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PREFET DE LA REGION BASSE-NORMANDIE

Avis de l'autorité environnementale Projet d'extension de l'élevage avicole de l'EARL OLIVIER Stéphane

Demande d'extension et d'autorisation d'exploiter l'élevage avicole Objet du dossier de l'EARL1 OLIVIER Stéphane Dossier n0 2013-000417 Références Accusé réception de l'autorité environnementale: 29/07/2013 Demandeur EARL OLIVIER Stéphane Domaine et catégorie ICPE 1 1° - ICPE élevages Commune du site d'exploitation: (61) Localisation Communes du plan d'épandage : Les Aspres, La Chapelle Viel, Crulai, , L'Aigle, Irai (). Autorité décisionnaire Préfet de l'Orne Service instructeur DDCSPP2 de l'Orne Consultation de l'ARS et du 29/07/13 Préfet de département Autorité environnementale Préfet de la région Basse-Normandie

1 - Présentation du projet

Le projet de l'EARL OLIVIER Stéphane consiste à développer la production de volailles de chair actuellement autorisée au lieu-dit « La Brosse» sur la commune des Aspres. La production jusqu'alors autorisée concerne un effectif maximum de 67 500 animaux-équivalents3 volailles (historique p.14 et 16). Celle-ci est répartie dans 3 bâtiments existants (poulaillers Pi à P3, chacun de surface utile 2 d'environ 1 000 m ) . L'EARL OLIVIER Stéphane exploite exclusivement des volailles; les derniers bovins ayant quitté l'exploitation en janvier 2013. Durant une année, ce sont 4 lots de poulets et 1 lot de dindes qui sont élevés, soit 270 000 poulets et 22 500 dindes (page 5 du résumé non-technique). L'effluent produit est exclusivement du 2 fumier (élevage sur litière contenant 5 à 8 kg de paille par m ), à hauteur de 600 Tian . L'ensemble de ce fumier produit est actuellement épandu sur les terres de l'EARL OLIVIER Stéphane dont la surface épandable représente 146,87 ha sur les 156,3 ha de la SAU4 (96,5 % en culture et 3,5 % en prairie). La pression d'azote organique correspondante est de 105 kgNlha de SAU/an. Le projet d'extension de l'élevage prévoit la construction de 2 nouveaux poulaillers de 2 130 m2 chacun (dont 1967,3 m2 de surface utilisée pour l'élevage), d'un local technique, les installations de 5 silos de 7 m de hauteur disposés entre les 2 futurs bâtiments, et d'une réserve incendie (poche souple prévue entre les bâtiments existants et les bâtiments en projet, p.115). Les 2 nouveaux bâtiments d'élevage devront pouvoir fonctionner indépendamment des 3 poulaillers existants et permettront de produire indifféremment des poulets et des dindes. Les 5 bâtiments permettront chacun d'élever annuellement 4 bandes de poulets et 1 bande de dindes (soit 706 916 poulets et 52 607 dindes). Les poussins de dindes devant être placés dans les 2 bâtiments en projet pour le début de leur croissance, une bande supplémentaire de poulets peut ainsi être produite dans les 3 bâtiments existants (75 599 poulets) en attente du détassage des dindes sur l'ensemble des 5 bâtiments. Seront donc ainsi produits annuellement au total: 52607 dindes et 782 515 poulets.

1 EARL : exploitation agricole à responsabilités I[mitées 2 DDCSPP : direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations 3 Calcul des animaux-équivalents (AE) : 1 dinde = 3 AE ; 1 poulet = 1 AE 4 SAU : surface agricole utile Avis AE - Extension de l'élevage avicole de l'EARL OLIVIER Stéphane - Les Aspres - 61 1/5 L'autorisation sollicitée est donc basée sur des chiffres relatifs: au nombre maximum de places total, soit 176 729 places (lorsque les 5 bâtiments sont occupés uniquement par des poulets), à l'effectif maximum susceptible de se trouver en présence simultanée sur le site (au démarrage de l'élevage des dindes), soit 233 420 AE. Les 600 tonnes de fumier produit par les 3 poulaillers existants continueront d'être épandues sans changement par rapport aux pratiques actuelles. Les 890 tonnes de fumier supplémentaire produit par l'exploitation des 2 poulaillers en projet doivent être intégralement exportées: la société TERRIAL doit prendre en charge le fumier et le transférer vers les installations de BIO META ENERGIE, à Combrée dans le Maine et Loir, pour qu'il y soit valorisé énergétiquement et traité (p.46, ({ 6 enlèvements par an avec 5 camions à chaque départ»). Parallèlement, et dans le but de bien séparer les 2 activités, une société civile d'exploitation agricole (SCEA) dédiée à l'activité d'élevage des volailles doit être créée entre Monsieur Olivier et sa conjointe, Mme Guillaume. L'EARL OLIVIER Stéphane sera alors consacrée aux cultures de ventes.

2 - Cadre réglementaire

Au titre de la nomenclature des installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) du code l'environnement, le projet est soumis aux rubriques suivantes: n01 530-3 : déclaration (stockage de 3 500 m3 de paille) ; n01 412-2-b : déclaration (stockage de 11,25 T de gaz liquéfiés) ; n02 111-1 : autorisation (élevage de plus de 30 000 AE volailles) ; n03 660-a : autorisation (élevage intensif de volailles de plus de 40 000 emplacements). L'exploitation est également soumis à la mise en place des meilleures techniques disponibles/MTD, en application de la directive IED n° 2010/75/UE. La procédure d'autorisation d'exploiter une ICPE prévoit la réalisation préalable d'une étude d'impact du projet. L'avis de l'autorité environnementale porte sur la qualité de l'étude d'impact et sur la prise en compte de l'environnement dans le projet. Conformément à l'article R122-9 du code de l'environnement, il est inséré dans les dossiers soumis à enquête publique conformément à l'article R.123-1. L'avis est élaboré à l'appui des services de la DREAL qui consultent le préfet du département de l'Orne et l'agence régionale de la santé (ARS) conformément à l'article R 122-7 du code de l'environnement. Il n'est pas conclusif, ne préjuge pas des avis techniques qui pourront être rendus ultérieurement et il est distinct de la décision d'autorisation.

3 - Contexte environnemental du projet

Le site qui comporte 3 bâtiments d'élevage de volailles construits parallèlement les uns par rapport aux autres est entouré de grandes haies bocagères. Le lieu-dit ({ La Brosse» où est implanté l'élevage se trouve à plus d'1 km à l'est d'un cours d'eau temporaire affluent de l'. Le bourg des Aspres est à 1 400 m au nord-ouest. Dans un rayon, de 100 m autour de l'exploitation sont recensés entre autres (p.46) : le forage de l'exploitation (à 96 m du futur poulailler P4, 33,5 m du poulailler existant le plus proche, P1), un chemin de randonnée à 40 m du futur poulailler P4. Dans un rayon de 300 m autour de l'exploitation sont recensés entre autres (p.46) : une mare à 240 m des bâtiments projetés, 3 habitations de tiers situées entre 230 et 280 m au sud-est des projets. Au-delà des 300 m se trouve : le hameau de ({ La Brosse» (8 habitations situées entre 300 et 490 m au sud-est du projet), le lieu-dit ({ Les Hauts Champs» au nord du projet (2 habitations situées entre 340 et 400 m du projet). Le plan d'épandage concerne 6 communes dont seule L'Aigle n'est pas désignée comme étant en zone vulnérable au titre de la directive Nitrates. En zone vulnérable, les apports en azote organique sont plafonnés à 170 kgN/ha de SAU/an. La zone d'étude (site et plan d'épandage), se situe en dehors du parc naturel régional (PNR) du Perche, de tout 5 site Natura 2000 et de toute ZNIEFF . Néanmoins, plusieurs îlots sont situés à proximité de zones remarquables: les îlots 10, 20, 23 et 24, situés en bordure du Bois du Châtelet qui fait partie de la ZPS 6 FR25120004 des ({ Forêts et étangs du Perche» et de la ZNIEFF de type Il ({ zones humides, forêts et coteaux du Haut­ Perche» ; l'îlot 30 est à 1,5 km de la ZNIEFF de type 1 ({ prairies humides de l'Iton» ; l'îlot 20 est à 1,9 km de la ZNIEFF de type 1 ({ forêts du Perche et de la Trappe ».

5 ZNIEFF: zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et f10ristique 6 ZPS : zone de protection spéciale (site du réseau Natura 200 déSigné au titre de la directive « oiseaux») Avis AE - Extension de l'élevage avicole de l'EARL OLIVIER Stéphane - Les Aspres - 61 2/5 Le plan d'épandage est situé dans les périmètres des SAGe de l'Iton, de l'Avre, de la Risle et de la Charentonne, tous en cours d'élaboration et eux-même situés dans le grand bassin-versant du SDAGE8 Seine-Normandie. La majorité des îlots proposés à l'épandage se trouvent dans le bassin-versant de l'Iton (détails p.25). Les captages d'eau les plus proches utilisés pour l'alimentation en eau potable (AEP) sont: le forage « Perchet» aux Aspres: les îlots parcellaires 6 et 18 étant situés à l'intérieur des périmètres de protection rapprochée, les forages « Vautioux F1 et F2 » à l'Aigle et « Moulin de la Porte» à Rai. A noter que sont stockés sur site, en plus des produits déclarés au titre de la réglementation des ICPE décrits dans la partie 2 « cadre réglementaire» : du gazole (6 000 L en citernes placées sur cuves de rétention étanches), de l'azote liquide (cuve de 30 000 L à double paroi étanche), des produits phytosanitaires (container spécifique) et des huiles usagées (entreposées dans des fûts plastiques placés dans le rétention étanche du bâtiment 83). Identification des enjeux par l'autorité environnementale: la préservation de la qualité de l'eau des captages d'eau les plus proches utilisés pour l'alimentation en eau potable, le respect du cadre de vie des tiers les plus proches du site (impact paysager et nuisances potentielles de l'activité: odeurs, bruits, trafic ... ) et dans une moindre mesure à l'échelle du plan d'épandage, la préservation de la qualité des sols et de l'eau (répondre aux objectifs des SAGE concernés), la maîtrise des différents risques potentiels liés à l'activité et aux divers produits présents sur le site.

4 - Analyse de la qualité de l'étude d'impact

Le dossier transmis à l'autorité environnementale comprend les pièces suivantes: • un fascicule comportant l'étude d'impact, l'étude de dangers et leur résumé non-technique, • un fascicule comportant l'ensemble des annexes au dossier. Le dossier dans son ensemble est d'une bonne qualité et comporte de nombreuses cartes et documents graphiques. Il apparaît bien ciblé sur l'activité et ses impacts potentiels; de ce fait, il ne comporte pas excessivement de généralités et les annexes sont en majorité ciblées pour apporter les détails auxquels renvoie l'étude d'impact. Le périmètre d'étude est précisé à la page 21. L'étude d'impact comporte une étude des incidences Natura 2000 conforme aux exigences du code de l'environnement. Un renvoi aux cartes de synthèse des zones d'inventaires et protégées (pAO et 41) est proposé en préambule de la rubrique dédiée à l'étude des incidences sur les sites Natura 2000. Sur le fond néanmoins, on note que l'exploitation des bâtiments existants est présentée sans changement alors que les objectifs de production semblent accrus suite au projet: la production annuelle actuelle présentée dans le résumé non-technique est de 270 000 poulets/an mais l'objectif de production est d'environ 303 000 poulets/an; . le résumé non technique indique une production objective de 101 130 dindes/an alors que l'étude d'impact présente un objectif de 52 607 dindes produites par an. Ces éléments vont influer sur les charges et quantités de fumier devant être épandus sur les terres de l'exploitation.

5 - Analyse de la prise en compte de l'environnement dans le projet

Par rapport au site d'exploitation Il est pris note que les densités retenues sur l'ensemble de l'élevage après projet (25,7 poulets au m2 ou 7,65 dindes au m2) correspondent à des densités nécessitant des dérogations, telles qu'exposées brièvement pA6. La densité dérogatoire maximale étant de 42 kg/m2 et le poids de sortie de chaque poulet étant de 1,75 kg, la densité résultante maximale est donc plafonnée à 24 poulets/m2. Compte-tenu de ces chiffres, une explication plus précise de la densité retenue (supérieure) se serait donc justifiée. Enfin, l'annexe V de l'arrêté du 28 juin 2010 impose que la mortalité soit inférieure à « 1 % + (0,06 % multipliés par l'âge d'abattage du troupeau exprimé en jours) », ce qui conditionne la densité objective à retenir et semble devoir permettre de valider ou non le choix d'une densité de 25,7 poulets/m2. Prise en compte de l'impact paysager Le dossier comporte des prises de vues du site actuel et de ses abords. Un photomontage a été réalisé; on constate qu'il fait bien apparaître les 5 silos devant être placés entre les 2 futurs bâtiments (annexe 12). L'étude d'impact rappelle que les constructions auront une hauteur maximale de 5,60 m et les silos une hauteur pour chacun de 7 m. Il est bien expliqué à plusieurs reprises qu'une haie bocagère doit être plantée autour des constructions et qu'elle reliera la haie existante pour « fermer» le corps de ferme (notice descriptive en annexe 12).L'étude d'impact relève que cette haie représentera un linéaire plus important que le linéaire existant devant être détruit pour permettre les communications entre les 5 bâtiments d'élevage après projet. Sur ce point, une description des principales

7 SAGE: schéma d'aménagement et de gestion des eaux 8 SDAGE : schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux Avis AE - Extension de l'élevage avicole de l'EARL OLIVIER Stéphane - Les Aspres - 61 3/5 caractéristiques de la haie à détruire aurait pu être fournie et l'estimation du coût de son arrachage et surtout des plantations prévues aurait pu être proposée p.123 ({( dépenses associées à la protection de l'environnement}»). Néanmoins, cette mesure spécifique apparaît clairement sur plan, ce qui permet de confirmer que les plantations {( mailleront}) le réseau de haies existantes, ce qui outre l'aspect paysager souhaité, constitue une disposition intéressante pour la fonctionnalité écologique des haies les unes part rapport aux autres. Prise en compte des nuisances potentielles L'éloignement aux tiers et leur situation sont considérés comme facteurs principaux assurant du faible impact de l'activité telle que projetée. De ce fait, pour les odeurs issues des bâtiments, aucune mesure particulière supplémentaire à la ventilation et à la bonne tenue de l'élevage n'est envisagée. Sur ce point, la rose des vents présentée dans l'état initial est le résultat de mesures au niveau de la station de St Hilaire; or, la distance relative du site à ce point pris en référence n'est pas précisée ce qui, en l'état, ne permet pas d'assurer de la bonne connaissance des vents dominants au niveau du site d'exploitation. Pour l'impact sonore, il est estimé qu'il sera peu ou pas perçu sans que des mesures acoustiques ne viennent le confirmer. On relève tout de même que les enlèvements des animaux en fin d'élevage se faisant de nuit et leur durée devant être plus importante qu'actuellement, l'impact sonore aurait pu être davantage considéré. Nonobstant la considération de l'éloignement aux tiers, les niveaux limites de bruit sont réglementairement à respecter en limite de propriété de l'installation projetée. Forage de l'exploitation (présentation p.51, 72) 3 Le forage est équipé d'un compteur. Le volume actuel d'eau consommée par l'élevage est connu (3 000 m ) et le 3 volume qui sera consommé après projet a été estimé (7 300 m ). Les caractéristiques du forage (descriptions du forage, à 33,5 m du bâtiment existant le plus proche et photo p.51) et le fait que la prairie sur laquelle il se trouve ne reçoit aucun intrant devraient garantir de l'absence de toute contamination bactérienne. L'analyse de l'eau du forage servant à l'alimentation en eau de l'élevage fait pourtant apparaître une contamination aux coliformes. Dans l'étude d'impact, cette non-conformité est relevée p.51 (bulletin d'analyse en annexe 16) mais n'est pas analysée contrairement à la concentration en nitrates qui mène à conclure que l'eau est de bonne qualité physico-chimique (p.72). Par rapport au plan d'épandage La gestion globale des fumiers de volailles des bâtiments existants est présentée comme inchangée avant et après projet puisque la part supplémentaire de fumier produit par les 2 futurs poulaillers doit intégralement être transférée pour traitement par la société Terrial. L'objectif est clairement et plusieurs fois rappelé: {( le choix d'exporter la production supplémentaire de fumier permettra de ne pas augmenter les apports d'azote, de phosphore et de potasse d'origine organique sur les terres de l'exploitation}) (p.76). Il est prévu que le plan d'épandage et les quantités de fumier épandues soient inchangés après projet: 146,87 ha sont donc estimés aptes à recevoir 600 Tian de fumier de volailles. Après étude du plan d'épandage et visites de terrain (dont sondages à la tarière, cf p.63), il ressort que: aucun secteur en forte pente ou présentant une forte hydromorphie n'a été observé, les sols sont profonds en majorité (67 %) mais sont tous moyennement hydromorphes. En conséquence, il est bien précisé que les épandages seront toujours réalisés sur sols bien ressuyés, en période de déficit hydrique. Le seul mode de stockage envisagé est au champ. La production supplémentaire de fumiers liée à l'extension doit être enlevée après chaque lot. Il faut rappeler que 6 enlèvements sont prévus par an, avec des chargements successifs à chaque fois de 5 camions; aucun stockage temporaire n'est donc nécessaire? Pour l'élément azote, le plan d'épandage dispose d'une marge importante au regard du seuil théorique imposé par la directive nitrates. Toutefois, les objectifs de production de poulets après projets présentés à la page 42 (302 396 poulets par an pour les 3 bâtiments existants) étant différents de la production actuelle (270 000 poulets par an), le tonnage annuel de fumier produit doit être reconsidéré si la production de poulets est effectivement accrue. Pour l'élément phosphore, l'accroissement probable du tonnage de fumier à épandre consécutif à une production annuelle accrue apparaît plus problématique. En effet, contrairement à l'élément Azote, la situation actuelle d'équilibre du phosphore ne peut permettre d'envisager des apports plus importants. Enfin, le bilan de fertilisation (p.66) est établi sur la base du solde entre les exportations globales et les importations liées aux apports en fumier. La méthode retenue dans l'étude est celle établie par le cORPEN. Pourtant, depuis cette année, deux nouveaux textes sont applicables dans la nouvelle zone vulnérable: pour le calcul de la pression organique azotée: l'arrêté national du 19 décembre 2011 pris en application de la directive nitrates fixe des valeurs de référence et une méthode à appliquer. Le résultat de l'application de valeurs autres aurait alors pu être confronté avec celui rendu obligatoire par le texte national (§ V de l'annexe 1et valeurs fournies à l'annexe Il), pour le calcul du bilan global de fertilisation azotée: l'arrêté du préfet de la région de Basse-Normandie du 20 juillet 2012 fixe la méthode de calcul de la dose d'azote à épandre dans le but d'équilibrer la fertilisation et fournit les références à utiliser par défaut pour mener le calcul. Les références COR PEN utilisées dans le dossier auraient dû être comparées aux références fixées dans l'arrêté, qui méritaient, à ce titre, d'apparaître dans l'étude d'impact du projet.

Avis AE - Extension de l'élevage avicole de l'EARL OLIVIER Stéphane - Les Aspres - 61 4/5 Concernant l'impact potentiel des épandages sur les captages utilisés pour l'AEP : A l'échelle du plan d'épandage, l'exploitant a réalisé des analyses de sols et propose de suivre l'évolution de l'état des sols en reconduisant périodiquement les analyses, ce qui est un point intéressant pour assurer du bon suivi de l'impact des épandages. 2 îlots (6 et 18, respectivement en « zone sensible» et « zone étendue» du périmètre de protection rapprochée) sont directement concernés par le captage AEP « Perchet» aux Aspres. Une parcelle de l'îlot n06 a fait l'objet d'une analyse présentée en annexe 6. Il faut relever que l'îlot 6 est le plus proche du forage et l'analyse fournie traduit donc une prise en compte particulière de l'enjeu de préservation de la ressource en eau. L'ARS a indiqué que concernant les parcelles les plus proches du périmètre de protection de ce forage ainsi que celles les plus proches des forages « Moulin de la Porte» à Rai et ceux de « Vautioux » à l'Aigle, une attention particulière doit être portée. Le dossier indique à la page 31 que les îlots les plus proches sont les 15 et 16, respectivement à environ 1,6 et 1 km. Au seul regard des mesures de principe envisagées décrites dans l'étude d'impact, l'exploitant confirme bien sur le principe qu'il envisage de prendre en compte ces secteurs à enjeux (respect des prescriptions de l'arrêté de DUP du 13/03/2009). Par rapport aux émissions en ammoniac L'élevage comportant plus de 40 000 AE volailles, les rejets sous forme d'ammoniac dans l'air doivent faire l'objet d'une estimation quantitative annuelle au titre de l'arrêté de 31 janvier 2008 modifié « relatif à la déclaration des émissions polluantes ». Or, aucune estimation des quantités d'ammoniac rejetées dans l'air n'est proposée. Elle aurait été pertinente notamment au regard de la situation par rapport à l'application des meilleures techniques disponibles (11-4-4 : « réduction des émissions d'ammoniac provenant des logements au sol », p.57). Il faut également relever que parmi les conditions indispensables à l'obtention de dérogation pour densifier 2 2 l'élevage au delà de 33 kg/m Uusqu'à une limite absolue de 42 kg/m ), des mesures des taux de CO 2 et de NH 3 (ammoniac) sont obligatoires « au niveau de la tête des poulets» (annexe 14 de l'étude d'impact, arrêté du 28 juin 2010, annexe Il, B « contrôle des paramètres environnementaux »). Des données sur les concentrations actuelles en ammoniac se seraient donc également justifiées pour ce point dès-à-présent dans l'étude d'impact.

6 - Analyse de l'étude de danger

Le résumé non-technique est trop succinct et se contente trop de rappeler le cadre réglementaire. Il ne mentionne pas qu'une réserve incendie est prévue dans le cadre du projet. 3 La réserve incendie prévue doit être d'un volume de 120 m , la consultation du SDIS est prévue suite à son implantation (p.115). Une consultation préalable aurait pu permettre de s'assurer que le volume retenu est bien adapté au niveau de danger potentiel au droit du site. Le risque d'explosion (p.115), notamment lié aux 11,25 T de gaz stockées sur le site, est mentionné. Cependant, il ne fait pas l'objet d'une simulation théorique permettant de situer les zones d'influence d'une explosion potentielle par rapport aux tiers les plus proches.

Synthèse

Les principales caractéristiques environnementales et les enjeux liés au projet d'extension des bâtiments, ont été intégrés à l'étude de l'impact. Cependant, l'objectif d'intensifier au maximum la production - nécessitant des dérogations - appelle à une attention particulière non seulement sur la conduite d'élevage mais également sur les nuisances potentielles au droit du site d'exploitation, principalement sur les odeurs et le bruit. Des mesures sonores auraient permis d'indiquer si l'éloignement au tiers suffit à les préserver des bruits issus de l'exploitation, en particulier de nuit lors des enlèvements des animaux. De plus, la volonté de reporter à l'identique la gestion actuelle du fumier par épandage nécessite de mieux préciser si un accroissement de production est prévu au niveau des bâtiments existants, puisque les volumes et charges de fumier à épandre sont directement dépendants de cet aspect. Les autres points qui auraient mérité d'être précisés davantage sont détaillés dans le présent avis. Néanmoins, les mesures de suivi proposées notamment au niveau des sols épandus, associées à l'application de l'ensemble des bonnes pratiques annoncées, devraient participer à la maîtrise des impacts des épandages nécessaire tout particulièrement à proximité des ressources en eau potable. Caen, le 19 septembre 2013 Le secrétaire général pour les affaires régionales de Basse-Normandie

Patrick AMOUSSOU-ADEBLr ~ .

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