UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté des Lettres et Sciences Humaines Département de Géographie

LA MICRO FINANCE ET LE DEVELOPPEMENT RURAL : L’EXEMPLE DE L’OTIV DANS LA COMMUNE RURALE DISTRICT D’ (région Alaotra Mangoro)

Mémoire de maîtrise présenté par : RAHARIZAKA Holisoa Larisse (Promotion SATRANA)

24 Juillet 2009

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2 REMERCIEMENTS

Le présent ouvrage n’aurait pas été réalisé, sans la contribution de nombreux individus ou entités, à qui nous tenons à présenter nos vives et sincères reconnaissances.

Nous tenons à remercier tous les membres du jury :

-Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Titulaire à l’Université

d’Antananarivo, au Département de Géographie, de vouloir accepter la présidence du

jury ;

-Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, Maître de Conférences à l’Université

d’Antananarivo, Département de Géographie, qui n’a pas ménagé ses efforts et a tout

mis en œuvre pour le bon déroulement de notre recherche.

-Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de Conférences à l’Université

d’Antananarivo, Département de Géographie, de juger notre travail.

Ensuite je présente aussi ma gratitude à tous les Enseignants du Département de Géographie de l’Université d’Antananarivo.

Nous tenons également à remercier tous les personnels du Réseau OTIV Alaotra Mangoro, plus particulièrement, Monsieur Andritiana RASOLOFOMANANA, Directeur du Réseau et

Monsieur Jacques RAZAKANOSY, Président du Comité de gestion de la caisse OTIV

Ambatosoratra, qui nous ont dirigé, guidé et conseillé lors de l’élaboration de ce travail.

De même, je ne peux pas oublier d’exprimer ma profonde reconnaissance à toutes les personnes qui m’ont accueilli chaleureusement lors de mes enquêtes pour leur patience et gentillesse.

Enfin, mes très sincères remerciements s’adressent à mes parents, à ma famille et à toutes les proches pour leur soutien pendant la réalisation de notre recherche.

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SOMMAIRE Remerciements………………………………………………………………………………...I Sommaire ……………………………………………………………………………………...II Résumé………………………………………………………………………………………..III Liste des tableaux……………………………………………………………………………..IV Liste des figures………………………………………………………………………………IV Liste des cartes………………………………………………………………………………...V Liste des photos……………………………………………………………………………….V Glossaire……………………………………………………………………………………...VI Acronyme……………………………………………………………………………………VII

Introduction générale………………………………………………………………………...1

Première partie : AMBATOSORATRA : UNE ZONE A CARACTERISTIQUE TYPIQUE DES HAUTES TERRES CENTRALES ……………………………………………………...5 Chapitre I : Une zone propice aux activités agricoles et à démographie galopante……………6 Chapitre II : Une zone à forte potentialité économique………………………………………16

Deuxième partie : AMBATOSORATRA : UNE ZONE BENEFICIANT LA PRESENCE DE L’INSTITUTION DE MICRO FINANCE ………………………………………………30 Chapitre III : OTIV : Une institution de micro finance intervenant dans le milieu rural…… 32 Chapitre IV : L’importance de l’activité de l’OTIV dans le développement………………...46

Troisième partie : LES PROBLEMES ET LES SOLUTIONS A ENVISAGER POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE …………………………………………………54 Chapitre V : Les différentes contraintes du développement………………………………….55 Chapitre VI : Les solutions à envisager………………………………………………………66

Conclusion générale…………………………………………………………………………75 Annexe Bibliographie Table des matières

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Résumé

La micro finance joue un rôle important dans le développement socio- économique rural. En réalité, la micro finance assure des Services de proximité par rapport à la Banque ou les institutions financières classiques. Notre étude s’est axée sur le micro financement dans le milieu rural. On a pris le cas de l’OTIV ou Mutuelle d’Epargne et de Crédit (MEC) qui offre de Services financiers pour la population de la commune rurale Ambatosoratra. L’étude montre que les activités de l’OTIV ont des impacts réels dans l’amélioration des conditions de vie de la population de la commune rurale Ambatosoratra. Ces impacts se manifestent sous différentes formes : - Du point de vue économique, une amélioration du niveau des revenus des ménages qui conduit à l’augmentation de la production et à la diversification des activités. - Par la suite, cette amélioration des revenus a contribué au développement social de la population. Force est de constater qu’à partir de la recherche effectuée, il est possible de considérer que les secteurs principaux productifs dans la zone étudiée sont l’agriculture et l’élevage. Pour cette activité agricole, la riziculture reste la plus dominante. Dans une perspective, le recours à la micro finance apparaît alors comme un moyen pour accroitre le niveau de production, et afin d’améliorer la situation économique de la zone. De même, la pression démographique a eu des effets sur l’appareil productif et sur l’aménagement spatial. Enfin, il y a lieu de soulever que la faiblesse d’infrastructure de desserte engendre l’enclavement d’une partie de la zone et qui est malheureusement une zone des grandes potentialités agricoles. Les mots clés sont : « micro finance, développement rural, gestion des ressources ». LISTE DES TABLEAUX Tableau N° 1 : Données météorologiques (page 7) Tableau N° 2 : Répartition par âge et par sexe de la population (page 11) Tableau N° 3 : Nombre de population par fokontany (page 12) Tableau N° 4 : Evolution du nombre de population (page 13)

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Tableau N° 5 : Les activités de la population (page 16) Tableau N° 6 : Production rizicole campagne 2006-2007 et 2007-2008 (page 18) Tableau N° 7 : Production de spéculation en 2008 (page 19) Tableau N° 8 : Effectif des cheptels en 2007 (page 22) Tableau N° 9 : production de pêche (page 23) Tableau N° 10 : Effectifs des élèves, personnels enseignants et infrastructure scolaire du niveau I (page 24) Tableau N° 11 : Effectifs des élèves, personnels enseignants et infrastructure scolaire du niveau II (page 25) Tableau N° 12 : Quelques données chiffrées pour la santé (page 25) Tableau N° 13 : Les douze caisses de l’OTIV ZAM (page 36) Tableau N° 14 : Evolution du nombre des membres 1999- 2008 (page 38) Tableau N° 15 : Répartition des membres dans des fokontany (page 38) Tableau N° 16 : Répartition du crédit par secteur d’activité (page 42) Tableau N° 17 : Acquisition de biens et d’équipement (page 46) Tableau N° 18 : Indicateur social (page 49)

LISTE DE FIGURES FIGURE N°1 : Répartition de la clientèle (page 41) FIGURE N°2 : Répartition du crédit aux membres (page 45) FIGURE N°3 : Indicateurs sociales (page 49) FIGURE N°4 : Répartition du crédit par secteurs d’activités (page 60)

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LISTE DES CARTES CARTE N°1 : Carte de localisation (page 4) CARTE N°2 : Carte du relief (page 10) CARTE N°3 : Carte de la formation végétale (page 28) CARTE N°4 : Carte de localisation des caisses OTIV Zone Alaotra Mangoro (ZAM) (page37) CARTE N°5 : Carte de répartition des activités économiques (page 68)

LISTE DES PHOTOS PHOTO N°1 : Riziculture à Ambatosoratra (page 21) PHOTO N°2 : Culture de maïs à Ambohidava (page 21) PHOTO N°3 : Culture d’oignon à Mahazoarivo (Angoja) (page 21) PHOTO N°4 : Culture de manioc à Ambohidava (page 21) PHOTO N°5: OTIV FANANTENANA Ambatosoratra (page 31) PHOTO N°6 : Lavaka à Ambatosoratra Bâtiment du CEG Ambatosoratra (page 58) PHOTO N°7 : Bâtiment du CEG Ambatosoratra (page 62) PHOTO N°8: Borne Fontaine à Ambatosoratra EDM Ambatosoratra (page 65) PHOTO N°9: EDM Ambatosoratra (page 65) PHOTO N° 10: Lac Alaotra (page 69) PHOTO N°11: Zetra à Andreba (page 69) PHOTO N°12 : EPP Vohidrazana (construction FID) (page 72)

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GLOSSAIRE

Micro finance : ce terme désigne les services financiers (épargne, crédits, transfert, assurance) destinés aux personnes à faible revenu. Institution de Micro Finance : ce sont des Institutions Financières axées sur la prestation de services de micro finance. Elles comprennent des Etablissements de type varié, qu’ils soient officiels (banque), semi-officiels (coopératives, ONG, banque) ou privés (groupes d’épargne et de crédit). Finance rural : un terme qui désigne les services financiers offerts et utilisés en milieu rural. Crédit agricole : regroupe l’ensemble des services financiers qui touchent directement ou indirectement le secteur agricole Développement : c’est une somme d’actions organisées, décidées et programmées pour faire en sorte que les besoins essentiels des populations soient toujours satisfaits. Le développement rural se définit donc comme un ensemble d’actions compensées avec de véritables priorités des ruraux pour que la masse paysanne soit satisfaite c’est-à dire une croissance au niveau du pouvoir d’achat et au niveau de production. Population active : population d’âge actif, en âge actif de travailler, ayant un emploi ou étant à la recherche d’emploi. Taux de féminité : rapport à la naissance ou à un âge donné, de l’effectif du sexe féminin à celui du sexe masculin. Analphabétisme : fait de ne savoir ni lire ni écrire. Erosion : ensemble des phénomènes externes qui modifient les formes du relief créées par les forces internes. Bassin versant : une surface topographique limitée par des lignes de crête, au sein de laquelle toute eau qui tombe et qui y circule est nécessaire. Ressources naturelles : éléments de la nature utilisés par un groupe humain pour une production ou une consommation. Productivité : rapport entre le travail (ou le travailleur) et le rendement. Monoculture : agriculture tournée vers une unique production. Secteur informel : ensemble des activités économiques n’obéissant pas aux règles légales. P.I.B (Produit Intérieur Brut) : somme de valeur ajoutée des biens ou des services produits en un an sur un territoire d’un état.

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ACRONYME

ADéFI : Agence de Développement et Financement des micros entreprises ADMMEC : Association pour le Développement de Mouvement Mutualiste d’Epargne et de Crédit AECA : Association d’Epargne et de Crédit Autogérée AGEPMF : Agence d’Exécution du Programme Micro finance AID : Agence d’Implantation et du Développement ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées APEM : Association pour la Promotion de l’Entreprise à APIFM : Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes BOA : Bank of Africa BTM : Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra BVLac : Bassin Versant lac Alaotra CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle CEG : Collège d’Enseignement Général CEM : Caisse d’Epargne de Madagascar CEPE : Certificat d’Etude du Primaire Elémentaire CIDR : Centre International de Développement et de la Recherche CIREL : Circonscription de l’Elevage CISCO : Circonscription Scolaire COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit COTRASUD : Coopérative de Transport Sud CSB : Centre de Santé de Base DAT : Dépôt à Terme DAV : Dépôt à Vue DID : Développement International Desjardins DRDR : Direction Régionale du Développement Rural DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté EDM : Electricité de Madagascar EPP : Ecole Primaire Public FERT : Fondation pour l’Epanouissement et le Renouveau de la Terre FIBASOLAC : Fitaterambahoaka Sosialista Lac Alaotra FID : Fonds d’Intervention pour le Développement

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GCV : Grenier Communautaire Villageois IMFs : Institutions des Micros Finances IRAM : Institut de Recherche et d’Application de Méthode du développement KOFILAC : Koperativa Fitaterana Lac Alaotra MAEP : Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et de la Pêche MEC : Mutuelle d’Epargne et de Crédit OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement ONG : Organisation Non Gouvernementale OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola PATFR : Programme d’Assistance Technique pour le Finance Rural PCF : Programme de Caisse Féminine PIB : Produit Intérieur Brut PMF : Programme de Micro Finance PPA : Peste Porcine Africaine PPN : Produit de Première Nécessité PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural SIPEM : Société d’Investissement pour la Promotion de l’Entreprise à Madagascar SRA : Système de Riziculture Amélioré SRI : Système de Riziculture Intensive SRPRH : Service Régional de la Pêche et des Ressources Halieutiques SSD : Service de Santé de District TIAVO : Tahiry Ifamonjena Amin’ny Vola TVA : Taxe des Valeurs Ajoutées WOCCU : World Council of Credit unions ZAM : Zone Alaotra Mangoro ZLA : Zone Lac Alaotra

VIII INTRODUCTION GENERALE

Depuis quelques années la micro finance est devenue l’un des secteurs priorisés par les bailleurs de fond pour combattre la pauvreté. On a constaté que prêter aux plus démunis permet la création d’emploi. En plus, de permettre à une personne de se sortir de la pauvreté. La création de ce nouvel emploi stimule le développement économique local. Les organismes d’aides internationales et les Gouvernements des pays en voie de développement reconnaissent que l’accès aux services financiers s’avère un outil efficace pour la lutte contre la pauvreté. Pourtant dans le monde, on assiste à la naissance d’intervention de micro finance dans les pays moins avancés, en développement et même dans les pays développés. Madagascar, depuis le début des années 80, avait connu des difficultés économiques. A cet effet, la balance extérieure est déficitaire, le niveau de production baisse : ce phénomène se traduit par l’effondrement du régime au début des années 90. En conséquence, l’Etat malgache a décidé de faire la micro finance un instrument privilégié de réduction de la pauvreté pour diminuer le niveau de celle-ci à moitié en dix ans conformément aux objectifs du millénaire pour le développement(OMD). La politique du gouvernement malgache pour le secteur de micro finance est volontaire et concerne à la fois son développement et sa régulation. Dans ce cas, le gouvernement a approuvé en juin 2004 le Document Stratégie Nationale de micro-finance élaboré en avril 2004 suite à un processus participatif de tous les acteurs intervenants du secteur. Le gouvernement a aussi décidé de permettre le développement des institutions de micro finance dans un cadre de libre marché sans imposer les contraintes particulières sur la fixation du taux d’intérêt. Suite aux différentes actions et soutiens du gouvernement en collaboration avec les différents acteurs et intervenants, la croissance et le développement des institutions de micro finance au cours des dix dernières années se sont traduits par l’extension de la couverture territoriale tant au milieu rural qu’en milieu urbain. Pour la majorité de la population malgache qui n’a généralement pas accès aux services des établissements de crédit traditionnel, la micro finance est censée contribuer à l’amélioration de son niveau de vie pour lui permettre une meilleure intégration sociale, et l’accès au développement humain durable.

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OTIV est une Institution micro finance régie par la loi 96-020 du 04 septembre 1996 et a pour objectif essentiel de mobiliser les épargnes en monde rural. Certes, actuellement le gouvernement malgache a mis l’accent sur le développement rural. Dans la région Alaotra Mangoro, l’activité de la population se concentre dans le secteur agricole or la majorité des paysans n’ont pas d’accès à la banque classique et contractent souvent des emprunts aux usuriers. C’est pour cela qu’intervient l’OTIV dans le financement en milieu rural. Comme les autres IMF, les activités du réseau OTIV Zone Alaotra Mangoro (ZAM) connaissent aussi une croissance et un développement très significatifs. La présence de l’institution financière OTIV chargée de mettre du crédit à la disposition de la population dans la commune et le caractère rural nous ont poussé à choisir Ambatosoratra comme zone d’étude. Ambatosoratra est une commune rurale dans le district d’Ambatondrazaka et appartient dans la région Alaotra Mangoro. Elle est composée de 12 Fokontany dont Ambatosoratra est le chef lieu de la commune. Elle se situe sous la longitude de 41°00’Est et 29°00’Sud. Elle est limitée au nord par la commune , au sud par la commune , à l’est la commune , et l’ouest le lac Alaotra. Elle comptait 31496 habitants en 2007 répartis sur 250km 2 soit une densité moyenne de 126hab/km 2 Diverses activités sont exercées par la population locale. Le secteur primaire emploie la majorité des actifs. En effet, Ambatosoratra possède un potentiel agricole non négligeable en raison de la prédominance des vastes plaines, de tanety et des bas-fonds aménageables. Depuis 1999, l’opération de la micro finance a été entreprise à Ambatosoratra. Elle a surtout pour cible les paysans. La question qui se pose est donc la suivante : la micro-finance constitue-t-elle un moteur de développement du monde rural ? Pour répondre à cette question, nous avons effectué des recherches bibliographiques dans divers centres de documentation de la capitale. Ce qui nous a permis de collecter des données géographiques et économiques. Pour avoir plus des informations, la commune rurale d’Ambatosoratra a nous accepté de consulter les archives disponibles comme la monographie de la commune. Nous avons aussi eu des entrevues avec des personnes ressources comme l’adjoint au maire, le secrétaire général de la commune, des personnels de l’OTIV Ambatosoratra et Ambatondrazaka.

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Des enquêtes au niveau de 100 ménages ont été également réalisées dont 50 ménages dans les Fokontany utilisateurs du crédit et 50 autres dans les Fokontany peu ou pas d’utilisateurs de crédit. Ce qui donne un taux d’échantillonnage de 1/62. (On a enregistré dans la commune Ambatosoratra 6258 ménages en 2007) Ainsi, l’exploitation de toutes ces données nous a permis de réaliser la présente étude qui comprend trois parties : la première partie consistera à la présentation générale de la commune Ambatosoratra, la deuxième partie étudiera l’importance de la micro finance dans le développement, et la troisième partie évoquera les problèmes et les solutions à envisager pour le développement de la commune.

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CARTE N°1 : CARTE DE LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE

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PREMIERE PARTIE

AMBATOSORATRA:UNE ZONE A CARACTERISTIQUE TYPIQUE DES HAUTES TERRES CENTRALES

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Comme Ambatosoratra fait partie de la cuvette de l’Alaotra, logée sur la marge nord orientale des Hautes Terres Centrales malgaches tous ses aspects physiques ressemblent beaucoup à ceux des Hautes Terres Centrales. Par ailleurs, la population a besoin de recourir à la micro finance car elle dépend largement aux activités agricoles grâce à la potentialité agricole de la zone.

Chapitre I : Une zone propice aux activités agricoles et à démographie galopante Le cadre physique de la commune rurale Ambatosoratra semble propice à la mise en valeur de l’espace. De plus, la population est jeune à croissance rapide. Elle est également mal répartie dans l’espace.

I-1Un paysage typique des hautes terres centrales malgaches Le paysage d’Ambatosoratra est comme toute la région du lac Alaotra, dominé par des plaines et avec des reliefs accidentés.

I 1 1-Une vaste plaine marécageuse et des reliefs accidentés La cuvette de l’Alaotra est visiblement dominée par des plaines marécageuses. Selon RAUNET le fond plat de la cuvette est occupé par un lac auréolé de vaste étendue de marécages et de plaines hydromorphes. En effet, les zones basses sont marquées par des plaines, des vallées et des bas-fonds qui prolongent la cuvette en s’insinuant dans les reliefs périphériques. Cette vaste plaine s’étend le long de la cuvette de direction NNE-SSW. En général ces bas-fonds sont destinés à la riziculture. Cependant, on y trouve des collines pouvant atteindre 1500m d’altitude à l’est, au sud et au nord comme Belangaina (1500m) et Ankaraoka (1447m).Elles sont constituées par des roches cristallines métamorphiques comme le gneiss, la migmatite et le granite datant du précambrien. Actuellement, ces reliefs sont très accidentés, qui caractérisent la région sud-est de la cuvette (entre Ambohitsilaozana et Ambatosoratra). L’érosion est très active d’où la formation des lavaka. Ainsi la prédominance de ces plaines justifie le recours au microcrédit puisqu’elles demeurent le domaine de la riziculture et les cultures sèches.

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Pédologie En parlant de la pédologie, plusieurs types de sols existent dans cette région en suivant la positon topographique. -Dans la partie périphérique sur la façade orientale : on a des sols hydro morphes moyennement organiques d’origine alluviale Fluvio-lacustre. Ce sont des sols très fertiles favorables à l’agriculture. -Dans les zones marécageuses : sols organiques tourbeux. Ici l’hydromorphie est permanente, ayant une bonne aptitude pour la riziculture inondée et moyenne pour la culture de contre-saison sans irrigation. -Dans les hauts reliefs : des sols ferralitiques de couleur beige, rouges, désaturés dus à l’action de l’érosion observée sur les reliefs. (F. BOURGEAT).

I 12-Un climat tropical humide de moyenne altitude La région d’Alaotra qui se trouve dans la cuvette de «Sihanaka » située à780m d’altitude, représente, sur la marge orientale, constitue une enclave climatique du type semi- humide de moyenne altitude. La température moyenne annuelle est 21°C. Faisant partie intégrante de la région Alaotra, Ambatosoratra reçoit en Moyenne une précipitation moyenne de 1200mm par an. Ces données justifient le classement du climat dans la série des semi-humides. Une alternance de deux saisons Deux saisons bien distinctes s’alternent dans un climat de type tropical humide : -De novembre à mars : une saison chaude et pluvieuse. Durant cette période des pluies, il tombe jusqu’à 150mm dans un mois et la température moyenne avoisine de 22°C. -D’avril à octobre : une saison fraiche et sèche, caractérisée par diminution de la température moyenne inférieure à 22°C. Durant cette période, il n’y a que quelques pluies fines.

Tableau N°1 : Données météorologiques de la station Ambohitsilaozana

MOIS J F M A M J J A S O N D TOTAL Précipitation 21, 409, 41,3 2,3 15 14,3 6,8 0,6 17,6 80,7 233,4 140,6 962,5 (mm) 2 9 Température 24, 22,8 22,7 22, 20,3 18,3 17,3 18, 20,4 21,3 23,3 24,1 M=21,34 (°c) 2 7 3 A=6,9 Nombre de 19 23 12 7 5 11 19 5 3 11 19 13 147 jour de pluies Source : Station agronomique Ambohitsilaozana (2008)

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Régime pluviométrique Ces données pluviométriques, nous permettent de voir le maximum de précipitation le mois de février avec 409,9mm et le minimum au mois d’aout avec 0,6mm. Au total, on a une pluviométrie 962,5mm soit un déficit de 237,5 mm en 2008. On constate que la saison pluvieuse est plus courte (5 mois) par rapport à la saison sèche (7 mois). Ce qui caractérise un climat chaud semi-humide. L’irrégularité des pluies peut être fatale à l’agriculture. Le déficit pluviométrique donne inévitablement un faible rendement. Température : La température moyenne normale est 21°C. Un minimum de 17°3C au mois de juillet et un maximum de 24°2C en janvier ont été enregistré. On a donc une amplitude annuelle de 6,9°C.

I 1 3-Une hydrographie insuffisante et de couverture végétale dégradée Hydrographie : Cours d’eau : La commune rurale Ambatosoratra ne dispose pas suffisamment d’hydrographie. Il n’y a que quelques rivières qui sillonnent dans la commune et se déversent dans le lac Alaotra. Andrangorona prend sa source dans le fokontany du même nom, traverse la partie nord d’Ambohidava avant de se déverser dans le lac. De plus, la plaine aux alentour d’Ambohidava est arrosé par cette rivière. Plus au sud, une autre rivière prenant sa source à Antokazo (commune rurale Manakambahiny Est) en passant par Andreba, drainant les rizières et se déverse aussi dans le lac. Pendant la saison de pluie, le cru est soudain. Du fait de phénomènes d’érosion très intense, les cours d’eau y sont caractérisés par transports solides. Il faut également signaler que les nappes des fonds sont abondantes car elles recueillent une part d’eau d’infiltration des versants. Il peut être formé de petits bassins d’accumulation d’eaux souterraines. Lac : dans le district d’Ambatondrazaka, une grande partie du lac se trouve dans la commune rurale Ambatosoratra. Il constitue une source d’argent pour la population locale grâce à la présence des divers produits halieutiques avec sa superficie de 20 000ha

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La couverture végétale : La couverture végétale dans la zone se divise en trois grands groupes. On passe de foret naturelle, savane herbeuse et des végétations lacustres. -foret naturelle : il s’agit de foret dense humide de type ombrophile formant le corridor forestier de l’Est. Actuellement, cette foret s’est dégradée à cause de l’exploitation irrationnelle. -La savane herbeuse à aristida : sur les bassins versants -La végétation des sols alluviaux marécageux : constituée essentiellement de «zozoro » aux alentours du lac. Ce type de végétation est très abondant à Andreba et Ambatomanga. En outre, la zone marécageuse est caractérisée par la présence des peuplements végétaux : des espèces de lémuriens « bandro », une espèce endémique, le fuligule de Madagascar « onjy » qui est aussi en voie de disparition. La zone marécageuse constitue pour eux le seul habitat. On y trouve encore des diverses espèces de poisson comme les cyprins dorés, rouges (trondro gasy) et les carpes royales qui sont aussi menacées. Actuellement, depuis le 09 septembre 2003, cette zone marécageuse avec ses différentes espèces endémiques est devenue une aire protégée inclue dans le site « RAMSAR » dont la superficie totale est de 20000ha. Il faut aussi signaler que la commune rurale Ambatosoratra est caractérisée par l’arboriculture (manguier, avocatier,…) Ambatosoratra possède donc de riche formation végétale et des espèces animales mais à l’heure actuelle toute est presque dégradée d’où la menace de la dégradation de l’environnement. En effet, en 2007 la commune a effectué un reboisement de 1900ha. En somme, le relief d’Ambatosoratra est dominé par des plaines. Sous un climat tropical d’altitude semi-humide. L’insuffisance du système hydrographique constitue un handicap pour l’agriculture dans cette zone. Si tels sont les caractéristiques physiques, voyons maintenant l’aspect démographique .

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CARTE N°2 : CARTE DU RELIEF AMBATOSORATRA

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I 2- Une zone à inflation démographique La population de la commune rurale Ambatosoratra est majoritairement jeune et a tendance à croissance rapide ; En plus, elle est inégalement répartie dans l’espace . I 21 -Une population jeune à majorité féminine Une population jeune L’aspect démographique de la commune rurale Ambatosoratra montre les caractéristiques des pays sous développés. D’après les données recueillies au niveau de la mairie, dans l’ensemble des 12 fokontany rassemblés dans la commune la population compte au total 31496 dont 19304 sont moins de 29ans en 2007 soit 74,80% de la population totale (Cf. tableau N°2) Tableau N°2 : Répartition âge et par sexe de la population Ambatosoratra (2007) Groupe d’âge Masculin Féminin Total % 0 – 5 3882 4091 7973 25,31 6 – 9 1802 1851 3653 11,59 10 – 14 2010 2077 4087 12,97 15 – 17 1759 1833 3592 11,40 18 – 29 2061 2201 4262 13,53 30 – 49 1990 2098 4088 12,97 50 – 59 1221 1278 2499 7,93 + 60 632 710 1342 4,26

TOTAL 15357 16139 31496 99,96 Source : Commune Ambatosoratra D’après ce tableau, on constate une forte proportion de population de jeune âge. 74,80% de la population est entre la tranche d’âge 0 à 29 ans. Les plus de 60 ans ne représente que 4,26% de la totalité. Ce qui confirme la jeunesse de la population. Au fur et à mesure que l’âge augmente le nombre d’individus diminue. Ainsi, on a une population jeune avec de problème d’emploi et de scolarisation.

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Une population majoritairement féminine La population dans la commune est caractérisée par la prédominance du sexe féminin. On a constaté que l’effectif du sexe féminin à chaque tranche d’âge est toujours supérieur à celui du sexe masculin. Sur 31496 individus 16139 sont de sexe féminin et 15357 de sexe masculin. (cf. Tableau N°2) Ce qui donne un taux de féminité de 1O5 soit 105 femmes pour 100 hommes.

I 22- Une population inégalement répartie dans l’espace La commune rurale Ambatosoratra est une zone densément peuplée avec une densité moyenne de 125,98hab/Km 2 en 2007. Mais la population est mal répartie dans l’espace. L’inégale répartition de la population La répartition de la population dans la zone étudiée est inégalement répartie dans l’espace. On observe une forte dichotomie entre deux grands types de zones. Il y a : -des zones caractérisées par une forte concentration humaine -d’autres zones plutôt faiblement peuplées.

Tableau N° 3 : Nombre de population par fokontany (2007) FOKONTANY Hommes Femmes Total par fokontany Amparihimpony 739 835 1574 Andranomena 1030 1082 2112 Ambohidava 1923 1969 3892 Andrangorona 885 901 1786 Ambatomanga 681 756 1437 Ambatomasina 703 795 1498 Lohafasiaka 531 555 1086 Vohidrazana 865 936 1801 Ambatosoratra 3552 3664 7216 Andreba 2831 2911 5742 Ambohidavakely 667 742 1409 Angoja 950 993 1943 Ensemble 15357 16139 31496 Source: Commune Ambatosoratra

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Zones fortement peuplées: Le chef-lieu de la commune Ambatosoratra est le plus peuplé, sur 31496 habitants, 7216 habitent à Ambatosoratra soit 22,91% de la population (voir carte) ; suivi du fokontany d’Andreba, Ambohidava et Andranomena. L’ensemble des zones fortement peuplées compte 18962 habitant c’est-à dire que 60,20% de la population est concentrée dans ces 4 fokontany. Cette situation s’explique par le fait que ces fokontany sont les plus anciennement installés par la population. L’histoire a d’ailleurs prouvé que le village d’Ambatosoratra a existé depuis la période du Royaume, c’était aussi un village des colons pendant la période coloniale. Les 3 autres fokontany sont parmi les premières zones installées par les Sihanaka dans la région du lac Alaotra. En plus, la présence de vaste plaine, des écoles primaires privées, des établissements secondaires et d’autres infrastructures (hôpitaux, marchés, dispensaire,…) sont à l’origine de cette forte concentration humaine. Zones faiblement peuplées : Il s’agit par exemple les fokontany de Lohafasika, Ambohidavakely, Ambatomanga, Ambatomasina. Le problème d’enclavement est la principale raison pour laquelle ces zones sont moins peuplées. Le cas du fokontany Ambatomasina qui a un relief très accidenté, il n’y a que des pistes qui le relient avec les autres fokontany, d’où l’isolement. Par conséquent, ce sont généralement les autochtones y habitent. Une autre raison la situation par rapport au lac. Par exemple le village d’Ambatomanga qui se situe tout près de la rive. Pendant la période des pluies, la partie ouest du village est totalement immergée dans l’eau, ce qui entraîne la faiblesse de l’occupation humaine. I 23- Une population à croissance rapide Dans la commune rurale Ambatosoratra, la fécondité et la natalité restent encore très élevées tandis que la mortalité connaît une baisse modérée. Donc la population croit rapidement. Tableau N°4 : Evolution du nombre de population Année 2003 2005 2007 Nombre de 27735 29710 31496 population Source : Commune Ambatosoratra

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Natalité et fécondité : En étant appartenu dans un pays sous développé, la commune Ambatosoratra présente de fort taux de fécondité et de natalité. Natalité : Pendant l’année 2007, dans la commune Ambatosoratra, on a recensé 712 naissances. Pour l’ensemble de 31496 individus, on a donc un taux de natalité de 22,60%0 qui est un peu faible par rapport à la moyenne nationale (43, 33%) en 1992. Fécondité : Comme le nombre des femmes appartenant à la tranche d’âge 15 à 49 ans est de 6132, nous avons un taux de fécondité général de 116,11%. La fécondité reste très élevée bien qu’un frémissement semble voir le jour depuis le début des années 2000. L’importance de la proportion des enfants moins de 5 ans (25,31%) indiquerait une fécondité plus élevée. Cette hausse taux de fécondité et de natalité s’explique par le manque d’encadrement et la grossesse précoce des jeunes filles. Car malgré la vulgarisation de l’utilisation des méthodes contraceptives à l’heure actuelle, il n’y a qu’une minorité des femmes qui les pratiquent. Vu le problème de scolarisation, les jeunes entrent dans le stade de mariage à l’âge précoce. La facilité d’accès aux divers services disponibles (santé, planification familiale, éducation,…) et l’existence des infrastructures adéquates sont autant de facteurs favorisant la baisse de la fécondité. Mortalité : Concernant la mortalité, le taux est moyen mais la mortalité infantile est assez importante. (6) En 2007, on a enregistré 105 décès ; ce qui donne un taux de mortalité de 3,33% o. Mortalité infantile : Comme on a 712 naissances, 33 sont morts avant l’âge de 5ans dont 21 sont tous des garçons.

Cela nous donne un taux de mortalité infantile de 46,34% O. Le taux de mortalité infantile reste élevé. Malgré la présence des deux centres de santé de base niveau II (CSBII) à Ambatosoratra et Ambohidava : la population a recours à la médecine traditionnelle. Il en est de même pour les accouchements qui sont pratiqués par les matrones. (Reninjaza)

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En outre, la mentalité et l’ignorance mènent aussi certaines familles à recourir au devin. Accroissement naturel :

Le taux d’accroissement naturel de la commune rurale Ambatosoratra est de 19,27%O. Bref, la population dans la zone étudiée est jeune. Elle est composée essentiellement de sexe féminin, et avec une démographie galopante. En plus, la population est mal répartie dans l’espace.

Au terme de ce chapitre, nous pouvons dire qu’avec sa topographie, son climat et sa formation végétale, Ambatosoratra revêt des aspects physiques caractéristiques des hautes terres centrales malgaches. Ces caractéristiques sont favorables à l’installation humaine. Ce qui nous conduit maintenant à analyser la situation économique de la commune.

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Chapitre II : Une zone à forte potentialité économique Comme toute la région du lac Alaotra, la commune rurale Ambatosoratra a une vocation agro-pastorale et halieutique. Par ailleurs, les infrastructures ne sont pas satisfaisantes pour les besoins de la population locale

II 1- Une économie basée sur le secteur primaire A Madagascar, la population rurale représente encore 3/4 de la population totale. Elle est avant tout une population agricole. En 2001, 80% des actifs travaillent dans l’agriculture. Dans la commune rurale Ambatosoratra, la population est en majeur partie composée d’agriculteurs, des éleveurs et des pêcheurs.

II 11- Les grands types d’activités de la population L’agriculture, l’élevage et la pêche constituent les activités dominantes de la zone. Le secteur agricole représente la principale occupation de la population. Les activités principales de la population sont par ordre d’importance : la riziculture, l’élevage, culture sèche et la pêche. Cependant, on a remarqué qu’une minorité des gens pratique l’activité commerciale. Tableau N°5 : Les activités de la population d’Ambatosoratra Activités Riziculture Cultures sèches Elevage Pêche Nombre de personnes 4700 160 1280

Superficie (ha) 1494 583 - - Source : DRDR Alaotra Mangoro

La riziculture reste toujours l’activité économique dominante dans la commune. Le riz est considéré comme l’aliment de base des habitants, il occupe également une place importante dans la vie socio-culturelle des malgaches. On peut appréhender toute la dimension du problème posé par le défi lancé, qui est de viser une augmentation rapide de la production rizicole dans un laps de temps relativement court ; afin de réduire le déficit actuel de la production. Dans l’ensemble de 3900ha des terres mises en valeur 38,30% (1494ha) sont destinées à la riziculture ( cf. tableau N°5)

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Pour la culture sèche, les productions restent marginales économiquement. Elle est en grande partie destinée à l’autoconsommation. Il faut cependant remarquer que ce sont des nourritures d’appoint accompagnant le riz dans l’alimentation. Pour cette catégorie de culture, les champs sont situés sur les baiboho, riche colluvions de bas de pente formant replat ou sur les pentes ou sur les collines (tanety). Avec une superficie cultivée de 583ha (cf. Tableau N°5). Les cultures de contre-saison, destinées à la vente sont présentes dans certaines exploitations et occupent les rizières une fois que le riz a été récolté. Concernant l’élevage, la population occupe généralement l’élevage bovin, porcin et les volailles. Du point de vue global, l’élevage bovin est très important dans la commune car il est à la fois une source de prestige sociale une caisse d’épargne et un moyen de production. Beaucoup de familles rurales possèdent quelques têtes de zébus pour des fins agricoles : trait, fumier, piétinage des rizières… Ce type d’élevage a une grande importance sociale ; les bœufs restent très importants pour les fêtes et cérémonies traditionnelles malgaches. Pendant l’enquête effectuée auprès des ménages, on a constaté que l’effectif du cheptel varie selon la surface rizicole. La taille moyenne du cheptel bovin est 13. A part l’élevage bovin, il y a aussi l’élevage du porc. Cela concerne souvent les migrants. Pour certaines familles, ce type d’élevage constitue la principale activité. Les produits sont destinés au commerce au niveau local, régional et même vers la Capital. Il faut signaler que la commune Ambatosoratra tient le second rang après la commune rurale en matière d’élevage porcin dans le district d’Ambatondrazaka. Le petit élevage ou les volailles constituées essentiellement par des oies, des canards et des poules sont aussi une activité importante dans la commune et dans toute la cuvette. Il occupe une place bien précise dans l’année puisque ces volailles sont élevées pour être vendus pour les fêtes surtout pour les fêtes de fin d’année. Les revenus recueillis aident à couvrir les dépenses de la famille. Enfin la pêche ; le grand lac Alaotra constitue un réserve appréciable de poisson. C’est une activité qui assure de bons revenus pour certains nombres de familles. Le revenu est continu et immédiat mais l’exploitation reste traditionnelle. Le village d’Ambatosoratra, Andreba, Ambatomanga et Amparihimpony sont les principaux villages des pêcheurs en tant que population riveraine du lac.

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Au total, on a compté 1280 pêcheurs dans la commune, groupés dans 257 associations en formant « la fédération de pêche FITARATRA zone IV ».

En somme, le secteur agricole constitue la base de l’économie de la commune Ambatosoratra. 74,99% de la population active travaillent dans ce secteur dont la riziculture reste toujours l’activité la plus dominante. La prédominance de ce secteur justifie le recours au microcrédit.

I 12- Les principaux produits porteurs de la zone Le secteur primaire emploie la majorité des actifs. En effet, Ambatosoratra possède une potentialité agricole et halieutique non négligeable en raison de la présence de vastes plaines alluviales et le grand lac Alaotra. C’est aussi une zone propice à l’élevage bovin et porcin Une zone à vocation agricole La riziculture : Dans toute la cuvette de l’Alaotra, la mise en valeur rizicole n’a été démarrée qu’après la seconde guerre mondiale. Pour l’ensemble de la région, la production rizicole se trouve en première position, car la riziculture est la principale activité pour la majorité de la population. Actuellement la commune dispose 1494ha de rizière et a une production de paddy 4482tonnes durant la campagne 2007-2008. Ce qui nous donne un rendement de 3tonnes/ha. Tableau N°6 : Production rizicole campagne 2006-2007 et 2007- 2008

Campagne 2006 - 2007 2007 - 2008 Commune Ambatosoratra Sup Prod Rdt Sup Prod Rdt (ha) (t) (t/ha ) (ha) (t) (t/ha) 1494 3735 2,5 1494 4482 3 Total district 31559 115267 3,6 32529 115835 3,5 Source : DRDR Alaotra Mangoro

En 2008, la production totale est de 4482tonnes. On a donc enregistré une augmentation de 747 tonnes par rapport à la campagne 2006-2007, malgré l’inondation qui a eu lieu pendant la saison de pluie.

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On a aussi constaté une augmentation du rendement à l’hectare grâce à la pratique des techniques culturales modernes. L’accroissement du rendement contribue à l’augmentation de la production. En tant que « grenier à riz » de la grande île, la région Alaotra Mangoro a pour objectif d’augmenter la production rizicole durant la campagne 2007-2008 à l’aide de l’amélioration de la qualité de la semence et l’application des techniques modernes. Il est question d’autosuffisance alimentaire et de l’économie de marché. Pour la commune Ambatosoratra, la production est encore largement destinée pour la consommation locale. Depuis quelques années, les paysans ont essayé de cultiver deux fois par an. Toutefois la riziculture d’hivernage est conditionnée par les régimes hydriques. Les cultures vivrières L’ensemble de la région du lac Alaotra est propice aux cultures vivrières. Ce sont aussi des activités rémunératrices pour les ruraux. Pour la commune Ambatosoratra, il s’agit surtout du maïs, du manioc, d’arachide et d’oignon qui sont des cultures très développées et destinées à la vente. Au total, on a 583ha de terres cultivées occupées par ce type de culture. Pour certains exploitants une partie des rizières sont occupées par quelques cultures après la récolte du riz. Tableau N°7 : Production des spéculations en 2008

Spéculation Mais Manioc Arachide Oignon

Sup Prod Rdt Sup Prod Rdt Sup Prod Rdt Sup Prod Rdt Commune Ambatosora 83 1,19 99,5 40 18 720 257 1 257 150 7 105 tra 0 Total 862 1,34 1156 673 10,4 7044 841 0,90 758 157 6,98 109 District 6 6

Source : Service régional de l’agriculture Ambatondrazaka 2008 Pour la production d’oignon et d’arachide, la commune Ambatosoratra tient le premier rang dans le district d’Ambatondrazaka. 95,80% de production d’oignons et d’environ 34% de celle d’arachide sont venues de la commune Ambatosoratra. Les produits sont tournés sur le marché régional. Elle ravitaille les autres communes environnantes. Il y a également des gens qui font des trafics de marchandises vers la Capital et Toamasina.

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La culture d’arachide s’est développée dans cette dernière décennie. Le fokontany d’Ambohidava est le principal producteur d’arachide grâce à la présence des vastes champs situés sur les baiboho et la pratique des cultures sur tanety. Actuellement, la production d’huile d’arachide est généralisée dans la commune même si l’exploitation est encore de type artisanal. Elle est très avantageuse pour les exploitants car ils ont obtenu à la fois de l’huile d’arachide et du tourteau qui constitue un complément de la nourriture des animaux surtout pour les porcs. La partie sud d’Ambatosoratra est spécialisée à la culture d’oignon : Mahazoarivo, Ambohidavakely et Angoja. Depuis les deux dernières années, la production a chuté à cause de l’abondance de pluie qui a détruit la culture ; En plus le prix sur le marché ne satisfait pas les paysans. En 2007 le prix a chuté jusqu’à 400 Ariary le Kilo. Par conséquent, les paysans se découragent, ils ont réduit la superficie destinée à cette spéculation. Le manioc suit ces deux cultures. C’est aussi une culture très importante car le produit a un intérêt non seulement pour la consommation humaine mais aussi pour les animaux. Pendant les très gros travaux la nourriture des bœufs sont complémentées en manioc cru et pelé. On donne également de manioc cuit aux porcs. Pour cette spéculation, le rendement est très élevé 18tonnes/Ha (cf. tableau N°7). En milieu rural, le manioc remplace le riz pendant la période de soudure, une faible part seulement est commercialisée pour subvenir les besoins quotidiens. On peut trouver cette culture particulièrement dans le fokontany Ambohidava et Andranomena. En quatrième position, le maïs. Le plus souvent les produits sont destinés à la consommation locale. La surface libre des tanety est habituellement utilisée pour cette culture. On peut donc noter que la zone est encore largement tournée vers les produits à auto consommé. Le riz tient la première place et l’intensification des cultures de contre-saisons augmente surement le surplus de production. Parmi les produits générant des revenus supplémentaires appréciables: l’oignon, l’arachide, le manioc et le maïs. Il est notoire que ces produits intéressent la majeure partie de la population dans la commune.

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Photo N°1 : Riziculture Photo N°2 : culture de maïs à Ambohidava à Ambatosoratra Source : Auteur Source : Auteur

Photo N°3 : Culture d’oignon Photo N°4: culture du manioc à Mahazoarivo (Angoja) à Ambohidava Source: Auteur Source : Auteur

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L’importance du secteur élevage et pêche Le secteur élevage et pêche s’effectuent encore du type traditionnel. Ils sont presque toujours associés avec l’agriculture. Ils constituent une source de revenu non négligeable pour la majorité de la population dans la cuvette. L’élevage bovin A Ambatosoratra, l’élevage bovin est extensif et de faible productivité. Il est essentiellement pour le transport et la traction animale requise pour la riziculture de 1494ha. Les bœufs ont une importance capitale dans le développement agricole malgré le développement de la mécanisation de l’agriculture. Le cheptel bovin a, en outre une fonction de thésaurisation. En 2007, Ambatosoratra a disposé 5892 têtes de bovidés pour 6000 estimés (cf. tableau N°8). La répartition du troupeau est inégale, l’effectif est lié à la variation des surfaces des terres mises en valeur et non à la densité de la population. Bien que les bœufs de traits soient indispensables pour les travaux des rizières, beaucoup n’en possèdent pas. La pauvreté des pâturages et les vols des bœufs perpétrés par les « dahalo » restent les grands problèmes pour les ruraux. L’élevage porcin Dans l’ensemble de la zone, l’élevage porcin est du type traditionnel et familial. Certains nombres de familles qui le considèrent comme une activité rémunératrice commencent à se professionnaliser. Par ailleurs, l’introduction de la peste porcine africaine (PPA) à la fin de l’année 1998 dans la région du lac Alaotra a décimé l’effectif du cheptel porcin dans la commune Ambatosoratra. En 2007, on a enregistré 2060 têtes de porcs pour 2070 estimés (cf. tableau N°8) Tableau N°8 : Effectif des cheptels en 2007 Cheptel Bovin porcin

Commune admis Estimatif Admis Estimatif Ambatosoratra 5892 6000 2060 2070 District 94145 95300 7954 8360 Source : CIREL Ambatondrazaka

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La pêche Elle est traditionnelle, presque associée à d’autres activités. Le lac Alaotra d’une superficie de 20000ha, qualifié le plus grand lac de Madagascar constitue une réserve de poisson en toute saison La consommation des poissons est très importante .Les produits sont vendus frais, fumés ou séchés, généralement destiné à la consommation intra ou extra régionale. Dans la commune, on a enregistré un rendement tourne autour de 200tonnes/an. (Cf. tableau N°9) C’est une activité génératrice de revenu pour la population riveraine du lac .Des collecteurs viennent périodiquement de Toamasina et d’Antananarivo pour chercher des poissons dans les villages. Tableau N°9 : Production de pêche pour la commune rurale Ambatosoratra Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Production(t) 190 200 210 205 200 200

Source : SRPRH Ambatondrazaka Avant 2003, le rendement était un peu faible, mais depuis l’adoption du plan de gestion du lac en2003, c’est-à-dire la fermeture de la pêche durant 2 mois (du15 novembre au 15 janvier) pendant la période de ponte, on a connu une augmentation de production. Cependant, les menaces de l’ensablement se généralisent, suite à la forte dégradation des bassins versants ce qui entraînent la décroissance de la production et la disparition des espèces. II 1 3- Une faible part des autres secteurs d’activités Les travaux sur terrain nous a permis de constater que le secteur secondaire est presque absent et celui du tertiaire n’affecte que quelque minorité de la population. La distribution spatiale de la population de la commune a évoqué l’existence de deux zones de peuplement différent. D’une manière générale, les villages qui se situent près de la route nationale ont un fort peuplement, tandis que les zones isolées dans la partie Est sont faiblement peuplées ; or l’intensification de ces autres activités est fonction d’installation humaine dans la zone d’étude. Ainsi dans les zones fortement peuplées on constate une concentration des gens qui pratique d’autres activités autre que le secteur primaire. Pour ces exploitants, ces activités leurs assurent des revenus d’appoint pendant une partie de l’année ou la totalité. Ce sont surtout : des gargotiers et des épiciers. Il y a eu également des décortiqueries privés dans la zone .A la saison des pointes, de mai à fin octobre, les revenus

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sont importants car ses décortiqueuses traitent la partie du riz destiné à l’autoconsommation et celle pour la vente au marché traditionnel. De l’autre côté, dans les zones faiblement peuplées, ces activités sont presque inexistantes .Vu le problème d’insécurité et l’isolement. La population fait leur approvisionnement hebdomadaire auprès des autres villages et surtout à Ambatosoratra chef lieu de la commune. Pour eux, à part l’agriculture et l’élevage, ils pratiquent l’exploitation forestière illicite et d’une manière irrationnelle à temps partiel ; c’est-à-dire pendant les jours fady. Ils ont profité de faire du charbon, des planches, des madriers,… . Bref, le secteur secondaire et tertiaire ne sont pas encore développés dans la commune rurale Ambatosoratra. Ils sont considérés comme des activités supplémentaires pour la population locale.

II 2 -Une zone moyennement équipée d’infrastructure de développement Ambatosoratra ne dispose pas suffisamment des infrastructures de développement. Il y a lieu de signaler que la plupart de ses infrastructures sont concentrés dans le chef-lieu de la commune.

II 21- Des infrastructures de base sociale insuffisantes Education : Le taux net de scolarisation pour le primaire en 2006 est 52,59%. Plus de 45% des enfants de 6 à 14 ans ne sont pas scolarisés. Celà concerne surtout les zones enclavées comme Lohafasika, Andrangorona et Ambatomasina. La commune est dotée des établissements scolaires publics et privés. En outre, la plupart des établissements n’auraient fait récemment l’objet d’une réhabilitation. Cela signifierait que bon nombre de bâtiment sont vétustes ou en état de délabrement avancé. Tableau N°10 : Effectifs des élèves, personnels enseignants et infrastructures scolaires du Niveau I Commune Nombre Effectif scolarisé Nombre enseignants Etablissements public privé public privé public privé Ambatosoratra 14 8 2923 1148 68 35

Source : CISCO Ambatondrazaka 2006

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Tableau N° 11 : Effectifs des élèves, personnels enseignants et infrastructures Niveau II Commune Nombre Etablissements Effectif scolarisé Nombre enseignants public privé public privé public privé Ambatosoratra 2 - 806 - 19 - Source : CISCO Ambatondrazaka 2006 D’après ces tableaux ci-dessus, on constate que seulement 19,79 % de ces élèves continuent leurs études au niveau secondaire. Dans ce contexte, le faible taux de scolarisation est lié d’une part à la disponibilité des services en matière d’éducation et à leur accessibilité, et d’autre part, à l’environnement familial des enfants, tributaire d’un contexte économique défavorable. En conséquence, ils sont obligés d’abandonner car ils n’ont pas le moyen financier. De ce fait, les enfants entrent de très jeune âge dans la vie active. On note un grand déséquilibre pour les écoles publiques avec 42 élèves par enseignant et les écoles priées avec 32 élèves par enseignant. Le secteur privé est en cours d’expansion. La commune possède plus d’établissements privés mais ceux-ci restent insuffisants. A cela, on peut ajouter le cas des écoles dans les zones très enclavées où l’effectif peut atteindre jusqu’à 60 élèves par enseignant dont ce dernier doit assurer plusieurs classes. A partir de là, il est possible de considérer que l’insuffisance d’enseignants dans la commune constitue un des problèmes de l’éducation. Santé Ambatosoratra est dotée la présence des centres sanitaires. La commune dispose deux CSB II implantés à Ambatosoratra et Ambohidava. La présence du dépôt de médicament et le dispensaire des sœurs à Andreba est aussi un atout pour la population locale. Tableau N°12 : Quelques données chiffrées pour la santé Catégorie de formation Nombre de dentiste Sage- infirmier Aide sanitaire médecin femme sanitaire CSB II 1 - 2 1 Privée 1 - - 2 Total 2 - 4 1 Source : Service de santé du district Ambatondrazaka Le nombre des personnels soignants ne correspond pas aux besoins de la grande masse (31496 habitants). Cette situation est encore aggravée par le manque des matériels sanitaires. Dans cette optique, pour certains problèmes de santé, la population doit aller directement dans les grands centres hospitaliers à Ambatondrazaka.

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Accès à l’eau potable Concernant l’adduction d’eau, le fokontany Ambatosoratra seulement dispose de fontaines publiques. Les autres utilisent encore l’eau de puits ou des sources. Electricité : Le Chef-lieu la commune est électrifié par l’EDM. Les autres fokontany restent encore dans l’obscurité. La population utilise comme moyen d’éclairage la bougie ou les lampes à pétrole. II 22- Les infrastructures économiques Transport routier La commune est traversée par la Route Nationale 44. Cette route reste secondaire jusqu’à maintenant ; elle est praticable pendant toute l’année avec une risque de coupure pendant la période des pluies. Les fokontany qui sont à l’intérieur sont reliés entre eux par des pistes ou des sentiers. Pour le transport régional, deux coopératives de taxi-brousse : KOFILAC et FIBASOLAC desservent la ligne routière. Pour la ligne nationale, la coopérative COTRASUD relie Ambatosoratra et la Capital tous les jours. Marché public Ambatosoratra, Ambohidava, Andreba sont les fokontany qui disposent des jours de marché hebdomadaires. Pendant ce temps, les paysans vendent leurs produits aux marchés locaux. Il y a aussi des producteurs qui vendent directement leur produit au marché d’Ambatondrazaka, ou encore vers , Toamasina et Antananarivo.

II 23- Les acteurs de développement dans la commune Beaucoup d’acteurs de développement, spécialisés au monde rural interviennent dans la commune Ambatosoratra. Ce sont surtout des organismes qui visent à améliorer la situation socio-économique et la protection de l’environnement. On peut classer ces acteurs de développement en deux catégories : • Les structures de développements : ce sont des ONG, des projets œuvrant dans le domaine du développement rural, de l’environnement ainsi que du social et de l’économie.  Coopérative Kolo Harena : une coopérative qui est un centre d’approvisionnement d’intrant, de semences et de matériels.

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 Fédération pêcheurs: un groupement de pêcheurs qui forme les quatre fédérations existantes dans la région du lac Alaotra. Elle intervient pour la gestion rationnelle des ressources halieutiques. • Les organismes d’appui : ils disposent de bonnes compétences, de matériel et d’équipement assez suffisant. Ils jouent un rôle important pour l’opérationnalité des ONG local et les associations.  PSDR: une organisation paysanne intervenant dans plusieurs communes dans la région Alaotra Mangoro. C’est un programme finance l’achat d’intrants et des matériels productifs à des groupes de producteurs.  Tranoben’ny Tantsaha : union de groupement paysans. Elle intervient pour la promotion, action de développement rurale. Elle s’intéresse aux activités agricoles : animation, vulgarisation et formation des paysans en matière de productions. Ces organisations offrent un appui technique aux paysans. Elles visent soit à accroître la productivité soit à faire adapter des pratiques plus respectueuses de l’environnement ou bien à favoriser l’approvisionnement en intrants ou l’écoulement de la production. En résumé, l’appui technique est disponible dans la zone, mais est largement déployé autour de la production rizicole. Les autres productions se développent lentement étant donné le manque d’appui et la faiblesse de la commercialisation. Les paysans sont conservateurs et beaucoup d’entre eux s’intéressent d’avantage à la subvention qu’ils peuvent tirer d’un programme d’appui que la connaissance technique dont ils pourraient bénéficier.

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CARTE N°3 : CARTE DE LA FORMATION VEGETALE

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Ambatosoratra fait parti de la région de lac Alaotra. Son caractéristique physique ressemble à celui des Hautes Terres Centrales Malgaches. Les sols, les reliefs et le climat de la zone sont favorables à la diversification des activités agricoles. Ainsi ses caractéristiques constituent un atout pour le développement économique et pourront favoriser le recours au micro crédit. Sur le plan démographique, la population de la commune Ambatosoratra est jeune avec 74,80% moins de 30 ans. Elle est composée majoritairement du sexe féminin. Elle est aussi inégalement répartie dans l’espace. Il a des zones fortement peuplés. Cela concerne les villages qui se situent le long de la route nationale N°44. D’autres sont faiblement peuplés à cause du problème d’enclavement. La population est majoritairement agricole. En effet, l’économie de la zone est basée sur le secteur primaire. La riziculture est la principale activité de la population, associée avec d’autres activités génératrices de revenus. De nombreux produits sont considérés comme produits porteurs pour la commune : riz, mais, manioc, arachide, oignon, bœuf, porc et le produit halieutique. Vu ces potentialités, beaucoup d’acteurs de développement interviennent dans la commune malgré insuffisance des infrastructures socio-économiques.

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DEUXIEME PARTIE

AMBATOSORATRA : UNE ZONE BENEFICIANT LA PRESENCE DE L’INSTITUTION DE MICRO FINANCE

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Photo N°5 : OTIV FANANTENANA AMBATOSORATRA Source: Auteur

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Cette seconde partie aura pour objet l’analyse historique, organisationnelle de l’institution micro finance œuvrant dans la commune rurale Ambatosoratra en vue de son développement. . Chapitre III : OTIV : Une institution micro finance intervenant dans le milieu rural . A Madagascar le phénomène du « micro financement » est encore récent. Toutefois dans le milieu rural, le secteur primaire en concentre le plus du crédit.

III 1- Le micro financement : un phénomène encore récent à Ambatosoratra Historiquement, le phénomène du micro financement date des années quatre-vingt dans le monde, et des années quatre-vingt–dix à Madagascar. C’est aussi le cas à Ambatosoratra avec l’OTIV.

III 11- Historique de la micro finance Au niveau international : Le micro crédit a pris véritablement son essor dans les années 1980, bien que les premières expérimentations remontent au début des années 1970 au Bangladesh en particulier et dans quelques autres pays. Par rapport à la situation antérieure qui se caractérisait grosso modo par l’octroi de crédits subventionnés le plus souvent par des non spécialistes, la différence tient à l’importance accordée au remboursement, à la fixation du taux d’intérêts couvrant le coût de la prestation du crédit, et au ciblage de groupes de clients n’ ayant le plus souvent pour seul autre source de crédit que le secteur informel. L’accent est donc mis aujourd’hui sur la création des institutions locales pérennes destinées à servir les pauvres. En Afrique, les pratiques de la micro finance sont encore plus anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte de la petite épargne. Dans les pays comme La Burkina-Faso ou le Cameroun par exemple, les premières coopératives ont vu les jours au cours des années 60.

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Historique de la micro finance à Madagascar L’histoire de la micro finance à Madagascar comporte trois périodes bien distinctes : avant 1990, 1990 à 1995 et 1996 à aujourd’hui. Ainsi, l’origine de la micro finance à Madagascar remonte à une dizaine d’années. Les défaillances du système bancaire en milieu rural ont favorisé la création des Institutions de Micro Finances (IMFs) à partir des années 90 à Madagascar.

La situation avant 1990 : Aucune IMFs n’existait encore à cette époque. Néanmoins, la BTM, Banque Nationale depuis 1976 et reprise en 1999 par la Bank Of Africa (BOA) dans le cadre de sa privatisation, était la seule banque qui intervenait dans le secteur de micro finance. Mais ses activités dans ce domaine étaient limitées à l’octroi de crédit au paysannat et n’atteignaient qu’une frange limitée de la population rurale. L’intervention de cette banque en faveur du secteur de la micro finance s’est toutefois maintenue après sa récente privatisation.

1990 – 1995 : phase d’émergence des IMFs: L’émergence des IMFs a été surtout favorisée par la conjugaison des trois entités : *Les bailleurs de fonds : Banque Mondiale, Union Européenne, Agence Française de développement, Coopération Allemande, Inter Coopération Suisse… *Le Gouvernement dans le cadre de sa politique en faveur de ce secteur avec le concours du financement de la Banque Mondiale à travers : - le projet d’Exécution PATFR/DMMEC jusqu’en 1997. -le projet Micro Finance(PMF) pour une durée de deux ans 1998- 1999 - l’AGEPMF : gestion du Programme Micro Finance planifié sur 15 ans dont le démarrage officiel a débuté en juin 1999. *Les Agences d’ Implantations et de Développement ou opérateurs et qui ont assuré l’encadrement technique des IMFs. Il s’agit entre autres de DID, FERT, IRAM, CIDR. Au cours cette période, de nombreuses IMFs, mutualistes ou non mutualistes, se sont créées à Madagascar.

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Quelques exemples des IMFs à Madagascar Les IMFs mutualistes Les IMFs mutualistes qui se sont créées au cours de cette période sont les suivantes : AECA/CIDR en 1990 dans la région de Marovoay. CECAM/FERT en 1993 dans la région du Vakinankaratra. OTIV/DID en 1994 dans la région de Toamasina et du Lac Alaotra. ADéFI en 1995 à Antsirabe TIAVO/WOCCU en 1995 à Fianarantsoa (WOCCU étant l’opérateur qui a lancé l’implantation initiale du Réseau TIAVO. Il a été ensuite relayé par l’IRAM à partir de l’année 1999). OTIV/DID et CECAM/FERT constituent les deux plus grands réseaux dans cette catégorie tant en terme de volume d’activités que de couverture géographique. Les non mutualistes SIPEM qui a été créée en 1990 à Antananarivo. Son rayon d’action est limité à 30km. VOLA MAHASOA/.CIDR, créée en 1993 et implantée dans la partie sud de l’île, à Tuléar. APEM, créée en 1987, intervient par système de partenariat sur Antananarivo et Tuléar. EAM, initié sous forme de projet en 1990, transformée en Association de droit malgache en 1996, elle a acquis la pérennisation financière depuis la fin de l’année 1998. CEM, la plus ancienne Institution financière qui pratique le volet épargne orientée vers les populations ayant des bas revenus

III 12- OTIV : la seule institution de micro finance à Ambatosoratra Dans région du lac Alaotra, la première OTIV a été créée en 1994 dans le cadre du projet d’assistance technique en finances rurales « PATFR ». Cette implantation est plus retardée dans la commune rurale Ambatosoratra. Contexte de l’OTIV dans la région Alaotra Mangoro C’est en 1994 que le réseau OTIV ZAM (appelé à cette époque ZLA) a été crée. Il fonctionne depuis cette année en mode de « projet », c’est-à dire n’ayant pas encore obtenu l’agrément. Ce statut de « projet » est donc utilisé dans l’attente de l’obtention d’une reconnaissance juridique. Les 12 OTIV de la zone « Alaotra Mangoro » ont toutes créées entre 1994 et 1999 : la première OTIV, située à Ambatondrazaka, a été créée en 1994.

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La dernière OTIV du lac Alaotra, celle , a été créé en 1999. Aucune nouvelle caisse n’a été établie dans le cadre du PMF, mais neuf points de services ont été récemment crées (en 2004 à juin 2008). De ces OTIV, deux sont qualifiées d’ « urbaines » et 10 « rurales ».

L’AGEPMF a été mise en place par le gouvernement malgache en 1999 pour appuyer, sur la période de 15 ans, le développement d’institution de micro finance sur l’ensemble du territoire malgache en vue de leur permettre d’atteindre l’autonomie organisationnelle et l’autosuffisance financière nécessaire à leur pérennisation. DID a été retenu par l’AGEPMF comme AID pour une durée initiale de trois ans se terminent le 31 mars 2002. A partir de cette date, la gestion du réseau est assurée en relève par les dirigeants de l’Union. Toutes les OTIV ont repris sur la base de nouveaux statuts et règlements intérieurs, politique de crédit et de leurs assemblées constitutives en 2004. Elles se sont par la suite concertées pour la mise en place d’une union, elle-même dotée de règles de fonctionnement. En septembre 2008, une nouvelle structure a été mise en place dans le réseau pour se conformer aux nouvelles réglementations (capital minimum requis, ratio de division et de couverture des risques). Les 12 caisses et ses points de services sont regroupés au niveau des centres administratifs : COOPEC. Dans l’ensemble, on a cinq COOPEC, avec un capital social minimum requis de 150.000.000 Ariary à chacune. Les cinq COOPEC du réseau OTIV ZAM :  COOPEC N°1: KEFAMA (Keta Ambatondrazaka, Manantenasoa , Fanantenana Ambatosoratra)  COOPEC N°2: MAMIRATRA (Fitaratra Ambatondrazaka, Fiaremana Imerimandroso)  COOPEC N°3: MIARIVOLA (Avotr’aina , Famonjena )  COOPEC N°4: AVARATR’ALAOTRA (Ravinala , OTIVA , Tonta , Fanilo Andilamena)  COOPEC N°5: FANAMBY (Fanamby Moramanga)

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Tableau N° 13 : Les 12 caisses de l’OTIV ZAM Caisses Code Localité Keta 201 Ambatondrazaka Ravinala 203 Tanambe OTIVA 204 Ambohijanahary Fiaremana 205 Imerimandroso Fanamby 206 Moramanga Fitaratra 208 Ambatondrazaka Manantenasoa 210 Bejofo Avotr’Aina 212 Morarano Chrome Famonjena 213 Amparafaravola Tonta 214 Ambohitrarivo Fanantenana 215 Ambatosoratra Fanilo 216 Andilamena

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CARTE N°4: LOCALISATION DES CAISSES OTIV ZAM

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La caisse OTIV FANANTENANA Ambatosoratra La caisse OTIV Ambatosoratra est plus récemment créée, c’était en 01 juillet 1999. Elle est inclue dans la zone Est du réseau. Le nombre des membres dans cette caisse est encore moins nombreux par rapport aux autres caisses. Il est à remarquer que la majorité des membres sont des paysans, particulièrement des agriculteurs. En plus, ce sont surtout des femmes. Ainsi, le nombre des clients augmentent d’année en année. D’après cette figure, on constate qu’en 2008, 58% des membres sont des femmes (687). La caisse féminine n’a qu’une faible proportion (1%), car c’était en 2007 que la caisse Ambatosoratra a commencé à offrir ce type de crédit. Tableau N°14 : Evolution du nombre des membres de 1999à 2008 . Années 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Membres 46 144 196 238 314 370 585 699 711 1035

Source : OTIV Ambatosoratra Le nombre des membres a connu une croissance remarquable comme l’illustre le tableau N°13, passant de 46 en 1999 à 1035 en décembre 2008. On constate une croissance significative en 2008. Dans la commune rurale Ambatosoratra, il y a des fokontany qui ont de nombreux membres à l’OTIV et d’autres fokontany qui sont peu ou pas membres au sein de l’OTIV Tableau N° 15: Répartition des membres dans des fokontany FOKONTANY NOMBRES Ambatosoratra 152 Ambatomanga 47 Angoja 34 Andreba 133 Andranomena 55 Vohidrazana 23 Ambohidava 403 Ambohimanga 119 Antokazo 69 Source : OTIV Ambatosoratra

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D’après ce tableau, on peut voir que dans l’ensemble des 12 fokontany, des habitants dans 7 fokontany seulement sont membres au sein de l’OTIV dont le fokontany Ambohidava possède de nombreux membres par rapport aux autres fokontany, cela s’explique par la prédominance des agriculteurs dans ce fokontany, comme on a déjà vu dans la première partie, ce fokontany est considéré comme un pôle économique de la commune. Il est à noter qu’il y a des adhérents venant des autres communes voisines comme le cas du fokontany d’Ambohimanga appartenant de la commune rurale d’Ambohitsilaozana et celui d’Antokazo commune rurale Manakambahiny-Est.

III 13- Les caractéristiques de l’OTIV L’objectif des IMFs est d’aider les paysans à sortir de la pauvreté. Mais elles diffèrent au niveau de leurs caractéristiques. Pour l’OTIV, sa mission principale est de favoriser l’accessibilité de la population aux services financiers notamment d’épargne et de crédit. L’objet de l’OTIV ZAM est de recevoir des épargnes de ses membres et de leur consentir du crédit, d’offrir tout autre service financier dans l’intérêt de ses membres, de favoriser la solidarité et la coopération entre ses membres et de promouvoir l’éducation économique, sociale et mutualiste.

Les Produits et services financiers *Epargne : La mobilisation d’épargne constitue la première préoccupation de l’OTIV car elle constitue sa principale source de fonds, garante de développement. Le réseau OTIV ZAM offre comme produits d’épargne : -Epargne à vue ou DAV : compte de base que tout membre possède pour effectuer des dépôts et de retrait. Il reçoit un rendement sous forme d’intérêt pour un taux annuel de 4,5%. -Epargne à terme ou DAT : permet au membre de placer une certaine somme d’argent à un taux supérieur pour une période donnée. Le taux d’intérêt varie de 6 à 10% selon l’importance du dépôt. -Epargne bloquée : une épargne pendant 6 ou 12 mois suivant l’adhésion. *Crédit : Les crédits proposés par l’OTIV sont bien adaptés aux besoins de la majorité de la population (rurale). L’offre comprend : -prêts personnels ordinaires : le réseau propose à ses membres : Crédit commercial : destiné au financement de l’activité commerciale.

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**Crédit de consommation : destiné à l’acquisition des matériels non productifs ou tout simplement à la consommation des biens et services. **Crédit matériel ou crédit aux équipements : un crédit destiné au financement des matériels générateurs de revenus (exemple : matériel de production). -Crédit rizicole : destiné au financement de la riziculture. Ce crédit s’adresse à tous les membres susceptibles d’avoir besoin de crédit rizicole et répondant aux critères d’admissibilités. -Crédit agricole de contre-saison : un prêt accordé individuellement par l’intermédiaire de groupe et à caution solidaire. Il est destiné à financer les opérations culturales (les intrants et les petits équipements) -Crédit « Grenier Communautaire Villageois » (GCV) : destiné aux financements des besoins des paysans sous forme des avances sur produits durant le stockage de leur production dont la garantie exigé est cette production stockée. Ce crédit s’adresse à tous les membres producteurs qui ont besoin de financement pendant le stockage de leur production en attendant les meilleurs prix. -Crédit sur dépôt salaire : destiné au financement de l’achat des biens personnels. Le salaire de ce dernier doit être déposé directement à l’OTIV de façon mensuelle. -Crédit caisse féminine : Un programme spécifique élaboré, en complément des services financiers classiques de l’OTIV, consiste en octroi de crédit avec éducation pour les femmes pauvres ou démunies en milieu rural ou urbain. Les caractéristiques des membres Les coopératives d’épargne et de crédit dans les pays en voie de développement rejoignent essentiellement les populations qui n’ont pas accès aux systèmes bancaires traditionnels. Ce sont les plus pauvres, les agriculteurs, les petits entrepreneurs ou les commerçants. La clientèle visée par le petit crédit se caractérise par son incapacité d’avoir accès aux services financiers du secteur formel. Cette clientèle comprend les plus pauvres à qui des services particuliers seront offerts, mais également les personnes ou les groupes de personnes rassemblés pour obtenir de crédit. Comme le cas de l’OTIV FANANTENANA Ambatosoratra, la clientèle comprend 1035 au 31 décembre 2008 est essentiellement rurale. La clientèle est prédominance féminine. 60% des membres sont des femmes dont 2% bénéficière au programme caisse féminine. Tandis que les hommes comptent pour (40%).

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Figure N°1 : Répartition de la clientèle

REPARTITION DES MEMBRES AU 30/12/08

HOMME; 40%

FEMME HOMME

FEMME; 60%

Source : OTIV AMBATOSORATRA

Les conditions d’adhésion Pour être membre, toute personne physique et morale sans distinction qui :  a son domicile ou sa résidence et/ou exerce son activité principale dans la zone d’intervention de l’OTIV.  souscrit et libère au moins de part sociale  s’acquitte du droit d’adhésion  payer la cotisation de l’APIFM une fois par an.  s’engage à respecter les statuts de règlement régissant de l’OTIV.

Les conditions d’accès à chaque type de produits Elles se présentent comme suit : Critères d’admissibilité des produits d’épargne Pour avoir le droit d’épargner, le client doit être membre en règle de l’OTIV. Conditions générales d’admissibilité au crédit Pour avoir accès au crédit, le membre doit remplir les conditions suivantes : -être membre en règle depuis 3 mois et respecter les critères de qualification dictée aux statuts de l’OTIV. -être moins de 60ans

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-détenir au moment de la demande de crédit un minimum d’épargne tel que requis selon le produit du crédit. -démontrer la capacité de remboursement -être résident ou exerce une activité dans le territoire de où le prêt est demandé. En somme, la micro finance à Madagascar remonte à une date assez récente. C’est pourquoi, la commune rurale Ambatosoratra n’avait vu le jour de ses services que depuis quelques années. Pour l’OTIV, comme les autres IMFs existantes, l’objectif est d’aider les paysans à sortir de la pauvreté afin de développer le monde rural. Quels sont alors les secteurs d’activités bénéficiant du service de l’OTIV ?

III 2- Le secteur primaire concentre le plus du financement Outre l’agriculture, d’autres activités sont présentent dans la commune pour jouir le service de microcrédit. Tableau N°16 : Répartition du crédit par secteur d’activité Secteur Secteur Secteur

primaire tertiaire Autres Pourcentage Nombre de Riz Oignon Commerce Scolarisation Construction Caisse féminine clients 349 50 124 104 147 20 groupements % du crédit 44 5,34 16,25 13,60 18,61 2,2 Total (%) 49, 34 16,25 34,41 Source : OTIV Ambatosoratra

III 21- Le financement dans le secteur agricole Le riz et l’oignon bénéficient des apports du financement à Ambatosoratra. La riziculture : La riziculture étant la principale activité de la majorité de la population, elle occupe la première place dans l’utilisation de microcrédit à Ambatosoratra et même dans toute la région du lac Alaotra. Il est évident que la filière représente 45% du financement agricole. Ce pourcentage très élevée d’utilisation de crédit résulte de la « crise du riz » que Madagascar a traversé récemment (augmentation du prix du riz tant au niveau national qu’international). Alors beaucoup des paysans investissent dans ce domaine. En plus, l’Etat malgache a lancé un appel en vue d’une compétition à tous ceux qui obtiennent un rendement plus élevé.

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Notons que la filière riz possède un financement particulier dans les produits offerts par l’OTIV : crédit rizicole. La présence du GCV (anti collecteur) favorise aussi le développement de la filière riz. Toutes les conditions favorables sont donc présentes pour que la filière riz occupe la première place en matière d’utilisation de crédit. Néanmoins, le faible rendement reste un problème. Qu’en est-il de la culture d’oignon ? La culture d’oignon : La population de la commune rurale Ambatosoratra, surtout celle de la partie sud (cf. Carte N°5) : Angoja, Mahazoarivo, Andreba pratiquait depuis une dizaine d’années la culture d’oignon. C’est le fokontany d’Angoja qui était le premier à se lancer dans le domaine. Actuellement, au environ de 4% des terres mises en valeur sont occupées par cette spéculation. Ce type de culture a aussi un avenir prometteur pour la commune. Il concentre le plus de financement dans le crédit agricole de contre saison offert par l’OTIV. Toutefois, la culture connaît beaucoup de problème, mais la présence de l’OTIV allège la difficulté de sa pratique et contribue au développement de la culture. Il est à remarquer que le domaine de l’élevage et de la pêche ne possède pas de financement particulier à l’OTIV. Voyons maintenant le cas des autres secteurs concernés par la micro finance.

III 22- Le financement des autres secteurs d’activités Dans la zone étudiée, le financement des activités autres que l’agriculture ne présente qu’une infime proportion. Jusqu’ici, il n’y a que le commerce. En plus, comme nous nous trouvons dans un milieu rural, le secteur secondaire n’existe pas encore dans la commune. Toute exploitation révèle en fait un caractère artisanal. Le commerce : Dans la zone d’étude, l’utilisation du crédit dans le commerce n’est pas encore importante. Ce sont les épiciers et les vendeurs de poisson (qui font des trafics) empruntent et établissent du contrat au sein de l’OTIV. D’après l’enquête effectuée, beaucoup des gens s’intéressent au commerce sous l’influence de la micro finance. Certains étaient déjà commerçants, mais ils veulent augmenter le capital. Tandis que d’autres sont des nouveaux adeptes mais qui constatent déjà l’efficacité de la micro finance. Sur les 1035 membres, 124 font des prêts de « crédit commercial ». Ce type de crédit représente 16,25% du total du crédit en 2008.

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Actuellement beaucoup de membres et non-adhérents de l’IMF ont gonflé le rang des commerçants. Nous pouvons donc dire que le secteur tertiaire commence à intéresser les habitants de la commune, malgré sa faible part dans l’utilisation du crédit. Le rôle de l’OTIV est de s’efforcer de réduire la tendance vers l’informel. Cela va nous mener à voir comment se présente l’orientation de la micro finance dans le social ?

III 23-Une orientation sociale de la micro finance Les produits offerts par l’OTIV ne se limitent pas seulement au financement des sous projets, elle a aussi adopté une orientation sociale c’est-à dire elle accorde des prêts aux besoins sociaux comme la scolarisation et les divers équipements sociaux. La construction : L’action de l’OTIV ne se limite pas, comme nous l’avons dit, à prêter pour investir. Elle se charge aussi de prêter pour construction. En effet, les prêts habitats de l’OTIV, ont poussé les paysans à se lancer dans le domaine de l’immobilier. Ainsi, au total 147 utilisateurs du crédit font des prêts pour la construction, soit 18,61% du crédit octroyé en 2008. Grâce à l’OTIV donc, certains habitants de la commune jouissent de la possibilité de construire une maison en dur. Comme il s’agit du domaine de l’immobilier, nous considérons la construction comme une activité à but non lucratif au même titre que la scolarisation. La scolarisation : Elle fait aussi l’objet du financement de l’OTIV. La scolarisation figure parmi les postes de dépenses les plus importantes des ménages dans la commune. En effet, de nombreux ménages sont obligés de recourir à la micro finance pour la scolarisation de leur enfant. Dans le taux de l’utilisation de crédit, 104 adhérents au sein de l’OTIV empruntent du crédit pour la scolarisation (13,60% du crédit). Le crédit scolaire, intéresse surtout les foyers qui ont des enfants étudient à l’Université et/ou dans les Etablissements privés à Ambatondrazaka. Ainsi, la micro finance joue un rôle primordial dans la scolarisation. Elle allège les problèmes socio-économiques.

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Le programme caisse féminine (PCF ) : C’est un programme spécifique élaboré, en complément des services financiers classiques de l’OTIV. Le crédit est accordé à des groupes conjoints et solidaires. Elle permet d’apprendre à gérer le crédit et aide l’emprunteur à se prendre en mains. Il est d’ailleurs démontré que ce genre de formation, qu’elle soit en santé maternelle ou infantile, sur la gestion du budget familial ou sur les principes associatifs permet aux femmes de mieux prendre globalement leur place de la société. Ce programme vise à regrouper les femmes démunies pour qu’elles puissent avoir accès aux petits crédits auprès de l’OTIV, et à favoriser leur adhésion. Au total, on compte 20 groupements dans la caisse OTIV Ambatosoratra ; 2,2% du crédit utilisé est destiné pour ce programme pendant l’année 2008.

Figure N° 2: répartition du crédit pour les membres

groupements 20 104 Caisse féminine; 2,2 Construction; 13,6 Riz 349 349 Oignon 50 Riz; 44 Commerce 124 147 Scolarisation; 18,61 Scolarisation 147 Construction 104 Caisse féminine 20 groupements 124 50 Commerce; 16,25 Oignon; 5,34

Face à ces diverses activités de l’OTIV, nous envisagerons ensuite dans le chapitre suivant les impacts de ces activités dans le développement au niveau local.

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Chapitre IV : L’importance de ces activités dans le développement

L’impact de la micro finance est évalué sur une série d’indicateurs à plusieurs niveaux : au niveau de l’activité économique, au niveau des ménages et au niveau de l’individu. Cela consacre à analyser les impacts socio-économiques de l’activité de l’OTIV au niveau de la population de la commune rurale Ambatosoratra.

IV 1-Les impacts dans le développement économique Au niveau économique, on peut voir l’impact de l’activité sur le niveau de production, le niveau de vie, l’épargne des adhérents.

IV11-Une intensification du niveau de production Le crédit équipement, crédit rizicole sont bien adaptés aux besoins des paysans. Alors le financement a des impacts sur le niveau de production. L’acquisition des biens, équipement La capacité d’acquisition est très significative aussi bien pour les anciens que les nouveaux membres. Ce résultat est vérifié par la donnée quantitative des nombres des équipements financés par l’OTIV. Tableau N°17: Acquisition de biens et équipement Qualité de Inchangé Acquis Grand total membres Nouveau 24% 18% 42% Ancien 4% 54% 58% Grand total 28% 72% 100% Source : OTIV Ambatosoratra L’acquisition de l’équipement agricole a eu d’impact majeur car la surface labourée est augmentée, le labour est réalisé en temps opportun, les rendements tendent à augmenter. Le motoculteur est aussi un moyen de transport des marchandises d’où présence d’activité lucrative pour les membres. Ce qui affirme que « le crédit équipement » de l’OTIV spécifiquement au motoculteur est bien adapté aux cultures et environnement des paysans.

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En plus, le crédit d’équipement agricole permet de diminuer le temps et la pénibilité du travail des paysans en particulier les femmes, notamment pour le transport du bois de chauffe ou de l’eau, c’est-à dire les femmes peuvent faire d’autres activités (petit élevage) d’où elles arrivent à aider leur famille. L’existence de matériel peut rentabiliser le temps et la production et surtout atténuer la lourdeur des travaux champêtres sur la vie des paysans et aussi le freinage de l’emploi des enfants mineurs constituant l’un des facteurs de non scolarisation. Le crédit agricole pousse aussi les paysans à suivre les techniques agricoles modernes afin d’avoir un meilleur rendement et une bonne qualité de produit. Grâce à la présence du crédit agricole de contre-saison, les paysans arrivent à cultiver deux fois par an ce qui contribue à l’augmentation de production. Les enquêtes menés auprès des membres ont permis de constater que le rendement moyen a eu une hausse pouvant atteindre jusqu’à 4 tonnes à l’hectare. Ainsi, l’intensification du niveau de production conduit à l’augmentation de revenu des adhérents.

IV12- Une augmentation de revenus Le résultat de l’enquête auprès des ménages a prouvé l’augmentation de revenu depuis l’adhésion au sein de l’OTIV. Cette proposition est remarquable aux membres actifs bénéficiaires de crédit qui ont eu l’avantage par rapport aux nouveaux membres. Le financement rizicole : La caisse OTIV Ambatosoratra consacre à chaque campagne une enveloppe de crédit de 30 millions à 38 millions Ariary, le crédit a pour but de financer les crédits agricoles (labour, semence, engrais …).Les paysans arrivent même que l’accès au crédit GCV de la majorité. Le financement GCV (Greniers Communautaires Villageoises) : Ce produit donc à cultiver leur parcelle en respectant les exigences techniques. Alors les productions tendent à augmenter. Ainsi le taux de remboursement est toujours élevé de était mis en place au réseau ZAM depuis 2003 après la relance des activités. Comme l’objectif est déjà mentionné au chapitre III, donc ce produit a un impact considérable au niveau des paysans :  Le maintien du prix du paddy du fait de diminution de l’offre par rapport à la demande de collecteur au moment de campagne. (O

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 Freiner la vente des produits du paysan au prix délabré et le fournir un avance / produit. Cette avance peut soutenir les paysans aux besoins mais aussi les financements des petits commerces (activités génératrices de revenus).  Eliminer le concept de gaspillage au moment de récolte car leur paddy est gagé dans un magasin. Le crédit commercial Suite à une forte concentration au crédit agricole, le réseau tend à diversifier le porte feuille en optant surtout au financement des activités commerciales. Pour la caisse OTIV FANANTENANA, en 2008, un montant de 15.780.273 Ariary (78 .901.365 fmg) soit 16,25% de porte feuille sont consacrés aux activités commerciales souvent l’activité de membre vise surtout la revente des produits(PPN), création d’épicerie détaillant. En fait, l’injection de fond au marché permet d’améliorer et de juguler la situation de l’offre et de la demande. La rotation de capital entraine des effets induits sur des effets induits sur l’effet de multiplicateur. Le membre peut dégager des profits sur la vente et rembourse leur engagement à l’OTIV. L’enquête menée au niveau de membre montre que 80% des enquêtés disent que leur niveau de revenu a augmenté depuis l’adhésion à l’OTIV. Le crédit offert par l’OTIV à ses membres a donc permis aux membres d’augmenter leurs revenus. Ils peuvent diversifier les activités et gérer leurs produits. Quel sera alors l’effet macroéconomique et fiscal ?

IV13- Effet macroéconomique et fiscal L’indicateur permettant de mesurer les effets macroéconomiques de crédit est le produit intérieur brut (PIB). L’évaluation de la somme des valeurs ajoutées générées par l’opération en crédit est très significative du fait du résultat obtenu de l’analyse d’impact économique ci-dessus. Sur le plan fiscal, les achats des matériaux de production comme les phytosanitaires, équipements engendrent le paiement de taxes des valeurs ajoutées (TVA). En plus les redevances du fait de la légalisation des formulaires et signatures sont parmi l’entrée des ressources aux collectivités territoriales (commune, fokontany). Notons qu’un dossier de crédit nécessite au moins quatre légalisations à faire. Concernant l’acquisition foncière, les activités de l’OTIV permettent aux membres de formaliser l’acte de vente foncière en vue d’assurer les garanties offertes par les membres avant que les prêts soient accordés.

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On peut dire alors que grâce à la présence de l’OTIV, les gens sont motivés de faire la régularisation de la situation foncière et d’en assurer ses possessions. Nous avons vu l’aspect quantitatif, on va aborder l’impact social ou l’impact qualitatif au niveau du développement.

IV2-Les impacts au niveau social et environnemental L’intervention de l’OTIV dans la commune rurale Ambatosoratra a aussi également des impacts au niveau social et environnemental. Cela consacre surtout l’aspect qualitatif.

IV21 - Amélioration du niveau de vie de la population L’amélioration du niveau de vie de la population est également en liaison directe avec le nombre d’année d’ancienneté à l’OTIV. Malgré la difficulté de mesurer cet impact sur la base d’une enquête limitée, différents éléments ont prouvé l’impact social. Tableau N°18 : Indicateur social Indicateurs sociaux Membres Non membres Amélioration de la santé dans 65% 35% la famille Amélioration de l’éducation 60% 40% des enfants Qualité des maisons 55% 45% Source : enquête de l’auteur Figure N° 3: Indicateur social

Indicateur social

70% 60% 50% 40% Membres 30% Non membres 20% 10% 0% Amélioration Amélioration Qualité des de la santé de l’éducation maisons dans la famille des enfants

Source : Enquête de l’auteur

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Santé : L’amélioration de la santé dans les ménages est perçue par la majorité des clients.65% des membres ont connu cet impact. Tandis que pour les non membres, il n’y a que 35%. La probabilité de percevoir l’impact est supérieur pour les clients ayant de revenus intermédiaires et supérieurs. Le niveau d’éducation : 60% des clients ayant des enfants scolarisés perçoivent un changement positif du niveau d’instruction de leurs enfants . Ce changement est à la participation du PCF c’est-à dire du fait de revenu tiré par l’utilisation productive du crédit, le membre peut payer les frais inhérents à l’éducation des enfants. La qualité des maisons : D’une manière générale, les ménages ont apporté des améliorations sur les conditions de leur logement. 55% des membres arrivent à réparer ou même construire de nouvelle maison. Ces améliorations sont d’envergure et de nature très différente. Pour les ménages à maison traditionnelles, l’amélioration se porte généralement sut la toiture et les mobiliers (fenêtres, portes). Par ailleurs, le taux de ménages habitant leur propre maison a encore augmenté. L’amélioration la plus notable est le passage de la construction traditionnelle à construction dure.

IV22-Les impacts au niveau de la société. Il semble que le programme ait généré une meilleure amélioration de la situation familiale. Par contre, on a constaté des impacts négatifs pour les usuriers. Relation hommes-femmes : En général, les institutions de micro finance renforcent la position des femmes. Notons qu’à l’OTIV Ambatosoratra, les femmes représentent les 60% des clients. La proportion devient très importante par la l’adoption du programme caisse féminine. Pour ce produit, les femmes acquièrent l’indépendance dans la gestion des fonds d’où le contrôle de la vie du foyer. Elles ont le droit d’utiliser le crédit dans leur projet dans le but de tirer un profit pour leur famille. Pour le crédit normal aux femmes, deux cas de figure ont été observés : certaines clientes prennent un crédit qui leur permet de mener leur activité économique propre, ce qui renforce leur autonomie ; dans d’autre cas, la cliente peut servir de prête-nom pour son mari. Notons

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également tout crédit contracté par les familles légitimes, le ou la conjoint(e) doit signer un contrat de prêt pour bien impliquer dans l’utilisation et surtout au remboursement. Impact sur les usuriers L’expérience prouve aussi que les membres sont prêts à payer des taux d’intérêt assez élevés pour s’assurer un accès permanent au crédit. En effet, généralement, le retour sur les investissements réalisés grâce au capital obtenu peut s’avérer bien supérieur au taux d’intérêt du crédit. Ils reconnaissent aussi que les alternatives faire appel par exemple aux préteurs sur gages, aux usuriers du secteur financier informel ou l’absence de toute source de crédit est beaucoup plus pénalisant pour eux. Dans toute la région du lac Alaotra durant la culture rizicole, les gens qui ont besoins d’argent immédiat vont recourir aux usuriers. D’après l’enquête menée auprès des membres, les raisons qui poussent les gens à contracter des prêts aux usuriers sont principalement la simplicité de procédures et la rapidité de services. Mais notons que l’argent prêté doit retourner en nature (paddy). En plus la garanti matérielle exigée est souvent un terrain titré. Le titre original est laissé à l’emprunteur. A défaut de remboursement, la garantie appartient immédiatement à l’usurier car la clause est mentionnée au contrat. Le crédit de l’OTIV est donc un moyen de lutter contre l’appauvrissement des paysans par les usuriers

IV23- L’impact environnemental L’OTIV avec le partenariat des projets environnementaux comme ERI (ex LDI), BVLac, pêche, contribue aux financements en crédit à des populations qui vivent aux alentours des forets « Zahamena », bassin versant, autour du lac sur la protection du « zetra ». Notons que l’objet de crédit se concentre surtout sur les cultures de contre-saison (maraichères, rizicole) et la pêche. Le résultat attendu est le changement des comportements des gens sur la dégradation de l’environnement en leur donnant d’autres activités génératrices de revenus pérennes comme alternatives.

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CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Comme on l’a vu, la micro finance a pris son essor dans les années 80 au niveau international. Pour Madagascar, l’historique de la micro finance a connu trois phases : Au 1990 : où seulement la BTM encore nationalisée s’occupait d’octroyer du crédit à une faible partie de la population rurale malgache. La phase d’émergence des IMFs entre 1990-1995 où la coopération entre l’Etat malgache, les bailleurs de fonds et les opérateurs techniques spécialisés, s’annoncent clairement, pour la création de plusieurs institutions financières, chargées de mettre du crédit à la disposition de la population (urbaine et rurale). L’année 1996 à nos jours ou la phase de développement et de croissance. C’est à partir de là que l’extension géographique des IMFs et la valeur de leur activité se développait remarquablement. Dans la région Alaotra Mangoro, le projet micro finance s’est développé très rapide au cours de la dernière décennie. Notons qu’actuellement 5% de la population de la région est membre dans les IMFs. Le réseau OTIV ZAM qualifié leader en micro finance dans cette zone dispose 12 caisses avec 7 points de services. Dans la commune rurale Ambatosoratra, l’OTIV est la seule IMFs qui offre de services de microcrédit pour la population locale. Comme notre zone d’étude se trouve dans le milieu rural, le secteur primaire y occupe la majorité des activités financées par l’OTIV et en demeure le plus grand bénéficiaire (49,34%). Le riz occupe la première place, en tant qu’activité principale de la population (44% du crédit). Nous avons pu également constater que la part du secteur tertiaire ne représente que 16,25% du crédit utilisé. Ainsi, nous assistons aussi à une orientation sociale de la micro finance comme dans le domaine de la construction (18,61%), la scolarisation (13,60%) et la caisse féminine (2,2%). Cette intervention de l’OTIV dans la commune a des impacts dans le développement local. Sur le plan économique, l’intensification du niveau de production par le biais de l’acquisition des biens, d’équipement qui vise à améliorer les techniques de production. Le niveau de revenus des adhérents a aussi amélioré grâce à la présence des divers types de crédits destinés au financement des activités exercées par la population locale (riziculture, commerce,…). Sur le plan social, l’intervention a des impacts sur niveau de vie de la population (amélioration de la qualité des maisons, de la santé et perfectionnement de l’éducation des enfants), au niveau de la société (une autonomie financière pour les femmes,

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les impacts négatifs pour les usuriers) et sur l’environnement (changement des comportements des gens sur la dégradation de l’environnement). Cependant, la micro finance ne semble pas toucher la majorité de la population. Des problèmes d’ordre économique, social sont rencontrés par les paysans de la zone d’étude pour que le développement soit possible. C’est ce que nous allons voir dans la troisième partie.

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TROISIEME PARTIE

LES PROBLEMES ET LES SOLUTIONS A ENVISAGER POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE

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Comme notre zone d’étude appartient dans une zone rurale, on y constate des problèmes socio-économiques et fonctionnels considérables tant au niveau qu’en dehors de la micro finance. Néanmoins des solutions peuvent être envisagées pour y faire face.

Chapitre V : Les différentes contraintes du développement Ambatosoratra rencontre de divers problèmes tant au niveau économique que social. Ainsi, toutes ces contraintes contribuent à la pauvreté de la zone. V 1- Les contraintes économiques La commune rurale Ambatosoratra connaît beaucoup de problèmes au niveau de l’économie. Le premier handicap réside d’abord dans le niveau de production, puis l’environnement et enfin au niveau de l’IMFs. Tous ces problèmes contribuent au blocage du développement économique de la zone.

V 11- Un niveau d’intensification agricole encore faible Les paysans dans la commune rurale Ambatosoratra rencontrent beaucoup de problèmes pour les activités agricoles qu’ils pratiquent. Les problèmes sont souvent : la prédominance de la monoculture « riz » et le manque de technicité. La prédominance de la monoculture « riz » La diversification de la production agricole est souvent difficile à cause de la prédominance de la riziculture traditionnelle qui affecte toute la région du lac Alaotra. Etant donné que la riziculture reste l’activité principale de la population de la commune rurale Ambatosoratra, la valorisation des autres filières demeure difficile. Donc les paysans ne s’intéressent pas à la diversification des produits. Cela est causé par la méconnaissance des autres filières porteuses, l’insuffisance et/ou manque des matériels adéquats pour les autres activités ainsi que la faible capacité d’investissement des promoteurs et absence de partenariat. Le manque de technicité Agriculture : La fréquentation des paysans de la commune rurale Ambatosoratra à la culture traditionnelle reste encore le facteur de la baisse de la production. Ce fait est causé généralement par la non maîtrise du processus de production dans l’exploitation, de la non maîtrise des filières. Par conséquent on a une baisse du rendement et la diminution de la production.

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D’après le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), la production moyenne d’Alaotra Mangoro reste encore 3T/ha. Notons que l’utilisation de nouveau système rizicole SRA (Système Riziculture Amélioré) et SRI (Système Riziculture Intensive) a eu comme résultat moyen le plus de 6T/ha d’après les paysans appuyés et encadrés par le BVLac. Pourtant, la majorité des paysans d’Ambatosoratra ne sont pas encore intéressés pour ce nouveau système pour les raisons :  La nécessité d’engrais chimique : depuis plusieurs décennies la population de la zone d’étude n’employait que du fumier.  Le problème de manque d’outil pour la culture qui a besoin de financement et norme et d’intellectualité. En effet, il est rare de voir des matériels perfectionnés utilisés par les paysans de la commune. L’on en reste à la méthode traditionnelle (bêche, herse…). C’est pourquoi le rendement reste toujours faible (3T/ha).  Un autre problème le non maîtrise de l’eau qui peut être un frein au développement de la culture. Par conséquent, l’agriculture souffre d’une baisse de rendement et une diminution de la production ainsi que la dégradation de la qualité des produits. Elevage et pêche : Les contraintes relatives à la production animale sont focalisées autours de la faiblesse du taux de couverture sanitaire (vaccination, prophylaxie), le non respect des mesures d’hygiène et le manque des formations des éleveurs sur la santé, l’inefficacité de la vulgarisation et l’encadrement des éleveurs. Les paysans se plaignent alors sur les différentes maladies surtout en élevage porcin qui est infecté par la PPA. Outres les maladies qui touchent les animaux, les vols de bœuf, des oies devient aussi courant surtout pendant la période de soudure. Tout ceci entraîne la faible productivité en matière d’élevage. Concernant la pêche, la commune Ambatosoratra étant renommé pour la pêche continentale. Cependant, la production des poissons tend à diminuer suite à une surexploitation des stocks et l’ensablement du lac Alaotra par le phénomène de lavakisation. Cette baisse de production est due à la faible organisation de la filière et l’insuffisance d’appui pour orienter les exploitants dans la professionnalisation. Et aussi au non respect de la fermeture de pêche. D’où la diminution des stocks halieutiques (production, espèce).

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V12-Le menace de la dégradation de l’environnement Toute la région du lac Alaotra est actuellement le théâtre d’une dégradation alarmante de l’environnement suite à des actes anthropologiques irraisonnés au travers des exploitations anarchiques sinon irrationnelles des ressources naturels. Les principaux problèmes écologiques dans cette région portent sur la dégradation du foret, de la biodiversité et des bassins versants, l’envasement et l’ensablement des zones de bas-fond et du lac. Selon l’étude diagnostic environnementale de l’Alaotra réalisée par Orgasys en 1997, le phénomène d’érosion constitue un grand problème sur le plan environnemental de cette région. Par conséquent, cette forme spectaculaire d’érosion bien plus discrète n’est pas moins grave car elle aboutit assez rapidement au décapage de la couche humifère et à la stérilisation progressive des terrains. Pour la commune rurale Ambatosoratra, les facteurs de dégradation les plus importantes sont :

• L’emploi des feux pour le renouvellement de pâturage. • Le surpâturage • Le défrichement sans autorisation • Le Tavy et la pratique culturale ancestrale. Plusieurs causes ont conduit à ces pressions sur l’environnement : • La méconnaissance de la valeur de la biodiversité • La mauvaise gestion de pâturage • La non maitrise de l’utilisation des ressources (eau, foret) • Le problème foncier • La pression démographique. Alors, l’exploitation abusive de ressources naturelles ainsi que la pêche illicite et hors norme a entrainé : • L’érosion de bassin versant sous forme du lavaka, source d’ensablement des zones de culture et des réseaux hydro agricoles ainsi que d’envasement des plans d’eau. • La disparition progressive du foret naturel ainsi que des valeurs ajoutées qu’elle apporte. • L’appauvrissement des ressources lacustres et marécageuses.

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En plus tous ces actes illicites entraînent la rupture progressive de l’écosystème qui engendre à son tour le bouleversement sinon les changements du climat. Bref, à moyen et long terme, c’est surtout le potentiel agronomique de la zone qui est menacé par l’exploitation inappropriée des ressources.

Photo N°6 : Lavaka à Ambatosoratra Source : Auteur

V13- Les contraintes au niveau de l’IMFs Le système du crédit utilisé actuellement demeure inadapté par rapport au contexte à cause de la faiblesse de la capacité de la négociation des paysans qui est due à leur niveau d’instruction relativement bas. De plus, la concentration du crédit dans le secteur agricole devient un risque pour l’OTIV. Un faible nombre de bénéficiaire de crédit Lors de nos enquêtes nous avons pu constater que le nombre des créditeurs est encore faible au sein de l’OTIV Ambatosoratra. Dans le cadre de la micro finance, nous constatons que les épargnants sont nombreux à Ambatosoratra par rapport au créditeur. Des problèmes résultent de ce fait :  En effet, le paysan membre de l’OTIV constate que le taux d’intérêt imposé par l’OTIV est très élevé (1,66% à 2,50%). Ainsi, beaucoup d’entre eux préfère placer seulement leur argent sans engagement. Outre le taux d’intérêt, il y a la garantie qui est un élément additionnelle pouvant supporter l’OTIV dans sa

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décision de prêter ou non au membre. Donc tout prêt doit être garanti au minimum par un montant d’épargne disponible et bloqué au moment de la demande, représentant 25% du prêt emprunté.  Pour les membres, la période de remboursement du crédit est trop courte. Les épargnants craignent de ne pouvoir rembourser à temps avec un taux d’intérêt insupportable d’une part et de perdre leur bien (garantie) d’autre part.  Pour les couches le plus démunies, c’est la pauvreté même qui limite leur initiative. Elles n’ont pas de garantie. Ainsi ce sont surtout les personnes à niveau d’éducation moyen qui ont l’audace de faire du prêt au près de l’OTIV. Leur savoir en matière d’agriculture et élevage, combiné à leur niveau intellectuel donne un résultat positif dans l’utilisation de crédit. Pourquoi certains habitants refusent- t ils adhérer ? Selon les paysans des zones enclavées, le manque de sensibilisation, d’information, l’ignorance, l’éloignement sont les principales causes de non adhésion au niveau de l’OTIV. Car les agents de l’OTIV ne vont pas dans les Fokontany isolés quand ils ont fait leur campagne de sensibilisation. Quant à la pauvreté, comme nous l’avons dit, elle ne permet pas à la couche la plus démunie d’emprunter faute de garantie. La doute et la peur, l’inutilité et l’escroquerie proviennent sans doute du niveau intellectuel très bas, constituent également l’une des causes. Bref seul les instruits et ceux qui possédaient déjà un capital de départ profite du microcrédit. La concentration du crédit dans le secteur agricole Le risque de concentration du crédit sur la filière agricole est l’une de faiblesse du réseau OTIV ZAM. Ce risque est causé la localisation du réseau, c'est-à-dire la population de la ZAM est constituée principalement des paysans. Ainsi la monoculture sur la filière rizicole est prédominante. Le cas de la caisse OTIV Ambatosoratra, 2/3 des prêts sont de nature agricole est presque exclusivement rizicole. Par conséquent, le réseau OTIV ZAM rencontre des problèmes d’une forte proportion au secteur agricole, soit 49,34% du total des crédits. Alors en cas des problèmes comme le cataclysme naturel (sècheresse, cyclone, inondation). Le volume de production sera affecté. D’où il a du des mauvaises conséquences au niveau de l’OTIV, les membres bénéficiaires du crédit n’ont plus la capacité de rembourser leurs dettes.

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Figure N° 4: Répartition des crédits par secteur d’activité

REPARTITION DES CREDITS

SECTEUR I SECTEUR III

AUTRES; AUTRES 34,41% SECTEUR I; 49,34%

SECTEUR III; 16,25%

Source : OTIV Ambatosoratra

En somme le niveau économique de la commune rurale Ambatosoratra est encore très bas. L’exploitation se fait toujours d’une manière traditionnelle d’où un faible rendement pour toutes les activités. En plus la dégradation de l’environnement engendre la détérioration du niveau de production. Voyons maintenant les problèmes sur le plan social.

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V2 –Des problèmes sociaux considérables La commune rurale Ambatosoratra connaît des problèmes sur le plan de l’enseignement, de la santé et de problème d’insécurité. Tous ces problèmes inhibent la micro finance.

V 21- Une déperdition scolaire précoce En matière d’enseignement, la commune rurale Ambatosoratra connaît une déperdition scolaire précoce. Plusieurs facteurs expliquent cet handicap : la pauvreté, l’éloignement et l’insuffisance des établissements. La pauvreté : Actuellement, l’enseignement mène à une scolarisation sélective. En effet, d’après nos enquêtes, plusieurs fokontany de la commune connaissent des problèmes d’enseignement surtout dans les zones enclavées (comme le fokontany de Lohafasika, Andrangorona). Ces problèmes sont dus essentiellement au gonflement du nombre d’enfants par ménages. Beaucoup de ménages de la commune comptent 8 individus par foyer. Donc la charge d’une famille est trop lourde. Comme la production agricole en milieu rural est relativement faible, elle ne peut pas satisfaire aux besoins vitaux des habitants. Non seulement la destination des produits à l’économie de marché n’existe pas mais l’économie de subsistance elle-même se détériore. Ce problème lié étroitement à la pauvreté conduit les chefs de famille à arrêter la scolarisation de leurs enfants au profit du travail précoce, ou de l’aide aux activités domestiques quotidiennes. C’est pourquoi nous avons un taux d’analphabétisme encore élevé et un niveau de scolarisation relativement bas. Ainsi, la scolarisation s’arrête en majorité en classe de 7è. Seules les familles aisées minoritaires dans quelques fokontany (Ambatosoratra, Ambohidava, Andreba) ont la possibilité de poursuivre l’enseignement de leurs enfants. L’éloignement et l’insuffisance des établissements Dans la zone d’étude, le chef lieu de la commune et Ambohidava sont dotés des infrastructures scolaires. Le reste des fokontany surtout la partie Est relativement enclavée ne possède qu’une EPP. Beaucoup d’élèves effectuent un long parcours à pied chaque jour pour rejoindre les CEG.

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Par conséquent, les parents préfèrent arrêter l’éducation de leurs enfants après l’obtention ou nom du CEPE. A part l’éloignement de l’établissement, l’enseignement dans la commune Ambatosoratra souffre de problème d’insuffisance de nombre d’enseignants et de salles de classe. (cf. tableau N°10 Chapitre II). Bref, tous les problèmes d’éloignement, d’insuffisance des établissements liés à l’insécurité engendrent de nombreux problèmes : abandon scolaire, travail précoce des enfants, délinquance juvénile. Autre la déperdition scolaire, les besoins primaires de la commune rurale Ambatosoratra ne sont pas non plus satisfaisants.

Photo N°7 : Bâtiment du CEG Ambatosoratra Source : Auteur

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V 22- Des problèmes sanitaires La santé des habitants de la commune rurale Ambatosoratra est en danger. Les maladies résultent souvent de l’inaccessibilité à l’eau potable et à l’électricité. L’inaccessibilité à l’eau potable La réussite de tout programme de développement est en fonction de l’environnement social dans lequel chaque individu peut s’épanouir en lui offrant la possibilité d’améliorer ses conditions de vie dont l’état sanitaire au travers de l’accès à l’eau potable. Pourtant cela s’avère difficile pour la commune rurale Ambatosoratra à cause de l’insuffisance des sources d’eau potable et par la faible capacité d’investissement. En effet, la population d’Ambatosoratra n’accède pas encore à l’eau courante dans sa totalité. Seul le chef lieu de la commune possède actuellement des bornes fontaines. Mais les autres fokontany se contentent toujours de l’eau de puits et de source pour satisfaire leurs besoins primaires. Ces réserves d’eaux disponibles (rivière, lac) sont souvent éloignées des habitations et parfois insalubres à cause de la méconnaissance des normes de potabilité par la population qui est dangereux pour la santé. Cela nous montre suffisamment de la pauvreté de la commune. Une électrification handicapée L’électrification connaît aussi des problèmes importants dans la zone d’étude. Seul, Ambatosoratra est servi par l’EDM (Electricité de Madagascar), pour un contrat de 10 ans qui s’était débuté en 2003. Pourtant les abonnés rencontrent de problème sur l’alourdissement du prix de l’électricité (1000 Ariary / kWh). D’après le responsable de l’EDM, la hausse du prix est causée par la difficulté rencontrée par la société : - la hausse du prix de carburant - le coût de transport. Il est à signaler qu’à Ambatosoratra, il n’y a pas de station donc il faut aller à Ambatondrazaka pour acheter de carburant. Seulement 11,52% des ménages (155 sur 1345 ménages) utilisent l’électricité. Ce faible effectif s’explique principalement par le bas revenu de la population locale. Les 11 autres fokontany restent encore dans l’obscurité. Les ménages doivent utiliser de la bougie ou de la lampe à pétrole comme source d’éclairage. Bref, la santé de la population est donc très vulnérable à cause de manque d’encadrement des besoins primaires. Qu’en est-il pour la sécurité ?

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V 13- Le problème d’insécurité Dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie, la sécurité rurale semble déterminante pour la vie en milieu rural et leurs exploitations agricoles en particulier. Le problème que l’on a donc pu identifier est l’insécurité qui est due : i. A l’inefficacité des structures locales compétentes (quartiers mobiles). Il faut préciser que la commune Ambatosoratra n’a pas de poste avancée de gendarmerie. ii. Du manque d’organisation et des moyens financiers des collectivités et des communautés de base. iii. L’inapplication des textes en vigueur et la caducité de certains textes qui entraînent parfois la réticence des paysans aux investissements sociaux et leur méfiance vis- à-vis de l’administration. Par conséquent, l’insécurité règne surtout dans les zones enclavées ce qui favorise l’acte de « dahalo » (vol des bœufs en particulier), il y a aussi le vol sur pied de la culture. En plus, l’insuffisance des moyens à la disposition des responsables ne peut pas rassurer la sécurité publique. L’insécurité rurale marquée par l’acte de vandalisme et de vols constitue donc un grand fléau pour le développement. A cela s’ajoute l’insécurité foncière engendrée surtout par le manque de structures administratives compétentes sur place et qui entraîne un grand frein de la mise en œuvre d’un processus de développement rural intégré. Il convient aussi de mentionner que les membres de l’OTIV doivent formaliser l’acte de vente en vue d’assurer les garanties offertes avant que les prêts soient accordés. Bref, le niveau d’éducation de la population de la commune relativement bas, l’état sanitaire un peu fragile et le problème d’insécurité de la commune rurale Ambatosoratra ne peuvent que retarder le développement de la commune. Tous ces indicateurs marquent encore la difficulté de la commune de s’avancer vers le développement. Quelles seront donc les solutions possibles pour dépasser ces problèmes ?

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Photo N°8 : Borne fontaine d’Ambatosoratra Source : Auteur

Photo N°9 : EDM à Ambatosoratra Source : Auteur

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Chapitre VI : Les solutions à envisager Compte tenu des problèmes suscités, la commune rurale Ambatosoratra nécessite des solutions socio-économiques adéquates pour mieux avancer vers le développement durable.

VI 1- Solutions : sur le plan économique Dans une première perspective, la commune rurale Ambatosoratra doit faire beaucoup d’effort sur les domaines suivants pour que le niveau économique augmente : accroître et promouvoir la production, préserver l’environnement et améliorer le système d’accès au financement rural.

VI 11- Accroitre et promouvoir la production. L’augmentation du rendement et la qualité des produits dépendent, certainement des techniques culturales ; c’est-à dire, il est nécessaire de moderniser l’agriculture, l’élevage et de diversifier la production pour intensifier la production. Modernisation de l’agriculture et de l’élevage Une des réalités que l’on constate dans la région du lac Alaotra est la faiblesse de la capacité technique, organisationnelle et de gestion des paysans. D’une manière plus large encore, il est donc recommander de renforcer la capacité des producteurs au travers de l’organisation et de la structuration du développement des filières et de la valorisation des produits agricoles. En matière d’intensification, les contraintes sont liées à la faiblesse de la capacité technique et organisationnelle des producteurs par la non maîtrise des techniques de production, l’insuffisance d’intrants et de matériels agricoles appropriés. Il s’agit alors de maîtriser la recherche et la production avec utilisation optimale des techniques appropriées. Cela consiste alors à : • Mettre à la disposition des producteurs des semences améliorés et élaborer un programme concerté de recherche variétale avec les paysans. • Etablir un programme de recherche en amélioration génétique animale afin de mettre à la disposition des éleveurs des races améliorées et adaptées.

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Outre l’application des techniques adaptées, la réussite de l’exploitation est fonction de : - La maîtrise des maladies et les parasites. - La disponibilité et accessibilité des paysans aux matériels végétaux et animaux (semence, plants) - La disponibilité des moyens de production (matériels productifs, mains d’œuvre) - Le niveau sinon l’efficacité de l’encadrement - L’état des infrastructures économiques (routes, pistes rurales). Diversification de la production Afin de sécuriser les ménages en cas de cataclysme ou la dépréciation du prix des produits agricoles sur le marché, il est nécessaire de diversifier les activités. De plus, pour assurer la sécurité alimentaire du ménage, sinon de la commune, la diversification des productions est recommandée aux exploitants. Pour la commune rurale Ambatosoratra, les activités non agricoles ne sont pas significatives. A l’exception, le commerce qui se spécialise en général à la vente des PPN. La promotion des activités économiques non agricoles est donc assimilée au développement du commerce et de l’artisanat. L’objectif est ainsi de rentabiliser ces activités par la professionnalisation du métier. Pourtant, la diversification de production semble encore difficile car elle dépend de l’habitude de la population locale et de l’importance du surplus de revenus que cela engendre dans chaque foyer. Il y a donc lieu d’organiser les promoteurs afin de favoriser les échanges d’expérience et de maîtriser le marché, faciliter l’accès aux moyens et autres facteurs de production.

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CARTE N° 5: REPARTITION DES ACTIVITES ECONOMIQUES

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VI 12- Préserver l’environnement L’économie dans cette zone d’étude est menacée par la dégradation de l’environnement. Il faut d’ailleurs immédiatement noter que la préservation de l’environnement est un des axes fort pour le développement. La commune Ambatosoratra est donc obligée de gérer rationnellement les ressources naturelles par : - la gestion participative et durable des ressources (réserves naturelles) afin de valoriser les filières potentielles (faune et flore) en responsabilisant les riverains. - la mise en œuvre du programme de reboisement, le traitement des ravines et de lavaka. - L’initiation des paysans aux techniques de gestion des feux et la lutte contre les feux sauvages. - L’application des textes et réglementation en vigueur. La préservation de l’environnement constitue donc une occupation primordiale pour la commune Ambatosoratra pour sauver les activités génératrices de revenus des paysans.

Photo N°10 : lac Alaotra Photo N°11 : le zetra d’Andreba Source : Auteur Source : Auteur

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VI 13 - Améliorer le système d’accès au financement rural La difficulté de l’accès au crédit pour la plupart des paysans limite le nombre des bénéficiaires du crédit pour le cas de l’OTIV à Ambatosoratra. Facilitation de l’accès au financement L’objectif vise alors à faciliter l’accès au crédit pour les paysans au travers de l’adaptation du système aux réalités, l’allègement de la procédure d’octroi et renforcement du système d’encadrement du monde rural. Il est donc nécessaire de trouver une solution pour alléger la garantie et la lourdeur du taux d’intérêt. L’IMF doit équilibrer l’octroi du crédit sans considérer l’origine sociale de chaque paysan. Ce traitement de faveur devrait aussi toucher les intrants agricoles surtout les engrais, selon le souhait émis par les paysans. La réduction du taux d’intérêt va augmenter le nombre des adhérents en allégeant en même temps la valeur de la garantie. A court terme, les agents de l’OTIV en mission doivent faire la sensibilisation dans tous les fokontany pour que tout le monde soit informé et accède désormais au microcrédit. Un surplus de formation des agents de l’IMF serait un atout pour convaincre les épargnants d’être créditeur et les non adhérents d’être membres. Diversification des portefeuilles La concentration du crédit dans une seule activité constitue un risque pour l’IMF qui pourra se terminer par la fermeture de la caisse. Pour la caisse OTIV Ambatosoratra, il existe peu de possibilité de diversification du portefeuille et même dans toute la région Alaotra Mangoro. Car nous savons que la région est agricole pour ne pas dire rizicole. A la lumière de ces constats, les dirigeants et gestionnaires de l’OTIV désirent sécuriser davantage les opérations de leur réseau, par une analyse des potentiels de développement régionale, par une meilleure professionnalisation de tout le processus crédit et la recherche de bailleurs de fonds de crédit afin d’une part de sécuriser les épargnants et d’autre part, de répondre à la demande de crédit.

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En fait les différentes solutions possibles sont :  Crédit agricole de contre saison dans lequel les actions à faire sont : mettre en place un produit de crédit spécifique aux cultures de contre saison ; Faire la promotion de ce produit.  Crédit agricole avec éducation : un crédit spécial visant à diversifier les activités agricoles et au renforcement des capacités techniques des agriculteurs tout en limitant le risque. Un crédit lié à un encadrement technique offert par les partenaires de l’OTIV (BVLac, BRL). Ces solutions répondent évidemment aux besoins des paysans de la zone d’étude. Comme nous avons déjà vu que la culture de contre saison commence à se développer dans la commune Ambatosoratra. En somme, l’amélioration du niveau économique de la zone dépend donc l’application de techniques modernes et adaptées aux activités pratiquées par la population locale, à la protection de l’environnement surtout la lutte contre l’érosion et l’amélioration du système de financement au monde rural pour que les adhérents soient motivés. Voyons maintenant les solutions préconisées sur le plan social.

VI 2 - Sur le plan social La commune rurale Ambatosoratra doit améliorer les trois entités pour l’amélioration du niveau de vie de la population : l’alphabétisation, l’amélioration des équipements sanitaires et les conditions de vie de la population.

VI 21- L’effort sur l’alphabétisation Malgré les efforts du gouvernement malgache pour la scolarisation des enfants, le nombre d’enfants non scolarisés reste encore élevé pour la commune rurale Ambatosoratra. En effet, la commune doit résoudre l’isolement de certains fokontany, en construisant des routes, des pistes, sinon l’isolement ne fera que renforcer l’analphabétisme et la pauvreté. De plus, de chaque fokontany, il faut édifier au moins une EPP en collaborant avec les ONG comme le FID. Cela contribuera à limiter le mariage précoce des enfants, de réduire par la même occasion le taux d’accroissement naturel et d’améliorer le revenu de chaque ménage en évitant le travail des enfants.

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Cet effort de scolarisation éliminera les contrastes intellectuels. L’Etat doit procéder aussi un recrutement massif d’enseignants après le désenclavement des zones isolées. Le CEG Ambatosoratra nécessite aussi une réhabilitation et a besoin d’équipement pour offrir aux élèves des conditions d’apprentissage meilleures. Ce désenclavement permet également d’écouler les produits de la zone et de développer le projet micro finance.

Photo N°12 : EPP Vohidrazana (construction FID) Source : Auteur

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VI 22- Amélioration des infrastructures sanitaires Les deux CSB II de la commune doivent être réhabilités et biens équipés. Le branchement d’eau courante est primordial. Donc l’Etat et la commune doivent collaborer pour résoudre ces problèmes d’inaccessibilité à l’eau courante et à l’électricité afin de diminuer le taux élevé des maladies courantes (dysenterie, diarrhée, maladies respiratoires …). Les recommandations sont alors axées sur la préservation ou la protection des sources d’eaux, de gérer ces sources afin de garantir sa salubrité, d’initier la population aux normes de potabilité des eaux. La commune doit aussi améliorer la capacité contributive et d’investissement de la communauté pour la participation aux travaux d’adduction d’eau.

VI 23- Amélioration des conditions de vie Il n’y a pas de développement durable sans sérénité de la population. Sécurité publique : Vu le problème d’insécurité dans la commune rurale Ambatosoratra, il est donc recommandé de redynamiser les structures de sécurité au travers du renforcement de leur capacité et de l’organisation locale (communauté de base). Il est aussi nécessaire d’installer un poste avancé de gendarmerie dans la commune. Enfin, il faut intensifier la sensibilisation de la population pour sa contribution au rétablissement de la paix sociale. Le rétablissement de la sécurité permet aux paysans producteurs de travailler dans le calme sans avoir peur. La sécurisation de la propriété foncière : Le problème foncier est aussi l’un des problèmes majeurs qui acculent les paysans à l’appauvrissement. L’existence du guichet foncier dans la commune Ambatosoratra constitue alors la solution qui peut résoudre ce problème. Il ne reste plus qu’inciter les paysans à immatriculer leurs terres au niveau du service responsable de Domaine et topographie. En résumé, dans le secteur social, l’alphabétisation, la santé et la sécurité constituent un pilier pour le développement local. Ainsi, l’amélioration de ces conditions contribue au déploiement du projet micro finance.

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CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

Comme nous l’avons vu, la commune rurale Ambatosoratra se heurte à des problèmes socio-économiques considérables. L’enseignement y est encore peu développé avec un taux d’analphabétisation et une déperdition scolaire élevés. L’éloignement et l’insuffisance des établissements en sont les principales causes de la pauvreté mise à part. La santé des habitants se détériore dans l’ensemble à cause de l’inaccessibilité à l’eau potable et à l’absence de l’électrification. Seul, le chef lieu de la commune jouit de ces équipements. En plus les matériels sont déjà vétustes et insuffisants. Par conséquent, les différentes maladies courantes sont encore fréquentes. Par ailleurs, même en milieu rural l’agriculture connaît des problèmes de non accessibilité de la population aux engrais chimiques, de qualité de semence, de vol et de problème d’élevage. Pour la micro finance, les paysans sont déconcertés par le taux d’intérêt élevé, la garantie trop excessive, la sensibilisation inadéquate. Ce sont surtout les intellectuels qui osent emprunter par rapport aux moins intellectuels ou aux pauvres. L’OTIV rencontre aussi des problèmes sur la concentration du crédit dans le secteur agricole qui constitue un risque de portefeuille pour la lui. Malgré ces problèmes, nous avons vu que l’intervention de micro finance dans le milieu rural pourra être un facteur de développement. Des solutions doivent être envisagées pour résoudre tous ces problèmes. Sur le plan économique, la modernisation de l’activité agricole, la diversification de production sont prioritaires pour intensifier le niveau de production. En plus la protection de l’environnement, car l’environnement revêt une importance capitale dans la zone d’étude compte tenu des activités de production notamment agricoles qui en dépendent. Enfin, l’amélioration à l’accès au financement rural qui constitue une solution aux problèmes financiers des paysans qui leur permettent d’entreprendre des activités génératrices de revenus. Sur le plan social, le renforcement du cadre de l’enseignement, l’amélioration de l’état de la santé de la population et l’assurance de la sécurité publique et la sécurisation foncière sont primordiales.

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CONCLUSION GENERALE

La commune rurale Ambatosoratra est une zone typique des hautes terres centrales malgaches. Son paysage est dominé par des plaines hydromorphes. Le climat y est tropical de moyenne altitude à deux saisons bien distinctes : une saison chaude et pluvieuse et une saison froide et sèche. Avec ses caractéristiques, cette zone est favorable aux activités agricoles et à l’installation humaine. La zone étudiée présente une démographie galopante. La population est jeune.74, 80% de la population sont inférieurs de 30ans. Ce qui fait que le taux de fécondité général est élevé

(116,11%) et avec un taux de natalité fort (22,60% 0). Elle est aussi inégalement répartie dans l’espace et présente 2 zones de peuplement : il y a de zone fortement peuplée qui se situe en général le long de la RN44 et des zones faiblement peuplées qui sont plutôt enclavées. Avec toutes les potentialités dont la commune dispose, une grande partie de sa population est constituée d’Agriculteurs qui tirent leurs principaux revenus par la pratique de la monoculture traditionnelle de riz, l’élevage extensifs de bovidés et des porcs, l’exploitation traditionnelle de la pêche, et les autres cultures vivrières (maïs, arachide, manioc, oignon) qui commencent à développer dans la zone. En effet, l’économie de la commune rurale Ambatosoratra est basée surtout sur le secteur agricole. Toutes ces opportunités constituent un facteur pour le recours à la micro finance. A Madagascar, le phénomène de la micro finance est arrivé à une période récente. Au niveau international, le micro crédit a pris son véritable essor dans les années 1980. Leur installation dans la grande ile se présente en trois phases : avant 1990, aucune IMF n’existait encore à cette époque. Néanmoins, la BTM reprise par la BOA dans le cadre de sa privatisation, était la seule banque qui et à partir de 1996 jusqu’à nos jours. A Ambatosoratra, l’OTIV a implanté sa caisse dans la commune en 1999. La majorité des membres sont des agriculteurs. En effet, le secteur primaire est le plus grand bénéficiaire de crédit. Elle concentre 49,34% du crédit octroyé en 2008 au sein duquel le riz occupe la première place. L’étude a montré que la micro finance joue un rôle important dans le développement socio-économique rural. OTIV s’occupe de la collecte d’épargne nationale pour lutter contre la culture de thésaurisation et de servir de crédit à toutes les populations pour la réduction de la pauvreté et la création de richesse. En faite, les activités de l’OTIV ZAM dans la commune

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rurale Ambatosoratra ont des impacts réels dans l’amélioration des conditions de vie de la population locale. Ces impacts se manifestent sous différentes formes : du point de vu économique, il y a eu une amélioration des revenus des membres bénéficiaires du crédit. Ce sont surtout les membres qui maîtrisent bien l’utilisation du crédit ont tiré d’avantage énorme. Ainsi la présence de l’OTIV fait vivre beaucoup de paysans du fait du financement rizicole, équipement et commercial. L’amélioration des matériels de production, l’acquisition des matériels agricoles comme la sarcleuse, le motoculteur … par extension et la diversification des activités ont intensifié le niveau de production. Et grâce à la création du GCV, les producteurs ont actuellement le moyen de contrôler le prix de ses produits. Cependant, l’orientation sociale de la vocation de la micro finance est ressentie à Ambatosoratra. Le financement des activités génératrices de revenus a par la suite contribué au développement social. Il change largement le comportement des gens sur la capacité d’agir, la gestion du budget familial par les femmes, l’éducation des enfants, la santé et la protection de l’environnement. La mission de l’OTIV s’oriente surtout sur l’appui au développement rural et coïncide avec l’objectif de millénaire pour le développement (OMD) notamment la réduction de moitié de la pauvreté d’ici 2015. L’accès permanent des populations à faible revenus aux services financiers les aident à réduire leur vulnérabilité. Toutefois la micro finance n’est pas une panacée. Elle n’est pas la solution miracle capable à elle seule d’éliminer la pauvreté. Dans un contexte économique favorable, la micro finance constitue un outil adapté pour l’améliorer les conditions de vie des pauvres qui ne sont pas en mesure d’exploiter les opportunités économiques faute des moyens financiers. Néanmoins, la commune rurale Ambatosoratra rencontre d’immenses problèmes socio-économiques qui pourront être des obstacles pour le développement. Donc il est indispensable de résoudre tous les problèmes pour que le développement réussisse. Il apparaît donc que le pilier du développement est constitué par le domaine économique, social et environnemental. Ainsi se termine cette étude qui ne prétend guère avoir plus décortiqué sur la micro finance. Des zones d’ombres persistent encore, mais elle a cependant le mérite d’ouvrir la voie à d’autres études plus profondes.

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LISTE DES ANNEXES

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ANNEXE N°1 : NOUVELLE STRUCTURE DU RESEAU OTIV

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ANNEXE N°2: EVOLUTION DES MEMBRES 2001-20O4 EVOLUTION DES MEMBRES 201 203 204 205 206 208 210 212 213 214 215 216 Total Membres au 862 1119 558 540 1353 1277 460 833 909 1955 206 297 10369 31/12/2001 Nouveaux 94 115 87 98 195 356 66 88 158 83 37 125 1502 adhérés 2002 Démissionnaires 51 16 3 33 56 63 15 12 18 10 5 08 290 2002 Membres au 905 1218 642 605 1492 1570 511 902 1049 2028 238 414 11336 31/12/2002 Nouveaux 117 237 86 163 290 366 135 168 192 136 79 363 2332 adhérés 2003 Démissionnaires 47 20 7 20 33 39 6 8 15 10 3 6 214 2003 Membres au 975 1435 721 748 1749 1897 640 1062 1226 2154 314 771 13692 31/12/2003 Nouveaux 116 184 87 128 175 392 152 217 238 110 61 290 2150 adhérés 2004 Démissionnaires 35 10 9 11 29 22 2 18 9 8 5 13 171 2004 Membres aux 1056 1609 799 865 1895 2267 486 1261 1455 2256 370 1048 15367 31/12/2004 Source : Union des OTIV Ambatondrazaka.

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BIBLIOGRAPHIE

Les ouvrages généraux 1 .BOURGEAT (F), 1972, « Les sols ferralitiques à Madagascar MRG N°20 Par sols socle anciens à Madagascar : Types de différenciation et interprétation chronologique au cours du quaternaires. » OROSTOM N°57, 310p 2 .BOURGEAT (F), PETIT (M), 1969,« Quelques études morphologiques sur le socle Malgache, in annales de géographie »,N°246 3 .LAFFAY, 1902, « Le Bassin lacustre d’Alaotra à Madagascar », 63p 4 .RAUNET (M), 1984, « Région du Lac Alaotra : aptitude à la mise en valeur agricole : système et structure », IRAT Montpelier France, 226p 5 .RIQUER (J) et SEGALEN (P), « Notice sur la carte pédologique du Lac Alaotra »,31p 6. ROLLOT (Ch), « Plaine de l’Alaotra : Mise en valeur de la plaine de l’Alaotra ». 7. Aide au développement. Effort et politique poursuivis par les membres du CAD-OCDE 1968.

Les ouvrages spécifiques 8 .Banque nationale Malagasy de développement, 1972, « Petit crédit agricole », 80 p 9 .BELSHAW, « Le crédit agricole dans les Pays économiquement sous développés ». 10 . BTM, décembre 1988, « Le crédit agricole à Madagascar », édition FOFIPA Tananarive. 11 . ROI, Octobre 2007, « Boom de la micro finance », N°282 page économie 28-33 p 12 .Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche (MAEP), juillet 2004, « Etudes diagnostiques des capacités et des performances des organisations paysannes à Madagascar ». Rapport de synthèse, 81p. 13 .CLING (J.P), RAZAFINDRAKOTO (M), ROUBAUD (F), 2002, « La banque mondiale et la lutte contre la pauvreté : tout changer pour que tout le reste pareil », 13p 14 .CLING (J.P), RAZAFINDRAKOTO (M), ROUBAUD (F), 2003, « Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté »,19p 15 .DROY (I), 1996, « Que sont les greniers à riz devenus ? » ,32p 16 .ELIAS GANAS, 1969, « Financement du développement » PUF 108, Boulevard Saint Germain Paris.

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17 .FROGER GERALDINE 2006, « Introduction In monde en développement » N°134, page7-9 18 .FASCICULE, 1952, « l’Alaotra : grenier de Madagascar », 21p 19 .GUBERT (F), ROUBAUD (F), 2004, « Le financement de très petites entreprises urbaines : études d’impact d’un projet de micro financement », 98p 20 .KAROKA, Juin 1994, « Régionalisation Lac Alaotra : le crédit rural en question ». Revue de la recherche agricole FOFIFA N°5, 20p 21 .RAKOTOVAO Lala Henriette, 2002, « Le programme d’appuie à l’insertion sociaux- économiques des populations Malgache défavorisées ». In Codéveloppement durable dans l’Océan Indien, p31 22 .ROUBAUD (F), « Analyser l’impact d’un projet de micro finance : l’exemple d’ADEFI à Madagascar ».

Mémoire de maîtrise -BOINA Mmadi, mémoire de maîtrise, 1996, « La BTM au service du développement de Madagascar. Etude géographique d’une banque ».

Sites internet • http://www.planetfinance.org • http://www.microcréditsummit.org • http://www.results_resultats.ca/resources/microfinance/default-en.html

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QUESTIONNAIRES

1) Questionnaires ménage - Quel est le nom du chef de ménage ? - Etes-vous marié(e) ? - Etes-vous autochtones ou migrants ? - En quelle année êtes-vous venus ici ? - Combien d’enfants avez-vous ? - Combien d’enfants sont-ils scolarisés ? - Connaissez-vous le planning familial? - Quelle est votre activité principale ? - Avez-vous d’autres activités pour subvenir les besoins familiaux ? - Est-ce que la production est-elle destinée au marché ou pour nourrir la famille ? - La production arrive-elle à satisfaire les besoins de la famille pendant toute l’année ? - Comment sont les rendements ? - Quels sont les moyens de production que vous utilisez ? - Utilisez-vous de méthode culturale moderne ? - y-a-t-il des problèmes pour les activités que vous pratiquées ? Lesquels ? - Etes-vous membre au sein de l’OTIV ? Pour quelles raisons ? -Avez-vous l’habitude d’épargner ? Quel type d’épargne ? - Pourquoi vous n’êtes pas intéressé à épargner ? - Avez- vous des propositions ou d’autres idées pour convaincre les gens à épargner ? - Est-ce que vous connaissez le « crédit » ? - Avez-vous déjà fait un crédit ? - Où êtes vous habitué de le faire ? - Est-ce que vous êtes satisfait à propos de ce contrat ? - Quelle type d’activité avez-vous utilisez ce fonds ? - Est-ce que les produits répondent-ils à vos besoins ? - Quels problèmes avez-vous rencontré lors du déblocage ou durant le remboursement ? - Quels sont vos souhaits pour améliorer votre condition de vie ?

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2) Questionnaires responsable OTIV - Quel est votre nom ? - Quelle est votre responsabilité ? - Pourquoi l’implantation dans la commune ? - Qui sont vos bailleurs de fonds, vos partenaires ? - Quels sont les objectifs de l’OTIV ? - Quels groupes de population sont- ils ciblés ? - Est-ce que la population s’intéresse à vos services ? - Quels sont les types d’épargne et de crédits offerts par l’OTIV ? - Est-ce que vos services et vos produits répondent-ils aux besoins de la population locale ? - y a-t-il des problèmes vis-à-vis des clients ? - Est-ce les membres sont actifs ? - y a-t-il de collaboration avec les autres IMFs ? - De votre point de vue, votre intervention dans la commune conduit-elle au développement de la zone ?

3) Questionnaires Responsable Commune - Quel est votre nom ? - Le projet micro finance a-t-il au des impacts pour le développement de la commune ? - A votre point de vue, ce projet a-t-il amélioré de manière sensible l’organisation de l’espace communal ? - Est-il amélioré les conditions de vie de la population ? - Selon vous, l’intervention de l’OTIV dans la commune est-elle importante ?

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TABLE DES MATIERES

Remerciements……………………………………………………………………………….I Sommaire ……………………………………………………………………………………II Résumé ………………………………………………………………………………………III Liste des tableaux……………………………………………………………………………IV Liste des figures ...... IV Liste des cartes……………………………………………………………………………….V Liste des photos………………………………………………………………………………V Glossaire……………………………………………………………………………………..VI Acronyme…………………………………………………………………………………..VII

INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………1

PREMIERE PARTIE : AMBATOSORATRA : UNE ZONE A CARACTERISTIQUES TYPIQUES DES HAUTES TERRES CENTRALES…………………………………………5 Chapitre I : Une zone propice aux activités agricoles et à démographie galopante……...6 I1- Un paysage typique des Hautes Terres Centrales malgaches………………………………6 I11- Une vaste plaine marécageuse et des reliefs accidentés…………………………..6 I12- Un climat tropical humide de moyenne altitude ………………………………….7 I13- Une hydrographie insuffisante et de couverture végétale dégradée………………8 I2- Une zone à inflation démographique……………………………………………………...11 I21- Une population jeune à domination féminine……………………………………11 I22- Une population inégalement répartie dans l’espace………………………...... 12 I23- Une population à croissance rapide…………………………………………… 13 Chapitre II : Une zone à forte potentialité économique…………………………………..16 II1- Une économie basée sur le secteur primaire …………………………………………….16 II11- Les grands types d’activités de la population…………………………………..16 II12- Les principaux produits porteurs de la zone…………………………………… 17 II13- Une faible part des autres secteurs d’activités………………………………….23 II2- Une zone moyennement équipée d’infrastructure de développement …………………..24 II21- Des infrastructures de base sociale insuffisantes……………………………….24 II22- Des infrastructures économiques vétustes………………………………………24

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II23- La présence des organismes d’appui………………………………………… 26 Conclusion de la première partie……………………………………………………………..29 DEUXIEME PARTIE : AMBATOSORATRA : UNE ZONE BENEFICIANT LA PRESENCE DE L’INSTITUTION DE MICRO FINANCE………………………………30 Chapitre III : OTIV : une institution de micro finance intervenant dans le milieu rural………………………………………………………………………………………… 32 III1- La micro finance : un phénomène encore récent à Ambatosoratra……………………...32 III11- Historique de la micro finance…………………………………………………32 III12- OTIV : La seule institution de micro finance à Ambatosoratra………………..34 III13- Les caractéristiques de l’OTIV ……………………………………………… 39 III2- Le secteur primaire concentre le plus de financement ………………………………….42 III21- Le financement dans le secteur agricole……………………………………….42 III22- Le financement dans les autres secteurs d’activités……………………………43 III23- Une orientation sociale de la micro finance……………………………………43 Chapitre IV : L’importance de l’activité de l’OTIV dans le développement……………………………………………………………………………….46 IV1- Les impacts dans le développement économique……………………………………….46 IV11- Une intensification du niveau de production…………………………………..46 IV12- Une augmentation de revenus…………………………………………………47 IV13- Un effet macroéconomique et fiscal………………………………………… 48 IV2- Les impacts au niveau social et environnemental…………………………………… 49 IV21- Une amélioration du niveau de vie de la population…………………………..49 IV22- Des impacts au niveau de la société…………………………………………...50 IV23- L’impact environnemental……………………………………………………..51 Conclusion de la deuxième partie……………………………………………………………52

TROISIEME PARTIE : LES PROBLEMES ET LES SOLUTIONS A ENVISAGER POUR LE DEVALOPPEMENT DE LA COMMUNE………………………………………………54 Chapitre V : Les différentes contraintes du développement ……………………………..55 V1- Les contraintes économiques…………………………………………………………….55 V11- Un niveau d’intensification agricole encore faible……………………………..55 V12- Le menace de la dégradation de l’environnement ……………………………. 57 V13- Les contraintes au l’IMF ……………………………………………………….57 V2- Des problèmes sociaux considérables …………………………………………………..61

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V21- Une déperdition scolaire précoce……………………………………………….61 V22- Des problèmes sanitaires graves……………………………………………...... 63 V23- Des problèmes d’insécurité……………………………………………………..64

Chapitre VI : Les solutions à envisager……………………………………………………66 VI1- Solutions : sur le plan économique……………………………………………………...66 VI11- Accroitre et promouvoir la production………………………………………...66 VI12- Préserver l’environnement …………………………………………………….69 VI23- Améliorer le système de financement rural……………………………………70 VI2- Sur le plan social………………………………………………………………………..71 VI21- L’effort sur l’alphabétisation…………………………………………………..71 VI22- Amélioration des infrastructures sanitaires……………………………………73 VI23- Amélioration de la condition de vie de la population…………………………73 Conclusion de la troisième partie…………………………………………………………….74

CONCLUSION GENERALE ………………………………………………………………75

Annexe………………………………………………………………………………………..77 Bibliographie………………………………………………………………………………….80 Questionnaires……………………………………………………………………………….. 81

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