Revue de presse « Défense »

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Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous pouvez soit contacter directement le responsable de thème de Défense soit réagir en adressant un courriel à l’adresse indiquée ci-dessus. L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues. Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse : http://www.union-ihedn.org/

. Date : 18 novembre 2015 Sommaire des articles proposés

1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions :  Recours aux forces armées : une exception très codifiée  Attentats de Paris : un tournant stratégique 2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN :  Angela Merkel refuse de se voir en chef de guerre  Syrie : Moscou se replace au centre du jeu, avec Téhéran dans sa roue  Le contentieux autour de la Mer de Chine plane sur le sommet de l'Apec 3) Armements - Industries - Économie :  Les 700 MHZ rapportent plus de 2,8 milliards d'euros à l'Etat  Attentats du 13 novembre : la sécurité renforcée dans les transports  La sécurité des sites industriels en question après les attentats  François Hollande devant le congrès : les mesures annoncées pour la Défense 4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie :  l'armée appelée à la rescousse pour fournir des antidotes aux gaz toxiques  Le premier ministre et le ministre de la défense au CPCO  Mission Arromanches 2 : déploiement du GAN en Méditerranée orientale et dans l'Océan Indien  Le site de Gravelines survolé, Polair 3 ordonnée 5) Zones de conflits :  Retour des autorités yéménites à Aden : l'offensive militaire contre les Houthis se poursuit  Violation du droit international humanitaire en Libye : un rapport onusien accuse toutes les parties du conflit  L'Etat islamique est-il en recul?  Frappes contre l'EI, les conséquences d'une diplomatie improvisée 6) Renseignements et menaces :  #RumourAboutGermany : campagne d'information en Afghanistan  Dakar 2015 : l'outil militaire au cœur des débats  Polémique autour des services belges de l'antiterrorisme  La RATP confrontée à la poussée du communautarisme islamiste 7) Sécurité intérieure :  Attentats de Paris : opération reconquête en banlieue  Le travail dantesque de la police scientifique 8) Énergie environnement climat :  Attentats de Paris : "le pétrole rapporte de moins en moins à Daech"  Climat : les dix premiers mois de l'année 2015 sont les plus chauds jamais enregistrés  COP 21 : la société Générale veut renoncer au financement des mines de charbon. 9) Géopolitique de la culture :  L'autre monde  Femmes de djihadistes : ces aides de camp de l'ombre 10) Géopolitique de l’information :  Après les attaques à Paris, l'EI déploie sa propagande sur le Darknet  150 millions d'abonnés 5G en 2021.  Chiffrement : les attentats relancent-ils le débat?  Facebook, miroir exutoire et poubelle de l'opinion face aux attentats  Attentats à Paris : les Anonymous promettent une riposte "massive" 11) Jour après Jour : le 18 novembre 12) Revue de presse internationale en langue étrangère :  China Doesn't Want Sea Dispute Raised at ASEAN Summit  Europe's identity crisis  An ISIS Defector just revealed how the group could start to fracture  France Makes the Case for European Defense - à la Française  Officials : Carrier Truman may launch strikes against Islamic State group from Mediterranean 13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.

***** Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous pouvez contacter directement le responsable de la revue, en adressant un courriel à : [email protected], ou au webmaster du site « union-ihedn.org ». 1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS – MISSIONS  THEME 1 - 1 : Recours aux forces armées : une exception très codifiée Source, journal ou site Internet : Le Point Date 18 novembre 2015 Auteurs : Jean Guisnel Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Une cinquantaine de militaires en armes sont présents à Saint-Denis. Une exception parfaitement régulée et prévue par les textes.

Militaires, policiers et gendarmes en opération de maintien de l'ordre en temps de paix : un encadrement juridique très précis. © PATRICK VALASSERIS

L'usage des armées dans les opérations de maintien de l'ordre est d'une extrême rareté. C'est autre chose que l'opération Sentinelle, de protection statique des populations, ou que l'opération Cuirasse, consistant actuellement à renforcer la sécurité des installations militaires. Ces deux opérations, conduites dans la durée, avec une dizaine de milliers d'hommes, sur l'ensemble du territoire métropolitain, sont juridiquement complexes et nécessitent l'adaptation du cadre juridique existant. C'est actuellement la tâche à laquelle se consacrent des spécialistes du droit réunis par le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, Louis Gautier, à la demande du gouvernement. Les résultats de leurs travaux devraient être connus rapidement.

Cadre juridique précis

La présence d'une cinquantaine de militaires, mercredi matin à Saint-Denis, répond à un cadre juridique plus précis, bien connu et prévu de longue date. Les forces armées sont classées en trois catégories. Première catégorie : la gendarmerie départementale et la garde républicaine. Les formations de la gendarmerie mobile constituent les forces de deuxième catégorie. Quant aux militaires vus mercredi à Saint-Denis, ils appartiennent à ce que le Code de la défense décrit ainsi : « Les formations des forces terrestres, maritimes, aériennes et les services communs ainsi que les formations de la gendarmerie mises sur pied à la mobilisation ou sur décision ministérielle constituent les forces de troisième catégorie. » Tous ces éléments apparaissent noir sur blanc dans le Code de la défense. Sous le titre « Participation des forces armées au maintien de l'ordre », le texte précise tout d'abord que « le maintien de l'ordre relève exclusivement du ministre de l'Intérieur », ce qui implique que les militaires demeurent dans ce cas soumis à l'autorité préfectorale. Le Code de la défense ajoute : « Les forces armées ne peuvent participer au maintien de l'ordre que lorsqu'elles en sont légalement requises. La réquisition des forces armées est adressée par l'autorité civile territorialement responsable au commandant de gendarmerie pour les forces de gendarmerie, au commandant militaire compétent pour les autres forces. La responsabilité de l'exécution de la réquisition incombe à l'autorité militaire requise qui reste juge des moyens à y consacrer. »

Héritage commun

Les formes sont si précises que la loi prévoit même la manière et les termes dans lesquels le préfet doit rédiger la réquisition des forces armées « au nom du peuple français » : « Nous requérons en vertu de la loi, M. commandant, de prêter le secours des troupes nécessaires pour (indiquer de façon claire et précise l'objet de la réquisition et l'étendue de la zone dans laquelle elle doit être exercée). Et pour garantie dudit commandant, nous apposons notre signature. » Ce que ce texte nous rappelle, c'est que la France est un État de droit, avec une armée républicaine, ce qui traduit une réalité précise : des siècles d'évolution, qui ont parfois vu la France passer par des phases de chaos, trouvent aujourd'hui une traduction limpide. Dans notre pays, la force armée est du côté du droit ! Constatons que c'est notre héritage commun.

THEME 1 - 2 : Attentats de Paris : un tournant stratégique Source, journal ou site Internet : IRIS Date :16 novembre 2015 Auteur : interview de François-Bernard Huyghe Adressé par Jean-François Mazaleyrat

En quoi les attentats perpétrés à Paris augurent-ils un tournant stratégique ? Il y a un double tournant stratégique. Premièrement, il s’agit de la « qualité technique » de l’opération militaire, c’est-à-dire, hélas, la capacité technique dont ont fait preuve trois groupes accomplissant trois missions différentes coordonnées sans se faire repérer : se faire exploser aux abords du Stade de France, mitrailler des cafés et prendre une salle de spectacle en otage. Depuis les attentats de Mumbai en Inde en 2008, on n’avait pas vu un commando djihadiste capable d’exécuter une mission aussi complexe et avec malheureusement autant d’efficacité. Nous ne sommes plus en présence de djihadistes avec un passeport français qui décident de tuer des dessinateurs ou des juifs dans une épicerie, mais devant un commando probablement multinational exécutant une opération paramilitaire. A cause de cela et du nombre de morts, nous avons franchi un seuil. Le deuxième tournant stratégique réside dans le fait qu’on ne frappe plus des gens parce qu’ils sont militaires français, juifs, dessinateurs caricaturistes ou policiers, mais simplement parce qu’ils passent dans la rue et s’amusent le vendredi soir. Tout le monde est une victime potentielle. Enfin, il y a une volonté de nous punir de ce que nous sommes, c’est-à-dire, selon l’État islamique, des Occidentaux débauchés. Par ailleurs, il y a eu un message tout à fait explicite mettant en cause François Hollande et la politique française en Syrie.

La France connaît-elle actuellement la plus grande menace de son histoire contemporaine ? Doit-on considérer que la France est en guerre ? Je ne sais pas s’il s’agit de la plus grande menace de notre histoire contemporaine mais il est tout à fait évident qu’elle est très grave. Concernant la question de l’emploi du mot « guerre », nos adversaires se considèrent comme étant en guerre contre nous et le revendiquent régulièrement. Tout dépend de ce que l’on entend par être en guerre. Si l’on veut dire par là que la France doit mobiliser toutes ses forces, qu’elle doit faire un effort considérable, que les citoyens doivent y participer, ou même qu’il va falloir tuer des gens légitimement au nom de l’État, oui, nous sommes en guerre. En revanche, l’inconvénient d’employer le mot « guerre » est de donner une sorte de dignité à l’adversaire et de reconnaître implicitement que l’État islamique soit un État comme ils le prétendent, et ainsi d’admettre qu’il s’agit de notre ennemi principal. Beaucoup de gens ont ironisé lorsque George W. Bush avait affirmé que les États- Unis étaient en guerre contre le terrorisme, et faisaient remarquer que le terrorisme est une méthode et non un État. Il me semble qu’on entend maintenant en France beaucoup parler de « guerre ». Je dirais ainsi qu’il faut employer des moyens de guerre mais pas forcément la catégorie juridique et politique de la guerre.

Comment les États peuvent-ils faire face à cette nouvelle forme de menace ? Les États peuvent y faire face sur deux plans, en premier lieu sur un plan intérieur. Nous sommes en présence d’une lutte contre le terrorisme, c’est-à-dire de groupes armés, mal identifiés, à motivation idéologique et qui sont susceptibles d’entrer en action brusquement. De ce point de vue, nous avons malheureusement depuis le début du 20e siècle beaucoup d’expérience de lutte contre le terrorisme. Mais, en général, la lutte antiterroriste qui fonctionne n’est pas forcément celle qui proclame des voies d’exception qui d’ailleurs servent plutôt à recruter pour l’adversaire : c’est celle basée sur une répression policière intelligente basée sur du bon renseignement. Par exemple, la façon dont l’Italie est venue à bout du terrorisme d’extrême-gauche - que je ne compare en aucun cas au djihadisme - s’est faite dans le cadre de la loi, face à des milliers d’adversaires, et cela a donné des résultats au bout de quelques années. L’autre dimension de la lutte contre le terrorisme est internationale. Quand bien même nous parviendrions à arrêter ou à déradicaliser tous les djihadistes présents sur notre sol, le problème se situe très largement en Syrie et en Irak et pose donc une question d’option géopolitique. Je ne pense pas qu’envoyer des avions français larguer des bombes supplémentaires dans le cadre de la coalition contribue à défaire l’État islamique. En revanche, il est, à mon sens, nécessaire d’envisager très sérieusement une realpolitik, c’est-à- dire discuter avec Bachar al-Assad, les Iraniens et les forces chiites, avec les Russes, afin que la lutte sur le terrain contre l’État islamique soit menée de façon coordonnée et efficace. Je crois qu’il faut revenir au vieux principe de la stratégie : quel est le danger et l’ennemi principal ? 2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN : THEME 2 - 1 : Angela Merkel refuse de se voir en chef de guerre Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 18 novembre 2015 Auteur : Frédéric Lemaître (Berlin correspondant) Adressé par Jean-Claude Tourneur

Alors que pour François Hollande, la réponse de la France aux attentats consiste à mener une « guerre » contre l’Etat islamique, Angela Merkel a une tout autre réponse : certes, l’Allemagne va « tout faire pour mener ensemble la lutte contre les terroristes » mais, a-t-elle ajouté, samedi matin, en tant que « citoyens », nous avons une « réponse claire » : « Nous vivons de la compassion, de l’amour du prochain, de la joie de faire partie d’une communauté. » Difficile de trouver deux registres lexicaux plus différents. Depuis dimanche, les dirigeants allemands évitent soigneusement d’employer le terme de « guerre ». A l’exception du président de la République, Joachim Gauck, qui a évoqué « les victimes d’une nouvelle sorte de guerre », les dirigeants allemands font le grand écart entre soutenir la France et ne pas se déclarer en guerre. L’expression est d’autant plus taboue en Allemagne qu’elle a des conséquences juridiques importantes, puisque le commandement des armées passe, en cas de conflit armé, du ministre de la défense à la chancellerie. Quant à l’expression « guerre totale » employée par Nicolas Sarkozy, elle renvoie pour tout Allemand à la formule datant de 1943, de Joseph Goebbels, ministre de la propagande d’Adolf Hitler, et n’est même pas concevable dans un cadre démocratique.

Hostilité de l’opinion

De plus, jusqu’ici, Angela Merkel s’est montrée très réservée sur les engagements extérieurs de la Bundeswehr. Contrairement au président de la République, au ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (SPD), et à la ministre de la défense, Ursula von der Leyen (CDU), la chancelière n’a pas pris part au débat, début 2014, sur le supposé grand retour de l’Allemagne sur la scène internationale. Ou, si retour il y a, il ne faut surtout pas penser qu’il va essentiellement concerner un rôle accru de la Bundeswehr à l’étranger. Deux arguments expliquent la réserve de la chancelière : l’hostilité de l’opinion allemande face à ce type d’intervention, et surtout la conviction qu’aucune intervention militaire ne résout à elle seule un conflit. Les situations de la Libye et de l’Afghanistan le prouvent. C’est la position actuelle de l’Allemagne sur la Syrie : ce conflit nécessite l’engagement de toutes les parties – Bachar Al-Assad fait donc, comme Moscou, partie de la solution – et il ne pourra pas être résolu par le seul recours à la force.

Eviter de trop s’engager

Ce mardi, à Bruxelles, lors du conseil européen de la défense, il était frappant de voir comment Ursula von der Leyen était physiquement proche de son collègue français Jean-Yves Le Drian – impossible de ne pas penser à la photo montrant Angela Merkel s’appuyant sur l’épaule de François Hollande après les attaques de janvier – tout en évitant de trop s’engager aux côtés de la France. L’Allemagne propose à ce stade de ne renforcer sa présence qu’au Mali, où elle compte 200 instructeurs, mais seulement neuf soldats dans le cadre d’une mission de l’ONU (Minusma) exposée à un certain danger. Si nul ne croit, en Allemagne, que la France peut vaincre seule l’Etat islamique, une partie de la presse juge cependant que le gouvernement allemand pourrait l’aider davantage qu’il s’apprête à le faire. « L’EI doit aussi être combattu militairement », affirme ainsi le quotidien Süddeutsche Zeitung ce mardi.

THEME 2 - 2 : Syrie : Moscou se replace au centre du jeu, avec Téhéran dans sa roue Source, journal ou site Internet : RFI Date : 18 novembre 2015 Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Vladimir Poutine, ici lors d'un exercice militaire dans la région d'Orenburg, proche du Kazakhstan le 19 septembre.AFP PHOTO / RIA NOVOSTI / ALEXEI NIKOLSKY

Depuis les attentats de Paris, le président russe Vladimir Poutine voit sa ligne politique confortée. Son idée d’une coalition internationale se concrétise peu à peu. Mardi 17 novembre, les Russes ont massivement bombardé des positions de du groupe Etat islamique et M. Poutine a appelé la marine à se coordonner avec l'armée française. François Hollande se rendra à Washington et Moscou entre les 24 et 26 novembre prochains. Quid de l' dans ce contexte ? RFI fait le point avec ses correspondants. François Hollande et Vladimir Poutine se sont mis d’accord pour une coordination plus étroite de leurs services de renseignement. La dernière fois que la Russie a partagé des informations avec un pays occidental, c’était après le 11 septembre 2001, avec les Etats-Unis, contre les talibans. Cette fois, la coopération touche aussi à l’opérationnel. Vladimir Poutine a ordonné aux navires de guerre russes déployés en Méditerranée d’entrer en contact direct avec le porte-avions Charles-de-Gaulle, qui devait partir pour le Golfe jeudi, et de travailler avec les Français comme avec « des alliés ». Le terme d’alliés n’a pas été utilisé entre les deux pays depuis la Seconde Guerre mondiale, rappelle notre correspondante à Moscou Muriel Pomponne. Après que le chef des services secrets du FSB a confirmé au président Poutine que le crash d'un avion civil russe, le 31 octobre dernier dans le Sinaï égyptien, était un attentat à la bombe, Vladimir Poutine a lancé des bombardements sur des positions du groupe Etat islamique en Syrie mardi 17 novembre, dans le sillage des raids lancés par Paris sur le fief de Daech à . Depuis le début de son intervention en Syrie, la Russie n'avait jamais ciblé aussi clairement et massivement le groupe EI. Mais s'il a lui-même bougé, le numéro un russe ne peut que constater avec satisfaction que l’idée d’une grande coalition internationale antiterroriste avance sur ce terrain de guerre. Cela fait plusieurs mois que la diplomatie russe en parlait. Vladimir Poutine avait lui-même défendu l'idée d'une large coalition en Syrie depuis la tribune de l’ONU en septembre. Puis il avait réitéré cet appel à l’issue du G20 ce week-end à Antalya, en Turquie. Le chef de l’Etat russe estime que les attentats de Paris ont confirmé qu’il avait raison. En quelque sorte, les événements valident sa ligne diplomatique. M. Poutine tente de faire valoir que le sort de son allié, Bachar el-Assad, n’est pas la priorité. Jusqu’à présent, Paris était sur une ligne dure concernant le régime de Damas, répétant que le président syrien ne pouvait pas faire partie de la solution et que son départ devait être un préalable, compte tenu de sa responsabilité dans la crise. Si François Hollande a affirmé lors de son discours de Versailles, lundi, que le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad ne pouvait pas « constituer l'issue du conflit syrien », Vladimir Poutine a noté des inflexions dans l’approche de son homologue français. Fini le discours du « ni Bachar, ni Etat islamique » : « Notre ennemi, c’est Daech », a affirmé François Hollande devant le Parlement français réuni en Congrès.

Intensification des frappes

MM. Hollande et Poutine se sont parlés au téléphone mardi et doivent se rencontrer le 26 novembre dans la capitale russe. En attendant, Paris et Moscou intensifient donc leurs bombardements en Syrie, chacun de leur côté. Mardi, les Russes ont dit qu'ils avaient frappé, avec des bombardiers stratégiques et des missiles de croisière, le fief syrien du groupe EI, à savoir la région de Raqqa, et les provinces de Deir Ezzor, Alep et Idleb. Moscou a prévenu au préalable les Américains, a indiqué le porte-parole du Pentagone. Une première depuis le début de l'intervention russe en Syrie, précise Peter Cook. Si les frappes russes, commencées il y a quelques semaines, privlégiaient jusqu'à tout récemment « quasiment exclusivement les insurgés qui se battaient contre Bachar el-Assad », constate le ministre français de la Défense, il y a eu, depuis, « cet attentat de Daech contre la Russie, cet avion russe qui a été complètement volatilisé ». Jean-Yves Le Drian observe désormais que « la Russie bouge ». Constat partagé par le porte-parole du Pentagone Peter Cook, qui assure que « ces derniers jours », les Russes ont « plus concentré leurs frappes » contre l'organisation EI. En d'autres termes, il est désormais possible pour les trois puissances - France, Russie et Etats-Unis -, de travailler ensemble pour lutter contre l'organisation jihadiste. Avant de se rendre à Moscou, François Hollande ira d'ailleurs aussi à la Maison Blanche, le 24 novembre. Dans la vie politique américaine, cette visite n'est pas anodine, explique notre correspondante à Washington Anne-Marie Capomaccio. Car les attentats de Paris, la stratégie contre le groupe EI et l'accueil des réfugiés syriens, sont désormais au cœur de la campagne électorale aux Etats-Unis, comme si les attentats avaient eu lieu sur le sol américain. Les questions posées à Washington sont les mêmes qu'à Paris : comment les terroristes n'ont-ils pas été repérés ? Les renseignements sont-ils fiables ? Pourquoi les frontières sont-elles poreuses ? L'accueil des réfugiés est également devenu polémique. Des gouverneurs refusent désormais l'arrivée de Syriens dans leur Etat, et le président de la Chambre des représentants les soutient. Dans ce contexte, le débat sur la stratégie militaire est donc plus que jamais d'actualité. Les républicains blâment Barack Obama. Selon eux, il n'a pas pris la mesure de la menace et n'a pas engagé assez de forces dans cette guerre. La photo des présidents français et américains, ensemble à la Maison Blanche, sera la preuve du soutien de Washington à Paris, mais aussi celle de l'approbation de la stratégie Obama par François Hollande. Le fait que François Hollande se rende à Moscou dans la foulée sera un autre symbole fort. Comme l'a été celle du tête-à-tête auquel se sont adonnés les chefs d'Etat américain et russe en marge du G20 dimanche 15 novembre. « La Russie est devenue incontournable dans ce dossier parce que, qu’on le veuille ou non, nous sommes dans le même camp contre le terrorisme, constate Philippe Migault, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Toute construction de coalition en Syrie et en Irak contre le groupe Etat islamique passe nécessairement par une collaboration entre Français et Russes. En tout cas, d’un point de vue militaire, c’est ce qui fait sens. » Dans cette grande coalition, l’Iran aura une carte à jouer. Téhéran a également appelé à un front uni pour anéantir l’organisation Etat islamique en Irak et en Syrie. Lors d'un échange téléphonique avec François Hollande, mardi 17 novembre, le président Hassan Rohani a déclaré que la priorité était d'anéantir le groupe terroriste et a affirmé que la République islamique était prête à coopérer au niveau international dans cette lutte. L'armée iranienne a également organisé des manœuvres militaires pour se préparer à toute attaque des jihadistes à ses frontières, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Le chef de l'armée de terre a prévenu que l'Iran interviendra si les jihadistes s'approchent à moins de 40 kilomètres de ses frontières, aussi bien en Irak qu'en Afghanistan. Selon le général Pourdastan, des jihadistes se sont en effet installés récemment dans le nord de l'Afghanistan et cherchaient à s'approcher de la frontière iranienne. Principal soutien du régime du président syrien Bachar el-Assad, l'Iran fournit un soutien financier et militaire à Damas et a fortement augmenté le nombre de ses conseillers militaires sur le terrain. L'Iran soutient aussi le gouvernement irakien en envoyant sur place des conseillers militaires.

THEME 2 - 3 : Le contentieux autour de la Mer de Chine plane sur le sommet de l'Apec Source, journal ou site Internet : RFI Date : 18 novembre 2015 Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Le président chinois Xi Jinping lors de son arrivée à Manille, le 17 novembre 2015.REUTERS/Romeo Ranoco

Le président américain Barack Obama, ainsi que son homologue chinois Xi Jinping, sont arrivés aux Philippines mardi 17 novembre pour assister au 23e sommet de l’Apec. Le forum économique se déroulera mercredi et jeudi à Manille en présence de 21 chefs d’Etats et de gouvernement. Cette année, les débats risquent d’être parasités par les tensions sino- américaines concernant la mer de Chine. Les discussions du 23e sommet de l’Apec risquent cette année de déborder du seul cadre économique. Ce forum intergouvernemental visant à faciliter la croissance économique et le libre-échange dans la région Asie Pacifique, se tiendra mercredi et jeudi à Manille. L'édition 2015 est marquée par la confrontation croissante entre les Etats-Unis et la Chine, notamment à propos des revendications territoriales de Pékin en mer de Chine. C’est la première fois, à l’occasion de ce rendez-vous, que le président chinois Xi Jinping fait le déplacement aux Philippines. Si le pays hôte s’était publiquement engagé à ne pas évoquer les désaccords territoriaux en mer de Chine, ce contentieux pèse déjà sur le sommet. La Chine revendique la souveraineté sur l’ensemble de la mer de Chine, y compris sur l’archipel des Spratleys, située à l’Ouest des Philippines. Cette souveraineté est contestée par plusieurs participants. Le mois dernier, les Etats-Unis ont voulu montrer les muscles en faisant naviguer un de leurs navires lance-missiles à moins de 12 milles nautiques d’une île artificielle construite par Pékin dans cet archipel. Mardi, à Manille, les présidents du Vietnam et des Philippines ont rappelé, à l’occasion de la signature d’un accord bilatéral de coopération, leur attachement « à la liberté de navigation », pour signifier leur opposition aux revendications territoriales de Pékin. Par ailleurs, des manifestants ont tenté d’approcher mardi l’ambassade des Etats-Unis à Manille et ont brûlé le drapeau américain pour dénoncer l’accord de partenariat transpacifique, signé le 5 octobre dernier et qui vise à intégrer les économies des régions Asie-Pacifique et Américaine. Pour le moment, la Chine n’est pas partie prenante de cet accord.

3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE THEME 3 - 1 : Les 700 MHZ rapportent plus de 2,8 milliards d'euros à l'Etat Source, journal ou site Internet : Silicon Date : 18 novembre 2015 Auteur : Christophe Lagane Adressé par Elie Billaudaz Orange et Free obtiennent 2 blocs de 700 MHz. Bouygues Telecom et SFR un seul chacun. Les opérateurs doivent encore se positionner sur la nouvelle bande de fréquences. L’affaire aura été entendue en à peine deux jours. Initiée lundi 16 par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), la vente des fréquences 700 MHz par enchères ascendantes a pris fin ce mardi matin, a révélé Le Monde. Après dix tours de surenchères, les six blocs de 5 MHz duplex (2 x 5 MHz) ont été attribués au prix de 466 millions d’euros chacun. Soit un pactole de 2,796 milliards d’euros que les opérateurs devront verser à l’Etat pour avoir le droit d’exploiter la nouvelle bande de fréquences dédiées aux services mobiles. Dans les détails, Free et Orange obtiennent deux lots chacun. Soit le maximum autorisé pour l’opérateur historique tandis que la filiale d’Iliad avait la capacité technique d’en obtenir un troisième. Mais, visiblement, pas la capacité financière ou stratégique d’investir plus de 1,4 milliard pour s’attribuer 15 MHz de bande passante supplémentaires. Il s’en contentera de 10 MHz, donc. SFR (Numericable-SFR) et Bouygues Telecom obtiennent un bloc chacun.

Largeur de bande réduite pour Free

A l’issue de cette opération, Orange disposera, selon nos calculs, de 89,6 MHz de largeur de bandes hertziennes agrégées sur l’ensemble des fréquences mobiles (700, 800, 900, 1800, 2100 et 2600 MHz en FDD), SFR de 82,6 MHz, Bouygues Telecom de 74,6 MHz, et Free de seulement 55 MHz. Une différence notable due à l’arrivée tardive du quatrième opérateur sur le secteur mobile et l’absence, de fait, de licences 800 MHz. Il restera à voir si cette largeur de bande permettra à la société de Xavier Niel de continuer à s’imposer sur un marché où la consommation exponentielle des données nécessite toujours plus de spectre. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de l’attribution des licences 700 MHz qui pourrait pousser le marcher à reprendre sa concentration. De par leurs basses fréquences, les 700 MHz ont une grande portée d’émission et une meilleure diffusion à l’intérieur des bâtiments ce qui devrait réduire le besoin de déploiement des infrastructures en nombre de sites comparés aux fréquences hautes (2100 et 2600 MHz). D’où leur appellation de « fréquences en or » au-delà de leurs capacités à remplir les caisses de l’Etat. Sur ce point, et à titre de comparaison, les fréquences 800 MHz avait rapporté plus de 2,6 milliards d’euros en 2011 sur trois opérateurs (plus de 3,5 milliards avec les licences 2600 MHz attribuées dans la foulée).

Éviter la surenchère

Les enchères 700 MHz ne sont cependant pas tout à fait terminées. Les opérateurs doivent maintenant se positionner sur la bande de fréquence 700 MHz (entre 703-733 MHz et 758- 788 MHz pour les débits montants et descendants) selon leurs préférences. Là encore, l’opération se fait par enchères avec la priorité accordée au plus offrant. Les intéressés doivent se prononcer avant jeudi midi. Au final, l’opération devrait donc rapporter un peu plus de 2,8 milliards d’euros à l’Etat, soit quelque 300 millions supplémentaires par rapport au prix de réserve. Un maigre complément qui dénote de la volonté des opérateurs d’éviter la surenchère dans les dépenses d’achat des licences alors qu’il leur restera ensuite à investir dans le déploiement du futur réseau porté par les 700 MHz. Lesquelles ne seront exploitables à l’échelle nationale qu’en juin 2019. Les 700 MHz devraient en toute logique constituer le support de la future 5G.

THEME 3 - 2 : Attentats du 13 novembre : la sécurité renforcée dans les transports Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 17 novembre 2015 Auteur : Philippe Jacqué Adressé par Elie Billaudaz

Des bouchons en forte augmentation et une baisse de fréquentation des transports en commun ? En Ile-de-France, c’est peut-être l’une des premières conséquences visibles des attentats qui ont secoué la capitale vendredi 13 novembre. Mardi au matin, le site Sytadin, qui dépend de la direction des routes d’Ile-de-France, a enregistré un pic de bouchons de 530 km dans la région, contre quelque 370 km habituellement. A 16 heures, mardi, ni la RATP ni la SNCF n’étaient encore en mesure de confirmer une baisse de fréquentation dans les métros et les RER. « Nous n’avons aucune alerte particulière à ce sujet », indique-t-on à la RATP. « De ce qui remonte du terrain, nous vivons un mardi relativement normal », juge-t- on à la SNCF. Pour lutter contre une éventuelle psychose et éviter que les usagers se détournent des transports en commun, les pouvoirs publics ont annoncé ce même jour un renforcement des dispositifs de sécurité sur le terrain. Au menu, plus de policiers, de militaires et d’agents de sécurité afin de les rendre encore plus visibles. Et rassurer. « Nous leur avons demandé une accélération des recrutements »

Dès samedi, les effectifs des agents en tenue dans les transports en commun de la RATP et de la SNCF et dans les gares, sont passés « de 300 à 600 », a ainsi souligné mardi Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France et du Syndicat des transports d’île de France (STIF). Désormais, selon Jean-Paul Huchon, la sécurité dans les transports en commun franciliens « est au niveau humain maximum », avec environ un millier d’agents de sécurité et des forces de l’ordre en permanence sur le terrain. Un millier de militaires supplémentaires ont été mobilisés en Ile-de-France. Cela porte à 4 000 leur nombre dans les réseaux et les gares où convergent bus, métros et RER à Paris et en proche banlieue. À ces personnels s’ajoutent les 1 200 agents de la Surveillance générale de la SNCF (SUGE) et les 1 100 personnels du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR). « Il faut que la préfecture de police autorise les nouvelles recrues à porter une arme »

Dans le cadre des tout nouveaux contrats pluriannuels entre le Stif et les deux opérateurs SNCF et RATP, un renforcement de la présence humaine avait été prévu.« Nous leur avons demandé une accélération des recrutements », a dit M. Huchon. À la SNCF, Guillaume Pepy, son président, a assuré que les embauches allaient être« anticipées » pour être faites « d’ici fin 2015 ». Avec le temps de formation incompressible de « cinq à six mois », ces renforts seront opérationnels d’ici à l’été 2016. « Par ailleurs, il faut que la préfecture de police autorise les nouvelles recrues à porter une arme », précise-t-on à la RATP, ce qui peut rallonger le temps d’arriver de nouveaux personnels. En attendant, Elisabeth Borne, la PDG de la RATP, a demandé « aux équipes de différer des formations et des repos » afin de pouvoir déployer « 400 agents du GPSR de manière permanente » sur le terrain avec des « consignes de visibilité maximum pour rassurer les voyageurs ». « Tester un contrôle à l’entrée des gares »

Parallèlement, Ségolène Royal, la ministre du développement durable, la tutelle de la SNCF, s’est déclarée favorable, mardi sur iTélé, à l’introduction de portiques de sécurité dans les gares pour contrôler l’accès aux trains, aujourd’hui réservés aux liaisons internationales. Elle a indiqué avoir demandé à la SNCF « d’examiner cette action à mettre rapidement en place, qu’il y ait le même type de contrôles que pour l’accès aux avions ». Valérie Pécresse, candidate Les Républicains aux régionales, a également proposé la mise en place de portiques. Jean-Paul Huchon a affirmé, de son côté, que de tels portiques « contreviendraient aux impératifs de sécurité parce qu’elle freinerait la circulation des voyageurs ».L’actuel président de la région a précisé « en avoir parlé avec le préfet de police ». La SNCF assure également étudier des systèmes de portiques, notamment pour les grandes lignes. « Nous allons lancer un test de faisabilité début 2016 dans une grande gare parisienne, que l’on a pas encore choisie. L’idée serait de tester un contrôle à l’entrée des gares », a expliqué un porte-parole du groupe public. « Palpations de sécurité »

Après l’attaque avortée fin août dans le Thalys sur la ligne reliant Amsterdam à Paris, la SNCF a créé un groupe de travail afin d’évaluer l’efficacité des portiques de sécurité dans les gares françaises. Ses conclusions sont attendues d’ici quatre à six semaines. Cette option, si elle est retenue, risque d’être très dommageable pour la SNCF. Pour deux raisons essentielles. D’abord le coût, en sachant que les gares, largement ouvertes, n’étaient pas pensées pour la mise en place d’une telle mesure. L’installation de portiques pourrait par ailleurs réduire l’attractivité de ce mode de transport. S’il faut venir une heure avant le départ d’un train, contre quelques minutes aujourd’hui, des contrôles très lourds pourraient rendre les autres modes de transports, notamment routiers, bien plus compétitifs. Une chose est cependant sûre. L’examen à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi sur la fraude et la sécurité dans les transports va être reporté, sur demande du président du groupe PS Bruno Le Roux, qui a souhaité mardi que la mesure soit reprise dans un projet de loi « global ». Cette proposition de loi visait notamment à autoriser les agents de la SUGE et du GPRS « à procéder à des palpations de sécurité »et à la fouille des bagages, avec l’accord des passagers, ou à autoriser les policiers, sous certaines conditions, à procéder « à l’inspection visuelle des bagages à main et à leur fouille » en vue de « prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens ».

THEME 3 - 3 : La sécurité des sites industriels en question après les attentats Source, journal ou site Internet : Le Figaro Date : 18 novembre 2015 Auteur : Marie Theobald Adressé par Elie Billaudaz

Les sites industriels sensibles ont déjà renforcé leur sécurité depuis janvier dernier mais l'Union des industries chimiques réclame le retrait d'informations sensibles des usines du secteur des sites Internet. L'Union des industries chimiques (UIC) a demandé, mardi 17 novembre, au ministère de l'Environnement, le retrait de toutes les informations relatives aux productions et aux stocks des usines du secteur des sites Internet, a déclaré son directeur général, Jean Pelin. L'UIC, qui fédère 1200 des 3000 entreprises du secteur en France, avait déjà formulé cette demande en juillet mais celle-ci n'a été que partiellement mise en oeuvre. Parmi les 1200 sitesSeveso (qui représentent des risques associés à certaines activités industrielles dangereuses), la moitié appartiennent au secteur de la chimie. «Nous avons réclamé le retrait des informations sensibles sur Internet dès le moins de juillet: informations sur les stocks de produits dispersifs, explosifs, ou productions sensibles. Nous avons reitéré avec une grande fermeté cette demande vendredi dernier et mardi 17 novembre», indique Jean Pelin. Résultat? «Nous avons eu une écoute favorable mais c'est compliqué», rapporte le directeur de l'UIC. Un directeur de site Seveso, qui souhaite préserver son anonymat, nous confie: «Il suffit de taper ‘plans de prévention des risques technologiques' (PPRT) et le nom de l'entreprise sur Google et on a accès à tous les éléments relatifs aux PPRT de notre site en libre accès sur le site de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement».

Le personnel fiché S

Autre point sensible, les fiches S. «Nous n'avons à ce jour aucun moyen légal de connaître le placement en fiche S, ni des candidats à l'embauche, ni de nos employés», assure ce patron. Jean Pelin confirme: «La loi ne le permet pas effectivement, mais, dans la pratique, des dispositions sont prises pour éloigner ces personnes des sites. Certaines entreprises ont déjà pu avoir des contacts avec la sécurité intérieure. Nous sommes dans une zone grise». Et quand bien même l'information serait communiquée, «nous n'avons, dans l'état actuel de la législation du travail, aucun moyen d'action. Si la personne est compétente, nous ne pouvons rien faire au niveau de son contrat de travail», assure le patron du site Seveso. Pour Jean Pelin, il faut que les dispositions légales du travail évoluent rapidement face à ces nouvelles menaces. Pour les autres dispositifs de sécurité, rien ne changera malgré les attentats de vendredi 13 novembre. Mais les patrons d'entreprises n'ont pas peur, même si le risque zéro n'existe pas. En effet, les mesures de sûreté avaient déjà été renforcées après l'attentat, en janvier, à Charlie Hebdo, puis celui de juin, à l'usine Air Products de Saint-Quentin- Falavier (Isère). Les entreprises ont été sensibilisées à ces questions de terrorisme. Les sites à risque ont mis en place un dispositif de sécurité physique contraignant sur les sites: vidéoprotection, badges obligatoires et visibles du personnel de l'entreprise et personnel extérieur, plots en béton pour empêcher l'irruption d'une voiture bélier à la place de simples barrières, clôtures surélevées, rondes régulières des personnels de sociétés de sécurité. Du côté du coût de plus en plus élevé de ces dispositifs, ce sont les entreprises qui gèrent totalement. «Nous ne recevons aucune aide. C'est un vrai problème. Les industriels ne peuvent pas consacrer toutes leurs ressources à investir dans la sécurité», affirme Jean Pelin.

THEME 3 - 4 : François Hollande devant le congrès : les mesures annoncées pour la Défense Source, journal ou site Internet : DICOD Date : 18 novembre 2015 Auteur : Flora Cantin Adressé par André Dulou

SUITE « aux actes de guerre du 13 novembre », François Hollande, président de la République et chef des armées, a prononcé un discours devant le Parlement, réuni en Congrès le 16 novembre à Versailles. Il a annoncé différentes mesures dont certaines concernent la Défense. Le 16 novembre, le président de la République a annoncé différentes mesures qui toucheront les opérations extérieures comme intérieures, rappelant que « le terrorisme, nous le combattons aussi à l’étranger ».

C’est pourquoi, au-delà de l’intensification des frappes aériennes sur les positions de l’organisation terroriste Daech en Syrie dès le 15 novembre dernier, le chef des armées a indiqué que ces « frappes se poursuivront dans les semaines à venir ». En parallèle, il a annoncé l’appareillage du porte-avions Charles-de-Gaulle pour se rendre en Méditerranée orientale dès le 19 novembre. « Les capacités seront triplées. » Il a également indiqué que la baisse des effectifs prévue au sein de la Défense sera gelée jusqu’en 2019. « Cette réorganisation de nos armées se fera aux BÉNÉFICES des unités opérationnelles, de la cyberdéfense et du renseignement », a-t-il détaillé. François Hollande souhaite également tirer « un meilleur parti des possibilités de la RÉSERVE de la Défense », rappelant que « les réservistes sont un élément fort du LIEN entre l’armée et la nation ». Il a évoqué le fait que les réservistes pourraient, dans l’avenir, former « une garde nationale encadrée et DISPONIBLE ».

4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie THEME 4 - 1 : l'armée appelée à la rescousse pour fournir des antidotes aux gaz toxiques Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 17 novembre 2015 Auteur : Chloé Hecketweiller Adressé par Elie Billaudaz

Dans un arrêté du 14 novembre, la Direction générale de la santé (DGS) autorise la pharmacie centrale des armées à approvisionner les SAMU en sulfate d’atropine. Cette substance est le seul antidote aux gaz toxiques comme le gaz sarin, en cause dans l’attentat terroriste de 1995 dans le métro de Tokyo. Elle fait partie de l’arsenal classique des combattants, qui disposent de formes auto injectables, mais les hôpitaux n’en disposaient pas jusque-là. La DGS, comme le Service de santé des armées (SSA), précisent que « cette mesure était prévue pour la préparation de la Conférence des Nations unies sur le climat de Paris (COP21) et n’a pas été prise suite aux attentats de vendredi ». La conférence, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (Seine-Saint-Denis), devrait accueillir 40 000 participants dont de nombreux chefs d’Etat. L’arrêté a-t-il été pris en réponse à une menace précise ? Sur ce sujet, la DGS et son directeur, Benoît Vallet, qui a signé le décret, restent muets. Démarche initiée il y a plus d’un an

Il s’agit cependant d’une première. « Nous avons des stocks de médicaments destinés aux situations d’urgence, en France comme à l’étranger, mais le sulfate d’atropine, en tant qu’antidote, n’en fait pas partie », indique Alain Astier, chef du service pharmaceutique du groupe hospitalier Henri Mondor. Il connaît bien cette substance :« Elle est utilisée quotidiennement en anesthésie ou en réanimation, mais en toute petite quantité, explique-t- il. Les doses requises pour contrer l’effet d’un gaz neurotoxique sont bien plus importantes. » Les hôpitaux sont davantage habitués à traiter les intoxications domestiques, avec des insecticides. « C’est assez rare, et ces produits ne sont pas destinés à tuer des humains mais des insectes. Les neurotoxiques développés comme armes chimiques sont bien plus sophistiqués et puissants, souligne le pharmacien. Après l’inhalation, l’antidote doit être administré dans les minutes qui suivent. » L’arrêté de la DGS s’inscrit dans une démarche initiée par le ministère de la santé il y a plus d’un an. La pharmacie centrale des armées produit depuis de nombreuses années du sulfate d’atropine, mais ce médicament ne bénéficie pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en bonne et due forme. Sans ce feu vert administratif, délivré par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), il ne peut pas être utilisé en « routine » par les établissements de santé. Quantité secrète

Pour que les SAMU puissent en disposer, le SSA a déposé mi-2014 une demande d’AMM et l’ANSM la lui a délivrée début novembre. « Compte tenu de ce calendrier, nous n’étions pas en mesure de fournir des doses répondant au cahier des charges de l’AMM en temps et en heure avant la COP21 », souligne François Chotard, officier de communication du SSA. D’où la décision de puiser dans les stocks réservés en principe à l’armée. La quantité de sulfate d’atropine qui sera débloquée est secrète. « Nos ennemis ne sont pas supposés savoir combien de blessés nous anticipons », explique le militaire. Elle sera conditionnée sous forme d’ampoules de 20 millilitres, une quantité suffisante pour dix seringues. Contrairement aux formes auto-injectables, elle devra être administrée par un professionnel de santé. « Nous avons vocation à fournir davantage de médicaments aux établissements de préparation et de réponse aux urgences sanitaires. La production de sulfate d’atropine s’inscrit dans une initiative plus large », précise François Chotard. La pharmacie centrale des armées dispose d’un site de production près d’Orléans, et conserve par ailleurs des stocks de médicaments de « sécurité », achetés aux industriels. Afin de fabriquer ses propres médicaments, la France dispose d’une autre unité publique de production, la pharmacie hospitalière des hôpitaux de Paris. THEME 4 - 2 : Le premier ministre et le ministre de la défense au CPCO Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 18 novembre 2015 Auteur : Paul Hesesenbruch Adressé par André Dulou Mardi 17 novembre, le Premier ministre, Manuel Valls, accompagné du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et du chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, ont fait un point de situation sur les opérations en COURS menées par les armées françaises. Vers 18H30, le Premier ministre est arrivé au siège du ministère de la Défense à Balard où il s’est rendu avec le ministre de la Défense et le chef d’état-major des armées au centre de conduite et de planification des opérations (CPCO). Cette visite du Premier ministre au CPCO , la première depuis l’inauguration du nouveau ministère, a permis au chef du gouvernement de constater le dispositif des forces armées françaises en opérations extérieures comme sur le territoire national. Le CPCO, centre névralgique de la chaîne de commandement opérationnelle française, regroupe les capacités de planification et de conduite des opérations extérieures et intérieures au niveau stratégique. A l’issue de sa réunion au CPCO, le premier ministre s’est fait présenter l’organisation du ministère de la Défense. Sa visite lui a permis de constater que l’Hexagone Balard était pleinement opérationnel. Directions centrales et états-majors des armées réunis sur un même site permettent une plus grande proximité des services et un meilleur commandement des opérations.

THEME 4 - 3 : Mission Arromanches 2 : déploiement du GAN en Méditerranée orientale et dans l'Océan Indien Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 18 novembre 2015 Auteur : marine nationale Adressé par André Dulou Le 18 novembre 2015, le Groupe aéronaval (GAN) a appareillé pour la Méditerranée orientale. Il prendra part rapidement aux opérations de la Coalition contre Daech et complètera ainsi le dispositif de l’armée de l’Air déjà engagé au Levant. Le GAN permettra de multiplier par trois le potentiel miliaire des moyens français engagés au Levant contre Daech. Au cours de son déploiement, il participera également à des manœuvres conjointes dans un cadre multinational et interalliés, ainsi qu’à des manœuvres bilatérales avec les pays de la région. Dans le golfe Arabo-Persique, le GAN ASSURERA durant plusieurs semaines le commandement de la Task Force 50.

Cette mission du GAN est baptisée Arromanches 2.

Constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, le groupe aéronaval a pris le nom de Task Force 473 (TF 473). La TF 473 est placée sous le commandement tactique du contre-amiral René-Jean Crignola. Le GAN sera placé SUCCESSIVEMENT sous le contrôle opérationnel de commandant de la zone maritime en Méditerranée et du commandant de la composante navale de la coalition dès son entrée en Océan Indien et jusqu’à sa sortie du golfe Arabo- Persique, puis du commandant de la zone maritime de l’Océan Indien jusqu’au franchissement du canal de Suez.

Le GAN est composé :

 Du porte-avions Charles de Gaulle, du groupe aérien embarqué (18 Rafale Marine, 8Super étendard modernisés, 2 Hawkeye, 2 Dauphin et 1 Alouette III) et de l’état-major du GAN ;  D’une frégate de défense aérienne Chevalier Paul (+ 1 Caïman Marine) ;  D’une frégate anti sous-marine La Motte Piquet (+ Lynx) jusqu’à mi-janvier 2016 ;  D’une frégate européenne multi missions (FREMM) Aquitaine (+ 1 Caïman Marine) à partir de mi-janvier 2016 ;  D’un bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne (+ Alouette III) ;  D’une frégate anti-aérienne britannique HMS Defender (+ Lynx et Merlin) ;  D’une frégate belge Léopold Ier (+ Alouette III) du 18 novembre 2015 au 4 janvier 2016 ;  Il pourra être renforcé par la FREMM Provence (+ 1 Caïman Marine) lors de son déploiement de longue durée ;  Ponctuellement de moyens américains navals et aériens. Des bâtiments de d’autres nations alliées pourront être intégrés au GAN.

L’interopérabilité des moyens français avec ceux des Marines alliées est l’assurance pour la Coalition de pouvoir agir avec une très grande réactivité au Levant.

La présence du GAN dans le golfe Arabo-Persique augmente ainsi les opportunités de coopération avec nos partenaires régionaux. Elle est le signe concret de l’intérêt que la France porte à cette zone.

THEME 4 - 4 : Le site de Gravelines survolé, Polair 3 ordonnée Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 18 novembre 2015 Auteur : armée de l’air Adressé par André Dulou

Samedi 7 novembre 2015, un avion de tourisme a commis une infraction en pénétrant sans autorisation dans une zone interdite de survol au-dessus de Gravelines. Samedi 7 novembre, à 10h21 heure locale, le centre de détection et de contrôle (CDC) de Cinq-Mars-la-Pile contacte le centre national des opérations aériennes (CNOA) de Lyon Mont-Verdun. Il lui signale l’entrée d’un avion de tourisme de type Jodel D18 dans une zone interdite de survol, au- dessus de la centrale nucléaire de production électrique de Gravelines. L’avion survole la centrale à une altitude de 2700 pieds, bien inférieure à la limite de 3300 pieds FIXÉE par la loi. Ce manquement aux règles de survol de l’espace aérien national a conduit le CNOA à intervenir. Dès son atterrissage à Calais, l’aéronef en infraction a fait l’objet d’une mesure de police de l’air (Polair – voir encadré) ordonnée par la haute autorité de défense aérienne (HADA). Afin de faire respecter 24 heures/24 et 7 jours/7 la souveraineté de l’espace aérien français, un nombre restreint d’officiers généraux et d’officiers supérieurs reçoivent la délégation du commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes pour le rôle de HADA. Formés et entraînés pour évaluer, décider et agir, les HADA sont responsables devant le Premier ministre des mesures de sûreté aérienne qu’ils ordonnent.

Mesure Polair

Graduées de 1 à 7, ces mesures visent à relever les infractions commises par certains aéronefs, et le cas échéant, à engager des poursuites judiciaires auprès du procureur de la République.

5/ ZONES DE CONFLITS THEME 5 - 1 : Retour des autorités yéménites à Aden : l'offensive militaire contre les Houthis se poursuit Source, journal ou site Internet : L'Expression Date : 18 novembre 2015 Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Le retour du président Hadi intervient au deuxième jour de l'offensive lancée par les forces antirebelles soutenues par la coalition arabe. La situation au Yémen a connu un développement significatif avec le retour à Aden du président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, et de son chef du gouvernement, Khaled Bahah, au moment où l'offensive militaire contre les rebelles chiites dits Houthis se poursuivait hier à Taëz (Sud-Ouest) pour le deuxième jour consécutif. Après huit mois d'exil en Arabie saoudite, le chef de l'Etat yéménite est rentré mardi matin dans la capitale «provisoire» du Yémen, Sanaa étant la capitale officielle du pays, tombée en septembre 2014 aux mains des Houthis qui contrôlent toujours plusieurs provinces du Nord. M.Hadi était déjà rentré le 22 septembre dernier à Aden (sud), reconquise en juillet par ses partisans avec le soutien de la coalition arabe. Mais il n'y avait passé que quelques jours et il s'était de nouveau installé dans la capitale saoudienne Ryadh, où il avait été ensuite rejoint par M.Bahah et ses ministres à la suite d'un attentat meurtrier qui avait visé le 6 octobre le siège provisoire du gouvernement yéménite dans un hôtel d'Aden. Quant à Khaled Bahah, il est arrivé dimanche sur l'île de Socotra, à 350 km des côtes du Yémen, d'où il a annoncé «le retour du gouvernement, avec tous ses membres, pour l'exercice de leurs fonctions à l'intérieur du territoire yéménite». Après l'atterrissage de son avion à Aden, le président Abd Rabbo Mansour Hadi s'est rendu au palais présidentiel pour «superviser» une vaste opération lancée lundi pour la reprise de la province de Taëz aux rebelles houthis dits également Ansarullah. Fortement endommagé par les combats entre forces loyalistes et rebelles chiites Houthis, le palais présidentiel a été récemment remis en état par les Emirats arabes unis, l'un des piliers de la coalition arabe qui intervient depuis la fin mars au Yémen pour rétablir l'autorité du président Hadi. Le retour du président Hadi intervient au deuxième jour de l'offensive lancée par les forces antirebelles soutenues par la coalition arabe pour «libérer» la province de Taëz, un verrou stratégique pour la reconquête de Sanaa, selon des sources militaires loyalistes.» Une vaste opération de l'armée nationale et des forces de la coalition arabe a été lancée pour briser l'étau des (rebelles chiites) Houthis et des forces de (l'ancien président yéménite Ali Abdallah) Saleh et libérer la province de Taëz» (sud-ouest), a déclaré le général Ahmed Saïf al-Yafei, commandant des forces loyalistes, au premier jour de l'offensive. Avant l'annonce officielle de l'offensive, des sources militaires yéménites avaient signalé la progression lundi de forces de la coalition arabe en direction de la province de Taëz, dont la capitale éponyme est la troisième ville du Yémen et où les Houthis encerclent des forces loyales au président Hadi et au gouvernement. En fin d'après- midi, de violents combats entre les deux parties se déroulaient autour de Charija, située dans le sud de la province de Taëz, faisant au moins 30 morts dont neuf rebelles et 21 combattants pro gouvernementaux, selon un bilan provisoire. En attendant les résultats de ces nouveaux développements sur le terrain, l'ONU, selon laquelle le conflit yéménite a fait quelque 5.000 morts depuis mars, dont plus de la moitié des civils, peine à relancer des négociations de paix. Après avoir annoncé la tenue de pourparlers pour la mi-novembre probablement à Genève, l'entourage de l'émissaire de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a indiqué lundi qu'aucune date n'avait encore été fixée. Après une contre-offensive rebelle dans le sud du pays, le gouvernement yéménite a accusé le 9 novembre les Houthis de ne pas être sincères dans leur volonté de paix. «Nous voulons aller aux négociations à Genève», avait déclaré le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ryad Yassine. «Mais ce qu'ils (les rebelles) font à Taëz et les tentatives de reprendre des positions dans le Sud montrent qu'ils ne sont vraiment pas sérieux». Issus de l'importante minorité chiite zaïdite, les Houthis sont entrés en guerre en 2014 contre le pouvoir central. Mais si ces rebelles ont été vite chassés du Sud, ils résistent dans la province de Marib (centre), où la coalition arabe a lancé à la mi-septembre une offensive terrestre après y avoir acheminé d'importants renforts en hommes et en équipements.

THEME 5 - 2 : Violation du droit international humanitaire en Libye : un rapport onusien accuse toutes les parties du conflit Source, journal ou site Internet : Liberté Date 18 novembre 2015 Auteur : Merzak Tigrine Adressé par Jean-François Mazaleyrat Un rapport publié conjointement par la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) et par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme accuse toutes les parties prenantes au conflit en Libye de commettre des violations du droit international humanitaire, dont certaines pourraient constituer des crimes de guerre, ainsi que des violations graves et des abus du droit international en matière de droits de l'Homme. “La Libye est toujours en proie à des dissensions politiques et des violences meurtrières, de multiples conflits armés touchant plusieurs régions et contribuant à une dégradation de l'ordre public”, indique ce document, qui couvre la période entre le 1er janvier et le 31 octobre 2015. Il souligne qu’à travers toute la Libye, “les factions belligérantes se sont montrées peu soucieuses d'éviter ou de minimiser les morts et les blessures de civils et les dégâts aux biens civils”. La violence a fait des centaines de morts et causé des déplacements à grande échelle, ainsi que des crises humanitaires, dans plusieurs régions de la Libye, précise le rapport. Dans un contexte de “dégradation de l’ordre public, d'effondrement de la loi et de luttes internes”, des groupes ayant “prêté allégeance” au groupe autoproclamé État islamique “ont pris le contrôle et consolidé leur emprise sur des portions du territoire libyen, commettant des abus graves, y compris des exécutions sommaires en public de personnes sur la base de leur religion ou de leur allégeance politique”, poursuit le rapport. Le rapport s’intéresse aussi au sort des réfugiés, demandeurs d'asile et migrants, particulièrement ceux originaires d'Afrique subsaharienne, qui sont “de plus en plus vulnérables aux meurtres, détentions dans des conditions inhumaines, tortures, enlèvements, agressions physiques, vols à main armée et exploitation”. Beaucoup font état de “tortures destinées à extorquer des fonds à leurs familles, dans ce qui semble être des actes coordonnés par des bandes criminelles basées dans les pays d'origine et de transit”.

THEME 5 - 3 : L'Etat islamique est-il en recul? Source, journal ou site Internet : IRIS Date : 18 novembre 2015 Auteur : Interview de Karim Pakzad Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Au vu de la multiplication des attentats sur des théâtres extérieurs (Egypte, Liban, France), quelle est la dimension et la stratégie actuelle de l’État islamique ? Au départ, la stratégie de Daech, contrairement à Al-Qaïda, était basée sur l’obtention d’un territoire à partir duquel il pouvait mener ses actions extérieures. Il a ainsi réussi à occuper une grande partie de la Syrie et de l’Irak. Sûr de sa puissance et de son audience auprès des autres mouvements djihadistes à travers le monde, notamment des organisations affiliées auparavant à Al-Qaïda, Daech a, quelques mois après avoir proclamé le califat, mis en place une stratégie pour étendre son influence dans l’ensemble du monde musulman, du Maghreb jusqu’à l’Indonésie. Des groupes djihadistes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ou une partie des Talibans se sont proclamés comme faisant partie de la mouvance. A partir du mois d’août 2014, moment où il a mené son offensive en Irak, Daech a fait face à l’intervention armée d’une grande coalition internationale. A partir de ce moment-là, le groupe djihadiste a mis en place une stratégie complémentaire consistant à perpétrer des attentats pour déstabiliser les pays engagés contre lui. Cela explique les évènements récents en Arabie saoudite, en Egypte, au Liban, au Pakistan et en Afghanistan dont on parle très peu en Occident, et en France, notamment. Parmi les pays occidentaux engagés contre Daech - les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France -, le territoire français est celui où le groupe dispose du plus grand nombre d’éléments. En effet, les djihadistes français sont les plus nombreux à rejoindre Daech dans son combat en Syrie (450 Français combattent en Syrie et autant sont revenus en France) permettant au groupe de disposer d’une base ou de réseaux en France. Paris a une dimension symbolique très importante dans le monde entier et particulièrement au Moyen-Orient. Après avoir conquis un territoire, la stratégie actuelle de Daech est ainsi d’étendre son influence en dehors de la Syrie et de l’Irak et de déstabiliser les pays engagés dans le combat contre lui. Il est dit que Daech est en recul sur le terrain. Qu’en est-il et quelle est sa perception au Moyen-Orient ? La stratégie de Daech au Moyen-Orient consiste à mettre en place des groupes ou organisations pour déstabiliser et éventuellement prendre le pouvoir dans l’ensemble de la région. L’idée est d’établir un seul gouvernement pour le monde islamique. Dans cette optique, il s’attaque à l’ensemble des pays arabes comme le Liban, l’Egypte, la Tunisie, etc. Daech a toutefois subi un recul ces derniers mois. Ses conquêtes remontent à la prise de la ville irakienne de Ramādī en mai 2015 à proximité de Bagdad. Depuis, il n’a pas effectué d’avancée et, au contraire, il semble reculer. L’engagement de la Russie en Syrie et le renforcement de l’armée syrienne par la présence des conseillers militaires russes et également iraniens, mais aussi des combattants libanais du Hezbollah, irakiens et afghans, ont permis d’affaiblir le groupe. Aujourd’hui, le pouvoir de Bachar al-Assad est consolidé sur le terrain et Daech et ses alliés ne sont plus en mesure de lancer des offensives contre Damas. Daech a également connu un échec en Irak face aux forces kurdes à Sanjar, ville des Yazidis qui a une importance stratégique étant donné qu’elle se trouve sur la voie de communication entre la Syrie, Mossoul et Bagdad. C’est un revers extrêmement important. Selon le secrétaire d’Etat John Kerry, Daech a perdu 25 % des territoires occupés en 2014. Ainsi, la tendance est aujourd’hui plutôt à l’affaiblissement de Daech sur le terrain. Les attentats de Paris ne sont pas étrangers à cette situation. Affaibli, Daech cherche à remobiliser ses troupes et ses admirateurs par des actions violentes comme la tuerie à Paris. Les avancées diplomatiques sur la Syrie et la menace du groupe islamique qui semblent avoir émergé du G20 sont-elles à même de répondre à l’ampleur de la menace ? Quelle est la réalité de la coalition contre l’Etat islamique ? L’un des éléments qui a contribué au renforcement de Daech depuis l’an dernier était qu’il n’existait pas de véritable cohérence politique et stratégique au sein de la communauté internationale vis-à-vis de la Syrie. La coalition internationale était composée de 54 pays, alors qu’il y avait en réalité essentiellement les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, la France, qui menaient des actions en Syrie en bombardant les positions de Daech. Les pays au sein de cette coalition avaient des intérêts contradictoires vis-à-vis de la Syrie. Par exemple, la Turquie a longtemps refusé de faire partie de la coalition car ses intérêts ne correspondaient pas aux intérêts des pays occidentaux. Ces derniers pensaient qu’il fallait combattre en priorité Daech. La France, quant à elle, refusait de choisir entre Daech et le régime syrien. Cette stratégie fondée sur le soutien aux forces modérées n’était pas payante. L’Arabie Saoudite était longtemps opposée au fait que l’Iran prenne part à cette coalition. L’Iran est pourtant essentiel dans la recherche d’une solution politique en Syrie où il exerce une influence certaine. L’engagement russe et le retour de l’Iran sur la scène mondiale, le poids des Etats-Unis et les récents attentats de Paris ont changé la donne. Les autorités françaises ont pris conscience que Daech représentait la véritable menace, non seulement en Syrie mais au niveau international. La coalition internationale ne peut pas se passer de la Russie et de l’Iran, deux pays soutenant le régime syrien. Ils ne laisseront pas les Occidentaux chasser Bachar al-Assad, considérant que s’il devait quitter le pouvoir, il serait remplacé par Daech. Nous sommes ainsi revenus aujourd’hui sur une position plus cohérente : l’ennemi principal est Daech. Cela est désormais admis par l’ensemble des pays occidentaux, y compris la France. Il faut une coalition contre lui, et une fois vaincu, une négociation sur l’avenir de la Syrie pourra s’effectuer pour mettre en place un gouvernement de transition et un processus menant à des élections. Il faut tout faire pour vaincre Daech, sans quoi il n’y aura pas de solution, ni en Syrie ni en Irak.

THEME 5 - 4 : Frappes contre l'EI, les conséquences d'une diplomatie improvisée Source, journal ou site Internet : L'Orient le Jour Date : 18 novembre 2015 Auteur : Lina Kennouche Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Des soldats français préparent un chasseur bombardier, sur une base aérienne dans le Golfe, pour l’offensive aérienne contre l’EI en Syrie. Karim Sahib/AFP

Bruno Guigue, normalien, énarque, ancien haut fonctionnaire français et essayiste, et Alain Gresh, ex-directeur adjoint du « Monde diplomatique » et spécialiste du Moyen- Orient, livrent leur perception critique des conséquences de l'intensification des frappes françaises sur le terrain en Syrie. En représailles aux attentats de Paris, la France a lancé le 15 novembre 2015 des raids sur Raqqa, fief du groupe État islamique (EI). Après s'être abstenue pendant près d'un an d'intervenir contre l'EI pour ne pas favoriser le régime de Damas, le président français François Hollande a finalement décidé le 7 septembre 2015 d'engager des vols de reconnaissance en Syrie au nom de la « légitime défense », suivis par des opérations de frappes aériennes contre le groupe. Les attentats de Paris vendredi 13 novembre, qualifiés d' « acte de guerre », ont entraîné une intensification de l'offensive de la France en Syrie. Dans un discours aux accents guerriers prononcé lundi devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, François Hollande estime que l'enjeu n'est désormais plus de contenir, « mais de détruire cette organisation » de l'EI. Des discussions pour la mise en place d'une coalition unique contre le groupe devraient se tenir la semaine prochaine avec le président américain Barack Obama à Washington et son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou. Or, pour nombre de commentateurs politiques, cette décision constitue une approche stérile, qui, sans pour autant endiguer le phénomène « Daech », précipiterait les pays occidentaux dans un engrenage de violences sans précédent, sans pour autant transformer la donne sur le terrain. Bruno Guigue, normalien, énarque et chargé de cours en relations internationales à l'Université de La Réunion, rappelle que seule une coordination avec des opérations terrestres d'envergure pourrait éliminer l'EI. Or, les acteurs qui s'engagent aujourd'hui résolument dans la lutte contre l'EI excluent toute intervention au sol. « Ces bombardements improvisés au gré des événements ne freineront pas la progression de l'EI. Sur le plan militaire, ils feront l'effet d'une piqûre de moustique à l'organisation terroriste », estime M. Guigue. Cette position est partagée par Alain Gresh, ex-directeur adjoint du Monde diplomatique et grand spécialiste du Moyen-Orient, qui estime également que l'inflexion « improvisée » de la diplomatie française avec une révision des priorités immédiates n'aurait qu'un effet marginal. Au-delà de l'inefficacité inhérente à cette stratégie, c'est l'idée pernicieuse de la lutte contre un groupe terroriste au seul moyen de la guerre et de la réduction du danger de l'EI comme menace unique et centrale pesant sur l'humanité qui est dénoncée. Alain Gresh rappelle que le groupe EI n'est monté en puissance que depuis un an, et ne constitue donc pas la matrice originelle du terrorisme international. Il insiste sur le fait que le conflit syrien ne se résume pas à « l'expansion ou l'éradication » du phénomène EI. Selon lui, faire abstraction à la fois d'autres acteurs comme el-Qaëda et de la nature des conflits qui secouent la région brouille l'analyse. Bruno Guigue rappelle, quant à lui, que la donne a profondément changé en Syrie et la guerre civile « s'est transformée en guerre internationale de grande ampleur, lorsque les desperados du jihad global ont envahi la Syrie, par milliers, à la recherche du grand frisson apocalyptique ». « Il n'y a aucune différence entre les combattants du Front al-Nosra et ceux de Daech, et il faut toute l'hypocrisie des dirigeants français pour oser le nier », ajoute-t-il. Alain Gresh relève également l'une des contradictions dans laquelle se serait enfermée la diplomatie française qui s'est engagée dans la lutte contre l'EI, tout en étant alliée à l'Arabie saoudite et au Qatar, principaux soutiens des groupes alliés à el-Qaëda en Syrie et à cette organisation terroriste au Yémen, et qui décrédibilise son action. « La lutte contre Daech et les autres groupes terroristes sera réellement prise au sérieux le jour où on dénoncera clairement les États qui les abreuvent de pétrodollars. Daech n'est pas né par génération spontanée, il est le produit d'une vaste opération de "regime change" en Syrie dont le Qatar et l'Arabie saoudite sont les sponsors officiels, et les néoconservateurs américains les stratèges notoires. Malheureusement, la France s'est placée dans leur sillage mortifère », estime M. Guigue. Or, ériger la guerre contre l'EI en dogme de la géopolitique internationale en faisant preuve de mutisme face aux États qui financent, arment et soutiennent des groupes de même nature, et sans proposer de remèdes aux causes de l'expansion du phénomène, ne fait qu'entretenir « la spirale infernale qui verra se succéder des attentats terroristes en réponse aux offensives aériennes ». Pour Alain Gresh, l'arme de la guerre, en l'absence d'une vision politique et d'une action diplomatique, ne fera qu'entretenir le chaos régnant. Bruno Guigue rappelle quant à lui que l'on ne combat pas le terrorisme seulement avec des armes, « mais avec des mots ». « À son entreprise sectaire et démentielle, il faut opposer une alternative politique. Or cette alternative passe par le rétablissement de la souveraineté syrienne, sans laquelle on n'a aucune chance de briser l'infrastructure terroriste », conclut-il.

6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES : THEME 6 - 1 : #RumourAboutGermany : campagne d'information en Afghanistan Source, journal ou site Internet : Auswartiges Amt Date : 18 novembre 2015 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

Le ministère fédéral des Affaires étrangères a lancé en Afghanistan une action d’affichage dans le cadre de sa campagne d’information pour lutter contre les fausses informations et les mensonges diffusés par les passeurs. La campagne s’adresse à travers des affiches et des médias sociaux aux Afghanes et Afghans qui songent à fuir leur pays pour l’Allemagne. Le but est de les informer qu’il s’agit de fausses informations qui risquent de leur coûter la vie.

Diffusion de fausses informations par les passeurs

Cela fait déjà plusieurs semaines que le ministère fédéral des Affaires étrangères lutte contre des rumeurs et mensonges diffusés surtout sur les médias sociaux sur les possibilités de fuir le pays pour l’Allemagne. Les passeurs y propagent de manière ciblée des informations erronées pour relancer leur fonds de commerce criminel. Il est par exemple faux que les réfugiés obtiennent la nationalité allemande dès leur arrivée en Allemagne ou que l’Allemagne a l’intention de cesser son soutien à la stabilisation de l’Afghanistan. Les représentations allemandes à l’étranger sont intervenues dans les pays d’origine sur leurs propres médias sociaux pour lutter contre ces mensonges.

Campagne d’affichage et mobilisation sur les médias sociaux

Grâce à la campagne d’information actuelle, le travail de sensibilisation entre dans une nouvelle phase. Dans la capitale, à Kaboul, de grandes affiches ont été placées à des endroits de grand trafic. D’autres affiches vont suivre dans les prochains jours à Mazar-e-Charif et Hérat. Les messages d’information sont formulés en langues dari et pachtoun : « Vous voulez quitter l’Afghanistan ? En êtes-vous sûr ? » ou « Vous voulez quitter l’Afghanistan ? Y avez-vous bien réfléchi ? » Ces affiches renvoient également au hashtag #RumoursAboutGermany et au site Internet www.rumoursaboutgermany.info que le ministère fédéral des Affaires étrangères a mis en place pour corriger systématiquement les fausses informations qui circulent.

Informer mais pas dissuader

Le but de la campagne est d’informer mais pas de dissuader. En effet, certains Afghans crédules, pour payer ces passeurs criminels, n’hésitent pas à vendre tout ce qu’ils possèdent et à mettre de surcroît leur vie en jeu. L’action vise à informer clairement sur les conditions de vie réelles en Allemagne, sur les risques d’une fuite ainsi que sur les conditions juridiques d’entrée et de séjour. Une partie importante du message de l’ambassade porte sur la réaffirmation de l’engagement de l’Allemagne en Afghanistan. Car cet engagement pour la stabilisation et la reconstruction civile n’est pas remis en question. En outre, il est prévu de prolonger, avec l’accord du Bundestag au mois de décembre, la participation à la formation et au conseil destinés aux forces armées afghanes dans le cadre de la mission « Resolute Support ». L’action est accompagnée d’une documentation intitulée « Fuir en Europe » que la Deutsche Welle propose depuis fin septembre dans les langues dari, pachtoun et ourdou en Afghanistan et au Pakistan. Le travail d’information des représentations allemandes va également bien au-delà de la région. Il ne faut pas que de fausses informations fassent tomber qui que ce soit entre les mains de criminels.

THEME 6 - 2 : Dakar 2015 : l'outil militaire au cœur des débats Source, journal ou site Internet : TTU Online Date : 17 novembre 2015 Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat

La seconde édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s’est tenue cette semaine, aura été pour ses organisateurs un nouveau succès, avec plus de 1 000 visiteurs badgés, une ouverture accrue vis-à-vis des pays non-francophones et de nouvelles promesses de participation pour l’année prochaine. On pourra évidemment regretter que les CEMA des pays africains n’aient pas répondu présent ou que le nombre de chefs d’Etat ait été relativement modeste au vu de la proximité du forum avec le sommet de La Valette sur l’immigration (11 et 12 novembre). Mais l’événement aura néanmoins permis aux acteurs de la sécurité en Afrique d’échanger sur des sujets majeurs comme le terrorisme, un problème croissant, notamment parce qu’il absorbe les rares ressources dont disposent de nombreux Etats africains et qui ne seront pas affectées au développement économique et social. La lutte contre le terrorisme est «un engagement qui coûte cher et doit être partagé», insiste un responsable tchadien, qui rappelle que les promesses d’aide financière internationale ne sont pas toujours tenues, alors que son pays est devenu un maillon essentiel de la sécurité dans la BSS et au-delà. Un avis partagé côté français, où l’on s’inscrit dans une approche globale (“gagner la guerre puis la paix”) nécessitant un partage équitable du fardeau financier entre Européens. Paris envisage par ailleurs de répondre aux besoins urgents du Tchad en termes de matériel militaire. Mais la plupart des responsables s’accordent sur la faiblesse du volet militaire stricto sensu dans la lutte contre un terrorisme, qui est d’abord le fruit pourri de la pauvreté, des inégalités sociales et d’une jeunesse radicalisée en rupture avec ses aînés, qu’elle considère souvent comme trop soumis aux Occidentaux. Sur le terrain, la lutte contre Boko Haram a été au cœur des débats et on s’est félicité de la montée en puissance de la Force multinationale mixte et du rétrécissement de la base territoriale du groupe terroriste, dont la fuite en avant et la recrudescence d’attentats sanglants seraient des conséquences directes. Les armées africaines ont, elles aussi, été au centre des débats, avec, comme le soulignait le président sénégalais, la nécessité de bâtir «de véritables armées nationales et non tribales ou politiciennes». Des armées devenues à la fois des objets et des acteurs du maintien de la paix. Un participant rappelait en effet que 80 % des casques bleus sont déployés en Afrique et que le continent fournit 50 % de leurs effectifs globaux. Les hauts responsables militaires africains ont insisté sur l’importance presque secondaire des équipements : c’est d’abord sur le plan humain que ces armées doivent se moderniser, par l’adoption d’un «caractère républicain», par la présence de cadres bien formés ayant autorité sur la troupe et par la mise en place durable de chaînes de commandement «impersonnelles», où chaque soldat obéit à un chef plus qu’à tel ou tel individu en particulier. Le sous-encadrement des armées africaines, contrairement à d’autres contingents internationaux de pays émergents, obère grandement leur efficacité dans les opérations de maintien de la paix. Sur le plan capacitaire, ces armées manquent de multiplicateurs de forces et d’abord de renseignement et de forces spéciales bien entraînées capables de se déployer rapidement, dont la constitution est parfois ralentie par la méfiance de certains gouvernements africains à former de telles unités d’élite. Mais aussi de services de santé de niveau 4 (le maintien d’une troupe en bonne santé reste un vrai problème) et d’une capacité à «durer au combat» (protection de la force, sauvetage de combat…), qui est au cœur du travail de formation opérationnelle des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ). Autre manque identifié : les capacités de transport pour accélérer le rythme des déploiements, notamment au vu des distances très importantes à couvrir. Le Pentagone, qui pourrait accroître son assistance de près de 300 millions d’euros cet hiver aux pays de la BSS, envisage ainsi la cession de C-130 à un ou deux pays de la région. Enfin, les experts notent que les armées du continent doivent aussi se doter d’une capacité à réaliser elles-mêmes, en Afrique, les opérations de MCO sur leurs véhicules terrestres. Des défis de taille pour des budgets et des efforts de défense (1,5 % du PIB en moyenne) relativement modestes.

THEME 6 - 3 : Polémique autour des services belges de l'antiterrorisme Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 18 novembre 2015 Auteur : Jean-Pierre Stroobants ( Bruxelles, correspondant) Adressé par Elie Billaudaz

Les services de l’antiterrorisme belges ont-ils commis des erreurs et auraient-ils pu prévenir les attentats de Paris ? « Nous ne disons pas qu’ils savaient que les auteurs qui vivaient à Molenbeek étaient de dangereux extrémistes. Mais s’ils savaient, il faut se demander pourquoi ces hommes n’ont pas été correctement surveillés », indique Stefaan Van Hecke, député du parti écologiste flamand Groen. Le Comité R, un organe de contrôle qui surveille les services au nom du Parlement et du gouvernement, a ouvert spontanément une enquête sur le fonctionnement de la Sûreté de l’Etat et du service général du renseignement et de la sécurité (la sûreté militaire). Des députés demandent que le Comité P, qui contrôle la police, se voie confier une mission similaire : des informations sur la radicalisation sont également en possession des polices locales, de la police fédérale et des douanes. Ces investigations viseraient à déterminer les renseignements dont disposaient exactement les différents organes chargés de la sécurité, et s’ils les ont échangées entre eux et avec l’étranger. C’est l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace qui doit analyser et évaluer ces informations. Il y a quelques semaines, son directeur, un ancien procureur, a démissionné de cette structure critiquée. Le Comité R lui reprochait notamment d’avoir transformé son service en une structure de renseignement concurrente. Attitude consensuelle de l’opposition

Les commentaires et les insinuations de responsables français sur les possibles lacunes des services belges n’ont pas suscité de réactions officielles. Le ministre des affaires étrangères, Didier Reynders, a renvoyé la balle vers Paris en soulignant que Mehdi Nemmouche, l’auteur de la tuerie du Musée juif de Belgique à Bruxelles, en mai 2014, était passé à travers les mailles de la surveillance française. S’il y a eu d’autres failles en France, il pourrait toutefois y en avoir eu en Belgique, notamment parce qu’il est avéré que la police connaissait des membres des attentats de Paris installés à Bruxelles. L’ancien maire de Molenbeek, le socialiste Philippe Moureaux, a souligné « l’échec »des services de renseignement. « Vous comprendrez bien que si les Belges ne nous préviennent pas, on ne peut rien faire », confiait, lundi 16 novembre, une source policière française à l’AFP. Un débat parlementaire devait avoir lieu jeudi 19 novembre. Le premier ministre, Charles Michel, qui a bénéficié jusqu’ici de l’attitude consensuelle de l’opposition, devrait annoncer de nouvelles mesures. La menace dans le pays est passée au niveau 3 (sur une échelle de 4), et quelque 300 militaires supplémentaires sont mobilisés pour la surveillance des gares, des aéroports et des bâtiments officiels. Après l’attentat contre le Musée juif et le démantèlement d’une cellule terroriste à Verviers, en janvier, le gouvernement avait annoncé une série de décisions. Une bonne partie d’entre elles n’est pas concrétisée et le cadre de la Sûreté de l’Etat est privé de 150 agents, sur les 750 que celle-ci devrait compter.

THEME 6 - 4 : La RATP confrontée à la poussée du communautarisme islamiste Source, journal ou site Internet : Le Figaro Date : 18 novembre 2015 Auteur : Eugénie Bastié Adressé par Elie Billaudaz

L'un des kamikazes du Bataclan était employé de l'entreprise publique pendant 15 mois. La montée de la communautarisation, surtout parmi les chauffeurs de bus, inquiète. Selon Le Parisien, de nombreux «fichés S» travailleraient dans l'entreprise publique. Samy Amimour, l'un des kamikazes du Bataclan, a travaillé à la RATP quinze mois entre 2011 et 2012. Un détail qui pourrait paraître anodin, mais qui en réalité est assez révélateur d'une tendance: la montée du communautarisme islamiste au sein de l'entreprise publique. La multiplication d'incidents liés à l'islam a été signalée ces derniers temps, en particulier parmi les 17.000 chauffeurs de bus.«Pour éviter le caillassage des bus dans certains quartiers, [la RATP] a embauché des grands frères au profil peu recommandable. Depuis, elle fait le ménage.» raconte une source au Parisien. Christophe Salmon, responsable CFDT à la RATP, parle lui de «comportements banalisés», comme «le refus de serrer la main de collègues féminines, ou le refus de prendre un bus qui a été conduit par une femme». Élisabeth Borne, la présidente de la RATP a nié des troubles au sein de son entreprise: «Il faut faire très attention aux amalgames. Les recrutements à la RATP sont à l'image des quartiers qu'elle dessert. Il y a dans l'entreprise une obligation de laïcité. Un code de conduite très précis a été institué depuis 2013 à la RATP» a rappelé Élisabeth Borne, PDG de l'entreprise publique depuis mai dernier. «Aucun écart n'a été signalé depuis mon arrivée. Et si c'est le cas, tout ce qui est sanctionnable doit être sanctionné». Depuis 2005, une clause stipule dans le contrat de travail des salariés un devoir de laïcité et de neutralité: «Vous vous engagez à adopter, dans l'exercice de vos fonctions, un comportement et des attitudes visant au respect de la liberté et de la dignité de chacun. En outre, la RATP étant une entreprise de service public qui répond au principe de neutralité, vous vous engagez à proscrire toute attitude ou port de signe ostentatoire pouvant révéler une appartenance à une religion ou à une philosophie quelconque».

La RATP serait l'un des entreprises qui emploie le plus de «fichés S»

Pourtant, en décembre 2012, une vingtaine de machinistes, dont plusieurs étaient membres de la CGT, ont dénoncé au dépôt de bus de Nanterre, les discriminations dont elles étaient victimes au quotidien, et qui seraient le fait d'agents imposant une lecture rigoriste du Coran. Une vidéo, tournée par le site identitaire Riposte laïque, montrait les femmes se plaindre qu'on ne leur serre plus la main et d'autres discriminations. Une enquête interne avait été ouverte, qui avait révélé l'existence de «faits communautaristes», mais aucune sanction n'avait été prise. Suite à ces révélations, la régie des transports parisiens avait décidé de mettre en œuvre «une charte de la laïcité» qui se voulait intransigeante quant aux débordements religieux. La dénonciation des dérives peut se payer cher. La CFDT, qui dénonçait régulièrement les excès des extrémistes religieux, et s'était battue pour la création de cette charte laïcité, s'est effondrée aux dernières élections, avec seulement 5,1 % des voix. Le secrétaire générale Laurent Gardoni expliquait ce mauvais score par la «montée d'un syndicalisme communautariste». «On a fait 3 % dans le département bus, si on avait fait du communautarisme, on aurait peut-être 10 %» résume Christophe Salmon. Le syndicat Anti- précarité, créé trois mois avant les élections et présent notamment au dépôt de Charlbourg, serait particulièrement communautariste. Selon des informations du Parisien, l'entreprise publique serait l'une de celles qui emploie le plus de «fiche S». Une information que n'a pas confirmé ni démentie la Régie. ««Nous n'avons pas accès aux fiches S, nous ne pouvons pas savoir», répond un porte-parole.

7/ SECURITE INTERIEURE THEME 7 - 1 : Attentats de Paris : opération reconquête en banlieue Source, journal ou site Internet : Le Point Date : 16 novembre 2015 Auteur : Michel Colomès Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Grâce au déploiement de l'armée, l'état d'urgence devrait permettre de reprendre le

L'armée dans le 11e arrondissement de Paris au lendemain des attaques. Elle devrait également appuyer l'action de la police en banlieue. © CITIZENSIDE/VINCENT EMERY

Dans les décisions prises par le Conseil de défense qui s'est réuni à l'Élysée au lendemain même des attentats, deux types de ripostes ont été a priori arrêtées : à l'extérieur et à l'intérieur du territoire français. La première est purement militaire et concerne les opérations à mettre en œuvre le plus vite possible sur le champ de bataille, c'est-à-dire en Syrie. Elles ont commencé à être lancées dans la journée de dimanche. Ce sont ces frappes aériennes qui ont atteint des objectifs situés à Raqqa, le fief syrien de Daesh. Un centre de commandement et un centre d'entraînement auraient été visés et détruits. Ce n'est qu'un avant-goût de l'intensification des frappes aériennes qui devraient avoir lieu dans les prochains jours. Des actions coordonnées avec les Américains vont pouvoir s'appuyer sur le porte-avions Charles- de-Gaulle lorsqu'il sera – d'ici une dizaine de jours – dans le golfe Persique.

Reprendre le contrôle des sous-sols des barres d'immeubles L'autre riposte, dont François Hollande et Manuel Valls ont annoncé qu'elle serait massive et sans faiblesse, concerne le territoire français. Et plus particulièrement certaines banlieues, en Ile-de-France, autour de Lyon, de Grenoble ou de Lille, devenues pratiquement des zones de non-droit. S'il va au bout de ses intentions – mais l'osera-t-il ? –, François Hollande semble décidé à utiliser la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois, qu'il va demander aux députés et sénateurs pour des perquisitions massives dans les caves et les sous-sols des barres d'immeubles qui sont parfois devenues de véritables bunkers pour tous les trafics possibles. Et d'abord, ceux des armes et de la drogue qui alimentent l'un et l'autre des groupes susceptibles soit de se tourner vers le grand banditisme, soit de tomber dans le radicalisme islamiste La possibilité de faire ces opérations de fouille et de reprise en main, de jour comme de nuit, sans le feu vert d'un juge d'instruction – « et sans que Christiane Taubira vienne mettre des bâtons dans les roues des forces de l'ordre », murmurent certains – sera possible grâce à l'utilisation massive de l'armée. Une partie des 10 000 hommes qui vont être déployés ces jours-ci viendra en appui des policiers qui, faute de moyens, se savaient impuissants devant une situation dont ils avertissaient depuis longtemps qu'elle se dégradait.

Des explosifs et des armes de guerre ont été saisis

Déjà lundi, au petit matin, des opérations d'envergure ont commencé à Lyon, à Toulouse, à Grenoble, à Bobigny. Des explosifs et des armes de guerre ont été saisis. Ces actions devraient se poursuivre dans les jours qui viennent avec plus d'ampleur si, comme cela est prévu, l'armée y participe. Certes, le pouvoir s'attend, en dépit de l'émotion provoquée par les attentats, à des protestations d'intellectuels ou de mouvements ou partis de gauche, à la simple idée de l'utilisation de l'armée pour des opérations de police, dont certains redouteront qu'elles soient arbitraires. Mais si la tragédie du 13 novembre permettait de réduire en partie la dangerosité de certaines banlieues, le pouvoir en tirerait un bénéfice certain dans l'opinion de la majorité des Français. THEME 7 - 2 : Le travail dantesque de la police scientifique Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 17 novembre 2015 Auteur : Emeline Cazi Adressé par Elie Billaudaz

Des policiers de la police scientifique inspectent le corps d'une victime de l'attentat devant le Bataclan à Paris le 13 novembre 2015. Kamil Zihnioglu / AP

Ils ont attendu l’évacuation des derniers blessés vers les hôpitaux, puis, couverts de leur combinaison blanche et de leurs surchaussures, ils se sont avancés dans ce que leurs collègues des brigades d’intervention d’élite avaient déjà rebaptisé « l’enfer de Dante ». Il est plus d’une heure du matin, vendredi soir, au Bataclan. Dans la salle de concert, l’odeur de mort et la vue des corps sont insoutenables. Les techniciens de la police scientifique, rodés pourtant aux scènes les plus macabres, n’ont jamais rien vu de tel. Pas même les équipes parties sur le tsunami, en Thaïlande, en 2004. Quelque quatre-vingts personnes ont été tuées par les terroristes. Avec un soin extrême, trente policiers scientifiques en binôme avec un officier de police judiciaire commencent leur travail de relevé. Il durera toute la nuit pour ne s’achever que le samedi, en début de soirée. Rien n’a été déplacé depuis le départ des secouristes. Chaque cm² de la salle est susceptible de déceler un indice qui permettra de conduire aux commanditaires ou à d’éventuels complices. Les lieux sont quadrillés. Chaque fonctionnaire se voit attribuer un carré. Le travail d’identification des victimes est mené de concert. La plupart seront vite reconnues. Mais plus de quatre jours après les attaques, une douzaine de corps est toujours sans famille. Des conditions hors normes

La tâche est fastidieuse. Toute la difficulté est « d’arriver à conjuguer la grande attente des enquêteurs, avec une volumétrie hors norme, sans remettre en cause la rigueur de la procédure », explique Frédéric Dupuch, le directeur de l’Institut national de police scientifique (INPS). La rapidité de l’enquête et les conditions exceptionnelles dans lesquelles elle est menée ne doivent pas occulter le fait qu’un procès se tiendra un jour. « Il ne s’agirait pas qu’un avocat ou un expert remette en cause la procédure quand tout le monde aura oublié les conditions hors normes dans lesquelles se sont déroulés les relevés. » Le même souci de précision guide les équipes envoyées rue de Charonne, au stade de France, ou devant le Petit Cambodge et le Carillon. Au total, une centaine de techniciens de police scientifique ont été rappelés en urgence. Certains arrivent de Lyon. Chaque indice prélevé est aussitôt placé sous scellé et envoyé aux laboratoires pour analyse. L’identification des kamikazes est, elle, plus difficile. Trois jours après les événements, deux d’entre eux, sont toujours d’illustres inconnus. Les terroristes n’avaient pas de papier sur eux. Leur corps n’est plus que chair dispersée. L’identification d’Ismaël Omar Mostefaï a été rendue possible grâce à un bout de doigt. Pour d’autres, une seule goutte de sang peut suffire à faire parler un ADN, mais pour confronter ces indices au profil des 3,5 millions de personnes enregistrées sur le fichier des empreintes digitales ou à celui des 2,5 millions de personnes listées sur celui des empreintes génétiques, encore faut-il qu’ils aient été mis en cause dans une enquête judiciaire. Près de 500 prélèvements déjà analysés

Les corps des victimes ont tous été transférés à l’institut médico-légal de Paris où des médecins se relaient depuis samedi pour pratiquer des autopsies. Les techniciens qui les épaulent assistent à trois ou quatre opérations par jour quand d’ordinaire ils n’en subissent qu’une, ou deux, grand maximum, par semaine. C’est lourd. Mais déterminer la manière dont la balle est entrée dans le corps, aidera les enquêteurs à reconstituer le fil des événements. Les légistes de l’institut reçoivent aussi les familles qui viennent reconnaître un père, une mère, un fils, une fiancée. La plupart des victimes avaient une carte d’identité sur elles ou étaient physiquement reconnaissables. Pour celles dont le visage aurait été déformé par des tirs, il peut être demandé à la famille d’apporter un peigne, une brosse, des radios dentaires pour les comparer avec les échantillons ADN prélevés sur le corps. Ce n’est qu’une fois toutes ces opérations médico-légales terminées que les corps seront rendus aux familles. Plus de trois jours après les attaques, il restait encore une poignée de personnes à identifier. Contrairement à un crash d’avion ou à un accident de car, la police n’a pas la liste fiable et précise des fans des Eagles of Death Metal qui devaient se rendre au concert, vendredi soir. Encore moins celles des personnes qui avaient simplement décidé de se retrouver pour prendre un verre. Les enquêteurs contactent donc les témoins, les rescapés pour savoir avec qui ils se trouvaient ce soir-là. Le recensement des victimes prendra encore quelques jours. Un numéro vert a été mis en place. En ThaÏlande, il avait fallu plus de trois semaines avant d’avoir une liste complète des personnes disparues. En attendant que les dernières familles se manifestent, les enveloppes de scellés et les sacs plastiques s’amoncellent sur les paillasses des laboratoires de Paris et d’Ecully, dans le Rhône. Près de 500 prélèvements ont déjà été analysés. C’est gigantesque. A titre de comparaison, 1 900 prélèvements ont été analysés après les attentats de Charlie, mais sur plusieurs semaines. « Et ceci n’est que l’avant-garde de ce qu’on va recevoir dans les semaines à venir », prévient Frédéric Dupuch, le patron de l’INPS. Chaque nouvelle perquisition produit son nouveau lot de pièces à conviction et d’indices susceptibles de remonter la piste d’éventuels complices.

8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT THEME 8 - 1 : Attentats de Paris : "le pétrole rapporte de moins en moins à Daech" Source, journal ou site Internet : Ouest France Date : 18 novembre 2015 Auteur : recueilli par Carl Guillet Adressé par André Dulou

Un site pétrolier dans le Sud-est de l’Irak. Le gouvernement espère récupérer ses sites conquis par l’État islamique. | Reuters

Francis Perrin, directeur de la rédaction de la revue Pétrole et gaz arabes, explique la place que prend l’or noir dans les finances du groupe État islamique.

Entretien

Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques (SPE) et directeur de la rédaction de la revue Pétrole et gaz arabes.

Combien rapporte l’exploitation du pétrole à Daech ?

« Il faut être très prudent dans ce domaine. On ne peut parler que d’ordre de grandeur. L’État islamique ne publie pas de statistiques ! On peut seulement estimer qu’il avait une capacité de production de 70 000 barils par jour à l’été 2014. Mais aujourd’hui, les revenus dégagés sont bien moindres. »

Pourquoi ?

« D’abord grâce à la chute du prix du pétrole. Le prix du baril a baissé de 60 % depuis l’été 2014. La deuxième raison, ce sont les frappes aériennes américaines, qui ont lieu tous les jours depuis août 2014. Une partie de ces tirs a visé des sites pétroliers. Ces frappes ne concernent que les sites syriens, car les autorités irakiennes veulent récupérer leurs exploitations une fois l’État islamique défait. Mais les États-Unis n’ont pas besoin de l’accord d’Assad pour bombarder la Syrie. »

Qui achète ce pétrole ? « En premier lieu la Turquie, la Syrie et l’Irak. Le régime de Bachar al-Assad achèterait directement son pétrole, mais il n’y a pas de preuve concrète. En revanche, il existe des réseaux de trafic depuis longtemps dans la région. Ils se sont beaucoup développés durant l’embargo sur le pétrole irakien, sous le régime de Saddam Hussein, ainsi qu’avec l’embargo sur l’Iran, qui dure toujours d’ailleurs. Ils disposent de flottes de camions citernes, qui traversent les frontières et les vendent à des Turcs, des Syriens… Il y a beaucoup d’argent à se faire pour les contrebandiers. »

À quoi d’autre peut servir ce pétrole ?

« L’argent n’est pas tout. L’État islamique en a aussi besoin pour son effort de guerre. Il alimente ses chars, ses véhicules… D’autre part, une partie du pétrole est redistribuée à la population, ce qui est utile pour sa propagande. »

Comment arrêter ce commerce ?

« L’une des clés est de faire davantage pression sur la Turquie, qui peut jouer un rôle important dans le contrôle des trafiquants. Mais le pétrole n’est pas la seule source de revenus de Daech. Il est même de moins en moins important. Il y a aussi le trafic d’antiquités, les rançons, les taxes qu’il impose à la population. Le groupe règne sur un grand territoire, et tant qu’il sera implanté dans la population, il disposera de sources de revenus. C’est pourquoi je pense que, si l’on veut se débarrasser de l’EI, il faudra combattre au sol. »

THEME 8 - 2 : Climat : les dix premiers mois de l'année 2015 sont les plus chauds jamais enregistrés Source, journal ou site Internet : La dépêche Date :18 novembre 2015 Auteur : Adressé par André Dulou

Les dix premiers mois de l'année 2015 ont été les plus chauds jamais ENREGISTRÉS , a annoncé l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) Philippe Desmazes / AFP/Archives Les dix premiers mois de l'année 2015 ont été les plus chauds jamais ENREGISTRÉS , a annoncé mercredi l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Le mois dernier a également battu le record du mois d'octobre le plus chaud depuis le début des relevés de températures en 1880. A quelques semaines de la conférence sur le climat en décembre (COP21) ces dernières données montrent que 2015 est ainsi bien parti pour devenir l'année la plus chaude jamais ENREGISTRÉE . Cette année, seuls janvier et avril n'ont pas battu de records de température mensuelle à la surface du globe. Jusqu'à présent cette année, la température au-dessus des terres et à la surface des océans a été 0,86 degré Celsius au-dessus de la moyenne du XXe siècle. "La période de janvier à octobre a été la plus chaude de la période 1880-2015 et a battu le précédent record, établi l'an dernier, de 0,12°C", a précisé la NOAA. Les Etats-Unis ont connu leur mois d'octobre le plus chaud depuis 1963, l'Australie son plus chaud octobre depuis 1910, et l'Afrique n'avait jamais connu de tels pics pour un mois d'octobre depuis le début des relevés de températures. En revanche, la NOAA note que certaines parties de l'Amérique du Sud, de l'Europe de l'Est et de la Russie ont été un peu plus fraîches que la moyenne. Le courant chaud El Nino, particulièrement fort cette année, a contribué à faire culminer les températures à la surface des océans 0,85°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle, "la marque la plus élevée jamais ENREGISTRÉE pour un mois d'octobre", selon la NOAA. La COP21 doit se tenir au Bourget, au nord de Paris, du 30 novembre au 11 décembre. Elle a pour objectif de faire adopter à 195 pays, sous l'égide des Nations unies, un accord mondial visant à limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

THEME 8 - 3 : COP 21 : la société Générale veut renoncer au financement des mines de charbon. Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 18 novembre 2015 Auteur : AFP Adressé par André Dulou

Un groupe visite une mine de charbon et ses excavatrices géantes à Most, en République tchèque, le 5 août 2015 afp.com/MICHAL CIZEK

Paris, 18 nov 2015 - La Société Générale a promis mercredi de ne plus financer des projets de développement de mines de charbon, dans le cadre de sa stratégie pour le climat dévoilée à l'approche de la COP21. Dans un communiqué, le groupe explique qu'il souhaite réduire l'ensemble de "ses activités liées au charbon" (mines et centrales) pour se tourner vers les énergies renouvelables. Pour les mines, l'arrêt des financements sera mondial, ASSURE la banque, tandis que pour les centrales thermiques à charbon, il ne concernera que "les pays de l'OCDE à revenus élevés". La Société générale va ainsi CONTINUER à financer les centrales à charbon dans les pays émergents comme la Russie, la Chine, l'Inde, ou l'Afrique du Sud, afin "d'accompagner leur transition énergétique", selon un responsable de la banque interrogé par le quotidien les Echos. "On est loin de l'excellence climatique et la nouvelle politique de Société Générale est très décevante au regard des enjeux. Il ne faut plus construire de nouvelles centrales à charbon nulle part afin de limiter la hausse de la température du globe en dessous des 2°C", a regretté l'ONG les Amis de la Terre dans un communiqué. Cette ONG interpelle régulièrement les banques françaises pour qu'elles ne travaillent plus avec des entreprises impliquées dans le secteur du charbon, la source d'énergie la plus émettrice de gaz à effet de serre. Le Crédit Agricole avait annoncé fin septembre son intention de ne plus financer de nouvelles centrales ou d'extension de centrales électriques à charbon, mais uniquement dans les pays à hauts revenus, ce qui excluait de fait la Chine et l'Inde, principaux consommateurs de cette énergie fossile très polluante. Deux semaines auparavant, la banque française avait été accusée "d'incohérence climatique" par des ONG, lui reprochant de soutenir la construction d'une centrale à charbon en Croatie, ce que le Crédit agricole avait démenti. Le 15 octobre, le groupe bancaire Natixis, filiale de la Banque populaire Caisse d'Epargne, s'était engagé à ne plus financer de centrales et de mines de charbon dans le monde entier, affichant son intention de donner la priorité aux énergies PROPRES . Dans le cadre de sa politique climat, la Société Générale annonce le doublement des financements de projets dans les énergies renouvelables d'ici 2020, pour s'inscrire sur la trajectoire de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) de limitation du réchauffement climatique à deux degrés d'ici à 2030. En interne, elle se FIXE un nouvel objectif de réduction de 20% de ses émissions de CO2 à horizon 2020 par rapport à 2014. La Société Générale fait ses annonces à moins de deux semaines de la COP21, le sommet de l'ONU sur le climat qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, près de Paris.

9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE : THEME 9 - 1 : L'autre monde Source, journal ou site Internet : l’Orient le Jour Date : 18 novembre 2015 Auteur : Michel Tourna Adressé par Jean-François Mazaleyrat

« Ils faisaient preuve d'un sang-froid effroyable. Ils étaient calmes, nullement nerveux, sûrs d'eux-mêmes dans l'exécution de leur (sinistre) besogne. » Les témoignages poignants apportés à l'unisson par les rescapés de cette soirée démentielle du vendredi 13 novembre à Paris résument en peu de mots la toile de fond qui caractérise le comportement meurtrier des kamikazes qui ont semé la terreur dans plusieurs quartiers de la Ville Lumière. Un comportement fondé sur le culte du martyre. Dans la logique jihadiste, mourir en martyr constitue un honneur suprême, l'apogée de l'accomplissement personnel, un objectif sacré auquel on aspire ardemment pour mériter le paradis. Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, expose très clairement, dans son ouvrage sur le Hezbollah, la dimension et la portée de cette notion de martyre. Il souligne ainsi que « le martyre est fondé sur la conception religieuse de l'existence d'une autre vie au cours de laquelle l'homme vit heureux et tous ses rêves se réalisent ». Et d'ajouter : « Nombreux sont ceux qui désirent le martyre et qui souhaitent être désignés pour mener une action-suicide afin de réaliser le vœu de Dieu. » À ce culte du sacrifice s'ajoute une profonde motivation idéologique. Les kamikazes sont mus en effet par une volonté de combattre les valeurs et d'ébranler le mode de vie des sociétés modernes de type occidental. Cela nécessite de se livrer à des actions spectaculaires susceptibles de provoquer un sentiment de peur, de créer un climat de psychose parmi la population civile. S'attaquer à des centres balnéaires (comme en Tunisie), à des hôtels de luxe (comme à Bombay), à des restaurants, des cafés trottoirs, des salles de spectacles, des stades sportifs reflète un rejet de la société de consommation et de l'attachement aux biens matériels. Motivation idéologique aveugle et culte religieux du martyre : deux facteurs qui incitent à provoquer la mort d'autrui avec sang-froid et sérénité tout en sacrifiant, pour ce faire, sa propre vie, en toute quiétude. Mais ces deux paramètres peuvent ouvrir la voie à une conséquence d'une tout autre nature : la manipulation machiavélique de la part d'une partie tierce – un État ou un service de renseignements – pour atteindre des objectifs occultes que les exécutants des actions terroristes pourraient totalement ignorer. Le monde du terrorisme et des renseignements a une logique propre à lui qui n'est en aucune mesure comparable à celle du monde normal et cartésien. Les jihadistes représentent ainsi en quelque sorte un vivier de terroristes auquel peuvent avoir recours des États ou des services de renseignements, avec la complicité de chefs jihadistes locaux, pour mener des opérations dont le réel but politique diffère de celui des exécutants. Le cas du kamikaze qui a exécuté le plan de l'assassinat de Rafic Hariri et le précédent de Fateh el-Islam, à l'origine de la bataille de Nahr el-Bared (à l'instigation du régime syrien), constituent sans doute à cet égard les exemples les plus probants. La manipulation peut se faire aussi de manière indirecte, par ricochet, de façon pernicieuse : en libérant quelques semaines après le déclenchement de la révolution syrienne, en mars 2011, des centaines de jihadistes qui croupissaient dans ses geôles, Bachar el-Assad savait que ces fondamentalistes radicaux mettraient sur pied des organisations terroristes, ce qui lui permettrait un jour (aujourd'hui, précisément), même au prix de la vie de ses propres hommes (mais, pour lui, peu importe) de placer l'Occident et certains pays arabes devant l'équation suivante : « Pour leur faire face, vous avez besoin de moi comme rempart. » Le clan Assad est passé maître dans ce jeu de pyromane-pompier en exploitant la dynamique jihadiste et le culte du martyre. Le plus désolant dans un tel contexte est que quelques heures seulement après les attaques du 13 novembre, des voix se sont élevées en France pour pousser le président François Hollande à accepter le fait accompli de Bachar el-Assad. Attitude amorale ; ignorance totale; ou inqualifiable cécité politique ? Quelle que soit la réponse, la réalité reste la même : céder au chantage du terrorisme et des dictateurs les plus abjects n'aura pour conséquence plus ou moins lointaine que d'accélérer, pour certains, la descente aux enfers.

THEME 9 - 2 : Femmes de djihadistes : ces aides de camp de l'ombre Source, journal ou site Internet : Marianne Date : 18 novembre 2015 Auteur : Patricia Neves Adressé par Jean-François Mazaleyrat

L'assaut a été donné le 18 novembre aux alentours de 4h30 du matin par le RAID à Saint- Denis, à quelques mètres seulement du Stade de France. Cible visée ? Le commanditaire présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, un belge originaire de Molenbeek à Bruxelles. L'opération serait toujours en cours. A l'heure actuelle, deux terroristes ont été tués dont une femme qui s'est fait exploser. Dans une enquête parue en janvier dernier, Marianne revenait sur le rôle des femmes de djihadistes. "On les imagine facilement effacées" écrivait- on, mais "elles sont déterminées et prennent même une part active dans les choix de leurs époux, leurs fils ou leurs frères …"

LUTT JULIEN/STORY BOX PHOTO/SIPA On les pense soumises, recluses derrière leur voile ou leur niqab, mais elles sont actives. Déterminées. Pour leurs époux, leurs fils, leurs frères, islamistes radicaux, elles sont prêtes à tout. A aimer par-delà la loi, la prison, et parfois même la mort. Prêtes à dissimuler, voire à mentir. « Je n’ai pas d’opinion » répondait ainsi Hayat Boumeddiene, aujourd’hui en Syrie, aux enquêteurs qui l’interrogeaient, lors d’une audition en 2010, sur les actions violentes commises par Al-Qaïda. A l’époque, son compagnon, Amedy Coulibaly, le futur preneur d’otages de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, était pourtant déjà incarcéré pour avoir tenté de faire évader, sans succès, Smaïn Ait Ali Belkacem, l’artificier des attentats de 1995, commis dans le RER C, à Paris. Dans cette affaire d’évasion avortée, « les premières investigations » déterminaient déjà qu’Amedy Coulibaly était le véritable utilisateur de la ligne 067469XXXX attribuée à Hayat Boumeddiene. » Qu'il en sera de même cinq ans plus tard, lorsqu’il cherchera à se « synchroniser », par téléphone, avec les frères Kouachi, chevilles ouvrières de l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais de ces appels passés, dès 2010, depuis les lignes enregistrées au nom de leurs épouses, on n’a rien voulu voir. « On ne veut pas voir ce qui dérange notre vision » regrette le chercheur Olivier Roy, auteur d’En quête de l’Orient perdu. « On va chercher la jeune mère partie récupérer son enfant en Syrie mais pas celle qui part avec ». Ni celle qui reste. Dans l’ombre, complice.

En prison, là où tout commence

Celles-là s’appellent Sakina, Sylvie, Malika, Nahla, Souad, Aïcha, Zoulikha ou Hayat. Elles sont musulmanes, parfois converties, et finissent par se retrouver en prison elles-aussi, mais du « bon » côté du parloir, côté visiteur. Là, elles introduisent, à la demande de leurs proches incarcérés, cartes SIM, téléphones portables ou clef 3G, sous la contrainte ou par dévouement, par dévotion. Les enquêteurs, qui n’ignorent rien de ces petits jeux de cache-cache, observent. Sans prendre conscience alors que les canaux de communication souterrains mis en place dans le cadre de l’évasion manquée de Smaïn Ait Ali Belkacem en 2010, serviront de modèle à Amedy Coulibaly. Grâce au rôle qu’auront joué les femmes notamment. Fidèles intermédiaires. En mars 2010 donc, tout commence là, sous le regard des surveillants, en prison. A la centrale de Clairvaux, ils sont plusieurs à rêver d’évasion, dont ils discutent d’ailleurs en langage codé, en évoquant les différentes paroles du prophète, les « hadiths », comme l'hadith de « l’oiseau », renvoyant en réalité à la possibilité de s’enfuir en hélicoptère. Parmi eux, dans le sillage de Smaïn Ait Ali Belkacem, il y a a Nadir Mansouri, islamiste radical condamné pour meurtre. Leurs premiers liens avec l’extérieur ? Leurs épouses, Belkacem et Mansouri ayant même sollicité des parloirs communs pour prier en compagnie de femmes et enfants.

De drôles de corvées de linge

Fouad Bassim, le troisième élément de la bande, aussi prosélyte que ses deux comparses, condamné pour vol à main armé et tentative de meurtre, lui, ne livre aucun « élément » sur sa famille, si ce n’est sur son frère cadet qu’il utilise comme messager. Comme ce 25 mars 2010. A la demande de son frère Fouad, celui-ci se rend ainsi au domicile de Nahla, l'épouse de Nadir Mansouri, à Meudon, dans les Hauts-de-Seine, pour y « récupérer » officiellement un « sac de linge sale » et lui déposer « des pantalons » ainsi « qu’une paire de baskets ». Au cours de l’échange cependant, deux puces téléphoniques « hors d’état », un « message » et une carte SIM destinée à Fouad Bassim auront transité selon les enquêteurs. Ce que nie Nahla, qui parle, elle, « exclusivement » de linge. Seulement, Fouad Bassim n'en est pas à son coup essai. Outre la clef 3G qu'il fait rentrer dans la centrale à Clairvaux (grâce à sa belle-sœur Malika qui l’a remise pour cela « à une personne venant visiter un autre détenu ») les enquêteurs découvriront une missive autrement plus inquiétante, enveloppée dans du papier cellophane. La lettre en question, transmise par Fouad à son frère fait effectivement état d’une demande particulière, concernant son évasion, puisqu’il s’agit de se procurer « du matériel » pour « pas cher » soit « 2 kalach avec 4 chargeurs pleins, 2 calibres avec 2 chargeurs pleins, 10 grenades… » La lettre, destinée à un faussaire belge surnommé Omar, sera retrouvée dans « l’armoire » de la mère, « sous des chaussettes ». A la même période, plus au Nord, c’était au tour de Sakina, la sœur de Djamel Beghal, le mentor des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, d’être sollicitée pour la remise de linge. Son frère Djamel, accusé d’avoir fomenté un attentat contre l’ambassade américaine à Paris, s’apprête en effet à recevoir la visite d'Amedy Coulibaly, qu’il nomme « le petit noir », dans le Cantal, où il est assigné à résidence. Prévenue du rendez-vous, Sakina arrive à l’heure, remet le linge à Amedy Coulibaly, qui l’attend, en voiture, devant le magasin Ikea de Lisses, dans l’Essonne. Si l’on ignore ce que contenait réellement les sacs, on sait en revanche la confiance qu’accorde à sa sœur Djamel Beghal, dont la principale occupation, à l’époque, consiste à trouver un moyen d’échapper lui- aussi, à son contrôle judiciaire. Un brouillon de lettre manuscrite retrouvé au cours d'une perquisition dans sa chambre d'hôtel en témoignera plus tard : « J’ai besoin de la plus grande quantité de fonds disponibles pour réussir mon évasion, (…) pour me procurer de la nourriture, et pour obtenir des titres de voyage (…). Si tu réussis à obtenir quelque-chose remets-le à ma sœur. (…) N’oublie pas de brûler la présente lettre et de la jeter dans un endroit propre. » Entendues, aucune de ces femmes ne sera inquiétée. Toutes resteront alors un fort soutien logistique, à l’instar de Sakina, la sœur de Beghal, qui enregistre à son nom, quelque peu modifié cependant, « SATIMA BEZAGL », la ligne 0685560XXXX utilisé par son frère pour contacter régulièrement Smaïn Ait Ali Belkacem, le responsable des attentats de 1995. Ce dernier qui apprend, à son tour, à sa femme, Aïcha, depuis sa cellule, à faire rentrer un téléphone portable en prison en le démontant pièce par pièce.

Elles tiennent les cordons de la bourse

Soutien discret et silencieux, les femmes se révèlent par ailleurs d'un grand appui financier. Comme le furent un peu plus tôt, Souad Merah et sa mère Zoulikha. Incarcéré à Seysses, de 2007 à 2009, le tueur en scooter recevra de fait, au cours de sa détention, entre autres, vingt- cinq mandats cash, d’une valeur totale de 1250 euros pour la première et 1870 euros pour la seconde. Cette galerie de femmes, que l’on dépeint volontiers comme dépendantes, sous la coupe de leurs maris gèrent par conséquent bien plus que les tâches asservissantes du quotidien auxquelles elles sont communément renvoyées. Hayat Boumeddiene par exemple, vers la fin du mois de mars 2010, sera chargée là encore par son compagnon Amedy Coulibaly, de « débloquer les fonds » qu’il a accepté d’offrir, conseillé par Djamel Beghal, à une association caritative géré par « un frère (…) qui a fait pas mal de djihad [en Afghanistan] » et qui œuvrait pour les enfants palestiniens. Elle aurait également acheté, avant l’attaque de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes le 9 janvier dernier, une Mini Cooper noire, en partie grâce à des « fonds » propres, voiture qui aurait pu servir de monnaie d’échange à Coulibaly désireux de se procurer des armes auprès d’un trafiquant belge de Charleroi. Plus qu’un simple atout matériel, les femmes gravitant autour d’islamistes radicaux leur apportent une « stabilité » ajoute Samia Maktouf, avocate de Latifa Ibn Ziaten, dont le fils est tombé sous les balles de Mohamed Merah. Et de poursuivre : « Ce qui m’a frappé chez Souad Merah c’est sa force. C’est elle qui portait sa fratrie, et la guerre. Je reste persuadée qu’elle a joué un rôle important et je regrette qu’il n’y ait pas eu davantage de poursuites. Dans ces affaires, les condamnés sont d'ailleurs entourés de femmes. Souad est toujours là. Jamais très loin... » « Tenir » les hommes par les femmes

Radicalisée bien avant son frère Mohamed, Souad Merah apparaît en effet au milieu des années 2000 comme très active au sein de la cellule toulousaine, en lien notamment avec Olivier Corel, religieux franco-syrien de bientôt 70 ans, surnommé « l’émir blanc », autour duquel le petit groupe se retrouvait à Artigat, dans l’Ariège. « L’endroit est incroyable » se souvient un journaliste ayant travaillé sur le dossier. C’est un petit hameau, perdu au milieu de nulle part. Il y a des vaches, des poules, des oies. Là, tout le monde vient passer des week- ends, des longues soirées, à discuter ». Dans ce groupe, les femmes étaient nombreuses. « Il y en avait un paquet. Des converties aussi, comme la femme de Sabri Essid, le demi-frère par alliance des Merah avec laquelle Souad était amie » précise-t-il avant d’évoquer l’épouse d’Olivier Corel, bien plus virulente devant les journalistes que le propre émir. A l'abri des regards indiscrets, les femmes y jouaient un rôle particulier, non négligeable « d’entremetteuses » : « A chaque fois qu’il y avait un jeune isolé, ou qu'un homme rejoignait le groupe, on le mariait à une femme déjà endoctrinée, pour le tenir et être sûr que le type ne se perde pas. » Il n’y a pas que pour les femmes que le mariage devient « obsessionnel ». Il l’était également, selon un rapport commandé par les autorités, pour l’un des membres du groupe condamné dans le projet d’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem. Car le mariage ne sert pas seulement de socle familial, religieux. Il est aussi politique, scelle les alliances, voire sert de prétexte devant les enquêteurs. Ainsi, amené à justifier sa visite à Djamel Beghal dans le Cantal, en avril 2010, aux côtés de Chérif Kouachi, Farid Melouk, condamné pour son soutien au Groupe islamique armé algérien (GIA), expliquera avoir été « marié religieusement » par Beghal, en l’absence de son épouse dans la mesure où la présence de cette dernière « n’est pas exigée par la religion ». C'est également pour rencontrer une « fille », la nièce d’une amie de sa mère, à Gujrât, que Mohamed Merah a expliqué avoir voyagé au Pakistan, en août 2011. « Prétexte qui nous paraît pour le moins surprenant » écrivent alors les renseignements français. Il n'empêche, la situation est telle que, comme l'explique l'universitaire Olivier Roy, « à la fin des années 90, [les islamistes radicaux] se retrouvaient déjà tous beaux-frères parce qu’ils ont épousé entre eux les sœurs de leurs épouses ». Les exemples, nombreux, en témoignent. En 2010, Stéphane Hadoux, proche de la cellule Ansar Al Fath, déclare ainsi aux enquêteurs connaître Amedy Coulibaly parce qu’il « était marié avec la sœur de son ex-compagne ». Un peu plus tôt, dans les années 2000, l'interpellation de Slimane Khalfaoui et de son beau-frère, Nicolas Belloni, soupçonnés d'avoir projeté ensemble un attentat à Strasbourg avait déjà illustré l'existence de ce petit monde où les « sœurs » tissent, en parallèle, leur propre réseau, comme la sœur de l’épouse de Nicolas Belloni, Ourda, qui se liera d'amitié avec Aïcha, l'épouse de Smaïn Ait Ali Belkacem, le cerveau des attentats du RER C. Ou Hayat Boumeddiene, qui « sympathisera » avec Anissa, la nièce de Djamel Beghal, le mentor de son mari Amedy Coulibaly. Stratégiques, indispensables, ces femmes, devenues en quelque sorte des hommes de l’ombre, en viendraient-elles à dépasser leurs époux ?

Des hommes enfin sincères et fiables !

Pour le sociologue Farhad Khosrokhavar, avec la trajectoire d’Hayat Boumeddiene on atteint en tous cas une « autonomie » nouvelle. « Ce qui est extraordinaire avec Hayat Boumeddiene, c’est qu’elle se rend sans son mari en Turquie, puis en Syrie. Elle continue l’activisme par- delà la mort, seule, analyse-t-il. Elle aurait pu mourir avec lui. » Elle ne l’a pas fait. Un choix qui se heurte paradoxalement aux interrogations que, ce spécialiste de la radicalisation en prison, entend en détention. « Chez les hommes, surtout convertis, on ne sait plus qui est l’homme, qui est la femme » confie Farhad Khosrokhavar. « Le féminisme, tel qu'il est conçu dans la société occidentale, leur a coupé une part de leur virilité. Ce à quoi répond alors le fondamentalisme, qui les attire, en réaction à ça. » A l'inverse, on a du mal à imaginer que ces femmes puissent trouver de l’autonomie dans la soumission à une tutelle masculine. A imaginer aussi, d'après Khosrokhavar, que ces femmes « appartiennent à une génération où le féminisme n’opère plus. Et qu'elles décident, motivées par une sorte de lassitude, de désacralisation des hommes, qui ne sont plus fiables, qui trompent, d'opter pour des combattants qu'elles mythifient, qui en s’exposant à la mort, vont jusqu’au bout de leur sincérité comme si cette exposition était le gage de leur sérieux, loin de l'habituelle frivolité de l'ado immature ».

Hayat Boumeddiene s'est-elle nourrie de ce mythe du compagnon-combattant ? S'est-elle identifiée à l’ouvrage intitulé Les Soldats de la lumière, témoignage de la fière épouse de l’un des assassins du commandant Massoud retrouvé dès 2010 dans l’ordinateur portable d’Amedy Coulibaly ? Hayat Boumeddiene se retrouve-t-elle enfin dans ce sentiment plus large « d’injustice » partagé par toutes ces femmes et que portait en 2010, devant les enquêteurs, Sylvie, l'épouse de Djamel Beghal domiciliée à Leicester, au Royaume-Uni, en déplorant la situation de son mari, condamné selon elle sans preuves, déchu de sa nationalité française, « sans papiers, sans statut ? »

10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : THEME 10 - 1 : Après les attaques à Paris, l'EI déploie sa propagande sur le Darknet Source, journal ou site Internet : Silicon Date : 17 novembre 2015 Auteur : Ariane Beky Adressé par Elie Billaudaz

La branche média de l’organisation terroriste État islamique (EI) migre sa propagande djihadiste sur le Darknet, après les attaques du 13 novembre contre Paris et Saint-Denis. Après les attentats du 13 novembre qui ont fait au moins 129 morts et 350 blessés à Paris et à Saint Denis, l’organisation terroriste État islamique (EI) semble migrer sa propagande djihadiste sur le Darknet. Dès le lendemain de la tragédie, rapporte CSO, la branche média de l’EI (Al-Hayat Media Center) y diffusait de nouveaux contenus, dont une vidéo macabre, des chants religieux et des traductions en français, en anglais, en russe et en turc, du communiqué revendiquant les attaques opérées dans la capitale française et sa périphérie de manière quasiment simultanée. Le chercheur en sécurité Scot Terban, également connu sous le nom de Krypt3ia, a étudié le site et ses fichiers dans un billet de blog du 15 novembre. Ce hub de l’EI est accessible via un réseau superposé (comme Tor ou I2P). Il aurait été créé parce que d’autres espaces virtuels de propagande ont été rendus inaccessibles peu de temps après leur mise en ligne ou parce qu’ils peuvent être détournés par des tiers (services de renseignement, prestataires techniques, collectif Anonymous…).

Un arsenal multilingue

« Le site ressemble à d’autres supports utilisés par les djihadistes ces dernières années, remplis de vidéos et de sections mutltilingues. Comme il apparaît dans le Darknet juste après les attentats de Paris, on peut supposer que Al-Hayat capitalise sur la frénésie médiatique pour tirer profit de la situation », a souligné Scot Terban. L’EI utilise notamment la messagerie, en partie cryptée et Open Source, Telegram, créée à Berlin en 2013 par les frères Nikolai et Pavel Durov, qui sont aussi les fondateurs de VKontakte, le premier réseau social en Russie. Selon David Thomson, journaliste à RFI et spécialiste du djihadisme, tous les comptes officiels de l’EI sont disponibles en version multilingue, français inclus, sur Telegram. Avec cet outil, l’organisation terroriste pourrait atteindre plus de 20 000 abonnés à ses « chaînes » instantanément.Le chiffrement, qui fait l’objet d’une polémique après les attentats du 13 novembre en France, n’est qu’un des outils de l’arsenal utilisé par l’EI pour promouvoir ses plans. Et ce tout en rendant la tâche des services de renseignement plus ardue. Dans le Darknet, l’organisation terroriste peut aussi charger et diffuser ses vidéos depuis des espaces difficiles à atteindre par des tiers.

THEME 10 - 2 :150 millions d'abonnés 5G en 2021. Source, journal ou site Internet : Silicon Date : 17 novembre 2015 Auteur : Christophe Lagane Adressé par Elie Billaudaz

En à peine un an, la 5G comptera des dizaines de millions d’utilisateurs dans le monde. Des objets connectés, principalement. La 5G est encore loin d’être une réalité qu’Ericsson estime déjà le nombre de ses futures souscriptions à l’échelle mondiale dès la première année de son lancement. Selon le Mobility Report du troisième trimestre 2015 de l’équipementier suédois, la 5G servira pas moins de 150 millions d’abonnement dès 2021 dans le monde. Au- delà des performances en matière de débits, qui raviront les amateurs de streaming vidéo et contenteront la vidéo communication en mobilité, le futur réseau mobile « permettra de nouveaux cas d’utilisation liées à l’Internet des objets, commente Rima Qureshi, vice- président responsable stratégie chez Ericsson. Par exemple, Ericsson a construit un banc d’essai pour appliquer des fonctions réseau 5G et l’analyse des données dans le cadre des transports en commun, afin d’économiser les ressources, réduire la congestion et l’impact environnemental. La transformation des TIC va s’accentuer dans l’industrie au fur et à mesure que la 5G deviendra réalité dans les années à venir. »

Les objets connectés, premiers abonnés 5G

Autrement dit, une grosse partie des premiers abonnés à la 5G risque fort bien d’être des objets connectés aux services des secteurs verticaux. La Corée du Sud, le Japon, la Chine et les Etats-Unis devraient figurer comme les premières régions où l’exploitation de la 5G, par les objets et les humains, marqueront les démarrages les plus rapides dans le monde. Une tendance portée par le fait que des lancements sous forme de tests grandeurs nature y sont attendus en amont des premières offres commerciales 5G attendues à l’horizon 2020. Plus proche de la réalité du marché d’aujourd’hui, le rapport estime à 7,3 milliards d’abonnements mobiles au troisième trimestre 2015, pour environ 4,9 milliards d’abonnés. Un écart qui s’explique par la comptabilité maintenue des lignes inactives mais aussi l’usage de multiples terminaux par utilisateur (plusieurs téléphones ou cartes SIM en Afrique pour profiter des meilleures conditions tarifaires, la multiplication des tablettes en plus des smartphones dans les pays industriels, etc.). Globalement, le marché s’est élargi de 87 millions nouveaux abonnements sur le trimestre, ce qui correspond à une croissance annuelle de 5% environ. Principalement en Inde (+13 millions), Chine (7 millions), aux Etats-Unis (6 millions), en Malaisie (5 millions) et au Nigéria (4 millions).

8,5 Go de données par smartphone par mois

Au cours du 3e trimestre, les smartphones ont constitué 75% des ventes de terminaux mobiles contre 70% un an plus tôt. Ericsson estime que ces téléphones capables d’exploiter les services Internet mobile dépasseront les mobiles de base dès 2016. Les abonnements aux haut et très haut débits mobiles progressent d’ailleurs de 25% par an. 160 millions de nouveaux utilisateurs sont venus grossir les rangs de la 3G et la 4G au cours du trimestre. Dont 120 millions en 4G/LTE qui regroupe aujourd’hui environ 850 millions de lignes au total dans le monde. La croissance va se poursuivre au fil des ans. Les abonnements broadband mobiles s’élèveront à 7,7 milliards en 2021 (dont 4,1 milliards en 4G) sur un total de 9,1 milliards de lignes sans fil. L’Asie-Pacifique s’inscrira comme le principal moteur de cette croissance (avec près de 1,6 milliard d’abonnements nouveaux), suivi des économies émergentes : +740 millions en Afrique et Moyen-Orient, +270 millions en Amérique latine, +200 millions en Europe de l’Est. Relativement saturés, l’Europe comme les États-Unis se contenteront chacun d’une hausse de 130 millions. Chacun des quelque 6,4 milliards de smartphone consommera alors 8,5 Go de données par mois en moyenne contre 1,4 Go aujourd’hui. Le volume consommé par tablette s’élèvera pour sa part à 9,7 Go en moyenne, contre 2,6 Go en 2015. Faut-il préciser que les contenus vidéo compteront pour 70% de ce trafic mobile en 2021 contre 50% aujourd’hui ? THEME 10 - 3 : Chiffrement : les attentats relancent-ils le débat? Source, journal ou site Internet : ZDnet Date : 17 novembre 2015 Auteur : Louis Adam Adressé par Elie Billaudaz

À la suite des attentats du vendredi 13 novembre, le président de la République a instauré l’état d’urgence et a évoqué, dans son discours, les mesures envisagées par le gouvernement. Parmi les différentes pistes évoquées, François Hollande exprimé le souhait de remodeler les lois de 1955, encadrant la mise en œuvre de l’état d’urgence, afin de les adapter « à l’évolution des technologies et des menaces. » Le principal reproche fait à cette loi est de ne pas prendre en compte les nouvelles technologies et nouveaux médias tels qu’Internet, alors que ceux-ci occupent aujourd’hui une place grandissante. Sur France Info, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, expliquait notamment vouloir « investir dans les équipements et les moyens numériques pour faire en sorte que face à des acteurs terroristes qui dissimulent la commission de leurs actes en utilisant des moyens cryptés, nous soyons au meilleur niveau d’efficacité. » Battre le fer tant qu'il est chaud La question de l’utilisation des outils de chiffrement par des terroristes n’a rien de nouveau : outre-Atlantique, c’est même quasiment devenu un marronnier de la presse IT depuis les révélations Snowden. Et la nouvelle des attentats de Paris n’a évidemment pas changé la donne : lors d'une allocution récente, le directeur de la CIA John Brennan évoquait ainsi à mots couverts les « fuites d’informations » ayant rendu l’accomplissement de leur tâche de protection « nettement plus difficile. » De nombreux articles évoquent ainsi l’utilisation de la messagerie Telegram par les terroristes :c’est notamment via cette application que Daesh a revendiqué il y a deux semaines le crash de l’avion de ligne russe au-dessus du Sinaï. D’autres services proposent des messageries chiffrées similaires, via un chiffrement point à point, mais Telegram intrigue. Son fondateur Pavel Durov est notamment l’un des créateurs de VKontakte, l’équivalent russe de Facebook, et se revendique d’une éthique libertarienne qui refuse de se plier aux injonctions des états qui chercheraient à se procurer des données sur les utilisateurs du service. Autant d’outils qui se sont développés à la suite des révélations portées par Edward Snowden, en parallèle du renforcement du chiffrement proposé par les grands acteurs du secteur tels qu’Apple ou Google. Face à ce phénomène, Bernard Cazeneuve appelle à « investir dans les équipements et les moyens », mais soutient également l’initiative du président, rappelant à son tour que la loi encadrant l’état d’urgence ne prenait pas en compte l’évolution des technologies. Face au Congrès, hier, le président a détaillé ses ambitions en la matière : les parlementaires devront se prononcer sur une nouvelle version de la loi de 1955, mais le président entend également proposer la modification de deux articles de la constitution, les articles 16 et 36. Et quid de la loi renseignement ? Au détour d’une interview donnée au micro de France Inter, Jean Jacques Urvoas, principal auteur et rapporteur du projet de loi renseignement, précise qu’une partie des moyens prévus par le texte est en application depuis le 3 octobre. Il concède néanmoins que « la totalité de la loi n’est pas encore en application », la faute aux décrets d’application qui n’ont pas encore été publiés. Au lendemain des attaques, la réaction gouvernementale est donc partagée : d’une part, une volonté de donner aux services de police les « moyens » de leurs ambitions et d’autre part des réformes législatives nécessaires afin d’adapter le droit aux évolutions de la technologie.

THEME 10 - 4 : Facebook, miroir exutoire et poubelle de l'opinion face aux attentats Source, journal ou site Internet : ZDnet Date : 16 novembre 2015 Auteur : Guillaume Serries Adressé par Elie Billaudaz

Maud Judkis, reporter pour le Washington Post, "dinait tranquillement vendredi soir dans un restaurant alsacien" à Paris. Alertée depuis l'Amérique par texto que quelque chose de terrible était arrivé, elle s'est précipité dans sa chambre d'hôtel avant de mettre à jour son profil Facebook pour annoncer à l'ensemble de ses contacts qu'elle était en vie et en bonne santé. Un témoignage et une anecdote qui montre à quel point Facebook a su devenir en quelques années un outil indispensable à beaucoup pour non seulement s'informer mais aussi informer. Facebook a d'ailleurs utilisé vendredi soir, alors que la vague d'attentat n'était pas terminée, son outil « Safety Check ». Celui permet de faire connaître à ses contacts le fait que l'on est soit même ou que quelqu'un d'autre est en sécurité. Plus de 5,4 millions d'internautes auraient utilisé cette application dans la nuit. Un outil très pratique destiné à rassurer les utilisateurs du réseau social. Tancé par des utilisateurs sur le fait que cet outil n'avait pas été proposé la semaine dernière au Liban, dont la capitale était secoué par un attentat majeur, Mark Zuckerberg a tenu a préciser que Safety Check était jusqu'à ce weekend conçu pour servir dans le cas de catastrophes naturelles. On se souvient que cet outil, parmi d'autres, avait été utilisé lors du tremblement de terre survenu au Népal au printemps dernier.

Facebook, révélateur d'ego en temps de crise Seulement Facebook est bien plus, en temps de crise, qu'un outil d'assistance. C'est aussi le miroir de notre rapport au monde. Maud Judkis mentionne à ce titre que l'emploi de l'outil Safety Check n'est pas partagé par l'ensemble des utilisateurs du réseau social. "Dire "Je suis en sécurité" attirerait l'attention sur moi" lui explique Max Mandel, un canadien de visite à Paris qui a choisi de ne pas utiliser Safety Check dans la nuit de vendredi à samedi car il trouve cette démarche "vulgaire". Et la journaliste de s'interroger également à propos des messages de sympathie et de soutien publiés sur Facebook : "Quand nous pleurons la tragédie de quelqu'un d'autre sur les réseaux sociaux, est ce de l'empathie ou du narcissisme ? Peut être un peu des deux". Facebook proposait par exemple à ses abonnés d'utiliser un filtre tricolore pour modifier leur image de profil et par là même montrer leur solidarité suite aux attentats.

5 fois plus de commentaires ce week end Au delà de l'image, ce sont les mots, de condoléance ou d'insulte, qui fleurissent sur Facebook. " Ce weekend, les commentaires ont été 5 fois plus nombreux que ce que les équipes de modération ont l’habitude de traiter " mentionne Jérémie Mani, responsable de Netino, une entreprise qui propose de la modération de commentaire aux sites de presse, dont de plus en plus accolent un service de commentaire Facebbok dans leurs propres articles. Et 2015 pourrait rester comme une année charnière de ce point de vue. " Cette année, le nombre de commentaires est resté très élevé après les évènements de Charlie Hebdo en janvier dernier " relève Jérémie Mani. " Les médias ont bien compris la viralité de Facebook, qui peut multiplier de 3 à 5 fois le nombre de commentaires sur leur plateforme. Sans compter que les les grands médias n’hésitent plus eux non plus à utiliser la publication sur Facebook pour diffuser leurs contenus ". Conséquence de cette explosion des commentaires, Netino utilise depuis les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher un système qui permet de traiter les messages à modérer de manière non chronologique. Par exemple, les messages qui contiennent les termes ‘charia’, ‘sioniste’, ‘lobby’ ou encore ‘gay’ sont mis sur le haut de la pile. Car la probabilité qu’un commentaire contenant un ou plusieurs de ces termes ne respecte pas les conditions d’utilisation du service est plus élevée que la moyenne. « Mais ce week end, le volume était tel, qu’il n’a pas été possible de valider à la main l’ensemble des commentaires » admet Jérémie Mani. Et au-delà de l’analyse sémantique, les spécialistes de la modération sur Internet se servent de l’historique des profils Facebook pour déterminer la qualité de l’auteur des commentaires. Les modérateurs tentent également d’intervenir quand ils jugent que certains commentaires effectués sur Facebook sont en fait des spams. « Nous avons vu ce weekend des appels invitant à des manifestations physiques, ou à des financements de funérailles sur Leetchi » indique à ce propos Jérémie Mani. Reste que s’aventurer à juger la nature des commentaires au-delà de la diffamation ou de l’injure est assez périlleux.

Lutter contre la rumeur ? Compliqué Exemple avec les rumeurs. « Nous les signalons aux médias pour lesquels nous travaillons » explique Jérémie Mani. « Ensuite, ça dépend de la règle que suit chaque médias ». Car le fait que des internautes diffusent et relaient des informations infondées en commentaire des pages Facebook ou des sites Internet des médias peut porter atteinte à la crédibilité du média lui- même. « On sait très bien que les gens mélangent ce qu’ils voient dans les articles et dans les commentaires » explique Jérémie Mani. Surtout quand rien n’est fait pour les éclairer. « Parfois la police utilisée pour les articles et les commentaires est la même. Et les gens ne font pas la différence entre ce qui est écrit au dessus du nom du journaliste qui signe le papier, et en dessous, dans les commentaires ». Enfin, l’analyse des commentaires des internautes peut être un excellent moyen d’analyser l’état de l’opinion publique en temps de crise. « Après les évènements de janvier, les commentaires étaient massivement positifs jusqu’à la grande manifestation. Ensuite, on a noté la fin d’une forme d’unité. Là, on note déjà des voix discordantes » note Jérémie Mani.

THEME 10 - 5 : Attentats à Paris : les Anonymous promettent une riposte "massive" Source, journal ou site Internet : ZDnet Date : 16 novembre 2015 Auteur : La rédaction Adressé par Elie Billaudaz et Jean-François Mazaleyrat sur un article de la Libre Belgique : " Anonymous affirme avoir saboté plus de 5.500 comptes Twitter liés à l'EI"

Comme après les attentats de Charlie Hebdo en janvier dernier, le collectif Anonymous (en tout cas une "branche" française) promet de se venger sur le Web. Sur une vidéo, un internaute qui se réclame de la nébuleuse de hackers, sans que l'on puisse vérifier quoi que ce soit, promet une riposte "massive" suite aux attentats qui ont ensanglanté la capitale ce vendredi. "Ces attentats ne peuvent pas rester impunis. C'est pourquoi les Anonymous du monde entier vont vous traquer. Oui, vous les vermines qui tuent les pauvres innocents, nous allons vous traquer, comme nous avons pu le faire depuis les attentats de 'Charlie Hebdo'.", déclare ce "représentant", caché derrière le fameux masque de V pour Vendetta. "Attendez- vous donc à une réaction massive d'Anonymous. Sachez que nous vous trouverons et que nous ne lâcherons rien. Nous allons lancer l'opération la plus importante jamais réalisée contre vous, attendez-vous à de très nombreuses cyberattaques. La guerre est déclenchée, préparez- vous. Le peuple français est plus fort que tout et se relèvera de cette atrocité encore plus fort, sachez-le.", peut-on encore entendre. On se souviendra que les Anonymous ont transmis à Twitter en mars dernier 9.200 comptes liés au groupe Etat islamique et ont lancé l'opération #OpCharlieHebdo visant à faire tomber des sites proches de la mouvance islamiste. Des actions finalement peu efficaces et qui ont parfois été critiquées par certains observateurs, le risque étant de rendre encore plus discrète la présence en ligne de ces terroristes. La question est de savoir s'il ne s'agit pas à nouveau d'un coup de pub de quelques uns, qui ne débouchera pas sur grand chose, excepté l'augmentation de l'ego de ceux qui se dissimulent derrière un masque. Rappelons que la loi antiterroriste récemment adoptée en France pénalise l'apologie du terrorisme sur Internet et permet un blocage administratif des sites concernés.

11/ JOUR Par JOUR ... le 18 novembre 2015 THEME 11 - 1 : Evénements dont c’est aujourd’hui l’anniversaire Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire Date : 18 novembre 2015 Auteur : Adressé par André Dulou 18 novembre 1548 Le parlement de Paris interdit la représentation des Mystères

Les Confrères de la Passion sont interdits de représentation par le Parlement de Paris, ce qui marque le début du déclin des Mystères au profit du théâtre Renaissance. Les Mystères représentaient généralement la Passion du Christ, en se nourrissant également de légendes et d'histoires populaires. Ils étaient écrits pour plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de personnes qu'ils mettaient en scène.

18 novembre 1647 Naissance de Pierre Bayle

Le 18 novembre 1647 marque la naissance de Pierre Bayle, philosophe et écrivain français. Issu d'une famille modeste et protestante, Pierre Bayle part faire ses études chez les Jésuites de Toulouse en se convertissant au catholicisme. Presque deux ans plus tard, il revient à sa religion d'origine et s'exile en Suisse, où il suit des études de théologie et apprend les théories de Descartes. Il rédige ainsi un "Dictionnaire historique et critique" qui se veut le reflet de son scepticisme.

18 novembre 1659 Première des "Précieuses ridicules"

La comédie de Molière est représentée pour la première fois sur la scène du théâtre du Petit-Bourbon à Paris.

18 novembre 1738 Traité de Vienne sur la Pologne

La signature du Traité de Vienne marque la fin de la guerre de succession en Pologne. La Russie et l'Allemagne qui n'avaient pas reconnu le roi de Pologne Stanislas Leszczynski, avaient engagé le conflit. Après cinq années de guerre, le gendre de Leszczynski, Louis XV, impose au souverain polonais de renoncer à son pays au profit d'Auguste II. Selon les clauses du traité de Vienne, il recevra en échange les duchés de Bar et de Lorraine qui reviendront à sa fille Marie Leszczynska à sa mort, c'est-à-dire à la France.

18 novembre 1787 Naissance de Louis Daguerre

Le peintre et grand photographe français, Louis Daguerre, est né le 18 novembre 1787, à Cormeilles-en-Parisis, dans le val d'Oise. Il débute sa carrière dans la peinture puis la décoration, avant d'obtenir une certaine aura avec ses toiles translucides en trompe l'œil, éclairées par des jeux de lumières innovants. Il passe à la postérité en inventant un procédé photographique engendrant une image sans négatif, sur une surface argentée, exposée à la lumière : le daguerréotype.

18 novembre 1793 Inauguration du musée du Louvre

La Convention inaugure le NOUVEAU musée des arts. L'ancienne résidence des rois de France, de François Ier à jusqu'à Louis XIV, devient le plus beau musée de France. Sous l'Empire Le Louvre deviendra le musée Napoléon.

18 novembre 1803 Les troupes françaises sont défaites à Saint-Domingue

Le commandant Donatien de Rochambeau et ses hommes épuisés par près de deux ans de guerre d'indépendance et décimés par la fièvre jaune capitulent DEVANT les révolutionnaires haïtiens. Le général Dessalines successeur de Toussaint Louverture proclamera l'indépendance de l'île le 1er janvier 1804, après que les garnisons napoléoniennes se soient rendues les unes après les autres. Saint-Domingue reprendra le nom que lui donnaient ses premiers habitants, les indiens Arawaks, Haïti.

18 novembre 1852 Naissance du premier grand magasin

Le Bon Marché ouvre rue de Sèvres à Paris. Crée par Aristide Boucicaut, ce NOUVEAU type de magasin est une véritable révolution pour les parisiens. Ils peuvent se promener à travers les rayons sans être obligés d'acheter et être remboursés s'ils sont mécontents. La grande distribution est née. 13 ans plus tard le Printemps ouvrira à son tour.

18 novembre 1886 Décès de Chester A. Arthur

Chester A. Arthur meurt le 18 novembre 1886 à New York. Cet homme politique né le 5 octobre 1830, vice-président en 1881, devient président des Etats-Unis, SUITE à l'assassinat de son prédécesseur, James Garfield, et finit son mandat en 1885. Fortement manipulé par le parti républicain de l'époque, il fut cependant un président assez doué, luttant toute sa vie contre la corruption, et lançant une grande réforme de la fonction publique.

18 novembre 1903 Signature du traité Hay-Bunau-Varilla

Le 18 novembre 1903, les Etats-Unis obtiennent le contrôle et l'exploitation du canal Panama, grâce à la signature du traité Hay-Bunau-Varilla. Conclu entre l'ingénieur français Philippe Bunau-Varilla et le secrétaire d'Etat américain John Hay, ce traité a une valeur perpétuelle. Le Panama devient également protectorat américain, jusqu'en 1939. Les Américains ne rendent le contrôle du canal au Panama que le 31 décembre 1999. Il est désormais contrôlé par l'Autorité du canal de Panama.

18 novembre 1905 Couronnement de Haakon VII

Quelques mois après son accession à l’indépendance, la Norvège se trouve un roi en la personne de Haakon VII, élu par le Parlement. Celui-ci est le second fils de Frédéric VIII, roi du Danemark. En exil au Royaume-Uni PENDANT la Seconde Guerre mondiale, il sera alors le symbole de la résistance norvégienne.

18 novembre 1914 Bataille du cap Sarytch

Sur le front Est de la Première Guerre mondiale, les combats ont aussi eu lieu sur l'eau. Au large du cap Sarytch, en mer Noire, la flotte russe du vice-amiral Eberhardt affronte des navires battant pavillon turc. Cependant, ces bâtiments n'ont de turc que le pavillon. Il s'agit des SMS Goeben et SMS Breslau, navires allemands commandés par le contre- amiral Souchon et dont l'équipage est exclusivement allemand. A l'issue de la bataille, les Allemands sont contraints à la RETRAITE par une flotte russe supérieure en nombre.

18 novembre 1922 Décès de Marcel Proust Marcel Proust naît le 10 juillet 1871 à Paris. Écrivain, il remporte le prix Goncourt en 1919 pour « À l'ombre des jeunes filles en fleur ». Son œuvre la plus connue est sans conteste « À la recherche du temps perdu » et sa célèbre madeleine, une réflexion sur le temps qui passe, écrite dès 1913. Proust rend célèbre un jeu de personnalité anglais qui prendra son nom, " le QUESTIONNAIRE de Proust ". Popularisé par Bernard Pivot, le questionnaire est depuis réutilisé dans l'émission américaine Inside the Actors' Studio. Marcel Proust meurt le 18 novembre 1922 à Paris.

18 novembre 1927 Début du règne de Mohammed V du Maroc, sultan du Maroc

Né le 10 août 1909, Mohammed V a été nommé sultan du Maroc en 1927, sous la pression de la France. Il a pris ses distances par rapport à la France au début de la Seconde Guerre mondiale. Puis au fur et à mesure de son règne, il est devenu de plus en plus nationaliste, allant jusqu'à se rapprocher du mouvement de l'Istiqlal. Il a alors été déporté par la France en Corse puis à Madagascar. Mais cette décision a entraîné un soulèvement populaire violent. La France a donc été contrainte par le peuple à faire revenir Mohammed V au Maroc. En 1957, Mohammed V est devenu roi du Maroc, qui avait GAGNÉ son indépendance en 1956.

18 novembre 1929 Tremblement de terre des Grands Bancs

Le séisme des Grands Blancs est un tremblement de terre mortel qui s'est déclenché le 18 juillet 1929 au large de Terre Neuve. Il a été provoqué par un tsunami de trois vagues, de quinze mètres chacune, qui ont frappé la côte à une vitesse de 105 km/h. Les secousses du tremblement de terre ont été ressenties jusqu'à Montréal et à New York. Le bilan de la catastrophe est de 28 personnes décédées.

18 novembre 1936 Roger Salengro se suicide

A 46 ans le ministre de l'Intérieur du gouvernement Léon Blum se suicide. Harcelé par la presse d'extrême-droite depuis le mois de juillet qui l'accusent d'avoir trahi la France PENDANT la guerre 14-18, la ministre s'est donné la mort en s'asphyxiant au gaz. Le décès de sa femme, 18 mois plus tôt, l'avait également profondément affecté. Avant de mourir, Salengro donnera une explication de son geste à Léon Blum dans une lettre: " Le surmenage et la calomnie c'est trop. L'un et l'autre et le chagrin m'ont vaincu. "

18 novembre 1951 Création du TNP

Jean Vilar le fondateur du festival d'Avignon, reprend le Théâtre National Populaire INSTALLÉ Palais de Chaillot à Paris. Il a pour objectif de redonner une nouvelle jeunesse aux classiques du théâtre international. La première œuvre présentée sera "La Cid" avec Gérard Philipe.

18 novembre 1963 Apparition du téléphone à touche

Fabriqué par l'entreprise américaine Western Electric Manufacturing, le premier téléphone à touches se compose de 10 boutons. Peu de temps après les touches dièse et étoile seront ajoutées. Le téléphone COMPTERA désormais 12 touches. 18 novembre 1978 914 morts dans le suicide collectif du Temple du Peuple

L’Amérique apprend que deux journalistes ont été tués sur un aérodrome de Guyana, au milieu de la jungle équatoriale. C’est le début de la découverte d’un drame terrible : une secte, menée par le révérend Jim Jones, a procédé ici à un suicide collectif et abattu récalcitrants et témoins. Le bilan sera de 914 morts. La secte du « Temple du Peuple » était pourtant connue jusqu’ici pour ses actions bienfaisantes envers les pauvres, toxicomanes et SDF.

18 novembre 1990 Florence Arthaud remporte la Route du rhum

A bord du trimaran "Pierre Ier", la navigatrice française arrive en Guadeloupe après 14 jours, 10 heures, 8 minutes et 28 secondes de traversée. Elle est la première femme à remporter une course transatlantique en solitaire.

18 novembre 2007 Sébastien Loeb atteint un nouveau record

Au terme du rallye d'Irlande, le français Sébastien Loeb s’empare du titre de champion du monde des rallyes pour la quatrième année consécutive, égalant le record de Tommi Mäkinen. Il devance au championnat Marcus Grönholm avec qui la lutte a été intense tout au long du championnat.

12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en langue étrangère THEME 12 - 1 : China Doesn't Want Sea Dispute Raised at ASEAN Summit Source, journal ou site Internet : The Voice of America Date : 17 novembre 2015 Auteur : Steve Herman Adressé par Jean-Claude Tourneur

FILE - Chinese naval soldiers are pictured manning their stations on China's first aircraft carrier Liaoning, as it travels towards a military base in Sanya, Hainan province. Beijing says it will oppose attempts to make its island-buildin ACTIVITIES in the South China Sea the focus of this week's leaders' summit in the Malaysian capital. China's vice foreign minister told reporters on Tuesday the leaders' meeting at the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) summit is no place for territorial disputes to be raised. Liu Zhenmin said that even though Beijing does not want the East Asia Summit to hype the South China Sea issue, it is inevitable other countries will raise the issue and China will respond. The vice foreign minister also contends China has “maintained great restraint” in the disputed waters and not moved to recover islands and reefs it claims are “illegally occupied by neighboring countries.” The United States, Vietnam, the Philippines and other nations have expressed alarm at China’s rapid island-building in the South China Sea, arguing that Beijing is trying to assert its disputed claims without discussion in international forums such as ASEAN gatherings. U.S. President Barack Obama, in his meetings at ASEAN, “will CONTINUE to urge all claimants in the South China Sea to halt further land reclamation, construction of new facilities, and militarization of features they occupy, in order to reduce tensions and create diplomatic space for lasting, lawful and peaceful solutions to emerge,” according to a White House statement. China, earlier this month, SUCCESSFULLY blocked a joint statement of ASEAN defense ministers amid disagreement over how to refer to the maritime dispute. “They (China) would generally attempt to block it at every similar kind of meeting whether it’s of defense officials, foreign ministers or heads of state. So I would expect the same kind of dynamic to be taking place, mostly behind closed doors, at this upcoming meeting,” said Denny Roy, a senior fellow at the East West Center in Hawaii.

FILE - Chinese Navy personnel stand guard as guided missile destroyer USS Stethem arrives at the Shanghai International Passenger Quay for a scheduled port visit in Shanghai, China, Nov. 16, 2015.

China reiterated its assertion that Washington is “taking sides in the South China Sea issue” after a pair of U.S. Air Force bombers flew near artificial Chinese-built islands in the disputed waters. The bombers' flights came after a U.S. Navy guided missile destroyer, the USS Lassen, conducted maneuvers in the area of the Spratly archipelago, which Beijing condemned as illegal and “extremely irresponsible.” ASEAN members Brunei, Malaysia, the Philippines and Vietnam also have claims to parts of the South China Sea. The 27th ASEAN Summit in Kuala Lumpur – Wednesday through Sunday --includes the organization's dialog partners, most prominently China, India, Japan and the United States.

THEME 12 - 2 : Europe's identity crisis Source, journal ou site Internet : The Washington Post Date : 18 novembre 2015 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

Migrants and refugees line up to enter a registration camp after crossing the Greek- Macedonian border near Gevgelija, Macedonia, on Sunday. (Robert Atanasovski/Agence France-Presse via Getty Images Each week, In Theory takes on a big idea in the news and explores it from a range of perspectives. This week we’re talking about “othering” and the Middle East. Need a primer? Catch up here. Stephen Szabo is executive director of the Transatlantic Academy, based at the German Marshall Fund of the U.S. Europe is in the midst of an identity crisis — one that is coming to a head thanks to a rising fear of the “other,” namely Muslim immigrants and a flood of Syrian refugees. For most countries in Europe, the tendency to “other” results from a fear of being overwhelmed by Islam both demographically and culturally. Most of these countries are in demographic decline and fear that Muslims will engulf their current residents and corrode Western values. This fear reflects larger concerns about the decline of Europe and a loss of European self-assurance — a feeling that stands in contrast to the civilizational self-confidence and arrogance of Europe during the Imperial Age. The standard of living in Europe has declined, with the European Commission forecasting that by 2023, Europe’s standard of living will be only 60 percent of the United States’. At the same time, the continent is also grappling with the Greek financial crisis and a long-term challenge from Vladimir Putin’s Russia. [Other perspectives: You probably think this war is about you] But the refugee crisis is a more concrete threat, as it directly impacts every European country, town and village. Unlike with the trouble in Greece and Ukraine, refugees are not abstract or far away, and they are a particular challenge to countries that have ethnically based identities and definitions of citizenship. This sudden flood of refugees appears at a time when the golden years of economic growth are in the past and globalization seems to be undermining European prosperity and the social welfare state. Religion and the Church are no longer the anchors they once were. The European Union and its bureaucracy in technocratic Brussels seem beyond national control, but still want to impose refugee quotas on every member state. Writers like Walter Laqueur or the German Thilo Sarrazin emphasize the cultural dread — shared by right-wing populist parties — that Muslim immigrant populations will swamp aging European nations. The disinclination — or in some cases, outright refusal — of central European countries like Hungary, Poland, Slovakia and the Czech Republic to take anyone except Christian refugees from the Middle East illustrates the extremity of this fear. Yet the latest wave of refugees is only a new phase of an ongoing influx of “others” into European states.

CONTENT FROM RYDER Transforming the future of the modern supply chain Learn how technology has brought a seismic shift to the business. By Ryder The scholar Edward Said pointed out in 1978 that the imperial powers of Europe purposefully held the the West in contrast with the inscrutable and childlike “Orient” of the Middle East, justifying colonial rule as part of a civilizing mission — a taking up of the “White Man’s Burden.” Even before the refugee crisis began in earnest, the former colonial empires — particularly Britain and France — had seen their civilizing mission turn inward thanks to immigration. The Muslim population in Europe has grown from 30 million in 1990 to 44 million in 2010. By 2030, Muslims are expected to comprise 8 percent of the population. European countries have regarded themselves as more progressive than the home countries of their Middle Eastern immigrants, due in part to their secular orientation. They claim to be more progressive than Islamic countries on women’s rights and civil rights. Muslim minorities living in the West are expected to integrate into the mainstream Western culture and accept its “civilized” values. Yet in much of the West, religion has been replaced by individualism. Many Muslim immigrants contrasting these modern cultures with traditional values see them as decadent and hostile, creating among many a sense of the Western Other. The Charlie Hebdo shootings represented the fallout from these dueling senses of cultural superiority, as did the 2005 controversy over the Danish cartoons of the prophet Muhammad. Both were Western secularist organizations openly denigrating Muslim symbols in the name of free speech, displaying a sense of superiority over those who used religious belief to justify what they saw as retrograde behavior. This did not make either Charlie Hebdo’s editors or those attacked in protests against the Danish cartoons deserving of violence. Yet both the cultural arrogance on display by Western representatives and the resulting reprisal from Islamic extremists highlighted and deepened the cultural rifts between many Muslim immigrants and the Western nations in which they now reside. Today, streams of Muslim refugees continue to enter Europe. Most are happy just to be out of the Syrian war zone. But how long will it be before they begin to feel estranged from societies that offer protection but seem alien in so many other ways? In order for Europeans to redefine their relationship with the “other,” they will need to redefine their sense of self. Meanwhile, Muslims in Europe will have to do the same.

THEME 12 - 3 : An ISIS Defector just revealed how the group could start to fracture Source, journal ou site Internet : The business Insider Date : 18 novembre 2015 Auteur : Jeremy Bender Adressé par Jean-Claude Tourneur

Youtube/AlHayat TVISIS militants seen in a recruitment video. Disputes between different groups of foreign fighters could undermine ISIS, according to a defector from the group who was interviewed by The Daily Beast. The ISIS defector, who goes by the pseudonym Abu Khaled, spokewith Michael Weiss at length in Istanbul, , about ISIS and its internal operations. According to Abu Khaled, although ISIS relies upon foreign fighters, its leaders still fear that those militants might not be entirely loyal and are concerned that ISIS could fracture along national or ethnic lines. Previously, Khaled told Weiss, foreign fighters would be organized into battalions based upon their origin for ease of communication and control. But this practice has been halted following the dissolution of a 750-member-strong Libyan brigade, known as al-Battar, that was deemed to be insufficiently loyal to ISIS's overall hierarchy. "Its men, ISIS found, were more loyal to their emir than they were to the organization," Weiss writes. "So al-Battar was disbanded." This distrust of foreign fighters has now led ISIS to create battalions with fighters of mixed origin, even when some of those fighters aren't speakers. Abu Khaled told Weiss that ISIS officials in Raqqa, , denied his request to form a French-speaking battalion due to the earlier experience with the Libyans. "They told me, 'We had a problem before with the Libyans. We don't want the French in onekatiba [battalion],'" Abu Khaled said. Reuters Abu Khaled's description meshes with earlier reporting that battlefield setbacks have exposed fissures within the group. Chechen and Uzbek militants clashed after ISIS failed to take the strategic border city of Kobane in January, for example, with each blaming the other for the siege's failure, The Telegraph reports. Two senior ISIS officials were apparently killed during the infighting. Tensions are also reportedly emerging between ISIS foreign fighters and local Syrians. These divisions undermine a key propaganda concept within ISIS — namely, the unity of all practicing Muslims within its "caliphate." Foreigners in the organization can earn twice as much pay as local fighters. Foreign fighters also receive better living accommodations in ISIS-controlled cities and are less frequently deployed to the frontline than their Syrian or Iraqi counterparts, The Wall Street Journal reports. "We're seeing basically a failure of the central tenet of ISIS ideology, which is to unify people of different origins under the caliphate," Lina Khatib, director of the Carnegie Middle East Center in Beirut, told The Washington Post in March. "This is not working on the ground. It is making them less effective in governing and less effective in military operations."

Bram Janssen Allegedly preferential treatment for foreign fighters has bred resentment within ISIS, as Syrians feel that they take a larger share of the group's military risk. The disparity has also sparked violence between the groups within ISIS. Foreign fighters and Syrian militants waged a shootout in the town of Abu Kamal on the Iraqi border following an order that deployed the Syrians to the Iraqi front line in March, The Post reports. When disputes arise within ISIS, Abu Khaled told Weiss, they escalate quickly — and often violently. In one case, Abu Khaled described the extreme lengths an ISIS leader in Raqqa went to in order to protect himself from jihadists who were purportedly under his control. "I was in Raqqa once, and there was five or six Chechens. They were mad about something. So they came to see the emir of Raqqa," Abu Khaled said. "He was so afraid, he ordered ISIS to deploy snipers to the roofs of buildings. He thought the Chechens would attack. The snipers stayed there for two hours." ISIS's ground- level setbacks in Syria and Iraq and failure to take significant additional territory are likely to further tensions among the various groups fighting under the terrorist organization's umbrella. French jets have pounded ISIS positions in its de facto capital of Raqqa, the Syrian militarybroke a year-long ISIS siege of an airbase outside Aleppo, and US-backed Kurdish forces just retook Sinjar, Iraq, from ISIS, cutting off a supply route for the militants stretching between Iraq and Syria. Such losses may eventually add to the discontent within the organization. But in the near term, ISIS may CONTINUE to plan major attacks around the world in an attempt to distract supporters from its failures within the "caliphate's" borders.

THEME 12 - 4 : France Makes the Case for European Defense - à la Française Source, journal ou site Internet : German Marshal Fund Date : 18 novembre 2015 Auteur : Christian Mölling Adressé par Jean-Claude Tourneur

BERLIN—On November 17, France asked the European Union member states for aid and assistance after the November 13 armed aggression by the self-proclaimed Islamic State group (ISIS) on its territory — and all agreed. The invocation of the EU’s “mutual defense clause” is remarkable in many respects. It is enshrined in Article 42.7 of the EU Treaty, but has never been invoked before. Governments have now committed themselves to comprehensive support. However, the clause gives leeway as to what exactly counts as support, and it is unclear to what extent governments are legally bound. As in other cases when parts of the EU legal framework are first invoked — such as during the fiscal crisis — what follows is a process of learning on the job with regards to interpretation and political feasibility. The defense clause does not mean that governments have to choose between the EU and NATO. By invoking it, France consciously chose the EU option that combines the smallest possible role for its supranational institutions with the biggest possible role for EU member states. Article 42.7 is dedicated to defense against armed aggression. Article 222, the so-called “solidarity clause,” is dedicated explicitly to respond to terrorist attack, but French President François Hollande chose not to invoke it. The solidarity clause involves the EU institutions, especially the EU high representative for foreign and SECURITY policy. The defense clause, by contrast, centers on interaction among EU member states. Put simply, France had the choice between giving the lead to the EU or to the individual countries, and it opted for the latter, which was reinforced by French statements that further implementation will take place on a bilateral basis with the EU solely acting as facilitator. Choosing the defense clause demonstrates the classical French approach to European Defense, which Paris traditionally considers to be an intergovernmental affair. By agreeing to 42.7, EU member states also accepted the French interpretation that the November 13 attacks are an act of armed aggression. Moreover, it allows Paris to deal with all governments on a bilateral basis. This does not mean that France has turned its back on NATO or the United States. Yet, it clearly shows where France thinks it needs support. On issues like internal SECURITY , border controls, and civilian counterterrorism measures, the EU and cooperation among EU countries is needed — NATO is limited to military tools. Invoking the EU clause serves as a wake-up call: all EU countries are now forced to pay attention to a problem that some of them preferred to talk down or neglect. If France had invoked NATO’s Article 5, the non-military dimension and the focus of EU attention would not have been as strong. Moreover, Paris has already secured U.S. military support for the fight against ISIS; it seeks to forge a grand coalition with support from various countries. NATO would be too small and not appropriate for the task against ISIS. France wants the EU member states to play a role in the wider strategy it is designing: a bigger coalition against ISIS that includes the United States, Russia, and players from the region. Additionally, NATO and the EU institutions are considered too onerous in terms of SLOWING speedy decision-making and the number of political caveats that would come from capitals. However, the consequences on the political level are much more important than the nitty gritty of the treaty wording and potential defense commitments. The French call has created a political test case for the Union. In an hour of a serious crisis, France calls not for NATO but for EU support, thus sending a clear signal for national capitals to stand up and defend the political project of the European Union. This happens at a time when the EU is in dire straits as common positions and coordinated action on the EURO crisis and the refugee crisis have not been achievable, raising questions about the Union’s political viability. This initiative presents a challenge to either further desintegrate the Union or to give it the kind of push toward closer cooperation that only a real crisis can create. Europe is only able to deal with its SECURITY problems jointly. If in a situation such as this members of the Union do not defend what was originally designed as a defense-related project, this may signal that the EU has lost its value. Therefore, governments are pressed to deliver. If they deliver along the lines sketched out by France, this could create more solid and institutionalized cooperation among governments. This would not exactly equal deeper integration, since it sidelines EU institutions, but any meaningful gesture of solidarity will be a boon for Europe at the moment

THEME 12 - 5 : Officials : Carrier Truman may launch strikes against Islamic State group from Mediterranean Source, journal ou site Internet : Défense news Date : 17 novembre 2015 Auteur : David Larter Adressé par Jean-Claude Tourneur

PHOTO : MCSN L. A. Preston/Navy) The carrier Harry S. Truman is on its way to wage war with the Islamic State group, and may launch airstrikes from the Mediterranean, joining the French carrier in a show of force and solidarity. Officials are discussing whether the five-ship armada should linger in the Eastern Mediterranean to pound IS targets in Syria rather than CONTINUE immediately to the Middle East. European Command, Naval Forces Europe, Central Command and the Office of the Secretary of Defense have discussed the possibility of keeping the carrier in Europe for several days or longer, three Pentagon officials said. The decision HINGES on a shifting security situation as responses ramp up in the wake of Friday's Paris attacks that left 129 civilians dead and hundreds more wounded in a brazen attack. The French carrier Charles de Gaulle is preparing to depart on a scheduled deployment Thursday for the Middle East ahead of Truman, but reports from French media have indicated that the carrier might stay in the Eastern Mediterranean. "They were scheduled for two-carrier ops with Truman in the Persian Gulf," said one defense official, who like others asked for anonymity to discuss internal deliberations. "But if I was a BETTING man, I'd say the Charles de Gaulle stays in the Eastern Med." The French military is launching strikes into Syria from aircraft in the United Arab Emirates and Jordan, according to media reports. The deliberations come against the backdrop of a fast-changing SECURITY environment in Europe. On Tuesday, France invoked the European Union's mutual-defense clause, which received unanimous support from the member nations. It is unclear if France intends to invoke NATO's collective defense agreement, as the United States did after the Sept. 11, 2001, attacks on New York City and the Pentagon. On Monday, Russia said a homemade bomb brought down a Russian airliner, killing 224 people, and vowed retribution. IS has claimed responsibility for the attack. Russian President Vladimir Putin announced Tuesday that he has ordered his military to make contact with the Charles de Gaulle carrier group and to treat them as allies in the fight against IS, which adds a new wrinkle for U.S. planners that could impact Truman. A request for comment from the French Embassy in Washington on whether Charles de Gaulle would proceed as planned to the Persian Gulf for strikes was not returned by press time. The Truman is currently conducting carrier qualifications on its way to Central Command, and is scheduled to arrive in the Persian Gulf by mid-December, barring any changes. CENTCOM has been waging war against ISIS for the past month without the benefit of a flattop; the fleet has been stretched trying to fulfill missions in CENTCOM and in the Asia-Pacific region, where tensions have flared between China and its neighbors. A Defense Department spokesperson said the Truman was scheduled to support operations in Europe and in CENTCOM. A European Command spokesman declined to discuss future operations and planning. "We are [in] constant contact with our NATO allies and are prepared to conduct military operations when and where our National Command Authorities deem necessary," Air Force Lt. Col. David Westover said. "However, due to operational security, we do not discuss future military operations or future ship movements." 'No paucity of TARGETS ' Air Force assets based in Aviano and Turkey, as well as other partner states and allies, are averaging about 25 strikes per day in Iraq and Syria, according to statistics released by Operational Inherent Resolve. OIR has been without a carrier since mid-October, when Theodore Roosevelt departed after months of strikes in Iraq. A show of solidarity between the U.S. and French carriers could be a public relations windfall, but some experts say it could be a distraction from maximizing airstrikes against IS targets. It is unclear how much would be gained from having the Truman launch airstrikes from the Mediterranean. On Monday, the U.S. struck at 100 IS oil tankers, which officials had been avoiding because of concerns over killing the civilian truck drivers, according to a Tuesday report in The Wall Street Journal. In the wake of the Paris attacks, some analysts have said it's time to pursue an unshackled and fearsome air war to defeat IS, in a criticism of the U.S. administration's limited strikes intended to take out terrorist leaders and infrastructure. "There is no paucity of targets, there is a paucity of strategy," said Air Force Lt. Gen. Dave Deptula (ret.), who helped plan the air campaign ahead of operations Desert Storm and Enduring Freedom. Deptula has been calling for a sharply increased, focused air campaign that he believes will destroy IS' combat effectiveness within weeks. Deptula said he questioned the logic behind concern for the possibility of increased civilian casualties from U.S. airstrikes, "when balanced against the certainty of ISIS's CONTINUED crimes against humanity." ISIS is an alternative acronym used for the Islamic State group. Other analysts have countered that the unintended killing of civilians threatens to harden feelings of marginalization and hatred against the coalition, a sentiment that has fueled the rise of the IS militancy.

13/ Titres des articles pouvant être demandés à l’adresse [email protected], qui vous les adressera dans la journée de la demande. Ces articles n’ont pu être insérés dans la revue de presse. Pour recevoir un ou plusieurs articles, il suffit d’adresser un message électronique à l’adresse : [email protected];

1) Articles en langue française :  Géopolitiques des terrorismes (211 pages)  Communiqué de Mgr Luc Ravel, évêque aux armées françaises  Batteries : Huawei présente un prototype permettant une recharge de 50% en 5 minutes  Le projet Tor accuse une université d’aider le FBI à désanonymiser les utilisateurs  Raids aériens pour « casser la machine » Etat islamique  En 24 heures, une clarification stratégique sur 4 points fondamentaux. La fin d’une inconséquence  "Saint-Denis : ma ville à l'heure islamiste"  Alain Bauer : "Nous sommes dans un cycle de ligne Maginot"  Les kamikazes du gang de Roubaix ont fait des petits  Le Captagon, la drogue des terroristes  Al Nosra, l’étrange allié de la diplomatie française  Attentats de Paris : du loup solitaire à la pieuvre djihadiste  Attentats de Paris : le DRS algérien avait prévenu la DGSE  La terreur dans le texte  Pourquoi les attentats de Paris renforcent Assad  Menaces d’attentat : de faux SMS affolent Toulouse, Lyon et Toulon  L'ISLAM en dix mots-clés: Djihad, Charia, Femme, Violence,...  L'Algérie ferme la porte du recrutement à Daesh  (Algérie) LE PROSÉLYTISME RELIGIEUX MENACE LA STABILITÉ DU PAYS  La Tunisie a évité un drame similaire à celui des attentats de Paris  Les attentats à Paris révèlent les limites de Daesh  La menace Daech bouleverse l’agenda occidental au Proche-Orient  Nous sommes en guerre 2) Articles en langue étrangère :

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