Les inondations La gestion du risque Outre les précipitations, les inondations des val- Les vallées de l’Aunelle et de l’Hogneau restent lées de l’Aunelle-Hogneau sont dues aussi à la à l’heure actuelle exposées au risque inonda- capacité limitée du lit mineur, parfois endigué, tion. Pour répondre à cette menace, des efforts inapte à évacuer les crues d’un bassin versant d’aménagement et de gestion sont en cours. dont l’évolution favorise l’accroissement des L’Aunelle et l’Hogneau font partie intégrante du ruissellements (imperméabilisation, pratiques Contrat de Rivières Rhonelle-Aunelle-Hogneau culturales, ...). mis en place par la Communauté de Communes Les zones inondables de l’Aunelle-Hogneau re- de la Vallée de l’Escaut et ses partenaires. présentent une superficie de l’ordre de Ce contrat met en Ïuvre entre autres mesures 1130 hectares en crue centennale. Alors un ensemble de travaux d’aménagements hy- qu’elles concernent surtout des pâtures sur drauliques adaptés au milieu naturel, pour lutter l’amont du bassin versant, les inondations tou- contre les inondations et préserver les zones chent des secteurs habités à l’aval : , d’expansion de crues naturelles. Plusieurs types Marchipont, Quiévrechain, Quiévrain, Crespin, de réalisations seront ou ont été entreprises. En Saint-Aybert et . Les zones inon- effet, d’après les conclusions de l’étude hydrau- dables de l’Hogneau s’étendent essentiellement lique menée en 2000, des aménagements de de Crespin à la confluence avec le canal de zones de stockage au fil de l’eau (zones de Mons sur une large superficie de plus de Ç sur-stockage ») pourraient améliorer les pro- 700 hectares. blèmes d’inondation de façon significative. L’endiguement ancien de l’Hogneau au niveau Ces mesures de protection devront être accom- de Crespin et Thivencelle engendre pour les pagnées d’une prise en compte du risque dans biens et les personnes des risques particuliers la réglementation de l’occupation et des usages d’inondation par rupture de digues, comme ce des sols ainsi que de la construction, afin de ga- fut le cas en 1980, 1995 et 2002. Les zones en- rantir leur efficacité dans le temps. Ainsi un Plan diguées restent des zones à risque d’inondation. de Prévention des Risques sera mis en oeuvre. Les risques de rupture brutale ou de submer- Ce document, qui a valeur de servitude d’utilité sion des digues demeurent, quel que soit le de- publique, a vocation à être annexé aux Plans gré de protection théorique de ces digues. Les communes les plus touchées sont Locaux d’Urbanisme, lorsque ceux-ci existent. Quiévrechain, Quiévrain, Crespin, Thivencelle et Saint-Aybert.

Analyse des zones inondables ¥ Les zones inondables de l’Aunelle et de l’Hogneau sont assez étroites en amont, Une réglementation adaptée au risque puis elles s’élargissent fortement à l’aval de Quiévrechain et de façon encore Ç inondation » permettra de réduire plus marquée en aval de la confluence avec l’Hogneau. Cette dernière inonde préventivement les dégâts largement la zone rurale située en amont de Crespin avec des hauteurs de sub- causés par les crues. zones inondables mersion élevées puis s’étend dans le centre de Crespin affectant un nombre important d’habitations. Réalisation : Marie-Laure Fiegel - DIREN - Pas de Calais, avec la collaboration du bureau d’études SAFEGE ¥ Malgré l’endiguement de la rivière sur la partie aval, les débordements sont très Conception-maquette : Christine Diéval - DIREN importants, dès la crue décennale. L’extension de la crue centennale est partout Photographie : Phot’r - Jack Van Santfort - Christine Diéval - Marie-Laure Fiegel supérieure à la crue décennale, révélant un envahissement progressif du lit majeur Sources des données : DIREN, étude hydraulique SAFEGE par les crues. Cartographie : SIGALE¨ Nord - Pas de Calais Impression : Imprimerie Potié - décembre 2002 ¥ Les hauteurs de submersion en crue décennale sont en général inférieures à 0.50 DIREN Nord - Pas de Calais - 107, boulevard de la Liberté - 59041 Cedex - Tél. : 03 59 57 83 83 - Fax : 03 59 57 83 00 mètre sauf exceptions locales sur l’amont de l’Hogneau et très à l’aval, où elles L’atlas des zones inondables a été réalisé dans le cadre du contrat de Plan Etat / Région peuvent excéder 3.50 mètres. En crue centennale, l’accroissement de ces hau- http://www.environnement.gouv.fr/nord-pas-de-calais/azi/ teurs de submersion est de l’ordre de 50 centimètres par rapport à la crue décen- nale. Avec le concours ¥ Les durées de submersion pour la crue centennale restent principalement infé- financier de la Communauté rieures à 8 jours, variables selon la zone du lit majeur considérée. Européenne ¥ Les vitesses moyennes sont faibles, inférieures à 0.5 m/s et très rarement com- prises entre 0.5 et 1 m/s. PRÉFECTURE DE RÉGION AGENCE DE L'EAU RÉGION NORD - PAS DE CALAIS DIREN NORD - PAS DE CALAIS ARTOIS - PICARDIE CONSEIL RÉGIONAL DIREN Nord - Pas de Calais Agence de l'eau Artois-Picardie Conseil Régional Nord - Pas de Calais 107, bd de la Liberté 200, rue Marcelline Hôtel de Région - Centre Rihour 59041 Lille Cedex 59508 Cedex 59555 Lille Cedex Tél. 03 59 57 83 83 Tél. 03 27 99 90 00 Tél. 03 28 82 82 82 Caractéristiques hydrologiques Les crues L’Hogneau prend sa source dans le bois Del- L’histogramme de répartition des crues dans haye en limite de la forêt de Mormal à une alti- l’année révèle une nette prédominance des Les vallées de l’Aunelle et de l’Hogneau tude de 144 mètres. Sur un parcours de 33 ki- crues durant la saison humide. Les crues se lomètres, elle traverse , produisent principalement entre décembre et Le bassin versant de Bassin versant de l’Aunelle-Hogneau Taisnières-sur-Hon, Hon Hergies, Houdain-lez- mars (plus de 80 % des crues enregistrées). Ce- l’Hogneau (ou Grande , , en territoire fran- pendant, il n’est pas exclu que des crues se pro- Honnelle) couvre le secteur çais, puis les communes d’Angre, et duisent au printemps et en été, comme ce fut le transfrontalier de la et Quiévrain en territoire belge. Elle repasse alors cas en juillet 1980. de la Belgique, avec les 3/4 de en France au niveau de Crespin et Thivencelle La mesure des débits de l’Hogneau s’effectue sa superficie côté français. avant de se jeter dans le canal de Mons (Condé notamment au niveau de la station hydromé- A la rencontre de différents Pommeroeul), dans lequel elle se déverse par trique implantée à Thivencelle. Les débits de espaces géographiques, ce un seuil. pointe en crue en ont été déduits en fonction de bassin comprend au nord les Au sein du bassin de l’Hogneau s’écoulent trois leurs probabilités d’apparition. marais de l'Escaut. Bordant le cours d’eau majeurs : la rivière principale (ap- Période de retour Débit* canal de Pommeroeul, ces pelée la Grande Honnelle en Belgique), la Pe- 10 ans 30 m3/s tite Honnelle et l’Aunelle. La Grande Honnelle et marais s'étendent de Condé à 20 ans 34 m3/s la Petite Honnelle confluent à hauteur de Cres- Bernissart et Crespin et Bassins versants de la région Nord - Pas de Calais 50 ans 39 m3/s constituent une zone humide pin et Blanc Misseron pour former l’Hogneau, 100 ans 43 m3/s irriguée par des canaux. A l'est et à l'ouest, deux plateaux qui est rapidement rejoint par l’Aunelle, affluent Le bassin versant de *maximum instantané à Thivencelle (d’après DIREN et étude dominent à environ 60 mètres de hauteur un ensemble de l’Hogneau possède une rive gauche majeur de l’Hogneau. La rivière de hydraulique de SAFEGE) vallées. superficie de 240 km2, Bavay, située plus à l’amont sur le plateau ba- celui de l’Aunelle vaisien, constitue un autre affluent important en Le paysage est traversé par d’importantes infrastructures : Le profil en long de l'Hogneau est caractérisé Des précipitations hivernales longues et in- représentant 78 km2 rive gauche. par un rupture de pente après la confluence de le canal, l’autoroute et l’ancienne voie ferrée. de cette surface tenses sont à l’origine de la plupart des crues l'Aunelle jusqu'aux marais de l'Escaut. Le sous-sol se caractérise par la présence de deux grands globale. Les pentes moyennes de la Grande Honnelle et importantes sur les bassins de l’Aunelle et de ensembles lithologiques : la craie et les marnes. Le bassin versant de de l’Aunelle sont respectivement de 4 ‰ et de l’Hogneau. Outre les crues remarquables d’août Le bassin versant de l’Aunelle se distingue par un fond de l’Aunelle possède une 3 ‰. Après sa confluence avec l’Aunelle, la Altitude (m) 1850 et de juin 1898, au cours des vingt der- 160 Profils en long de l'Aunelle et de l'Hogneau vallée bocager, humide et riche en sources, doté de forme allongée et pente de l’Hogneau se réduit à 0.9 ‰ jusqu’au Grande Honnelle nières années, des épisodes importants ont été 140 française nombreuses peupleraies alors que celui des est plus relativement étroite, canal de Condé Pommeroeul et aux marais de enregistrés entre autres en juillet 1980, février la largeur du bassin l’Escaut. 120 1983, mars 1986, décembre 1988, mars 1989, étroit et encadré par deux rebords de plateaux calcaires. Seule restant inférieure à 100 décembre 1993, janvier 1995, avril 1998, dé- la frange amont du bassin versant dispose d’un couvert 5 km, alors que celle L’examen des débits en année moyenne op- 80 cembre 1999, mars 2000, mars 2001, janvier, forestier important, les massifs forestiers étant ailleurs très de l’Hogneau pose une période de hautes eaux, qui s’étale de localisés, à l’exception des abords de Gussignies. s’apparente davantage novembre à mai avec un maximum en mars et 60 Aunelle février et mars 2002. 3 frontière Répartition des crues dans l'année en % (crues > 17 m /s) à un losange assez une période de basses eaux allant de juin à oc- 40 Les crues de l’Aunelle et de l’Hogneau sont en La pluviométrie moyenne sur le bassin versant est de 780 mm frontière 35 Période de référence 1972-2001 large sur sa partie tobre avec un minimum en septembre. Hogneau par an. Les pluies journalières les plus fortes sont 20 Grande Honnelle général assez brèves, d’une durée inférieure à amont et s’affinant belge 8 jours. 30 fréquemment observées en été, traduisant l’existence de Le régime hydrologique de l’Hogneau se carac- 0 vers l’aval. 0 5 10 15 20 25 30 35 Km phénomènes orageux notables. térise par une certaine irrégularité des débits 25 En période de crues, la nappe ne paraît pas contribuer à des moyens mensuels. Le rapport du débit moyen 20 apports importants. Il est notoire que les sols sont rapidement mensuel le plus élevé au débit moyen mensuel Régime annuel à la station de Thivencelle 15 Débit Période de référence 1972 - 2001 saturés lors d’épisodes pluvieux d’intensité moyenne et que le le plus faible est de 3,5, rapport supérieur à ce- (m3/s) 10 lui du bassin versant voisin de la Rhonelle. 3,5 ruissellement est alors important. 3 5

Le territoire composant le bassin versant a fait l’objet de 2,5 0 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. différentes logiques d’urbanisation. Ainsi différentes trames se 2 juxtaposent : une trame rurale avec bourgs (Crespin), une trame 1,5 Les crues se produisent le plus fréquemment minière (habitat dispersé au gré des localisations de puits à 1 en hiver, même si une crue remarquable Thivencelle) et des cités minières à Quiévrechain, une trame 0,5 est survenue en juillet 1980. 0 villageoise (Quiévrain) et une trame industrielle (Crespin). Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Sur les rives de l’Hogneau, les carrières de marbre et de pierre ainsi que les moulins à farine ont été florissants jusque dans Le régime hydrologique est caractérisé un passé récent. par une certaine irrégularité des débits moyens mensuels.