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R Plan de prévention des risques littoraux P DIVES – ORNE P BESSIN

Phase 1 – Analyse préalable des sites

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ALP'GEORISQUES Z.I. – rue du Moirond – Bâtiment Magbel – 38420 DOMENE - (04-76-77-92-00 Fax : 04-76-77-55-90 Email : info@alpgeorisques. com – Site Internet : http ://www. alpgeorisques. c om IMDC International Marine & Dredging Consultants Coveliersstraat 15, B – 2600 Anvers, Belgique

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Titre Phase 1 – Analyse préalable des sites Projet PPRL Bessin et Dives – Orne Client DDTM du Calvados Cahier des Charges n° Nom du document / D1301002 Ref document D:\03_ALP_GEORISQUES\1_ETUDES\06_PPRL\D1301002_PPRL_BESSINS_DIVES- ORNE\02_Rapports\PHASE_1\Rapport\D1301002_Rapport_Phase_1_v3.odt

Révisions / Contrôle

Version Date Description Auteur Contrôle Approuvé 1.0 27/11/2013 Première version MCL/PHI ABO MSA

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Papier Alp’Géorisques x Numérique

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Résumé

Ce rapport décrit les résultats de la phase 1 de cette étude, l’analyse préalable des sites. Le fonctionnement hydrosédimentaire du trait de côte du Calvados est étudié dans le premier chapitre. Ce chapitre est subdivisé en trois paragraphes, couvrant respectivement les aspects géomorphologiques, climatiques et hydrosédimentaires. Le deuxième chapitre étudie l’évolution de la côte, ses systèmes de défense et les inondations au cours du temps. Une synthèse globale est donnée ensuite dans le dernier chapitre

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 1

Plan de prévention des risques littoraux

DIVES – ORNE BESSIN

Rapport de phase 1

SOMMAIRE

I.INTRODUCTION...... 1 I.1.Contexte de l’étude...... 1 I.2.Objet de l’étude...... 1 I.3.Démarche de l’étude...... 2 I.4.Structure du rapport...... 2 II.FONCTIONNEMENT HYDRO-MORPHO-SÉDIMENTAIRE...... 2 II.1.Cadre géomorphologique...... 2 II.1.1.Caractéristiques géologiques...... 2 II.1.1.1.Diversité paysagère de la Côte de Nacre...... 2 II.1.1.2.Géologie de la Baie de ...... 4 II.1.1.3.Contexte géologique local...... 5 II.1.1.4.Mouvements terrestres verticaux...... 5 II.1.1.5.Les séismes...... 5 II.1.2.Caractéristiques sédimentologiques et sédimentaires...... 7 II.1.2.1.Caractéristiques sédimentologiques des plages...... 7 II.1.2.2.Débits liquides et solides des apports fluviaux...... 13 II.1.2.2.1.La Seine (ACTIMAR, 2010)...... 13 II.1.2.2.2.L’Orne (ACTIMAR, 2010)...... 14 II.1.2.2.3.La Dives...... 14 II.1.2.2.4.La Seulles...... 14 II.1.2.3.Couverture sédimentaire du fond marin...... 14 II.1.3.Caractéristiques topo-bathymétriques...... 18 II.1.3.1.Bathymétrie...... 18 II.1.3.2.Topographie...... 22 II.1.4.Caractéristiques morpho-hydrosédimentaires de l’avant côte...... 24 II.2.Conditions climatiques et météorologiques...... 31 II.2.1.Les précipitations...... 31 II.2.2.Les vents...... 33 II.2.2.1.Les vents régionaux...... 33

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II.2.2.2.Vents en bordure littorale...... 34 II.2.2.3.Les vents au large...... 37 II.2.2.4.Relation entre les vents du large et littoraux...... 38 II.2.3.Températures...... 38 II.3.Conditions hydrodynamiques...... 38 II.3.1.Référence des cotes...... 38 II.3.2.Marée astronomique...... 39 II.3.3.Niveaux extrêmes...... 40 II.4.Courants au large...... 44 II.4.1.Courants régionaux...... 44 II.4.2.Courants locaux...... 46 II.5.Les états de la mer...... 46 II.5.1.Données disponibles...... 46 II.5.2.Corrélation entre les points ANEMOC et les mesures CANDHIS...... 48 II.5.3.Régime des états de mer au large...... 50 II.5.3.1.Bouée CANDHIS 07603...... 50 II.5.3.2.Bouée CANDHIS 07605...... 51 II.5.3.3.Modèle ANEMOC...... 53 II.5.3.3.1.Les hauteurs de houle...... 53 II.5.3.3.2.La provenance de la houle...... 54 II.5.3.3.3.Les houles extrêmes...... 55 II.5.4.États de mer en zone côtière...... 57 II.5.4.1.1.ANEMOC...... 57 II.5.4.1.2.Centre de Recherches en Environnement Côtier (CREC)...... 57 II.6.Changement climatique...... 58 II.6.1.Prise en compte de l’élévation du niveau marin...... 58 II.7.Fonctionnement hydrosédimentaire du littoral...... 59 II.7.1.Cellule hydrosédimentaire...... 59 II.7.1.1.Dives-Orne...... 60 II.7.1.2.Bessin...... 61 II.7.2.Système dunes-plages : un transport sédimentaire lié au vent...... 62 II.7.2.1.Evolution actuelle...... 62 II.7.3.Exposition des côtes...... 64 II.7.4.Transport sédimentaire sous l’action des houles et des marées...... 66 II.7.5.Influence des travaux de dragage et de rechargement de plage...... 69 II.7.5.1.Rechargements de plage...... 69 II.7.5.2.Travaux de dragages...... 69 II.7.5.3.Extractions de sable...... 71 II.7.6.Ports maritimes dans le Calvados...... 71 II.7.6.1.Régulation et système anti-retour du chenal Caen-...... 75 II.7.6.2.Projet d’extension et d’aménagement du port de Ouistreham...... 76 III.APPROCHE HISTORIQUE...... 78 III.1.Inventaire des phénomènes naturels...... 78

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III.1.1.Cadre de l’inventaire des phénomènes historiques...... 78 III.1.2.Sources des données exploitées...... 78 III.1.2.1.Les sources « DDTM14 »...... 79 III.1.2.2.Les sources « CO14 »...... 79 III.1.2.3.Les sources « ADC85 »...... 79 III.1.3.Recensement des événements tempétueux...... 80 III.2.Évolution de l’occupation du sol...... 81 III.2.1.Bessin...... 82 III.2.2.Dives-Orne...... 86 III.3.Évolution du trait de côte...... 90 III.3.1.Définition du trait de côte...... 90 III.3.1.1.Les systèmes plage – dune...... 90 III.3.1.2.Le système côte à falaise rocheuse...... 91 III.3.2.Analyse diachronique de la dynamique côtière...... 92 III.3.2.1.Données exploitables dans le cadre de l’étude diachronique...... 93 III.3.2.2.Exploitation des traits de côte du CREC...... 94 III.3.2.3.Méthode de comparaison des traits de côte...... 94 III.3.3.Secteur Dives – Orne...... 94 III.3.3.1.Exploitation des traits de côte établis dans le cadre de l’étude...... 94 III.3.3.2.Exploitation des traits de côte du CREC...... 96 III.3.3.3.Secteur Bessin...... 96 III.3.3.4.Exploitation des traits de côte du CREC...... 97 III.4.Systèmes de défense et ouvrages de protection...... 99 III.4.1.Dives-sur-Mer...... 99 III.4.2....... 100 III.4.3.Varaville...... 104 III.4.4.Franceville-Merville-Plage...... 106 III.4.5.Ouistreham...... 108 III.4.6.Sallenelles...... 109 III.4.7.Colleville-Montgomery...... 109 III.4.8.Hermanville...... 110 III.4.9.Bernières-sur-Mer...... 111 III.4.10.Courseulles-sur-Mer...... 113 III.4.11.Graye-sur-Mer...... 115 III.4.12.Ver-sur-Mer...... 117 III.4.13.Meuvaines...... 122 III.4.14.Asnelles...... 122 III.4.15.Saint-Come-de-Fresné...... 128 III.4.16.Arromanches-les-Bains et Tracy-sur-Mer...... 131 IV.SYNTHÈSE DE L’ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DU LITTORAL...... 136 IV.1.Aperçu des données...... 136 IV.1.1.Données disponibles...... 136 IV.1.2.Données indisponibles...... 137

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IV.2.Bilan des processus hydrodynamiques...... 137 IV.3.Bilan des processus morphologiques et sédimentaires : recul des côtes meubles et migrations dunaires...... 140 IV.4.Ouvrages de défense contre la mer...... 141 IV.5.Submersions marines...... 141 IV.6.Recul des falaises...... 144 IV.7.Divisions en sections homogènes...... 145 IV.8.Définition des scénarios à étudier...... 150 V.GLOSSAIRE...... 151 V.1.Hydrodynamique et morphologie côtière...... 151 V.2.Systèmes de protection...... 151 VI.RÉFÉRENCES...... 155 VII.LISTE DES ANNEXES...... 161

Annexe A – Disponibilité de données bathymétriques fluviales et marines...... 163 A-1 – Bases de données...... 165 A-2 – Sommaire et actions...... 167 Annexe B – Cartes des moyennes annuelles des températures minimales et maximales en Basse-Normandie...... 169 Annexe C – Roses de houle ANEMOC...... 173 C-1 – Points au large (>10km)...... 173 C-2 – Points en bordure littorale (<10km)...... 179 Annexe D – Mesures houlographiques du CREC...... 183 D-1 – Villers-sur-Mer...... 185 D-2 – Ouistreham...... 187 D-3 – Luc-sur-mer...... 189 Annexe E – Consignes concernant la manœuvre des ouvrages de gestion de l’eau du port de Caen – Oustreham...... 191 Annexe F – Fiches des sections homogènes...... 195 Annexe G – Carte des phénomènes naturels...... 199 Annexe H – Cartes altimétriques (Litto3D)...... 203 Annexe I – Cartes de la défense côtière...... 207 Annexe J – Analyse historique : fiches tempêtes...... 211 Annexe K – Fiches ouvrages historiques...... 215 Annexe L – Atlas occupation du sol...... 219 L-1 – Dives-Orne...... 221 L-2 – Bessin...... 223 Annexe M – Atlas recul du trait de côte...... 225 M-1 – Dives-Orne...... 227

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M-2 – Bessin...... 229 Annexe N – Géoréférences et photographies des visites de terrain (CD-ROM)...... 231 Annexe O – Liste des documents consultés...... 233

Index des tableaux Tableau II.1: Classification des types de sables...... 9 Tableau II.2: Orientation et force des vents observés à /St-Gatien (source : Wind Finder, 2013)...... 35 Tableau II.3: Correspondances entre le zéro hydrographique et le niveau IGN69...... 39 Tableau II.4: Niveaux de marée astronomique le long des côtes du Calvados...... 40 Tableau II.5: Niveaux extrêmes du SHOM / CETMEF (2012)...... 42 Tableau II.6: Mesures de houle disponibles dans la Baie de la Seine...... 47 Tableau II.7: Quantiles de H1/3 et Hmax et les périodes de houle associées, issus de la campagne de mesure CANDHIS 07603 (CANDHIS, 2013)...... 51 Tableau II.8: Analyse de valeurs extrêmes sur les mesures H1/3 CANDHIS-07603 (CANDHIS, 2013)...... 51 Tableau II.9: Quantiles des hauteurs de houle (ANEMOC)...... 53 Tableau II.10: Corrélogramme Hm0 – direction de houle du point COAST-2865...... 55 Tableau II.11: Campagnes de mesures de houle CREC (2013)...... 57 Tableau II.12: Quantiles de hauteurs de houle mesurées au large de Ouistreham (ACTIMAR, 2010)...... 58 Tableau II.13: Historique des travaux de dragages au port de Ouistreham (Actimar 2010 & PNA, 2014)...... 70 Tableau II.14: Répartition des dragages d’entretien par secteur et par nature (ACTIMAR, 2010).. 71 Tableau II.15: Liste des ports dans la zone d’étude...... 73 Tableau III.1: Avantages et Inconvénients des sources utilisées dans l’étude diachronique...... 93 Tableau III.2: Évolution du trait de côte sur la période 1966 – 2009...... 94 Tableau III.3: Variations comparées du trait de côte sur les périodes 1992-2009 et 1966-2009 pour quelques secteurs...... 95 Tableau III.4: Évolution du trait de côte sur la période 1966 – 2009...... 97 Tableau III.5: Variations comparées du trait de côte sur les périodes 1992-2009 et 1966-2009 pour quelques secteurs...... 97 Tableau IV.1: Division de la côte du PPRL Dives – Orne en sections homogènes...... 149 Tableau IV.2: Division des sections homogènes, Dives-Orne...... 149

Index des figures Figure II-1: Unités paysagères du Calvados (DDTM, 2013)...... 3 Figure II-2: Estuaire de l’Orne (à gauche) et de la Dives (à droite). (Source : DREAL, 2013)...... 4 Figure II-3: simplifiée de la Baie de seine (source : Lithotèque de Normandie, 2013)...... 4 Figure II-4: Zonage sismique dans le Calvados (DDTM., 2010)...... 6 Figure II-5: Origine des dépôts superficiels présents sur le littoral du Calvados ; en vert : sédiment fluviomarins, en jaune : sédiments éoliens, en bleu : sédiments alluvionnaires, en gris : dépôts anthropiques (source : www. infoterre. brgm. fr)...... 7 Figure II-6: Courbe granulométrique d’un sédiment provenant d’un prélèvement de vase fait à Cabourg le 8/02/2003. (Lesueur, 2003)...... 8

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Figure II-7: Prélèvement de sable fin sur la plage de la Pointe du Siège (D50=235 µm) : graphiques granulométriques cumulé (en haut) et simple (en bas) (CREC, 2013)...... 9 Figure II-8: Prélèvement de sable grossier sur la plage de la Pointe du Siège (D50=840 µm) : graphiques granulométriques cumulé (en haut) et simple (en bas) (CREC, 2013)...... 10 Figure II-9: Caractéristique granulométrique de la Baie de Seine...... 11 Figure II-10: Débits moyens annuels, selon Garnaud (2003)...... 12 Figure II-11: Couverture sédimentaire en Manche, la zone d’étude située entre Tracy et Dives-sur- Mer est visible (source : IFREMER, 2008)...... 15 Figure II-12: Carte sédimentologique de la partie orientale de la Baie de Seine (Méart., 2006 ; modifiée à partir de Larsonneur et al.,1982 et Hommeril., 1967)...... 16 Figure II-13: Répartition spatiale de la fraction fine (<50 μm) dans la partie orientale de la Baie de Seine (Méart., 2006)...... 17 Figure II-14: Disponibilité de données bathymétriques offshore...... 18 Figure II-15: Bathymétrie entre Tracy et Dives-sur-mer (source : CMap, 2008)...... 19 Figure II-16: Topographie littorale entre Tracy et Dives-sur-mer. (Source : Litto 3D)...... 21 Figure II-17: Comparaison de profils topographiques et bathymétriques à Cabourg, à Ouistreham, à Courseulles et à Arromanches. (source C-map, 2008, Litto 3D)...... 22 Figure II-18: Les massifs dunaires du Calvados ; les dunes sont représentées en jaune. (source : Geophen et al., 2010)...... 23 Figure II-19: Evolution pluviométrique hivernale à St-Gatien-des-Bois (IFREMER/Météo France, 2013)...... 30 Figure II-20: Moyennes annuelles des précipitations (période 1971 – 2000) (IFREMER, 2013).....31 Figure II-21: Comparaison de roses de vent sur le territoire de la Basse-Normandie (IFREMER & Météo France 2013)...... 32 Figure II-22: Répartition des vents à Bernières-sur-Mer entre le 15 mai 2003 et le 31 décembre 2006 (GRESARC, 2007)...... 33 Figure II-23: Rose de vent à Deauville/St-Gatien sur la période 2000-2013 (source : Wind Finder, 2013)...... 34 Figure II-24: Rose de vent mesuré dans la Manche par le Greenwich Light Vessel, quantiles d’extrêmes (haut) et toutes valeurs mesurées (bas)...... 35 Figure II-25: Définition des niveaux de référence verticale...... 37 Figure II-26: Carte de niveaux extrêmes de pleine mer (période de retour 100 ans)...... 40 Figure II-27: Deux points de mesure de marée (points rouges) du Centre de Recherches en Environnement Côtier dans le domaine d’étude (CREC, 2013)...... 41 Figure II-28: Courants de marée maximaux au large du secteur Dives-Orne à pleine mer de vives- eaux (PMVE) +3 heures (en haut) et -3 heures (en bas) (SHOM, 2013)...... 42 Figure II-29: Courants de marée maximaux au large du secteur Bessin à pleine mer de vives-eaux (PMVE) +3 heures (en haut) et -3 heures (en bas) (SHOM, 2013)...... 43 Figure II-30: Courants maximaux aux abords du port de Ouistreham en vive-eau moyenne (C95) en période de crue (à gauche) et en période d’étiage (à droite) (source : ACTIMAR, 2010)...... 44 Figure II-31: Suites temporelles de houle disponibles (ANEMOC, CANDHIS) et indisponibles (CREC)...... 46 Figure II-32: Nuage de points entre CANDHIS 07603 et COAST-3171...... 47 Figure II-33: Nuage de points entre CANDHIS 07603 et COAST-2865...... 47 Figure II-34: Suite temporelle de la bouée CANDHIS 07605 : hauteurs de houle significatives.....50 Figure II-35: Corrélogramme Hm0-Tp de la bouée CANDHIS 07605...... 51 Figure II-36: Corrélogramme Hm0-Dir de la bouée CANDHIS 07605...... 51 Figure II-37: Graphe tridimensionnel des fréquences d’occurrence de hauteurs de houle et périodes de pics au point COAST-2865...... 52 Figure II-38: Rose de houle (quantiles de Hm0) du point ANEMOC COAST-2865...... 53 Figure II-39: Analyse des valeurs extrêmes sur le point COAST-2865 (ANEMOC, 2013) :

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO VI Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site distribution généralisée de Pareto (en haut) et loi exponentielle (en bas)...... 54 Figure II-40: Découpage en cellules et sous-cellules hydrosédimentaires entre la Baie du Mt.-St.- Michel et la Baie d’Authie (RONLP, 2014)...... 58 Figure II-41: Sous-cellules hydro-sédimentaires dans la zone Dives-Ornes...... 59 Figure II-42: Microcellules hydro-sédimentaires dans la zone Bessin...... 60 Figure II-43: Situation des lieu-dits sur Franceville et Varaville...... 61 Figure II-44: Indication des communes littorales touchées par l’érosion, selon un suivi établi par le GRESARC (IFREMER, 2013)...... 62 Figure II-45: Illustration (à titre indicatif) des propagations différentes des houles. Résultat de modèle de houle (Wavewatch III) d’une tempête d’Ouest (en haut), et du Nord (source : Previmer, 2014)...... 63 Figure II-46: Flux sédimentaires résiduels sur une année moyenne, d’après Blanpain O. (2009).. 65 Figure II-47: Flux sédimentaires résiduels sur une année moyenne, d’après Blanpain O. (2009).. 66 Figure II-48: Épis en enrochement à l’accès au port Guillaume à Dives-sur-Mer, servant surtout de blocage sédimentaire, contre l’envasement du port...... 70 Figure II-49: Môle portuaire en enrochement longeant le chenal d’accès au port de Ouistreham (vue vers le Nord, avec la Gare Maritime à l’arrière-plan)...... 70 Figure II-50: L’un des deux brise-lames protégeant l’accès au port de Courseulles-sur-Mer (vue vers le Nord-ouest)...... 71 Figure II-51: Portes à flot du port Guillaume (Dives-sur-Mer)...... 72 Figure II-52: Vannes au fond du bassin Joinville (Courseulles-sur-Mer)...... 72 Figure II-53: Premier barrage sur la Seulles (Courseulles-sur-Mer)...... 73 Figure II-54: Principe de l’évacuation des eaux pluviales de rive gauche par la canalisation souterraine entre le fossé de ligne et l’Orne (Créocéan, 2008)...... 74 Figure II-55: Configuration du Port de Ouistreham : Terminal Trans-Manche, Port de Pêche et port de plaisance (Sogreah, 2010)...... 75 Figure II-56: Plan masse de l’extension du terminal Trans-Manche et de fret. (Sogreah, 2010).....76 Figure III-1: recensement des tempêtes sur le littoral du Calvados du début du XIXe s. au début du XXIe s...... 79 Figure III-2: Occupation des sols : PPRL de Bessin en 1860...... 81 Figure III-3: Occupation des sols : PPRL de Bessin en 1947...... 82 Figure III-4: Occupation des sols : PPRL de Bessin en 2009...... 83 Figure III-5: Occupation des sols : PPRL de Dives-Orne en 1860...... 85 Figure III-6: Occupation des sols : PPRL de Dives-Orne en 1947...... 86 Figure III-7: Occupation des sols : PPRL de Dives-Orne en 2009...... 87 Figure III-8: Profil type d’une plage sableuse atlantique et de la dune (© Observatoire Côte Aquitaine)...... 88 Figure III-9: Diagramme espace-temps des indicateurs de trait de côte (tous types de plage) (BRGM in Synthèse de référence des techniques de suivi du trait de côte, rapport final, BRGM/RP- 60616-FR, novembre 2012)...... 89 Figure III-10: Diagramme espace-temps des indicateurs de trait de côte (côte rocheuse) (BRGM in Synthèse de référence des techniques de suivi du trait de côte, rapport final, BRGM/RP-60616-FR, novembre 2012)...... 90 Figure III-11: Exemple de recul ponctuel du trait de côte (Hermanville) sans signification sur la dynamique du littoral...... 93 Figure III-12: Traits de côtes 2001 (trait fin) et 2006 (trait épais) proposés par le CREC à Tracy-sur- Mer...... 97 Figure III-13: La plage de Cabourg en 1908 (source : Mairie de Cabourg)...... 98 Figure III-14: Vue caractéristique d’un tronçon de « l’ancien » perré de Cabourg au niveau du Casino (juin 2013). On observe les traces des chenilles des pelles mécaniques après le reprofilage de la plage...... 99

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO VII Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-15: Dégâts et travaux en cours à un des anciens épis maçonnés de Cabourg (juin 2013)...... 99 Figure III-16: Profil en travers type des tronçons de perré « anciens » le long de la promenade M. Proust (source : ARTELIA, 2013)...... 100 Figure III-17: Profil en travers type des tronçons de perré « récents » le long de la promenade M. Proust (source : ARTELIA, 2013)...... 100 Figure III-18: Vue générale (vers l’Est) sur la pointe de Cabourg avec à droite la Dives (IMDC, 2013)...... 101 Figure III-19: Épis en enrochement et plages fortement coquillées au niveau de la pointe de Cabourg (IMDC, 2013)...... 102 Figure III-20: Différentes hypothèses de défaillance des digues fluviales à Cabourg retenues dans l’étude de dangers (ARTELIA, 2013)...... 103 Figure III-21: Cordon dunaire avec habitations en crête de dune (Rue de Rouen, Varaville) (IMDC, 2013)...... 104 Figure III-22: Berges de la Dives au niveau du « Bac de Varaville », vue vers le Nord (IMDC, 2013)...... 105 Figure III-23: Perré et cordon dunaire de Franceville-Merville-Plage (vue prise vers l’Ouest) (IMDC, 2013)...... 106 Figure III-24: Enrochements près du club de voile (Franceville-Merville-Plage) (IMDC, 2013).....106 Figure III-25: Vue sur le système dunaire de Franceville-Merville-Plage et l’estuaire de l’Orne, prise de la Pointe du Siège (Ouistreham) (IMDC, 2013)...... 107 Figure III-26: Crête de perré ensablée (à gauche) et front d’érosion de la dune de la Pointe du Siège (IMDC, 2013)...... 108 Figure III-27: Enrochement de la Gare Maritime de Ouistreham et végétation sur la plage en accrétion (IMDC, 2013)...... 108 Figure III-28: Vue sur la plage de Colleville avec épis et cordon dunaire en arrière-plan (Avenue du 4e Commando) (IMDC, 2013)...... 109 Figure III-29: Perré de Hermanville (Rue de Fécamp) avec végétation en crête (IMDC, 2013)....110 Figure III-30: Franchissements par paquets de mer sur la digue Duval à Bernières-sur-Mer lors de la tempête Xynthia (2010)...... 111 Figure III-31: le perré de Bernières-sur-Mer, localement végétalisée au niveau des épis (IMDC, 2013)...... 111 Figure III-32: Dune à Bernières à l’extrémité ouest de la digue, vue prise vers Courseulles-sur-Mer (IMDC, 2013)...... 111 Figure III-33: Enrochements et épis sur le secteur est de Courseulles. (IMDC, 2013)...... 112 Figure III-34: Perré en béton à partir de l’avenue des Essarts. (IMDC, 2013)...... 113 Figure III-35: Coupe caractéristique du perré de Courseulles (BRL, 2010)...... 113 Figure III-36: Coupes caractéristiques du perré en enrochement à Courseulles (BRL, 2010)...... 114 Figure III-37: Aspect général sur les petites dunes de Graye-sur-Mer (IMDC, 2013)...... 115 Figure III-38: Renforts en enrochements et en bois (Brèche Maison Pearson) (IMDC, 2013)...... 115 Figure III-39: Typologie des dunes et aménagements de défense côtière (GEOPHEN, 2010).....116 Figure III-40: Renforts en enrochements et en bois (Brèche Maison Pearson) (IMDC, 2013)...... 116 Figure III-41: Coupe caractéristique de la perré (section en béton + enrochements) de Ver-sur-Mer (CETE, 2010)...... 117 Figure III-42: Plan de principe d’implantation des différentes structures (CETE, 2010)...... 118 Figure III-43: Perré maçonné de Ver-sur-Mer, épis en bois et sable grossier sur la plage (IMDC, 2013)...... 119 Figure III-44: Franchissements du perré de Ver-sur-Mer en mars 2013 (photo : S. Boulay)...... 119 Figure III-45: Étendue de la submersion marine à Ver-sur-Mer (La Plage) lors de Xynthia (février 2010)...... 120 Figure III-46: Faible protection au niveau des marais : végétation éparse, présence de galets

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO VIII Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site projetés au-delà de l’enrochement et vestiges d’épis en bois (photo prise en mars 2013)...... 121 Figure III-47: Petites dunes des marais de Mauvaines (IMDC, 2013)...... 121 Figure III-48: Enrochements et habitations en crête d’ouvrage à Roseau Plage (Asnelles) (IMDC, 2013)...... 122 Figure III-49: Étendue de la submersion marine de Roseau Plage lors de la tempête Xynthia (février 2010)...... 123 Figure III-50: Aspect général du perré (Bd. de la Mer) et signes d’affouillement en pied de digue (stagnation d’eau) (IMDC, 2013)...... 124 Figure III-51: Coupe transversale du perré d’Asnelles (Rue du Débarquement) (CETE, 2010b)..125 Figure III-52: Franchissements de la digue d’Asnelles en novembre 2013...... 125 Figure III-53: Coupe caractéristique du perré de la promenade à d’Asnelles (ANTEA, 2012)...... 126 Figure III-54: Travaux en cours au niveau du Bd. de la Mer (juin 2013)...... 126 Figure III-55: Vue sur les diverses enrochements de Saint-Come-de-Fresne au niveau du lieu-dit La Guerre. Sur l’arrière-plan les falaises et la ville d’Arromanches...... 127 Figure III-56: Localisation des fouilles à la pelle réalisées le 25/10/11 dans le cadre de l’étude ANTEA (2012)...... 128 Figure III-57: Coupes de synthèses des fouilles 1 (en haut), 2 et 3 (en bas) de l’étude ANTEA (2012)...... 129 Figure III-58: Coupes de synthèse issues des fouilles 4 (en haut), 5 et 6 (en bas) de l’étude ANTEA (2012)...... 129 Figure III-59: Cale de mise à l’eau de la rue Lucien Joly, flanquée par l’ancien perré maçonné renforcé par des enrochements...... 130 Figure III-60: « La grande cale » en béton armé, sans enrochement (partie centrale pl. du 6 Juin 1944) datant de la seconde guerre mondiale : section basse de la digue...... 131 Figure III-61: Tronçon du perré au niveau du Quais du Canada à l’Est de la cale de Neptune : section basse de la digue...... 131 Figure III-62: profil type de la remise en place des enrochements en 1982 (CETE, 2010c)...... 132 Figure III-63: Coupe type du confortement par ancrages effectué en 1998 (tronçon no. 3) (CETE, 2010c)...... 132 Figure III-64: Coupe type de la digue reconstituée en 1998 (tronçon n°9) (CETE, 2010c)...... 133 Figure III-65: Transition des perrés du secteur Tracy-Arromanches aux falaises de Tracy. Présence de galets et enrochements placés contre le perré...... 133 Figure III-66: Plan de principe de l’implantation des différentes structures à Arromanches-les-Bains et Tracy-sur-Mer (CETE, 2010c)...... 134 Figure IV-1: Carte de synthèse des phénomènes hydrodynamiques...... 138 Figure IV-2: Carte des sections homogènes, Dives-Orne...... 147 Figure IV-3: Carte des sections homogènes, Bessin...... 148

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO IX

Plan de prévention des risques littoraux

DIVES – ORNE BESSIN

Phase 1 – Analyse préalable du site

I. Introduction

I.1. Contexte de l’étude La Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Calvados (DDTM14) a en charge l’élaboration des Plans de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) sur ce département. Elle a confié la réalisation des études techniques de l’aléa à Alp’Géorisques et IMDC et conservera la réalisation des volets « enjeux », « vulnérabilité », « zonage » et « règlement » de ces dossiers.

I.2. Objet de l’étude L’étude de cartographie des aléas littoraux sur le littoral du Calvados dans le cadre de l’élaboration des futurs Plans de Préventions des Risques Littoraux a pour objectif d’analyser les phénomènes naturels, de caractériser les aléas et de réaliser la carte des aléas. La cartographie des aléas littoraux porte sur la submersion marine, le recul du trait de côte des côtes basses meubles et les migrations dunaires. La zone d’étude couvre en tout 17 communes, regroupées en 2 zones ou secteurs géographiques :

– Secteur 1 : de Tracy-sur-mer à Bernières-sur-mer (9 communes) ;

– Secteur 2 : d’Hermanville-sur-mer à Dives-sur-mer (8 communes). Ce travail s’inscrit également dans le cadre de mise en œuvre :

– de la directive cadre inondation et de l’évaluation préliminaire du risque inondation ;

– du Plan des Submersions Rapides ;

– des Programmes d’Actions de Prévention contre les Inondations (PAPI).

I.3. Démarche de l’étude La mission comporte deux phases : Phase 1 : Analyse du fonctionnement du littoral sur l’ensemble du littoral du Calvados. L’analyse du site permet de connaître :

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 1 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

– les phénomènes naturels entant en jeu sur le périmètre d’étude ;

– l’historique des événements majeurs et de leurs conséquences ;

– la description du trait de côte (recensement des ouvrages de défense notamment). Une carte informative des phénomènes naturels sera ainsi élaborée. Cette analyse sera réalisée sur l’ensemble du littoral du Calvados. La compréhension du fonctionnement des secteurs géographiques permettra de choisir les hypothèses et la méthode de caractérisation des aléas les plus adaptées. Phase 2 : Caractérisation et cartographie des aléas littoraux par secteur. Cette phase 2 consiste à :

– définir l’événement de référence ;

– caractériser la submersion marine ;

– caractériser l’évolution du trait de côte et les avancées dunaires ;

– définir les phénomènes concomitants d’inondation au niveau des cours d’eau côtiers. Cette phase permet ainsi d’élaborer la carte des aléas.

I.4. Structure du rapport Le fonctionnement hydrosédimentaire du trait de côte du Calvados est étudié dans le premier chapitre. Ce chapitre est subdivisé en trois paragraphes, couvrant respectivement les aspects géomorphologiques, climatiques et hydrosédimentaires. Le deuxième chapitre étudie l’évolution de la côte, ses systèmes de défense, l’occupation du sol et les inondations au cours du temps. Une synthèse globale est donnée dans le dernier chapitre.

II. Fonctionnement hydro-morpho-sédimentaire

II.1. Cadre géomorphologique

II.1.1. Caractéristiques géologiques II.1.1.1. Diversité paysagère de la Côte de Nacre La côte de Nacre (de Ouistreham à Tracy-sur-Mer – Figure II-1) présente un littoral de plages sableuses interrompues, de Saint-Aubin à Lion-sur-Mer, par de petites falaises de calcaire bathonien de 10 mètres de haut seulement que précède un platier rocheux sur lequel émergent les rochers du Calvados largement découverts lors de fortes marées basses. Le cordon littoral, composé de dunes très basses, s’engraisse vers l’est sous l’effet d’un courant littoral qui repousse dans cette direction les estuaires des trois rivières aboutissant à la mer. La Dives contourne ainsi l’étroite langue de la pointe de Cabourg, l’Orne enveloppe la Pointe du Siège, la Seulles longeait le cordon littoral jusqu’à Bernières-sur-Mer avant d’être conduite plus directement à la mer au début du XVIIe siècle (Figure 1 2). En arrière du cordon s’étendent des dépressions humides, bien développées avec marais, roselières et aulnaies entre Asnelles et Graye-sur-Mer, plus étroite entre Courseulles et Saint- Aubin ou Lion et Ouistreham, démesurées de Merville à Cabourg où les marais de la basse vallée de la Dives s’y substituent. Plus au sud, une falaise morte très adoucie est habillée des mêmes champs découverts de grande culture que la plaine de Caen qui la prolonge. Relativement

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 2 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site rectiligne, la côte esquisse cependant une ample courbe vers le sud qui permet aux vues longitudinales de s’appuyer sur le fond de tableau du profil des falaises augeronnes. La large basse vallée de l’Orne qui accueille, côte à côte, le canal maritime rectiligne et la rivière sinueuse ainsi qu’un bassin de plaisance, interrompt la continuité des plages sableuses. Entre Asnelles et Ver-sur-Mer et à l’est de Courseulles (sur la trace de l’ancien lit de la Seulles), des zones humides subsistent, exemptes de constructions : ce sont les marais de Meuvaines et les marais de Graye qui sont des étendues planes, creusées d’étangs rectangulaires et de canaux (DREAL, 2013).

Figure II-1: Unités paysagères du Calvados (DDTM, 2013)

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 3 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-2: Estuaire de l’Orne (à gauche) et de la Dives (à droite). (Source : DREAL, 2013) II.1.1.2. Géologie de la Baie de Seine La baie de Seine forme aujourd’hui une vaste dépression marine d’environ 5 000 km², située entre la Manche centrale au Nord, le Cotentin à l’Ouest et le Bassin parisien au Sud et à l’Est. Le substratum géologique de la baie de Seine présente des formations stratigraphiques et des structures géologiques variées, similaires à celles décrites dans le bassin versant de la baie de Seine. La Baie de Seine appartient géologiquement aux formations secondaires (Crétacé, Jurassique et Trias) qui sont celles du Bassin Parisien (Figure II-3).

Figure II-3: simplifiée de la Baie de seine (source : Lithotèque de Normandie, 2013)

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 4 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

La plus grande partie du littoral (de la Seine à la baie des Veys) a un dessin relativement régulier d’orientation générale E-W, très certainement lié à la faible résistance du matériel rocheux (souvent constitué d’argiles, de marnes et de calcaires marneux) ou meuble par rapport à l’érosion. Elle se compose d’une suite d’ondulations concaves ou convexes dictées par les caractéristiques géomorphologiques de la côte (IFREMER, 2008). Durant le Quaternaire, alors que le niveau marin était bien plus bas qu’il ne l’est actuellement, le substratum rocheux de la Manche a été incisé par des fleuves puissants. Les paléo-vallées fluviales ont été petit à petit remplies par des sédiments lithoclastiques apportés par les fleuves (sables grossiers, graviers, cailloutis). La Baie de Seine reste actuellement marquée par une large dépression NW-SE héritée de l’ancienne paléovallée de la Seine. Cette paléo-Seine est remplie par une nappe alluviale dont l’épaisseur est inferieure à 15 m (Auffret et Alduc, 1977). Lors de la remontée du niveau marin (transgression flandrienne), les sédiments déposés sur la plateforme continentale ont été remaniés et ont formé des couches de sédiments meubles plus ou moins épaisses sur les fonds de la Manche. Le remplissage de cette vallée incisée est à dominante sableuse et d’âge pléistocène-holocène. L’épaisseur de remplissage peut atteindre localement 25 m (Benabdellouahed, 2011). Les formations quaternaires intéressant le régime des côtes se présentent sous deux aspects principaux : formation de la bordure littorale et remblayage des zones dépressionnaires (IFREMER, 2008). II.1.1.3. Contexte géologique local Dans le secteur Dives – Orne, la géologie est dominée par les formations quaternaires (dunes et remplissage marins). À l’arrière du cordon dunaire, les remplissages marins récents surmontent des dépôts tourbeux. Vers l’Est, les marnes du callovo-bathonien affleurent (Sallesnelles, Amfreville). En rive droite de l’Orne (Colleville, Merville-Franceville-Plage), des dépôts marins anciens succèdent vers le Sud aux dépôts marins récents. Dans le secteur du Bessin, les calcaires bajociens (calcaires blancs à spongiaires) et les marnes de Port en Bessin (Bathonien inférieur et moyen) forment l’ossature du relief. Les marnes de Port- en-Bessin forment les falaises de Tracy-sur-Mer et de Saint-Côme-de-Fesné. II.1.1.4. Mouvements terrestres verticaux Comme décrit dans le chapitre 1.1.1.1, le substratum géologique de la baie de Seine présente des formations stratigraphiques et des structures géologiques variées, similaires à celles décrites dans le bassin versant de la baie de Seine. Ce substratum consiste en une structure monoclinale dans l’ensemble de la baie et une structure synclinale au Nord de la baie, toutes deux affectées par des failles. Dans son étude sur la paléo-Seine, Benabdellouahed (2011) a mis en évidence l’existence de terrasses alluviales (la Seine ancienne du début du Pléistocène moyen ; la Seine saalienne ; la Seine weichsélienne) dont l’existence permet de distinguer au moins un épisode important de surrection. Cette surrection, datée du Pléistocène moyen au début du Weichsélien, est estimée à environ 0,07 mm/an à 0,1 mm/an, et s’inscrit dans le prolongement du soulèvement connu en Europe du Nord depuis le Néogène avec des mouvements compressifs liés à la convergence Afrique-Eurasie. II.1.1.5. Les séismes Plusieurs études ont permis de recenser les séismes ayant eu lieu en Normandie. La sismicité du Bassin Parisien apparaît comme étant beaucoup plus faible que ne l’est celle du Massif Armoricain ; il semble que cette différence soit d’ordre structural et non lithologique. L’ensemble du territoire national a fait l’objet d’une analyse qui a abouti à la délimitation de cinq zones de sismicité croissante (sismicité très faible, faible, modérée, moyenne et forte). Ce zonage

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 5 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site sismique de la France repose sur un calcul probabiliste pour une période de retour de 475 ans, fixée par le Code européen de construction parasismique (Eurocode 8). Cette étude probabiliste se fonde sur :

– l’ensemble de la sismicité connue (magnitude supérieure à 3,5 – 4),

– le nombre de séismes par an,

– le zonage sismotectonique, c’est-à-dire un découpage en zones où la sismicité est considérée comme homogène. Le zonage réglementaire pour l’application des règles techniques de construction parasismique s’est appuyée sur cette étude. La délimitation des zones de sismicité est fixée par le décret n° 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français. Ce découpage est établi par commune. La Figure II-4 présente les zones de sismicité définies pour le département du Calvados. Les communes situées entre Dives-sur-mer et Courseulles-sur-Mer sont considérées comme exposées à un risque sismique très faible, tandis que les communes situées entre Courseulles- sur-Mer et Tracy sont considérées comme exposées à un risque sismique faible. Ainsi, les mouvements terrestres peuvent être considérés comme étant négligeables par rapport au changement climatique (voir § 1.2.3) et la zone est caractérisée par un risque sismique de faible à très faible.

Figure II-4: Zonage sismique dans le Calvados (DDTM., 2010)

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 6 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

II.1.2. Caractéristiques sédimentologiques et sédimentaires II.1.2.1. Caractéristiques sédimentologiques des plages Les sédiments présents sur la frange littorale du littoral du Calvados sont de trois types (Figure II- 5). Les embouchures sont remplies de sédiments fluviomarins récents vaseux et sableux ainsi que de sédiments alluvionnaires. Les plages et les massifs dunaires sont principalement composés de sédiments éoliens sableux. Des dépôts anthropiques sont par ailleurs présents au niveau des villes de Caen et de Dives-sur-mer. Entre Ver-sur-Mer et Asnelles, les plages accueillent des niveaux tourbeux, qui apparaissent sur l’estran à marée basse. Ces tourbes, issu d’une ancienne forêt (la forêt de Quintefeuille), sont également présents dans les marais, et ont fait objet de prélèvements jusqu’au XIXe siècle (Calvados-Littoral, 2014). Ces prélèvements de tourbe ont pu localement accélérer le processus d’érosion des plages.

Figure II-5: Origine des dépôts superficiels présents sur le littoral du Calvados ; en vert : sédiment fluviomarins, en jaune : sédiments éoliens, en bleu : sédiments alluvionnaires, en gris : dépôts anthropiques (source : www. infoterre. brgm. fr). Dans le cadre du projet Seine Aval, le laboratoire M2C de l’Université de Caen a réalisé un suivi de l’envasement littoral entre Dives-sur-Mer et L’embouchure de la Seine (LESUEUR, 1999 et 2003). La Figure II-6 montre la courbe granulométrique d’un sédiment prélevé à Cabourg (4918001 Nord, 0003176 Ouest) le 8/02/2003 sur le bas estran, au niveau d’un creux de ride, lors d’une basse mer de vive-eau. La courbe granulométrique est caractéristique de sédiments plurimodaux ; la complexité de la courbe granulométrique traduit le mélange des sables, souvent coquilliers et plus ou moins grossiers, de la plage avec les sédiments fins (vase).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 7 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-6: Courbe granulométrique d’un sédiment provenant d’un prélèvement de vase fait à Cabourg le 8/02/2003. (Lesueur, 2003)

La visite de terrain nous a permis, à partir d’estimations visuelles, de différencier les types de sables. Les photos de la visite de terrain sont jointes à ce rapport sous forme de CD-ROM. Les différents types de sables sont, selon la norme française NF P18-560, décrits comme suit :

Tableau II.1: Classification des types de sables.

Dmin Appellation Dmax 20,0 mm graviers 2,0 mm 2,0 mm sables grossiers 0,2 mm 0,2 mm sables fins 20 μm

Ces indications sont représentées dans la carte de la Figure II-9. Des fiches d’analyses granulométriques faites par le CREC au niveau de Luc-sur-Mer, l’estuaire de l’Orne et Villers-sur-Mer sont disponibles sur le site web du CREC (2013).

– Luc-sur-Mer : plusieurs échantillons pris au large de Luc-sur-Mer montrent des sables plus fins à 200 m ou 300 m de la côte (D50= 100 µm à 200 µm). Ces sables deviennent plus grossiers plus près de la côte avec des D50 de l’ordre de 300 µm à 600 µm. Les échantillons près de la côte ont un assez grand écart : le gros des échantillons ont des D50 de l’ordre de 400, à 700 µm (sables grossiers). On trouve également des sables très fins (D50 ~200 µm) et des graviers D50 > 2000 µm.

– Dans l’estuaire de l’Orne 6 échantillons sont disponibles près du chenal maritime (à l’extrémité de l’enrochement). 3 de ces échantillons consistent de vases (D50 de l’ordre de 10 à 20µm). Deux échantillons consistent de sables fin à moyen (195 et 397µm). Un sixième échantillon consiste d’un mélange de sable fin (20 % D=200µm) et graviers (25 % > 2.5mm).

– Encore dans l’estuaire de l’Orne, 4 prélèvements sont faits au niveau des plages de la Pointe du Siège. Deux échantillons contiennent du sable moyen (D50= 220 µm et 235 µm)

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et deux autres contiennent du sable grossier avec des fractions graviers (D50= 840 µm et 1059 µm). Des graphiques granulométriques des deux types de prélèvement sont repris ci- après du CREC (2013).

– • Plusieurs prélèvements de sables sont faits sur les plages de Villers-sur-Mer. Ces échantillons tant au large que près des plages sont tous des sables grossiers avec des D50=400 µm à 800 µm. Les graphiques granulométriques sont très homogènes, et n’indiquent pas de mélanges entre matériaux fins moyens et grossiers.

Figure II-7: Prélèvement de sable fin sur la plage de la Pointe du Siège (D50=235 µm) : graphiques granulométriques cumulé (en haut) et simple (en bas) (CREC, 2013)

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Figure II-8: Prélèvement de sable grossier sur la plage de la Pointe du Siège (D50=840 µm) : graphiques granulométriques cumulé (en haut) et simple (en bas) (CREC, 2013)

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Figure II-9: Caractéristique granulométrique de la Baie de Seine.

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Cette figure met en évidence la présence importante des sables fins au niveau de l’embouchure de l’Orne ainsi qu’en aval. Au niveau de Merville-Franceville ainsi qu’au niveau de Cabourg et de sa langue (estuaire de la Dives mais côté plage), le sable est moyen avec présence de coquilles. En amont de l’estuaire de l’Orne, le sable fin est présent entre Saint-Côme de Fresné et Arromanches ainsi qu’en amont du port de Courseulles-sur-mer. Les sédiments grossiers sont quant à eux très présents au niveau du canal de Ouistreham, entre Lion-sur-mer et Courseulles-sur-Mer (en aval du port), entre Le Val St Gerbold et Asnelles ainsi qu’au niveau de Tracy-sur-Mer. Par ailleurs, une recherche bibliographique nous a permis d’apprendre que certaines entreprises / organismes ont menés des études qui pourraient être fort utiles :

– Suivi de l’évolution des côtes du département du Calvados, CREC (anciennement appelé GRESARC) ;

– Profils de falaises, Géodis. II.1.2.2. Débits liquides et solides des apports fluviaux Trois des cinq fleuves côtiers principaux du département du Calvados débouchent dans la zone d’étude des PPRL Dives-Orne et Bessin : la Dives, l’Orne et la Seulles. Ces fleuves, en tant que sources de sédiments, ont une influence importante sur le système morpho-sédimentaire de la zone côtière. Hormis ces trois fleuves locaux, l’influence de la Seine est également dominante.

Figure II-10: Débits moyens annuels, selon Garnaud (2003)

II.1.2.2.1. La Seine (ACTIMAR, 2010) Les débits liquides de la Seine à l’embouchure sont évalués aux environs de 480 m³/s (Garnaud, 2003). Les débits d’étiage les plus faibles se situent aux environs de 40 m³/s ; les crues exceptionnelles peuvent dépasser 2000 m³/s. D’après Avoine (1994, in Lesueur et al., 1999), le débit solide de la Seine en particules fines (vases) sur la période 1960-1993 est de l’ordre de 650 000 t/an au niveau du barrage de Poses. Cette moyenne fluctue largement d’une année sur l’autre : de 130 000 t en 1973 à 1 730 000 t en 1966. La granulométrie de ces sédiments fins est de l’ordre de 10 μm à 20 μm en régime de débit

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 12 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site moyen, et entre 20 μm et 60 μm en crue. Les apports estuariens à l’aval du barrage de Poses ne sont pas connus précisément ; ils représenteraient un supplément de l’ordre de 10 % par rapport à ces valeurs, si l’on supposait le débit solide proportionnel au débit liquide. En ce qui concerne les sables, le barrage de Poses, à la limite de la remontée de la marée dynamique, empêche les apports venant de l’amont, cependant que les apports estuariens à l’aval sont considérés comme négligeable (Lesueur et al., 1999). II.1.2.2.2. L’Orne (ACTIMAR, 2010) Le bassin versant de l’Orne occupe une superficie d’environ 3 000 km² :

– le débit moyen dépasse légèrement 25 m³/s,

– débit de crue centennale est de l’ordre de 600 m³/s (625 m³/s en 1926, plus forte crue connue). Le débit de l’Orne est sujet à d’importantes variations saisonnières ; les débits les plus faibles sont observés en août – septembre (environ 3 m³/s en moyenne), et les plus forts de novembre à avril (50 à 60 m³/s en moyenne). D’après la superficie et les caractéristiques du bassin versant de l’Orne, les apports solides ont été estimés à 50 000 t/an environ, constitués essentiellement de vases (ACTIMAR, 2010). Une bonne partie est arrêtée par le barrage de Rabodanges ; SOGREAH évalue à 20 000 t/an, soit de l’ordre de 50 000 m³/an de matériaux en place après dépôt, le flux sédimentaire qui parvient jusqu’à l’estuaire. II.1.2.2.3. La Dives Les débits liquides de la Dives sont mesurés à Varaville (station hydrométrique I2211030) en 1979- 1980 et en 1991-1993. Ces débits varient de <2,6 m³/s à 33,3 m³/s (quantile de 99 %), avec une valeur médiane de 6.7 m³/s (EAU FRANCE, 2013). Peu d’informations sur les débits solides sont trouvées. II.1.2.2.4. La Seulles Les débits liquides de La Seulles sont mesurés à Tierceville entre 1971 et 2014 (station I4032010). Le débit moyen sur la période mesurée est de 2.54m³/s, et varie entre 0.71m³/s 5.04m³/s au cours de l’année (EAU FRANCE 2014). De manière générale, les débits solides des rivières côtières en baie de Seine sont estimés très grossièrement entre 100 000 et 150 000t/an dans ACTIMAR (2009). Cette estimation suppose que l’érosion spécifique des bassins versants côtiers est similaire à celui de la Seine. II.1.2.3. Couverture sédimentaire du fond marin L’IFREMER a dressé une carte des couvertures sédimentaires en Manche sur la base d’études et de cartographie du SHOM, de l’IGN ainsi que la carte sédimentologique de Larsonneur et al. (1982) (Figure II-11). Deux autres cartes, plus détaillées, ont été établies par Méart et al. (2006) à partir d’une campagne de prélèvement en 1991 (Figure II-12 et Figure II-13). De manière générale, les cartes mettent en évidence la tendance générale à l’augmentation de la taille des sédiments de l’estuaire de la Seine vers le large. La description des grandes tendances des fonds de la zone d’étude située entre Tracy et Dives- sur-mer est reprise ci-après. Des fonds rocheux sont surtout présents sur le secteur de Bessin. On en trouve au large de Saint-

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Aubin et Bernières-sur-Mer (Essarts de Langrune et Iles de Bernières) et au large Graye – et Courseulles-sur-Mer (Roches de la Valette) à 1 km de la côte. Les plages et estrans appuient sur ces platiers rocheux, qui sont exposés à marée basses. Au niveau des falaises d’Arromanches-les- Bains et Tracy-sur-Mer le platier rocheux apparaît jusqu’à la côte, sans plage en pied de falaise. Les fonds graveleux/caillouteux se trouvent de part et d’autre de Courseulles-sur-Mer au-delà du platier rocheux, jusqu’à 15 km de la côte. Ils forment également de grands dépôts au large de la Baie de Seine. Les fonds sableux sont observables sur la moitié de la zone d’étude. On distingue :

– Les sables graveleux présents entre Tracy et Hermanville. On les observe jusqu’à 25 km au nord de Tracy, 40 km au nord de Courseulles-sur-mer. On les retrouve aussi entre 20 km et 60 km au nord de Ouistreham.

– Les sables moyens présents à l’embouchure du Havre et atteignant Cabourg. On ne les trouve pas au-delà de 30km au nord de cette zone.

– Les sables fins se trouvent en quantité importante (25-50 %) à l’est de Courseulles-sur-mer Les trois principaux dépôts de sédiments vaseux se trouvent à l’embouchure de l’estuaire de la Seine, au niveau de la Dives ainsi qu’à une trentaine de km au nord de Ouistreham. Selon Avoine (1995), l’origine des sables est liée à l’érosion des fonds de la Baie de Seine par les agents hydrodynamiques. L’érosion des fonds de la baie peut être évaluée à 2,5 millions de m³ par an, à laquelle s’ajoute la dérive littorale (50 000 m³ annuels en provenance du secteur intertidal de la côte du Calvados) et l’apport éventuel de sables au niveau des rubans de sable. En conclusion, la zone d’étude est caractérisée par des sables grossiers et moyens au niveau du trait de côte à l’exception de Dives-sur-mer et Ouistreahm caractérisés par des sédiments plus vaseux.

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Figure II-11: Couverture sédimentaire en Manche, la zone d’étude située entre Tracy et Dives-sur- Mer est visible (source : IFREMER, 2008)

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Figure II-12: Carte sédimentologique de la partie orientale de la Baie de Seine (Méart., 2006 ; modifiée à partir de Larsonneur et al.,1982 et Hommeril., 1967).

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Figure II-13: Répartition spatiale de la fraction fine (<50 μm) dans la partie orientale de la Baie de Seine (Méart., 2006).

II.1.3. Caractéristiques topo-bathymétriques II.1.3.1. Bathymétrie La bathymétrie de la zone étudiée est présentée sur la Figure 1 14 en m ZH (zéro hydrographique). La bordure littorale est caractérisée par une bathymétrie relativement peu profonde, ne dépassant pas -5 m ZH de profondeur à une distance de moins de 2 km de la côte. La bathymétrie augmente ensuite progressivement et de manière homogène au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la côte. Pour les communes situées entre Bernières et Tracy, l’isobathes -5 m ZH est situé aux alentours de 3-4 km des côtes. Par ailleurs, une dépression orientée SE-NW et dont les profondeurs atteignent -40 m ZH, est visible à environ 20 km des côtes. Ces différentes caractéristiques de la bathymétrie sont importantes pour la propagation des houles du large en bordure littorale. Les côtes protégées par les plages et estrans larges sont moins exposées aux houles par le déferlement des vagues et la friction sur les petits fonds. Il est tout de même nécessaire d’étudier cette propagation en conditions extrêmes, c’est-à-dire avec un niveau marin extrême. Dans ces cas, la profondeur d’eau est suffisante pour permettre aux plus hautes vagues de pénétrer jusqu’à la côte et de causer des dégâts aux ouvrages de protection. Afin de pouvoir modéliser le processus de propagation et de génération de houles du large vers les côtes, il est nécessaire d’utiliser de bonnes données bathymétriques. L’Annexe A présente un aperçu des données disponibles. Les dalles bathymétriques du SHOM établies depuis les années 1970 sur le littoral de Calvados couvrent une vaste zone de la Baie de La Seine et serviront de données de base. Elles seront complétées par d’autres sources bathymétriques plus fines et/ou plus récentes :

– les données C-Map compléteront la bathymétrie du SHOM au celle-ci est moins dense

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(‘lacunes ‘ au large de Courseulles et Asnelles

– les données fournies par le PNA complètent les données sur l’Orne ainsi que dans l’estuaire de l’Orne et le chenal maritime de Caen à Ouistreham. Il est conclu qu’assez de données sont disponibles au large pour la modélisation de houle. Pour l’utilisation des dalles du SHOM dans le cadre de l’élaboration des PPRL, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation auprès du SHOM, et de mettre à jour les données disponibles. Quelques lacunes de données demeurent sur les cours d’eau :

– Quelques prélèvements sur la Dives sont disponibles de la base de données CMap ; dans le cadre de l’étude d’inondations de la Dives (Sogreah, 2006) une campagne de mesure de 17 profils bathymétriques a été menée. Ces données, actuellement indisponibles pour le PPRL, peuvent servir pour la modélisation de la submersion marine.

– Aucune donnée n’est disponible sur la Seulles. Il est proposé de soit effectuer des sondages bathymétriques, soit faire des hypothèses pour la bathymétrie de la Seulles.

Figure II-14: Disponibilité de données bathymétriques offshore.

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Figure II-15: Bathymétrie entre Tracy et Dives-sur-mer (source : CMap, 2008).

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II.1.3.2. Topographie La carte topographique, présentée sur la Figure II-16 (voir également Annexe G, élévation en m IGN69), est établie à partir de la base de données Litto 3D. Les zones plus basses que +4,00 m IGN69 sont indiquées en bleu. Ce niveau correspond (environ) au niveau extrême centennal sur les côtes vendéennes, selon les données du SHOM/CETMEF (2008). Les zones bleues indiquent donc les zones a priori exposées à une submersion marine, du seul fait de leur faible élévation topographique. Les zones de marais sautent à l’œil : le Marais de Ver-sur-mer/Meuvaines, le Marais de Graye-sur- mer, le Marais de Colleville-Montgomery et le Marais situé à l’est de Ouistreham (principalement sur les communes de Merville, Varaville et Cabourg). Ces zones sont situées en partie à une altitude inférieure à 2 m IGN69. Les zones de relief sont indiquées en vert et marron. Les cordons dunaires littoraux et les massifs rocheux sont clairement visibles. Ils atteignent des altitudes supérieures à 20 m IGN69. Ces zones seront traitées en plus de détail dans l’identification des sections homogènes et des profils critiques (§3.4).

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Figure II-16: Topographie littorale entre Tracy et Dives-sur-mer. (Source : Litto 3D).

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La Figure II-17 présente différents profils réalisés à 4 endroits distincts le long du littoral de la zone étudiée. La hauteur/profondeur du profil (en m NGF) est en fonction de la distance à la côte (en km). L’échelle de l’axe horizontal est identique pour les quatre profils de même que l’origine du profil situé environ 1 km à l’intérieur des terres. Il est à noter que l’échelle de l’axe vertical est différente.

Figure II-17: Comparaison de profils topographiques et bathymétriques à Cabourg, à Ouistreham, à Courseulles et à Arromanches. (source C-map, 2008, Litto 3D). Le changement topographique est clairement visible ; au fur et à mesure que l’on se déplace vers l’ouest (en direction d’Arromanches), la topographie est de plus en plus élevée. À Arromanches, la présence de falaises est clairement identifiable. Entre Cabourg et Arromanches, les pentes se réduisent très progressivement. À titre d’exemple, la profondeur de -10 m ZH et atteinte à 2,8 km au niveau de Cabourg, 3,2 km au niveau de Ouistreham et 3 km à Courseulles et quasiment 4 km à Arromanches.

II.1.4. Caractéristiques morpho-hydrosédimentaires de l’avant côte Les avants-côtes de la côte de Nacre sont décrites pour autant que possible dans les chapitres précédents. Par ailleurs, une visite de terrain menée par IMDC du 17 au 19/06/2013 a permis de préciser les observations et études déjà faites. Les photos de la visite sont jointes à ce rapport sous forme de CD-ROM. Pour l’explication de la terminologie utilisée dans ce paragraphe on peut se référer au glossaire à la fin de ce document. Le littoral, généralement orienté Est – Ouest présente des plages sableuses, surmontées de dunes (Figure II-18, Photo 1, Photo 2). Au niveau d’Arromanches-les-Bains et Tracy-sur-mer, les plages

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 22 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site sont réduites et surmontées de falaises comme décrit précédemment (Figure 1 16, Photo 3).

Figure II-18: Les massifs dunaires du Calvados ; les dunes sont représentées en jaune. (source : Geophen et al., 2010).

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Photo 1: La Pointe de Cabourg avec sa plage sableuse, la dune et la Dives (IMDC, 17/06/2013)

Photo 2: Plages sableuses surmontée d’une dune à Bernières-sur-mer (IMDC, 18/06/2013)

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Photo 3: Falaise à Tracy-sur-mer (IMDC, 19/06/2013).

Photo 4: Présence de vases au niveau de l’estuaire de la Dives (IMDC, 17/06/2013). Au niveau des embouchures de la Seulles (Courseulles), de l’Orne (Ouistreham) et de la Dives (Dives-sur-mer), les couvertures sédimentaires sont assez vaseuses ; la couverture sédimentaire

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 25 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site vaseuse liée à la Seine et à la Dives est également visible au niveau de Dives-sur-Mer. Par ailleurs, la zone d’étude est sableuse avec toutefois la présence d’un platier rocheux au niveau de Courseulles (Figure II-12). Par ailleurs, la visite de terrain effectuée par IMDC a permis de mettre en évidence la présence d’ouvrages côtiers. . Dune et remblai

Photo 5: Perré en béton servant de tapis anti-affouillement de la dune et épis en rochers sur la plage de Cabourg (IMDC, 17/06/2013).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 26 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Photo 6: Perré en béton et épis en bois sur la plage de Colleville-Montgomery et Hermanville (IMDC, 18/06/2013).

Photo 7: Perré en enrochements et épis en roches à Courseulles-sur-Mer (IMDC, 18/06/2013).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 27 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

. Brise-Lames portuaires

Photo 8: Brise-lames en enrochements à l’entrée du port de Ouistreham (IMDC, 18/06/2013).

. Perré Photo 9: Perré le long de la plage de Ouistreham (en amont de l’estuaire de l’Orne), l’avancée de la dune est visible (IMDC, 18/06/2013).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 28 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

. Murs et parapets

Photo 10: Mur et parapet maçonnés à Ver-sur- mer (IMDC, 19/06/2013). II.2. Conditions climatiques et météorologiques La région de Normandie est caractérisée par un climat océanique : des températures douces, une pluviométrie relativement abondante, en lien avec les perturbations atlantiques et bien répartie tout au long de l’année, et un régime de vent dominant de secteur sud-ouest à ouest. Les conditions climatiques (précipitation, vent et température) de la région du Calvados, sont étudiées dans ce chapitre. Ces paragraphes sont basés pour la plus grande partie sur des données de Météo France (Météo France, 2013) et de l’IFREMER (IFREMER, 2013).

II.2.1. Les précipitations Le climat dominant de la région Basse-Normandie, lié à la situation géographique de celle-ci, est de type océanique : le courant perturbé atlantique qui s’établit en moyenne à hauteur du 50e parallèle nord conditionne fortement les précipitations, les températures ainsi que le régime de vent. Cependant, entre les régions littorales et l’intérieur des terres, les disparités sont sensibles. De même, l’influence du relief, même si les altitudes entrant en jeu sont modestes, est tout sauf insignifiante. Les précipitations, le plus souvent apportées par les perturbations océaniques, s’accentuent au vent du relief : c’est ainsi que les collines du Bocage et du pré-Bocage ainsi que le nord du Cotentin recueillent plus de 1100 mm de pluie dans une année, répartis sur 150 jours en moyenne ; la pluviométrie annuelle dépasse même les 1300 mm sur le secteur de Coulouvray- Boisbenâtre / Le Gast. Plus à l’Est et toujours en relation avec l’orographie (agencement des reliefs des montagnes), le cumul annuel sur les plateaux du Pays d’Auge atteint 900 mm.

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À l’opposé, la région de plaine s’étendant de l’estuaire de l’Orne jusqu’au Pays d’Argentan, située sous le vent des principaux reliefs et ainsi protégée par un relatif « effet de Foehn », reçoit moins de 700 mm par an. Les trente dernières années ont connu quelques hivers très pluvieux. Sur un siècle, l’augmentation des précipitations hivernales n’est cependant pas significative. La moyenne annuelle des précipitations sur la période de 1971 à 2000 dans la zone étudiée est 700 mm/an à 750 mm/an. Douze journées climatologiques de pluie supérieures à 80 mm ont été mesurées sur le territoire du Calvados sur les 55 dernières années. Pour comparaison, le nombre correspondant au département du Gard (l’un des départements les plus pluvieux) est de 615 journées. L’événement de précipitation maximal en un jour dans le Calvados est enregistré à Deauville : 124.8mm de pluie, le 01/06/2003 (Pluies Extrêmes, 2013).

Pluviométrie hivernale (octobre à mars)

Figure II-19: Evolution pluviométrique hivernale à St-Gatien-des-Bois (IFREMER/Météo France, 2013).

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Figure II-20: Moyennes annuelles des précipitations (période 1971 – 2000) (IFREMER, 2013). II.2.2. Les vents II.2.2.1. Les vents régionaux La circulation des centres dépressionnaires du nord de l’Atlantique à la Mer du Nord génère sur la Basse-Normandie un régime de vent dominant de secteur sud-ouest à ouest. Les vents les plus forts sont enregistrés en hiver dans les zones exposées que sont les côtes de l’ouest du Cotentin ainsi que les caps situés au nord de la région. On relève en moyenne 130 jours de vent fort (rafales supérieures à 16 m/s) à La Hague contre 60 jours à Deauville/Saint Gatien. Une seconde composante de vent, de nord-est à est, se rencontre régulièrement en présence d’un anticyclone ou d’une dorsale se prolongeant sur les îles britanniques : au printemps et en été, une telle situation tend à renforcer les régimes de brise qui s’établissent régulièrement sur la frange littorale septentrionale. Dans le Calvados, ces brises marines se font parfois sentir loin en plaine, jusqu’au pays de Falaise (IFREMER, 2013 & Météo France, 2013).

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Figure II-21: Comparaison de roses de vent sur le territoire de la Basse-Normandie (IFREMER & Météo France 2013).

La rose de vent de Météo France en baie de Seine montre le composant dominant du sud-ouest à ouest, avec des valeurs fréquentes supérieures à 5 m/s et à 8 m/s (respectivement 18 km/h et 29 km/h). Le second composant du Nord-est est également visible. On trouve plus de variation dans les directions de vent à Caen. Les vitesses de vent supérieures à 29 km/h sont nettement plus rares comparé aux vitesses mesurées à la côte. II.2.2.2. Vents en bordure littorale Plusieurs stations météorologiques de Météo France (2013) sont présentes sur le littoral du Calvados :

– Englesqueville-la-Percée

– Port-en-Bessin-Huppain

– Bernières-sur-Mer

– Sallenelles

– Saint-Gatien-des-Bois Dans le cadre d’une étude effectuée par le GRESARC en 2007 (GRESARC, 2007), concernant les plages de Villers-sur-Mer, situées à environ 6 km à l’Est de Dives-sur-Mer, un extrait des mesures

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 32 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site de vent prises à Bernières-sur-Mer sur une période de 3 ans (2003-2006) par Météo France sont étudiées. Cette période est suffisamment longue pour analyser les vitesses et directions de vent prédominantes (voire habituelles) en bordure littorale. Quelques caractéristiques de vent à cet endroit sont discutées ci-après. La rose de vent et le tableau de fréquences d’occurrence des vitesses de vents sont repris de cette étude, ci-dessous.

Figure II-22: Répartition des vents à Bernières-sur-Mer entre le 15 mai 2003 et le 31 décembre 2006 (GRESARC, 2007). Cette rose de vent met en évidence une prédominance des vents du Sud-ouest à la côte : 16.7 % des vents mesurés proviennent du secteur 200-220° par rapport au Nord. Un deuxième pic est trouvé au secteur Nord-est qui expose la côte du Calvados aux clapots générés par le vent. 10 % des mesures proviennent de ce secteur (50° à 70°N). Le tableau montre que les vents du Sud- Ouest sont plus fréquents, mais que les vents du Nord-Est et du Sud-Ouest sont égaux en termes de vitesses de vents élevées : 19.0 % des vents mesurées avec des vitesses supérieures à 8 m/s (29 km/h) proviennent du secteur Nord-Est et 18,1 % de ces mesures viennent du secteur Sud-est. Le tableau ci-dessous présente les données issues des mesures effectuées à Deauville/St-Gatien, tous les jours de 7h à 19h de novembre 2000 à octobre 2013. Les mêmes directions de pics en termes de fréquence qu’à Bernières sont présentes, mais on trouve un troisième pic d’Ouest Nord- Ouest à Deauville.

Tableau II.2: Orientation et force des vents observés à Deauville/St-Gatien (source : Wind Finder, 2013).

Vitesse moyenne des vents Mois Direction dominante (km/h) Janvier S-SO 16.7 Février SO 14.8

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 33 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Vitesse moyenne des vents Mois Direction dominante (km/h) Mars S-SO 16.7 Avril O-NO (et NE) 14.8 Mai O-NO (et NE) 14.8 Juin O-NO 14.8 Juillet SO (secteurs SO à N-NO) 14.8 Août SO et O-NO 14.8 Septembre SO 13.0 Octobre SO et S-SO 13.0 Novembre O-NO et SO 14.8 Décembre SO et S-SO 14.8

Les échanges thermiques entre la mer et les terres peuvent engendrer des brises littorales. Ces brises, variant de direction entre jour et nuit (respectivement vers les terres et vers la mer) ont un effet très local sur les champs de houle. Le long des côtes du Calvados, où le régime de vents normaux est bien établi et prédominant, ces brises ont une influence négligeable par rapport aux champs de vent de tempête en conditions extrêmes. En effet, le vent a besoin d’une assez longue distance fetch pour pouvoir développer un champ de houle et un set-up de vent critique à la submersion marine.

Figure II-23: Rose de vent à Deauville/St-Gatien sur la période 2000-2013 (source : Wind Finder, 2013).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 34 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

II.2.2.3. Les vents au large Un autre point de mesures de vent disponible à IMDC se trouve sur le premier méridien à 50.5°N. Il s’agit du Greenwich Light Vessel, de l’institut climatologique du Royaume Uni Met Office. Ces mesures sont prises à 25 m de hauteur et sont des valeurs moyennées sur 10 minutes à chaque heure, et sur une période de 13 ans. La Figure II-24 présente deux roses de vent établies à partir de cette base de données. La rose supérieure montre les directions des vitesses maximales (exprimées en quantiles d’occurrence), alors que la rose inférieure montre les directions de vents sur une échelle de 0 m/s à 50 m/s. La comparaison des deux roses montre une forte dominance des secteurs ouest et ouest-sud-ouest en termes de fréquence d’occurrence (rose inférieure). 13 % des mesures sont comprises dans le secteur ouest, dont 10 % sont en-dessous de 10 m/s (36 km/h). En analysant le quantile de 90 % (vitesses de vent dépassées par 10 % des mesures seulement) de la rose des vents extrêmes, on trouve une légère tendance descendante du sud- ouest vers le nord-est (contours quasiment circulaire des quantiles dans la rose). Il en est conclu que le vent d’Ouest à Sud-ouest est le plus fréquent dans la Manche, mais que les vents moins fréquents et extrêmes des secteurs nord-ouest à nord-est sont à peu près aussi intenses. Ces dernières directions de vent exposent la côte du Calvados à aux clapots générés par le vent, et sont donc importantes quant à l’étude des PPRL, qui étudie les phénomènes de concomitance niveau extrême – houle extrême.

Figure II-24: Rose de vent mesuré dans la Manche par le Greenwich Light Vessel, quantiles d’extrêmes (haut) et toutes valeurs mesurées (bas).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 35 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Afin de pouvoir étudier en plus de détail la relation entre le vent au large et en bordure littorale, il serait nécessaire d’obtenir une série temporelle de vent d’une ou plusieurs stations météorologiques côtières. Les données du CREC (voir §1.2.2.2) ont été commandées, mais ne sont pas encore fournies à présent. II.2.2.4. Relation entre les vents du large et littoraux La rose de vent inférieure de la Figure II-24 montre les conditions de vent au large plus fréquentes. Par rapport aux mesures en bordure littorale (Saint-Gatien et Bernières-sur-Mer) on trouve une plus forte dominance du vent d’Ouest au Large. En regardant les quantiles des plus forts vents mesurés (rose de vent supérieure de la Figure II- 24) on retrouve les directions de pics observés en bordure littorale, du Sud-ouest et Nord Nord-est. Les conditions de vent plus violent au large et en bordure littorale semblent donc comparables en termes de directions de vent. Les vents maximaux mesurés au large sont de l’ordre de 30 m/s à 40 m/s (108 km/h à 144 km/h) et proviennent du Nord-Nord-E et Sud-Ouest. A Saint-Gatien, où la rugosité des terres a un effet d’atténuation sur les vitesses de vent, la vitesse maximale mesurée sur une période comparable de 13 ans est de 12 m/s et provient du Sud-Ouest.

II.2.3. Températures Les températures, tout particulièrement les minimales, sont fortement conditionnées par la proximité ou au contraire l’éloignement de la mer. L’influence de l’orographie (agencement des reliefs des montagnes), moins déterminante que pour les précipitations, est surtout tangible au niveau des températures maximales. Dans les terres, continentalité et relief accentuent le contraste des températures : températures maximales plus élevées en plaine intérieure avec des valeurs dépassant 25°C souvent plus de 30 jours par an, gelées plus fréquentes (plus de 60 jours par an), plus précoces en automne, plus tardives au printemps. Les régions côtières sont moins exposées aux rigueurs de l’hiver : les périodes de gel y sont peu fréquentes et généralement peu durables. L’influence marine réduit également les amplitudes thermiques. La moyenne des annuelle des températures minimales sur la période de 1971 à 2000 sur le secteur côtier Dives-Orne est compris entre 7°C et 7,5°C, et entre 7,5°C et 8°C sur le secteur Port- en-Bessin. Les moyennes annuelles des températures maximales sur la même période sont comprises entre 14.5°C – 15°C et 14°C – 14.5°C respectivement (cartes IFREMER/Météo France (2013) incluses en Annexe A).

II.3. Conditions hydrodynamiques

II.3.1. Référence des cotes La Figure 1 24 synthétise la nomenclature des niveaux marins caractéristiques utilisée en France. Le niveau de référence vertical est l’IGN69. Les cotes altimétriques seront exprimées en mètres IGN69. Ce système de référence terrestre offre une plus grande facilité d’interprétation, notamment pour la cartographie des aléas à grande échelle. De manière ponctuelle, il pourra être fait référence aux cotes marines, référenciées au zéro hydrographique. La correspondance entre le zéro IGN69 et le zéro hydrographique est indiquée dans le tableau suivant.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 36 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Tableau II.3: Correspondances entre le zéro hydrographique et le niveau IGN69

Port Cote du 0 m CM en m IGN69 -4.378 Dives-sur-Mer -4.590 Ouistreham -4.080 Courseulles-sur-Mer -3.990 Arromanches-les-Bains -4.019 Port-en-Bessin -3.897 Cherbourg -3.285

Figure II-25: Définition des niveaux de référence verticale.

II.3.2. Marée astronomique La marée astronomique correspond aux variations du niveau d’eau théoriques. Ces prévisions de marée ne comprennent pas les surcotes et décotes météorologiques. Sur le littoral du Calvados, la marée est de type semi-diurne. L’onde de marée se propage de l’Ouest à l’Est dans la Manche, et possède des caractéristiques différentes le long des côtes en raison de son interaction avec les fonds lors de sa propagation. L’annuaire des marées du SHOM (2012) indique les hauteurs caractéristiques en plusieurs sites côtiers du Calvados. Le marnage entre les moyennes hautes et basses mers est de 3,5 m et de 6,5 m lors des vives-eaux.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 37 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Tableau II.4: Niveaux de marée astronomique le long des côtes du Calvados.

Niveau marin PHMA* PMVE* PMME* NM* BMME* BMVE* PBMA* Site Dives-s-Mer 4.24 3.71 2.31 0.49 -1.44 -3.24 -4.3

Ouistreham 4.04 3.62 2.32 0.55 -1.38 -3.08 -4.03 Courseulles 3.96 3.51 2.26 0.57 -1.19 -2.84 -3.72 (Large) Arromanches- 3.871 3.381 2.081 0.411 -1.319 -2.919 -3.779 les-Bains Port-en-Bessin 3.983 3.453 2.153 0.503 -1.197 -2.747 -3.597

(*) PHMA : plus haute mer astronomique, PMVE : pleine mer moyenne de vives-eaux, PMME : pleine mer moyenne de mortes-eaux, NM : niveau moyen, BMME : basse mer moyenne des mortes-eaux, BMVE : basse mer moyenne des vives-eaux, PBMA : plus basse mer astronomique.

II.3.3. Niveaux extrêmes Les niveaux extrêmes discutés dans ce paragraphe sont exprimés par rapport à leur probabilité d’occurrence (exprimé en périodes de retour). Par exemple, un événement extrême avec une période de retour de 100 ans, a une probabilité d’occurrence de 1/100 chaque année. En 2012, une étude, inscrite dans le cadre d’un partenariat SHOM-CETMEF, est effectuée sur la statistique des niveaux marins extrêmes des côtes de France (SHOM / CETMEF, 2012). Cette étude présente les cartes des niveaux marins extrêmes des pleines et basses mers pour les côtes françaises de La Manche et de l’Atlantique pour des périodes de retour de 10, 20, 50 et 100 ans. Ces niveaux extrêmes sont calculés à partir de l’ensemble des données marégraphiques disponibles au SHOM, jusqu’au 22/11/2009. Les niveaux de pleine mer avec une période de retour de 100 ans résultant de cette étude dans le Calvados sont montrés dans la Figure II-26. Les valeurs interpolées le long du trait de côte étudié sont listées dans le Tableau 1 3. Ces valeurs moyennes ne prennent pas en compte l’incertitude sur les méthodes statistiques appliquées ni l’erreur d’interpolation entre les ports de référence. Les surcotes centennales calculées sont en moyenne de 133 cm au Havre et 97 cm à Cherbourg (sans prise en compte de l’intervalle de confiance). Sur la base de ce document la variation du niveau extrême centennal déterminé par le SHOM / CETMEF est estimée à 50 cm entre Le Havre et Cherbourg. Les niveaux supérieurs sont attendus plus à l’est ou l’effet de la Baie de la Seine est plus prononcé. Une étude plus récente est effectuée par le CETMEF (2013). Dans cette étude une analyse statistique plus poussée est faite sur les surcotes de pleine mer par port de référence. Les paramètres statistiques sont modifiés par port, et plusieurs lois d’extrapolation sont comparées. Par contre, cette étude ne propose pas de courbes d’interpolation entre les ports de référence. Les surcotes centennales issues de cette étude sont 127 à 216 cm pour Le Havre et 75 à 89 cm pour Cherbourg. L‘écart sur les résultats de l’intervalle de confiance de 70 % au Havre est très important. Le document du CETMEF évoque deux explications pour cet écart :

– la loi statistique retenue ne permet pas de reproduire le comportement des surcotes dans le domaine d’extrapolation. La loi GPD (Generalised Pareto Distribution) et la loi exponentielle sont appliquées dans l’étude CETMEF (2013). Dans la seconde phase du projet PPRL la

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statistique des surcotes extrêmes sera répétée. D’autres lois pourront être étudiées (Conditional Weibull, Gumbel), qui peuvent procurer un meilleur ajustement de courbe.

– la qualité des données observées ne permet pas de faire une bonne estimation. Cette seconde explication semble moins probable dans le cas du Havre, mais sera étudiée au cours de l’analyse statistique de la seconde phase du projet. La base de données couvre une période de 41 années de 1938 à 2012, avec de longs intervalles manquants entre 1940-1962 et 1965-1971. Dans la base de données (horaires) de 41 ans entre 1938 et 2013, la cote maximale mesurée au Havre est de 4,482 m IGN69 le 14 décembre 1981 à minuit. La haute mer astronomique était de 3,85 m IGN69 à 00h25m (coefficient de marée 102), ce qui correspond à une surcote de pleine mer de 63 cm. Il est conclu, sur la base des analyses au Havre et à Cherbourg, que la Baie de la Seine a un « effet d’entonnoir » sur les surcotes météorologiques et par extension sur les niveaux d’eau : plus on se déplace vers l’Est le long des côtes (vers Le Havre), plus les surcotes deviennent importants. À défaut de suites temporelles marégraphiques entre ces deux ports de référence, les niveaux extrêmes sur le secteur étudié entre Dives-sur-Mer et Tracy-sur-Mer seront définis sur la base d’une des hypothèses suivantes :

– une interpolation entre les niveaux au Havre et Cherbourg ;

– une approche sécuritaire à partir des niveaux plus importants au Havre.

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Figure II-26: Carte de niveaux extrêmes de pleine mer (période de retour 100 ans).

Tableau II.5: Niveaux extrêmes du SHOM / CETMEF (2012)

Niveau extrême de pleine Communes mer Tp=100ans (DREAL, 2013b) [m IGN69] Le Havre 4.8 Dives-sur-Mer 4.9 Cabourg

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Niveau extrême de pleine Communes mer Tp=100ans (DREAL, 2013b) [m IGN69] Varaville Franceville-Merville-Plage (Est) Franceville-Merville-Plage (Ouest) Sallenelles Ouistreham 4.5 Colleville-Montgomery Hermanville-sur-Mer Bernières-sur-Mer Courseulles-sur-Mer Graye-sur-Mer Ver-sur-Mer Meuvaines 4.4 Asnelles Saint-Côme-de-Fresné Arromanches-les-Bains Tracy-sur-Mer Cherbourg 4.2

Deux points de mesures de marée du CREC sont également présents dans le domaine d’étude : au large de Luc-sur-Mer (campagne 14384_82) et au large de Villers-sur-Mer (campagne 14754_127) (CREC, 2013). Ces mesures sont disponibles sur le site web du CREC, mais la courte durée des mesures ne procure qu’une information momentanée et non à long terme des niveaux d’eau.

Figure II-27: Deux points de mesure de marée (points rouges) du Centre de Recherches en Environnement Côtier dans le domaine d’étude (CREC, 2013).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 41 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

II.4. Courants au large

II.4.1. Courants régionaux Les courants sur le littoral normand sont principalement dus à la marée. Ces courants sont néanmoins assez modérés sur le Calvados : de l’ordre de 0.8 à 1 m/s au maximum de flot et de jusant, en vive eau moyenne (SHOM, 1999 & Goulain 2012). Leur direction varie au cours du cycle de la marée mais reste relativement parallèle à la côte (IFREMER, 2004 in Goulain 2012). A partir des résultats du modèle du SHOM (2013), les courants de flots sont légèrement supérieurs aux courants du jusant.

Figure II-28: Courants de marée maximaux au large du secteur Dives-Orne à pleine mer de vives-eaux (PMVE) +3 heures (en haut) et -3 heures (en bas) (SHOM, 2013).

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À l’approche de la côte, ce courant se réduit progressivement, excepté dans les estuaires (La Dives, l’Orne, la Seulles) : sous l’effet du remplissage et du vidage de l’estuaire par la marée, il se renforce au contraire. Jusqu’à atteindre 2 m/s en flot comme en jusant dans le chenal extérieur de l’Orne, en étiage. L’occurrence de fortes crues accroît le jusant (jusqu’à 2,5 m/s), et à l’opposé réduit le flot (ACTIMAR, 2010).

Figure II-29: Courants de marée maximaux au large du secteur Bessin à pleine mer de vives-eaux (PMVE) +3 heures (en haut) et -3 heures (en bas) (SHOM, 2013). 5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 43 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

II.4.2. Courants locaux Une modélisation hydrosédimentaire de l’embouchure de l’Orne a été effectuée dans le cadre de l’étude ACTIMAR (2010). Quelques planches de cette modélisation sont montrées ci-après.

Figure II-30: Courants maximaux aux abords du port de Ouistreham en vive-eau moyenne (C95) en période de crue (à gauche) et en période d’étiage (à droite) (source : ACTIMAR, 2010). Les courants maximaux n’excèdent pas 1 m/s, excepté dans le chenal portuaire et dans le chenal d’Orne où ils se renforcent au flot et au jusant. Les courants y atteignent des vitesses jusqu’à 2 m/s, et localement jusqu’à 3 m/s.

II.5. Les états de la mer

II.5.1. Données disponibles Les états de mer au large ont été étudiés à partir des résultats de la base de données ANEMOC (2013) développée conjointement par EDF R&D LNHE et le CETMEF. Il s’agit de résultats de simulations numériques rétrospectives sur une période de 23 ans et 8 mois allant du 01/01/1979 au 31/08/2002. Les simulations ont été effectuées à l’aide du logiciel de modélisation des états de mer TOMAWAC développé par EDF-LNHE avec le soutien du CETMEF. TOMAWAC est un logiciel dit de « troisième génération » qui modélise l’évolution en espace et en temps du spectre directionnel de variance de la surface de la mer. Le forçage du modèle est les champs de vent de la ré-analyse ERA-40 (ECMWF European Centre for Medium-Range Weather Forecasts). Le niveau d’eau a été pris constant (niveau moyen de la marée) et sans courants de marée (approche stationnaire).

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Cinq points ANEMOC au large de la côte du Calvados sont étudiés (Figure II-31) :

– Coast-3482 situé à 4 km au large de Courseulles ;

– Coast-3326 à 9.6km au large de Ouistreham ;

– Coast 2577 à 15 km de Ver-sur-Mer ;

– Coast-2865 à 29km de Ouistreham ;

– Coast 3171 à 26km de Cabourg. Trois bases de données de mesures de houle dans la baie de la Seine permettent de comparer l’analyse de sorties du modèle ANEMOC avec des mesures réelles au large. Il s’agit des bouées CANDHIS (2013) 07603, 07605 et 07606. Quelques données sont listées dans le tableau suivant. Tableau II.6: Mesures de houle disponibles dans la Baie de la Seine.

Code campagne CAN-7606 CAN-7603 CAN-7605 Nom campagne Le Havre – Metzinger Le Havre LHA Le Havre 2 Latitude 049°32,640'N 049°31,220'N 049°31,330'N Longitude 000°02,040'W 000°09,540'W 000°09,680'W Profondeur (mètres) 7 17 17 Marnage VEM (mètres) 7.25 7.25 7.25 Distance à la côte (miles) 4.1 8.7 8.7 Date de début 24/02/2011 10 :00 1/01/1997 0 :00 14/01/2010 8 :00 Date de fin 17/06/2013 12 :00 28/09/2008 19 :00 5/03/2010 14 :00 Mesure directionnelle oui non oui

Les hauteurs de houle discutées dans ce chapitre, sont les hauteurs de houle significatives (spectrales) Hm0, c’est-à-dire la hauteur moyenne des 33 % plus hautes vagues. La vague maximale correspondant à une condition de hauteur significative est de l’ordre de deux fois Hm0.

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Figure II-31: Suites temporelles de houle disponibles (ANEMOC, CANDHIS) et indisponibles (CREC).

II.5.2. Corrélation entre les points ANEMOC et les mesures CANDHIS Puisque les données ANEMOC sont des sorties de modèle, il est intéressant de vérifier la qualité de ces données en les comparant aux données mesurées disponibles. Il existe une période de chevauchement entre la mesure houlographique de la bouée Candhis 07603 et les différents points ANEMOC du 30 octobre 1997 au 31 août 2002. Cette période permet donc d’étudier la corrélation entre les hauteurs de houles des différents points. Cette corrélation est étudiée entre la bouée 07603 et les deux points ANEMOC les plus proches de la bouée : COAST 3171 (à 5.6km à l’est nord-est de la bouée) et COAST 2865 (à 5.2km au nord- ouest). Les nuages de points sont montrés dans les deux figures suivantes. La droite de régression orthogonale avec intervalles de confiance de 90 % et le coefficient de corrélation sont également indiqués sur les figures.

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Figure II-32: Nuage de points entre CANDHIS 07603 et COAST-3171.

Figure II-33: Nuage de points entre CANDHIS 07603 et COAST-2865.

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Dans les deux cas on trouve une corrélation semblable : l’ordre de grandeur des vagues correspond bien aux mesures, quoique l’écart entre les points soit relativement important. Le point COAST-3171 résulte en une surestimation des vagues mesurées de 1.9 % et le point COAST- 2865 résulte en une surestimation de 5.6 % par rapport aux vagues mesurées. Cette différence s’explique par la position des points étudiés : le point 2865 est le plus éloigné de la côte. L’écart observée entre les points ANEMOC et CANDHIS, se manifeste par un coefficient de corrélation relativement bas (de l’ordre de 0.85) et visuellement par des nuages de points assez larges. Cet écart indique que la comparaison entre les hauteurs de vagues instantanée n’est pas toujours pertinente. Plus les hauteurs sont hautes, plus l’écart devient important. Par exemple, on peut observer une hauteur de houle de 4 m dans une base de données ANEMOC, qui correspond à une hauteur mesurée au même instant inférieure à 2.5m. Il est à noter que les vagues les plus hautes semblent surestimées par la base de données ANEMOC (plutôt que par les mesures CANDHIS), ce qui peut résulter en une erreur trop sécuritaire, si on s’appuie sur la base de données ANEMOC pour les conditions extrêmes. L’écart s’explique en partie par l’intervalle de temps entre les différents points, qui n’est pas pris en compte dans cette analyse : les hauteurs de houle sont comparées au même moment. De plus, l’écart est causé par les incertitudes du modèle ANEMOC (qui est un modèle à grand échelle, dont la précision est logiquement limitée) et en second lieu des inexactitudes occasionnelles dans la mesure CANDHIS. Ainsi, de manière générale les données ANEMOC représentent bien les ordres de grandeur de houle, et une bonne corrélation est trouvée avec les mesures houlographiques CANDHIS (coefficient de corrélation de 0.85). Les données ANEMOC pourront donc servir de données de base pour l’analyse statistique des houles.

II.5.3. Régime des états de mer au large II.5.3.1. Bouée CANDHIS 07603 La campagne 07603 couvre la période la plus longue disponible : une durée effective de 7.61 ans. La bouée est située dans la baie de la Seine, à 18 km du Havre, et à 25 km de Cabourg, sur une profondeur d’eau de 17 m. Les fréquences d’occurrence des hauteurs de houle significatives (H1/3) et maximales (Hmax) et leurs périodes de houle correspondantes sont déterminées dans le rapport de la campagne, publié par le CETMEF (CANDHIS, 2013), et repris ci-après. Une extrapolation des valeurs extrêmes est également effectuée dans le même rapport. Deux lois statistiques sont étudiées : la loi GPD (loi Pareto généralisée) et la loi exponentielle. L’ajustement de la courbe de la loi exponentielle semble mieux capter les plus hautes valeurs de la base de données, et elle donc favorisée dans ce document. La durée relativement courte des mesures (7.61 ans) ne permet pas d’extrapoler au-delà d’une période de retour de 30 ans. Les valeurs proposées par le CETMEF et les bornes de l’intervalle de confiance de 70 % sont listées dans le Tableau 1 5.

Le quantile Q99 des H1/3 est de 2,5 m, et la hauteur significative maximale est de 4,2 m. La tempête Xynthia (28 février 2010) n’est pas mesurée par cette bouée, mais plusieurs fortes tempêtes sont néanmoins enregistrées, notamment celles des hivers de 1999 et 2003. La vague maximale qui est mesurée a une hauteur de 8,5 m. Quelques phénomènes extrêmes de la base de données sont listés ci-après :

– la tempête la du 28/01 au 01/02/2003, vague maximale mesurée le 31 janvier atteint 8.5m, H1/3 correspondant à 4.24m. Cette tempête correspond à un vent du nord.

– la tempête du 2 au 4 janvier 1999, vague maximale de 8.27m (mesurée le 3 janvier), H1/3 de 3.98m. Le vent au large pendant cette tempête provenait du ONO, avec une évolution temporaire vers le sud le 3 janvier.

– les tempêtes du 18/01 au 24/01/2007, vague maximale de 6.59m, H1/3 3.19m mesurée le 21 janvier à 5 heures du matin. La tempête est caractérisée par 3 pics de houle extrême, à

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intervalles de quelques jours. Le vent au large soufflait du sud-ouest à l’ouest sud-ouest lors de cette tempête.

– la tempête du 1er mai 2001, vague maximale de 6.15m et H1/3 de 3.46m, engendrée par des vents au large du nord-est. Les périodes de pic de ces plus hautes vagues sont de l’ordre de 5 à 10 secondes. La hauteur significative de période de retour de 30 ans obtenue à partir de l’extrapolation de la suite temporelle CANDHIS-07603, est estimée à 4.43 à 5.10m.

Tableau II.7: Quantiles de H1/3 et Hmax et les périodes de houle associées, issus de la campagne de mesure CANDHIS 07603 (CANDHIS, 2013).

Tableau II.8: Analyse de valeurs extrêmes sur les mesures H1/3 CANDHIS-07603 (CANDHIS, 2013)

II.5.3.2. Bouée CANDHIS 07605 La bouée 07605 a effectué des mesures directionnelles de houle de mi-janvier à début mars. Elle a donc enregistré le passage de la tempête Xynthia. On observe dans la suite temporelle que la tempête Xynthia, générée par des vents du Sud-Ouest, n’est pas une tempête critique sur cette courte période (Figure II-34) : des hauteurs maximales de houle de 6,21 m sont mesurées le 11 février 2010 (Hm0=3.83 m), et qu’une hauteur maximale de 6.4 m est mesurée lors du passage de Xynthia le 28 février (10h du matin, Hm0=3,07 m). Cette petite différence indique que Xynthia n’était pas une tempête extrême en termes d’agitation marine. Cette constatation s’explique par trois éléments :

– La même constatation est faite dans les régions plus touchées par Xynthia (notamment en

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Vendée et en Loire-Atlantique), où il a été observé que Xynthia était extrême par la concomitance du fort coefficient de marée (102) et d’une surcote extrême engendrée par les vents forts (1.5m en Vendée), alors que les houles mesurées n’atteignaient pas un niveau de retour de 100 ans.

– Les vents maximaux de la dépression météorologique Xynthia ont tournés : ils venaient du sud-est et sud quand la dépression approchait, et ils ont tournés ensuite vers le nord pour atteindre un vent maximal du NO et O (NOAA, 2013); le littoral du Calvados était donc moins exposé à cette tempête que d’autres secteurs.

– L’intensité de la tempête Xynthia était maximale lorsqu’elle a touché la côte Atlantique, et s’est ensuite atténuée sur terre.

Figure II-34: Suite temporelle de la bouée CANDHIS 07605 : hauteurs de houle significatives. Les corrélogrammes montrent une forte dominance des houles du Nord-Ouest et du Nord – Nord- Est. Les houles provenaient du Nord – Nord-Est lors de la tempête du 11 février, ce qui fait que les houles du Nord – Nord-Est étaient moins fréquentes mais plus hautes que celles du Nord-Ouest sur la période mesurée. Pendant le pic de Xynthia, les houles venaient du Nord-Ouest – Nord – Nord-Ouest (300 – 300°N). Dans la suite de l’étude, une analyse statistique bivariée sur la concomitance des houles extrêmes et des surcotes extrêmes sera effectuée. Les tempêtes critiques enregistrées dans les suites temporelles seront sélectionnés pour cette analyse, afin de prendre en compte les événements de houle extrême.

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Figure II-35: Corrélogramme Hm0-Tp de la bouée CANDHIS 07605.

Figure II-36: Corrélogramme Hm0-Dir de la bouée CANDHIS 07605.

II.5.3.3. Modèle ANEMOC II.5.3.3.1. Les hauteurs de houle Les quantiles de 50 %, 75 % ; 90 % et 99 % des 5 points étudiés sont listés dans le tableau ci- dessous. Tableau II.9: Quantiles des hauteurs de houle (ANEMOC).

Point Q50 [m] Q75 [m] Q90 [m Q99 HM0 Max [m] Coast-2577 0.46 0.93 1.5 2.72 5.37 Coast-2865 0.5 0.99 1.6 2.97 5.94 Coast-3171 0.47 0.95 1.54 2.88 4.77 Coast-3482 0.35 0.73 1.19 2.18 4.06 Coast-3326 0.36 0.75 1.2 2.23 4.24

La répartition des périodes de pic en fonction des hauteurs de houle du point COAST-2865 est montrée dans la Figure II-37. On en conclut que les périodes des vagues supérieures à 1 m sont principalement comprises entre 5 s et 8 s, c’est-à-dire des conditions de vagues générées localement par le vent, comme il est attendu dans la Manche. La vague maximale a une hauteur significative de 5,94 m et une période de pic de 10,8 s. Les longues d’ondes de période de pic >10s sont moins importantes en termes de hauteur de houle. Les périodes de pic maximales sont de 19,8 s, et correspondent toutes à des hauteurs significatives inférieures à 0,80 m.

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Figure II-37: Graphe tridimensionnel des fréquences d’occurrence de hauteurs de houle et périodes de pics au point COAST-2865

II.5.3.3.2. La provenance de la houle Le corrélogramme et la rose de houle présentés ci-dessous et les roses de houle présentées en Annexe B (COAST-2577, -3171 et -2865) montrent deux directions de vagues dominantes au large : celles d’Ouest – Nord-Ouest (ONO) et de Nord – Nord-Est (NNE). À noter dans le cas du point COAST-2577 deux pics secondaires du Nord-Ouest et du Nord-Est. Les houles de l’Ouest – Nord-Ouest sont prédominantes tant en termes de fréquence d’occurrence qu’en intensité. Dans le point COAST-2865 43 % des vagues proviennent de l’Ouest – Nord- Ouest, contre 16 % provenant du Nord – Nord-Est. Ces deux directions représentent ensemble plus de 59 % des vagues.

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Figure II-38: Rose de houle (quantiles de Hm0) du point ANEMOC COAST-2865

Tableau II.10: Corrélogramme Hm0 – direction de houle du point COAST-2865.

II.5.3.3.3. Les houles extrêmes Une analyse statistique est effectuée sur les sorties du modèle dans le point COAST-2865. La distribution généralisée de Pareto et la loi exponentielle sont appliquées sur la suite temporelle dans les figures suivantes. Ces analyses sont faites sur 99 événements sélectionnés (seuil « Peak Over Threshold » de 3,25 m). Il est important de remarquer que cette analyse est effectuée sur l’ensemble des hauteurs de houle, quelle que soit la direction (analyse omnidirectionnelle). Étant donné que les plus hautes vagues viennent d’Ouest et d’Ouest – Nord-Ouest (voir rose de la Figure II-38), ces valeurs extrêmes s’appliquent donc plutôt pour ces directions de houle.

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Figure II-39: Analyse des valeurs extrêmes sur le point COAST-2865 (ANEMOC, 2013) : distribution généralisée de Pareto (en haut) et loi exponentielle (en bas). De la comparaison des deux lois appliquées, on déduit que les plus hautes vagues de la base de données sont sous-estimées par la distribution Pareto, et surestimées par la loi exponentielle

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(deux points supérieurs). L’erreur est moins grande avec la loi exponentielle, mais la loi Pareto semble mieux capter la forme de courbe (tendance d’aplatir vers les extrêmes). Le choix entre les deux lois n’est donc pas évident, et il faudrait analyser les données plus précisément. En deuxième phase du projet PPRL, l’analyse statistique sur de différents points ANEMOC permettra de comparer les extrêmes entre ces points. De plus, nous proposons de faire une analyse directionnelle, afin d’étudier les houles extrêmes en fonction de leur provenance et d’évaluer leur pertinence pour les PPRL sur le littoral du Calvados (notamment les houles du Nord au Nord-Est). Les valeurs de hauteur de houle centennale issues de ces analyses sont comprises entre 5,72 m et 6,96 m selon la loi Pareto et entre 6,76 m et 7,58 m selon la loi exponentielle (intervalles de confiance de 70 %).

II.5.4. États de mer en zone côtière Un bilan des connaissances des données hydrodynamiques en Basse-Normandie (Goulain, 2012) fait mention d’une hauteur maximale de 4,3 m sur la côte est du Cotentin. 90 % des houles sont inférieures à 1,25 m de hauteur significative. Les périodes de houles sont le plus souvent comprises entre 5 s et 7 s. Il est à noter qu’il existe une zone d’atténuation des houles de Nord – Nord-Ouest et de Nord-Ouest entre l’Orne et Deauville. II.5.4.1.1. ANEMOC Les roses de houle de deux points ANEMOC à moins de 10 km de la côte sont incluses en annexe. Il est à noter que les incertitudes du modèle ANEMOC deviennent plus importantes près de la côte. Une étude de régression entre les points ANEMOC en bordure littorale et au large, permet de quantifier la réduction des hauteurs de houle du large en zone côtière. Des réductions de hauteurs de houle de 21 % à 26 % sur 12 km à 20 km de distance sont ainsi trouvées (points COAST 2577- 3482 et 2865-3326). La comparaison des roses de houle permet également d’analyser le changement des directions de houle en bordure littorale. On observe un léger virage des houles provenant de l’Ouest – Nord- Ouest vers le Nord-Ouest : cette direction devient dominante plus près de la côte. Les houles du Nord-Est approchent la côte sans virage. II.5.4.1.2. Centre de Recherches en Environnement Côtier (CREC) Plusieurs campagnes des mesures sont menées dans le (ou près du) périmètre d’étude par le Centre de recherches en Environnement Côtier (CREC, 2013). Les données numériques ne sont pas disponibles à IMDC, mais les résultats généraux sont disponibles sur le site web (CREC, 2013). Tableau II.11: Campagnes de mesures de houle CREC (2013).

Campagne de mesure Période couverte Villers-sur-Mer (14754_1) 18.04.2003 – 10.05.2006 Ouistreham (14488_11) 10.01.1994 – 21.07.1995 Luc-sur-Mer (14384_10) 15.05.1996 – 22.10.2006

Les roses de houle et corrélogrammes hauteur significative – direction de houle sont présentés en Annexe C. Les mesures effectuées à Villers-sur-Mer sont menées dans le cadre d’une étude du GRESARC

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(2007). La côte est orientée vers le Nord-Est. La direction du Nord-Ouest est dominante (47,5 % des mesures) à Villers-sur-Mer, suivi par le Nord – Nord-Ouest (33,5 %). La hauteur significative maximale mesurée sur 34 505 observations entre 18/4/2003 et 10/5/2006 est de 3,2 m. Les mesures réalisées à Ouistreham, immédiatement à l’Est de la bordure du chenal d’accès au port de Ouistreham, 700 m au nord de l’extrémité du cordon d’enrochements, montrent une prédominance des houles du Nord – Nord-Ouest (41 % des mesures) et en second lieu du Nord (16,9 %) et du NO (14,0 %). En termes d’intensité les vagues du Nord – Nord-Ouest et du Nord sont comparables. Les hauteurs significatives maximales sont de l’ordre de 2,5 m. La côte est orientée vers le Nord – Nord-Est. Les ordres de grandeurs des hauteurs de houle mesurées sont montrés dans le Tableau 1 9. Elles sont comparées dans le tableau aux valeurs correspondantes du point COAST-3326 à 9km de Ouistreham. La hauteur significative maximale mesurée au large de Ouistreham sur une période d’un peu plus qu’un an et demi est de 2,5 m. Tableau II.12: Quantiles de hauteurs de houle mesurées au large de Ouistreham (ACTIMAR, 2010).

Quantile mesures GRESARC COAST-3326 Q75 H1/3=0.5 H1/3≈0.71m Q99 H1/3=2 H1/3≈2.10m Q100 H1/3=2.5 H1/3≈4.00m (hauteur H1/3 maximale mesurée)

Le point de mesure au large de Luc-sur-Mer est à l’abri des vagues d’Ouest, avec l’orientation de la côte de Nord-Est à Nord – Nord-Est. Les vagues significatives maximales sont par conséquent encore moins importantes qu’aux deux autres points de mesures : elles sont ici inférieures à 2 m de hauteur. Deux directions sont prédominantes : celles du nord et du nord nord-est (28 % des mesures). Les 3 roses de houle en bordure littorale montrent que les directions de houle dominantes varient le long de la côte. Cette variation s’explique par l’effet de protection plus ou moins prononcé par les zones à l’abri des houles du large (voir per exemple Luc-sur-Mer) et l’effet de réfraction. Cette réorientation est fortement influencée par la bathymétrie et l’orientation de la côte. En général, les vagues ont tendance à tourner en approchant la côte (angle d’incidence perpendiculaire à la côte) par l’effet de réfraction. La composante progressivement dominante du Nord à Ouistreham comparé à Villers-sur-Mer, pourrait donc devenir une composante Nord-Est à Ver-sur-Mer et Nord-Ouest à Cabourg, selon les différentes orientations de la côte sur ces secteurs. La mise-en-œuvre d’un modèle de houle en seconde phase du projet PPRL permettra d’analyser en détail la transformation des houles du large en bordure littorale, et notamment de voir dans quelle mesure les houles obliques à la côte pénètrent jusqu’en bordure littorale. Ce modèle fournira ensuite les conditions d’entrée des différents outils d’étude de la défense littorale (test de digue, test de dune, etc.).

II.6. Changement climatique

II.6.1. Prise en compte de l’élévation du niveau marin La période retenue pour la prise en compte de l’impact du changement climatique pour l’élaboration des PPRL est de 100 ans. L’ONERC (2010) a produit en février 2010 un document de

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 56 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site synthèse traitant de l’élévation du niveau marin du fait du changement climatique. Ce document propose de retenir en France les valeurs suivantes (à partir du niveau moyen de la mer mesuré en 2000 comme référence) :

– Hypothèse optimiste : +40 cm

– Hypothèse pessimiste : +60 cm

– Hypothèse extrême : +100 cm Le scénario retenu est le « scénario pessimiste » de l’ONERC, soit une élévation de 0,60 m du niveau moyen de la mer à l’horizon 2100. À ce jour, les valeurs d’élévation du niveau moyen de la mer correspondent aux prévisions du GIEC, reprises par l’ONERC.

II.7. Fonctionnement hydrosédimentaire du littoral

II.7.1. Cellule hydrosédimentaire Les connaissances sur le fonctionnement sédimentaire hydrodynamique et la morphologie générale du littoral des secteurs Dives-Orne et Bessin permettent de définir les cellules hydrosédimentaires de la région étudiée (voir les figures aux pages suivantes). Les périmètres des cellules hydrosédimentaires délimitent les différents systèmes d’échanges sédimentaires transversaux et longitudianux. Le Réseau d’Observation du Littoral Normand et Picard (RONLP) à fait un découpage en cellules et sous-cellules hydro-sédimentaires, sur la base d’études antérieures (IFREMER, 2004, Bellesort, 1994, Levoy et Larsonneur, 1994). La partie de la Baie de la Seine comprise entre la Baie des Veys et Le Havre est définie comme une cellule hydrosédimentaire dans cette étude, effectuée sur une plus grande échelle que le découpage en périmètres d’études PPRL. Ensuite, un découpage en sous-cellules est fait, sur les communes concernées par le PPRL :

– entre Tracy-sur-Mer (±) et Bernières-sur-Mer, couvrant l’ensemble du secteur Bessin du PPRL ;

– de Saint-Aubin-sur-Mer à Colleville-Montgomery, couvrant la partie ouest du secteur Dives- Orne du PPRL ;

– de Ouistreham à Villers-sur-Mer, sur la partie est du secteur Dives-Orne. Ce découpage en sous-cellules se fait par considération des facteurs suivants :

– les pics ou formations rocheuses caractérisés par une faible présence de sédiments meubles ;

– des constructions anthropiques bloquant les échanges sédimentaires, notamment la gare maritime de Ouistreham, l’enrochement du chenal d’accès de Courseulles ;

– les apports fluviatiles de sédiments au niveau des embouchures ;

– les différentes orientations des plages créant des gradients en dérive littorale, engendrée par les houles. Le découpage est étudié sur les deux secteurs du PPRL aux paragraphes suivants. Il est important à noter que les éléments morphologiques de la liste ci-dessus ne peuvent pas être considérés comme blocages totaux du transit sédimentaire, mais comme éléments pouvant influer sur ou résultant de ce transport sédimentaire. Cette analyse permet donc surtout de mieux comprendre la dynamique des côtes en fonction de la morphologie observable. Dans le cadre des études PPRL,

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 57 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site avec leurs périmètres assez restreints, cette morphologie côtière est étudiée localement et en plus de détail que les études susmentionnées, menant, sur le secteur Bessin, à la définition de « micro- cellules » hydrosédimentaires.

Figure II-40: Découpage en cellules et sous-cellules hydrosédimentaires entre la Baie du Mt.-St.-Michel et la Baie d’Authie (RONLP, 2014).

II.7.1.1. Dives-Orne La partie Dives-Orne du PPRL fait partie de deux sous-cellules hydro-sédimentaires :

– cellule I : de l’Est à l’Orne

– cellule II : de l’Orne vers l’Ouest La première cellule est clairement délimitée par les deux embouchures qui apportent les sédiments. La gare maritime de Ouistreham forme une barrière contre le transport de sédiments d’Ouest en Est. Les sédiments de la première cellule sont donc primairement apportés par l’Orne. Les apports sédimentaires de la Dives sont moins importants. La pointe de Cabourg est un cordon littoral formée par la dérive. Cette tendance à l’accrétion de la dune a diminuée dès la construction des épis (en différentes étapes). La seconde sous-cellule à une orientation Nord – Nord-Ouest (Ouistreham) à Nord-Ouest (Hermanville). Ce changement d’orientation induit un gradient dans le transit littoral par rapport aux houles du Nord. De plus, les sédiments venant primairement d’Ouest sont stoppés au niveau de la gare maritime. On observe une forte tendance à l’accrétion, qui évoluera au cours du temps de

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 58 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Ouistreham vers l’ouest.

Figure II-41: Sous-cellules hydro-sédimentaires dans la zone Dives-Ornes.

II.7.1.2. Bessin Le secteur du Bessin est découpée fait partie d’une sous-cellule entre Tracy – et Bernières-sur- Mer dans l’étude RONLP. Quelques éléments morphologiques supplémentaires sont néanmoins observés à une plus petite échelle :

– secteur A : de Bernières au brise-lames du port de Courseulles-sur-Mer ;

– secteur B : du brise-lames à Ver-sur-Mer ;

– secteur C : de Ver-sur mer à Tracy-sur-Mer. Une première micro-cellule est définie à partir de Bernières-sur-Mer jusqu’au port de Courseulles- sur-Mer. La dérive nette en direction ouest-est est stoppée par le brise-lames du port qui se jette en mer au niveau de l’embouchure de la Seulles. Cela résulte en une accrétion de la dune à l’Ouest du port et des plages plus pauvres en sable à l’Est. La deuxièmes micro-cellule part de cet embouchure jusqu’à la limite intercommunale de Ver-sur- Mer et Meuvaines. L’orientation de la côte change de N et NNE à NNO plus à l’ouest. Finalement, la côte en légère forme de baie à partir de Meuvaines jusqu’aux falaises de Tracy-sur- Mer, et est ainsi considérée comme troisième micro-cellule. Le littoral des marais de Meuvaines est plus avancé vers le large, et il est relativement pauvre en sédiments fins (plages étroites,

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 59 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site cordons de galettes). Cela pourrait indiquer que les sédiments franchissant les falaises de Tracy à partir de l’Ouest sont captés dans la micro-cellule entre ces falaises et Asnelles. On y observe des plages relativement larges et de larges estrans vaseux.

Figure II-42: Microcellules hydro-sédimentaires dans la zone Bessin. Plusieurs structures aux larges datant du débarquement sont toujours présents (notamment le port artificiel Winston Churchill). Ces structures ont modifié les courants et dépôts au large et ont, très probablement, eu une influence sur le fonctionnement hydro-sédimentaire. Le blocage de sédiments est entre autres évoqué comme raison du recul de la digue des marais de Ver et Meuvaines (GEOPHEN, 2010, voir également §2.4.12 et 2.4.13). Cette influence, qui se traduit surtout dans un mouvement du trait de côte, sera pris en compte intrinsèquement par l’analyse diachronique du mouvement du trait de côte des orthophotoplans (voir III.3).

II.7.2. Système dunes-plages : un transport sédimentaire lié au vent II.7.2.1. Evolution actuelle Un suivi du littoral est réalisé dans la Manche et le Calvados par le GRESARC (Groupe de Recherches sur les Environnements Aménagés et les Risques Côtiers) (CREC & IFREMER, 2013) pour le compte des Conseils Généraux des deux départements, et avec le soutien du Conseil Régional de Basse-Normandie. Quelques éléments de synthèse de cette analyse sont cités ci- après. En Basse-Normandie, 38 % du rivage est en recul ce qui place la région en 5e position après le Nord-Pas de Calais (74 %), la Haute-Normandie (55 %), la Picardie (41 %) et l’Aquitaine (39 %).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 60 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Le suivi du littoral dans le Calvados a débuté en 1995 sur 35 stations de mesure réparties sur 7 secteurs et qui couvrent 18 communes littorales. De l’Orne à la Dives Sur la commune de Merville-Franceville-Plage, le lieu dit « Le Hôme » présente un recul modéré de -0,8 m depuis 1995. Par contre, c’est un recul de -6,2 m qui est observé au lieu-dit « Le Hôme- Merville » avec une stabilisation en 2003. À Varaville, l’évolution du trait de côte est assez stable avec +1,7 m aux « Dunes », +0,3 m près du lieu-dit « Le Hôme » et +4,1 m au lieu-dit « Les panoramas ».

Figure II-43: Situation des lieu-dits sur Franceville et Varaville. De la Seulles à l’Orne Au niveau de la station de Courseulles-sur-Mer, le trait de côte a très peu varié entre juin 2001 et avril 2002. En 2003, un léger recul de -0,4 m a été observé. Cependant, depuis le début des suivis, le trait de côte a progressé de +2,7 m en raison du confortement artificiel de la dune à l’aide de deux remblais successifs. Par contre, à Bernières-sur-Mer, le bilan depuis 1995 se traduit par un recul de -1,6 m. Gold Beach – secteur est Au niveau du camping de la commune de Graye-sur-Mer, le trait de côte est en fort recul avec -17 m depuis le début des suivis. Gold Beach – secteur ouest À Meuvaines, à 200 m à l’est de la zone urbanisée d’Asnelles, le trait de côte a peu évolué (±0,5 m/an). Par contre, à 1250 m à l’est de cette même zone, le bilan indique un recul global de -6,8 m malgré une stabilisation du trait de côte en 2003. Sur la commune de Ver-sur-Mer, une progression est observée avec +1,8 m entre novembre 1995 et janvier 2004.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 61 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-44: Indication des communes littorales touchées par l’érosion, selon un suivi établi par le GRESARC (IFREMER, 2013). Une analyse complémentaire du trait de côte, fondée sur l’exploitation des orthophotoplans disponibles, est proposée au chapitre III.3.

II.7.3. Exposition des côtes L’ensemble de la Baie de la Seine est protégée des houles provenant de l’Ouest par le Cotentin. Arrivées dans la Baie de la Seine, les houles d’Ouest changent légèrement de direction du fait des phénomènes de diffraction et réfraction de houle, et prennent une direction Sud-Est. Ces tempêtes sont caractérisées par un fort gradient de la dérive littorale vers l’Est. Des varechs arrachés plus à l’ouest et des débris coquilliers sont déposés sur les plages du Calvados (M. Le Maire de Cabourg, IMDC & AGR, 2014). Les côtes du Calvados sont plus exposées aux houles provenant du Nord. La différence entre des conditions d’Ouest et du Nord est illustrée dans la Figure II-45 à l’aide de planches du modèle Wavewatch III extrait du site web Previmer (2014). La planche supérieure, illustrant la prévision du 22/12/2013 à 23 :00h, montre « l’effet d’ombre » du Cotentin et le virage de la houle dans la Baie de la Seine. Une condition de houle du Nord (figure inférieure, issue de la prévision du 4/12/2013 à 23 :00h) résulte en une houle plus perpendiculaire à la côte. On remarque que les conditions au large sont plus clémentes dans cette condition, alors que l’exposition des côtes du Calvados est

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 62 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site plus forte (en termes de hauteurs significatives et directions de houle). Cet exemple illustre l’importance d’étudier les houles en fonction de leur direction de provenance, et la nécessité d’obtenir des suites temporelles de mesures de houle en bordure littorale (pour le calage du modèle de houle).

Figure II-45: Illustration (à titre indicatif) des propagations différentes des houles. Résultat de modèle de houle (Wavewatch III) d’une tempête d’Ouest (en haut), et du Nord (source : Previmer, 2014).

Sur le secteur Bessin, plusieurs ouvrages sont toujours présents au large des plages du débarquement. C’est notamment le cas du port artificiel Winston Churchill, qui s’étend entre Asnelles et Tracy-sur-Mer. Les pontons qui constituent cet ouvrage ont toujours un effet protecteur de brise-lames et atténuent les houles pénétrant à la côte. Il est difficile de mesurer l’impact actuel (et résiduel) de ces structures sur le climat de houle près des côtes. Ces structures sont dégradées et il semble plus judicieux d’adopter une approche sécuritaire et donc de ne pas les prendre en compte dans le modèle de houle.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 63 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

La carte en Annexe F synthétise les phénomènes naturels de houle et la dérive littorale qui en résulte. Le transport net de sédiments se fait d’Ouest en Est. Le transport varie selon la morphologie côtière (présence de sédiments, apports fluviatiles, blocage du transport par des constructions humaines, discuté au paragraphe §1.7.1). Dans le secteur du Bessin, on observe en général que les plages sont plus étroites et que les multiples épis sont fortement dégradés et n’ont pas permis l’engraissement des plages sur le long terme. Cette différence entre les secteurs Bessin et Dives-Orne, s’explique en partie par une exposition différente à la houle. L’orientation de la côte entre Ver-sur-Mer et Bernières-sur-Mer est quasiment perpendiculaire aux vagues venant du Nord – Nord-Est. Ce secteur est donc très exposé aux tempêtes du Nord. De plus, on constate un changement de l’orientation de la côte à partir de Saint-Aubin (la côte perpendiculaire protège les côtes plus à l’Est contre les houles d’Ouest). Ce changement d’orientation crée également une augmentation du transit littoral, qui est stoppé en grande partie sur la plage de Riva Bella à Ouistreham. À partir de Ouistreham, l’Orne nourrit les plages plus à l’Est.

II.7.4. Transport sédimentaire sous l’action des houles et des marées La Figure 2-4 représente les cartes des flux de transport sédimentaire résiduel en Manche sur une année moyenne (ici 2007) et pour différentes classes granulométriques, d’après la thèse de Blanpain (2009). Ces cartes permettent d’analyser les caractéristiques de la dynamique sédimentaire en Manche. On constate que le courant de flot est bien prépondérant en baie de Seine : à proximité de la zone d’étude, le transport sédimentaire résiduel tend à mobiliser les sédiments vers le Sud-Est. L’intensité de ce transport décroît avec l’augmentation de la taille des particules.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 64 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-46: Flux sédimentaires résiduels sur une année moyenne, d’après Blanpain O. (2009).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 65 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-47: Flux sédimentaires résiduels sur une année moyenne, d’après Blanpain O. (2009). Le transport sédimentaire sous l’action des houles et des marées est étudié en détail par Avoine (1995). Quelques éléments de cette étude sont repris ci-après. Les sédiments de la Baie de Seine orientale s’ordonnent schématiquement selon un gradient d’affinement d’Ouest en Est au large des côtes du Calvados. Ces sédiments résultent en grande partie du remaniement, par les courants de marée et les houles, consécutivement à la remontée du niveau de la mer, de dépôts continentaux quaternaires apportés en période de bas niveau marin par les fleuves. Les courants de marée sont à l’origine du développement de structures sédimentaires qui renseignent précisément sur la direction des transports. Dans la partie centrale de la Baie de Seine, on trouve de nombreuses structures longitudinales sous la forme de rubans de sables sub- parallèles séparés par des fonds sablograveleux (Auffret et d’Ozouville, 1986 in Avoine 1995). Leur direction Nord-Ouest – Sud-Est est conforme à la direction des courants de marée dominants dans ce secteur. Ces rubans de sables comportent des mégarides asymétriques indiquant un transport dominant vers la partie sud-orientale de la baie. D’une manière générale, il y a une prédominance

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 66 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site du flot sur le jusant, ce qui provoque un mouvement des sables parallèlement à la côte d’Ouest en Est le long des côtes du Calvados. Devant Ouistreham, par des fonds de -3,5 m et de -5,0 m, l’action des houles dominantes de secteur Ouest à Nord Ouest se traduit par une dérive en direction de la côte. Une action comparable est visible à l’Ouest de Deauville par des fonds de -5,0 m et devant à -8,0 m. Le transit observé dans ce secteur, principalement lié à la prédominance des courants de flot, entraîne par charriage de faibles quantités de sables en direction de l’estuaire de la Seine. En conclusion, la résultante des transits sédimentaires par charriage est le plus souvent dirigée vers l’estuaire de la Seine. Ce transit est dû à l’action des courants de flot dominants. Près des côtes, au-dessus de l’isobathe -6,0 m, les houles de secteur Ouest à Nord-Ouest provoquent en outre un déplacement des sables vers la côte, d’autant plus important que la tranche d’eau diminue. Dans l’étude ACTIMAR (2010) le transit littoral Ouest – Est net est estimé à 50 000 m³/an, sur la base d’une étude SOGREAH (1990 in ACTIMAR, 2010), à l’aide d’une approche théorique de l’analyse de l’évolution du littoral. Tableau II.13: Évaluation du transit sédimentaire littoral.

Transit Volume

Transit ouest-est 100 000 m³/an

Transit est-ouest 50 000 m³/an

Transit résultant ouest-est 50 000 m³/an

Ce transit est principalement engendré par l’action des houles en zone côtière, et se fait à 80-90 % sur l’estran et les petits fonds (jusqu’aux fonds de -2,0 m à -3,0 m CM). En bordure littorale, les transports sous l’action du courant seul sont très faibles, car les courants y sont modérés. Cependant, il convient de noter que la conjugaison des courants et de la houle conduit à des transits plus importants que ce que donnerait la sommation des transits induits individuellement par chacun de ces deux facteurs hydrodynamiques.

II.7.5. Influence des travaux de dragage et de rechargement de plage II.7.5.1. Rechargements de plage Des rechargements de plages ponctuels ou réguliers ne sont jamais effectués dans la zone d’étude. Sur plusieurs endroits on observe que le sable est redistribué avec des pelles mécaniques. Ces aménagements anthropiques n’apportent pas de sable supplémentaire dans le système morphologique, mais peuvent accélérer localement les dynamiques d’érosion et d’accrétion. II.7.5.2. Travaux de dragages Les travaux de dragage peuvent influer sur la propagation des houles dans les zones d’extraction de matériau. Les fonds plus profonds créés au niveau des extractions peuvent changer le climat de houle au long terme et faciliter la propagation des houles. Un historique des travaux de dragages dans le port de Ouistreham est reporté dans le rapport d’ACTIMAR (2010). Les éléments principaux sont repris ci-après et complétés avec les données transmises par PNA (2014).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 67 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Tableau II.14: Historique des travaux de dragages au port de Ouistreham (Actimar 2010 & PNA, 2014).

Cote du volume annuel Période plafond du Remarque dragué chenal avant 1906 +1.5m CM 30 000 m³/an Cote naturelle du chenal Taux de dragages très faible durant le 2e guerre 1907 – 1940 0m CM 175 000 m³/an mondiale 1945 – 1961 0m CM 260 000 m³/an 500 000 m³/an 1962 – 1973 -3.25m CM 600 000 m³/an 1973 – 1977 -3.25m CM 250 000 m³/an Amélioration de la technique de dragage

1978 – 1986 -3.25m CM 370 000 m³/an Réalisation de la 1ère passerelle transmanche + 1986 – 1990 -6m CM 800 000 m³/an élargissement du chenal de 60 m à 80 m Déroctage du chenal à 8 m CM en 2004 (17 500 m³) et 1991 – 2009 -6m CM 460 000 m³/an élargissement zone d’évitage (ZE) et chenal à 100 m en 2007 (149 100 m³). Création d’une nouvelle ZE au niveau de l’ancienne 2010 -8m CM 454 406 m³/an darse R.V.I. (204 768 m³) 2011 -8m CM 323 650 m³/an Dragage ZE pour extension ferry (90 000 m³)

2012 -8m CM 222 518 m³/an

2013 -8m CM 313 475 m³/an

Selon le rapport ACTIMAR (2010), le total accumulé des dragages dans la période 1880 – 2009 est de 35 000 000 m³, dont environ 80 % ont été clapé au large. Les matériaux dragués sont des mélanges de sable et de vase, avec une prédominance de sable dans le chenal (60 % à 70 % des volumes dragués), des proportions équivalentes dans la zone d’évitage (40 % à 55 % de sable) et une prédominance de vases dans l’avant-port (92 %) (ACTIMAR, 2010). Ces chiffres sont basés sur la période entre 1973 et 1990. Le tableau suivant donne la répartition des dépôts par secteur – hors canal maritime – d’après les relevés de la DDE de 1991 à 2000, à partir d’une part des données présentées par SOGREAH (1992) et d’autre part d’analyses granulométriques rapportées par ALIDADE (2003). D’après les chiffres plus récents les proportions sont assez voisines : pourcentages moyens de vase de 90 % pour l’avant-port, de 50 % pour la zone d’évitage et de 30 % pour le chenal.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 68 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Tableau II.15: Répartition des dragages d’entretien par secteur et par nature (ACTIMAR, 2010).

II.7.5.3. Extractions de sable Les extractions de sables et surtout des changements dans les taux d’extraction au cours du temps peuvent influer sur l’exposition des côtes ainsi que la morphologie côtière. Les fonds plus profonds créés au niveau des extractions peuvent changer le climat de houle au long terme et faciliter la propagation des houles vers les côtes. De plus, le dynamisme d’un fond marin sédimentaire a tendance à compenser ces perturbations anthropiques. Ainsi, une zone d’extraction de sable aura tendance à se remplir au détriment d’autres stocks sédimentaires, et peut donc accélérer l’érosion des plages. Au niveau de Riva Bella (Ouistreham), les apports d’Ouest liés au transport littoral amènent une accumulation sableuse le long du cordon bordant à l’Ouest, ce qui permet de procéder à des extractions de matériaux. La moyenne annuelle du volume effectivement prélevé s’établissait aux alentours de 20 000 m³/an les années précédant la construction du terminal transmanche ; il était plus important auparavant, et il a baissé à 10 000 m³/an ensuite (ACTIMAR, 2010). De même, dans les années 80, il était officiellement autorisé d’extraire 30 000 m³/an de sédiments sur le banc de Merville et aux abords des cordons, mais ces extractions n’ont plus lieu (ACTIMAR, 2010).

II.7.6. Ports maritimes dans le Calvados La contribution des zones portuaires au trait de côte étudié est relativement limitée : elles représentent environ 3,1 % du linéaire de côte du secteur Dives-Orne et 0,5 % du linéaire de côte du secteur Bessin. Concernant la submersion marine, ces endroits sont pourtant tout aussi sujets aux risques littoraux, par leur configuration caractéristique :

– Des quais relativement bas à l’intérieur des ports, permettant le débordement lors des niveaux marins extrêmes. Les ports de la zone d’étude sont typiquement construits dans des zones côtières basses, près des embouchures fluviales (la Dives, l’Orne et la Seulles).

– Les écluses, les portes et les déversoirs qui séparent l’arrière-pays et les cours d’eaux sous-jacents de la mer (souvent peu résistants aux niveaux extrêmes et à la houle de tempête).

– Les chenaux d’accès maritimes qui sont souvent dragués, permettant une meilleure pénétration de houles du large en bordure littorale.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 69 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Les brise-lames et épis protègent non seulement l’intérieur des ports des conditions hydrodynamiques et garantissent des conditions de faible agitation, mais ils interrompent aussi le transport littoral le long de la côte. Ces mesures anthropiques ont alors une influence considérable sur le système côtier. La plupart des ports sont plus ou moins bien abrités des houles du large. Les hauteurs résiduelles y sont généralement de l’ordre des décimètres. Par contre, les clapots générés dans les baies ou les ports, peuvent générer des agitations importantes dans le port (hauteur comprise entre 1,0 m et 1,5 m, dépendant de la longueur de fetch). Ils peuvent également jouer un rôle important dans la dynamique sédimentaire du port.

Figure II-48: Épis en enrochement à l’accès au port Guillaume à Dives-sur-Mer, servant surtout de blocage sédimentaire, contre l’envasement du port.

Figure II-49: Môle portuaire en enrochement longeant le chenal d’accès au port de Ouistreham (vue vers le Nord, avec la Gare Maritime à l’arrière-plan).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 70 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-50: L’un des deux brise-lames protégeant l’accès au port de Courseulles-sur-Mer (vue vers le Nord-ouest). Le tableau ci-dessous présente les trois ports de la zone d’étude. Pour chaque port, le gestionnaire, les activités humaines et les points d’attention en ce qui concerne les submersions marines et l’érosion sont décrits. Tableau II.16: Liste des ports dans la zone d’étude.

Port Description Port de plaisance situé dans l’embouchure de la Dives et protégé par Port-Guillaume (Dives-sur-Mer) des portes à flot et un enrochement dans l’embouchure de la Dives. Niveau des quais : +5 m IGN69 Terminal transmanche, port passager ouvert en 1986. (Rive gauche sur Riva Bella) Extension du terre-plein en 2011. Ouistreham Deux écluses d’accès au chenal Ouistreham-Caen. Ouvrages hydrauliques de régulation des niveaux (voir §1.7.5.1) Port de plaisance (rive droite, sur la Pointe du Siège) Port de pêche (rive droite en aval des écluses) Port de pêche et de plaisance, consistant de deux bassins à flot et un quai d’échouage dans le chenal de la Seulles. Les deux bras de la Courseulles Seulles sont barrés au niveau de la rue de Marine Dunkerque par un barrage et au fond du bassin Joinville par un système de vannes.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 71 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-51: Portes à flot du port Guillaume (Dives-sur-Mer).

Figure II-52: Vannes au fond du bassin Joinville (Courseulles-sur-Mer).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 72 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-53: Premier barrage sur la Seulles (Courseulles-sur-Mer). Ces trois ports sont situés dans des estuaires, ce qui les rend sensibles à la concomitance d’une forte crue des rivières et d’un fort coefficient de marée (éventuellement associé à une surcote extrême de tempête). L’évacuation des eaux de crues est alors impossible pendant les marées hautes, menant dans ce cas à une inondation des pays par les eaux de rivières plutôt que marines. L’évacuation des crues de la Seulles se fait par un système de vannage au fond du bassin de Joinville, alors que les crues de l’Orne sont réglées par un système plus complexe, utilisant le chenal maritime de volume « tampon » pour l’évacuation. Le phénomène de submersion marine est donc lié dans ces cas au phénomène d’inondation en période de crue. Les études PPRL se concentrent sur le phénomène de submersion marine (c’est- à-dire des entrées d’eau directes par la mer), et ne prévoient donc pas la prise en compte de la concomitance crue – tempête marine détaillée. II.7.6.1. Régulation et système anti-retour du chenal Caen-Ouistreham Le port de Caen est lié à la mer par un chenal maritime de Caen à Ouistreham. Ce canal fut creusé à partir de 1839 pour permettre l’augmentation du trafic du port de Caen (Créocéan, 2008). En fait, le canal est constitué en partie de l’ancien lit de l’Orne (canalisé) entre Bénouville et Ouistreham et d’un nouveau lit creusé sur le secteur nord. Le lit actuel de l’Orne est donc également formé en partie d’une section creusée depuis Ranville jusqu’à la Pointe de la Roque, dans la Baie de Sallenelles, où elle est reliée à l’ancienne embouchure de l’Orne. On distingue donc à l’Ouest le chenal maritime Caen-Ouistreham (appelé ci-après : le chenal) et à l’Est le lit de l’Orne (appelé ci-après : l’Orne). Le système de régulation est conduit à l’aide de plusieurs structures hydrauliques :

– L’Orne est sujette aux marées jusqu’au barrage de Montalivet à Caen. Ce barrage limite le débit amont de l’Orne à 2,4 m³/s.

– Le chenal est réglé en amont par les écluses de Ouistreham qui le séparent de la mer. Ces écluses permettent l’évacuation du débit (normal) du chenal vers la mer.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 73 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

– Une vanne secteur équipant une ancienne écluse, appelée Portes de l’Orne et située à l’entrée du bassin Saint-Pierre.

– Un petit vannage permettant la communication entre l’Orne et le bassin Saint-Pierre à Caen

– Le déversoir du Maresquier, qui relie le chenal maritime à l’Orne, et qui permet l’évacuation des débits de crue du chenal, vers l’Orne. En conditions hydrologiquement normales et de basses eaux, le barrage et les vannes du port de Caen maintiennent le niveau d’eau de l’Orne en amont de Caen et limitent les débits du chenal (1,7 m³/s à 3,0 m³/s) et de l’Orne (aval, 2.4m³/s). Un fossé de ligne longe le canal en rive gauche sur toute sa longueur. Ce fossé est conçu pour recevoir les eaux pluviales des communes de rive gauche du chenal avant l’évacuation de ces eaux dans l’Orne, par des canalisations qui passent sous le canal. Pour éviter que l’Orne ne prenne le chemin inverse à marée montante, un clapet lui interdit toute remontée vers le fossé. Le système du fossé de ligne fonctionne selon le principe de vases communicants (voir figure). À son débouché en mer, à Ouistreham, le canal est fermé par deux écluses. Ces écluses ne peuvent fonctionner que comme des ascenseurs de circulation des navires, et le débit d’évacuation du chenal par les ventelles des écluses et aqueducs dans les berges est limité. C’est pourquoi un dispositif complémentaire a été réalisé au Maresquier. Pour éviter les débordements de l’Orne dans le centre-ville de Caen lors des épisodes de crue, un canal, dit « canal de jonction de la Presqu’île », a été réalisé en 2003 sur la zone portuaire de Caen. Il permet de dériver l’Orne vers le canal maritime (débits pouvant atteindre 250 m³/s). Cet afflux d’eau dans le canal est restitué dans l’estuaire de l’Orne par le déversoir du Maresquier à Ouistreham. Ainsi, le chenal est utilisé comme « tampon » en période de fortes crues à marée haute. Les différentes phases (en fonction de l’intensité d’une crue) de la régulation sont décrites en plus de détails dans un document transmis au bureau d’études IMDC, et repris en Annexe D.

Figure II-54: Principe de l’évacuation des eaux pluviales de rive gauche par la canalisation souterraine entre le fossé de ligne et l’Orne (Créocéan, 2008).

II.7.6.2. Projet d’extension et d’aménagement du port de Ouistreham Le terminal passager Trans-Manche a récemment été étendu dans le cadre d’un projet d’extension du port de Ouistreham. Ce terminal sert au transbordement de passagers et de fret roulant à bord

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 74 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site des navires de la Brittany Ferries qui assurent la ligne France / Angleterre (Caen / Portsmouth). Le plan masse de l’extension est présenté en Figure II-56. Par rapport à la situation avant l’extension, le port s’étend plus sur la mer qu’avant. Une plus forte accrétion de la plage de Riva Bella est donc attendue dans le futur. Aucune photo aérienne postérieure à l’extension n’est disponible. Des mesures de profils de plages au cours du temps (avant / après l’extension) pourraient également servir à estimer les volumes de sable captés à l’Ouest du nouveau terminal. À défaut de ces éléments, l’effet de l’extension sur les mouvements du trait de côte sera évalué à partir d’une extrapolation de l’évolution passée (accrétion après la première construction du port car-ferry).

Figure II-55: Configuration du Port de Ouistreham : Terminal Trans-Manche, Port de Pêche et port de plaisance (Sogreah, 2010).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 75 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure II-56: Plan masse de l’extension du terminal Trans-Manche et de fret. (Sogreah, 2010).

III. Approche historique

III.1. Inventaire des phénomènes naturels

III.1.1. Cadre de l’inventaire des phénomènes historiques L’objectif de l’inventaire des phénomènes naturels est de compiler une documentation aussi complète que possible permettant de caractériser les événements tempétueux ayant affecté la zone d’étude. Cette zone d’étude comporte, rappelons-le, deux secteurs géographiques distincts (secteur Bessin, de Tracy-sur-mer à Bernières-sur-mer et secteur Dives-Orne, d’Hermanville-sur-mer à Dives-sur-mer) regroupant au total 17 communes. Ces deux secteurs étant relativement proches géographiquement et morphologiquement, les recherches et l’analyse de données collectées ont été menées à l’échelle de l’ensemble de la zone d’étude. Les documents annexes (Fiches tempêtes et Fiches des ouvrages historiques) ont également été regroupés pour l’ensemble de la zone d’étude.

III.1.2. Sources des données exploitées L’élaboration d’un historique des événements tempétueux s’appuie sur les informations collectées auprès de différents organismes. L’analyse de ces données vise notamment à permettre le recoupement de ces informations. Trois organismes ont fait l’objet de recherches approfondies : les sources fournies par les services

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 76 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site de l’État au début de l’étude (Sources DDTM14), les sources collectées dans le cadre des questionnaires d’enquête aux collectivités et des entretiens avec les collectivités (Sources CO14) et les sources des Archives Départementales du Calvados (Sources ADC14). III.1.2.1. Les sources « DDTM14 » Il s’agit de l’ensemble des études fournies au début de l’étude par les services de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de Vendée.

– Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM).

– La crise Xynthia à l’aune de l’histoire ; enseignements et enjeux contemporains d’une histoire des submersions, E. Garnier & al., juillet 2010. III.1.2.2. Les sources « CO14 » Il s’agit des informations transmises par les collectivités. Celles-ci ont été extraites des réponses faites dans les questionnaires adressés aux collectivités concernées par les PPRL de Bessin et de Dives-Orne. Elles sont liées à la connaissance du terrain et des événements majeurs ayant eu lieu localement. Elles demeurent liées à l’interprétation des enquêtés et à la mémoire des événements passés. III.1.2.3. Les sources « ADC85 » Il s’agit des documents consultés aux Archives Départementales du Calvados. Plusieurs séries ont été consultées : séries E dépôt, Bib, J, M, O, PR, S, W.

– Série E dépôt : archives des communes déposées aux Archives départementales (toutes dates) ;

– Série J : archives qui rassemble tous les documents d’origine privée entrés aux archives par « voie extraordinaire » (c’est-à-dire par don) (toutes dates) ;

– Série M : archives de l’administration générale (1800-1940) ;

– Série O : archives des administrations communales (1800-1940) ;

– Série PR : archives de la presse (toutes dates, selon la période couverte par les journaux) ;

– Série S : archives des travaux publics et transports ; consultation des archives des Ponts et Chaussées, des exploitants locaux (marais salants), de la Préfecture et des Services Maritimes et Navigation ;

– Série W : archives contemporaines (à partir de 1940).

Les séries les plus riches en documents et pouvant présenter de longues séries d’événements ou de documents cartographiques (plans de zones inondées, plans d’installation d’ouvrages, plans d’ouvrages, etc.) sont :

– La série S : archives de la préfecture et des Ponts et Chaussées. Les documents recherchés sont relatifs à des demandes d’indemnisation pour les terrains inondés/ biens endommagés, des demandes de participation financière pour la réfection d’ouvrages de défense ou de biens endommagés ou la participation financière pour l’installation d’ouvrages de protection.

– La série PR : archives de la presse, facilement utilisable dès lors que des dates d’événements importants sont connues.

– La série W : archives contemporaines.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 77 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

III.1.3. Recensement des événements tempétueux Le recensement des tempêtes répond à plusieurs objectifs :

– localiser les secteurs exposés à l’inondation par la mer et à l’érosion littorale ;

– recueillir les paramètres météo-marins et morpho-sédimentaires conditionnant ces inondations (dépression atmosphérique, hauteur des eaux, vent, houle) lorsqu’ils sont disponibles ;

– garder la mémoire des tempêtes et développer une culture du risque par la sensibilisation de la population.

Les archives consultées, lorsqu’elles sont antérieures à 1960, ne font mention que des dégâts occasionnés par un événement (Séries E dépôt, M, O, PR et S). Les tempêtes ayant pu avoir lieu avant 1960, et notamment entre la fin du XIXe s. et le début du XXe s., n’ont pas forcément été enregistrées (secteurs sans enjeux, peu ou pas de dégâts occasionnés, etc.). Les archives consultées ont permis de remonter sur certaines communes jusqu’au début du XIXe s. à partir des archives des exploitants locaux et propriétaires des marais, ou des délibérations des conseils municipaux. Cependant, bien qu’il soit possible de déterminer la date des tempêtes et parfois leurs impacts en termes de dégâts, il est parfois difficile, voire impossible, de localiser avec précision le lieu des dégâts et le périmètre des zones inondées. Les tempêtes sont plus systématiquement enregistrées dans la seconde partie du XXe s. (archives de la presse) et leurs caractéristiques (conditions météo-marines, etc.) sont plus précises. Certaines périodes présentent peu d’événements, voire pas du tout, ce qui peut s’expliquer par plusieurs raisons :

– non enregistrements des événements dans les secteurs sans enjeux ;

– non enregistrements des événements en période de crise grave (conflits, etc.) ;

– perte/destruction des archives (conflits, etc.) ;

– non-versement aux archives départementales ;

– mauvais classement. Chaque tempête connue fait l’objet d’une fiche synthétique (annexe J) qui reprend l’ensemble des informations disponibles, selon les sources consultées. Les fiches comprennent :

– les dates de début/fin de l’événement et/ou sa durée ;

– la localisation de l’événement (au minimum la commune concernée, au mieux le secteur impacté) ;

– le type de phénomène (tempête seule, tempête et submersion marine ou concomitante avec d’autres phénomènes, migration dunaire induite par la tempête, etc.) ;

– les conditions météo-marines lorsqu’elles sont disponibles ;

– les conséquences de l’événement sur son milieu (dégâts occasionnés sur les ouvrages de protection, sur les biens et les personnes, l’environnement, etc.) ;

– différentes illustrations si elles sont disponibles ;

– les sources consultées.

Le graphique ci-après présente un recensement exhaustif des événements tempétueux, ayant sévi

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 78 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site sur le littoral du Calvados entre la période 1800-2013, d’après les recherches menées auprès des différents organismes cités précédemment.

Figure III-1: recensement des tempêtes sur le littoral du Calvados du début du XIXe s. au début du XXIe s.

Le graphique (Figure III-1) comprend les événements tempétueux ayant ou non fait des dégâts. Certaines données, notamment en période de conflits ou localisées sur certaines décennies peuvent être peu nombreuses voire inexistantes. Par ailleurs certaines décennies bien renseignées peuvent ne l’être que sur deux ou trois ans sans présenter un historique complet et homogène.

Remarque. Les phénomènes naturels présentés en annexe (Annexe K) ont été classés selon un ordre chronologique et non pas géographique. Chaque fiche correspond à un événement, le PPRL et la commune correspondant étant identifiés en haut à droite de la fiche.

III.2. Évolution de l’occupation du sol L’objectif d’une analyse diachronique de l’occupation du sol en milieu côtier est de permettre d’analyser la dynamique liée à l’action humaine dans la modification des équilibres naturels. Cela passe par une reconstitution morphologique et anthropique du rivage, mais aussi de l’intérieur des terres, dans le temps et dans l’espace. L’évolution de l’occupation des sols joue un rôle prépondérant dans la notion de risque d’inondation, d’autant plus, lorsqu’il s’agit d’une portion littorale :

– Tout d’abord, cette évolution joue sur les aléas au travers de la modification des sols, qu’elle soit due à une fixation du trait de côte par des ouvrages de protection, une extension urbaine par poldérisation, la fixation des dunes par génie biologique, etc.

– Dans un second temps, cette évolution va avoir un impact sur les enjeux et la vulnérabilité, puisque l’augmentation de la population sur une zone à risque entraîne une augmentation de l’exposition des personnes et des biens face au risque. L’occupation du sol des communes littorales a été reconstituées à partir des années 1860, en exploitant la carte d’État-major au 1/40 000 de l’IGN, dont les levés ont été effectué à cette époque. Le travail sur une période antérieure n’a pas été jugé pertinent compte tenu de la qualité

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 79 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site et du nombre limité de documents cartographiques existants. Dans le cas des communes littorales du Calvados, l’évolution de l’implantation humaine est flagrante en l’espace de 150 ans. Pour aider à la localisation, les limites communales sur les trois cartes correspondent à celles de 2010. Plusieurs secteurs se distinguent en termes d’urbanisation et d’occupation du sol en 1860, principalement autour des ports maritimes ; ailleurs la population est plus disséminée en petits hameaux ou éparpillé dans la campagne et les marais. C’est au cours de la seconde partie du XXe s. que l’urbanisation du littoral a été la plus importante. Les communes littorales perçoivent durant cette période une forte pression foncière due à l’attrait du littoral dans le cadre d’une redynamisation du tourisme balnéaire bien implanté régionalement grâce aux stations balnéaires historiques (Cabourg, Deauville, etc.). Les années 1970 sont marquées par un accroissement de l’urbanisation sous la forme d’immeubles collectifs. L’espace étant de plus en plus réduit sur la frange littorale, la progression de l’urbanisation s’est faite en direction des terres des marais.

III.2.1. Bessin Au cours des deux derniers siècles l’installation humaine s’est développée, mais a été beaucoup moins importante au cours du XXe siècle que sur la frange littorale de Dives – Orne située plus à l’Est. Ce moindre développement urbanistique relatif est principalement dû à l’attrait qu’exercent des stations balnéaires comme Ouistreham, et Cabourg. Au XIXe s. le littoral apparaît encore comme sauvage ; les dunes protègent les marais et les habitations de l’envahissement de la mer. L’urbanisation est peu développée et est regroupée sous la forme de hameaux retirés dans les terres à l’écart de la frange littorale et des marais qui la bordent. Le port le plus important de la zone est situé à Courseulles-sur-mer, dans l’embouchure de la Seulle. Seules les communes d’Arromanches, de Courseulles-sur-mer et de Bernières-sur- mer présentent des habitations en front de mer. Cela est par ailleurs confirmé par le grand nombre d’événements tempétueux répertoriés sur ces communes et ayant eu un impact sur des enjeux. L’urbanisation se développe autour de ces communes côtières au cours du XIXe s. et de la première moitié du XXe s. On constate alors que le littoral d’Arromanches, d’Asnelles, mais aussi de Bernières-sur-mer est peu à peu gagné par l’urbanisation. Courseulles se développe autour de son port et de son centre historique. Au cours de la seconde moitié du XXe s., on aperçoit un changement de direction de l’urbanisme qui se dirige vers le littoral et s’y développe en suivant les axes de communication.

Remarque. Les pages suivantes présentent les cartes synthétiques par secteurs. Les cartes d’occupation du sol par commune aux dates de 1860, 1947 et 2009 ont été placées en annexe (Annexe L) sous la forme d’atlas.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 80 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-2: Occupation des sols : PPRL de Bessin en 1860.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 81 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-3: Occupation des sols : PPRL de Bessin en 1947.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 82 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-4: Occupation des sols : PPRL de Bessin en 2009.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 83 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

III.2.2. Dives-Orne Le PPRL Dives-Orne se situe à l’Est de la zone d’étude. Il a subit un développement urbain beaucoup plus important que la zone de Bessin entre le XIXe s. et le XXe s. L’attrait offert par la proximité de Caen, une desserte routière et ferrée importante et un développement de l’activité balnéaire précoce ont permis ce développement. Au XIXe s., le littoral et l’intérieur des terres apparaissent peu propice au développement : mince frange côtière, présence de vastes zones marécageuses, hameaux disséminés sans centres réels, etc. A l’Ouest, Ouistreham apparaît comme un bourg important, à l’Est Dives-sur-mer. Les archives départementales présentent de nombreuses sources traitant du dessèchement des marais des vallées de la Dives et de l’Orne. Au milieu du XXe s., les trois centres balnéaires, Ouistreham, Cabourg et Dives-sur-mer, sont bien identifiables grâce à leur importante et rapide expansion. L’urbanisation se développe plus rapidement au cours de la seconde moitié du XXe s. On le constate par une urbanisation quasi-continue de la frange côtière d’Ouest en Est et par une densification des anciens hameaux situés dans les terres. Remarque : Les cartes d’occupation du sol par commune aux dates de 1860, 1947 et 2009 ont été placées en annexe sous la forme d’atlas.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 84 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-5: Occupation des sols : PPRL de Dives-Orne en 1860.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 85 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-6: Occupation des sols : PPRL de Dives-Orne en 1947.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 86 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-7: Occupation des sols : PPRL de Dives-Orne en 2009.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 87 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

III.3. Évolution du trait de côte

III.3.1. Définition du trait de côte Il n’existe pas de définition stricte du « trait de côte » qui serait transposable de manière systématique d’un environnement à un autre, mais bien une définition adaptable en fonction du type de littoral rencontré et de la finalité recherchée. Le principe de l’indicateur de trait de côte est de permettre d’analyser et de cartographier la limite mer – terre. On répertorie généralement les indicateurs en quatre grands groupes : altimétriques, hydrodynamiques, géomorphologiques et botaniques (Shoreline Definition and Detection : A Review. Journal of Coastal Research, 2005). Le choix des indicateurs pertinents est conditionné par plusieurs facteurs :

– le contexte morphologique local (géologie, géomorphologie, aménagements littoraux, etc.) ;

– la possibilité de les analyser à partir des informations disponibles (observations de terrain, autres supports tels qu’orthophotographies, levés LIDAR, etc.) ;

– la possibilité de les analyser à partir de documents anciens (carte ancienne/carte d’État- major, cadastre napoléonien, plans d’installation d’ouvrages de protection du littoral, etc.). Le BRGM (2012) classe les indicateurs selon différentes échelles de temps, en rapport avec le type d’analyse que l’on souhaite développer. Dans le cadre des PPRL, on privilégiera les indicateurs de long terme ou, dans certains cas, les indicateurs situés entre le moyen et le long terme. Ces indicateurs peuvent aussi évoluer en fonction de l’échelle spatiale prise en compte (taille des portions littorales, définitions de zones homogènes, etc.). Les milieux côtiers rencontrés dans le cadre de cette étude s’articulent autour de deux types de côtes : les systèmes plages – dunes et les côtes à falaise rocheuses. À chaque système correspondent certains indicateurs de trait de côte. III.3.1.1. Les systèmes plage – dune Dans les systèmes plage – dunes, le critère principal pour l’évolution à long terme est la présence d’une végétation suffisamment développée et pérenne (voir Figure III-9). Les ouvrages et les aménagements côtiers peuvent également être considérés.

Figure III-8: Profil type d’une plage sableuse atlantique et de la dune (© Observatoire Côte Aquitaine).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 88 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-9: Diagramme espace-temps des indicateurs de trait de côte (tous types de plage) (BRGM in Synthèse de référence des techniques de suivi du trait de côte, rapport final, BRGM/RP-60616-FR, novembre 2012).

III.3.1.2. Le système côte à falaise rocheuse Dans ces systèmes, les taux d’érosion et les vitesses de recul des falaises sont très variables, en fonction de plusieurs facteurs :

– La nature des roches (résistance et disposition des roches) : formations meubles (sables, limons, argiles, marne, craie) aux formes adoucies, souvent associées à des glissements (ou coulées boueuses) en zone sommitale ; formations dures (calcaire, grès, roches volcaniques, granitiques, métamorphiques), souvent associées aux éboulements et chutes de blocs.

– Les impacts anthropiques : piétinement, du sommet de falaise, exploitation de galets, aménagements de routes, etc.

– Les processus marins en pied de falaise : action érosive sous-marine (estran) et aérienne (impact de la houle sur la falaise), hausse du niveau marin, déblaiement des matériaux éboulés par l’effet des houles et des courants côtiers (absence de formation d’une butée de pied).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 89 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

– Les processus subaériens : action érosive sur l’escarpement et sommet de la falaise (vents précipitations, infiltrations, météorisation des roches, présence ou absence de végétation, etc.).

Figure III-10: Diagramme espace-temps des indicateurs de trait de côte (côte rocheuse) (BRGM in Synthèse de référence des techniques de suivi du trait de côte, rapport final, BRGM/RP-60616-FR, novembre 2012).

Dans les systèmes de côtes à falaises rocheuses, le critère principal pour l’évolution à long terme est la présence d’une végétation terrestre ou la trace des cyanobactéries. Toutefois, les orthophotoplans ne permettent pas toujours de distinguer ce dernier paramètre (résolution, marées, etc.). Les paramètres de moyen terme (rupture de pente, sommet de falaise, etc.) sont donc privilégiés dans ce contexte et suffisamment développée et pérenne.

III.3.2. Analyse diachronique de la dynamique côtière L’étude diachronique de la dynamique côtière consiste en une comparaison, à différentes dates, de la position des formes littorales les mieux à même de caractériser les évolutions du milieu. Pour cela, il est avant tout nécessaire de s’assurer que ce qui est observé correspond bien à une tendance sur le long terme, et non pas à l’influence conjoncturel d’un événement particulier de grande ampleur. L’étude diachronique inclue par ailleurs l’influence de l’anthropisation, notamment la mise en place d’ouvrages de protection, les effets de la poldérisation, etc.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 90 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

III.3.2.1. Données exploitables dans le cadre de l’étude diachronique Réaliser une étude diachronique et évaluer la dynamique côtière nécessite l’analyse de documents anciens afin de remonter dans le temps. Dans la zone d’étude (secteur Dives – Orne et secteur Bessin), trois types de données sont disponibles :

– les cartes anciennes et notamment les cartes dites de Cassini et les cartes dites d’État- major ;

– les photographies aériennes zénithales de l’IGN ;

– les orthophotoplans de l’IGN. Les cartes de Cassini sont inutilisables en raison de l’imprécision de certaines portions du trait de côte et des déformations occasionnées lors du calage. La carte d’État-major est elle aussi inutilisable dans le cadre de cette étude, le trait de côte étant mal défini dans le cas des côtes sableuses. Les cartes locales anciennes disponibles manquent de qualité et de précision dans le dessin du trait de côte pour permettre une exploitation pertinente. Les photographies aériennes zénithales de l’IGN ne sont pas géoréférencées et ne couvrent que des zones restreintes, ce qui complique d’une part la détermination d’un trait de côte sur l’ensemble de la zone d’étude et, d’autre part, la comparaison entre les photographies successives. Nous n’avons donc pas retenu cette source d’information compte tenu des objectifs poursuivis. Les orthophotographies 1947, 1966, 1992 et 2009 ont été mises à notre disposition. Nous avons considéré que l’orthophotoplan de 1947 est trop peu précis pour permettre une comparaison d’ensemble avec les images plus récentes. Nous avons donc fondé notre analyse diachronique sur les orthophotoplans 1966, 1992 et 2009 soit une période d’observation d’une quarantaine d’années. Tableau III.1: Avantages et inconvénients des sources utilisées dans l’étude diachronique.

Type de source Avantages Inconvénients Carte d’Etat Major — Trait de côte de 1860 ; Manque de précision dans la — Précision de certaines planches définition du trait de côte sur (côtes à falaise) ; certaines planches ; — Géoréférencement correct sur Nécessite une extrapolation là où la carte IGN (Scan25). les limites ne sont pas franches ; Basses eaux considérées comme trait de côte sur certaines planches. Orthophotographie 1947 Trait de côte de 1947. Manque de précision (pixels) ; Noir et blanc ; Quelques défauts de géoréfrencement. Orthophotographie 1966 Trait de côte de 1966 ; Noir et blanc ; Précis (pixel 0,50 m). Quelques défauts de géoréfrencement. Manque de précision à très grande échelle. Orthophotographie 1992 Trait de côte de 1992 ; Manque de précision à très Précis (pixel 0,50 m) grande échelle. Orthophotographie 2009 Trait de côte de 2009 ; Manque de précision à très Précis (pixel 0,50 m) grande échelle.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 91 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

III.3.2.2. Exploitation des traits de côte du CREC Après réalisation de cette analyse diachronique, les traits de côtes définis par le CREC ont été mis à disposition. Ces traits de côte couvrent la période 1947 – 2006. Une analyse de l’évolution du littoral complémentaire, fondée sur ces données jusques-là indisponibles, a donc été réalisée. Compte tenu de la variabilité des critères d’identification du trait de côte et de la sensibilité de l’interprétation à l’opérateur, les traits de côtes du CREC n’ont pas été comparés aux traits de côtes que nous avons établis. III.3.2.3. Méthode de comparaison des traits de côte Les variations du trait de cote sont analysées à travers un ensemble de paramètres calculés à l’aide du logiciel DSAS 4.0 (USGS). Les principaux paramètres analysés sont : – le Déplacement net du trait de cote (DNTC), qui correspond à la distance entre le trait de cote le plus ancien et le plus récent – le taux de recul du trait de cote (TRTC), qui correspond à la distance entre le trait de cote le plus ancien et le plus récent rapporté à la période d’observation. Ces paramètres sont déterminés pour un ensemble de coupes transversales, perpendiculaires à une ligne de référence parallèle à la côte. Pour cette étude, les coupes ont été positionnées tous les 50 m sur l’ensemble des secteurs étudiés. Les points de référence pour l’estimation des paramètres d’évolution du trait de côte correspondent à l’intersection des coupes et des traits de côtes disponibles. Seuls les points de calcul pertinents ont été retenus pour l’estimation des paramètres d’évolution du trait de côte : les points situés dans des zones protégées par des ouvrages antérieurs à 1966 (trait de côte fixe) ou jugés non représentatif du fait de leur localisation ont été ignorés.

III.3.3. Secteur Dives – Orne III.3.3.1. Exploitation des traits de côte établis dans le cadre de l’étude. Sur le secteur Dives – Orne, le mouvement net du trait de côte sur la période 1966 – 2009 est de 19,2 m et le taux annuel moyen d’évolution est de 0,68 m/an. La tendance globale est donc à l’accrétion. Cette tendance générale recouvre toutefois des comportements locaux très contrastés. Le tableau suivant (voir Tableau III.2) présente les valeurs obtenues par sections homogènes1, pour les points de calcul retenus. Tableau III.2: Évolution du trait de côte sur la période 1966 – 2009.

Section Localisation Mouvement net Taux annuel SHDO1 Estuaire de la Dive (rive droite) 1,7 m 0,10 m/an SHDO2 Dune de la Pointe de Cabourg 16,1 m 0,47 m/an SHDO3 Perré de Cabourg 7,1 m 0,17 m/an Cordon dunaire de Varaville – Franceville- SHDO4 41,5 m 1,59 m/an Merville-Plage Enrochements Franceville-Merville-Plage SHDO5 -10,4 m -0,24 m/an (Club de voile) Berges de l’Orne rive droite (Franceville – SHDO6 -8,5 m -0,20 m/an Sallenelles) SHDO7 Berges de l’Orne rive gauche (Ouistreham, -6,4 m -0,15 m/an

1 Les sections homogènes sont définies de manière détaillée au chapitre IV.7.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 92 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Section Localisation Mouvement net Taux annuel extrémité est de la Pointe du Siège) SHDO8 Pointe du siège(Ouistreham) 23,3 m 0,54 m/an SHDO9 Dunes de Ouistreham 27,0 m 0,63 m/an SHDO10 Perré de Ouistreham 8,0 m 0,18 m/an Cordon dunaire de Colleville et perré de SHDO11 -2,1 m -0,05 m/an Hermanville Ensemble du secteur 20,0 m 0,71 m/an

Cette première analyse permet de mettre en évidence une tendance nette à l’accrétion du littoral, avec une accentuation de ce phénomène d’Ouest en Est. Les zones montrant un recul marqué du trait de côte correspondent à des évolutions localisées (SHDO5, SHDO7) pouvant être liées à des modifications anthropiques. Le faible recul observé sur le cordon dunaire de Colleville est peut-être liée à la difficulté de d’interprétation des orthophotographies et à la rectification du trait de côte dans certains secteurs (voir Figure III-11).

Figure III-11: Exemple de recul ponctuel du trait de côte (Hermanville) sans signification sur la dynamique du littoral. Quelques secteurs particuliers ont été analysés en utilisant la période de référence 1992 – 2009. Il s’agit de secteurs limités, sur lesquels des aménagements significatifs ont été réalisés avant 1992. Tableau III.3: Variations comparées du trait de côte sur les périodes 1992-2009 et 1966-2009 pour quelques secteurs.

Section Localisation Période Mouvement net Taux annuel Dune de la Pointe de Cabourg 1992 – 2009 0,4 m 0,03 m/an SHDO2 (extrémité ouest) 1966 – 2009 11,3 m 0,26 m/an 1992 – 2009 0,04m 0,00 m/an SHDO3 Perré de Cabourg (partie ouest) 1966 – 2009 7,10 0,17 m/an Cordon dunaire de Varaville – 1992 – 2009 -0,8 m -0,04 m/an SHDO4 Franceville-Merville-Plage (partie centrale) 1966 – 2009 9,7 m 0,22 m/an Nota. Les identifiant de section sont donnés à titre indicatif. Les secteurs considérés pour l’analyse sur la période 1992 – 2009 ne représentent qu’une partie limitée de ces sections.

Dans les zones considérées, l’évolution à court terme (1992 – 2009) est différente de la tendance

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 93 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

à plus long terme de la section homogène d’une part et des mêmes points de calcul d’autre part. À l’extrémité Ouest de la Pointe de Cabourg, et sur la partie ouest du perré de Cabourg, l’évolution depuis 1992 est négligeable alors que l’évolution sur la période 1966 – 2009 est significative : l’accrétion observée sur le long terme s’est fortement ralentie au cours de 20 dernières années Dans la zone aménagée de la plage de Franceville-Merville-Plage, la forte accrétion observée sur le long terme s’est également arrêtée depuis 1992. Le recul constaté (-0,80 m) est peu significatif compte tenu de la méthode mise en œuvre. Les mouvements observés sur le long terme (1966 – 2009) peuvent être sensiblement différents des observations in situ réalisées sur une période plus courte (voir chapitre II.7.2). La convergence est en revanche meilleure si on considère les mouvements sur la période 1992 – 2009. Il est à noter que les critères d’identification du trait de côte et la précision des observations sont sensiblement différentes. III.3.3.2. Exploitation des traits de côte du CREC Les données du CREC ont été traitées de manière globale : ce traitement intègre des périodes d’observation différentes selon les secteurs et l’ensemble des points de calcul disponibles. Les tendances sont similaires à celles issues des analyses présentées ci-dessus et cette première analyse des traits de côtes établis par le CREC confirme la tendance à l’accrétion sur le secteur Dives – Orne. Tableau III.4: Exploitation de traits de côtes proposés par le CREC.

Section Localisation Période Mouvement net Taux annuel SHDO1 Estuaire de la Dive (rive droite) 2001 - 2006 1,6 m 0,32 m/an SHDO2 Dune de la Pointe de Cabourg 2001 - 2006 0,9 m 0,18 m/an 1947 - 2006 SHDO3 Perré de Cabourg 1955 - 2006 7,0 m 0,12 m/an 1972 - 2006 Cordon dunaire de Varaville – SHDO4 1947 - 2006 25,4 m 0,99 m/an Franceville-Merville-Plage Enrochements Franceville-Merville- SHDO5 2001 - 2006 2,4 m 0,47 m/an Plage (Club de voile) Berges de l’Orne rive droite (Franceville SHDO6 2001 - 2006 0,0 m 0,00 m/an – Sallenelles) Berges de l’Orne rive gauche SHDO7 (Ouistreham, extrémité est de la Pointe 2001 - 2006 0,0 m 0,00 m/an du Siège) SHDO8 Pointe du siège(Ouistreham) 2001 - 2006 7,8 m 1,55 m/an SHDO9 Dunes de Ouistreham 2001 - 2006 13,7 m 2,74 m/an SHDO10 Perré de Ouistreham 2001 - 2006 8,9 m 1,79 m/an Cordon dunaire de Colleville et perré de SHDO11 2001 - 2006 -0,2 m -0,03 m/an Hermanville Ensemble du secteur - 6,1 m 0,74 m/an

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III.3.4. Secteur Bessin III.3.4.1. Exploitation des traits de côte établis dans le cadre de l’étude. Pour les points retenus, le mouvement net du trait de côte sur la période 1966 – 2009 est de 3,7 m et le taux de variation moyen est de 8,5 cm/an. La tendance globale sur le secteur est donc l’accrétion. En fonction des sections considérées, des comportements variés peuvent toutefois être mis en évidence (voir Tableau III.5). Tableau III.5: Évolution du trait de côte sur la période 1966 – 2009.

Section Localisation Mouvement net Taux annuel SHB1 Bernières-sur-Mer zone Est 8,1 m 0,19 m/an SHB2 Digue Duval 1,4 m 0,03 m/an Bernières-sur-Mer zone Ouest et SHB3 16,4 m 0,38 m/an Courseulles-sur-Mer zone Est Dune de Courseulles-sur-Mer et Graye-sur- SHB4 30,9 m 0,72 m/an Mer SHB5 Dune de Graye-sur-Mer -9,1 m -0,21 m/an SHB6 Ver-sur-Mer zone Est 6,4 m 0,15 m/an SHB7 Marais de Ver-sur-Mer 1,2 m 0,03 m/an SHB8 Marais de Meuvaines -13,9 m -0,32 m/an SHB9 Asnelles zone Est 18,8 m 0,43 m/an SHB10 Asnelles zone Ouest -0,3 m -0,01 m/an SHB11 Saint-Côme – La Guerre -2,1 m -0,05 m/an SHB12 Falaises de Saint-Côme et Arromanches -7,4 m -0,17 m/an SHB13 Pas de points pertinents SHB14 Falaises de Tracy-sur-mer -7,6 m -0,18 m/an Ensemble du secteur 3,7 m 0,10 m/an

D’une manière générale, la partie ouest du secteur connaît un recul significatif du trait de côte. Les zones de falaise sont particulièrement exposées puisque les taux annuels moyens sont proches de 0,20 m. La partie est montre une tendance à la stabilité ou à l’accrétion. L’accrétion est localement forte (à l’Ouest de Courseulles-sur-Mer notamment) mais il s’agit peut être là d’effet locaux liés à la forme générale de la côte et / ou aux effets des aménagements réalisés (jetée ou épis par exemple). Comme dans le cas du secteur Dive – Orne, quelques secteurs particuliers ont été analysés en utilisant la période de référence 1992 – 2009. Les résultats obtenus sont récapitulés dans le tableau suivant (voir Tableau III.6). Tableau III.6: Variations comparées du trait de côte sur les périodes 1992-2009 et 1966-2009 pour quelques secteurs.

Section Localisation Période Mouvement net Taux annuel Bernières-sur-Mer zone Ouest, au 1992 – 2009 -0,2 m -0,01 m/an SHB3 droit de la zone urbanisée 1966 – 2009 25,4 m 0,59 m/an SHB6 Ver-sur-Mer zone Est 1992 – 2009 0,06m 0,00 m/an

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Section Localisation Période Mouvement net Taux annuel 1966 – 2009 6,3 m 0,15 m/an 1992 – 2009 0,0 m 0,00 m/an SHB9 Asnelles zone Est 1966 – 2009 19,1 m 0,44 m/an Nota. Les identifiants de section sont donnés à titre indicatif. Les secteurs considérés pour l’analyse sur la période 1992 – 2009 ne représentent qu’une partie limitée de ces sections.

L’analyse sur la période 1992 – 2009 montre que, pour ces trois secteurs, l’évolution au cours des 20 dernières années est négligeable alors que la tendance à long terme (période 1966 – 2009) est l’accrétion.

Ces tendances sont similaires à celles mise en évidence par l’analyse des mesures in-situ (voir chapitre II.7.2). III.3.4.2. Exploitation des traits de côte du CREC Les données du CREC ont été traitées de manière globale : ce traitement intègre des périodes d’observation différentes selon les secteurs. Les tendances sont similaires à celles issues des analyses présentées ci-dessus. Tableau III.7: Exploitation des traits de côtes établis par le CREC.

Section Localisation Période Mouvement net Taux annuel SHB1 Bernières-sur-Mer zone Est 1964 - 2006 5,3 m 0,13 m/an 1955 - 2006 SHB2 Digue Duval 2,5 m 0,04 m/an 1964 - 2006 Bernières-sur-Mer zone Ouest et SHB3 1947 - 2006 18,3 m 0,31 m/an Courseulles-sur-Mer zone Est Dune de Courseulles-sur-Mer et Graye- SHB4 1947 - 2006 23,4 m 0,40 m/an sur-Mer SHB5 Dune de Graye-sur-Mer 1947 - 2006 -3,5 m -0,06 m/an SHB6 Ver-sur-Mer zone Est 1947 - 2006 0,5 m 0,01 m/an SHB7 Marais de Ver-sur-Mer 1947 - 2006 -18,6 m -0,31 m/an SHB8 Marais de Meuvaines 1947 - 2006 -35,6 m -0,60 m/an SHB9 Asnelles zone Est 1947 - 2006 -5,3 m -0,09 m/an SHB10 Asnelles zone Ouest 1947 - 2006 0,2 m 0,00 m/an SHB11 Saint-Côme – La Guerre 2001 - 2006 -0,6 m -0,12 m/an SHB12 Falaises de Saint-Côme et Arromanches 2001 - 2006 0,5 m 0,09 m/an SHB13 Arromanches 2001 - 2006 0,2 m 0,04 m/an SHB14 Falaises de Tracy-sur-mer 2001 - 2006 -6,1 m -1,22 m/an Ensemble du secteur - -1,2 m -0,09 m/an

Dans les zones de falaises, les données du CREC ne portent que sur la période 2001 – 2006 et il semble que les critères adoptés pour l’identification du trait de côte ne sont pas similaires pour les deux années de référence (falaise de Tracy-sur-Mer, voir Figure III-12). Les reculs constatés pour les sections SHB12 et SHB14 ne sont donc pas comparables entre eux.

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Figure III-12: Traits de côtes 2001 (trait fin) et 2006 (trait épais) proposés par le CREC à Tracy-sur-Mer.

III.4. Systèmes de défense et ouvrages de protection Les ouvrages de protection ont été cartographiés sur tout le territoire des PPRL Dives-Orne et Bessin (voir carte en Annexe H). Les photos présentées dans ce chapitre sont issues des visites de terrains menées par les bureaux d’études au cours de la première phase du projet.

III.4.1. Dives-sur-Mer La commune de Dives-sur-Mer n’a aucune frontière littorale. Elle se trouve toutefois en aval du cordon dunaire de Cabourg, qui la protège contre les forçages dynamiques de la mer. Le port Guillaume est protégé par des portes à flots (Figure II-51), qui sont fermées à partir de 4 m IGN69 (source : communication avec M. Le Maire de Dives-sur-Mer, cf. IMDC & AGR 2014). Une digue en terre longe la rive droite de la Dives. Cette digue fut renforcée en 1976 après une rupture de digue en 1974, et rehaussée à un niveau de 5,2 m IGN69 à (localement) 6,0 m IGN69. Une étude de diagnostic de sûreté de la digue fluviale de Dives-sur-Mer du pont de Cabourg aux vannes de Périers-en-Auge a été réalisée. Cette étude comprend :

– une inspection visuelle des digues et des berges ;

– des essais géotechniques ;

– des mesures altimétriques de profil en long de crête de digue et des coupes transversales. Les mesures altimétriques montrent que la cote de la crête de la digues est supérieure à 4,5 m IGN69 sur toute sa longueur et qu’elle varie de 6,22 m (Pont de Cabourg) à 4,63 m (Vannes Périers-en-Auge).

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Les coupes transversales montrent que la largeur de la crête varie de 2,7 m à 4,5 m et que les pentes du talus aval varient de 2/1 à 3/1 et deviennent plus raides (1/1) au niveau des méandres convexes. Ces pentes sont fractionnées en paliers (6/1 à 8/1) sur les creux des méandres concaves. La pente du talus intérieur est de 3/1, devenant faible voire nulle au niveau des chemins (côté ville et côté champs) et des anciennes zones de manœuvre. Mis à part quelques écarts par rapport aux cotes et largeurs du projet de 1976, il est conclu dans le diagnostic Créocéan (2010) qu’il n’y a pas de risque direct d’inondation par rupture de l’ouvrage, et que la digue est assez haute sur l’ensemble du linéaire pour éviter la submersion marine par débordement. Cependant, ce diagnostic identifie deux secteurs de l’ouvrage plus vulnérables sur la commune de Dives-sur-Mer :

– au sud immédiat de la zone remblayée dans le méandre le plus occidental de la Dives ;

– la traversée de la digue par la conduite et la construction de l’ouvrage bétonné (vanne et clapet anti-retour) au niveau de la frontière avec la commune de Périers-en-Auge.

III.4.2. Cabourg La protection côtière de la ville de Cabourg connaît une longue histoire bien documentée. Le trait de côte urbanisé de Cabourg est pourvu d’un perré maçonnée ou en béton selon la période de construction. La cote de la promenade Marcel Proust varie entre 5,8 m et 9,07 m IGN69 ; le tronçon le plus bas se trouve entre les postes de secours n°1 et n°2. La construction des ouvrages de la promenade a commencé en 1887 sur la partie centrale (Grand Hôtel et Casino). À cette époque, la plage était beaucoup moins large qu’actuellement (voir Figure III-13). La mer touchait le pied du perré à chaque marée haute, et lors de la tempête de 1910 une partie de cet ouvrage fut détruite suite au déchaussement du pied du perré.

Figure III-13: La plage de Cabourg en 1908 (source : Mairie de Cabourg).

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Figure III-14: Vue caractéristique d’un tronçon de « l’ancien » perré de Cabourg au niveau du Casino (juin 2013). On observe les traces des chenilles des pelles mécaniques après le reprofilage de la plage.

Figure III-15: Dégâts et travaux en cours à un des anciens épis maçonnés de Cabourg (juin 2013). Les autres tronçons du perré sont construits au cours de la seconde moitié du XXe siècle ver l’est (1973, 1980, jusqu’à la dune de la pointe de Cabourg) et vers l’ouest (1967, 1975 et 1976). Deux profils de travers types des tronçons « anciens » et « récents » sont montrés dans les figures suivantes.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 99 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-16: Profil en travers type des tronçons de perré « anciens » le long de la promenade M. Proust (source : ARTELIA, 2013).

Figure III-17: Profil en travers type des tronçons de perré « récents » le long de la promenade M. Proust (source : ARTELIA, 2013). À l’extrémité est de la commune de Cabourg, un cordon dunaire forme la Pointe de Cabourg. Une

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 100 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site hauteur de crête de 6,5 m IGN69 est garantie sur toute la longueur du cordon. La largeur minimale atteinte à ce niveau est de l’ordre de 14 m. Le niveau de crête remonte localement jusqu’à 12 m IGN69.

Figure III-18: Vue générale (vers l’Est) sur la pointe de Cabourg avec à droite la Dives (IMDC, 2013). Enfin, des ouvrages de protection contre l’érosion de la côte sont présents à Cabourg sous forme de multiples épis. Les premiers furent construits au début du XXe, centrés sur le Casino et le Grand Hôtel. Par la suite, plusieurs épis constitués de matériaux divers (épis maçonnés, en bois et enrochements) furent ajoutés tout au long de la côte de Cabourg. Les épis longeant la pointe de Cabourg sont en mauvais état, et des travaux de réparation sont prévus pour 2014 (source : communication avec M. Le Maire de Cabourg, cf. IMDC & AGR, 2014). Les anciens épis ont également été endommagés et renforcés récemment sur la partie haute de la plage. Les extrémités des épis du côté de la promenade M. Proust sont souvent enterrées sous le sable, la plage et l’estran se sont élargis au cours du temps et on observe une réorientation des plages dans les mesures altimétriques. Ces éléments indiquent que :

– les épis sont efficaces. L’eau de mer ne monte jusqu’au pied des perrés que lors de la concomitance de forts coefficients de marée et de conditions tempétueuses en mer ;

– la réorientation des plages prouve une direction prédominante d’Ouest en Est de la dérive littorale. Les matériaux transportés sont plutôt sableux (sable moyen à grossier, fortement coquillé) ;

– cette dérive littorale prouve la prédominance des houles provenant d’Ouest par rapport aux houles provenant du Nord en conditions fréquentes.

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Figure III-19: Épis en enrochement et plages fortement coquillées au niveau de la pointe de Cabourg (IMDC, 2013). Dans le cadre de l’étude de dangers (Artelia, 2013) des scénarios de défaillance des digues ont également été définis. La probabilité de ces scénarios est calculée et estimée de « peu probable » à « improbable ». Les localisations des différentes défaillances sont montrées en Figure 2 15. Pour plus de détails sur les modes de défaillances, on peut se référer au rapport (ARTELIA, 2013). Le choix des hypothèses de défaillance de la digue à Cabourg pourra s’appuyer sur les hypothèses retenues dans l’étude de dangers.

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Figure III-20: Différentes hypothèses de défaillance des digues fluviales à Cabourg retenues dans l’étude de dangers (ARTELIA, 2013).

III.4.3. Varaville La commune de Varaville est protégée par un cordon dunaire naturel longeant tout le trait de côte sur le territoire. Cette dune est à la fois fortement végétalisée et urbanisée (avec des habitations en crête de dune). Elle est renforcée au pied selon les secteurs par du béton armé, des palplanches en acier, en bois ou des perrés en briques.

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Figure III-21: Cordon dunaire avec habitations en crête de dune (Rue de Rouen, Varaville) (IMDC, 2013). Le point le plus haut de la dune est situé entre la rue Saint-Charles et la rue des Bains, et dépasse les 20 m (Litto3D, 2013). La cote atteinte sur tout le linéaire est de l’ordre de 8,5 m IGN69 à 10,0 m IGN69 près de la ligne de construction. Quelques points bas sont observés :

– au niveau de la résidence du Golf (rue Bracke Morel) : la dune a une pente faible de 6.8 à 8m IGN69 ;

– la rue Raoul Magdelaine descend à un niveau de 6,0 m IGN69 à 6,5 m IGN69. Le parking à l’arrière-pays garantit un niveau de crête de 8,5 m IGN69 à 9,0 m IGN69, mais quelques constructions sont exposées à un plus haut risque de submersion par franchissement de paquets de mer ;

– à l’extrémité est de la commune quelques habitations de l’impasse des Devises se trouvent juste en dessous de la cote 8,5 m IGN69. Sur le secteur sud-est de la commune de Varaville se trouvent les berges fluviales de la Dives. Aucun document de recensement ou de diagnostic de ces berges n’est actuellement disponible. Comme sur la rive droite, les niveaux de crête des berges varient entre 4,0 m IGN69 et 5,0 m IGN69. Le terrain naturel derrière les berges est souvent (quasiment) au même niveau que la crête d’ouvrage. La principale mode d’entrée d’eau dans le modèle sera la submersion du marais de Varaville par débordement des berges, en l’absence d’ouvrages hydrauliques sur la Dives. Une deuxième mode d’entrée peut être la rupture des digues, qui sont fragilisées par les terriers de ragondins. L’effet déstabilisant de ces terriers a causé une rupture le 3 janvier 2014 lors d’une marée haute de coefficient 108 et l’eau s’est écoulée dans les champs en contrebas (Le Pays d’Auge, 2014).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 104 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-22: Berges de la Dives au niveau du « Bac de Varaville », vue vers le Nord (IMDC, 2013). III.4.4. Franceville-Merville-Plage Le littoral de la commune de Franceville-Merville-Plage est entièrement protégé par un cordon dunaire, à l’exception d’un tronçon de mur/perré au niveau du parking du Boulevard Wattier, à côté du mini-golf. Ce tronçon est long de 200 m et il a une cote de 7,3 m IGN69. De ce fait, le parking est un point relativement bas comparé aux tronçons de dunes dont la cote est de l’ordre de 9 m IGN69. Le cordon dunaire est végétalisé et maintenu par plantation dans les secteurs à forte pression anthropique. Il a un niveau de 7 m IGN69 sur toute la frange littorale, à l’exception des quelques sentiers et passages piétons. La zone la plus basse de la dune est située au niveau du passage au rond point du Boulevard Wattier et l’avenue de Pont L’Evêque : la dune atteint un niveau de l’ordre de 6,4 m IGN69 et la cote du Boulevard Wattier varie de 5,4 m IGN69 à 6,0 m IGN69.

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Figure III-23: Perré et cordon dunaire de Franceville-Merville-Plage (vue prise vers l’Ouest) (IMDC, 2013). Au niveau de l’estuaire de l’Orne, on trouve un système dunaire complexe et dynamique, dont les niveaux de crête sont souvent relativement bas (il ne s’agit bas d’une barrière dunaire mais d’un réseau de dunes variant de 5,0 m IGN69 à plus de 10,0 mm IGN69) mais dont la largeur est de quelques centaines de mètres.

Figure III-24: Enrochements près du club de voile (Franceville-Merville-Plage) (IMDC, 2013). Après des submersions régulières de la zone du club de voile (après 1989), un enrochement a été construit sur une longueur de 500 m environ. Plus au sud, les rives de l’Orne sont protégées par de petites digues en terre. On note également qu’il existe un ouvrage de protection littorale entre l’avenue de la Manche et le poste de secours ; cet ouvrage est aujourd’hui couvert de sable suite à l’accrétion des dunes (source : communication avec M. le Maire de Franceville-Merville-Plage, cf. IMDC & AGR, 2014). Aucune autre information relative à cet ouvrage n’est actuellement disponible.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 106 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-25: Vue sur le système dunaire de Franceville-Merville-Plage et l’estuaire de l’Orne, prise de la Pointe du Siège (Ouistreham) (IMDC, 2013). III.4.5. Ouistreham La protection côtière de Ouistreham se décompose en 4 éléments :

– À l’est la Pointe du Siège est renforcée par un perré en béton, actuellement enseveli par un système dune-plage vaso-sableux. Des traces de légère érosion de la dune trahissent le dynamisme de ce jeune cordon dunaire dans l’estuaire de l’Orne.

– Les enrochements et perrés de l’entrée du port de Ouistreham et de la gare maritime.

– Une dune en accrétion à l’ouest de la gare maritime. Plusieurs blockhaus du Mur de l’Atlantique sont entièrement ensablés sous la dune (source : document transmis par le M. Maire de Ouistreham). Ces éléments peuvent apporter une protection supplémentaire en cas de forte érosion de la dune. Plusieurs germes de plantes montrent la tendance à l’engraissement de la dune.

– Un perré en béton longeant la plage de Riva Bella. Le niveau de crête de cette digue varie de 6,5 m IGN69 entre le poste de secours n°2 et l’avenue Casimir Delavigne, et de 6,0 m IGN69 à 6,5 m IGN69 sur le tronçon compris entre l’avenue C. Delavigne à la limite occidentale de la communale (source BD Litto3D). Quelques épis sont également présents sur les plages de Riva Bella et la Pointe du Siège. On observe que ces épis sont fortement ensablés.

Remarque. Le système de régulation du chenal Caen – Ouistreham, est décrit au paragraphe II.7.6.1.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 107 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-26: Crête de perré ensablée (à gauche) et front d’érosion de la dune de la Pointe du Siège (IMDC, 2013).

Figure III-27: Enrochement de la Gare Maritime de Ouistreham et végétation sur la plage en accrétion (IMDC, 2013). III.4.6. Sallenelles Les seuls ouvrages de protection contre la submersion marine présents sur la commune de Sallenelles sont les digues en terres longeant l’Orne sur une longueur d’environ 2 km. Les niveaux de crête varient de 4 m IGN69 (au Sud) à 5 m IGN69 (au Nord).

III.4.7. Colleville-Montgomery La commune de Colleville-Montgomery est protégée par une dune naturelle. L’absence de tout ouvrage anthropique est un choix fait par la municipalité depuis des années, afin de favoriser le caractère naturel de la bordure maritime. Les dunes sont protégées par des ganivelles et surveillées lors de tempêtes marines et/ou des

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 108 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site forts coefficients de marées. Le niveau des dunes varie de 6 m IGN69 à 6,5 m IGN69. Elles sont assez homogènes sur toute la commune, et l’arrière-pays est protégé contre la submersion en dessous de la cote de 4 m IGN69 (derrière la D514) à une distance de 250 m (à l’Est) à 120 m (à l’Ouest). En cas de dégâts aux dunes, elles sont rehaussées (voir événement de 2005). Sept épis en bois sont également présents sur les plages de Colleville-Montgomery.

Figure III-28: Vue sur la plage de Colleville avec épis et cordon dunaire en arrière-plan (Avenue du 4e Commando) (IMDC, 2013). III.4.8. Hermanville La commune de Hermanville est protégée contre les submersions marines par un perré en béton avec un mur de contrefort tous les 10 m. L’épaisseur du mur en béton armée est 0,50 m, et le perré repose sur un rideau de palplanches. La cote minimale de l’ouvrage est de 6,0 m IGN69 (à l’exception de quelques points bas au niveau de cales de mise à l’eau). À noter les points bas de l’avenue F. Fauré, de la place du Cuirassé Courbet et de la rue d’Armand Fichot où les niveaux de crêtes sont relativement bas par rapport aux niveaux d’eau extrêmes du SHOM/CETMEF, et qui peuvent donc former des connexions hydrauliques lors d’événements extrêmes avec l’arrière-pays situé sous la cote des 4 m IGN69.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 109 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-29: Perré de Hermanville (Rue de Fécamp) avec végétation en crête (IMDC, 2013). III.4.9. Bernières-sur-Mer La partie centrale de la commune est protégée par un perré en béton, appelé « digue Duval », sur une longueur de 1,75 km. Le perré est assez homogène et relativement bas sur tout le tronçon et sa cote varie entre 5,0 m IGN69 et 5,5 m IGN69. L’ouvrage protège le terrain naturel qui descend localement en dessous de la cote de 4,0 m IGN69. Peu d’informations sur le dimensionnement de l’état actuel sont disponibles. Lors de la tempête Xynthia, plusieurs secteurs ont été touchés par la submersion marine, notamment au niveau de l’Avenue de la Manche, de la rue des Hirondelles, de l’avenue Georges Pierre entre l’avenue des Algues et des Muses, et de l’Avenue des Etrilles. La mer a franchi le perré à ces endroits, et les paquets de mer se sont écoulés vers l’arrière pays, où la submersion marine s’est manifestée par une stagnation d’eau.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 110 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-30: Franchissements par paquets de mer sur la digue Duval à Bernières-sur-Mer lors de la tempête Xynthia (2010).

À l’Est on trouve un tronçon en enrochements, sur une longueur d’environ 160 m qui protège une zone assez haute entre la digue et la falaise de Saint-Aubin-sur-Mer. Au niveau de la transition entre le perré et l’enrochement se trouve une zone basse (Avenue George Pierre) sensible à la submersion marine (cote inférieure à 3,5 m IGN69). À l’extrémité est de la commune commence la Falaise du Cap Romain (St-Aubin), qui atteint rapidement un niveau de 10 m IGN69. À l’extrémité Ouest de la commune commence une dune qui continue vers Courseulles-sur-Mer (500 m sur Bernières). Le niveau de crête varie entre 6,5 IGN69 et 7,5 m IGN69. La largeur de cette dune est assez faible : une vingtaine de mètres de largeur à la cote de 4 m IGN69. Enfin, on trouve 16 épis en bon état sur le territoire de Bernières-sur-Mer, dont la plupart sont en béton (seuls les 3 derniers épis à l’Est de la commune sont en enrochements). Malgré les épis, les plages sèches sont relativement étroites à Bernières-sur-Mer. En pied d’épis on trouve quelquefois une végétation qui indique une dérive littorale en direction dominante d’Ouest en Est.

Figure III-31: le perré de Bernières-sur-Mer, localement végétalisée au niveau des épis (IMDC, 2013).

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Figure III-32: Dune à Bernières à l’extrémité ouest de la digue, vue prise vers Courseulles-sur-Mer (IMDC, 2013). Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

III.4.10. Courseulles-sur-Mer La défense contre la mer à Courseulles est constituée des éléments suivants :

– Un cordon naturel au niveau du marais de l’Édit (Est).

– Plusieurs ouvrages (enrochements et perrés) protégeant les zones urbaines de Courseulles entre l’Édit et le Port (Centre).

– Un cordon dunaire à l’Ouest du Port (Ouest). Le premier tronçon naturel a les mêmes caractéristiques que celui situé à l’Ouest de la commune de Bernières-sur-Mer. Les niveaux de crête sont toutefois plus élevés (supérieurs à 7 m IGN69). À partir du lieu-dit « La Plage » la côte est protégée par des ouvrages. À l’Est, sur une longueur de 280 m, la dune est protégée par un enrochement. Ensuite, différents tronçons de perré longent la côte jusqu’à l’estuaire de la Seulles. Ces ouvrages ont été l’objet d’un diagnostic réalisé par BRL (2012). L’inspection des ouvrages réalisé par BRL met en évidence un bon état général des perrés, et il n’a pas été relevé de déformations d’ensemble ni d’affouillements en pied des ouvrages. Le document ne fait pas mention de désordres historiques majeurs en conditions tempétueuses. Derrière les ouvrages, le terrain naturel descend localement assez vite à des cotes de l’ordre de 4 m IGN69 exposant l’urbanisation au risque de submersion marine. L’embouchure de la Seulles est protégée des deux côtés par des enrochements. On constate une plus forte accrétion de la plage à l’Ouest de l’embouchure, qu’à l’Est, ce qui indique un transit dominant vers l’Est. Malgré les 15 épis situés à l’Est de l’embouchure, dont 6 sont réalisés en béton et les autres en enrochement et en bois, les plages y sont relativement étroites. La dune située à l’Ouest de la Seulles a une hauteur minimale de 6 m IGN69 sur toute sa longueur, avec des pics de 10 m de hauteur. Elle mesure environ 100 m de large, à l’exception des aires de stationnement à dur.

Figure III-33: Enrochements et épis sur le secteur est de Courseulles. (IMDC, 2013).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 112 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-34: Perré en béton à partir de l’avenue des Essarts. (IMDC, 2013)

Figure III-35: Coupe caractéristique du perré de Courseulles (BRL, 2010).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 113 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-36: Coupes caractéristiques du perré en enrochement à Courseulles (BRL, 2010).

III.4.11. Graye-sur-Mer La défense contre la mer à Graye-sur-Mer est assez homogène sur toute la commune : un long cordon dunaire, relativement bas et étroit, qui est localement renforcé contre l’érosion par des enrochements (centre) et par des épis (Ouest et Est). La dune atteint une cote de 5 m IGN69 sur toute sa longueur, mais elle est, par endroit, déstructurée par de larges couloirs de déflation à Graye-sur-Mer. Les dunes ont une largeur de 60 m à proximité de l’estuaire de la Seulles (rôle d’épi d’hydraulique sur le transit sédimentaire). Elles protègent des marais qui s’inscrivent à des altitudes de 4 m en moyenne, et elles forment localement des brèches inondables lors des grandes marées. Les aires de stationnement en dur sont assez limitées, la fréquentation se concentre sur le mince cordon dunaire car les marais situés juste en arrière sont peu pénétrables (roselières, parcelles agricoles privées, humidité). De nombreux accès au littoral dégradent la dune : le cordon apparaît très dégradé (flore rudérale, siffle-vent) à proximité de la croix de Lorraine. La carte de la morphologie dunaire (Figure III-39) montre des dunes mobiles importantes : parmi celles-ci les dunes entravées qui ne risquent plus d’évoluer en dune libre sont peu nombreuses et apparaissent surtout sur le revers du cordon exposé au sud. Les falaises d’érosion dunaires sont

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 114 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

également bien présentes. La rareté des dunes embryonnaires traduit l’importance de l’érosion en dépit d’une densité importante d’ouvrages de défense. Autour du blockhaus, la vulnérabilité aux aléas naturels est toutefois diminuée car la dune est enrochée et le trait de côte stabilisé. Des travaux importants de défense côtière ont été réalisés depuis les années 1950-1960 : défenses frontales en enrochements, palissades, épis en enrochement. Malgré les épis de dernière génération (procédé stabiplage), des secteurs sont encore très sensibles notamment celui situé au droit du camping à Graye-sur-Mer.

Figure III-37: Aspect général sur les petites dunes de Graye-sur-Mer (IMDC, 2013).

Figure III-38: Renforts en enrochements et en bois (Brèche Maison Pearson) (IMDC, 2013).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 115 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-40: Renforts en enrochements et en bois (Brèche Maison Pearson) (IMDC, 2013).

Figure III-39: Typologie des dunes et aménagements de défense côtière (GEOPHEN, 2010) III.4.12. Ver-sur-Mer Présence d’un perré en béton sur 950 m de la limite communale est à la rue des corps de Garde. Ce perré est constituée de plusieurs tronçons consécutifs d’ouvrages en béton armé et maçonnées localement confortés par enrochements (voir Figure 2 33), faisant objet d’un diagnostic réalisé par le CETE Normandie Centre (2010). Une coupe transversale caractéristique d’une section en béton armée Ces ouvrages sont exposés quotidiennement à l’action des houles pour des coefficients de marée moyens. De nombreux désordres ont été constatés par le CETE, liés à cette exposition à la dynamique des houles : • décollement, bombement, et décrochement du parement des perrés • disjointoiement des maçonneries • fissures et dégradation de surface de béton • érosion de maçonnerie en pied d’ouvrage • déplacements de blocs d’enrochement • déstabilisation et dégâts au parapet

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 116 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-41: Coupe caractéristique de la perré (section en béton + enrochements) de Ver-sur-Mer (CETE, 2010) L’évolution des désordres est progressive, et parfois accélérée par d’autres processus (infiltrations d’eau, barbacanes bouchées, etc.).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 117 Figure III-42: Plan de principe d’implantation des différentes structures (CETE, 2010) Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-43: Perré maçonné de Ver-sur-Mer, épis en bois et sable grossier sur la plage (IMDC, 2013). La mer franchit les ouvrages lors de grandes marées, notamment lors de la tempête Xynthia (févier 2010) et la tempête en mars 2013. Les paquets de mer s’écoulent vers les zones basses derrière les ouvrages, et résultent en une submersion marine (voir la Figure 2 32).

Figure III-44: Franchissements du perré de Ver-sur-Mer en mars 2013 (photo : S. Boulay). Le perré est renforcé par des enrochements à partir d’un peu plus à l’Est de la rue de la Mer et vers Le Paisty Vert. Il semble que ces enrochements sont placés contre l’érosion en pied de dune. Les plages à galets sont étroites et l’eau de mer monte jusqu’au perré. Créocéan (2012) a réalisé un diagnostic des ouvrages du Paisty Vert. Des blocs basculés par l’action de la houle ainsi que des désordres sur le chemin bétonné ont été observés. Il est conclu que l’état général de l’ouvrage est bon, et qu’il n’y a pas de risque direct d’inondation par rupture de l’ouvrage. Il est toutefois à noter que lors de la tempête de mars 2013 la mer a franchi l’enrochement de faible altimétrie (5,0 m IGN69 à 6,0 m IGN69), et exposé la dune derrière les enrochements et « qu’une deuxième plage se formait derrière les enrochements en place. La mer gagne progressivement du terrain sur la dune » (ASA Ver – Meuvaines, 2013). La submersion marine a envahi toute la rue parallèle au front de mer (France 3, 2013). Selon le même article, ce phénomène se produit environ une fois par an. La submersion aurait durée une heure.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 119 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-45: Étendue de la submersion marine à Ver-sur-Mer (La Plage) lors de Xynthia (février 2010). À l’Ouest du Paisty Vert le cordon dunaire protégeant les marais de Ver – Meuvaines apparaît aujourd’hui rélictuel ; il est très mince mais remplit toujours son rôle de barrage vis-à-vis des eaux douces en provenance du continent. Depuis la dernière guerre, il a reculé de 20 m à 30 m suivant les secteurs. La cause est en grande partie naturelle, le contexte hydrosédimentaire est défavorable, les courants longitudinaux (de direction Ouest – Est) étant ici très violents. D’autres raisons peuvent être évoquées pour expliquer ce recul : le port artificiel d’Arromanches a modifié les courants et dépôts, l’enlèvement de sable, la vulnérabilité intrinsèque du cordon (vulnérabilité aux événements climatiques exceptionnels et à la fréquentation touristique non canalisée) (GEOPHEN, 2010).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 120 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-46: Faible protection au niveau des marais : végétation éparse, présence de galets projetés au-delà de l’enrochement et vestiges d’épis en bois (photo prise en mars 2013).

III.4.13. Meuvaines La dune de Ver-sur-Mer continue le long des marais de Meuvaines, mais toutefois sans enrochements. Ce cordon dunaire protégeant les marais de Ver - Meuvaines apparaît aujourd’hui relictuel, il est très mince mais remplit toujours son rôle de barrage vis-à-vis des eaux douces en provenance du continent. Depuis la dernière guerre, il a reculé de 20 à 30 m suivant les secteurs. La cause est en grande partie naturelle, le contexte hydrosédimentaire est défavorable, les courants longitudinaux (de direction ouest-est) étant ici très violents. D’autres raisons peuvent être évoquées pour expliquer ce recul : le port artificial d’Arromanches a modifié les courants et dépôts, l’enlèvement de sable, la vulnérabilité intrinsèque du cordon (vulnérabilité aux événements climatiques exceptionnels et à la fréquentation touristique non canalisée) (GEOPHEN, 2010)Quelques épis en bois fortement dégradés sont encore présents sur les plages à sable grossier et galets.

Figure III-47: Petites dunes des marais de Mauvaines (IMDC, 2013).

III.4.14. Asnelles Le secteur est d’Asnelles (Roseau Plage) est protégé par des enrochements sur 630 m. À l’Ouest

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 121 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

à partir de la rue du Débarquement commencent les ouvrages sur 770 m avec une dune intermédiaire de 160 m de long. Le tronçon de dune est situé en arrière par rapport aux tronçons d’ouvrages anthropiques. Les enrochements ont une cote de 5,0 m IGN69 à 5,5 m IGN69, le perré est à un niveau constant de 4,7 m IGN69 à 5,0 m IGN69 et la cote de la crête de dune est supérieure à 7,0 m IGN69. Les transitions entre les différents systèmes de protections sont des points potentiellement faibles (notamment la transition de la dune au perré au niveau de la rue du Débarquement).

Figure III-48: Enrochements et habitations en crête d’ouvrage à Roseau Plage (Asnelles) (IMDC, 2013). Le secteur de Roseau Plage a été fortement touché lors de la tempête Xynthia en 2010 (voir la Figure III-48). La zone submergée s’étendait entre le front de mer et la RD514. La dune naturelle entre les ouvrages du Hamel et de Roseau Plage à une côte supérieure à 7 m IGN69 et mesure environ 25 m de large. Elle protège une zone basse urbanisée (altitude inférieure à 4 m IGN69) submergée lors de Xynthia (Figure III-49). La dune est poussée en arrière par rapport aux ouvrages avoisinants, indiquant une tendance à l’érosion à long terme. Aucune information sur la résistance de la dune en conditions tempétueuses ou mesures de protection de la dune n’est à présent disponible.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 122 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-49: Étendue de la submersion marine de Roseau Plage lors de la tempête Xynthia (février 2010)

L’état du perré du Hamel (Asnelles) est évalué par le CETE Normandie Centre (2010b). Ce perré est constitué de plusieurs tronçons en béton armé et maçonnés. Il est quotidiennement soumis à l’action des vagues pour de coefficients moyens de marée. Les (nombreux) désordres observés par le CETE, sont du même genre qu’à Ver-sur-Mer (cavités, disjointoiements, décrochements de parements, fissures…). Le perré a fait objet de plusieurs reprises suite à des tempêtes extrêmes, notamment Xynthia et en mars et novembre 2013.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 123 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-50: Aspect général du perré (Bd. de la Mer) et signes d’affouillement en pied de digue (stagnation d’eau) (IMDC, 2013).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 124 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-51: Coupe transversale du perré d’Asnelles (Rue du Débarquement) (CETE, 2010b)

Figure III-52: Franchissements de la digue d’Asnelles en novembre 2013.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 125 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-53: Coupe caractéristique du perré de la promenade à d’Asnelles (ANTEA, 2012).

Figure III-54: Travaux en cours au niveau du Bd. de la Mer (juin 2013).

III.4.15. Saint-Come-de-Fresné À l’Est, le perré d’Asnelles est continue sur 200 m à Saint-Côme-de-Fresné (cote de 5 m IGN69) (coupe transversale en Figure III-53). La protection de la digue est assurée par un enrochement. À l’Ouest la falaise de Saint-Come-de-Fresné et Arromanches a une altitude de 20 m à 40 m IGN69. Ces falaises sont ponctuellement confortées contre l’érosion par des enrochements. Entre la digue à l’Est et les falaises à l’Ouest de la commune, une zone basse au niveau du croisement de la D514 et la D205 (lieu-dit « La Guerre ») est protégée par une petite dune en enrochements de cote de 4,5 m à 5,0 m IGN69. Ces enrochements ne sont pas classés, car leur rôle est de maintenir le trait de côte et non de protéger contre les submersions marines (DDTM14, 2012). Ce tronçon forme donc le point le plus sensible à la submersion marine de la commune. À noter que la D514 est une barrière contre les volumes d’eaux entrants. L’état des ouvrages de protection du secteur est de la commune (perré maçonné et enrochements)

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 126 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site est discuté dans le diagnostic du CETE Normandie Centre (2010b) et l’avant projet d’ANTEA (2012) de maîtrise d’ouvrage. Dans le cadre de l’étude ANTEA (2012) des fouilles ont été faite au droit des ouvrages pour investiguer l’état des ouvrages enterrés sous le sable (Figure III-56). Ces fouilles ont permis d’établir des coupes transversales de la situation actuelle des ouvrages et fournissent des informations précieuses sur la nature de la fondation des ouvrages. Les coupes de synthèse sont reprises ci-après (Figure III-57 et Figure III-58). Les principaux désordres constatés sur les enrochements sont des basculements de blocs et projections de sable et galets au-delà des enrochements, ce qui indique une sensibilité à l’action des houles lors de fort coefficients de marée. En effet, il est observé dans le rapport d’inspection de la DDTM14 (2012) que lors de la tempête de février 2010, « il a été constaté que l’enrochement, au droit du parc ostréicole, apporte une protection insuffisante. (…) la submersion a été évitée de peu (…). ».

Figure III-55: Vue sur les diverses enrochements de Saint-Come-de-Fresne au niveau du lieu-dit La Guerre. Sur l’arrière-plan les falaises et la ville d’Arromanches.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 127 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-56: Localisation des fouilles à la pelle réalisées le 25/10/11 dans le cadre de l’étude ANTEA (2012).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 128 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-57: Coupes de synthèses des fouilles 1 (en haut), 2 et 3 (en bas) de l’étude ANTEA (2012).

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Figure III-58: Coupes de synthèse issues des fouilles 4 (en haut), 5 et 6 (en bas) de l’étude ANTEA (2012). Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

III.4.16. Arromanches-les-Bains et Tracy-sur-Mer Le centre d’Arromanches-les-Bains est situé entre la falaise de Saint-Come-de-Fresne (hauteur de 50 m) à l’Est et la falaise de Tracy-sur-Mer (hauteur de 45m) à l’Ouest. Le centre-ville d’Arromanches est à une cote d’environ 7 m IGN69. Il est entièrement protégé contre la dynamique de la mer par un ancien perré maçonné, renforcé au pied contre l’érosion par des enrochements. Ces cordons d’enrochements datent de 1971, et sont remis en place et rehaussés en 1982 (Figure 2 55). Deux cales à mise à l’eau sont présentes sur la commune d’Arromanches et deux à Tracy-sur-Mer. D’Ouest en Est, on rencontre successivement : la descente à la mer, la Cale Eisenhower, la Cale Neptune et la Cale Maréchale Montgomery (nos. 13, 10, 8 et 4 sur la Figure 2 53) Un levé altimétrique de la digue, datant de 2012, fournis les altitudes exactes du perré :

– 9,8 m IGN69 au niveau du Quais de Pologne (Est) ;

– 9,0 m IGN69 à 8,2 m IGN69 au niveau du Quai Amiral Sir Bertram Ramsay ;

– 7,5 m IGN69 à 7,9 m IGN69 au niveau de la Place du 6 juin 1944 et du Quai du Canada. La digue fait objet d’un diagnostic réalisé par le CETE Normandie Centre (2010c), dans lequel il est fait mention :

– d’une cavité de 12 m dans la maçonnerie, suite à une tempête en 1969 à l’Est de la Cale Eisenhower (n°9)

– d’une cavité de 5 m suite à une tempête en 1972 au niveau du Quai de Pologne (secteur Est) (n°3)

– d’une brèche de 19 m de long suite à la tempête du 12 janvier 1978 juste à l’Ouest de la Cale Neptune (n°9) Ces événements historiques montrent l’effet des houles sur les digues lors de tempêtes. Les derniers travaux effectués sur les digues datent de 1998-1999, lors du confortement et de la réfection de la digue dans le secteur Est (n°3) sur 40 m et dans le secteur Ouest (n°9) sur 20 m.

Figure III-59: Cale de mise à l’eau de la rue Lucien Joly, flanquée par l’ancien perré maçonné renforcé par des enrochements.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 130 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-60: « La grande cale » en béton armé, sans enrochement (partie centrale pl. du 6 Juin 1944) datant de la seconde guerre mondiale : section basse de la digue.

Figure III-61: Tronçon du perré au niveau du Quais du Canada à l’Est de la cale de Neptune : section basse de la digue.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 131 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure III-62: profil type de la remise en place des enrochements en 1982 (CETE, 2010c).

Figure III-63: Coupe type du confortement par ancrages effectué en 1998 (tronçon no. 3) (CETE, 2010c).

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 132 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure 2 56 : Coupe type du confortement par ancrages effectué en 1998 (tronçon no. 3) (CETE, 2010c)

Figure III-64: Coupe type de la digue reconstituée en 1998 (tronçon n°9) (CETE, 2010c) À l’Ouest de la digue et de la descente à la mer de Tracy, le terrain naturel monte au niveau de la falaise de Tracy-sur-Mer (45 m de hauteur). Entre ces deux zones une petite zone est visiblement moins protégée contre l’érosion vis-à-vis de l’action de la houle. Au-delà du cordon de galets en haut de plage, des signes d’érosion sont visibles dans la digue naturelle.

Figure III-65: Transition des perrés du secteur Tracy-Arromanches aux falaises de Tracy. Présence de galets et enrochements placés contre le perré.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 133 Figure III-66: Plan de principe de l’implantation des différentes structures à Arromanches-les-Bains et Tracy-sur-Mer (CETE, 2010c) Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

IV. Synthèse de l’analyse du fonctionnement du littoral

IV.1. Aperçu des données

IV.1.1. Données disponibles

Domaine Type de données, description, remarques… Carte géologique simplifiée (Lithotèque de Normandie, 2013) Géologie Carte de nature des fonds au 50 000 du SHOM Prélèvements du CREC : Luc-sur-Mer, estuaire de l’Orne et Villers-sur- Sédimentologie Mer Appréciation visuelle de la granulométrie Bathymétrie C-MAP, trop peu détaillée en bordure littorale Dalles bathymétriques du SHOM (datant de 1978), ré-autorisation Bathymétrie nécessaire bathymétrie PNA de l’avant port, du chenal maritime Caen-Ouistreham et de l’Orne jusqu’aux ouvrages hydrauliques Mesures LIDAR Litto3D : bordure littorale + zones basses des marais de la Dives et de l’Orne Topographie Levés altimétriques des ouvrages de Bernières, Courseulles, Ver-sur- Mer, Asnelles et Arromanches Marée et niveaux d’eau Mesures du REFMAR au Havre, à Cherbourg et à Saint-Malo Courants Aucune mesure disponible Modèle à grande échelle KAZNO (IMDC) Données ANEMOC (COAST-3710, 3326, 3482, 3698, 3171, 2865, 2525, 2577, 2591, 1905, 1547) ; période 1972-2002 Mesures CANDHIS : Houle CAN-07606 : 24/02/2011-17/06/2013 CAN-07603 : 1/01/1997-28/09/2008 CAN-07605 : 14/01/2010-5/03/2010 •Cartes et statistiques régionales de Météo-France Suite temporelle de au large : mesures du Greenwich Lightvessel : Vent 1998-2011 Statistique d’une campagne de mesures du CREC (GRESARC, 2007) à Bernières-sur-Mer Diagnostics ouvrages Cabourg : Etude de dangers, version mars 2013 Dives-sur-Mer : Diagnostics des digues fluviales est de la Dives Créocéan (2001) (annexes de l’étude de dangers de Cabourg) Courseulles : Diagnostic initial de Sûreté, BRL (2012) Ver-sur-Mer : avis sur l’état des ouvrages (CETE, 2010) et Diagnsotic initial de sûreté Créocéan (2012)

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 135 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Domaine Type de données, description, remarques… Asnelles : avis sur l’état des ouvrages (CETE, 2010b) Saint-Come-de-Fresné : avis sur l’état des ouvrages (CETE, 2010c) Arromanches-les-Bains : avis sur l’état des ouvrages (CETE, 2010d)

IV.1.2. Données indisponibles

Domaine Type de données, description, remarques Priorité •Ré-autorisation (+ mise à jour) auprès du SHOM pour l’utilisation des dalles bathymétriques supplémentaires du SHOM Bathymétrie fluviale de la Dives (campagne de mesures Bathymétrie évoquée dans SOGREAH (2006) 1 la bathymétrie de la Seulles Bathymétrie de l’Orne en amont des ouvrages hydrauliques (Caen-Louvigny) 2 points de mesure de marée du CREC : Luc et Villers-sur- Mer : données à récupérer auprès du CREC pour le calage du Marée et niveaux d’eau 1 modèle hydrodynamique (commandé auprès du CREC, pas encore fourni) 2 points de mesure de marée du CREC : Luc et Villers-sur- Mer : données à récupérer auprès du CREC pour le calage du Courants 1 modèle hydrodynamique (commandé auprès du CREC, pas encore fourni) 3 mesures de houle du CREC au large de Villers et Luc-sur- Mer et à Ouistreham. Ces mesures sont nécessaires pour le Houle 1 calage du modèle de houle. (commandé auprès du CREC, pas encore fourni) Mesures de vent Météo-France à Bernières-sur-Mer. Ces Vent mesures permettraient de mieux maitriser les entrées des 2 modèles hydrodynamiques et de houles. SOGREAH (1990a) – Projet de création d’une 2e passerelle pour le terminal Transmanche – Etude d’impact. Rapport 5 1260. Morphologie côtière SOGREAH (1988) – Aménagement du débouché de l’Orne. 1 Rapport général. Rapport SOGREAH/LCHF n° 5 1050 R1. SOGREAH (1992) – Débouché de l’Orne. Etude sur modèle physique. Rapport général. Rapport 5 1259 R10.

IV.2. Bilan des processus hydrodynamiques Les processus suivants ont été analysés dans un premier temps :

– le vent au large et en bordure littorale ;

– les houles au large et en bordure littorale ;

– les niveaux marins extrêmes et marées astronomiques et les niveaux marins extrêmes ;

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 136 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

– les courants de marée ;

– le transit littoral. Ces différents processus sont liés, et l’un des forçages principaux est le vent. En termes de fréquence d’occurrence, les vents les plus fréquents au large sont les vents d’Ouest, alors qu’en termes de extrémité, les vents les plus extrêmes proviennent du Sud-Ouest et du Nord – Nord-Est. Ces deux directions de pic correspondent également aux directions de vents en bordure littorale, observés à Saint-Gatien et Bernières-sur-Mer. Le vent a une influence importante sur plusieurs autres aspects hydrodynamiques, pertinents pour l’étude de la submersion marine. Ainsi, le vent au large génère les houles du large qui peuvent (selon les directions) pénétrer jusqu’à la côte. Cette pénétration ou propagation des houles du large est importante pour :

– les conditions de vagues en pied d’ouvrages, causant des franchissements de digues (volumes d’eau de mer submergeant la côte), la projection de galets et chocs mécaniques aux ouvrages et le set-up de la houle (« wave set-up »). Ces vagues génèrent également le transit littoral et jouent un rôle important dans l’étude de l’érosion en conditions extrêmes.

– le set-up du vent. Ce set-up se traduit par une élévation additionnelle du niveau marin près de la côte, qui peut agrandir l’étendue de la submersion marine. Les différences de pression atmosphérique et le set-up du vent sont à l’origine des « surcotes ». Ces surcotes peuvent causer des submersions marines lors de marée hautes de coefficients importants : surverses de berges, franchissements des digues (surtout en concomitance avec des tempêtes de houle), ruptures d’ouvrages. Le dédoublage en deux directions critiques de vent est crucial pour l’étude de PPRL. Globalement, deux types de tempêtes existent sur le littoral du Calvados : celles du Nord (Nord – Nord-Est) et celles d’Ouest (Sud-Ouest). Pour l’exposition des cotes aux houles il est assez clair que les tempêtes du Nord (générées par le vent du Nord au large) génèrent les houles les plus importantes pour le Calvados. Par contre, on ne peut pas en conclure aussi facilement des surcotes météorologiques (causant les niveaux extrêmes près de la côte). Dans l’analyse statistique de la phase 2 du PPRL, les relations entre houles extrêmes et surcotes extrêmes seront donc menées en fonction (ou en tenant compte) des directions de houle et de vent.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 137 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure IV-1: Carte de synthèse des phénomènes hydrodynamiques.

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Les différentes bases de données de houle au large (ANEMOC/CANDHIS) et en bordure littorale (CREC) présenté sur la Figure IV-1 montrent la relation entre les houles au large et en bordure littorale. En effet, les houles détournent en s’approchant de la côte, et ce par de divers processus hydrodynamiques :

– effet d’ombre des côtes du Cotentin et du Calvados, protégeant les côtes du Calvados contre les houles d’Ouest (effets de diffraction de houle) ;

– détournement de houles par le frottement sur les fonds (réfraction) ;

– génération de houles locales par le vent (entre « le large » et « la côte »). Ces processus seront pris en compte dans le modèle de houle en phase 2 du projet. Les courants de marée semblent relativement peu importants, à l’exception des zones estuariennes. Leur impact sur l’aléa de submersion marine est secondaire. Le transit littoral, qui va d’Ouest en Est, est principalement généré par le climat de houle sur les plages et se concentre près des côtes. Il est indiqué par des flèches sur la carte des phénomènes hydrodynamiques (Figure IV-1). Ce transit peut varier le long des côtes en fonction de l’angle d’incidence des houles par rapport à la côte et la présence de sédiments (plus importante près des embouchures des rivières et plus limité au niveau des côtes à falaises et plages minces et graveleux). Cette variation est présentée à titre informatif par la taille des flèches du transit sur la Figure IV-1.

IV.3. Bilan des processus morphologiques et sédimentaires : recul des côtes meubles et migrations dunaires L’étude diachronique du recul du trait de côte a montré une dynamique assez stable des côtes. Les alternances accrétion/érosion semblent suivre des rythmes réguliers compris localement entre 10 et 20 ans sur le littoral du Calvados. L’étude hydro-sédimentaire du fonctionnement du littoral nous a permis de mieux comprendre les systèmes d’accrétion et d’érosion à long terme (voir par exemple l’analyse des types et provenances des sédiments, l’analyse des houles, des courants et le découpage en cellules hydro- sédimentaires). Les dunes et les plages du secteur Dives-Orne sont le plus souvent en accrétion. La végétation est relativement dense, ainsi que, sur certains secteurs, les habitations (par ex. Colleville- Montgomery). On observe que des ouvrages de protection, construits jadis pour arrêter le recul des côtes, sont enfouis dans le sable (Ouistreham, Franceville-Merville-Plage). Sur le secteur Bessin, les dunes sont souvent plus minces et moins hautes, et les plages plus étroites. Ce secteur est plus pauvre en sédiments que le secteur Dives-Orne. A plusieurs endroits, la mer monte jusqu’aux remblais et autres ouvrages de protection à marée haute (notamment à Bernières, Courseulles, Asnelles et Arromanches). De plus, les multiples enrochements de renforcement et de fixation des dunes témoignent de la nécessité et la volonté des communes de protéger les côtes. Le secteur de Bessin mérite donc beaucoup d’attention dans l’étude des PPRL, car les actions de la mer sur le littoral (franchissements par paquets, chocs mécaniques…) seront d’autant plus pertinentes sur ce secteur. A noter les dunes (ou en fait digues de marais) littorales des marais de Graye-, Ver-sur-Mer et Meuvaines, qui sont particulièrement faibles. Si les zones protégées par ces digues sont faiblement urbanisées, ces marais peuvent tout de même exposer des zones basses avoisinantes aux aléas de submersion marine.

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Les érosions ponctuelles causées par de fortes tempêtes seront étudiées en phase 2 du projet. Ces érosions sont assez souvent observées sur le littoral du Calvados : plusieurs communes confirment que la mer « vient gratter aux dunes » lors de forts coefficients de marée et tempêtes sur mer. Les modèles 1D (Durosta et Duros+) permettront de quantifier l’érosion ponctuelle lors des phénomènes étudiés en phase 2 (événement de référence, élévation du niveau d’eau).

IV.4. Ouvrages de défense contre la mer Les différents systèmes de défense littorale sont analysés au §2.4. Schématiquement, on distingue les ouvrages « anthropiques », construits par l’homme comme protection contre la mer ou fixant la côte des systèmes naturelles. Sur le territoire du Calvados on trouve plusieurs systèmes naturels :

– Des cordons dunaires à sable fin et de végétation dense (souvent fixés par des enrochements en pied de dune).

– Des digues littorales de marais (Ver, Meuvaines, Bernières). Ces cordons naturels sont des dunes fortement dégradées, suite aux évolutions morpho-sédimentaires. Ces digues servent de barrage à l’eau douce des marais. Leur fonction de défense contre la mer est discutable.

– Les côtes à falaises rocheuses (Saint-Côme, Tracy-sur-Mer). L’analyse des diagnostics et descriptions d’ouvrages à permis d’évaluer leur état et d’identifier des « points d’attention » vis-à-vis de la submersion marine : désordres historiques, faiblesses des ouvrages, etc. Concernant l’évolution du trait de côte, on constate de manière générale que (A confirmer par l’étude diachronique !):

– Sur le secteur de Dives-Orne la plupart des plages sont riches en sable et se trouvent plutôt en phase d’accrétion. Les dunes sont larges et hautes, et les ouvrages anthropiques se trouvent en haut de plage ;

– Sur le secteur de Bessin les ouvrages anthropiques se substituent (sur plusieurs secteurs) quotidiennement à la côte : l’eau de mer atteint les ouvrages pour de coefficients de marée moyens. Les désordres observés sur les ouvrages sont souvent lié à l’action de la houle et l’infiltration/évacuation des eaux. Au niveau des transitions d’ouvrages anthropiques – naturels on observe souvent un recul relatif des systèmes naturels par rapport aux perrés et enrochements fixant la côte. De manière générale, les processus hydrodynamiques en bordure littorale analysées en seconde phase du PPRL seront :

– pour les digues, perrés et enrochements : le franchissement des ouvrages, et le risque d’affouillement en pied d’ouvrages (calcul d’érosion) ;

– pour les dunes : l’éventualité d’une rupture par érosion de la dune sera analysé ;

– pour les digues fluviales : la surverse et rupture des digues/berges sera définie sur la base des données d’altimétrie et de diagnostic de ces structures.

IV.5. Submersions marines Plusieurs zones basses sont exposées à un risque de submersion marine. Elles peuvent être identifiées à l’aide des cartes en Annexe G (les couleurs de la carte correspondent aux niveaux de référence définis par la DREAL, et indiquent les zones basses, altimétriquement en dessous de ces cotes). Les zones suivantes sont trouvées sur le territoire Dives – Orne :

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 140 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

– Dives-sur-Mer :

• Quartier près du port Guillaume, derrière le chemin de fer

• Tout le quartier près de la gare, lié aux berges de la Dives par « Le Fer des Champs » sur Périers-en-Auge

– Cabourg

• Une zone basse aux alentours de l’Impasse Poincaré

• Plusieurs zones habitées liées aux berges de la Dives par les zone basses du territoire de Varaville (marais et champs)

– Varaville

• Une vaste zone basse qui s’étend du littoral (protection par la dune de Varaville et Franceville, entre la D514 et le littoral ; largeur minimale supérieure à 100 m (de l’ordre de 130 m) aux berges de la Dives au sud de la commune.

• Relativement peu d’habitations concernées par ce risque de submersion (à noter la rue de l’Abbé chrétien, près du Hôme-les Panoramas). Le centre de Varaville se trouve juste au-dessus de la côte de 4 m IGN69

• Ces marais exposent des zones basses des communes avoisinantes (notamment les parties basses du bourg de Cabourg)

– Franceville

• À l’Est, on rencontre la même configuration qu’à Varaville : zone basse des marais derrière la D514. Dune (urbanisée) d’au moins 130 m de large

• Cette zone basse est liée à la vallée de l’Orne par un étier (Flet de Graye, connexion entre l’Orne et la Divette), exposant le vieux centre de Franceville-plage.

• Au Nord-Ouest de la commune, la zone du club de voile est exposée aux submersions marines.

– Sallenelles

• Berges/estran de l’Orne bas, peu protégés contre un niveau extrême de l’eau (absence de digue élevée par endroits).

• Zone basse de l’Herbette et Marais de Cagny descendant sur Ranville.

– Ouistreham

• Petite zone basse sur la pointe du Siège

• Les zones basses de la presqu’île entre L’Orne et le chenal Caen – Ouistreham sont utilisées comme zone tampon en cas de ‘crue de l’Orne’ (concomitance de fortes pluies et fort coefficient de marée). Ces terrains font partie de plusieurs communes (Ouistreham, Amfreville, Ranville, etc.)

• Zone basses sur la rive gauche du chenal Caen-Ouistreham (lieux-dits Le Port et Le Manoir)

– Colleville

• Les marais de Colleville, derrière la D514 : terrain bas remontant graduellement à 7 m à 8 m sur des distances supérieures à 1 km.

• Dune fortement urbanisée d’au moins 200 m de large.

• Habitations en zones basses le long de la rue Du Château d’Eau et la rue des Rosiers.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 141 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Les terrains suivants sont trouvés sur le territoire Bessin :

– Bernières-sur-Mer :

• Habitations en zones basses derrière le remblai de Bernières (Rive Plage).

• Marais de « l’Édit » (cote du terrain : 3 m IGN69).

– Courseulles-sur-Mer

• Courseulles-Est : zone basse comprise entre la Seulles, la D514, l’Édit et le littoral. Terrain descendant rapidement à 4m IGN69 derrière les ouvrages de protection côtière.

• Zone portuaire entre la Seulles et le bassin à flot à 4 m IGN69 à 5 m IGN69.

• Bassin de la Seulles et marais de Graye-sur-Mer.

– Graye-sur-Mer

• Les marais de Graye-sur-Mer sont en cuvette derrière les dunes littorales. Terrain descendant sous la cote de 4 m IGN 69.

– Ver-sur-Mer

• La cote du centre urbanisé de « La Plage » est de 4 m IGN69 à 5 m IGN69.

• Le Paisty Vert et Marais de Ver-Meuvaines sont des zones en cuvette derrière la protection littorale, sous la cote de 4 m IGN69. Largeur du marais atteignant jusqu’à 450 m à la frontière ouest de la commune.

– Meuvaines

• Marais de Ver-Meuvaines en cuvette derrière la dune littorale. Niveaux variant entre 3 m IGN69 et 4 m IGN69. La largeur du marais de l’ordre de 600 m.

– Asnelles :

• Zone basse exposée à l’aléa de submersion derrière l’ouvrage de protection (« Roseau Plage », rue du Front de Mer, jusqu’à la rue du Débarquement).

• À l’Ouest les terrains sont situés à une cote supérieure à 4,5 m IGN69 (Le Hamel).

– Saint-Come-de-Fresne

• Quelques terrains sont situés en dessous de la cote des 4 m IGN69 au niveau de « La Guerre ».

– Arromanches-les-Bains

• Aucun terrain n’est situé en dessous de 4 m IGN69.

• Le centre d’Arromanches est le point bas entre le deux falaises. La partie centrale du remblai est la plus basse, mais reste supérieure à 6,0 m IGN69 – 6,5 m IGN69.

– Tracy-sur-Mer

• Aucun terrain n’est situé en dessous de 4 m IGN69.

• Les terrains les plus bas sont situés à l’Est (cote minimale de l’ordre de 6 m IGN69). Si ces zones sont plus exposées à l’aléa submersion marine, cela ne veut pas nécessairement dire que lors de la prochaine tempête de niveau extrême de l’ordre de 4,0 m IGN69, ces zones seront effectivement inondées. Par exemple la rupture d’une digue ou d’une dune ne peut pas être anticipée avec certitude. Pour le scénario de référence pour le PPRL il est prévu de simuler au moins une brèche par section homogène. Les sections homogènes et leurs points d’attention seront définis au

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 142 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site paragraphe 3.4. La définition des modes d’entrée d’eau et leur localisation fait partie de la phase 2 du PPRL. La définition des sections homogènes et les points d’attention font partie de l’analyse du terrain de la phase 1. Les modes d’entrée d’eau qui seront définies après sont :

– des entrées d’eau par surverse des digues littorales et fluviales ;

– des entrées d’eau par brèches littorales et fluviales ;

– des entrées d’eau par franchissement des perrés et digues littorales par paquets de mer ;

– des entrées d’eau par défaillance d’ouvrages hydrauliques (portes à flot, barrages, vannes, écluses…). Il s’agit ici des ouvrages importants (notamment : vannes de la Divette, ouvrages du port de Caen – Ouistreham, barrage sur la Seulles). Les ouvrages moins importants ne seront pas pris en compte en détail (petites vannes clapets anti-retour à travers les digues des marais et du littoral, évacuation d’eaux pluviales et des marais). L’analyse historique des phénomènes extrêmes a mis en évidence le risque de submersion marine. Plusieurs submersions marines ont été recensées au cours du XIXe siècle, le plus souvent liées à la concomitance de fortes tempêtes (surcotes + vagues) et de marée haute de coefficient important. Plus récemment, des submersions marines ont été causées par une rupture de digue fluviale sur la commune de Dives-sur-Mer (1974) et à Varaville (2014). De multiples dégâts ont été constatés lors de la tempête Xynthia (février 2010) et en novembre et mars 2013. Le secteur du Bessin a été touché le plus fort lors de ces tempêtes récentes. La submersion marine se produisait surtout par de multiples franchissements des digues littorales (notamment à Ver-sur-Mer et à Asnelles). Le retour d’expérience de ces phénomènes historiques a permis de mieux comprendre les risques de submersion, et d’identifier les points d’attention des différentes structures. Ces expériences serviront pour la définition des hypothèses de la modélisation (phase 2 du PPRL).

IV.6. Recul des falaises Les falaises du secteur Bessin connaissent une érosion significatives qui traduit plusieurs phénomènes :

– L’érosion de la base de la falaise par la mer (effet de sappe) ;

– Les chutes de roches, qui peuvent être favoriser par l’action de la mer mais qui peuvent aussi affecter l’ensemble des escarpements. Ces phénomènes sont une manifestation normale de la dynamique des falaises et ils se traduisent par un recul inéluctable de la tête de falaise. Ils s’agit soit d’une érosion diffuse (départ fréquent de petits éléments sous l’action des agents érosifs) soit de chutes de masses importantes (quelques mètres cubes à quelques milliers de mètres cubes).

– Les glissements de terrains, qui peuvent affecter les formations superficielles ou les couches altérées du sommet de la falaise et qui se traduisent par des reculs ponctuels. L’analyse du retrait du trait de côte dans les secteurs de falaise a montré que le recul est relativement rapide (environ 0,20 m par an). Toutefois, le taux de recul annuel moyen, s’il constitue un indicateur de la dynamique de ce phénomène, doit être considéré avec prudence. Les mouvements de terrain sont des phénomènes instantanés et localisés ; il est possible d’observer des phénomènes ponctuels induisant des reculs de plusieurs mètres voire de plusieurs dizaines de mètres. Les témoignages recueillis lors des enquêtes auprès des communes confirment cette dynamique particulière.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 143 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

La qualification de l’aléa induit par le recul du trait de côte dans les zones de falaise sera proposée sur la base d’une expertise de la falaise et sur les évolutions passées, telles qu’elles ont pu être mise en évidence.

IV.7. Divisions en sections homogènes Pour cartographier les aléas littoraux, selon la méthode proposée, il est nécessaire de découper le trait de côte en sections homogènes sur le plan de système de défense (anthropique ou naturel). Les sections homogènes couvrent seulement les tronçons du littoral (à l’exception des digues fluviales de la Dives à Cabourg et Dives-sur-Mer et de l’Orne jusqu’à Sallenelles). Les ports et les ouvrages hydrauliques seront traités séparément. Ce découpage est le résultat des différentes analyses (morphologique, sédimentaire, hydrodynamique, ouvrages de défense…). De ce fait, les zones ne s’arrêtent pas nécessairement aux limites des communes voisines. A priori, nous proposons un découpage en 30 sections homogènes, listées dans le Tableau IV.1 et Tableau IV.2 et montrées dans les Figure IV-3 et Figure III-42. Pour chaque section homogène, (au moins) un point d’attention est indiqué, qui sera retenu pour l’analyse de la zone en seconde phase. Un point d’attention sera par exemple :

– un secteur altimétriquement bas le long de la côte de cette zone, ou même une brèche importante dans le système de défense ;

– un point de largeur minimale d’une dune (plus vulnérable à la rupture, par rapport aux dunes entourant) ;

– un point de risque particulier (exemple : bâtiments proches des plages ou falaises). Si aucune particularité dans le système de protection n’est trouvée, un profil caractéristique de la zone est choisi. Chacune des sections homogènes est aussi classée dans les catégories suivantes :

– Falaises à platier surmontées d’un massif dunaire avec localement des plages sur le haut estran et ou des ouvrages ;

– Falaises à platier avec localement des plages sur le haut estran et ou des ouvrages ;

– Falaises à platier avec plages ;

– Plages et cordon dunaire ;

– Plages et cordon dunaire, secteurs à ouvrages ;

– Plages et cordon dunaire avec platier, secteurs à ouvrages ;

– Port ou barrage ;

– Perré et plages ;

– Perré, plages et platier rocheux. Pour chaque catégorie, la méthodologie de la caractérisation de la submersion sera spécifiée en tenant compte des processus pertinents. Outre le niveau marin, le processus essentiel est l’érosion (et éventuellement la formation d’une brèche) pour les dunes tandis que pour les digues et les quais, la surverse joue un rôle important. Toutes ces informations seront résumées dans une fiche par section homogène. Ces fiches, présentées en Annexe E, formeront la base de l’analyse de la transformation des conditions hydrodynamiques du large vers la côte.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 144 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Il est à noter qu’une même section homogène peut contenir plusieurs tronçons d’ouvrages. Plusieurs processus seront alors pris en compte dans l’analyse de la section homogène. Tableau IV.1: Division de la côte du PPRL Dives – Orne en sections homogènes. s e g a r s e v r e i u g s a o t a e s r + n g t

e v l e a e n e u r a e n i m n v o i e v

u m u u d n + u i D e

l o é D u f a + h e + s l +

s c m e b e e i e é o u t g g a m m n i m r l g a a ° o o i u e n l n l a N C N F D P P D R E U Dives-sur-Mer & 1 Digues en terre de la Dives x A-I Cabourg Dune de la Pointe de 2 Cabourg x A-I Cabourg 3 Cabourg Remblai de Cabourg x A-I Cordon dunaire de Varaville Franceville- 4 Varaville et Franceville- x x x A-I Merville-Plage Merville-Plage Enrochement de Franceville-Merville- 5 Franceville-Merville-Plage x A-I Plage (Club de Voile) Franceville-Merville- Berges de l’Orne 6 x A-I Plage et Sallenelles (Franceville-Sallenelles) 7 Ouistreham Pointe du Siège x A-I 8 Ouistreham Dunes Ouistreham x A-II 9 Ouistreham Remblai Ouistreham x A-II Cordon dunaire de Colleville-My et 10 Colleville et Remblai de x x A-II Hermanville-s-M Hermanville

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 145 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Tableau IV.2: Division des sections homogènes, Dives-Orne. s e g a r s e v r e i u g s a o t a e s r + n g t

v e a e n e u r e n m n v o i e u m u u d n + i D e

o é D u a + e e h + l s

+

s s c m b e e i i e é o t g g a a m m n i m r l l a a r o o u e n l n l a a N C N F F P P D R E U 11 Bernières-s-M Bernières-est x x B-I 12 Bernières-s-M Remblai de Bernières x B-I 13 Bernières Bernières-ouest et x x B-I etCourseulles-s-M Courseulles-est 14 Courseulles et Dune de Courseulles et x B-II Graye-s-M Graye-sur-Mer 15 Graye-s-M Dune de Graye-sur-Mer x B-II 16 Ver-s-M Ver-sur-Mer-est x B-II 17 Ver-s-M Marais de Ver-sur-Mer x B-II 18 Meuvaines Marais de Meuvaines x B-III 19 Asnelles Asnelles-est x x B-III 20 Asnelles et Saint- Asnelles-ouest x B-III Come-de-Fresné 21 Saint-Come-de- Saint-Come – La Guerre x x x B-III Fresné 22 Saint-Come-de- Falaises de Saint-Come et Fresné et Arromanches x x B-III Arromanches-l-B 23 Arromanches-l-B et Remblai d’Arromanches x B-III Tracy-s-M 24 Tracy-s-M Falaises de Tracy x B-III

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 146 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure IV-2: Carte des sections homogènes, Dives-Orne. 5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 147 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Figure IV-3: Carte des sections homogènes, Bessin.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 148 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

IV.8. Définition des scénarios à étudier Dans le cadre de l’élaboration des PPRL les scénarios suivants feront l’objet de cartographies pour la caractérisation cartographique de l’aléa submersion marine :

– Scénario de référence : déterminé à partir de l’événement naturel de référence et d’hypothèses sur les structures de protection, aboutissant à la cartographie de l’aléa de référence. Ce scénario inclue une élévation du niveau d’eau de 20 cm.

– Scénario à échéance 100 ans : déterminé à partir de l’événement de référence prenant en compte l’élévation du niveau de la mer liée à l’impact du changement climatique, aboutissant à la cartographie de l’aléa à échéance 100 ans, qui croisé aux enjeux, permettra l’élaboration du zonage et du règlement.

– Scénario en l’absence d’ouvrages (hypothèse de ruine généralisée de l’ensemble des ouvrages de protection), déterminé à partir de l’événement de référence, aboutissant une cartographie à titre informatif. Toutefois, afin de répondre à la Directive européenne relative à la gestion des inondations, les scénarios suivants devront également être étudiés par le bureau d’études retenu :

– Un scénario basé sur un événement fréquent, de forte probabilité. La période de retour de ces conditions sera de l’ordre de 10 à 30 ans.

– Un scénario extrême, basé sur un événement extrême, de faible probabilité, supérieur à l’événement de référence. La période de retour de ce scénario est supérieur à 1000 ans.

5 juin 2014 – Version 3 D1301002 - I/RA/12107/13.197/MCO 149 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

V. Glossaire

V.1. Hydrodynamique et morphologie côtière Estran Zone transversale à la côte comprise entre le niveau moyen des hautes eaux (de vive eau) et le niveau moyen des basses eaux (de vive eau) Etat de mer Description de la surface de la mer par référence à son agitation. Fetch Zone relative à un point particulier de la mer ou d’un plan d’eau sur laquelle le vent souffle et forme des vagues à ce point. La longueur du fetch dépend de la forme et des dimensions du plan d’eau et de la direction du vent. Hauteur de houle La hauteur de houle est la distance verticale entre la crête et le creux de l’onde de houle.

Hauteur significative (Hs) Hauteur moyenne du tiers supérieur en hauteur pour un état de mer donné.

Hauteur significative spectrale (Hm0) Hauteur significative dérivée du spectre de houle. Houle Oscillation régulière de la surface de la mer, indépendante du vent locale. Mer du vent Etat de mer généré localement par le vent. Réfraction Phénomène physique qui conduit à l’alignement des lignes de crête de la houle suivant les lignes isobathes lorsque la profondeur d’eau est faible. Set-up ou surcote de la houle, wave set-up Elévation de la surface de l’eau au-dessus de l’élévation normale de surcote due au transport de masse d’eau vers la côte par uniquement l’action de la houle. Surcote (météorologique) Montée du niveau de l’eau due à l’action du vent et de la pression atmosphérique sur la surface de la mer. Transit littoral (prédominant) Direction du mouvement du transit sédimentaire prédominant le long de la côte Transport longitudinal Mouvement de sédiments, de blocs d’enrochements naturels ou de galets le long d’une plage mais aussi le long du talus d’un ouvrage.

5 juin 2014 – Version 3 150 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

V.2. Systèmes de protection Brise-lame Ouvrage élevé à l’entrée d’une rade ou d’un port pour les protéger contre la houle du large. Dans ce contexte aussi appelé jetée ou môle portuaire, dont l’extrémité en mer est appelé « le musoir ». Les brise-lames sont le plus souvent constitués d’enrochements, blocs maçonnés et/ou caissons monolithiques. Dans le contexte de protection côtière, un brise-lames peut également désigner une structure sans connexion à la côte, en générale parallèle à celle-ci, servant à la protéger contre les houles du large. Digue côtière Ouvrages construits par l’homme, généralement longitudinaux, dont la vocation principale est de faire obstacle à l’écoulement et de limiter les entrées d’eau sur la zone protégée. Ils possèdent deux talus visibles (côté terre et côté mer) éventuellement confortés. Ces ouvrages ont pour fonction principale la protection contre la submersion et permettent de protéger des enjeux. Elles peuvent être situées sur le trait de côte ou en arrière-côte en tant que protection de seconde défense. Digues ou ouvrages de second rang Ouvrage conçu ou aménagé pour assurer une protection contre les inondations ou les submersions. La circonstance qu’un ouvrage ait un tel effet ne suffit pas à le faire regarder comme un ouvrage de protection, dès lors qu’il n’a pas été conçu ou aménagé à cette fin. Dune Formation sableuse d’origine éolienne, généralement parallèle à la côte. Une dune peut être fixée ou protégée contre l’érosion par des mesures rigides (enrochement, pieux en bois, perré en pied de dune) ou douces (geotextile, plantation de végétation). Épis (en côtier) Ouvrage généralement perpendiculaire au littoral, construit dans le but de contrôler le transit littoral Ouvrages côtiers Terme générique couvrant toutes protections du trait de côte, incluant les protections côtières et les défenses contre la mer. Parapet Mur construit sur la crête d’un ouvrage maritime arasé au-delà du niveau de la crête. Perré Revêtement maçonné, en béton, en enrochement ou autre matériau, protégeant un ouvrage et empêchant les eaux de le dégrader, ou le talus de s’effondrer. Ce terme est utilisé dans ce document pour désigner les ouvrages côtiers fixant la côte ou en haut de plage, comme à Cabourg, sans qu’il soit question de digue dans le sens stricte du PPRL (voir définition de digue côtière). Remblai Massif, en général en terre ou en enrochement, dont les flancs sont des talus et dont la longueur est très supérieure à sa hauteur. Dans le cadre de la submersion marine, les remblais sont principalement des remblais d’infrastructures de transports (autoroute, voie ferrée), pouvant ponctuellement et avec des effets variables, influer sur l’aléa d’inondation, soit en l’aggravant (obstacle à l’écoulement, rupture de la structure), soit en l’atténuant (limitation de l’extension ou des hauteurs d’eau sur certains secteurs).

5 juin 2014 – Version 3 151 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

VI. Références

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5 juin 2014 – Version 3 152 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site demande d’autorisation & enquête publique. Dossier 1072073-A Créocéan (2010). Diagnostic de sûreté de la digue est de la Dives entre le Pont de Cabourg et les Vannes Périers-en-Auge. 10160-G Créocéan (2012). Réalisation du diagnostic initial de la digue « Manche Vers-sur-Mer Paisty Vert ». C-MAP (2008). Bathymétrie DDTM14 (2010). Carte sismique. Visité le 16/10 http ://www. calvados. gouv. fr/spip. php ? page=article&id_article=3151 DDTM14 (2012). Digue d’ ‘Asnelles/Saint-Côme-de-Fresné, rapport de l’inspection du 1er octobre 2012. DDTM14 (2013). Carte des unités paysagères. Rapport : Côte de Nacre, unité 1.3.3. 10pages. Visité le 17/10/2013 http ://www. calvados. gouv. fr/paysages-et-occupation-du-sol-a4543. html DGPR (2013). Guide méthodologique : Plan de prévention des risques littoraux, Ministère de l’Écologie, du Développement durable, et de l’Énergie, décembre 2013. DREAL (2013). Rapport : les unités de paysage Visité le 17/10/2013. http ://www. basse- normandie. developpement-durable. gouv. fr/1-paysages-d-entre-terre-et-mer-a271. html DREAL (2013b). Le Porter à connaissance : Submersion marine et cartes ZNM. www. basse- normandie. developpement-durable. gouv. fr EAU FRANCE (2013). Site web : www. hydro. eaufrance. fr consulté en octobre 2013. EAU FRANCE (2014). Site web : www. hydro. eaufrance. fr consulté en mars 2014. France 3 (2013). Ver-sur-Mer (Calvados) : quand la mer déborde. GARNAUD, S. (2003). La sédimentation fine sur une plate-forme interne actuelle macrotidale : la Baie de Seine sud-orientale (France). Rapport de thèse Université de Caen/Basse-Normandie. 308 pages. GEOPHEN et al (2010). Les ensembles dunaires du département du Calvados : présentation, typologie et proposition pour une conservation durable du milieu. 105 pages. GOULAIN (2012). Bilan des connaissances sur les conditions hydrodynamiques le long du littoral normand et picard. GRESARC (2007). Evolution d’une plage macrotidale sous l ‘effet d’un procédé de drainage. UMR 6143, Morphodynamique Continentale et Côtière, Université de Caen. IFREMER (2004). Evolution morpho-sédimentaire du domaine littoral et marin de la Seine- Maritime. Augris C. Clabaut S., Costa S. et al., IFREMER, collection Bilan et prospective, 2004. IFREMER (2005). Isopaques des bancs sableux et nappes alluviales obtenues à partir des données de sismique des campagnes Manche Centrale et Orientale (1969) et Baie de Seine (1972). IFREMER (2008). Carte de la couverture sédimentaire. Visité le 16/10/2013 http ://envlit. ifremer. fr/region/basse_normandie/milieu/geomorphologie/couverture_sedimentaire IFREMER (2008). Information sur la géologie. Visité le 16/10/2013 http ://envlit. ifremer. fr/region/basse_normandie/milieu/bassins_versants_et_hydrographie/la_geologie_bas_normande IFREMER (2013). Site web : http ://envlit. ifremer. fr consulté en octobre 2013. IMDC (2013). Photo issues de la visite de terrain réalisée entre le 17 et le 19 Juin 2013. IMDC & AGR (2014). Note technique : Comptes rendus des réunions d’enquête, édition de mars 2014. LARSONNEUR et al. (1982). The superficial sediments of the and its Western Approaches, Claude Larsonneur, Philippe Bouysse, Jean-Paul Auffret, Sedimentology 29, (6), 1982 851-864

5 juin 2014 – Version 3 153 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

LESUEUR et al. (1999). Rapport Seine-Aval : Sables, chenaux, vasières… : dynamique des sédiments et évolution morphologique. LESUEUR, P. (2003). Rapport Seine-Aval « Etat et origine de l’envasement du littoral du Calvados » Marquage de l’origine et conditions hydrodynamiques des envasements littoraux – Rapport final. Lidar BD litto 3D (date inconnue) Lithotèque de Normandie (2013). Carte géologie de la Baie de seine. Visité le 15/10/2013 http ://www. etab. ac-caen. fr/discip/geologie/index. htm MEART, Y et. al (2006). Fine-grained sediment spatial distribution on the basis of a geostatistical analysis : Example of the eastern Bay of the Seine (France). Continental Shelf Research Volume 26, Issue 19, December 2006, Pages 2335–2351. Retiré du site http ://www. sciencedirect. com/science/article/pii/S0278434306002032 le 16/10/2013. Météo France (2013). Site web : www. meteofrance. com, consulté en octobre 2013. NOAA (2013). NOAA GFS, Global Forecast System : modèle de prédiction météorologique, http ://www. nco. ncep. noaa. gov/pmb/products/gfs/ (consulté en octobre 2013). ONERC (2010). Synthèse – Prise en compte de l’élévation du niveau de la mer en vue de l’estimation des impacts du changement climatique et des mesures d’adaptation possibles. 6p. http ://www. developpement-durable. gouv. fr/IMG/pdf/synth_niveau_mer. pdfPluies Extremes (2013). Site web : www. pluiesextremes. meteo. fr consulté en octobre 2013. Le Pays d’Auge (2014). Article : Quatre personnes évacuées par précaution, Journal le Pays d’Auge édition LITTORAL du 07.01.2014. PNA (2014). Transmission de données (bathymétries, travaux de dragage), janvier 2014. Previmer (2014). Modélisation de houle Wavewatch III de prévimer, siteweb www. previmer. org, consulté en mars 2014. RONLP (2014 ?). Atlas du Réseau d’Observation du Littoral N ormand et Picard (cartes transmises par la DDTM). SOGREAH (1990). Projet de création d’une 2e passerelle pour le terminal Transmanche – Etude d’impact. Rapport 5 1260. Sogreah (2006). Etude des zones inondables de la Dives aval et de la Divette sur la Commune de Cabourg Sogreah (2010). Extension du port de Caen-Ouistreham – Terminal Ferry – Etude d’impact. SHO/ERE/TSD/SLX-4-62-0072 – Mai 2010 SHOM (2012). Références Altimétriques Maritimes, Ports de France métropolitaine et d’outre-mer, Cotes du zéro hydrographique et niveaux caractéristiques de la marée, 2012. SHOM / CETMEF (2012). Statistique des niveaux marins extrêmes des côtes de France (Manche et Atlantique), document digital. SHOM (2013). Site web www. data. shom. fr, consulté en octobre et novembre 2013. SOGREAH (1992). Débouché de l’Orne. Etude sur modèle physique. Rapport général. Rapport 5 1259 R10. WindFinder (2013). http ://nl. windfinder. com/windstats/windstatistic_deauville. htm, consulté en octobre 2013.

5 juin 2014 – Version 3 154 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

VII. Liste des annexes

Annexe A – Disponibilité de données bathymétriques fluviales et marines...... 163 A-1 – Bases de données...... 165 A-2 – Sommaire et actions...... 167 Annexe B – Cartes des moyennes annuelles des températures minimales et maximales en Basse-Normandie...... 169 Annexe C – Roses de houle ANEMOC...... 173 C-1 – Points au large (>10km)...... 173 C-2 – Points en bordure littorale (<10km)...... 179 Annexe D – Mesures houlographiques du CREC...... 183 D-1 – Villers-sur-Mer...... 185 D-2 – Ouistreham...... 187 D-3 – Luc-sur-mer...... 189 Annexe E – Consignes concernant la manœuvre des ouvrages de gestion de l’eau du port de Caen – Oustreham...... 191 Annexe F – Fiches des sections homogènes...... 195 Annexe G – Carte des phénomènes naturels...... 199 Annexe H – Cartes altimétriques (Litto3D)...... 203 Annexe I – Cartes de la défense côtière...... 207 Annexe J – Analyse historique : fiches tempêtes...... 211 Annexe K – Fiches ouvrages historiques...... 215 Annexe L – Atlas occupation du sol...... 219 L-1 – Dives-Orne...... 221 L-2 – Bessin...... 223 Annexe M – Atlas recul du trait de côte...... 225 M-1 – Dives-Orne...... 227 M-2 – Bessin...... 229 Annexe N – Géoréférences et photographies des visites de terrain (CD-ROM)...... 231 Annexe O – Liste des documents consultés...... 233

5 juin 2014 – Version 3 155 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Annexe A – Disponibilité de données bathymétriques fluviales et marines

5 juin 2014 – Version 3 156 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

A-1 – Bases de données

A-1-1 – SHOM BD : Dalles bathymétriques du SHOM établies à partir de 1978. Différentes méthodes et dates de sondage (?). Mesures en m CM (Carte Marine) Disponibilité : disponible à IMDC, mais réautorisation auprès du SHOM nécessaire Etendue : vaste zone longeant la côte du Calvados entre Le Havre et la Baie des Veys (exclus). La BD s’étend sur 70 à 80km au large Qualité : bonne, mais les plus anciennes mesures sont datées Résolution : ordre de 100 à 200m au large et de 50 à 100m en bordure littorale. Couverture de la côte : la Bathy du SHOM se joint à la BD Litto3D au niveau de Dives-Orne. Il y a une lacune de données au niveau de Courselles – Graye et Ver-sur-Mer (absence totale de données), et Asnelles-Saint-Côme (données localement plus éparses). Commentaires : solide base de données, réauthentification et mise à jour auprès du SHOM absolument désirable pour modélisation de houle. Point négative : plus ancienne date de mesure (1978) -> mise à jour.

A-1-2 – C-MAP BD : Cruise Measurements : sondages ponctuelles des cartes de navigation. Mesures en m CM (Carte Marine) Disponibilité : Disponible à IMDC Etendue : mondiale Qualité : relativement bonne, dépend de la résolution. Pour la côte du Calvados, le nombre de points de mesures est assez haut. Résolution : fortement dépendant du passage maritime. Faible résolution au niveau des plages, plus haute résolution au niveau des chenaux maritimes et estuaires navigables. Pour le Calvados, la BD C-MAP est plus complète au niveau des trois embouchures : de la Seulles, de la Dives et (surtout) de l’Orne). Couverture de la côte : les zones littorales sont couvertes par la Bathy C-map. La résolution y varie de quelques dizaines à quelques centaines de mètres. Peu de mesures sur les estrans (ces zones sont comprises dans la BD Litto3D) Commentaires : Cette base de données peut surtout servir à compléter les lacunes de la BD du SHOM (notamment au niveau de Courseulles (assez bonne résolution locale)).

A-1-3 – Litto3D BD : base de données Litto3D (mesures lidar) sur le territoire du Calvados. Date de mesures inconnues, mais récente. Référence altimétrique : m IGN69 Disponibilité : mis à disposition par la DDTM14 (via DREAL) Etendue : domaines d’études largement compris. Les mesures lidar sont prises à marée basse, donc les estrans sont comprises dans les mesures (+ une bande de mesure de 2km de large sur le littoral ; les mesures sont continuées sur les terres <10m). Qualité : bonne qualité. Erreur de mesures connues (ordre de 20 à 60cm) Résolution : 1x1m (très fine)

5 juin 2014 – Version 3 157 Alp'Géorisques - IMDC PPRL Bessin et Dives-Orne Phase 1 - Analyse prélable du site

Couverture de la côte : Intégralement comprise Commentaires : en absence d’une maille de correction, les bathymétries en m CM seront calées à la mesure Litto3D (mIGN69), avec un risque de discontinuités de l’ordre de quelques mètres.

A-1-4 – Bloc Marine Le Bloc Marine (guide de navigation de plaisance le long des côtes de la France métropolitaine), contient des cartes indiquant la profondeur d’eau (cible) dans le sports de plaisance (bon pour hypothèses à défaut d’autres données).

A-1-5 – PNA Deux bases de mesures sont déjà fournies : - Le chenal maritime près de la gare maritime à Ouistreham (fine résolution) - L’estuaire et le large de l’estuaire de l’Orne (2002) - Le chenal maritime de Ouistreham aux ouvrages hydrauliques de Caen - L’Orne du barrage de Montalivet à la mer Ces mesures détaillées seront intégrées dans la bathymétrie finale pour les modélisations.

A-2 – Sommaire et actions Le Large De manière générale, on a une bonne couverture du large par les différentes bases de données (surtout du SHOM), à quelques exceptions près :  une lacune au large de Courselles-, Graye et Ver-sur-Mer, qui est assez bien complétée par la BD de C-Map en zone côtière  Asnelles-Saint-Côme (données localement plus éparses) Nous proposons de faire une interpolation des données C-Map sur une maille plus fine (avec un risque d’erreur d’interpolation), sans autres actions à prendre. Bathymétries et profils des rivières Sur l’Orne ainsi que dans le chenal maritime la bathymétrie est disponible jusqu’aux barrages. Peu de sondages sont disponibles sur les autres rivières (Dives et Seules). Il est fait mention de mesure de 17 profils de la Dives pour l’étude Sogreah (2006). Ces profiles peuvent servir pour le modèle de submersion. Si ces échanges n’apportent pas toutes les données nécessaires sur les rivières, il y a deux possibilités :  affermir la TC2 pour effectuer des mesures de bathymétries sur les rivières  faire des hypothèses sur les profondeurs d’eau des rivières Peu de données sont disponibles pour les hypothèses, donc IMDC conseille de faire des mesures supplémentaires. Sans ces mesures la modélisation de la submersion marine est encore possible (sur la base des hypothèses), mais sera moins précise dans les estuaires.

5 juin 2014 – Version 3 158 Annexe B – Cartes des moyennes annuelles des températures minimales et maximales en Basse- Normandie

(Source : http ://envlit. ifremer. fr/)

Annexe C – Roses de houle ANEMOC

C-1 – Points au large (>10km)

C-1-1 – COAST 2577

C-1-2 – COAST 3171

C-1-3 – COAST 2865

C-2 – Points en bordure littorale (<10km)

C-2-1 – COAST 3482

C-2-2 – COAST 3326

Annexe D – Mesures houlographiques du CREC

Les roses de houle et corrélogrammes présentées ci-après sont obtenus du siteweb du Centre de Recherches en Environnement Côtier (CREC) de l’université de Caen.

D-1 – Villers-sur-Mer

D-2 – Ouistreham

D-3 – Luc-sur-mer

Annexe E – Consignes concernant la manœuvre des ouvrages de gestion de l’eau du port de Caen – Oustreham

Annexe F – Fiches des sections homogènes

Annexe G – Carte des phénomènes naturels

Annexe H – Cartes altimétriques (Litto3D)

Annexe I – Cartes de la défense côtière

Annexe J – Analyse historique : fiches tempêtes

Annexe K – Fiches ouvrages historiques

Annexe L – Atlas occupation du sol

L-1 – Dives-Orne

L-2 – Bessin

Annexe M – Atlas recul du trait de côte

M-1 – Dives-Orne

M-2 – Bessin

Annexe N – Géoréférences et photographies des visites de terrain (CD-ROM)

Annexe O – Liste des documents consultés

Le tableau ci-dessous liste (non exclusivement) les principaux documents et fichiers consultés pour l’analyse de phase 1 du PPRL.

Référence Titre/description document Etude d’impact hydrodynamique et sédimentaire pour un projet ACTIMAR (2010) d’aménagement portuaire, Projet MOC 0134. Travaux d’aménagement et dragages d’entretien du port de Caen- Ouistreham Dossier de demande d’autorisation et de permis d’immersion, ALIDADE (2003) cité dans ACTIMAR (2010 Atlas Numérique d’Etats de Mer Océaniques et Côtiers, http://anemoc.cetmef.developpement-durable.gouv.fr/, base de données des conditions d'états de mer obtenues le long des côtes françaises Atlantique - Manche - Mer du Nord par, développé par EDF R&D - LNHE ANEMOC (2013) avec le soutien du CETMEF. Mission de maîtrise d’œuvre relative à la protection du littoral bâti sur la ANTEA (2012) commune de Saint-Côme-de-Fresné, mission d’avant-projet Travaux de protection du littoral bâti sur la commune de Ver-sur-Mer, Mission-projet - première phase opérationnelle, rapport n°A70119B, avril ANTEA (2013) 2013 Etude de dangers des digues de l’estuaire de la Dives et du front de mer ARTELIA (2013) de Cabourg, rapport final. ASA Ver- Meuvaines (2013) Note sur l’événement mars 2013 ASA Ver- Meuvaines (2013b) Photos tempête Mars 2013 ASA Ver- Meuvaines (2013c) Photos tempête Novembre 2013 Asnelles (2010) Carte des zones inondées lors de Xynthia (2010) Ensembles sédimentaires et formes d’érosion du Quaternaire sous-marin AUFFRET, J.P., de la Manche orientale : Bulletin de l’Association française pour l’étude du ALDUC, D. (1977) Quaternaire-Volume 14-Numéro 4, pp 71-75. Synthèse des connaissances sur l’estuaire de la Seine, partie 2 – AVOINE (1995) Sédimentologie (IFREMER Eléments pour une histoire des inondations dans le Calvados au 18 et Ballais (1995) 19ème siècles d'après les archives départementales (Ballais, 1995) La Seine fluviale plio-quaternaire en baie de Seine : évolution BENABDELLOUA morphologique et sédimentaire (rôle du substratum géologique et des HED, M. (2011) cycles climato-eustatiques Dynamique sédimentaire multiclasse : de l’étude des processus à la BLANPAIN, O. modélisation en manche. Rapport de thèse IRSN, Ifremer, Université de (2009) Rouen337 pages. Carte « Origine des dépôts superficiels »Visité le 15/10/2013 BRGM. www.infoterre.brgm.fr Commune de Courseulles-sur-Mer – Digues de protection de la ville contre BRL (2012) les submersions marines, diagnostic initial de sûreté des ouvrages. Calvados-Littoral (2014) Site web : http://www.calvados-littoral.fr/ consulté en mars 2014. Mesures houlographiques C.A.N.D.H.I.S. CANDHIS (2013) (http://candhis.cetmef.developpement-durable.gouv.fr/)

Référence Titre/description document CEBTP SOLEN Rapport "Etude de la stabilité de la digue en bordure de la rivière 'La (2006) Dives'; étude géotechnique" Ver-sur-Mer – Digues et protections contre la mer : Avis sur l’état des CETE (2010) structures, Affaire n° 13187. Asnelles – Digues et protections contre la mer : Avis sur l’état des CETE (2010b) structures, Affaire n° 13187. Saint-Côme-de-Fresné – digues et protections contre la mer : avis sur CETE (2010c) l’état des structures, Affaire n°13231. Arromanches-les-Bains – digues et protections contre la mer : avis sur CETE (2010d) l’état des structures, Affaire n°13185 Analyse des surcotes extrêmes le long des côtes métropolitaines, CETMEF & Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de CETMEF (2013) l’Énergie, www.cetmef.deeloppement-durable.gouv.fr. Commune de Bernières-s-M (2013) Photos Xynthia, Bernières-s-M Constantin (1926) Les inondations du 31/12/1925 dans le Calvados (Constantin, 1926) Site web du CREC : www.crec.unicaen.fr consulté au mois d‘octobre et CREC (2013) novembre 2013. Projet de création d’une zone d’évitage sur le canal de Caen à la Mer à hauteur de Blainville-sur-Orne : Dragage d’investissement du port de Caen-Ouistreham : dossier de demande d’autorisation & enquête publique Créocéan (2008) Dossier 1072073-A Diagnostic de sûreté de la digue est de la Dives entre le Pont de Cabourg Créocéan (2010) et les Vannes Périers-en-Auge10160-G Rapport : Maitrise d'œuvre protection du littoral bâti sur la commune d'Asnelles - travaux d'urgence, rapport Projet, rev A (CREOCEAN, Créocéan (2011) 02/2011) Réalisation du diagnostic initial de la digue « Manche Vers-sur-Mer Paisty Créocéan (2012) Vert ». Photos tempête Xynthia : dégâts sur les ouvrages et réparations mises en Créocéan (2013) place Rapport : Maitrise d'œuvre protection du littoral bâti sur la commune d'Asnelles - travaux d’urgence, rapport Projet, rev A, reprise du projet initial Créocéan (2013) suite aux travaux d'urgence réalisés DDE (1996) Historique des crues de l'Orne (DDE, 1996) DDE (1997) Les inondation à Caen en 1926 (DDE, 1997) Carte sismique Visité le 16/10 DDTM14 (2010) http://www.calvados.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=3151 Digue d’ ‘Asnelles/Saint-Côme-de-Fresné, rapport de l’inspection du 1er DDTM14 (2012) octobre 2012. Carte des unités paysagères Rapport : Côte de Nacre, unité 1.3.310pagesVisité le 17/10/2013 http://www.calvados.gouv.fr/paysages-et- DDTM14 (2013) occupation-du-sol-a4543.html DDTM14 (2013) Rivière l'Orne, crues des 16-18/11/1974 DDTM14 Bayeux (2013) Photos Xynthia, Ver-s-M DDTM14 Bayeux (2013b) Photos tempête Mars 2013, Ver-sur-Mer DDTM14 Bayeux (2013c) Photos tempête Septembre-Octobre 2013, Ver-sur-Mer DDTM14 Bayeux (2013d) Photos tempête Novembre 2013, Ver-sur-Mer

Référence Titre/description document DDTM14 Bayeux (2013e) Evénements submersion (Xynthia, Mars+Novembre 2013), Asnelles Guide méthodologique: Plan de prévention des risques littoraux, Ministère DGPR (2013) de l’Écologie, du Développement durable, et de l’Énergie, décembre 2013. Rapport: les unités de paysage Visité le 17/10/2013http://www.basse- normandie.developpement-durable.gouv.fr/1-paysages-d-entre-terre-et- DREAL (2013) mer-a271.html DREAL (2013) Rapport inspection Digue de Paisty Vert (Ver-sur-Mer) Le Porter à connaissance: Submersion marine et cartes ZNMwww.basse- DREAL (2013b) normandie.developpement-durable.gouv.fr EAU FRANCE (2013) Site web : www.hydro.eaufrance.fr consulté en octobre 2013. EAU FRANCE (2014) Site web : www.hydro.eaufrance.fr consulté en mars 2014. France 3 (2013) Ver-sur-Mer (Calvados) : quand la mer déborde. La sédimentation fine sur une plate-forme interne actuelle macrotidale : la GARNAUD, S. Baie de Seine sud-orientale (France). Rapport de thèse Université de (2003) Caen/Basse-Normandie. 308 pages. Les ensembles dunaires du département du Calvados : présentation, GEOPHEN et al typologie et proposition pour une conservation durable du milieu105 (2010) pages. Bilan des connaissances sur les conditions hydrodynamiques le long du GOULAIN (2012) littoral normand et picard. Rapport "conséquence d'une élévation du niveau moyen de la mer sur le littoral des marais de Ver-sur-Mer et Meuvaines, rapport final (GRESARC, GRESARC (2003) 2003) Evolution d’une plage macrotidale sous l ‘effet d’un procédé de drainage UMR 6143, Morphodynamique Continentale et Côtière, Université de GRESARC (2007) Caen. Grontmij (2013) Crues de l'Orne-carte pour chaque inondation (Caen +Ouistreham) Grontmij (2013b) Cartes Ouvrages (TRI) Caen Ouistreham Evolution morpho-sédimentaire du domaine littoral et marin de la Seine- Maritime, Augris Clabaut S., Costa Set al., IFREMER, collection Bilan et IFREMER (2004) prospective, 2004. Isopaques des bancs sableux et nappes alluviales obtenues à partir des IFREMER (2005) données de sismique des campagnes Manche Centrale et Orientale (1969 Carte de la couverture sédimentaire, Visité le 16/10/2013 http://envlit.ifremer.fr/region/basse_normandie/milieu/geomorphologie/couv IFREMER (2008) erture_sedimentaire Information sur la géologie, Visité le 16/10/2013 http://envlit.ifremer.fr/region/basse_normandie/milieu/bassins_versants_et_ IFREMER (2008) hydrographie/la_geologie_bas_normande IFREMER (2013) Site web : http://envlit.ifremer.fr consulté en octobre 2013. IMDC & AGR Note technique : Comptes rendus des réunions d’enquête, édition de mars (2014) 2014 IMDC (2013) Photo issues de la visite de terrain réalisée entre le 17 et le 19 Juin 2013. Ingetec (2012) Rapport " Aménagement des berges de l'Orne" The superficial sediments of the English Channel and its Western LARSONNEUR et Approaches, Claude Larsonneur, Philippe Bouysse, Jean-Paul Auffret, al. (1982) Sedimentology 29, (6), 1982 851-864 Inondations provoquées par la orne de l'Orne du 30/12/1925 au 3/01/1926 Lehanneur (1926) (Lehanneur, 1926) LESUEUR et al. Rapport Seine-Aval : Sables, chenaux, vasières... : dynamique des

Référence Titre/description document (1999) sédiments et évolution morphologique. Rapport Seine-Aval « Etat et origine de l’envasement du littoral du LESUEUR, P. Calvados» Marquage de l’origine et conditions hydrodynamiques des (2003) envasements littoraux- Rapport final. Lidar BD litto 3D Mesures altimétriques Litto3D, RGAlti (date inconnue) Lithotèque de Carte géologie de la Baie de seine, Visité le 15/10/2013 Normandie (2013) http://www.etab.ac-caen.fr/discip/geologie/index.htm MEART, Y et.al Fine-grained sediment spatial distribution on the basis of a geostatistical (2006) analysis: Example of the eastern Bay of the Seine (France Météo France (2013) Site web: www.meteofrance.com, consulté en octobre 2013. Nicolas (1926) Régime des eaux avant et après la création du canal (Nicolas, 1926) NOAA GFS, Global Forecast System: modèle de prédiction météorologique, http://www.nco.ncep.noaa.gov/pmb/products/gfs/ NOAA (2013) (consulté en octobre 2013 Synthèse - Prise en compte de l'élévation du niveau de la mer en vue de l'estimation des impacts du changement climatique et des mesures d'adaptation possibles6phttp://www.developpement- ONERC (2010) durablegouv.fr/IMG/pdf/synth_niveau_mer.pdf Ouest-France La grande marée et le vent provoquent une Inondation + Article (2013) Renaissance : La digue fragilisée après la submersion (novembre 2013) Ouest-France (2013b) Le port? Mais non il ne déborde pas! (Courseulles, Novembre 2013) Ouest-France (2013c) Enrochements Ver-Meuvaines Transmission de données (bathymétries, travaux de dragage), janvier PNA (2014) 2014. Ponts et Protection de la ville de Caen contre les inondations, inondation éventuelle Chaussées (1926) de la zone portuaire, rapport de l'ingénieur (Ponts et chaussées, 1926) Modélisation de houle Wavewatch III de prévimer, siteweb Previmer (2014) www.previmer.org, consulté en mars 2014. Carte: dynamique du trait de cote entre la baie du Mont St Michel et la ROLNP (2012) Baie d'Authis Atlas du Réseau d’Observation du Littoral Normand et Picard (cartes RONLP (2014 ?) transmises par la DDTM Références Altimétriques Maritimes, Ports de France métropolitaine et d’outre-mer, Cotes du zéro hydrographique et niveaux caractéristiques de SHOM (2012) la marée, 2012. SHOM (2013) Site web www.data.shom.fr, consulté en octobre et novembre 2013 SHOM / CETMEF Statistique des niveaux marins extrêmes des côtes de France (Manche et (2012) Atlantique), document digital. Projet de création d’une 2ème passerelle pour le terminal Transmanche – SOGREAH (1990) Etude d’impact, Rapport 5 1260. Débouché de l’Orne: Etude sur modèle physique, Rapport généra, Rapport SOGREAH (1992) 5 1259 R10.