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LA VIE ET LES ENSEIGNEMENTS REMARQUABLES DE

SHRI SAI BABA

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LA VIE ET LES ENSEIGNEMENTS REMARQUABLES DE

SHRI SAI BABA Adaptationdulivreoriginal enlangueMarathe SHRI SAI SATCHARITA

compilépar GovindRaghunathDabholkar,alias‘Hemadpant’ 3 Titreoriginaldel’ouvrageenlangueMarathe:SHRISAISATCHARITA Traduiten anglaisparNageshVasudevGunaji,B.A.,LL.B. 227,Thalakwadi,Belgaum. Copyright:SRISAIBABASANSTHAN,Shirdi, “SaiNiketan”,804B,Dr.AmbedkarRoad Dadar,–400014 20èmeéditionenlangueanglaise:2002 1ereéditionfrançaise:2007 Editions: Tousdroitsréservés……. Impriméchez: 4 Dédicace

“Si, avec dévotion, amour et pureté de cœur, quelqu’un M’offre une feuille, une fleur, un fruit ou de l’eau, Je l’accepte . » Sri Bhagavadgîtâ, IX, 26

À Shri Sai Baba, la Source intérieure, j’offre cet ouvrage et moi-même.

5 SHRI SAI SATCHARITA

CHAPITRE 1 Salutations –L’histoiredelamouturedubléetsasignificationphilosophique.

Selon une ancienne coutume révérée, Hemadpant commence l’ouvrage intitulé Shri Sai Satcharita ,pardenombreusessalutations. 1.D’abord,ils’inclinedevantleDieu 1pourécartertouslesobstaclesetfairedel’ouvrageun succès; et il déclare que Shri Sai est l’expression du Dieu Ganesha. 2.Ensuite,ilprésentesessalutationsàlaDéesseSarasvati 2,afinqu’Ellel’inspiredanslatranscription del’œuvre,etilditqueShriSaiestUnaveccetteDéesseetqu’IlchanteSaproprevie. 3.Ensuite,s’inclinantdevantlesDieuxBrahmâ,VishnouetShankarrespectivementlesdéitésqui représententlespouvoirsdecréation,conservationetdissolutionilditqueSainathestUnaveceux etqu’entantqueGrandMaître,Ilnousferapasserlefleuvedel’existenceterrestre. 4.Ils’inclineensuitedevantsaDéitétutélaire,NarayanAdinath,quis’estmanifestéà–la terreconquisesurlamerparParashurâma(Râma,danslaversionHindi)etdevantl’AdiPurusha(le premierpatriarche)delafamille. 5. Puis devant le Bharadvaja Muni, dans le gotra (clan) duquel il était né, ainsi que devant de nombreux Rishis tels que Yajnavalkya, Bhrigu, Parashar, Nârada, Vedavyasa, Sanâka, Sanandana, Sanatkumara,Shuka,Shaunaka,Vishwamitra,Vasishtha,Valmiki,Vamadev,Jaimini,Vaishampayan, Nava Yogindra, etc.; et aussi devant des saints modernes tels que Nivrutti, Jnânadev, Sopan, Muktabai,Janardan,Ekanath,Namadev,Tukaram,Kanha,Narahari,etc... 6.Ensuite,ilprésenteseshommagesàsongrandpèreSadashivaetàsonpèreRaghunath;àsamère quil’aquittédanssonenfance;àsatantepaternellequil’aélevéetàsonaffectionnéfrèreaîné. 7.Ensuite,ils’inclinedevantleslecteursetlespriedeconsacreràcetouvrageleurpleineetentière attention. 8.Enfin,ils’inclinedevantsonGuruShriSainathuneIncarnationdeShriDattatreyaquiestson seulrefugeetquiluiferaréaliserqueestlaRéalitéetlemondeuneillusion;deplus,il adressesessalutationsàtouslesêtresdanslesquelsleSeigneurréside. Après une brève description des divers modes de dévotion selon Parashar, Vyâsa, Shandilya et d’autres,l’auteurcommenceàraconterl’histoiresuivante: «Cefutpeuaprès1910quej’arrivaiunbeaumatinau Masjid (mosquée) deShirdi 3,pouravoirun 1LedieuGaneshaoccupeuneplaceprépondérantedanslepanthéonhindou;ilestconnucommefilsde etsonapparenceestinsolite:unetêted’éléphantsuruncorpshumain.Ilreprésentel’Espritdelaplanèteetest invoquéavantd’entreprendren’importequelleactivité. 2–LadéesseSarasvatiestl’aspectfémininou deBrahmā,leCréateur.Elleestprotectricedesartsetde lalittérature,desVédasetdelaConnaissancespirituelle. 6 darshan deSaiBaba.Jefusstupéfaitdevoirlephénomènesuivant:aprèss’êtrelavélaboucheetle visage,SaiBabacommençaàfairedespréparatifspourmoudredublé.Ilétenditunsacsurlesolet posadessusunmoulin àmain.Ilpritunpeudeblédansuntarareàvannerpuis,relevantlesmanches deson kafni (robe)etsaisissantlamanivelledumoulinpourlafairetourner,Ilcommençaàmoudre, enversantquelquespoignéesdegrainsdansl’ouverturesupérieuredumoulin.Jepensai:«Queva faire Baba de la mouture de blé alors qu’Il ne possède rien, ne fait pas de réserves et vit d’aumônes?»Certainespersonnesquisetrouvaientlàpensaientlamêmechose,maispersonnen’eut lecouragededemanderàBabacequ’Ilfaisait.LanouvellequeBabamoulaitleblésesepropagea immédiatementdanslevillageetenquelquesminutes,deshommesetdesfemmesaccoururentàla mosquée et s’attroupèrent pour regarder Baba à l’œuvre. Dans la foule, quatre femmes plus audacieusessefrayèrentunchemin;poussantBabadecôté,ellesprirentdeforcelamanivelleettout enchantantles līlas deBaba,commencèrentàmoudre. D’abordBabaéprouvadelacolère;maisvoyantl’amouretladévotiondecesfemmes,Ilfuttrès content et se mit à sourire. Tandis qu’elles moulaient, les femmes se dirent que Baba n’avait ni maison, ni propriété, ni enfant, personne dont Il avait à s’occuper, et qu’Il vivait d’aumônes. Par conséquent,Iln’avaitpasbesoindefarinedeblépourfairedupainoudesgalettes.Qu’allaitIlfaire decettegrossequantitédefarine?PuisqueBabaétaittrèsgentil,peutêtreallaitIlleurdistribuerla farine?Perduesdansdetellespensées,ellesterminèrentdemoudreenchantant;aprèsavoirmisle moulin de côté, elles divisèrent la farine en quatreparts etsepréparèrent àpartir chacune avec la sienne.Baba,quiétaitcalmeettranquillejusqu’alors,devintfurieuxetsemitàleshouspiller,disant: «Mesdames,avezvousperdulatête?Etesvousentraindevolerlebienquiappartientaupère? VousaiJepeutêtreempruntédublépourvoussentirautoriséesàprendrelafarine?Maintenants’il vous plaît, faites ce que Je vous dis ! Emportez la farine et jetezla tout autour du village !» En entendantcela,lesfemmesfurentdéconcertéeset,murmurantentreelles,partirentverslapériphérie duvillagepourrépandrelafarinecommeBabaleleuravaitordonné. JedemandaiauxhabitantsdeShirdipourquelleraisonBabaavaitagiainsi.Ilsrépondirentque, comme une épidémie de choléra se répandait dans le village, c’étaitle remède de Babacontrela maladie.Envérité,cen’étaitpasdubléquiavaitétémoulu,maisbeletbienlecholéraluimême, broyéetéjectéduvillage.Apartirdecejour,l’épidémiedecholéradéclinaetlesgensduvillage étaient heureux. Je fus très content d’apprendre tout cela, maiscefaitéveillaenmêmetempsma curiosité.Jecommençaiàmedemanderquelrapportterrestreilyavaitentrelafarinedebléetle choléra ? Quelle était la relation fortuite entre les deux? Et comment les rapprocher ? L’incident semblaitinexplicableetjemedisaisquejedevraisécrirequelquechoseàcesujetetchanterdetout mon cœur les doux līlas (jeux divins,prodiges) de Baba. Animé d’unetellepensée, moncœur fut transportéd’allégresse,etc’estainsiquej’eusl’inspirationd’écrirelaViedeBaba Satcharita 4 Etcommenouslesavons,parlaGrâceetlesBénédictionsdeBaba,cetravailfutaccompliavec succès. Significationphilosophiquedelamouture . OutrelesensqueleshabitantsdeShirdiattribuèrentàcetincidentdelamouturedeblé,ilya aussi,pensonsnous,unesignificationphilosophique.SaiBabapassaenvironsoixanteansdeSavieà Shirdietpendantcettelonguepériode,Ileffectuacetravaildemoudre,presquetouslesjours,non seulementdublé,maisaussilesfautes,lesafflictionsmentalesouphysiques,etlesmisèresdeSes innombrables fidèles. Les deux meules de Son moulin représentaient le (l’action ou les conséquencesdesactesbonsoumauvaisdupassé)etla (ladévotion).Lapierredu karma était audessousetcellede bhakti audessus.LamanivelleaveclaquelleBababroyaitlegrainreprésentait dhyāna (méditation,contemplation).BabasavaitquelaConnaissanceoulaRéalisationduSoin’était 3 Shirdi est un petit village situé à l’est de Mumbai,danslacirconscriptiondeKopargaon,dansl’Etat du . 4 Sat= véritable; charita =histoire 7 possiblequesil’onavaitaupréalablebroyétouslesdésirs,lesfautesetimpulsions,ainsiquelestrois gunas (aspects,qualités) ,àsavoir, sattva (puretéetrythme), rajas (passion,attachementetactivité)et tamas (léthargie,passivité,ignorance)ainsique ahamkāra (ego)quiesttrèsruséetdontilestbien difficiledesedébarrasser. CecinousrappelleunehistoiresemblableausujetdeKabir 5;voyantunefemmemoudredugrain, ilditàsonGuru,Nipatniranjan:«Jepleureparcequejeressensl’angoissed’êtreécrasésouslaroue del’existenceterrestre,commelegraindanslemoulinàmain.»Nipatniranjanrépondit:«N’aiepas peur;tiensfermementlamanivelledecemoulinquireprésentelaConnaissance,commejelefais moimême,net’enécartepas,maistournetoiversl’intérieur,verslecentre,ettupeuxêtresûrd’être sauvé.» JemeprosternedevantShrîSai Paixàtouslesêtres!

5 Kabir: Saint et poète musicien du XVe siècle, dont les cantiques dévotionnels sont encore chantés aujourd’hui. 8 CHAPITRE 2 Ce qui a motivé la rédaction de l’ouvrage – Reconnaissance de son incompétence et audace de l’entreprise – Une discussion animée – l’attribution du titre significatif et prophétique de ‘Hemadpant’–Nécessitéd’unMaîtrespirituelouGuru. Danslechapitreprécédent,l’auteuramentionné(danslelivreoriginalenlangueMarathe)qu’il dévoileraitlaraisonquil’avaitpousséàentreprendrecetouvrage,qu’ilparleraitdespersonnesaptesà lelireetencored’autrespoints.Aprésent,danscechapitre,ilcommenceàenparler. Cequiamotivélarédactiondel’ouvrage Danslepremierchapitre,j’aidécritlemiracledeBaba:lamiseenéchecetlafindel’épidémiede choléra grâce à la mouture du blé et l’éparpillement de la farine obtenue autour du village. A ma grandejoie,j’aientendulerécitd’autresmiraclesdeBaba,etcettejoies’exprimelibrementdanscet ouvrage poétique. J’ai pensé également qu’une description des grands miracles de Baba serait intéressanteetinstructivepourSesfidèlesetabsoudraitleursfautes;c’estainsiquej’aicommencéà écrirelaviesacréeetlesenseignementsdeSaiBaba.LavieduSaintn’estnilogiquenidialectique. Ellenousmontrelavoievéritable,lavoieroyale. Incompétenceetaudacedanslefaitd’entreprendrecetravail. Hémadpant pensait ne pas être la personne compétente pour entreprendre ce travail. Il disait : «Alors queje nesaisrien de la vie de mon ami intime ni demonpropre esprit,commentpuisje écrire la vie d’un saint ou décrire la nature des Incarnations, ce que les Védas euxmêmes sont incapables de faire ? Pour connaître d’autres saints, il faut être soimême un saint; sans cela, commentpeutondécrireleurgloire?Ecrirelavied’unsaintestlachoselaplusdifficile,mêmesi l’on était capable de mesurer la profondeur de l’eau des sept mers ou d’enfermer le ciel dans une étoffe. Jesavaisquec’étaituneentreprisedesplusrisquéeetqu’ellepouvaitm’exposerauridicule. Enconséquence,j’invoquailagrâcedeSaiBaba. LepremiersaintpoèteduMaharashtra,ShriJnâneshvarMaharaj,affirmaitqueleSeigneuraime leshagiographes;lessaintsontd’ailleursuneméthodebienàeuxpourassignerceserviceauquelles fidèlesaspirent.Ilsinspirentl’œuvreetlefidèleestseulementlacauseindirecteoul’instrumentpour parveniraubut.Parexemple,en1778,lepoèteMahipatiaspiraitàécrirelaviedessaints.Ceuxcilui endonnèrentl’inspirationetluifirenteffectuercetravail.D’unefaçonsimilaire,leservicedeDas Ganufutégalementacceptéen1878.LepremierécrivitquatreouvragesBhaktaVijay , SantVijay , BhaktaLeelamrut et SantaLeelamrut ,tandisquelesecondenécrivitdeuxBhaktaLeelamrut et Sant Kathamrut ,danslesquelsildécritlaviedesaintscontemporains.Dansleschapitres31,32et33du BhaktaLeelamrut etdanslechapitre57de SantKathamrut ,ildépeintmagnifiquementlavieetles enseignements de Sai Baba. Ces extraits ont été publiés dans le Magazine Sai Leela , N°11 et 12, Vol.17;onconseilleauxlecteursdelireceschapitres.Lesmerveilleux lîlas deSaiBabasontaussi décritsparMmeSavitribaiRaghunathTendulkar,deBandra,dansunpetitlivreintitulé ShriSainath Mala .DasGanuMaharajaégalementcomposédenombreuxpoèmesexquisausujetdeSai Baba.UnfidèlenomméAmidasBhavaniMehtaapubliéàsontourquelqueshistoiresdeSaiBabaen langueGujarati, commeontétépubliéscertainsnumérosdeSainathPrabha ,unmagazineproduits parDakshinâBhikshaSansthadeShirdi.Alorsonpourraitsouleverl’objectionsuivante:puisquetant d’ouvrages concernant Sai Baba existent déjà, pourquoi faudraitil écrire celuici ( Satcharita ) et quelleenestlanécessité? La réponse est évidente et simple. La vie de Sai Baba est aussi vaste et profonde que l’océan illimité;toutlemondepeutyplongerpourprendrelesjoyauxprécieuxdelaConnaissanceetdela Dévotion,etlesdistribuerauxaspirantsspirituels.Leshistoires,lesparabolesetlesenseignementsde 9 SaiBabasontabsolumentremarquables.Ilsapporterontpaixetjoieauxpersonnesquisontdansla peine et lourdement chargées des souffrances de cette existence matérielle, et ils confèreront connaissanceetsagesse,àlafoisdanslesdomainesspiritueletmatériel. Silesfidèlesécoutentles enseignements de SaiBaba, aussi intéressants que la sciencevédique, etméditent sur eux, ils obtiendront ceà quoi ils aspirent ardemment, c’estàdire,l’union avec Brahman ,lamaîtrise deshuit branchesdu 6,labéatitudedelaméditation,etc. J’aidoncpenséque,sijeréunissais ceshistoires,ceseraitmameilleure upāsana (adoration,prièreconstante).Cerecueilseraitdesplus enchanteurpourlesâmessimplesdontlesyeuxnefurentpasbénisparle darshan (vision)deSai Baba.Je me mis doncàrassembler lesenseignementsetles expressionsde Sai Baba, fruits de Sa RéalisationinfinieduSoi.CefutSaiBabaquim’inspiradanscedomaine;enfait,j’abandonnaimon egoàSespieds,jugeantquemavoieétaitclaireetqu’Ilmerendraittotalementheureuxicibasaussi bienquedansl’autremonde. Ilm’étaitimpossiblededemandermoimêmeàSaiBabalapermissiond’entreprendrecetravail; aussipriaije M. Madhavrao Deshpande, alias Shama, un fidèletrès intime de Baba, de Luiparler pourmoi.IlplaidamacauseetditàSaiBaba:«CetAnnasaheb 7souhaiteécrireVotrebiographie.Ne dites pas que Vous n’êtes qu’un pauvre Fakir et qu’il n’est pas nécessaire d’écrire cela ; siVous acceptezdel’aider,ilécrira,ouplusexactementVotregrâceaccompliraletravail.Riennepeutêtre couronnédesuccèssansVotreconsentementetVotrebénédiction.»LorsqueSaiBabaentenditcette requête,IlfutémuetmebénitenmedonnantSon udi 8(cendresacrée)et,plaçantsurmatêteSamain dispensatrice de bienfaits, Il dit : «Qu’il prépare un recueil des histoires et des expériences, qu’il prennedesnotesettienneunagenda;Jel’aiderai. Iln’estqu’uninstrumentextérieur.Jedevrais écrireMoimêmeMabiographiepoursatisfairelesvœuxdeMesfidèles .Ildevraitsedébarrasser desonegoetledéposeràMespieds.J’aideenparticulierceluiquiagitainsidanslavie.Quediredes histoiresdeMavie?JeMeferaisonserviteurdanssapropremaison,detouteslesfaçonspossibles. Lorsquesonegoseracomplètementannihiléetqu’iln’enresteraplusaucunetrace, J’entreraienlui etJ’écriraiMoimêmeMaproprevie.Lefaitd'écouterMeshistoiresetMesenseignementsfera naîtrelafoidanslecœurdeMesfidèlesetilsobtiendrontfacilementlaRéalisationduSoietla Béatitude . Qu’il n’insistepaspour imposer sonproprepoint de vue; qu’il n’essaiepas de réfuter l’opiniondesautres;qu’ilnediscutepasdespouretdescontreàproposden’importequoi.» L’attributiondutitreprophétiqueetsignificatifde‘Hemadpant’ Lemot‘discussion’mefaitrepenseràmapromessed’expliquerl’histoiredutitred’Hemadpant,ce quejevaisfaireàprésent.J’étaistrèsamiavecKakasahebDikshitetNânâsahebChandorkar.Ilsme pressèrentd’alleràShirdipouravoirle darshan deBaba,etjeleurpromisdelefaire.Maisentre tempsquelquechosesurvintquim’empêchadem’yrendre.Lefilsd’undemesamisde tombamalade.Monamiessayatouslesremèdespossibles,physiquesetspirituels,maislafièvrene tombaitpas.Finalement,ilobtintquesonprécepteurspirituels’assoieauchevetdesonfils,maiscela futégalementsanseffet.Enécoutantcesnouvellesjepensai:«DequelleutilitéestunGuru,s’ilne peutmêmepassauverlefilsdemonami?SileGurunepeutrienfairepournous,pourquoidevraisje aller à Shirdi?» Sur cette pensée, je renvoyai à plus tard mon voyage à Shirdi. Mais l’inévitable 6 – Patanjali, le fameux théoricien du Yoga, expose huit étapes par lesquelles l’aspirant spirituel doit nécessairementpasserpouratteindrelaréalisationduSoi: 1 :bonneconduite,prohibitions 2Niyama :obligations 3Asana :positions 4Prānayāma :contrôledusouffle 5Pratyāhāra :contrôledessens 6Dhāranā :concentration 7Dhyāna :contemplationininterrompue 8Samādhi :contemplationsansconsciencedumoi. 7 Annasaheb: littéralement «le respectable grand frère». De même, les noms Kakasaheb et Nânâsaheb signifientrespectivement«l’oncle»etle«grandpère»,toujoursavecunenotederespectueusefamiliarité. 8Udi :contractionduterme udita ,cequimonte,quiestaudelà. 10 arrive nécessairement et, dans mon cas, il arriva ainsi: Monsieur Nanasaheb Chandorkar, un haut fonctionnairedepolice,partitentournéepourBassein.DeThane,ilarrivaàDadaretattendituntrain à destination de Bassein. Sur ces entrefaites, un tortillard de Bandra se présenta. Chandorkar s’y installa et se rendit à Bandra d’où il me fit appeler et me reprocha d’avoir ajourné mon voyage à Shirdi. L’argument de Nânâ à propos de ce voyage était si convaincant et enthousiasmantque je décidaidepartirlesoirmême.Jepréparaimesbagagesetmemisenroute.Jeprojetaisd’alleràDadar puisdeprendreletrainpourManmad;jeréservaidoncmaplacepourDadaretjem’installaidansle train. Au moment où il allait partir, un Musulman arriva en toute hâte dans mon compartiment et voyantmesbagages,ilmedemandaoùj’allais.Jeluiconfiaimonprojet.Alors,ilmesuggérad’aller directementàBoribundersansattendreàDadar,carletraindeManmadnes’arrêtaitpasàDadar.S’il n’yavaitpaseucepetitmiracleou lîla ,jen’auraispaspuarriveràShirdilejoursuivantcomme prévu,etdenombreuxdoutesm’auraientassailli.Ilnedevaitpasenêtreainsi.Commelachanceme souriait,j’arrivai à Shirdilejour suivant avant 9 ou 10 hdu matin. M. Bhausaheb (Kaka) Dikshit m’attendait.C’étaiten1910,époqueoùiln’yavaitqu’unseulendroitpourlogerlespèlerins,c’està direle Sathe’sWada (lamaisondeSathe).Aprèsêtredescendudela tonga (cabriolet),jesouhaitai vivement avoir le darshan , lorsqu’un grand fidèle, Tatyasaheb Noolkar, revint de la mosquée; il m’annonçaqueSaiBabasetrouvaitaucoindu Wada oùj’auraiSonpremier darshan ,etqu’ensuite, aprèsavoirprisunbain,jeLeverraitoutàloisir.Ayantentenducela,jecourusmeprosternerdevant Babaetmajoieneconnutplusdebornes.JedécouvrisbienplusquecequeNânaChandorkarm’avait raconté.Tousmessensfurentcomblésetj’oubliailasoifetlafaim.Al’instantmêmeoùjetouchais lespiedsdeBaba,jereprisgoûtàlavie.Jemesentistrèsreconnaissantenversceuxquim’avaient encouragéetaidéàavoirle darshan etjelesconsidéraicommedesmembresdemavraiefamille. Sachantquejenepourraisjamaism’acquitterdemadetteenverseux,jenepusquelesvisualiserdans monespritetmeprosternermentalementdevanteux.Laparticularitédu darshan deSaiBaba,comme jepusleconstater,consistedanslefaitquenospenséessontmodifiées,laforcedenosactespassés diminueetledétachementenverslesobjetsdumondes’accroîtpeuàpeu.Untel darshan estobtenu grâceauxméritesdeplusieursviespasséesetsivousnevoyezqueSaiBaba,alorslemondeentier devientouassumelaformedeSaiBaba. Discussionanimée . LepremierjourdemonséjouràShirdi,ilyeutunediscussionentreBalasahebBhateetmoimême àproposdelanécessitéd’avoirounonunprécepteurspirituel.J’argumentai:«Pourquoidevrions nous perdre notre liberté et nous soumettre à quelqu’un ? Puisque nous devons faire notre devoir, pourquoi un Guru estil nécessaire? Nous devons œuvrer au mieux de nos possibilités pour notre proprerédemption,n’estcepas?QuepeutfaireunGurupourl’hommequisecontentededormir paresseusement?»Ainsi,jeplaidailacausedulibrearbitre,tandisqueM.Bhatedéfendaitlathèse opposée, celle de la force du destin, et il déclara : «Ce qui doit arriver arrivera inéluctablement ; même de grands hommes ont échoué; l’homme propose mais Dieu dispose. Laissez de côté votre intelligence;l’egoetl’orgueilnevousserontd’aucuneaide.»Cettepolémique,avecsesarguments pouroucontre,duraplusd’uneheureetcommed’habitude,ellen’aboutitàaucuneconclusion.Nous dûmesenfindecomptearrêterladiscussioncarnousétionsfatigués.Lerésultatfinalfutquejeperdis lapaixdel’esprit,etjedécouvrisquesijen’avaispaseuuneforteconscienceducorpsetunego puissant, aucune discussion n’aurait eu lieu ; en d’autres termes, c’est l’ego qui engendre la discussion. Plus tard, lorsque nous nous rendîmes au Masjid (mosquée) avec d’autres personnes, Baba demandaàKakasahebDikshit:«Ques’estilpassédansleWada deSathe?Surquelsujetportaitla discussion?»,etmeregardantfixementBabaajouta:«Quedisaitcet‘Hemadpant’?» Je fus très surpris d’entendre ces mots. La mosquée se trouvait à une distance considérable du Wada deSatheoùjeséjournaisetoùladiscussionavaiteulieu.CommentBabapouvaitIlsavoirde quoinousparlions,sicen’estparcequ’IlestOmniscientetleSouverainintérieurdenoustous? 11 Je me demandai pourquoi Sai Baba m’avait appelé par le nom d’Hemadpant. Ce terme est une expression déformée de Hemadripant. En fait, Hemadripant avait été un ministre illustre des rois MahadevetRamdevdeladynastieYâdava,dontlacapitaleétaitDevagiri 9.Ilétaittrèsinstruit,d’un naturel bon enfant et l’auteur d’œuvres telles que Chaturvarga Chintamani (traitant de sujets spirituels),etdu Rajprashasti .Ilinventaetlançadenouvellesméthodesdetenuedescomptesetfut l’initiateurdel’écritureModi(sortedesténographieenlangueMarathe).J’étaistoutàfaitl’opposé, unignorantd’uneintelligencelenteetmédiocre.Aussinecomprenaisjepaspourquoicetitrem’était attribué ; cependant, en y réfléchissant sérieusement, je pensai que ce nom devait être une flèche destinée à détruire mon ego, afin que je puisse rester toujours humble et doux. C’était aussi un complimentqueBabam’adressaitpourmonhabiletédansladiscussion. En réexaminant cette histoire, nous pensons que le titre employé par Baba (‘Hemadpant’, pour nommer M. Dabholkar)étaitsignificatif etprophétique,puisque nous avons découvert qu’il s’était occupé très intelligemment de la direction du Sai Sansthan, avait conservé soigneusement tous les récits et avait été aussi l’auteur de Sai Satcharita , œuvre excellente qui traite de sujets spirituels importants tels que dhyāna (méditation, contemplation), bhakti (dévotion), le détachement, la soumissiondel’egoetlaRéalisationduSoi. DelaNécessitéd’unGuru. Hemadpantn’alaisséaucunenote,aucunmémoàproposdecequeBabaaditàcesujet;mais KakasahebDikshitapubliésespropresnotesconcernantcettequestion.Lelendemaindelarencontre d’Hemadpant avec Sai Baba, Kakasaheb s’approcha de Baba et Lui demanda: «Baba, où doisje aller?» Baba répondit : «Très haut!». Alors, l’homme demanda : «Quelle est la voie?» Baba répondit : «De nombreuses voies y conduisent ; mais il y a aussi un chemin qui part d’ici même (Shirdi). C’est un chemin difficile. Il faut passer par une jungle peuplée de tigres et de renards.» Kakasahebdemanda:«MaisBaba,qu’enestilsinousprenonsunguideavecnous?»Babarépondit :«Oh!Danscecasiln’yauraaucunedifficulté.Leguidevousconduiradirectementàdestinationen évitantlesloups,lesrenardsetlesfossésencoursderoute.Sansguide,lerisqueestgranddevous perdredanslajungleoudetomberdanslefossé.»M.Dabholkarétaitprésentàcetteoccasionetil pensa que Baba donnait une réponse à sa question, à savoir s’il était nécessaire d’avoir un Maître spirituel ou Guru (Cf. Sai Leela , Vol. I, N°.5, page 47). En même temps, il comprit l’allusion qu’aucune discussion sur la question de savoir si l’Homme a ou non lelibrearbitren’estutileen spiritualité,maisque,parcontre,levéritable paramârtha (lebutsuprême,laVéritéabsolue)peutêtre atteintuniquementgrâceauxenseignementsd’unGuru.Celaestexpliquédansledeuxièmechapitre del’œuvreoriginaleavecl’exempledegrandsAvatarstelsqueRâmaetKrishna,quisesontsoumisà leurs Gurus, respectivement Vasishtha et Sandipani, pour obtenir la réalisation du Soi, et que les seulesvertusnécessairespouraccéderàuntelprogrèssontlafoietlapatience.(Cf. Sai Satcharita , Ch.II,19192) JemeprosternedevantShrîSai Paixàtouslesêtres!

9L’AvatarKrishnaétaitnéauseindelatribuYâdava.LadynastiedesYâdavasrégna,danslenordduDeccan, jusqu’àl’invasionmusulmaneen1312denotreère.LacapitaleDevagiriétaitlaforteresselaplusimportantedu mondepréislamiqueetporteactuellementlenomdeDaulatâbâd. 12 CHAPITRE 3 L’approbationetlapromessedeSaiBaba–Lesdiversestâchesconfiéesauxfidèles–Lesfaitsdela vie de Baba sont des phares lumineux – Son Amour maternel – l’histoire duRohila – Les douces parolesdeBaba,semblablesàdunectar. Commecelaaétéexpliquédanslechapitreprécédent,SaiBabadonnaSonaccordtotalpourla rédaction du Satcharita etdit: «Je suisentièrementd’accordpour que vousrédigiez cetouvrage. Faitesvotredevoirsanslamoindrecrainte,calmezvotrementaletayezfoienMesparoles.SiMes līlas sont racontés par écrit, l’ avidya (ignorance, nonconnaissance) disparaîtra; s’ils sont écoutés attentivement et avec dévotion, la conscience de l’existence matérielle diminuera et de puissantes vaguesdedévotionetd’amourselèveront;sil’onsondeprofondémentMes līlas, onobtiendrales précieuxjoyauxdelaConnaissance.» Lorsqu’ilentenditcela,l’auteurfuttrèsheureux;ilsesentitimmédiatementconfiantetsanspeur, etpensaquel’ouvrageétaitvouéausuccès.Puis,setournantversShama(MadhavraoDeshpande)Sai Babadit:«SiunhommeprononceMonnomavecamour,JesatisferaitoussesdésirsetJ’accroîtrai sadévotion.Ets’ilchanteavecferveurMavieetMesactes,Jeseraidevantlui,derrièreluietdetous lescôtés. LesfidèlesattachésàMoicœuretâmeressentirontnaturellementdelajoiequandils entendront ces histoires. CroyezMoi, si quelqu’un chante Mes lîlas, Je lui donnerai une joie infinieetuncontentementéternel.Macaractéristiqueparticulièreconsisteàlibérerceluiqui s’abandonneentièrementàMoietMevénèrefidèlement,quisesouvientdeMoietfaitdeMoi l’objet constant de sa méditation. Comment, ceux qui prononcent Mon nom, M’adorent, pensent à Ma vie et à Mes actes et ainsi se souviennent toujours de Moi, peuventils rester conscients des objets et des sensations de ce monde! J’arracheraiMesfidèlesdesbrasdela mort.Sil’onécoutelesfaitsdeMavie,onseralibérédetouteslesmaladies.EcoutezdoncMes histoires avec respect; réfléchissez et méditez sur elles, intégrezles dans votre vie. C’est le chemindelajoieetdelasatisfaction.L’orgueiletl’egodeMesfidèlessedissiperont;l’espritde celuiquiécoutesecalmera;etsisafoiestsincèreettotale,ilseraunaveclaConscienceSuprême.Le simple souvenir de Mon nom, tel que «Sai, Sai» fera disparaître les péchés de la parole et de l’écoute.» Lesdiversestâchesconfiéesauxfidèles. LeSeigneurconfiedestâchesdistinctesàdifférentsfidèles.Certainsontlachargedeconstruire des temples, des maŃs (monastères) ou des ghats (escaliers d’accès) au bord des fleuves sacrés; à certains Il fait chanter Sa gloire; Il en envoie d’autres en pèlerinage; mais personnellement Il m’attribua la tâche d’écrire le Satcharita . Etant un toucheàtout mais ne possédant aucune réelle connaissance, je n’étais pas du tout qualifié pour accomplir ce travail. Alors, pourquoi aije dû entreprendreunetâcheaussidifficile?QuipeutdécrirelavraieviedeSaiBaba?Seulelagrâcede SaiBabapeutautoriserquelqu’unàaccomplircetravaildélicat.Aussi,lorsquejeprislaplume, Sai BabafitdisparaîtremonegoetécrivitLuimêmelesfaitsdeSavie.Parconséquent,c’estàLui querevientlemérited’avoirrelatéceshistoiresetnonàmoi .Bienqu’étantdefamillebrahmane, j’étaisdépourvudesdeuxyeuxdela shruti (cequiestécouté:lesvédas)etdela smruti (codedelois quel’onmémorise)etj’étaisdoncincapablederédigerle Satcharita;maislagrâceduSeigneurfait parler les muets et franchir une montagne à un boiteux. Lui seul sait comment faire pour que les chosessoientaccompliesselonSonsouhait.Nilaflûtenil’harmoniumnesaventcommentlessons sontproduits.C’estl’affairedumusicien.LesuintementdujoyauChandrakant 10 etlahouledelamer nesontdusniaubijouniàlamer,maisauleverdelalune.

10 LejoyauChandrakantestunepierremythiquequel’oncroitforméeparlacongélationdesrayonslunaireset quisedissoudraitsousl’effetdelalumièrelunaire.Ndt. 13 LesfaitsdelaviedeBabasontdesphareslumineux. Desphares sont construits en divers endroits aubord dela merpourpermettreauxnavigateurs d’éviterlesrécifsetlesdangers,etpourqu’ilspuissentnaviguerentoutesécurité.Lesnarrationssur laviedeSaiBabaontunbutidentiquedansl’océandel’existenceterrestre.Ilssurpassentendouceur lenectaretnousrendentlecheminterrestrelisseetfacileàparcourir.Bénissoientlesrécitsdelavie desSaints.Lorsqu’enpassantparlesoreillesilspénètrentdansnoscœurs,laconscienceducorpsou ego et le sens de la dualité disparaissent; et quand ils sont engrangés dans le cœur, les doutes s’envolent,lavanitéducorpsdéclineetlasagesseestemmagasinéeenabondance. Ladescriptionde la pure gloire de Baba et le fait de l’écouter avec amour, effacent les fautes des fidèles et représentent par conséquent la sâdhana (pratique spirituelle) la plus simple pour atteindre le salut. La sādhana indiquéepourle KrutaYuga (lepremierdes quatre âges cosmiques,l’âge d’or) consistaiten sāmadama (tranquilitédumentaletdessens);aucoursdu TretaYuga (l’âged’argent), c’étaitlesacrificerituel;pourle DwaparaYuga (l’âgedebronze),c’étaitl’adoration;etpourcequi estdu Yuga (l’âgedefer,celuiquenousvivonsactuellement),lameilleure sādhana consisteà chanterlenometlagloireduSeigneur.Cettedernièrepratiqueestàlaportéedetouslesgensdes quatre castes (Brahmane, , et Sûdra) 11 . Les autres sādhanas , c’est à dire, yoga , tyāga (sacrifice,renoncement), dhyāna (méditation,contemplation)et dhāranā(concentration)sont trèsdifficilesàpratiquer;enrevanche,ilesttrèsfaciledechanteretd’écouterdeshistoiresàlagloire duSeigneur(SaiBaba).Nousn’avonsqu’àtournernotreattentionverselles.Cettepratiqueéliminera l’attachementauxsensetàleursobjets,calmeralesfidèlesetlesconduirafinalementàlaRéalisation duSoi.C’estdanscebutqueSaiBabam’afaitécrirelesfaitsdeSavie, Satcharita .Aprésent,les fidèlespeuventlireetécouterfacilementceshistoiresdeSaiBabaetcefaisant,ilsméditentsurLui, sur Sa forme, intensifiant ainsi leur dévotion envers le Guru et Dieu (Sai Baba), et obtiennent le détachementetlaRéalisation.Danslapréparationetlarédactiondecetouvrage, Satcharita ,c’estla grâcedeSaiBabaquiatoutaccompli,m’utilisantcommeunsimpleinstrument. L’AmourmaterneldeSaiBaba Toutlemondesaitcombienunevacheaimesonpetitveau.Sespissonttoujourspleinsetquandle veauveutdulait,ilsejettesurlesmamellesetlelaitcouleenunflotininterrompu.Demême,une mèrehumaineanticipelesbesoinsdesonenfantetluidonneleseinaumomentvoulu.Quandils’agit d’habillerjolimentl’enfant,lamèreprendunsointoutparticulieràcequecelasoitbienfait.L’enfant ne sait rien de tout cela et n’y prête aucune attention; mais la joie de la mère est débordante lorsqu’ellevoitsonenfantbienhabilléetparé.L’amourd’unemèreestparticulier,extraordinaireet désintéressé, et n’a pas son pareil. Les Sadgurus (les Gurus qui conduisent leurs disciples à la Réalisation du Soi) ressentent cet amour maternel envers leurs disciples. Sai Baba avait le même amourpourmoi,etj’endonneunexempleciaprès. En 1916, je pris ma retraite de mon service de fonctionnaire du Gouvernement. La pension de retraitequim’avaitétéoctroyéeétaitinsuffisantepourentretenirdécemmentmafamille.Cetteannée là,jemerendisàShirdipourlafêtede GuruPūrnima 12 avecd’autresfidèles.M.AnnaChinchanikar prit l’initiative de prier Baba pour moi en ces termes : «S’il Vous plaît, penchezvous avec 11 Lesquatrecastestraditionnellesou«ordressociaux»sont: La caste Brahmane: les prêtres, les responsables de la conservation de la culture et de la tradition, les enseignants,lesagriculteurs. LacasteKshatriya:lesguerriers,lesrois,lesgouvernants,lesforcesdel’ordre. LacasteVaishya:lesproducteursderichesse,lescommerçants,industriels. LacasteSūdra:lestravailleursmanuelsetlescollaborateursdomestiques . 12 GuruPurnima: Guru estlaplanèteJupiter(tutélairedel’AmourSagesse)et Purnima estlapleinelune.La fêteestcélébréeàlapleinelunedumois âsâdha (juilletaôut)enhonneurduPrécepteurspirituel,intérieuret extérieur.Selonleslégendeshindoues,c’estlejouroùlesageNâradaeffaça,grâceàsesenseignementsdivins, touslesdoutesdel’espritdeVyâsa.Encejourlà,Vyâsacommençaàrédigerle Sûtra.. Ndt 14 bienveillancesursoncas.Laretraitequ’iltoucheesttoutàfaitinsuffisanteetsafamilles’agrandit. Procurezlui quelque autre emploi, libérezle de l’angoisseet rendezle heureux!» Baba répondit: «Ilobtiendraunautretravail;maismaintenant,ildevraitMeserviretenéprouverdelajoie!Son assietteseratoujourspleine,etjamaisvide. IldoittournertoutesonattentionversMoietéviterla compagnie des athées, des gens irréligieux et malveillants. Il doit être doux et humble envers chacunetMevénérercœuretâme.S’ilfaitcela,ilobtiendraunbonheuréternel.»Laquestionde savoirquiestce Il ,dontlavénérationestpréconisée,adéjàreçusaréponsedansunenotesur«Qui estSaiBaba»,dansleprologue,audébutdel’ouvrageoriginal. L’histoireduRohila L’histoireduRohila 13 illustrebienl’amouruniverseldeSaiBaba.UnRohila,grandetbienbâti, fortcommeuntaureau,vintàShirdivêtud’unlong kafni (robe)etsepritdepassionpourleSai(le Saint) qui vivait là. Jour et nuit, il récitait d’une voix forte et éraillée le Kalma (versets du Saint Coran)etcriait«ALLAHHOAKBAR»(Dieuestgrand).LaplupartdesgensdeShirdipassaientla journéeà travailler dansles champs et quand ilsrentraientchez eux àla nuit tombante, ils étaient accueillisparlescrisrauquesduRohila.Ilsnepouvaientpasdormiretressentaientdelacontrariétéet un grand dérangement. Durant quelques jours, ils supportèrent cette nuisance en silence, mais lorsqu’ilsfurentàbout,ilsallèrentvoirSaiBabaetLuidemandèrentdemodérerleRohilaetdele faire taire. Baba ne s’intéressapas à leurplainte. Aucontraire, Il réprimanda les villageois et leur demandades’occuperdeleursaffaires.IlleurexpliquaqueleRohilaavaitunetrèsmauvaiseépouse quicherchaitàdérangersonmarietaussiLuimême;maislorsqu’elleentendaitlesprièresduRohila, ellen’osaitpasentrerdansle Masjid etilsavaientlapaix.Enréalité,leRohilan’avaitpasdefemme et pour Baba «femme» voulait dire durbuddhi , c’estàdire les mauvaises pensées. Comme Baba préféraitàtouteautrechoselesprièresetlescris adressés à Dieu, Il prit la défense du Rohila et demandaauxvillageoisdepatienteretdesupporterlanuisancequicesseraitentempsvoulu. LesdoucesparolesdeBaba,semblablesàdunectar . Un jour, à l’heure de midi, après l’ ārati ,lesfidèlesétaientsurlepointderetournerchezeux, quandBabaleurdonnal’admirableconseilquisuit: «Allezpartoutoùilvousplaira,faitestoutcequevousaimezfaire,maissouvenezvousbiende ceci:Jesaistoutcequevousfaites. JesuisleGuideintérieurdetouslesêtresetJedemeuredans voscœurs.J’enveloppetouteslescréatures,lemondemobileetimmobile .JesuisleContrôleur, celui qui tire les ficelles du spectacle de cet univers. Je suis la Mère, l’origine de tous les êtres, l’Harmoniedestrois gunas (tendancesouqualitésquigouvernentlemonde) ,lePropulseurdessens, leCréateur,leConservateuretleDestructeur.Rienneferademalàceluiquiportesonattentionsur Moi,mais māyā(l’illusion)fouetteraceluiquiM’oublie.Lesinsectes,lesfourmis,lemondevisible, mobileetimmobile,toutcelaestMoncorps,Maforme.» Enentendantcesparolesbellesetprécieuses,jepristoutdesuiteladécisiondeneservirdésormais aucunhommehormismonGuru;maislaréponsedeBabaàlaquestiond’AnnaChinchanikar(quien réalitéétaitlamienne)selonlaquellej’obtiendraiuntravail,commençaàtournerdansmonespritetje me mis à me demander si cela se produirait. Comme les évènements futurs le démontrèrent, les paroles de Baba se vérifièrent etj’obtins un travail au Gouvernement, mais il fut de courte durée. Ensuite,jeredevinslibreetexclusivementdévouéauservicedemonGuruSaiBaba. Avantdeconclurecechapitre,jeprieleslecteursd’oublierlesdiversobstacles,telsquelaparesse, le sommeil, les divagations de l’esprit, les attachements aux sens, etc. et de tourner leur attention entière etsans partage vers cesrécits de la vie deSai Baba. Que leur amour soit naturel, qu’ils 13 LesRohilasétaientdesmercenairesprovenantdetribusmontagnardesdunorddel’Afganistan. 15 connaissentlesecretdeladévotion,qu’ilsnes’épuisentpaspard’autres sādhanas ,maisqu’ilss’en tiennent à ce simple remède, c’estàdire, écouter les histoires de Sai Baba. Cela dissipera leur ignorance et leur assurera le salut. Un avare peut se trouver dans différents lieux, mais il pense constamment à sontrésorcachésousterre. De même, faisons ensorte que Sai Baba trônedansle cœurdetous. Dansleprochainchapitre,jeparleraidel’arrivéedeSaiBabaàShirdi. JemeprosternedevantShrîSai Paixàtouslesêtres!

16 CHAPITRE 4 La Première Venue de Sai Baba à Shirdi La mission des Saints – Shirdi, un lieu sacré – La personnalité de Sai Baba – L’affirmation de Goulibua–ApparitiondeVitthâla–L’histoiredeKshirsagar–LebainsacrédeDasGanuàPrayag –LaconceptionimmaculéedeSaiBabaetSapremièrearrivéeàShirdi–LestroisWadas. Dans le chapitre précédent, j’ai décrit les circonstances qui m’ont amené à rédiger Sai Satcharita .JevaismaintenantdécrirelapremièrearrivéedeSaiBabaàShirdi. LamissiondesSaints Dansla Bhagavadgītā (chapitreIV,78), leSeigneurKrishnadit:«OBhârata,chaquefoisquele (Loiuniverselle) déclineetquel’ adharma (iniquité)tendàtriompher,JeMemanifeste.Pour laprotectiondesvertueux,l’anéantissementdesmauvaisetlerétablissementdelaRectitude JeMe manifeste d’âgeenâge». C’estlamissionduSeigneur;lessagesetlessaintsquisontSesreprésentants,etquiapparaissent icibasentempsopportun,L’aidentàleurmanièreàaccomplircettemission.Parexemple,lorsqueles «deuxfoisnés»,c’estàdire,les Brahmanes, les etles négligentleursdevoirs respectifs, et lorsque les 14 essaient d’usurper les fonctions des autres classes; lorsque les Maîtres spirituelsnonseulementnesontplusrespectés,maisaussihumiliés;lorsquepersonnenese soucie de l’instruction religieuse; lorsque tout le monde se croit très instruit; lorsque les gens commencent à consommer des nourritures interdites et des boissons alcoolisées; lorsque, sous le couvert de la religion, ils se livrent à des actes impies; lorsque les gens appartenant à différentes sectessedisputententreeux;lorsqueles brahmanes négligentd’accomplirleursrituelsquotidiens,et lesprotecteursdelatraditionleurspratiquesreligieuses;quandlesYogisnégligentleurméditation; lorsquelesgenscommencentàpenserquelarichesse,ladescendanceetl’épouseconstituentleurseul intérêt,etainsisedétournentdelavéritablevoiedusalut,c’estalorsquelesSaintsapparaissentet essaient,parleursparolesetleursactes,deremettreleschosesàleurplace.Ilsnousserventdephares etnousmontrentledroitchemin,lajustevoiequenousdevrionssuivre.Ainsidonc,denombreux Saintstelsque:Nivrutti,Jnânadev,Muktabai,Nâmadev,Gora,Gonayi,Eknath,Tukaram,Narahari, Narsi Bhai, Sajan Kasai, Sawata, Ramdas (saints du Maharashtra), et bien d’autres sont apparus à différentesépoquespourmontrerauxgensledroitchemin,etl’avènementprésentalaformedeShri SaiBabadeShirdi. Shirdiunlieusacré. LesrivesdelaGodavari,dansledistrictd’Ahmednagar,ontbiendelachancecarellesontdonné naissanceetabriàdenombreuxsaintsparmilesquelsl’éminentJnâneshvar.Shirdiestégalementsitué danslacirconscriptiondeKopargaon,dudistrictd’Ahmednagar.AprèsavoirtraversélaGodavarià Kopargaon,onprendlechemindeShirdietenvironquinzekilomètresplusloin,onarriveàNimgaon d’oùonpeutl’apercevoir.LevillagedeShirdiestaussiconnuetrenomméqued’autreslieuxsaints telsqueGangapur,Nrusinhawadi,Audumbar,surlesrivesdelarivièreKrishna.Toutcommelefidèle Damaji trouva son épanouissement à Mangalvedha (près de Pandharpur) et y apporta ses bénédictions,commeSamarthRamdasàSajjangad,commeShriNrisinhaSarasvatiàSarasvatiwadi, ainsileSeigneurSaiembellitShirdietluiapportasesbénédictions. LapersonnalitédeSaiBaba 14 Voirnote10. 17 C’est grâce à Sai Babaque Shirdi devint important.Voyons quelle sorte depersonnage était Sai Baba.Ilavaincuce samsāra (existencematérielleoumondeillusoire),quiesttrèsdifficileetpénible àtraverser. Lapaixdel’esprit étaitSaparureetIlétaitdépositairedelasagesse.Ilétaitlehavredes vishnouïtes (adorateursde),leplusgénéreuxdetous,laquintessencedetouteslesessences.Il n’avait aucun amour pour les choses périssables et Il était toujours entièrement absorbé par la RéalisationduSoi,Sonuniquepréoccupation.Ilnetrouvaitaucunplaisirauxchosesdecemondeou del’audelà.Son antaranga (cœur,centre,êtreintérieur)étaitaussipurqu’unmiroiretSesdiscours faisaienttoujourstomberdespluiesdenectar.Richesoupauvres,lesgensétaienttouspareilsàSes yeux.Ilneconnaissaitnihonneurnidéshonneuretnes’ensouciaitpoint.IlétaitleSeigneurdetous les êtres. Il parlait librement et fréquentait tout le monde;Ilregardaitdespiècesdethéâtreetles performances de danseuses ou écoutait des chants Gajjal (chants populaires). Cependant, Il ne s’écartaitjamaisdel’étatde samādhi (paixmentale).Ilavaitconstammentlenomd’AllahsurSes lèvres.Quandlemondes’éveillait,Ildormaitetquandlemondedormait,Ilveillait.Sonabdomen(ou plexussolaire,centredesémotions)étaitaussicalmequ’unemerprofonde.Onnepouvaitnidélimiter Son Ashram ni définir clairement Ses actes et, bien qu’Il demeurât en un seul lieu, Il connaissait toutes les affaires du monde. Son darbar (audience royale) était impressionnant. Chaque jour, Il racontait des centaines d’histoires, et pourtant Il restait strictement fidèle à Son vœu de silence. Il s’appuyaitsouventcontrelemurdelamosquée,etmarchaitmatin,midietsoirjusqu’aujardinLendi (Nala)etjusqu’auChavadi;cependant,IldemeuraitsanscessedansleSoi.Bienque Siddha (Parfait, Libéré), Il se comportait comme un simple sādhaka (aspirant spirituel). Il était modeste, humble, dépourvud’egoettoujourscontent.TelétaitSaiBaba,etcommelesoldeShirdiétaitfouléparSes pieds,ilacquituneimportanceextraordinaire.ToutcommeJnâneshwarennoblitlavilled’et EkanathcelledePaithan,ainsiSaiBabaélevaShirdi.BénissontlesprésetlespierresdeShirdi,car ilsontpubaiserlespiedssacrésdeSaiBabaetrecevoirsureuxlapoussièredecespieds.Pournous, lesfidèles,ShirdidevintunautrePandhapur,,Dwaraka,Bénarès(Kashi),Rameshwaram, Badrikedar,Nasik,Tryambakeshwar,,etMahaKaleshwarouGokarn(lieuxde pèlerinages). AShirdi,lecontactavecSaiBabavalaitpournousuneétudedesVédasetdes;ilapaisait notre samsāra (consciencedumondeobjectif)etfacilitaitlaRéalisationduSoi.Le darshan deShri Saiétaitnotre yogasādhana (pratiqueyogique),etlesconversationsavecLuiannulaientnosfautes. Lui savonner lesjambes était pour nous comme prendre un bain rituel à Triveni Prayag 15 et boire l’eaubénitequiavaitcoulésurSesPiedsdissipaitnosdésirs.Sesordresétaientpournousaussisacrés que les Védas, et ingérer Son udi (cendre sacrée) et Son prasad (nourriture bénie) nous purifiait complètement.IlétaitnotreShriKrishnaetnotreShriRâmanousapportantlaconsolation,etIlétait notre Parabrahman (laRéalitéAbsolue).Ilsesituaitaudelàdespairesd’opposés,jamaisniexalténi déprimé.IlétaittoujoursabsorbédansleSoientantqu’Existence,ConnaissanceetBéatitude.Shirdi étaitSoncentre,maisSonchampd’actions’étendaittrèsloinauPunjab,àCalcutta,dansl’Indedu nord,auGujarat,àDacca(actuellementcapitaleduBangladesh)etàKonkan.Ainsilarenomméede SaiBabaserépanditauxquatrecoinsdupaysetdesgensvinrentdepartoutpouravoirSon darshan et Ses bénédictions. Par un simple darshan , les esprits des gens, purs ou impurs qu’ils fussent, se calmaient immédiatement. Ils obtenaient ici la joie incomparable que les fidèles de Krishna ressentaientàPandharpurenvoyantl’expressiondeVitthâlaRakhumai(nomdeKrishna).Cen’est pasuneexagération.Examinezcequeditunfidèleàcesujet. L’affirmationdeGoulibuva Goulibuva,fidèledelonguedateetâgéde95ans,étaitun varkari (pèlerinhabituel) dePandhari 15 TriveniPrayag:situédansledistrictd’Allahabad,enUttarPradesh;lieutrèssacré,cartroisrivièress’y rejoignent: le Gange, la Yamuna et la Sarasvati, qui symbolisent (dans le corps) les trois canaux d’énergie subtile,àsavoir Ida,Pingala et Sushumna. 18 (nomdeKrishna).Ilpassaithuitmoisdel’annéeàPandharpuretlesquatremoisrestantsdejuilletà novembresurlesrivesduGange.Ilavaitunânepourtransportersesbagagesetundisciplecomme compagnon.Touslesans,ilfaisaitson vari oupèlerinageàPandharpuretvenaitàShirdivoirSai Baba qu’il aimaitpardessus tout. Il avait coutume de fixer ses yeux sur Baba et de dire: «Il est l’incarnation de Pandharinath Vitthâla (Krishna, le Seigneur de Pandharpur), le Seigneur miséricordieuxdespauvresetdesfaibles.»CeGoulibuvaétaitunvieuxfidèlede(autrenom deKrishna);ilavaitfaitdenombreuxpèlerinagesàPandharpuretcertifiaitqueSaiBabaétaitlevrai SeigneurPandhari. L’apparitiondeVitthâla SaiBabaavaitgrandplaisiràsesouvenirdunomdeDieuetàlechanter.Ilrépétaitsanscesse «AllahMalik »(DieuestleMaître)etilfaisaitchantercontinuellementauxautreslenomdivin,en Saprésence,jouretnuit,touslesjoursdelasemaine.Cettepratiqueestappelée nāmasaptah .Une fois,IldemandaàDasGanuMaharajdepratiquerle nāmasaptah .L’hommeréponditqu’illeferait, pourvu d’avoir la certitude que Vitthâla (Krishna) lui apparaisse au bout du septième jour. Alors Baba,plaçant Sa mainsur Sapoitrine, certifia queVitthâlalui apparaîtraitsans aucun doute, mais pourcela,lefidèledevaitêtre«ferventetpieux».LeDankapuri(Takore)deDakurnath,lePandhari de Vitthâla, le Dwaraka de Ranchhod 16 est ici (à Shirdi). Il n’est nul besoin d’aller loin pour voir Dwaraka(villeoùvivaitKrishna).VitthâlaviendraitIld’unlieuextérieur?Non!Ilestici!Vitthâla semanifesteraicimême(àShirdi)àconditionquelefidèlesoitdébordantd’amouretdedévotion. Unefoisle saptah terminé,VitthâlaSemanifestadelamanièresuivante:commed’habitudeaprès sonbain,KakasahebDikshits’assitpourméditeretileutunevisiondeVitthâla.Amidi,lorsqu’ilse rendit au darshan de Baba, Celuici lui demanda à brûlepourpoint: «Vitthâla Patil estIl venu? L’avezvousvu?C’estungarçontrèsbohême;saisissezLefermement,sinonIlvouséchapperaàla moindreinattention».Celas’étaitpassélematinetàmidi,ilyeutunautre darshan deVitthâla.Un colporteur arriva pour vendre 25 ou 30 images de Vithoba (Krishna). Les images correspondaient exactementàlaformequiétaitapparuedanslavisiondeKakasaheb.Voyantcelaetsesouvenantdes parolesdeBaba,KakasahebDikshitfuttrèssurprisetheureux.IlachetauneimagedeVithobaetla posasursonpetitautelpersonnelpourluiexprimersonadoration. L’HistoiredeBhagwantraoKshiragar L’HistoiredeBhagwantraoKshiragarillustreàquelpointBabaaimaitleculteenversVitthâla.Le père de Bhagwantrao était un fidèle de Vithoba et avait coutume de faire des varis (pèlerinages annuels)àPandharpur.IlavaitaussichezluiuneimagedeVithobaqu’ilvénérait.Aprèssamort,son fils arrêta toute pratique – les pèlerinages, le culte à Vithoba, la cérémonie de shraddha (rituel en honneurdesdéfunts)etc.LorsqueBhagwantraojuniorvintàShirdi,Baba,sesouvenantdesonpère, dittoutàcoup:«SonpèreétaitMonami,c’estpourquoij’aiattiréicilefils.Celuicin’ajamais offert naivedya (offrande de nourriture) et il nous a donc laissés affamés, Vitthâla et Moimême. Aussil’aiJeamenéici.Aprésent,Jevaisluifairedesremontrancesetlemettreàlapratiqueduculte d’adoration.» LebainritueldeDasGanuàPrayag Les Hindous pensent qu’un bain dans le lieu sacré de Prayag où le Gange et la Yamuna se rencontrent,confèredegrandsméritesetdesmilliersdepèlerinsyviennentpériodiquementpourse plonger dans ses eaux. Une fois, Das Ganupensa qu’il devaitaller à Prayagpourprendre unbain rituel, et il vint voir Baba pour Lui en demander la permission. Baba lui répondit: « Il n’est pas nécessaire d’aller si loin. Notre Prayag est ici, croyezMoi!» Ensuite, merveille des merveilles, lorsqueDasGanuposasatêtesurlesPiedsdeBaba,l’eauduGangeetdelaYamunaruisseladeSes deuxorteils.Voyantcemiracle,DasGanufutsubmergéparunsentimentd’amouretd’adorationet 16 Dakurnath,Vitthâla,Ranchhod,etc.sontdesnomsattribuésàKrishnaendiverslieuxdepèlerinages. 19 fonditenlarmes.Ilsesentitinspiréintérieurementetsesparolesjaillirentenunchantdelouanges enversBabaetSes līlas . LaconceptionimmaculéedeSaiBabaetSapremièreapparitionàShirdi Personne ne connaissait les parents de Sai Baba ni son lieu de naissance. De nombreuses recherchesontétéfaitesetplusieursquestionsàcesujetontétéposéesàBabaLuimêmeetàd’autres personnes, mais aucune réponse ni aucune information satisfaisante n’a pu être obtenue. Nous ne savonspratiquementriendecesfaits.NâmadevetKabirnesontpasnéscommedesimplesmortels. Ilsontététrouvésdéjàenfants,danslanacre.NâmadevaétérecueilliparGonayee,surlesrivesdela Bhimrati,etKabirparTamal,surlesrivesdelaBhagirati.SemblableétaitlecasdeSaiBaba.Ils’est manifestépourlapremièrefoisàShirdicommeunjeunehommedeseizeans,assissousunarbre nīm (azadirachtaindica ,arbresacréetcheràShiva),pourlebiendes bhaktas (fidèles).Déjààcemoment là,Ilsemblaitremplidelaconnaissancede Brahman .Iln’avaitaucuneattractionpourlesobjetsdu monde sensoriel, pas même en rêve. Il chassait māyā (l’illusion) à grands coups et Mukti (la libération)sefaisaitservanteàSespieds.UneviellefemmedeShirdi,mèredeNanaChopdar,Le décrivit en ces termes: «Ce jeune homme, beau, distingué et très charmant, fut aperçu pour la premièrefoissousle nīm , assisenposture de Yoga. Les gensdu village étaient ébahis de voirun hommeaussijeunepratiqueruneascèsetrèsdure,sanssepréoccuperdelachaleuretdufroid.Le jour, Il ne fréquentait personne; la nuit, Il n’avait peur de personne. Les gens s’étonnaient et se demandaientd’oùcejeunegarçonavaitbienpuarriver.SonapparenceetSaphysionomieétaientsi bellesqu’unsimpleregardLerendaitcheràtous.Iln’allaitfrapperàlaportedepersonne,maisrestait toujours assis à proximité du nīm . Extérieurement, Il semblait très jeune, mais par Ses actes Il démontrait qu’Il était vraiment une Âme d’élite. Il était la personnification de l’équanimité et constituaituneénigmepourtous.Unjour,lehasardvouluqueleDieuKhandoba(Shiva)possédâtle corpsd’unfidèleetlesgensLuidemandèrent:«Seigneur,veuilleznousrenseigner,dequelpèrebéni ce jeune homme estIl le fils et d’où vientIl?» Le Dieu Khandoba leur demanda d’apporter une piocheetdecreuserenunendroitprécis.Quandilseurentcreusé,ilstrouvèrentdesbriquessousune pierreplate.Quandlapierrefutsoulevée,uncouloirapparut,danslequelbrûlaientquatrelampesà huile.Lecouloirconduisaitàunecaveoùl’onpouvaitvoirun gomukhi (sortedesacdanslequella mainégrainelerosaire),unebanquetteenboisetunrosaire.Khandobadit:«Cejeunehommeafait pénitenceicipendantdouzeans».Alors,lesgenscommencèrentàinterrogerlejeunehommesurtout cela.Ildétournaleurattention enleurdisantquecelieuétaitlerefugedeSonGuru,leSaintWatan,et Illeurdemandadebienleconserver.Lesgensrefermèrentdonclepassagecommeilétaitauparavant. Demêmequelesarbres pipal (ficusreligiosa )et audumbar sonttenuspoursacrés,Babaconsidérait également ce nīm comme sacré et Il l’aimait beaucoup. Mhalsapati et d’autres fidèles de Shirdi respectent cet endroit comme le lieu de repos ( samādhisthan ) du Guru de Baba et se prosternent devantlui. Lestrois wadas (résidences) A L’emplacement où se trouvait le nīm et l’espace environnant furent achetés par M. Hari VinayakSathe,etunegrandebâtisseyfutconstruite,dénomméele«wada deSathe».Ce wada était le seul logement à disposition des pèlerins. Il fixa une banquette autour du nīm et construisit une élévationavecunescalier.Souslesmarchessetrouveunenichemagnifiqueetlesfidèlespeuvent s’asseoirsurlabanquetteenfaisantfaceaunord.Lacroyanceveutquesil’onbrûledel’encensence lieulesjeudisetvendredissoir,onserabéniparlagrâcedeDieu.Ce wada étaitvieuxetdélabréet avait besoin de réparations. Les restaurations nécessaires, les ajouts et les modifications ont été réalisésàprésentparleSansthan 17 .BAprèsquelquesannées,unautre wada futconstruit,celuide Dikshit.KakasahebDikshit,juristeàMumbai,étaitalléenAngleterre.Ils’yétaitblessélajambelors d’unaccidentetaucunremèdeneparvenaitàguérirlablessure.NanasahebChandorkarluiconseilla d’allervoirSaiBaba.IlarrivadoncchezSaiBabaenl’an1909etLuidemandadeguérirl’infirmité 17 ShriSaiBabaSansthan:groupeformépourlagestiondesbiensetpourlapropagationdel’enseignementde SaiBaba. 20 desonespritplutôtquecelledesajambe.Ilfutsisatisfaitdu darshan deSaiBabaqu’ildécidade résideràShirdi.Aussiconstruisitilun wada pourluimêmeetpourd’autresfidèles.Lesfondations delamaisonfurentcommencéesle10décembre1910.Cejourlà,deuxautresévènementsimportants seproduisirent.LepremierestqueM.DadasahebKhapardereçutlapermissionderentrerchezluiet le second, que l’on célébra pour la première fois l’ ārati de la nuit, dans le Chavadi. Le wada fut achevéen1911etinaugurélejourde RāmaNavami aveclesrituelsetlesformalitéstraditionnelles.C Plustard,unautre wada ,unvéritablepalais,futérigéparlefameuxmillionnairedeNagpur,M. Butti.Ildépensadessommescolossalespourcetteconstruction;maiscetargentfutbienutilisé,carle corpsdeSaiBabareposedansce wada quiporteàprésentlenomde‘SamâdhiMandir’.Lesitedece mandir (temple)étaitautrefoisunjardinarroséetsoignéparBabaLuimême.Ainsitrois wadas furent élevéslàoù,autrefois,iln’yavaitrien.Destrois,le wada deSathefutleplusutilepourtousdurant lespremièresannées. L’histoiredujardin,objetdessoinsdeSaiBabaaidéparVamanTatya,l’absencetemporairede SaiBabaetSonretouràShirdiaveclesinvitésaumariagedeChandPatil,lacompagniedeDevidas, Jankidas et Gangagir, la lutte de Baba avec Mohiddin Tamboli, Sa résidence dans la mosquée, l’amour de M. Dengale et d’autres fidèles et d’autres incidents encore, seront racontés dans le prochainchapitre. JemeprosternedevantShrîSai Paixàtouslesêtres!

21 CHAPITRE 5 Le retour de Baba avec les invités du mariage de Chand Patil – Accueil par le nom de «Sai» Contactavecd’autresSaints–SonhabillementetSaroutinejournalière–L’histoiredespadukas– Lutte avec Mohiddin et changement dans Sa vie – Conversion de l’eau en huile – Le faux Guru JavharAli. LeretourdeBabaaveclesinvitésdumariagedeChandPatil. Comme je l’ai laissé entendre dans le chapitre précédent, je vais raconter en premier lieu commentSaiBabarevintàShirdi,aprèsSadisparition. Dans le village Dhoop, du district de Aurangabad (à cette époque il faisait partie de l’Etat de Nizam),vivaitunrichemusulmannomméChandPatil.Alorsqu’ilétaitenexcursionàAurangabad,il perditsajument.Ilfitdesrecherchesminutieusespendantdeuxlongsmois,maisneputtrouvertrace delajumentperdue.Trèsdéçu,ilquittaAurangabadaveclasellesursondos.Cheminfaisant,aubout d’une vingtaine de kilomètres, il arriva près d’un manguier au pied duquel était assis un fakir (un individubizarre).Celuiciportaitunchapeau,un kafni (longuerobe),avaitun satka (baguette)sous sonaisselleetIlsepréparaitàfumerun chillum (courtepipeenargile).VoyantChandPatilpassersur lechemin,Illehélaetluiproposadetireruneboufféedesapipeetdesereposerunpeu.LeFakir,cet étrangeindividu,lequestionnaausujetdelaselle.ChandPatilréponditquec’étaitcelledesajument perduequelquetempsauparavant.LeFakirluiditdefairedesrecherchesdansleboisquisetrouvaità proximité.Ilyallaet,merveilledesmerveilles,iltrouvalajument!IlpensaqueceFakirn’étaitpas un homme ordinaire, mais bien un Avalia (un grand Saint). Il revint vers Lui avec la jument. Le chillum étaitprêtàêtrefumé,maisilmanquaitdeuxchosesindispensables:dufeupourallumerla pipeet de l’eaupour humidifierle chhapi (boutde tissuà travers lequel la fumée est aspirée). Le FakirpritSabaguetteetlaplantaavecforcedanslesol;Ilensortitunebraisequ’Ilposadanslapipe. EnsuiteIlcognafortementle satka surlesold’oùl’eausemitàsuinter.Le chhapi futhumectéavec cette eau, puis essoré et enroulé autour de la pipe. Ainsi, comme tout était prêt, le Fakir fuma le chillum etlepassaensuiteàChandPatil.Alavuedetoutcela,ChandPatilfutfrappédestupeur.Il demandaauFakirdevenirchezluietd’acceptersonhospitalité.Lelendemain,leFakirserenditchez Patiletyrestauncertaintemps.PatilétaitunemployémunicipaldeDhoop.Lefilsdufrèredesa femmedevaitsemarieretlafiancéeétaitdeShirdi.AlorsPatilsepréparapourserendreaumariageà Shirdi.LeFakiraussisejoignitàlanoce.Lacérémoniesepassasansincidentetlesinvitésrevinrent àDhoop,àl’exceptionduFakirquirestaàShirdietydemeurapourtoujours. CommentleFakirpritleNomde«Sai». LorsquelecortègenuptialarrivaàShirdi,ils’arrêtaaupiedd’unarbre banyan ,danslechampde BhagatMhalsapati,situéprèsdutempledeKhandoba.Lescharrettesfurentdételéesdanslacourdu templeetlesmembresducortègeendescendirentunàun.LeFakirdescenditégalement.Voyantle jeune Fakir descendre de la charrette, Bhagat Mhalsapati L’aborda par un “YA SAI” (Bienvenue, Saint)!D’autresaussiL’appelèrentSaietdèslorsIlfutprénommé‘SaiBaba’. Contactavecd’autresSaints Sai Baba s’installa dans une mosquée désaffectée. Un saint dénommé Devidas vivait à Shirdi depuislongtempsquandBabayarriva.Babaaimaitsacompagnie.Ilvivaitavecluidansletemplede MarutioudansleChavadi(préauduvillage)etd’autresfoisIlrestaitseul.Vintensuiteunautresaint dunomdeJankidas.BabapassaitlaplupartdeSontempsàparleraveclui,oubienJankidasvenait voir Baba dans la mosquée. Il y avait également un saint appelé Gangagir appartenant à la caste Vaishya ,unhommemariéoriginairedePuntambe;ilfréquentaitassidûmentShirdi.Lorsqu’ilvitSai 22 Babapourlapremièrefois,portantdescruchesd’eaudansSesdeuxmainspourarroserlejardin,ilfut étonné et déclara ouvertement : «Béni est Shirdi pour avoir obtenu ce précieux Joyau . Aujourd’hui,ilportedel’eau,maiscen’estpasunhommeordinaire.CommecetteterredeShirdiest chanceuseetadegrandsmérites,elleaobtenuceJoyau.»Unautresaintcélèbre,appeléAnandnath, du monastère de Yewala, disciple de Akkalkot Maharaj, vint également à Shirdi avec quelques personnes.Lorsqu’ilvitSaiBaba,ilditpubliquement:«Enréalité,c’estunprécieuxDiamant. Bien qu’Ilaitl’apparenced’unhommeordinaire,ilnes’agitpasd’unsimplecaillou,maisbiend’un pur Diamant . Vous réaliserez cela dans un procheavenir ». Après avoir fait cette déclaration, il retournaàYewala.ToutcelafutditalorsqueSaiBaban’étaitencorequ’unjeunehomme. L’habillementdeBabaetSaroutinequotidienne . DansSajeunesse,SaiBabalaissaitpoussersescheveux;Iln’eutjamaislecrânerasé.Ils’habillait commeunathlète.Lorsqu’IlallaitàRahata(à5km deShirdi),Ilenrapportaitdepetitsplantsde soucietdejasminet,aprèslesavoirnettoyés,Illesplantaitetlesarrosait.UnfidèlenomméVaman TatyaLuifournissaittouslesjoursdeuxcruchesenargile.Babas’enservaitpourarroserLuimême lesplantes.Iltiraitl’eaudupuitsetportaitlescruchessurSesépaules.Lesoir,Illesrangeaitaupied du nīm .Aussitôtqu’ellesétaientposéeslà,ellessebrisaient,carellesétaientfaitesd’argileséchéeet noncuite.Lejoursuivant,Tatyafournissaitdeuxnouvellescruches.Cettesituationduratroisanset, grâceaulabeuretàlapeinedeSaiBaba,lejardinsedéveloppa.Aprésent,surcesite,sedresseun grandédificeleSamâdhiMandirdeBaba(tombeau)quiaujourd’huiestfréquentéetvisitéparde nombreuxfidèles. L’Histoiredes padukas (empreintesdespieds)sousle nīm BhaiKrishnajiAlibagkar,undiscipleduSaintAkkalkotMaharaj,rendaituncultedevénérationà laphotodesonMaître.Unjour,ilprojetadeserendreàAkkalkot(dansledistrictdeSolapur),poury voirl’empreintedespiedsduMaharajetoffrirsesferventesprièresencelieu.Toutefois,encoreavant d’avoirlapossibilitédes’yrendre,ileutunevision.AkkalkotMaharajLuiapparutenrêveetluidit: «Maintenant Shirdi est mon lieu de résidence; c’est là que tu devrais aller pour m’offrir ta vénération.»Ainsi,BhaichangeasesplansetilvintàShirdi,renditsonculteàBaba,restalàpendant sixmoisetenfuttrèsheureux.EnsouvenirdecettevisionetdesparolesdesonGuru,ilpréparales padukas (empreinte des pieds de Sai) et les installa sous le nīm en un jour favorable du mois de shravana (août)del’année1912,aveclescérémoniesetlesformalitésd’usage,sousladirectionde DadaKelkaretd’UpasaniBaba.UnBrahmaneappeléDikshitfutdésignépourcélébrerleritueletla gestiondulieufutconfiéeàunfidèlenomméSagun. Laversioncomplètedecettehistoire . MonsieurB.V.Dev,unfonctionnaireretraitéetdévotsincèredeSaiBaba,entrepritdesrecherches à ce sujet avec l’aide de Sagun Meru Naik et de Govind Kamlakar Dikshit, et publia une version complètedes Padukas danslemagazine SaiLeela ,Vol.11,N°.I,page25.Voicicequ’ildit: «En1834 Shaka (l’année1912),ledocteurRamraoKotharedeMumbai,vintàShirdipouravoir le darshan deBaba.Sonassistantetl’amideceluici,BhaiKrishnajiAlibagkar,l’accompagnaient. L’assistantetBhaidevinrentlesamisintimesdeSagunMeruNaiketdeG.K.Dikshit.Toutenparlant dechosesetd’autres,cespersonnespensèrentqu’ilfaudraitunobjetpourcommémorerlapremière apparitiondeSaiBabaàShirdietqu’ilseraitopportund’installerlachosesousle nīm sacré.Ils envisagèrentdeplacerl’empreintedespieds( padukas )deBabaencelieuetdelafairesculpterdans unblocdepierre.C’estalorsquel’assistantdudocteur,l’amideBhai,suggérad’eninformerson maître,leDrRamraoKothare,carcedernierpourraitpréparerdejolis padukas .Toutlemonde apprécialapropositionetleDrKothareenfutavisé.Ildessinaunmodèle de padukas .Puisilserendit auprèsd’UpasaniMaharaj,dansletempleKhandoba,etluimontrasoncroquis.Upasaniyapportade nombreusesaméliorations,dessinadeslotus,desfleurs,uneconque,undisque,unemasse(emblèmes deVishnu),etc.,etsuggéraquesoitgravéun shloka (versetsanscrit)surl’importancedel’arbre nīm etsurlespouvoirsyogiquesdeBaba.Voiciceverset: 23

«SadaNimbavrukshasyamûlâdhivâsât, Sudhastrâvinamtiktamapyapriyamtam, TarumKalpavrukshâdhikamsadhayantam NamâmîshvaramSadgurumSaîNatham» JesalueleSeigneurSai, leMaîtrequiconduitàlaréalisationduSoi, etdontlaprésenceconstanteaupieddel’arbrenīme qui,bienqu’ameretdéplaisant,exsudeunnectarmiraculeux, arenducetarbremeilleurquelekalpavruksha (arbrequiréaliselessouhaits). Lessuggestionsd’Upasanifurentacceptéesetexécutées.Les padukas furentpréparésàMumbaiet envoyésàShirdiparl’intermédiairedel’assistant.Babadéclaraqu’ilsseraientinstalléslejourdela pleinelune,c’estàdirelequinzièmejourdumoislunairede shravanam (août).Cejourlà,àonze heuresdumatin,G.K.Dikshitlesapportasursatête,enprocessiondepuisletempledeKhandoba jusqu’auDwarakamaî(nomdelamosquéeoùBabarésidait).Babatouchales padukas endisantqu’ils représentaientlespiedsduSeigneur,etdemandaqu’onlesinstalleaupieddu nīm. La veille, un fidèle Parsi de Mumbai, appelé Pastha Sheth, avait envoyé 25 roupies par mandat postal.Babaconsacracettesommeàl’installationdes padukas .Ladépensetotalepourl’installation s’éleva à 100 roupies, dont 75 roupies furent collectées par des souscriptions. Pendant les cinq premièresannées,G.K.Dikshitvénéraquotidiennementles padukas ,etensuitelegestefutaccompli parLaxmanKacheshwarJakhadi.Aucoursdescinqpremièresannées,leDocteurKothareenvoya deuxroupiesparmoispourpayerl’huiledelalampe,etilfitparveniraussilaclôturequientoureles padukas .LeprixdutransportdelaclôturedepuislagaredeShirdi(7,50roupies)etceluidelatoiture furentsoutenusparSagunMeruNaik.Aujourd’hui,Jakhadi(NânâPujari)célèbreleculteetSagun MeruNaikoffrele naivedya etallumeleslampeslesoir. BhaiKrishnajiétaitàl’origineundiscipleduSaintd’Akkalkot. IlétaitvenuàShirdi,en1912, pourl’installationdes padukas, alorsqu’ilserendaitàAkkalkot.Ilvoulaitallerencelieuaprèsavoir eule darshan deBaba.IldemandaàBabalapermissiondelefaire.Babaluirépondit:«Oh!Qu’ya tilàAkkalkot?Pourquoivastulàbas?LeMaharajdecelieuestici,ilestMoimême!»Ayant entendu cela, Bhai n’allaplus à Akkalkot. Après l’installationdes padukas , ilvint régulièrementà Shirdi.» MonsieurB.V.Devconclutqu’Hemadpantneconnaissaitpascesdétails.Lesauraitilconnus,il n’auraitpasmanquédelesdécriredansson Satcharita . PériodedelutteavecMohiddinTambolietchangementdanslaviedeBaba. RevenonsauxautreshistoiresdeBaba.IlyavaitàShirdiunlutteurnomméMohiddinTamboli. Babaetluiétaientendésaccordsurcertainspointsetilsfinirentparsebattre.Babafutvaincu.Ala suitedecela,IlchangeaSonvêtementetSonmodedevie.Ilrevêtitun kafni (longuerobe),portaun langot (largeceinture)etSecouvritlatêted’unepièced’étoffe.Ilpritunetoiledesaccommematelas etfutsatisfaitdeporterdesguenillesdéchiréesetusées.Ildisaittoujoursque«lapauvretévautmieux quelaroyauté,etestdeloinpréférableàlapropriété.LeSeigneuresttoujoursl’Amidupauvre.» Gangagiraussiaimaitbeaucouplalutte.Unjour,alorsqu’ilétaitengagédansuncombat,lemême sentiment d’indifférence l’envahitet,au moment crucial, ilentenditla voix d’un initié disantqu’il devraitépuisersoncorpsàjoueravecDieu.Ainsi,ilabandonnaluiaussile samsāra (viedumonde matériel)etsetournaverslaréalisationdeDieu.Ilcréaunmonastèreauborddelarivière,prèsde Puntambe,etyvécutavecsesdisciples. Sai Baba ne fréquentait pas les gens et ne leur parlait pas. Il donnait des réponses seulement lorsqu’onl’interrogeait.Lejour,Ilétaitconstammentassissousle nīm ,parfoisàl’ombred’un babul près du ruisseau, aux abords du village. L’après midi, Il avait l’habitude de marcher au hasard et 24 d’aller parfois jusqu’à Nimgaon où Il visitait la maison de Balasaheb Dengale. Baba aimait M. Balasaheb.Sonplusjeunefrère,appeléNanasahebn’avaitpaseud’enfant,mêmeaprèsavoirépousé unesecondefemme.BalasahebenvoyaNanasahebchezSaiBabapouravoirSon darshan et,aubout d’un certain temps, avec Sa grâce, Nanasaheb eut un fils. A dater de ce jour, les gens vinrent nombreuxpourvoirSaiBabaetSarenomméeserépanditàtelpointqu’elleatteignitAhmednagar. Dès lors, Nanasaheb Chandorkar et Keshav Chidamber, ainsi que beaucoup d’autres, se mirent à fréquenter Shirdi. Pendant la journée, Baba était entouré de fidèles et la nuit, Il dormait dans une vieillemosquéeenruines.Acetteépoque,lesbiensdeBabaconsistaientenunepipeenargile,du tabac,un tumrel (potenferblanc),unlong kafni flottant,unepièced’étoffeautourdeSatêteetun satka (baguette)qu’ilgardaittoujoursavecLui.LemorceaudetissublancsurSatêteétaitenroulé commedescheveuxemmêlésetretombaitsursondosàpartirdel’oreillegauche.Ceturbann’était paslavépendantdessemaines.Ilneportaitnichaussuresnisandales.UnboutdegrossetoileLui servait de siège durant une grande partie de lajournée. Il portait une ceinture en tissu et, pour se préserver du froid, Il s’asseyait toujours devant un dhuni (feu sacré), faisant face au sud, Sa main gaucheposéesurlabalustradeen bois.Ace dhuni ,Iloffraitenoblationl’égoïsmeetlesdésirs,en répétantsanscesse«AllahMalik»(AllahestleMaître). La mosquée danslaquelle Il restait assis n’avaitquedeuxpiècesoùtouslesfidèlesvenaientLevoir.Après1912,ilyeutunchangement.La vieillemosquéefutréparéeetl’oncouvritlesold’unpavement.AvantqueBabaneviennevivredans lamosquée,IlavaitvéculongtempsdansunlieuappeléTakiaoù,avecdesclochettesauxchevilles,Il dansaitadmirablementetchantaitavecamourettendresse. Latransformationdel’eauenhuile SaiBabaaimaitbeaucoupleslumières.Ilavaitcoutumed’emprunterdel’huileauxcommerçants pour garder les lampes allumées la nuit entière, dans la mosquée et dans le temple. Cela dura un certain temps. Un jour, les commerçants qui fournissaient l’huile gratuitement se réunirent et décidèrentdeneplusLuiendonner.Lorsque,commeàl’accoutumée,Babavintleurdemanderde l’huile,ilsLuirépondirentparun«non»clairetnet.Imperturbable,Babaretournaàlamosquéeet laissalesmèchessécherdansleslampes.LescommerçantsL’observaientaveccuriosité.Babapritle tumrel (potenferblanc)quicontenaittrèspeud’huile(àpeinequelquesgouttes),yversadel’eau,la butetpuislarecrachaavecforcedanslerécipient.Aprèsavoirconsacrélepotenferblancdecette façon,Ilenfitànouveausortirl’eauetlaversajusqu’auborddanstoutesleslampes,puisalluma cellesci.ÀlasurpriseetconsternationdescommerçantsquiL’épiaient,leslampessemirentàbrûler etrestèrentalluméestoutelanuit.Lescommerçantsserepentirentets’excusèrentauprèsdeBabaqui lespardonnaetleurrecommandad’êtreplussincèresàl’avenir. LefauxGuruJavharAli Cinqansaprèslaluttementionnéeprécédemment,unFakird’Ahmednagar,nomméJavaharAli, vint à Rahataavec ses disciples et séjourna dans une chambre spacieuse àproximité du temple de Virabhadra.LeFakirétaitinstruit,pouvaitréciterleCoranenentieretparlaitsuavement.Ungrand nombredepersonnespieusesetferventesduvillagevinrentàluietcommencèrentàl’honorer.Avec l’aidedesgensilentrepritlaconstructiond’un idgah (murblancsituédansunenclosetdevantlequel les Musulmans prient les jours de Id , c’estàdire aux fêtes religieuses), tout près du temple de Virabhadra.CetteaffairesoulevadesquerellesetauboutducompteJavaharAlidutquitterRahata. Ensuite il vint à Shirdi et séjourna avec Baba dans la mosquée. Les gens étaient captivés par la douceur de ses paroles et ils commencèrent à considérer Baba comme son disciple. Baba n’éleva aucune objection et consentit à être son chela (disciple). Puis le Guru et son Chela décidèrent de retourneràRahatapouryvivre.LeGurunesavaitriendescapacitésextraordinairesdesonDisciple, maisleDiscipleconnaissaitlesdéfautsduGuru;pourtantIlneluimanquajamaisderespectetSe conformaitsoigneusementàSesobligations.Ilservitmêmelemaîtredediversesmanières.Ilsavaient coutumed’alleràShirdidetempsàautre,maisleurprincipallieudeséjourétaitRahata.AShirdi,les fidèlesaffectionnésdeBaban’aimaientpasqu’IldemeureàRahata,loind’eux.Aussipartirentilsen délégation pour ramener Baba à Shirdi. Lorsqu’ils rencontrèrent Baba près de l’ idgah et lui expliquèrentdansquelbutilsvenaient,BabaleurconfiaqueleFakirétaitunpersonnagecoléreuxet 25 grincheuxetqu’ilnevoudraitpasLelaisserpartir;ilsferaientdoncmieuxderetourneràShirdisans Lui,avantqueleFakirJavaharnerevienne.Tandisqu’ilsparlaient,leFakirrevintetsemittrèsen colère contre eux car ils essayaient de lui enlever son Disciple. Il y eut quelques discussions et altercations violentes, et il fut finalement décidé que tous les deux, Guru et Chela, reviendraientà Shirdi.Etc’estainsiqu’ilsretournèrentvivreàShirdi.Mais,quelquesjoursplustard,leGurufutmis àl’épreuveparDevidasetilfutprisendéfaut.DouzeansavantqueBaban’arriveàShirdiavecla noce,ceDevidas,alorsâgéde10ou11ans,étaitvenuàShirdietvivaitdansletempledeMaruti. Devidasavaitdestraitsfinsetdesyeuxbrillants,ilétaitlapersonnificationdel’équanimitéetunvrai jnāni (un sage). Plusieurs personnes telles que Tatya Kote, Kashinath et d’autres le considéraient commeleurGuru.IlsluiprésentèrentJavaharAli,etdansladiscussionquisuivit,Javaharfutvaincu et s’enfuit de Shirdi. Il s’installa à Bijapur et revint à Shirdi plusieurs années plus tard pour se prosternerdevantSaiBaba.L’illusiond’êtreleGuruetSaiBabason Chela futdissipéeetcommeil se repentait, Sai Baba le traita avec respect. Dans ce cas, Sai Baba montra, par la juste conduite, commentsedébarrasserdel’egoetaccomplirlesdevoirsd’undisciplepouratteindrelebutsuprême, c’est à dire la Réalisation du Soi. Cette histoire est relatée ici selon la version qu’en a donné Mhalsapati(unardentfidèledeBaba). Danslechapitresuivantseradécritelafêtede RâmaNavami ,le Masjid (mosquée),sonancienétat etsonembellissementultérieur,etc. JemeprosternedevantShrîSai Paixàtouslesêtres!

26 CHAPITRE 6 Fête de R āmanavami et Réparations de la Mosquée L’efficacitéducontactdelamainduGuru–LafêtedeRâmaNavami,sonorigine, sonorganisation, satransformation,etc.–Réparationsdelamosquée. L’efficacitéducontactdelaMainduGuru. Lorsquele Sadguru (leMaîtreauthentique)tientletimondenotreexistence,nouspouvonsêtre sûrsd’êtretransportéssainsetsaufsetavecaisance audelà de l’océan de ce monde illusoire. Le terme Sadguru évoquepournousSaiBaba,leMaîtreparfait.QuandIlm’apparaît,c’estcommes’Il setenaitdevantmoi,appliquaitsurmonfrontdelacendresacrée( udi ),etposaitSamainsurmatête pourmebénir.Alors,lajoieremplitmoncœuretl’amourdébordedemesyeux.Merveilleuxestle pouvoirducontactdelamainduGuru.Lecorpssubtil(faitdepenséesetdedésirs)quinepeutêtre brûlé par le feu matériel, est détruit par le simple toucher de la main du Guru, et les fautes des nombreuses viespasséessontpurifiées et effacées.Mêmela façon deparler despersonnes agitées devientsereinequandellesécoutentdescauseriesreligieusesetthéosophiques.Alavuedelabelle silhouette deSaiBabanoussommestransportésdejoie,nosyeuxs’inondentdelarmesetnotrecœur estsubmergéd’émotion.Cettevisionéveilleennouslaconsciencede Soham ,c’estàdire«Jesuis Lui»( Brahman ),rendmanifestelajoiedelaRéalisationduSoi,faitdisparaîtreladistinctionentreJe et Toi et nous rend Un avec le Suprême (l’Unique Réalité). Lorsque je commence la lecture des Ecritures,àchaqueinstantjemesouviensdemon Sadguru SaiBabaquiassumelaformedeRâmaou deKrishnaetmefaitécouterl’histoiredeSavie.Parexemple,lorsquejem’assiedspourécouterles récitsdu SrimadBhagavatam ,SaisetransformeentièrementenKrishnaetjepensequ’Ilchantela Bhagavadgītā ou l’ Uddhāva Gītā (chant des enseignements du Seigneur Krishna à Son disciple Uddhâva), pour le bienêtre des fidèles. Si je décide moimême d’écrire quelque chose, je suis incapabledecomposerunephraseentière,maissic’estLuiquimepousseàécrire,j’écrisetj’écris... et cela peut être sans fin. Quand l’ego du disciple prend le dessus, le Sadguru le rabaisse de Ses propresmainsettransmetaudiscipleSonpouvoir,luifaitatteindreSonobjectifetainsilesatisfaitet lebénit. Sil’onseprosternedevantSaietqu’onLuiabandonnesoncœuretsonâme,alorson atteintaisémentetsansledemanderlesquatreobjectifsessentielsdelavie,c’estàdire, dharma (droiture), (richesse), kāma (désir, aspiration) et (libération). Quatre chemins, karma (action), jnāna (connaissancesagesse), yoga (union) et bhakti (dévotion) nous conduisent à Dieu,chacunàsafaçon.Parmieux,lecheminde bhakti estépineux,pleind’ornièresetdefossés,et doncdifficileàparcourir;maissi,enfaisantconfianceàvotre Sadguru ,vousévitezsoigneusement lesornièresetlesépinesetmarchezdroit,cecheminvousmèneraàvotredestination(Dieu).C’estce qu’affirmeSaiBaba. Aprèsavoirphilosophésurle Brahman autoexistant,surSonpouvoir( māyā )defaireémergerce mondeainsiquesurlemondecréé,etaprèsavoirétabliquetouslestroissontenfindecompteune seuleetmêmechose,l’auteurcitelesparolesdeSaiBabaquigarantissentlebienêtredes bhaktas (fidèles): «Il n’y aura jamais de pénurie chez les fidèles en ce qui concerne la nourriture et le vêtement.MacaractéristiqueparticulièreestqueJesuistoujoursvigilantetqueJepourvoisau bienêtredesfidèlesquiMevénèrentdetoutleurcœuretfixentconstammentleurespritsur Moi. LeSeigneurKrishnaaditlamêmechosedansla Gītā .Parconséquent,nevousdémenezpas exagérémentpourtrouverdelanourritureetdesvêtements.Sivousavezbesoindequelquechose, demandezle au Seigneur; renoncez aux honneurs de ce monde; efforcezvousplutôt d’obtenir Sa grâceetSesbénédictions,etd’êtrehonorésàSacour.Nesuccombezpasàl’illusiondeshonneursdu 27 monde.LaformedelaDivinitédevraitêtrefermementfixéedansvotreesprit.Faitesensortequevos sensetvotrementalsoienttoujoursconsacrésàl’adorationduSeigneur,etàriend’autre;quevotre espritsesouvienneconstammentdeMoi,afinqu’ilnes’égarepasailleurs,verslecorps,lesbiens matérielsetlafamille.Alors,ilseracalme,paisibleetlibredesoucis.C’estunsignequelementalest enbonnecompagnie.Enrevanche,s’ilvagabonde,onnepeutpasdirequ’ils’estimmergéenDieu.» Aprèscettecitation,l’auteurcommenceàraconterl’histoiredelafêtede RâmaNavami 18 àShirdi. Commec’estlafêtelapluscélébréeàShirdi,nousnoussommesaussiréférésàunautreexposéplus complet,publiédanslemagazine SriSaiLeela de1925,page197,etnousavonsessayédedonnerici unrésumédesfestivitésentenantcomptedesdeuxrécits. Origine. M. Gopalrao Gund était fonctionnaire au département de Surveillance de Kopergaon. C’était un grandfidèledeBaba.Ilavaiteutroisépouses,maisaucunedescendance.Grâceauxbénédictionsde Baba,unfilsluinaquit.C’étaiten1897,etdanslajoiequecelaluiprocura,l’idéedecélébrerunefête ou urus 19 (fêtemusulmane)luivintàl’espritetilsoumitsonplanàl’appréciationd’autresfidèlesde Shirdi,àsavoirTatyaPatil,DadaKotePatiletMadhavraoDeshpande(Shama).Tousapprouvèrentle projet et ils obtinrent la permission et les bénédictions de Baba pour le mettre à exécution. Ils adressèrent ensuite une demande au Préfet du district afin d’obtenir son consentement pour la célébrationd’un urus, maiscommelemaireduvillagen’étaitpasd’accordpourquecettecérémonie aitlieu,l’autorisationfutrefusée.PuisqueSaiBabaavaitbénileprojet,ilsessayèrentànouveauet finalement réussirent à obtenir le consentement du Préfet. Après en avoir parlé avec Sai Baba, ils fixèrentlacélébrationdel’ urus àladatedelafêtede RâmaNavami .Ilsemblebienqu’Illedécida intentionnellement,carIlvoulaitl’unificationdesdeuxcélébrations,celledel’ urus etcellede Râma Navami , et l’unification des deux communautés, hindoue et musulmane. Comme le montrèrent les évènementsfuturs,cetobjectiffutdûmentatteint. Bienquelapermissionaitétéobtenue,d’autresdifficultéssurgirent.Shirdiétaitunvillageetily avaitpénuried’eau.Ilyavaitdeuxpuits;celuiquiétaitutilisésetarissaitviteetl’eaudusecondétait saumâtre.Cetteeausaumâtre,SaiBabalarenditdouceenjetantdesfleursdanslepuits.Maiscomme l’eaudecepuitsétaitinsuffisante,TatyaPatildutprendredesdispositionspourtirerl’eaud’unpuits extérieur au village. Il fallait construire des échoppes provisoires et organiser des rencontres de lutteurs.GopalraoGundavaitunamiappeléDamuAnnaKasar,résidentdeAhmednagar.Luiaussi étaitmalheureuxpourlamêmeraison,c’estàdirepourlemanquededescendanceendépitdeses deux mariages. Lui aussi eut des enfants grâce aux bénédictions de Sai Baba, et Monsieur Gund décidasonamiàprépareretfournirundrapeaupourlaprocessiondelafête.Ilparvintégalementà persuader M. Nanasaheb Nimonkar de fournir un autre drapeau brodé. Ces deux drapeaux furent emmenésenprocessionàtraverslevillageetfinalement,fixésauxdeuxextrémitésdu Masjid ,que SaiBabaappelait Dwarakamaī. Celasefaitencoreaujourd’hui. LaProcessiondu«Santal» Uneautreprocessiondébutaaveccettefête.L’idéed’uneprocessiondu«Santal»étaitvenueà l’espritdeM.AmirShakkarDalal,unfidèlemusulmandeKorhla.Cetteprocessionesteffectuéeen l’honneurdegrandsSaintsmusulmans.Onposedelapâtedesantalou chandan etdelasciurede santalsurdesassiettesplatesquel’onportedevantsoiavecdesbâtonsd’encensallumés,etl’onfait une procession à travers le village avec l’accompagnement de musiciens ; ensuite, de retour à la mosquée,onappliqueaveclesmainslecontenudesassiettessurlanicheetlesmurs.Pendantlestrois 18 Râma Navami : anniversaire de la naissance de l’Avatar Râma, tombant selon la Tradition hindoue le neuvièmejour( navami )ducyclelunairedeChaitra(avril). 19 Urus :sortedefoire;fêtecélébréeautourdestombesdeSaintsmusulmans.Ilestsurprenantquecetteidée soitvenueàl’espritdeGundquiétaitHindou. 28 premièresannées,cettetâchefutaccomplieparM.AmirShakkaretplustard,parsafemme.Ainsi,le même jour, les deux processions, celle des drapeaux avec les Hindous et celle du Santal avec les Musulmans,sedéroulèrentcôteàcôte,etcelasepasseencoreainsisansaucunproblème. Organisation C’étaitunjourtrèscheretsacréauxyeuxdesfidèlesdeSaiBaba.Laplupartd’entreeuxrevenaient pourcetteoccasionetprenaientunepartimportantedansl’organisationdelafête.TatyaKotePatil s’occupaitdetouteslesaffairesextérieures,tandisquelagestioninterneétaitentièrementconfiéeà Radhakrishnamaï, une fidèle de Baba. A cette occasion, sa demeure était remplie d’invités; elle devaitnonseulementveilleràleursbesoins,maisaussirassemblertoutlematérielrequispourlafête. Unautretravailqu’ellefaisaitdeboncœur,c’étaitdelaver,nettoyeretblanchiràlachauxlamosquée entière,c’estàdirelesmursetlesolnoircisetcouvertsdesuie,parcequele dhuni (feusacré)deSai Babaybrûlaitcontinuellement.Cetravail,ellelefaisaitdurantlanuitlorsqueSaiBabaallaitdormir dansleChavadi–cequ’Ilfaisaitunjoursurdeux.Elledevaittoutsortir,ycomprisle dhuni et,après unnettoyageminutieuxetleblanchimentàlachaux,elleremettaitchaquechoseàsaplacehabituelle. Unaspectimportantdelafête,trèscheràSaiBaba,consistaitànourrirlespauvres.Danscebut,on préparait et on cuisinait une grande quantité de mets sucrés divers, et cela se faisait chez Radhakrishnamaï;denombreuxfidèlesrichesetaisésprenaientunegrandepartàl’élaborationdece festin. Transformationdel’ Urus enfêtede RâmaNavami . Leschosessedéroulaientainsietlafêteprenaitgraduellementdel’importancequand,en1912,un changement se produisit. Cette annéelà, M. Krishnarao Bhishma, un fidèle auteur du fascicule Sai Sagunopasana ,quiétaitvenupourlafêteavecDadasahebKhapardedeAmaravati,était restélaveilledansle wada deDikshit.Tandisqu’ilsereposaitsurlavérandaetqueM.Laxmanrao, aliasKakaMahajani,étaitsurlepointd’alleràlamosquéeaveclesobjetsnécessairespourla pūja (ritueld’adoration),unepenséenouvellesurgitdanssonespritetilabordal’hommeencestermes: «C’estundesseindelaprovidencesil’ Urus estcélébréàShirdilejourde RâmaNavami. Cettefête esttrèschèreaucœurdetouslesHindous,alorspourquoinepasintroduireici,aujourd’huimême,la célébrationde RāmaNavami fêtedelanaissancedeShriRâma?»KakaMahajaniapprécial’idéeet ilss’arrangèrentpourobtenirlapermissiondeBabaàcesujet.Laplusgrandedifficultéconsistaità trouverun Haridas (adorateurdeVishnu,sortedetroubadour)quiassumeraitlekīrtānam (récitation des Noms divins) et chanterait la gloire du Seigneur pour cette occasion. Mais Bishma résolut le problèmeendisantquesacompositionsurlanaissancedeRâma,intitulée RâmAkhyan, étaitprêteet qu’ilferaitle kīrtānam luimême,pendantqueKakaMahajanil’accompagneraitàl’harmonium.Ils feraientensorted’avoirdu sunthavada (poudredegingembremélangéeàdelamélassedecanneà sucreetdesarômes)comme prasad (nourritureconsacrée),quiseraitpréparéparRadhakrishnamaï. IlsallèrentimmédiatementàlamosquéepourobtenirlapermissiondeBaba.SaiBabaquiconnaît touteschosesetsavaitdonccequisepassaitàcemomentlà,interrogeaMahajaniausujetdeleur conversationdansle wada .Troublé,Mahajanineputsaisirlesensdelaquestionetrestasilencieux. Alors,BabademandaàBhismacequ’ilavaitàdire.CeluiciLuiexposaleuridéedecélébrerlafête de RâmaNavami etLuiendemandalapermission.Babalaleurdonnavolontiers.Tousseréjouirent etfirentlespréparatifspourle jayanti (anniversaire) de Shri Râma. Le lendemain, la mosquée fut décoréedebanderoles.Radhakrishnamaïapportaunberceau[symboliquementpourRâmanouveau né]etleplaçaenfacedufauteuildeBaba;puislacérémoniecommença.Bhismarestadeboutpour réciterle kīrtānam etMahajanijouadel’harmonium.SaiBabaenvoyaquelqu’unappelerMahajani. Celuicihésitaàs’approcher,sedemandantsiBabaallaitleurpermettredecontinuerlacélébration, mais,lorsqu’ilarrivadevantBaba,Illuidemandacequisepassaitetpourquoileberceauétaitfixélà. MahajaniréponditquelafêtedelanaissancedeRâmaavaitcommencé,etqueleberceauavaitété apporté pour cette raison. Alors, Baba prit une guirlande dans la niche, la passa autour du cou de MahajanietfitporteruneautreguirlandeàBhisma.Ensuite,Bhismacommençale kīrtānam .Quandil eutterminé,descrisscandésde«VictoireàRâma!»retentirentetl’onjetadetouscôtésdu gulal (poudrerouge)avecdesacclamationsetdelamusique.Chacunétaittransportédejoiequandsoudain 29 unrugissementsefitentendre.Lapoudrerougejetéeàl’aveuglettetoutautour,s’étaitélevéeetétait entréeonnesaitcommentdanslesyeuxdeBaba.Ildevintfurieuxetsemitàcrieretàvociférer rudement.Lesgenseffrayésparcettescèneprirentleursjambesàleurcou.Lesplusprochesdisciples, ceuxquiconnaissaientbienBaba,tinrentcesréprimandesetcesépanchementspourdesbénédictions déguisées.Ilspensèrentqu’ilétaitjuste,àlanaissancedeRâma,queBabadeviennefurieuxetsoit prêtàtuerRâvanaetsesdémonssousformedel’égoïsme,desmauvaisespensées,etc.Deplus,ils savaient que chaque fois qu’une nouvelle action était entreprise à Shirdi, Baba avait coutume de s’agiter et de se mettre en colère; ils gardèrent donc leur calme. Rhadakrishnamaï était plutôt effrayée; ellepensait queBabapouvaitbriser sonberceau et ellepria Mahajani de le retirer.Mais quandilvoulutdétacheretdégagerleberceau 20 ,Babavintàluietluidemandadenepasl’enlever. Puis,auboutd’unmoment,Babasecalmaetleprogrammedujour,comprenantlagrande pūja et l’ ārati, sedéroulajusqu’àlafin.Plustard,M.MahajanidemandaàBabalapermissiond’enleverle berceau;Babarefusa,disantquelafêten’étaitpasencoreterminée.Lejoursuivant,ilyeutunautre kīrtānam ainsiqu’unecérémonieappelée Gopalkala 21 .Aprèscela,Babapermitqueleberceausoit enlevé.Tandisquelafêtede RāmaNavami sepoursuivaitainsi,laprocessiondesdeuxdrapeaux,qui avaitlieulejour,etcelledu«Santal»,lanuitsedéroulaientparfaitementavecl’éclatetlefaste habituels.Apartirdecemomentlà,l’ urus deBabafuttransforméenfêtede RāmaNavami . Dès l’année suivante (1913), de nouveaux éléments dans le programme de Rāma Navami se multiplièrent. Radhakrishnamaï commença un nāmasaptah (chanter la gloire du Nom divin continuellementjouretnuitpendantseptjours)àpartirduonzièmejourdumoislunairede Chaitra (avril).Touslesfidèlesyprenaientpartàtourderôle,etelleaussis’yjoignaitparfois,tôtlematin. Commelafêtede Rāma Navami estcélébréeendenombreuxendroitsdanslepays,ilyeutànouveau des difficultés pour trouver un Haridas . Mais cinq ou six jours avant la célébration, Mahajani rencontraparhasardunchanteur,connucommeleTukarammoderne(saintpoèteduMaharashtra),et le décida à exécuter le kīrtānam de cette annéelà. L’année suivante (1914), un autre chanteur de BirhadSiddhakavathe,dansledistrictdeSatara,nepouvantofficiercomme Haridas danssapropre villeàcausedelapeste,vintdoncàShirdi.AveclapermissiondeBaba,obtenueparl’intermédiaire deKakasahebDikshit,cethommeassumale kīrtānam etfutlargementrécompensépoursontravail. Ladifficultédetrouverunnouvel Haridas chaqueannéefutfinalementrésolueàpartirde1914par Sai Baba Luimême, car Il confia cette fonction à Das Ganu Maharaj qui, depuis cette date, l’a remplieavecsuccèsethonneurjusqu’àaujourd’hui. A partir de 1912, la célébration devint chaque année plus importante. Entre le huitième et le douzièmejourdumoisde Chaitra ,Shirdiprenaitl’aspectd’uneruchehumaine.Leséchoppesfurent agrandies.Deslutteurscélèbresprirentpartàdescombatsorganisés.Ondistribuadelanourritureaux pauvres sur une plus grande échelle. Le travail dur et les efforts sincères de Radhakrishnamaï transformèrentShirdienun Sansthan (Etat.)Laquantitédeséquipementsaugmenta:unbeaucheval, unpalanquin,unchariotetplusieursarticlesenargent,desustensiles,despots,desseaux,desimages, desmiroirs,etc.furentapportésendons.Mêmedeséléphantsfurentenvoyéspourlaprocession.Bien quetoutcetéquipementprenaitdesproportionsénormes,SaiBabaignoraitceschosesetmaintenait SasimplicitéetSamodestied’auparavant.IlfautnoterquelesHindousetlesMusulmanstravaillaient àl’unissonpourlesdeuxprocessionspendanttouteslesfestivités,etiln’yajamaiseuentreeuxni dispute ni incident jusqu’à ce jour. Au début, de 5000 à 7000 personnes avaient l’habitude de se rassembler, mais certaines années ce nombre s’éleva jusqu’à 75.000 ; il n’y eut cependant aucune épidémieniaucunacteséditieuxduranttouteslesannéespassées. 20 Dans les maisons traditionnelles indiennes, le berceaud’unnouveaunéestattachépardescordesà une poutreduplafond,pourpouvoirbercerl’enfantetenmêmetempspourlesauverdesserpents,desscorpionset desratsquipourraients’introduiredanslamaison. 21 –Gopalkala aucoursdelaquelleunpotenterrecontenantdurizgrillémélangéavecdulaitcailléest suspendu,pourêtrecasséàlafindu kîrtânam ,etsoncontenuestdistribuéàtous,commeleSeigneurKrishnale faisaitpourSesvachers(amis) 30 LesréparationsdelaMosquée. Uneautreidéeimportantevintàl’espritdeGopalGund.Justeaumomentoùillançaitl’ urus ,il pensaqu’ildevraitrestaureretrénoverlamosquée.Ainsi,danslebutd’entreprendrelesréparations,il entassadespierresetlesfittailler.Toutefois,cettetâcheneluifutpasconfiée.Ellefutréservéeà Nanasaheb Chandorkar, et lepavage à Kakasaheb Dikshit. Tout d’abord, Baba ne voulait pas leur permettre d’exécuter ces travaux, mais, grâce à l’intervention de Mhalsapati, un fidèle de Baba originairedelalocalité,ilsobtinrentSonautorisation.Lorsqueledallagefutposéenuneseulenuit danslamosquée,Babachoisitpoursiègeunpetit gaddi (trône),etabandonnalemorceaudetoilede sac qu’Il avait toujours utilisé jusque là. En 1911, un portique fut également construit grâce à un travail et des efforts énormes. L’espace libre devant la mosquée était exigu et peu confortable. KakasahebDikshitvoulutl’agrandiretlecouvrird’untoit.Agrandsfrais,ilseprocuradespoteaux enfer,descolonnesetdespoutresetcommençal’ouvrage.Lanuit,touslesfidèlestravaillaientdur pourfixerlespoteaux,mais,lorsqueBabarevenaitduChavadilelendemainmatin,Illesarrachaitet lesjetaitdehors.Unefois,Babadevinttrèsagité;Ilsaisitunpoteaud’unemainetsemitàlesecouer pour l’arracher, et de l’autre main, Il attrapa le cou de Tatya Patil. Il s’empara de force du pheta (béret)deTatya,craquauneallumette,ymitlefeuetlejetadansuntrou.Acetinstant,lesyeuxde Babalançaientdeséclairsetétaientrougescommedestisonsardents.Personnen’osaitLeregarder. Toutlemondeétaitterriblementeffrayé.BabasortituneroupiedeSapocheetlajetalà(danslefeu), commes’ils’agissaitd’uneoffrandepouruneoccasionfavorable.Tatyaaussiétaitterrifié.Personne ne savait ce qui allait lui arriver et personne n’osait s’interposer. Le lépreux Bhagoji Shinde, très dévouéàBaba,eutlahardiessedes’approcher,maisBabalerepoussa.Madhavraofuttraitédela mêmefaçonetreçutunevoléededébrisdebriques.Tousceuxquivoulaients’interposerfurenttraités de la même manière, mais, au bout d’un moment, la colère de Baba retomba. Il fit appel à un commerçantpouravoirun pheta brodéetlefixaLuimêmesurlatêtedeTatya,commes’Illuirendait un honneurparticulier. Les gens étaient frappés de stupeur en voyant ce comportement étrange de Baba.Ilsn’arrivaientpasàcomprendrecequiL’avaitmissisoudainementencolère,cequiL’avait conduit à agresser Tatya Patil etpourquoi Sacolèreétait retombée l’instant d’après. Parfois, Baba étaittrèscalmeetsereinetparlaitdoucementavecamour,maissoudainement,avecousansraison,Il devenait furieux. On pourrait raconter de nombreux incidents semblables, mais je ne sais lequel choisiretlequelomettre.Jelesrapportedoncaufuretàmesurequ’ilsmeviennentàl’esprit. Dansleprochainchapitre,laquestiondesavoirsiBabaétaitHindououMusulmanseraabordée,et noustraiteronsaussideSespratiquesetdeSespouvoirsyogiques. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

31 CHAPITRE 7 Une Incarnation merveilleuse – Le comportement de Sai Baba – Ses pratiques yogiques – Son omniprésence et Sa – Le service d’un fidèle lépreux – Le cas de peste du fils de Khaparde–DépartpourPandharpur. UneIncarnationmerveilleuse Sai Baba connaissait toutes les pratiques du yoga. Il possédait parfaitement les six procédés incluant dhauti (nettoyagedel’estomacavecunmorceaudetoilehumectéede7cmdelargeetde6 ou7mdelong), khandayoga ,c’estàdirel’actiondedétacherSesmembresetensuitedelesréajuster, et samādhi (concentration parfaite sur le Soi), etc...Si vous pensiez qu’Il était Hindou, Il prenait l’aspectd’un Yavan (Musulman).Sivouspensiezqu’Ilétait Yavan, Ilseprésentaitcommeunpieux Hindou.Endéfinitive,personnenesavaits’IlétaitHindououMusulman.Ilcélébraitlafêtehindoue de RāmaNavami avectouteslescérémoniesrequises,etautorisaitenmêmetempslaprocessiondu ‘Santal’desMusulmans.Al’occasiondecettefête,Ilencourageaitdesrencontresdelutteurs.Quand arrivaitle Ashtami (fêtedeKrishna,lehuitièmejourdelalunedécroissanteen Shravana [août septembre]),Ilfaisaitdûmentaccomplirlacérémoniedu Gopalkāla ,etpourles Ids (fêtesreligieuses musulmanes),IlpermettaitauxMusulmansderéciterleursprières( Namaz)dansSamosquée.Une fois, pendant le Muharram (mois pendant lequel les Musulmans évoquent le martyre des saints HussainetHassan),quelquesMusulmansproposèrentdeconstruireun Tabūt (cercueildesmartyres) danslamosquée,deletenirlàpendantquelquesjoursetensuitedeleporterenprocessionàtraversle village.SaiBabapermitquele Tabūt restequatrejoursdanslamosquée,maislecinquièmejourilfut enlevésanslemoindrescrupule.Sinousaffirmonsqu’IlétaitMusulman,nousremarquonsqueSes oreillesétaientpercées(selonlacoutumehindoue).Sinouspensonsqu’IlétaitHindou,nousnotons qu’Il préconisait la pratique de la circoncision (cependant, selon M. Nanasaheb Chandorkar qui L’observa de très près, Il n’était pas Luimême circoncis. Voir l’article dans Sai Leela sur ‘ Baba HindukiYavan ’(BabaHindououMusulman),deB.V.Dev,page562).SivousL’appelezHindou, vousobservezqu’Ilvivaittoujoursdansunemosquée;sivousL’imaginezMusulman,vousconstatez qu’Ilgardaittoujoursdanslamosquéelefeusacré dhuni etqu’ilsepassaitlàdeschosescontrairesà lareligionmusulmane,commeparexemplemoudreavecunmoulinàmain,soufflerdansuneconque etsonnerlescloches,fairedesoffrandesaufeu,chanterdes ,distribuerdelanourritureaux gensetrendreunculteauxPiedsdeBabaavecdel’eau;toutcelaétaittoujoursautorisé.SivousLe considérezMusulman,notezquelesplusgrandsbrahmaneset agnihotris (prêtreshindous),laissantde côtéleurorthodoxie,seprosternaientàSesPieds.CeuxquifirentdesrecherchessurSacasterestèrent abasourdis et furent conquis par Son darshan . Donc, personne ne peut trancher sur la question de savoir si Sai Baba était hindou ou musulman 22 . C’est un aspect sans aucune importance pour qui s’abandonnecomplètementauSeigneurensedébarrassantdesonegoetdesaconscienceducorps;il

22 Mhalsapati, un fidèle intime de Baba qui dormait toujours auprès de Lui dans la mosquée ou dans le Chavadi,rapportaqueBabaluiavaitconfiéavoirétéunbrahmanedePathari,maisqu’encoretrèsjeuneenfant, IlavaitétéconfiéàunFakir.LorsqueBabaavaitditcela,certainshommesdePathariétaientvenusetBaba avait demandé des informations à propos de personnes du lieu (voir Sai Leela 1924, page 179). Madame KashibaiKanitkar,lafameusefemmeéruditedePûna,dansl’expériencen°8publiéeàlapage79du SaiLeela, Vol.II, 1934,ditceci:«EntendantparlerdesmiraclesdeBaba,nousdiscutionsselonnosconventionsetnos modesdepenserthéosophiques,poursavoirsiSaiBabaappartenaitàlaLogeblancheouàlanoire.Unjour, tandis que j’allais à Shirdi, je réfléchissais sérieusement à ce sujet. Aussitôt que je me fus approchée des marchesdelamosquée,Babaapparutàl’entréeet,pointantSondoigtversSapoitrineetmefixant,Ilditavec véhémence:«Celuiciest unBrahmane, unpurBrahmane.Iln’arienàfaireavecleschosesnoires.Aucun Musulman n’ose entrer ici. Il n’oserait pas.» Toujours le doigt pointé sur Sa poitrine, Il continua:«Ce Brahmane peut mener des centaines de milliers d’hommes sur la voie blanche et les conduire jusqu’à leur destination.CelieuestunemosquéebrahmaneetJenepermettraijamaisàunMusulmannoir(probablement danslesensde‘magicien’)d’yjetersonombre.» 32 devientainsiUNavecLuietn’arienàfairedesquestionsdecasteoudenationalité.SaiBabane voyaitaucunedifférenceentreunecasteetuneautre,nimêmeentrelesindividus.Ilmangeaitdela viandeetdupoissonaveclesFakirs,maisnegrognaitpassideschienstouchaientlesplatsavecleurs babines. TelétaitSaiBaba,cetteIncarnationuniqueetmerveilleuse!Grâceauxméritesaccumuléslorsde mavieprécédente,j’aieulachancedem’asseoiràSesPiedsetdejouirdeSacompagniebénie.La joieetlafélicitéquej’enaitiréfurentincomparables.Enfait,SaiBabaétaitpure ānanda (Béatitude) etpureConscience.Jenepourraisdécrired’unefaçonsatisfaisanteniLuimême,niSagrandeur,ni Soncaractèreexceptionnel.Quiconqueseréjouissaitd’êtreàSesPiedstrouvaitconfirméesafoidans leSoi.Denombreux sannyasis (moinesvouésaurenoncement), sādhakas (aspirantsspirituels)ettout hommeenquêteduSalutvenaientàSaiBaba.Ilmarchait,parlaitetriaittoujoursaveceuxetrépétait sanscesse«AllahMalik »(DieuestleMaître).Iln’aimaitnilesdiscussionsnilespolémiques.Ilétait toujours calme et maître de Lui, bien que parfois irritable, Il prêchait le vedānta (philosophie des Védas) et,jusqu’à la fin,personne ne sut qui était Baba. Iltraitaitprincesetpauvresdelamême façon. Il connaissait les secrets les plus intimes de chacun et lorsqu’Il en donnait la preuve, tous étaient surpris. Il était le dépositaire de la Connaissance entière, bien qu’Il feignît l’ignorance. Il détestaitaussileshonneurs.TellesétaientlescaractéristiquesdeSaiBaba.Bienqu’Ileûtuncorps humain, Ses actes témoignaient Sa divinité. Tout le monde Le considérait comme Dieu incarné à Shirdi. LecomportementdeSaiBaba . Ignorant comme je suis, je me sens incapable de décrire les miracles de Baba. Il fit restaurer presquetouslestempleshindousdeShirdi.Parl’intermédiairedeTatyaPatil,lestemplesdeShani, Ganapati, Shankara, la déité tutélaire du village et celui deMaruti furent remis enétat. La charitédeBabaétaitégalementremarquable.L’argentqu’Ilrecevaithabituellementcomme dakshinâ (offranderituelleauprécepteurouauMaître)étaitdistribuéchaquejouravecgénérosité,20roupiesà l’un,15ou50roupiesàd’autres,etc. Les gens tiraient un immense profit du darshan de Baba. Certains devenaientjoviaux et pleins d’entrain ;les malveillants devenaientbons. Dans certains cas, on fut guéridelalèpre;beaucoup virent leurs désirs exaucés ; des aveugles recouvrèrent la vue sans qu’aucun remède soit mis dans leursyeux,etdesboiteuxretrouvèrentl’usagedeleursjambes.Personnenepouvaitvoirdelimitesà Sagrandeurextraordinaire.Saréputationserépanditdetouscôtésetdespèlerinsarrivèrentdepartout à Shirdi. Baba avait Son siège près du dhuni et Il se reposait toujours là. Il y restait assis en méditation,parfoismêmesansavoirprisdebain. IlavaitcoutumedenouerunpetitturbanblancautourdeSatête;Ilportaitun dhoti (piècedetissu) propreautourdelatailleetunechemisesurlecorps.C’estainsiqu’Ils’habilladèsledébut.D’abord, Il pratiquait la médecine dans le village, examinait les patients et leur donnait des remèdes. Son interventionétaittoujourscouronnéedesuccèsetIldevintviteun hakim (médecin)célèbre. Uncascurieuxmérited’êtreracontéici.Unfidèleavaitlesyeuxrougesetgonflés.Aucunmédecin n’étaitdisponibleàShirdi.AinsidesfidèlesleconduisirentchezBaba.Dansuncaspareil,lesautres docteursauraientutilisédesbaumes,dulaitdevache,desremèdescamphrés,etc.LeremèdedeBaba futvraimentunique.Ilbroyaquelquesnoixde bibba (semecarpusanacardium),enfitdeuxboulettes etlesenfonçadanslesyeuxdupatient;puisIlmitunbandagesurlesyeux.Lelendemain,onenleva le bandage et on fit couler longuement de l’eau sur les yeux. L’inflammation s’était calmée et les globes oculaires étaient devenus blancs et clairs. Bien que les yeux soient très délicats, le bibba n’avait fait aucun mal, au contraire il avait guéri la maladie des yeux. De nombreux autres cas semblablesfurentrésolusetcelan’estqu’unpetitexemple. LespratiquesyoguiquesdeBaba. BabaconnaissaittouteslesméthodesetlespratiquesdeYoga.Voiciladescriptiondedeuxd’entre elles: 33 DHAUTIKRIYAouprocédédenettoyagedesintestins:touslestroisjours,Babaserendaitau puits,prèsd’un banyan ,trèsloindelamosquée;IlSelavaitlaboucheetprenaitunbain.Unefois,on LevitsortirSesintestinsparlabouche,leslaveràl’intérieuretàl’extérieur,etlesmettreàséchersur un arbre jambu (sorte de pommier). Certaines personnes à Shirdi ont réellement vu cela et ont témoignédecefait.Le dhauti ordinairesefaitavecunmorceaudetoilehumidede7cmdelargeet6 à7m.delong.Cetissuestavalé,faitdescendrelelongdelagorgeetgardédansl’estomacenviron unedemiheurepourprovoqueruneréaction,puisilestenlevé.Maisle dhauti deBabaétaittoutàfait uniqueetextraordinaire. KHANDAYOGA:Danscettepratique( khanda signifieséparation,division),Babaséparaitles diversmembresdeSoncorpsetleslaissaitséparémentdansdifférentsendroitsdanslamosquée.Une fois,unhommevintàlamosquéeetvitlesmembresdeBabaéparpilléssurlesol.Ilenfutterrifiéet sapremièrepenséefutdecourirchezlesconseillersmunicipauxpourlesinformerqueBabaavaitété tailléenpiècesetassassiné.Puisilpensaqu’onallaitletenirpourresponsable,carilétaitlepremier témoinàsavoirquelquechosedecetteaffaire.Aussigardatillesilence.Mais,lejoursuivant,quand ilarrivaàlamosquée,ilfuttrèssurprisdevoirBabaaussifraisetgaillardqu’auparavant.Ilpensaque cequ’ilavaitvulaveillen’étaitqu’unrêve. Baba pratiquait le Yoga depuis Son enfance et personne ne savait ni ne pouvait soupçonner le niveaudemaîtrisequ’Ilavaitatteint.IlnepercevaitaucunhonorairepourSesguérisons;Ildevint renomméetcélèbreenraisondeSesmérites;Ilrenditlasantéàdenombreusespersonnespauvreset souffrantes. Le plus fameux parmi des docteurs ne se préoccupait absolument pas de Ses propres intérêts;Iltravaillaittoujourspourlebienetlebonheurdesautres,supportantLuimêmepourcela desdouleursterriblesetintolérables.Jecitecidessousunexemplequimontreral’omniprésenceetle trèsmiséricordieuxcaractèredeSaiBaba. SonomniprésenceetSamiséricorde En 1910, Baba se trouvait assis près du dhuni (feu sacré) lors de la fête Dīpavali 23 , et Se réchauffait.Ilpoussaitduboisdansle dhuni quibrûlaitavecéclat.Peuaprès,aulieudemettredes bûches,BabaavançaSonbrasdanslefeu;lebrasfutroussietbrûlé.Madhav,legarçondecourses, ainsi que Madhavrao Deshpande (Shama) le remarquèrent et se précipitèrent immédiatement vers Baba;Madhavrao,seplaçaderrièreLui,Lepritparlataille,Letiravigoureusementversl’arrièreetil Luidemanda:« ,pourquoiavezVousfaitcela?»Alors,BabarepritSesespritsetrépondit: «A quelques lieues d’ici, la femme du forgeron actionnait le soufflet de la forge ; son mari l’a appelée.Oubliantquesonenfantétaitsursesgenoux,elles’estlevéeprécipitammentetl’enfanta glissé dans le foyer. J’ai immédiatement plongé Ma main dans le feu et J’ai sauvé l’enfant. Il ne M’importepasqueMonbrassoitbrûlé;Jesuiscontentquelaviedel’enfantsoitsauvée.” Leserviced’unfidèlelépreux. EnapprenantparMadhavraoDeshpandelanouvellequeBabaS’étaitbrûlélamain,M.Nanasaheb Chandorkar,accompagné du célèbre Docteur Parmanand deMumbai, muni desa trousse médicale composéedebaumes,gazes,bandages,etc.,seprécipitaàShirdi.IldemandaàBabadepermettreau Docteurd’examinerSonbrasetdepanserlablessurecauséeparlabrûlure.Babarefusa.Apartirde cemoment,labrûluredubrasfutpanséeparunlépreux,ledévouéBhagojiShinde.Sontraitement consistaitàmasserlapartiebrûléeavecdu ghî (beurreclarifié),àposersurelleunefeuilleverteetà faireunbandageserrétoutautour.Danslebutdefaireguérirrapidementlabrûlure,M.Nanasaheb ChandorkarsollicitamaintesfoisBabapourqu’IldéfassesonpansementafinqueleDrParmanand 23 Dīpavali:fêtedelalumière,quiévoqueunpeuleNoëldesChrétiens;commémorationdelamiseàmortdu démonTarakaparl’AvatarKrishna.Lorsdeleurlibérationdel’oppressiondudémon,lesvillageoisfurentfous dejoieetallumèrentdeslampesàhuiledevantles maisonspoursymboliserlavictoire delalumièresurles ténèbres.Cette fêteestencoreaujourd’huicélébréepardesfeuxd’artificeetenallumantdevantles maisons d’innombrablespetiteslampesàhuilequibrûlenttoutelanuit. 34 puissel’examineretlatraiter.LeDocteurParmanandluimêmefitdesemblablesprières;maisBaba remettaittlachoseàplustard,disantqu’AllahétaitSonMédecinetqu’IlnepermettaitpasqueSon brassoitexaminé.LesremèdesduDocteurParmanandnefurentjamaisexposésàl’airdeShirdiet restèrentintacts;cependantileutluimêmelabonnefortuned’avoirle darshan deBaba.Bhagojifut autorisé à soigner le bras quotidiennement. Au bout de quelques jours, le bras fut guéri et tout le mondes’entrouvaheureux. Pourtant, nous ne savions toujours pas s’il restait encore quelques traces de douleur. Chaque matin,Bhagojiaccomplissaitsonservicehabituelquiconsistaità défairelepansement,àmasserle brasavecdu ghī etàlebanderétroitementànouveau.Cegestefutcontinuéjusqu’ausamādhi (décès) de Sai Baba. En parfait Siddha (être parfaitement accompli) qu’Il était, Sai Baba n’avait pas réellement besoin de ce traitement, mais par amour pour Son fidèle, Il permit que ce service d’adoration( upāsana )deBhagojisoitpoursuivisansinterruption.LorsqueBabapartaitversle Lendi (jardin),BhagojitenaituneombrelleaudessusdeLuietL’accompagnait.Chaquematin,quandBaba s’asseyait à Sa place près du dhuni , Bhagoji était présent et commençait son service. Lors de son incarnationprécédente,Bhagojiavaitétéunmauvaissujet.Ilétaitatteintdelèpre;sesdoigtss’étaient raccourcis, son corps était couvert de pus et sentait mauvais. Toutefois, bien qu’il pût donner l’impressiond’êtretrèsmalheureux,enréalitéilsesentaittrèschanceuxettrèsheureuxcarilétaitle premierserviteurdeBabaetpouvaitbénéficierdeSacompagnie. LecasdepestedufilsdeKhaparde. Maintenant,jevaisraconterunautreexempledesétonnants līlas (jeux,prodiges)deBaba.Mme Khaparde, la femme de M. Dadasaheb Khaparde, d’Amaravati, se trouvait pour quelques jours à Shirdi avec son jeune fils. Un jour, l’enfant eut une forte fièvre qui, plus tard, évolua en peste bubonique. La mère était terrorisée et se sentait extrêmement anxieuse. Dans la soirée, elle pensa quitter Shirdi et retourner à Amaravati. Elle alla à la rencontre de Baba pour Lui en demander la permission au moment où Il arrivait près du Wada (maintenant le Samâdhi Mandir), pendant Sa promenadedusoir.ElleL’informad’unevoixtremblantequesoncherjeunefilsavaitlapeste.Baba lui parla avec douceur et amabilité, disant que le ciel était couvert de nuages, mais qu’ils se dissiperaientetdisparaîtraient,etquetoutredeviendraitlisseetclair.Toutenparlant,IlsoulevaSon kafni (robe) jusqu’à la taille et montra à toutes les personnes présentes quatre bubons pleinement développés, aussi gros que des oeufs, et Il ajouta : «Voyez combien Je dois souffrir pour Mes fidèles! Leurs problèmes sont Miens.» Voyant cet acte exceptionnel et extraordinaire, les gens comprirentcombienlesSaintspeuventsouffrirpourleursfidèles.L’espritdesSaintsestplusdoux quelemiel,ilestsemblableàdubeurre,moelleuxaudedansetaudehors.Ilsaimentleursfidèles sansrienattendreenretour,etlesconsidèrentcommeleursvéritablesparents. DépartpourPandharpur . JetermineraicechapitreenracontantunehistoirequiillustrecombienSaiBabaaimaitSesfidèles etanticipaitleurssouhaitsouleursmouvements.M.NanasahebChandorkar,ferventdévotdeBaba, étaitpercepteurd’impôtsàNandurbar,dansleKhandesh.IlreçutunordredetransfertàPandharpur 24 . SadévotionpourSaiBabaportaitdesfruits,puisqu’ilrecevaitl’ordred’allervivreàPandharpurqui estconsidérécommele BhūVaikunthaleParadissurterre.CommeNanasahebdevaitoccuperson poste immédiatement, il partit en toute hâte, sans même écrire ni informer quelqu’un à Shirdi. Il voulaitfaireunevisitesurpriseàShirdi,sonvraiPandharpur,pourvoiretsaluersonVithoba(enla personnedeBaba),etensuitepoursuivresaroute.Personnen’étaitaucourantdudépartdeNanasaheb pourShirdi,maisSaiBabasavaittoutàcesujet,carSesyeuxsontpartout(Ilestomniscient).Dèsque 24 Pandharpur:lieudepèlerinagestrèscélèbredansleMaharashtra,consacréàKrishnasouslenomde Vithoba. 35 Nanasahebs’approchadeNimgaon,quelqueskilomètresavantShirdi,ilyeutunremueménagedans lamosquéeàShirdi.BabaétaitassisetparlaitavecMhalsapati,AppaShindeetKashiram,lorsqu’Il déclara soudain : «Chantons tous les quatre des bhajans ; les portes de Pandhari sont ouvertes; chantonsjoyeusement!»Alors,ilssemirentàchanterenchœur;lerefrainduchantdisaitceci:«Je doisalleràPandharpuretydemeurer,carc’estlamaisondemonSeigneur .» BabachantaitetlesfidèlesLesuivaient.Peuaprès,Nanasahebarrivaavecsafamille,seprosterna devant Baba et Lui demanda de les accompagner à Pandharpur et de demeurer avec eux. Cette sollicitationétaitsuperflue,carlesfidèlesconfièrentàNanasahebqueBabaétaitdéjàdisposéàSe rendreàPandharpurpouryséjourner.Entendantcela,NanasahebfutémuetseprosternaauxPiedsde Baba.. Ensuite, après avoir reçu de Baba la permission de partir, de l’ udi (cendres sacrées) et des bénédictions,NanasaheballaàPandharpur. LeshistoiresdeBabasontinnombrables;maispermettezmoimaintenantdefaireuneposeetde réserverpourleprochainchapitrequelquessujetstelsquel’importancedelaviehumaine,lafaçon dontBabavivaitd’aumônes,leservicedeBaijabaietd’autreshistoires. JemeprosternedevantShrîSai Paixàtouslesêtres!

36 CHAPITRE 8 Importancedelaviehumaine–SaiBabamendieSanourriture–LeservicedeBaijabai–Ledortoir deSaiBaba–SonaffectionpourKhushalchand. Comme il l’a laissé entendre dans le chapitre précédent, Hemadpant explique maintenant en détail, dans ses réflexions préliminaires, l’importance de la vie humaine, et continue en racontant commentSaiBabamendiaitSanourriture,commentBayajabaiLeservait,commentIldormaitdansla mosquéeavecTatyaKotePatiletMhalsapati,etcombienIlaimaitKhushalchanddeRahata. Importancedelaviehumaine. Dans cet univers merveilleux, Dieu a créé des milliards d’êtres différents (les dieux, les demi dieux,lesinsectes,lesanimauxetl’homme)quipeuplentleparadis,lesenfers,laterre,l’océan,leciel etlesrégionsintermédiaires.Parmicesêtres,lescréaturesoulesâmesdontlesméritesprédominent vontauparadisetyviventenjouissantdesfruitsdeleursactes;quandleursméritessontépuisés, ellessontrenvoyéessurlaterre.Quantauxâmesdontlespéchésoulesdéméritesprévalent,ellesvont danslesrégionsinférieuresetsouffrentdesconséquencesdeleursmauvaisesactionsaussilongtemps qu’ellesledoivent.Unefoisqueleursméritesetdéméritess’équilibrent,ellesnaissentsurlaterreen tantqu’êtreshumainsettrouventl’opportunitéd’œuvreràleurrédemption.Finalement,lorsqueleurs méritesetdéméritessontcomplètementannulés,cesâmessontdélivréesetdeviennentlibres.Pour résumerenquelquesmots,lesâmesobtiennentlesnaissancesoulestransmigrationsenfonctionde leursactesetdeleurévolution. Lavaleurparticulièreducorpshumain. Comme nous le savons tous, toutes les créatures ont quatre choses en commun, à savoir la nourriture,lesommeil,lapeuretl’unionsexuelle.Maisl’hommeestuncasspécial;ilestdotéd’une facultéparticulière,celledelaConnaissancegrâceàlaquelleilpeutobtenirlavisiondeDieu,cequi est impossible à toute autre forme de vie. C’est pour cette raison que les Dieux envient l’espèce humaineetaspirentànaîtreentantqu’hommessurlaterre,afind’obtenirlaLibérationfinale. Certains disent qu’il n’y a rien de pire que le corps humain, car il est plein de détritus, de mucosités,deglairesetdesaletés,etqu’ilestsujetaudépérissement,àlamaladieetàlamort.C’est sansdoutevraidansunecertainemesure;cependant,endépitdecesdésavantagesetdecesdéfauts, la valeur particulière du corps humain se trouve dans le fait que l’homme a acquis la capacité d’obtenirlaConnaissance.C’estseulementgrâceaucorpshumainouàcausedeluiquel’onpeut penseràlanaturepérissableettransitoireducorpsluimêmeetdumonde,avoirledégoûtdesplaisirs dessens,etdiscernerentrel’irréeletleréel,obtenantainsilaVisiondeDieu.Parconséquent,sinous rejetonsounégligeonslecorpssousprétextequ’ilestdégoûtantnousperdonslachancedevoirDieu, etsiaucontrairenouslechoyonsetcouronsaprèslesplaisirsdessensparcequ’ilestprécieux,nous créonsnotrepropreenfer.Aussi,lameilleurevoiepournousestellelasuivante:lecorpsnedevrait être ni négligé ni l’objet de trop d’attention, mais entretenu correctement, exactement comme un voyageuràchevalprendsoindesamontureencoursderoute,jusqu’àcequ’ilarriveàdestinationet retournechezlui.Ainsi,lecorpsdevraittoujoursservirouêtreoccupéàobtenirlavisiondeDieu,ou RéalisationduSoi,quiestlebutsuprêmedelavie. Onditque,bienqueDieuaitcréédifférentessortesdecréatures,Iln’étaitpassatisfait,caraucune n’étaitcapabledevoiretd’apprécierSonoeuvre.AussidutIlcréerunêtrespécial,l’homme,etle doterd’unefacultéparticulière,celledelaConnaissance;etlorsqu’Ilvitquel’hommeétaitapteà apprécierSon lîla ,SontravailmerveilleuxetSonintelligence,Ilfutpleinementcontentetheureux (cf. Bhagavatam ,11928).Ainsi,avoiruncorpshumainestréellementunechance.Encoremieux seraitdenaîtredansunefamilledeBrahmanes,etlesummumseraitd’avoirl’opportunitédechercher 37 refugeauxPiedsdeSaiBabaetdes’abandonneràLui. Leseffortsdel’homme Prenantconscienceducaractèreprécieuxdelavie,etsachantquelamortestinévitableetpeut noussaisiràtoutinstant,nousdevrionstoujoursêtrevigilantsenvued’atteindrel’objectifdenotre existence,nepasnousattarderetnoushâterlepluspossiblepouryparvenir,exactementcommeun roi remue ciel et terre pour retrouver son fils perdu. Ainsi, avec un maximum d’ardeur et d’empressement,nousdevrionsnousefforcerderéalisernotrebutultime,c’estàdirelaRéalisation duSoi.Rejetantl’indolenceetlaparesse,évitantlasomnolence,nousdevrionsméditerjouretnuit surleSoi.Sinousnégligeonsdelefaire,nousnousravalonsaurangdesbêtes. Quelleestlamarcheàsuivre? Lavoielaplusefficaceetlaplusrapidepourréalisernotrebutestdefréquenterundignesaintou sage, un Sadguru qui ait luimême réalisé la vision de Dieu. Ce que l’on ne peutpas atteindre en écoutant des sermons religieux et en étudiant des textes sacrés, on peut l’obtenir aisément en compagniedetelsgrandsÊtres.Toutcommelesoleilestleseulàdonnerdelalumière,cequetoutes lesétoilesréuniessontincapablesdefaire,ainsiseulle Sadguru transmetlasagessespirituelle,alors quetousleslivressacrésetlessermonsnepeuventle faire.SesgestesetSesconversationssimples nousoffrent unconseil«silencieux».Encettepureetsimplecompagnie,lesdisciplesobserventet mettentenpratiquelesvertusdepardon,desérénité,dedésintéressement,decharité,debienveillance, de discipline mentale et corporelle, de générosité, etc. Elles illuminent leur esprit et les élèvent spirituellement. Sai Baba était un tel Sage ou Sadguru . Bien qu’Il se comportât comme un Fakir (ascètemusulmanquivitd’aumônes),IlétaittoujoursabsorbédansleSoi.Ilaimaittouslesêtres,à traverslesquelsIlvoyaitDieuoulaDivinité.Lesplaisirsnel’exaltaientpas.Iln’étaitpasdéprimépar les malheurs. A Ses yeux, un roi et un indigent étaient identiques. Lui, dont un seul regard aurait transforméunmendiantenroi,avaitcoutumedemendierSanourrituredeporteenporteàShirdi. VoyonsàprésentcommentIls’yprenait. CommentBabamendiaitlanourriture . BénissontleshabitantsdeShirdidevantlesmaisonsdesquelsBabavenaitcommeunmendiantet appelait : «Oh, Maï (mère)! DonnezMoi un morceau de pain !», et Il tendait la main pour le recevoir. Dans une main Il portait une tumrel (gamelle en fer blanc), et dans l’autre un jholi (un morceau de tissu dont les quatre coins sont relevés pour y recevoir l’aumône). Il visitait quotidiennementcertainesmaisonsetpassaitdeporteenporte.Leschosesliquidesousemiliquides, tellesquelasoupe,leslégumes,lelaitoulebabeurre,étaientverséesdanslerécipientenferblanc, tandisquelerizcuit,lepainetlesautresalimentssolidesétaientposéssurle jholi .LalanguedeBaba ne reconnaissait pas les saveurs, car Il avait le contrôle de ce sens. Aussi, comment pouvaitIl se soucierdugoûtdesdifférentesnourrituresmélangéeslesunesauxautres?Babamélangeaittousles aliments de Son jholi etdeSagamelleetlesmangeaitjusqu’àsatiété.Sicertaines choses étaient savoureusesounel’étaientpoint,Babaneleremarquaitjamais,commesiSalangueétaittotalement dépourvuedusensdugoût.Babamendiaitjusqu’àmidi;toutefoisSamendicitéétaittrèsirrégulière. Certainsjours,Ilnefaisaitquequelquestours;d’autresjours,celaduraitjusqu’àmidi.Lanourriture ainsi recueillie était conservée dans un kundi , c’estàdire dans un pot en argile. Chiens, chats et corbeauxvenaientymangerlibrementetBabaneleschassaitjamais.Lafemmequibalayaitlesolde la mosquée emportait dix ou douze morceaux de pain chez elle et personne ne l’en empêchait. CommentLui,quimêmeenrêvesn’avaitjamaisrepousséleschatsetleschienspardesparolesetdes gestesdurs,auraitIlpurefuserdelanourritureauxpauvresgenssansressources?Vraiment,bénie est la vie d’une aussi noble Personne ! Au début, les habitants de Shirdi Le prirent pour un Fakir dément. Il était connu sous ce nom dans le village. Comment, quelqu’un qui vivait d’aumônes, mendiant quelques miettes de pain, pouvaitIl être vénéré et respecté?MaisceFakir,quiavaitle cœur sur la main, était charitable et désintéressé. Bien qu’extérieurement Il parût instable et agité, intérieurementIlétaitimpassibleetcalme.Safaçond’êtreétaitimpénétrable.Toutefois,mêmedans 38 cepetitvillage,ilyavaitquelquesbravespersonnesbéniesquireconnaissaientetvoyaientenLuiun grandÊtre.Unexempleenestdonnécidessous. LebrillantservicedeBaijabai Baijabai,lamèredeTatyaKote,avaitcoutumed’allertouslesmidisdanslesboisavec,surlatête, unpanierremplidepainetdelégumes.Elleerraitdanslajunglependantdeskilomètres,piétinantles buissons et les arbrisseaux, à la recherche du Fakir dément, et quand elle L’avait retrouvé, elle se jetaitàSespieds.LeFakirrestaitassisenméditation,calmeetimmobile,pendantqu’elleplaçaitune largefeuillevertedevantLui,yétalaitlesprovisions,lepain,leslégumes,etc.etinsistaitpourqu’Il mange. Sa foi et son service étaient merveilleux. Chaque jour à midi, elle errait dans la jungle et pressaitBabadeconsommerlerepas.Sonservice, upāsana (prièred’adoration)oupénitence,peut importelenomqu’onluidonne,Babanel’oubliajamaisjusqu’àSamort.Sesouvenantparfaitement du service qu’elle Lui avait rendu, Baba fit beaucoup de bien à son fils. Mère et fils avaient une grande foi dans le Fakir qu’ils considéraientcomme leur Dieu. Baba leur disait souvent que fakiri (détachement, renoncement à la vie mondaine) était le réel et qu’au contraire les biens matériels étaienttransitoires.Quelquesannéesplustard,Babacessad’allerdanslesboisetcommençaàvivre dansle village et àprendre Ses repas dansla mosquée. Ainsiprirentfinsles difficileserrances de Baijabaidanslajungle. Ledortoirdutrio. Bénis à jamais sont les Saints dont le cœur est la demeure du Seigneur (nom de Krishna), et bienheureux, bien sûr, sont les fidèles qui bénéficient de la compagnie de tels Saints. Deuxêtreschanceuxdelasorte,TatyaKotePatiletBhagatMhalsapati,partageaientdefaçonégalele privilègedelacompagniedeBaba.PourSapart,Babalesaimaitégalementtouslesdeux.Lestrois dormaientdanslamosquée,leurstêtestournéesrespectivementversl’est,l’ouestetlenord,etleurs piedssetouchantaucentre.Aprèsavoirétenduleursdraps,ilss’allongeaient,bavardantetracontant des histoires sur de nombreux sujets jusqu’à minuit. Si l’un d’entre eux montrait des signes de sommeil, les autres le réveillaient. Par exemple, si Tatya commençait à ronfler, Baba se levait aussitôt,lesecouaitd’uncôtéetdel’autreetluiserraitlatête.SicelaarrivaitàMhalsapati,Illetirait versLui,pressaitsesjambesettapotaitsondos.Decettefaçon,pendantunepériodedequatorzeans, TatyalaissasesparentsàlamaisonetdormitdanslamosquéesuiteàsonimmenseamourpourBaba. Combien ces jourslà furent heureux et mémorables ! Comment mesurer cet amour et comment évaluer la grâce de Baba? Après le décès de son père, Tatyasechargeadesaffairesfamilialeset retournadormirchezlui. KhushalchanddeRahata. Baba aimait Ganapat Kote Patil de Shirdi. Il aimait également Chandrabhanshet Marwari, de Rahata.Aprèsledécèsdece nagarshet (chefd’uneconfrériedecommerçants),Babaaimatoutautant son neveu Khushalchand, ou peutêtre même plus, et se préoccupa jour et nuit de son bienêtre. Parfoisencharàbœufs,d’autresfoisen tonga (cabriolet),BabaallaitàRahataavecquelquesfidèles intimes.Leshabitantssortaient,avecfanfareetmusique,pourrecevoirBabaàl’entréeduvillageetse prosternaientdevantLui.EnsuiteilsLeconduisaientengrandepompedanslevillage.Khushalchand emmenaitBabachezlui,LefaisaitasseoirdansunfauteuilconfortableetLuiservaitunbonrepas. Ensuite, ils parlaient librement et joyeusement pendant un moment, après quoi Baba retournait à Shirdi,distribuantàtousjoieetbénédictions. Shirdi est situé à michemin et est équidistant deRahata au sud, et deNimgaon au nord. Baba n’allajamais audelà de ces lieux Sa vie durant. Il ne vitjamaisdetrainetnelepritjamaispour voyager.Cependant,Ilconnaissaitlesarrivéesetlesdépartsdetouslestrains.Silesfidèlesagissaient selonlesinstructionsqueBabaleurdonnaitpourleurdépart,ilsfaisaientunbonvoyage,tandisque ceuxquin’entenaientpascomptesubissaientdenombreusesmésaventuresetdesaccidents.Ilensera ditdavantageàcesujetetsurd’autrespointsdansleprochainchapitre. 39 JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

40 CHAPITRE 9 ConséquencesdeseconformerounonauxordresdeBabaaumomentdudépart–Quelquesexemples –Lamendicitéetsanécessité–Lesexpériencesdefidèles(lafamilledeTarkhad)–Babaestnourri abondamment. A la fin du chapitre précédent, il a été brièvement spécifié que les bhaktas (fidèles) qui obéissaientauxordresdeBabaaumomentdeprendrecongé,voyageaientsansencombre,alorsque ceux qui les enfreignaient rencontraient de nombreuses mésaventures. Cette affirmation sera développéeetillustréeparquelquesexemplesfrappants,etpard’autressujetstraitésdanscechapitre. CaractéristiquedupèlerinageàShirdi . L’unedescaractéristiquesparticulièresdupèlerinageàShirdiétaitquepersonnenepouvaitquitter ShirdisanslapermissiondeBaba.Celuiquilefaisaits’attiraitdesennuis.Enrevanche,siquelqu’un recevaitl’ordredequitterShirdi,ilnepouvaitpasyresterpluslongtemps.Lorsquelesfidèlesallaient faireleursadieuxetprendrecongé,Babaleurdonnaitdesconseils.Ceuxcidevaientêtresuivisàla lettre.Desincidentsarrivaientàcoupsûràceuxquiagissaientcontrairementauxdirectivesous’en écartaient.Voicicidessousquelquesexemples. TatyaKotePatil. Unjour,TatyaKotevoulaitserendreen tonga (cabriolet)aumarchédeKopargaon.Ilvintenhâte à la mosquée, salua Baba et dit qu’il devait aller au marché de Kopargaon. Baba lui dit : «Ne te pressepas,arrêtetoiunpeu,oublielemarché,nesorspasduvillage».Voyantsondésirardentd’y aller,Babal’invitaàemmeneraumoinsShama(MadhavraoDeshpande)aveclui.Négligeantcette recommandation,TatyaKotepartitimmédiatementdanssa tonga .L’undesdeuxchevauxétaittrès vifetnerveux.AprèsavoirpassélepuitsdeSauli,ils’emballaetsemitàgaloperfollement,puis tomba,provoquantlerenversementdela tonga quicausachezTatyaunviolenttourdereins.Lemal étaitléger,maisTatyasesouvintdelarecommandationdeMèreSai.Auneautreoccasion,alorsqu’il se dirigeait vers le village de Kolhar conduisant une tonga , il ne tint aucun compte des recommandationsdeBabaeteutlemêmegenred’accident. Unvisiteureuropéen. Un Européen de Mumbai vint un jour à Shirdi avec une lettre de présentation de la part de Nanasaheb Chandorkar et une idée en tête. On l’installa confortablement sous une tente. Il voulait s’agenouiller devant Baba et Lui baiser la main. Il essaya donc à trois reprises d’entrer dans la mosquée,maisBabal’enempêcha.Onluiditdes’asseoirenbas,danslacour,etd’assisterdelàau darshan deBaba.Mécontentdelaréceptionqu’ilavaitreçue,ilvoulutquitterShirdisurlechampet vintfairesesadieux.Babaluiconseilladepartirlejoursuivantetdenepasprécipitersondépart.Les gensluirecommandèrentdes’entenirauxdirectivesdeBaba.Nevoulantrienécouter,ilquittaShirdi en tonga . Au début,les chevaux trottaienttrèsbien,mais quand lepuits de Saulifutdépassé, une bicyclettearrivaenfaced’eux;lavoyant,leschevauxfurenteffrayésets’emballèrent.La tonga se renversa,lepassagertombaetfuttraînésurunecertainedistance.Ilfutimmédiatementsecouru,mais ildutalleràl’hôpitaldeKopargaonpoursoignersesblessures.Lesexpériencesdecegenrefurent légion et chacun apprit la leçon selon laquelle ceux qui contrevenaient aux instructions de Baba avaientdesaccidentsd’unemanièreoud’uneautre,alorsqueceuxquilesrespectaientétaientsaufset heureux. 41 Lanécessitédemendier. Revenonsàprésentàlaquestiondelamendicité.Certainspourraientsedemanderceci:siBaba estunsigrandpersonnage–Dieumanifesté–pourquoiatIleurecoursàlasébiled’unmendiantSa viedurant?Onpeutconsidérercettequestionetyrépondreàpartirdedeuxpointsdevue.Quisont lespersonnesdignesquiontledroitdevivredemendicité?NosEcrituresdisentquelespersonnes autoriséesàvivred’aumônessontcellesqui,aprèss’êtrelibéréesdestroisprincipauxdésirs,àsavoir celuideladescendance,celuidesbiensmatérielsetceluidelarenommée,assumentlaconditionde sannyāsa (l’étatdemoinemendiant).Cesmoinesnepeuventpascuisinerpoureuxmêmesnimanger chezeux.Ledevoirdelesnourririncombeauxchefsdefamille.SaiBaban’étaitnichefdefamilleni vānaprastha (anachorète,stadedelaviehumaineoùl’onseretiredanslasolituded’uneforêt).Ilétait célibataireet sannyāsi ,c’estàdirerenonçantdepuislajeunesse.IlavaitlafermeconvictionqueSon foyer était l’univers ; Il était le Seigneur Vasudeva, le Protecteur du monde et le Brahman impérissable.AussiavaitIlledroitabsoluderecouriràlamendicité.Aprésent,voyonslepointde vuedu panchasûna (lescinqpéchésetleurexpiation) 25 :noussavonsquepourpréparerlesalimentset lesrepas,lamaîtressedemaisondoiteffectuercinqopérationsouprocédés,àsavoir(1) kandanī le concassagedesgraines,(2) peshanī lamouture,(3) udakumbhī lelavagedesrécipients,(4) marjanī lebalayageetlenettoyage,(5) chullī –l’allumagedesfoyers.Cesactesimpliquentladestruction d’un tas de petits insectes et de créatures; c’est pourquoi les chefs de famille commettent de nombreuses fautes. Pour expier cellesci, nos shastras (tradition écrite, enseignement religieux) prescriventsixsortesdesacrifices:(1)le Brahmayagna (offranderituelledufeuau Brahman ),(2)le Veda yagna (l’étude des Védas), (3) le Pitri yagna (offrandes aux ancêtres), (4) le Deva yagna (offrandesauxDieux),(5)le bhūtayagna (offrandesauxêtresvivants,humainsouanimaux),(6)le manushya atithi yagna (offrandes aux hôtes inattendus). Par l’accomplissement minutieux de ces sacrificesrecommandésparlesEcritures,leschefsdefamillepurifientleurespritetpeuventobtenirla ConnaissanceetlaRéalisationduSoi.Enallantdemaisonenmaison,Babarappelaitauxhabitants leursdevoirssacrés.BienheureuxétaientlesgensquirecevaientchezeuxcetenseignementdeBaba. Lesexpériencesdefidèles . Revenonsmaintenantàunautresujetplusintéressant.Dansla Bhagavadgītā (9,26),leSeigneur Krishnaadit:«Siquelqu’unM’offreavecdévotion,amouretpuretédecœur,unefeuille,une fleur,unfruitoudel’eau,Jel’accepte .» Dans le cas de Sai Baba, si un fidèle avait réellement l’intentiondeLuioffrirquelquechoseetsiparlasuite,iloubliaitdelefaire,Babaleluirappelait,à luimêmeouàsonami;Illuifaisaitprésentersonoffrande,l’acceptaitetbénissaitlefidèle.Voici quelquesexemples. LafamilleTarkhad(pèreetfils). M. Ramachandra Atmaram, alias Babasaheb Tarkhad, autrefois membre de la Prarthana Samaj (associationhindouequiconsidèreleculteauxstatuesetimagescommedel’idolâtrie),étaitunardent fidèledeSaiBaba.SafemmeetsonfilsaimaientBabaautantqueluietpeutêtremêmeplus.Unjour, onproposaaujeuneprofesseurTarkhadd’allerpassersesvacancesd’été(enmai)àShirdiavecsa mère;maiscelanetentaitpastroplejeunehommecarilpensaitque,s’ilquittaitlamaisonfamiliale de Bandra, le culte envers Sai Baba n’y serait pas correctement accompli, car son père, étant un membredelaPrarthanaSamaj,nesesoucieraitpasdeprierdevantl’imagedeSaiBaba.Cependant, comme Monsieur Tarkhad avait donné, sous serment, l’assurance qu’il accomplirait le rituel d’adoration exactement comme son filsle faisait, un vendredi soirlamèreetlefilspartirentpour Shirdi. 25 Panchasūna : dans le sens originel du terme, il s’agit des cinq objets de la maison par lesquels la vie physiquepeutêtreaccidentellementengrandpéril:lefoyer,lapierrepourmoudrelesingrédients,lebalai,le pilonaveclemortier,lepotàeau. 42 Lejoursuivant(samedi),M.Tarkhadselevadebonneheure,pritsonbainet,avantdecommencer la pūja ,seprosternadevantl’autelendisant:«Baba,jevaisaccomplirla pûja exactementcomme monfilslafait,maisjeVousenprie,permettezquecenesoitpasunexercicecérémonieux.»Surces mots,ilcélébraleritueletprésentaquelquesmorceauxdesucreenoffrande( naivedya ).Ensuitele sucrefutdistribuéen prasad aumomentdudéjeuner. Cesoirlàetledimanchesuivant,toutallabien.Lelundiétaitunjourouvrableetilsepassabien aussi.M.Tarkhad,quin’avaitjamaisdesaviecélébréunetelleune pūja ,sesentaitenconfiancedu faitquetoutsedérouleraitdefaçonabsolumentsatisfaisante,selonlapromessefaiteàsonfils.Le mardisuivant,ilaccomplitla pūja dumatin,commed’habitude,etpartittravailler.Enrentrantchez lui à midi,lorsque le repas futservi, ils’aperçut qu’il n’y avaitpasdesucre àpartager en prasad (nourriturebénie). Il interrogea lecuisinier;celuicirépondit que, ce matinlà, aucune offrandede sucre n’avait été faite. M.Tarkhad avait donccomplètement oubliéd’accomplircettepartiedela pūja (le naivedya ). Alors, il quitta son siège et alla se prosterner devantl’autel pour exprimer ses regrets;enmêmetempsilreprochaàBabadenepasl’avoirguidé,réduisantainsilacérémonieàune simplegymnastique!Ensuite,ilécrivitunelettreàsonfilspourluiraconterlesfaits,etlepriadela poserauxpiedsdeBabaetdedemanderSonpardon poursanégligence.CelasepassaitàBandrale mardiversmidi. Apeuprèsaumêmemoment,alorsquel’ ārati demidiallaitcommenceràShirdi,BabaditàMme Tarkhad:«Mère,JesuisalléchezvousàBandradanslebutd’avoirquelquechoseàmanger.J’ai trouvéporteclose.Toutefois,JemesuisdébrouillépourentreretJ’aidécouvertàMongrandregret que Bhau (Monsieur Tarkhad) n’avait rien laissé à manger pour Moi. Aussi suisJe revenu inassouvi.» La dame ne comprit rien à ces paroles, mais son fils qui setrouvaitàcôtéd’ellesaisittoutela situationetcompritquequelquechosed’incorrects’étaitpasséàBandradurantla pūja .Ilpriadonc Babadeluipermettrederentrerchezlui.Babarefusa,maisluipermitd’accomplirla pūja àShirdi même. Ensuite, le garçon écrivit une lettre à son père relatant ce qui s’était passé à Shirdi, et il l’imploradeneplusnégligerla pūja àlamaison. Lesdeuxlettressecroisèrentetfurentremiseslemêmejourauxpersonnesrespectives.N’estce pasmerveilleux? MmeTarkhad . Occuponsnous maintenant du cas de Mme Tarkhad ellemême. Elle offrit trois préparations culinaires: (a) du bharīta aubergines grillées et baignées dans le yaourt et les épices (b) du kācharya –auberginesentranchesfritesdansle ghī oubeurreclarifié(c)des pedhās–gâteauxde lait.VoyonscommentBabalesaccepta. Unjour,M.RaghuvirBhaskarPurandare,deBandra,ungrandfidèledeBaba,partitpourShirdi avec sa famille. Mme Tarkhad alla chez Mme Purandare, lui donna deux aubergines, et lapria de préparerdu bharīta avecl’une,du kācharya avecl’autre,etdelesserviràBabalorsqu’elleseraità Shirdi.EnarrivantàShirdi,MmePurandareserenditàlamosquéeavecsonplatde bharīta ,alorsque Babavenaitdes’asseoirpourlerepas.Babatrouvace bharīta trèssavoureux.AussiledistribuatIlà tout le monde et dit qu’Il voulait manger immédiatement du kācharya . On envoya un message à RadhakrishnamaipourluidirequeBabadésiraitdu kācharya .Lapauvrefemmefuttrèsembarrassée carcen’étaitpaslasaisondesaubergines.Comments’enprocurer?Telleétaitlaquestion.Quandon voulutsavoirquiavaitapportéle bharīta ,ondécouvritqueMmePurandareavaitétéchargéedeservir égalementdu kācharya .ToutlemondealorscompritlesensdelademandedeBabaconcernantle kācharya ,etl’onfutfrappéd’émerveillementenconstatantSonomniscience. Aumoisdedécembre1915,uncertainGovindBalaramMankarpensaitserendreàShirdipour accomplirlesfunéraillesdesonpère.Avantdepartir,ilvintvoirM.Tarkhad.Profitantdel’occasion, Mme Tarkhad voulut envoyer quelque chose à Babapar son entremise. Elle chercha dans toutela maison,maisnetrouvaqu’un pedhā (gâteaudelait) quiavaitdéjàétaitoffertentantque naivedya .Le jeuneGovindétaitendeuil.Toutefois,enraisondesagrandedévotionenversBaba,MmeTarkhad envoyale pedhā ,espérantqueBabal’accepteraitetlemangerait.GovindarrivaàShirdietvitBaba, maisiloubliadeprendrele pedhâ aveclui.Babaattenditsimplement.Lorsquelegarçonrevintvoir 43 Babal’aprèsmidi,ilavaitencorelesmainsvides.Babaneputattendrepluslongtempsetluidemanda doncaussitôt:«QueM’astuapporté?»«Rien»,futlaréponse.Babaleluidemandaencoreet reçutlamêmeréponse.Alors,Babaluiposalaquestionsuivante:«Lamère(MmeTarkhad)net’at ellepasdonnéungâteaupourMoiaumomentdetondépart?»Acesmots,legarçonsesouvint.Ilse sentitconfus,demandapardonàBaba,courutàsonlogement,apportale pedhā etleLuiremit.Dès queBabal’eutdanslamain,IlleportaàSeslèvresetn’enfitqu’unebouchée.Ainsi,ladévotionde Mme Tarkhad fut reconnue et acceptée. «De lafaçon dont les hommes viennent àMoi,Je vais à eux »( Gītā ,411);celafutdémontrédanscecaslà. Babaestsomptueusementnourri.Comment? Unjour,MmeTarkhadsetrouvaitdansunemaisonàShirdi.Amidi,tandisquelerepasétaitprêt etquel’onremplissaitlesassiettes,unchienaffaméseprésentaetcommençaàaboyer.MmeTarkhad selevad’unbondetjetaauchienunmorceaudepainqu’ilavalaavecgrandappétit.Dansl’après midi,lorsqu’elleserenditàlamosquéeetallas’asseoirunpeuàl’écart,SaiBabaluidit:«Mère, vousM’aveznourrisomptueusementetM’avezrassasié;Mes prānas (soufflesvitaux)affamésont étésatisfaits.Agisseztoujoursainsi;celavousserafortutile.Assisdanscettemosquée,jamais,au grandjamaisJenediraidemensonge.PrenezMoienpitiédecettefaçon!Donnezd’aborddupain auxaffamés,etensuitemangezvousmême.Notezbiencela!»Toutd’abord,ellenecompritpasle sensdesparolesdeBaba.AussiLuiréponditelle:«Baba,commentaijepuVousdonneràmanger? Je suis moimême à la charge des autresetje reçois d’eux ma nourriture moyennant paiement.» Alors, Baba répliqua : «En mangeant ce bon pain, J’ai été copieusement satisfait et J’en savoure encorelegoût. Lechienquevousavezvudevantlesplatsetàquivousavezdonnéunmorceau depain,esttoutunavecMoi;demême,touteslesautrescréatures(chats,cochons,mouches, vaches,etc...)sontMoimême.Jecirculedanslemondeenassumantleursformes.CeluiquiMe voit dans toutes ces créatures M’est cher. Abandonnez donc tout sentiment de dualité et de différence,etservezMoicommevousl’avezfaitaujourd’hui. »S’abreuvantdecesparolesdouces commedunectar,ellefutbouleversée,sesyeuxseremplirentdelarmes,sagorgeseserraetsajoiene connutplusdebornes. Morale «Voyez Dieu dans tous les êtres !» est la morale de ce chapitre. Les Ecritures telles que les , la Gītā et le Bhagavatam nous encouragent à percevoir Dieu ou la Divinité à travers touteslescréatures.Parl’exempledonnéàlafindecechapitre,etbiend’autrestropnombreuxpour être mentionnés, Sai Baba nous a démontré de façon concrète comment mettre en pratique les enseignementsdes Upanishads .Ainsi,SaiBabarestelemeilleurInterprèteouMaîtredesdoctrines upanishadiques. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

44 CHAPITRE 10 LemodedeviedeSaiBaba–Saplancheenguisedelit–SonséjouràShirdi–Sesenseignements– Sonhumilité–Nanavali–LaVoielaplusfacile. SouvenezvoustoujoursdeLui(SaiBaba)avecamour,carIlsepréoccupaitconstammentdu bienêtredechacunetdemeuraitdansleSoi.Nepenserqu’àLuiéquivautàrésoudrel’énigmedela vieetdelamort.C’estlameilleuredes sādhanas etlaplusfacile,carellen’impliqueaucunedépense. Unpetiteffortencesensapportedegrandesrécompenses.Donc,aussilongtempsquevossenssont prédominants,vousdevriezpratiqueràtoutinstantcette sādhana .Le Guru estleseulDieu;toute autredéitéestillusoire.Sinousnousabandonnonsauxpiedssacrésdu Guru ,Ilpeutaméliorernotre destin.SinousLeservonssincèrement,nousseronsdébarrassésdesafflictionsdelavieencemonde. Nousn’avonsbesoind’étudieraucunephilosophie,tellequele Nyâya (lajustice,lalogique) etla Mīmāmsa (interprétationdurituelvédique) 26 .Toutcommenousavonsconfiancedansletimonier pourtraverserlesrivièresetlesmers,ainsi,pourfranchirl’océandel’existenceterrestre,nous devonsavoirfoiennotre Sadguru .Le Sadguru s’intéresseausentimentintenseetàladévotionde sesfidèles,IlleuraccordelaConnaissanceetlaBéatitudeéternelle. Dans le chapitre précédent ont été abordés la question de la mendicité de Baba, certaines expériencesdefidèlesetd’autressujets.Permettonsmaintenantaulecteurd’apprendreoùetcomment Babavivait,commentIldormait,commentIlenseignait,etc. LelitétonnantdeBaba Voyonsd’abordoùetcommentBabadormait.M.NanasahebDengleapportapourSaiBabaune plancheenboisdequatrecoudées(environ1,80m)delongetseulementunempan(24cm)delarge, en guise de lit. Au lieu de poser la planche sur le sol, Baba l’attacha comme une balançoire aux chevronsdelamosquéeavecdevieuxchiffons,etpritl’habitudedes’enservirdelit.Leschiffons étaientmincesetusésàtelpointquel’onsedemandaitcommentilspouvaientsupporterlepoidsdela plancheellemême,sansparlerducorpsdeBaba.Detoutefaçon,c’étaitunmiraclepuretsimplede Sapartsiceslambeauxdetissususésportaientàlafoislepoidsdecetteplancheet celui de Son corps.Auxextrémitésdelaplanche,Babaallumaitdes panatis (petiteslampesàhuileenargile),et lesfaisaitbrûlertoutelanuit.C’étaitunspectacledignedesdieuxdevoirBabaassisouendormisur laplanche!LesgenssedemandaientcommentIlmontaitdessusetendescendait.Parpurecuriosité, plusieurs fidèles cherchèrent à comprendre comment Il s’y prenait, mais personne n’y parvint. Commelescurieuxs’amassaientdeplusenpluspourdécouvrircefaitextraordinaire,unjourBaba brisalaplancheetlajeta.BabaavaitàSonserviceles huit siddhis (pouvoirsyogiques 27 . Il ne les exerçaitninelessollicitait.CespouvoirsLuivenaientnaturellement,commeuneffetdeSaperfection spirituelle.

26 NyāyaetMīmāmsa:deuxdessix darshanas ousystèmesdelaphilosophiehindoue. 27 Les siddhis :latraditionreconnaîtvingttroispouvoirsyoguiquesrépartisentroiscatégories:supérieurs, moyens et inférieurs. Les huit pouvoirs supérieurs sonttrès difficiles à acquérir et impliquent d’être constammentdanslaconscienceduSoi.Ilssont: anima:pouvoirderéduiresapropreformeàladimensiond’unatome. mahima :pouvoirderendresaformegigantesqueettrèslourde. laghima :pouvoirderendresoncorpsextrêmementléger. prapti :pouvoirdeseprocurerdesobjetsrelatifsauxdiversorganessensoriels. prākāshya:pouvoirdevoiretdeconnaîtredeschosesd’autresmondes. ishitā :pouvoirdestimulerlescorpsetlescréatures,d’avoirlecontrôlesurlesforcesnaturelles. vashitā :pouvoirdedominerlessens. yaktāmastadavasyati :pouvoird’obtenirlesjoiesdestroismondes,sansaucuneffort,parunsimple actedevolonté.Cepouvoirmèneàl’étatdebéatitudeetd’absencetotalededésirs. 45 LaManifestationdeBrahman Même si Sai Baba avait l’apparence d’un homme ordinaire mesurant trois coudées et demie (environ1,75m),Ildemeuraitdanslecœurdetous.IntérieurementIlétaitdétachéetéquanime,mais extérieurementIldésiraitardemmentlebienêtredetous.Bienqu’intérieurementIldemeurâtenpaix, à l’extérieur Il semblait agité. Intérieurement Il était dans laconscience de Brahman , mais extérieurement Il semblait absorbé par les affaires du monde. Parfois Il regardait les fidèles avec affection,etd’autresfoisIlleurjetaitdespierres;parfoisIllesgrondait,alorsqu’àd’autresmoments Illesembrassaitetétaitcalme,accommodant,tolérantetéquilibré.Ildemeuraitcontinuellementdans leSoi,absorbéparLuietétaitouvertàSesfidèles.Ils’asseyaittoujoursdanslamêmepositionetne voyageaitjamais.IlportaittoujoursdanslamainSon satka (baguette).Ilétaitsereinetsanspensée.Il neSepréoccupaitjamaisnidelarichessenidelarenomméeetvivaitd’aumônes.Voilàlaviequ’Il menait.Ilrépétaitconstamment:«AllahMalik »(DieuestleMaîtrevéritable).SonamourpourSes fidèlesétaittotaletinconditionnel.C’étaitunemined’enseignementspourlaConnaissanceduSoiet IlétaitdébordantdeBéatitudedivine.TelleétaitlaFormedivinedeSaiBaba:illimitée,infinieet indifférenciée. Le Principe unique qui enveloppe l’univers entier (du simple caillou jusqu’au Brahman ),étaitincarnéenSaiBaba.Lesgensvraimentméritantsetchanceuxtinrentcetrésorentre leurs mains, tandis que d’autres, ne connaissant pas la réelle valeur de Baba, Le prirent pour un hommeordinaireetfurentbienmalchanceux. SonSéjouràShirdietladateprobabledeSanaissance. Personne ne possède d’informations sur les parents et la date de naissance exacte de Sai Baba, maisonpeutapproximativementdéterminercellecigrâceàladuréedeSonséjouràShirdi.Babavint pourlapremièrefoisàShirdiquandIlétaitunadolescentdeseizeans,etIlyrestatroisans.Ensuite, Il disparut pour quelque temps. Plus tard, Il réapparut à proximité d’Aurangabad, dans l’Etat de Nizam 28 ,etrevintàShirdipourlemariagedeChandPatil,alorsqu’Ilétaitâgéd’environvingtans.A partirdecemomentlàBabarestaàShirdipendantunepériodeininterrompuedesoixanteanset,en 1918, Il entra en mahasamādhi (repos éternel). Considérant ces données, nous pouvons dire que l’annéedelanaissancedeBabasesitueauxenvironsde1838. LaMissionetlesConseilsdeBaba. Le Saint Ramdas (16081681) vécut au 17ème siècle et accomplit pleinement sa mission qui consistaitàprotégerlesBrahmanesetlesvachessacréescontreles Yavanas (lesMusulmans);mais au cours des deux siècles qui suivirent, la brèche entre les deux communautés, les Hindous et les Musulmans, s’élargit et Sai Baba vint la colmater. Les conseils qu’Il donnait constamment à tous allaient dans ce sens.«Râma (le Dieu des Hindous) et Rahim (le Dieu des Musulmans) ne font qu’UNetsontidentiques;iln’yapaslamoindredifférenceentreeux,alorspourquoileursfidèles devraientilsinsistersurlesdifférencesetsedisputer?Quelsenfantsignorantsvousêtes!Donnez vousla mainetréunissezlesdeuxcommunautés;agissezraisonnablementetainsivousréaliserez l’uniténationale.Iln’estpasbondesechamailleretd’argumenter.Alors,necherchezplusquerelle, n’imitezpasceuxquilefont.Penseztoujoursàvotreintérêtetàvotrebienêtre.LeSeigneurvous protègera.LesmoyenspourréaliserDieusontleYoga,lesacrifice,l’ascèseetlaconnaissance.Si aucundecesmoyensnevousconduitaubut,votrevieestinutile.Siquelqu’unvousfaitdumal,ne ripostezpas.Sivouspouvezfairequelquechosepourlesautres,quecesoitdubien».Voilàenbref lesconseilsqueSaiBabadonnaitàtoutlemonde,etilsétaientbienutilesàlafoissurleplanmatériel etsurleplanspirituel. 28 EtatdeNizam:nomdonnéautrefoisàl’Etatprincierd’Hyderabad,territoiresituéactuellementdansl’Etat duMaharashtra 46

SaiBabaentantque Sadguru . Denombreuxprétendus Gurus vontdeporteenporteavecdescymbalesetune vina (instrumentà cordes)danslesmains,etfontdeleurspiritualitéunspectacle.Ilsmurmurentdes mantras (formules depouvoir)àl’oreilledeleursdisciplesetleurextorquentdel’argent.Ilsprétendentleurenseignerla piétéetlareligion,maisilssonteuxmêmesimpiesetirréligieux.Iln’estjamaisvenuàl’idéedeSai BabadefairelemoindreétalagedeSapiété.Iln’avaitpasdeconscienceducorps,maisIlavaitun grandamourpourSesfidèles.Ilexistedeuxsortesde Gurus:(1) niyata (ordonnéparDieu)et(2) aniyata (nonordonné).Cesderniers,parleursconseils,fontcroîtreennouslesvertus,purifientnos cœursetnousconduisentsurlavoiedusalut;maislecontactavecles gurusniyata nousfaitperdre notre sens de la dualité et nous établit dans l’Unité en nous faisant réaliser «Tu es Cela»29 . De nombreux Gurus noustransmettentplusieurssortesdeconnaissancesdumondematériel;cependant celuiquinousétablitdanslaconnaissancedenotreNature(leSoi)etnousemporteaudelàdel’océan de l’existence terrestre, est un Sadguru . Sai Baba était un Sadguru de ce type. Sa grandeur est indescriptible. Il révélait à toute personne présente à Son darshan , sans qu’elle le Lui demande, chaque détail de sa vie passée, présente et future. Il voyait le Divin dans tous les êtres. Amis et ennemis étaient identiques à ses yeux. Détaché et désintéressé, Il rendait service aux malfaiteurs commeauxpieux.Ilrestaitidentiqueenfacedelaprospéritécommedel’adversité.Jamaisundoute nel’effleurait.Bienqu’agissantaumoyenducorps,Iln’avaitpaslemoindreattachementpourluini pour sa maison. Bien qu’Il parût incarné, en réalité Il était désincarné, c’estàdire libéré de l’existencematérielle. Bénis sont les gens de Shirdi qui adorèrent Sai comme leur Dieu. Pendant qu’ils mangeaient, buvaient, travaillaient dans leurs jardins et dans leurs champs et exécutaient divers travaux domestiques,ilspensaienttoujoursàSaietchantaientSeslouanges.Ilsneconnaissaientpasd’autre Dieu.EtquediredeladouceurdesentimentdesfemmesdeShirdi!Ellesétaientpeutêtreilletrées, maisleuramourpurleurinspiraitdespoèmesetdeschantsqu’ellescomposaientdansleurlangage simple et rustique. Elles ne connaissaient ni les lettres ni les sciences et cependant on pouvait discernerunepoésieauthentiquedansleurschantssimplesetnaïfs.Cen’estpasl’intelligencemais bienl’amourquiinspirelavraiepoésie.Elleestl’expressiondel’amourvraiquipeutêtreperçuet appréciéparlesauditeursintelligents.Ilseraitsouhaitablederecueillirceschantstraditionnelset,si celaplaîtàBaba,unfidèlechanceuxentreprendralatâchedelesrassembleretdelespublier,soit danslemagazine SaiLeela ,soitséparémentsousformedelivre. L’humilitédeBaba. Ilestditque Bhagavān (leSeigneur)asixattributs,àsavoir(a)larenommée,(b)larichesse,(c)le nonattachement, (d) la connaissance, (e) la grandeur et (f) la libéralité. Baba les a tous. Il s’est incarnédansuncorpsdechairpourlesalutdes bhaktas (fidèles).MerveilleusesétaientSagrâceetSa compassion,carIlattiraitàLuilesfidèles;sinoncommentauraitonpuLeconnaître!Pourlesalut deSes bhaktas ,BabaprononçaitdesparolesquelaDéessedulangagen’auraitpuexprimer.Envoici unexemple.Babaparlaittrèshumblementcommesuit:«Esclavedesesclaves,Jesuisvotreobligé. Jesuiscontentdevotre darshan .C’estunegrandefaveurpourMoidevoirvospieds.DecefaitJe Meconsidèrebéni.»Quellehumilité! BienqueBabasemblâtprofiterdesobjetsdessens,Iln’avaitpaslemoindregoûtpoureux,ni mêmelaconscienced’enjouir.Bienqu’Ilmangeât,Ilnes’intéressaitpasauxsaveurs;bienqu’Ilvît, Iln’avaitpasd’intérêtpourcequ’Ilregardait.Pourcequiconcernelapassion,Ilétaituncélibataire aussi parfait qu’. Il n’était attaché à rien. Il était pure Conscience, le havre de paix des désirs,delacolèreetdesautressentiments.Enbref,Ilétaitdésintéressé,libreetparfait.Unexemple saisisantpeutêtrecitépourillustrercetteaffirmation. 29 Tat tvam asi : Tu es Cela; l’une des quatre grandes maximes védiques, faisant partie du Samâ Veda et expliquéedansla ChandogyaUpanishad 47 Nanavali IlyavaitàShirdiunhommetrèsbizarreetoriginalappeléNanavali.Ilétaitl’intendantdeBaba. Unjour,ils’approchadeBabaquiétaitassissurSon gaddi (siège)etLuidemandadeSelever,caril voulaitl’occuper àson tour. Babase leva aussitôt et abandonnale siègepour laisserNanavali s’y asseoir.Aprèss’yêtreassisunmoment,NanavaliselevaetpriaBabadereprendreSaplace.Alors, Babas’assitànouveau.NanavaliseprosternaàSespiedsets’enalla.Babanemontrapaslaplus légèrecontrariétéd’avoirreçudesordresetd’avoirétédélogé. CeNanavaliaimaittellementBabaqu’ilrenditsonderniersoupirletreizièmejouraprèsle maha samâdhi (reposéternel)deBaba. LaVoielaplusfacile:écouterleshistoiresdesSaintsetresterenleurcompagnie . Bien que Sai Baba agît en apparence comme un homme ordinaire, Ses actes exprimaient une sagesse et un talent extraordinaires. Tout ce qu’Il faisait était pour le bien de Ses fidèles. Il ne prescrivaitjamaisàSes bhaktas aucune āsana (posturedeyoga),aucun prānayāma (contrôledela respiration),niaucunrituel;Ilneleursoufflaitpasdemantra àl’oreille. Illeurdisaitderenoncerà leurs idées et de se souvenir constamment deSai. «Si vous le faisiez», disaitIl, «toutes vos chaînestomberaientetvousseriezlibres.»S’astreindreauritueldescinqfeux 30 ,auxsacrifices,aux chants,àlapratiquedeshuitbranchesduYoga,etc.,n’estpossiblequepourdesBrahmanesetn’est d’aucuneutilitépourlesautresclasses.Lementalfonctionneenpensantetréfléchissant;ilnepeut pasresteruneminutesanspenser.Sivousluidonnezn’importequelobjetsensoriel,ilpenseraàlui. Sivousluidonnezle Guru ,Ilpenseraau Guru .Vousavezécoutétrèsattentivementdesparolessurla grandeur de Sai. Cela est la façon naturelle de se souvenir deLui.Ilestplusfaciled’écouterdes histoiresdesaintsquedepratiquerlesautres sādhanas susmentionnées.Ceshistoiresdissipenttoute craintedu samsāra (existencematérielle)etvousconduisentsurlecheminspirituel.Aussi,écoutez les,méditezàleursujetetimprégnezvousd’elles.Vouspouvezaccomplirvostâchesphysiquesety êtreattentifs,maisoffrezvotrementalàSaietauxrécitsdeSesactes;alorsIlnemanquerapasde vousbénir.C’estlavoielaplusfacile.Pourquoitoutlemondenel’empruntetilpas?Laraisonen estque,sanslagrâcedeDieu,nousn’éprouvonspasledésird’écouterleshistoiresdessaints.Parla grâcedeDieutoutdevientdouxetfacile.Lefaitd’écouterleshistoiresdessaintsrevientàresteren quelquesorteenleurcompagnie.Lacompagniedessaintsesttrèsimportante.Ellenouslibèredela conscienceducorpsetdel’égoïsme,briseradicalementlachaînedesnaissancesetdesmorts,défait touslesnœudsdumentaletnousconduitversDieuquiestpureConscience.Elleintensifiesûrement notredétachementdesobjetsdessensetnousrendparfaitementindifférentsauxplaisirscommeaux peines,nousfaisantainsiprogressersurlecheminspirituel.Mêmesivousnepratiquezaucuneautre sādhana tellequelarépétitiondunomdeDieu,l’adorationouladévotion,etc.–etdetoutvotre cœurprenezrefugeauprèsdesSaints,ilsvousferonttraverserentoutesécuritél’océandel’existence terrestre.C’estpourcetteraisonquelesSaintssemanifestentencemonde.Mêmedesfleuvessacrés telsqueleGange,laGodavari,leKrishna,leKauveri,etc.,quilaventlespéchésdumonde,désirent quelesSaintsviennentsebaignereneuxpourlespurifier.TelleestlagrandeurduSaint.C’estgrâce auxméritesaccumuléslorsdenosincarnationspasséesquenoussommesarrivésauxpiedsdeSai Baba. Nous allons conclure ce chapitre par une méditation sur la Forme de Sai, Lui le Sai beau et gracieuxquisetientdeboutsurleseuildelamosquéeetdistribuedel’ udi (cendresacrée)àtousles bhaktas ,pourleurbienêtre;Luiquipensequelemondeestuneillusionetquiesttoujoursabsorbé danslaBéatitudesuprêmenousnousprosternonshumblementdevantLui.

30 Pratiquetrèsaustèrequiconsisteàresterassisentrequatrefeuxallumésauxquatrepointscardinauxetsous lesoleilbrûlant(le5 efeu),pendanttoutelajournée. 48 JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

49 CHAPITRE 11 SaientantqueBrahmansaguna–L’adorationduDocteurPandit–HajiSiddikFalke–Contrôlesur leséléments.

Dans ce chapitre, nous allons décrire Sai en tant que Brahman saguna 31 (L’Absolu paré de qualifications telles que forme, nom, attributs, etc.), la manière dont Il fut vénéré et comment Il contrôlaitleséléments. Saientantque Brahmansaguna . IlyadeuxaspectsdeDieuou Brahman :leNonmanifesté( nirguna ),etleManifesté( saguna ).Le nirguna estsansforme,alorsquele saguna auneforme,maislesdeuxaspectsindiquentlemême Brahman .Certainspréfèrentadorerlepremieretd’autres,lesecond.Commecelaesténoncédansla Gītā (chapitre XIII), l’adoration du second est préférable et accessible à tout le monde. Puisque l’hommeauneforme(corps,sens,etc.),ilestnatureletfacilepourluid’adorerDieuavecuneforme. Notre amour et notre dévotion ne se développeraient pas si nous n’adorions pas l’aspect saguna Brahman pendantuncertaintemps.Commençonsdoncparl’adorationdu saguna .Lesseptobjetsde vénérationsontl’imagesacrée,l’autel,lefeu,lalumière,lesoleil,l’eauet Brahman ;maisle Sadguru leurestsupérieur.Puisqu’ilenestainsi,évoquonsmentalementlaformedeSaiquifutl’Incarnation du désintéressement et un refuge pour Ses fidèles. Notre foi en Sa parole est l’ âsana (posture yogique), et notre sankalpa (détermination à accomplir l’offrande rituelle) est représenté par l’abandondetousnosdésirs.CertainsdisentqueSaiétaitun bhagavatbhakta (fidèleduSeigneur), d’autresdisentqu’Ilétaitun māhābhagavat (ungrandÊtredivin),maispournousIlestDieuIncarné. Ilpardonnaittoujours, jamaisirrité,droit,doux,tolérantetd’uncontentementsanspareil.Bienqu’il eutl’apparenced’unêtreincarné(carIlavaituneforme),enréalitéIlétaitdésincarné,sansémotion, détaché et intérieurement libre. Dans sa course vers la mer, le Gange rafraîchit les créatures qui souffrentdelachaleur,donnevieauxrécoltesetauxarbresetétanchelasoifd’unemultitudedegens. De même, les Saints tels que Sai, tout en vivant leur propre existence, apportent consolation et réconfortàtous.LeSeigneurKrishnaadit:«LeSaintestMonâme,Monimagevivante.Jesuislui etilestlapureformedeMonÊtre».Cette shakti ouPuissanceindescriptibledeDieu,connuecomme pureExistence,ConnaissanceetBéatitude,s’estincarnéesouslaformedeSai,àShirdi.La Taittiriya Upanishad décrit Brahman commePureBéatitudeouJoieparfaite.Cela,nouslelisonsdansleslivres ou l’entendons quotidiennement, mais les gens pieux ont fait l’expérience de ce Brahman ou BéatitudeàShirdi.Baba,leSoutiendetous,nedemandaitàpersonnedeLuioffrirsonaideoudeLui céder sa place. Pour s’asseoir, il utilisait toujours un morceau de toile dejute, mais Ses fidèles le couvraientd’unpetittapisetyposaientuncoussinpourleconfortdeSondos.Babarespectaitles sentimentsdeSesfidèlesetleurpermettaitdeLuiexprimerleurvénérationcommeilsledésiraient. CertainsagitaientdeséventailsdevantLui,d’autresjouaientdelamusique,d’autresLuilavaientles mainsetlespieds,quelquesunsleparfumaientetappliquaientsursoncorpsdu chandana (pâtede santal), d’autres Lui donnaient de la noix debétel enroulée dans des feuilles de bétel 32 et d’autres encoreLuioffraientle naivedya (offrandedenourrituredurantlescérémonies).Bienqu’Ilsemblât vivreàShirdi,Ilétaitprésententouslieux.Lesfidèlesfaisaientquotidiennementl’expériencedeSon omniprésence. Nous nous prosternons humblement devant ce Sadguru dont la présence imprègne toutechose. 31 Brahmansaguna :laphilosophiehindouereconnaîtàl’Absoludeuxétats:celuiquitranscendetotalement toute détermination ou qualification, appelé Brahman nirguna , et celui exprimé par la multitude des noms, formes,qualités,etc.,appelé Brahmansaguna. LesfidèlesvoientenSaiBabal’Incarnationdel’Absoluavec nom,formeetqualités. 32 Noixdebételenpoudreettranchedelime(sortedepetitcitronvert)enrouléesdansunefeuillefraîchede bétel,constituentle pân quelesgenspauvresmâchentlonguement;c’estuncomplémentàleuralimentation pauvreenvitaminesetunlégereuphorisantquileurfaitoublierlafaim 50 L’adorationduDocteurPandit . UncertainDocteurPandit,amideTatyasahebNoolkar,vintunjouràShirdipouravoirle darshan deBaba.AprèsavoirsaluéBaba,ilrestaassisuncertaintempsdanslamosquée.Babaluidemanda d’aller chez Dadabhat Kelkar. Il se rendit chez Dadabhat qui l’accueillit aimablement. Ensuite, Dadabhatquittasamaisonpourallercélébrerla pūja etleDocteurPanditl’accompagna.Dadabhat adoraitBaba.Personnejusqu’alorsn’avaitoséappliquerdelapâtedesantalsurlefrontdeBaba.Seul Mhalsapatiavaitcoutumed’enmettresurSagorge.MaisleDocteurPandit,cefidèleaucœursimple, saisitleplateaudeDadabhatsurlequelsetrouvaientleschosesnécessairespourla pūja et,prenantun peudepâtedesantal,iltraçasurlefrontdeBabaun tripundra ,c’estàdiretroisligneshorizontales (emblèmedeShiva).Alasurprisegénérale,Babagardalesilenceetneprononçâtpasunseulmot. Plustarddanslasoirée,DadabhatdemandaàBaba:«Pourquoi,alorsquevousrefusezàd’autres d’appliquerdelapâtedesantalsurVotrefront,l’avezVouspermisaujourd’huiauDocteurPandit?» Baba répondit que le Docteur Pandit Le croyait identique à son Guru Raghunath Maharaj, de Dhopeshwar,connusouslenomdeKakaPuranik,etqu’ilLuiavaitdoncappliquédelapâtedesantal surlefrontcommeillefaisaitàson Guru. BienqueBabapermîtàSesfidèlesdeLuirendreunculted’adorationcommeilsledésiraient,Il agissait parfois d’une étrange façon. Quelquefois, Il jetait à terre le plateau de la pūja et devenait l’expression même de la colère. Qui osait s’approcher de Luià ces momentslà ? D’autresfois Il grondaitlesfidèles,àd’autresmoments,Ilparaissaitplustendrequelebeurre,l’imagemêmedela paixetdupardon.Mêmes’IlsemblaitfrémirdecolèreetqueSesyeuxrougisroulaientdansleurs orbites, intérieurement Il était en réalité un océan d’affection et d’amour maternel. Il hurlait à Ses fidèlesetleurdisaitqu’IlnesavaitjamaisquandSacolèreallaitéclatercontreeux;que,s’ilavaitété possiblequedesmèresdonnentdescoupsdepiedsàleursenfantsetquelamerrejettelesfleuves,Il aurait,Luiaussi,étécapabled’oublierlebienêtredeSesfidèles;queLui,l’EsclavedeSesfidèles, Setenaitconstammentàleurcôtéetleurrépondaitchaquefoisqu’ilsL’appelaient,etquetoujoursIl désiraitardemmentleuramour. LepèlerinSiddikFalke . On nepouvaitjamais savoir quand Baba accepterait un disciple.Tout dépendait de Sa volonté. L’histoiredeSiddikFalkeillustrebiencela.UngentlemanmusulmanappeléSiddikFalke,originaire deKalyan,vintàShirdiaprèsavoirfaitunpèlerinageàLaMecqueetàMédine.Ilséjournadansle Chavadi,faceaunord,ets’assitdanslacourdelamosquée.Pendantneufmois,Babal’ignoraetne lui permit pas d’entrer dans la mosquée. Falke se sentait très triste et ne savait pas quoi faire. Quelqu’unluiconseilladenepassedésoler,maisd’essayerd’approcherBabaparl’intermédiairede Shama(MadhavraoDeshpande),unfidèleintimedeBaba.Illuiditque,commeonentreencontact avecleDieuShivaparl’entremisedesonserviteuretfidèleNandi,ildevaitdoncs’approcherdeBaba parl’intermédiaredeShama.Falkeapprécial’idéeetimploraShamad’intercéderensafaveur.Shama accepta et, lorsque l’occasion seprésenta, ilparla de SiddikFalkeàBabaencestermes:«Baba, pourquoinepermettezVouspasauvieuxHaji 33 d’entrerdanslamosquée,alorsquedenombreuses personnes vont et viennent librement après Votre darshan? Pourquoi ne le bénissezVous pas au moinsunefois?»Babarépondit:«Shama,tuestropjeunepourcomprendre.SileFakir(Allah)ne lepermetpas,quepuisJefaire?SansSagrâce,quipeutentrerdanslamosquée?Bon,valevoiret demandeluis’ilviendrasurl’étroitsentierauprèsdupuitsBarvi.»Shamas’enallaetrevintavecune réponseaffirmative.BabaditencoreàShama:«Demandeluis’ilestprêtàMepayerlasommede 40.000Roupiesenquatreversements.»Shamas’enallaetrevintaveclaréponsequ’ilpayeraitmême 400.000Roupies.BabaditencoreàShama:«Nousallonscouperunechèvreenmorceauxdansla mosquée,demandeluis’ilpréfèremangerlecuissotoulestesticulesdelachèvre.»Shamarevint aveclaréponsequeleHajiseraitheureuxderecevoirunpetitmorceaudu kolamba (potenargile)de Baba.Entendantcela,BabaS’énervaetdeSesmainsIljetalesjarresetle kolamba, s’avançatout 33 Haji:titreattribuéàunMusulmanquiafaitunpèlerinageàlaMecque. 51 droitversleHajiet,relevantlesmanchesdeSon kafni ,S’écria:«Pourquoivousvantezvousetvous faitesvouspasserpourunvieuxHaji?EstceainsiquevouscomprenezleCoran?Vousêtesfierde votrepèlerinage à la Mecque, mais vous ne Me connaissezpas!» Cette réprimande déconcerta le Haji.Alors,Babaretournaàlamosquée,achetaunpanierdemanguesetl’envoyaauHaji.PuisIlalla denouveauversleHajietsortant55roupiesdeSapoche,Illesmitdanslamainduvieilhomme. Aprèscetincident,BabatémoignaSonamourauHaji,l’invitaàSatableetparlasuite,l’hommeput entrer dansla mosquée chaque fois qu’ille désirait.Baba lui donnait detemps en temps quelques roupies,etleHajifutmêmeenrôlédansle durbar (salled’audiencedupalaisroyal)deBaba. LecontrôledeBabasurleséléments. Nous terminerons ce chapitre par la description de deux incidents qui montrent comment Baba contrôlaitleséléments.Unsoir,ilyeutàShirdiunetempêteépouvantable.Lecielétaitobscurcipar d’épaisnuagesnoirs.Leventcommençaàsoufflerviolemment,lesnuéesgrondèrent,deséclairsse mirentàétinceleretlapluiecommençaàtomberàtorrents.Enpeudetemps,lalocalitéentièreétait inondée.Touslesêtresoiseaux,animauxethommesétaientterriblementeffrayés;ilsentrèrenten masse dans la mosquée pour s’abriter. Il y a de nombreuses Déités locales à Shirdi, mais aucune d’elles ne vint à leur secours. Aussi prièrentils Baba, leur Dieu qui appréciait leur dévotion, d’intercéderetdecalmerlatempête.Babafuttrèsému.Ilsortitet,deboutàl’entréedelamosquée,Il S’adressaàlatempêted’unevoixforteetretentissante:«Arrête,arrêtetafurieettienstoitranquille !»Enquelquesminutes,lapluiediminua,leventtombaetlatempêtes’arrêta.Puislalunemonta danslecieletlesgensretournèrentchezeuxtrèssatisfaits. Auneautreoccasion,enpleinmidi,lefeucommençaàbrûleravecéclatdansle dhuni etl’onvit sesflammesatteindreleschevronsduplafond.Lesgensquiétaientassisdanslamosquéenesavaient que faire. Ils n’osaient pas demander à Baba de verser de l’eau ou d’intervenir pour abaisser les flammes.Babaréalisabientôtcequisepassait.IllevaSon satka (baguette)etenfrappaviolemment un pilier devant Lui en disant : «Descends, tienstoi tranquille !» A chaque coup de satka , les flammess’abaissaient.Enquelquesminutesle dhuni redevintcalmeetnormal. Voilà notre Sai, l’Incarnation de Dieu. Il bénira tout homme qui se prosternera devant Lui et s’abandonneraàLui.Celuiquiliraleshistoiresdecechapitrechaquejouravecfoietdévotionsera bientôt libéré de tous les malheurs. Non seulement cela, mais aussi en restant toujours attaché et dévouéàSai,ilobtiendratrèsvitelavisiondeDieu,toussesdésirsserontsatisfaitset,seretrouvant finalementsansdésir,ilatteindraleSuprême.Qu’ilensoitainsi! JemeprosternedevantShrîSai Paixàtouslesêtres!

52 CHAPITRE 12

LeslîlasdeSai–LesexpériencesdeKakaMahajani,l’avocatDhumal,MonsieurNimonkar,Mule ShastrietunDocteur. Voyonsmaintenant,danscechapitre,commentlesfidèlesétaientreçusettraitésparBaba. LamissiondesSaints Nous avons vu précédemment qu’une Incarnation Divine a pour but de protéger les bons et d’écarterlesmauvais.LamissiondesSaintsesttoutefoistrèsdifférente.Aleursyeuxlesbonsetles méchantssontidentiques.Ilsattirentavanttoutlesmalfaiteurspourlesremettresurledroitchemin. Ils sont l’ Agastya 34 qui avala le bhāvasāgara (l’océan de l’existence matérielle), ou le soleil qui disperselesténèbresdel’ignorance.DieudemeuredanslesSaints.Enfait,ilsnesontpasdifférents deLui.NotreSai,quiestl’und’eux,s’estincarnépourlebiendesfidèles.Possédantlaconnaissance suprême et auréolé de lumière divine, Il aimait tous les êtres de la même façon. Il n’avait aucun attachement.Ennemisetamis,roisetindigents,tousétaientidentiquesàSesyeux.EcoutezdoncSes prouesses.Pourlebiendesfidèles,IldispensaitSesréservesdeméritesetétaittoujoursprêtàles aider.ToutefoislesfidèlesnepouvaientjamaisL’approcher,àpartquandIllevoulait.Silemoment n’étaitpasvenupoureux,ilsnepensaientpasàBabaetSes līlas n’arrivaientpasàleursoreilles.Dès lors, comment pouvaientils chercher à Le voir ? Certains désiraient voir Sai Baba, mais n’eurent jamaisl’opportunitéd’avoirSon darshan jusqu’àSon Mahasamâdhi (Sonreposéternel).Nombreuses furentlespersonnespourqui le désir d’avoir un darshan de Baba ne futpas satisfait. Si ces gens croientenLuietécoutentlerécitdeSes līlas ,leurquêtede darshan serarécompenséedansunelarge mesure par les līlas . Même si quelques personnes allaient à Shirdi par pure chance et avaient le darshan de Baba,pouvaientelles resterlongtemps en celieu?Non!Nul nepouvait y allerde sa propreinitiative,etpersonnenepouvaityséjournersiBabanelevoulaitpas.Lesfidèlesrestaientà ShirdiaussilongtempsqueBabaleleurpermettaitetdevaientquitterleslieuxdèsqu’Illedemandait. Ainsi,toutdépendaitdelavolontédeBaba KakaMahajani Unjour,KakaMahajanipartitdeMumbaipourserendreàShirdi.Ilvoulaityresterunesemaine etprofiterdelafêtede GokulAshtami (appeléeaussi KrishnaJanmastami ).Apeineavaitilreçule darshan deBabaqueCeluiciluidemanda:«Quandrepartezvouschezvous?»Ilfutplutôtsurpris parcettequestion,maiscommeilluifallaitrépondre,ilditqu’ilretourneraitchezluiquandBabale lui ordonnerait. Alors Baba dit : «Partez demain !» La parole de Baba faisait loi et devait être respectéeàlalettre.Parconséquent,KakaMahajaniquittaimmédiatementShirdi.Quandilarrivaà sonbureaudeMumbai,iltrouvasonemployéquil’attendaitanxieusement.Sonadministrateurétait tombésubitementmaladeetlaprésencedeKakaétaitabsolumentnécessaire.Illuiavaitenvoyéune lettreàShirdi,maiselleétaitrevenueàMumbai. BhausahebDhumal Voyons maintenant une autre histoire. Une fois, Bhausaheb Dhumal se rendit à Niphad pour plaider une affaire. En chemin, il passa par Shirdi, eut le darshan de Baba et voulut repartir

34 Agastya:un rishi ,auteurcélèbredeplusieurshymnesdu RigVeda etpersonnageréputédansleshistoires hindoues.OnleditfilsdudieuMitra,nécommepoissondansunejarre,etd’unebrillanceexceptionnelle.On racontequ’ilforçalachaînemontagneuseVindhyaàseprosternerdevantluietqu’ilingérad’uneseulegorgée l’océanquil’avaitoffensé. 53 immédiatement pour Niphad, mais Baba ne le lui permit pas. Il le fit rester à Shirdi plus d’une semaine.Aumêmemoment,àNiphad,lemagistratsouffraitterriblementd’unedouleurabdominale et la plaidoirie était ajournée. M. Dhumal fut ensuite autorisé à s’en aller pour s’occuper de son affaire. Quelques mois passèrent et l’affaire fut jugée par quatre magistrats. Finalement, Monsieur Dhumalgagnaleprocèsetsonclientfutacquitté. MadameNimonkar . M.NanasahebNimonkar,propriétaireduterritoiredeNimonetmagistrathonoraire,étaitàShirdi avec son épouse. M. et Mme Nimonkar passaient la plupart de leur temps à servir Baba dans la mosquée.LeurfilstombamaladeàBelapuretlamèredécida,avecleconsentementdeBaba,dese rendrelàbaspourvoirsonfilsetdesmembresdesafamille.Ellevoulaityresterquelquesjours,mais M. Nanasaheb lui demanda de revenir le lendemain. La dame se trouvait dans une situation embarrassanteetnesavaitquefaire,maissonDieuSaivintàsonsecours.AvantdequitterShirdi,elle alla voir Baba qui se tenait debout en face du wada (maison résidentielle) de Sathe, avec M. Nanasahebetd’autrespersonnes.ElleseprosternaàSesPiedsetLuidemandalapermissiondepartir. Babaluidit:«Allez,allezyvite;soyeztranquilleetnevousinquiétezderien.Restezpaisiblement quatrejoursàBelapur.VoyeztousvosparentsetensuiterevenezàShirdi.»Commecesparolesde Babavenaientbienàpropos!LarequêtedeM.NanasahebfutdoncannuléeparladécisiondeBaba. MuleShastrideNasik. MuleShastri,brahmane agnihotri 35 deNasik,quiavaitétudiélessix shāstras 36 etétaitexperten astrologieetchiromancie,vintunjouràShirdivoirM.BapusahebButi,lecélèbremillionnairede Nagpur.Aprèsl’avoirrencontré,ilserenditàlamosquée,encompagnied’autrespersonnes,pourvoir Baba. Avec Son propre argent, Baba acheta à des vendeurs des fruits et d’autres articles et les distribuaauxpersonnesprésentesdanslamosquée.Babaavaitcoutumedepresserlesmanguesde touscôtéssiadroitementque,lorsqu’unepersonneenrecevaituneetlasuçait,toutelachairluientrait dans la bouche, et elle pouvait rejeter facilement le noyau et la peau. Baba pelait les bananes et distribuait la pulpe aux fidèles tandis qu’Il gardait les peaux pour Lui. Etant chiromancien, Mule ShastrivoulaitexaminerlapaumedeBabaetLuidemandad’ouvrirSamain.Babaignorasarequête etluidonnaquatrebananes.Ensuite,ilsretournèrenttousau wada etMuleShastripritunbain,mit desvêtementsfraisetcommençasestâcheshabituelles,àsavoirl’ agnihotra (ritedel’adorationdufeu sacré),etc.Puis,commeàl’ordinaire,BabaSedirigeaversle Lendi (jardin)etdit:«Prenezunpeu de geru 37 ,aujourd’huinousmettronsunvêtementcouleursafran.»PersonnenecompritcequeBaba voulait dire. Aubout d’un moment, lorsque Babarevint et quelespréparatifspour l’ārati de midi furentterminés,BapusahebJogdemandaàMuleShastris’ilvoulaitl’accompagner.Ilréponditqu’il verrait Baba dansl’aprèsmidi. Baba prit place surSa chaise, fut honoré par les fidèles et l’ ārati commença.Ensuite,BabaditàButi:«Allezquémanderune dakshinā (offrandeauprêtreofficiantou auMaître) aunouveauprêtredeNasik.»Butiserenditau wada pourrecevoirla dakshinā. Quandil délivralemessagedeBabaàMuleShastri,celuicifutperplexe.Ilpensa:«Jesuisunpurbrahmane agnihotri ;pourquoidevraisjepayerune dakshinā ?BabaestpeutêtreungrandSaint,maisjenesuis pasSonsubordonné.»Toutefois,puisqu’ungrandSainttelqueSaiBabademandaituneoffrandepar l’intermédiaire d’un millionnaire tel que Buti, il ne pouvait refuser. Ainsi, laissant ses pratiques inachevées,ilpartitavecButiverslamosquée.Secroyantluimêmesaintetpur,etpensantquela mosquéeétaitunlieuimpur,ilsetintàdistance.Aprèsavoirjointsesmains,iljetadesfleursàBaba, delàoùilsetrouvait,etvoilàquetoutàcoup,cen’estplusBabaqu’ilvitsurlesiège,maisGholap Swami, son Guru défunt.Il en fut stupéfait. Etaitce un rêve ?Non, car il étaitbien éveillé. Mais commentson Guru décédépouvaitilsetrouverlà?Ilrestaunmomentsansparole.Ilsepinçaet 35 Agnihotri :prêtrechargéd’alimenterlefeuperpétueldansletemple. 36 Shastras : les Livres sacrés, qui comprennent la shruti ou révélation dans les quatre Védas; la ou doctrinesconnuesdemémoireetfixéesparécritdanslespoèmesépiquesdu etdu Râmayana;les Purânas ourécitsallégoriques,etles Tantras ourituels. 37 Geru:unesubstanceboueuseocrerouge,utiliséepourteindrelesvêtementsdes sannyasi 54 réfléchitànouveau,sansréussiràcomprendrecommentsonGuruGholappouvaitsetrouverdansla mosquée.Finalement,laissantdecôtétoussesdoutes,ils’avança,seprosternaauxpiedsdesonGuru et resta figé, les mains jointes. Les autres chantaient l’ārati de Baba, mais Mule Shastri chanta à pleinevoixlenomdeson Guru .Puis,rejetanttoutorgueildesacasteetdesoncaractèresacré,ilse prosternadetoutsonlongdevantsonGuru,lesyeuxfermés.Quandilserelevaetouvritlesyeux,il vit Sai Baba qui demandait la dakshinā . En voyant la forme glorieuse de Baba et Son pouvoir incommensurable,MuleShastriperdittouteconsciencedeluimême.Ilfutextrêmementheureuxet sesyeuxseremplirentdelarmesdejoie.IlsaluaànouveauBabaetLuiremisl’offrande.Ildéclara quesesdoutess’étaientdissipésetqu’ilvoyaitenLuisonpropre Guru .Témoinsdecemerveilleux līla deBaba,touslesgens,ycomprisMuleShastri,furenttrèsémusetcomprirentlesensdesparoles deBaba:«Apportezdugeru ,nousmettronsunvêtementcouleursafran(couleurdurenoncement).» Telestle līla merveilleuxdeBaba. Unmédecin. Unjour,uncollecteurd’impôtsvintàShirdiavecundesesamismédecin.Ledocteurannonça quesaDéitétutélaireétaitRâmaetqu’ilnes’inclineraitpasdevantunMusulman;c’estpourquoiil étaitpeudisposéàveniràShirdi.Lecollecteurréponditquepersonnenel’obligeraitàseprosterner, aussi pouvaitil venir et lui accorder le plaisir de sa compagnie. Ils allèrent donc à Shirdi et se rendirent à la mosquée pour le darshan de Baba. Tout le monde fut stupéfait de voir le docteur s’avancer pour saluer Baba. On lui demanda comment il avait pu oublier sa résolution de ne pas s’inclinerdevantunMusulman.Alorslemédecinréponditqu’ilavaitvusurlesiègesaDéitébien aiméeRâma,c’estpourquoiils’étaitprosternédevantLui.Tandisqu’ildisaitcela,ilvitdenouveau Sai Baba assis là. Consterné, il s’exclama: «Estce un rêve ? Comment pourraitIl être un Musulman?Non!C’estungrand YogasampannaAvatar (uneIncarnationdivineparfaite,pourvue detouslespouvoirsyogiques).» Lelendemain,ilfitunsermentetcommençaàjeûner.Ils’absentadelamosquée,décidantdene pasyreveniraussilongtempsqueBabanel’auraitpasbéni.Troisjourspassèrentetlequatrièmejour, undesesamisdeKhandesharriva;ensacompagnieilallaàlamosquéepourle darshan deBaba. Après les salutations, Baba demanda au médecin s’il était venu parce que quelqu’un l’avait fait appeler.Enentendantcettequestioncapitale,ledocteurfutému.Aucoursdelanuitsuivante,ilfut béniparBabaetdanssonsommeil,iléprouvalabéatitudesuprême.Ilretournaensuitedanssaville oùildemeuradanslemêmeétatpendantquinzejours.Ainsi,sadévotionenversSaiBabaserenforça considérablement. Lamoraledeshistoiresmentionnéescidessus,spécialementcelledeMuleShastri,estquenous devonsavoirunefoiinébranlableennotre Guru etenluiseul. D’autres līlas deSaiBabaserontdécritsdansleprochainchapitre. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

55 CHAPITRE 13 D’autreslīlasdeSai–Desguérisonsdemaladies:lecasdeBhimajiPatil,celuideBalaShimpi,de BapusahebButi,duSwamid’Alandi,deKakaMahajanietDattopantdeHarda. LePouvoirimpénétrabledeMāyā. LesparolesdeBabaétaienttoujoursconcises,profondes,chargéesdesens,efficacesetmesurées. Ilétaittoujourssatisfaitetnesesouciaitjamaisderien.Ildisait:«BienqueJesoisunFakir,queJe n’aieniépousenifoyer,etque,libredetoutsoucis,Jedemeure enunseullieu,l’inévitable māyā (illusiondesnomsetdesformesquivoilel’Unicité) Metourmentesouvent.BienqueJenepensepas à Moi, elle ne peut M’oublier. Elle M’enveloppe toujours. Cette māyā du Seigneur Hari (Vishnu) tourmentemêmeleDieuBrahmâetlesautresDieux;alors,quedired’unpauvreFakirtelqueMoi? CeuxquiprennentrefugedansleSeigneurseront,parSagrâce,libérésdesonemprise.» AinsiparlaitBabaausujetdupouvoirde māyā .Dansle Bhagavatam, leSeigneurSriKrishnadità Uddhava que les saints sont Ses formes vivantes. Ecoutez ce qu’a dit Baba pour le bien de Ses fidèles:«CeuxquisontchanceuxetdontlesfaiblessesontdisparuprennentgoûtàMevénérer. SivousinvoquezconstammentlenomdeSai,Jevousferaitraverserlesseptmers 38 ;croyezen cesparoles,etvousentirerezassurémentprofit.Jen’aibesoind’aucunecérémonie.Jedemeure làoùrègneladévotionsincère. »Maintenant,lisezcequeSaiafaitpourlebiendeceuxquisesont abandonnésàLui. BhimajiPatil En1909,uncertainBhimajiPatil,dedanslacirconscriptionde,Districtde Poona, souffrait d’une grave inflammation chronique des poumons, qui finalement dégénéra en tuberculose. Il essaya les remèdes les plus variés, sans résultat. Perdant tout espoir, il adressa finalementuneprièreàDieu:«ÔSeigneurNârâyana,apportezmoiVotresecours.»C’estunfait bien connu que, tant que tout va bien dans notre vie, nous ne pensons pas à Dieu, mais si nous sommesfrappéspardesmalheursetdesépreuves,nousnoussouvenonsdeLui.Ainsi,Bhimajise tournaitmaintenantversDieu.IlconsultaM.NanasahebChandorkar,ungrandfidèledeBaba.Illui écrivit donc une lettre, donnant tous les détails de sa maladie et lui demanda son opinion. M. Nanasahebluiréponditqu’iln’yavaitplusqu’unseulremède,celuideseprosternerauxPiedsde Baba.Faisantconfianceàl’avisdeM.Nanasaheb,BhimajisepréparaàalleràShirdi.Ilfutemmenéà Shirdi,conduitàlamosquéeetplacédevantBaba.M.NanasahebetShama(MadhavraoDeshpande) étaient présents. Baba fit remarquer que la maladie était due à un mauvais karma (conséquences d’actes accomplis dans lepassé) et qu’Il n’était pas, de prime abord, disposé à interférer. Mais le patient s’écria désespéré qu’il était désemparé et qu’il cherchait refuge en Lui et implorait Sa miséricorde,car Il était son dernierespoir. Alors, Babafutému et dit à Bhimaji : «Restez ici, ne soyezplusangoissé,vossouffrancessontarrivéesàleurterme. Aussiaccabléeetaffligéequesoit unepersonne,dèsqu’ellemetunpieddanslamosquée,ellesetrouvesurlechemindubonheur. LeFakirquiviticiesttrèsbienveillant;Ilguériralamaladieetprotégeratoutlemondeavecamouret bonté.»Lepatientavaitvomidusangtouteslescinqminutes,maiscelaneluiarrivapasuneseule fois en présence de Baba. A partir du moment où Baba prononça les paroles de miséricorde, la maladieévoluafavorablement.BabademandaàBhimajidelogerdanslamaisondeBhimabai,qui n’était ni confortable ni convenable, mais l’ordre de Baba devait être respecté. Pendant qu’il y 38 L’expression originale est saptasindhava , les sept fleuves sacrés, terme qui revient fréquemment dans les Védas,le Mahabharata etle Rāmayana ,etquiindiquelesseptfleuvesourivièresquiremontentverslenord: Gange, Yamunā, Sarasvati, Sutudri, Parushni, Marudvridhā, Arjikīyā. Ces cours d’eau représentent symboliquement les nadi s ou canaux subtils de l’énergie dans le corps humain. L’expression est également utiliséepourindiquer,selonlesEcritures,lesseptocéansdumonde. 56 séjournait,Babaleguéritàtraversdeuxrêves.Danslepremier,ilsevitenfant,éprouvantlaterrible douleurdescoupsdefouetreçuspourn’avoirpassurécitersapoésiedevantlemaîtred’école.Dans le second rêve, quelqu’un lui causait une souffrance intense en faisant rouler une pierre sur sa poitrine.Aprèsavoirsupportéainsiladouleurenrêve,saguérisonfutcomplèteetilrentrachezlui. Par la suite, il revint souvent à Shirdi pour se prosterner devant Baba, se souvenant avec reconnaissancedecequ’Ilavaitfaitpourlui.Baban’attendaitaucunremerciementdesfidèles,sice n’est un souvenir reconnaissant, ainsi qu’une foi et une dévotion inébranlables. Dans l’Etat du Maharashtra,leshabitantscélèbrenttoujoursla pūja deNarayanadansleursmaisons,tousles quinzejoursoutouslesmois.MaiscefutBhimajiPatilqui,lorsqu’ilrevintdanssonvillage,inaugura danssapropremaisonunenouvelle pūja àSaiSatya,aulieudela pūja SatyaNarayanatraditionnelle. BalaGanpatShimpi Bala Ganpat Shimpi, un autre fidèle de Baba, souffrait grandement d’une forme maligne de malaria.Ilessayatoutessortesderemèdesetdedécoctions,maisenvain.Commelafièvrenetombait pas, il accourut à Shirdi et se prosterna aux Pieds de Baba. A cette occasion, Sai Baba lui donna l’étrangeordonnancesuivante:«Donnezàunchiennoirquelquesbouchéesderizauyaourt,enface dutemplede»Balanesavaitpascommentexécutercetordre,maisdèsqu’ilfutrentréchez lui,ilseprocuradurizetduyaourt.Aprèslesavoircuitsensemble,ilapportacettepréparationprès dutempledeLakshmietytrouvaunchiennoirquiagitaitlaqueue.Ilplaçalerizauyaourtdevantle chien.L’animallemangeaet,aussiétrangequecelapuisseparaître,Balafutguéridesamalaria. BapusahebButi Unjour,ShrimanBapusahebButisouffritdedysenterieetdevomissements.Ilavaitunearmoire pleinedeproduitspharmaceutiquesetd’autresremèdes,maisaucund’euxn’avaitlemoindreeffet. Bapusahebdevinttrèsfaibleàcausedespurgesetdesvomissementsrépétésetparconséquent,ilne futpluscapabled’alleràlamosquéepourassisterau darshan. AlorsBabal’envoyachercheretlefit asseoirdevantLui.Illuidit:«Aprésent,faisattention,tunedevraisplustepurger»,etremuantson index,Ilajouta:«Lesvomissementsdoiventégalementcesser.»Constatezmaintenantlepouvoirdes parolesdeBaba:lesdeuxmaladiesdisparurentetButirecouvralasanté. A une autre occasion, il eut une attaque de choléra et avait une soif terrible. Le Docteur Pillai essaya de nombreux remèdes, mais aucun ne le soulagea. Alors Buti se rendit chez Baba et Le consultapoursavoircequ’ildevaitboirepourapaisersasoifetguérirsamaladie.Babaprescrivitune infusiond’amandes,denoixetdepistachesbouilliesdansdulaitsucré.Celaauraitétéconsidérépar n’importe quel médecin comme un facteur d’aggravation fatale de la maladie, mais pour obéir aveuglémentàl’ordredeBaba,l’infusionfutadministréeaupatientet,aussiétrangequecelapuisse paraître,lemaladefutguéri. LeSwamid’Alandi UnSwamivenud’AlandiserenditàShirdidansl’espoird’avoirle darshan deBaba.Ilsouffraitde grandsmauxd’oreillequil’empêchaientdedormir.Ilavaitsubiuneopérationquin’avaitserviàrien. LadouleurétaitlancinanteetleSwaminesavaitquefaire.Commeildevaitrepartir,aumomentoùil vint prendre congé, Shama (Madhavrao Deshpande) demanda à Baba de faire quelque chose pour calmer son mal d’oreille. Baba le réconforta en lui disant : “ Allah accha karega (Dieu agira parfaitement)»PuisleSwamiretournaàPoonaet,auboutd’unesemaine,envoyaunelettreàShirdi déclarantquesesmauxd’oreilles’étaientcalmésbienquelagrosseursoittoujoursprésenteetque, danslebutdelafaireenlever,ilallaitàMumbaisefaireopérer.Cependant,enexaminantl’oreille,le chirurgienassuraqu’aucuneopérationn’étaitnécessaire.Telétaitl’effetpuissantetmerveilleuxdes parolesdeBaba! 57 KākaMahajani Unjour,unautrefidèle,KākaMahajani,souffraitdediarrhée.Pournepasinterrompresonservice enversBaba,Kākatintàsadispositionunpetitpotpleind’eaudansuncoindelamosquéeet,chaque fois qu’il en ressentait l’urgence, il sortait dans la nature. Comme Sai Baba savait tout, Kāka ne L’informa pas de sa maladie, pensant qu’Il le guérirait bientôt de Sa propre initiative. Baba avait accordé la permission de poser un dallage devant la mosquée, mais lorsque le travail véritable commença,Ildevintfurieuxetsemitàhurler.Toutlemondesesauva;Kākafitdemême,maisBaba l’empoignaetlefitasseoir.Danslaconfusiongénérale,quelqu’una vait abandonné là un sachet decacahuètes.Babaenpritunepoignée,lesrouladansSesmains,soufflalespeluresetlesdonna ainsinettoyéesàKākapourqu’illesmange.Toutsedéroulaitenmêmetemps,lesréprimandes,le nettoyagedescacahuètesetl’exhortationàKākadelesavaler.BabaLuimêmeenmangeaquelques unes.Puis,lorsquelesachetfutvide,BabademandaàKākad’allerpuiserdel’eaucarIlavaitsoif. Kākaapportaunpichetpleind’eau.BabaenbutunpeuetIlenfitboireaussiàKāka.PuisBaba déclara : «A présent, ta diarrhée est arrêtée et tu peux t’occuper des travaux de dallage.» Entre temps,lespersonnesquis’étaientenfuiesrevenaientetcommençaientàtravailler,etKāka,dontla diarrhée avait cessé,sejoignit à eux. Estce quelesarachides sont unremèdecontre la diarrhée ? Selonunavismédicalcourant,ellesaggraveraientplutôtlamaladieetnelaguériraientcertainement pas.Ici,commedanslesautrescas,levrairemèdefutlaparoledeBaba. DattopantdeHarda Dattopant,ungentilhommedeHarda,souffraitdemauxd’estomacdepuisquatorzeans,etpasun médicamentneluiapportaitlemoindresoulagement.Alors,ayantentenduparlerdeBabaetdeSa réputationdeguérirlesmaladiesparunsimpleregard,ilcourutàShirdietseprosternaàSespieds. Babaleregardatendrementetlebénit.TandisqueBabaposaitlamainsursatêteetluidonnaitde l’udi enlebénissant,Dattopantsesentitsoulagéetilneressentitplusaucuntrouble. Auboutdecechapitre,troiscassontcitésdanslesnotesaubasdelapage: 1. Madhavrao Deshpande souffrait d’hémorroïdes. Baba lui donna une décoction de sonamukhi (cosses de séné). Cela le soulagea. Au bout de deux ans, le problème revint et Madhavrao prit la même décoction sans consulter Baba. Il en résulta une aggravation de la maladie, mais plus tard, cellecifutguérieparlagrâcedeBaba. 2. Gangadharpant, le frère aîné de Kaka Mahajani, souffrait de maux d’estomac depuis de nombreusesannées.LarenomméedeBabaétantparvenuejusqu’àlui,ilallaàShirdietdemandaà Babadeleguérir.Babatouchasonventreetluidit:«Dieuguérira.»Apartirdecemomentlà,il n’eutplusdemauxd’estomacetfutcomplètementguéri. 3.Unjour,NanasahebChandorkarsouffraitaussid’unedouleurlancinanteàl’estomac;iln’avait derépitnilejournilanuit.Lesmédecinsluiadministraientdespiqûresquineluifaisaientaucun effet.Alors,ilallavoirBabaquiluiordonnademangerun burfi (gâteauindien),avecdu ghī (beurre clarifié).Cetteordonnanceleguéritcomplètement. Toutesceshistoiresmontrentquelevéritableremèdequiguéritdéfinitivementlesmaladies,c’est laparoledeBabaetSagrâce,etnonquelquesmédicamentsoupréparationspharmaceutiques. JemeprosternedevantShrîSai Paixàtouslesêtres!

58 CHAPITRE 14 RatanjiWadiadeNanded–SaintMoulisaheb–Ladakshinâmimâmsa. Danslechapitreprécédent,nousavonsdécritcommentlaparoleetlagrâcedeBabaguérissaient denombreusesmaladiesincurables.MaintenantnousallonsracontercommentBababénitM.Ratanji Wadiaetluidonnaunedescendance. LaviedeceSaint(SaiBaba)étaitnaturellementdouce.TousSesgestes,Safaçondemangeretde marcher, de même que Ses enseignements spontanés étaient pleins de charme. Sa vie était l’expressionmêmedelaBéatitude.LafélicitéqueSaiaccordaitàSesfidèlesétaitunmoyenpour qu’ils se souviennent de Lui. Il leur racontait diverses histoires sur le devoir et l’action qui les conduiraientfinalementàlareligionvéritable.Ilvoulaitquelesgensviventheureuxencemonde, toutenrestantconstammentattentifsaubutdeleurexistence,c’estàdire,àlaRéalisationduSoi.Le corpshumainquenousobtenonsestlaconséquencedesméritesacquisdansnosviesantérieures,etil seraitsouhaitablequ’àl’aidedececorpsnousparvenionsàladévotionetàlalibérationencettevie même.Aussinedevrionsnousjamaisêtreparesseux,maistoujoursveilleràréaliserlebutfinaldela vie. Sivousécoutezquotidiennementles līlas (jeux,prodiges)deSai,vousLeverreztoujours.Jouret nuit,vousvoussouviendrezdeLui.SivousvousimprégnezdeSaidecettefaçon,votrementalne seraplusinstable,etsivouspersistezsurcettevoie,ilsefondrafinalementdanslaPureConscience. RatanjideNanded. Venonsen maintenant à l’histoire principale de ce chapitre. A Nanded, dans l’Etat de Nizam (actuellementdansl’EtatduMaharashtra),vivaitunParsi 39 ,entrepreneuretnégociantenminoterie, appeléRatanjiShapurjiWadia.Ilavaitamasséunegrandefortuneetavaitachetédeschampsetdes terres.Ilpossédaitdubétail,deschevauxetdesvéhicules,etsafortuneprospérait.Vudel’extérieur, il semblait heureux et satisfait, mais en réalité, intimement, il n’en était rien. Le décret de la Providence esttel qu’en ce mondepersonne n’est totalement riche et heureux.Le riche Ratanji ne faisait pas exception à la règle. Il était libéral et charitable, donnait nourriture et vêtements aux pauvresetaidaittoutlemondedetouteslesmanières.Lesgensleprenaientpourunhommebonet heureux,maisRatanjisesentaitmisérablecar,iln’avaitpasd’enfant,nifillenigarçon,bienqu’ilen désirâtdepuislongtemps.Toutcommesontvainsetinutilesun kîrtana (chantàlagloireduSeigneur) chantésansamournidévotion,unchantsansaccompagnementsrythmiques,unbrahmanesansson cordonsacré 40 ,unemaîtrisedetouslesartssansbonsens,unpèlerinagesansrepentirouuneparure sanscollier,ainsiestlavied’unhommemariésansenfants.Ratanjiruminaitsanscessesurcesujetet sedisait:«PlairatilunjouràDieudem’accorderunfils?» Ilétaitdoncmoroseetavaitperdu l’appétit.Jouretnuit,ilsedemandaitavecanxiétés’ilseraitunjourbéniparlanaissanced’unfils.Il tenait Das Ganu Maharaj en grande estime. Il alla le voir et lui ouvrit son cœur. Das Ganu lui conseillad’alleràShirdipourassisterau darshan deBaba,deseprosterneràSespiedspoursolliciter SabénédictionetLeprierpouravoirunedescendance.Ratanjiacceptaleconseiletdécidad’allerà Shirdi. Il s’y rendit quelques jours plus tard, eut le darshan de Baba et se prosterna à Ses pieds. Ensuite,ouvrantunpanier,ilensortitunebelleguirlandedefleursqu’ilplaçaautourducoudeBaba etLuioffritunecorbeilledefruits.Puis,avecgrandrespect,ilvints’asseoirprèsdeLuietLesupplia en disant: «De nombreuses personnes en difficulté viennent à Vous, et Vous les soulagez 39 Parsi:personnequi,enInde,suitl’enseignementdeZarathoustraetdescenddesPerseszoroastrienschassés de leur pays par les Musulmans. La communauté des Parsis vit surtout dans les Etats du Punjab et du Maharastra. 40 Ungarçonhindouestconsidérécommenéunedeuxièmefoislorsqu’ilreçcoitl’impositionducordonsacré (jajnyopavit ) lors d’une cérémonie d’initiation au mantra Gâyatri. Après cette cérémonie, il a le droit de pratiquertouslesautresrituels.Lecordonsacréestunsymboledepureté,longévitéetdynamisme. 59 immédiatement. Enapprenantcela,je suis venuanxieusement meréfugieràVospieds. S’ilVous plaît,nemedécevezpas.»Alors,SaiBabaluidemandaune dakshinā decinqroupiesqueRatanji s’apprêtaitàLuidonner,maisIlajoutaqu’Ilavaitdéjàreçudesaparttroisroupiesetquatorze annas (un anna valait1/16 ederoupie)etqu’ilnedevaitpayerqueladifférence.Entendantcela,Ratanjifut bienintrigué.Iln’arrivaitpasàcomprendrecequeBabavoulaitdire.C’étaitlapremièrefois,pensait il,qu’ilvenaitàShirdi,alors,commentBabapouvaitIldirequ’Ilavaitreçuprécédemmentdelui troisroupiesetquatorze annas ?Ilneputrésoudrecetteénigme.Cependantils’assitsimplementaux piedsdeBaba,Luidonnaladifférencedel’aumônedemandée,Luiexpliquaendétailpourquoiilétait venuquémanderSonaideetLepriadebienvouloirlebénirenluiaccordantunfils.Babafutémuet luiditdenepass’inquiéter,etquedésormaissesmauvaisjoursétaientpassés.Illuidonnaensuitede l’ udi (cendresacrée),posaSamainsursatêteetlebénitendisantqu’Allah(Dieu)satisferaitledésir desoncoeur. Après avoir pris congé de Baba, Ratanji retourna à Nanded et raconta à Das Ganu ce qui était arrivéàShirdi.Ilditquetouts’étaitbienpassé,qu’ilavaiteule darshan deBabaetqu’ilavaitreçuSa bénédictionetSon prasad (nourriturebénie).Toutefoisiln’arrivaitpasàcomprendreunechose.Baba affirmaitavoirdéjàreçudeluilasommedetroisroupiesetquatorze annas .«Degrâce,expliquez moicequeBabaavouludireparcetteremarque»,demandatilàDasGanu,«Jenesuisjamaisalléà Shirdiauparavant.Alors,commentauraisjepudonnercettesommeàlaquelleBabafaitallusion?» PourDasGanuégalementc’étaituneénigme,etilyréfléchitsérieusementpendantunbonmoment. Unpeuplustard,ilsesouvintqueRatanjiavaitreçuchezluiunSaintmusulmanappeléMaulisaheb etavaitdépenséunpeud’argentpourl’accueillir.CeMaulisahebétaitunSainttrèsconnuàNanded oùiltravaillaitcommeporteur.LorsqueRatanjidécidad’alleràShirdi,Maulisahebarrivachezlui. Ratanjileconnaissaitetl’aimait.Aussipréparatilunepetiteréceptionensonhonneur.DasGanu demanda à Ratanji le bordereau des dépenses de cette réception et tout le monde fut frappé d’étonnementenconstatantquelesdépensess’élevaientexactementàtroisroupiesquatorze annas ,ni plusnimoins.IlsdécouvrirenttousqueBabaétaitomniscient,etquebienqu’IlviveàShirdi,Ilsavait cequisepassaitailleurs,trèsloindelà.Enfait,Ilconnaissaitlepassé,leprésentetlefutur,etIl pouvaitpercevoirintérieurementlesproblèmesdechacun.Danscetexempleenparticulier,comment pouvaitIlêtreaucourantdelaréceptiondonnéepourMaulisahebetdelasommedépenséepourcela, sicen’estparcequ’Ilavaitlepouvoirdevoirenluietd’êtreUnaveclui? RatanjifutsatisfaitdecetteexplicationetsafoienBabaserenforçaets’accrut.Entempsvoulu,il futbéniparlanaissanced’unfilsetsajoieneconnutplusdebornes.Onditqu’ileutunedouzaine d’enfants,dontquatreseulementsurvécurent. Dansunenoteenbasdepage,verslafindecechapitre,l’auteurdéclarequeBabaavaitditàRao BahadurHariVinayakSathe,aprèslamortdesapremièrefemme,deseremarieretqu’ilauraitun fils. R.B.Sathe se maria une seconde fois. Avec cette nouvelle épouse, les deux premiers enfants furentdesfilles,etilsesentitdoncdéprimé.Maisletroisièmeenfantfutungarçon.Lapromessede Babas’avéraetilfutsatisfait. DakshināMīmāmsa 41 Noustermineronscechapitreparquelquesremarquesàproposdela dakshinā .Babademandait toujours une dakshinā aux gens qui venaient Le voir, c’est un fait bien connu. On pourrait se demander ceci : «Si Baba était un Fakir sans aucun attachement, pourquoi demandaitIl une dakshinā ettenaitIlàrecevoirdel’argent?Nousallonsétudieramplementcettequestionàprésent. Au début et pendant longtemps, Baba n’accepta rien. Il conservait les allumettes brûlées et en remplissait Sapoche. Il ne demandaitjamais rien àpersonne,ni aux fidèles ni à d’autres gens. Si quelqu’unposait devant Lui un paisa (un centime de roupie) ou deux, Il achetait de l’huile ou du 41 Mimāmsā :traité,investigationphilosophique; dakshinā :honorairepayéàl’officiantd’unsacrifice, récompenseofferteauMaître,don,donation. 60 tabac.Ilaimaitletabac,carIlfumaittoujoursun bidi (cigarettedespaysans)oule chillum (pipeen terre).Acetteépoque,commecertainespersonnespensaientqu’ellesnepouvaientpasvenirvoirun Saintlesmainsvides,ellesposaientquelquespiècesdemonnaiesdevantBaba.Quandun paisa était laissé devant Lui, Il le mettait dans Sa poche. S’il s’agissait d’une pièce de deux centimes, Il la restituaitimmédiatement.Plustard,commelaréputationdeBabas’étaitrépanduedanstoutlepays, lesgensaffluèrentengrandnombreetBabacommençaàleurdemanderla dakshinā .Dansla shruti (Védas), il est dit que la pūja envers les Dieux est incomplète tant que l’on n’a pas offert une monnaie. Si une pièce de monnaie est nécessaire dans la pūja adressée aux Dieux, pourquoi ne le seraitelle pas aussi pour la pūja des Saints ? En fin de compte, les shastras (codes moraux des Hindous)stipulentque,sil’onrendvisiteàuneDivinité(dansuntemple),àunroi,unSaintouun Guru ,onnedevraitpasseprésenterlesmainsvides.Ondoitoffrirquelquechose,depréférenceune pièce de monnaie. A ce propos, nous pouvons remarquer les préceptes recommandés dans les Upanishads . La Brihadaranyaka Upanishad dit que le Seigneur Prajapati conseilla les Dieux, les Hommes et les démons par une seule syllabe: da . Par cette syllabe, les Dieux comprirent qu’ils devaient pratiquer dama (la maîtrise de soi, le contrôle des sens et du mental) ; les Hommes interprétèrent cette syllabe comme dānam (la charité, le contrôle des désirs et de l’avidité) ; les démons comprirent qu’ils devaient pratiquer dayā (la compassion, le contrôle des tendances perverses). Ainsi, aux Hommes, Prajapati recommandait la charité ou le don. Dans la Taittiriya Upanishad , le Maître exhorte ses disciples à pratiquer la charité et d’autres vertus. Parlant de la charité, il ditceci : «Donnez avec conviction ou même sans elle, mais donnez avec magnanimité, c’estàdire généreusement ; donnez avec modestie, respect et sympathie». Baba demandait une dakshinā dans le but d’enseigner aux fidèles une leçon de charité, d’éliminer leur attachement à l’argent,etdepurifierainsileurmental .Toutefois,Illefaisaitavecuneparticularité:Ilaffirmaitqu’Il devaitrendrecentfoisplusqu’Ilnerecevait.Celas’estavéréàdenombreusesoccasions.Pouren citerune,voicicelledeM.GanpatraoBodas,unacteurcélèbre.Danssonautobiographieenlangue Marathe,ilécritque,commeBabaluidemandaitsouventavecinsistancedeLuidonnerune dakshinā , ilvidasonportemonnaiedevantLui.CommeleditM.Bodas,lerésultatdetoutcelafutque,plus tarddanslavie,ilnemanquajamaisd’argentcarilluivenaitenabondance. La dakshinā pouvaitavoiraussid’autressignifications,danslesnombreuxcasoùBabanevoulait aucunesommed’argent.Voicideuxexemples:(1)Babademandaune dakshinā dequinzeroupiesau ProfesseurG.G.Narkequiréponditn’avoirmêmepasuncentime.AlorsBabadit:«Jesais,vous n’avez pas d’argent, mais vous lisez le Yoga Vasishtha . DonnezMoi une dakshinā tirée de cet ouvrage!»Danscecas,donnerla dakshinā signifiait:«Tirerlesleçonsdulivreetleslogerdansle cœuroùBabaréside.»(2)Danslesecondcas,BabademandaàMmeR.A.TarkhaddeLuidonner une dakshinā desixroupies.Ladameétaitdésoléecarellen’avaitrienàdonner.Alorssonmarilui expliqua que Baba voulait qu’elle Lui abandonne ses six ennemis 42 . Baba fut d’accord avec cette explication. Ilfautnoterque,siBabarécoltaitunecertainesommed’argentgrâceàla dakshinā ,Ildistribuaitla somme entière le jour même et, le matin suivant, Il redevenait le pauvre Fakir qu’Il était habituellement.QuandBabaentraen mahasamādhi (reposéternel),bienqu’Ileûtreçudesmillierset desmilliersderoupiesde dakshinā pendantpresquedixans,Ilnepossédaitquequelquesroupies. Ensomme,endemandantla dakshinā àSesfidèles,Babaavaitpourbut principaldeleurenseigner lesleçonsduRenoncementetdelaPurification. 42 Lessixennemissont : Kāma désir,passion,luxure Kroda colère Lobha avidité,impatience,avarice Moha illusion,égarement,hallucination,envoûtement Mada orgueil,présomptueux,vanité Matsārya jalousie 61 Postscriptum . MonsieurB.V.Dev,deThana,unpercepteurd’impôtsretraitéetferventfidèledeBaba,aécritun articleàcesujet( dakshinā )danslemagazine ShriSaiLeela ,Vol.VII,Pages626,danslequelildit, entreautreschoses,cequisuit: «Babanedemandaitpasla dakshinā àtoutlemonde.Siquelqu’unladonnaitsansqu’elle fût demandée, parfois Il l’acceptait et d’autres fois Il la refusait. Il ne la demandait qu’à certainsfidèles.Ilnelademandaitjamaisàceuxquipensaient:«JeneladonneraiàBaba ques’Ilmelademande».Siquelqu’unoffraitune dakshinācontreSongré,Iln’ytouchait jamais,etsilapersonnelalaissaitlà,Illuidisaitdelareprendre.Ildemandaitauxfidèlesde petitesougrandessommes,selonleursouhait,leurdévotionetleurconvenance.Ildemandait la dakshināmêmeauxfemmesetauxenfants.Ilnelademandaitjamaisauxrichesniaux pauvres. «Baba ne se fâchait jamais contre ceux à qui Il demandait la dakshinā et qui ne la donnaientpas.Lorsqu’uneoffrandeétaitenvoyéeparl’intermédiaired’unamiquioubliaitde laremettreàBaba,Illaluirappelaitetlaluifaisait donner. A certaines occasions, Baba rendaitunepartiedelasommeofferteen dakshināetdemandaitaudonateurdeladéposersur sonpetitautelchezlui.Celaprofitaitimmensémentaudonateurouaufidèle.Siquelqu’un offraitplusqu’iln’avaiteul’intentiondedonneràl’origine,Babaluirendaitlesupplément. Parfois, Il demandait à certains une dakshinā plus importante que celle qu’ils avaient l’intentiondedonner,ets’ilsn’avaientpasl’argent,Illeurdisaitdemendieroud’emprunter auxautres.AquelquesunsIldemandaitla dakshinātroisouquatrefoisparjour.» «Delasommerécoltéeen dakshinā ,BabaprélevaitunetrèspetitepartiepourSespropres besoins,c’estàdirepourl’achatd’un chillum (pipe)etdeboisàbrûlerpourSon dhuni (feu sacré), et tout le reste Il le distribuait charitablement en proportions variables selon les personnes.TouteslesfourniturespourleShirdiSansthanfurentfourniesparderichesfidèles, ainsiquel’avaitsuggéréRadhakrishnamaî.Babasemettaittrèsencolèreetréprimandaitceux quiamenaientdesarticlescoûteuxetluxueux.IlditàM.NanasahebChandorkarquetousSes bienssecomposaientd’un kaupin (triangled’étoffepourcouvrirlespartiesintimes),unvieux chiffon,un kafni (tunique)etun tumrel (potenferblanc),etquelesgensLedérangeaienten apportanttouscesarticlessuperflusetcoûteux.» Lafemmeetlarichessesontlesdeuxprincipauxobstaclessurlesentierdenotre paramārtha (but suprême)etBabaavaitprévuàShirdideuxinstitutions,àsavoirla dakshinā etRadhakrishnamaî,et chaque fois qu’on venait Le voir, Il demandait une dakshinā et invitait les fidèles à se rendre à l’ECOLE(lamaisondeRadhakrishnamaî).S’ilspassaientcesdeuxtestsavecsuccès,c’estàdires’ils prouvaient qu’ils étaient libérés de l’attachement à la femme et à la richesse, leurs progrès en spiritualitéétaientrapidesetassurésparlagrâceetlesbénédictionsdeBaba. MonsieurDevaégalementcitédespassagesdela Gītāetdes Upanishads etmontréquelacharité faiteenunlieusaintetenversunêtresaint,contribueaubienêtredudonateur.Qu’yatildeplus saintqueShirdietSaDéitétutélaireSaiBaba? JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

62 CHAPITRE 15

LekīrtānaritueldeNārada–LethésanssucredeMonsieurCholkar–Deuxgeckos. Leslecteurssesouviennentpeutêtreque,danslesixièmechapitre,ilaétéfaitmentiondela fêtede RāmaNavami àShirdi,desonorigine,desgrandesdifficultésquel’onavait,lespremières années,àtrouverunbon Haridas (sortedebardecompositeurinterprètedu kīrtāna )pourchanterle kīrtāna àcetteoccasion;onavucommentBabaavaitconfiédéfinitivementcettechargeàDasGanu, et comment, depuis lors,il l’assumait avec succès. Aprésent dans ce chapitre,nous allons décrire commentDasGanuaccomplissaitle kīrtāna . Le kīrtāna ritueldeNārada Généralement, quand ils récitent ou chantent le kīrtāna , nos Haridas portent un costume de cérémonie. Ils se couvrent la tête soit d’un pheta (béret) soit d’un turban; ils portent une longue pèlerineflottantesurunechemise,un uparani (sorted’écharpe)surlesépaulesetletraditionnel dhoti autourdeshanchesdescendantjusqu’auxchevilles.Unjour,aprèss’êtrehabillédecettefaçonpour exécuterun kīrtāna danslevillagedeShirdi,DasGanuvintchezBabapourseprosternerdevantLui. Baba lui demanda : «Eh bien, futur marié ! Où vastu vêtu aussi somptueusement?» «Je vais chanter un kīrtāna », réponditil. Alors Baba lui dit : «Pourquoi astu besoin de cet attirail vestimentaire,l’ uparani ,le pheta ,ettoutlereste?DéposetoutceladevantMoi.Pourquoiporterces vêtementssurlecorps?»DasGanulesenlevaimmédiatementetlesdéposaauxPiedsdeBaba.A partirdecejour,DasGanuneportaplusjamaiscesaccessoireslorsqu’ilchantaitun kīrtana .Ilétait toujourstorsenu,tenaitunepairede chiplis 43 danslamainetportaituneguirlandeautourducou. Celan’estpasconformeàlacoutumegénéralementrespectéeparles Haridas ,maisc’estlameilleure façonetlaplusparfaite.LesageNārada 44 ,quiestàl’originedu kīrtāna rituel,neportaitriensurla poitrinenisurlatête.Ilavaitàlamainune vīna (sortedeluth)etallaitdeplaceenplace,chantant partoutlagloireduSeigneur. LethésanssucredeM.Cholkar Au début, Baba était connu dans les districts de Poona et d’Ahmednagar, mais Nanasaheb Chandorkar par ses propos, et Das Ganu par ses splendides kīrtānas , répandirent la renommée de BabadansleKonkan(alors,souslaPrésidencedeMumbai).Enfait,cefutDasGanu,queDieule bénisse,quiparsesmagnifiqueset kīrtānas sanspareils ,renditBabaaccessibleàtantdegens!Les auditeurs qui viennent écouter les kīrtānas ont des goûts divers. Certains apprécient l’érudition ou l’enseignementdu Haridas ,quelquesunspréfèrentsesgestes,d’autresseschants,d’autresencoreson espritetsonhumour,certainssonexposépréliminairesurle vedānta ,etquelquesautressonthème principal, et ainsi de suite. Toutefois, parmi eux rares sont ceux qui, en entendant le kīrtāna , acquièrent la foi et la dévotion ou l’amour pour Dieu ou pour les Saints. Cependant l’effet que le kīrtāna deDasGanuproduisaitsurlesespritsdesauditeursétait,sil’onpeutdire,électrique.Nousen donnonsiciunexemple: Une fois, Das Ganu exécutait son kīrtāna et chantait la gloire de Sai Baba dans le temple KoupineshwardeThane.UncertainM.Cholkar,unpauvrehommeemployécommeintérimaireau tribunalcivildeThane,setrouvaitparmilesauditeurs.Ilécoutatrèsattentivementle kīrtāna deDas Ganuetenfutprofondémentému.Séancetenante,ilsaluamentalementSaiBabaetfitceserment:

43 Chiplis :bâtonnetsavecdisquesenmétalauxdeuxextrémitésetunmanche,quiserventàbattrelamesuredu chant 44 Nārada:un Rishi auquelsontattribuéscertainshymnesduRigVéda.OnleditnédufrontdeBrahmā. PersonnagemythiquecomparableàOrphée.Onleditinventeurdela vīna etchefdes Gandharvas (groupe d’angesmusiciens). 63 «Baba,jesuisunpauvrehommedansl’impossibilitédefairevivremafamille.Si,parVotregrâce,je réussisl’examendépartementaletj’obtiensunpostepermanent,j’iraiàShirdi,jemeprosterneraià VosPiedsetjedistribueraidusucrecandienVotrenom.»LabonnefortunevoulutqueM.Cholkar réussissesonexamenetobtienneunpostepermanent.Maintenantilluirestaitàhonorersapromesse auplustôt.M.Cholkarétaitpauvreetdevantsubvenirauxbesoinsd’unefamillenombreuse,iln’était pasàmêmedepayerlesdépensesd’unvoyageàShirdi.Commeonleditsibien,onpeuttraverser facilementlamontagnedeNahneGhat 45 ,dansledistrictdeThane,oumêmelamontagneSahyadri, maisilesttrèsdifficilepourunpauvrehommedetraverserUmbarGhat,c’estàdireleseuildesa maison.CommeMonsieurCholkarétaitdésireuxdes’acquitterdesapromesseleplustôtpossible,il décidaderéduiresesdépensesetfitdeséconomies.Ilserésolutànepasutiliserdesucredansson alimentationetsemitàboiresonthésanssucre.Aprèsavoirréussiàépargnerainsiunpeud’argent,il serenditàShirdi,eutle darshan deBabaetseprosternaàSesPieds.Iloffritunenoixdecocoet,la conscience en paix, il la distribua avec le sucre candi selon son vœu. Il dit à Baba qu’il était très heureuxdeSon darshan etquesesdésirss’étaientréalisésencejour.M.Cholkarsetrouvaitdansla mosquée avec son hôte Bapusaheb Jog. Lorsqu’ils se levèrent ensemble et furent sur le point de quitterlamosquée,BabaditàJoglesparolessuivantes:«Donnelui(àtoninvité)unetassedethé avecbeaucoupdesucre.»Entendantcesmotssignificatifs,M.Cholkarfuttrèsému;ilfutémerveillé, sesyeuxseremplirentdelarmesetilseprosternaencoreauxPiedsdeBaba.Cetterequêteintrigua égalementM.Jog.Parcesparoles,Babavoulaitallumerlafoietladévotiondansl’espritdeCholkar. Il laissait ainsi entendre qu’Il avait reçu le sucre candi conformément à son serment et qu’Il connaissait parfaitement sa détermination secrète à ne pas utiliser de sucre dans son alimentation. Babavoulaitdirececi:«SivoustendezvosmainsversMoiavecdévotion,Jesuisimmédiatement avecvous,jouretnuit.BienqueMoncorpssoitici,Jesaistoujourscequevousfaites,mêmeaudelà desseptmers.Oùquevousalliezàtraverslevastemonde,Jesuisavecvous.Mademeureestdans votrecœuretJesuisenvous.AdorezMoitoujours,Moiquisuisinstallédansvotrecœuretdanscelui detouslesêtres.BénietchanceuxenvéritéestceluiquiMeconnaîtainsi.» QuellemerveilleuseetimportanteleçonBabadonnaainsiàM.Cholkar! Deuxgeckos Noustermineronsàprésentcechapitreavecl’histoirededeuxpetitsgeckos.Unjour,Babaétait assisdanslamosquée.Unfidèlevenaitdes’asseoirenfacedeLui,quandungecko lançaunpetitcri. Parcuriosité,lefidèledemandaàBabasilecridecegeckoétaitunprésagebonoufuneste?Baba expliquaquelegeckoétaittransportédejoiecarsasœurd’Aurangabadvenaitlevoir.Lefidèleresta silencieux, ne comprenant pas ce que Baba voulait dire. Aussitôt après, un homme d’Aurangabad arrivaàchevalpourvoirBaba.Ilvoulaitcontinuersaroute,maissonchevalrefusad’avancercaril étaitaffaméetvoulaitdugrain.L’hommesaisitlesacdegrainsquelechevalportaitsursondos,etle secoua surle solpour ledébarrasser de lapoussière. Un gecko en sortit et, devant toutle monde, grimpasurlemur.BabademandaàSoninterlocuteurdebienl’observer.Legeckoallatoutdesuite vers sa sœur en se pavanant. Les deux sœurs se retrouvaient après un temps très long, elles s’embrassaientets’enlaçaient,tourbillonnantetdansantavecamour!Ungeckopeutilsavoiroùse trouventShirdietAurangabad?Commentl’hommeàchevalpouvaitilêtrevenud’Aurangabadavec un gecko ? Et comment Baba pouvaitIl prophétiser la rencontre des deux sœurs ? Tout cela est vraimentprodigieuxetprouvelanatureomniscientedeBaba. Postscriptum Celuiquilitrespectueusementcechapitreoul’étudiequotidiennementverratoutessessouffrances disparaîtreparlagrâcedu Sadguru SaiBaba. 45 NahneGhat:leplusélevédeshautsplateauxprochesdeThane. 64 JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

65 CHAPITRE 16 et 17

Une brahmajn āna expéditive

Cesdeuxchapitresrelatentl’histoired’unhommerichequivoulaitobtenirrapidementdeSai Babala brahmajnāna (laConnaissancedeBrahmanouConnaissancesuprême). Préliminaires. LeprécédentchapitreadécritcommentlapromessedeM.Cholkardefaireunepetiteoffrandefut tenue et acceptée. Dans cette histoire, Sai Baba a montré qu’Il recevait avec gratitude la moindre petite chose offerte avec amour et dévotion. Cependant, si la même chose Lui était donnée avec orgueil et arrogance, Il la refusait. Etant Luimême débordant de satchitānanda (pure Existence ConscienceBéatitude),Ilnetenaitpascomptedusimplecérémonialextérieur;maissiuneoffrande était faite avec humilité et simplicité, elle était la bienvenue et Il l’acceptait avec plaisir et enthousiasme.Enfait,personnen’estplusgénéreuxetbienveillantqu’un Sadguru commel’étaitSai Baba.OnnepeutpasLecompareraujoyau chintamani (lapierrephilosophalequisatisfaitlesdésirs), au kalpataru (l’arbrecélestequicombletouslesvœux),nimêmeàlakāmadhenu (lavachemythique quiproduitcequel’ondésire),carceuxlànousdonnentseulementcequenousdésirons,alorsquele Sadguru nousoffrelaplusprécieusedeschoses,c’estàdire,cequiestinconcevableetimpénétrable (laRéalité).Maintenant,écoutonscommentSaiBabasecomportaàl’égardd’unhommerichequi vintLevoiretL’imploradeluitransmettrela brahmajnāna (laConnaissancesuprême). Ilyavaitunhommeriche(malheureusementsonnometsonlieud’originenesontpasmentionnés) dontlavieétaittrèsprospère.Ilavaitamasséunegrossefortune,desmaisonsetdesterres,etavaitde nombreux domestiques et personnes à son service. Lorsque la renommée de Baba parvint à ses oreilles,ilditàl’undesesamisqu’ilnemanquaitderienetqu’ilaimeraitdoncalleràShirdipour demanderàBabala brahmajnāna .S’ill’avait,ditil,celalerendraitcertainementplusheureux.Son amil’endissuadaendisant:«Iln’estpasfaciledeconnaîtrele Brahman (leSuprême Absolu) et encoremoinspourunhommeavarecommevous,toujoursabsorbéparvosrichesses,votrefemmeet vosenfants.Quivoudrasatisfairevotrequêtedela brahmajnāna ,vousquinedonnezpasmêmeun centimeencharité?» Ne tenant pas compte du conseil de son ami, lebonhomme loua une tonga (cabriolet) pour un voyageallerretouretserenditàShirdi.Ilallaàlamosquée,vitSaiBaba,seprosternaàSespiedset dit : «Baba, ayant entendu dire que Vous faites connaître le Brahman à tous ceux qui viennent à Vous,jesuismoiaussivenujusqu’icidemonlointainlieuderésidence.Jesuistrèsfatiguéparle voyage et si j’obtiens de Vous la brahmanjnāna , je serai largement récompensé de tous mes désagréments.»Alors,Babarépondit:«Moncherami,nesoyezpasinquiet,Jevaisimmédiatement vousmontrerle Brahman. DenombreusespersonnesviennentMevoiretMedemandentlarichesse, lasanté,lepouvoir,lagloire,lapositionsociale,laguérisondemaladiesetd’autresrequêtesd’ordre temporel.RareestceluiquivienticipourMedemanderlaConnaissancesuprême.Lesgensquisont enquêtedechosesmatériellesnemanquentpas,maiscommelespersonnesintéresséesparlessujets spirituelssonttrèsrares,Jepenseque,lorsquedesêtrescommevousviennentàMoietinsistentpour avoirla brahmanjnāna, ils’agitd’unmomentheureuxetfavorable.AussivaisJesurlechampet avecplaisirvousfaireconnaîtrele Brahman ,avectoutessessubtilitésetcomplexités.» Surcesmots,Babaentrepritdeluimontrerle Brahman .Illefitasseoiretengagealaconversation avecluisurunautresujet,luifaisantainsioublierpourunmomentsaquestion.EnsuiteIlappelaun garçonetluiditd’allerchezuncertain marwari (prêteursurgages)appeléNanduetdeluiemprunter cinqroupies.Legarçons’yrenditetrevintpeuaprès,disantqueNanduétaitabsentetquesamaison étaitfermée.Alors,Babaluidemandad’allerchezl’épicierBalaetd’enobtenirlemêmeprêt.Cette foisencore,legarçonrevintbredouille.Cetteexpériencefutrépétéeencoredeuxoutroisfois,avecle mêmerésultat. 66 Commenouslesavons,SaiBabaestl’Incarnationvivanteetagissantede Brahman .Alors,nous pouvons nous demander: «Pourquoi voulaitIl la modeste somme de cinq roupies et pourquoi essayaitIlavecinsistancedeselafaireprêter?»Enréalité,Ilnevoulaitpasdutoutcettesomme.Il savaitpertinemmentqueNanduetBalaétaientabsents;ilsemblequ’Ilaitadoptéceprocédépour testerlechercheurde Brahman .Cethommeavaituneliassedebilletsdebanquedanssapoche;s’il avaitétévraimentsincère,ilneseraitpasrestétranquillementassiscommeunsimplespectateur,alors que Baba cherchait résolument à obtenir la ridicule somme de cinq roupies. Il savait que Baba tiendrait Sa parole et S’acquitterait de Sa dette, et que la somme demandée était insignifiante. Cependant,ilnepouvaitsedécideràavancerlasomme.EtuntelhommevoulaitobtenirdeBabala choselaplusimportanteaumonde,c’estàdirela brahmajnāna !N’importequellepersonneaimant réellement Baba Lui aurait donné tout de suite les cinq roupies, au lieu de rester là en simple observateur.Ilenétaitautrementaveccethomme.Nonseulementilneproposaaucunargent,maisil nerestapasnonplusassisensilenceetcommençaàs’impatienter;ilavaithâtederepartiretimplora Babaendisant:«Baba,s’ilVousplaît,faitesmoiviteconnaîtrele Brahman !»Babarépondit:« Oh!Moncherami,n’avezvouspascomprislamarcheàsuivrequejeviensdedéployerdevantvous icimême,etquivouspermetdevoirle Brahman ?Ensomme,ils’agitdececi:pouravoirlavision du Brahman ,ilestnécessairededonnercinqchoses,ouplusexactementd’abandonnercinqchoses,à savoir (1)lescinq prānas ouforcesvitales,(2)lescinqsens,(3)lemental,(4)l’intellectet(5) l’ego.CettevoiedelaRéalisationduSoiou brahmanjnāna estaussidifficilequedemarchersur lefild’unrasoir. » Ensuite,SaiBabafitunassezlongdiscourssurlesujet,dontl’essentielestretranscritcidessous: Qualificationspourobtenirla Brahmajnāna oulaRéalisationduSoi. Tout le monde ne peut voir ou réaliser le Brahman en l’espace d’une seule vie. Certaines qualificationssontabsolumentnécessaires. (1) Mumukshu ou le désir intense de devenir libre. Celui qui pense être asservi et qui, éprouvant la nécessité de se libérer de sa servitude, travaille sérieusement et résolument à cettefinetnes’occupederiend’autre,celuilàestqualifiépourlaviespirituelle. (2) Virakti oulesentimentdenonattachementenversleschosesdecemondeetdel’autre.A moins que l’homme ne ressente une certaine aversion pour les objets, les profits et les honneursquesesactespeuventluiprocurerencemondeetdansl’autre,iln’apasledroit d’entrerdansleroyaumespirituel. (3) Antarmukha (introversion). Nos sens ont été créés par Dieu avec une tendance à se tourner vers l’extérieur, c’est pourquoi l’homme regarde toujours au dehors et non en lui même. Celui qui veut la Réalisation du Soi et l’immortalité doit tourner son regard vers l’intérieuretcontemplersonSoiprofond. (4) Lacatharsis (éliminationdetoutespenséesetémotionsviles).Tantquel’hommenes’est pas détournédela méchanceté, n’apas cessé defaire le maletnes’estpascomplètement calmé,ettantquesonmentaln’estpasenpaix,ilnepeutpasobtenirlaRéalisationduSoi, mêmes’ilalaconnaissance. (5) Laconduitejuste .Tantquel’hommenemènepasuneviedevérité,depénitenceetde discernement,uneviedechasteté,ilnepeutpasréaliserDieu. (6)Préférer shreyas (lebien,leméritespirituel),à preyas (l’agréable,legainterrestre).Ilya deuxsortesdechoses,c’estàdire,cellesquiconviennent(lebon)etcellesquisontagréables ;lapremièresortetraitedesaffairesspirituelles,lasecondedesaffairesdumondematériel. L’hommealechoixentrelesdeux,maisildoitréfléchiretopterpourl’unedesdeux.Lesage préfèrelebonàl’agréable,maislesot,àcausedesonaviditéetdesonattachement,choisit 67 l’agréable. (7) Le contrôle du mental et des sens . Le corps est un charrette et le Soi en est le propriétaire ; l’intellect est son conducteur et le mental sont les rênes; les sens sont les chevauxetlesobjetsdessenssontleschemins.Celuiquin’aaucundiscernementetdontle mental est incontrôlé, a des sens indociles, comme des chevaux perdus sans maître; il n’atteintpassadestination(laRéalisationduSoi),maispasseparlarondedesnaissanceset desmorts.Aucontraire,celuiquiadudiscernementetdontlementalestdiscipliné,aurases sensmaîtriséscommeleschevauxbienobéissantsduconducteurdelacharrette,etilatteindra sadestination,c’estàdirel’étatdeRéalisationduSoi,d’oùl’onnerenaîtplus.L’hommequi a autant de discernement que son conducteur (guide) et qui est capable de modérer son mental, parvient au bout du voyage, à la demeure suprême de l’Omniprésent, du Seigneur Vishnu. (8) La purification du mental . Aussi longtemps que l’homme ne s’acquitte pas de façon satisfaisanteetdésintéresséedesdevoirsliésàsasituation sociale, son mental ne sera pas purifié,ettantquesonmentaln’estpaspur,ilnepourraobtenirlaRéalisationduSoi.C’est seulementdansunmentalpurifiéque viveka (discernemententreleréeletl’irréel)et vairāgya (le nonattachement à l’irréel) surviennent et conduisent à la Réalisation du Soi. Aussi longtemps que l’égoïsme n’est pas supprimé, l’avarice éliminéeetlementaldébarrasséde tout désir, la Réalisation du Soi est impossible. La pensée qui nous fait dire: «Je suis le corps»estunegrandeillusion,etl’attachementàcetteidéeestcausedeservitude.Renoncez doncàcetteidéeetàl’attachement,sivoussouhaitezparveniraubut,àlaRéalisation. (9) La nécessité d’un Guru . La connaissance du Soi est si subtile et mystérieuse que personnenepeutespérerl’atteindreunjourparsespropresefforts.Aussi,l’aided’uneautre personne, un maître qui a luimême atteint la Réalisation du Soi, estelle absolument nécessaire.Cequed’autresnepeuventdonnermalgréungrostravailetbeaucoupdepeine, peutêtreaisémentobtenuparl’aided’untelmaître,carilaluimêmecheminésurlavoieetil peutfacilementéleverledisciple,échelonaprèséchelon,surl’échelleduprogrèsspirituel. (10)Etenfin, lagrâceduSeigneur estlachoseessentielle.QuandleSeigneurestsatisfait d’unepersonne,Illuiaccorde viveka et vairāgya, etluifaittraverserentoutesécuritél’océan de l’existence matérielle. «Le Soi ne peut être gagné ni par l’étude des Védas, ni par l’intellect,niencoreparl’érudition.QuiestchoisiparleSoi,l’atteint.Alui,leSoirévèlesa Nature.»ditla KathaUpanishad II,223(trad.PatrickLebaille,CourrierduLivre) QuandIleutfiniSonexposé,Babasetournaversl’hommeetluidit:«Monsieur,le Brahman est dans votre poche sous forme de cinquante fois cinq roupies (250 Roupies) ; sortezles, s’il vous plaît.»L’hommesortitdesapochelaliassedebilletset,àsagrandesurprise,ilvitenlescomptant qu’ilyavaitvingtcinqbilletsdedixroupies.Constatantl’omnisciencedeBaba,ilfutbouleverséetse jetaàSesPieds,sollicitantSabénédiction.AlorsBabaluidit:«Enroulezvotreliassede‘ Brahman ’ (l’auteuremploieletermemarathi brahmagundāllé ,c’estàdirelesbilletsdebanque).Tantquevous neserezpascomplètementlibérédevotreavariceetdevotreavidité,vousn’obtiendrezpasleréel Brahman .Commentceluidontlementalestabsorbéparlarichesse,ladescendanceetlaprospérité, peutilespérerconnaîtrele Brahman ,s’ilnesedébarrassepasdesonattachementpourceschoses? L’illusiondel’attachement,oul’amourdel’argent,estunemertumultueusedesouffrances,pleinede crocodilessouslaformedevanitéetdejalousie.Seulceluiquiestsansdésirpeutlapasser. Brahman etl’aviditésontaussiéloignésl’undel’autrequelesdeuxpôlesmagnétiques;ilssontéternellement en opposition. Là où règne l’avidité, la pensée ou la contemplation de Brahman ne trouve aucune place.Dèslors,commentunhommeavidepeutilobtenirlapaixetlesalut?Pourunhommeavide,il n’existenipaix,nicontentement,nistabilité.S’ilrestemêmeunetoutepetitetraced’aviditédansle mental, toutes les sādhanas (pratiques spirituelles) ne sont d’aucune utilité. Même le savoir d’un hommecultivéquines’estpaslibérédudésirdufruitdesesactionsestfutileetnepeutl’aiderà obtenirlaRéalisationduSoi.Lesenseignementsd’unGurusontinutilespourunhommeégoïsteet 68 quipensetoujoursauxobjetsdessens.Lapurificationdumentalestabsolumentnécessaire;sanselle, tousnoseffortsspirituelsnesontqu’uneparadeinutile.Parconséquent,ilvautmieuxquechacunne prennequecequ’ilpeutdigéreretassimiler. Montrésorestabondant;Jepeuxdonneràchacun ce qu’il veut ; mais Je dois m’assurer qu’il soit qualifié pour recevoir Mon présent. Si vous M’écoutezattentivement,vousenbénéficierezcertainement.Assisdanscettemosquée,Jenedis jamaisdemensonge.» Lorsqu’uninvitéestaccueillidansunemaison,lesparentsetamisquil’accompagnentbénéficient avecluidelaréception.Demême,tousceuxquiétaientprésentsàcemomentlàdanslamosquée, purentparticiperaufestinspirituelserviparBabaaurichegentleman.Aprèsavoirreçulabénédiction de Baba,tout le monde, lui inclus, quittalelieu vraiment heureux et satisfait.Beaucoup de Saints abandonnent leur maison pour vivre dans la forêt, dans des grottes ou des ermitages et dans la solitude,afind’obtenirleurlibérationouleurproprerédemption.Ilnefontpasattentionauxautreset sonttoujoursabsorbésdansleSoi.SaiBaban’étaitpasdecetype.Iln’avaitnimaison,nifemme,ni enfants,niparents,prochesouéloignés.Pourtant,Ilvivaitdanslemonde.IlmendiaitSonpainàtrois ou quatre maisons, vivait toujours au pied de l’arbre nīme , s’occupait d’activités séculières et enseignait à tous comment agir et comment se conduire en ce monde. Rares sont les sādhus (chercheursdeDieu)etlessaintsqui,aprèsêtreparvenusàlavisiondeDieu,s’efforcentderendreles gensheureux.SaiBabafutlepremierdeceuxcietc’estpourquoiHemadpantdit: «Bénis sont les chastes parents, bénie est la famille, et béni est le pays, où est né cet extraordinaire,transcendant,précieuxetpurJoyau(SaiBaba).» JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

69 CHAPITRES 18 et 19 CommentHemadpantfutacceptéetbéni–HistoiresdeMonsieurSatheetdeMadameDeshmukh– Encourager les bonnes pensées pour qu’elles se concrétisent – Diversité dans l’instruction (upadesha)–Enseignementausujetdelacalomnieetdelarémunérationdutravail. Danslesdeuxchapitresprécédents,Hemadpantaracontécommentunhommeriche,aspirantà uneinitiationrapideàla Brahmajnāna (connaissancedu Brahman ),futtraitéparBaba.Maintenant, danslesdeuxchapitresquiviennent,ildécritcommentHemadpantluimêmefutacceptéetbénipar Baba,commentBabaencourageaitlesbonnespenséesetlesfaisaitfructifier,etSesenseignements surleperfectionnementpersonnel,lacalomnieetlarémunérationdutravail. Préliminaires. C’est un fait bien connu que le Sadguru examine d’abord les aptitudes de ses disciples et leur donneensuitedesinstructionsappropriées,sanstroublerd’aucunefaçonleuresprit,etlesconduitvers le but, la Réalisation du Soi. A ce propos, certains disent que l’instruction personnelle reçue du Sadguru nedevraitpasêtredivulguéeauxautres.Ilspensentquelesparolesdu Guru perdentleur efficacitésiellessontdévoilées.Cepointdevuen’estpascorrect.Le Sadguru estcomparableàun nuage de mousson. Il fait pleuvoir abondamment, c’estàdire qu’Il dispense à profusion la pure ambroisiedesesenseignements.Nousdevrionsprofiterdeceuxcietlesassimilerdetoutnotrecoeur etensuitelestransmettreauxautressanslamoindreréserve.Cetterègledevraitêtreappliquéenon seulementàcequ’Ilnousenseignedansnotreétatdeveille,maisaussiauxvisionsqu’ilnousdonne dansnosrêves.Pourciterunexemple,leSageBudhakaushikpubliasoncélèbre RamrakshaStotram (unecollectiondeversetspourinvoquerlaprotectiondeRâma),qu’ilavaitvuenrêve. Toutcommeunemèreaimantefaitentrerdeforcedesmédicamentsamersmaissalutairesdansla bouchedesonenfant,parintérêtpoursasanté,SaiBabadonnaitdesinstructionsspirituellesàSes fidèles.Saméthoden’étaitnicachéenisecrète,maisclairementexposée . LesfidèlesquisuivaientSes instructionsatteignaientleurobjectif. Les Sadgurus telsqueSaiBabaouvrent(lesyeuxde)notre intellect, nous montrent la divine beauté du Soi et comblent nos délicates aspirations à la dévotion .Quandcelaestfait,notreinclinationverslesobjetsdessensdisparaît,lesfruitsjumeaux, viveka (discernement) et vairāgya (nonattachement), nous tombent entre les mains, et la Connaissance germe même pendant le sommeil. Nous obtenons tout cela lorsque nous entrons en contact avec les Saints ( Sadguru ), que nous les servons et recevons leur amour. Le Seigneur qui exaucelesdésirsdeSesfidèlesvientànotreaide,noussoulagedenospeinesetdenossouffrances,et nousrendheureux.Ceprogrès,ouévolution,estentièrementdûàl’aidedu Sadguru quiestconsidéré commeleSeigneurLuimême.Parconséquent,nousdevrionstoujourssuivrele Sadguru ,écouterle récit de Ses actes, nous prosterner à Ses Pieds et Le servir. A présent, venonsen à notre histoire principale. M.Sathe M. Sathe était un homme dont onavaitbeaucoupparléplusieurs années auparavant,pendantle régimeCrawford,quiavaitétémisenplaceparLordReay,leGouverneurdeMumbai.Ilavaitsubide grandespertesdanslesaffaires.D’autrescirconstancesdéfavorablesluiavaientdonnébeaucoupde soucisetl’avaientrendutristeetdéprimé.Danssonagitation,ilpensaquittersonfoyerets’enaller trèsloin.L’hommenepensegénéralementpasàDieu,maislorsqu’ilestdépasséparlesdifficultéset les malheurs, il se tourne vers Lui et implore Son aide. Quand ses démérites prennent fin, Dieu préparesarencontreavecunSaintquiluidonneralesdirectivesappropriéespoursonbienêtre.M. Sathefituneexpériencedecegenre.Sesamisluiconseillèrentd’alleràShirdioùbeaucoupdegens serassemblaientpouravoirle darshan deSaiBaba,afind’obtenirlapaixdel’espritetlaréalisation 70 de leurs désirs. Il aima cette idée et se rendit immédiatement à Shirdi. C’était en 1917. Voyant la FormedeBaba,semblableàl’éternel Brahman, lumineux,puretsanspareil,sonespritperdittoute agitation et devint calme et serein. Il pensa que c’était grâce aux mérites accumulés dans ses vies précédentesqu’ilsetrouvaitauxPiedssacrésdeBaba.C’étaitunhommetrèsvolontaire.Ilcommença toutdesuiteuneétudedu GuruCharitra (littéralement: LesactesduGuru ;texteclassiquequiexalte leprotrait du Guru .Quandileutterminésalectureauboutdeseptjours 46 ,lanuitsuivanteBabalui donnaunevision.Elleseprésentaitainsi:Baba,tenantdanslamainle GuruCharitra ,expliquaitson contenuàM.SathequiétaitassisenfacedeLuietquiL’écoutaitattentivement.Asonréveil,ilse souvintdecerêveetsesentittrèsheureux.Ilpensaquec’étaitextrêmementaimabledelapartde Babad’éveillerdesâmes,commelasienne,profondémentassoupiesdansl’ignorance,etdeleurfaire goûterlenectardu GuruCharitra .Lelendemain,ilracontacettevisionàKakasahebDikshitetlui demandadeconsulterSaiBabasursasignification,etsavoirsiun saptah delecturesuffisaitous’il devaitlerépéter.LorsqueKakasahebentrouval’opportunité,ildemandaàBaba:«Deva ,qu’avez vous suggéré à M. Sathepar cette vision ? Doitil arrêterou continuerle saptah ? C’est un fidèle simple et honnête, sondésir devrait êtreexaucé.» Alors Babarépondit: «Qu’ilfasse un nouveau saptah du livre ; si l’ouvrage est étudié attentivement, ce fidèle sera purifié et en tirera profit, le Seigneurseracontentetlesauveradelaservitudedel’existenceterrestre.» A ce moment précis, Hemadpant était présent. Il lavait les jambes de Baba. En entendant les parolesdeBaba,ilsedit:«Quoi!M.Sathealule GuruCharitra pendantuneseulesemaineetila obtenuunerécompense,etmoijelelisdepuisquaranteanssansaucunrésultat!Lesseptjoursqu’ila passésicisesontavérésfructueux,alorsquemesseptannéesdepermanence(de1910à1917)n’ont serviàrien.Commeun chataka (oiseaumythiqueréputésenourrirdegouttesderosée,lesnuitsde pleinelune),j’attendstoujoursqueleNuageMiséricordieux(Baba)déversesurmoisonnectaretme bénisse en me donnant Ses instructions.» Apeine sespenséeseurentellestraversé son esprit, que Babalesut.Les bhaktas (fidèles)faisaientconstammentcetteexpérience:Babalisaitetcomprenait toutes leurs pensées. Il supprimait les mauvaises et encourageait les bonnes. Lisant dans l’esprit d’Hemadpant,Babaluidemandasoudaindeselever,d’allervoirShama(MadhavraoDeshpande),de lui demander une dakshinā de quinze roupies, de s’asseoir et de bavarder un moment avec lui et ensuitederevenir.Lamiséricordejaillissaitdansl’espritdeBaba,c’estpourquoiIldonnaitcetordre. QuipouvaitdésobéiràunordredeBaba? HemadpantquittaimmédiatementlamosquéeetserenditchezShama.Celuicivenaitjustement desebaigneretétaitvêtud’unsimple dhoti .IlsortitetdemandaàHemadpant:«Commentsefaitil quevoussoyezicimaintenant?Voussemblezvenirdelamosquée.Pourquoiparaissezvousagitéet déprimé?Pourquoiêtesvousseul?S’ilvousplaît,asseyezvousetreposezvousenattendantqueje termine ma pūja quotidienne. Préparezvous un pān (feuilles et noix de bétel, etc...), ensuite nous bavarderons. Après avoir dit ces mots, il entra dans la maison et Hemadpant s’assit seul sur la véranda.Il vitsurl’appuidefenêtreunlivrecélèbreenlanguee,intitulé‘ NathBhagvat’ .C’estun commentaire rédigé par le Saint Eknath sur le onzième chapitre de l’ouvrage sanscrit le plus important,la Bhagavatgītā. SurlarecommandationdeBaba,MessieursBapusahebJogetKakasaheb Dikshit lisaient chaque jour, à Shirdi, la Bhagavatgītā avec son commentaire en Marathi, appelé Bhavārtha Deepika ou Jnāneshvari (Un dialogue entre Krishna et Son fidèle ami Arjuna) et Nath Bhagvat (Un autre dialogue entre Krishna et Son serviteur dévoué Uddhâva), et également l’autre ouvrageimportantd’Eknath,àsavoirle BhavrthaRāmayan .LorsquelesfidèlesvenaientvoirBaba pour Luiposer certaines questions, Il leur répondaitparfoispartiellement et leur demandait d’aller écouterlalecturedesouvragessusmentionnés,quisontlesprincipauxtraitéssurlesaint dharma . Quand les fidèles venaient écouter, ils obtenaient des réponses complètes et satisfaisantes à leurs questions. Hemadpant aussi avait l’habitude de lire quotidiennement quelques passages du Nath Bhagvat . 46 Saptah :Lectured’un livresaintenl’espacedeseptjours. Les Hindous croient que cette pratique sera nécessairementcouronnéed’unerécompenseoudelaréalisationd’unsouhait. 71 Cejourlà,iln’avaitpasterminésalecturedujour,laisséepouraccompagnercertainsfidèlesqui se rendaientà laMosquée. Lorsqu’ilpritle livre sur l’appui de lafenêtre de Shama et l’ouvrit au hasard,àsagrandesurprise,ilconstataqu’ilétaittombésurlepassagenonlu.IlpensaqueBaba,dans Sabonté,l’avaitenvoyéchezShamaafinqu’ilpuissepoursuivresalecture.Illutdoncentièrementce passage.Aussitôtaprèsavoirterminésa pūja ,Shamasortitetlaconversationsuivanteeutlieuentre eux. Hemadpant:«JeviensavecunmessagedeBaba.Ilm’ademandédereveniravecune dakshinâ de quinzeroupiesdevotrepart,etaussidem’asseoirunmomentpourbavarderagréablement,etpuisde retourneràlamosquéeavecvous.» Shama (avec surprise) : «Je n’ai pas d’argent à donner. Au lieu de roupies, prenez mes quinze namaskārs (prosternations)comme dakshinā pourBaba.» Hemadpant:«D’accord,vos namaskārs sontacceptés.Maintenantbavardonsunpeu.Racontezmoi quelqueshistoiresetdes līlas deBaba,quiéffacerontnosfautes.» Shama : «Alors, asseyezvous là un moment ! Les līlas (prodiges) de ce Dieu (Baba) sont extraordinaires ! Vous le savez déjà. Je ne suis qu’un campagnard, alors que vous êtes un citadin éclairé.Vousavezdûvoirencored’autres līlas depuisvotrearrivéeici.Commentdevraisjevousles décrire?Bon!Prenezcesfeuillesdebétel,delanoixdebételetducitronvert,etmâchezle pān pendantquejerentrem’habiller. Quelquesminutesplustard,Shamarevintets’assitpourparleravecHemadpant.Ildit:«Les līlas deceDieu(Baba)sonténigmatiques;ilssontillimités.Quipeutlescomprendre?Iljoueaveceux toutenlestranscendant(Iln’enestpasaffecté).Nousvillageois,quesavonsnous?PourquoiBabane racontetIlpasLuimêmeSonhistoire?PourquoienvoietIldeshommescultivéscommevousàdes gensaussinaïfsquemoi?Sesvoiessontimpénétrables.Jepeuxdireseulementqu’ellesnesontpas humaines.»Aprèscetteintroduction,Shamaajouta:«Jemerappellemaintenantunehistoirequeje vaisvousraconter.Jel’aivécuepersonnellement. Siunfidèleestrésoluetdéterminé,laréponsede Babaestimmédiate.Parfois,Babasoumetlesfidèlesàdestestssévèresetleurdonneensuite l’ upadesha (lesinstructions). » Dèsqu’Hemadpantentenditlemot upadesha ,cefutcommesiunéclairavaittraversésonesprit.Il sesouvintimmédiatementdel’histoirequeM.Satheavaitluedansle GuruCharitra ,etilpensaque Babal’avaitpeutêtreenvoyéchezShamapourrendrelapaixàsonespritagité.Toutefois,ilchassa cesentimentetcommençaàécouterleshistoiresdeShama.ToutesmontraientcombienBabaétait bon et affectueux envers Ses fidèles. Hemadpant commença à ressentir de la joie en les écoutant. EnsuiteShamaracontal’histoiresuivante: MadameRadhabaiDeshmukh IlyavaitunevieillefemmeappeléeRadhabai.C’étaitlamèred’uncertainKhashabaDeshmukh. AyantentenduparlerdeBaba,ellevintàShirdiaveclesgensdeSangamner.Elleeutle darshan de Babaetcelalacombla.CommeelleaimaitprofondémentBaba,elledécidadanssonforintérieurde Le choisir comme Guru et de Lui demander des instructions personnelles. Elle était déterminée à jeûner jusqu’à la mort tant que Baba ne l’accepterait pas et ne lui donnerait pas une upadesha (instructions)ouun mantra (formulesacrée) .Ellerestadanssachambreetcessades’alimenteretde boire de l’eau pendant trois jours. Effrayé par cette épreuve que la vieille femme s’infligeait, j’intercédaiauprèsdeBabaensafaveur.JeLuidis:«Deva ,quelprocessusavezVousdéclenchéen elle ? Vous attirez ici de nombreuses personnes. Vous connaissez cette vieille dame. Elle est très obstinée et compte entièrement sur Vous. Elle a résolu de jeûner jusqu’à en mourir si Vous ne l’acceptezpasetneluidonnezpasd’instructions.Silepirearrive,lesgensVousblâmerontetdiront queBabanel’apasinstruiteetqu’elleestmorteàcausedecela.Aussi,prenezlaenpitié,bénissezla et instruisezla.» Voyant la détermination de la femme, Baba l’envoya chercher et lui fit changer d’attitudementaleenluitenantlediscourssuivant: 72 «Mère 47 ,pourquoivoussoumettezvousàdestorturesinutiles?VousêtesréellementMamèreet Jesuisvotreenfant.AyezpitiédeMoietécoutezMoi.JevousraconteMaproprehistoire;sivous l’écoutezattentivement,ellevousferadubien.J’avaisunGuru.C’étaitungrandSaintextrêmement miséricordieux.Jeleservislongtemps,trèslongtemps,pourtantilnevoulaitsouffleraucun mantra à Monoreille.Mondésirleplusfortétaitdenejamaislequitteretderesterauprèsdeluipourleservir, et je voulais à tout prix recevoir de lui quelques instructions spirituelles. Mais il avait sa propre méthode.D’abordilmerasalatêteetmedemandaune dakshinādedeux paise (centimesderoupie). Je la lui donnai tout de suite. Vous pouvez vous demander pourquoi, si mon Guru était parfait, demandaitil de l’argent et comment pouvaiton dire de Lui qu’Il était sans désir? Je répondrais simplementqu’ilnes’intéressaitjamaisàl’argent.Qu’avaitilàvoiraveclui?Lesdeuxpiècesde monnaiesqu’ildemandaitreprésentaientl’uneunefoisolideetl’autre,lapatienceoulapersévérance. Jeluidonnailesdeuxpiècesetilfutsatisfait.» «Je restai auprès de Mon Guru pendant douze ans. Il M’éleva. Il n’y avait aucune pénurie de nourritureetdevêtements.Ilétaitdébordantd’amour,ouplusexactement,Ilétaitl’amourincarné. Commentpuisjeledécrire?Ilm’aimaitbeaucoup.RaressontlesGurustelsqueLui.QuandJele regardais,ilparaissaitêtredansuneprofondeméditation,etalorsnousétionstousdeuxremplisde béatitude. Jour et nuit, Je le contemplais, sans aucune pensée de faim ou de soif. Sans lui, Je Me sentais inquiet. Je n’avais aucun autre sujet de méditation ni aucune autre chose à faire que de m’occuperdeMonGuru.IlétaitMonseulrefuge.Monespritétaittoujoursfixésurlui.Cette nishtha (foi inébranlable) était l’un des paise (pièces de monnaie) de la dakshinā . Saburi (patience ou persévérance) était l’autre. J’attendais patiemment et Je servais Mon Guru. Ce saburi vous fera traverser l’océan de cette existence matérielle. Saburi efface tous les péchés et toutes les afflictions,éliminelescalamitésdedifférentesmanières,faitoublierlapeuretfinalementvous apportelesuccès . Saburi estuneminedevertus,leconsortdesbonnespensées.» «MonGurun’attendaitjamaisriend’autredeMoi.IlneMenégligeaitjamaisetMeprotégeait constamment. Je vivais avec Lui, et même si parfois j’étais loin de Lui, Je ne ressentais jamais l’absencedeSonamour.Ilmeprotégeaittoujoursdesonregard,exactementcommelatortuenourrit sespetitsdesesregardsaffectueux,qu’ilssoientprèsouloind’ellesurl’autrerive.Mère,MonGuru ne M’enseignajamais aucun mantra, aussi, comment souffleraisJe un mantra dans votre oreille ? RappelezvoussimplementqueleregardaimantduGuru,commeceluidelatortuepoursespetits, prodiguelebonheur. Necherchezpasàobtenirun mantra ouune upadesha dequiquecesoit.Si vous faites de Moi le seul objet de vos pensées et de vos actions, vous atteindrez sans aucun doutelebutsuprêmedel’existence.RegardezMoidetoutvotrecœur,etMoi,enretour,Jevous regarderai.Assisdanscettemosquée,Jedislavéritéetseulementlavérité.Niles sādhanas nila maîtrise des six shastras ne sont nécessaires. Ayez foi et confiance en votre Guru! Croyez fermementqu’IlestleseulAuteurdetouteaction.Béniestceluiquiconnaîtlagrandeurdeson Guru et Le considère comme l’incarnation de Hari, Hara etBrahmâ (la ou Trinité Vishnu,ShivaetBrahmâ).» Aprèsavoirreçucetenseignement,lavieilledamefutconvaincue.Elles’inclinadevantBabaet cessasonjeûne. En écoutant attentivement cette histoire, et notant avec soin sa signification et son àpropos, Hemadpantfuttrèsagréablementsurpris.Découvrantcemerveilleuxlīla deBaba,ilfutprofondément émuet,submergédejoie,sagorgeseserraetilfutincapabledeprononcerlemoindremot.Levoyant danscetétat,Shamaluidemanda:«Quesepassetil,pourquoirestezvoussilencieux?Combien d’innombrables līlas deBabapourraisjeraconter! 47 Babas’adressaittoujoursaffectueusementauxfemmesparleterme«mère»etauxhommespar«kaka, bapu,etc.»quisignifient«oncle,père,etc.» 73 Aumêmemoment,laclochedelamosquéeretentit,annonçantquel’officedemidietlacérémonie del’ ārati avaientcommencé.ShamaetHemadpants’yrendirentdoncentoutehâte.BapusahebJog venaitjustedecommencerlerituel.Danslamosquée,lesfemmesétaientenhautetleshommesse tenaientenbas,danslacour;touschantaientenchœurl’ ârati accompagnésdestambourins.Shama monta,tirantHemadpantaveclui.Ils’assitàladroitedeBabaetHemadpantenface.Enlesvoyant, BabademandaàHemadpantdeLuiremettrela dakshinā donnéeparShama.IlréponditqueShama avaitdonnédes namaskārs aulieuderoupies,etqu’ilétaitlàenpersonne.Babadit:«Trèsbien! Maintenant,ditesMoisivousavezbavardéensembleetsioui,ditesMoiàquelsujet.»Neprêtant aucuneattentionauxsonsdelacloche,destambourinsetdeschants,Hemadpantétaitimpatientde direcedontilsavaientparléetilcommençaàleraconter.Babaaussiétaitimpatientdel’entendre; alorsIlabandonnalecoussinsurlequelIlétaitappuyéetsepenchaenavant.Hemadpantditquetout cedontilsavaientparléétaittrèsagréable,enparticulierl’histoiredelavieilledameétaitabsolument merveilleuse.Enl’écoutant,ilavaitpenséqueles līlas deBabaétaientinexplicablesetque,sousle couvert de cette histoire, Il l’avait réellement béni. Baba ditalors: «L’histoire est merveilleuse ! Commentavezvousétébéni?J’aimeraisquevousMedonnieztouslesdétails,ditesMoidonctoutà ce sujet.» Alors Hemadpant raconta entièrement l’histoire entendue un moment auparavant et qui avait laissé une vive impression dans son esprit. En entendant cela, Baba fut très content et lui demanda : «L’histoire vous atelle touché et en avezvous saisi la signification ?» Il répondit : «Oui, Baba. Mon esprit a cessé d’être agité et j’ai retrouvé le véritable calme etla sérénité.J’ai découvertlevraichemin.» AlorsBabaparlaencestermes:«Maméthodeesttoutàfaitunique.Souvenezvousbiendecette histoire, elle vous sera très utile. Pour obtenir la connaissance du Soi (la Réalisation), dhyāna (la méditation) est nécessaire. Si vous la pratiquez continuellement, le flot des pensées ( vrittis ) se calmera. Libre de tout désir, vous devriez méditer sur le Seigneur qui demeure dans toutes les créatures,etquandvotreespritseraconcentré,vousatteindrezlebut.MéditeztoujourssurMaNature sansForme,quiestConnaissanceincarnée,ConscienceetBéatitude.Sivousnepouvezpaslefaire, méditezsurMaFormeentière,commevouslavoyezicijouretnuit.Enagissantainsi,vospensées serontfixéessurunseulpointetiln’yauraplusdedifférenceentreceluiquimédite,laméditationet l’objetdelaméditation;lesujetméditantseraunaveclaConscienceetsefondraen Brahman .La mèretortueestsuruneriveduruisseauetsespetitssontsurl’autrerive.Elleneleurdonnenilaitni chaleur.Sonseulregardaimantlesnourrit.Lespetitsnefontrien,àpartsesouvenirdeleurmère (comme s’ils méditaient sur elle). Le regard de la tortue est, pour les petits, la seule source de subsistanceetdebonheur.SemblableestlarelationentreleGuruetSesdisciples.» LorsqueBabaprononçacesderniersmots,lechœurdel’ ārati s’arrêtaettouscrièrentd’unevoix forte:«VictoireànotreSeigneur Sadguru SaiquiestPureRéalité,ConscienceetBéatitude( satcit ānanda ).»Cherslecteurs,imaginonsquenoussommes,encemomentmême,deboutparmilafoule danslamosquéeetjoignonsnousàeuxpourcesovations. Après la cérémonie de l’ ārati, on distribua le prasad (nourriturebénie). BapusahebJog s’avança commed’habitudeetaprèsavoirsaluéBaba,mitdansSamainunepoignéedesucrecandi.Babale versadanslamaind’Hemadpantetluidit:«Sivousgardezcettehistoiredansvotrecœuretvousla remémorezparfaitement,votreconditionseraaussidoucequelesucrecandi,tousvosdésirsseront satisfaitsetvousserezheureux.»Hemadpants’inclinadevantBabaetL’implora:«Faitesmoicette faveur,bénissezmoietprotégezmoitoujours!»Babarépondit:«Ecoutezcettehistoire,méditezsur elleetassimilezsasignification.AlorsvousvoussouviendreztoujoursduSeigneuretméditerezsur Lui,etvousexpérimenterezlajoiesuprême.» Cherslecteurs,encetempslàHemadpantreçuten prasad dusucrecandi,etnous,aujourd’hui,le prasad que nous recevons est le nectar de cette histoire. Buvonsle à satiété, méditons sur lui, assimilonsleetsoyonsfortsetheureuxparlagrâcedeBaba.Qu’ilensoitainsi! Verslafindu19èmechapitre,Hemadpantaévoquéd’autressujetsrapportéscidessous. 74 LeconseildeBabaconcernantnotrecomportement. Les inestimables paroles de Baba sont rapportées ciaprès, dans l’intérêt général. Si vous les gardezàl’espritetlesmettezenpratique,ellesvousferonttoujoursdubien.«Onnevanullepart sansqu’iln’existeunlienaveccelieudepuisunevieantérieure.Sideshommesoudesbêtesviennent àvous,neleschassezpasdefaçondiscourtoise;accueillezlesbienettraitezlesaveclerespectqui leurestdû.ShriHari(Dieu,Vishnu)seracertainementsatisfaitsivousdonnezdel’eauauxassoiffés, dupainauxaffamés,desvêtementsauxdémunisetvotrevérandaauxvoyageurspours’asseoiretse reposer.Siquelqu’unvousdemandedel’argentetsivousn’êtespasdisposéàendonner,n’endonnez pas,maisn’aboyezpasaprèsluicommeunchien.Laissezlesgensdiredescentainesdechosescontre vous,n’enéprouvezpasd’amertumeetneleurdonnezpasderéponseagressive.Sivoussupportezde telleschoses,vousserezcertainementheureux.Laissezlemondetourneràl’envers,maisvous,restez où vous êtes. Demeurant à votre propre place, regardez calmement le déroulement des choses qui défilentdevantvous.DémolissezlemurdesdifférencesquivousséparedeMoi.Alors,laroutevers notrerencontreseradégagéeetlibre.Lesentimentdedifférenciation,telquele«jeettu»,estune barrièrequitientlediscipleéloignédesonMaître,ettantqu’iln’apasdisparu,l’étatd’unionn’est paspossible. AllahMallik, c’estàdire,DieuestleseulMaître,etLuiseulestnotreProtecteur.Sa méthodedetravailestextraordinaire,inestimableetimpénétrable.QueSavolontésoitfaite,alorsIl nousmontreralecheminetexauceralesdésirsdenotrecœur.C’estàcausede rinanubandha (liens forgésdansunevieprécédente)quenoussommesvenusensemble,pournousaimeretnousservir mutuellement,etêtreheureux.Celuiquiatteintlebutsuprêmedelavieestimmorteletpleindejoie; touslesautressecontententd’exister,c’estàdirequ’ilsviventaussilongtempsqu’ilsrespirent.» Encouragerlesbonnespenséespourqu’ellesportentdesfruits . IlestintéressantdenotercommentSaiBabaencourageaitlesbonnespensées.Abandonnezvous complètementàLuiavecamouretdévotion,alorsvousverrezcommentIlvousaidetoutletemps.Un saint a ditque si vous émettez unebonnepenséeimmédiatement après votre réveil et que vousla réalisezparlasuitedanslecourantdelajournée,votreintellects’épanouiraetvotrementalatteindra lasérénité.Hemadpantvoulutenfairel’expérience.Unmercredisoir,avantdesecoucher,ilpensa: «Demain, c’est jeudi, un jour favorable, et Shirdi est un lieu sacré ; aussi vaisje passer toutela journée dans le souvenir de Râma et la célébration du Rāmanāma (le nom de Râma)», puis il s’endormit.Lelendemainmatinquandilseleva,ilsesouvintsanseffortdunomdeRâmaetenfut trèscontent.Ensuite,ayantterminésestâchesmatinales,ilallavoirBabaavecdesfleurs.Aprèsavoir quitté le wada (résidence) de Dikshit, il passa juste devant le wada de Buti (devenu à présent le SamâdhiMandir)etentenditunbeauchantjolimentinterprétéparuncertainAurangabadkar,dansla mosquéedevantBaba.C’étaitunchantd’Eknath: Gurukripanjanpayomerebhai etc.,danslequelil racontequ’ilavaitreçudesonGuruducollyre,sousformedegrâce,quiluiouvritlesyeuxetluifit voirRâmaintérieurementetextérieurement,danslesommeilprofond,lerêve,l’étatdeveilleeten toutslieux.Ilexistebeaucoupdechants,maispourquoijustementcechantlàavaitilétéchoisipar Aurangabadkar,unfidèledeBaba?N’étaitcepasunecurieusecoïncidencearrangéeparBabapour intensifierladéterminationd’HemadpantdechantersanscesselenomdeRâmatoutaulongdujour? Les saints sont tous d’accord et insistent sur l’efficacité de la récitation du nom de Râma, qui exaucelesaspirationsdes bhaktas ,lesprotègeetlessauvedetoutessortesdemalheurs. Diversitédansl’enseignementspirituelLecalomniateurcondamné Pour donner Ses enseignements, Sai Baba n’avait besoin ni d’un lieu spécial ni d’un moment particulier. Chaque fois que l’occasion l’exigeait, Il les prodiguait généreusement. Une fois, il se trouva qu’un fidèle de Baba en calomnia un autre derrière son dos, en face d’autres personnes. Laissantdecôtélesmérites,ilinsistasurlesfautesdesonfrèreetparlademanièresisarcastiqueque ceuxquil’écoutaientenfurentécœurés.D’unemanièregénérale,nousconstatonsquelesgensont tendanceàvouloirchoquerlesautressansnécessité,etcelagénèredemauvaissentiments.Lessaints voient le scandale sous un autre jour. Ils disent qu’il existe de nombreuses façons de nettoyer ou 75 d’enleverlapoussière,parexempleavecdel’eauetdusavon,etc.;maisunemauvaiselangueutilise une méthode bien à elle. Elle enlève la poussière (fautes) des autres avec sa langue ; ainsi, d’une certaine façon, elle rend service à la personne qu’elle calomnie et pour cette raison elle doit être remerciée. Sai Baba avait Sa propre méthode pour corriger le colporteur de ragots. Grâce à Son omniscience,Ilsavaitcequelecalomniateuravaitfaitet,quandIllerencontraàmidiprèsdu Lendi , Illuimontrauncochonquimangeaitdesdétritusprèsdelaclôtureetluidit:«Regardecommentet avecquelplaisirilavalelesordures.Tuteconduisdelamêmefaçon.Tuinsultestespropresfrèresà cœurjoie. Tuasobtenuuneviehumaineaprèsavoiraccomplidenombreusesactionsdevaleur, maissituagisainsi,dequellefaçonShirdipeutIlt’aider? »Inutilededirequele bhakta pritla leçonàcœurets’enalla. Babacontinuaàdonnerdesinstructionsdecettemanière,chaquefoisqu’ellesétaientnécessaires. Sicellescisegraventdansnotreespritetsontmisesenpratique,lebutspirituel(laRéalisation)n’est pasbienloin.Unproverbedit:«SilagrâcedeDieuestavecmoi,j’obtiendraitoutsansmouvoirle petit doigt.»Ce proverbe n’est vrai qu’en ce qui concerne la nourriture et l’habillement,mais si quelqu’un,croyantcela,resteparesseusementassisetnefaitrienpoursonprogrèsspirituel,ilsera perdu. On doit s’efforcer de son mieux d’atteindre la Réalisation du Soi. Plus on fait d’efforts, meilleurseralerésultat. Babaaditqu’IlétaitOmniprésent,transcendantlaterre,l’air,lemonde,lalumièreetles cieux,etqu’onnepouvaitpasLelocaliser .Pourdissiperlemalentendudeceuxquipensaientque BabaétaitseulementSoncorpstroiscoudéesetdemiedehaut(1,75m)Ils’estincarnédanscette Formeet siundiscipleméditaitsurLui,jouretnuit,avecuntotalabandon,ilexpérimentaitla parfaiteunionavecLui,commeladouceuretlesucre,lesvaguesetlamer,l’œiletlavision . Celuiquiveutselibérerducycledesnaissancesetdesmortsdoitmenerunevievertueuse etavoirun espritcalmeettranquille.Ilnedevraitparleràpersonneavecrudesse,aupointdeleblesser.Ildevrait toujourss’engagerdansdebonnesactions,accomplirsesdevoirsets’abandonneràBaba,corpset âme. Après cela, il n’a plus rien à craindre. Celui qui Lui fait totalement confiance, qui écoute et raconteSes līlas etnepenseàriend’autre,estassuréd’atteindrelaRéalisationduSoi.Babadisaità beaucoupdegensdesesouvenirdeSonnometdes’abandonneràLui,maisàceuxquivoulaient connaîtreleurvéritableidentité«Quisuisje?»,Ilconseillaitshravanam (l’écoutedesÉcrituresou deshistoiressacrées)et mananam (contemplation).Acertains,Ilconseillaitdesesouvenirdunomde Dieu,àd’autres,d’écouterSes lîlas;àquelquesunsdevénérerSesPiedsetàd’autresencoredelire et d’étudier l’ Adhyātma Rāmayana , le Jnāneshwari et d’autres textes sacrés. Il en faisait asseoir certainsàSesPiedsetIlenenvoyaitd’autresautempledeKhandoba;àquelquesuns,Ilconseillaitla répétitiondesmillenomsdeVishnu,etàd’autres,l’étudedela ChandogyaUpanishad etdela Gītā . Il n’y avait acune limite ni aucunerestriction dans Ses instructions. Il les donnait directement à la personne intéressée, ou bien sous forme de visions ou de rêves. A un homme qui s’adonnait à la boisson, Il apparut dans un rêve,l’écrasant assis sur sa poitrine, et Il s’en alla après l’avoir fait promettredeneplusjamaistoucheràl’alcool.Aquelquespersonnes,Ilexpliquadansleursrêvesdes mantras telsque GuruBrahma .AunfidèlequipratiquaitleHathaYoga,Ilenvoyaunmotdisant qu’il devait abandonner cette pratique, rester tranquille et patienter ( saburi ) ! Il est impossible de décrire toutes Ses méthodes et Ses moyens. Dans les rapports humains ordinaires, Il donnait l’exempleparSesactesdontl’und’euxestcitéciaprès. Leprixdutravail Unjour,àmidi,BabaarrivaprèsdelamaisondeRadhakrishnamaïetdit:«ApportezMoiune échelle!»Deshommesl’apportèrentetlaposèrentcontrelemurd’unemaison,ainsiqu’Ill’avait demandé. Il grimpa sur le toit de la maison de Vaman Gondkar, passa sur le toit de la maison de Radhakrishnamaïetdescenditensuiteparl’autrecôté.Quelétaitl’objectifdeBaba,personneneputle savoir. A ce momentlà, Radhakrishnamaï tremblaitde fièvreà cause d’un accès de malaria. C’est peutêtrepourfairetombercettefièvrequ’Ilétaitallélà.Immédiatementaprèsêtredescendu,Baba payadeuxroupiesauxpersonnesquiavaientapportél’échelle.Quelqu’uns’enharditàdemanderà Baba pourquoi Il payait autant pour cela. Il répondit que personne ne devait utiliser en vain le 76 travaild’autrui.Ilfallaitpayerletravailleurrapidementetgénéreusementpourtoutcequ’on luidevait .SileprincipeénoncéparBabaétaitsuivi,c’estàdiresilarémunérationpourletravail étaitpayéerapidementetdefaçonsatisfaisante,lestravailleursproduiraientunmeilleurtravail,etles leurs employeurs en profiteraientautant qu’eux. Il n’y aurait plus aucune raison de pratiquer des suspensionsdetravailetdesgrèves,niplusaucunressentimententrelesemployésetlespatrons. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

77 CHAPITRE 20 LeproblèmedeDasGanusolutionnéparlajeunedomestiquedeKāka. Dans ce chapitre, Hemadpant raconte comment le problème de Das Ganu fut résolu par la servantedeKakasahebDikshit. Préliminaire. A l’origine, Dieu est sans forme. Il assume une formepar amourpour les bhaktas . A l’aide de māyā , Il joue un rôle d’Acteur dans le grand théâtre de l’univers. Souvenonsnous de Shri Sai et visualisonsLe.AllonsàShirdietregardonsattentivementleprogrammequisuitl’ ārati demidi.Une fois que la cérémonie était terminée, Sai avaitl’habitude de sortir dela mosquée et, deboutsur le seuil,dedistribuerdel’ udi (cendresacrée)auxfidèlesavecdesregardstrèsdouxetaffectueux.Les bhaktas selevaientaussietavecuneégaleferveur,étreignaientSesPiedsetrecevaitlabénédictionde l’ udi .BabaenversaitdespoignéesdanslesmainsdesfidèlesetavecSondoigt,leurenappliquaitsur le front. L’amour qu’Il avait pour eux en Son cœur était illimité. Ensuite Il s’adressait ainsi aux bhaktas :«Bhau (beaufrère),rentrezchezvousprendrevotrerepas,vousAnna (grandfrère),allezà votre chambre et vous Bapu (père), savourez votre repas.» De cette façon, Il abordait personnellementchaquefidèleetlesrenvoyaittouschezeux.Mêmeàprésent,vouspouvezsavourer cespectaclesivousfaitesrecoursàvotreimagination.Maintenant,enamenantSaidansnotrevision mentale, méditons sur Lui, en remontant de Ses Pieds jusqu’à Son visage, nous prosternant humblement,affectueusementetrespectueusementdevantLui. IshaUpanishad Unjour,DasGanusemitàécrireuncommentaire,enlangueMarathe,del’ IshaUpanishad .Avant d’allerplusloin,donnonsunbrefaperçudecette upanishad .Onl’appelle mantropanishad ,carelle est incorporée dans les mantras du samhita (traité) védique. Elle constitue le 40ème et dernier chapitre du Vajasaneyi Samhita (du YajurVeda ), et c’est pourquoi elle est appelée Vajasaneyi Samhitopanishad .Faisantpartiedes samhitas védiques,elleestjugéesupérieureàtouteslesautres upanishads quisetrouventdansles brahmanyakas etles āranyakas (traitésexplicatifssurles mantras etlesrituels).Cen’estpastout,d’autres upanishads sontconsidéréescommedescommentairessur lesvéritésbrièvementmentionnéesdans l’IshaUpanishad .Parexemple,l’ upanishad lapluslongue,à savoir la Brihadāranyaka Upanishad , est considérée par le Pandit Satawalekar comme un commentairede l’IshaUpanishad . LeProfesseurR.D.Ranadedit:«L’ Ishopanishad estunetoutepetite upanishad, cependantelle contientbeaucoupd’indicationsquidémontrentuneperspicacitéextraordinairementprofonde.Dans le bref espace de dixhuit versets, elle donne une précieuse description mystique de l’ ātma , une description du sage idéal qui reste imperturbable au milieu des tentations et des afflictions, et une ébauche de la doctrine du Karma Yoga , comme elle fut formulée ultérieurement. L’idée la plus importante,àlaracinedel’ upanishad ,estcelled’unesynthèselogiqueentrelesdeuxopposésque sont la connaissance et les œuvres; elles fusionnent obligatoirement, selon l’ upanishad , en une synthèsesupérieure»(cf Etudeconstructivedela philosophieupanishadique ,p.24).Ailleurs,ildit que «La poésie de l’ Ishopanishad est un mélange de connaissance morale, mystique et métaphysique»(idemp.41) Cettebrèvedescriptiondel’ upanishad donnéecidessusnouspermetdecomprendrecombienil estdifficiledelatraduiredansunelanguevernaculaire(usuelle)etd’enfaireressortirlesensexact. DasGanulatraduisitversetparverset,enutilisantlemètre ovi. Cependant,commeilnecomprenait pas l’essence de l’ upanishad , il n’était pas content de son travail. Insatisfait, il consulta quelques éruditsàproposdesdoutesetdesdifficultésqu’ilrencontrait,etenildiscutalonguementaveceux.Ils neleséclaircirentpasetneluidonnèrentaucuneexplicationrationnelleetsatisfaisante.AussiDas Ganueutilenviedefaireautrechoseàcesujet. 78 Seulle Sadguru estcompétentetqualifiépourdonnerdesexplications. Commenousl’avonsvu,cette upanishad estlaquintessencedesVédas.Elleconstituelascience delaRéalisationduSoi.Elleestlafauxoul’armequipeutmettreenpièceslaservitudeducycledes viesetdesmortsetnousrendrelibres.Parconséquent,ilpensaqueseuleunepersonneayantelle mêmeatteintlaRéalisationduSoipouvaitluidonnerl’interprétationvraieetcorrectedel’ upanishad . Commepersonnen’étaitenmesuredelesatisfaire,DasGanurésolutdeconsulterSaiBabaàcesujet. Lorsqu’iltrouval’opportunitéd’alleràShirdi,ilvitSaiBaba,seprosternadevantLuiet,mentionnant sesdifficultésàproposde l’IshaUpanishad ,ilLuidemandadel’aideràlesrésoudre.SaiBabale bénitetdit:«Nesoyezpasinquiet,iln’yalàaucunedifficulté.LadomestiquedeKaka(Kakasaheb Dikshit) dissipera vos doutes à Villé Parlé (un faubourg de Mumbai), quand vous rentrerez chez vous.»Lesgensprésentsàcemomentlà,quientendirentcesparoles,pensèrentqueBabaplaisantait etdirent:«Commentuneservanteillettréepourraitellerésoudredesdifficultésdecettenature?» Mais Das Ganu pensa autrement. Il était sûr que tout ce que Baba disait devait se réaliser, car Sa paroleétaitlejugementde Brahman (LeToutPuissant). LaservantedeKāka. TotalementconfiantenlaparoledeBaba,DasGanuquittaShirdi,serenditàVilléParléets’arrêta chez Kākasaheb Dikshit. Le lendemain, alors que Das Ganu savourait sa grasse matinée (certains disent,alorsqu’ilaccomplissaitsonculted’adoration),ilentenditunejeunefillepauvrechanterun beauchantauxaccentsclairsetmélodieux.Lechantparlaitd’unsarirouge.Oh,commeilétaitjoli! Combiensesbroderiesétaientraffinées!Commesesborduresétaientbelles!Etc.Ilaimatellementle chantqu’ilsortitetvitqu’ilétaitchantéparunefillette,lasœurdeNamyaquiétaitladomestiquede Kākasaheb.Lafillettenettoyaitdesrécipientsetneportaitsurellequ’unevieilleguenilledéchirée. Voyantsaconditionmisérableetsonhumeurjoviale,DasGanuressentitdelacompassionpourelleet lejoursuivant,lorsqueRaoBahadurM.V.Pradhanluidonnaunepairede dhotis ,illuidemandade donneraussiunsariàlapauvrepetitefille.RaoBahadurachetaun chirdi convenable(saricourtque portentlesservantes)etleluidonna.Telleunepersonneaffaméeàquil’onoffreàmangerdesmets délicieux,sajoiefutimmense.Lelendemain,elleportaitlenouveausariet,dansunaccèsdejoieet degaîté,elletourbillonna,dansadanstouslessensetjouaà fugadi 48 avectouteslesautresfillettes.Le joursuivant,ellerangealenouveausarichezelle,danssacaisse,etarrivavêtueduhaillontroué,mais ellesemblaitaussijoyeusequelaveille.LapitiédeDasGanusetransformaenadmiration.Ilpensa quelafillette,étantpauvre,sedevaitdeporterunvêtementenloque,maismaintenant,elleavaitun nouveausariqu’ellegardaitenréserveet,vêtuedeseshaillons,ellemarchaitfièrement,sansaucune tracedetristesseoudedécouragement.Ainsi,ilréalisaquetousnossentimentsdepeineetdejoie dépendent de notre attitude mentale. En réfléchissant profondément à cet incident, il réalisa qu’un hommedevraitseréjouirdetoutcequeDieuluidonne,aveclafermeconvictionqu’Ilestpartout, derrière,devantetdetouscôtés,etquetoutcequeDieuluiaccordeestnécessairementpoursonbien. Dans ce cas particulier, la condition misérable de la pauvre fillette, sa guenille déchirée et son nouveau sari, le donateur, le don et l’action de donner, faisaient touspartie du Seigneur et étaient imprégnés de Lui. Cet incident donna à Das Ganu une démonstration pratique de la leçon de l’ upanishad , c’estàdire être satisfait de son sort, avec la ferme conviction que ce qui arrive est décrétéparDieu,etenfindecomptebonpournous. Méthodeuniqued’enseignement. A partir du fait relaté cidessus, le lecteur verra que les méthodes de Baba étaient uniques et variées.BienqueBaban’aitjamaisquittéShirdi,IlenvoyaitdesgensàMachchindragad,d’autresà KolhapurouàSolapur,afinqu’ilsypratiquentdes sādhanas (disciplinesspirituelles).AcertainsIl apparaissaitsousSaformehabituelle,àd’autres,IldonnaitSon darshan durantl’étatdeveilleoude 48 Fugadi :sortededansesauvageoudecabriolesquel’onexécuteàdeuxouàplusieurs,ensetenantles mainsetsejetantversl’avant. 79 rêve,lejouroulanuit,etexauçaitleursdésirs.Ilestimpossiblededécriretouteslesméthodesque Baba utilisaitpourtransmettre Ses messages à Ses bhaktas . Danscecasparticulier, Il envoya Das GanuàVilléParlé,oùiltrouvalasolutionàsonproblèmegrâceàuneservante.Aceuxquidisent qu’il n’était pas nécessaire d’envoyer Das Ganu à l’extérieur et que Baba aurait pu le lui dire personnellement,nousrépondonsqueBabaasuivilabonnevoie,lameilleure,autrementdequelle manièreDasGanuauraitilpuapprendrecettegrandeleçon? Maintenant,nousterminonscechapitreavecunautrebelextraitconcernantcette upanishad. L’éthiquedel’ IshaUpanishad «L’unedesprincipalescaractéristiquesdel’ IshaUpanishad estleconseilmoralqu’elleoffreetil estintéressantdenoterquel’éthiquedel’ upanishad sebaseclairementsurl’assertionmétaphysique qui y est présenté. Les tous premiers mots d’introduction de l’ upanishad nous disent que Dieu imprègnetoutechose.Commecorollaireàcetteattitudemétaphysique,leconseilmoralqu’elleoffre estqu’unhommedevraitseréjouirdetoutcequeDieuluiaccorde,aveclafermeconvictionque, Dieuétantomniprésent,toutcequ’Illuidonneestnécessairementbon.Ils’ensuitnaturellementque l’ upanishad devraitnousinterdiredeconvoiterlebiend’autrui.Enfait,ellenousenseigneici,fortà propos, à nous contenter de ce que nous avons, avec la certitude que, quoiqu’il arrive, cela est divinementordonnéetdoncbonpournous.Unautreconseilmoralestceluiselonlequell’homme devrait passer sa vie dans l’action, accomplissant enparticulier les (travail, rituels, bonnes œuvres) préconisés par les shastras , en s’abandonnant à Sa volonté. L’inactivité, selon cette upanishad ,pourraitêtrelefléauquicorromptl’âme.Cen’estqu’enaccomplissantdesactionsdecette manière,saviedurant,quel’hommepeutespéreratteindrel’étatidéalde naishkarmya (deceluiquia dépassél’action).Pourfinir,letextecontinueenposantlaquestion:commentuntelhomme,quivoit tous les êtres dans le Soi et le Soi dans tous les êtres, pour qui tous les êtres et toutes les choses existantessontenfaitleSoi,pourraitilêtreéprouverdelapassion?Pourquelleraisonuntelhomme auraitilduchagrin?Larépugnance,l’attachementetlapeinedécoulentenvéritédenotreincapacité devoirl’ âtma entoutechose.Maisunhommequiréalisel’unitédetout,pourquitoutestdevenule Soi, doit ipso facto cesser d’être affecté par les faiblesses communes de l’humanité.» (cf The Creativeperiod, BelvalkaretRanade,p.169170) JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

80 CHAPITRE 21 HistoiresdeV.H.Thakur,AnantraoPatankaretduPlaideurdePandharpur. Dans ce chapitre, Hemadpant raconte l’histoire de Vinayak Harishchandra Thakur, celle de Anantrao Patankar, originaire de Poona et celle de l’avocat de Pandharpur. Ces histoires sont très intéressanteset,siellessontluestrèsattentivementetbiencomprises,ellesconduirontlelecteursur lesentierspirituel. Préliminaires En règle générale, c’est notre bonne fortune, sous forme de mérites accumulés dans les vies antérieures,quinouspermetderechercherlacompagniedessaintsetdecefait,d’enbénéficier.Pour illustrer cette règle, Hemadpant cite en exemple son propre cas. Pendant plusieurs années, il fut magistrat de Bandra, une banlieue de Mumbai. Un célèbre saint Musulman, appelé Pir Moulana, vivaitencelieuetdenombreuxHindous,Parsisetbeaucoupd’autrespersonnesquisuivaientune religiondifférente,avaientl’habitudedeveniràluipouravoirson darshan .Son Mujavar (prêtre),du nomdeYunus,insistamaintesfoispourqueHemadpantailleluirendrevisite,maispouruneraison oupouruneautre,iln’avaitjamaispuallerlevoir.Plusieursannéesplustard,sontourarrivaetilfut appeléàShirdioùilfutenrôlédefaçonpermanentedansle darbār (salledesaudiencesàlacour)de SaiBaba.Lesêtresmalchanceuxn’obtiennentpascecontactaveclessaints.Ilestréservéseulementà ceuxquiontdelachance. InstitutiondesSaints. Lesinstitutionsdesaintsdanscemondeexistentdepuisdestempsimmémoriaux.Denombreux saintss’incarnentendifférentslieuxpouraccomplirlesmissionsquileursontconfiées.Bienqu’ils œuvrent en des endroits distincts, ils sont comme un être unique. Ils travaillent à l’unisson sous l’autoritécommuneduSeigneurToutPuissant,saventparfaitementcequechacund’euxaccomplit danssaproprerégionetcomplètentsonœuvres’ilyalieu.Voicicidessousunexemplequiillustre cela. M.Thakur. MonsieurV.H.Thakur,comptable,étaitemployédansl’administrationdufiscetilvintunefois dansunevilleappeléeVadgaon,prèsdeBelgaum(aunordduKarnatakaactuel)avecunebrigade d’inspection. Il y rencontra Appa Maharaja, un Saint du Karnataka, etse prosterna devant lui. Le Saintétaitentraind’expliqueràl’auditoireunextraitdulivre VicharSagar deNischalDas(untexte classique sur le Vedānta). Lorsque Thakur prit congé de lui avant de s’en aller, le Saint lui dit: «Vousdevriezétudiercelivre,etsivouslefaites,vosdésirsserontexaucés;plustard,lorsquevous irez dans le nordpendant l’exercice de vos fonctions, votrebonne fortune vous fera rencontrer un Saintquivousmontreravotreroutefuture,vousdonneralapaixdel’espritetvousrendraheureux.» Thakur fut ensuite muté à Junnar, et pour s’y rendre, il dut traverser le Naneghat (hautplateau reliant Junnar au District de Poona). Ce ghat était très escarpé et difficile à franchir, et pour le traverseriln’yavaitaucunmoyendetransportàpartunbuffle.Ilparcourutdoncle ghat àdosde buffle,cequil’incommodaetlefitbeaucoupsouffrir.Delà,àlasuited’unepromotion,ilfutmutéà Kalyan où il fit la connaissance de Nanasaheb Chandorkar qui lui parla beaucoup de Sai Baba. Il souhaita Le voir. Le jour suivant, Nanasaheb devait aller à Shirdi et demanda à Thakur de l’accompagner.Ilneputlefaire,carildevaitserendreautribunalcivildeThanepourplaiderune cause.NanasahebpartitseuletThakurserenditàThane,maisl’affaireétaitajournée.Ilregrettaalors denepasavoiraccompagnéNanasaheb.IlpartitdoncpourShirdietlorsqu’ilyarriva,ilappritque Nanasahebavaitquittélelieulejourprécédent.D’autresamis,rencontréslà,l’emmenèrentauprèsde 81 Baba. Il vit Baba, se prosterna à Ses Pieds et fut au comble de lajoie. Ses yeux se remplirent de larmesdebonheuretsoncorpsfutparcourudefrissons.Puis,uninstantplustard,l’omniscientBaba luidit:«Lecheminquimèneencelieun’estpasaussifacilequelesenseignementsdusaint kannada AppaMaharaj,niquelevoyageàdosdebuffleàtraversleNaneghat.Acettevoiespirituelle,vous devezconsacrervosplusgrandsefforts,carelleesttrèsdifficile.»QuandThakurentenditcesparoles significativesdontluiseulcomprenaitlesens,ilfutsubmergédejoie.IlsutqueleSaintduKarnataka avaitditvrai.Alors,joignantlesmainsetposantsatêtesurlesPiedsdeBaba,ilLepriadel’accepter et de le bénir. Baba lui dit : «Ce qu’Appa vous a dit était parfait, mais ces choses doivent être pratiquéesetvécues.Unesimplelecturenesuffitpas.Vousdevezréfléchiretmettreenpratiquece quevouslisez,autrementcelan’estd’aucuneutilité.Laseulelectured’unlivre,sanslagrâceduGuru et une prise de conscience personnelle, ne sert à rien.» Thakur avait lu la partie théorique de l’ouvrage VicharSagar, maislafaçondelamettreenpratiqueluifutmontréeàShirdi.Uneautre histoire,racontéeciaprès,mettracettevéritéenavecplusdeforce. AnantraoPatankar. AnantraoPatankar,ungentlemandePoona,souhaitaitvoirBaba.IlvintàShirdieteutle darshan deBaba.Sesyeuxfurentcontentésetilsesentittrèsheureux.IlseprosternaauxPiedsdeBaba,et aprèsavoiraccomplileritueld’adorationapproprié,ilditàBaba:«J’aibeaucouplu,j’aiétudiéles Védas,leVedāntaetlesUpanishadsetécoutétouteslesPurānas,maisjen’aitoujourspasobtenula paix du mental ; c’est pourquoi je pense que toutes mes lectures ont été inutiles. Des personnes simplesetignorantes,maispleinesdedévotion,sontmeilleuresquemoi.Tantquelementaln’estpas tranquille,l’étudedeslivresestsanseffet.J’aientendudirepardenombreusespersonnesqueVous accordiez facilement la paix du mental, simplement par Votre regard et par la puissance de Vos paroles,c’estpourquoijesuisdoncvenuici.S’ilVousplaît,ayezpitiédemoietbénissezmoi.» AlorsBabaluiracontalaparabolesuivante: Paraboledesneufboulesdecrottin(Lesneufsentiersdeladévotion) «Un jour un marchand arriva ici. Devant lui, une jument lâcha ses crottes (neuf boules de crottin).Lemarchand,totalementabsorbéparsarechercheduprofit,tenditlepandeson dhoti ety recueillitlesneufboules,obtenantainsilaconcentration(lapaix)dumental». M.Patankarn’arrivaitpasàcomprendrelesensdecettehistoire,aussidemandatilàGanesh Damodar,aliasDadaKelbar:«QueveutdireBabaparcetteparabole?»Illuirépondit:«Moinon plus je ne saisis pas complètement ce que Baba dit ou veut faire comprendre, mais grâce à Son inspiration,jevaisvousdirecequej’aicompris.LajumentreprésentelaGrâcedeDieuetlesneuf boulesdecrottinsontlesneufformesoutypesde bhakti ,àsavoir:(1) shravanam (l’écoutedesrécits sacrés), (2) kīrtānam (le chant de louanges au Seigneur), (3) smaranam (le souvenir constant du Seigneur),(4) pādasevanam (leserviceauxPiedsduguru),(5) archanam (l’adoration),(6) vandanam (la salutation au Seigneur), (7) dasyam (le service du Seigneur), (8) sneham (l’amitié avec le Seigneur),(9) ātmanivedanam (l’abandonauSoi).Cesontlesneufsortesdedévotion.Sil’uned’elles est suivie fidèlement, le Seigneur Hari sera heureux et Se manifestera au fidèle. Toute pratique spirituelle,àsavoir (larépétitionduNomdivin), (l’ascèse),lapratiquedu Yoga ,ainsique l’étudedesÉcrituresetleurinterprétation,esttotalementinéfficacesiellen’estpasaccompagnéede bhakti , c’estàdire de la dévotion. La connaissance des Védas, la réputation d’être un grand jnāni (sage), ou encore le chant formel des bhajans ne sont pas utiles. Ce qui est demandé, c’est une dévotiontotale.Considérezvouscommelemarchandoubiencommelechercheurdevérité,etsoyez attentif et désireux comme lui de recueillir et de cultiver les neuf types de dévotion. Alors, vous atteindrezlastabilitéetlapaixdedumental.» Lelendemain,lorsquePatankarallavoirBabapourLesaluer,Babaluidemandas’ilavaitrecueilli les‘neufboulesdecrottin’.Ilréponditqu’étantunpauvrehomme,ildevaitd’abordrecevoirlagrâce deBabaafindepouvoirlesrecueillirfacilement.Babalebénitdoncetleréconforta,enluidisant qu’ilatteindraitlapaixetlebienêtre.Enentendantcela,Patankarfuttransportédejoieetdebonheur. 82 L’avocatdePandharpur Nous terminerons ce chapitre par une courte histoire qui montre l’omniscience de Baba et commentIll’utilisaitpourcorrigerlesgensetlesremettresurlebonchemin.Unefois,unavocatde Pandharpur vint à Shirdi, se rendit à la mosquée, vit Baba, se prosterna à Ses Pieds et, sans que personne ne le lui demande, offrit une dakshinā , puis s’assit dans un coin, impatient d’écouter le discoursquiallaitcommencer.Alors,Babasetournaversluietdit:«Commelesgenssontrusés!Ils seprosternentetoffrentune dakshinā, maisvousinsultentdansvotredos.N’estcepasétonnant?» Cetteremarques’adressaitàl’avocatetildutl’encaisser.Personnesaufluinecompritl’allusion,mais ilgardalesilence.Lorsqu’ilsretournèrentau wada ,l’avocatditàKakasahebDikshit:«Laremarque queBabaafaiteétaitparfaitementjuste.Ledardétaitlancécontremoi;c’étaitunconseilafinqueje nemelaissepasalleràdiffuserdescalomnies,niàinsulterlesautresenlestraitantdetouslesnoms. LorsqueleJugecivildePandharpur,MNoolkar,estvenufaireunséjouricipouraméliorersasanté,il yaeuunediscussionàcesujetdanslasalledubarreau.Nousnoussommesdemandéssilesmaux dont le Juge civil souffrait pouvaient réellement être éliminés sans médicaments, en restant simplementprèsdeSaiBaba,ets’ilétaitconvenablepourunhommeinstruitcommeleJugecivil d’avoirrecoursàdetellesméthodes.LeJugecivilfutprisàparti,c’estàdirequ’ilfutcritiqué,ainsi que Baba. J’ai participé à cette discussion, et maintenant Sai Baba vient de me montrer l’inconvenancedemaconduite.Pourmoi,ilnes’agitpasd’unblâme,maisd’unefaveur,d’uneleçon surlefaitquejenedevraispasmelivreràlamédisanceouàlacalomnie,niinterférerinutilement danslesaffairesdesautres.” Shirdisetrouveàenviron480kmdePandharpur,cependant,grâceàSonomniscience,Babasavait cequis’étaitpassédanslasalledubarreau.Leszonesintermédiaireslesrivières,lesforêtsetles montagnes–nereprésentaientpasunebarrièrepour Sesyeuxquiperçoiventtouteschoses.Ilpouvait voiretliredanstouslescœursetiln’yavaitriendesecretnidecachépourLui.Toutechose,proche ou lointaine, était claire et perceptible comme la lumière du jour. Tout près ou à distance, on ne pouvaitéviterleregardomniprésentdeBaba.L’avocatretiradecetincidentlaleçonqu’ilnedevait plus jamais dire du mal des autres, ni les critiquer inutilement. Ainsi, sa mauvaise tendance fut totalementéliminéeetilfutremissurledroitchemin. Bienquel’histoireseréfèreàcetavocat,elleestcependantapplicableàtous.Ainsi,toutlemonde devraitprendrecetteleçonàcœuretentirerprofit. LagrandeurdeSaiBabaestinsondable,toutcommeSesprodigieux līlas (miracles).Telleestaussi Savie,carIlestle Parabrahman Incarné. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

83 CHAPITRE 22 Sauvetages de morsures de serpentsde: Balasaheb Mirikar, Bapusaheb Buti, Amir Shakkar, HemadpantOpiniondeBabaausujetdeladestructiondesserpents. Préliminaire CommentméditersurBaba?NulnepeutsonderlanatureetlaformeduToutPuissant.Même lesVédasetleSerpentSheshaauxmillelangues 49 sontincapablesdeLedécrireintégralement;les fidèlesnepeuventLecomprendre,maisilscontemplentsimplementSaformecarilssaventqueSes Piedssontleurseulrefuge.Ilsneconnaissentpasdeméthodepouratteindrelebutsuprêmedelavie, exceptécelledeméditersurlesPiedsSacrés.Hemadpantproposeunevoiefacilededévotionetde méditation,commesuit: Durant chaque mois lunaire, alors que la quinzaine sombre avance progressivement, le clair de lune décroît dans la même mesure et, le jour de la nouvelle lune, nous ne le voyons plus. Aussi, lorsquerecommencelaquinzaineclaire,lesgenssontilstrèsimpatientsdevoirlalune.Lepremier jour,ellen’estpasvisible,etlesecondjour,elleapparaîtsouslaformed’unfincroissant.Alorson propose aux gens d’observer la lune dans l’espace entre deux branches d’un arbre, et lorsqu’ils regardentavecenthousiasmeàtraverscetteouverture,lelointainpetitcroissantdeluneapparaîtdans leur champ visuel. Essayons de visualiser la forme de Baba en suivant cet exemple. Observons l’attitudedeBaba;commeelleestbelle!Ilestassislesjambescroisées,lajambedroiteposéesurle genougauche.SamaingaucheestplacéesurSonpieddroit.Iltenddeuxdoigtsl’indexetlemajeur –autourdeSonorteil.Parcetteattitude,Babasembledire:sivoussouhaitezvoirMaformevéritable, soyezhumblesetdépourvusd’ego,méditezsurMonorteilàtraversl’espacesituéentrel’indexetle majeur,etalorsvouspourrezvoirMaLumière. MaintenantrevenonsàlaviedeBaba.Shirdiétaitdevenuunlieudepèlerinagedepuisletempsoù Baba y séjournait. Des gens de partout commençaient à s’y rassembler et les riches comme les pauvres en bénéficiaient de plusieurs façons. Qui peut décrire l’amour sans limites de Baba, Sa prodigieuseconnaissanceetSonomniprésence?Béniestceluiquiapuenfairel’expérience!Parfois, Baba observait un long silence qui était, d’une certaine façon, Sa manière de parler du Brahman . D’autres fois, entouré de Ses fidèles, Il était Pure Conscience, Béatitude Incarnée. Quelquefois Il parlaitparparabolesetd’autresfoisIlcédaitauxmotsd’espritetàl’humour.ParmomentsIlétait absolument calme, à d’autres Il semblait furieux. Parfois Il dispensait Ses enseignements en deux mots,d’autresfoisIlentraitdansdelonguesargumentations.LaplupartdutempsIlétaittrèsdirect.Il donnaitainsi,àbeaucoupdegens,diversesinstructionsenrapportàleursbesoins.Savieétaitdonc impénétrable,carelledépassaitlescapacitésdenotreesprit,denotreintellectetdenotreexpression verbale.NotreardenteaspirationàcontemplerSonvisage,àparleravecLuietàentendrelerécitde Ses līlas n’était jamais assouvie. Pourtant nous étions toujours débordants de joie. Nous pouvons peutêtremesurerlesaversesdepluieoucapturerleventdansunsacenpeau,maisquipeutévaluer Ses līlas ?Aprésent,nousallonsaborderunaspectdel’und’entreeux,àsavoircommentSaiBaba prévoyaitouanticipaitlesmalheursdeSesfidèlesetavertissaitceuxciàtemps. BalasahebMirikar. BalasahebMirikar,lefilsdeSardarKakasahebMirikar,était Mamlatdar (chefdeDistrictdansle Maharashtra)deKopergaon.Al’occasiond’unetournéeàChitali,ilpassaparShirdipourvoirSai Baba. Lorsqu’il arriva à la mosquée, il se prosterna devant Baba et la conversation habituelle concernant la santé et d’autres choses s’engagea. Soudain Baba recommanda la prudence : 49 Selonlamythologiehindoue,laterreseraitposéesurlesmilletêtesduSerpentSesha. 84 «ConnaissezvousnotreDwarakamayī 50 ?»CommeBalasahebnecomprenaitpas,ilgardalesilence etBabacontinua:«CelieuoùvousêtesassisestnotreDwarakamayī.Elleécartetouslesdangerset lesinquiétudesdesenfantsquis’assoientsursesgenoux.CetteMasjidmayī(laDéitétutélairedela mosquée)estextrêmementmiséricordieuse;elleestlamèrecompatissancedesfidèleshumbleset elle les sauve en cas de malheurs. Une fois qu’une personne s’est assise sur ses genoux, tous ses ennuisdisparaissent.CeluiquisereposedanssonombreobtientlaFélicité».Ensuite,Babaluidonna del’ udi (cendresacrée)etposaSamainprotectricesursatête.QuandBalasahebfutsurlepointde partir, Baba dit à nouveau : «Connaissezvous le ‘Lamba Baba’ (grand homme), c’estàdire le serpent?»Puis,posantSoncoudegauchesurSamaindroite,IlrepliaSapaumegaucheetlaremua dehautenbascommelatêted’unserpent,endisant:«Ilestvraimentterrible,maisquepeutilfaire auxenfantsdeDwarakamayī(laDéitétutélaire)?Siellelesprotège,quepeutfaireleserpent?» Ceuxquiétaientprésentsàcemomentlàauraientaiméconnaîtrelasignificationdecegesteet son rapport avec Mirikar, mais personne n’eut le courage d’interroger Baba à ce sujet. Ensuite, Balasaheb salua Baba et quitta la mosquée en compagnie de Shama. Baba rappela Shama, lui demandad’accompagnerBalasahebetdebienprofiterdesonvoyageàChitali.Shamasedirigeavers Balasahebetluiditqu’ilpartiraitavecluiselonlevœudeBaba.Balasahebluiréponditqu’iln’avait pasbesoindevenircarceseraitinopportun.ShamaretournavoirBabaetluirépétacequeBalasaheb lui avait répondu. Baba dit : «D’accord, n’y allez pas. Nous avons voulu bien faire. Ce qui doit arriverarrivera.» Entretemps,Balasahebavaitréfléchiet,rappelantShama,lepriadel’accompagner.AlorsShama revint voir Baba et après avoir obtenu Sa permission, il partit avec Balasaheb dans la tonga (cabriolet). Ils arrivèrent à Chitali à 21 h et campèrent dans le temple de Maruti. Les employés n’étaientpasencorearrivés;ilss’installèrentdoncdansletemplepourbavarder.Balasahebétaitassis surunenatteetlisaitunjournal.Ilavaitmisson uparani (sorted’écharpe)autourdesatailleetun serpents’yétaitlovésansquepersonnenes’ensoitaperçu.Ilcommençaàbougerenémettantun sifflement.Leserviteurl’entendit,apportaunelanterne,vitleserpentetpoussauncrid’alarme:«Un serpent,unserpent!».Balasahebfuteffrayéetsemitàtrembler.Shamaaussiétaitfrappédestupeur. Alors, lui et les autres s’esquivèrent en douceur pour s’armer de cannes et de bâtons. Le serpent descenditlentementdelatailledeBalasaheb,s’éloignaetfutimmédiatementtué.Ainsi,cemalheur prophétiséparBabafutécarté,etladévotiondeBalasahebenversLuis’entrouvarenforcée. BapusahebButi. Unjour, un grandastrologue appeléNanasaheb Dengale dit à Bapusaheb Buti qui setrouvaità Shirdi:«Aujourd’huiestunjournéfastepourvous,votrevieestendanger.»CelarenditBapusaheb trèsnerveux.QuandilsallèrentàlaMosquée,commed’habitude,BabaditàBapusaheb:«Qu’adit ceNana?Ilapréditvotremort,maisilnefautpasavoirpeur.Diteslui:‘Ehbien,voyonscomment lamorttue’.Plustarddanslasoirée,Bapusahebsetrouvaitauxtoilettesquandilvitunserpent.Son domestique l’aperçut aussi et ramassa une pierre pour le frapper. Bapusaheb lui demanda d’aller chercher un grosbâton, maisavant quele domestique nefût revenu, le serpent se mitàbouger et disparutbienvite.BapusahebsesouvintdesparolesrassurantesdeBaba. AmirShakkar. Amir Shakkar était originaire du village de Korale, dans la circonscription de Kopergaon. Il appartenaitàlacastedesbouchers.IltravaillaitcommecourtieràBandra(Mumbai)etilétaitbien connu dans le coin. Un jour, il eut une crise de rhumatisme qui le fit énormément souffrir. Se souvenantalorsd’Allah,ilquittasontravailetserenditàShirdipourprierBabadelesoulagerdesa 50 Dwarakamayī: Littéralement «lieu plein de la puissance de Dwaraka (la cité fondée par Krishna et sur laquelleIlrégna)».SaiBabaappelaitainsilamosquéedélabréedanslaquelleIlvivaitetrecevaitSesfidèles.Il laconsidéraitcommeuneentité,unesortededéesse. 85 maladie.Babalefitséjournerdansle Chavadi 51 .Ce Chavadi étaitalorsunlieuhumideetinsalubre, peurecommandépouruntelpatient.N’importequelautreendroitdanslevillageauraitétépréférable pourAmir,maislesparolesdeBabaétaientleremèdeparexcellence. Babaneluipermitpasdevenir àlaMosquée,etluiordonnaderesterdansle Chavadi dumatinausoir.Commetouslesdeuxjours BabaserendaitauChavadienprocessionetydormait,AmirLevoyaitsouvent.Ilrestadanscelieu neufmoiscomplets,tantetsibienqu’ilenfutdégoûté.Alorsunenuit,ilpartitfurtivementetserendit àKopergaonoùildemeuradansle dharmashala 52 .Là,ilvitunvieuxFakirmourantquiluidemandait del’eau.Amirenapportaetlaluidonna.DèsqueleFakireutbul’eauilmourut.Amirsetrouvaalors dans une situation difficile. Il pensa que, s’il allait informer les autorités, il serait tenu pour responsabledecettemort,carilétaitlepremieretle seul à savoir quelque chose à ce sujet. Il se repentit de son action, c’estàdire d’avoir quitté Shirdi sansla permission deBaba, etil Lepria. EnsuiteildécidaderetourneràShirdietrepartitlamêmenuit,sesouvenantdunomdeBabaetle répétant tout le long du chemin. Il arriva à Shirdi avant l’aubeetsesentitlibérédesonangoisse. Aprèscela,ilvécutdansle Chavadi enparfaitaccordaveclessouhaitsetlesordresdeBaba,etilfinit par guérir. Une nuit à minuit, Baba se mit à crier : «Hé! Abdul, une créature diabolique sejette violemmentcontreleborddeMonlit».Abdularrivaavecunelanterne,examinalelitdeBaba,mais netrouvarien.Babaluidemandad’inspectersoigneusementtouslesrecoinsetIlcommençaàfrapper lesolavecSon satka (baguette).Observantce līla ,AmirpensaqueBabapouvaitavoirsuspectéla présencedequelqueserpent.Grâceàl’étroitcontactqu’ilavaiteuavecLui,ilpouvaitcomprendrele sensdeSesparolesetdeSesactes.Babavitalorsquelquechosequibougeaitprèsducoussind’Amir. Il demanda à Abdul d’approcher la lumière et quand il l’eût apportée, Il vit un serpent lové qui remuaitsatêtedehautenbas.Aussitôtaprès,leserpentfutbattuàmort.Ainsi,Babadonnal’alerteà tempsetsauvalavied’Amir. Hemadpant(lescorpionetleserpent) SelonlesrecommandationsdeBaba,KākasahebDikshitlisaitchaquejourlesdeuxouvragesdeSri Ekanath Maharaj, à savoir le Bhagvāt et le Bhavārtha , et Hemadpant avait la grande chance d’être l’un des auditeurs chaque fois qu’avait lieu la lecture de ces ouvrages. Un jour, en écoutantlapartiedu Rāmayana quiracontecommentHanumantestalagrandeurdeRâmaensuivant lesinstructionsdesamère,touslesauditeursfurent fascinés.Hemadpantétaitl’und’eux.Ungros scorpion(personnenesutd’oùilvenait)sautaetseposasurl’épauledroited’Hemadpant,surson uparani (écharpe). D’abord, il ne leremarquapas,mais comme le Seigneurprotège ceux qui sont absorbésparl’écoutedeSeshistoires,Hamadasjetaparhasarduncoupd’œilsursonépauledroiteet levit.Lescorpionétaittoutàfaittranquilleetnefaisaitabsolumentaucunmouvement.Ilsemblait mêmeprendreplaisiràlalecture.Ensuite,aveclagrâceduSeigneuretsansdérangerl’assistance, Hemadpantpritlesdeuxextrémitésdesonuparani etlesréunit,enfermantainsilescorpiondansle tissu.Puisilsortitetjetalescorpiondanslejardin. Áuneautreoccasion,justeavantlatombéedujour,alorsquequelquespersonnesétaientassisesà l’étagesupérieurdu wada deKakasaheb,unserpentseglissafurtivementparuntrouduchâssisdela fenêtre et s’installa en se lovant. On apporta une lampe. Bien qu’il fût d’abord ébloui, il resta cependant immobile en remuant seulement sa tête de haut en bas. Alors, plusieurs personnes se précipitèrent avec des bâtons et des gourdins, mais comme le serpent était assis dans un endroit inaccessible,aucuncoupneputluiêtreporté.Toutefois,alertéparlevacarmedeshommes,leserpent sortitpromptementparlemêmetrouettouteslespersonnesprésentessesentirentsoulagées. L’opiniondeBaba. Un fidèle nommé Muktaram dit alors qu’il était bon que la pauvre créature se soit échappée. Hemadpantprotestaendisantqu’ilvalaitmieuxtuerlesserpents.Ilyeutunevivediscussionentre 51 Chavadi :sortedepréaumunicipalquiservaitderefugepourlesvoyageursdepassage. 52 Dharmashala :sortedepréauoudesalleprévuedansplusieurslocalitésdel’Inde,afind’ylogeretnourrir gratuitementles sâdhus etlespèlerinsenmarcheverslescentresdepèlerinage 86 euxlepremiersoutenantquelesserpentsetlescréaturesdumêmeacabitnedevaientpasêtretués, lesecond,qu’ilsdevaientl’être.Commelanuitarrivait,ladiscussionpritfinsansquel’onsoitarrivé à un accord. Le lendemain, la question fut soumise à Baba qui donna Son avis plein de sagesse : «Dieuvitdanstouslesêtresettouteslescréatures,mêmedanslesserpentsetlesscorpions.Ilestle grandMeneurdejeudumondeettouslesêtres,serpents,scorpions,etc.,obéissentàSesordres.A moinsqu’Ilneleveuille,personnenepeutnuireauxautres.LemondedépendentièrementdeLuiet nul n’est indépendant. C’est pourquoi nous devons avoir pitié de toutes les créatures et les aimer, renoncerauxtueriesetêtrepatient.LeSeigneur(Dieu)estleProtecteurdetous.» JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

87 CHAPITRE 23 LeYogaetlesoignons–Sharmaestguérid’unemorsuredeserpent–Lerèglementpourlecholéra esttransgressé–L’épreuvedeladévotionauGuru. Préliminaire Enréalité,le jīva (l’âmehumaineindividualisée)transcendelestroisqualités,àsavoir sattva , rajas et tamas, mais induit en erreur par māyā , il oublie sa nature qui est «Pure Conscience Connaissance–Béatitude».Ilpenseêtreceluiquiagit,etils’empêtreainsidansdessouffrancessans fin, ne sachant pas comment s’en libérer. La seule voie qui mène à la libération est celle de l’affectueusedévotionenverslesPiedsduGuru .LegrandActeur,leSeigneurSai,aenchantéSes bhaktas (fidèles)etlesatransformés enLuimême(enSanature). NousconsidéronsSaiBabacommeuneIncarnationdeDieupourlesraisonsquenousavonsdéjà exposées,maisIlatoujoursditqu’IlétaitunserviteurdévouédeDieu.TouteIncarnationdivinequ’Il était, Il montrait aux gens comment se comporter correctement et comment accomplir les devoirs afférentsàleurssituationssocialesrespectives( varnas ).Iln’imitaitjamaispersonne,d’aucunefaçon, ninedemandaitauxautresdefairequelquechosepourLui.ASesyeux,LuiquivoyaitleSeigneur danstoutesleschosesaniméesetinaniméesdecemonde,l’humilitéétaitlavertuparexcellence.Ilne manquaitd’égardsenverspersonneetrespectaittoutlemonde,carIlvoyaitNārāyana(Dieu)dans touslesêtres.Ilnedisaitjamais«JesuisDieu»,maisbienqu’IlétaitSonhumbleserviteur;Ilse souvenaittoujoursdeLuietrépétaitconstamment«AllahMallik »(DieuestleseulMaître) Nous ne connaissonspas les diverses sortes de saints, comment ils se comportent, comment ils agissent,etc.Noussavonsseulementque,parlagrâcedeDieu,ilssemanifestentencemondepour libérerlesâmesignorantesetasservies.Sinousavonsquelquesméritesànotrecrédit,nouséprouvons ledésird’écouterleshistoiresetles līlas dessaints,autrementnon.Tournonsnousmaintenantvers lesprincipauxrécitsdecechapitre. LeYogaetlesoignons Unefois,unadepteduYoga 53 vintàShirdiavecNanasahebChandorkar.Ilavaitétudiétousles textessurleYoga,ycomprisles Yogasūtra dePatanjali,maisiln’avaitaucuneexpériencepratique. Iln’arrivaitpasàconcentrersonmentalniàatteindrel’étatde samādhi ,nefûtcequepourunbref instant.IlpensaquesiSaiBabaétaitsatisfaitdelui,Illuimontreraitlemoyend’yparveniretdes’y maintenirlongtemps.IlvintàShirdiaveccetteidéeentêteet,lorsqu’ilallaàlaMosquée,ilvitSai Babamangerun chapati (painazyme)avecunoignon.Voyantcela,unepenséeluitraversal’esprit: «CommentcethommequimangedupainrassisavecunoignoncrupeutIlrésoudremesdifficultés etm’aider?»SaiBabalutdanssespenséesetditàNanasaheb:«Nana!Seulceluiquialacapacité dedigérerlesoignonsdevraitenmanger,personned’autre.»Enentendantcetteremarque,leyogifut frappédestupeuretseprosternaauxPiedsdeBabaavecunabandontotal.Avecpuretéetouverture d’espritilexposasesdifficultésetobtintdeBabaleursolution.Ainsi,heureuxetsatisfait,ilquitta Shirdiavecdel’ udi deBabaetSesbénédictions. Shamaguérid’unemorsuredeserpent . 53 Il s’appelait Râm Baba. Cet incident eut lieu le 22.2.1914LeYogaprescritdes’abstenirdemangerdes oignonsetdel’ail,considéréscommetamasiquesetcontrairesàlavoieduYoga.Toutefois,cesdeuxvégétaux sontemployéscommeremèdesdelamédecinenaturelle. 88 Avantdecommencerl’histoire,Hemadpantspécifiequele jīva (âmeindividualisée)peuttrèsbien êtrecomparéàunperroquet,carlesdeuxsontprisonniers,l’undansuncorps,l’autredansunecage. Lesdeuxpensentqueleurconditiondedépendanceleurconvient.Cen’estquelorsqu’unAssistant, c’estàdireunGuru,vientet,parlagrâcedeDieu,leurouvrelesyeuxetleslibèredeleurservitude, qu’unevieplusgrandeetplusvastes’offreàeux,encomparaisondelaquelleleurancienneexistence limitéen’étaitrien. Danslechapitreprécédent,ilaétémontrécommentBabaanticipalemalheurquiétaitsurlepoint d’arriver à M. Mirikar et l’en sauva. Maintenant,permettonsaux lecteurs d’apprendre une histoire pluscaptivanteencore.Unefois,Shamafutmorduaupetitdoigtparunserpentvenimeuxetlepoison commençaàserépandredanslecorps.LadouleurétaitviolenteetShamapensaqu’ilallaitbientôt mourir.Sesamisvoulurentl’emmenerautempleduDieuVithoba 54 auqueldetelscassontsouvent confiés,maisShamacourutàlaMosquéevoirsonVithobaàlui,SaiBaba.QuandBabalevit,Ilse mitàlegronderetàl’insulter.Ildevintfurieuxetdit:«Infâme Bhaturdya (prêtre),negrimpepas plushaut.Gareàtoisitulefais!»Ensuiteilhurla:«Va,vaten,descends!».VoyantBabadans cetétat,rougedecolère,Shamafutcomplètementdésorientéetdésolé.IlpensaitquelaMosquéeétait samaisonetSaiBabasonseulRefuge,maiss’ilétaitjetédehorsdecettefaçon,oùiraitil?Ilperdit toutespoirdesurvivreetgardalesilence.Auboutd’unmoment,lorsqueBabaredevintnormalet calme,Shamaselevaets’assitprèsdeLui.AlorsBabaluidit:«N’aiepaspeur,netefaispasde souci,leFakirmiséricordieuxtesauvera;vaetrestetranquillementcheztoi,nesorspas,aiefoien Moietsoisserein.»Ilfutdoncrenvoyéchezlui.Toutdesuiteaprès,BabaluienvoyaTatyaPatilet KakasahebDikshitavecl’instruction,pourobtenirunrésultat,demangercequ’ilvoulait,decirculer à sa guise dans sa maison, mais en aucun cas de se coucher et de dormir. Inutile de dire que ces consignesfurentsuiviesàlalettreet,enpeudetemps,Shamafutcomplètementrétabli.Acesujet,la seulechoseàserappelerestceci:le mantra decinqsyllabesformuléparBaba(àsavoir«va,vaten, descends») ne s’adressait pas à Shama, comme nous pourrions le croire, mais était un ordre, au poison du serpent, de ne pas monter ni de circuler dans le corps de Shama. A l’instar d’autres personnesverséesdansle mantrashastra (sciencedes mantras ),Iln’eutpasbesoinderecouriràdes incantations,dechargermagnétiquementdurizoudel’eau,etc.Sesparolesseulesfurentparfaitement efficacespoursauverlaviedeShama. Toutepersonnequientendracettehistoireoud’autressemblables,auraunefoiinébranlabledans lesPiedsdeSaiBaba,etlaseulefaçondetraverserl’océande māyā (l’illusion),estdeLesvisualiser aufonddesoncœur. Uneépidémiedecholéra Une fois, le choléra sévit avec virulence dans le village de Shirdi. Complètement effrayés, les habitantsbloquèrenttoutecommunicationaveclesgensdel’extérieur.Le panchayat 55 duvillagese réunitetpritdeuxmesurespourcontrôlerl’épidémieetlafairecesser.Cellesci:(1)Aucunecharrette decombustibleneseraitautoriséeàentrerdanslevillage,et(2)aucunechèvrenedevraityêtretuée. Siquelqu’untransgressaitcesdécisions,ilseraitcondamnéàuneamendeparlesautoritésduvillage et les membres du panchayat . Baba savait que tout cela n’était que simple superstition et Il ne se souciadoncaucunementdesarrêtésàproposducholéra.Alorsqueceuxci étaientenvigueur,une charrettedecombustiblearrivaauvillageetvoulutentrer.Toutlemondesavaitqu’ilyavaitpénurie decombustibledanslevillageetmalgrécelalesgenscommencèrentàrepousserlacharrette.Baba enfutinformé.Ilarrivasurleslieuxetdemandaaucharretierd’amenerlacharretteàlaMosquée. Personnen’osaéleverlavoixcontreladécisiondeBaba.IlvoulaitduboisàbrûlerpourSon dhuni et donc Il en achetait.Tout comme un agnihotri 56 qui alimente son feu sacré, Baba garda Son dhuni toujoursallumé,jouretnuit,toutaulongdesavie,etpourcelaIlfaisaittoujoursprovisiondebois. 54 Vithoba: en fait, le temple est consacré à Shivaet,selonlacroyancepopulaire,siunepersonnevictime d’unemorsuredeserpentestamenéedansletemple,elleguérira. 55 Panchayat:conseiladministratifduvillage,formédecinqmembres. 56 Agnihotri:prêtrepréposéàl’alimentationdufeuperpétuel. 89 LedomiciledeBaba,àsavoirlaMosquée,étaitlibreetouvertàtous.Iln’yavaitniserrure,niclé,et quelquespauvresgensvenaientychercherduboispourleurpropreusage.Babaneprotestajamais contrecela.CommeIlvoyaitquel’universentierétaitimprégnéduToutPuissant,Ilnemanifestait doncjamaisd’inimitiéoudemalveillanceenversquiquecesoit.Bienqueparfaitementdétaché,Ilse comportaitcommeunchefdefamilleordinaireafindeservird’exempleauxgens. L’épreuvedeladévotionauGuru Voyons maintenant comment Baba s’en sortit avec le second arrêté. Alors que l’ordre était en vigueur,quelqu’unamenaunechèvreàlaMosquée.Elleétaitfaible,vieilleetsurlepointdemourir. Acemomentlà,leFakirPirMohamad,aliasBadeBaba 57 deMalegaon,setrouvaitàSescôtés.Sai Babaluidemandadedécapiterlachèvred’unseulcoupetdel’offrirenoblation.CeBadeBabaétait trèsrespectéparSaiBaba.Ils’asseyaittoujoursàSadroite.Fumant le chillum lepremier,ill’offrait ensuiteàBabaetauxautres.Aumomentdurepasdemidi,aprèsquelesplatsavaientétéservis,Baba appelait respectueusement Bade Baba et le faisait asseoir à Sa gauche, ensuite tout le monde mangeait.Babaluidonnaitaussi50Roupiesparjour,prélevéessurlasommedes dakshinā collectées. ChaquefoisqueBadeBabas’éloignaitdelaMosquée,SaiBabal’accompagnaitpourunecentainede pas.TelleétaitsarelationavecBaba.Cependant,lorsqueBabaluidemandadedécapiterlachèvre,il refusa catégoriquement en disant : «Pourquoi devraitelle être tuée sans raison ?» Alors Baba demandaàShamadelatuer.CeluiciallavoirRadhakrishnamaī,luiempruntauncouteaudecuisine etleposadevantBaba.Comprenantlebutpourlequellecouteauavaitétéemprunté,ellelereprit. AlorsShamaallachercherunautrecouteau,maisils’attardadansle wada etmitdutempsàrevenir. EnsuitevintletourdeKākasahebDikshit.C’était,sansaucundoute,unhommed’unegrandevaleur, maisildevaitêtretesté.Babaluidemandadetrouveruncouteauetdetuerlachèvre.Nanasahebse renditau wada deSatheetenrevintavecuncouteau.Ilétaitprêtàtuerlachèvresurunsimpleordre de Baba. Il était né dans une famille de purs brahmanes et n’avaitjamais tué de sa vie. Bien que totalementopposéàtoutactedeviolence,pleinementconfiant,ils’apprêtaàtuerlachèvre.Tousles genss’étonnèrentdevoircepurbrahmaneseprépareràlatuer,alorsqueBadeBaba,unMusulman, n’avaitpasvoululefaire.Ilajustason dhoti etd’unmouvementsemicirculaire,illevalamainarmée ducouteauetregardaBabapourlederniersignal.Babadit:«Aquoipensestu?Allons,frappe!» Puis,aumomentprécisoùlamainallaits’abattre,Babadit:«Arrête!Commetuescruel!Toi,un brahmane,tuvastuerunechèvre?»Kākasahebobéit,abaissalecouteauetditàBaba:«Pournous Votreparolefaitloi,nousneconnaissonspasd’autredécret.NousVousavonstoujoursàl’esprit, nousméditonssurVotreFormeetVousobéissonsjouretnuit,nousnesavonsninenousdemandons s’il est bien ou mal de tuer, nous ne voulons pas raisonner ou débattre sur les choses, car la soumissionabsolueetimmédiateauxordresduGuruestnotredevoiretnotre dharma .» Alors,BabaditàKākasahebqu’IlferaitLuimêmel’offrandeetlamiseàmort.Ilfutdécidéquela chèvreseraitdéposéeprèsd’unlieuappeléTakkya,oùlesFakirsavaientcoutumedes’asseoir.Puis, encoursderoute,alorsqu’elleétaitconduiteverscelieu,elles’écroulaetmourut. Hemadpantclôturelechapitreparuneclassificationdesdisciples.Ilditqu’ilssontdetroissortes: (1)lespremiersoulesmeilleurs,(2)lessecondsoulesmoyenset(3)lestroisièmesoulesmédiocres. La meilleure catégorie est celle des disciples qui devinent la volonté de leurs Gurus, la mettent immédiatementàexécutionetlesserventsansattendreunordredeleurpart.Lesdisciplesmoyens sontceuxquiexécutentàlalettreetsansdélailesordresdeleursmaîtresetlatroisièmecatégorieest celledesdisciplesquiremettentàplustardl’exécutiondesordresetcommettentdesfautesàchaque pas. 57 BadeBaba:FakirPîrMohammedYasinMiyan.Etantunfakir,iln’avaitpasdedemeurefixe;ilvintàShirdi pourlapremièrefoisen1909;BabaluidemandaderesterdanslenouveauChavadietdefairelalecturedu Coran;plustard,ilsedéplaçadanslevillagevoisin.IlvenaitàlaMosquéetouslesmatinsjusqu’aurepasde midietrestaitencompagniedeSaiBaba.OnditqueBabal’avaitinstruitplusieursannéespluttôtetl’avait guidésurlesentierspirituel.Ilmouruten1925àNagpur. 90 Lesdisciplesdevraientavoirunefoiinébranlable,guidéeparl’intelligence,ets’ilsyajoutentla patience leur but spirituel sera vite atteint. Le contrôle de l’inspiration et de l’expiration, le Hatha Yoga et autres pratiques difficiles ne sont pas nécessaires. Quand les disciples ont les qualités mentionnées cidessus, ils sont prêts à recevoir une instruction plus profonde; alors les Maîtres apparaissentetlesguidentsurleurcheminspirituelverslaperfection. Dansleprochainchapitre,nousallonsparlerdesjeuxd’espritetdel’humourdeBaba. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

91 CHAPITRE 24 Lesjeuxd’espritetl’humourdeBaba–līladespoischichesdeHemadpant,histoiredeSudama, celled’AnnaChinchanikarcontreMavashibai Préliminaire Sinousn’abandonnonspasnotreegoauxPiedsdenotreGuru,nousneréussironspasdansnotre entreprise,maissinousperdonsnotreego,notresuccèsestassuré. EnvénérantSaiBaba,nousréalisonslesdeuxobjectifs,matérieletspirituel,nousnousfixonssur notre vraie nature et obtenons la paix et le bonheur. Par conséquent, ceux qui veulent réaliser ou gagnerlebienêtredevraientécouterrespectueusementles līlas deSaiBabaetméditersureux.S’ils fontcela,ilsréaliserontfacilementlebutdeleurvieetobtiendrontlajoiesuprême. Généralement,touslesgensaimentlesjeuxd’espritetl’humour,maisilsn’apprécientpasquedes plaisanteriessoientfaitesàleursdépens.Cependant,laméthodedeBabaétaitspéciale;quandelle étaitaccompagnéedetémoignagesutiles,elleétaittrèsintéressanteetinstructiveet,parconséquent, lesgensnesesentaientpasgênés,mêmes’ilsétaienttournésenridicule.Hemadpantnousdonneci dessoussonpropreexemple. Chanalīla (lablaguedespoischiches) UnmarchéspécialsetenaittouslesdimancheàShirdi;lesgensdesvillagesvoisinsvenaienty installerleursbaraquesetleurséventairesenpleinerue,etvendaientleursarticlesetleursproduits. Tous les midis, la Mosquée était bien remplie, mais le dimanche elle était pleine à craquer. Un dimanchesemblable,HemadpantétaitassisdevantBabaetLuilavaitlesjambestoutenmurmurantle nomdeDieu.ShamasetrouvaitàgauchedeBabaetVamanraoàSadroite.ShrimanButi,Kākasaheb Dikshitetd’autrespersonnesétaientégalementprésentes.ShamasemitàrireetditàAnnasaheb: «Regarde,quelquesgrainssesontcollésàlamanchedetaveste!»Cedisant,iltouchalamancheet ydécouvritlesgraines.Hemadpantsoulevasonavantbrasgauchepourvoirdequoiils’agissaitet,à lasurprisegénérale,desgrainesdepoischicheroulèrentàterreetfurentramasséesparlesgensquise trouvaientassislà. Cet incident fournit matière à plaisanterie. Tous ceux qui étaient présents commencèrent à s’interrogeretfirentdessuppositionssurlamanièredontlesgrainesavaientpusecolleràlamanche delavesteetyrestersilongtemps.Hemadpantluimêmeneparvenaitpasàlecomprendre.Comme personnenetrouvaitd’explicationsatisfaisanteàcesujetetquelesgenss’étonnaientdecemystère, Babaleurdit: «Cethomme(AnnasahebHemadpant)aprislamauvaisehabitudedemangerseul.Aujourd’hui estunjourdemarchéetilestvenuiciengrignotantdespoischiches.Jeconnaissonhabitudeetces poischichesensontlapreuve.Qu’yatild’étonnantàcela?» Hemadpant : «Baba, je n’ai jamais su manger quelque chose en solitaire ; alors, pourquoi prétendezVousquej’aicettemauvaisehabitude?Jen’aiencorejamaisvulemarchédeShirdietje n’ysuispasalléaujourd’hui;alors,commentauraisjepuacheterdespoischichesetcommentaurais jepulesmanger,sijenelesaipasachetés?Jenemangejamaisrienàmoinsdelepartageravecceux quisontprésentsàmescôtésaumomentdemesrepas.» Baba:«Ilestvraiquetupartagestonrepasaveclespersonnesprésentes,maissipersonnenese trouveàproximité,quepouvonsnousyfairetoiouMoi?TesouvienstudeMoiavantdemanger? NesuisJepastoujoursavectoi?M’offrestudoncquelquechoseavantdemangertoimême?» Morale. RemarquonsetnotonssoigneusementcequeBabanousaenseignéencettecirconstance.Ilnousa recommandé, avant que nos sens, notre esprit et notre intellect ne savourent leurs objets de prédilection,denoussouvenird’aborddeLui,etsinouslefaisons,c’estenquelquesorteunefaçon 92 deLuiadresseruneoffrande.Lessensetc.,nepeuventjamaisêtreséparésdeleursobjets;cependant, sicesobjetssontd’abordoffertsauGuru,l’attachementenverseuxdisparaîtranaturellement.Ainsi, tousles vrittis (penséessubtiles)concernantledésir,lacolère,l’avarice,etc.,devraientd’abordêtre offertes et adressées auGuru. Si cette pratique est suivie, le Seigneur vous aidera à les éradiquer. Lorsque, avant de profiter des objets, vous pensez que Baba est tout près de vous, la question de savoirsil’objetvautlapeined’êtresavouréounonsurgiratoutdesuite.Alors,l’objetquin’estpas bonpournousseraécarté,etdecettemanière,nosvicesounosmauvaiseshabitudesdisparaîtrontet notrecaractères’améliorera.Ainsi,l’amourpourleGurugrandiraetlaConnaissancepuregermera. LorsquecetteConnaissancesedéveloppera,leliendel’identificationaucorps(l’idéed’êtrelecorps) se brisera, et notre intellect se fondra dans la conscience spirituelle (la conviction d’être l’Esprit). NousobtiendronsalorslaJoiesuprêmeetlecontentement.Iln’yaaucunedifférenceentreleGuruet Dieu.CeluiquivoitunedifférenceentreeuxnetrouveDieunullepart.Parconséquent,laissantde côté toute idée de différence, nous devrions considérer que le Guru et Dieu sont Un; et si nous servonsnotreGurucommecelaaétéexposéplushaut,leSeigneurDieuseracertainementcontentet, purifiant notre mental, Il nous accordera la réalisation du Soi. En somme, nous ne devrions jouir d’aucunobjetavecnossens,etc.,sansd’abordnoussouvenirdenotreGuru.Sinousnousentraînons mentalementàcettepratique,nousnoussouviendronstoujoursdeBabaetnotreméditationsurLui s’intensifierarapidement.L’aspect saguna (avecNom et Forme) de Baba sera toujours devant nos yeuxetalorsladévotion,ledétachementetlesalutserontnôtres.UnefoisquelaFormedeBabasera fixée ainsi dans notre vision mentale, nous oublierons la faim, la soif et ce samsāra (le monde illusoire); la conscience des plaisirs du monde disparaîtra et notre esprit atteindra la paix et le bonheur. L’histoiredeSudama. Quandcettehistoirefutracontée,Hemadpantsesouvintd’unesituationsemblablequiétaitarrivée àSudama,etquiillustrelemêmeprincipe;lavoicidonc. ShriKrishnaetsonfrèreaînéBalarāmavivaientavecuncodiscipleappeléSudama,dansl’Ashram deleurGuruSandipani.Unjour,KrishnaetBalarāmafurentenvoyésdanslaforêtpourenrapporter duboisàbrûler.Alors,l’épousedeSandipanienvoyaégalementSudama,pourlamêmeraison,avec unepetitequantitédepoischichesdestinésàeuxtrois.LorsqueKrishnarencontraSudamadansla forêt,Illuidit:«Dada,Jevoudraisdel’eaucarJ’aisoif.»Sudamarépondit:«Iln’estpasbonde boireavecunestomacvide,ilseraitdoncpréférablequeTutereposesunmoment.»IlneL’informa pas qu’il avait apporté despois chiches afin qu’Ilpuisse enmanger unpeu. Comme Krishna était fatigué,poursereposerIlposasatêtesurlesgenouxdeSudamaetsemitbientôtàronfler.Voyant cela, Sudama sortit quelques pois chiches de sa poche et commença à manger. Alors Krishna lui demandasoudain:«Dada,quemangestu?D’oùvientcebruitdemastication?»Sudamarépondit: «Que pourraisje bien manger ? Je grelotte de froid etjeclaque des dents. Je ne peux même pas répéterdistinctementle Vishnusahasranāma (lesmillenomsdeVishnu)».Entendantcela,Krishna l’Omniscientluidit:«JeviensdefaireunrêvedanslequelJ’aivuunhommeentraindemangerla nourritured’unautreet,quandJel’aiquestionnéàcesujet,iladit:‘Quellepoussièrepourraitilbien manger’,voulantdireparlàqu’iln’avaitrienàmanger.L’autrehommedit:‘Qu’ilensoitainsi!’ Dada, ce n’est qu’un rêve. Je sais que tu ne mangerais rien sans le partager avec Moi, maissous l’empiredurêve,Jet’aidemandécequetumangeais.»SiSudamaavaitconnul’OmnisciencedeShri KrishnaetSes līlas ,iln’auraitpasagicommeill’afait.Aussi,dutilsouffrirpourcequ’ilavaitfait. Bienqu’ilfûtuncamaradedeShriKrishna,ildutpassersaviesuivantedanslamisèrelaplusnoire. Maisplustard,quandiloffritàKrishnaunepoignéederizgrillégagnéparsafemmegrâceàson propretravail,Krishnafutcontentetluiaccordadevivredansunevillaenor 58 .Cettehistoiredevrait 58 Référenceàunépisodedu SrimadBhagavatam .UnjourlepauvreKuchela(Sudamadanssavieprécédente) futinstiguéparsonépouseàserendrechezKrishna,soncompagnond’enfance,pourLuidemanderunefaveur, afindepouvoirnourrirleursenfants.Ilsn’avaientrienàoffrirauSeigneur,sicen’estquelquesgrainsderiz souffléquelafemmeavaitdemandéenaumône.LorsqueKuchelaentraentremblantdanslepalais,Krishnale reconnu,vintl’embrasser,luifituneonctiond’huiledesantal,luilavalespiedsetbrûladevantluidel’encens ensignedevénération.EnsuiteKrishnaévoquaenriantlesépisodesdeleuramitiéd’enfanceauprèsdeleur 93 resterdanslamémoiredeceuxquiontl’habitudedemangerdeschosestoutseuls,sanslespartager aveclesautres La shruti 59 ellemême insistesurcetteleçonetnousdemanded’offrird’abordleschosesàDieu,et ensuite d’en jouir après qu’Il y ait renoncé. Baba nous a enseigné la même leçon à sa manière inimitableetpleined’humour. AnnaChinchanikaretMavashibai Ensuite, Hemadpant raconte un épisode plein d’humour, dans lequel Baba joua un rôle de conciliateur.IlyavaitunfidèleappeléDamodarGhanashyamBabare,aliasAnnaChinchanikar.Il était simple, franc et rustaud. Il ne tenait pas compte des sentiments d’autrui, parlait toujours en termes clairs et payait comptant toutes ses transactions. Bien qu’il parût extérieurement rude et intraitable,ilétaitcependantbonetdépourvudemalice.AussiBabal’aimaitIlbeaucoup.Unjour, commeceuxquiservaientBabachacunàleurmanière,AnnaétaitentraindeLuilaverlebrasgauche appuyé sur la rampe. A Sa droite, une vieille veuve appelée Venubai Kaujalgi, que Baba appelait «mère»etquetouslesautresappelaient«Mavashibai»(tantematernelle),Luiprodiguaitunservice àsafaçon.CetteMavashibaiétaitunefemmeâgéeaucœurpur.Aveclesdoigtsdesesdeuxmains, elleétreignaitlebustedeBabaetlemassait;c’estcequ’elleétaitentraindefaireàcemomentlà. Elleymettaittantdeforcequeledosetl’abdomendeBabas’aplatissaientetqu’Ilétaitbalancéd’un côtéetdel’autre.Desoncôté,Annarestaitimmobile,alorsquelevisagedeMavashibaimontaitou descendaitau rythme de ses massages. A moment donné, il arrivaquele visage de Mavashibaise trouvâttoutprèsdeceluid’Anna.Etantd’unnaturelfacétieux,ellefitcetteremarque: «Oh!Cet Anna est dévergondé,il veut m’embrasser. Même s’il est vieux et grisonnant,il n’éprouve aucune honteàm’embrasser!»CesparolesmirentAnnaenrage,ilretroussasesmanchesetdit:«Vous ditesquejesuisunvieuxbonhommerepoussant;meprenezvouspourunidiot?C’estvousquime cherchezquerelle.»Cettealtercationamusatouteslespersonnesprésentes.Babaquilesaimaittous lesdeuxdelamêmefaçonetvoulaitlesapaiser,géral’affairetrèshabilement.Ilditaffectueusement: «Anna, pourquoi t’emportestu inutilement ? Je ne comprends pas quelmalilyaàembrasserla mère?»EnentendantcesparolesdeBaba,tousdeuxfurentcontentsetlesgensrirentgaiement,se réjouissantdetoutleurcœurdel’humourdeBaba. LescaractéristiquesdeBabaSasoumissionauxBhaktas BabapermettaitàSesfidèlesdeLeservircommebonleursemblaitetnevoulaitenaucuncasque d’autrespersonnesinterfèrent.Pourciterunexemple,lamêmeMavashibaiétait,àuneautreoccasion, en train de masser l’abdomen de Baba. Voyant la force qu’elle y mettait, les autres fidèles furent inquietsetnerveux.Ilsdirent:«Mère,ayezunpeuplusd’égardsetsoyezplusmodérée,autrement vousallezromprelesartèresetlesnerfsdeBaba.»Acetteremarque,Babaselevad’unbonddeSon siègeetlançaviolemmentSon satka (baguette)surlesol.IlentradansunegrandefureuretSesyeux devinrentrougescommedestisonsardents.Personnen’osaitLuifaireface.Alors,Ilempoignades deuxmainsunedesextrémitésdu satka etl’enfonçadanslecreuxdeSonabdomen.Plantantl’autre

GuruSantipani.Stupéfaitdelachaleurdecetaccueil,Kuchelasesentithonteuxd’offrirauSeigneurunesimple poignéederizsoufflé,maisKrishnainsistapourlarecevoiretlamangeaavecdélice.Lepauvrehommequitta Krishnalelendemain,sienivrédelabontéduSeigneurqu’ilenavaitoubliédedemanderlafaveurpourlaquelle ilétaitvenu.Encheminverssamaison,ilretombadanslatristesseenpensantàsonépouseetàsesenfantsqui souffraientlamisèrelaplusnoire.Maisens’approchantdesarésidence,ilvitdesmaisonsàplusieursétages, flambantesdebeautésouslesoleil,avecdebeauxjardinspleinsd’oiseauxetdefleurs.Ilyvitdesgenshabillés richement. Sa femme, semblable à la déesse Srî, vintàsarencontre,couverted’oretdejoyaux.Avec elle, Kuchelaentradansleurmaison,devenuesemblableaupalaisd’,avecdescentainesdecolonnesencristal et contenant toutes les richesses imaginables. Comme le Seigneur savait que la richesse ne représentait plus aucundangerpoursaréalisation,Illuiavaittoutaccordé. 59 Shruti :révélationdivinereçueparlesRishis. 94 extrémitésurlepilier,Ilsemitàl’appuyersursonabdomen.Le sakta, quiavaitunelongueurdedeux outroispieds(environ60cm),paruts’enfoncertoutentierdansl’abdomenetlesgenscraignirentque celuicineseperceenunriendetemps.Lepilier,étantfixe,nepouvaitdoncpasbouger,etBabas’en approchadeplusenpluspourfinalementl’étreindrefermement.Consternés,lesgenss’attendaientà toutmomentàcequel’abdomensoittranspercé.Nesachantquefaire,ilsrestaientmuetsdecrainteet destupéfaction.LesautresfidèlesavaientseulementsuggéréàMavashibaid’êtreplusmodéréedans safaçondefaireafindenecausernitroublenisouffranceàBaba.Ilsfurentsidérésdevoirqueleur tentativebienintentionnéeavaittournéàlacatastrophe,etilsnepurentrienfairesinonattendreet observer.Parbonheur,lacolèredeBabaretombarapidement.Ilabandonnale sakta etrejoignitSon siège. Apartir de ce momentlà, les fidèlessurent qu’ilsnedevaientpassemêlerdesaffairesdes autres,maisleslaisserservirBabacommeilsl’entendaient,carLuiseulétaitcapabled’évaluerles méritesetlavaleurduservicequiLuiétaitrendu. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

95 CHAPITRE 25

DamuAnnaKasar,d’Ahmednagar–1)opérationscommerciales,2)līladesmangues Préliminaire

Souscommenceronscechapitreparuneprosternationcomplète,c’estàdireavechuitpartiesde notre corps touchant le sol, devant Sai Baba qui est un Océan de miséricorde, Dieu incarné, le Parabrahma (leSuprême)etlegrand Yogeshvara (leMaîtreduYoga).VictoireàSaiBabaquiestle joyaudesSaints,lademeuredetoutcequiestpropice,notre ātmarām (leSoi)etl’uniquerefugedes fidèles.NousnousprosternonsdevantLui,quiaréalisélebutetlafinalitédelaVie. SaiBabaesttoujoursdébordantdemiséricorde.Cequ’Ilnousdemande,c’estd’avoirunedévotion inconditionnelleenversLui.Quandunfidèleaacquisunefoietunedévotioninébranlables,sesvœux se réalisent rapidement. Lorsque le désir d’écrire la vie et les œuvres divines de Sai Baba vint à l’espritd’Hemadpant,Babafitimmédiatementensortequ’illesrédige.Dèsquel’ordrede«prendre desnotes»luifutdonné,Hemadpantfutinspiréetsonintellectgagnaenvigueuretenhardiessepour entreprendreetacheverl’ouvrage.Iln’étaitpas,commeilledisaitluimême,qualifiépourécrirecette œuvre,maislesbénédictionsbienveillantesdeBabaluiontpermisdemeneràbiencetteentreprise,et c’est ainsi que vous avez ce Satcharita entre vos mains, un joyau Somakanta 60 ou un vrai puits débordantdenectar,souslaformedes līlas deSai,auquelleslecteurspeuvents’abreuveràsouhait. QuandunfidèleavaitunedévotiontotaleetsincèreenversSaiBaba,ilétaitprotégécontretousles malheursetlesdangers,etBabaveillaitsursonbienêtre.L’histoiredeDamodarSavalaramRasane Kasar, d’Ahmednagar (l’actuelle Poona), alias Damu Anna, racontée cidessous, illustre bien cette déclaration. DamuAnna Nousrappelonsauxlecteursqu’ilaétéfaitmentiondecemonsieurauchapitreVI,concernantla célébration de la fête de Rāma Navami à Shirdi. Il arriva à Shirdi vers l’an 1895, alors que commençaitle RāmaNavamiUtsāva (procession) ,etdepuiscetempslà,ilavaitfournichaqueannée unebannièredécorativepourcetteoccasion.Ildonnaitégalementàmangerauxpauvresetauxfakirs quivenaientpourlesfestivités. Sesopérationscommerciales:(1)lecommerceducoton UnamideDamuAnna,deMumbai,luiécrivitques’ilsréalisaientensembleuneaffairedansle coton,celaleurrapporteraitenvirondeuxcentmilleroupiesdebénéfice.Dansunrapportqu’ilfiten 1936àMonsieurB.V.NarsimhaSwami,DamuAnnaditquelapropositiondespéculersurlecoton,à Mumbai,venaitd’uncourtierquinedevaitpasêtreassociéàl’affaire,etquelui,DamuAnna,devait êtreleseulàs’impliquer.Lecourtierécrivaitquel’affaireétaitbonneetnecomportaitaucunrisque, etqu’ilnefallaitpasperdrecetteopportunité.DamuAnnaétaithésitant.Ilnepouvaitsedécidersur lechampàs’engagerdanscetteopération.Ilyréfléchit,etcommeilétaitunfidèledeBaba,ilécrivit unelettreàShamaendonnanttouslesdétailsetluidemandantdeconsulterBabaafinderecevoirSon conseilàcesujet.ShamareçutlalettrelejoursuivantetquandilvintàlaMosquéeàmidi,ilposala lettredevantBaba;CeluicidemandaàShamadequoiils’agissaitetcequelalettrecontenait.Shama réponditqueDamuAnnadeNagarvoulaitLeconsulteràproposdequelquechose.AlorsBabadit: «Qu’écritiletqueprojettetil?Ilsemblebienvouloiratteindrelecieletn’êtrepassatisfaitdece queDieuluiadonné;lissalettre!»AlorsShamadit:«LalettrecontientexactementcequeVous venezdedire.Ô Deva !Vousêtesassislà,calmeettranquille,maisVoussuscitezletroublechezles 60 Somakanta , chandrakanta ouencore manikanta :«pierredelune»,joyaufabuleuxquel’oncroitformépar lacongélationdesrayonsdeluneetquiagitcommeuncalmant. 96 fidèles,etquandilssontinquiets,Vouslesattirezici,certainsenpersonneetd’autresàtraversdes lettres. Si Vous connaissez le contenu de la lettre, pourquoi me pressezVous de la lire ?» Baba répondit:«Shama,lislas’ilteplaît;Jeparleauhasard,quiMecroit?» AlorsShamalutlalettreetBabal’écoutaattentivement,puisavecuneinquiétudesincèreIldit: «Le sheti (l’homme d’affaires, dans ce cas Damu Anna) est devenu fou. Répondslui que rien ne manquedanssamaison,qu’ilsecontentedelademimichedepaindontildisposeetqu’ilneselaisse pas tenter par les milliers de roupies. » Shama envoya la réponse que Damu Anna attendait anxieusement. Après l’avoir lue, il réalisa que tous ses espoirs et les perspectives concernant le bénéficedecesmilliersderoupiestombaientàl’eau!Ilseditqu’ilavaiteutortdeconsulterBaba. Cependant,danssaréponseShamaavaitlaisséentendrequ’ilyavaittoujoursunegrandedifférence entrelefaitdelireetceluid’entendreetqueparconséquent,ildevraitvenirenpersonneàShirdipour voir Baba. Il pensa donc qu’il serait préférable d’aller à Shirdi consulter Baba personnellement à proposdesonaffaire.IlarrivaàShirdi,renditvisiteàBaba,seprosternadevantLuiets’assitpour Lui laver les jambes. Il n’avait pas le courage d’interroger ouvertement Baba au sujet de la spéculation,maisilpensaensonforintérieurqu’ilseraitbonderéserveràBabaunepartdel’affaire etques’Ill’aidaitdanscetteopération,ilLuioffriraitunepartiedesbénéfices.DamuAnnapensait ainsi dans le secret de son cœur, mais on ne pouvait rien cacher à Baba; toutes choses passées, présentesoufuturesétaientvisiblespourLui.Unenfantveutdesfriandises,maissamèreluidonne des cachets amers; ceuxci améliorent sa santé, tandis que les premières la détériorent. Aussi, privilégiantlebienêtredesonenfant,lamèrelecâlineetluidonnelescachetsamers.Baba,enMère bienveillantequ’Ilétait,connaissaitlesespérancesprésentesetfuturesdeSesfidèles,c’estpourquoi, lisantdansl’espritdeDamuAnna,Illuiparlaouvertement:«Bapu,Jeneveuxpasêtremêléàces affaires d’ordre matériel (comme le partage des bénéfices).» Voyant la désapprobation de Baba, DamuAnnarenonçaàl’entreprise. (2)Lecommercedugrain Ilpensaensuiteaunégoceduriz,dubléetd’autresgrains.Ayantluégalementcettepensée,Baba luidit:«Avecuneroupietuachèterascinqmesuresdegrainettuenrevendrassept ».Alors,cette affaireaussifutabandonnée.Leprixdugraincontinuaàmonterpendantuncertaintemps,sibienque la prophétie de Baba semblait être fausse ; mais, au bout d’un mois ou deux, il y eut partout d’abondantespluiesetlesprixs’effondrèrentbrusquement;ceuxquiavaientemmagasinédesgraines subirentdegrossespertes.DamuAnnafutsauvédecemauvaissort.Inutilededirequel’opération surlecoton,menéeparlecourtieravecl’aided’unautremarchand,échouaégalementavecdegraves pertespourlesspéculateurs.QuandilréalisaqueBabal’avaitsauvédesdeuxgroséchecsqu’ilaurait subis s’il avait spéculé sur le coton et le grain, la foi de Damu Anna en Baba devint plus grande encoreetilrestaSonferventfidèlejusqu’àSamort. Amralīla (Lemiracledelamangue) Un jour, une caisse contenant environ 300 délicieuses mangues fut livrée à Shirdi. Elle était envoyéedeGoaàSaiBabaparun māmlatdar (autoritécivilededistrictdansleMaharashtra)nommé Rale,delapartdeShama.Quandlacaissefutouverte,ontrouvatouteslesmanguesenbonétat.Elles furent confiées à la garde de Shama, à part quatre mangues que Baba conserva et plaça dans le kolamba (potenargile).Ildit:«CesquatrefruitssontpourDamuAnna,laissezleslà!» DamuAnnaavaittroisfemmes.Selonsonrapportmentionnéplushaut,iln’enavaitpastroismais seulementdeux.Ilétaitsansdescendance.Ilconsultaplusieursastrologues,etluimêmeétudiaunpeu l’astrologie; il découvrit que, ayant une planète néfaste dans son thème astral, il n’avait aucune chanced’avoirdesenfantsencettevie.MaisilavaitunegrandefoienBaba.Lorsqu’ilarrivaàShirdi deuxheuresaprèsl’arrivéeducolisdemangues,ilvintrendrehommageàBabaquidéclara:«Bien que d’autres personnes aimeraient avoir ces mangues, elles sont pour Damu. Celui à qui elles appartiennent devra les ‘manger et mourir’.» En entendant ces paroles, Damu Anna fut d’abord bouleversé, mais Mhalsapati (un éminent disciple de Baba) lui expliqua que la mort était celle de l’ego,etquec’étaitunebénédictiondel’expérimenterauxPiedsdeBaba.DamuAnnaréponditqu’il 97 voulait bien accepter les fruits et les manger, mais Babaluidit: «Nelesmangepastoimême; donnelesàlaplusjeunedetesfemmes.Cet amralīla (miracledesmangues)luiprocureraquatrefils etquatrefilles.»Celafutfaitetentempsvoulu,lesparolesdeBabaseréalisèrentetnoncellesdes astrologues. Les paroles de Baba démontrèrent leur efficacité et leur grandeur de Son vivant, mais, chose extraordinaire,ellescontinuèrentmêmeaprèsSamort.Babadisait:«CroyezMoi,mêmequandje serai mort, Mes os dans Ma tombe parleront, bougeront et communiqueront avec ceux qui s’abandonnerontàMoisansréserve.Nevousinquiétezpasàl’idéequeJeneseraiplusavec vous.VousentendrezMesosparleretdiscuterdevotrebienêtre.Souvenezvoustoujoursde Moi,croyezen Moicœuretâme,vousentirerezleplusgrandbénéfice.» Prière. Hemadpantterminecechapitreparuneprière. «Ô Sadguru Sai,Arbreàsouhaitsquiexaucelesdésirsdes bhaktas ,nousT’enprions,fais quenousn’oublionsjamaisTesPiedsetquenousnelesperdionsjamaisdevue;nousavons étéperturbésparlesalléesetvenues(naissancesetmorts)dansce samsāra (mondeillusoire) ; libèrenous maintenant de ce cycle des naissances et des morts. Empêche nos sens d’être tentésparlesobjetsquilesattirent,aidenousànousrecueilliretconduisnousfaceàl’ Atma (le Soi). Aussi longtemps que nos sens et notre mental auront tendance à s’orienter vers l’extérieuretneserontpasmaîtrisés,nousn’auronsaucunechanced’accéderàlaréaliserdu Soi.Enfindecompte,nilesenfants,nil’épouse,nil’aminenousserontdequelquesecours. Toiseulnousdonneraslesalutetlebonheur.Détruiscomplètementnotrepenchantpourles discussions etpourles autres mauvaises habitudes; que notrelangue seprenne depassion pourlechantdeTonNom.Chassenospensées,faisnousoubliernoscorpsetlibèrenousde l’égoïsme.FaisquenousnoussouvenionsconstammentdeTonNometquenousoubliions tout le reste. Libère notre esprit de toute agitation et rendsle stable et calme. Si Tu nous prends simplement par la main, l’épaisse obscurité de notre ignorance disparaîtra et nous vivronsjoyeusementdansTalumière.C’estparTagrâceetl’accumulationdeméritesacquis dansnosviespassées,queTunousasfaitboirelenectardeTes līlas etqueTunousréveilles denotresommeil.» Note:Άcepropos,l’extraitdurapportdeDamuAnnamentionnéplushaut,mérited’êtrelu(page 76). «Une fois, alors que j’étais assis à Ses Pieds en compagnie d’autres personnes, deux questionsmevinrentàl’espritetIlréponditauxdeux. (1)TantdegensviennentvoirSaiBaba!Estcequetousentirentunbénéfice? Acela,Ilréponditdevivevoix:«Regardezlemanguierenfleurs.Sichaquefleurdonnait unfruit,quellesplendiderécolteilyaurait!Maislefontelles?Lapluparttombent(soiten tantquefleurssoitentantquefruitsverts)àcauseduvent,etc.Trèspeurestentsurl’arbre.» (2)Lasecondequestionmeconcernait.LorsqueBabamourra,dansquelétatd’abandonetde désespoirseraijeetcommentpourraijeaffrontercettesituation? AcettequestionBabarépondit qu’Ilseraavecmoientouslieuxetchaquefoisqueje penseraiàLui .Cettepromesse,Ill’atenueavant1918etégalementaprès;Ilesttoujours avecmoietIlmeguideencore. Entre 1910 et 1911environ, mes frères me quittèrent, ma sœur mourut etje subis un vol suivid’uneenquêtedepolice;touscesincidentsmebouleversèrentgrandement. Lorsque ma sœur mourut, je fus très perturbé. Je perdis tout intérêt pour la vie et ses plaisirs.LorsquejevinsauprèsdeBaba,IlmerenditlapaixparSon upadesha (instruction)et 98 mefitfaireunfestinde pūranpoli 61 chezAppaKulkarni. Ilyeutunvoldansmamaison.L’undemesvieuxamisdetrenteanss’emparadel’écrin de ma femme, qui contenait aussi son nathi (anneau de nez) portebonheur. Je me mis à pleurerdevantlaphotodeBaba.Lelendemain,l’hommeramenal’écrinetdemandapardon.» JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

61 Puranpoli :gâteaudefarinedefroment,farcidelentillesduBengaleetcuitdansdusirop. 99 CHAPITRE 26 Histoires1)dubhaktaPant,2)deHarischandraPitale,3)deGopalAmbadekar Préliminaire Tout ce que nous voyons dans l’univers n’est rien d’autre que le jeu de māyā (illusion) le pouvoir créateur du Seigneur. Ces choses n’existent pas vraiment. En revanche, l’Absolu existe réellement.Exactementcomme,àcausedel’obscurité,nousconfondonsunecordeouuneguirlande avec un serpent, nous voyons toujours les phénomènes, c’estàdire les choses telles qu’elles apparaissentàl’extérieur,etnonleNoumène(lachoseensoi)quiestlefondementdetoutechose visible.Seulle Sadguru nousouvrelesyeuxdelacompréhension;ilnouspermetdevoirleschoses sous leur vraie lumière et non comme elles apparaissent. Par conséquent, vénérons le Sadguru et prionsLedenousdonnerlavisionréelle,c’estàdirelavisiondeDieu. L’adorationintérieure Hemadpantnousaproposéunenouvelleformed’adoration.Utilisons,ditil,l’eaudenoslarmesde joiepourlaverlesPiedsduGuru,passonssurSoncorpslapâtedesantaldupuramour,couvronsSon corps du vêtement de la foi véritable, offronsLui huit lotus sous forme de nos huit émotions sattviques 62 etunfruitsousformedenotrementalconcentré;appliquonssurSatêtele bukka (poudre noireparfumée) sous forme de notre dévouement, nouons autour de Sa taille la ceinture de bhakti (dévotion)etposonsnotretêtesurSespieds. Aprèsavoirparéainsile Sadguru decesornements,offronsLuinotreegoetagitonsle chamar 63 deladévotionpourcontrôlerlachaleur.Aprèsuneadorationaussijoyeuse,prionsainsi: «Faisensortequenotreespritsetourneversl’intérieur,accordenouslediscernemententre leréeletl’irréeletledétachementenverstoutesleschosesmatérielles,nouspermettantainsi d’accéderàlaRéalisationduSoi.Nousnousabandonnonscorpsetâme(conscienceducorps etego)àToi.Prendspossessiondenosyeux,afinquenousnepuissionsjamaisressentirnila peine ni le plaisir. Contrôle notre corps et notre esprit comme Tu le souhaites. Que notre espritreposeàTesPieds.» Maintenant,revenonsauxhistoiresdecechapitre. Le bhakta Pant Un jour, un fidèle nommé Pant, disciple d’un autre Sadguru , eut la grande chance de venir à Shirdi.Enfait,iln’avaitaucunementl’intentiond’yaller,maisl’hommeproposeetDieudispose.Il voyageaitentrain(surlaligneMumbaiBaroda)oùilrencontraplusieursamisetparentsenpartance pourShirdi.Tousluidemandèrentdelesaccompagneretilneputrefuser.IlsdescendirentàMumbai tandis que Pant descendità Virar. Là, il demanda à son Sadguru lapermissiond’alleràShirdi,et aprèsavoirprisdesdispositionspourcouvrirsesdépenses,ilrejoignitlegroupeetpartitpourShirdi. IlsyarrivèrentdanslamatinéeetserendirentàlaMosquéevers11h.Envoyantlafouledesfidèles assembléspourvénérerBaba,ilssesentirenttoutheureux,maisPanteutsoudainunecrised’épilepsie ets’évanouit.Bienqu’effrayés,lesgensfirentdeleurmieuxpourleranimer.ParlagrâcedeBaba, aprèsquedel’eauluieutétéverséesurlatête,ilrevintàluietseredressacommes’ilvenaitdesortir 62 Emotions sattviques: vertu, piété, maîtrise de soi, noblesse de cœur, lumière intérieure, positivité, imperturbabilité 63 Chamar:éventailfaitaveclaqueued’unanimaletquisertàchasserlesmouches. 100 du sommeil. L’omniscient Baba, sachant que Pant était disciple d’un autre Guru, le rassura et contribuaàraffermirsafoidanssonpropreGuruenluidisantceci:«Entoutecirconstance,tenez bon,cramponnezvousfermementàvotresupport(c’estàdireauGuru)etrestezluitoujoursfidèle.» Pantcompritimmédiatementlasignificationdecetteremarqueetilsesouvintainsideson Sadguru . Saviedurant,iln’oubliajamaislagentillessedeBaba. HarishchandraPitale Il y avait, à Mumbai, un homme appelé Harishchandra Pitale. Il avait un fils qui souffrait d’épilepsie. Il avait consulté plusieurs thérapeutes en médecine allopathique et ayurvédique, sans aucunrésultat.Ilnerestaitqu’unseulremède,àsavoirlerecoursauxsaints.Danslechapitre15,ila étémentionnéqueDasGanu,parsesmagnifiques kīrtānas inimitables,avaitpropagélarenomméede Babadansla«BombayPresidency»(leMaharashtraactuel).En1910,M.Pitaleentenditquelques unsdeces kīrtānas etapprit,àtraverseuxetparcertainespersonnes,queBabaguérissaitbeaucoupde maladiesincurablesparletoucherouparunsimpleregard.Alors,ledésirdevoirSaiBabasurgit danssonesprit.Letempsdefairelespréparatifs,deprendredesoffrandesetdespaniersdefruits,et M.PitalearrivaàShirdiavecsafamille,safemmeet ses enfants. Puis il se rendit avec eux à la Mosquée, se prosterna devant Baba et conduisit son fils maladejusqu’à Ses pieds. Sitôt que Baba regarda l’enfant, il se produisit une chose fâcheuse. Les yeux de l’enfant se révulsèrent instantanémentetilperditconnaissance.Ilsemitàbaverettoutsoncorpstranspiraabondamment; onauraitditqu’ilrendaitl’âme.Voyantcela,lesparentsfurenttrèsinquietsetbouleversés.Legarçon avait fréquemment de telles crises, mais elles n’avaientjamais duréaussilongtemps. La mère, qui pleuraitsanscesse,commençaàselamenter,s’écriantquesonsortétaitpareilàceluid’unepersonne qui,ayantpeurdesvoleurs,courts’abriterdansunemaisonquis’écroulesurelle,ouàceluid’une vachequi,effrayéeparletigre,seprécipitedanslesmainsd’unboucher,ouàceluid’unvoyageur qui,tourmentéparlachaleurdusoleil,seréfugieàl’ombred’unarbrequiluitombedessus,ouàcelui d’unepieusepersonne sur quis’effondre le temple danslequelelle était entrain deprier. Baba la réconfortaendisant:«Negémissezpasainsi,attendezunpeu,soyezpatienteetemmenezlegarçon dansvotrechambre;ilreviendraàluid’iciunedemiheure.»IlsfirentcequeBabaavaitordonnéet constatèrentlavéracitédeSesparoles.Dèsqu’ilfuttransportéau wada ,legarçonrepritconnaissance, comblant de bonheur toute la famille Pitale et d’autres personnes ; tous leurs doutes disparurent. EnsuiteM.PitaleallavoirBabaavecsafemme,seprosternatrèshumblementetrespectueusement devantLui,s’assitpourLuilaverlesjambesetLeremerciamentalementpourSonaide.Babadit alorsensouriant:«Vospensées,vosdoutesetvosappréhensionssontilscalmésàprésent?Hari(le Seigneur)protègeral’hommearmédefoietdepatience.»M.Pitaleétaitricheetpourvudetoutle nécessaire.IldistribuauneabondancedemetssucrésetdonnaàBabad’excellentsfruitsetdu pān (feuilles de bétel avec de la noix de bétel et du citron). Mme Pitale était une femme très pieuse, simple,aimanteetsincère.Elleavaitcoutumedes’asseoirprèsdelacolonne,regardantfixement Babaavecdeslarmesdejoieinnondantsonvisage.SanatureamicaleetaffectueuserendaitBabatrès heureux.ToutcommelesDieux,lesSaintssonttoujourssensiblesauxfidèlesquis’abandonnentà euxetlesvénèrentdetoutleurcœuretdetouteleurâme.Aprèsavoirpasséquelquesjoursheureuxen compagnie de Baba, les Pitale se rendirent à la Mosquéepour prendre congé. Baba leur donna de l’ udi ,lesbénitetfitvenirM.PitaltoutprèsdeLuipourluidirececi:«Bapu,Jevousavaisdonné précédemmentdeuxroupies;maintenantJevousendonnetrois;gardezlessurl’auteldevantlequel vousfaitesvosprièresetvousentirerezprofit.»M.Pitalelesacceptacomme prasad (faveurdivine), seprosternaànouveaudevantBabaetLuidemandaSabénédiction.Unepenséesurgitdanssonesprit :commec’étaitlapremièrefoisqu’ilvenaitàShirdi,ilnecomprenaitpascequeBabavoulaitdire quandIlaffirmaitluiavoirdonnédeuxroupiesprécédemment.Ilétaitcurieuxd’éclaircircemystère, maisBabarestasilencieux.QuandM.PitaleretournaàMumbai,ilracontaàsavieillemèretoutce quiétaitarrivéàShirdietluiparladesdeuxroupiesmystérieusesqueSaiBabaaffirmaitluiavoir donnéesdanslepassé.Lamèrenecompritpasdavantage,maisenyréfléchissantbien,ellesesouvint d’unvieilincidentquipermitdelerésoudre.Elleditàsonfils:«ToutcommetuesallévoirSaiBaba avec ton fils, il y a très longtemps ton père l’a fait avec toi, quand il t’a emmené à Akkalkot au darshan duMaharaj(grandSeigneur)dulieu.CeMaharajétaitaussiun siddha (unParfait),unYogi omniscientetbienveillant.Tonpèreétaitpieuxetsaprièrefutacceptée.Alors,leMaharajdonnaàton 101 pèredeuxroupiesqu’ildevaitdéposersursonauteletvénérer.Tonpèreleurrendituncultejusqu’àsa mort, mais par la suite, cette pratique fut abandonnée et les deux roupies furent perdues. Après quelquesannées,lesouvenirmêmedecesdeuxroupiessedissipaetaujourd’hui,commetuestrès chanceux, le Maharaj d’Akkalkot s’est présenté sous la forme de Sai Baba, simplement pour te rappelertesdevoirsenversceculteetainsiécartertoutdanger.Dorénavant,soisvigilant,abandonne lesdoutesetlesmauvaisespensées,suisl’exempledetesancêtres,perpétuel’adorationdesDéités tutélairesdelafamilleetdesroupies,apprécielabénédictiondesSaintsetsoisenfier.Avecbonté, Sai Samartha a ranimé en toi l’esprit de dévotion; cultivele à ton profit.» En entendant les remarques de sa mère, M. Pitale fut enchanté. Il découvrit l’omniprésence de Baba dont il fut persuadé, ainsi que la signification de Son darshan . Dès lors, il devint très attentif à sa propre conduite. MonsieurAmbadekar M.GopalNarayanAmbadekar,dePoona,étaitunfidèledeBaba.Ilavaitétéemployépendantdix ansàl’Officedestaxesindirectes,dansledistrictdeThaneetdansl’EtatdeJavhar,qu’ildutensuite quitter. Il essaya d’obtenir un autre emploi, maisenvain. Ilfutfrappépard’autresmalheursetsa situation se détériora. Il passa sept ans dans ces conditions, se rendant à Shirdi chaque année et présentantsesdoléancesàBaba.En1916,sasituationempiraetildécidadesesuicideralorsqu’il étaitàShirdi.Ilyvintdoncavecsafemmeetyséjournadeuxmois.Unenuit,tandisqu’ilétaitassis surunecharretteàbœufsenfacedu wada deDixit,ildécidademettrefinàsavieensejetantdansun puitsàproximité.Cependant,Babaenavaitdécidéautrement.Aquelquespasdelàsetrouvaitun hôtel, et son propriétaire, M. Sagun, un fidèle de Baba, sortit et aborda l’homme en ces termes: «N’avezvous jamais lu la vie du Maharaj d’Akkalkot ?» Ambadekar prit le livre que lui tendait Sagunetcommençaàlelire.Fortuitementouprovidentiellementpourrionsnousdire,iltombasur une histoire tout à fait appropriée. Au temps où vivait le Maharaj d’Akkalkot, un certain disciple souffraitterriblementd’unemaladieincurable;commeilnepouvaitplussupportersonagonieetsa douleur,ilsombradansledésespoiretunenuit,ilsejetadansunpuitspourabrégersessouffrances. LeMaharajarrivaimmédiatement,letirahorsdupuitsdesespropresmainsetluiconseillaceci: «Vousdevezaccepterlesbonsetlesmauvaiseffetsdevosactionspassées;sil’acceptationest incomplète,lesuiciden’arrangerarien.Vousdevreznaîtreànouveauetsouffrirencore;aussi, au lieu de vous tuer, pourquoi ne pas souffrir pendant quelque temps et épuiser les conséquencesdevosactionspassées,afind’enêtredébarrasséunebonnefoispourtoutes? » Enlisantcettehistoireappropriéeetarrivéeàpointnommé,Ambadekarfutgrandementsurpriset touché.S’iln’avaitpasreçuunconseildeBabaàtraverscettehistoire,iln’enauraitplusjamaiseu. Constatantl’omniscienceetlabienveillancedeBaba,safoienLuiserenforçaetildevintunfidèle dévoué.SonpèreétaitdiscipleduMaharajd’Akkalkot,etSaiBabavoulaitqu’ilmarchesurlestraces de son père et qu’il continue à le vénérer. Il obtint ensuite la bénédiction de Sai Baba et ses perspectives d’avenircommencèrent àlui sourire. Il étudia l’astrologie,acquit des compétences en cettematièreetamélioraainsisonsort.Ilfutenmesuredegagnerassezd’argentpourpasserlafinde saviedansl’aisanceetleconfort. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

102 CHAPITRE 27 Marquedefaveurexpriméeparledondu«Bhagavatam»etdu«Vishnusahastranâma»–Lavision deVitthalaparDixit–«GîtâRahasya»–Kharpade CechapitredécritcommentSaiBabaaccordaitdesgrâcesàSesfidèlesenleuroffrantdeslivres spirituels,aprèsavoirtouchéetconsacréceuxcipourlapratiquedu pārāyanam (lecturerégulière),et ilabordecertainsautressujets. Préliminaire Lorsqu’unhommeprendrefugeauxpiedsdu Sadguru ,ilgagnelafaveurdes’inclinerdevantla Trinité, c’estàdire Brahmâ, Vishnu et Maheshvara, ainsi que devant le Parabrahma (l’Absolu). VictoireàShriSai,l’Arbrequiconcrétisetouslessouhaitsetl’OcéandelaConnaissancequinous donnelaréalisationduSoi.ÔSai,faisnaîtreennouslerespectpourlerécitdeTesactes.Faisqueles lecteurs et les auditeurs les absorbent avec le même plaisir que l’oiseau chataka 64 boit l’eau des nuagesets’entrouvetoutheureux.Permetsleur,ainsiqu’àleursfamilles,deressentirlesémotions pieusesetvéritables,àsavoir,queleurscorpstranspirent,queleursyeuxseremplissentdelarmes, queleursoufflesoitrégulier,queleurmentalsecalme,qu’ilsfrissonnent,qu’ilspleurent,sanglotent ettremblentetqueleursrancœursdisparaissent.Lorsqueceschosesleurarrivent,celasignifiequela grâceduGurudescendsureux.Sicesémotionssedéveloppentenvous,leGuruseratrèsheureuxet IlvousconduiracertainementsurlavoiedelaRéalisationduSoi.Parconséquent,lameilleurefaçon deselibérerdeschaînesde māyā ,estdes’abandonnertotalementetsansréserveàBaba.LesVédas nepeuventpasvousfairetraverserl’océandel’illusion.Seulle Sadguru lepeutetvouspermetde voirleSeigneurdanstouteslescréatures. Ledond’unlivrebéni Les diverses méthodes de Baba pour donner des instructions ont déjà été notifiées dans les précédentschapitres.Dansceluici,nousallonsenmontrerundesaspects.Certainsfidèlesavaient l’habituded’apporteràBabadeslivresreligieuxdontilssouhaitaientfaireuneétudeparticulière,et ilslesreprenaientquandBabalesavaittouchésetbénis.Enlisantquotidiennementdetelslivres,ils ressentaient la présence de Baba. Un jour, Kaka Mahajani vint à Shirdi avec un exemplaire de l’ Ekanathi Bhagavatam 65 . ShamaapportacelivrepourleliredanslaMosquée.Babaleluipritdes mains,letouchaetaprèsavoirtournéquelquespagesauhasard,IllerenditàShamaetluidemandade legarder.CommeShamaLuifaisaitremarquerquelelivreappartenaitàKakaetqu’ildevaitlelui rendre,Babarépondit:«Non,non!PuisqueJetel’aidonné,ilvautmieuxquetulegardes;iltesera utile.»C’estainsiquedenombreuxlivresfurentconfiésàShama.Auboutdequelquesjours,Kaka Mahajanirevintavecunautreexemplairedumême Bhagavatam etledonnaàBaba.AlorsBabalelui restitua comme prasad (don divin) et lui demanda de le garder précieusement, l’assurant qu’il lui seraitd’unegrandeaide.Kakal’acceptaavecrévérence. Shamaetle Vishnusahasranāma (lesmillenomsdeVishnu) Shamaétaitunfidèletrèsintime,etBabavoulutlegratifierd’unemanièreparticulièreenluioffrant en prasad un exemplaire du Vishnusahasranāma . Cela se fit de la façon suivante: un jour, un

64 Chataka:oiseaumythiquequel’ondits’abreuverdelarosée,lesnuitsdepleinelune. 65 EkanathiBhagavatam :uneversiondu SrimadBhagavatam quirelatelavieetlesactesdel’AvatarKrishna, etrédigéeparleSaintEkanath. 103 Rāmadasi (adepteduSaintRāmdas)vintàShirdietyséjournaquelquetemps.Saroutinequotidienne étaitainsi: il se levaittôt le matin,selavait le visage et se baignait, et après avoir endossé des vêtements couleur safran et s’être couvert le front de cendres sacrées, il lisait avec foi le Vishnusahasranāma (qui cite les mille noms à la gloire de Vishnu, et est considéré comme le deuxième livre le plus important après la Bhagavadgītā ), et l’ Adhyātma Rāmayana (version ésotériquedel’histoiredeRāma).Illeslisaittrèssouvent.Auboutdequelquesjours,Babavoulut accorderunegrâceàShamaetl’initierau Vishnusahasranāma .Ilfitappelerle Rāmadasi etluidit qu’Ilsouffraitdeviolentsmauxdeventre,etqueladouleurnesecalmeraitpastantqu’Iln’auraitpas prisdesgoussesdeséné(unlégerpurgatif);Illuidemandadoncd’avoirlabontéd’alleraumarchéet deluirapporterleremède.Le Rāmadasi interrompitsalectureetserenditaubazar.Alors,Babase leva, s’avançajusqu’à l’endroit où le Rāmadasi lisait, prit l’exemplaire du Vishnusahasranāma, et après avoir regagné Sa place, dit à Shama : «Shama, ce livre est très précieux et d’une grande efficacité,c’estpourquoiJet’enfaiscadeau;lisle.Unjour,JesouffraisintensémentetMoncoeurse mitàpalpiter;Mavieétaitendanger.Acemomentcritique,J’aipressécelivresurMoncœuret alors, Shama, quel soulagement il M’a donné ! J’ai pensé qu’Allah Luimême était descendu Me sauver.C’estpourquoiJeteledonne;lislelentement,petitàpetit;lischaquejouraumoinsunnom, celateferadubien.»Shamaréponditqu’ilnelevoulaitpasetcommele Rāmadasi, àquilelivre appartenait,avaitmauvaiscaractèreetétaitirritableetobstiné,illuichercheraitcertainementquerelle. Deplus,étantluimêmeunpaysan,ilnepourraitpaslireconvenablementletexterédigéencaractères sanskrits. Shamapensaqu’enagissantainsi,Babavoulaitprovoquerle Rāmadasi parsonintermédiaire , mais iln’avaitpasidéedelacompassionqueBabaéprouvaitpourlui.Shamaétaitunfidèletrèsintimeet peutêtre estce pour cela, bien qu’il fut un simple paysan, que Baba voulait nouer ce collier du Vishnusahasranāma autour de son cou, et le sauver ainsi des misères de l’existence terrestre. L’efficacité du nom de Dieu est bien connue: il nous sauve de toutes nos fautes et de nos mauvaises tendances, et nous libère du cycle des naissances et des morts. Il n’existe pas de sādhanā plus facile que cellelà. C’est la meilleure façon de purifier notre mental. Elle ne nécessite ni attirail ni de limitations. Elle est aussi facile qu’efficace . Baba voulait que Shama pratiquecettedisciplinespirituelle,mêmes’iln’enéprouvaitpasledésir.Aussi,laluiimposatIl.On raconteaussiqu’ilyalongtemps,EkanathMaharajobligeadelamêmefaçonunpauvrebrahmanedu voisinage à lire le Vishnusahasranāma et ainsi le sauva. La lecture et l’étude de ce Vishnusahasranāma est une voie grande ouverte pour la purification du mental, et c’est pourquoi Babal’imposaàSonfidèleShama. Le Rāmadasi revint bientôt avec les gousses de séné. Anna Chinchanikar, qui était présent et voulaitjouerlerôledeNārada(le Rishi célestebienconnupourlesaffrontementsqu’ilprovoquait entrelesDieuxetlesdémons,etviceversa),l’informadecequiétaitarrivé.Le Rāmadasi s’emporta immédiatement.Ils’enprittoutdesuiteàShamaavecunegrandefureur.Ilditquec’étaitShamaqui avaitsuggéréàBabadel’envoyerchercherunmédicamentsousprétextedemauxdeventre,afinqu’il puisses’emparerdulivre.IlsemitàmorigéneretàinsulterShamaetprévintquesilelivreneluiétait pasrendu,illuifracasseraitlatête.Shamaluifitcalmementdesremontrances,maisenvain.Alors Babaluiparlaavecdouceur:«Rāmadasi ,quesepassetil?Pourquoiestusinerveux?Shaman’est il pas notre fils ? Pourquoi le réprimandestu sans raison ? Comment se faitil que tu sois si querelleur?Nepeuxtupast’exprimeravecdouceuretgentillesse?Tulistouslesjoursceslivres sacrés, pourtant ton mental reste impur et tu ne maîtrises pas tes emportements! Quelle sorte de Rāmadasi estu!Tudevraisêtreindifférentàtout.N’estilpasétrangequetuveuillesposséderàtout prixcelivre?Unvrai Rāmadasi nedevraitavoiraucun mamata (sentimentdepossession),maisbien samata (égalitéd’âme)enverstous.EtmaintenanttutedisputesaveclejeuneShamapourunsimple livre.Vat’asseoiràtaplace;avecdel’argentonpeutseprocurerdeslivresenquantité,maispasdes hommes. Réfléchis sérieusement et sois aimable. Quelle valeur à ton livre ? Il n’intéressait pas Shama.Jel’aiprisMoimêmeetleluiaidonné.Toi,tuleconnaisparcœur.J’aipenséqueShama pourraitlelireetentirerprofitetc’estpourquoiJeleluiairemis.» QuelledouceurdanslesparolesdeBaba!Affectueuses,tendresetsemblablesàdunectar!Leur 104 effetfutétonnant.Le Rāmadasi secalmaetditàShamaqu’ilprendraitenéchangela Pancharatni Gītā (unecompositionpoétiqueencinqparties).Shamafuttrèscontentetluidit:«Pourquoiunseul livre?Jet’endonneraidixenretour.» C’estainsiquefinalementl’affairefutarrangée.Nouspourrionsnousdemanderceci:pourquoile Rāmadasi insistatil pour avoir la Pancharatni Gītā , un livre qu’il ne s’était jamais soucié de découvrir,etpourquoi,luiquilisaitquotidiennementdeslivresreligieuxdanslaMosquéeenfacede Baba, s’étaitil querellé devant Lui avec Shama ?» Nous ignorons comment répartir les responsabilités ou à qui elles incombent. Disons simplement que si cet incident n’était pas arrivé, Shama n’aurait pas saisi la portée du sujet, l’efficacité du nom de Dieu et la signification du Vishnusahasranāma .Ainsi,nousvoyonsquelaméthoded’enseignementetd’initiationdeBabaétait unique.Danscecasprécis,Shamaétudiaprogressivementlelivreetenmaîtrisalecontenuàtelpoint qu’ilfutcapabledel’expliquerauProfesseurG.G.Narke,licenciéauxArtsetMétiersduCollègede l’IndustriemécaniquedePoona,gendredeShrimanButietfidèledeBaba. VisiondeVitthala Un jour, pendant que Kakasaheb Dixit était en méditation, après sa toilette du matin, dans sa résidenceàShirdi,ileutunevisiondeVitthala(Krishna).Plustard,lorsqu’ilallavoirBaba,Celuici lui demanda : «Vitthal Patil estil venu ? L’astu vu ? Il est tout à fait insaisissable; tiensLe fermement, sinon Il se dérobera et s’enfuira.» Ensuite à midi, un marchand ambulant arriva avec vingtouvingtcinqimagesduVitthaladePandharpurqu’ilavaitàvendre.M.Dixitfutsurprisdevoir quelaformedeVitthala,qu’ilavaitvueenméditation,correspondaitexactementàcelledesimages, etilsesouvintaussidesparolesdeBaba.Ilachetadoncdetrèsboncœuruneimageetlagardasur sonautelpourluirendrehommage. GītāRahasya Baba aimait toujours ceux qui étudiaient la Brahmavidya (la pure métaphysique) et les encourageait. Voici un exemple. Une fois, Bapusaheb Jog reçut un colis postal. Il contenait un exemplaire de la Gītā Rahasya (enseignement ésotérique de la Gītā ) écrit par Lokamanya Tilak. L’enfilantsoussonbras,ilserenditàlaMosquéeetseprosternadevantBaba;soudainlepaquet tombaàSesPieds.Babademandadequoiils’agissait.Lepaquetfutouvertséancetenanteetlelivre remisentreSesmains.Iltournalespagesauhasardpendantquelquesminutes,sortitdesapocheune roupie,laposasurlelivreetremitletoutàJogendisant:«Liscetteœuvrejusqu’aubout;tuen tirerasungrandbénéfice.» M.etMmeKhaparde Terminonscechapitreavecl’histoiredesKhaparde.Unjour,DadasahebKhapardearrivaàShirdi avecsafamilleetyséjournapendantquelquesmois.(LejournaldeceséjouraétépubliéenAnglais dansle ShriSaiLeelaMagazine ,premiertome).Dadasahebn’étaitpasunhommeordinaire.C’était l’avocat le plus riche et le plus renommé d’Amravati (Maharastra), et il était membre du Conseil d’EtatàDelhi.Ilétaitbrillantetexcellentorateur,maisiln’osaitpasouvrirlabouchedevantBaba. LaplupartdesfidèlesparlaientetdiscutaientdetempsàautreavecBaba;troispersonnesseulement gardaientlesilence:Khaparde,NoolkaretButi.Ilsétaientdoux,modestes,humblesetavaientbon caractère.Dadasaheb,quiétaitcapabled’expliquerauxautresle Panchadashi (traitéenSanskrit,très connu,surla philosophie advaita, écritparlecélèbreVidyaranya),nedisaitpasunmotdevantBaba lorsqu’ilvenaitàlaMosquée.Eneffet,aussiinstruitquepeutêtreunhomme,mêmeenmatièrede Védas,ils’effacedevantCeluiquiaréaliséle Brahman etafusionnéavecLui.L’éruditionn’estrien, comparéeàla Réalisationdu Soi. Dadasahebresta quatre moiset Mme Khapardesept.Tousdeux furenttrèssatisfaitsdeleurséjouràShirdi.MmeKhapardeétaitunefidèlesincèreetpieuseetaimait profondémentBaba.Touslesmidis,elleapportaitellemêmeàlaMosquéele naivedya (nourriture pour l’offrande), et après que Baba l’eut acceptée, elle retournait habituellement chez elle pour consommer son repas. Voyant sa dévotion constante et inébranlable, Baba voulut la montrer en 105 exempleauxautres.Unmidi,MmeKharpadeapportaàlaMosquéeunplatcontenantdu sanja (un gâteaudefarinedeblé),despurées,duriz,delasoupe,du khīr (crèmederizsucré)etd’autresmets divers.Baba,quid’ordinaireattendaitpendantdesheures,selevatoutdesuite,montaversSonsiège et,soulevantlecouvercleduplat,commençaàmangertoutesceschosesavecappétit.AlorsShama Luidemanda:«Pourquoicefavoritisme?ParfoisVousrejetezlesplatsdesautresetVousneVous donnezpaslapeinedelesregarder,maisceluiciVousattireénormément!Pourquoileplatapporté parcettefemmeestilsidélicieux?Celanousintrigue.»AlorsBabaexpliqua:«Cettenourritureest vraiment extraordinaire. Lors d’une incarnation précédente, cette femme était la vache grasse d’un marchand et produisait beaucoup de lait. Puis elle mourut et prit naissance dans une famille de jardiniers,ensuitedansunefamillede kshatriyas (castedesguerriers)etépousaunmarchand.Puis ellenaquitdansunefamilledeBrahmanes.Jelaretrouveaprèsunetrèslonguepériode.LaisseMoi prendredesesplatsquelquesdoucesbouchéesd’amour.»Surcesmots,Babafithonneuràsonrepas, Se rinça la bouche et les mains, rota en signe de satisfaction et regagna Sa place. Alors la dame s’inclinadevantLuietsemitàLuilaverlesjambes;Babaluiparla,toutenluimassantlebrasdont elleseservaitpourlaverSesjambes.Voyantceserviceréciproque,Shamacommençaàplaisanteret dit:«Toutvabien!C’estextraordinairedevoirDieuetSafidèleserendremutuellementservice.» Aprèsavoirappréciésonaimableservice,Babaluidemandad’untongraveettouchant detoujours chanter Rajarām , Rajarām… etluidit:«Sivouslefaites,vousréaliserezlebutdevotrevie;votre espritseraenpaixetvousentirerezunimmenseprofit.»Auxyeuxdespersonnesnonfamiliarisées aveclessujetsspirituels,celapourraitparaîtreunesimplepolitesse,maiscen’étaitvraimentpasle cas. C’était un exemple de ce qui est techniquement appelé shaktipat , c’estàdire un transfert d’énergieduGuruàSondisciple.LesparolesdeBabafaisaienttellementd’effet !Enuninstant,elles pénétrèrentdanslecœurdeMmeKhapardeetydemeurèrent. CefaitillustrelanaturedesrelationsquidevraientexisterentreleGuruetsondisciple.Lesdeux doivent s’aimer et se servir mutuellement comme un seul être. Il n’y a ni distinction ni aucune différenceentreeux.LesdeuxsontUnetl’unnepeutvivresansl’autre.Lediscipleposantsatêtesur les Pieds du Guru n’est qu’une vision superficielle ou extérieure; en réalité, et intérieurement, les deux sont Un et identiques. Ceux qui voient des différences entre eux sont encore immatures et inachevés. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

106 CHAPITRE 28 Des moineaux rassemblés à Shirdi (1) Lakhmichand (2) Ladamede Burhanpor (3) Megha Préliminaire Saiestsansfinetsanslimite.Ilrésideentouslesêtres,desfourmisetautresinsectesjusqu’au Brahman.Ilimprègnetoutechose.SaiétaittrèsversédanslaconnaissancedesVédas,aussibienque danslasciencedelaréalisationduSoi.Commeilexcellaitdanslesdeux,Ilavaittouteslesaptitudes d’un Sadguru . Lorsqu'unepersonne,bien qu’érudite,est incapable d’éveillerles disciples et de les établirdanslaréalisationduSoi,elleneméritepasd’êtreappelée Sadguru .Enrèglegénérale,les parentsdecemondematérieldonnentnaissanceaucorps,maislamortsuccèdeimmanquablementà lavieducorps;enrevanchele Sadguru libèreàlafoisdel’existencematérielle etdelamort,etIlest doncbienplusbienveillantetmiséricordieuxquen’importequi. SaiBabadisaitsouventque –l’homme(Sonfidèle)peutsetrouveràn’importequelledistance, mêmeàdesmilliersdekilomètresdeLui,ilseraramenéàShirdi,commeunmoineautirépar lefilnouéàsapatte.. Danscechapitresontracontéesleshistoiresdetroisdecesmoineaux. (1)LalaLakshmichand Cet homme travailla d’abord à l’imprimerie Shri Venkateshwar Press, à Mumbai, puis dans les chemins de fer, et enfin comme employé de bureau dans l’entreprise des Frères Ralli & Co. Il rencontraBabaen1910.UnmoisoudeuxavantNoël,àSantacruz(unfaubourgdeMumbai),ilviten rêveunvieilhommebarbuquisetenaitdebout,entourédeses bhaktas (fidèles).Quelquesjoursplus tard,ilserenditchezunami,M.DattatreyaManjunathBijur,pourécouterle Kīrtāna deDasGanu. Celuiciavaitl’habitudedemettreunportraitdeBabafaceàl’auditoirelorsqu’ileffectuaitle Kīrtāna. Lakhmichandfutsurprisdevoirquelestraitsduvieilhommequ’ilavaitvuenrêvecorrespondaient exactementàceuxduportrait,etilenconclutdoncqu’ils’agissaitdeSaiBabaLuimême.Lavuede ceportrait,le Kīrtāna deDasGanuetlavieduSaintTukaramqueDasGanuracontait,toutcelaluifit une profonde impression et il décida d’aller à Shirdi. Les Bhaktas font toujours l’expérience de l’aidedeDieudansleurrecherched’un Sadguru etdanslesautresdémarchesd’ordrespirituel . Ce même soir, un ami nommé Shankararao frappa à sa porte et lui demanda s’il voulait l’accompagneràShirdi.Iléprouvauneimmensejoieetdécidaimmédiatementd’yaller.Ilemprunta quinzeroupiesàsoncousin,etaprèsavoirfaitlespréparatifsnécessaires,ilpartitpourShirdi.Dansle train,ilchantades bhajans (chantsdévotionnels)avecsonamiShankararaoetilsdemandèrentdes informations sur Sai Baba à certains de leurs compagnons de voyage: quatre Musulmans qui rentraientchezeuxnonloindeShirdi.TousleurdirentqueSaiBabaétaitungrandSaintvivantà Shirdidepuisdenombreusesannées.QuandilsarrivèrentàKopargaon,Lakhmichandsouhaitaitse procurer quelquessucculentes goyavespour les offrir à Baba, maisil étaittellement fascinéparle paysageetlessitesqu’iloubliadelesacheter.Ils’ensouvintquandilss’approchèrentdeShirdi,et justeàcemomentlà,ilvitunevieillefemmequicouraitaprèsla tonga (cabriolet)avecunpanierde goyavessurlatête.Ilfitarrêterla tonga, ettoutheureuxilachetaquelquesfruits.Lafemmeluidit: «PreneztoutleresteetoffrezlesdemapartàBaba.»Lesfaits,àsavoirqu’ilavaiteul’intention d’acheterdesgoyavesmaisavaitoubliédelefaire,larencontreaveclavieilledameetsadévotion enversBaba,furentuneagréablesurprisepourlesdeuxamis,etLakhmichandpensaquelavieille femmepouvaitêtreuneparenteduvieillardqu’ilavaitvudanssonrêve.Poursuivantleurroute,ils parvinrent à Shirdi, et en apercevant les drapeaux sur la Mosquée, ils les saluèrent. Munis des accessoiresnécessairespourla Pūja (ritueld’adoration),ilsserendirentàlaMosquéeethonorèrent Babaselonlesconvenances.LakhmichandfuttrèsémuetextrêmementheureuxdevoirBaba.Ilétait fascinéparSesPieds,commeuneabeilleparledouxparfumdulotus.EnsuiteBabas’exprimaainsi: «Ce grandmalinchantedes bhajans encheminetcollectedesinformationsauprèsdesautres; 107 pourquoiinterrogerlesautres?Nousdevonstoutvoirdenospropresyeux(nousdevonsfairenos propresexpériences);enquoiestilnécessairedequestionnerlesautres?Demandezuniquementà vousmêmessivotrerêveestvraiounon.Etquelintérêtyatild’avoirun darshan aprèsavoirfaitun empruntàunprêteuràgage?Ledésirducœurestilmaintenantsatisfait?» Enentendantcesparoles,Lakhmichandfutstupéfaitdel’omnisciencedeBaba.Ilavaitdelapeine à comprendre comment Baba pouvait savoir ce qui lui était arrivé en route entre son domicile et Shirdi.L’essentielàretenir,danscecas,estqueBabanevoulaitjamaisquelesgenss’endettentpour assisteràSon darshan ,pourcélébrerunefêteoupourfaireunpèlerinage. Sanza Amidi,lorsqueLakhmichandvints’asseoirpourlerepas,unfidèleluioffritdu sanza (puddingde froment)comme prasad (nourritureconsacrée).Ilfutheureuxdelerecevoir.Lelendemain,ilespérait en obtenir encore, mais ce ne futpas le cas, aussi étaitil impatient d’en avoir à nouveau. Puis,le troisièmejour,àl’heuredel’ ārati demidi,BapusahebJogdemandaàBabaquel naivedya (nourriture pourl’offranderituelle)ildevaitamener.Babaluiditd’apporterdu sanza .Les bhaktas apportèrent doncdeuxgrossesmarmitesde sanza .Lakhmichandavaittrèsfaimetilavaitmalaudos.AlorsBaba lui dit : «Il est bon que tu aies faim; prends du sanza et un remède pour ta douleur au dos.» LakhmichandfutànouveaustupéfaitdeconstaterqueBabaavaitluencoreunefoisdanssonespritet disaitàhautevoixcequis’ypassait.Quelleomniscience! Lesortilège Un soir durant ce séjour, Lakhmichand assista également à la procession du Chavadi. A ce momentlà,Babasouffraitd’unevilainetoux.IlpensaquecettesouffrancedeBabapouvaitêtredueà un sortilège envoyé par quelqu’un. Le matin suivant, lorsqu’il se rendit à la Mosquée, Baba dit à Shama:«J’aibeaucouptoussélanuitdernière;celaseraitildûàquelquemaléfice?Jecroisque quelqu’un m’a envoyé un sortilège, voilà pourquoi Je souffre.» Egalement dans ce cas, Baba exprimaitàhautevoixcequiétaitpasséparl’espritdeLakhmichand. Reconnaissantlespreuvesdel’omnisciencedeBabaetlabontéqu’IlavaitpourSes bhaktas ,ilse prosternaàSesPiedsetdit:«JesuistrèsheureuxdeVotre darshan .Soyeztoujoursbienveillantet compatissantenversmoietprotégezmoitoujours.ApartVous,iln’yapourmoiaucunautreDieuen ce monde. Que mon esprit soit toujours absorbé dans le chant de Vos bhajans et dans la contemplation de Vos Pieds, que Votre grâce me protège des malheurs du monde, que je chante toujoursVotrenometquejesoisheureux.» Aprèsavoirreçul’ udi (cendresacrée)etlesbénédictionsdeBaba,ilrentrachezluiavecsonami, trèsheureuxetsatisfait,etilchantalagloiredeBabapendanttoutlecheminduretour.Ilrestaparla suiteunfidèledévouédeBabaetàpartirdecemomentlà,ilnecessaplusd’envoyerdesguirlandes defleurs,ducamphreetune dakshina parl’intermédiairedetoutepersonnedesaconnaissancequi partaitpourShirdi. (2)LaDamedeBurhanpore Maintenantpassonsàunautre‘moineau’(termeparlequelBabadésignaitunfidèle).Unedamede BurhanporevitenrêveSaiBabaarriverchezelleetmendierdu kichadi (rizauxlentilles)pourSon repas. A son réveil elle ne trouva personne devant sa porte. Cependant cette vision la rendait très heureuseetellelaracontaàtoutlemonde,ycomprisàsonmari.Ilétaitemployédespostes,etquand ilfutmutéàAkola,étanttrèspieuxtouslesdeuxilsdécidèrentd’alleràShirdi.Quandarrivalejour propice,ilssemirentenroute,etaprèsavoirvisitéGomatiTirthenchemin,ilsarrivèrentàShirdiety restèrentdeuxmois.Chaquejour,ilsallaientàlaMosquée,honoraientBabaetpassaientleurtemps danslajoie.LecoupleétaitvenuàShirdipouroffrirdu kichadi en naivedya (oblationrituelle),mais pendant les quatorze premiers jours, pour une raison ou pour une autre, ils en furent empêchés. 108 Insatisfaitedecetajournementforcé,lequinzièmejourladamearrivaàmidiàlaMosquéeavecson kichadi .EllevitqueBabaetlesautresétaientdéjàassispourlerepasetquelerideauétaitbaissé. Personne n’osait plus entrer dans la salle une fois que le rideau était baissé, mais la dame ne put attendre,ellelesoulevaetentra.Choseétrange,cejourlàBabasemblaitavoirfaimde kichadi eten voulait comme premier plat. Alors, quand la dame entra avec sonrécipient, Baba fut enchanté et commençaàdégusterle kichadi bouchéeaprèsbouchée.Voyantl’empressementdeBabaàhonorer cemet,toutlemondefutstupéfait,etceuxquientendirentl’histoiredu kichadi furentconvaincusde SonamourextraordinairepourSesfidèles. (3)Megha Allonsmaintenantversletroisième‘moineau’.Megha,quirésidaitàViramgaon,étaituncuisinier brahmanesimpleetillettréauservicedeRaoBahadurH.V.Sathe.IlétaitfidèledeShivaetchantait toujoursle mantra decinqsyllabes NāmahShivāya .Ilneconnaissaitnile Sandhya nisonprincipal mantra appelé Gāyatri 66 . Rao Bahadur Sathe s’intéressa à lui et lui fit apprendre le Sandhya etle mantraGāyatri .IlluienseignaqueSaiBabadeShirdiétaitlaformeincarnéeduDieuShivaetillefit alleràShirdi.AlagaredeBroach,MeghaappritqueSaiBabaétaitmusulmanetsonespritsimpleet conformiste fut très perturbé à l’idée de devoir saluer unMusulman; il pria son maître de ne pas l’envoyerlàbas.MaisSatheinsistaetluiconfiaunelettreadresséeàsonbeaupèreGaneshDamodar, aliasDadaKelkar,quivivaitàShirdi,afinqu’illeprésenteàSaiBaba.QuandMeghaarrivaàShirdi etqu’ilserenditàlaMosquée,BabafuttrèsindignéetIlneluipermitpasd’entrer.«Chassezle coquinàcoupsdepieds»,vociféraBaba.EnsuiteIlditàMegha:«TuesunBrahmanedehautecaste etJenesuisqu’unvilMusulman;tuvascompromettretacasteenvenantici.Alorsvaten!»En entendantcesmots,Meghasemitàtrembler.IlsedemandaitavecétonnementcommentBabapouvait connaîtrelapenséeluiavaittraversél’esprit.Ilrestalàquelquesjours,servantBabaàsamanière, maissansgrandeconviction.Ensuiteilrentrachezlui,puisserenditàTryambak(dansledistrictde Nasik) où il resta un an et demi. Au bout de cette période il revint à Shirdi. Cette fois, grâce à l’intervention de Dada Kelkar, il fut autorisé à entrer dans la Mosquée et à séjourner à Shirdi. Le secours que Baba apporta à Megha ne passait pas par une instruction orale. Il travailla sur lui mentalement,detellesortequeMeghas’entrouvaconsidérablementtransforméeteneutungrand bénéfice.IlcommençaàvoirBabacommeuneIncarnationdeShiva.PourrendreleculteàShiva,il fautdesfeuillesde bel 67 etMeghaparcouraittouslesjoursdeskilomètrespourrapportercesfeuilles ethonorersonShiva(souslaformedeBaba).Sapratiqueconsistaitàprierdevanttouteslesdéitésdu village avant de venir à la Mosquée. Ensuite, après avoir salué le gaddi (siège) de Baba, il se prosternaitdevantBabaLuimême,accomplissaitsonservice(consistantàLuilaverlesjambes)et buvaitl’eauquiavaitserviàlatoilettedesPiedsdeBaba(cequ’ilconsidéraitcommeun tīrtha, c’est àdireunmoyend’obtenirlesalut).UnjourilarrivaàlaMosquéesansavoirrenduleculteauDieu Khandoba,carlaportedutempleétaitfermée.Babarefusasonhommageetlerenvoyaenluidisant quelaportedutempleétaitmaintenantouverte.Meghas’enallaet,trouvanteneffetlaporteouverte, ilrenditleculteàlaDéitéetrevintensuitechezBaba,commed’habitude.

66 Sandhya :prièrequeles dwija ou«nésdeuxfois»doiventrécitermatin,midietsoirtouslesjoursdeleur vie,aprèsavoirreçul’impositionducordonsacré. Le Gāyatri mantra en est la partie principale. Ce mantra védiqueilluminel’espritetprotègelaviedeceluiquilerécite. 67 BelouBael(nombot. Aeglemarmelos )estunarbredepetitetaillequel’ontrouvedanstoutel’Inde.Ilade grosses épines et des feuilles trilobées. Ses fruitsamersserventderemèdeàladysenterie.Sesfeuilles sont habituellementemployéesdanslerituelàShiva,àcausedeleurformequiévoquelestroisyeux,lamaîtrisedu tempssoussestroisaspects(passé,présent,futur),lecontrôledestroismondesouplansdeconscience,etc. 109 LebaindansleGange Unjourde MakaraSankranti 68 MeghavoulutpasserdelapâtedesantalsurlecorpsdeBabaetle baigneravecdel’eauduGange.Toutd’abord,Babaétaitpeudisposéàacceptercetraitement,mais vusoninsistance,Ilfinitparyconsentir.Meghadutparcourirunedistancedevingtquatrekilomètres (alleretretour)pourramenerl’eausacréedelarivièreGomati 69 .Ilapportal’eau,préparalebainde midietdemandaàBabadesetenirprêt.AlorsBabalepriaencoredeLedispenserdecebain,disant qu’Ilétaitunfakiretqu’Iln’avaitdoncpasbesoindel’eauduGange,maisMeghaneL’écoutapas.Il savaitqueShivaappréciaitl’ abhishekam (BainSacré),encejourfavorable.Babafinitparaccepter, descenditdel’estradeets’assitsurunbancdebois;puis,avançantSatête,Ildit:«Megha,faisMoi aumoinscettefaveur:commelatêteestl’organeleplusimportantducorps,versel’eauseulement sur elle. Cela équivaut à un bain complet.» «D’accord! », dit Megha, et soulevant la cruche, il commençaàverserl’eausurlatêtedeBaba,maisilétaittellementpleind’amourenaccomplissantce geste, qu’il cria «Hara Hara Gange » (Je Te salue Déesse Ganga) et vida la cruche sur le corps entier.Illareposa,etquandilregardaBaba,ilconstataavecstupéfactionqueseulelatêtedeBaba étaitmouillée,etqueSoncorpsétaitcomplètementsec. Tridentet linga Megha adressait son culte à Baba dans deux endroits : dans la Mosquée il vénérait Baba en personne,etdansle wada (résidence)ilhonoraitunegrandeimagedeBabaofferteparNanasaheb Chandorkar.Ilfitcelapendantdouzemois.Puis,danslebutd’évaluersadévotionetderenforcersa foi,Babaluidonnaunevision.Unmatindebonneheure,alorsqueMeghaétaitencorecouchéles yeux fermés, mais intérieurement éveillé, il vit clairement la forme de Baba. Sachant qu’il était réveillé,Babajetasurluides akshatas 70 et lui dit: «Megha dessine unTrident !», et Il disparut. EntendantlesparolesdeBaba,ilouvritpromptementlesyeux,nevitpasBabamaisseulementles grainsderizéparpillésicietlà.Ilserenditensuite auprès de Baba, Lui raconta sa vision et Lui demanda la permission de dessiner le Trident. Baba dit : «N’astu pas entendu Mes paroles te demandantdedessinerunTrident?Cen’étaitpasunevisionmaisunordredirect.Mesparolessont toujours chargées de sens, elles ne sontjamais dites en vain. » Megha dit: «J’aipensé queVous vouliezmeréveiller,maiscommetouteslesportesétaientfermées,jen’enétaispluscertainetjeme suisdisqu’ils’étaitagid’unevision»Babarépliqua:«Jen’aibesoind’aucuneportepourentrer.Je n’aipasdeforme;Jevistoujourspartout.Commec’estMoiquitirelesficelles,J’assumetoutesles actionsdel’hommequiaconfianceenMoietsefondenMoi.» Megharetournaau wada etdessinaunTridentrougesurlemur,prèsduportraitdeBaba.Lejour suivant,unfidèledeRāmdasarrivadePoona,saluaBabaetLuioffritun Shivalinga (uneexpression symboliquedeShiva).Meghaarrivaaumêmemoment.Babaluidit:«Tuvois?Shankara(nomde Shiva)estvenu,prendsensoin(c’estàdireadoreLe)toutdesuite.»Meghafutagréablementsurpris devoirle linga. Au wada ,alorsqueKakasahebDixitvenaitdeprendreunbainetsetenaitdebout avecuneserviettesurlatêteenpensantàSai,ileutégalementlavisiond’un linga .Ilseposaitdes questionsàcesujet,lorsqueMeghaarrivaetluimontralelinga queBabaluiavaitoffert.Dixitfut heureuxdesavoirquece linga correspondaitexactementàceluiqu’ilavaitvumentalementquelques minutesauparavant.Quelquesjoursplustard,ledessinduTridentfutachevéetBabainstallale linga 68 MakaraSankranti :fêtecélébréele14janvierdechaqueannée,pourmarquerlaremontéedusoleilversle Nord,etdoncleretourdelalumière. Makara estleCapricorne.Cettefêtecorrespondausolsticed’hiver.Six moisplustard,le14juilletmarqueladescentedusoleilversleSudetleretourdesténèbres . 69 LesHindousconsidèrenttoutfleuveourivièrecommesacré,carilsymboliselecourantdel’énergiedivine quidonnelavie.Pourlamêmeraisonilsappliquentlenomde«Gange»aussiàd’autrescoursd’eau. 70 Akshata :grainsderizcrupassésdansle kumkum oulesafran,etquel’onjettesurunepersonneensignede bonaugure. 110 prèsdelagrandeimagequeMeghavénérait.Ilavaitàcœurl’adorationdeShivaetparledessindu Tridentetl’installationdu linga ,Babafortifiasafoi. Après être resté au service de Baba pendant de nombreusesannées en pratiquant régulièrement l’adorationetl’ ārati midietsoir,Meghadécédaen1912.AlorsBabapassaSesmainssursoncorpset dit:«IlétaitMonvraifidèle.»Babaordonnaquel’habituelrepasauxBrahmanes(quifaitpartiedu rituelfunéraire)soitdonnéàSesfrais,etcetordrefutexécutéparKakasahebDixit. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

111 CHAPITRE 29 Leshistoires:(1)groupedesBhajansdeChennai,(2)Tendulkar(pèreetfils),(3)CaptainHateet (4)VamanNarvekar. Cechapitreraconted’autreshistoirespassionnantesetmerveilleusesausujetdeSaiBaba. Legroupedes bhajans deChennai Cela se passait en 1916. Un groupe de chanteurs de bhajans (fidèles de Rāmdas), de Chennai, partit en pèlerinage pour la ville sainte de Bénarès(l’actuelle Varanasi, dans l’Uttar Pradesh). Le groupeétaitcomposéd’unhomme,safemme,safilleetsabellesœur.Malheureusementleursnoms nesontpasmentionnés.Encheminilsapprirentqu’ilyavaitàShirdi,dansledistrictd’Ahmednagar, ungrandSagenomméSaiBaba,unÊtreréalisétrèsgénéreux,quidistribuaitchaquejourdel’argentà Sesfidèlesetauxpersonnesqualifiéesquivenaientexhiberleurstalents.SaiBabacollectaitchaque jour beaucoup d’argent sous forme de dakshinā (offrande rituelle au Guru), et de cette somme Il donnaitquotidiennementuneroupieàAmani,uneenfantdetroisans,filledu bhakta Kondaji,2ou5 roupiesàd’autres,6roupiesàJamali,lamèred’Amani,etde10à20oumême50roupiesàd’autres fidèlesencore,selonSonbonvouloir.Ayantappriscela,legroupevintàShirdiets’yinstalla.Ils conduisaienttrèsbienles bhajans etchantaientdetrèsbeauxcantiques,mais,dansleurforintérieur, ilsdésiraientardemmentdel’argent.Troismembresdugroupeétaientpleinsd’avarice;enrevanche ladameétaitd’unenaturetrèsdifférente.Elleéprouvaitdurespectetdel’amourpourBaba.Unjour, pendantl’ ārati demidi,Babafuttellementraviparsafoietsadévotionqu’Illuidonnalavisionde son ishtadevata ,sadéitéfavorite.IlluiapparutsouslestraitsdeSītānath(Rāma),tandisquepour touslesautresIlétaitleSainathhabituel.Envoyantlaformedesadéitébienaimée,ladamefuttrès émue. Des larmes se mirent à couler de ses yeux et, dans sa joie, elle battit des mains. Les gens s’étonnèrentdecettehumeurjoyeuse,sanspouvoirendevinerlacause.Tarddansl’aprèsmidi,elle révélatoutcelaàsonmari.ElleluiracontacommentelleavaitvuSriRāmaàlaplacedeSaiBaba. L’hommepensaqu’elleétaitunpeusimplettedanssapiété,etquesavisiondeRāman’étaitqu’une créationdesonesprit.Ilnetintpascomptedecequ’elleracontait,etluiditqu’ilétaitimpossible qu’elleseuleaitvuRāma,alorsquetouslesautresavaientvuSaiBaba.Ellenes’offensapasdecette remarque,s’estimantplutôtchanceused’avoireule darshan deRāma. Visionmerveilleuse Leschosesallaientainsilorsqu’unenuit,lemarifitunétrangerêve:ilsetrouvaitdansunegrande ville,lapolicel’avaitarrêté,avaitliésesmainsavecunecordeetl’avaitmisdansunecage.Alors qu’un policier était en train de l’enfermer à clé, il vit Sai Baba à l’extérieur, qui se tenait tranquillementdeboutprèsdelacage.EnvoyantBabasiproche,ilditd’unevoixplaintive: AyantentenduparlerdeVotrerenommée,jesuisvenuprendrerefugeàVosPieds;pourquoice malheurm’arrivetilalorsqueVousêtesicienpersonne? Baba:Tudoissupporterlesconséquencesdetesactes. Lemari:Jen’airienfaitencetteviequimériteunetellecalamité. Baba:Sicen’estpasencettevie,tudoisavoircommisquelquepéchédanstavieantérieure. Lemari:Jenesaisriendemaviepassée,maissij’aicommisunefauteàcemomentlà,pourquoi nepeutellepasêtrebrûléeetdétruiteenVotreprésence,commeilarriveàl’herbesècheenprésence dufeu? Baba:Astuacquisunetellefoi? Lemari:Oui. AlorsBabaluidemandadefermerlesyeux.Ilvenaitàpeinedelefairequandilentenditlebruit assourdissantd’unechosequitombe,etquandillesrouvrit,ilvitqu’ilétaitlibreetquelespoliciers, couchésàterre,étaientcouvertsdesang.Toutàfaiteffrayé,ilsemitàregarderBabaquidit: Tevoilàdansdebeauxdraps,maintenantlespoliciersvontvenirt’arrêter. 112 Lemarisupplia: VousêtesmonseulSauveur,trouvezlemoyendemesauver! AlorsBabaluidemandadefermerànouveaulesyeux.Illefitetquandillesrouvrit,ilvitqu’il étaitlibre,horsdelacage,etqueBabaétaitàcôtédelui.IlsejetaàSesPiedsetBabaluidemanda: Yatilunedifférenceentrece nāmaskār ci(salutation)etlesprécédents?Réfléchisbienavantde répondre. Lemari:Ilyaunedifférenceénorme;mesprécédents nāmaskār Vousétaientoffertsdanslebut d’obtenirdel’argent,maisceluiciVousestoffertaveclaconsciencequevousêtesDieu;deplus, auparavantjepensaisqu’étantMusulman,Vouscherchiezànouscorrompre,nouslesHindous. Baba:NecroistupasauxDéitésmusulmanes? Lemari:Non! Baba:N’astupascheztoiun Panja (mainenmétalquelesMusulmansgardentcommesymbolede leurscinqgrandsSaints)etnelevénèrestupasàl’occasiondu Tabūt 71 ?N’yatilpaségalement danstamaisonuneautredéitédunomdeKādbibi,àquiturendshommageàl’occasiondesmariages etd’autresfêtes.N’estcepasvrai? Lemariadmittoutcela,etBabalequestionnaencore: Queveuxtudeplus? Alors,surgitenluiledésird’avoirle darshan desonGuruRāmdas;Babaluidemandadoncdese tourneretderegarder.IlobtempéraetfutstupéfaitdevoirRāmdasdevantlui;maisàpeines’étaitil jetéàSesPiedsqu’Ildisparut.Ensuite,d’untoninquisiteur,ildemandaàBaba: Voussemblezvieux,connaissezVousVotreâge? Baba:Quedistu?Jesuisvieux?FaisonslacoursetoietMoi,ettuverras! SurcesmotsBabasemitàcouriretilLesuivit.BabadisparutdanslapoussièresoulevéeparSes pasencourant,etàcemomentlà,l’hommeseréveilla. Quandilfutbienréveillé,ilsemitàréfléchirsérieusementàlavisiondesonrêve.Sonattitude mentaleavaitcomplètementchangéetilréalisalagrandeurdeBaba.Aprèscela,satendanceàmettre toutendoutedisparutetunevraiedévotionpourlesPiedsdeBabas’emparadesonesprit.Lavision étaitunsimplerêve,maislesquestionsetlesréponsesqu’ilcontenaitétaienttrèsrévélatricesetd’un grand intérêt. Le matin suivant, lorsque tout le monde se rassembla dans la mosquée pour l’ ārati , Babadonnaàl’homme,comme prasad ,dessucreriesd’unevaleurdedeuxroupies,ainsiquedeux roupiesenmonnaiequ’IlsortitdeSapoche,etIllebénit.Illefitresterquelquesjoursdeplusetlui donnaSabénédictionendisant:«Allah(Dieu)tedonnerasl’abondanceetteprocureratoutlebien possible.» Il n’obtint pas davantage d’argent, mais il reçut une chose bien meilleure, à savoir la bénédictiondeBaba,quiluifutfortutiletoutaulongdesavie.Parlasuite,legroupegagnabeaucoup d’argent et leur pèlerinage fut réussi, car ils n’eurent à souffrir d’aucun désagrément durant leur voyage.Ilsrentrèrenttouschezeuxsainsetsaufs,pensantauxparolesetauxbénédictionsdeBabaet àlafélicitéqu’ilsavaientexpérimentéeparSagrâce. CettehistoireillustreunedesméthodesqueBabautilisaitdanscertainscaspourqueSesfidèles s’améliorentetreviennentàlavertu. LafamilleTendulkar Il y avait à Bandra, un faubourg de Mumbai, une famille nommée Tendulkar dont tous les membresétaientdesfidèlesdeBaba.MmeSavitribaiTendulkarapubliéunlivreenlangueeintitulé ShriSainathBhajanMala ,quicontient800 Abhangas et Padas (versetsselondesmètresdifférents), décrivant les līlas (jeux divins) de Baba. Cet ouvrage mérite d’être lu par ceux qui s’intéressent à Baba. Leur fils, Babu Tendulkar, étudiait sérieusement jour et nuit, et voulait se présenter à un examendemédecine.Ilconsultadesastrologues.Examinantsonthèmenatal,ilsluidirentqueles astresneluiétantpasfavorablescetteannéelàetque,pourêtresûrderéussir,ildevaitprésentercet 71 Tabūt : élégie chantée durant les cérémonies du Muharram , commémoration shiite de la mort des saints Hussein et Hasan. Le terme peut aussi signifier le cercueil que les Musulmans shiites portent en procession durantlesjournéesde Muharram . 113 examenl’annéesuivante.Celal’attristaetlerenditnerveux.Quelquesjoursplustard,samèreallaà ShirdietvitBaba.Avecd’autressujets,elleabordalaquestiondel’humeursombreetmorosedeson filsquidevaitseprésentersouspeuàl’examen.EnentendantcelaBabaluidit:«Ditesàvotrefilsde croireenMoi,delaisserdecôtéleshoroscopes,lesprédictionsdesastrologuesetdeschiromanciens, etdepoursuivresesétudes.Qu’ilseprésenteàl’examenentoutetranquillité,ilestsûrderéussircette annéemême.RecommandezluideMefaireconfianceetdenepassedécourager.»Lamèrerentra chez elle et communiquaà sonfilsle message de Baba. Alors,le garçonétudia intensément et, le moment venu, ilpassason examen. Dans lesépreuves écrites,il s’ensortitconvenablement, mais, accablé de doutes, ilpensa qu’il n’obtiendraitpas les notes suffisantespour être reçu. Aussi ne se donnatilmêmepaslapeinedeseprésenteràl’oral.Toutefoisl’examinateursemitàsarecherche.Il luifitparvenirunmotparl’intermédiaired’unautreétudiant,mentionnantqu’ilavaitréussil’écritet qu’ildevaitseprésenteràl’oral.Ainsiencouragé,lejeunehommepassal’oraletleréussitégalement. ParlagrâcedeBaba,ilfutdoncreçuàsonexamencetteannéelà,alorsquelesastrologuesavaient préditlecontraire. Ilfautnotericiquelesdoutesetlesdifficultésnousassaillentàlaseulefinde nousfaireréagiretpourraffermirnotrefoi.Noussommes,pourainsidire,testés.Sinousnous accrochonsfermementàBabaavecunefoitotaleetsinouspoursuivonsnosefforts,ilsseront finalementcouronnésdesuccès. Raghunathrao,lepèredecegarçon,travaillaitàMumbai,dansuneentreprisedecommerceavec l’étranger.Commeilétaitâgé,iln’étaitplusenmesured’exécuterconvenablementsontravailetil dutprendreuncongéderepos.Commesonétatnes’amélioraitpaspendantcettepériode,ilfallut envisagersoituneprolongationdurepossoitlaretraite.Ledirecteurdécidadelemettreàlaretraite, carc’étaitunemployéancienetsérieux.Lafamilleexaminalaquestiondumontantdelapensionqui luiseraitoctroyée.Ilgagnait150roupiesparmoisetsapension,c’estàdirelamoitiédelasomme (75 roupies), ne lui suffirait pas pour faire face aux dépenses de la famille. Ils étaient donc tous inquietsàcesujet.Quinzejoursavantladécisionfinale,BabaapparutenrêveàMmeTendulkaretlui dit : «Je souhaite que 100 roupies par mois soient versées comme allocation de retraite, cela te satisfaitil ?»Elle répondit : «Baba pourquoi me demandezvous cela ? Nous avons totalement confianceenVous.»BienqueBabaaitdit100roupies,Raghunathraotouchatoutefoisdixroupiesde plus,c’estàdire110roupies,carsoncasétaitparticulier.Babafaisaitpreuved’untelamouretd’une attentionsimerveilleuseenversSes Bhaktas ! (3)CapitaineHate Le Capitaine Hate qui demeurait à Bikaner était un ardent fidèle de Baba. Un jour, Baba lui apparutenrêveetluidit:«M’astuoublié?»HatesaisitimmédiatementlespiedsdeBabadansses mainsetrépondit:«Siunenfantoubliesamère,commentpourraitilêtresauvé?»Puisilallaau jardinpourcueillirdes vālpapadi (typedefèves),préparadu‘ shidha ’(beurreclarifié,farinedebléet dal )ainsiquela dakshinā ,etilétaitsurlepointd’offrirtoutcelaàBabalorsqu’ilseréveillaetse renditcomptequecen’étaitqu’unrêve.Ildécidaalorsd’envoyercesarticlesàBaba,àShirdi.Quand il vint à Gwalior quelques jours plus tard, il expédia un mandat de 12 roupies à un ami avec la consigned’enutiliserdeuxpouracheterlesingrédientsnécessairesàlapréparationdu shidha, ainsi quedes vālpapadi ,etd’offrirtoutcelaàBabaavecune dakshinā de10roupies.L’amiserendità Shirdietseprocuralesarticlesmentionnés,maisilnetrouvapasde vālpapadi .Peuaprès,unefemme seprésentaavecunpaniersurlatêtequi,étonnamment,contenaitles vālpapadi .Illesachetaetainsi toutesleschosespurentêtreoffertesàBabadelapartducapitaineHate.Lelendemain,M.Nimonkar préparale naivedya (nourriturepourl’offranderituelle),avecdurizetles vālpapadi ,etl’offritàBaba. Toutlemondefutsurprisdevoirque,durantlerepas,Babaprenaitetmangeaitles vālpapadi, maisne touchaitniaurizniauxautresmets.Quandsonamiluiappritcela,lajoiedeHateneconnutplusde bornes. Laroupieconsacrée. Uneautrefois,lecapitaineHatesouhaitaavoirdanssamaisonuneroupiebénieparletoucherde Baba. Il rencontra par hasard un ami qui partait pour Shirdi. Hate envoya une roupie par son 114 intermédiaire.L’amiarrivaàShirdiet,aprèslessalutationshabituelles,iloffritd’abordsa dakshinā que Baba accepta. Ensuite, il donna la roupie de Hate; Baba lapritdansSamainetsemitàla regarderfixement.IllatintdevantLui,lalançaenl’airavecSonpoucedroitetjouaavecelle.Ensuite Ilditàl’ami:«Rendslaàsonpropriétaireavecle prasad del’ udi etdisluiqueJeneveuxriende lui; demandelui de vivre dans la paix et le contentement !» L’ami retourna à Gwalior, remit la roupiebénieàHateetluiracontatoutcequis’étaitpasséàShirdi.Cettefoisencore,Hatefuttrès heureux et comprit que Baba encourageait toujours les bonnes pensées, ce qu’il désirait profondément. (4)WamanNarvekar Maintenantracontonsaux lecteurs une histoire différente. Un homme nommé WamanNarvekar aimaitbeaucoupBaba.Unjour,ilapportauneroupie.Surlecôtéfaceétaientgravéeslessilhouettes deRāma,LaxmanaetSītā,etsurlecôtépileétaitgravéelaformedeMaruti 72 lesmainsjointes.Il l’offritàBabadansl’espoirqu’IllabéniraitparSontoucheretlaluirendraitavecdel’ udi .MaisBaba la glissa aussitôt dans Sa poche. Ensuite, Shama s’entretint avec Baba de ce que Wamanrao avait l’intention de faire avec la roupie, et il Lui demanda de la lui restituer. Alors, en présence de Wamanrao,Babaluirépondit:«PourquoidevraisJelaluirendre?Nouslagarderonspournous.S’il donne25roupiespourl’avoir,elleluiserarendue.»Pourobtenirlaroupie,Wamanraoréunitdonc25 roupiesetlesposadevantBaba.Babaditalors:«Lavaleurdecettemonnaiedépassedeloinles25 roupies.Shama,prendscetteroupie,elles’ajouteraànotreréserve,metlasurtonauteletvénèrela !» Personne n’eut le courage de demander à Baba pourquoi Il avait procédé de cette façon si particulière.Luiseulsaitcequiconvientlemieuxàchacund’entrenous. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

72 Maruti:Hanuman, filsde Maruta,dieudu vent.L’hommesingequiaccompagna Râmadansla guerrede Lanka,etqui,parl’intensitédesadévotionàRâma,acquittouslespouvoirsdivins. 115 CHAPITRE 30

Attirés à Shirdi (1)KakajiVaidyadeVani(2)LePunjabiRamlaldeMumbai Cechapitreracontel’histoirededeuxautresfidèlesquifurentattirésàShirdi. Préliminaires. SalutationsaubienveillantSai,leRefugemiséricordieux,affectueuxenversSesfidèles.ParSon seul darshan Ilsupprimeleurpeurdecemondeillusoire( samsāra )etélimineleursmisères.Ilétait d’abord Nirguna (leSansForme),maisàcausedeladévotiondeSesfidèles,Ilfutobligédeprendre uneforme.Donneraux bhaktas lalibérationetlaréalisationduSoiestlamissiondessaints,etpour Sai,leMaître de touslesSaints,cette missionest incontournable. Ceux quiprennent refuge à Ses Pieds voient tous leurs péchés effacés et leur progrès assuré. Se souvenant de Ses Pieds, des brahmanes deslieuxsaintsviennentàLui,lisentlesEcrituresetchantentle mantra Gāyatri enSa présence. Nous qui sommes faibles et sans aucun mérite, nous ne savons pas ce qu’est bhakti (la dévotion), mais nous savons fort bien que, même si tous les autres nous quittaient, Sai ne nous abandonneraitpas.CeuxauxquelsIlaccordeSagrâceobtiennentuneforceextraordinaire,lepouvoir dediscernerentreRéeletnonRéel,etlaConnaissance. Sai connaît parfaitement les désirs de Ses fidèles et les exauce, aussi reçoiventils ce à quoi ils aspirent, et ils en sont reconnaissants. C’est pourquoi nous L’invoquons et nous nous prosternons devantLui.Oubliantnosfautes,puissetIlnouslibérerdetousnossoucis.Ainsi,celuiqui,accabléde malheurs,sesouvientdeSaietLuiadressesesprières,verra,parSagrâce,sonespritsecalmeret retrouverlapaix. HemadpantaditquecetOcéandeCompassionqu’estSai,luiaaccordéSagrâce,etqueleprésent ouvrage,le SaiSatcharita ,enestlerésultat.Sinon,quellescompétencesavaitilpourselancerdans unetelleentreprise?MaiscommeSaienaassumétoutelaresponsabilité,Hemadpantn’aressenti aucunfardeauetn’aeuaucunsouciàcesujet.PuisquelapuissanteLumièredelaConnaissanceétait làpourinspirersesparolesetsesécrits,pourquoiauraitildûhésiterouressentirdel’anxiété?Ila serviSaienrédigeantcelivre,etildoitcelaàl’accumulationdeméritesdanssesviespassées;par conséquent,ilseconsidèrecommechanceuxetbéni. L’histoirequisuitn’estpasunsimplerécit,maisdupurnectar.Celuiquileboitcomprendrala grandeuretl’omniprésencedeSai.Ceuxquiaimentdiscuteretcritiquernedevraientpaslefaire.Ce quiestrequisicin’estpasundébat,maisunamourillimitéetdeladévotion.Lescroyantsinstruits, pieuxetsincères,ouceuxquiseconsidèrentcommelesserviteursdessaints,aimerontetapprécieront ceshistoires,lesautreslesprendrontpourdesbalivernes.Les bhakta fortunésdeSaiconsidèreront Ses līla comme un kalpataru (l’Arbre qui exauce les souhaits). Le fait deboire ou de déguster ce nectardes līla de Sai procureralalibérationau Jīva (âmeindividualisée)ignorant,lasatisfactionau chef de famille et une discipline à l’aspirant spirituel. Maintenant, venonsen à l’histoire de ce chapitre. KākajiVaidya Dans le district de Nasik vivait un homme nommé Kākaji Vaidya. Il était prêtre de la Déesse 116 Saptashrungi 73 encelieu.Ilétaittellementsubmergéparsescontrariétésetsesmalheursqu’ilenavait perdulapaixdel’espritetétaitdevenutrèsnerveux.Danscescirconstances,ilentraunsoirdansle templedelaDéesse;ilLapriaduplusprofonddesoncœuretLasuppliadel’aideràselibérerde l’anxiété.LaDéessefutheureusedesadévotionet,lanuitmême,Elleluiapparutenrêveetluidit: «Va voir Baba et ton esprit retrouvera le calme et la tranquillité.» Kākaji aurait vraiment aimé qu’Elle lui dise qui était ce Baba, mais avant d’avoir obtenu une explication, il se réveilla. Il se demanda alors qui pouvait bien être ce Baba que la Déesse lui avait dit d’aller voir. Après mûre réflexion,ildécidaqueceBabapouvaitêtreTryambakeshwar(leSeigneurShiva).Ilserenditdoncau lieusaintde‘Tryambak’(dansledistrictdeNasik)etyrestadixjours.Durantcettepériode,ilse baignaittôtlematin,chantaitleshymnesdu Rudra ,faisaitl’ abhishekam (bainrituelàunestatue)en versantdel’eaufraîchesurle lingam etaccomplissaitd’autresrituelsreligieux,maisendépitdecela, ilétaitaussiagitéqu’auparavant.Alors,ilretournachezluietinvoquaànouveaupitoyablementla Déesse. Cette nuitlà, Elle lui apparut à nouveau en rêve et dit : «Pourquoi estu allé à Tryambakeshwarinutilement?Ent’indiquantBaba,JeparlaisdeShriSaiSamarthadeShirdi.» LaquestionquiseposaitmaintenantàKākajiétaitcelleci:quandetcommentalleràShirdiet commentvoirBaba?Siquelqu’undésiretrèssincèrementvoirunsaint,nonseulementlesaintmais DieuLuimêmeexaucerasonsouhait.Enfait,leSaintetl’ Ananta(l’Infini)sontunseuletmêmeÊtre, iln’yapaslamoindredifférenceentreeux.Siquelqu’unpenseallervoirunsaintdesonpropregré, cen’estquevantardise.Enfait,àmoinsquelesaintluimêmeneleveuille,personnenepeutallerle voir.Mêmeunefeuilled’arbrenepeutbougersanssonordre.Plusun bhakta estdésireuxdevoirun saint,plusilestsincèreetfervent,etplussonsouhaitserarapidementetefficacementsatisfaitpourla plusgrandejoiedesoncœur.Celuiquiinvitequelqu’unprépareaussiuneréceptionpoursavenue,et cefutlecaspourKākaji. LesvœuxdeShama AlorsqueKākajiréfléchissaitàsonprojetdeserendreàShirdi,uninvitévintchezluipourl’y emmener. C’était Shama en personne, un fidèle très proche et très intime de Baba. Par quel cheminementarrivatilàVanijusteàcemomentlà?C’estcequenousallonsvoiràprésent.Dans son enfance Shama avait été gravement malade et, à Vani, sa mère avait fait une promesse à Saptashrungi,laDéessetutélairedesafamille:sisonfilsguérissaitellel’amèneraitàSespiedsetle lui consacrerait. Puis aubout de quelques années, la mère ellemême souffritbeaucoupà cause de furonclesauxdeuxseins.AcemomentlàellefituneautrepromesseàsaDéité:sielleguérissait,elle offriraitdeuxseinsenargentàlastatue.Cesdeuxpromessesnefurentpastenues.Sursonlitdemort, elleappelasonfilsShama,attirasonattentionsursesvœux,etaprèsluiavoirfaitpromettrequ’illes réaliserait,ellerenditsonderniersoupir.Auboutdequelquestemps,Shamaoublialesvœuxdesa mère,ettrenteannéess’écoulèrentainsi.Verscettepériode,unastrologuerenommévintàShirdiety restaunmois.SesprédictionsconcernantShrimanButietd’autrespersonnesfurentconfirméesettout lemondeétaitcontent.Bapaji,leplusjeunefrèredeShama,leconsultaetl’astrologueluiparlades vœuxdesamèrequesonfrèreaînéavaitpromisderéaliser,cequ’iln’avaitpasencorefait.Acause decela,laDéesseétaitfortmécontenteetc’estcequiétaitàl’originedeleursennuis.Bapajiraconta celaàsonfrèreShamaquisesouvintalorsdespromessesnonréalisées.Pensantqu’unnouveaudélai seraitdangereux,ilfitappelàunorfèvreetluidemandadeconfectionnerunepairedeseinsenargent. Ensuite,ilallaàlaMosquée,seprosternadevantBabaetposantdevantLuilesdeuxseinsenargent, Luidemandadelesaccepteretdelelibérerdesvœux,carIlétaitpourluilaDéesseSaptashrungi. MaisBabainsistapourqu’ilailleenpersonneautempledeSaptashrungilesoffriràlaDéesse.Ainsi, aprèsavoirobtenulapermissiondeBabaetavoirreçudel’ udi ,ilpartitpourVani.C’estjustementen ycherchantunprêtre,qu’ilarrivachezKākaji,aumomentprécisoùceluiciavaitcetardentdésirde 73 DéesseSaptashrungi:unereprésentationdelaDéesse,detroismètresdehautetavechuitbras,quisetrouve dans une grotte située au pied d’une haute montagne, à proximité de Vani, dans le district de Nasik, Maharashtra. 117 rendrevisiteàBaba.Quellemerveilleusecoïncidence! Kākajiluidemandaquiilétaitetd’oùilvenait,etenapprenantqu’ilarrivaitdeShirdi,ill’étreignit sans préambules. Il était submergé d’amour ! Ensuite, ils parlèrent des līlas de Sai, et une fois accomplislesrituelsconcernantlesvœuxdeShama,ilspartirentensemblepourShirdi.Enarrivant, KākajiserenditàlaMosquéeetseprosternaauxPiedsdeBaba.Sesyeuxseremplirentaussitôtde larmesetsonespritretrouvalatranquillité.ConformémentàlavisiondelaDéesse,dèsqu’ilvitBaba son mental perdit toute agitation et redevint calme et serein. Kākaji pensa : «Quel pouvoir merveilleux!Baban’ariendit,iln’yaeuniquestion,niréponse,nibénédiction;leseul darshan a suffiàmecomblerdebonheur,àfairedisparaîtrel’agitationdemonmentaletàmedonnerdelajoie. C’estcequ’onappelle‘lagrandeurdu darshan’ .»SonregardétaitfixésurlesPiedsdeSaietilne put prononcer le moindre mot. En entendant raconter les līla de Baba, sa joie fut débordante. Il s’abandonnacomplètementàBaba,oubliasonangoisseetsessoucisetobtintunbonheursanspareil. Ilvécutlà,totalementheureux,pendantdouzejours,etaprèsavoirpriscongédeBabaetreçudel’ udi avecSesbénédictions,ilrentrachezlui. KhushalchanddeRahata Onditqu’unrêvefaitauxpremièresheuresdujourseréalisegénéralementdansl’étatdeveille. C’estpeutêtrevrai,maisencequiconcernelesrêvesdanslesquelsBabaapparaît,iln’yaaucune limitedetemps.Pourciterunexemple:unaprèsmidi,BabaditàKākasahebDixitd’alleràRahata chercher Khushalchand et de le ramener à Shirdi, car Il ne l’avait pas vu depuis longtemps. Kākasahebengageadoncune tonga (cabriolet)etserenditàRahata.IlrencontraKhushalchandetlui délivralemessagedeBaba.Enentendantcela,Khushalchandfutsurprisetracontaquependantsa sieste,aprèslerepas,Babaluiétaitapparuenrêveetluiavaitdemandédevenirimmédiatementà Shirdi;ilavaithâted’yaller.Commeiln’avaitpasdechevalàsadisposition,ilavaitenvoyésonfils poureninformerBaba.Justeaumomentoùsonfilssortaitduvillage,la tonga deDixitarriva.Dixit ditalorsqu’ilavaitétéenvoyéspécialementpourleramener.IlsretournèrentdoncensembleàShirdi dans la tonga . Khushalchand vit Baba et tous furent heureux. Quand il réalisa ce līla de Baba, Khushalchandéprouvaunegrandeémotion. LePunjabiRamlaldeMumbai UnefoisRamlal,unbrahmaneressortissantduPunjabethabitantàMumbai,fitunrêvedans lequelBabaluiapparutetluidemandadeveniràShirdi.Babaseprésentaàluisouslaformed’un Mahant (saint), mais Ramlal ignorait où Le trouver. Il se dit qu’il devait aller Le voir, mais ne connaissantpasSonadresse,ilnesavaitquefaire.Cependant,Celuiquiinvitequelqu’unfaitaussile nécessairepourl’accueillir.C’estcequiarrivadanscecas.L’aprèsmidimême,alorsqu’ilmarchait danslarue,RamlalvitunportraitdeBabadansunmagasin.Lestraitsdu Mahant qu’ilavaitvuen rêve ressemblaient exactement à ceux de l’image. Il alla donc se renseigner et apprit que c’était l’imagedeSaiBabadeShirdi.AussitôtaprèsilserenditàShirdietyrestajusqu’àsamort. C’estainsiqueBabaattiraitSesfidèlesàShirdipourrecevoirSon darshan etsatisfaisaitleurs désirsmatérielsautantquespirituels. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

118 CHAPITRE 31 (1)LeSannyāsiVijayānanda,(2)BalaramMankar,(3)Noolkar,(4)Megha,(5)letigre,quittentleur corpsenprésencedeBaba. Dans ce chapitre Hemadpant décrit le décès de certaines personnes et celui d’un tigre, en présencedeBaba. Préliminaire Le dernier souhait ou la dernière pensée d’un homme au moment de mourir détermine son évolutionfuture.Dansla Gītā (VIII56)ShrīKrishnadit:«QuisesouvientdeMoidanssesderniers instants,envéritévientàMoi,etquipenseàautrechoseàcemomentlà,vaverscequil’attire.»Il n’estpascertainquenouspuissionsavoirunebonnepenséeparticulièreàcemomentlàcar,leplus souvent, nous sommes plutôt effrayés et même terrifiés par la mort. Par conséquent, une pratique constante est nécessairepourpermettre à notre mental de se fixer à n’importe quel moment sur la bonnepenséevoulue.C’estpourquoitouslesSaintsnousrecommandentdenoussouvenirdeDieuet de toujours chanter Son nom, afin de n’avoir ni doute ni perplexité quand viendra notre dernière heure.Lesfidèles,pourleurpart,s’abandonnentcomplètementauxSaints,carilscroientfermement qu’ilslesguiderontetlesaiderontdansleursderniersinstants.Quelquesunsdecescassontévoqués ici. (1)Vijayānanda Un sannyāsi (moine) de Chennai, nommé Vijayānanda, partit en pèlerinage vers Manasa Sarovar 74 .Encoursderoute,ilentenditparlerdelarenomméedeBabaetilfitunehalteàShirdi.Ily rencontraunSwamiappeléSomadevaji, deHaridwar,etluidemandacommentserendreauManasa Sarovar.LeSwamiluiditqueleSarovar(lac)étaitsituéà800kilomètres(500miles)plushautque Gangotri(sourceduGange)etilluidécrivitlesdifficultésduvoyage,àsavoir,laneigeabondante,les langagesdifférentsdeshabitantstousles150kilomètresetlanatureméfiantedesautochtonesquifont destasd’ennuisauxpèlerinsdepassage.Enentendantcela,lesannyāsi futdécouragéetannulason voyage. Ensuite, quand il alla voir Baba et se prosterna devant Lui, Baba devint furieux et cria : «Chassez ce bon à rien de sannyāsi , sa compagnie est inutile.» Le sannyāsi ne savait rien du tempéramentdeBaba.Ilsesentitmalàl’aise,maisils’assitlà,observantcequisepassait.C’était l’heuredu«darbār »(termepersan:audienceroyale)dumatinetlaMosquéeétaitbondée.Babaétait vénéré de différentes façons. Certains Lui lavaient les pieds, quelquesuns recueillaient le tīrtham (littér.passageouvoie,icieaubéniteparlespiedsdeBaba)etlebuvaientdeboncoeur,alorsque d’autres le mettaient sur leurs yeux, certains Lui appliquaient de la pâte de santal et d’autres parfumaientSoncorps.Tousfaisaientceschosesenperdantdevuelesdifférencesdecastesetde religions.BienqueBabafûtencolèrecontrele sannyāsi ,celuiciétaitdébordantd’affectionpourLui etnevoulaitpaspartir. IlséjournaitàShirdidepuisdeuxjourslorsqu’ilreçutunelettredeChennailuiannonçantquesa mèreétaittrèsmalade.Ilsesentitabattuetauraitvouluêtreprèsd’elle,maisilnepouvaitrentrerchez luisanslapermissiondeBaba.L’OmniscientBabaquiconnaîtl’avenirluidit:«Situaimaistantta mère,pourquoiestudevenu sannyāsi ?L’attachementestencontreemploiaveclarobeocre (des moines).Vat’asseoirtranquillementdanstachambreetattendspatiemmentquelquesjours!Dansle wada ,ilyabeaucoupdevoleurs,alorsverrouilletaporteetsoistrèsvigilant,sinonilsemporteront 74 ManasaSavorar :littéralement«LacdeConscience».Lacsituédansl’UttarPradesh,audessusdeGangotri, dansl’Himalaya.OnleconsidèrecommelelieudenaissanceduGange,maisenréalitéaucunerivièreneprend naissancedanscelac. 119 tout.Larichesseetlaprospéritésontéphémèresetlecorpsestsujetaudéclinetàlamort.Sachant cela,faittondevoirenrenonçantàtoutattachementauxchosesdecemondeetdel’audelà.Celuiqui agitainsiets’abandonneauxPiedsdeHari(leSeigneur)seralibérédetoutsoucietatteindralajoie suprême. Le Seigneur vole au secours de celui qui se souvient de Lui et qui médite sur Lui avec amour et affection. Ta réserve de mérites passés est considérable, c’est pourquoi tu es venu ici. Maintenant, écoute attentivement ce que Je vais te dire et réalise le but de ta vie. Commence dès demain l’étude de la Bhagavad Gītā . Faisen trois ‘ saptaha ’, c’estàdire trois lectures en trois semaines,consciencieusement.LeSeigneurseracontentdetoietdissiperateschagrins,tesillusions disparaîtront ettu obtiendras lapaixéternelle.» Voyant quesafinétaitproche,Babaprescrivitce remèdeetluifitlirele Rāmavijaya, quiplaitaudieudelamort.Lelendemainmatin,aprèssatoilette etd’autresrituelsdepurification,le sannyāsi commençalalecturedela BhagavadGītā dansuncoin retirédujardinLendi.Ilachevadeuxlectures aprèsquoiilsesentittrèsfatigué.Ilretournaau wada, resta dans sa chambre pendant deuxjours, et le troisième, il rendit l’âme sur les genoux du Fakir Baba.Babademandaquel’onconservelecorpstoutelajournéeetce,pourunebonneraison.Cela permitàlapolicedevenirfairelesenquêtesnécessairesetdedonnerlapermissiondedisposerdu corps.Ilfutenterrédansunlieuconvenableaveclesrituelsappropriés.Decettemanière,Babaaidale sannyāsi etluiassura sadgati (lesalut). (2)BalaramMankar UnhommemariéappeléBalaramMankarétaitunfidèledeBaba.Quandsafemmemourutilfut trèsaffectéet,confiantladirectiondesamaisonàsonfils,ilpartitvivreàShirdiauprèsdeBaba. Heureux de sa dévotion, Baba voulut donner un nouvel élan à sa vie et Il fit cela de la manière suivante:Illuidonna12roupiesetluidemandad’allervivreàMacchindragad(districtdeSatara). Tout d’abord Mankar était réticent à l’idée de partir et de s’éloigner de Baba. Cependant Baba le convainquit que c’était la meilleure ligne de conduite pour lui et lui demanda de pratiquer la méditationtrois foisparjour dansle Gad(Forteresse). Ayantfoi enlaparole de Baba, Mankar se rendit au Gad. Il fut enchanté par la sérénité, l’eaupure, l’air sain et les environs de ce lieu, et il commençaàpratiquerassidûmentlaméditationcommeBabaluiavaitrecommandédefaire.Aubout dequelquesjours,ileutunerévélation.Engénéral,les bhaktas obtiennentunerévélationdurantleur samādhi ouleursétatsdetranse,maisdanslecasdeMankar,elleluivintalorsqu’ilrevenaitàson étatdeconscienceordinaire,aprèslatranse.Babaluiapparutenpersonne.NonseulementMankarLe vit,maisilputaussiLuidemanderpourquoiIll’avaitenvoyélà.Babarépondit:«AShirdi,beaucoup depenséesetd’idéescommençaientàenvahirtonmental,alorsJet’aienvoyéicipourpermettreàton mental instable de se calmer. Tu pensais que J’étais à Shirdi, dans un corps composé des cinq élémentsetmesurantunmètresoixantedix.Aprésent,regardeetdéterminesilapersonnequetuvois icimaintenantestlamêmequecellequetuasvueàShirdi.C’estlaraisonpourlaquelleJet’aifait venir ici.» A la fin de cette période, Mankar quitta le Gad et poursuivit sa route en direction de Bandra,sonlieudenaissance.IlvoulaitfairelevoyageentraindePoonaàDadar,maisquandilse présenta au guichet pour acheter un billet, il y avait une queue énorme. Il aurait dû patienter longtempspourobtenirsonbillet,maisunvillageoisvêtud’unlangot (morceaudetissu)nouéautour de la taille et d’un kambali (écharpe) sur les épaules se présenta et dit : «Où allezvous ?» «A Dadar»,réponditMankar.Alorsl’hommeluidit:«S’ilvousplaît,prenezmonbillet.Commej’aiun travailurgentàfaireici,j’aiannulémonvoyageàDadar.»Mankarfuttrèsheureuxderecevoirce billet,maissurletempsqu’ilsortel’argentdesapoche,lepaysanavaitdisparudanslafoule.Mankar essayaenvaindeleretrouver.Illecherchajusqu’àcequeletrainquittelagare,maisilnetrouva aucunetracedelui.CefutlaseconderévélationqueMankarobtintd’unemanièreétrange.Ensuite, aprèsavoirrevusamaison,MankarrevintàShirdietrestaauxPiedsdeBaba,suivanttoujoursSon commandementetSonconseil.Finalement,ileutlachancedequittercemondeenlaprésencede Baba. 120 (3)TatyasahebNoolkar HemadpantnedonneaucunrenseignementconcernantTatyasahebNoolkar,àpartlefaitqu’il rendit l’âme à Shirdi. Un bref résumé de cette histoire qui parut dans le magazine Sai Leela est rapportécidessous. En 1909, Tatyasaheb était juge adjoint à Pandharpur, et au même moment Nanasaheb Chandorkar y était mamlatdar (autorité civile d’un district). Les deux hommes se rencontraient souvent pour discuter. Tatyasaheb ne croyait pas aux saints, alors que Nanasaheb avait du respect poureux.Souvent,Nanasahebluiracontaitles līlas deSaiBabaetilinsistaitpourqu’ilailleLevoirà Shirdi. Finalement, Noolkar accepter d’y aller à deux conditions : (1) il lui fallait un cuisinier brahmane, et (2) de bonnes oranges de Nagpur pour l’offrande. Ces deux conditions furent providentiellementremplies.Unbrahmaneàlarecherched’unemploiseprésentaàNanasahebqui l’envoyaàTatyasaheb,etuncoliscontenantcentbellesoranges,envoyéparunexpéditeurinconnu, futlivréàTatyasaheb.Commelesconditionsétaientremplies,Tatyasahebfutbienobligéd’allerà Shirdi.Toutd’abord,ilconnutlacolèredeBaba.MaisilfittrèsbientôtdetellesexpériencesavecLui qu’il fut convaincu qu’Il était Dieu incarné. Alors, il se prit de passion pour Lui et resta à Shirdi jusqu’àsamort.Quandsafinapprochait,onluilutdelalittératuresacrée,etaudernierinstant,onlui apportale pādatīrtha (l’eaubénitedubaindesPiedsdeBaba)etonleluidonnaàboire.Apprenantla nouvelledesamort,Babadit:«Tatyaestpartiavantnous,ilnerenaîtraplus.» (4)Megha L’histoire de Megha a déjà été racontée au chapitre 28. Quand il mourut, tous les villageois suivirentlaprocessiondesfunérailles.Babaaussilesaccompagnaetjetadesfleurssurlecorpsde Megha.Aprèslesobsèques,deslarmesruisselèrentdesyeuxdeBabaetcommeunmortelordinaire, Ilsemontraaccablédechagrinetdetristesse.Ensuite,couvrantlecorpsdefleursetpleurantcomme s’ils’agissaitd’unprocheparent,BabaretournaàlaMosquée. OnavudenombreuxSaintsdonner sadgati (vraievoie,salut)àdeshommes,maislagrandeurde Babaestunique.MêmeunanimalcruelcommeletigrevintauxPiedsdeBabapourêtredélivréde sesfautes.C’estl’histoirequivaêtreracontéecidessous. (5)Letigre SeptjoursavantledécèsdeBaba,unincidentextraordinaireseproduisitàShirdi.Unecharrette conduiteparunpaysanarrivaets’arrêtadevantlaMosquée.Elletransportaituntigreattachépardes chaînesenferetdontlevisage,tournéversarrière,avaituneexpressiondéchirante.Letigresouffrait d’unemaladietrèsdouloureuse.Sesgardiens,trois darveshis 75 ,l’avaientemmenédeplaceenplaceet avaientgagnédel’argentenl’exhibant;c’étaitleurmoyendesubsistance.Ilsavaientessayétoutes sortes de remèdes pour le guérir de la maladie dont il souffrait, mais en vain. Puis ils entendirent parlerdeBabaetvinrentLevoiravecl’animal.Ilslefirentdescendreet,tenantleschaînesdansleurs mains,ilsleplacèrentdevantlaporte.Evidemment,l’animalrestaitféroce,mêmesousl’emprisedela maladie et il était donc agité. Les gens se mirent à le regarder avec crainte et stupéfaction. Les darveshis parlèrent de lui à Baba et avec Son consentement, ils l’amenèrent devant Lui. Le tigre s’approchadesmarchesetquandilvitBaba,ilreculaavecunecrainterespectueuseetbaissalatête. Aprèss’êtreregardétouslesdeux,letigregravitunemarcheetregardaBabaavecaffection.Ilremua immédiatementletoupetdesaqueue,leheurtatroisfoissurlesoletpuistombainanimé.Levoyant mort,les darveshis furentd’abordtrèsabattusetremplisdechagrin,maisaprèsmûreréflexion,ils revinrentàlaraison.Ilspensèrentque,puisquel’animalétaitmaladeetprochedesafin,c’étaittrès louabledesapartd’avoirtrouvélamortauxPiedsdeBaba.Ilétaitleurdébiteuretquandsadettefut 75 Darveshis: Mendiants musulmans qui exhibent des bêtes sauvages (tigres, ours, singes) et collectent de l’argentdeporteenporte.Lenom«derviche»estundérivédecetermed’originepersanne. 121 acquittée,ilseretrouvalibreetvintmourirauxPiedsdeBaba.Quanddescréaturesposentleurstêtes surlespiedsdesSaintsetytrouventlamort,ellessontlibérées.Amoinsd’avoircomptabiliséune bonneprovisiondemérites,commentpourraientellesavoirunefinaussiheureuse? JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

122 CHAPITRE 32 LaquêteduGuruetdeDieu–Désapprobationdujeûne. Danscechapitre,Hemadpantabordedeuxsujets:(1)commentBabarencontraSonGurudansla forêt,etDieuàtraverslui;et(2)commentBabafitmangerdu puranpoli 76 àMmeGhokhalequi avaitprisladécisiondejeûnerpendanttroisjours. Préliminaire Au début, Hémadpant décrit le samsāra (le monde matériel illusoire) par l’allégorie de l’arbre Ashvattha(oubanyan)qui,selonlaphraséologiedela Gītā ,asesracinesaudessusetsesbranches audessous.Sesbranchess’étalentverslebasetverslehaut,nourriesparles guna 77 ,etsesbourgeons sontlesobjetsdessens.Sesracines,quimènentauxactions,descendentverslemondedeshommes. Danscemonde,nousnepouvonspasconnaîtreSaforme,nisafin,nisoncommencementpasplus quesonsupport.AprèsavoircoupécetarbreAshvatthaauxpuissantesracines,avecl’armeacéréedu détachement,nousdevrions,horsdessentiersbattus,trouverlecheminsansretour. Pourparcourircechemin,l’aided’unbonguide(Guru)estabsolumentnécessaire.Aussiinstruit quepuisseêtreunhomme,ouaussiprofondequepuisseêtresaconnaissancedesVédasetduVedānta (Ecrituressacrées),ilnepeutpasarriveràdestinationsansproblèmes.Sileguideestlàpourl’aideret luimontrerlejustechemin,iléviteralespièges,etlesbêtessauvagess’écarterontdesaroute. L’expérience de Baba à ce sujet, à travers l’histoire qu’Il a Luimême relatée, est vraiment extraordinaire,etlorsquevousenprendrezconnaissance,elleferagrandirenvouslafoi,ladévotion etvousapporteralesalut. Laquête «Unefois,nousétionsàquatreentraind’étudierlesEcrituresreligieusesetd’autreslivres;ainsi éclairés,nouscommençâmesàdiscuterdelanaturedeBrahman.Undenousditquenousdevrions entrer en contact avec le Soi par nos propres efforts, sans avoir à dépendre des autres. A cela, le secondréponditqueceluiquicontrôlesonmentalestbéni,quenousdevrionsnouslibérerdetoutes penséesetidéesetque,sansnous,rienn’existedanslemonde.Letroisièmeditquelemonde(des phénomènes) change constamment, alors que le Sans Forme est éternel ; aussi devrionsnous discerner entre Réel et nonRéel. Et le quatrième (Baba Luimême) insista sur le fait que la seule connaissancelivresqueestsansvaleur,etIlajouta:«Accomplissonsledevoirquinousestprescrit,et abandonnonsnotrecorps,notrementaletlescinq prāna (soufflesvitaux)auxPiedsduGuru.LeGuru estDieu,ilestomniprésent.Pouravoircetteconviction,unefoiabsolueestnécessaire.» «Toutendiscutantainsienhommeséruditsquenousétions,nouscommençâmestouslesquatre àerrerdanslaforêtenquêtedeDieu.Lestroisautresvoulaientfairecetterechercheavecunintellect libreetautonome.Cheminfaisant,un vanjari (vendeurambulantd’articlestelsquelegrainetc.,qu’il transporteàdosdeboeuf)nouscroisaetnousdemanda: Le vanjari :Ilfaitchaudencemoment,oùallezvousetjusqu’où? Nous:Danslaforêt. Le vanjari :Aquellequêteêtesvousastreints? Nousluidonnâmesuneréponseévasiveetambiguë.Nousvoyantmarchersansbut,ilfutémuet dit: ( Vanjari):Vousnedevriezpaserrerainsiàl’aventuresansbienconnaîtrelaforêt.Sivousvoulez cheminer dans les forêts et les jungles, vous devriez prendre un guide avec vous. Pourquoi vous

76 Puranpoli :gâteaudefarinedefromentfarcidefèvesduBengaleetcuitdansunsirop. 77 Guna :qualitésoutendancesquigouvernentlecosmos: sattva ,laqualitédelapuretéetdurythme, rajas ,la qualitédelapassionetdel’activité, tamas ,laqualitédel’inertieetdel’ignorance. 123 donnezvousinutilementdumalparcechaudsoleildemidi?Vouspouveznepasmelivrerlesecret devotrequête,maisvouspourriezaumoinsvousasseoir,mangerdupain,boiredel’eau,prendredu reposetensuitevousenaller.Soyeztoujoursextrêmementpatients. Bienqu’ilparlâtsiaffectueusement,nousdéclinâmessapropositionetpartîmes.Nouspensions êtredeshommesmaîtresdenousmêmesetn’avoirbesoindel’aidedepersonne.Laforêtétaitvaste et dépourvue de sentiers, les arbres avaient poussé si drus et si hauts que les rayons du soleil ne pouvaient y pénétrer ; ainsi nous perdîmes notre chemin et nous errâmes longtemps au hasard. Finalement, par pure bonne chance, nous revînmes à l’endroit d’où nous étions partis. Nous rencontrâmesànouveaule vanjari quinousdit:‘Necomptantquesurvotrepropreintelligence,vous vousêtestrompésderoute;unguideesttoujoursnécessairepournousmontrerlebonchemin,pour lespetiteschosescommepourlesgrandes,etaucunerecherchenepeutêtremenéeàbienavecun estomac vide. Personne ne croise notre chemin sans que Dieu ne le veuille. Ne refusez pas la nourriture lorsqu’elle vous est proposée ; les mets offerts ne devraient pas être dédaignés. Vous devriezlesconsidérercommedessignesdebonaugure’. «En disant cela, il nous proposa encore une fois de manger et nous demanda d’être calmes et patients. Cette fois encore, mes compagnons n’acceptèrent pas cette hospitalité non sollicitée et déclinèrentsonoffre.Sansréfléchiretsansprendredenourriture,lestroishommesseremirenten marche, tant ils étaient obstinés. J’avais faim et soif et J’étais ému par l’amour extraordinaire du vanjari ; nous nous croyions très savants, mais la bonté nous était étrangère. Le vanjari était complètementillettré,sansqualificationetdebassecaste,pourtantilavaitdel’amourdanssoncœur et nous invitait à partager son pain. Ainsi, celui qui aime les autres avec désintéressement est véritablementéclairé,etJepensaiqu’acceptersonhospitalitéétaitlameilleurefaçondecommencerà M’initieràlaconnaissance.C’estpourquoi,avecleplusgrandrespect,J’acceptailemorceaudepain qu’iloffrait,lemangeaietbusl’eau. «C’est alors que le Guru apparut devant nous : «Quel était le sujet de votre discussion ?», demandatil,etJeLuiracontaitoutcequiétaitarrivé.Puisildit:«Aimeriezvousveniravecmoi? Jevousmontreraicequevousvoulez,maisseulceluiquiafoiencequejedisyparviendra.»Les autres n’eurent pas confiance en ses paroles et le quittèrent; personnellement, Je le saluai respectueusementetluifisconfiance.Alors,ilM’emmenaprèsd’unpuits,attachaMesPiedsavec unecordeetMesuspenditàunarbre,piedsenl’airettêteenbas.J’étaissuspenduàenvironunmètre audessusdel’eauquejenepouvaisatteindreniparmabouche,niparmesmains.M’ayantsuspendu ainsi,ils’enallanulnesaitoù.IlrevintauboutdequatreoucinqheuresetaprèsM’avoirrapidement délivré,ilMedemandacommentJ’allais.‘Jesuisdansunefélicitésuprême.Commentunpauvreidiot commeMoipourraitildécrirelajoiequeJ’aiéprouvée?’,répondisJe.EnentendantMaréponse,le GurufuttrèssatisfaitdeMoi,M’attiracontrelui,MecaressalatêteavecsamainetMegardaauprès delui!IlpritsoindeMoi,aussitendrementqu’uneoiselledesespetits.IlM’acceptadanssonécole. Commec’étaitbeau!Là,J’oubliaiMesparents,MesattachementsdisparurentetJefusfacilement libéré.Je Me disais queJe devrais étreindreMonMaîtreet nejamais le quitter des yeux.J’aurais préféré être aveugle plutôt que ne pas le contempler. Telle était cette école ! Aucune personne y entrantunjournepouvaitensortirlesmainsvides.MonGurudevintMontout,Monfoyer,Monpère etMamère,absolumenttout.Messenssedétournèrentdeleursfonctionsetseconcentrèrentdans Mesyeux;Monregardétaitfocalisésurlui.AinsiMonGuruétaitleseulobjetdeMaméditation,et Jen’étaisconscientderiend’autre.Tandisquejeméditaissurlui,MonmentaletMonintellectétaient silencieux.Jedevaisrestertranquilleainsi,etM’inclinerdevantluiensilence 78 . 78 Notedel’auteur : «Nouspensonsquecettedescriptiondelapositiontêteenbasdanslepuitspendanttrois ouquatreheuresnedevraitpasêtrepriseausenslittéral,carpersonnenepeutêtreàl’aiseetressentirdela joies’ilestsuspenduparunecordelatêteenbasetlespiedsenl’air,dansunpuitsplusieursheuresdurant. Celasembleêtreunedescriptionfigurativedetranseoudel’étatdesamādhi.Ilyadeuxsortesdeconscience: (1) sensorielle et (2) spirituelle. Quand nos sens et notre esprit, qui ont été créés par Dieu avec une prédispositionàsetournerversl’extérieur,rencontrentleursobjets,nousavonslaconsciencesensorielleavec laquellenousressentonsleplaisiroulapeine,pursoumélangés,etnonlafélicitésuprême.Quandlessensetle mentalsontdétachésdeleursobjetsetqu’onleur donneunedirectionopposée,c’estàdire,quandils sont 124 «Dansd’autresécoles,vousassistezàunspectacletoutàfaitdifférent.Lesdisciplesyvontpour chercherlaconnaissance,dépensentleurargent,leurtempsetleursefforts,maisauboutducompteils n’en tirent pas grandchose. Le guru de ces écoles se vante de sa connaissance secrète et de sa franchise.Ilfaitgrandétalagedesasaintetéetdesoncaractèresacré,ilparlebeaucoupetchantesa propregloire,maissesparolesnetouchentpaslecœurdesdisciplesetneleconvainquentpas.Quant àlaréalisationduSoipuisse,iln’yestpasparvenu.Commentdetellesécolespeuventellesêtreutiles etprofitablesauxdisciples?LeGurumentionnéplushautétaitd’ungenredifférent.Parsagrâce,la réalisation a jaillit d’ellemême en Moi comme un éclair, sans effort ni étude. Je n’ai rien eu à chercher;toutestdevenuclairàMesyeuxcommeenpleinjour.SeulleGurusaitcombienlefait d’êtresuspenduàl’envers‘piedsenl’airettêteenbas’,peutapporterdebonheur! De ces quatre jeunes gens, l’un était un karmatha (ritualiste) qui savait seulement comment observercertainsritesous’enabstenir,lesecondétaitun jnāni bouffid’orgueilàcausedesonsavoir, etletroisièmeétaitun bhakta quis’abandonnaitcomplètementàDieu,croyantfermementqueLui seul est l’Auteur de toute chose. Pendant qu’ils discutaient et raisonnaient, la question de Dieu se présentaet,comptantuniquementsurleursconnaissances,ilspartirentàSarecherche.Sai,quiétaitle discernementetl’impartialitéincarnées,étaitl’undesquatre.Puisqu’IlétaitLuimêmel’Incarnation deBrahman,certainspeuventsedemander:«PourquoiS’estIljointàeuxetatIlagidecettefaçon insensée ?» Il fit celapour donner un exemple à suivre. Bien qu’étant Luimême une Incarnation Divine,Ilrespectaun vanjari debassecasteenacceptantsanourriture,sachantque«annamBrahma lanourritureestDieu»,etIlmontracommentceuxquirejetaientl’aimablehospitalitédu vanjari souffrirent,etcommentilétaitimpossibled’obtenir jnāna (connaissancespirituelle)sansunGuru.La śruti (etspécialementla TaittiriyaUpanishad )nousexhorteàhonoreretàadorernotremère,notre père et notre précepteur, et à étudier (apprendre et enseigner) les Ecritures sacrées. Ce sont là des moyenspourpurifiernotremental,ettantquecettepurificationn’estpaseffectuée,laréalisationdu Soin’estpaspossible.Nilessens,nilemental,nil’intellectn’entrentencontactavecleSoi.Dansce domaine, même lespreuves apportées par nos perceptions et par le raisonnement ne peuvent nous aider. Ce qui compte, c’est la grâce du Guru. Les objectifs de notre vie tels que Dharma (Action juste), Artha (richesseoupouvoirspirituel) et Kāma (Aspirations) serontatteintsparnosefforts,mais lequatrièmeobjectif, Moksha (lalibération),nepeutêtreobtenuequ’avecl’aideduGuru. DanslabiographiedeSrīSai,onvoitdenombreusespersonnalitésapparaîtreetjouerleurrôle: des astrologues viennent faire leurs prédictions, des princes, des nobles, des gens pauvres et ordinaires,des sannyāsis ,des yogis ,deschanteursetd’autrespersonnesviennentpourle darshan .Il estmêmevenuun Mahar (Maharadjah),etenfaisantsasalutationiladitceci:«Saiestle MaiBāp (les véritables père et mère), qui supprimera la ronde de nos naissances et de nos morts.» Tant d’autres tels que les jongleurs, les gondhali (membres d’une secte qui chantent des chants dévotionnels),lesaveuglesetlesestropiés,les kānphate (sectedemendiantsquiportentdegrandes boucles d’oreilles et rendent un culte d’adoration àGorukhnath), lesdanseursetlesdiversartistes sontvenusetontreçuunchaleureuxaccueil.Le vanjari apparutluiaussiaumomentopportunetjoua lerôlequiluiétaitassigné.Venonsenmaintenantàl’autrehistoire.

introvertis et fixés sur le Soi, nous avons la conscience spirituelle, dans laquelle nous ressentons une joie parfaiteoubéatitude,quiestineffable.Lesparoles«J’étaisdansunebéatitudesuprême»et«commentpuis JedécrirelajoiequeJ’airessentie?»signifientqueleGuruL’avaitfaitentrerentranseetlemaintenaitau dessusdeseauxagitéesdessensetdumental.» 125 LaquestiondujeûneetMmeGokhale Baba nejeûnaitjamais Luimême, ni nepermettait aux autres delefaire. Comme le mental de l’abstinent n’est jamais tranquille, comment pourraitil atteindre son paramartha (but suprême de l’existence)?OnnepeutréaliserDieul’estomacvide;l’âmedoitd’abordêtreapaisée.S’iln’yavait aucunenourrituredansl’estomacetsinousnemangionspas,avecquelsyeuxverrionsnousDieu, avecquellelanguedécririonsnousSagrandeuretavecquellesoreillesentendrionsnousSagloire? En bref, lorsque tous nos organes reçoivent la nourriture appropriée et qu’ils sont en bonne santé, nouspouvonspratiquerladévotionetd’autres sādhanā pourréaliserDieu.Parconséquent,nilejeûne nilesexcèsdetablenesontbons.Unealimentationmodéréeestvraimentprofitableàlafoisaucorps etàl’esprit. UnecertaineMmeGokhalevintàShirdiavecunelettred’introductiondelapartdeMmeKashibai Kanitkar (une fidèle de Baba) pour Dada Kelbar. Elle vint voir Baba avec la ferme intention de s’asseoir à Ses Pieds et d’observer troisjours dejeûne. Le jour précédent, Baba avait dit à Dada Kelbarqu’Ilnepermettraitpasàsesenfantsdemanquerdenourriturependantle shimga ,c’estàdire la fête de (fête des couleurs en l’honneur de Krishna, célébrée au printemps), car s’ils se trouvaientaffamés,àquoiservaitSaprésenceici?Lejoursuivant,lorsquecettefemmeaccompagna DadaKelbaretvints’asseoiràSesPieds,Babaluiditimmédiatement:«Aquoisertildejeûner? AllezchezDadabhat,préparezunplatde puranpolis, nourrissezsesenfantsetvousmêmeparla mêmeoccasion.»Lafêtede Holi arriva.Justeàcemomentlà,MmeKelbarayantsesrègles, iln’y avaitpersonnepourfairelacuisinedanslamaisondeDadabhat;leconseildeBabavenaitdoncà point nommé. Alors, Mme Gokhale dut aller au domicile de Dadabhat et préparer le repas conformément à Ses ordres. Elle cuisina ce jourlà et donna à manger aux autres et à ellemême. Quellebellehistoireetcommesasignificationestprofonde! Le Sarkār (maîtreougouverneur)deBaba BabaracontacettehistoiredeSonenfance:«QuandJ’étaistrèsjeune,JeMerendisàBeedpour trouver un emploi. Làbas, J’obtins un travail debroderie.Jetravaillaisduretn’épargnaispasMa peine. L’employeur était très content de Moi. Trois autres garçonsavaientcommencéàtravailler avantMoi.L’und’euxreçut50roupies,lesecond100roupiesetletroisième150roupies,etJereçus le double de la totalité de ces sommes, c’estàdire 600 roupies. Ayant constaté Mon habileté, l’employeur M’appréciait beaucoup; il Me complimenta et Me fit don d’une tenue complète, un turbanpourlatête,un shela (écharpelongueetflottante)pourlecorps,etc.Jeconservaicecostume intact sans l’utiliser. Je pensais que ce qu’un homme peut donner ne dure pas longtemps et est toujoursimparfait.MaiscequedonneMon Sarkār (ici,Dieu),dureéternellement.Pasunseuldondes hommesnepeutêtrecomparéauSien.Mon Sarkār dit:«Prends,prends»,maistoutlemondevient à Moi en disant : «Donne, donne !» Personne ne se soucie vraiment du sens de Mesparoles. Le trésordeMon Sarkār (larichessespirituelle)estabondant,ildéborde.Jedis:«Fouillezetemportez cette richesse par charretées ; le fils béni d’une vraie mère devrait luimême se remplir de cette richesse.» Les connaissances de Mon Fakir, les līla de Mon Seigneur et la compétence de Mon Sarkār sonttoutàfaituniques.QuediredeMoimême?Cecorps(quiestterre)semêleraàlaterre, lesoufflesemêlera àl’air.Cetempsnereviendraplus.PeuimporteoùJevaisetoùJem’assieds, Māyā (l’illusion)Metourmentebeaucoup,parcequeJesuistoujoursinquietpourMeshommes.Celui quifaitn’importequoienmatièrespirituelleenrécolteradesfruits,maisceluiquisesouvientdeMes parolesrecevraunbonheurinestimable.» JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres! 126 CHAPITRE 33

L’importance de l’ udi Casdeguérisondemorsuredescorpionetdepeste–MiracledeJamner–LamaladiedeNarayan Rao–BalabuaSutar–AppasahebJulkarni–HaribhauKarnik. Dansledernierchapitre,nousavonsdécritlagrandeurduGuru,etàprésentdansceluici,nous allonsdécrirelagrandeurdel’ udi (cendresacrée).).Cependantlesdeuxsontétroitementliéescarla grandeurdel’ udi estlaconséquencedelagrandeurspirituelledeBaba. Préliminaire InclinonsnousmaintenantdevantlesgrandsSaints.Leursregardsmiséricordieuxannulerontdes montagnes de fautes et feront disparaître tous les mauvais penchants de notre caractère. Leurs discoursnousdonnentdebonsenseignementsetnousconfèrentunbonheurinestimable.Leurmental neconnaîtaucunedifférencedugenre,«ceciestànousetcelaestàvous.»Unetelledifférenciation neleurvientjamaisàl’esprit.Notredette(dereconnaissance)visàvisd’euxnepourrajamaisêtre acquittée,niencetteincarnationnienbeaucoupd’autresàvenir. Udi Chacun sait que Baba demandait une dakshinā à tout le monde, et Il utilisait la somme ainsi collectéepourfairedesaumônesetacheterducombustible.Cebois,Illejetaitdansle duni lefeu sacré qu’Il maintenait toujours allumé. La cendre de ce feu était appelée udi , et elle était généreusementdistribuéeauxfidèlesaumomentdeleurdépartdeShirdi. Qu’enseignait Baba avec cette udi ? Il voulait nous faire comprendre que tous les phénomènes visiblesdansl’universsontaussiéphémèresquelacendre.Noscorps,constituésdematièrefaitedes cinq éléments, retourneront à la terre après avoir épuisé tous les plaisirs, et ils seront réduits en cendres. C’est pour rappeler cela aux fidèles que Baba leur distribuait de l’ udi .Grâceàcet udi Il enseignaitégalementqueBrahmanestlaseuleRéalité,quel’universestéphémèreetquepersonneen cemonde,fussetilunfils,unpèreouuneépouse,nenousappartientréellement.Nousarrivonsici bas seuls et nous devons en repartir seuls. On put constater que l’ udi guérissait de nombreuses maladiesphysiquesetmentales,maisavecSon udi etSa dakshinā ,Babavoulaitréitérerauxoreilles desfidèleslesprincipesdudiscernemententrel’irréeletleRéeletceluidunonattachementàl’irréel. L’ udi nousenseignaitlediscernementetla dakshināledétachement.Sinousnepossédonspasces deux qualités, il nous est impossible de traverser l’océan de l’existence matérielle. Aussi, Baba demandaitIl une dakshinā, et quand les fidèles prenaient congé, Il leur donnait de l’ udi comme prasad ,IlenappliquaitunpeusurleurfrontetposaitsurleurtêteSamaindispensatricedebienfaits. Quand Baba était d’humeur joviale, Il chantait gaiement. Un de ces chants parlait de l’ udi . Sa significationétait:«ÔRāmaespiègle,viens,viens,etapportenousdessacsd’ udi. »Babachantait d’unevoixdouceetclaire. Enplusdesonimplicationspirituelle,l’ udi avaitaussiuneportéed’ordrematériel:elleconférait lasanté,laprospérité,lalibérationdel’inquiétudeetbiend’autresavantagespourcemonde.Ainsi, l’ udi nousaaidésàréalisernosbutsàlafoismatérielsetspirituels.Nousallonsmaintenantraconter deshistoiresàproposdel’ udi . Piqûredescorpion NarayanMotiramJani,deNasik,étaitunfidèledeBaba.IltravaillaitpourunautrefidèledeBaba, Ramchandra Vaman Modak. Un jour, il se rendit à Shirdi avec sa mère pour voir Baba. A cette 127 occasion,BabaLuimêmeditàlamèrequesonfilsdevaitsemettreàsoncompte.Quelquesjours après, cette prophétie se réalisa. Narayan Jani quitta son travail et ouvrit une pension de famille, l’«Anandashram»,quidevintflorissante.Unjour,unamideceNarayanfutpiquéparunscorpionet ladouleurcauséeparlapiqûreétaitviolenteetinsupportable.L’ udi esttrèsefficacedansdetelscas; ildoitêtreappliquéesurlapartiedouloureuse;Narayanalladoncenchercher,maisiln’entrouva pas.Alorsilsetintdevantl’imagedeBaba,invoquaSonaide,chantaSonnomet,prenantunepincée decendresdubâtond’encensquibrûlaitdevantSonportrait,enpensantquec’étaitdel’ udi deBaba, ill’appliquaàl’endroitdeladouloureusepiqûre.Dèsqu’ilenlevasesdoigts,ladouleurdisparut.Les deuxamisfurentémusetsesentirentcomblésdejoie. Uncasdepestebubonique. Unefois,unfidèledeBandraappritquesafille,quivivaitdansunautrelieu,avaitcontractéla pestebubonique.Commeiln’avaitpasd’ udi ,ilfitdireàNanasahebChandorkardeluienenvoyer. NanasahebreçutcemessageprèsdelagaredeThane,alorsqu’ilétaitenvoyageavecsafemmepour alleràKalyan.Luinonplusn’enavaitpas.Ilramassadoncunpeudeterredelaroute,méditasurSai Baba, invoqua Son aide et appliqua la terre sur le front de sa femme. Le fidèle fut très heureux d’apprendrequesafille,maladedepuistroisjours,avaitcommencéàallermieuxaumomentmême oùNanasahebavaitinvoquél’aidedeBabaprèsdelagaredeThane. LeMiracledeJamner Entre 1904 et 1905, Nanasaheb Chandorkar était mamlatdar (chef civil d’un district) à Jamner, dansledistrictdeKhandeshquisetrouveàplusde160kilomètresdeShirdi.SafilleMainataiétait enceinte et sur le point d’accoucher. Son état était inquiétant et elle endurait les douleurs de l’accouchementdepuisdeuxoutroisjours.Nanasahebessayatouslesremèdes,maisenvain;ilse souvintalorsdeSaiBabaetinvoquaSonaide.AumêmemomentàShirdi,uncertainRamgirbuva, queBabaappelaitBapugirbuva,s’apprêtaitàpartirpourserendredanssonvillagenatal,situédansle districtdeKandesh.Babalefitveniretluidemandades’arrêteràJamner,surlarouteverschezlui,et dedonneràNanasahebdel ’udi etlesparolesdel’ ārati .Ramgirbuvaréponditqu’iln’avaitsurluique deuxroupies,etquecettesommeétaitjustesuffisantepourleprixduvoyageentrainjusqu’àJalgaon ;ilneluiétaitdoncpaspossibled’allerdeJalgaonàJamner,distantsd’environ50kilomètres.Baba l’assuraqu’iln’avaitpasàsefairedesoucicarlenécessaireluiseraitfourni.Ensuite,Babademanda àShamadetranscrireun ārati trèsconnu,composéparMadhavAdkar(l’ ārati etsatraductionsont donnésàlafindecetouvrage)etIldonnacetexteetdel ’udi àRamgirbuvaafinqu’illesremetteà Nanasaheb.Ensuite,confiantdanslesparolesdeBaba,RamgirbuvaquittaShirdietarrivaàJalgaon vers2h45dumatin.Ilneluirestaitquedeux annas (1roupie=16 annas )etilsetrouvaitdansune situationdifficile.Asongrandsoulagement,ilentenditquelqu’undemander:«QuiestBapugirbuva venudeShirdi?»Ilsedirigeaversceluiquil’appelaitetseprésenta.Alors,cethomme,quidéclarait avoirétéenvoyéparNanasaheb,l’emmenaàuneexcellente tonga (cabriolet)tiréeparunepairede bonschevaux.Ilsymontèrenttouslesdeux.La tonga roulaitviteettôtlematinilsarrivèrentprès d’un ruisselet. L’homme fit boire les chevaux et pria Ramgirbuva de partager avec lui quelques nourritures. En voyant sa barbe, sa moustache et sa livrée, Rangirbuva le soupçonna d’être un Musulman et il fut peu désireux de prendre un quelconque rafraîchissement avec lui. Cependant, l’hommelerassuraenluidisantqu’ilétaitHindou,un kshatriya deGarhwal,queNanasahebavait envoyé ces victuailles et qu’il pouvait les accepter sans problème. Tous deux prirent donc une collation et repartirent. Ils atteignirent Jamner à l’aube. Ramgirbuva descendit de voiture pour satisfaireunbesoinnatureletquandilrevintquelquesminutesplustard,iln’yavaitplusni tonga ,ni cocher.Iln’enrevenaitpas.Alorsilallaaubureaumunicipaltoutprocheets’étantrenseigné,ilapprit quele mamlatdar étaitchezlui.IlserenditaudomiciledeNanasahebàquiildonnal ’udi deBabaet letextedel’ ārati .Acemomentlà,l’étatdeMainataiavaitempiréettousressentaientuneprofonde anxiétéàsonsujet.Nanasahebappelasafemmeetlapriadedonneràboireàleurfilledel’eauavec l’ udi .IlpensaquelesecoursdeBabaarrivaitàpointnommé.Auboutdequelquesminutesonlui annonça que l’accouchement se passait bien et que la crise s’était apaisée. Quand Ramgirbuva remerciaNanasahebpourleserviteur,la tonga, lesrafraîchissements,etc.,cedernierfutgrandement 128 surpriscariln’avaitenvoyépersonneàlagare,etilnesavaitmêmepasquequelqu’unarrivaitde Shirdi. MonsieurB.V.Dev,deThane, mamlatdar retraité,pritdesrenseignementsàcesujetauprèsde BapuraoChandorkar,lefilsdeNanasaheb,etdeRamgirbuvadeShirdi,etquandileutrécoltédes informationssuffisantes,ilécrivitunarticlemoitiéenprosemoitiéenpoésiedanslemagazine Shri Sai Leela (Vol.13N°11,12et13).B.V.NarsimhaswaminotaégalementlestémoignagesdeMainatai (N°V.page14),deBapusahebChandorkar(N°XXpage50)etdeRamgirbuva(N°XXVIIpage83), respectivementendatedu1erjuin,16septembreet1erdécembre1936,etlespubliadanssonouvrage DevoteesExperiences ,(Vol.III).CequisuitestextraitdutémoignagedeRamgirbuva: «Unjour,Babam’appelaetmedonnaunpaquetd’ udi etunecopiedel’ ārati. Acemoment là,jedevaismerendreàKandesh.Babam’ordonnad’alleràJamneretdeporterlesparoles del’ ārati ainsiquel’ udi àNanasahebChandorkar.JedisàBabaquejen’avaisque2roupies et Lui demandai comment cette somme me permettrait d’aller en train de Kopargaon à Jalgaon, puis de Jalgaon à Jamner. Baba me répondit : «Dieu y pourvoira!» C’était un vendredietjepartissurlechamp.J’arrivaiàManmadà19h30etàJalgaonà2h45du matin.Acemomentlà,desarrêtésconcernantlapesteétaientenvigueur,etj’eusbeaucoup deproblèmes.JedevaistrouverunmoyenpourmerendreàJamner.Auxenvironsde3h,un serviteurchaussédebottes,coifféd’unturbanetportantdesvêtementsdebonnequalité,vint versmoi,mefitmonterdansune tonga etm’emmena.Encoursderoute,jeprisunecollation àBhaghoor.NousarrivâmesàJamnertôtlematin,etletempsquej’aillesatisfaireunbesoin naturel,la tonga etsoncocheravaientdisparus.(Page83)». Narayanrao Le bhakta Narayanrao(lesnomsetprénomsdupèrenesontpasmentionnés)eutlachancedevoir Baba deux fois de Son vivant. Trois ans après le décès de Baba advenu en 1918, il voulut aller à Shirdi,maisilneleput.Avantcela,dansl’annéequiavaitsuivilaconstructiondu samādhi (tombeau) deBaba,ilétaittombémaladeetavaitbeaucoupsouffert.Pasundesremèdesordinairesneluiavait procurélamoindreamélioration.AussisemitilàméditersurBabajouretnuit.Unenuit,ileutune vision.Babasortaitd’uncaveauetleréconfortaendisant:«Net’inquiètepas,tonétats’amélioreraà partirdedemain,etdansmoinsd’unesemainetuserassurpied.»Narayanraoserétablitparfaitement dans le laps de temps annoncé par la vision. Maintenant la chose à considérer est celleci : Baba vivaitIl seulement quandIl avait un corps et étaitIl mortparce qu’Il avait quittéce corps ?Non, BabaesttoujoursvivantcarIltranscendeàlafoislavie etlamortdecemonde.CeluiquiL’aime sincèrementobtientuneréponsedeLui,àtoutmomentetentoutlieu.Ilesttoujoursànoscôtésetil apparaîtrasousn’importequelleformeau bhakta fervent,pourlesatisfaire. AppasahebKulkarni En 1917, Appasaheb Kulkarni fut muté à Thane et il se mit à vénérer un portrait de Baba que Balasaheb Bhate lui avait donné. Il accomplissait son adoration très scrupuleusement. Il offrait quotidiennement des fleurs, de la pâte de santal et un naivedya (offrande de nourriture) devant la photo de Baba et désirait ardemment Le voir. A ce propos, nous pouvons constater que le fait de regarderavecferveurleportraitdeBabaéquivautàLevoirenpersonne.L’histoiresuivanteillustre cetteaffirmation. BalabuaSutar Balabua Sutar, un saint de Mumbai appelé le ‘Tukaram moderne’ en raison de sa piété, de sa dévotionetdeses bhajan ,vintàShirdipourlapremièrefoisen1917.Quandils’inclinadevantBaba, celuicidit:«Jeconnaiscethommedepuisquatreans.»Balabuas’étonnaetsedemandacomment c’était possible, puisqu’il accomplissait son premier voyage à Shirdi. Mais en y repensant sérieusement,ilsesouvintque,quatreansauparavantàMumbai,ils’étaitprosternédevantleportrait 129 deBabaetilcompritlasignificationdeSesparoles.Ilsedit:«Combienomniscientsetomniprésents sontlesSaintsetcommeilssontbienveillantsenversleurs bhakta !Jemesuissimplementincliné devantSaphoto,maiscefaitaétéremarquéparBabaetentempsvoulu,Ilm’afaitréaliserquevoir SaphotoéquivalaitàLevoirenpersonne!» Aprésent,revenonsàl’histoired’Appasaheb.DurantsonséjouràThane,ildutallerenvoyageà Bhivandi et pensait en revenir au bout d’une semaine. Le troisième jour, durant son absence, se produisitlachoseextraordinairesuivante.Amidi,unFakirseprésentaaudomiciled’Appasaheb.Ses traits ressemblaient exactement à ceux de la photo de Baba. Mme Kulkarni et ses enfants lui demandèrent tous s’il était Sai Baba de Shirdi. Il répondit que non, mais qu’il était Son serviteur obéissantetqu’ilétaitvenuicisurSonordrepours’enquérirdelasantédelafamille.Puisildemanda une dakshinā.Ladameluioffrituneroupie.Illuidonnaunpetitpaquetd’ udi etluidemandadele gardersursonautel. Ensuiteilquittalamaisonets’enalla.Maintenantécoutonslemerveilleux līla deSai! AppasahebnepouvaitpoursuivresonvoyagecarsonchevalétaittombémaladeàBhivandi.Cet aprèsmidilàilrevintchezluietsafemmel’informadelavisiteduFakir.Ilsouffritmentalementde n’avoirpaseule darshan duFakiretiln’appréciapasqu’uneseuleroupieluiaitétédonnéecomme dakshinā .Ilditques’ilavaitétélà,iln’auraitpasdonnémoinsdedixroupies.Alors,sansprendrede nourriture,ilsemitimmédiatementenquêteduFakiretlecherchadanslaMosquéeetailleurs.Sa recherchefutvaine.Ilrentraensuitechezluietmangea.Ici,lelecteursesouviendradeladéclaration deBabadanslechapitre32,quidisaitquelarecherchedeDieunedevraitpassefaireleventrecreux. Puisaprèslerepas,ilsortitsepromeneravecunami,M.Chitre.Aprèsavoirparcouruunecertaine distance,ilsvirentunhommes’approcherd’euxprécipitamment.Appasahebpensaqu’ildevaits’agir duFakirquiétaitvenuchezluiàmidicarsestraitsressemblaientàceuxdelaphotodeBaba.Le Fakirtenditimmédiatementsamainetdemandaune dakshinā .Appasahebluidonnauneroupie.Ilen redemanda encore et Appasaheb lui en donna deux de plus. Mais il n’était toujours pas satisfait. AppasahebempruntadonctroisroupiesàM.ChitreetlesdonnaauFakir.Commeceluicienvoulait encoreplus,Appasahebluidemandadel’accompagnerchezluietilsretournèrentàlamaisonoùillui donnaencoretroisroupies,celafaisaitneufentout.LeFakirinsatisfaitenréclamaencore.Appasaheb luiditalorsqu’ilavaitunbilletde10roupies.LeFakirleluidemandaetleprit,puisluirestituales neuf pièces d’une roupie et s’en alla. Un peu plus tôt, Appasaheb avait dit qu’il aurait donné dix roupies;cettesommeluifutréclaméeetlesneufroupies,béniesparletoucherdeBaba,luifurent rendues. Le chiffre 9 est significatif. Il désigne les neuf types de dévotion (voir chapitre 21). On remarquera aussi que Baba, au dernier instant de Sa vie, donna neuf roupies à une certaine LakshmibaiShinde. Appasahebexaminalepaquetd’ udi (queleFakiravaitdonnéàsafemme) etvitqu’ilcontenait quelques pétales de fleurs et des akshatas (grains de riz au safran en signe de bon augure). Puis, quelquetempsaprès,lorsdesavisiteàShirdi,Babaluidonnauncheveu.Ilmitlepaquetd’ udi etle cheveu dans un tabiz (amulette) et le porta constamment à son bras. Appasaheb put apprécier la puissancedel’ udi .Malgrésescompétences,audébutsonsalairen’étaitquedequaranteroupies,mais aprèsavoirreçulaphotodeBabaetSon udi ,ilgagnabiendavantage,eutaussibeaucoupdepouvoir etd’influence,etenmêmetempsquecesbénéficestemporels,sonprogrèsspirituelfutégalementtrès rapide.Ainsi,ceuxquisontassezchanceuxpourrecevoirdel’ udi deBabadevraient,aprèslatoilette, l’appliquersurleurfrontetenavalerunpeu,mélangéeàdel’eau,commeun tīrtha (moyendesalut, depassage) sacré. HaribhauKarnik En 1917, Haribhau Karnik, de Dahanu (district de Thane), vint à Shirdi pour la fête de Guru Pūrnima(célébréedurantlemoisd’ ashadha, juinjuillet),etprésentasavénérationàBabaselonle rituel coutumier. Il offrit des vêtementset une dakshinā , etaprès avoirpris congé, il descenditles marches de la Mosquée. Il se dit alors qu’il devrait offrir une roupie de plus à Baba, et juste au momentoùilfaisaitdemitour,Shamaluifitcomprendrepardesgestesqu’ildevaits’enalleretne 130 pasrevenir,puisqu’ilavaitdéjàreçulecongédeBaba.Ilrepartitdoncchezlui.Enchemin,lorsqu’il entradansletempledeKalaRâmàNasik,pourle darshan ,lesaintNarsingMaharaj,quis’asseyait habituellementàl’intérieurdutemple,sedirigeaversHaribhau,saisitsonpoignetetdit:«Donne moi ma roupie. » Karnik fut surpris ; il donna la roupie très volontiers et pensa que, par l’intermédiairedusaintNarsingMaharaj,SaiBabarécupéraitlaroupiequ’ilavaiteul’intentionde Luidonner. CettehistoireillustrelefaitquetouslesSaintsnefontqu’un etellemontrebiencommentils travaillentàl’unisson. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

131 CHAPITRE 34 L’importance de l’ udi (suite) (1) Le neveu du Docteur, (2) Dr. Pillai, (3) La bellesœur de Shama, (4) La fillette Irani, (5) Le GentlemanHarda,(6)LadamedeMumbai. Ce chapitre continue sur le même sujet – ‘L’importance de l’udi ’ et décrit des cas où l’utilisationdel’ udi aétédesplusefficaces. LeneveuduDocteur AMalegaon(districtdeNasik),vivaitunmédecin(qualifiéetdiplômé).Sonneveusouffraitd’une maladie incurable ostéite tuberculeuse. Avec l’accord de sa famille, le docteur et quelques spécialistesessayèrenttoutessortesderemèdesettentèrentmêmeuneopération.Iln’yeutaucune améliorationetlasouffrancedupetitgarçonn’enfinissaitpas.Lesamisetlafamilleconseillèrentaux parentsderechercheruneaidedivineetilsleurrecommandèrentd’allervoirSaiBabaquiétaitconnu pouravoirguérid’autrescasincurablesparunsimpleregard.LesparentsserendirentdoncàShirdi. IlsseprosternèrentdevantBaba,allongèrentlegarçondevantLuietL’implorèrenthumblement,Le suppliant de sauver leur fils. Le compatissant Baba les réconforta en disant : «Ceux qui prennent refugedansce Masjid (mosquée)nesouffrirontjamaisderienencettevieetjusqu’àlafindestemps; àprésent,soyezsansinquiétude!Appliquezdel’ udi surl’abcès,etd’iciunesemainel’enfantsera guéri.CroyezenDieu!Cecin’estpasunemosquéeordinairemaisbienle Dwarakamayī (lelieuoù KrishnaaffirmaSapuissance).Celuiquientreici,obtiendrabienvitelasantéetlebonheuretses souffrancescesseront.»OnfitasseoirlegarçondevantBabaquipassaSesmainssurlapartiemalade et le regarda affectueusement. Le patient fut tout heureux et, grâce à l’application de l’ udi , il commençaàguériretfutentièrementrétablienquelquesjours.EnsuitelesparentsquittèrentShirdi avecleurfils,remerciantBabapourlaguérisonadvenuegrâceàl’udi etàSesregardsbienveillants. Ayant appris cela, le médecin, oncle du garçon, fut frappé d’admiration et eut le désir de voir Baba.Alorsqu’ilserendaitàMumbaipoursontravail,encoursderoute,àMalegaonetàManmad, despersonnesluidirentdumaldeBabaetsouillèrentsesoreilles.Ilabandonnadoncl’idéed’allerà ShirdietserenditdirectementàMumbai.Ilavaitl’intentiondepasserlerestedesoncongéàAlibag, maisàMumbai,pendanttroisnuitsconsécutivesilentenditunevoixquidisait:«Vousnecroyez toujours pas en Moi ?» Alors le docteur se ravisa et décida d’aller à Shirdi. A Mumbai, il devait traiteruncasdefièvreinfectieusequinemontraitaucunsignedediminutionrapide.Aussipensatil qu’ilvalaitmieuxreportersonvoyageàShirdi.Néanmoins,ilfitmentalementunmarchéaveclui mêmeensedisant:«Silepatientvabienaujourd’hui,j’iraiàShirdidemain.»Leplusmerveilleux est,qu’àpartirdumomentoùsadéterminationfutprise,lafièvretombaetlatempératureredevint normale. Alors, il partit pour Shirdi, conformément à sa résolution, eut le darshan de Baba et se prosterna devant Lui. Baba lui accorda des expériences siintenses qu’il devint Son fidèle. Il resta quatrejoursetrentrachezluiavecl’ udi deBabaetSesbénédictions.Moinsdequinzejoursplustard ileutunepromotionetfutmutéàBijapur.Lamaladiedesonneveuluiavaitfournil’opportunitéde voirBabaetcettevisitefitnaîtreenluiunamourintarissablepourlespiedsduSaint. DocteurPillai UncertainDrPillaiétaitunfidèle intimedeBaba.Babal’aimaitbeaucoupetl’appelaittoujours bhau (frère). Baba parlait avec lui de temps en temps, le consultait sur n’importe quel sujet et le voulaittoujoursàSescôtés.Unjour,cePillaisouffriténormémentd’unecrisedefilariose 79 .Ildità KakasahebDixit:«Ladouleurestabsolumentatroceetinsupportable.Jepréfèreraislamort.Cette 79 Maladiedueàlaprésencedansl’organismedeparasites(danslecasdécrit,desversdeGuinée),transmiseà l’hommeparl’intermédiairedemoustiques 132 souffrance,jelesais,sertàm’acquitterdu karma passé,maisvavoirBabaetdemandeLuideme soulagerdeladouleuretdetransférerlesoldedemon karma passésurdixviesfutures.»M.Dixit allavoirBabaetLuiprésentalarequête.Alors,émuparcetteprière,BabaditàDixit:«Disluidene pasavoirpeur!Pourquoidevraitilsouffrirpendantdixincarnations?Dansdixjours,ilpourraêtre libérédesessouffrancesetdesconséquencesdeson karma passé.PuisqueJesuisicipourluidonner unbienêtretemporeletspirituel,pourquoiprierpourmourir?Amèneleicisurledosdequelqu’un etagissonspourenfiniraveccesdouleursunebonnefoispourtoutes.» LedocteurfutamenédanscetétatetplacéàladroitedeBaba.BabaluidonnaSoncoussinetdit: «Allongetoi calmement ici et sois en paix. Le vrai remède consiste à vivre et à surmonter les conséquencesdesactionspassées.Notre karma estlacausedenotrebonheuretdenotretristesse;par conséquentacceptele,quoiqu’ilt’arrive.Allah(Dieu)estleseulDispensateuretProtecteur,pense toujoursàLui.Ilprendrasoindetoi.AbandonneLuitoncorps,tonespritettesparoles,etensuite voiscequ’Ilfait.»LeDrPillaiditqueNanasahebluiavaitmisunbandagesurlajambe,maisqu’il neressentaitaucunsoulagement.«Nanaestunsot»,réponditBaba.«Enlèvecebandage,sinontu mourras.Maintenant,uncorbeauvavenirtedonnerdescoupsdebecetensuitetuguériras.» Tandisquecetteconversationsedéroulait,Abdul,quinettoyaittoujourslaMosquéeetmouchait leslampes,fitsonapparition.Alorsqu’ilaccomplissaitsontravail,iltrébuchaaccidentellementsurla jambeétendueduDrPillai.Lajambeétaitdéjàenfléeetquandlepiedd’Abdull’écrasa,lesseptvers de Guinée furent immédiatement éjectés. La douleur fut insupportable et le Dr Pillai lança un hurlement. Au bout d’un moment, il se calma et se mit tour à tour à chanter et à pleurer. Puis il demandaquandestcequelecorbeauallaitvenirluidonneruncoupdebec.Babarépondit:«Nel’as tupasvu?Ilnereviendrapas.Abdulétaitlecorbeau.Maintenant,vatereposerau wada ettuseras bientôtrétabli.» En applicant l’ udi et en la buvant avec de l’eau, sans prendre aucun autre traitement et sans médicament,leDrPillaifutcomplètementguériendixjours,commel’avaitpréditBaba. LabellesœurdeShama Bapaji,leplusjeunefrèredeShama,demeuraitprèsdupuits Sawli .Unjour,safemmeeutune attaquedepestebubonique.Elleavaitunefortefièvreetdeuxbubonsdansl’aine.Bapajiseprécipita chezShama,àShirdietluidemandadevenirl’aider.Shamaétaitépouvanté,maisselonsonhabitude, ilallatrouverBaba,seprosternadevantLui,sollicitantSonaideetLepriantdeguérirlamalade.Il Luidemandaaussilapermissiond’allerchezsonfrère.Babaditalors:«Nevapaslàbasàcette heure tardive, envoielui de l’ udi . Pourquoi se soucier de la fièvre et des bubons ? Dieu est notre Père; elle se rétablira facilement. N’y va pas maintenant; vasy demain matin et reviens immédiatement.» Shamaavaitunefoitotaledansl’ udi deBaba.IlendonnaàBapajiquil’appliquasurlesbubons,et endonnaàboireàlapatienteavecdel’eau.Toutdesuiteaprèsavoirbul’ udi ,lamaladesemità transpirerabondamment,safièvretombaetelles’endormitpaisiblement.Lematinsuivant,Bapajifut surpris de voir sa femme en bonne forme, sans fièvre ni bubons. Lorsque Shama, qui avait la permission de Baba, arriva dans la matinée, il fut étonné, lui aussi, de voir sa bellesœur dans la cuisine en train de préparer le thé. Interrogeant son frère, il apprit que l’ udi de Baba l’avait complètement guérie en une nuit. Alors Shama réalisa le sens des paroles de Baba : «Va làbas demainmatinetreviensimmédiatement.» Aprèslethé,Shamas’enretournaetaprèsavoirsaluéBaba,ilLuidit:«Deva,àqueljeujouez Vous?D’abord,Voussoulevezunetempêtequinousrendinquiets,etensuiteVousl’apaisezetVous nousconsolez.»Babarépondit:«Tuvoiscombienlechemindel’actionestmystérieux!BienqueJe nefasserien,ilsMetiennentpourresponsabledesactionsquiseproduisentàcausedeleurdestinée (Prarabdhakarma ).Jesuisseulementletémoin.LeSeigneurestleSeulAuteurdel’actionetson Inspirateur.Ilesttrèsmiséricordieux.JenesuisniDieuniMaître.JesuissonserviteurobéissantetJe 133 MesouviensdeLuiconstamment.CeluiquisedébarrassedesonégoïsmeetLeremercie,etquia entièrementconfianceenLui,verratomberseschaînesetobtiendralalibération.» Lafilled’unIranien Voyons maintenant l’expérience d’un monsieur iranien. Sa fillette avait des crises d’épilepsie toutes les heures. Quand la convulsion arrivait, elle perdait la faculté de parler, ses membres se contractaientetelles’évanouissait.Aucunremèdenelasoulageait.Unamirecommandaàsonpère l’ udi deBabaetluiditd’endemanderàKakasahebDixit,àVilleParlé(faubourgdeMumbai).Alors, lemonsieuriranienseprocuradel’ udi, etenlamélangeantavecdel’eauilladonnaquotidiennement àboireàsafille.Audébut,aulieudetouteslesheures,lesconvulsionsseproduisirenttouteslessept heuresetauboutdequelquesjourslafillettefutcomplètementguérie. UnMonsieurdeHarda UnvieuxmonsieurdeHardasouffraitdecalculsrénaux.Cespierressontgénéralementenlevées paruneinterventionchirurgicaleetlesgensluirecommandèrentdesefaireopérer.Ilétaitvieuxet faible,manquaitdeforcemoraleetnepouvaitaccepterl’idéedesubiruntraitementchirurgical.Ses souffrances prirent bientôt fingrâce à une autre solution. Il se trouva que le maire de cette ville séjournaitlàaumêmemoment.C’étaitunfidèledeBabaetilavaittoujoursuneréserved’ udi avec lui.Surlarecommandationd’amis,lefilsduvieuxmonsieurs’enprocuraunpeuauprèsdelui,et après l’avoir mélangée à de l’eau, il la donna à son père. En moins de cinq minutes, l’ udi fut assimilée,lescalculsfurentdissousetéliminésparl’urine,etlevieilhommefutbienvitesoulagé. UneDamedeMumbai Une femme de la caste Kayastha Prabhu, de Mumbai, souffrait toujours énormément lors des accouchements. Elle était épouvantée chaque fois qu’elle se trouvait enceinte et elle ne savait que faire. Shri RamamarutideKalyan, un fidèle de Baba, conseillaàsonmaridel’emmeneràShirdi. Quandellefutdenouveauenceinte,elleallaàShirdiavecsonmari,oùilsrestèrentquelquesmoiset vénérèrentBaba. Auboutd’uncertaintemps,lemomentd’accoucherarrivaet,commed’habitude,le bébéfutbloquéàsasortiedelamatrice.Lafemmecommençaitàressentirlesdouleursdutravailet nesavaitcommentaffronterlasituation,maisellesemitàprierBabapourêtresoulagée.Aumême moment,quelquesfemmesduvoisinageseprésentèrentetaprèsavoirinvoquél’aidedeBaba,elles lui donnèrent à boire une préparation avec de l’ udi . En cinq minutes, la femme accoucha sans complicationetsansdouleur.L’enfantétaitmortnécarc’étaitsondestin,maislamère,quin’avait éprouvénidouleurniangoisse,remerciaBabapourcetaccouchementsansproblèmeetelleLuienfut àjamaisreconnaissante. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

134 CHAPITRE 35

Surveillé et jamais pris en défaut L’AmietleMaîtredeKākaMahajani–Lecasd’insomnieàBandra–BalaPatilNewaskar. Ce chapitre s’étend encore sur le sujet de l’importance et de l’efficacité de l’ udi ; il présente aussideuxcasdanslesquelsontestaBaba,sanspouvoirLeprendre endéfaut.Cescasserontabordés enpremier. Préliminaire Dansleseffortsoulesquestionsd’ordrespirituel,lesectarismeestleplusgrandobstacleànotre progrès.CeuxquicroientenunDieusansformedéclarentquecroireenunDieuavecformeestune illusion et que les Saints sont de simples êtres humains. Alors pourquoi devraiton incliner la tête devanteuxetleuroffrirune dakshinā?Lespersonnesappartenantàd’autressectessoulèverontaussi desobjectionsetdiront:«PourquoidélaisserionsnousnotrepropreGurupourrendrehommageet noussoumettreàd’autresSaints?»DesobjectionssemblablesconcernantSaiBabaontétéentendues autrefoisetencoredenosjours.Certainsontditquelorsqu’ilsallaientàShirdi,Babaleurdemandait une dakshinā.EstiljustequelesSaintscollectentdel’argentdecettefaçon?S’ilsagissentainsi,en quoiconsisteleursainteté?Cependant,nombreuxsontlesexemplesd’hommesquisontallésàShirdi poursemoqueretquiysontrestéspourprier.Envoicideuxexemples. L’AmideKākaMahajani Un ami de Kāka Mahajani était un adorateur de Dieu sans forme ( nirguna ) et il refusait toute idolâtrie. Par curiosité,il accepta d’aller à Shirdi avec Kāka Mahajani à deux conditions : a)il ne devrait pas saluer Baba, b) il ne Lui donnerait pas de dakshinā . Kāka ayant accepté ces deux conditions,ilsquittèrentensembleMumbaiunsamedisoiretarrivèrentàShirdilelendemainmatin. Aussitôtqu’ilseurentposélepiedsurlesmarchesdelaMosquée,Baba,fixantduregardl’amiqui s’approchait,luiadressacesdoucesparoles:«BienvenueMonsieur.»L’intonationquiaccompagnait cesmotsétaittrèsparticulière.C’étaitexactementcelledesonpèredéfunt;celalefitsesouvenirde luietunfrissonparcouruttoutsoncorps.Quelpouvoirenchanteurpeutavoirl’accent!Surpris,l’ami dit:«C’estsansaucundoutelavoixdemonpère.»Iloubliaimmédiatementsarésolutionetposasa têtesurlesPiedsdeBaba. Ensuite, Baba demanda la dakshinā à deux reprises, une fois le matin et de nouveau à midi au momentoùilsprenaientcongédeLui,maisIllademandaseulementàKāka,etpasàsonami.Ce dernier murmura à Kāka : «Baba t’a demandé deux fois la dakshinā . Je suis avec toi, pourquoi m’ignoretIl ?» «DemandeleLui toimême», répondit Kāka. Baba interrogea Kāka sur ce que sonamivenaitdemurmurer;alorsl’amidemandaluimêmeàBabas’ildevaitdonnerune dakshinā. Babarépondit:«Vousn’aviezpasl’intentiond’endonner,aussinevousaiJeriendemandé,maissi àprésentvouslevoulez,vouspouvezl’offrir.»Alorsl’amidonnaune dakshinā dedixseptroupies, la même somme que Kāka avait donnée. Puis Baba lui adressa quelquesrecommandationsparces mots: «Démolissez le mur de teli 80 érigé entre nous, afin que nous puissions nous voir et nous retrouverfaceàface.»PuisBabaleurpermitdepartir.Bienqueletempsfûtnuageuxetmenaçant, BabaleurassuraqueleurvoyagesedérouleraittranquillementettousdeuxarrivèrentàMumbaisains et saufs. Lorsque l’ami rentra chez lui, il ouvrit laporte et les fenêtres de sa maison ; il trouva à l’intérieurdeuxmoineauxmortssurlesoletunautrequiréussitàs’envolerparlafenêtre.Ilpensa 80 Teli : littéralement: vendeur d’huile. Baba utilisait souvent ce terme comme symbole des tendances négatives.L’huileestmolleetgluanteetexprimesymboliquementl’attachementàlaviedece monde. 135 ques’ilavaitlaissélesfenêtresouverteslesdeuxmoineauxauraientétésauvés,maisilseditaussi quec’étaitleurdestinetqueBabal’avaitrenvoyéasseztôtpoursauverletroisièmemoineau. LeMaîtredeKākaMahajani Kāka était le responsable de l’étude de Thakkar Dharamsey Jethabhai, un notaire de Mumbai. Maîtreetemployéétaiententrèsbonstermes.M.ThakkarsavaitqueKākaallaitsouventàShirdi, qu’il y restait quelques jours et revenait quand Baba le lui permettait. Par simple curiosité, M. Thakkardécidad’alleràShirdiavecKākaaumomentde shimga (fêtedeHoli).Commeleretourde Kāka était incertain, il prit avec lui un autre compagnon de voyage. Les trois hommes partirent ensembleetKākaachetaencheminunkiloderaisinsavecpépinspourlesoffriràBaba.Ilsarrivèrent à Shirdi en temps voulu et se rendirent à la Mosquée pour le darshan . Puis, comme Babasaheb Tarkhadsetrouvaitégalementlà,M.Thakkarluidemandapourquoiilétaitvenu.«Pourle darshan », réponditil.M.Thakkardemandasidesmiraclesavaientlieu.Tarkhadréponditquevoirdesmiracles n’étaitpaslevraibut,maisqueles bhaktas trouvaientsatisfaitesleursmotivationsprofondes.Ensuite KākaseprosternadevantBabaetLuioffritlesraisins.Babaordonnaqu’ilssoientdistribuésetM. Thakkarenreçutluiaussiquelquesuns.Or,iln’envoulaitpascarsondocteurluiavaitconseilléde ne pas manger de raisin sans l’avoir lavé et nettoyé. Il se trouvait donc dans une situation embarrassante. Il ne voulait pas les manger, mais ne pouvait pas les refuser. Pour sauver les apparences,illesmitdanssabouche,maisilnesavaitquefairedespépins.Commeilnepouvaitpas lescrachersurlesoldelaMosquée,illesglissadanssapoche,contresongré.Ilpensaalors:siBaba estunSaint,commentpeutIlignorermonaversionpourlesraisinsetcommentpeutIlmeforceràen manger?Aumomentmêmeoùcettepenséetraversaitsonesprit,BabaLuiredonnaquelquesraisins deplus.Ilneputlesmangeretlesgardadanssamain.AlorsBabalepriadelesmanger.Ilobéitet constata avec surprise qu’ils étaient sans pépins. Il voulait voir des miracles et ceci en était un. Il savait que Baba avait lu dans ses pensées et, conformément à son souhait, Il avait transformé les raisinsavecpépinsenraisinssanspépins.Quelmerveilleuxpouvoir!Pours’enassurerdavantage,il demandaàM.Tarkhad,quiétaitassisprèsdeluietavaitreçuégalementquelquesraisins:«Quelle sortederaisinavezvousreçue?»Ilrépondit:«Lavariétéavecpépins.»M.Thakkarfutencoreplus surprisd’entendrecela.Puis,pourraffermirencoreplussafoi,ilseditquesiBabaétaitunvraiSaint, lesraisinsseraientdonnésmaintenantàKākaenpremier.Lisantaussicettepensée,Babaordonnaque ladistributioncommenceparKāka.CespreuvesfurentsuffisantespourThakkar. EnsuiteShamaprésentaM.ThakkarcommeétantlemaîtredeKāka,ceàquoiBabarépondit: «Comment pourraitil être son maître ? Il a un Maître tout à fait différent.» Kāka apprécia cette réponse.Ayantoubliésarésolution,ThakkarseprosternadevantBabaetretournaau wada. Alafindel’ ārati demidi,ilsallèrenttousàlaMosquéepoursaluerBabaavantleurdépart.Shama parlaenleurnometBabaleurditceci:«Ilyavaitunhommeaumentalinstable.Ilavaitunebonne santé et des biens matériels, il était dépourvu de souffrances physiques et mentales, mais il s’embarrassaitdesoucisetdechargesinutilesets’aventuraitçàetlà,perdantainsilapaixdel’esprit. Par moment il déposait son fardeau et à d’autres il le reprenait. Son esprit ne connaissait aucune stabilité.Envoyantsonétat,Jeleprisenpitiéetluidit:«Fixezvotrefoisurunechosequevous aimez,pourquoivousagitezvousainsi? Thakkarcomprisimmédiatementqueceportraitétaitexactementlesien.IlsouhaitaitqueKaka reparteaveclui,maispersonnenes’attendaitàcequeKakareçoivelapermissiondequitterShirdisi tôt.BabalutégalementcettepenséeetIlpermitàKakaderepartiravecsonmaître. PuisBabademandaàKakaune dakshinādequinzeroupies etlareçut.Ildit:«SiJ’acceptede quelqu’unune dakshinād’uneroupie,Jedoisluienrendredix.Jeneprendsjamaisriengratuitement. Jenedemandejamaisrienàpersonneauhasard.JenedemandeetJenereçoisquedeceluiquele Fakir(MonGuru)désigne.Siquelqu’unauneanciennedetteenversleFakir,une dakshināluisera demandée. Le donateur donne, c’estàdire sème ses graines, uniquement pour récolter une riche 136 moissondanslefutur.Larichessedevraitserviràmettreenpratiquele dharma .Sielleestutilisée pourleplaisirpersonnel,elleestgaspillée.Vousnel’auriezpasaujourd’hui,sivousnel’aviezpas partagéedanslepassé.Lemeilleurmoyenderecevoirestdoncdedonner.Ledondela dakshināfait progresser vairāgya (nonattachement),etdecefait bhakti (dévotion)et jnāna (connaissance) .Faites undonetvousrecevrezdixfoisplus!» En entendant ces mots, M. Thakkar mit spontanément quinze roupies dans les mains de Baba, oubliantsarésolutionpremièredenerienLuidonner.Ilpensaqu’ilavaitbienfaitdeveniràShirdi cartoussesdoutess’étaientdissipésetilavaitbeaucoupappris. LegéniedeBabapouraborderdetelscasétaitunique.Bienqu’Ilorchestrâttoutesceschoses,Il enétaittotalementdétaché.Qu’onLesalueounon,qu’onLuidonneounonune dakshinā,c’était pour Lui la même chose. Il ne ressentait aucun plaisir à être révéré, ni de peine à être ignoré. Il transcendaitlespairesd’opposés,commeleplaisiretlapeine,etc. Uncasd’insomnie Un monsieur de Bandra appartenant à la caste Kayastha Prabhu, souffrait d’insomnie depuis longtemps.Dèsqu’ilsecouchaitpourdormir,sonpèredéfuntluiapparaissaitenrêve,l’insultantetle grondantsévèrement.Celaperturbaitsonsommeiletlemettaitdansunétatd’agitationlanuitentière. Lachoseserépétaitchaquenuitetl’hommenesavaitplusquoifaire.Unjour,ilconsultaàcesujetun fidèledeBabaquiluirecommandal’ udi, leseulremèdeinfailliblequ’ilconnaissait.Illuidonnaun peud’ udi etluidemandadel’appliquersursonfrontavantd’alleraulit,etdeconserverlepaquet d’ udi soussonoreiller.Ilessayaceremèdeetàsaplusgrandejoie,ilconstataqu’ilavaitdormid’un sommeil profond et n’avait été dérangé d’aucune façon. Il continua à prendre le remède en se souvenanttoujoursdeSai.IlreçutensuiteuneimagedeSaiBabaqu’ilpenditaumur,prèsdeson oreiller ;ilse mità l’adorer quotidiennement etlesjeudis, il offrait des guirlandes et du naivedya (offranderituelledenourriture),etc.Enfindecompteilserétablitetoubliatoutàfaitsesmalheurs passés. BalajiPatilNewaskar Cet homme était un grand fidèle de Baba. Il rendait d’excellentsservices désintéressés. Chaque jour,ilbalayaitetmaintenaitproprestouteslesruellesdeShirdiqueBabaempruntaithabituellement. Aprèslui,cetravailfutaccompliavecautantdesoinparuneautrefidèle,Radhakrishnabai,etaprès elleparAbdul.Chaqueannée,lorsdesmoissons,BalajiapportaitàBabalatotalitédubléqu’ilavait récolté.IlrepartaitaveccequeBabaluirestituait,cequiluipermettaitdesubveniràsesbesoinsetà ceuxdesafamille.Ilappliquacettelignedeconduitependantdenombreusesannéesetsonfilsfitde mêmeaprèslui. Puissanceetefficacitédel’ udi Unefois,unjourd’anniversairedelamortdeBalaji,uncertainnombredeconvivesfurentinvités etonleurpréparaàmanger.Maisàl’heuredudîner,onconstataquecenombreavaittriplé.Mme Newaskarétaittrèsembarrassée;ellepensaitquelanourriturenesuffiraitpaspourtouscesgens,et s’iln’yenavaitpasassez,l’honneurdelafamilleensouffrirait.Sabellemèrelaréconfortaendisant: «Necrainsrien.Cen’estpasnotrenourriture,maiscelledeSai.Couvrechaquerécipientd’untissu, après y avoir mis un peu d’ udi, et sers sans découvrir totalement le plat.Sai nous sauvera de la honte.»Ellefitcequiluiavaitétéconseillé,etquellenefutpasleursurpriseetleurjoiedeconstater que,nonseulementlanourritureétaitsuffisantepourtous,maisqu’ilenrestaitencorebeaucoupaprès leservice!L’affirmation:«Ceàquoinouscroyonsprofondémentseréalise»,futprouvéedansce cas 81 . 81 Unexemplesimilairemefutrapportéparunami,MonsieurB.A.Chougule,quiétaitjugeetgrandfidèlede Baba.Enfévrier1943àKarjat(Districtd’Ahmednagar),ilyavaitune pūja suivied’undîner.Yparticipèrentau 137 ApparitiondeSaisouslaformed’unserpent Unjour,RaghuPatil,deShirdi,vintchezBalajiPatilàNewase.Cesoirlà,ilvitqu’unserpent étaitentréensifflantdansl’étable.Effrayé,lebétaildevintnerveux.Lesrésidentsavaientpeur,mais Balajipensaquec’étaitSaiquiapparaissaitdanssademeuresouslaformed’unserpent.Sansêtre effrayé le moins du monde, il apporta une tasse de lait, et en la posant devant le serpent, il dit : «Baba, pourquoi sifflezVous ainsi ? Voulezvous nous faire peur ? Prenez cette tasse de lait et buvezlatranquillement.»Endisantcela,ils’assitàterretoutprèsduserpent.Lesautresmembresde lafamilleétaientterrorisésetnesavaientquefaire.Peuaprèsleserpents’enallaspontanémentet personne ne sut où il était allé. On ne le retrouva pas, bien qu’une minutieuse recherche ait été effectuéedansl’étable. Balajiavaitdeuxfemmesetplusieursenfants.Detempsàautre,ilsvenaientdeNewaseàShirdi pour assister au darshan de Baba. Alors, Baba achetait des saris et d’autres vêtements qu’Il leur donnaitavecSesbénédictions. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

moinscinqfoislenombredespersonnesinvitéesettousfurentnourris.Alastupéfactiongénérale,onconstata que,parlagrâcedeBaba,lanourrituren’avaitpasmanqué.(Notedel’auteur). 138 CHAPITRE 36

Des histoires prodigieuses

DanscechapitresontracontéesleshistoiresprodigieusesdedeuxmessieursdeGoaetdeMme Aurangabadkar,deSolapur. LesdeuxMessieurs Unjour,deuxmessieursvinrentdeGoapouravoirle darshan deSaiBabaetilsseprosternèrent devantLui.Bienqu’ilssoientvenusensemble,Babademandaseulementàl’und’euxdeLuidonner une dakshinā de quinze roupies, qu’il versa très volontiers. L’autre homme offrit volontairement trentecinq roupies, mais Baba refusa la somme, à l’étonnement de tous. Shama, qui était présent, demandaàBaba:«Quesepassetil?Ilssontvenusensemble;Vousacceptezla dakshinādel’unet Vousrefusezcelledel’autre,bienqu’illadonnevolontairement.Pourquoicettedistinction?»Baba répondit:«Shama,tunesaisrien.Jenereçoisriendepersonne.LaMasjidmayī(LaDéitétutélairede la Mosquée) réclame son dû, le donateur s’en acquitte et devient libre. AiJe une maison, une propriétéouunefamilledontJedoism’occuper?Jen’aiaucuneexigence.Jesuistoujourslibre.Les dettes, les inimitiés et le meurtre doivent être rachetés, on ne peut pas y échapper.» Puis, d’une manièrebienparticulièrequiLuiétaitpropre,Babacontinuacommesuit: «Audébutl’hommeétaitpauvreetilpromitàsonDieuqu’ilferaitdondesonpremiermoisde salaires’ilobtenaitunemploi.Ilenobtintunàquinzeroupiesparmois.Puisileutrégulièrementdes promotionsetdequinzeroupiesilpassaàtrente,soixante,cent,deuxcents,etfinalementàseptcents roupiesparmois.Cependant,danssaprospérité,iloubliacomplètementlapromessequ’ilavaitfaite. Laforcedeson karma l’aconduiticietJeluiaidemandécettesommedequinzeroupiescomme dakshinā .» Puis une autre histoire : «Tandis que Je Me promenais au bord de la mer, Je parvins à une immensemaisonetM’assissoussavéranda.LepropriétairebrahmaneMereçutfortbienetMeservit unrepassomptueux.IlMemontraunendroitpropreetbienrangéàcôtéd’unearmoirepourpasserla nuit.Jem’yinstallai.AlorsqueJ’étaisprofondémentendormi,l’hommeenlevauneplaquedelatérite, cassalemur,entra,découpaMapocheetsubtilisatoutl’argent.AMonréveil,Jeconstataiquetrente milleroupiesm’avaientétédérobées.J’étaisdésespéréetJem’assisenpleurantetgeignant.L’argent étaitsousformedebillets,etJepensaisquelebrahmanel’avaitvolé.Jeperdistoutintérêtpourla nourritureetlaboissonetjerestaiassispendantquinzejourssouslavéranda,Melamentantsurce queJ’avaisperdu.Aprèsquequinzejourssefurentécoulés,unFakirquipassaitMevitentrainde pleureretmequestionnasurlaraisondeMatristesse.Jeluiracontaitout.Ildit:«SiVousagissez selonmonconseil,VousretrouverezVotreargent.AllezvoirunFakir,jevaisVousdireoùletrouver, abandonnezVousàlui,ilVousrendraVotreargent.Enattendant,renoncezàvotrenourriturefavorite jusqu’àcequeVousayezrécupéréVotrebien.»JesuivisleconseilduFakiretobtintMonargent.Je merendisensuiteauborddelamer,àunendroitoùsetrouvaitunbateauàvapeur,maisJenepus monteràbordcarilétaitbondé.Cependant,unpaysancomplaisantintercédapourMoietparbonheur je pus M’embarquer. Cela me permit d’atteindre l’autre rivage où Je pris un train pour venir au Masjidmayī(Mosquée).» L’histoire était terminée et Baba demanda à Shama de s’occuper des invités et de faire le nécessairepourleurrepas.Alors,Shamalesemmenachezluietlesfitmanger.Audîner,Shamadit auxinvitésquel’histoiredeBabaétaitplutôtmystérieusecarIln’étaitjamaisalléauborddelamer, n’avaitjamaispossédétrentemilleroupies,jamaisvoyagé,jamaisperdunidoncretrouvédel’argent, etilsleurdemandas’ilsl’avaientcompriseetsaisisonsens.Lesinvitésétaientprofondémentémuset pleuraient. D’une voix étouffée, ils dirent que Baba était Omniscient, Infini, l’Un Suprême ( Para Brahman )sanssecond.«L’histoirequ’Ilaracontéeestexactementlanôtre»direntils,«cequ’Ila 139 ditnousestarrivé.Lefaitqu’Ilsachecelaestlamerveilledesmerveilles!Nousdonneronstousles détailsquandnousauronsfinidemanger.» Après le repas, les invités commencèrent donc à raconter leurs histoires tout en mâchant des feuillesdebétel.L’und’euxdit:«Monlieudenaissancesesituedansunpaysde montagne,les ghats (hautsplateauxduMaharashtra).JesuispartiàGoapourm’assurerunemploiafindegagner mavie.JefislapromesseauSeigneurDattatreyaquesijetrouvaisuntravail,jeLuioffriraismon premiermoisdesalaire.ParSagrâce,j’aiobtenuunemploiàquinzeroupiesetensuitej’aieudes promotionscommeBabal’adécrit.J’avaistotalementoubliémapromesse.Babamel’aremémorée de cette manière et a récupéré les quinze roupies quej’avaispromises.Cen’estpasune dakshinā comme chacun peut le penser, mais le remboursement d’une vieille dette et l’acquittement d’une promesseoubliéedepuislongtemps.» Moraledel’histoire En fait, Baba ne mendiait jamais d’argent, et ne permettait pas que Ses bhaktas le fasse Il considérait l’argent comme un danger ou un obstacle au progrès spirituel et Il ne laissait pas Ses bhaktas tomber dans ses griffes. Bhagat Mhalsapati est un exemple relatif à ce point. Il était très pauvreetpouvaitdifficilementjoindrelesdeuxbouts.Babaneluipermitjamaisdegagnerdel’argent nineluidonnalamoindrepartdes dakshinā.Unjour,unmarchandbienveillantetgénéreuxappelé Hansrajoffritunegrossesommed’argentàMhalsapatienprésencedeBaba,maisBabanel’autorisa pasàl’accepter. Ensuitelesecondinvitésemitàracontersaproprehistoire.«Moncuisinierbrahmanemeservait fidèlementdepuistrentecinqans.Malheureusementils’estlaisséentraînersurunemauvaisepente, sonespritachangéetilm’avolémontrésor.Enenlevantuneplaquedelatéritedumurcontrelequel monarmoireétaitfixée,ilestentrépendantquenousétionstousprofondémentendormisetaemporté toutelafortunequej’avaiséconomisée,soittrentemilleroupiesenbillets.J’ignorecommentBabaa pumentionnerlasommeexacte.Jesuisrestélà,pleurantjouretnuit.Mesrecherchesn’ontaboutià rienetj’aipasséquinzejoursdanslaplusgrandeinquiétude.Alorsquej’étaisassissouslavéranda, tristeetdécouragé,unFakirquipassaitaremarquémonétatetm’ademandéquelleenétaitlacause; je lui ai raconté toute l’affaire. Il m’a dit qu’un Saint du nom de Sai vivait à Shirdi dans la circonscription de Kopergaon, m’a conseillé de Lui faire la promesse de renoncer au mets que j’aimaisleplusetdeLuidirementalement:«Jerenonceàmangercettenourrituretantquejen’aurai pas reçu Votre darshan .» J’ai donc cessé de manger du riz et prêté serment ainsi : «Baba, je le mangeraiaprèsavoirrécupérémonbienetaprèsavoireuVotredarshan .» «Aprèscela,quinzejourssesontécoulés.Desapropreinitiative,lecuisinierbrahmaneestvenu mevoir,m’arendul’argentets’estexcuséendisant:‘Jesuisdevenufouetj’aiagiainsi;jeviens maintenant me prosterner à vos pieds, s’il vous plaît veuillez me pardonner.’ Ainsi tout s’est bien terminé.Onn’ajamaisrevuleFakirquiétaitvenuàmarencontreetm’avaitaidé.Unintensedésirde voirSaiBaba,dontleFakirm’avaitparlé,s’estemparédemonesprit;jepensaisqueleFakirqui avaitfaittoutcecheminjusquechezmoiétaitenfaitSaiBabaLuimême.EstilpossiblequeLui,qui m’a vu et m’a aidé à récupérer mon argent perdu, puisse convoiter trentecinq roupies? Bien au contraire,sansrienattendredenous,Ilnousmènetoujourssurlecheminduprogrèsspirituel. «J’étais fou de joie en retrouvant mon bien volé et, dans mon inconscience, j’ai oublié ma promesse.Unenuit,alorsquejemetrouvaisàColoba,j’aivuSaiBabaenrêve.Cefaitm’arappelé ma promesse d’aller à Shirdi. Je me suis rendu à Goa pour prendre un bateau à vapeur jusqu’à Mumbaiafind’alleràShirdi.Maisquandjesuisarrivéauport,lesteamerétaitbondéetiln’yavait plus de place. Le capitaine ne m’a pas permis de monter. Pourtant, grâce à l’intervention d’un serviteurquejeneconnaissaispas,j’aipufinalementm’embarquersurlesteameretarriveràMumbai où j’ai pris le train jusqu’ici. Je pense assurément que Baba est Omniscient et Omniprésent. Que sommesnousetoùestnotredemeure?CommenousavonsdelachancequeBabanousaitrendu notre argent et nous ait attirés ici jusqu’à Lui ! Vous, habitants de Shirdi, devez être infiniment 140 supérieursetpluschanceuxquenous,carBabajoue,rit,parleetvitavecvousdepuisdenombreuses années. Je pense que votre provision de mérites doit être inépuisable. Sai est notre Seigneur Dattatreya 82 .Ilm’aprocuréuneplacesurlesteameretm’aamenéici,medonnantainsilapreuvede SonomniscienceetSonomnipotence.» MmeAurangabadkar UnedamedeSolapur,épousedeSakharamAurangabadkar,n’avaitpuavoird’enfantdurantune périodedevingtseptans.ElleavaitfaitdenombreusespromessesauxDieuxetauxDéessespouren avoirun,maissanssuccès.Elleavaitpresqueperdutoutespoir.Ellefitunedernièretentativedansce butetvintàShirdiavecsonfilsadoptifVishwanath,etyrestadeuxmoisauservicedeBaba.Chaque foisqu’ellevenaitàlaMosquée,celleciétaitbondéedefidèlesquientouraientBaba.Ellevoulait voirBabaseul,seprosterneràSesPieds,etLuiouvrirsoncœurenL’implorantpouravoirunenfant, mais elle ne parvenait pas à trouver le moment opportun. Finalement, elle demanda à Shama d’intercéderpourelleauprèsdeBabaquandIlseraitseul.Shamaluiréponditquele darbār (salle d’audienceroyale)deBabaétaitouvertàtous;cependant,ilessaieraitdefairequelquechosepour elleetleSeigneurlabéniraitpeutêtre.Illuidemandadesetenirprêtedanslacour,avecunenoixde coco et des bâtonnets d’encens, au moment du repas de Baba, et qu’elle veuille bien s’approcher quandilluiferaitsigne.Unjour,aprèsledîner,alorsqueShamaétaitentraind’essuyerlesmains humidesdeBabaavecuneserviette,Illuipinçalajoue.Shamafeignitlacolèreetdit:«Deva,estil convenablepourVousdemepincerainsi?Nousnevoulonspasd’untelDieuespièglequinouspince decettefaçon.SommesnousVossubordonnés,estcecelalefruitdenotreintimité?»Babarépondit : «Shama, pendant les soixantedouze générations où tu étais avec Moi, Je ne t’ai jamais pincé jusqu’àmaintenantetaujourd’huituesoffensépourcela!»Shamarépliqua:«JeveuxunDieuqui nous aimera toujours et nous donnera à manger de nouveaux mets. Nous ne désirons de Vous ni récompense ni paradis, mais faites que notre foi en Vos Pieds soit toujours en éveil.» Baba dit : «Oui, Je suis en effet venu pour cela. Je t’ai nourri et soigné, et J’ai pour toi de l’amour et de l’affection.» Après quoi Baba monta et s’installa à Sa place. Shama fit signe à la dame. Elle s’approcha, s’inclinaetprésentalanoixdecocoetlesbâtonnetsd’encens.Babasecoualanoixdecocoquiétait sèche.Lapulpeàl’intérieurroulaitetlaissaitentendreuncliquetis. Babadit:«Shama,çaroule,écoutecequ’elledit.» Shama:«Ladamepriepourqu’unenfantbougeainsidanssonsein.Aussi,donnezluilanoixavec Votrebénédiction.» Baba : «La noix de coco lui donneratelle une descendance ? Comme les gens sont fous de s’imaginerdetelleschoses!» Shama:«JeconnaislepouvoirdeVosparolesetdeVosbénédictions,Votreparoleluidonneraune ribambelled’enfants.MaisVousfaitesdeschamailleriesetnedonnezpasdevraiebénédiction.» Lespourparlersdurèrentuncertaintemps,Babaordonnantàplusieursreprisesdecasserlanoixde cocoetShamaplaidantpourquelefruitentiersoitrestituéàladame.FinalementBabacédaetdit: «Elleauraunenfant.»«Quand?»,demandaShama.«Dans12mois»,futlaréponse.Surce,la noixdecocofutbriséeendeuxparties,l’unefutmangéeparlesdeuxhommes,l’autredonnéeàla dame. EnsuiteShamasetournaversladameetdit:«Machèredame,vousêtestémoindecequejevais dire.Sidansdouzemoisvousn’avezpasd’enfant,jecasseraiunenoixdecocosurlatêtedeceDeva etlejetteraihorsdelaMosquée.Sij’échoueencela,jenem’appelleraiplusMadhav.Vousverrez bientôtseréalisercequejevousdit». Ellemitaumondeunfilsunanaprès,etlegarçonfutamenéàBabaaucoursdesoncinquième 82 Dattātreya: Fils d’Atri et d’Anasūyā. Un saint brahmane en qui était incarnée laTrinité hindoue Brahmā, VishnuetShiva. 141 mois. Le couple, mari et femme, se prosterna devant Baba, et le père reconnaissant (M. Aurangabadkar)fitdondecinqcentsroupiesquifurentdépenséespourlaconstructiond’uneécurie pour‘Shyamkarna’,lechevaldeBaba. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

142 CHAPITRE 37

La Procession du Chavadi

Dans ce chapitre, après quelques observations préliminaires sur certains points du Vedānta , HemadpantdécritlaprocessionduChavadi. Préliminaire BénieestlaviedeSai,béniessontSeshabitudesquotidiennes.SesméthodesetSesactessontau delàdetoutedescription.Parmoment,Ilétaitivredefélicitédivineetàd’autresIlétaitcomplètement absorbé dans le Soi. Alors qu’Il accomplissait de si nombreuses choses en même temps, Il n’était nullement touché par elles. Bien qu’Il semblât parfois totalement inactif, Il n’était ni oisif ni léthargique;IldemeuraittoujoursdanslaconscienceduSoi.Aussicalmeettranquillequelamer,Il étaitprofondetinsondable.QuipeutdécrireSanatureineffable?Ilconsidéraitleshommescomme desfrères,etlesfemmescommedessœursoudesmères.Commetoutlemondelesait,c’étaitun Célibataireparfait.PuisselaconnaissancequenousavonsobtenueenSacompagniedurerjusqu’àla mort.PuissionsnoustoujoursLeserviravecuneardentedévotionenversSesPieds,puissionsnous Le(Dieu)voirdanstouslesêtres,etnoussouvenirconstammentdeSonnom. Aprèss’êtreétendulonguementsurcertainsthèmesdu Vedānta ,etluimêmereconnaissantcela commeunedigression,HemadpantpoursuitendécrivantlaprocessionduChavadi. LaProcessionduChavadi LachambréedeBabaadéjàétédécrite.UnenuitIldormaitdanslaMosquéeetlanuitsuivante dansleChavadi(voirnoteauchap.22),prèsdelaMosquée.Cettehabitudededormirtouràtourdans ces deux endroits dura jusqu’à Son Māhāsamādhi . A partir du 10 décembre 1909, les fidèles commencèrent à rendre régulièrement hommage à Baba dans le Chavadi. Cela, nous le racontons aujourd’hui par Sa grâce. Quand venait le jour où Il se retirait dans le Chavadi, les gens se rassemblaientdanslaMosquéeetchantaientdes bhajans pendantdeuxheures,danslacour.Derrière euxsetrouvaitunmagnifiquepalanquin,àdroiteun tulsi 83 etenface,Babaquitrônaitsur Son siège pendant qu’ils chantaient. Les hommes et les femmes qui aimaient chanter les bhajan arrivaientàl’heure.Certainstenaientdansleursmainsdes tāl (sortedepetitescymbales),des chipli (bâtonnetsterminéspardesdisquesenmétal),des kartal ,des mridanga (potsenargile),des khanjiri etdes ghol (toussontdesinstrumentsd’accompagnement)etconduisaientlesbhajans .SaiBabaétait l’Aimant qui attirait à Lui tous les fidèles. Dehors en plein air, certains préparaient des torches, d’autresdécoraientlepalanquin,d’autresattendaientavecdesbaguettesdebamboudanslesmainset poussaientdesacclamationsdevictoireàl’adressedeBaba.Desoriflammesornaientlesquatrecoins de la Mosquée. A l’intérieur, des rangées de lampes à huile allumées répandaient leur lumière. Shyamkarna,lechevaldeBaba,setenaitdehorsentièrementcaparaçonné.Alors,TatyaPatilvenait avecungrouped’hommesetdemandaitàBabadeSetenirprêt.BabarestaitassistranquillementàSa placejusqu’àl’arrivéedeTatyaquiL’aidaitàSeleverenpassantsonbrassousSonaisselle.Tatya appelaitBaba«mama »(onclematernel),caràvraidire,ilsétaientenrapportstrèsfamiliers.Baba, vêtudeSon kafni habituel,plaçaitSon satka (courtebaguette)sousSonaisselle,etaprèsavoirpris Son chillum (pipeenargile)etdutabac,etposéuneécharpesurSonépaule,Ilétaitprêtàpartir.Alors Tatya Le couvrait d’un magnifique châle brodé d’or. Ceci fait, Baba Luimême mettait quelques morceauxdeboisdansle dhuni afindelemaintenirallumé,éteignaitdeSamaindroitelalampequi 83 Tulsivrindavan :petitecolonnecarréeenbriquesouenciment,creuxetremplideterre,danslequelonfait pousser un arbrisseau de tulsi en face des maisons pour purifier magnétiquement l’ambiance et apporter de bonnesvibrationsàl’environnement.Le tulsi estconsidérécommeunedéitéet,chaquesemaine,onluirendun culteenallumantunelampeàhuilequel’onplacedansunepetitealcôveprévuedanslebasdelacolonne,pour vénérerlesracinesdelaplante. 143 brûlaitàcôté,puissedirigeaitversleChavadi.C’estalorsquelesdifférentsinstrumentsdemusique, les fanfares, les cors, etc. faisaient retentir leurs sons variés et que le feu d’artifice irradiait ses couleurs bigarrées. Tout en chantant le nom de Baba, les hommes et les femmes se mettaient en marcheetentonnaientdes bhajans accompagnésdes mridangas etdes vīnas .Certainsdansaientde joieetd’autresportaienttoutessortesdebanderoles.Lesbhaldars (escortesenuniforme)annonçaient lenomdeBabaquandIlparvenaitauxmarchesdelaMosquée.AchacundeSescôtéssetrouvaient despersonnes,lesunestenantdes chamar (touffedepoilsd’animauxfixéeauboutd’unbâton)etles autres qui L’éventaient. Sur le chemin étaient étendues des pièces de tissus sur lesquelles Baba marchait,soutenuparlesmainsdesfidèles.TatyaPatiltenaitlamaingauche,Mhalsapatiladroiteet BapusahebJogtenaitle chhatra (ombrelle)audessusdeSatête.C’estainsiqueBabacheminaitvers le Chavadi. Le cheval Shyamkarna, tout bien paré, ouvrait la marche et derrière lui venaient les porteurs,lesserviteurs,lesmusiciensetlafouledesfidèles. Harināma (lenomduSeigneur)ainsique lenomdeSaiétaientchantésavecunaccompagnementmusical.Laprocessionparvenaitainsiaucoin de la rue près du Chavadi, et toutes les personnes qui s’étaient jointes au groupe paraissaient heureusesetravies. Lorsqu’Il arrivait là, Baba restait en face au Chavadi et Son aura brillait d’un éclat particulier. C’étaitcommesiSonvisageseparaitdelasplendeurdusoleillevant.Babarestaitlà,faceaunord, l’esprit concentré, comme s’Il indiquait quelque chose. Tous les instruments continuaient à jouer, tandisqueBababougeaitsonbrasdroitdehautenbaspendantquelquesinstants.Acemomentlà, Kakasaheb Dixit s’avançait avec une assiette en argent contenant des fleurs saupoudrées de gulal (poudrerouge)etillesjetaitinlassablementsurBaba.Alors,lesmusiciensjouaientdeleurmieuxet levisagedeBabaresplendissaitdelumièreetdebeauté;tousadmiraientcettesplendeurautantqu’ils le pouvaient. On ne peut décrire par des mots la magnificence de la scène. Parfois, Mhalsapati se mettaitàdanser,commes’ilétaitpossédéparquelquedéité,ettoutlemondeétaitsurprisdevoirque la concentration de Baba n’était en rien perturbée. Tenant une lanterne dans sa main, Tatya Patil marchait à la gauche de Baba et Bhagat Mhalsapati à Sa droite, relevant de sa main le bord du vêtementdeBaba.Quellebelleprocessionetquelleexpressiondedévotion!Pourassisteràcela,des hommesetdesfemmes,richesetpauvres,déferlaientencelieu.Babamarchaittrèslentement.Les bhaktas suivaient des deux côtés avec amour et dévotion. Avec une joie qui imprégnait toute l’atmosphèredulieu,laprocessionatteignaitleChavadi.Cesjourssontloinàprésent.Personnene pourra plus les voir à l’avenir, mais en nous souvenant de cette scène et en la visualisant, nous pouvonsprocurerànotreespritconsolationetfélicité. LeChavadiégalementétaitentièrementdécoréd’unetoileblancheauplafond,demiroirsetde toutessortesdechandeliers.Tatyaentraitlepremierpourpréparerun asan (siègefaitd’uncoussin large servant de fauteuil) et un traversin, y faisait asseoir Baba qu’il revêtait d’une cape. Puis les fidèlesLuirendaienthommagedediversesfaçons.IlsposaientsurSatêteune couronnesurmontée d’uneaigrette,desguirlandesdefleursetdesbijouxautourdeSoncou,etaprèsavoirmarquéSon frontdelignesverticalesavecunepréparationàbasedemusc(commelefontlesfidèlesdeVishnu), ilsLeregardaientlonguementjusqu’àsatiété.Ensuiteilsretiraientlacouronneetlatenaientenl’air audessus de Sa tête, de peur qu’Il ne la rejette. Baba connaissait les désirs des bhaktas et Il se soumettait docilement à leurs décisions sans faire d’objection. Avec ces ornements, Il paraissait merveilleusementbeau. Nanasaheb Nimonkar tenait le chhatra (l’ombrelle) paré de belles pendeloques qu’il faisait tournoyerenfaisantpivoterlemanche.BapusahebJoglavaitlesPiedsdeBabadansunebassineen argent,iloffraitlesoblations rituellesselonlesnormesprescrites,puisilcouvraitSesbrasdepâtede santaletLuioffraitun tambulam (feuilledebétel).Babas’asseyaitsurlesiège,tandisqueTatyaetles autresrestaientdebout.PendantqueBabarestaitassis,appuyécontreletraversin,lesfidèlesagitaient des chamar etdeséventailsdechaquecôté.Shamapréparaitalorsle chillum etletendaitàTatyaPatil quil’allumaitenaspirantuneprofondeboufféeetledonnaitensuiteàBaba.AprèsqueBabaeuttiré unebouffée,Il passaitlapipeàBhagatMhalsapati,puisàtouslesautresautourdeLui.Béniétaitce chillum, objetinanimé.Ilavaitdûd’abordsubirdenombreusesépreuvesdepénitencetellesquele pétrissageparlespotiers,leséchageaugrandsoleiletlacuissondanslefeu,pourensuiteavoirla 144 merveilleusechanced’êtretouchéparlesmainsetleslèvresdeBaba.Lorsquecettecérémonieétait terminée, les fidèles mettaient des guirlandes de fleurs autour de Son cou et Lui donnaient des parfumsetdesbouquetsdefleurs.Baba,quiétaitleDétachementincarné,nesesouciaitabsolument pasdetouscescolliersdepierresprécieuses,decesguirlandesdefleursetd’autresornements,mais parpuramour,IlpermettaitàSesfidèlesd’agiràleurguiseetd’ytrouversatisfaction.Finalement, BapusahebJogfaisaitondoyerlaflammedel’ āratī audessusdeBaba,conformémentaucérémonial prescrit, tandis que les instruments de musique jouaient les airs appropriés. Quand l’ āratī était terminé,lesfidèlesrentraientchezeuxunparunensaluantBabapourprendrecongé.LorsqueTatya Patil, après avoir offert le chillum , le parfum et l’eau de rose, s’apprêtait à partir, Baba lui disait affectueusement:«ProtègeMoiaumieux.Va,situveux,maisreviensquelquefoislanuitpourvoir commentJevais.»Répondantparl’affirmative,TatyaPatilquittaitleChavadietrentraitchezlui. PuisBabapréparaitLuimêmeSonlitendisposantlesdrapsl’unsurl’autreetSereposait. A présent, nous allons prendre nous aussi du repos et terminer ce chapitre en demandant aux lecteurs, avant qu’ils se retirent pour allerau lit, de se souvenir de Baba et de Sa procession quotidienneauChavadi. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

145 CHAPITRE 38 Lehandi(marmite)deBaba–L’irrévérenceenverslereliquaire–Latassedebabeurre Dansleprécédentchapitre,nousavonsdécritlaprocessiondeBabajusqu’auChavadi.Celuici seraconsacréau handi deBabaetàquelquesautressujets. Préliminaire ÔSadguruSaibéni,nousnousinclinonsdevantToiquiasapportélebonheuraumondeentier, réalisélebienêtredesfidèlesetdissipélechagrindeceuxquionteurecoursàTesPieds.Etanttrès généreuxetétantaussileProtecteuretleSauveurdes bhaktas quis’abandonnentàToi,Tuesvenuen cemondepourservirl’humanitéetl’élever.L’essencefluideduPurSoiaétéverséedanslemoulede Brahmā (Dieu de la création) et de Lui est né Sai, le plus parfait joyau parmi les Saints. Sai est l’ ātmarām même.IlestlaDemeuredelaparfaitefélicitédivine. Ayant Luimême atteint tous les objectifsdelavie,IlamisSesfidèlessurlavoie. Le handi (lamarmite)deBaba Pour chaque ère, nos Ecritures prescrivent une sādhanā (discipline spirituelle) différente. Ainsi tapas (ascèse)estrecommandépourl’èredu Krita (âged’or), jnāna (connaissancesagesse)pourl’ère du Tretā (âge d’argent), yagna (sacrifice rituel) pour l’ère du Dvāpara (âge de bronze) et dāna (charité)pourl’èrede Kali (âgedefer,l’èreactuelle) 84 .Detouteslescharités,ledondenourritureest lameilleure.Noussommestrèsperturbésquandnousn’avonsrienàmangeràmidi.Lesautresêtres vivantsressententlamêmechosequenousdansdetellescirconstances.Sachantcela,celuiquidonne àmangerauxpauvresetauxaffamésestlemeilleurdesdonateursoulapersonnelapluscharitable. La TaittiriyaUpanishad dit:«LanourritureestDieu ;touteslescréaturesnaissentdelanourriture, viventgrâceàlanourritureetaprèsavoirquittécettevie,entrentànouveaudans(lacompositionde) lanourriture.»Quandunhôteinattenduseprésenteànotreporteàl’heuredurepas,nousavonsle devoir del’accueillir et de lui donner à manger. Les autrestypes de charité, àsavoir,faire cadeau d’argent,debiensetdevêtementsetc.,demandentdudiscernement,maisenmatièredenourriture, aucuneconsidérationdecegenren’estnécessaire.Siquelqu’unsonneànotreporteàmidi,ildevrait être servi surlechamp ; et si des boiteux, des estropiés, des aveugles et des personnes malades arrivent,ilsdevraientêtrenourrisd’abord,avantnosamisetlespersonnesenbonnesanté.Lemérite denourrirlespremiersestnettementsupérieuràceluidenourrirlesseconds.Lesautresformesde charitésontimparfaitessanscet annadāna (dondenourriture),toutcommelesontlesétoilessansla lune, un collier sans pendentif, une couronne sans fleuron, un étang sans lotus, des bhajan sans dévotion,unefemmemariéesanspointde kumkum surlefront,unchantsansdouceurdanslavoixou dubabeurresanssel.Demêmequele varan (metsdefèvestrèssavoureux)surpassetouslesautres mets, annadāna estleplushautdetouslesmérites.MaintenantvoyonscommentBabapréparaitla 84 Ilestditqu’uncyclecosmiqueestsubdiviséenquatrepériodesou yuga delongueurvariable: Kritayuga(ousatyayuga)dure1.728.000annéeshumaines(unseulVéda,leshommesremplissentleursdevoirs avecdésintéressement) Tretāyugadure1.296.000annéeshumaines(ladroiturediminued’unquart) Dvāparayugadure864.000annéeshumaines(ladroitureseréduitdemoitié) Kaliyugadure432.000annéeshumaines(ilnesubsisteplusqu’unquartdeladroitureinitiale) Lasommetotaledesquatreyugas,soit4.320.000annéeshumaines,constitueun māhāyuga ougrandeère cosmique . 2000 māhāyuga correspondentàunejournéeetunenuitdeBrahmā. CesystèmedecalculnefigurepasdansleRigVéda,maisbiendanslelivredeManuetdansle Māhābhārata. D’après Swami Yukteshvar (saint indien, 18551936) ce décompte n’est pas exact car il repose sur une interprétationerronéedestextesdelapartdesspécialistesdusanskritdusiècledernier.Saméthodedecalcul, basée sur les cycles astrologiques, prévoit des cycles sensiblement plus courts (exposés dans son œuvre KaivalyaDarshana ). 146 nourritureetladistribuaitauxautres. Il a été dit précédemment que Baba avait besoin de très peu de nourriture pour Luimême; Il obtenaitlapetitequantitéqu’Ildésiraitenmendiantdansquelquesmaisons.MaisquandIldécidaitde distribuer de la nourriture à tous, Il la préparait Luimême. Il ne dépendait de personne et ne dérangeait personne pour cela. D’abord, Il allait au marché et achetait tous les ingrédients: maïs, farine,épices,etc.,qu’Ilpayaitenespèces.Ilfaisaitaussilamouture.DanslacourdelaMosquée,Il préparaitungrandfoyer,etaprèsavoiralluméunfeu,Ilposaitdessusun handi (marmite)avecune quantité d’eau suffisante. Il avait deux sortes de handis , un petit et un grand. Dans le premier, Il cuisaitdelanourriturepourcinquantepersonnesetdanslesecondpourcent.Quelquefois,Ilpréparait du mithechaval (rizsucré)etd’autresfoisdu biryani (rizavecdelaviande).Parfois,dansle varan (soupe)bouillant,Ilajoutaitdesboulettesdepaindefarinedeblé.Ilbroyaitlesépicessurunedalle de pierre, et quand elles étaient réduites en poudre, Il les jetait dans la marmite où cuisait la préparation.Ilsedonnaitbeaucoupdemalpourrendrelesmetstrèssavoureux.Ilpréparaitungruau acideenfaisantbouillirdelafarined’orgedansdel’eau,etaprèsl’avoirmélangéeavecdubabeurre, Ilportaitlamixtureàébullition.Ilendistribuaitàtoutlemonde.Poursavoirsilanourritureétaitcuite à point, Baba remontait les manches de Son kafni , et plongeait sans crainte Son bras nu dans le chaudronbouillantetIlbrassaitlapréparationd’uncôtéetdel’autreetdehautenbas.Iln’yavait aucunetracedebrûluresurSonbras,nidepeursurSonvisage.Quandlacuissonétaitterminée,Baba amenait les marmites à l’intérieur de la Mosquée, et les faisait dûment consacrer par le Maulavi (prêtremusulman).D’abord,Ilremettaitunepartdenourriturecomme prasad àMhalsapatietTatya Patil, et ensuite, de Ses propres mains, Il servait le reste à tous les gens pauvres et démunis qui mangeaient à satiété. Ces gens qui recevaient de la nourriture préparéepar Baba et servie par Lui étaientvraimentbénisetchanceux! Ici, on pourrait se demander : «Estce que Baba distribuait pareillement de la nourriture végétarienne et non végétarienne comme prasad à tous Ses fidèles ?» La réponse est évidente et simple.Ceuxquin’étaientpasvégétariensrecevaientenprasad lanourrituredu handi oùavaitété préparéunmetsnonvégétarien,etlesautresrecevaientunrepasvégétarien.Selonleprincipe,quel que soit ce qu’un Guru donne Luimême en prasad, si le disciple hésite et se demande s’il peut l’accepterounon,ilcourtàsaperte(misèrefuture).Danslebutdevoircommentundiscipleavait assimiléceprincipe,Babalesoumettaitdetempsentempsàdestests.Parexemple,unjourd’ ekadasi (onzièmejourducyclelunaire),IldonnaquelquesroupiesàDadaKelkaretluidemandad’alleren personneàKorhalaacheterdelaviande.CeDadaKelkarétaitunbrahmanetraditionneletconformait savieàtouslesprincipesdel’orthodoxie.Ilsavaitqu’ilnesuffisaitpasd’offrirdel’argent,dugrain et des vêtements, etc., au Sadguru , mais que la vraie dakshinā, celle qui Luiplaisait le plus, était l’obéissanceimpliciteetlasoumissionimmédiateàSonordre.AussiDadaKelkars’habillatil,etil sepréparaitàpartirpourKorhalaquandBabalerappelaetluidit:«N’yvaspastoimême,envoie quelqu’un.» Dada envoya donc son propre serviteur Pandu pour accomplir la tâche. En le voyant partir,BabademandaàDadadelerappeleretIlannulaceprogramme.Auneautreoccasion,Baba demandaàDada,justepourvoir,sile biryani (platdemouton)étaitassezsalé.Cedernierrépondit superficiellementqu’ilétaitparfait.Alors,Babaluidit:«Tunel’apasvudetespropresyeuxettune l’apasgoûténonplus,alorscommentpeuxtudirequ’ilestbon?Soulèvesimplementlecouvercleet regarde!»Endisantcela,Babaluipritlebrasetl’enfonçadanslepot,puisIlajouta:«Prendsenun peu, laisse de côté tesprincipes conformistes et goûtele.» Quand une vague d’amour véritable se lèvedansl’espritd’unemère,ellepincesonenfant,etquandilsemetàpleurer,ellel’étreintcontre son cœur. De même Baba, à la manière d’une vraie mère, pinçait Dada Kelkar de cette façon. En vérité, aucun saint ou Guru ne forcera jamais son disciple orthodoxe à manger de la nourriture défendueparsareligion. Ces histoires de marmites se prolongèrent pendant un certain temps, jusqu’en 1910, après quoi ellesfurentinterrompues.Commecelaaétéstipuléprécédemment,DasGanurépanditlarenommée deBabaavecses kīrtāna ,partoutdansla‘BombayPresidency’(circonscriptionadministrativedurant l’occupationanglaise),etlesgensdecettepartiedupayscommencèrentàvenirenmasseàShirdiqui devinttrèsviteunlieudepèlerinage.Lesfidèlesapportaientdiversarticlespourenfairedon,etils 147 offraient des plats de nourriture comme naivedya . La nourriture apportée comme offrande rituelle étaitsiabondantequelesfakirsetlespauvrespouvaientsenourriràsatiétéetmêmelaisserdesrestes. Avant d’exposer de quelle manière le naivedya était distribué, nous allons parler de l’histoire de NanasahebChandorkar,quimontrel’estimeetlerespectdeBabapourleslieuxsaintsetlesDéités locales. L’irrévérencedeNanasahebenversunLieusaint Faisant leurs déductions et tirant leurs propres conclusions, certains disaient que Sai était un Brahmane et d’autres qu’Il était un Musulman. En réalité Il n’appartenait à aucun groupe. En définitive,personnenesavaitquandIlétaitné,dansquellecommunauté,niquiétaientSesparents. Alors, commentpouvaitIl être musulman oubrahmane ? S’Il était musulman, commentpouvaitIl entretenirlefeudu dhuni danslaMosquée,commentpouvaitilyavoirencelieuun tulsivrindāvan (typiquementhindou),commentBabapouvaitIlpermettrequel’onsouffledanslesconquesetque l’onsonnelescloches,commentpouvaitIlyaccepterlesdiversesformesducultehindou?S’Ilavait étéunMusulman,auraitIleulesoreillespercéesetauraitIlsortidel’argentdeSapochepourréparer les temples hindous ? Au contraire, Il ne tolérait pas le moindre signe d’irrespect envers les lieux saintsetlesDéitésdel’Hindouisme. Unjour,NanasahebChandorkarvintàShirdiavecson‘ Sādhu ’–M.Biniwale,lemaridelasœur desafemme.QuandilsallèrentàlaMosquéeets’assirentdevantBaba,Celuicisemitsoudainen colèrecontreNanasahebetluidit:«DepuisletempsquetuvisenMacompagnie,commentpeuxtu te comporter ainsi ?» D’abord, Nanasaheb ne comprit rien et sollicita humblement quelques explications. Baba lui demanda quand il était arrivé à Kopargaon, et comment depuis là il s’était rendu à Shirdi. Nanasaheb comprit de suite son erreur. Habituellement, lorsqu’il allait à Shirdi, il s’arrêtaitpourprierausanctuairedeDattatreyaàKopargaon,surlesrivesdelaGodavari,maiscette foisci,ilavaitdissuadésonparent,quiétaitdévotdeDatta,d’yallerafind’évitertoutretard,etils avaientpoursuivileurroute.IlconfessatoutcelaàBabaetLuiditque,pendantqu’ilsebaignaitdans la Godavari, une grosse épine était entrée dans son pied et qu’elle lui avait causé beaucoup de désagrément.Babaditquec’étaitlalégèrepunitionqu’ilavaitméritéeetIlluirecommandad’être plusattentifàl’avenir. Kala(assortimentdemets) Revenonsàladistributiondu naivedya. Aprèsl’ ārati ,etunefoisqueBabaavaitcongédiétoutle mondeavecdel’ udi etSesbénédictions,Ilvenaitàl’intérieurets’asseyaitderrièreunrideau,adossé contrelanichedumur,pourprendreSonrepasencompagniedeSes bhaktas intimes,alignéssurdeux rangsdechaquecôtédeLui.Lesfidèlesapportaientleurnaivedya quiconsistaitd’alimentsvariéstels quedes puris 85 ,du mande 86 ,des polis 87 ,du basundi 88 ,du sanza 89 ,... durizfin,etc.,etilspatientaientà l’extérieurenattendantderecevoirle prasad consacréparBaba.Touslesalimentsétaientdisposés pêlemêleetplacésdevantBabaquilesoffraitàDieuetlesbénissait.Ensuite,desportionsdecette nourritureétaientdistribuéesauxpersonnesquiattendaientdehors,etleresteétaitserviaugroupede fidèlesassisàl’intérieur,avecBabaaumilieud’eux.Les bhaktas assissurdeuxrangéesmangeaient alorscopieusement.BabademandaitquotidiennementàShamaetNanasahebNimonkardeservirla nourriturebénieàtouslesgensassisàl’intérieur,etdeveillerauxbesoinsetauconfortdechacun.Ils faisaient cela très volontiers et fort scrupuleusement. Chaquebouchée des mets ainsipartagée leur donnait un sentiment de plénitude et de satisfaction. C’était une nourriture tellement savoureuse, agréableetbénie!Elleétaittoujoursprofitable ettoujourssacrée! 85 Puri:sortedebeignetdefinepâtedebléfaitgonflerdansl’huilebouillante. 86 Mande:préparationculinaire 87 Polisoupuranpolis:gâteaudefarinedebléfarcidefèvesdubengaleetcuitdansunsirop. 88 Basundi:préparationculinaire 89 Sanza:préparationculinaire 148 Unetassedebabeurre Unjour,Hémadpantavaitdéjàmangétoutsoncontentencettecompagnie,quandBabaluioffrit unetassedebabeurre.Sonaspectblancl’attirait,maisilnepouvaitplusrienavaler.Parconséquent,il enbutseulementunepetitegorgée.Voyantsonhésitation,Babaluidit:«Boistout,tuneretrouveras pas une opportunité semblable à l’avenir.» Alors, il vida la tasse, et il se trouve que ces paroles étaientprophétiquescarBabadécédapeuaprès. Maintenant chers lecteurs, nous devons assurément remercier Hemadpant. Il a bu la tasse de babeurre,maisilnousaprocuréunequantitésuffisantedenectarsouslaformedes līlas deBaba. Buvonscenectaràsatiétéetsoyonssatisfaitsetheureux. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

149 CHAPITRE 39

Baba et Sa connaissance du Sanskrit Soninterprétationd’unversetdelaGītā–ConstructionduSamâdhiMandir Cechapitretraîtedel’interprétationqueBabadonneàunversetdela BhagavadGītā .Certaines personnes croyaient que Baba n’avait qu’une connaissance limitée du sanskrit, mais après avoir interrogéNanasahebChandorkarsurcettequestion,Hemadpantdémontralafaussetédecettecharge danslechapitre50(del’oeuvreoriginale)lequel,traitantdumêmesujet,aétéincorporédansceluici. Préliminaire Béni soit Shirdi et béni soit le Dwarkamayī où Shrī Sai vécut et fut actif jusqu’à Son māhāsamādhi .BénissoientleshabitantsdeShirdiqu’IlservitetpourlesquelsIlvivaitlà.Audébut, Shirdin’étaitqu’unpetitvillage,maisgrâceàlaprésencedeBabailpritdel’importanceetdevintun tīrtham (moyen de salut), un lieu sacré de pèlerinage. Bénies soient également les villageoises de Shirdi,bénieestleurfoienLui,absolueetsanspartage.ElleschantaientlagloiredeBabaquandelle sebaignaient,quandellespilaientetmoulaientlemaïs,etenaccomplissanttoutessortesdetâches ménagères. L’interprétationdeBaba Personne ne croyait que Baba connaissait le Sanskrit. Un jour, Il surprit tout le monde en expliquantunversetdela Gītā àNanasahebChandorkar.Unbrefexposéaétérédigéàcepropospar MonsieurB.V.Dev,un mamlatdar (chefd’undistrict)àlaretraiteetpubliéenlangueMarathedansle magazine ShriSaiLeela ,Vol.IV.SphutaVishaya,page563.Debrefsrécitssurcemêmesujetontété publiés également dans ‘Sai Baba’, page 36. Monsieur B.V. Dev en a donné aussi une version en anglaisdansunexposédatédu2791936etpubliéàlapage66de‘ DevoteesExpériences’ TomeIII. Et comme M. Dev avait obtenu cette information par Nanasaheb luimême, nous présentons ci dessoussaversion. NanasahebChandorkarétaitsérieusementintéresséparl’étudeduVédānta,Ilavaitlula Gîtâ etses commentaires.Ils’étaitimaginéqueBabaneconnaissaitriendestextesenSanskrit.Aussi,unjour, BabavoulutIldissipercetteillusion.Celasepassaitavantquelesfoulesnes’assemblentautourde Lui,quandIlavaitencoredesentretiensindividuelsavecdesfidèlesdecetypeàlaMosquée.Nana étaitassisprèsdeBabaetLuimassaitlesjambesenmurmurantquelquechose. (Baba)Nana,qu’estcequetumarmonnes? (Nana)Jeréciteun shloka (versetsanskrit). (Baba)Quel shloka ? (Nana)Unextraitdela BhagavadGītā . (Baba)Réciteleàvoixhaute. Nanarécitaalors B.G .,IV34commesuit: Tadviddhipranipātenaparipraśnenasevayā, Upadekyantitejnānamjnāninastattvadarśinah (Baba)–Nana,comprendstucela? (Nana)Oui. (Baba)Puisquetulecomprends,alorsdonneMoisasignification! (Nana) Il signifie ceci : «Apprends cela par l’humble prosternation aux Pieds du Guru, par l’investigation etleservice.Lessagesquiontréalisélavéritét’instruirontdanscettesagesse». 150 (Baba)Nana,Jeneveuxpascettesortedesignificationrecueilliedanslastropheentière.Donne Moipourchaquemot,saforceetsonsensgrammatical. Nanal’expliquaalorsmotparmot. (Baba)Nanasuffitilsimplementdeseprosterner? (Nana)Jeneconnaispasd’autresensduterme pranipāta . (Baba)–Queveutdire paripraśna ? (Nana)Poserdesquestions. (Baba)Quesignifie praśna ? (Nana)Lamêmechose(questionner) (Baba)Si paripraśna veutdirelamêmechoseque praśna (question),pourquoiVyāsaauraitil ajoutélepréfixe pari ?Avaitilperdulatête? (Nana)Jeneconnaispasd’autresenspourlemot paripraśna . (Baba)–Ilestdit Seva (servicevolontaire),dequellesortede seva s’agitil? (Nana)JustecequenousfaisonspourVous. (Baba)Estilsuffisantderendreuntelservice? (Nana)Jenesaispascequelemot seva peutsignifierdeplus. (Baba)Alalignesuivante Upadekyantitejnānam ,peuxtuutiliserunautremotàlaplacede jnānam 90 ? (Nana)Oui (Baba)Quelmot? (Nana)Ajnānam (nonconnaissance,ignorance) (Baba)Choisissantcemot(aulieude jnānam ),sedégagetilunautresensduverset? (Nana) Non, le Shankara bhashya (commentaire de Shankara) ne donne pas une telle interprétation. (Baba)Peuimportes’ilnelefaitpas.Yatiluninconvénientàutiliserlemot ajnāna s’ildonne unmeilleursens? (Nana)Jenesaispascommentinterpréterlaphrasesil’onymet ajnāna. (Baba)PourquoiKrishnaenvoietIlArjunaàdes tattvadarśis (ceuxquionteulavisiondela vraienaturedeschoses)pourseprosternerdevanteux,lesinterrogeretlesservir?Krishnan’étaitIl pasLuimêmeun tattvadarśi ,enfaitla jnāna (Connaissance)parexcellence? (Nana)Oui,Ill’était.Maisjen’aipascomprispourquoiilenvoyaArjunaaux jnānis ? (Baba)Tun’aspascompriscela? Nanasesentithumilié.Sonorgueilfutpiquéàvif.PuisBabasemitàexpliquer: (1) Il ne suffit pas de se prosterner devant les jnānis . Nous devons accomplir le sarvasva śaranagati (completabandon)au Sadguru . (2)Secontenterd’interrogern’estpassuffisant.Laquestionnedoitpasêtreposéedansunbut ouuneattitudedéplacésoupourpiégerleGuruetleprendreendéfautdanssaréponse,oupar simplecuriosité.Elledoitêtresérieuseetavoirpourbutleprogrèsspiritueloulalibération. (3)Le seva, cen’estpasserviraveclesentimentd’êtrelibred’offrirouderefuserleservice.Il fautsentirquel’onn’estpasmaîtresdesoncorps,maisqueceluiciappartientauGuruetqu’il existeseulementpourluirendreservice.Sicelaestréalisé,le Sadguru vousmontreraceàquoi serapportaitlaConnaissancedansleprécédentverset. Nananecomprenaitpascequesignifiaitl’assertion:leGuruenseignel’ ajnāna . BabaCommentla jnānaupadesha ,c’estàdirelatransmissiondelaConnaissance,doitelleêtre effectuée?Eliminerl’ignoranceest jnāna (leversetOvi1396deJnāneshwari,commentantla Gītā 1866dit:«Lasuppressiondel’ignorance,ôArjuna,estlorsquelerêveetlesommeildisparaissentet 90 Babafaitremarquericicombienilestdifficiled’interprétercorrectementlesversetssanskritsenraisondes règlesde sandhi oudecontraction.Unevoyelleinitialepeutêtreintégréedansladernièresyllabedumotquila précède,cequipeutdonnerunsensdifférentàlaphraseentière. 151 quetuestoimême.C’estainsi.»)Ovi83surla Gītā V16ditaussi:«Yatilquelquechosed’autre en jnāna hormis la destruction de l’ignorance? » Chasser l’obscurité signifie apporter la lumière. Eliminerladualité( dvaita )signifienondualité( advaita ).Quandnousparlonsd’éliminerdvaita ,nous parlonsd’ advaita .Chaquefoisquenousparlonsdesupprimerl’obscurité,nousparlonsdelalumière. Sinousdevonsréaliserl’étatd’ advaita ,lesentimentdedualitéennousdoitêtresupprimé.Celaestla réalisationdel’étatd’ advaita .Quipeutparlerd’ advaita toutendemeurantdansle dvaita (dualité)? Commentpeutonconnaîtreetréaliserl’étatdenondualité,sicen’estenyparvenant? Deplus,le śishya (disciple),commele Sadguru ,estl’incarnationde jnāna .Ladifférenceentreles deuxsesituedansl’attitude,laforcedelaréalisation,lesaptitudesetlespouvoirsdivins( aishwarya yoga )incomparables.Le Sadguru est nirguna (sansattribut,l'aspectsansformedeDieu)et SatCit Ananda ,(Être,Conscience,Béatitude).Ilaeneffetprisformehumainepouréleverl’humanité.Mais sa véritable nature nirguna n’en est pas altérée le moins du monde. Son existence (ou réalité), sa puissancedivineetsasagesserestentintactes.Enfaitlediscipleestlemême swarūpa (Êtrevéritable), mais il est couvert par les conséquences des sanskāras (tendances acquises) de ses naissances innombrables sous forme d’ignorance, laquelle cache à sa vue qu’il est shuddha chaitanya (pure conscience) (Voir B.G ., Ch.V15). Comme cela est mentionné dans le śloka , il est sujet aux impressionssuivantes:«Jesuisun jīva (âmeindividualisée),unepauvrepetitecréature.»LeGuru doitdéracinercesrejetonsdel’ignoranceetdoitdonneraudisciplel’ upadesha (l’enseignement).Ace śishya quiestcommeensorcelédepuisd’innombrablesviesparl’idéed’êtreun jīva ,leGurudispense l’enseignementsuivant:«TuesDieu,tuesricheetpuissant.» Ilréalisealorsqu’ilestréellement Dieu. L’illusion permanente dont le disciple est victime, à savoir qu’il est le corps, qu’il est une créature ( jīva ) ou ego, que Dieu ( Paramātma ) et le monde sont séparés de lui, est une ignorance héritée des innombrables viespassées. Basantsesactionssurelle,il atiré sajoie,sespeinesetle mélangedesdeux.Pourselibérerdecetteillusion,decetteerreur,decetteignoranceenracinée,ildoit sequestionner.Commentl’ignoranceatellesurgi?Oùsesituetelle?Etleluifairedécouvrir,est appelél’ upadesha duGuru.Voicidesexemplesd’ ajnāna : (1)Jesuisunecréature( jīva =individualité) (2)Jesuislecorps. (3)Dieu,lemondeetle jīva sontséparés. (4)JenesuispasDieu. (5)Ignorerquelecorpsn’estpasl’âme. (6)IgnorerqueDieu,lemondeetle jīva sontun. Tantqu’onneluifaitpasremarquerseserreurs,ledisciplenepeutpasapprendrecequ’estDieuet ce que sont le jīva , le monde et le corps, de quelle manière ils sont intimement liés, et s’ils sont différentslesunsdesautresoubiensontunetidentiques.Luienseignerjnāna et ajnāna consisteàlui révéler ces choses et à dissoudre son ignorance. Pourquoi jnāna devraitelle être transmise à l’individualité?L’ upadesha sertsimplementàluimontrersonerreuretàdissipersonignorance. ConstructionduSamādhiMandir Baba ne faisait jamais aucune histoire à propos des choses qu’Il voulait accomplir, mais Il aménageaitsihabilementlescirconstancesquelesgensétaitsurprisdeconstaterque,mêmesicela prenaitdutemps,lesrésultatsétaientatteints.LaconstructionduSamādhiMandirenestunexemple. ShrimanBapusahebButi,lefameuxmultimillionnairedeNagpur,vivaitàShirdiavecsafamille.Un jour, l’idée d’avoir là sa propre maison germa dans son esprit. Quelque temps après, tandis qu’il dormaitdansle wada (résidence) deDixit,ileutunevision.Babaluiapparutenrêveetluiordonnade construireun wada avecuntemple.Shamaquidormaitlà,eutlamêmevision.QuandBapusahebse réveilla,ilvitShamaentraindepleureretilluidemandapourquoiilétaitenlarmes.Cedernierlui réponditquedanssavision,Babaétaitvenuprèsdeluietluiavaitordonnédistinctement:«Construis le wada avecletemple!J’exaucerailesdésirsdetous.»Enentendantlesdoucesparolesaffectueuses deBaba,j’aiétésubmergéd’émotion,magorges’estserrée,mesyeuxsesontremplisdelarmesetje mesuismisàpleurer.»Bapusahebfutsurprisdeconstaterqueleursdeuxvisionscorrespondaient. 152 Etantunhommericheetcompétent,ildécidadeconstruireunwada àShirdietdessinaunplanavec Shama (Madhavrao). Kakasaheb Dixit l’approuva, et lorsque plan fut soumis à Baba, Il donna immédiatement Son autorisation. Alors, les travaux de construction commencèrent et, sous la surveillance de Shama, le rezdechaussée, la cave et le puits furent achevés. A l’occasion de ses alléesetvenuesaujardinLendi,Babasuggéraaussiquelquesaméliorations.Peuaprès,letravailfut confiéàBapusahebJog,ettandisqu’ilsepoursuivait,uneidéetraversal’espritdeBapusahebButi,à savoir, qu’il pourrait y avoir un espace libre ou une terrasse, avec en son centre, une statue de Muralidhāra(LeSeigneurKrishnaaveclaflûte).IldemandaàShamad’enparleràBabaetobtintSon consentement.ShamaquestionnaBabaàcesujetalorsqu’Ilpassaitjusteàcôtédu wada .Aprèsavoir écoutéShama,BabadonnaSonaccordendisant:«QuandlaconstructionduTempleseraterminée, J’yviendraipourydemeurer»,etregardantattentivementlewada Ilajouta:«Quandle wada sera construit,nousl’utiliserons pouryvivre,yprogresser,yjouer,nousépauler lesunslesautresetyêtre heureux.»PuisShamademandaàBabasilemomentétaitfavorablepourcommencerlesfondations delapiècecentraledutemple.Babaacquiesça.AlorsShamarompitunenoixdecocosurlelieuet commençalestravaux.Entempsvoulul’œuvredeconstructionfutachevéeetl’ondonnal’instruction depréparerunebellestatuedeMuralidhāra.Maisavantquecellecinesoitprête,lasituationpritune nouvelle tournure. Baba tomba sérieusement malade. Bapusaheb se sentit très triste et désespéré, pensantque,siBabamourait,son wada neseraitpasbéniparletouchersacrédeSesPiedsetqueson argent(environ100000roupies)seraitainsigaspillé.Maislesmots«GardezMoidansle wada »qui sortirentdelabouchedeBabajusteavantsontrépas,consolèrentnonseulementBapusahebmaistout le monde sans exception. En temps opportun, le corps sacré de Baba fut placé et gardé dans le sanctuairecentraldestinéàMuralidhāra.AinsiBabaLuimêmedevintMuralidhāraetle wada devint leSamādhiMandirdeSaiBaba.Sonmerveilleux līla (jeudivin)estinsondable. BénietbienheureuxestBapusahebButidontle wada abritelecorpspuretsacrédeBaba. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

153 CHAPITRE 40

Des Histoires de Baba (1)ParticipationàlacérémonieudyāpanadeMmeDev,entantqueSannyāsi,etavecdeuxautres personnes(2)VisitechezHemadpantsouslaFormedeSonportrait Dans ce chapitre nous racontons deux histoires: (1) Comment Baba assista à la cérémonie udyāpana (cérémoniequiconcluttoutecélébrationoutoutepratiquereligieuse)organiséeparlamère deMonsieurB.V.Dev,danssamaisonàDahanu,et(2)commentBabaassistaaudînerdeHoli,à BandrachezHemadpant. Préliminaire Béni soit Shrī Sai Samartha qui donne des enseignements à Ses fidèles, à la fois sur le plan spiritueletsurleplanmatériel,etquilesrendheureuxenleurpermettantd’atteindrelebutdeleur vie.QuandIlposeSesmainssurleurtête,SaileurtransfèreSespouvoirsetéradiqueainsileursens de la différence, leur permettant d’atteindre ce qui est inaccessible. Libre de toute dualité ou différentiation,Ilétreintles bhaktas quiseprosternentdevantLuietIldevientunaveceux,commela meraveclesfleuves.Maintenant,revenonsauxhistoiresdecechapitre. LaCérémonie udyāpana deMmeDev MonsieurB.V.Devétait mamlatdar àDahanu(districtdeThane).Samèreavaitrespectévingt cinqoutrentevœuxreligieuxetelledevaitaccomplirlacérémonie udyāpana pourymettrefin .Cette cérémonie incluait un repas pour cent ou deux cents Brahmanes. M. Dev fixa une date pour la célébrationetécrivitunelettreàBapusahebJoglepriantdedemanderdesapartàBabadeparticiper aurepasrituel,carsansSaprésence,lachoseneseraitpasvraimentachevée.BapusahebJoglutla lettreàBaba.Babaécoutaavecattentionl’invitationécrited’uncœurpuretdit:«Jepensetoujours àceluiquisesouvientdeMoi.Jen’aibesoind’aucunvéhicule,attelage, tonga ,trainouavion.Je MemanifesteàceluiquiM’appelleavecamour. Répondsluiquetroisd’entrenous,c’estàdire Moimême,toietunetroisièmepersonne,irontyassister.»M.JoginformaM.DevdecequeBaba avait dit. Ce dernier fut très content. Cependant il savait que Baba n’allait jamais nulle part en personne,exceptéàRahata,RuietNimgaon(troisvillagessituésàquelqueskilomètresdeShirdi). D’autre part il pensa que rien n’était impossible à Baba, car Il était omniprésent et qu’Il pouvait arriver,commeparenchantement,sousn’importequelleformepourhonorerSapromesse. Quelques jours avant cela, un sannyāsi vêtu comme un Bengali et prétendant travailler pour la causeetlaprotectiondesvaches,étaitvenuvoirlechefdegaredeDahanupourrecueillirquelques dons.Cedernierluiavaitditd’allerenvillevoirle mamlatdar (M.Dev),etavecsonaidedecollecter des fonds. Juste à ce momentlà, le mamlatdar était arrivé sur les lieux. Le chef de gare lui avait présentéle sannyāsi .Tousdeuxs’étaientassissurlequaipourparler.M.Devl’avaitinforméqu’une listedesouscriptionpouruneautrecausecharitableavaitdéjàétéouverteparunéminentcitoyende laville,M.RaoSahebNarottamShetti,etqu’iln’étaitdoncpasconvenabledecommenceruneautre listedesouscription;ilvalaitmieuxqu’ilreviennedansdeuxoutroismois.Aprèsavoirentenducela, le sannyāsi avaitquittélaville. Auboutd’unmois,le sannyāsi arrivadansunetonga quis’arrêtadevantlamaisondeM.Dev vers 10 h du matin. M. Dev pensa qu’il venait pour les souscriptions. Le voyant affairé avec les préparatifsdelacérémonie,le sannyāsi ditqu’iln’étaitpasvenupourdel’argent,maispourlerepas. (M.Dev):Trèsbien,soyezlebienvenudanscettemaison. (Le sannyāsi):Deuxjeunesgensm’accompagnent. 154 (Dev):Etbien,venezaveceux. Commelerepasnedevaitêtreserviqu’environdeuxheuresplustard,M.Devdemandas’ilfallait aller les chercher et à quel endroit. Le Sannyāsi répondit que ce ne serait pas nécessaire, car il viendraitluimêmeàl’heureconvenue.M.Devluiproposadeveniràmidi.A12hprécises,letrio arriva,pritpartaudéjeuner,ets’enallaaprèss’êtrerestauré. Aprèslacérémonie,M.DevécrivitunelettreàBapusahebJogpourseplaindredufaitquede BabaavaitmanquéàSapromesse.JogallavoirBabaaveclalettre,maisavantmêmequ’ellenesoit ouverte,Babaparla:«Ah,ilécritqueJ’avaispromisdeveniretqueJel’aidéçu.DisluiqueJ’ai participéàsonrepasavecdeuxautrespersonnes,maisqu’ilneM’apasreconnu.AlorspourquoiM’a tilinvité?Ilacruquele sannyāsi venaitdemanderuneoffranded’argent;n’aiJepasdissipéses doutesàcetégard?N’aiJepasditqueJeviendraisavecdeuxautrespersonnes?Etletrion’estilpas venuàl’heureditepourprendrepartaurepas? Voistu,pourrespecterMaparole,Jesacrifierais Mavie;JenetrahiraisjamaisMaparole .»CetteréponseréjouitlecœurdeJogetillatransmità M.Devsansenoublierunmot.Celuici,àpeineeneutilprisconnaissance,fonditenlarmesdejoie etseréprimandamentalementd’avoirblâméBabainutilement.Ilsedemandacommentilavaitpuse trompersurlecomptedusannyāsi lapremièrefoisqu’ilétaitvenulevoirpourdessouscriptions,et commentn’avaitilpassaisilesensdesparolesdeBabaluiannonçantqu’Ilviendraitavecdeuxautres personnes. Cette histoire montre clairement que, quand les fidèles s’abandonnent complètement à leur Sadguru , Il veille à ce que les cérémonies religieuses célébrées dans leurs maisons soient dûment exécutéesetsoientconformesàtouslesrituelsprescrits. LedînerdeHolid’Hemadpant Aprésent,racontonsuneautrehistoirequimontrecommentBabaestapparusouslaformedeSon portraitetaexaucéledésirdeSonfidèle. En 1917, un matin depleine lune, Hemadpant eut une vision. Baba luiapparuten rêve sousla formed’un sannyāsi bienvêtuquileréveillaetluiditqu’Ilviendraitmangerchezluicejourlà.Cette vision constituait une partie du rêve. Quand il fut complètementréveillé,ilnevitniSainiaucun sannyāsi .Cependant,commeilcommençaitàsesouvenirdesonrêve,chaqueparoleprononcéeparle moine luirevintenmémoire.Bienqu’ilfûtenrelationavecBabadepuisseptansetqu’ilméditâtsans cessesurLui,ilnes’étaitjamaisattenduàcequ’Ilviennemangerchezlui.Toutefois,trèsheureux desparolesdeBaba,ilallatrouversafemmeetl’informaqu’un sannyāsi allaitvenirmangeretqu’il fallaitpréparerunpeuplusderiz.Elleposadesquestionssurcethôte,quiilétaitetd’oùilvenait. Alors,pourévitertoutmalentendu,illuiditlavérité,c’estàdirequ’illuiracontasonrêve.D’unair dubitatif,elledemandas’ilétaitpossiblequeBabaviennejusqu’àBandra,deShirdi,délaissantles mets de choix de làbas pour accepter leur nourriture ordinaire. Hemadpant lui expliqua alors que Babapouvait nepas venir enpersonne, maispeutêtrebienparticiperaurepas sousla forme d’un invitéetqu’ilsnerisquaientriens’ilscuisaientunpeuplusderiz. Cecidit,ilscommencèrentlespréparatifsdudéjeunerettoutfutprêtàmidi.Lesprièrespourla fête de Holi furent récitées durant toute lapréparation durepaset lesfeuillesvertes(quiservaient d’assiettes)furentdisposéessurlesol,aumilieudes rangolis (dessinsgéométriques).Lesconvivesse placèrent sur deux rangées entre lesquelles un siège fut placé pour l’honorable invité. Tous les membresdelafamillefils,petitsfils,fillesetbellesfillesetc.,vinrents’installeràleurplaceetle service des divers mets commença. Tandis que cela se déroulait, tous attendaient l’hôte, mais personne ne seprésenta,bien qu’il fût midipassé. Alors ilsfermèrentlaporteetservirentl’ anna shuddhi (beurreclarifiéversésurlanourriturepourlapurifier).C’étaitlesignalpourcommencerà manger.LesoffrandesrituellesauFeu( vaishvadeva )etàShriKrishna( naivedya )furentégalement accomplieset,alorsquelesmembresdelafamilles’apprêtaientàcommencer,despasdansl’escalier sefirentdistinctemententendre.Hemadpantallaimmédiatementouvrirlaporteetvitdeuxhommes: AliMohammedetMoulanaIsmuMujavar.Cesdeuxpersonnes,voyantquelerepasétaitprêtetque 155 tout le monde allait commencer à manger, s’excusèrent auprès d’Hemadpant et le prièrent de leur pardonnerleurintrusion.Ilsdirent:«Vousavezquittévotreplaceetvousêtesvenuencourantvers nous;lesautresvousattendent.S’ilvousplaîtprenezdonccecietjevousraconteraiplustard,àvotre convenance, une étonnante histoire à son sujet.» Disant cela, il saisit sous son bras un paquet enveloppédansunvieuxjournaletleposasurlatable.Hemadpantouvritlepaquetetdécouvritàson grand étonnement un beau grand portrait de Sai Baba. En le voyant il fut très ému, des larmes coulèrentdesesyeux,unfrissonparcourutsoncorpsdelatêteauxpieds,etils’inclinaenposantsa têtesurlesPiedsdeBabadel’image.IlpensaqueBabal’avaitbéniparcemiracle( līla ).Trèscurieux d’en savoirplus, il demanda à AliMohammed comment il avaiteu ceportrait. L’homme répondit qu’ill’avait acheté dans uneboutique et qu’il donneraittousles détails unpeuplustard car, étant donné que tous les membres de sa famille l’attendaient, il préférait qu’il aille les rejoindre. Hemadpantleremercia,ditaurevoirauxdeuxhommes,etretournadanslasalleàmanger.Leportrait futplacésur le siège central réservé à l’hôte, et après avoir fait l’offranderituelle du naivedya ,le groupecommençaàmangeretterminasansdélai.EnvoyantlabelleformedeSaisurleportrait,tous furentextrêmementheureuxetémerveillésdecequiétaitarrivé. VoilàcommentSaiBabarespectalesparolesqu’Ilavaitprononcéesdanslerêved’Hemadpant. L’histoire de l’image avec tous ses détails, à savoir comment Ali Mohammed l’obtint, pourquoi il l’achetaetladonnaàHemadpant,estréservéeauprochainchapitre. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

156 CHAPITRE 41

L’histoireduportrait–LevoldesguenillesetlalecturedeJnāneshvari. Comme cela a été mentionné dans le chapitre précédent, nous continuons ici l’histoire du portrait. Neufansaprèsl’épisodedécritdansledernierchapitre,AliMohammedrevitHemadpantetlui racontal’histoiresuivante. Unjour,alorsqu’ilflânaitdanslesruesdeMumbai,ilachetaleportraitàunmarchandambulant, puisillefitencadreretlesuspenditàunmurdesamaison,àBandra(faubourgdeMumbai).Comme ilaimaitBaba,ilseplaçaittouslesjoursdevantSonportraitpourrecevoirSon darshan .Troismois avantqu’ilnedonneleportraitàHemadpant,ilavaitsouffertd’uneinflammationdelajambe,pour laquelleilsubituneopération,etilpassasaconvalescencechezsonbeaufrère,M.NoorMohammed Peerbhoy,àMumbai.SamaisondeBandrarestaferméependanttroismoisetpersonnen’yrésida. Seulss’ytrouvaientlesportraitsdesSaintsBabaAbdulRehman,MaulanasahebMohammedHussain, SaiBabadeShirdi,BabaTajuddinetdequelquesautressaintsencoreenvie.Larouedutempsneles épargna pas et tous les portraits rencontrèrent leur destin. Mais comment celui de Sai Baba en réchappatil? Personne, jusqu’à ce jour, n’a été capable de l’expliquer. Cela montre bien l’omniprésencedeSaietSoninsondablepourvoir. Plusieursannéesauparavant,MohammedHussainThariyatopanluiavaitdonnéunepetiteimage duSaint,BabaAbdulRehman 91 .Ill’avaitdonnéeàsonbeaufrèreNoorMohammedPeerbhoyetelle était restée sur sa table durant huit ans. Un jour, son beaufrère la remarqua, l’emmena chez un photographepourenfaireunagrandissementgrandeurnatureetilendistribuadescopiesàsesamiset parents,ycomprisàAliMohammedquil’installadanssamaisonàBandra.NoorMohammedétaitun discipledusaintAbdulRehman,etquandilallaluiprésenterl’imagesursonlieuderéunionenplein air, le Guru devint furieux et se précipita sur lui pour le battre et le jeter dehors. Il se sentit très malheureuxetdéprimé.Ilpensaaussiàtoutl’argentqu’ilavaitgaspillépours’attirerfinalementle mécontentementetlamalédictiondesonGuru.CommesonGuruBabaAbdulRehmann’aimaitpas quel’onvénèreuneimage,NoorMohammedemportalaphotoavecluijusqu’àl’ApoloBunderet, après avoir loué unbateau, il s’embarqua etjeta leportrait dans la mer. Il demanda à ses amis et parentsdeluirestituerlescopieset,aprèslesavoirrécupérées(6sixentout),illesfitjeterdansla meràBandra.Encettepériodelà,AliMohammedhabitaitchezsonbeaufrère.Cedernierluiassura quesessouffrancesprendraientfins’ilallaitimmédiatementjeterdanslamertouteslesautresimages de saints qu’il avait chez lui. En entendant ces mots, Ali Mohammed envoya son assistant à sa résidencedeBandra,etluidemandadejeterdanslamertouteslesimagesdessaintsqu’ilgardaitdans samaison. LorsqueAliMohammedrevintchezluiauboutdedeuxmois,ilfutsurprisdetrouverleportraitde Babaaccrochéaumur,commeauparavant.Ilnecomprenaitpaspourquoisonassistant avaitenlevé touslesportraitssaufceluila.Illeretiraimmédiatementetlerangeadanssonplacard,craignantque sonbeau–frèreneledétruises’illevoyait.Tandisqu’ilsedemandaitcomments’endébarrasseretqui pourrait bien en prendre soin, Sai Baba Luimême, pour ainsi dire, lui suggéra d’aller consulter MaulanaIsmuMujavar 92 etdes’enteniràsonconseil.IlrencontraceMaulanaetluiracontatoute l’histoire.Aprèsmûreréflexion,ilsdécidèrenttousdeuxqueleportraitdevaitêtreoffertàAnnasaheb (Hemadpant),carilleprotègeraitavecsoin.Puis,ilsserendirenttousdeuxchezHemadpantetlui

91 BabaAbdulRahemanétaitunsaintdeMumbai,contemporaindeSaiBaba.Ildécédale13février1918à l’âgedecentans.Desonvivantiln’avaitpasdedemeurefixeetcirculaitdanslesruesdeMumbai.On ne pouvaitl’approcherqu’àunecertainedistance.Ilavaitdespouvoirssurnaturelsetl’onracontequ’unvendeur d’alcoholfutconvertiten sādhu parunsimplemouvementdelamainduSaintdanssadirection. 92 MaulanaIsmuMujavarétaitun siddha (munidepouvoirspsychiques)quivivaitdanslamosquéedeBandra. 157 offrirentleportraitaubonmoment. CettehistoiremontrecombienBabaconnaissaitlepassé,leprésentetlefutur,etcommentIltirait habilement les ficelles du jeu et comment Il exauçait les désirs de Ses fidèles. L’histoire suivante montre combien Baba appréciait les personnes qui éprouvaient un réel intérêt pour les choses spirituellesetcommentIldissolvaitleursdifficultésetlesrendaitheureux. Levoldesguenillesetlalecturede Jnāneshvari Monsieur. B. V. Dev, qui était mamlatdar de Dahanu (district de Thane), souhaitait depuis longtempslirele Jnāneshvari (lecélèbrecommentaireenlangueMarathedela BhagavadGītā ,rédigé par Jnāneshvar), ainsi que d’autres Écritures. Il lui arrivait de lire chaque jour un chapitre de la Bhagavad Gītā, mais quand ilprenaitle Jnāneshvari dans sa main, des difficultés surgissaient qui l’empêchaientdelelire.Ilprittroismoisdecongé,allaàShirdietdelà,serenditchezluiàPoud pour se reposer. Ilput y lire d’autresouvrages, mais dès qu’il ouvrait le Jnāneshvari , despensées bassesouparasitesvenaientencombrersonespritetlebloquaientdanssoneffort.Ilessayatantqu’il pu,maisilétaitincapabled’enlirenefutcequequelqueslignes.Aussidécidatilque,lorsqueBaba susciteraitenluidel’amourpourcelivreetluiordonneraitdelelire,ilentreprendraitsalecture,pas avant.Puis,aumoisdefévrier1914,ilserenditàShirdiavecsafamille.Là,Jogluidemandas’il lisait quotidiennement le Jnāneshvari . M. Dev répondit qu’il avait voulu le lire mais n’y était pas parvenu,etqu’illecommenceraitseulementlorsqueBabaluiordonneraitdelelire.Jogluiconseilla alorsdeprendreunecopiedulivrepourlaprésenteràBaba,etd’encommencerlalectureaprèsque Baba l’aurait bénie et restituée. M. Dev répondit qu’il ne voulait pas suivre ce conseil, car Baba connaissaitsoncœur.NedevaitIlpasconnaîtresondésiretlesatisfaireenluiordonnantclairement delelire? Ensuite, M. Dev vit Baba et offrit une dakshinād’uneroupie. Baba lui demanda vingt roupies, qu’ildonna.Lesoir,ilrencontrauncertainBalakrametluidemandadequellemanièreilsuscitaiten luiladévotionpourBabaetobtenaitSagrâce.Balakramluiditqu’illuiparleraitdetoutcelalejour suivant,aprèsl’ ārati .Lelendemain,quandM.Devallaau darshan ,Babaluidemandavingtroupies qu’ildonnabienvolontiers.CommelaMosquée étaitbondée,M.Devsetintàl’écartets’assitdans uncoin.Babaluidemandadevenirplusprèsetdes’asseoirl’espritserein,cequefitM.Dev.Puis, aprèsquel’ ārati demidieutétécélébréetquelesgenssefurentdispersés,M.DevrevitBalakramet luidemandaderacontersesexpériencespassées,cequeBabaluiavaitdit,etcommentlaméditation lui avait été enseignée. Alors que Balakram allait répondre, Baba envoya un certain Chandru, un fidèlelépreux,pourLuiramenerM.Dev.QuandM.DevarrivaprèsdeLui,Babaluidemandaavec quiilparlait et dequoi. Il dit qu’il étaitavec Balakramet qu’il l’écoutaitparler deSarenommée. AlorsBabademandaànouveauune dakshinādevingtcinqroupies,queM.Devdonnaavecgrand plaisir.PuisBabal’emmenaàl’intérieuret,s’asseyantprèsdupilier,l’accusaendisant:«Tuesparti envolantMesguenillesàMoninsu.»M.Devaffirmaneriensavoiràproposdesguenilles,mais Babaluidemandafouillerdanssamémoire.Ilcherchamaisnesesouvenaitderien.AlorsBabase mitencolèreetluidit:«Iln’yapersonneici,tuesleseulvoleur,aussivieuxetgrisonnantquetu sois, tu es venu icipour voler.» Après cela, Baba perdit Son calme et devint fou furieux, lançant toutessortesd’insultesetderéprimandes.M.Devrestasilencieux,s’attendantmêmeàrecevoirune gifle.Auboutd’uneheureenviron,Babaluiditd’allerau wada .Ilretournaau wada etracontaàJog etBalakramcequiluiétaitarrivé.Ensuite,dansl’aprèsmidi,Babalesenvoyachercheretavouaque Sesparolesavaientpeutêtreblessélevieilhomme(M.Dev),maiscommeilavaitcommisunvol,Il n’avaitpufaireautrementquedeleréprimander.PuisBabademandaencoredouzeroupies.M.Dev payalasommeetseprosternadevantLui.Babaluiditalors:«Commencelalectureducommentaire (Jnāneshvari ).Vat’asseoirdansle wada ,lislerégulièrementchaquejour,etexpliquedevanttous, avecamouretdévotion,lepassagequetuviensdelire.Jesuisassisici,prêtàtedonnerlechâlebrodé d’ortoutentier;alorspourquoiallervolerauxautresdesguenillesetpourquoiprendrel’habitudede voler?» M.Devfuttrèsheureuxd’entendrelesparolesdeBaba,carIlluiavaitordonnéd’entreprendrela 158 lectureducommentaire.Ilpensaqu’ilavaitobtenucequ’ilsouhaitaitetdésormais,ilpourraitlirele livresansdifficulté.IlseprosternadenouveaudevantBabaendisantqu’ils’abandonnaitàLui,qu’il devaitêtretraitécommeunenfantetêtreaidédanssalecture.IlréalisaalorscequeBabavoulaitdire par ‘voleur de guenilles’. Ce qu’il avait demandé à Balakram constituait les ‘guenilles’ et Baba n’aimaitpassoncomportementàcesujet.CommeIlétaitprêtàrépondreàtoutessesquestions,Ilne voulait pas qu’il questionne les autres et fasse des enquêtes inutiles ; c’est pour cela qu’Il l’avait réprimandé.M.Devpensaqu’enréalitéIlnel’avaitpas‘réprimandé’,maisluiavaitapprisqu’Ilétait prêtàexaucersesdésirs;iln’étaitdoncpasnécessairedeposerauxautresdevainesquestions.M. Devconsidéracesréprimandescommedesbénédictionsetrentrachezluiheureuxetcomblé. L’histoireneseterminepaslà.Babaneselimitapasàluidonnerl’ordredelirelelivre.Dansle courantdel’année,IlallatrouverM.Devpours’enquérirdesesprogrès.Le2avril1914,unjeudi matin,Babaluidonnaunrêve.Ilsetrouvaitassisàl’étagesupérieuretluidemandas’ilcomprenaitle Jnāneshvari . (M.Dev):Non (Baba):Alorsquandvastucomprendre? M. Dev fondit enlarmes et dit: SiVous ne déversezpassurmoiVotregrâce,lalecturerestera fastidieuseetlacompréhensionencoreplusdifficile. (Baba):Tufaiscettelectureavectropdehâte,lisdevantMoi,enMaprésence. (M.Dev):Quevaisjelire? (Baba):Lis adhyātma (spiritualité). M.Devs’apprêtaitàallerchercherlelivrelorsqu’ilouvritlesyeuxetseréveilla.Nouslaissonsles lecteursimaginerdansquellejoieextraordinaireetdansquellebéatitudeineffablesetrouvaM.Dev aprèscettevision. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

159 CHAPITRE 42

Le décès de Baba Indicationprécédente–AjournementdelamortdeRamchandraDadaPatiletdeTatyaKotePatil– CharitéenversLakshmibaiShinde–Derniermoment CechapitrerelatelamortdeBaba. Préliminaire LeshistoiresracontéesdanslechapitreprécédentontmontréquelalumièredelagrâceduGuru effacelapeurdelaviematérielle,ouvrelechemindusalutettransformenotresouffranceenjoie. QuandnouspensonsconstammentauxPiedsduSadguru,nosproblèmesprennentfin,l’inquiétudede lamortsedissout,etlasouffrancedecettevieterrestredisparaît.Ceuxquiprennentsoindeleurbien êtredevraientdoncécouterattentivementceshistoiresdeSaiSamarthquipurifierontleuresprit. Audébutduchapitre,Hemadpants’étendsurlavénérationduDr.Panditetsurlafaçondontil traçait,surlefrontdeBaba,le tripundra ,c’estàdiretroisligneshorizontales(emblèmedeShiva). Cependant,commecedétailadéjàétémentionnédanslechapitre11,nousn’enparleronspasdans celuici. Signesprémonitoires Jusqu’àprésent,leslecteursontprisconnaissancedeshistoiresdelaviedeBaba.Puissentilsà présentlireattentivementl’histoiredeSamort.Babaeutunelégèrepousséedefièvrele28septembre 1918.Lafièvreduradeuxoutroisjours,maisparlasuite,Babacessades’alimenteretdecefait devintdeplusenplusfaible.Ledixseptièmejour,àsavoirlemardi15octobre1918,BabaquittaSon enveloppemortellevers14h30(VoirlalettreduProfesseurG.G.Narke,datéedu5novembre1918, adresséeàDadasahebKhaparde,etpubliéedanslemagazineSaiLeela ,page78,premièreannée). Deux ans auparavant, en 1916, Baba avait donné une indication sur Sa mort, mais alors personne n’avait compris. La voici : dans la soirée de Vijayadasami (dernier jour de Dasara), Baba devint soudainfoufurieuxalorsquelesgensrevenaientaprèsavoiraccomplile shilangan (franchissement des limites du village en pompeuse procession). Enlevant Son turban, Son kafni et Son langota (pagne) etc., Il les déchira et les jeta dans le dhuni qui se trouvait devant Lui. Nourri par cette offrande,lefeudu dhuni semitàflamboyeravecplusd’éclatetBabaétincelaencoreplusquelui.Il se tenait là, complètement nu, et les yeux rouges comme des tisons ardents, Il cria : «Eh! Vous autres,regardezMoimaintenant,etdéterminezunebonnefoispourtoutessiJesuisunMusulmanou un Hindou 93 .» Tous tremblaient de peur et personne n’osait s’approcher de Lui. Au bout d’un moment, Bhagoji Shinde, le lépreux, fidèle de Baba, s’approcha courageusement de Lui, parvint à nouer le langota autour de Sa taille et Lui dit : «Baba, qu’y atil ? Aujourd’hui c’est le jour de shilangan, lafêtedeDasara.»Baba,frappantlesoldeSon satka ,répondit:«CeciestMon shilangan (passagedefrontière)»Babanesecalmaquevers23h,etlesgenssedemandèrentsilaprocession duChavadiallaitavoirlieucettenuitlà.Auboutd’uneheure,BabaretrouvaSonétatnormalet,après avoirremisSesvêtementshabituels,IlparticipaàlaprocessionduChavadicommeelleaétédécrite précédemment.Parcetincident,BabafitsavoirqueDasaraseraitpourLuilemomentopportunde franchirlafrontièredelavie,maisàcemomentlà,personnenecompritsasignification.Babadonna encorel’autreindicationquevoici: AjournementdelamortdeRamchandraetTatyaPatil .

93 PuisquelesMusulmanssontcirconcisetnonlesHindous. 160 Quelquestempsaprès,RamchandraPatiltombagravementmalade.Ilsouffraitbeaucoup.Ilessaya touslesremèdes,maisnepercevantaucuneamélioration,ilperditl’espoirdesurvivreetattenditsa dernièreheure.Puisunjour,surlecoupdeminuit,Babasetrouvasoudainàsonchevet.Patilsaisit SesPiedsetdit:«J’aiperdutoutespoirdevivre,s’ilVousplaîtditesmoidemanièreprécisequand jemourrai.»Compatissant,Babadit: «Net’inquiètepas,lemomentdetamortaétéajournéettute rétablirasbientôt,maisJecrainspourTatyaPatil.Ilmourralejourde Vijayadasami del’an 1918.Ne divulguecelaàpersonne,surtoutpasàlui,carilenseraitépouvanté.»RamchandraDadarecouvrala santé,maisilétaitpréoccupéausujetdelaviedeTatya,carilsavaitquelesparolesdeBabaétaient irrévocablesetqueTatyarendraitsonderniersoupirdansmoinsdedeuxans.Ilgardacetteconfidence secrète et n’en parla à personne, sauf à Bala Shimpi (un tailleur). Seules ces deux personnes, RamchandraDadaetBalaShimpi,étaientdanslacrainteetl’incertitudeconcernantlaviedeTatya. RamchandraDadaquittabientôtsonlitetseremissurpieds.Letempspassaitrapidement.Lemois de Bhadrapada (aoûtseptembre)1918seterminaitetceluid’ Ashvini (septembreoctobre)approchait. ConformémentauxparolesdeBaba,Tatyatombamalade,futclouéaulitetneputdoncpasvenirau darshan . Baba fut également pris d’un accès de fièvre. Tatya avait une foi absolue en Baba. Sa maladieévoluademalenpisetilfuttoutàfaitimmobilisé,maisilpensaitconstammentàBaba.La situation de Baba empira également. Le jour prédit, c’estàdire Vijayadasami, étant imminent, RamchandraDadaetBalaShimpis’inquiétaientterriblementpourTatya;ilstremblaientdepeuret avaientdessueursfroidesenpensantque,commeBabal’avaitprédit,lafindeTatyaétaitproche.Le jourde Vijayadasami arrivaetlepoulsdeTatyacommençaàbattretrèslentement;ons’attendaitàce qu’ilmeured’unmomentàl’autre,maisunechosecurieuseseproduisit.Tatyarestaenvie,samort futajournéeetBabamourutàsaplace.C’étaitcommes’ilyavaiteuunéchange.Lesgensdirentque BabaavaitdonnéSaviepourTatya.Pourquoiavaitilagiainsi?Luiseullesait,carSesvoiessont impénétrables. Il semble cependant qu’au cours de cet incident, Baba ait fait allusion à Sa propre mort,substituantlenomdeTatyaauSien. Lematinsuivant,le16octobre,BabaapparutenrêveàDasGanu,àPandharpur,etIlluidit:«La Mosquées’estécroulée,lesmarchandsd’huileetlesépiciersdeShirdiM’ontgrandementtracassé, c’estpourquoiJequitteleslieux.Jesuisdoncvenuicipourt’eninformer.S’ilteplaît,vavitelàbas etcouvreMoidefleurs!»DasGanureçutaussil’informationpardeslettresvenuesdeShirdi.Ils’y renditdoncavecsatroupe,commençaparles bhajanetle kīrtana, etchantalenomduSeigneurtout aulongdujourdevantle samādhi deBaba.Tressantluimêmeunebelleguirlande,illaposasurla dépouilledeBabaetdistribuadelanourritureàlafouleenSonnom. LacharitéàLaxmibai Dasara et sont considérés par tous les Hindous comme la période la plus favorable, et il est normal que Baba ait choisi ce moment pour passer sur l’autre rive. Bien que souffrant, quelquesjours avant l’ultime instant Il se redressa sans l’aide de personne et sembla en meilleureforme.Lesgenspensèrentqueledangerétaitpasséetqu’Ilallaitbien.Luisavaitqu’Ilallait mourir bientôt, mais avant, Il voulut accomplir un acte charitable en donnant un peu d’argent à LaxmibaiShinde. BabaestomniprésentdanstouteslesCréatures CetteLaxmibaiShindeétaitunefemmericheettrèsbonne.Ellerendaitservicejouretnuitdansla Mosquée.ApartBhagatMhalsapati,TatyaetLaxmibai,personnen’avaitledroitdefranchirleseuil delaMosquéependantlanuit.Unsoir,alorsqueBabaétaitassisdansle Masjid encompagniede Tatya,LaxmibaiarrivaetsaluaBabaquiluidit:«Laxmi,J’aitrèsfaim.»Etlavoilàquireparten disant:«Patientezunpeu,Baba,jereviensimmédiatementavecdupain.»Ellerevinteffectivement avecdupainetdeslégumesetlesdéposadevantBaba.Illespritetlesdonnaàunchien.Laxmibai demandaalors:«Pourquoifaitesvouscela,Baba?JesuisalléeentoutehâteVouspréparerdupain demespropresmains,etVouslejetezàunchiensansenmangerunmorceau.Vousm’avezdérangée 161 inutilement.»Babarépondit:«Pourquoit’affligestupourrien?Apaiserlafaimd’unchienrevientà apaiser la Mienne. Le chien a une âme; les créatures sont peutêtre différentes, mais bien que certainesparlentetqued’autressoientmuettes,lafaimestlamêmepourtoutes.Soitbiencertaineque celuiquidonneàmangeràl’affaméMesertréellement.ConsidèrecelacommelaVérité.»C’étaitun incidentordinaire,cependantparcemoyenBabaexposaitunegrandevéritéspirituelleetIlmontrait sonapplicationpratiquedanslaviedetouslesjours,sansheurterlasensibilitédepersonne.Apartir decemomentlà,LaxmibaisemitàLuioffrirtouslesjoursdulaitetdupainavecamouretdévotion. Babalesacceptaitetlesmangeaitavecreconnaissance.Ilenprenaitunepartieet,parl’intermédiaire deLaxmibai,faisaitparvenirleresteàRadhakrishnamayīquimangeaittoujoursavecdélectationle surplus du prasad de Baba. Cette histoire de pain ne devrait pas être considérée comme une digression; elle montre de quelle manière Sai Baba était présent dans toutes les créatures et les transcendait.IlestOmniprésent,Immortel,sansnaissancenimort. BabasesouvintduservicedeLaxmibai.CommentauraitIlpul’oublier?Justeavantdequitter Soncorps,IlmitlamaindansSapocheetIlluidonnacinqroupies,puisquatreroupies,cequifitau totalneufroupies.Cechiffre(9)estindicatifdesneuftypesdedévotiondécritsdanslechapitre21; oupeutêtres’agitildela dakshina offerteaumomentde Shilangan .Laxmibaiétaitunefemmeaisée etellen’avaitdoncpasbesoind’argent.PeutêtreBabaatilvouluévoquerouattirersonattentionsur lesneufcaractéristiquesd’unbondisciple,dontilestfaitmentiondanslesixièmeversetduchapitre 10duonzièmeLivredu SrimadBhagavatam;cinqcaractéristiquessontnomméesdanslapremière strophe 94 ,puisquatreautresdanslaseconde.Babaasuivilemêmeordre.CecadeaudeBabadeneuf roupies,jamaisellenel’oublia. Etant parfaitement attentif et conscient, Baba prit aussi d’autres précautions dans Ses derniers instants.ParpureconsidérationpourSesfidèles,Ilordonnaàtousderentrerchezeux.Kakasaheb Dixit,BapusahebButietd’autres,setrouvaientdanslaMosquée,attendantanxieusementdeservir Baba,maisIlleurdemandad’allerau wada etdereveniraprèslerepas.IlsavaientdumalàLequitter maisilsnepouvaientpasnonplusLuidésobéir.Aussis’enallèrentilsau wada lecœurlourdeten traînantlespieds.Ilssavaientquel’étatdeBabaétaittrèsgraveetcela,ilsnepouvaientl’oublier.Ils s’assirentpourmanger,maisleurespritétaitailleurs,ilétaitavecBaba.Avantdeterminerleurrepas ilsapprirentqueBabaavaitquittéSonenveloppemortelle.Abandonnantleursassiettes,ilscoururent àlaMosquéeetvirentqueBabareposaitenfindanslesbrasdeBayaji.Iln’étaitpastombésurlesol etIln’étaitpasnonplusétendusurSonlit,maisIlétaittranquillementassissurSonsiège,etc’esten faisantlacharitédeSapropremain,qu’IlquittaSoncorps.Lessaintss’incarnentetviennentence monde avec une mission précise et quand elle est accomplie, ils s’en vont aussi tranquillement et facilementqu’ilssontvenus. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

94 Lediscipledevrait:1)accomplirscrupuleusementlestâchesquiluiincombentsansendésirerlesfruits,2) voirclairementquetousleshommesfascinésparlesplaisirsobtiennentenfaitlecontraire,3)évitertouteaction baséesurledésiretaccomplircellesquilepoussentauprogrèsspirituel,4)êtreinfatigabledanssapratiquedes disciplinesquivisentàcontrôlerlessens,etavoirunzèleplusgrandencorepourleserviceàsonGuru,5)se libérerdetoutorgueiletjalousie,6)renonceràtoutattachementégoïste,7)avoiruneprofondeaffectionpour sonGuru,8)avoirunmentalcalmeetstable,focalisésurlaréalisationduSoi,9)êtresansenvieetévitertoute conversationinutile.( Bhagavatam Livre11,chap.10,versets16) 162 CHAPITRE 43 et 44 Le décès de Baba (suite) Préparation–leSamādhiMandir–larupturedelabrique–Samādhidesoixantedouzeheures– SannyāsaourenoncementdeJog–lesParolesdeBabadoucescommeunnectar Leschapitres43et44continuentàraconterl’événementdelamortdeBabaetparconséquent ilsontété réunis. Préparation LesHindousontcoutumedeliredebienfaisantesEcrituresreligieusesaumoribond,pouréloigner sonespritdeschosesmatériellesetlefixersurdessujetsspirituels,afinquesonévolutionfuturesoit aisée et naturelle. Tout le monde sait que, quand le roi Parikshit fut maudit par le fils d’un Rishi brahmaneetqu’iln’avaitplusqu’unesemaineàvivre,legrandsageShukadevluiexpliquapendant cettesemainelacélèbre Purāna .Cettepratiqueestenvigueurencoreaujourd’hui,etla Gītā, le Srimad Bhagavatam et d’autres livres sacrés sont lus aux mourants. Baba étant une Incarnationdivine,Iln’avaitpasbesoind’unetelleaide,maisIlsuivitcettepratiquejustepourservir d’exempleauxgens.QuandIlsutqu’Ilallaitbientôtmourir,IldemandaàuncertainM.VazedeLui lirele RāmaVijaya.M.Vazelutlelivrecompletdanslasemaine.PuisBabaluidemandadelerelire jouretnuit,etilterminalasecondelectureentroisjours.Onzejourspassèrentainsi.Ensuiteillerelut encorependanttroisjours.Ilétaitépuisé,aussiBabaluipermitIldes’enalleretrestaensilence.Il demeuradansleSoietattenditSondernierinstant. Depuisdeuxoutroisjours,BabaavaitcesséSessortiesmatinalesetlescircuitspourmendier;Il restaitassisdanslaMosquée.Ilfutconscientjusqu’àlafinetconseillaitauxfidèlesdenepasperdre courage.Ilnefitsavoiràpersonnel’heureexactedeSondépart.KakasahebDixitetShrimanButi mangeaienttous lesjoursavec Lui dans la Mosquée. Cejourlà (15 octobre), après l’ ārati , Il leur demanda d’aller déjeuner chez eux. Cependant quelquesuns, à savoir Laxmibai Shinde, Bhagoji Shinde,Bayaji,LaxmanBalaShimpietNanasahebNimonkarrestèrentlà;Shamaétaitassissurles marches.AprèsavoirdonnélesneufroupiesàLaxmibaiShinde,Babaditqu’Ilnesesentaitpasbien dans la Mosquée et qu’il fallait L’emmener à la maison en pierres de Buti, où Il serait bien. En prononçantcesderniersmots,Ils’inclinasurlecorpsdeBayajietrenditSonderniersoupir.Bhagoji remarquaqueSarespirations’étaitarrêtéeetilleditimmédiatementàNanasahebNimonkarquiétait assistoutprêt.Nanasahebapporta unpeu d’eauet la versadanslabouche deBaba. Elleressortit. Alors il cria très fort: «Ô Deva !» Baba sembla ouvrir les yeux et dire: «Ah!»,àvoixbasse.Maisildevintbientôtévidentqu’IlavaitquittédéfinitivementSoncorps. LanouvelledudécèsdeBabaserépanditcommeunetraînéedepoudredanslevillagedeShirdiet touslesgens,hommes,femmesetenfants,accoururentàlaMosquéeetcommencèrentàselamenter detouteslesfaçonsdecetteperte.Certainspleuraientbruyamment,d’autressevautraientàterreet d’autresencores’évanouissaientdanslesrues.Leslarmesruisselaientdesyeuxdetousetchacunétait accablédechagrin. CertainscommencèrentàévoquerdesparolesdeSaiBaba.Quelqu’unrappelaqueMaharaj(Sai Baba)avaitannoncéàSesfidèlesque,danslefutur,Ilapparaîtraitsouslaformed’ungarçondehuit ans.C’étaitlesparolesd’unsaintetparconséquent,personnenepouvaitlesmettreendoute,parce que, durant l’Avatara de Krishna, Seigneur Vishnu avait justement accompli cette action. Dans la prison,KrishnaapparutàDevakisousl’apparenced’unenfantdehuitansauteintlumineux,dontles quatre bras brandissaient des armes. Dans cette Incarnationlà, le Seigneur Krishna avait allégé le fardeaudelaterre.Etcelleci(celledeSaiBaba)avaitpourmissionl’élévationdeSesfidèles.Alors pourquoidouter?Lesvoiesdessaintssontvraimentimpénétrables.CecontactentreSaiBabaetSes 163 fidèles n’était pas réservé seulement à une seule génération mais il concernait les soixantedouze générationsprécédentes.Ilavaitgénérédetelsliensd’amourquelesfidèlessefiguraientqueMaharaj (SaiBaba)étaitpartienvoyageetilsavaientlafermeconvictionqu’Ilreviendraitbientôt. Ensuiteunequestionseposa:quefairepourlereposducorpsdeBaba?DesMusulmansdisaient que le corps devait être enterré dans un espace ouvert et qu’une tombe devait être construite par dessus.MêmeKhushalchandetAmirShakkarpartageaientcetteopinion.MaisRamachandraPatil,le maireduvillage,ditauxvillageoisd’unevoixfermeetdéterminée:«Votreidéen’estpasacceptable pournous.LecorpsdeBabanedevraitêtreplacéquedansle wada .»Ainsi,lesgensétaientdivisés surcepointetladiscussionàceproposduratrentesixheures. Lemercredimatin,BabaapparutenrêveàLaxmanMamaJoshi,etletirantparlamainIlluidit: «Lèvetoivite.CommeBapusahebpensequeJesuismort,ilneviendrapas;vafairelaprièreet l’ ārati dumatin!»LaxmanMamaétaitl’astrologueduvillageetl’onclematerneldeShama.C’était unbrahmaned’étroiteobservance,ettouslesmatinsilrendaitd’abordunculteàBabaetensuiteà toutes les Déités du village. Il avait en Baba une foi absolue. Après ce rêve, il vint avec tout le matériel nécessaire pour la pūja, et sans tenir compte des protestations des Maulavis (prêtres musulmans),ilaccomplitlapūja etl’ ārati dumatinselonlerituelapproprié,puisils’enalla.Ensuite, à midi, Bapusaheb Jog arriva avec tous les autres et fit l’ārati de midi, comme d’habitude. Après s’êtreremémoréavecattentionlesparolesqueBabaavaitprononcées,lesgensdécidèrentdemettre Son corps dans le wada etsemirentàcreuserlapartiecentrale.Danslasoirée de mardi, le vice inspecteur de Rahata, et d’autres fidèles venus d’ailleurs, se présentèrent, et tous acceptèrent la proposition.Lematinsuivant,AmirbhaiarrivadeMumbai,etle mamlatdar, deKopargaon.Lesgens semblaient divisés dans leurs opinions. Certains insistaientpourenterrerlecorpsàl’extérieur.Le mamlatdar voulutconnaîtrel’avisdechacunetconstataquelapropositiond’utiliserle wada (comme tombe) avait obtenu le double des suffrages. Il voulait cependant en référer au Préfet local et Kakasaheb Dixit était même prêt à se rendre à Ahmednagar à cet effet. Entretemps, grâce à l’inspirationdeBaba,lesautrespersonneschangèrentd’avisettoutlemondevotaàl’unanimitéen faveurdelaproposition.Lemercredisoir,lecorpsdeBabafutportéenprocessionjusqu’au wada, et aveclerituelprescrit,Ilfutenterrédansle Garbha (matrice),c’estàdiredanslapartiecentralequi avait été réservée à la statue de Muralidhāra (Krishna qui porte la flûte). En fait, Baba devint le Muralidhāra,etle wada devintuntempleetunlieusaintoù,depuislors,desfidèlesviennentengrand nombrechercherlereposetlapaixdel’esprit.LesfunéraillesdeBabafurentdûmentaccompliespar BalasahebBhateetUpasani,unardentfidèledeBaba. Ici,nouspouvonsremarquerque(etlachoseaétéobservéeparleProfesseurNarke)lecorpsde Baba n’était pas devenu rigide et que, même après avoir été exposé pendant trentesix heures, ses membresétaientrestéssouples,àtelpointquel’onputmêmeenleverSon kafni sansledéchirer. Larupturedelabrique . QuelquesjoursavantladisparitiondeBaba,ilseproduisitunsigneinquiétantquilaissaitprésager l’évènement. Il y avait, dans la Mosquée, une vieille brique sur laquelle Baba posait Sa main ou s’asseyait;lanuit,Ils’appuyaitsurellelorsqu’Ilrestaitenpositionméditative( yogāsana ).Depuis desannéesIlemployaitainsilabrique,sansinterruption.UnjourqueBabaétaitabsent,ungarçonqui balayaitlesollasouleva,etmalheureusementelleluiglissadesmains,tombaparterreetsecassaen deuxmorceaux.QuandBabaappritcela,Ildéplorasaperteendisant:«Cen’estpaslabrique,mais Monsortquiaétébrisé.ElleétaitlacompagnedeMavie;avecelleJeméditaistoujourssurleSoi; elle M’était aussi chère que Ma vie; aujourd’hui elle M’a abandonné.» On pourrait se poser la question:«PourquoiSaiBabaatIlexpriméuntelchagrinpourunsimpleobjetinanimételquecette brique?»Acela,Hemadpantrépondque,lorsqu’ilss’incarnentsurterreaveclamissionprécisede sauverlespauvresgenssanssecours,lesSaintssemêlentàeuxetagissentcommeeux.Enapparence, ilsrient,jouentetpleurentcommen’importequi,maisintérieurementilssontparfaitementconscients deleurdevoiretdeleurmission. 164 Le Samādhi desoixantedouzeheures. Trentedeuxansplustôt,en1886,Babaavaitfaitunetentativepour«franchirlafrontière».Ala pleinelunedumoisde Margashirsha (décembrejanvier),Babasouffritd’unegravecrised’asthme. Pours’endébarrasser,IldécidadefairemonterSon prāna (énergievitale)etd’entreren samādhi .Il ditàBhagatMhalsapati:«ProtègeMoncorpspendanttroisjours!SiJereviens,toutirabien;sinon, enterreMoncorpsdansceterrain(enlemontrantdudoigt)etplantesydeuxdrapeauxpoursignaler l’endroit.»Aprèsavoirditcela,Babas’écroula.Ilétaitenviron10hdusoir.Sarespirations’arrêta toutcommeSonpouls.C’étaitcommesiSon prāna (principedevie)avaitquittélecorps.Tousles gens,ycomprislesvillageois,vinrentpourmenerleurenquêteetpourenterrerlecorpsàl’endroit désignéparBaba.MaisMhalsapatilesenempêcha.LecorpsdeBabaappuyésursongiron,ilresta assisàlegarderpendanttroisjoursentiers.Auboutdetroisjours,à3hdumatin,Babadonnades signesdevie,Sonsoufflereprit,l’abdomenseremitenmouvement.IlouvritlesyeuxetétirantSes membresIlrevintàlaconscience. Comptetenudecerécitetdebiend’autres,permettonsaulecteurdesedemandersiSaiBabaétait le corps de trois coudées et demie (1,75 m) qu’Il occupa pendant quelques années et abandonna ensuite,ous’IlétaitleSoiintérieur.Lecorps,composédescinqéléments,estpérissableettransitoire, maisleSoiintérieurestlaRéalitéabsolue,immortelleetnonéphémère.CetÊtrepur,Conscienceou Brahman , Souverain et Contrôleur du mental et des sens, est Sai. Toute chose, dans l’univers, est imprégnée par Cela ( Tat , l’Ineffable) et il n’existe aucun lieu où Il n’est pas. Pour accomplir Sa mission,Ilaassuméuncorpsmortel,etaprèsl’avoirréalisée,Ilarejetélecorps(laformelimitée)et repris Sa forme illimitée. Sai est toujours vivant, tout comme la précédente Incarnation du Dieu Dattatreya,leShriNarasimhaSarasvatideGangapur 95 ,l’estaussi.Sondécèsn’estqu’uneapparence extérieure,carenréalitéIlvitentoutesleschoses,animéesetinanimées;IlestleurGouvernantet leur Souverain Intérieur. Cela peut être expérimenté, même encore aujourd’hui, par tous ceux qui s’abandonnentcomplètementàLuietLevénèrentavecunedévotionsansréserve. Bienqu’ilnoussoitdésormaisimpossibledevoirlaFormedeBaba,sinousallonsàShirdi,nous verronscependantSonbeauportraitpleindeviequiornelaMosquée.IlaétédessinéparShamrao Jaykar,unartisterenomméetfidèlesincèredeBaba.Ceportraitpeut,encoreaujourd’hui,donneràun observateur imaginatif et rempli de dévotion, la satisfaction d’avoir le darshan de Baba. Bien que maintenantIlnesoitdansuncorpsdense,Ilviticietentouslieux,veillantaujourd’huiencoreau bienêtredeSesfidèles,toutcommeIllefaisaitauparavant,quandIlétaitincarné.Lessaintscomme Babanemeurentjamais;bienqu’ilsressemblentauxhommes,ilssontenréalitéDieuLuimême. Lerenoncement( Sannyāsa )deJogBapusaheb Hemadpant termine ce chapitre par le récit du renoncement de Jog. Sakharam Hari, alias Bapusaheb Jog, était l’oncle du célèbre varkari (employé de l’Administration) Vishnubua Jog, de Poona.Iln’avaitpasdedescendance.En1909,aprèsavoirquittéleserviceduGouvernement,ilvint vivreàShirdiavecsonépouse.TouslesdeuxaimaientBabaetpassaientleurtempsàLeserviretàle vénérer.AprèslamortdeMegha,Bapusahebaccomplittouslesjourslacérémoniedel’ āratidansla Mosquée et dans le Chavadi, jusqu’au māhasamādhi de Baba. Il était aussi chargé de lire et d’expliquer à l’assemblée le Jnāneshvari et l’Eknathi Bhagavatam , dans le wada de Sathe. Après L’avoirservipendantdenombreusesannées,JogdemandaàBaba:«Jevousaiservitrèslongtemps, pourtant mon mental n’est ni calme ni serein ; pourquoi le contact avecles saints ne m’atilpas amélioré ? Quand m’accorderezVous Votre grâce ?» Entendant la prière de Son bhakta, Baba 95 Unjour,SrīNarasimhaSarasvativouluttoutàcoupquitterlavilledeGangapur,disantàsesdisciplesqu’il allaitenpèlerinagedanslesmontagnes.Commelesdisciplescherchaientàl’enempêcher,illestranquillisaen disant:«Mondépartestseulementconventionnel.EnréalitéjenequittepasGangapur.Continueràfairevos bainsrituelsdumatinetàvénérermes padukas (sandales)danslemonastère,carmaprésenceestcertaine,pour toujours.» 165 répondit:«Entempsutile,tesmauvaisesactions(leursfruitsouconséquences)serontdissoutes,tes méritesetdéméritesserontréduitsencendres,etJ’envisageraidetebénirquandturenoncerasàtous lesattachements,quetutriompherasdudésircharneletdusensdugoûtetquand,ayantéliminétous lesobstacles,tuservirasDieudetouttoncoeuretaurasrecoursauboldumendiant(c’estàdire,que tuaccepteraslaviedurenonçant).»Aprèsuncertaintemps,lesparolesdeBabaseréalisèrent.La femmedeJogmourutavantlui,etcommeiln’avaitaucunautreattachement,ilsetrouvalibre;il acceptalasannyāsa avantsamortetréalisalebutdesavie. LesprécieusesParolesdeBaba LebonetmiséricordieuxSaiBabarépétaitsouvent,danslaMosquée,lesdoucesparolessuivantes :«CeluiquiM’aimepardessustout,Mevoittoujours.Pourlui,lemondeentiersansMoin’est quedésolation.IlneparlequedeMoi,ilméditesanscessesurMoietchantetoujoursMonnom. Jemesensredevableenversceluiquis’abandonnetotalementàMoietsesouvienttoujoursde Moi.JerembourseraisadetteenluidonnantlaréalisationduSoi.Jesuisdépendantdecelui quipenseàMoi,quiasoifdeMoietquinemangeriensansMel’offrird’abord.Celuiquivient ainsiàMoidevientunavecMoi,toutcommelefleuvequiparvientàlamerets’immergeen elle,devientunavecelle.Ainsi,éliminantjusqu’àlaplusinfimetraced’orgueiletd’égoïsme, vousdevriezvousabandonneràMoiquiSuisinstallédansvotrecoeur. » Quiestce«Je»? Sai Baba expliqua maintesfois qui est ceJE. Il disait:«Vous n’avez pas besoin d’aller loin pourchercherleJe(ouleSoi).Hormisvotrenometvotreforme,ilyaenvous,commedans tous les êtres, une conscience de l’Être ou Conscience de l’Existence. Il s’agit de Moimême. Sachantcela,voyezMoienvousaussibienquedanstouslesêtres.Sivoussuivezcettepratique, vousréaliserezl’omniprésenceetatteindrezainsil’unionavecMoi .» En conséquence, Hémadpant prie humblement et affectueusement les lecteurs de bien vouloir respecter tous les Dieux, les Saints et les disciples. Baba n’atIl pas dit souvent : «Celui qui se plaintdesautresetergoteàleursujet,MepercelecœuretM’insulte;maisceluiquisouffreet enduretoutMeplaîtleplus.»Ainsi,Babaestomniprésentdanstouslesêtresetdanstoutesles créaturesetIllesenveloppedetouscôtés.Ilnedésireriend’autrequel’amourdetouslesêtres.C’est doncaveccenectar,cettesibienfaisanteetpureambroisiequis’écouletoujoursdeSeslèvres,qu’il termineparcesmots:«CeuxquichantentavecamourlarenomméedeBabaetceuxquiluiprêtent l’oreille avecdévotion,deviendronttousunavecSai». JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

166 CHAPITRE 45

LedoutedeKakasahebetlavisiond’Anandrao–Laplanchedebois–Lelitenboisestfaitpour BabaetnonpourBhagat Préliminaire Dans les trois derniers chapitres, nous avons parlé du décès de Baba. Sa forme physique ou formelimitéeadisparudenotrevue,celanefaitaucundoute,maisSaforme spirituelleouforme illimitée (Son Esprit) vit toujours. Les līlas produits pendant Sa vie ont été amplement racontés jusqu’ici. Depuis Sa mort, de nouveaux līlas ont eu lieu et surviennent encore aujourd’hui. Cela montreclairementqueBabaesttoujoursvivantetqu’IlaideSesfidèlescommeauparavant.Ceuxqui onteuuncontactavecBabadeSonvivantfurentbiensûrtrèschanceux,etsicertainsn’arrivaientpas à se détacher des choses et des plaisirs de ce monde, et n’avaient pas leur esprit tourné vers le Seigneur, c’étaitparpuremalchance. Alors,comme encore aujourd’hui, était requise une dévotion inconditionnelle envers Baba. Tous nos sens, nos organes et notre mental doivent coopérer pour adoreretservirBaba.Ilnesertàriend’engagercertainsorganesdansleculteetd’endétournerles autres.Siunactetelquel’adorationoulaméditation,doitêtreaccompli,ilfautlefairedetoutson coeuretdetoutesonâme. L’amour qu’une épouse chaste porte à son mari est quelquefois comparé à celui d’un disciple envers son Maître (Guru). Cependant, le premier reste largement audessous du second, qui est incomparable.Personne,quecesoitunpère,unemère,unfrèreoutoutautreparent,nepeutvenirà notreaidequandils’agitd’atteindrelebutdelavie(laréalisationduSoi).Nousdevonstracerce sentier et le parcourir nousmêmes. Nous devons discerner entre le Réel et l’irréel, renoncer aux chosesetauxplaisirsdecemonde,contrôlernossensetnotremental,etn’aspirerqu’àlalibération. Au lieu de dépendre des autres, nous devrions avoir une foi totale en nousmêmes. Lorsque nous commençonsàpratiquerlediscernement,nousparvenonsàcomprendrequecemondeesttransitoire etirréel,notrepassionpourleschosesmatérielless’affaiblit,etnousfinissonsparnousendétacher. Quand nous découvrons que Brahman , qui est notre Guru véritable, est la seule Réalité, car Il transcendeetimprègnel’universapparent,nouscommençonsàL’adoreràtraverstouteslescréatures. C’estle bhajan oul’adorationdel’unité.Adorantainsile Brahman ouleGuruinconditionnellement, nousdevenonsunavecLuietnousatteignonslaréalisationduSoi.Ensomme,chanterconstamment lenomduGuruetméditersurLuinousprocurelacapacitédeLevoirdanstouslesêtres,etcelanous confèrelaBéatitudeéternelle.L’histoiresuivantevaledémontrer. LedoutedeKakasahebetlavisiond’Anandrao OnsaitqueSaiBabaavaitdemandéàKakasahebDixitdelirequotidiennementdeuxouvragesde ShrīEkanath:(1)L’ EknathiBhagavat et(2)le BhavarthaRāmayana .Kakasahebleslisaittousles joursduvivantdeBaba,etilpoursuivitcettepratiquemêmeaprèsSamort.Unmatin,àlarésidence deKakaMahajaniàChowpatty,unquartierdeMumbai,Kakasahebétaitentraindelirel’ Eknathi Bhagavat . Madhavrao Deshpande, alias Shama, et Kaka Mahajani étaient présents et écoutaient attentivementlepassagequ’ilétaitentraindelire,àsavoir,lesecondchapitredelaonzièmepartiedu livre.Danscepassage,ilétaitquestiondesneuf Siddhas (libérésouparfaits)delafamilleRishabha Kavi, Hari, Antariksha, Prabuddha, Pippalayan, Avirhotra, Drumil, Chamas et Karabhajan qui exposaient au roi Janaka les principes du Dharma sacré. Janaka posa aux neuf Seigneurs des questions très importantes et chacun y répondit de façon satisfaisante. Le premier, à savoir Kavi, expliquacequ’estle bhagavatdharma ;Hari,lescaractéristiquesd’un bhakta (dévot);Antariksha, ce qu’est māyā (l’illusion) ; Prabuddha, comment transcender māyā ; Pippalayan, ce qu’est le Parabrahman (leSuprêmeAbsolu) ;Avirhotracequ’estle Karma ;Drumil,lesincarnationsdeDieu etleursactions;Chamas,quelestlesortd’unnondévotaprèssamort;Karabhajan,lesdifférentes formesd’adorationdeDieuauxdifférentsâges.Ensubstance,ilestditdanscetexposé,qu’encetâge 167 de Kali ,leseulmoyendesalutestlesouvenirconstantdespiedsdeHari(leSeigneur)ouduGuru. Aprèslalecture,Kakasahebditd’untondécouragéàMadhavraoetauxautres:«Commelediscours desneufSeigneurssurladévotionestmerveilleux!Mais,enmêmetemps,commeilestdifficiledele mettre en pratique ! Les Siddhas étaient parfaits, mais estil possible pour des sots tels que nous d’atteindreladévotionqu’ilsontprésentéeendétail?Nousn’yarriveronspas,mêmeaprèsplusieurs naissances,alors,commentfairepouravoirlesalut?Ilsemblequ’iln’yaitaucunespoirpournous.» Madhavraon’aimapascetteattitudepessimistedeKakasaheb.Ildit:«C’estbiendommagequ’une personne qui a eu la chance d’avoir pour Guru un joyau tel que Baba, se lamente de façon aussi désobligeante;s’il a vraiment unefoi absolueen Baba,pourquoi se sentilabattu ? Labhakti des Nathas (Seigneurs)estpeutêtreforteetpuissante,maislanôtren’estellepastendreetaffectueuse? EtBabanenousatIlpasaffirméquesesouvenirdunomdeHarietduGuruetlechanterconfèrele salut ? Alors, pour quelle raison avoir peur et être anxieux ?» Kakasaheb ne fut pas satisfait de l’explication de Madhavrao. Il continua à être nerveux toute lajournée, ruminant et ne cessant de penser au moyen de s’assurer la puissante bhakti des Nathas . Le lendemain matin se produisit le miraclesuivant: Un monsieur appelé Anandrao Pakhade, se présenta; il était à la recherche de Madhavrao. La lecture du Bhagavat avait déjà commencé. M. Pakhade s’assit près de Madhavrao et lui murmura quelquechoseàl’oreille.Illuiracontaàvoixbasselavisionqu’ilavaiteueenrêve.Dérangéparle chuchotement,Kakasahebs’arrêtadelireetdemandaàMadhavraodequoiils’agissait.Cedernierlui dit:«Hiertuasexprimétondouteetmaintenant,voiciunéclaircissement;écoutelavisiondeM. Pakhade, qui explique la caractéristique dela dévotion rédemptriceetprouvequ’ilest suffisantde pratiquerladévotionsousformedesalutationoud’adorationenverslespiedsduGuru.»Tous,eten particulierKakasaheb,étaientimpatientsd’entendrelerécitdecettevision.Puisqu’ilslesouhaitaient, M.Pakhadecommençasonrécit: «Jemetenaisdeboutdansunemerprofondeavecdel’eaujusqu’àlataille.Là,j’aivutoutàcoup SaiBaba.Ilétaitassissuruntrônemagnifiqueconstellédediamants,SesPiedsimmergésdansl’eau. J’étaistrèsheureuxetcomblédevoirlaFormedeBaba.Lavisionétaitsiréalistequejen’aipasdu toutpenséquec’étaitunrêve.Assezcurieusement,Madhavraosetrouvaitlàaussi.Chaleureusement ilm’adit:‘Anandrao,jettetoiauxPiedsdeBaba.’J’airépliqué:‘Jesouhaitelefaire,maisSesPieds sontdansl’eau;commentpuisjeposermatêtesureux?Jesuisdésemparé.’Enentendantcela,ila ditàBaba:‘ÔDeva,sortezVosPiedsdel’eau.’AlorsBabaaimmédiatementretiréSesPieds.Jeles aitouchéssansattendreetjemesuisinclinésureux.Envoyantcela,Babam’abénitetadit:‘Va maintenant,tuatteindraslesalut,iln’yaaucuneraisond’avoirpeuretd’êtreinquiet.’EtIlaajouté encore:‘Donneun dhoti brodéd’oràMonShama,carainsituentirerasbénéfice.’» Conformément aux ordres de Baba, M. Pakhade acheta le dhoti et demanda à Kakasaheb de le remettreàMadhavrao,maiscedernierlerefusa,disantqu’àmoinsqueBabaneleluisuggèreoune luienvoieunsigne,ilnel’accepteraitpas.Alors,aprèsavoirdiscutéunpeu,Kakasahebdécidade tirerausort.C’étaitunehabitudeimmuablechezKakasaheb,lorsqu’ilétaitdansledoute,detirerau sortpourtoutessortesdesituationsetdes’enteniràlaréponseindiquéeparlepetitbilletchoisi.Dans cecasprécis,deuxmorceauxdepapier,surlesquelsétaientécrits‘accepter’et‘rejeter’,furentplacés surlesPiedsdel’imagedeBaba,etondemandaàunenfantd’enchoisirun.Lebillet«accepter»fut tiré et Madhavrao accepta le dhoti . De cette manière Anandrao et Madhavrao furent tous deux comblésetleproblèmedeKakasahebfutrésolu. CettehistoirenousencourageàrespecterlesparolesdesautresSaints,maisenmêmetemps,elle nousexhorteàavoirunefoitotaleennotreGuru,etdenousenteniràSesinstructions,carIlsait mieuxquepersonnecequiestbonpournous.GravezdansvotrecoeurcesparolesdeBaba:«Ilya d’innombrablessaintsdanslemonde,maisnotre‘père’(Guru)estnotre‘père’(VraiGuru).Lesautres peuventdirebeaucoupdebonneschosesmaisnousnedevrionsjamaisoublierlesparolesdenotre Guru.Ensomme,aimez votreGurusansréserve,abandonnezvoustotalementàLuietprosternez vousdevantLuirespectueusement.Alorsvousverrezqu’iln’ya,enfacedevous,aucune‘merde l’existencematérielle’àtraverser.» 168 LaplanchedeboisenguisedelitpourBabaetnonpourBhagat DansSajeunesse,Babadormaitsuruneplancheenbois,dequatrebrasdelongetseulementun empan(environ23cm)delarge,avecdepetiteslampesenterrecuitealluméesauxquatrecoins.Plus tard,Ilbrisalaplancheenmorceauxetlajeta(VoirchapitreX).Unjour,BabadécrivitàKakasaheb la grandeur et l’importance de cette planche. En l’entendant, ce dernier dit à Baba : «Si Vous apprécieztoujourslaplanchedebois,j’ensuspendraiunenouvelledanslaMosquéeafinqueVous dormiezàVotreaise.»Babarépondit:«JenevoudraispasdormirenhauteuretlaisserMhalsapati en bas sur le sol.» Alors Kakasaheb dit : «Je fournirai également une autre planche pour Mhalsapati.»Babadit:«Commentpourraitildormirsuruneplanche?Cen’estpasfacilededormir sur une planche. Seul peut le faire celui qui est capable de dormir avec les yeux grands ouverts. QuandJevaisdormir,JedemandesouventàMhalsapatides’asseoirprèsdeMoi,deposersamain surMoncoeuretd’ysentir«lechantdunomduSeigneur»,ets’ilMevoitassoupi,deMeréveiller. Ilnepeutmêmepasfairecela.Luimêmes’endortetcommenceàdodelinerdelatête.QuandJesens samainlourdecommeunepierresurMoncoeuretqueJecrie:«Eh,Bhagat!»,ilbougeetouvreles yeux.Comment,luiquinepeutnis’asseoirnibiendormirparterre,nimainteniruneposture,etqui estesclavedusommeil,pourraitildormirsuruneplanchehautplacée?»Endenombreusesautres occasions, etparamourpour Sesfidèles, Baba a dit : «Conformezvous au devoir dictépar votre proprenature,etn’imitezpasledevoirdesautres». JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

169 CHAPITRE 46 LevoyagedeBabaàGaya–L’histoiredeschèvres Ce chapitre décrit le voyage de Shama à Kashi (Bénarès), PrayagetGaya,etcommentBaba (souslaformedeSonportrait)yarrivaavantlui;ildécritaussilesréminiscencesdeBabasurlavie passéededeuxchèvres. Préliminaire ÔSai,bénissoientTesPieds,bénisoitTonsouveniretbénisoitTon darshan quinouslibèredes liensdu Karma .BienqueTaFormesoitinvisibleàprésent,silesfidèlescroienttoujoursenToi,ils continuentàavoirdesexpériencesdeTaprésence.Parunfilinvisibleetsubtil,Tuattiresdeloinetde prèsTesfidèlesàTesPiedsetTulesétreinscommeunemèreaimanteetbienveillante.Lesfidèlesne saventpasoùTues,maisTutireslesfilsdujeusihabilementqu’ilsréalisentenfindecomptequeTu esderrièreeuxpourlesaideretlessoutenir.Lesgensintelligents,sagesetéruditstombentdansle piège du samsāra (vie illusoire) à cause de leur égoïsme, mais par Ton Pouvoir, Tu sauves les personnespauvres,simplesetsincères.Del’intérieuretinvisiblementTujoueslejeudanssatotalité, maisTufaismineden’êtrepasconcernéparlui.Toutenfaisantleschoses,TuTeprésentescomme n’agissantpas.Personnen’ajamaisriensudeTavie.Pournous,lemieuxestdoncd’abandonnerà TesPiedsnotrecorps,nosparolesetnotreesprit,etdechantertoujoursTonnompoureffacernos fautes.Tuexauceslesvœuxdesfidèles,etàceuxquisontsansdésir,TuconfèreslaFélicitésuprême. LechantdeTondouxnomestla sādhana (pratiquespirituelle) laplusfacilepourlesfidèles.Grâceà ellenosfautesetnosqualités rajasiques (attachement,passion)et tamasiques (ignorance,passivité), disparaîtront,lesqualités sattviques (pureté,rythme) etladroitureprédomineront,etlediscernement, ledétachementetlaconnaissances’établiront.AlorsnotreconscienceresterafixéesurnotreSoiet notreGuru(quisontunetidentiques).C’estcequel’onappelleabandontotalauGuru.Leseulsigne indéniabledecetétatestquenotrementaldevientcalmeetpaisible.Cetabandon,cettedévotionet cette connaissance, sont d’une importance exceptionnelle, car ils entraînent à leur suite la paix, le détachement,laréputation,lesalut,ettoutlereste. SiBabaaccepteunfidèle,Illesuitetresteàsescôtésjouretnuit,chezluiouailleurs.Oùqu’un fidèle puisse aller, Baba s’y trouve déjà sous une forme particulière et d’une manière inattendue. L’histoiresuivanteillustrebiencela. LevoyageàGaya PeuaprèsavoirétéintroduitauprèsdeSaiBaba,KakasahebDixitdécidad’accomplirlacérémonie du cordon sacré ( upanayānam ) pour son fils aîné, Babu, à Nagpur. Quasiment au même moment, NanasahebChandorkardécidadecélébrerlemariagedesonfilsaînéàGwalior.DixitetChandorkar vinrent tous les deux à Shirdi et invitèrent affectueusement Baba à ces cérémonies. Baba leur demandadeprendreShamaentantqueSonreprésentant.Commeilsinsistaientpourqu’Ilvienneen personne,Babaleurdemandad’emmenerShamaaveceuxetdit:«AprèsêtrepassésàBénarèsetà Prayag, Nous serons en avance sur Shama.» Maintenant, notez bien ces mots car ils prouvent l’omniprésencedeBaba. AveclapermissiondeBaba,Shamadécidad’alleràNagpuretGwaliorpourcescérémonies,et d’allerensuiteàKashi(Bénarès),PrayagetGaya.AppaKoteserésolutàl’accompagner.Tousdeux serendirentd’abordàNagpurpourlacérémonieducordonsacré.KakasahebDixitdonnadeuxcents roupiesàShamapoursesdépenses,puis,ilsallèrentàGwaliorpourlacérémoniedumariage.Là, Nanasaheb Chandorkar donna cent roupies à Shama et M. Jathar, son parent, lui donna aussi cent roupies.Aprèscela,ShamaserenditàKashi,puisàAyodhya. Ilfutbienreçudanslemagnifique TempledeLaxmiNarayandeJathar,àKashi(Bénarès)etdansleRāmaMandir,àAyodhya,parle 170 directeurdutempledeJathar.ShamaetKoterestèrentvingtetunjoursàAyodhyaetdeuxmoisà Kashi.EnsuiteilspartirentpourGaya.Dansletrain,ilssesentirentunpeuinquietsenentendantque lapestesévissaitàGaya.IlsarrivèrentdenuitàlagaredeGayaetrestèrentdansle Dharmashala (aubergegratuitepourpèlerins).Lematin,un Gayavala (prêtrequiorganiselelogementetlapension despèlerinsetvitdeleursoffrandes)arrivaetleurdit:«Lespèlerinssesontdéjàmisenroute,vous devriezvousdépêcher.»Shamaluidemandaenpassants’ilyavaitlapesteàGaya.«Non»,répondit le Gayavala ,«S’ilvousplaît,venezsanscraintenianxiétéetconstatezleparvousmême.»Alorsils partirentavecluietlogèrentdanssamaisonquiétaitungrand wada confortable.Shamafutsatisfait dulogementquiluiavaitétéoctroyé,maiscequiluiplutleplusfutlemagnifiquegrandportraitde Baba,fixéaucentredelafaçadedel’immeuble.Enlevoyant,Shamafuttrèsému.Ilsesouvintdes parolesdeBaba:«AprèsêtrepasséparKashietPrayag,NousseronsenavancesurShama»,etil fonditenlarmes.Ilfutparcouruparunfrissondelatêteauxpieds,sagorgeseserraetilsemità sangloter.LeGayavala pensaqu’ilpleuraitparcequ’ilavaitpeurdelapestequisévissaitlà.Mais Shamaluidemandad’oùiltenaitleportraitdeBabaquisetrouvaitlà.Ilréponditqu’ilavaitdeux centsoutroiscentsagentsàManmadetàPuntambe,pourveillerauconfortdespèlerinsquivenaient àGaya,etqu’illesavaitentenduparlerdelarenomméedeBaba.Deplus,douzeansauparavant,il étaitalléàShirdipourassisteràSon darshan .Là,ilavaitétéattiréparleportraitdeBabasuspendu danslamaisondeShama,etaveclapermissiondeBaba,Shamaleluiavaitdonné.C’étaitceportrait luimême.Shamasesouvintalorsdel’incident.Le Gayavala éprouvaunejoiesanslimitequandil réalisa que le Shama qui lui avait rendu servicejadis, était son hôte aujourd’hui. Alors, tous deux échangèrentleuraffectionetleurserviceetilsexultèrentdebonheuretd’allégresse.Le Gayavala lui fitunaccueilvraimentroyal.Ilétaittrèsriche.IlfitasseoirShamadansunpalanquininstallésurle dosd’unéléphantetilveillaàsonconfortetàsesbesoins. LamoraledecettehistoireestquelesparolesdeBabaseréalisentmotpourmot,etqueSonamour pour Ses fidèles est illimité. Mais laissons cela de côté. Il aimait aussi toutes les créatures sans distinction,carIlSesentaitunavecelles.C’estcequ’illustrel’histoiresuivante. Lesdeuxchèvres Unjour,tandisqu’IlrevenaitduLendi(jardin),Babaaperçutuntroupeaudechèvres.Deuxd’entre ellesattirèrentSonattention.Ilallaverselles,lescaressa,lescâlinaetlesachetapourtrentedeux roupies.LesfidèlesfurentsurprisdelaconduitedeBaba.IlspensèrentqueBabaavaitétédupédans cetteaffaire,carleprixd’achatdeschèvresauraitdûêtrededeuxroupieschacune,ouaumaximum detroisouquatreroupies,soithuitroupiespourlesdeux.IlssemirentàLeréprimanderpourSon geste, mais Baba resta calme et serein. Shama etTatya Kote Lui demandèrent une explication. Il réponditqu’Iln’avaitpaséconomiséd’argentcarIln’avaitàSachargenimaisonnifamille.Illeur demandad’acheter,àSesfrais,quatremesuresdelentillesetdenourrirleschèvres.Aprèsquecelafut accompli, Baba rendit les chèvres au propriétaire du troupeau et révéla des souvenirs en racontant l’histoiredeschèvres. «Eh,ShamaetTatya,vouspensezqueJ’aiétéroulédanscetteaffaire.Non.Ecoutezl’histoirede ceschèvres!Dansleurviepassée,ellesétaientdesêtreshumainsetavaientlachanced’êtreavecMoi etdes’asseoiràMescôtés.C’étaitdesfrères;audébutilss’aimaientl’unl’autre,maisplustard,ils devinrentdesennemis.L’aînéétaitparesseuxtandisqueleplusjeuneétaitactifetgagnaitbeaucoup d’argent. Le premier devint jaloux et envieux et voulut tuer son jeune frère pour s’emparer de sa fortune. Ils oublièrent leurs relations fraternelles et commencèrent à se disputer. Le frère aîné eut recoursàdenombreuxstratagèmespourtuersonjeunefrère,maistoutessestentativeséchouèrent. Ainsi, ils devinrent des ennemis mortels et finalement, quand l’occasion se présenta, le frère aîné assénauncoupmortelsurlatêtedesonfrèreavecungrosbâton,etaumêmemomentceluicile frappaavecunehache;lerésultatfutquetouslesdeuxmoururentsurlecoup.Enconséquencede leurs actions, ils s’incarnèrent tous deux en chèvres. Quand ils sont passés près de Moi, Je les ai reconnusimmédiatement.JeMesuissouvenudeleurhistoirepassée.Lesprenantenpitié,J’aivoulu lesapaiseretlesréconforter,etc’estpourcetteraisonqueJ’aidépensétoutcetargentpourlequel vous Me blâmez. Et comme vous n’avez pas aimé Ma transaction, J’ai rendu les chèvres à leur 171 berger.»Telfutl’amourdeSaipourleschèvres! JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

172 CHAPITRE 47

Les Souvenirs de Baba

HistoiredeVeerbhadrappaetdeChenbassappa(serpentetgrenouille) LeprécédentchapitreévoquaitlessouvenirsdeBabaconcernantdeuxchèvres.Celuicidécrit d’autressouvenirssemblablesetrelatel’histoiredeVīrabhadrappaetdeChenbassappa. Préliminaire BénisoitlevisagedeSai!QuandnotreregardseposesurLuipendantunmoment,Ildissipela peinedesnombreusesviespasséesetnousoffreunegrandefélicité;ets’Ilnousaccordelagrâcede nous regarder, Il rompt immédiatement notre lien au karma et nous mène au bonheur. Le fleuve Gange lave la saleté et les fautes de tous ceux qui s’ybaignent, mais il désire ardemment que les Saintsviennentàluipourlebénirparlecontactdeleurspiedsetainsilepurifierdetoutelapollution quis’estdéposéeenlui.IlsaitaveccertitudequeseulslesPiedssacréesdesSaintspeuventl’enlever. SaiestlepluspurjoyauparmilesSaints,etmaintenant,écoutonsLeraconterl’histoirepurificatrice quevoici: Leserpentetlagrenouille SaiBabaaracontéceci:«Unmatin,aprèsavoirprisMonpetitdéjeuner,JesuisalléMepromener au bord d’une rivière. Comme J’étais fatigué, Je Me suis reposé,JeMesuislavélesmainsetles pieds,J’aiprisunbainetJemesuissentirevigoré.Ilyavaitlàunsentierpédestreetaussiuneroute charretière,lesdeuxombragéspardesarbrestouffus.Labrisesoufflaitdoucement.CommeJeMe préparais à fumer le chillum (pipe), J’entendis le coassement d’une grenouille. J’étais en train de frotterlapierreàbriquetpourallumerMapipe,lorsqu’unvoyageurseprésenta,s’assitàMescôtés, MesaluapolimentetM’invitachezluipourmangeretMereposer.IlallumalapipeetMelatendit. Le coassement se fit à nouveau entendre et il voulut savoir ce que c’était. Je lui expliquai qu’une grenouilleavaitdesennuisetqu’elleétaitentraindegoûteraufruitamerdesonpropre karma .Nous devonsrécolterlefruitdecequenousavonssemédansnotreviepassée,etilestinutiledepleurer pourcelamaintenant.PuisilfumaetMerenditlapipeendisantqu’ilallaitvoirparluimême.Jelui disquelagrenouillecriaitparcequ’elleavaitétéattrapéeparungrosserpent.Touslesdeuxayantété trèsméchantsdansleurviepassée,ilsrécoltaientaujourd’huidanscescorpslefruitdeleursactions. Ilsedirigeaversl’endroitetpuconstaterqu’unénormeserpentnoirtenaitunegrossegrenouilledans sagueule. «IlrevintversMoietMeditqu’enmoinsdedixoudouzeminuteslagrenouilleseraitavaléepar le serpent. Je répondis : ‘Non, cela ne se fera pas. Je suis Son Père (Protecteur) et Je suis là maintenant.CommentpourraisJepermettreauserpentdelamanger,suisJeicipourrien?Vousallez voircommentJevaislalibérer.’ «Après avoir à nouveau fumé, nous sommes retournés à l’endroit où se tenait le serpent. L’homme,quiavaitpeur,Mepriadenepasallerplusloin,carleserpentpouvaitnousattaquer.Ne tenantpascomptedesonavis,JeMesuisavancéetJeMesuisadresséainsiauxdeuxcréatures:‘Ô Vīrabhadrappa,tonennemiBassappanes’estilpasencorerepenti,bienqu’ilsoitnésouslaforme d’une grenouille? Et toimême,bien que nésousla forme d’unserpent, entretienstu toujours une âprehostilitéàsonégard?Vousdevriezavoirhontedevous,abandonnezvotrehainemaintenantet soyezenpaix.’ 173 «En entendant cesparoles, le serpentlâcha rapidement la grenouille,plongea dans la rivière et disparut.Lagrenouilles’enallaaussiensautillant,etsecachadanslesbuissons. «Le voyageur fut très surpris ; il déclara ne pas comprendre comment le serpent avait laissé échapperlagrenouilleetavaitdisparuaprèsavoirentenduMesparoles.QuiétaitVīrabhadrappaet quiétaitBassappa?Etquelleétaitlacausedeleurhostilité?Jerevinsavecluiaupieddel’arbre,et aprèsavoirpartagéencorequelquesboufféesaveclui,Jeluiexpliquaiainsicemystère: «AenvironseptouhuitkilomètresdeMonvillage,ilyavaitunancienlieusacré,sanctifiéparun templedédiéauSeigneurShiva.Letempleétaitvieuxetdélabré.Leshabitantsdulieucollectaient desfondspourleréparer.Lorsqu’unebonnesommefutrassemblée,ilsprirentdesdispositionspour célébrerleculteetétablirentdesplansavecestimationspourlesréparations.Unhommerichedela localitéfutnommétrésorieretonluiconfialatotalitédutravail.Ildevaittenirdescomptesréguliers et être honnête dans toutes ses tractations. C’était un grand avare et il dépensa très peu pour les réparations qui, par conséquent, avancèrent lentement. Il dépensa tous les fonds, gaspilla pour lui mêmeunecertainesommeetneversariendesapoche.Ilavaitunparlermielleuxetfuttrèshabile pourdonnerdesexplicationsplausiblesconcernantlalenteetpiètreprogressiondestravaux.Lesgens revinrentlevoiretluidirentque,tantqu’iln’apporteraitpassonaideetqu’iln’essaieraitpasdefaire desonmieux,lestravauxnepourraientpasêtreachevés.Ilsluidemandèrentdemeneràbienleprojet etcollectèrentdenouveauxfondsqu’ilsluienvoyèrent.Ilreçutcettesommemaisrestadanslamême inertiequ’auparavantetnefitpasprogresserleschoses.Auboutdequelquesjours,Dieu(sousforme deShiva)apparutenrêveàsafemmeetluidit:«Levezvous,construisezledômedutemple,etJe vousdonnerailecentupledecequevousdépenserez.»Elleracontacettevisionàsonmari.Commeil avaitpeurd’êtreentraînédansdesdépenses,iltournalachoseendérision,disantqu’ilnes’agissait que d’un rêve, une chose sur laquelle il ne fallait pas se baser ni la mettre en pratique; sinon, pourquoiDieun’apparaissaitIlpasdanssonrêveàluipourl’entreteniràcesujet?Etaitilinférieurà elle?C’étaitcommeuncauchemar,avecpourobjectifdecréerunsentimentpernicieuxentrelemari etsafemme.Elledutgarderlesilence. «Dieun’aimepaslesgrossessouscriptionsnilesdonationscollectéescontrelegrédesdonateurs, maisIlaimetoujourslesmenuessommesdonnéesavecamour,dévotionetgratitude.Quelquesjours plustard,Dieuapparutdenouveauenrêveàlafemmeetluidit:«Nevousoccupezpasdevotremari etdescollectesqu’ilarecueillies.Nelepoussezpasàdépenserdel’argentpourletemple.CequeJe veux,c’estlejustesentiment( bhāva )etladévotion.Sivouslevoulez,donnezplutôtquelquechose quivousappartient.»ElleconsultasonmariausujetdecettevisionetdécidadedonneràDieudes paruresquesonpèreluiavaitoffertes.L’avarefutdéconcertéetdécidamêmedetricheravecDieu danscetteaffaire.Ilsousestimalesparuresàmilleroupies,lesrachetaluimêmeet,aulieudedonner la somme, il réserva à Dieu un champ inculte en guise de contrepartie. La femme accepta cet arrangement.Leterrainn’étaitpassapropriété,ilappartenaitàunepauvrefemmeappeléeDubakiqui l’avaithypothéquéauprèsdeluipourdeuxcentsroupies.Depuislongtempselleétaitincapabledele rembourser.Ainsi,l’avareruséescroquatiltoutlemonde,safemme,DubakietmêmeDieu.Laterre étaitstérile,ellen’avaitaucunevaleuretnerapportaitrien,mêmedurantlesmeilleuressaisons. «Latransactionfutainsiconclue;laterrefutdonnéeenpropriétéaupauvreprêtrequifutcontent de cette dotation. Quelque temps après, d’étranges incidents se produisirent. Il y eut une tempête épouvantableaccompagnéed’unepluiediluvienne.Lafoudrefrappalamaisonduricheavareoùilse trouvaitavecsafemme,etilsmoururenttouslesdeux.Dubakiégalementrenditsonderniersoupir. «Danslaviesuivante,lericheavarenaquitàdansunefamillebrahmaneetfutappelé Vīrabhadrappa.Sapieuseépouses’incarnacommefilleduprêtredutempleetreçutlenomdeGauri. Dubaki(ladébitrice)pritnaissanceentantquegarçondanslafamilleduserviteurdutempleeton l’appelaChenbassappa.LeprêtreétaitundeMesamis.IlvenaitsouventMevoirpourbavarderet fumer.SafilleGauriaussiM’étaitdévouée.Ellegrandissaitviteetsonpèreluicherchaitunbonmari. Jeluidisdenepass’inquiéteràcesujet,carleprétendantviendraitluimêmelachercher.Puisun jour,unpauvregarçon,appeléVīrabhadrappa,quierraitetmendiaitsonpain,arrivachezleprêtre. 174 AvecMonconsentementGauriluifutdonnéeenmariage.Audébut,ilfutaussil’undeMesfidèles, carJ’avais recommandé son mariage avec Gauri, maisplus tard, il devint avare. Même dans cette nouvellevie,ilétaitavided’argentetilMedemandaitdel’aideràengagner,carildevaitentretenirsa famille. Deschosesétrangesseproduisirent.Ilyeutsoudainuneflambéedesprix,etpourlaplusgrande chancedeGauri,ilyeutunefortedemandepourl’achatdeterres;sonterrainfutvendupourcent milleroupies(centfoislavaleurdesesparures).Lamoitiédelasommefutpayéeenespècesetle restedevaitêtrepayéenvingtcinqversementsdedeuxmilleroupieschacun.Toutlemondeaccepta cettetransaction,maisilscommencèrentàsedisputeràproposdel’argent.IlsvinrentMeconsulter. JeleurdisquelapropriétéappartenaitàDieuetétaitdévolueauprêtre,queGaurienétaitlaseule héritièreetpropriétaire,qu’aucunesommenedevaitêtredépenséesanssonconsentement,etqueson marin’avaitabsolumentaucundroitsurcetargent.EnentendantMonverdict,Vīrabhadrappasemit en colère et dit que Je voulais approuver les revendications de Gauri et M’approprier son bien. L’entendantparlerainsiJememisàpenseràDieuetgardaiMoncalme.Vīrabhadrapparéprimanda safemme(Gauri)etellerevintMevoiràmidi;elleMedemandadenepasfaireattentionàcequeles autres disaient et de ne pas l’abandonner car elle était Ma fille. Comme elle implorait ainsi Ma protection,Jeluifislapromessedetraverserlesseptmerspourveniràsonsecours.Puis,cettenuitlà, Gaurieutunevision.Mahadeva(Shiva)luiapparutenrêveetdit:‘Toutl’argentestàtoi,nedonne rienàpersonne,dépenseenunepartiepourlesbesoinsdutempleenaccordavecChenbassappa,etsi tuveuxenl’utiliserpourautrechose,consulteBabaàlaMosquée(c’estàdireMoimême).’Gauri MeracontasavisionetJeluidonnailesconseilsappropriés.Jeluiconseillaidegarderlecapitalpour ellemême,dedonnerlamoitiédumontantdesintérêtsàChenbassappaetqueVīrabhadrappan’avait rien à voir dans cette affaire. Tandis que Je lui parlais ainsi, Vīrabhadrappa et Chenbassappa arrivèrenttouslesdeuxensedisputant.JefisdeMonmieuxpourlescalmeretleurracontailavision queDieuavaitdonnéeàGauri.VīrabhadrappadevintfoufurieuxetmenaçadetuerChenbassappaen lecoupantenmorceaux.Effrayé,Chenbassappas’agrippaàMesPiedsetchercharefugeprèsdeMoi. Jeluifislapromessedelesauverdelacolèredesonennemi.Ensuite,auboutdequelquetemps, Vīrabhadrappa mourut et naquit à nouveau sous la forme d’un serpent, tandis que Chenbassappa renaissait sous la forme d’une grenouille. En entendant le coassement de Chenbassappa et Me souvenantdeMapromesse,JesuisvenuicipourlesauveretpourhonorerMaparole.Dieucourtvers Sesfidèlespourlessecourirdansledanger.IlasauvéChenbassappa(lagrenouille)enM’envoyant ici.Toutçàestle līlaoujeudeDieu.» LaMorale Lamoraledecettehistoireestquenousrécoltonsforcémentcequenousavonssemé,onnepeuty échapper,qu’ilfautsouffrirpourréglersesdettesetsesconflitsaveclesautres,etquel’obsessionde l’argententraînel’hommeavideauniveauleplusbasetprovoquefinalementsadestructionetcelle desautres. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

175 CHAPITRE 48

La prévention des malheurs des fidèles L’histoirede(1)M.Sevadeetde(2)M.Sapatneker Aucommencementdecechapitre,quelqu’undemandaàHemadpantsiSaiBabaétaitun Guru ou un Sadguru . Afin de répondre à cette question, Hémadpant décrit ainsi les signes ou caractéristiquesd’un Sadguru : Lescaractéristiquesd’un Sadguru N’estpasun Sadguru celuiquienseignelesVédas,leVédāntaoulessix Shastras (livressacrés, préceptes), qui contrôle son souffle, dessine sur son corps les symboles de Vishnu, ou donne d’agréablesdiscourssurle Brahman ;ouencoreceluiquienseignedes mantras (syllabessacrées)aux disciples et leur demande de les chanter un certain nombre de fois, sans toutefois leur garantir un résultat en un temps défini; ou celui qui, grâce à son immense savoir, explique admirablement le Principe ultime, sans l’avoir expérimenté luimême et sans avoir obtenu la réalisation du Soi. En revancheceluiqui,parsesparoles,créeennousundésintérêtpourlesplaisirsdecemondeetdel’au delà, et suscite en nous l’aspiration à réaliser le Soi, celui qui est versé aussi bien dans le savoir théoriquequepratique,mérited’êtreappelé Sadguru .Comment,sansavoirexpérimentéluimêmela réalisationduSoi,pourraitillatransmettreàsesdisciples?Un Sadguru n’attendniserviceniprofit de ses disciples, même pas en rêve. Bien au contraire, il désire les servir. Il ne se considère pas commesupérieuretsondisciplecommeinférieur.Nonseulementill’aimecommesonfils,maisille voitcommeégalàluimêmeoucomme Brahman .Lacaractéristiqueprincipaled’un Sadguru estqu’il estl’expressionmêmedelapaix.Iln’estjamaisimpatientniirrité.Pourlui,iln’yaaucunedifférence entrepauvreetriche,entrepetitetgrand. Hemadpantpenseque,grâceàdel’accumulationdeméritesdanssesviespassées,ilaeulachance derencontrerSaiBabaetd’êtrebéniparun Sadguru telqueLui.MêmedansSajeunesse,Babane possédait rien (sauf peutêtre un chillum ). Il n’avait ni famille, ni ami, ni domicile, ni soutien d’aucunesorte.DepuisSes18ans,IlexerçaituncontrôleparfaitetextraordinairesurSonesprit.Il vivait alors dans des lieux retirés et gardait la conscience toujours fixée sur le Soi. Voyant l’attachementpurdeSesfidèles,Ilagissaittoujoursdansleurintérêtetdecefait,enuncertainsensIl dépendaitd’eux.Lesexpériencesqu’IlprocuraàSesfidèlesdeSonvivant,ceuxquis’attachentàLui lesviventencoreàprésent,aprèsSon samādhi .Voicicequelesfidèlesdoiventfaire:ilfautqu’ils préparentlalampedeleurcœur,aveclafoietladévotion,etyfassentbrûlerlamèchedel’amour. Unefoiscelaaccompli,laflammedelaconnaissance(réalisationduSoi)s’allumeraetbrilleraavec plus d’éclat. La simple connaissance sans l’amour est aride ; personne ne veut d’une telle connaissance.Sansamouriln’yapasdecontentement;aussi,devrionsnousavoirunamourconstant et illimité. Comment apprécier l’amour ? En face de lui tout devient insignifiant. Sans amour, les choses que nous lisons, écoutons et étudions sont sans effet. Dans le sillage de l’amour suivent la dévotion,ledétachement,lapaixetlalibération,avectousleurstrésors.Maisenaucuncasl’amour nenaîtrasinousn’éprouvonspasd’aspirationprofonde.Ainsi,quandilyaundésirardent,DieuSe manifeste.Celaimpliquel’amour,quiestlemoyend’obtenirlalibération. Revenons maintenant à l’histoire principale de ce chapitre. Un homme devrait aller voir un véritableSaintavecunespritpur,oumêmeparpurecuriosité,etluitoucherlespieds;ainsienfinde compteilpeutêtresûrd’êtresauvé.C’estcequ’illustrentleshistoiressuivantes. M.Shevade M.Sapatnekard’Akkalkot(districtdeSolapur)étudiaitledroit.IlrencontraM.Shevade,unautre étudiant,etd’autrescamaradesd’étudesejoignirentàeuxpourcomparerleursnotes.Lesquestionset lesréponseséchangéesentreeuxrévélèrentqueM.Shevadeétait,detous,lemoinsbienpréparépour 176 l’examen;touslesétudiantssemoquèrentdoncdelui.Maisilleurcertifiaque,malgrésonmanque depréparation,ilétaitcertainderéussirl’examen,carsonSaiBabaseraitlàpourleluifairepasser avec succès. M. Sapatnekar fut surpris par cette affirmation. Il prit M. Shevade à part et lui demandaquiétaitceSaiBabaqu’ilportaitauxnues.Ilrépondit:«C’estunFakirquivitdansune MosquéeàShirdi(districtd’Ahmednagar).C’estungrandEtre.Ilexistepeutêtrebeaucoupd’autres Saints,maisCeluiciestexceptionnel.OnnepeutLevoir,àmoinsd’avoiraccumuléungrandnombre de mérites. J’ai une foi absolue en Lui, et ce qu’Il dit s’avère toujours. Il m’a assuré queje serai définitivementreçul’annéeprochaineetjesuiscertainderéussirl’examenfinal,avecSagrâce.»M. SapatnekarritdelaconfiancedesonamietsemoquadeluietdeBaba. M.Sapatnekar M.Sapatnekarfutreçuàsonexamenets’installaàAkkalkotpouryexercerlemétierd’avocat. Dixansaprèscesévènements,en1913,ilperditsonfilsuniqueàcaused’unemaladiedelagorge. Cela lui brisa le cœur. Il chercha un peu de réconfort en faisant un pèlerinage à Pandharpur, à Gangapuretdansd’autreslieuxsaints,maisilnetrouvapaslapaixmentale.Alors,illutleVédānta, maiscelanel’aidapasdavantage.Acemomentlà,ilsesouvintdesremarquesdeM.Shevadeetde safoienBaba,etilpensaqu’ildevraitaller,luiaussi,àShirdivoirBaba.Ils’yrenditavecsonplus jeunefrèrePanditraoetfuttrèsheureuxd’apercevoirBabadeloin.Quandils’approchadeLuipour seprosterneretposerunenoixdecocodevantLuiavecunpursentimentdedévotion,Babas’écria aussitôt : «Vaten !» Sapatnekar courba la tête, recula et s’assit sur le côté. Il voulait consulter quelqu’unquipourraitleconseillersurlamarcheàsuivre.OnluimentionnalenomdeBalaShimpi. Sapatnekarlerencontraetluidemandasonaide.IlsachetèrentdesphotosdeBabaetlesapportèrentà laMosquée.BalaShimpipritunephotodanssamain,laprésentaàBabaetLuidemandaquiétaitsur elle. Baba dit:«C’est laphoto de son bienaimé», en montrant Sapatnekar du doigt. Disant cela, BabasemitàrireettouslesautressejoignirentàLui.BalademandaàBabapourquoiIlavaitrietil fitsigneàSapatnekardes’avancerpourrecevoirle darshan .AlorsqueSapatnekarcommençaitàse prosterner, Baba cria à nouveau : «Vaten !» Sapatekar ne savait que faire. Alors, tous deux joignirentlesmainsets’assirentdevantBabaenpriant.Finalement,BabaordonnaàSapatnekarde quitter immédiatementleslieux. Les deux hommes furent attristés et découragés. Comme il devait obéiràl’ordredeBaba,SapatnekarquittaShirdilecœurlourd,priantpouravoirlapermissionde recevoirle darshan laprochainefois. MmeSapatnekar Uneannées’écoulaetsonmentaln’étaittoujourspasenpaix.IlserenditàGangapuroùilsesentit plusagitéencore.EnsuiteilallaàMadhegaonpoursereposeretfinalementildécidadeserendreà Kashi.Deuxjoursavantledépart,safemmeeutunevision.Danssonrêve,elleallaitavecunecruche aupuitsdeLakadsha.Là,setenaitunFakir,latêtecouverted’unboutd’étoffeetassisaupiedd’un arbre nīme;ilseleva,s’approchad’elleetdit:«Monenfantpourquoitefatiguerpourrien?Jevais remplirtacrucheavecdel’eaupure.»ElleeutpeurduFakiretrevintentoutehâteaveclacruche vide.LeFakirlasuivit.Acemomentlà,elleseréveillaetouvritlesyeux.Elleparladecettevisionà sonmari.Ilspensèrentquec’étaitunsignefavorableetilspartirenttouslesdeuxpourShirdi.Quand ilsarrivèrentàlaMosquée,Babaétaitabsent.IlsetrouvaitauLendi.IlsattendirentdoncSonretour. QuandIlrevint,MmeSapatnekarfutsurprisedevoirqueleFakirdesavisionressemblaitexactement à Baba. Elle se prosterna respectueusement devant Lui et s’assit en le regardant. En voyant son humilité,Babafuttrèscontentetcommençaàraconterunehistoire,àSamanièretrèscaractéristique etparticulière,commes’ils’adressaitàunetiercepersonne.Ildit:«Mesbras,MonabdomenetMa tailleMefontsouffrirdepuislongtemps.J’aiprisbeaucoupdemédicamentsmaislesdouleursn’ont pascessé.JeMesuislassédesremèdes,carilsneM’ontapportéaucunsoulagement.PourtantJesuis surprisdeconstater,àprésent,quetoutesmesdouleursontdisparuenuninstant.»Bienqu’aucunnom n’eûtétémentionné,c’étaitl’histoiredeMmeSapatnekarellemême.Sesdouleurs,décritesparBaba, laquittèrentaussitôtetcefutpourelleungrandbonheur. EnsuiteM.Sapatnakars’avançapourrecevoirle darshan .Ilfutànouveauaccueilliparlemême 177 «Vaten!»,maiscettefoisilfutplusrepentantetpersévérant.Ilseditquelemécontentementde Babaétaitdûàsesactionspasséesetilrésolutdes’amender.IldécidadevoirBabaenprivépourLui demanderpardondesesméfaits.IlposasatêtesurlesPiedsdeBabaquimitSamainsursatête,après quoiils’assitpourLuimasserdoucementlajambe.Puisunebergèrevints’asseoiretmassaSondos. Baba,àsamanièretrèscaractéristique,Semitàraconterl’histoired’un bania (hommederobe).Il narralesdiversesvicissitudesdesavie,ycomprislamortdesonseulfils.Sapatnekarfutsurprisde constater que l’histoire que Baba racontait était la sienne et il se demanda comment Il pouvait en connaîtrechaquedétail.Ilréalisaqu’IlétaitOmniscientetqu’Ilconnaissaitlecœurdechacun.Au momentoùcettepenséetraversasonesprit,Baba,quiétaitentraindeparleràlabergère,lemontradu doigtetdit:«CethommeMeblâmeetMerendresponsabledelamortdesonfils.EstcequeJetue lesenfantsdesgens?PourquoivientildanslaMosquéepourpleurer?VoicicequeJevaisfaireà présent:Jevaisramenercemêmeenfantdansleseindesafemme.»Aprèscesparoles,IlposaSa mainsursatêteensignedebénédictionetleréconfortaendisant:«CesPiedssontvieuxetsacrés. A présent tu es libre de tout souci ; place toute ta foi en Moi et tu atteindras bientôt ton objectif.»Sapatnekarfuttrèsému,ilbaignadeseslarmeslesPiedsdeBabaetpuis,ilrentrachezlui. Ensuite,ilfitlespréparatifspourleculteetle naivedya etvintàlaMosquéeavecsafemme.Il offrittoutcelaàBabaetacceptaSon prasad .LaMosquéeétaitbondée,maisSapatnekaryentraet salua Baba à plusieurs reprises. En voyant les têtes s’entrechoquer, Baba dit à Sapatnekar : «Pourquoiteprosternestusansarrêt?Unseul nāmaskārsuffit,s’ilestoffertavecamouret humilité. » Cette nuitlà, Sapatnekar assista donc à la procession du Chavadi, comme décrite précédemment.LorsdecetteprocessionBabaressemblaitàunvraiPanduranga(nomdeKrishna). Lelendemain,aumomentdesadieux,Sapatnekarpensaqu’ildevaitd’abordverserune dakshina d’uneroupie, etquesiBabaluiendemandaitencore,aulieudedirenon,ilendonneraitunedeplus, puisqu’il avait mis de côté une somme suffisante pour les dépenses du voyage. Quand il alla à la Mosquéeetoffritlaroupie,Babaendemandauneautreconformémentàsonintention,etquandelle futdonnée,Babalebénitendisant:«Prendslanoixdecoco,metsladanslepandusaridetafemme etparslecœurléger,sanslamoindreinquiétude.»C’estcequ’ilfit,etmoinsd’unanplustard,un filsluinaquit;quandl’enfanteuthuitmois,lecouplevintàShirdiettousdeuxleposèrentauxPieds de Baba en priant ainsi : «Ô Sainath, comme nous ne savons pas comment Vous exprimer notre reconnaissance, nous nous prosternons simplement devant Vous. Bénissez les pauvres gens impuissantsquenoussommes.QueVosPiedssacréssoientdésormaisnotreseulrefuge.Beaucoupde pensées et d’idées nous perturbent dans les états de veille et de rêve, aussi, détournezles de nos esprits,dirigezlesversVotre bhajan (adoration)etbénisseznous.» LefilsfutappeléMuralidhār.Deuxautresenfants(BhaskaretDinkar)naquirentparlasuite.Le couple Sapatnekar réalisa ainsi que les paroles de Baba n’étaient jamais vaines et qu’elles s’accomplissaienttoujours. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

178 CHAPITRE 49 LeshistoiresdeHariKanoba,SwamiSomadev,NanasahebChandorkar Préliminaire QuandmêmelesVédasetles Purānas neparviennentpasàdécrirelagloirede Brahman oudu Sadguru d’unemanièresatisfaisante,commentlesignorantsquenoussommespourraientilsparler adéquatementdenotre Sadguru ShrīSaiBaba?Nouspensonsqu’ilestpréférabledeneriendireàce sujet.Enréalité,l’observanceduvœudesilenceestlemeilleurmoyendelouerle Sadguru, maisles divines qualités de Sai Baba nous le font oublier et nous incitent à ouvrir la bouche. Les mets délicieuxontungoûtinsipidelorsquevientàmanquerlacompagnied’amisetdeparentsavecquiles partager; cependant, si ces personnes se joignent à nous, les mets acquièrent une saveur supplémentaire.LamêmechosesepassepourleSai līlāmrita lenectard’immortalitéquesontles līlasdeSai.Cenectar,nousnepouvonsleconsommerseuls.Lesfrèresetlesamisdoiventsejoindre ànous,etplusilsserontnombreux,mieuxcelavaudra. C’estSaiBabaLuimêmequiinspireceshistoiresetlesfaitécrirecomme Illesouhaite.Notre devoirconsisteànousabandonnertotalementàLuietàméditersurLui.Lapratiquedel’ascèsevaut mieuxqu’unpèlerinage,unvœu,unsacrificeouquelacharité.L’adorationdeHari(leSeigneur)est supérieureàl’ascèse,etlaméditationsurle Sadguru estlameilleuredetouteslespratiques.Nous devrions par conséquent chanter le nom de Sai, réfléchir à Ses maximes, méditer sur Sa forme, ressentirdanslecœurunréelamourpourLui,etaccomplirtousnosactesaveccetamour.Iln’existe pas de meilleur moyen pour rompre les liens de ce samsāra (la vie illusoire). Si nous pouvons accomplirledevoirquinousincombecommeindiquécidessus,Saiseratenudenousaideretdenous libérer.Revenonsmaintenantauxhistoiresdecechapitre. HariKanoba Un monsieur de Mumbai, appelé Hari Kanoba, entendit parler par ses parents et amis des nombreux līlasdeBaba.Iln’ycroyaitpascarilétaitd’unnaturelsceptique.IlvoulutvoirBabapar luimême.IlvintdoncàShirdiavecquelquesamisdeMumbai.Ilportaitsurlatêteunturbanbordé d’un galon, et aux pieds une nouvelle paire de sandales. En voyant Baba de loin, il envisagea de s’approcherpourseprosternerdevantLui,maisilnesavaitquefairedesesnouvellessandales.Illes rangeadansuncoindelacourextérieure,puisilentradanslaMosquéepourrecevoirle darshan de Baba.IlfitunesalutationrespectueuseàBaba,pritSon udi etSon prasad etrepartit.Quandilarriva danslecoindelacourpourreprendresessandales,ilconstata,àsaplusgrandeconsternationqu’elles avaientdisparu.Illescherchaenvainetrentraàsonlogementtoutdéprimé. Ilpritunbain,accomplitsesritesdévotionnelsetoffritle naivedya ,puisils’assitpourlerepas. Toutefois,pendanttout ce temps, iln’avaitpensé qu’àses sandales.Sonrepas terminé, ilsortitse laverlesmains,lorsqu’ilvitungarçonMarathe(delatribudesMarathes)s’avancerverslui.Iltenait danssamainunbâtonauboutduquelétaitsuspendueunepairedesandalesneuves.Ilditauxhommes sortispourselaverlesmains,queBabaluiavaitdemandéd’arpenterlesruesaveccebâtonàlamain etdecrier:«HariKaBeta.JarikaPheta (Hari,filsdeKa,auturbanbrodé)».EtIlavaitajouté:«Si quelqu’unréclamecessandales,assuretoid’abordquesonnomsoitHarietqu’ilsoitbienlefilsde Ka, c’estàdire Kanoba, qu’il porte un turban bordé d’un galon, et ensuite donneles lui.» En entendantcela,HariKanobafutagréablementsurpris.Ils’avançaverslegarçonetdéclaraqueles sandalesluiappartenaient.IlditaugarçonquesonnométaitHari,qu’ilétaitlefilsdeKa(Kanoba),et il lui montra son turban bordé d’un galon. Le garçon fut satisfait et lui restitua ses sandales. Hari Kanobaseditquecommesonturbanétaitvisibleauxyeuxdetous,Babapouvaitl’avoirremarqué, mais comment pouvaitIl connaître son nom Hari et savoir qu’il était le fils de Kanoba, puisqu’il effectuaitsontoutpremiervoyageàShirdi.IlétaitvenulàdansleseulbutdetesterBabaetsans 179 aucuneautreraison.Parcetincident,ilcompritqueBabaétaitungrand Satpurusha (ungrandEtre). Aprèsavoirobtenucequ’ilvoulait,ilrentrachezluipleinementsatisfait. SomadevSwami Ecoutons maintenant l’histoire d’un autre homme qui voulait tester Baba. Bhaiji, le frère de Kakasaheb Dixit, demeurait à Nagpur. Lorsqu’il se rendit dans l’Himalaya, en 1906, il fit la connaissance d’un certain Swami Somadev de Haridwar, à Uttarkashi, au fond de la vallée de Gangotri (dans la région de Garhwal dans l’Uttaranchal Pradesh). Les deux notèrent leurs noms respectifs dans leurs agendas. Cinq ans plus tard, Swami Somadev vint à Nagpur et fut l’hôte de Bhaiji.Là,ilfutheureuxd’entendreparlerdes līlasdeBaba,etundésirirrésistibled’allerLevoirà Shirdinaquitdanssonesprit.IlobtintdeBhaijiunelettred’introductionetpartitpourShirdi.Après êtrepasséparManmadetKopargaon,ilpritune tonga quileconduisitàShirdi.Commeilapprochait deShirdi,ilaperçutdeuxdrapeauxflottantsurletoitdelaMosquée .Généralement,chezdifférents Saints, nous trouvons des comportements, des manières de vivre et des aménagements extérieurs différents. Mais ces signes extérieurs ne devraient jamais nous servirderéférence pour estimer la valeur d’un Saint. Cependant, pour Somadev, il en fut tout autrement. Dès qu’il vit les drapeaux flottantauvent,ilpensa:«PourquoiunSaintauraitilunpenchantpourlesdrapeaux?Estcelàun signe de sainteté ? Cela suppose chez le Saint un grand désir de renommée.» Taraudé par cette pensée,ilsouhaitaannulersonvoyageàShirdietditàsescompagnonsqu’ilvoulaitrepartir.Ilslui dirent : «Alors, pourquoi êtesvous venu jusqu’ici ? Si votre esprit grimace à la seule vue des drapeaux,combienplusagitéseratilencoreenvoyantàShirdilechar,lepalanquin,lechevalettout le reste ?» Le Swami très déconcerté dit : «N’aije pas vu assez de ces sādhus avec chevaux, palanquins et tambours? Il vaut mieux queje reparte, plutôtque d’aller Lui rendre visite .» Après avoirditcesmots,ilcommençaàfairedemitour.Sescompagnonsdevoyagelepressèrentdenepas agir ainsi et de continuer la route avec eux. Ils le prièrent de cesser de penser de façon aussi incohérenteetluidirentquele Sādhu enquestion,c’estàdireBaba,nesesouciaitabsolumentpas desdrapeauxetdesautresartifices. C’étaitlesgens,Sesfidèles,quimaintenaienttoutcetapparatpar amouretdévotionpourLui.Finalement,onlepersuadadepoursuivresonvoyageetd’alleràShirdi voirBaba.Lorsqu’ilyarrivaetqu’ilvitBabadufonddelacour,ilfonditintérieurement,sesyeuxse remplirentdelarmes,sagorgeseserraettoutessesmauvaisespenséestortueusessedissipèrent.Ilse souvintdesonGuruquidisait:«Notredemeure,notrelieuderepos,setrouvelàoùnotreespritestle plusheureuxetleplustranquille.»IlsouhaitaseroulerdanslapoussièretombéedesPiedsdeBaba, maisquandils’approchadeLui,Babasemitencolèreetcria:«Quetousnosartificesrestentavec nous!Toi,retournecheztoietgareàtoisitureviensdanscetteMosquée.Aquoibonrecevoirle darshan deCeluiquifaitflotterdesdrapeauxaudessusdeSaMosquée?Estceunsignedesainteté? Nerestepasiciuninstantdeplus!»LeSwamirestainterloqué.IlréalisaqueBabalisaitdansson coeur et révélait la pensée qu’il avait eue. Quelle Omniscience ! Il comprit combien il avait été mesquinetcombienBabaétaitnobleetpur.IlvitBabaembrasserquelqu’un,entoucherunautrede Samain,enréconforterd’autres,enregarderquelquesunsaffectueusement,rireaveccertains,donner del’ udiprasad àd’autres,etainsilescontenteretlessatisfairetous.Pourquoiluiseuldevaitilêtre traitéaussisévèrement?Aprèsmûreréflexion,ilréalisaquelecomportementdeBabaétaitl’exact refletdesespensées,qu’ildevaitentireruneleçonets’améliorer,etquelacolèredeBabaétaitune bénédictiondéguisée.Inutilededireque,parlasuite,safoienBabasefortifia,etildevintunfidèle inconditionnel. NanasahebChandorkar Hemadpant termine ce chapitre avec l’histoire de Nanasaheb Chandorkar. Un jour, alors que NanasahebétaitassisdanslaMosquéeavecMhalsapatietd’autrespersonnes,unmonsieurmusulman deBijapurarrivaavecsafamillepourvoirBaba.Envoyantlesfemmesvoiléesquil’accompagnaient, Nanasaheb voulut s’en aller, mais Baba l’en empêcha. Les dames vinrent recevoir le darshan de Baba.Lorsqu’uned’ellesenlevasonvoilepoursaluerlesPiedsdeBaba,Nanasaheb,envoyantson visage,futsifortementfrappéparsararebeautéqu’iléprouvaledésirdelavoirànouveau.Quandla dameeutquittéleslieux,Babaquisavaitdansquelétatd’agitationsetrouvaitlementaldeNana,lui 180 parlaainsi :«Nana,pourquoit’agitestuenvain?Ilfautlaisserlessensfaireletravailquileuraété assigné,nousn’avonspasànousenmêler.Dieuacréécemondemagnifique,etc’estnotredevoir d’enapprécierlabeauté.Tonmentalvadoucementretrouversoncalmeetsonéquilibre.Silagrande ported’entréeestouverte,pourquoipasserparlaportedeservice?Quandlecœurestpur,iln’existe pluslemoindreproblème.Pourquoidevrionsnouscraindrequiquecesoit,s’iln’yaennousaucune mauvaise pensée ? Les yeux peuvent faire leur travail, pourquoi devraistu te sentir timide et chancelant?» Shamaétaitprésent,maisilnecomprenaitpaslesensdesparolesdeBaba.Aussi,encheminvers leurrésidence,demandatilàNanadequoiils’agissait.Nanaluiparladesonagitationàlavuedela belledame,commentBabal’avaitsuetcequ’Illuiconseillait.IlexpliquaainsicequeBabaavait voulu dire : «Même si notre esprit est de nature inconstante, il ne faut pas le laisser devenir fou. Quand les sens s’agitent, il faudrait tenir notre corps sous contrôle et ne pas lui permettre d’être impatient.Lessenscourentaprèslesobjetsdudésir,maisnousnedevrionspaslessuivrenidésirer ardemment ces objets. Par une pratique lente et graduelle, on peut vaincre l’agitation. Nous ne devrions pas nous laisser gouverner par les sens, bien que ceuxci puissent ne pas être totalement maîtrisés.Nousdevrionslesréfrénercorrectementetàbonescient,selonlesbesoinsdumoment.La beautéestfaitepourêtrevueetnouspouvonssanscrainteregarderlabeautédesobjets.Iln’yapas lieud’enêtrehonteuxoupeureux.Ilsuffitseulementdenejamaisentretenirdemauvaisespensées. C’estavec un mental sans désir que nous devons observer labeauté de l’œuvre de Dieu. Decette façon,lessensserontcontrôlésaisémentetnaturellement,etmêmedanslajouissancedesobjets,nous noussouviendronsdeDieu.Siaucontrairenousmaîtrisonsnossensextérieurs,maislaissonscourir notre mental après les objets et s’attacher à eux, notre cycle des naissances et des morts ne finira jamais.Avec viveka (discernement)commeconducteurdenotrechar,nouscontrôleronsnotremental etnepermettronspasauxsensdes’égarer.Avecuntelpilote,nousatteindronsle Vishnupada ,(la demeureultime),notreDemeurevéritable,delaquellejamaisl’onnerevient. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

181 CHAPITRE 50 HistoiresdeKakasahebDixit,deShrīTembeSwamietdeBalaramDhurandhar Lechapitre50,delaversionoriginalede Satcharita, aétéinsérédanslechapitre39,cariltraite dumêmesujet.Aussil’avonsnousremplacé,danscetteversion,parlechapitre51.Cechapitredécrit leshistoiresdeKakasahebDixit,deShrīTembeSwamietdeBalaramDhurandhar. Préliminaire VictoireàSaiquiestleprincipalsoutiendes bhaktas ;Ilestnotre Sadguru ,Ilnousexpliquele sensdela Gītāetnousconfèretouslespouvoirs.ÔSai,posesurnoustousunregardbienveillantet bénisnous. Les arbres de santal croissent dans les montagnes Malaya (chaîne des Malabar Ghats, Inde occidentale) et protègent de la chaleur. Les nuages déversent leur eau en pluie, procurant ainsi douceuretfraîcheurauxhabitants.Lesfleurss’épanouissentauprintempsetnouspermettentdeles utiliser pour l’adoration de Dieu. Ainsi, les histoires de Sai Baba sont divulguées afin d’apporter consolationetréconfortauxlecteurs.CeuxquiracontentleshistoiresdeBaba,toutcommeceuxqui lesécoutent,sontbénisetsacrés. Nousavonsbeaunoussoumettreàdescentainesdepratiquesetde sādhanā,nousn’atteindronsle butspiritueldelaviequesinousavonsétébénisparlagrâcedu Sadguru;c’estunfaitabsolument certain .Ecoutezcommentl’histoiresuivanteillustrecetteaffirmation. KakasahebDixit(18641926) M.HariSitaram,aliasKakasahebDixit,naquiten1864dansunefamillebrahmane,àKhadwa (ProvinceCentrale).Ilavaitfréquentél’écoleprimairedeKhadwa,dansl’Hinganghat,etavaitsuivi les cours du secondaire à Nagpur. Il alla à Mumbai pour faire des études supérieures et il étudia d’abord au Collège Wilson et ensuite au Collège Elphinstone. Après avoir obtenu son diplôme en 1883,ilentraàlafacultédeDroitetpassasesexamensd’avocat;ilexerçaensuitedanslecabinetdes AvouésduGouvernement,MM.LittleetCo.,etpuis,aprèsuncertaintemps,ilouvritsapropreétude. Avant1909,lenomdeSaiBabanedisaitabsolumentrienàKakasaheb,maispassécettedate,il devintrapidementl’undeSesgrandsfidèles.Tandisqu’ilhabitaitàLonavla,ilretrouvasonvieilami, M.NanasahebChandorkar.Ilspassaientdutempsensemblepourparlerdediverssujets.Kakasaheb décrivitàsonamicomment,àLondres,àl’occasiond’unvoyageentrain,ilavaitétévictimed’un accident, au cours duquelsonpied avait étéblessé quand il avait glissé. Aucun remède,parmi les centaines essayés, ne lui avait apporté le moindre soulagement. Nanasaheb lui dit alors que, s’il souhaitait être débarrassé de sa douleur et de sa claudication, il devait aller voir son Sadguru, Sai Baba.IlluidonnaaussiplusieursdétailsconcernantSaiBabaetluicitaSamaxime:«J’attireMon hommeàMoiderégionséloignéesetmêmed’audelàdesseptmers,commeunmoineauavec une ficelle attachée aux pattes. » Il lui dit aussi clairement que s’il n’était pas un «homme de Baba»,ilneseraitpasattiréàLuietn’auraitpasSon darshan .Kakasahebfutheureuxd’entendre cela,etilditàNanasahebqu’iliraitvoirBabapourLeprierdeguérir,pastellementsajambebancale, maisbiensonmentalboiteuxetinconstant,etpourqu’IlluiaccordelaFélicitééternelle. Unpeuplustard,KakasahebserenditàAhmednagaretrestaencontactavecSirdarKakasaheb Mirikar,danslebutd’obtenirdesvoixpourunsiègeauConseilLégislatifdeMumbai.M.Balasaheb Mirikar,lefilsdeKakasahebMirikar,quiétait mamlatdar deKopargaon,arrivaaumêmemomentà Ahmednagarpourassisteràuneexpositiondechevauxquidevaits’ydérouler.Unefoislesélections terminées, Kakasaheb Dixit voulut aller à Shirdi et les deux Mirikar, père et fils, recherchèrent la 182 personneappropriéedisposéeàluiservirdeguideetàl’accompagner.SaiBabaarrangealeschoses poursonaccueil.ShamareçutuntélégrammedesonbeaupèreàAhmednagar,disantquesonépouse étaitsérieusementmaladeetqueluietsafemmedevaientvenirlavoir.AveclapermissiondeBaba, Shama alla voir sa bellemère qu’il trouva en meilleure forme et en bonne voie de guérison. NanasahebPanseetAppasahebGadrerencontrèrentShama‘parhasard’,surlecheminconduisantà l’exposition des chevaux, et ils lui dirent d’aller chercher Kakasaheb Dixit chez Mirikar et de l’emmeneràShirdi.KakasahebDixitetlesMirikarfurent,euxaussi,informésdel’arrivéedeShama. Danslasoirée,ShamaserenditchezlesMirikarquileprésentèrentàKakasaheb.Ilsdécidèrentque ShamapartiraitpourKopargaonavecKakasahebparletraindenuitde22h.Unefoisl’affaireréglée, ilsepassaunechosecurieuse.BalasahebMirikarôtalevoilequicouvraitungrandportraitdeBabaet lemontraàKakasaheb.CeluicifutsurprisdevoirqueleSaintqu’ils’apprêtaitàallervoiràShirdi étaitdéjàprésentici,souslaformedeSonportrait,pourl’accueillirencemomentprécis.Ilenfuttrès émuetseprosternadevantletableau.CeportraitappartenaitàMegha.Commeleverreducadreavait étébrisé,ilavaitétéenvoyéauxMirikarpourlaréparation.Toutlenécessaireétantfait,ilavaitété décidéderenvoyerleportraitparl’entremisedeKakasahebetdeShama. Ils se rendirent à la gare avant 22 h et prirent leurs billets, mais quand le train arriva, ils constatèrentquelasecondeclasseétaitbondéeetqu’iln’yavaitpasdeplacepoureux.Parbonheur, le contrôleur du train se trouvait être une connaissance de Kakasaheb et il les plaça en première classe.Ainsi,ilsvoyagèrentconfortablementetdescendirentàKopargaon.Leurjoieneconnutplus debornesquandilsrencontrèrentNanasahebChandorkarquiétaitluiaussienpartancepourShirdi. Kakasaheb et Nanasaheb s’étreignirent, et après s’être baignés dans la rivière sacrée Godavari, ils partirentpourShirdi.Aprèsêtrearrivésetavoirreçule darshan deBaba,l’espritdeKakasahebperdit toute résistance, ses yeux se remplirent de larmes et il fut submergé dejoie. Baba lui apprit qu’Il l’attendaitLuiaussietqu’IlluiavaitenvoyéShamapourl’accueillir. KakasahebpassaensuiteplusieursannéesheureusesencompagniedeBaba.Ilconstruisitun wada àShirdi,dontilfitplusoumoinssondomicilepermanent.Lesexpériencesqu’ileutavecBabasontsi nombreusesqu’ilestimpossibledetouteslesraconterici.Onconseilleauxlecteursdelirelenuméro spécial(KakasahebDixit)dumagazine ShriSaiLeela ,Vol12,N°69. Nousterminonscerécitenmentionnantseulementcefait:Babal’avaitréconfortéenluidisant qu’àlafindesavie«Ill’emporteraitdanslecharvolant(Vimana )»(c’estàdirequ’Illuiassurerait unemortheureuse).Celasevérifia.Le5juillet1926,ilvoyageaitentrainavecHemadpantetparlait de Sai Baba. Il semblaitprofondément absorbé en Lui. Tout à coup,satêtes’affaissasurl’épaule d’Hémadpantetilrenditsonderniersoupirsansaucunetracededouleuretsansaucunmalaise. ShriTembeSwami Nous arrivons à l’histoire suivante qui montre comment les saints éprouvent les uns pour les autresuneaffectionfraternelle.Unjour,ShrīVasudevanandaSarasvati,connusouslenomdeShrī Tembe Swami, campait à Rajahmundri (Andhra Pradesh), sur les rives de la Godavari. C’était un hommepieux,respectueuxdelatradition,un jnāni etunyogidévotduDieuDattatreya.UncertainM. Pundalikrao,avocatàNanded(EtatdeNizam,actuellementdansleMaharashtra)vintlevoiravec quelquesamis.Aucoursdeleurconversation,lesnomsdeShirdietdeSaiBabafurentmentionnés fortuitement.EnentendantlenomdeBaba,leSwamijoignitsesmainsensignederespect,etprenant une noix de coco, il la donna à Pundalikrao et lui dit : «Offrez ceci à mon frère Sai, avec mes hommages, et demandezLui de ne pas m’oublier et de m’aimer toujours.» Il ajouta aussi qu’en générallesSwamisnes’inclinentpasdevantd’autresSwamis,maisque,danscecasprécis,ilfallait faireuneexception.M.Pundalikraoconsentitàsechargerdelanoixdecocoetdesonmessagepour Baba.LeSwamiavaitledroitd’appelerBabaunfrère,cartoutcommeBabagardaitSon agnihotra (le dhuni )toujoursallumédanslaMosquée,luiaussientretenaitun agnihotra (feusacré)jouretnuit,àla manièretraditionnelle. Auboutd’unmois,PundalikraoetlesautrespartirentpourShirdiaveclanoixdecoco;quandils 183 arrivèrent à Manmad, comme ils avaient soif, ilss’approchèrent d’un ruisseaupourboire del’eau. Boiredel’eauavecunestomacviden’étantpasrecommandé,ilsprirentunecollation,c’estàdiredu chivada (mélange de graines séchées, frites ensemble et épicées). Comme c’était très pimenté, quelqu’unsuggéradecasserunenoixdecocoetderaclerunpeudepulpesurlesgrainespouren adoucirlegoût.Ainsiilsrendirentle chivada plussavoureuxetagréableaupalais.Malheureusement, lefruitcassésetrouvaêtreceluiquiavaitétéconfiéàPundalikrao.CommeilsapprochaientdeShirdi, Pundalikraosesouvintdesamission,àsavoiroffrirlanoixdecoco,etilfuttrèstristed’apprendre qu’elleavaitétécasséeetutilisée.IlarrivaàShirdietvitBaba.IlavaitdéjàreçudeSwamiTembeun télégrammeconcernantlanoixdecocoetIldemandaspontanémentàPundalikraodeluidonnerla choseenvoyéeparSonfrère.PundalikraoserrafortlesPiedsdeBaba,confessasaculpabilitéetsa négligence,serepentitetdemandaàBabaSonpardon.Ilproposad’offrirunautrefruitàlaplace, maisBabarefusa,disantquelavaleurdecettenoixdecocolàétaitdeloinsupérieureàcelled’une noix ordinaire et qu’elle ne pouvait pas être remplacée par une autre. Baba ajouta encore : «Maintenant,iln’estpasnécessairedet’inquiéteràcesujet.C’estenaccordavecMavolontésila noixdecocot’aétéconfiée,etfinalementcasséeencoursderoute; pourquoiprendraistusurtoi laresponsabilitédesactions?N’entretienspaslesentimentd’êtrel’auteurdesbonnescomme desmauvaises actions; soisentièrementsans orgueil et sans ego en toutes choses et ainsiton progrèsspirituelserarapide. »QuelmagnifiqueenseignementspirituelBabaprodigua! BalaramDhurandhar(18781925) M.BalaramDhurandharappartenaitàlacommunautéPatharePrabhudeSantacruz,àMumbai.Il étaitavocat àla Cour d’AppeldeMumbai et y futpendantun certaintemps Recteurdelafaculté nationale de Droit. Toute la famille Dhurandhar était pieuse et croyante. M. Balaram servait sa communautéetpublialerécitqu’ilavaitécritàcepropos.Ensuiteiltournasonattentionversdes sujetsreligieuxetspirituels.Ilétudiaattentivementla Gītā etsoncommentaire,le Jnāneshwari, ainsi que d’autres ouvrages philosophiques et métaphysiques. Il avait de la dévotion envers le Vithoba (Krishna) de Pandharpur. Il entra en contact avec Baba en 1912. Six mois auparavant, ses frères BabuljietVamanraoétaientallésàShirdietavaienteule darshan deBaba.Ilsétaientrentréschez euxetavaientracontéleursdoucesexpériencesàBalarametauxautresmembresdelafamille.Ils avaientalorstousdécidéd’allervoirBaba.Avantqu’ilsn’arriventàShirdi,Babadéclaraclairement: «Aujourd’hui vont venir de nombreux ressortissants de Ma «cour royale» ( darbār).» Les frères Dhurandharfurentétonnésquandilsentendirentpard’autresfidèlescetteremarquedeBaba,vuqu’ils n’avaientdonnéàpersonnelamoindreindicationsurleurvoyage.Touslesautresseprosternèrent devant Baba et s’assirentpour parler avec Lui. Baba leur déclara : «Voici les gens de Ma «cour royale»auxquelsJ’aifaitallusionauparavant»,etS’adressantauxfrèresDhurandharIldit:«Nous nousconnaissonslesunslesautresdepuissoixantegénérations.»Cesfrèresétaientdouxetmodestes, etsetenaientlesmainsjointesenfixantlesPiedsdeBaba.Touteslesréactions sattviques ,tellesque leslarmesdejoie,lesfrissons,unsensdelégèresuffocation,etc.,lesassaillirentetilsfurenttoustrès heureux.Puisilsserendirentàleurlogement,prirentleurrepas,etaprèss’êtrereposésunpeu,ils retournèrentàlaMosquée.Balarams’assitprèsdeBabaetLuimassalesjambes.Baba,quifumaitle chillum ,leluitenditetluifitsignedelefumer.Balaramn’avaitpasl’habitudedefumer,cependantil accepta la pipe, en tira une bouffée avec grande difficulté et la rendit respectueusement. Ce fut le moment le plus propice pour Balaram. Il souffrait d’asthme depuis six ans. Cette fumée le guérit complètementetlamaladieneletracassajamaisplus.Environsixansplustard,unjourparticulier,il eutànouveauunecrised’asthme.CefutprécisémentaumomentoùBabaentraiten māhasamādhi . Lejourdecettevisiteétaitunjeudi,etcesoirlà,lesfrèresDhurandhareurentlagrandechance d’assister à la procession du Chavadi. Au moment de l’ ārati dans le Chavadi, Balaram vit le rayonnementdePanduranga(Krishna)surlevisagedeBabaetlematinsuivant,aumomentdu kakad ārati ,lemêmephénomènelamêmeclartélumineusedesaDéitébienaiméePandurangaapparut denouveausurlevisagedeBaba. M.BalaramDhurandharécrivit,enlangueMarathe,laviedeSaintTukaramduMaharashtra,mais il ne vécutpas assez longtempspouren voirlapublication.L’ouvragefutpubliéplustardpar ses 184 frères,en1928.DansunecourtenotesurlaviedeBalaramécriteaudébutdecelivre,lerécitdesa visite,relatécidessus,aététotalementauthentifié(Voirpage6dulivrecité). JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres!

185 EPILOGUE Nousenavonsterminéaveclechapitre51(del’œuvreoriginale)etmaintenantnousarrivonsau dernierchapitre(n°52del’original)danslequelHemadpantaécritsesconclusionsetapromisde faire un répertoire, donnant le contenu de tous les chapitres sous forme de versets, de la même manière que dans les livres sacrés en langue Marathi; malheureusement, ce répertoire n’a pas été trouvé dans les papiers d’Hemadpant. Il a donc été composé et offert par un fidèle de Sai Baba, compétentethonorable,M.B.V.Dev( mamlatdar retraité)deThane.Vuquel’ouvrageenAnglais contientunetabledesmatièresaudébut,etlecontenudechaquechapitreentêteduchapitre,nous n’avonspasbesoind’utilisercedernierchapitrecommeindex,etnousleconsidéronsdonccommeun Epilogue.Malheureusement,Hemadpantnevécutpasassezlongtempspourcorrigerlarédactionde ce chapitre et pour le préparer pour l’impression. Lorsqu’il fut envoyé à l’imprimerie, M. Dev constataqu’ilétait,encertainspoints,incompletetinintelligible,maisildevaitêtrepubliécommeil était.Lesprincipauxsujetsquiysontabordéssontàpeineeffleurésici. LaGrandeurduSadguruSai NousnousprosternonsetnousprenonsrefugeauprèsdeceSaiSamarthquienveloppetoutesles chosesaniméesouinaniméesdansl’univers,quiestégalementomniprésentdanstouteslescréatures sans exception, aux yeux duquel tous les fidèles sont semblables, et qui ne connaît ni honneur ni déshonneur,nisympathieniantipathie.SinousnoussouvenonsdeLuietnousabandonnonsàLui,Il exaucetousnosdésirsetnousfaitatteindrelebutdelavie. Cetocéandel’existencematérielleesttrèsduràtraverser.Lesvaguesdesattachementsydéferlent violemmentcontrelarivedesmauvaisespenséesetabattentlesarbresdelaforcemorale.Labrisede l’égoïsmesouffleavecrageetrendl’océanagitéethouleux.Descrocodileslacolèreetlahaines’y agitent sans peur. Des remous sous forme du concept de «moi et mien» et d’autres doutes y tourbillonnent sans cesse, et d’innombrables poissons la critique, l’aversion et la jalousie s’y ébattent.Bienquecetocéansoitsiterribleetviolent,le Sadguru Saiestson Agastya (le Rishi qui engloutitl’océand’uneseulegorgée)etlesfidèlesdeSain’éprouventaucunepeur.Notre Sadguru est lebateauquinousferatraversercetocéanentoutesécurité. Prière Maintenant,nousnousprosternonsdevantSaiBabaet,saisissantSesPieds,nousformulonspour leslecteurslaprièresuivante:«Nepermetspasànotrementaldedivagueretdedésirerautrechose queToi.Faisensortequecetouvrage( Satcharita )soitprésentdanschaquemaisonetqu’ilsoitétudié quotidiennement. Puissetil écarter les malheurs de tous ceux qui le liront régulièrement avec respect.» Lesbénéficesdelalecture Maintenant,quelquesmotsausujetdelarécompensequevousretirezdel’étudedecetouvrage. AprèsvousêtrebaignésdanslarivièresacréeGodavarietavoireule darshan du Samādhi (tombe), dansleSamādhiMandiràShirdi,vousdevriezlireouécouterle Satcharita .Sivouslefaites,vos afflictions aux trois niveaux de conscience (physique, mentale, spirituelle) disparaîtront toutes. En pensantoccasionnellementauxhistoiresdeSai,vousvousintéresserezàlaviespirituelle,etsivous persistezàleslireouàlesécouteravecamouretrespect,toutesvosfautesserontannulées.Sivous souhaitezvouslibérerducycledesnaissancesetdesmorts,lisezleshistoiresdeSai,souvenezvous toujours de Lui et devenez vousmêmes dévoués à Ses Pieds. Vous plongeant dans cette mer des histoiresdeSaietlesracontantensuiteauxautres,vousleurtrouverezunesaveurtoujoursnouvelleet sauverezlesauditeursd’unesouffrancefuture.SivouscontinuezàméditersurlaFormedeSai,elle vousconduirapeuàpeuàlaréalisationduSoi.Ilesttrèsdifficiledeconnaîtreouderéaliserlanature du Soi ou Brahman, mais en vous en approchant à travers le Brahman Saguna (la Forme de Sai), 186 votreprogrèsseraaisé.Lefidèlequis’abandonnecomplètementàLui,perdrasonegoindividuel,se fondraenLuietseraunavecLui,commelefleuves’unitàlamer.Ainsi,sivousfusionnezavecLui dansl’un destrois états(veille, rêve et sommeilprofond), vous vous débarrasserez des chaînes du samsāra .Siquelqu’un,aprèss’êtrebaigné,litcelivreavecfoietamour,etletermineenmoinsd’une semaine, il verra disparaître ses malheurs ; ou bien s’il l’écoute ou le lit quotidiennement et régulièrement,touslesdangersserontécartésdesaroute.Ilobtiendraunbénéficeproportionnelàsa foietdesadévotion.Sanspossédercesdeuxvertus,aucuneexpérienceneserapossible.Sivouslisez cetouvrageavecrespect,Saiserasatisfaitet,supprimantvotreignoranceetvotrepauvreté,Ilvous conféreralaconnaissance,larichesseetlaprospérité.Lalectureattentived’unchapitreparjourvous apportera une félicité illimitée. Celui qui a à cœur son propre bienêtre, devrait l’étudier attentivement;alors,ilsesouviendratoujoursdeSaiavecreconnaissanceetjoie,vieaprèsvie.Cet ouvrage devrait être lu chez soi, particulièrement lors de Guru Purnima (jour de la pleine lune de juillet),GokulAshtami(fêtedeKrishna),RâmaNavami(anniversairedeRâma)etledernierjourde Dasara(jouranniversairedudécèsdeBaba).Sivousétudiezattentivementceprécieuxouvrage,tous vosdésirsserontexaucés,etvisualisantconstammentlesPiedsdeSaienvotrecœur,voustraverserez aisémentle bhāvasāgara (l’océandel’existencematérielle).Enl’étudiant,lesmaladesrecouvreront lasanté,lespauvrestrouverontlarichesse,lesnécessiteuxetlesaffligéslaprospérité,etl’espritde chacunsedébarrasseradetoutepenséefutileetdeviendrastable. Chers lecteurs et auditeurs fervents, nous nous inclinons également devant vous tous et vous adressonsunerequêtespéciale: neL’oubliezjamais ,Luidontvousavezluleshistoiresjouraprès jour, mois après mois. Plus vous mettrez d’ardeur à lire ou à écouter ces histoires, plus Sai nous encourageraàvousserviretàvousêtreutile.L’auteuretleslecteursdoiventcoopérerdanscetravail, s’aiderlesunslesautresetêtreheureux. PrasadYachana Nous terminons avec une prière au ToutPuissant pour obtenir en prasad la faveur suivante : PuissentleslecteursetlesfidèlesavoirunedévotionvéritableetinconditionnelleenverslesPiedsde Sai.PuisseSaFormeêtreàjamaisfixéedansleursyeuxetpuissentilsvoirSai(leSeigneur)dans touslesêtres. ĀRATI ÔSaiBaba,nousfaisonsondoyerdesflammesdevantToi,quiaccordeslajoieaux jīvas (âmes individualisées).PermetàTesserviteursetfidèles,dedemeurersouslapoussièredeTesPiedsqui consumentlesdésirs.TurestesabsorbédansleSoietTumontresleSeigneur(Dieu)auxaspirants.Tu nousdonnesdesexpériencesoudesréalisations,seloncequenousressentonsprofondémentpourToi. Ô Bienveillant, Ton pouvoir est si grand ! Méditer sur Ton nom dissipe la peur du samsāra (vie matérielle).Tafaçondeparlerestvraimentinsondable,carTuaidestoujourslepauvreetledémuni. EncetâgedeKali,Toi,l’omniprésentDattatreya,TuT’esincarnéentantque SagunaBrahman (le Suprêmeavecforme).Eloignelapeurdu samsāra desfidèlesquiviennentàToichaquejeudi,pour leurpermettredevoirlesPiedsduSeigneur.ÔDieudesDieux,puissemaseulerichesseêtredeservir TesPieds.NourrisdebonheurMadhav(lecompositeurdecetÂrati),commelenuageabreuved’eau purel’oiseauChataka,etfaishonneuràTaParole. JemeprosternedevantShrīSai Paixàtouslesêtres! 187 GLOSSAIRE

abhishekam : rite de purification qui consiste à verser sur une statue sacrée différentes substances liquides représentantlescinqéléments,afindelapurifierdetouteinfluencenégative. adharma:iniquité,injustice,absencedesensmoral. advaita :partiedelaphilosophieVedāntaquiexpliquel’UnicitéabsolueduDivinetdelacréation. agnihotri :prêtrehindouchargéd’allimenterlefeusacré. ahamkāra :ego,individualité,penséeje. akshatas :grainsderizcrucolorésausafran,quel’onjettesurlatêted’unepersonneengestedebonaugure. ānanda :joiesuprême,béatitude antaranga :litt.Membreintérieur:cœur,centre,êtreintérieur ārati:chantreligieuxentonnépourconcluretoutecérémonie,durantlequelonfaittournerdevantunsaintun plateausurlequelbrûlentdespastillesdecamphre,afindesymboliserlasoumissiondenotreegoàsespieds divins. artha :richesse,biensmatérielsouspirituels āsana :posturedel’HataYoga ashtami :huitièmejourducyclelunaireascendantoudescendant. avidya :ignorance,nonconnaissance babul:(nombotalique: acaciaarabica )arbresacré.Onenextraitlagommearabique. banyan :(nombotanique: ficusbengalensis )arbresacrésymbolisantlafertilité.Onlereconnaîtaisémentaux racinesquijaillissentdesesbranchesets’enfoncentdanslesolpourformerdenouveauxarbres.Cetarbregéant symboliseaussilapuissancedeVishnu,carilestcontenutoutentierdansunegraineminuscule. bhajan :cantiquedévotionnel bhakta :fidèledeDieu,personnequisoumetsonegoàlavolontédivineetentretientavecDieuunrapport d’amourinconditionné. bhakti:dévotion bharīta :auberginesgrilléesetbaignéesdansleyaourtépicé. brahmajnāna :laConnaissancesuprême. bibba :nombot. Semecarpusanacardium ,noixdecajou chamar :éventailconfectionnéaveclaqueued’unanimal. chandana :pâteobtenueavecdelafarinedeboisdesantaletdu ghî, employéedanslesrituels. chapati :galettedefarinedefroment,cuitesurlapierre. chela :disciple chhapi :boutdetissuétendusurletuyaudelapipeetautraversduquelonaspirelafumée. chillum:courtepipeenargile. chintamani :joyaumythique,pierrephilosophale chiplis :bâtonnetsavecdisquesenmétalauxdeuxextrémités;ilsserventàmarquerlerythmed’unchant. dama:maîtrisedesoi,contrôlesurlementaletlessens. dānam:charité dakshinā :oboleouoffrandeauGuru,engratitudepoursonenseignement. darshan:littéralement«vision»d’unSaintoud’ungrandSage. darveshi:(d’oùletermeDerviche)mendiantmusulmanquiexhibedesbêtessauvages(tigres,ours,singes)et collectentdel’argentdeporteàporte. dhāranā :concentration dharma :loiuniverselle,codeindividuel,religion,actionjuste,rectitude dharmashala:préauprévudansplusieurslocalitésdel’Indepourabritergratuitementlessādhusetleurservir àmanger,lorsqu’ilssontenrouteversdeslieuxdepèlerinages. dhauti :pratiqueyogiquequiconsisteàsenettoyerl’estomacenavalantunebandedetissuhumectéde7mde longet7cmdelarge,puislafaisantsortirparlabouche. dhoti :piècedetissude3,5mdelongetde1,20delarge,parlaquelleleshommessecouvrentdelatailleaux chevilles. dhuni:feuqueSaiBabaentretenaitenpermanenceetdontilprenaitlacendrepourladistribuerauxfidèles commeprotectionetremèdecontrelesmaladies(voir udi ). dhyāna :méditation,contemplation. durbar ou darbar :salled’audienced’unecourroyale.SaiBabacomparaitlavieilleMosquéedeShirdiàune salled’audienceroyaleouverteàtoutlemonde. durbuddhi :lesmauvaisespensées 188

ekadasi :onzièmejourducyclelunaireascendantoudescendant.JourdejeunepourlesHindouspratiquants. fakir :ascètemusulman gaddi :trôneousiègespécialréservéàungrandpersonnage. Ganesha :LedieuGaneshaoccupeuneplaceprépondérantedanslepanthéonhindou;ilestconnucommefils deShivaetsonapparenceestinsolite:unetêted’éléphantsuruncorpshumain.Ilreprésentel’Espritdela planèteetestinvoquéavantd’entreprendren’importequelleactivité. LadéesseSarasvatiestl’aspectfémininou Shakti deBrahmâ,leCréateur.Elleestprotectricedesartsetdela littérature,desVédasetdelaConnaissancespirituelle. gath :surlesrivesdesfleuvessacrés,escaliersd’accèspourpermettreauxfidèlesdeprendrelebainrituel; chaînedecollines. ghī :beurreclarifié gotra :clan. guna: aspect ou qualité. Trois gunas gouvernent le monde phénoménal: sattva (pureté, rythme), rajas (activité,passion,attachement),et tamas (ignorance,léthargie,passivité).C’estledéséquilibredestrois gunas quifaitquelemondeapparaisse. haji :MusulmanquiaaccomplilegrandpèlerinageàlaMecque. hakim :médecinmusulman. haridas :litt.ServiteurdeHari;sortedetroubadourquiimprovisedeshistoireschantéespourraconterlavie desaintsoudesépisodesdelalittératureépique. Holi :fêtedescouleursenl’honneurdeKrishna,joyeusecélébrationprintanièreaucoursdelaquellelesgens jettentlesunssurlesautresdespoudrescolorées. idgah : mur blanchi situé dans un enclos, devant lequel les Musulmans prient les jours de Id ou fêtes religieuses. ishtadevata:laDivinitétutélaire,laformedeDieuchoisieparuncroyantcommelaplusappropriéepoursa dévotion. jambu :arbrefruitierdontlesfruitsrondsetsucréssontappelés«roseappel». jholi :carrédetissudontlesquatrecoinssontrelevéspouryrecevoirl’aumône jnāna:sagesse,connaissanceduSoi. jnāni:sage,celuiquialaconnaissanceduSoi Kabir :saintindienetpoètemusicienduXVesiècle.Sescompositionsdévotionnellessontencoreinterprétées denosjours. kācharya :auberginesentranchesfritesdansle ghî. kafni:robe kalpataru ou kalpavriksha :arbrequiexaucetouslessouhaits kāma :désir,passion,aspiration kāmadhenu :vachedel’abondance,vachemythiquequiproduitcequel’ondésire. kannada :duKarnataka,quiparlelalangueduKarnataka. karma :action,conséquencesbonnesoumauvaisesd’actespassés. karmatha :ritualiste khandayoga :pratiqueyogiquetrèsavancée,quiconsisteàdétachersesmembresducorpsetlesyrattacher khīr :crèmederizsucré kichadi :rizauxlentilles kīrtānam :chantdesNomsdivinsoupoèmeimprovisésurlaviedessaints. kolamba :potenargile langot :largeceintureenétoffe. Lendi :jardindeShirdiqueSaiBabaavaitcultivéluimêmeetoùilserendaitquotidiennement līla :prodige,jeudivin,miracle lingam : forme ovoïdale représentant l’univers; représentation symbolique de la jonction des deux pôles conscienceénergie. mahant :saint mamata :sentimentdepossession mamlatdar:fonctionquiremonteàl’administrationdesMugals.TermepersansignifiantchefdeDistrict. mananam :réflexion,contemplation mandir :templehindou. mantra :formuledepouvoir marathe :langueparléedansleMaharashtra. marwari :prêteursurgages,hommed’affaires Masjid :mosquéedélabrée deShirdi,danslaquelleSaiBabavécutplusieursannéesdesavie. maŃ :monastère 189

māyā:illusion,apparence mimāmsa :interprétationdurituelvédique moksha :libération Muharram célébrationrituelledesMusulmanschiitespourcommémorerlemartyredesfilsd’Ali,Hasanet Hussein.Lesrituelssedéroulentpendanthuitjoursconsécutifs. naishkarmya :étatdeceluiquiadépassél’action,quiaperdulaconscienced’êtreceluiquiagit. naivedya :nourriturepréparéepourl’offrandedurantlescérémoniesetdistribuéeensuiteauxparticipants. nāmasaptah :faitderéciterleNomdivinjouretnuit,touslesjoursdelasemaine. nīm e: (nom botanique azadirachta indica ) arbre aux feuilles très amères, reconnu comme sacré et cher à Shiva.Sesfeuillesetsesfruitssontlargementemployésenmédecineayurvédiquecommepurificateursdusang etremèdespourlefoieetlapeau.Lesfeuillesmoisiesserventégalementcommeexcellentengraisnaturelpour l’agriculturebiologique.Selonlatraditionhindoue,onnepeutjamaiscouperun nīm sanss’attirerlacolèrede Shiva.Ilfautlaisserl’arbremourirdemortnaturelle. nirguna :sansqualitésniattributs nishtha:foiinébranlable nyāya :logique,justice paduka :sandales;empreintedespiedsd’unSaint. pān ou tambulam:feuillefraîchedebételdanslaquelleonenrouledelanoixdebételetunetranchedelime (petitcitron),etquel’onmâchelonguementaprèslerepas.C’estàlafoisundigestifetunlégeraphrodisiaque. panati :petitelampeàhuileenargile pancasūna :lescinqobjetsdomestiquesquipeuventêtrecausedemortoudeblessure:lefoyer,lameule,le balai,lepilon,lepotàeau. pancayat :conseiladministratifd’unvillage,composédecinqmembres. Parabrahman:Réalitésuprêmeetabsolue paramārtha : parama=suprême, artha =bien,richesse,donclebutsuprêmedel’existence,laVéritéabsolue, leBienultime. pedhā :gâteaudelait. pheta :béret,petitchapeau. prāna :soufflevital prarabdhakarma :conséquencesdesactesdeviespasséesconstituantle«destin»d’unepersonne. prasadam ou prasad :toutenourriturebénieparunrituelouparlabénédictiond’unsaint;toutobjetofferten donparunsaint. pūja :cérémonierituelle. puranpoli :gâteaudefarinedefroment,farcidelentillesdubengaleetcuitdansunsirop. purnima :pleinelune rinanubandha :liensforgéslorsd’unevieprécédente. saburi :patienceoupersévérance Sadguru :leMaîtreenmesuredelibérersesdisciples sādhaka :aspirantquisesoumetàdesdisciplinesspirituelles. sādhana :toutepratiquespirituelle sādhu :ascèteenquêtedelaVérité saguna :avecqualificationsouattributs samadama :tranquillitédumentaletdessens. samādhi :paixmentalesanspensées;décès;tombeau. samata :égalitéd’âme samsāra :existencematérielle,viedumondeillusoire. sannyāsa :dernierdesquatreétatsdevie,selonlatraditionhindoue.Etatderenonciationetd’abandontotal. sannyasi :moine,pratiquantdurenoncementtotal. sanza :puddingdefroment Sarasvati : LadéesseSarasvatiestl’aspectfémininou Shakti deBrahmâ,leCréateur.Elleestprotectricedes artsetdelalittérature,desVédasetdelaConnaissancespirituelle. sarkār:coffrefort,trésor Satcharita:termecomposéde sat :vrai,et charita :histoire. satka :courtebaguette,symboledepouvoir shaktipat:transmissiondepouvoirduGuruaudisciple shet ou sheti :commerçant shidha :préparationculinairedefarinedeblé,ghîetlentilles. shishya :disciple shloka :versetsanskrit 190

shraddha :rituelenl’honneurdesdéfunts. shravanam:écoutedestextessacrés Siddha :êtreparfait,libéré. smruti :traditionorale,lesVédas somakanta :pierredelune,joyaufabuleuxquel’oncroitforméparlacongélationdesrayonslunairesetqui agitcommecalmant. sruti :codedeloisquel’onmémorise sunthavada :poudredegingembremélangéeàdelamélassedesucredecanneetdesarômes. tabūt :cercueildesmartyres,exposédurantlescérémoniesdeMuharram. Tat:Cela,l’Ineffable,termeparlequelonnommele Brahmannirguna. teli:vendeurd’huile.Babautilisaitsouventcetermecommesymboledestendancesnégatives. thīrtam :litt.Passage;toutechosequi favorisele «grandPassage»;bainritueldansun fleuve sacré,eau verséedanslabouched’unmourant,etc. tonga :cabriolet,attelagelégertiréparuncheval. tripundra :lestroisligneshorizontalesquelessâdhustracentsurleurfrontavecdelapâtedesantaloudela vibhuti, pour symboliser leur triple détachement physique, émotionnel et mental et l’abandon de leur ego au pouvoirdeShiva. tulsivrindavan:petitcubedecimentcreu,danslequelonfaitpousseruneplantedetulsietquel’onplaceen facedel’entréedesmaisonspourassurerlapuretémagnétiquedulieu.Letulsiestconsidérécommeunedéitéet onluirendunculteenallumantunelampeàhuilequel’onplacedansunepetitealcôvespécifiquementprévue aupieddelacolonne. tumrel :petitpotenferblanc. tyāga :sacrifice,renonciation. udi:cendresacréequeSaiBabareceuillaitdesonfeu( dhuni )etdistribuaitaux fidèlescommeprotection, bénédictionetremèdescontrelesmaladies. urus :fêtemusulmaneencommémorationd’unSaint;foire. upadesha :instruction upanishad :textesexplicatifsdelaphilosophievédique uparani :largepiècedetissuqueleshommesemploientcommeécharpe. upāsana:adoration,prièreconstante. vānaprastha :troisièmedesquatreétatsdevie,selonlatraditionhindoue,étatdel’anachorète. vairagya :nonattachement,indifférence vālpapadi :typedefèves vanjari :vendeurambulant varkari :personnequiaccomplitrégulièrementdespèlerinages vari:pèlerinage vedānta :l’unedessixbranchesprincipalesdelaphilosophiehindoue.Litt.«findesVédas»,c'estàdirece quiconclutetexpliquelesVédas. viveka :discernement vritti :agitationmentale,ondessubtilesquitroublentl’esprit wada :résidence,maisonenpierreàplusieursétages. :cérémonieavecfeusacrificiel. yavan :Musulman