juste serait non pas de les éviter, me permets de donner. L’utilisation Luxembourg pendant deux jours mais de vous y confronter, de re- du rêve dans une cure analytique sous la présidence tournante de a Sitôt élue gouverneur du Nueva prendre contact avec eux. » Le relève en effet d’une technique pré- quatre sénateurs. Les séances se- Esparta, dimanche 14 mars, au docteur D.L. (qui souhaite rester cise liée au champ de l’analyse et ront publiques et retransmises en Venezuela, Irene Saez, ancienne anonyme), psychanalyste jungien au transfert. De même, une analyse direct sur le site Web du Sénat. Miss univers, a souhaité que l’Etat de trente-huit ans exerçant à de rêve ne peut être complète sans www.senat.fr prépare l’élection de Miss univers. Bruxelles, propose aux inter- connaître le rêveur et son contexte nautes de partir à la rencontre de de vie. » En outre, D.L. propose à CHIRURGIE EN DIRECT a Samedi 13 mars, des milliers de leurs rêves et se charge de les in- ses correspondants de leur four- a La société Bausch and Lomb manifestants, dansant et chantant, terpréter : « Je fais le pari qu’Inter- nir les coordonnées d’un psycha- Surgical, fabricant de matériel fêtant le président Hafez el-Assad net peut servir d’outil de connais- nalyste exerçant près de chez eux chirurgical ophtalmologique, va récemment réélu avec 99,98 % des sance de soi et j’ai décidé d’utiliser et appartenant comme lui à retransmettre en direct sur Inter- voix, ont défilé dans les rues de ce média pour faire connaître la l’école de Jung. net, samedi 20 mars, plusieurs Damas, en costume de carnaval. pensée jungienne, car elle parle à Très sollicité, il consacre désor- opérations de chirurgie réfractive l’homme moderne désireux de mais une journée et demie par se- (correction de la réfraction), a A partir de l’an 1378, qui trouver un sens à ce qu’il vit. » rêve évoque-t-il quelque chose plus de détails possible. La ré- maine à l’analyse d’une vingtaine consistant à modifier la courbure commence le 21 mars, la diya, le Chacun peut soumettre un de dans votre situation présente ? Cer- ponse arrive par courrier électro- de rêves : « Il m’est impossible de de la cornée au moyen d’un laser. « prix du sang » à payer à la ses rêves librement et gratuite- tains souvenirs ? Etes-vous actuel- nique dans un délai d’une se- donner suite à toutes les de- Les interventions seront réalisées famille d’une victime par le ment, à condition de fournir des lement préoccupé par un problème maine. mandes. Seules les personnes ré- à Milan par le docteur Lucio Bu- coupable d’un homicide, selon la informations personnelles détail- particulier ? Pouvez-vous indiquer En avant-propos de son site, pondant complètement à toutes les ratto. Cette émission sera suivie Charia, loi islamique en vigueur en lées sur un formulaire en ligne et à quoi vous font penser les mots- D.L. tient à préciser que son in- questions auront une chance d’être d’un examen des patients traités la Iran, sera augmenté de 10 %. de répondre à une batterie de clés de votre rêve ? » Pour un ré- tervention « ne saurait en rien être retenues. » veille et d’un débat en ligne entre questions : « S’agit-il d’un rêve ré- sultat optimal, mieux vaut égale- une interprétation exhaustive. Je internautes et spécialistes. Christian Colombani pétitif, d’un cauchemar ? Votre ment décrire son enfance avec le fais cela surtout dans le but d’aider Xavier de Moulins bausch-online.com

Un Tapie en mousse par Alain Rollat LE TAPIE CONTRIT est de re- son tourmenteur lui a rappelé qui a dit tant de mal de moi au ci- tour. Libéré de ses casseroles par qu’il excellait, en matière de néma, et qui est le meilleur ami de la mansuétude de ses juges, sauvé mousse, à l’époque où il « dra- Peyrelevade, j’ai fait remarquer de la délinquance par le rap de gouillait » les médias « pour faire aux enquêteurs qu’ils étaient payés son petit frère Doc Gyneco, l’an- monter la sauce » autour de son par le meilleur ami du président du cien ministre de la ville s’est infli- image. Et qu’il était expert, en Crédit lyonnais pour faire une gé un dernier acte de contrition matière de censure, à l’époque émission sur le Crédit lyonnais... » en réservant la primeur de ses où, actionnaire de TF 1, il exigeait Quand son interlocuteur lui a ob- bonnes résolutions au plus sado- de visionner, avant leur diffusion, jecté qu’il faisait un procès d’in- masochiste des téléconfesseurs les reportages le concernant. tention à Arte, il s’en est sobre- de Canal Plus, Marc-Olivier Fo- Lorsqu’il a répondu « ce n’est pas ment défendu : « Je ne suis pas giel, qui n’a pas son pareil pour vrai », le jeune fouettard de « TV con. » châtier les pénitents avec le sou- Plus » a failli s’étouffer. Avant de Ce Tapie « pas con » s’est rire. s’étrangler lorsqu’il a ajouté : «Je même promis de règler ses Comme tous les néophytes, me fous de mon image !» comptes gentiment : « Je n’ai plus Bernard Tapie a fait du zèle. Sitôt Ce Tapie repenti s’est acheté, rien à faire en politique, je ne me installé à l’écran, il s’est flagellé en effet, une conduite hilarante : présente plus à rien mais j’ai des en exigeant que l’enregistrement « Maintenant, je suis toujours de choses à dire et je ne vais pas lais- de son entretien soit réalisé dans bonne humeur. » C’est pour ser passer les élections européennes les conditions du direct et diffusé s’épargner le risque d’un coup de sans les dire... » Mais il les dira sans montage. « Vous n’invitez pas sang qu’il a refusé de répondre uniquement « par devoir » vis-à- les gens pour qu’on sache ce qu’ils aux questions des auteurs de la vis de ses anciens électeurs. Sans pensent mais pour vous faire mous- « Série noire au Crédit lyonnais » arrière-pensées « pour tous ceux ser, a-t-il humblement expliqué à diffusée par Arte. « J’avais accepté qui ont pollué la politique depuis son hôte. J’accepte à condition de participer à cette émission, a-t- vingt ans ». Il l’a juré : « Je n’ai qu’il n’y ait pas de ciseaux entre il expliqué. Mais quand j’ai appris plus rien à vendre. » Sauf du nous... » Il n’a pas craqué quand qu’elle était produite par Karmitz, shampoing, bien entendu. LeMonde Job: WMQ1603--0035-0 WAS LMQ1603-35 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0388 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 16 MARS 1999 / 35 LUNDI 15 MARS GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

21.50 Yehudi Menuhin. 18.35 Tant qu’il y aura des hommes a TÉLÉVISION 22.10 I Was on Mars a DÉBATS Documentaire. Tony Palmer. Mezzo TÉLÉFILMS Fred Zinnemann (Etats-Unis, 1953, N., Film. Dani Levy (v.o.). &. 21.55 L’Histoire de l’Italie au XXe siècle. v.o., 115 min) &. Ciné Classics 23.35 Court-circuit. 22.05 Do You Speak French ? [24/42]. L’antifascisme 20.40 Les Aventures d’Oliver Twist. 19.30 Paris, Texas aa TF 1 0.05 Fiorile aa Invités : Jacques Mercier ; et les exilés. Planète Tony Bill. Disney Channel Wim Wenders (France - Allemagne, Film. Paolo et Vittorio Taviani (v.o.). &. Jean-Marie Klinkengerg ; 20.55 Les Montagnes bleues. 1984, 140 min) &. Cinétoile Christian Delcourt. RTBF 1 22.10 Les Authentiques. 19.10 Le Bigdil. Le miracle des oliviers. Odyssée Paolo Barzman [1/2]. France 2 19.30 Les Arcandiers a 23.20 Allergies, effets indésirables. 22.20 Péchés immortels. 20.00 Journal, Boom, Météo. M6 22.40 Les Oubliés de la Libération. Manuel Sanchez (France, 1991, 20.50 Un homme en colère. Invités : Isabelle Bégon-Bagdassarian ; Hervé Hachuel. %. RTL 9 90 min) &. Cinéstar 2 Jérôme Laurent ; Bernard David ; La victoire en couleurs. Odyssée L’Affaire Caroline. %. 19.20 Mariés, deux enfants. 23.35 L’X inconnue. 22.50 Les Invincibles. 20.30 Les Amants de Vérone aa 22.50 Y a pas photo ! Francisque Leynadier ; Dominik Graf. %. M6 19.54 Le Six Minutes, Météo. André Taytard. Forum Planète L’école polytechnique André Cayatte (France, 1948, N., 0.05 Football. Ligue des champions. 20.00 Mode 6. sur le divan. Odyssée 22.55 L’Ombre d’un doute. 110 min) &. Ciné Classics 0.40 Mode in France. [4/8]. ème 20.10 Notre belle famille. MAGAZINES Karen Arthur. 13 Rue 20.40 On connaît la chanson aa 1.45 TF1 nuit, Météo. SPORTS EN DIRECT 23.00 Château de cartes. Alain Resnais (France, 1997, 20.45 Décrochage info, Paul Seed [3 et 4/4]. Histoire Les Produits stars. 18.00 Stars en stock. Angela Lansbury. 118 min) &. Canal + FRANCE 2 Judy Garland. Paris Première 20.00 Rugby à XIII. 23.55 Cœur de hareng. 20.55 Les Valseuses aaa 20.55 Money Train a 18.30 Nulle part ailleurs. Championnat de France : Paul Vecchiali. Festival Bertrand Blier (France, 1973, 18.45 Et un, et deux, et trois. Film. Joseph Ruben. %. Invités : Faudel ; Gilles Dufour ; Pia - Saint-Gaudens. Eurosport 120 min) ?. France 3 19.20 1000 enfants vers l’an 2000. 22.50 Les Invincibles. Deus ; André Guelfi ; COURTS MÉTRAGES 22.00 Sept morts sur ordonnance aa 19.25 Qui est qui ? Téléfilm. Dominik Graf. %. Zabou Breitman. Canal + MUSIQUE Jacques Rouffio (France, 1975, 0.55 Jazz 6. Charlie Parker, 20.00 Journal. Celebrating the Bird. 19.00 Rivedroite,rive gauche. Hommage 22.30 Courts au 13. La polyclinique 115 min) &. Festival 20.35 L’Image du jour, Météo. à Yehudi Menuhin. Paris Première 20.45 Anne-Sophie Mutter. de l’amour. Artus de Penguern. 22.05 Jude aa 20.55 Les Montagnes bleues. 19.10 et 0.10 Le Rendez-vous. LCI Champs-Elysées, 1998. Avec Pascale Arbillot. 13ème Rue Michael Winterbottom (GB, 1996, v.o., Avec Lambert Orkis, piano. Mezzo Téléfilm. Paolo Barzman [1/2]. &. RADIO 20.00 20hParis Première. Décembre1996. 23.35 Court circuit. Aluap. 120 min) ?. Ciné Cinéma 3 22.40 D’un monde à l’autre. Yehudi Menuhin. Paris Première 21.00 L’Egisto. Tatiana Mereñuk et Hernán Belón. Opéra de Cavalli. 22.20 Saint Louis Blues aa 0.00 Journal, Météo. 22.40 D’un monde à l’autre. La Victoire. Robert Krause. Arte John Cromwell (Etats-Unis, 1936, N., Par l’Orchestre de l’Opera écossais, 0.25 L’Entretien. Invité : Jacques Delors. FRANCE-CULTURE Les sectes au travail. dir. Raymond Leppard. Muzzik v.o., 95 min) &. Ciné Classics Invité : Dieudonné. France 2 SÉRIES 22.20 Y aura-t-il de la neige 20.02 Les Chemins de la musique. 22.50 Y a pas photo ! 22.20 Beethoven. Fantaisie pour piano, FRANCE 3 chœur et orchestre en do mineur. Avec à Noël ? aa Composer pour l’opéra aujourd’hui. Les histoires étonnantes et drôles Gerhard Oppitz, piano. Par l’Orchestre 20.15 Ellen. des superstitions et croyances. TF 1 Sandrine Veysset (France, 1996, 18.20 Questions pour un champion. 20.30 Agora. symphonique de la Radio de Stuttgart, Trick or Treat, Who Cares ? RTL 9 90 min) &. Ciné Cinéma 2 0.25 L’Entretien. 18.50 Un livre, un jour. 21.00 Le Grand Débat. dir. Gianluigi Gelmetti. Mezzo 20.50 Un homme en colère. L’Humanitaire est-il malade ? Invité : Jacques Delors. France 2 22.35 La Belle Noiseuse aaa 18.55 19-20 de l’information, Météo. 23.45 Moussorgski. L’Affaire Caroline. %. TF 1 Jacques Rivette (France, 1991, 130 min) 22.10 Fiction. Tableaux d’une Exposition. 20.05 Cosby. 21.30 New York Police Blues. &. Cinéstar 2 Brésil. &. 23.00 Nuits magnétiques. DOCUMENTAIRES Par l’Orchestre de Philadelphie, 20.35 Tout le sport. dir. Eugène Ormandy. Mezzo Fusillade au parking. Canal Jimmy Carnet nomade. 20.55 Les Valseuses aaa 20.15 Reportage. 0.15 Muddy Waters. 23.05 Buffy contre les vampires. 0.05 Du jour au lendemain. Œufs surprises. Série Club Film. Bertrand Blier. ?. Opération Trident. Arte Live in Chicago. Canal Jimmy 22.55 Météo, Soir 3. 1.35 Cop Rock. Potts Don’t Fail 20.35 L’Epopée des fusées. [10/13]. 0.55 Jazz 6. Charlie Parker, 23.30 Le Nouveau Monde FRANCE-MUSIQUE Les bénéfices de la recherche. Planète Celebrating the Bird. M6 Me Now (v.o.). Canal Jimmy Film. Alain Corneau. &. 1.30 La Case de l’Oncle Doc. 20.00 Le Mali. Œuvres traditionnelles. Etat d’apesanteur. 22.30 Musique pluriel. 23.07 Le Bel Aujourd’hui. CANAL + RADIO CLASSIQUE ̈ En clair jusqu’à 20.40 HOMMAGE À MENUHIN CANAL + CANAL + 18.30 Nulle part ailleurs. 20.15 Les Soirées. Quatuor à cordes op. 41 no 2, de R. 20.35 Pas si vite. Schumann, par le Quatuor Cherubini. 19.00 Paris Première 22.38 Les sales blagues de l’Echo 22.40 Ne pas avaler aa 20.40 On connaît la chanson aa 20.40 Balzac : Beethoven. Film. Alain Resnais. &. « Rive droite, rive gauche » Digne héritier de Rabelais, Phi- A près de quarante ans, l’acteur 22.45 Les Soirées (suite). 22.38 Les Sales Blagues de l’Echo. Balzac : La musique du passé. 20.00 Paris Première lippe Vuillemin, l’inventeur de la anglais Gary Oldman, spécialiste La grosse mite. &. « ligne crade » – dessin au trait des rôles de violents et de mé- 22.40 Ne pas avaler aa 22.40 Ne pas avaler aa « 20 h Paris Première » : Film. Gary Oldman (v.o.). ?. épais, couleurs franches, person- chants, s’est délivré de ce qui fut Gary Oldman. Avec Ray Winston, rediffusion de l’émission du 2 dé- Kathy Burke (Grande-Bretagne, 1997, 0.40 Boxe hebdo. nages aux difformités caricatu- longtemps sa dépendance alcoo- cembre 1996 dans laquelle Paul v.o., 117 min) ?. Canal + 1.50 Football. Inter Milan - AC Milan. rales imprégnés d’un humour de lique en réalisant ce film, large- 22.40 Outland, loin de la Terre aa Amar recevait sur son plateau Ye- bistrot ou de corps de garde –, re- ment autobiographique, dans la Peter Hyams (Etats-Unis, 1981, ARTE hudi Menuhin. 105 min) &. TMC vient pour une nouvelle série de lignée du cinéma de Ken Loach et 0.05 Fiorile aa 19.00 Nature. 21.50 Mezzo vingt-sept Sales blagues de l’Echo où l’on décèle également l’in- Paolo Taviani et Vittorio Taviani (Fr. - Kenya, la guerre de l’eau. Yehudi Menuhin. Documentaire. diffusée en cryptée sur Canal + du fluence de John Cassavetes. Le jeu It. - All., 1992, v.o., 115 min) &. Arte 19.45 Météo, Arte info. 1.10 Un sac de billes aa 20.15 Reportage. Opération Trident. Un portrait croisé du célèbre vio- lundi au jeudi aux alentours de des comédiens est remarquable. Jacques Doillon (France, 1975, 20.45 Clin d’œil sur un adieu a loniste réalisé par Tony Palmer. 22 h 30. En v.o. 100 min) &. Ciné Cinéma 1 Film. Bill Sherwood (v.o.). &.

MARDI 16 MARS GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

18.00 La Guerre du Golfe. 20.45 Quatre Saisons à Toulouse. 13.25 Seven aaa TÉLÉVISION DÉBATS [3/4]. Tempête du désert. Planète Par l’Orchestre du Capitole, David Fincher (Etats-Unis, 1995, LA CINQUIÈME/ARTE dir. Michel Plasson. Mezzo 130 min) ?. Ciné Cinéma 2 18.00 Toutes les drogues du monde. 14.00 L’Art et la Manière. 21.20 Sétif, détonateur de la guerre Une devise forte : 23.10 The Nat «King» Cole Show 7. 14.15 Manhattan aaa TF 1 d’Algérie. Forum Planète les drogues. Odyssée Enregistré Le 9 juillet 1957. Muzzik Woody Allen (Etats-Unis, 1979, N., 14.30 La Cinquième rencontre... 16.00 Les Grandes Aventures 23.20 La Vie des uns pour la vie 18.30 Le Monde des animaux. La Bataille 23.45 Te Deum, de Haydn. 100 min) &. Cinétoile 14.40 Arabesque. des bouquetins. La Cinquième Par l’orchestre baroque La Petite 18.15 Yanks aa du XXe siècle. Objectif Ploesti. des autres. Forum Planète 15.35 Le Rebelle. 18.30 Inde, naissance d’une nation. Bande et le Chœur de chambre de John Schlesinger (Etats-Unis, 1979, 16.30 Bony. 16.30 Les Dessous de la Terre. Namur, dir. Sigiswald Kuijken. Muzzik 135 min) &. Ciné Cinéma 2 Les défis économiques. Odyssée 17.15 Sunset Beach. 17.00 Au nom de la loi. MAGAZINES 18.30 Mask aa 19.00 L’Art de construire. Odyssée 17.40 Beverly Hills. 17.30 100 % question. TÉLÉFILMS Peter Bogdanovich (Etats-Unis, 1985, 17.55 Les Coulisses de la science. 13.50 On s’occupe de vous. France 3 20.05 Les Tribus indiennes. v.o., 120 min) &. Ciné Cinéma 1 18.30 Exclusif. 18.20 Météo. 14.00 20h Paris Première. [12/20]. Les Ménominées. Planète 18.00 Sa majesté le flic. 18.45 Les Amants de Vérone aa 19.10 Le Bigdil. Décembre1996. 20.05 La Carte des Kerguelen. Jean-Pierre Decourt. Festival André Cayatte (France, 1948, N., 20.00 Journal. 18.30 La Bataille des bouquetins. Yehudi Menuhin. Paris Première [2/2]. Odyssée 18.05 Le Fils du cordonnier. 105 min) &. Ciné Classics 20.40 Le Résultat des courses. 19.00 Archimède. 14.30 La Cinquième rencontre... 20.15 Reportage. Hervé Baslé [2/3]. Téva 18.50 Trois places pour le 26 aa 20.42 Boom, Météo. 19.45 Météo, Arte info. Santé, science : Le Soleil. Les Oranges de l’exil. Arte 20.30 Charlie Muffin. Jacques Demy (France, 1988, 20.50 Les Visiteurs a 20.15 Reportage. Les Oranges de l’exil. Avec Jean-Claude Vial. La Cinquième 20.30 Les Oubliés de la Libération. Jack Gold. Festival 100 min) &. Cinéstar 1 Film. Jean-Marie Poiré. &. 20.45 La Vie en face. Tristan Da Cunha. 14.58 Questions au gouvernement. La victoire en couleurs. Odyssée 20.40 Meurtre sur répondeur. 19.30 La Mort aux trousses aa 22.50 High Secret City. Une île à l’écart du monde. A l’assemblée nationale. France 3 20.30 Les Massacres de Sétif. Gary Sherman. RTL 9 Alfred Hitchcock (Etats-Unis, 1959, 0.35 Minuit sport. 21.50 Thema. Georges Perec, 145 min) &. Cinétoile L’écriture mode de vie. 16.05 Les Dossiers de l’Histoire. Un certain 8 mai 1945. Forum Planète 20.55 Les Montagnes bleues. Shoah [1/2]. Histoire 21.55 Georges (...) Perec. 20.45 La Vie en face. Tristan Da Cunha. Paolo Barzman [2/2]. France 2 20.30 Tant qu’il y aura des hommes. Fred Zinnemann (Etats-Unis, 1953, N., FRANCE 2 23.05 Lire et traduire Perec. 17.05 Les Lumières du music-hall. Une île à l’écart du monde. Arte 21.20 La Femme du veuf. 23.40 Un homme qui dort aa Philippe Clay. v.o., 120 min) &. Ciné Classics 20.45 Les Descendants. Michel Favart. RTBF 1 15.50 La Chance aux chansons. Film. Bernard Queysanne Gloria Lasso. Paris Première 20.30 Y aura-t-il [6/13]. Les Romanov. Histoire 22.25 Jennie, lady Randolph Churchill. 16.45 Des chiffres et des lettres. et Georges Perec. &. 18.00 Stars en stock. Jean Simmons. 21.05 Quelques jours avec Josef. Planète James Cellan Jones [3/3]. Festival de la neige à Noël ? aa 17.15 et 22.25 Un livre, des livres. 1.05 La Cité des fourmis. Charlton Heston. Paris Première Sandrine Veysset (France, 1996, 21.25 L’X inconnue. L’école polytechnique 22.35 La Nuit du mal. 17.20 Cap des Pins. 1.55 Insectes en société. 19.00 Archimède. Voir : Jeunes pousses. 90 min) &. Ciné Cinéma 1 sur le divan. Odyssée Nathaniel Gutman. ?. M6 Pourquoi : Des petites bêtes. 20.30 Jude aa 17.50 Hartley, cœurs à vif. Expérience : L’épreuve finale. Sciences 22.45 L’Histoire du jazz. Mezzo 0.10 Les Avocats du diable. Michael Winterbottom (GB, 1996, 18.45 Et un, et deux, et trois. M6 animées : Diversité génétique. André Cayatte. Festival 120 min) ?. Ciné Cinéma 2 23.00 Les Celtes. [2/6]. 19.15 1000 enfants vers l’an 2000. 13.55 La Trahison du père. Portrait : Christine Rollard, La naissance des nations. Histoire 19.20 Qui est qui ? arathnologue. Application : Téléfilm. Brian Dennehy. &. Un vaccin d’avenir. Arte 23.15 Inoubliable Berlinette. Odyssée SÉRIES 20.00 Journal, Météo. 15.40 Central Park West. 20.00 20 h Paris Première. 23.20 L’Epopée des fusées. [10/13]. 20.55 Les Montagnes bleues. 16.30 Boulevard des clips. Bénéfices de la recherche. Planète 18.30 Magnum. Téléfilm. Paolo Barzman [2/2]. &. Pierre Perret. Paris Première Que justice soit faite. 13ème Rue 17.35 Agence Acapulco. 20.50 Les Chemins de l’impossible. 0.00 Conférences de presse. 22.30 Bouche à oreille. 18.25 Loïs et Clark. 16 mai 1967 [1/2]. Histoire 18.30 Deux flics à Miami. 22.45 La Vie à l’endroit. Les petits matadors de Colombie. [1/2]. La loi du ring. RTL 9 19.20 Mariés, deux enfants. Killer Road au Kenya. M6 0.00 I’m Just a Simple Person. TSR Les grands héritiers. 20.05 Zorro. Monastorio 0.20 Journal, Météo. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.00 Le Gai Savoir. 0.15 La Chine, dragon millénaire. tend un piège. Disney Channel 20.10 Notre belle famille. Pourquoi les philosophes ? La cité aux mille jardins. Odyssée 0.40 Le Cercle. «Les Météores». Invités : Elie Wiesel ; Remo Forlani ; 20.13 Alfred Hitchcock présente. 20.40 E=M6 découverte. André Comte-Sponville ; Auto-stop. 13ème Rue FRANCE 3 20.50 Les Chemins de l’impossible. Dominique Lecourt ; SPORTS EN DIRECT 20.40 The Practice. Les petits matadors de Colombie. Jean-François Revel. Paris Première Killer Road au Kenya. Envers et contre tout. 16.10 Grands gourmands. Millau. 18.30 Football. Coupe de l’UEFA. Doutes raisonnables. Série Club 22.35 La Nuit du mal. 21.05 Temps présent. Hep taxi ! TV 5 16.40 Les Minikeums. Quart de finale, match retour : 20.55 La Vie à cinq. Téléfilm. Nathaniel Gutman. ?. 21.50 Thema. Georges Perec. Arte Parme - Bordeaux (Fra). 17.45 Le Kadox. Les retrouvailles 0.10 Zone interdite. 20.30 Lyon - Bologne. 22.45 La Vie à l’endroit. de la Saint-Valentin. Téva 18.18 L’Euro, mode d’emploi. Les grands héritiers. France 2 21.45 Celta Vigo - Marseille. Canal + 21.00 Seinfeld. 18.20 Questions pour un champion.

23.25 Nimbus. 20.00 Hockey sur glace. COLL. CHRISTOPHE L. Le cuistot nazi. Canal Jimmy 18.50 Un livre, un jour. RADIO Amiante : une bombe à retardement. Championnat de France. Ligue Elite. 21.55 L’Invraisemblable Vérité aa 18.55 19-20 de l’information, Météo. Invités : Claude Got ; Marie Pascual ; Quart de finale. AB Sport 21.45 Ally McBeal. Story of Love. Téva Fritz Lang. Dana Andrews, 20.05 Cosby. François Desriaux ; Nicolas Kuli ; 2.05 Basket NBA. Joan Fontaine (Etats-Unis, 1956, N., Philippe Huré. France 3 20.35 Tout le sport. FRANCE-CULTURE Minnesota - Lakers. Canal + 23.00 King of the Hill. v.o., 85 min) &. Cinétoile Jumpin’Crack Bass (v.o.). Série Club 0.10 Zone interdite. 22.15 Le Nom de la rose aaa 20.50 Spécial Bouvard du rire. 20.02 Les Chemins de la musique. Chasseurs de primes. M6 23.00 Star Trek, la nouvelle génération. Jean-Jacques Annaud (Fr. - It. - All., 22.55 Météo, Soir 3. Composer pour l’opéra aujourd’hui. MUSIQUE [2/2]. La descente 0.40 Le Cercle. 1986, 130 min) &. Cinéstar 1 23.25 Nimbus. 4. Soif de lyrisme. aux enfers (v.o.). Canal Jimmy Festival «Les Météores». France 2 19.05 Année Beethoven. 22.30 Jalousie aa Amiante : une bombe à retardement. 20.30 Agora. 23.35 Au-delà du réel. 1.45 Saga-Cités. Ecoles plurielles. Enregistré en 1970. 9e Sonate pour Pietro Germi (Italie, 1953, N., v.o., 0.25 Magazine olympique. 21.00 Poésie studio. Les 100 jours du dragon. 13ème Rue 90 min) &. Ciné Classics L’école des Pâquis. violon et piano en la majeur opus 47. 0.50 Fac, mode d’emploi. 22.10 Mauvais genres. Valeurs familiales. France 3 Avec Robert Casadesus, piano ; 23.50 Star Trek, Deep Space Nine. 23.20 Les 400 coups aa 1.45 Saga-Cités. Ecoles plurielles. 23.00 Nuits magnétiques. Zino Francescatti, violon. Muzzik [2/2] Le cercle (v.o.). Canal Jimmy François Truffaut (France, 1959, N., DOCUMENTAIRES 95 min) &. Cinétoile 19.30 Brahms. 0.40 Cop Rock. Potts Don’t Fail CANAL + FRANCE-MUSIQUE Quintette pour piano et cordes. Me Now (v.o.). Canal Jimmy 17.05 La Corse. une montagne dans la mer. Avec Zoltán Kocsis ; 13.35 La Fille d’en face a Histoire et traditions. Odyssée Gabor Takács-Nagy ; Károly Schranz ; 1.25 Friends. The One with the 20.00 Concert à quatre. Gabor Ormai ; András Fejér. Mezzo Inappropriate Sister(vo). Canal Jimmy Film. Eric Schaeffer. &. Œuvres de Poulenc, Prévost, 17.55 Les Coulisses de la science. 15.05 Pas si vite. [11/13]. Expédition glaciologique 20.05 Ensemble Currende. 1.50 Absolutely Fabulous. Debussy, Corigliano. en Ouzbékistan. La Cinquième Motets, de Roland de Lassus. Muzzik Le Maroc (v.o.). Canal Jimmy 15.10 1 an de +. 22.30 Musique pluriel. 15.55 Les Secrets 23.07 Le Dialogue des muses. du royaume des mers. 16.45 Michael Keal contre RADIO CLASSIQUE la World News Company a Film. Christophe Smith. &. 20.15 Les Soirées. Water Music (extraits), de 18.15 Football. Jour d’Europe. Haendel, par le Concert 18.30 Parme - Bordeaux. des Nations, dir. Jordi Savall. CANAL + FRANCE 2 ARTE 20.30 Lyon - Bologne. 20.40 Vadim Repin, violon. 21.45 Celta Vigo - Marseille. Œuvres de Schubert, Mozart, 18.15 Jour d’Europe 22.45 La Vie à l’endroit 23.40 Un homme qui dort aa 0.00 Résumés. Prokofiev, Tcherepnine, Chostakovitch, 0.27 Les Sales Blagues de l’Echo. Paganini. Coupe de l’UEFA Héritiers d’un nom, d’une fortune Point final d’une soirée Thema, in- 0.30 L’Oiseau au plumage de cristal a 22.36 Les Soirées... (suite). Quarts de finale retour ou d’une dynastie, riches ou ventée par Bernard Queysanne au- CLAUDE SCHWARTZ Film. Dario Argento (v.o.). ?. Œuvres de Mendelssohn, Brahms. Les trois équipes en tête du cham- pauvres, ils doivent assumer un tour de Georges Perec et de ses 23.40 Un homme qui dort aa pionnat de France de premier divi- destin ou une légende qu’ils n’ont « Espèces d’espaces », qui débute Bernard Queysanne et Georges Perec. Jacques Spiesser SIGNIFICATION DES SYMBOLES sion, Bordeaux (en déplacement à pas choisis, s’accomoder d’un aïeul à 21.50, ce film est l’adaptation à (France, 1974, N., 85 min) &. Arte Parme à partir de 18.30), Lyon (qui parfois encombrant et concilier l’écran, en 1974, de l’œuvre épo- 0.15 Une étoile est née aa Les codes du CSA Les cotes des films reçoit Bologne à 20.30) et Mar- leur propre vie avec le poids écra- nyme de l’écrivain, écrite sept ans George Cukor (EU, 1954, version & Tous publics a On peut voir courte, 150 min) &. Ciné Cinéma 2 seille (qui dispute sa rencontre à sant du passé. Mireille Dumas a re- plus tôt. Ce mariage parfait de la % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 0.55 La Voleuse aa ? aaa Vigo, en Espagne, coup d’envoi cueilli leur témoignages, d’une littérature et du cinéma, interprété Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique Jean Chapot (France - Allemagne, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + fixé à 21.45), vont tenter de se qua- étonnante sincérité. Loin des sem- par Jacques Spiesser avec la voix 1966, N., 90 min) &. Cinétoile ! Public adulte DD Dernière diffusion lifier pour les demi-finales de la piternels feuilletons sur le gotha off de Ludmilla Mikael, reçut le 2.50 Seven aaa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour David Fincher (Etats-Unis, 1995, v.o., # Coupe de l’UEFA. dont raffole la télévision. prix Jean-Vigo 1974. 125 min) ?. Ciné Cinéma 3 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ1603--0036-0 WAS LMQ1603-36 Op.: XX Rev.: 15-03-99 T.: 11:15 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 21Fap:100 No:0389 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 16 MARS 1999 Un cher disparu La Caisse d’assurance-maladie dévoile un plan par Pierre Georges prévoyant 62 milliards de francs d’économie d’ici 2002 LA TENTATION de Venise bilan de sa vie publique pour dire chère à Alain Juppé ? Ou la ten- « stop, cela ne vaut pas, je ne joue tation « maison » d’Oskar Lafon- plus ! » Les spécialistes sont appelés à un nouvel effort dès cette année taine ? L’un l’a rêvé, l’autre l’a Un Oskar Lafontaine qui af- fait. Parmi toutes les raisons qui firme « je m’en vais, car mon parti LE PRÉSIDENT de la Caisse na- « La France consacre 10 % de sa gistes baisseront également de établir un nouveau mécanisme ont pu pousser le ministre alle- est en pleine dérive droitière », ce- tionale d’assurance maladie des richesse aux dépenses de santé, et vingt centimes, soit une économie grâce à un forfait de prise en mand des finances à jeter la rassure. Comme rassure un travailleurs salariés (CNAMTS), nous estimons que ce prélèvement de 2,8 milliards de francs d’ici la fin charge par les caisses de plusieurs l’éponge et à démissionner de perdant. Le même qui dit en Jean-Marie Spaeth (CFDT), a pré- est largement suffisant, y compris 2000 ! Autre nouveauté : les cli- médicaments comparables, pour ses mandats, il en fut certes de même temps « je m’en vais aussi, senté lundi 15 mars son plan straté- pour intégrer les progrès techniques niques privées qui ont dépassé leur éviter les différences de prix ac- politiques. Notamment ce surtout, parce que je veux voir gique pour les quatre ans à venir et le vieillissement de la popula- enveloppe l’année dernière de- tuels souvent injustifiées. L’idée re- constat assez commun que le so- grandir mon fils de deux ans, vivre (1999-2002), dernière mouture d’un tion », a souligné M. Spaeth. Pour vront se restreindre à hauteur de pose sur un remboursement effec- cialisme actuel a le cœur à ma vie privée », cela inquiète, ce- texte qui a déjà fait l’objet de ten- Georges Jollès, vice-président (Me- 430 millions de francs à terme tué sur la base du remède le moins gauche et le portefeuille à droite. la dérange. Surtout les restants. sions avec Martine Aubry, ministre def) de la CNAMTS, « notre système (330 millions de francs dès 1999). cher de sa classe thérapeutique. Mais il en reste une autre per- C’est insupportable à la raison de la solidarité (Le Monde du ne survivra pas à de simples mesures Façon de mieux faire passer les dis- Les médecins, eux, verront la sonnelle ou supposée comme raisonnante un leader politique 10 mars). ponctuelles ». Les partenaires, tant positions sur l’hôpital appelé, à prise en charge de leurs cotisations telle : vivre sa vie autrement, li- qui, ainsi, renonce. Pour un mo- Lorsqu’il sera pleinement opéra- du côté du patronnat que de cer- terme, à faire 30 milliards d’écono- sociales par les caisses réduite brement, avec les siens, voir et se ment ou pour toujours. C’est tionnel − à une date qui reste à tains syndicats, sont tombés d’ac- mie par an sur son fonctionnement (3,5 milliards), y compris les prati- voir vieillir, voir grandir son en- même une manière d’atteinte à fixer −, il entraînera, selon cord sur la nécessité de ne plus ré- (par rapport à 250 milliards de ciens du secteur 2 à honoraires fant, ne plus sacrifier sa vie pri- la sécurité de la pensée unique M. Spaeth, une économie de duire les remboursements ni francs de dépenses annuelles), le libres. M. Johanet remet aussi sur vée à sa vie publique ou profes- ou commune, une désertion, un 62 milliards de francs. Aux 50 mil- d’augmenter les cotisations des sa- plan préconise d’harmoniser les le tapis un système de régulation sionnelle. geste inconsidéré et attentatoire liards prévus initialement, l’assu- lariés et des entreprises. Une lo- modes de financement entre le pu- collectif couplé, cette fois, à un Combien, en politique comme au moral des troupes. rance maladie ajoute aujourd’hui gique « gagnant-gagnant ». blic et le privé ; et de généraliser la « contrat individuel ». Les médecins ailleurs, se sont dit un jour : «Al- Alors vient très vite l’autre ten- plus de 10 milliards dégagés par des tarification par pathologie (lire ci- s’engageraient à limiter, à la fois, lez, j’arrête ! » Finie la course du tation. Celle de plaindre ou d’ex- mesures d’économie immédiates DANS LE COLLIMATEUR dessous). Une agence nationale leur activité, leurs dépassements rat dans son labyrinthe, du lapin pliquer, d’aller aux obsèques poli- sur certains spécialistes, notam- Dès cette année, plusieurs pro- prendrait, en outre, en charge tout d’honoraires et à prescrire les mé- mécanique dans son marathon ! tiques du cher disparu avec tout ment les cardiologues, les ophtal- fessions de santé seraient donc l’immobilier hospitalier afin de dicaments les moins chers (à effets Combien se sont interrogés sur ce qu’il faut de fleurs de rhéto- mologues, les biologistes, les den- mises à contribution. Toutes se mieux le gérer et de dégager 2 mil- thérapeutiques identiques). Les la vanité ou la vacuité de cette rique et de considérations douce- tistes et les cliniques privées. trouvent dans le collimateur de liards de francs. « Est-ce justifié que praticiens ne répondant pas à cer- poursuite contre le temps et reuses sur le geste du désespéré. Mme Aubry avait en effet exigé Mme Aubry. La CNAM-TS a décidé, l’assurance maladie soit propriétaire tains critères de qualité, définis par pour le pouvoir qui s’achève gé- Voyez comme il n’était plus le qu’en plus d’une réforme structu- en dernière minute, de baisser des Hospices de Beaune ? », s’inter- la communauté hospitalo-universi- néralement par la perte du seul même depuis l’attentat de 1990 ! relle, la CNAMTS lui propose un leurs tarifs de 3,3 % à 9,4 % selon roge, amusé, Gilles Johanet, le di- taire, ne seraient plus convention- pouvoir qui vaille, celui de vrai- Voyez comme il s’est fait doubler, plan immédiat pour contenir les les actes. Ainsi, pour les cardio- recteur de la CNAM-TS et maître- nés par la « sécu ». Pour satisfaire ment vivre sa vie et le reste de après trente-trois ans de militan- dépenses de santé qui continuent logues, ophtalmologues, psy- d’œuvre du plan stratégique. Mme Aubry, cette mesure s’appli- son âge avec les siens ? Beau- tisme, dans la course à la chan- de dériver. Or, le gouvernement a chiatres et quelques autres, la « sé- L’autre gros poste d’économie quera en priorité aux médecins coup sans doute, tant ce rêve est cellerie ! Voyez comme il aura dû promis un retour à l’équilibre des cu » pourrait récupérer en année est constitué par le médicament établis depuis vingt ou trente ans à portée de toutes les imagina- en avaler des couleuvres, depuis comptes de la Sécurité sociale fin pleine 450 millions de francs. Les (8,5 milliards de francs en année et ne concernera pas les jeunes ins- tions. l’arrivée de la coalition au pou- 1999. tarifs, à partir du 1er mai, des biolo- pleine). La réforme proposée vise à tallés. Mais combien, en fin de voir ! Voyez comme il était d’une Quant aux assurés sociaux, ils compte, passent à l’acte ? Voyez, sensibilité exacerbée ! Tenez, devraient, eux aussi, s’impliquer. « passage à l’acte », on en parle dans son bureau de ministre de Ceux qui accepteraient certaines déjà comme d’un suicide social. l’économie, savez-vous ce qu’il y contraintes (inscription volontaire Ou d’un suicide politique. Et dé- avait au mur ? Une photo géante, Les professionnels de l’hôpital plaident pour une réforme chez un généraliste...)seraient jà, comme toujours en ce do- comme en pied, de sa femme et TIRAILLÉ entre le gouverne- l’ensemble des établissements de sure des missions de service pu- mieux remboursés. La présentation maine-là, on cherche l’explica- de son fils ! ment, qui revendique pour lui santé, publics et privés ». Elle pré- blic, qui lui sont largement inter- du carnet de santé, bientôt infor- tion, la vraie, derrière les N’est-ce pas le signe, cela, d’un seul le pilotage du secteur, et l’as- cise toutefois que, pour les hôpi- dites aujourd’hui. Mais c’est pour matisé, serait rendu obligatoire. Ce apparences, le fameux facteur homme pas ou plus vraiment fait surance-maladie, qui réclame un taux publics qu’elle représente, la aussitôt « mettre en garde contre plan sera soumis, le 18 mars, aux déclenchant. Personne ne veut pour le métier de politique ? Ain- droit de regard, l’hôpital tente de dotation forfaitaire devra tenir un certain nombre de dérives pos- responsables du patronat, des syn- imaginer qu’un Oskar Lafontaine si se rassurèrent les restants, dans faire entendre sa voix. Le Syndi- compte des accords salariaux in- sibles ». Elle redoute que les cli- dicats et de la Mutualité siégeant à ait pu démissionner simplement l’absolue urgence et nécessité où cat national des cadres hospita- tervenus dans la fonction pu- niques ne retiennent que les mis- la Caisse nationale. parce que, ayant pesé le pour, le ils étaient d’estimer que la déci- liers (SNCH) et la Fédération hos- blique. Dans ce contexte, la FHF sions « attractives ». contre, la colonne avantages, la sion d’Oskar Lafontaine, décidé- pitalière de France (FHF) ont tour semble accepter prudemment Jean-Michel Bezat colonne inconvénients, il a fait le ment, faisait plus pitié qu’envie ! à tour proposé une réforme simi- que le secteur à but lucratif as- J.-M. B. et I. M. et Isabelle Mandraud laire du mode de financement des établissements publics et des cli- niques privées. Critiqué depuis sa mise en place en 1983, le budget global est aujourd’hui à nouveau remis en cause par les directeurs 3615 LEMONDE d’hôpitaux du SNCH et par les gestionnaires et élus qui composent la FHF. Dans une lettre adressée le Toute 9 mars à Martine Aubry, ministre de la solidarité, les premiers dé- noncent « l’inéquité d’un mode de financement inégalitaire qui avan- l’information tage le secteur lucratif ». Bien qu’elle soit soumise, elle aussi, à un objectif national de dépenses de santé voté chaque année par le pratique Parlement, l’hospitalisation pri- vée reste libre de développer et de récupérer des activités ren- tables. Le SNCH propose donc pour « d’abandonner » le budget glo- bal et de créer un double système de financement. Une « dotation forfaitaire » serait versée à calculer chaque établissement pour ses missions de service public (ur- gences...). Par ailleurs, hôpitaux et cliniques recevraient des cré- dits tenant compte de leur activi-

vos impôts 2,23 F/min té. De son côté, la FHF, dont le conseil d’administration s’est réu- ni le 12 mars, s’est prononcée Tirage du Monde daté dimanche 14-lundi 15 mars 1999 : 589 334 exemplaires. 1-3 pour un système « applicable à