Maître d’ouvrage : Commission Syndicale de la Vallée de Saint-Savin (CSVSS) 2 place Duhourcau, 65400 Saint-Savin

DEMANDE D’AUTORISATION D’U NITÉ T OURISTIQUE N OUVELLE Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau (Commune de Cauterets, Hautes-Pyrénées)

Décembre 2017 IDENTIFICATION DE L'ETABLISSEMENT MAITRE D’OUVRAGE

Nom de Commission Syndicale de la Vallée de Refuge Wallon-Marcadau Raison sociale : l’hébergement: Saint-Savin Commission Syndicale de la Vallée de Propriétaire : Forme juridique : Etablissement Public Saint-Savin SARL Wallon-Marcadau : Yannick Furlan 2, place Duhourcau, 65400 Saint- Gestionnaire : Adresse : et Yannick Le Lay Savin Vallée Du Marcadau Adresse complète : Pont d'Espagne Téléphone : 05.62.92.70.52 65110 Cauterets Période d’ouverture : du 30 janvier au 4 novembre E-mail : [email protected] Date de création : 1910 Site Internet : csvss.fr Téléphone : 05 62 92 64 28 Représentant légal : M. André CAZERES, Président E-mail du gérant : [email protected] Site Internet : www.refuge-marcadau.csvss.fr Refuge de montagne ERP classe 4 Type Classement actuel : REF Capacité : 113 places

EXPERTISES ET CONTRIBUTIONS A LA REDACTION

− Bureau d’étude Agerin, ingénierie en environnement et maître d’œuvre pour la picocentrale − Agence 360° Architecture, architecte mandataire du projet de restructuration du refuge − Michel et Miquel, architecture, architectes cotraitants − Bureau d’études Terrell, cotraitant pour l’étude des structures − Bureau d’études Gleize, ingénierie thermique et équipements techniques, cotraitant − Bureau C+POS, ingénierie et énergie environnement, − Joël Bassi, économie et planification des travaux − IMSRN, bureau d’études de sol − Syndicat Départemental d’Electricité des Hautes-Pyrénées et ENEDIS , maître d’ouvrage de l’installation photovoltaïque − Bureau d’études CETRA, ingénierie pour procédures liées au captage d’eau et assainissement − Conservatoire d’espaces naturels Midi Pyrénées − Conservatoire Botanique National Pyrénées Midi-Pyrénées − Parc national des Pyrénées − Christian Mondeilh, hydrogéologue − François Mussaute, ACE Consulting, ingénieur acousticien Rédaction et compilation : Commission Syndicale de la Vallée de Saint-Savin SOMMAIRE

SOMMAIRE...... 3 Présentation générale du projet...... 5 Chapitre I : État du site et de son environnement ...... 9 I.1 Le contexte...... 10 I.1.1 Bref historique...... 10 I.1.2 Accès et situation géographique du refuge...... 10 I.1.3 Les acteurs du projet...... 11 I.1.4 Contexte administratif...... 12 I.1.5 Contexte réglementaire...... 13 I.1.6 Le refuge dans son état actuel...... 15 I.1.7 Les équipements techniques existants...... 16 I.1.8 La gestion du personnel...... 17 I.1.9 Aspects économiques...... 18 I.2 Présentation du site et de son environnement...... 23 I.2.1 Etat des paysages...... 23 I.2.2 Topographie...... 26 I.2.3 Cadre géologique et lithologique...... 27 I.2.4 Contexte climatique...... 29 I.2.5 Contexte hydrologique...... 31 I.2.6 Environnement sonore...... 33 I.3 Etat des milieux naturels...... 34 I.3.1 Contexte...... 34 I.3.2 Localisation de la zone d’étude...... 36 I.3.3 Espaces naturels et autres zonages réglementaires...... 38 I.3.4 La flore...... 42 I.3.5 Les habitats naturels...... 44 I.3.6 Les zones humides...... 48 I.3.7 La faune...... 52 Chapitre II : Caractéristiques principales du projet et de la demande à satisfaire ...... 68 II.1 La demande à satisfaire...... 69 II.1.1 Opportunité de l’opération...... 69 II.1.2 Les attentes...... 69 II.1.3 Les exigences...... 71 II.1.4 Les contraintes...... 72 II.2 Le projet de restructuration-réhabilitation...... 74 II.2.1 Partie architecturale...... 74 II.2.2 Capacité d’accueil...... 75 II.2.3 Surfaces du projet...... 75

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 3 II.2.4 Insertion dans le paysage...... 76 II.2.5 Choix fonctionnels...... 78 II.2.6 Principes techniques retenus...... 80 II.2.7 Stratégie énergétique...... 81 II.2.8 Infrastructures nécessaires au fonctionnement du refuge...... 89 II.3 Le chantier...... 102 II.3.1 Méthodologie...... 102 II.3.2 Phasage et planning général des travaux bâtiment et d’adduction d’eau...... 106 II.3.3 Installation de chantier sur site...... 106 II.3.4 La charte chantier vert...... 110 Chapitre III : Recensement des risques naturels ...... 114 III.1 Risques naturels recensés dans la vallée du Marcadau...... 115 III.2 Risques naturels présents autour du refuge Wallon...... 117 Chapitre IV : Les effets prévisibles du projet ...... 119 IV.1 Effets prévisibles sur les activités humaines...... 120 IV.1.1 Incidences sur le tourisme et la fréquentation du site...... 120 IV.1.2 Incidences vis-à-vis des risques naturels et de la sécurité...... 120 IV.1.3 Incidences sur la commodité du voisinage...... 123 IV.1.4 Retombées sur l’économie locale...... 123 IV.2 Effet sur le paysage...... 125 IV.2.1 Analyse de l’incidences paysagère du bâtiment...... 125 IV.2.2 Analyse de l’incidence paysagère de la conduite...... 126 IV.3 Effet sur les milieux naturels...... 131 IV.3.1 Incidences sur la qualité des milieux physiques et les ressources naturelles...... 131 IV.3.2 Incidences sur les milieux naturels et la biodiversité...... 139 IV.4 Les Mesures d’évitement, de réduction et de compensation...... 163 IV.4.1 Mesures d’évitement...... 164 IV.4.2 Mesures de réduction...... 167 IV.4.3 Mesures de compensation et d’accompagnement...... 180 IV.4.4 Coût des mesures...... 185 Chapitre V : Conditions générales de l’équilibre économique du projet ...... 188 V.1 Fréquentation : méthode d’évaluation et sources de données...... 189 V.1.1 Eléments de contexte...... 189 V.1.2 Hypothèses de fréquentation...... 189 V.2 Approche économique du projet...... 191 V.2.1 Eléments de contexte...... 191 V.2.2 Prévisionnel d’exploitation...... 191 TABLE DES ANNEXES...... 196

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 4 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU PROJET

Le refuge Wallon-Marcadau, situé sur la Commune de Cauterets à 1865 mètres d’altitude, soit à 2h30 de marche du Pont d’Espagne, enregistre avec environ 8000 nuitées par an en moyenne, la plus forte fréquentation du massif. Construit depuis 1910 par ajouts successifs de formes et de qualités variables, il offre au visiteur un aspect hétéroclite, et souffre de dysfonctionnements majeurs, d’un état de vétusté avancé et d’une absence totale de confort qui justifient une intervention lourde. Le projet de restructuration-réhabilitation vise à résoudre ces diverses carences pour répondre aux attentes de la clientèle et offrir un outil de travail moderne et pratique pour les gardiens, en maintenant la capacité actuelle qui sera portée de 113 à 118 places. La situation du refuge dans un espace fragile et de grande qualité, en cœur du Parc national des Pyrénées, exige une exemplarité environnementale dans la conception et dans la réalisation de ce projet qui s’inscrit dans l’économie cauterésienne et valléenne. Les travaux seront menés entre la fin aout 2018 et décembre 2019 afin de limiter les pertes d’exploitation du refuge et celles de la Commission Syndicale, maitre d’ouvrage. De cette exigence découlent un planning d’étude resserré et un projet faisant appel à la préfabrication et à des techniques adaptées aux héliportages et aux saisons. Le budget total de l’opération est évalué à 5 400 000 HT comprenant toutes les dépenses liées à la restructuration mais aussi la réalisation d’un nouveau captage d’eau et son acheminement pour les besoins en eau potable du refuge et pour le fonctionnement d’une picocentrale. Le site et son environnement : Le refuge est situé dans la vallée glaciaire du Marcadau non-loin de la frontière espagnole, dans l’ensemble paysager des Hautes Vallées des Gaves et du . Il s’agit d’un paysage composé de pelouses d’estives, de boisements de résineux et de dalles granitiques entourés par les pics parmi les plus hauts des Pyrénées françaises (, Grande Fache…). De part la nature géologique du secteur, le réseau hydrographique est dense et les zones humides abondantes. Le contexte climatique d’influence océanique du versant nord des Pyrénées combiné à l’étage montagnard/subalpin induisent des précipitations abondantes et des températures relativement douces. Les enjeux naturels : Les espaces naturels de la vallée du Marcadau bénéficient de plusieurs statuts de protection : zone cœur de parc national, Natura 2000, site classé. La zone d’étude pour les inventaires de la faune, de la flore et des habitats naturels a été déterminée par rapport à la zone d’influence du projet : les environs proches du refuge et une zone tampon autour de la conduite et du captage. Il est à noter que le tracé de la conduite a été adapté au fur et à mesure de la progression de la connaissance de la zone pour éviter au mieux les enjeux naturels. Les inventaires ont permis d’identifier et de localiser les principales espèces floristiques protégées : la Drosera à feuilles rondes, le Geranium cendrée, le Lycopode des Alpes, la Cystoptère des montagnes et la Gentiane à feuilles de Millepertuis. Les enjeux faunistiques se situent notamment parmi les amphibiens avec la présence en abondance du Calotriton ou Euprocte des Pyrénées, espèce endémique. On peut également citer l’Alyte accoucheur et la Grenouille russe contactés à plusieurs reprises.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 5 Pour les reptiles, le Lézard de Bonnal, présent dans les éboulis du secteur, n’est pas concerné par la zone d’influence des travaux, contrairement au Lézard des murailles. Les mammifères ont également été prospectés - Loutre d’Europe, Desman et chiroptères entre autres - sans conclure à un enjeu fort sur ce groupe. Il en va de même pour l’avifaune, l’entomofaune et la faune piscicole. En ce qui concerne les habitats naturels, il s’agit principalement des Nardaies méso-et hygrophiles, suivies par les pelouses à Festuca eskia (Gispet), les dalles rocheuses affleurantes et la pinède de pins à crochet et de pins sylvestres qui domine les environs du refuge. 82.6% de la surface de la zone d’étude rapprochée est occupée par 12 habitats d’intérêt communautaire. Les zones humides envisagées sous l’angle des habitats naturels occupent moins de 20% de la zone d’étude rapprochée et sont principalement représentées par les nardaies hygrophiles. Le projet : La restructuration-réhabilitation du refuge a pour buts principaux d’offrir dans un cadre rénové en harmonie avec la qualité du site environnant, des conditions de sécurité et une élévation raisonnable du niveau de confort pour les usagers et les gardiens.

Le projet retenu présente une volumétrie unifiée, ouverte vers le Sud et englobant sous une seule coque de couverture cintrée descendant jusqu’au sol en partie Nord, les parties anciennes en pierre conservées et les extensions arriéres.

La capacité d’accueil du refuge est maintenue (118 places contre 113 actuellement) pour une surface totale de plancher (SDP) portée à 1126m² soit une augmentation significative de 453m² par rapport à l’existant, résultant essentiellement : − des dégagements généreux et sûrs rapportés dans les 2 niveaux d’hébergements, pour répondre aux exigences prioritaires de sécurité, ces espaces offrant aussi des vues vers le paysage et permettant la mise en place de lieux de sensibilisation à l’environnement du refuge, − des locaux techniques décongestionnés au RDC, plus faciles à exploiter, notamment la cuisine, − de la surélévation de la partie Wallon, pour la porter au même niveau que la partie Marcadau permettant ainsi d’y loger un espace pour les gardiens et les sanitaires communs du refuge , − de murs Nord existants épais, non comptés dans la SDP existante car extérieurs, mais comptés dans la SDP du projet car intérieurs. Les choix techniques visent à la qualité environnementale et à la rapidité de construction attendues, principalement:

− Pour les structures, par la valorisation des parties historiques en pierre et par la structure bois enveloppante rapportée formant toit et mur arrière, − Par une enveloppe thermique performante faisant appel aux isolants bio-sourcés, − Par des dispositions techniques visant à l’économie des consommations en eau notamment par l’installation de 4 toilettes sèches et l’usage raisonné des douches et en consommations d’énergie par le choix des matériels les plus économes, − Par des ambiances thermiques tempérées, adaptées selon les espaces utilisés hors de la période estivale, assurées par des poêles bouilleurs à granulés − par le recours aux énergies renouvelables, produites par une installation photovoltaïque nouvelle de 9000 wc dont les panneaux seront intégrés à la construction en façade Sud, et grâce à une pico-centrale de 10 KW qui sera alimentée à partir du captage d’une nouvelle source d’eau potable située au fond du plateau du Loubosso. Le nouveau captage, agréé par l’hydrogéoloque a fait l’objet d’étude détaillées à la fois pour le choix de la source, pour en connaître ses capacités et en déterminer le débit utilisable et le tracé d’acheminement le moins impactant.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 6 Le chantier : Le délai prévisionnel global des travaux est de 16 mois ; le chantier bâtiment sera mené en 2 phases, pour permettre l’hébergement des ouvriers dans une partie du refuge pendant que l’autre est en travaux.

Les travaux de captage et d’acheminement de la nouvelle source seront menés en première phase, pour disposer de l’énergie de la pico-centrale dès la phase 2. Concernant ces travaux, les préconisations définies par le CBNP seront mises en œuvre pour limiter l’impact paysager de la tranchée et accélérer la dynamique de recolonisation naturelle.

Les interventions minimisées sur les maçonneries existantes et le recours aux filières sèches et à la légéreté de la structure en bois rapportée et par la préfabrication en atelier de macro-éléments assemblés sur site permettent de limiter le nombre des rotations à 260h au total du projet, dont 21h pour les personnels de chantier, en montée uniquement et toujours jumelées avec des rotations de matériel.

Une mission spécifique est prévue pour optimiser ces rotations et mettre en œuvre les dispositions d’un chantier vert.

L’ensemble des dispositions visent à la rapidité et à limiter l’impact du chantier.

Les enjeux pour les risques naturels : En vue de l’absence de risques naturels notables concernant le refuge, aucune mesure de prévention des risques naturels (autres que sismiques) concernant le bâtiment n’est prévue. En revanche, des précautions seront prises pour limiter le risque de départ de feu depuis le chantier ou encore le déclenchement accidentel d’avalanches par des rotations d’héliportage lors de périodes à fort risque d’avalanche dans la zone d’accès au refuge Les effets prévisibles sur les activités humaines : Les effets sur les activités humaines sont globalement positifs avec une amélioration de la qualité des services rendus par le refuge et des retombées intéressantes pour l’économie locale. Le projet se caractérise par une bonne prise en compte des risques existants et la réduction de la vulnérabilité du projet face aux aléas avec, comme exemples l’intégration plus explicite du risque de départ de feu depuis le refuge, l’attention porté au risque d’avalanche en phase chantier hivernal, et l’étude du risque torrentiel dans la configuration du projet de conduite. Il sera veillé à réduire les incidences sur la santé humaine et les activités sportives et de loisir lors de la phase travaux. Les effets sur le paysage Les effets sur le paysage seront positifs en ce qui concerne le bâtiment dont l’insertion a fait l’objet d’un travail approfondi. Pour la conduite d’amenée d’eau enterrée, l’impact sera négligeable à court terme lorsque la tranchée aura cicatrisé. Les effets prévisibles sur les milieux physiques : Les effets du projet sur les milieux physiques doivent être nuancés en fonction des éléments et échelles considérées:

− incidences négligeables sur la topographie, le ruissellement, les eaux souterraines, de la qualité des ressources en eau et agro-pastorales ou encore pas les émissions lumineuses ; − incidences très faibles à négligeables sur l’hydromorphologie, les sols, l’hydrologie à l’échelle de la zone d’étude ; − incidences positives sur les émissions en gaz à effet de serre et de chaleur ; − perturbations localisées de nature hydrologique au niveau des milieux aquatiques situés directement au pied de la source (baisse de 40% du débit annuel) sur ce premier tronçon ;

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 7 − perturbations localisés et modestes possible en phase travaux ; ‹ émissions de gaz à effets de serre et d’échappement par les engins de chantier et l’hélicoptère compensé à moyen terme par la mise en place d’un meilleur bilan énergétique par rapport à l’état existant ; ‹ au niveau des sols et roches situés directement sur le tracé de la tranchée prévu pour la conduite ; ‹ perturbations hydromorphologique au niveau de la traversée des ruisselets secondaires ; Des mesures d’atténuation de ces dernières perturbations sont prévues. Les effets prévisibles sur les milieux naturels et la biodiversité : Les incidences sur les espèces patrimoniales recensées sont à relativiser en fonction de la rareté (ou caractère endémique) des espèces, leur abondance sur le site et leur exposition directe (destruction potentielle) ou indirecte (perturbation de leur habitat) au projet. Il en résulte

− Une exposition modérée, quoique non négligeable des espèces amphibies tels que l’Euprocte des Pyrénées et de l’Alyte accoucheur présents à proximité du bâtiment ou du tracé et d’espèces végétales protégées présentes (et incontournables) sur le tracé de la conduite tels que le Géranium à feuilles cendrées et la Gentianelle à feuilles de Millepertuis. − D’autres espèces exposées mais plus communes tels que le Lézard des murailles et la Grenouille rousse ne doivent pas être oubliées, même s’ils constituent un plus faible enjeu patrimonial et l’incidence est considérée comme globalement assez faible. − D’autres groupes faunistiques sont moins exposés au projet qui aura en conséquence une incidence très faible, voire négligeable sur les espèces fréquentant les airs (avifaune, chauve-souris, lépidoptères, odonates, ) , des territoires terrestres relativement plus importants (bouquetin, isard, marmottes, …) ou d’autres types de milieux aquatiques moins exposés tels que les principaux cours d’eau (faune piscicole et mammifères semi-aquatiques potentiellement présents tels que le Desman des Pyrénées et la Loutre d’Europe) et mares (odonates, grenouille rousse, …) − Enfin, les inventaires exhaustifs des espèces végétales protégées permettent de conclure à l’absence ( ou caractère négligeable ) d’incidences sur projet sur Cystopteris montana, Drosera rotundifolia et Cystopteris montana Globalement, les incidences sur les milieux naturels et la biodiversité se limitent essentiellement aux incidences provoquées par la mise en place de la conduite d’eau ou encore sur les espèces présentes à proximité immédiate du chantier de réhabilitation du refuge. Toutefois il faut relativiser cette incidence du fait que la conduite va être enterrée et que les effets sur les habitats naturels et la faune pourront se résorber à moyen terme. La diminution progressive de l’incidence est soutenue par la mise en place de mesures d’évitement, de réduction et de compensation de ces effets. Enfin, un éventuel effet négatif sur la biodiversité par l’augmentation de l’attrait et de la fréquentation du refuge sera compensé par la mise en place d’un espace de sensibilisation au sein du refuge dédiée à une initiation du public aux enjeux environnementaux et aux comportements à adapter face à ces enjeux. Les mesures d’évitement de réduction et de compensation : La diminution progressive de l’incidence liée au chantier bâtiments et à l’installation de la conduite est soutenue par la mise en place de mesures d’évitement, de réduction et de compensation de ces effets. Enfin, un éventuel effet négatif sur la biodiversité par l’augmentation de l’attrait et de la fréquentation du refuge sera compensé par un espace de sensibilisation occupant une place centrale au sein du refuge. Il sera dédié à une initiation du public aux enjeux environnementaux et aux comportements à adapter face à ces enjeux. Les prévisionnel d’exploitation : Dans les hypothèses actuelles du projet (taux de financement, emprunt, fréquentation…) et grâce à des adaptations concernant notamment la tarification et le loyer touché par la CSVSS, la structure équilibrerait son bilan à l’horizon 2022.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 8 Dans les mêmes hypothèses, la SARL Wallon-Marcadau devrait améliorer son résultat d’exploitation suite aux travaux.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 9 Chapitre I : ÉTAT DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 10 I.1 LE CONTEXTE

I.1.1 Bref historique

Le refuge tel qu’il se présente sur des cartes postales anciennes (le plus souvent sans année), permettant de constater l’augmentation progressive du volume Le refuge Wallon a été édifié en 1910 par Louis Falisse (1858-1916) sous la commande du Touring Club de (TCF) au terme d’un bail conclu avec la CSVSS dont les communes membres sont propriétaires du terrain. Il porte le nom de Paul Edouard Wallon (1821-1895), historien, géographe, écrivain et pyrénéiste français. En 1954, il a été relié au chalet du Marcadau lui-même bâti dans les années 30. C’est pourquoi on parle aujourd’hui du refuge Wallon-Marcadau. Il a ensuite subi divers ajouts pour atteindre sa forme actuelle. Suite à la disparition du TCF en 1983, le bail est repris par le Club Alpin Français (CAF) puis par la CSVSS en 2009.

I.1.2 Accès et situation géographique du refuge Le refuge Wallon-Marcadau constitue une porte d’entrée vers la haute montagne et notamment vers la Grande Fache, 3 000 m pyrénéens de niveau moyen. Un pèlerinage à la mémoire des morts en montagne a lieu tous les ans début août à la chapelle du Marcadau. L’accès classique au refuge se fait sans danger ni grande difficulté par la vallée du Marcadau depuis le Pont d’Espagne. En hiver, c’est un itinéraire privilégié pour les randonnées en raquettes ou en ski. L’accès est également possible depuis le refuge d’Ilheou par le lac du Pourtet et depuis le refuge des Oulettes par le col des mulets, ce qui peut faire l’objet d’une variante au GR10. Le refuge est une étape sur la Haute Route Pyrénéenne (HRP), entre le refuge d’Arremoulit et celui de Baysselance. Le col de la Fache et le port du Marcadau permettent respectivement de relier les refuges de Respumoso et de Bachimaña, étapes du GR11 côté espagnol.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 11 Le refuge Wallon-Marcadau est donc dans une situation de carrefour, il constitue une base qui permet de rayonner dans toutes les directions et toute saison.

I.1.3 Les acteurs du projet Le refuge Wallon-Marcadau se situe sur le territoire administratif de Cauterets, dans la Vallée des Gaves – Hautes- Pyrénées, au cœur du Parc National des Pyrénées.

I.1.3.1 La Commission Syndicale de la Vallée de Saint-Savin (CSVSS) Institution créée en 1840 par ordonnance royale, la Commission Syndicale de la Vallée de Saint- Savin est composée des communes d’, de Cauterets, de Lau-Balagnas, de Pierrefitte- Nestalas, de Saint-Savin, de et de Uz. La CSVSS gère :

− Près de 8500 ha d’estives de montagne utilisées par une quarantaine d’éleveurs. − Un patrimoine bâti comprenant le casino de Cauterets, les refuges d’Ilhéou, d’Estom, du Clot du Wallon- Marcadau, les hôtelleries de montagne (Pont d’Espagne, la Fruitière, Lac de Gaube), l’hôtel Chantilly (centre-ville de Cauterets) et d’autres immeubles locatifs à vocation commerciale et à vocation d’habitation. La CSVSS est propriétaire d’environ 15 000 m 2 de bâti. − Les sites touristiques du Lys et du Pont d’Espagne font aussi partie des biens indivis gérés par la Commission Syndicale de la Vallée de Saint-Savin suivant des modalités différentes (mise à disposition, location gérance, propriété commerciale). − La CSVSS a également en charge depuis 2016, les investissements sur les établissements thermaux de Cauterets : les thermes de César et des Griffons et le centre thermoludique « Les Bains du Rocher ». − Deux sites Natura 2000 (Zones Spéciales de Conservation) dont elle assure l’animation : « Péguère, Barbat, Cambalès » et « Gaube, Vignemale ». Les Pyrénées françaises comptent 45 refuges dont 18 dans les Hautes-Pyrénées, parmi lesquels 6 sont situés sur le secteur de Cauterets. 5 d’entre eux sont la propriété de la CSVSS :

− En vallée du Lutour : les refuges de Russel (non gardé) et d’Estom − En vallée du Gave du Cambasque : le refuge d’Ilheou − En vallée du Marcadau : les refuges Wallon-Marcadau et du Clot

I.1.3.2 La ville de Cauterets Cauterets (altitudes : de 503 m à 3298 m) se situe au Sud du département des Hautes Pyrénées, en fond de Vallées des Gaves. Le village compte 941 habitants (recensement 2014), mais est surclassé de 10 à 20 000 habitants du fait de sa fréquentation touristique. La superficie de la commune est de 16 587 ha, dont 15 000 ha en propriété indivise des sept communes de la Vallée de Saint-Savin. Haut lieu du Pyrénéisme, du thermalisme, et plus tard station de ski, l’économie cauterésienne repose principalement, voire quasi exclusivement, sur le tourisme. Les sites de renom tels que le Vignemale ou encore le Pont d’Espagne ont également favorisé l’attractivité de Cauterets et lui valent aujourd’hui sa labellisation Grand Site Midi Pyrénées. D’importants investissements ont été consacrés à la remise aux normes, à la modernisation et au développement des équipements de la station de ski et des thermes ces dernières années. En revanche, les aménagements et équipements liés au tourisme de montagne, s’ils ont toujours fait l’objet de programmes d’entretien courant, nécessitent aujourd’hui une profonde remise à niveau. Il s’agit également de mieux mettre en valeur ce volet de l’économie cauterésienne et de proposer des produits attractifs. C’est tout l’objet du travail engagé depuis quelques années par les principales institutions gestionnaires d’équipements et de sites et porteuses de la promotion du territoire : mise aux normes, modernisation, amélioration de l’accueil, développement de produits et promotion.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 12 Cette réflexion intègre à part entière la question des refuges, ces derniers étant des structures d’accueil nécessaires et incontournables en matière de tourisme de montagne.

I.1.3.3 Le Parc National des Pyrénées (PNP) Le Parc national des Pyrénées est un établissement public créé en 1967, il fait partie des dix parcs nationaux français. Il s’étend sur 45 707 hectares, sur 2 départements (Pyrénées- Atlantiques et Hautes-Pyrénées), du Gave d’Aspe à la Neste d’Aure, le long de la crête frontière qui l’unit à l’Espagne. Le PNP est chargé de protéger le patrimoine naturel, paysager et culturel au sein de son périmètre, qui comprend une zone cœur inhabitée dotée d’une réglementation spécifique et une aire d’adhésion où une charte a été signée par 65 communes. Le refuge Wallon-Marcadau se situe en zone cœur du Parc national dans le secteur administratif de Cauterets. Le Parc national des Pyrénées est l’un des parcs les plus riches de France par l’hétérogénéité de sa flore et de sa faune. Il abrite de nombreuses espèces végétales endémiques (ex : Aster des Pyrénées) et propres à la haute- montagne. Il compte certaines des espèces animales les plus rares de France (ex : Grand Tétras, Ours brun, Euprocte des Pyrénées...). Le Parc participe actuellement à une campagne de réintroduction du Bouquetin Ibérique sur son territoire, notamment dans la vallée du Marcadau. Le Parc national des Pyrénées est un partenaire incontournable dans la réhabilitation des refuges dans sa zone cœur.

I.1.3.4 La SARL Wallon-Marcadau Les deux gardiens actuels du refuge, Yannick Furlan et Yannick Le Lay ont fondé la SARL Wallon-Marcadau. Cette entreprise qui assure la gestion courante du refuge est liée à la CSVSS par un bail de location-gérance. Les gardiens assument les charges de fonctionnement et touchent les recettes de la restauration et d’une partie des nuitées. Ils ont été légitimement associés dès le début du projet : ils apportent leur connaissance du fonctionnement du refuge et leur vision sur son évolution à venir.

I.1.4 Contexte administratif Le refuge se situe sur la commune de Cauterets. Les communes de la CSVSS sont les propriétaires indivises des terrains d’assiette du refuge (parcelles G65 à G68). Les futures installations de captage et l’emprise de la conduite de la picocentrale sont situées sur les parcelles F 6, 7, 18, 19 et 20 en indivision entre ces communes et trois communes espagnoles rassemblées dans le Quinon de Panticosa : Panticosa, El Pueyo de Jaca et Hoz de Jaca (droits ancestraux). Une autorisation écrite de travaux a été obtenue auprès de ces dernières ( cf annexe 3).

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 13 Parcelles propriétés des communes de la CSVSS : 000 G 65, 66, 67, 68 Parcelle propriétés indivises communes CSVSS / Communes Quinon de Panticosa : 000 F 6, 7, 18, 19 20

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 14 I.1.5 Contexte réglementaire

L’emplacement du refuge Wallon-Marcadau est l’objet d’une superposition de plusieurs statuts réglementaires qui impliquent de fait un encadrement strict des travaux. La réhabilitation du refuge se doit donc d’être exemplaire du point de vue du respect de l’environnement et du paysage. Il se situe sur le territoire administratif de Cauterets, en zone centrale du PNP et sur le site classé du « Bassin du Gave de Cauterets comprenant les gaves de Lutour, de Gaube, de Jerret, du Marcadau et du Cambasque ». Le PLU de Cauterets le place en zone Np, « zone naturelle soumise à la législation du Parc national des Pyrénées » . Le projet est soumis, dans le cadre de l’instruction du permis de construire, à l’avis du PNP, de la DREAL et de la Commission des sites. Le refuge Wallon-Marcadau se situe en tête du bassin versant de l’Adour, en surplomb d’un cours d’eau de première catégorie. Il s’agit donc de limiter les impacts quantitatifs et qualitatifs vis-à-vis de la ressource en eau Le refuge se trouve dans le site de la directive européenne Habitats « Péguère, Barbat, Cambalès » et l’emprise de la conduite de la future picocentrale traverse les sites « Gaube, Vignemale » et « Gaves de Pau et de Cauterets ». Les travaux doivent donc faire l’objet d’une évaluation des incidences au titre de Natura 2000. L’ensemble des

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 15 enjeux liés à la faune et à la flore est recensé dans le Document d’objectif de ce site. Il se situe également en ZNIEFF de type 1 et 2, ce qui n’implique pas de contrainte spécifique. Concernant la sécurité incendie, le rapport préliminaire établi par le bureau de contrôle technique APAVE indique les principales dispositions à mettre en œuvre dans le projet, qui ont été définies en concertation avec le service prévention du SDIS 65 ; en particulier les obligations de volume recueil, celles liées à la conservation des planchers bois existants et de cuisine partiellement ouverte qui devront être compensées par l’installation d’un système de sécurité incendie généralisé de catégorie A (cf. annexe 4).

I.1.5.1 Cadre réglementaire auquel est soumis le projet I.1.5.1.1 L’autorisation environnementale Dans le cadre de la modernisation du droit de l’environnement, l’ordonnance n° 2017-80 du 26 janvier 2017 relative à l'autorisation environnementale ainsi que les décrets n° 2017-81 et -82 du 26 janvier 2017 simplifient les démarches administratives des porteurs de projet tout en facilitant l’instruction des dossiers par les services de l’État. Le Ministère de l’Environnement (Ministère de la Transition écologique et solidaire, anciennement Ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat) a créé pour cela l’autorisation environnementale, applicable depuis le 1er mars 2017. Les différentes procédures et décisions environnementales requises pour les installations, ouvrages, travaux et activités soumises à autorisation (ainsi que les ICPE) sont fusionnées au sein d’une unique autorisation environnementale. Celle-ci met l’accent sur la phase amont de la demande d’autorisation, pour offrir au pétitionnaire une meilleure visibilité des règles dont relève son projet. L’autorisation environnementale inclut un ensemble des prescriptions des différentes législations applicables et relevant des différents codes (Code de l’Environnement, Code de l’Energie, Code Forestier). En ce qui concerne le projet exposé, il se limite au cadre législatif et réglementaire du code de l’environnement :

− autorisation et/ou déclaration au titre des installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) ; − autorisation spéciale au titre de la législation des sites classés ; − dérogations à l’interdiction d’atteinte aux espèces et habitats protégés. L'autorisation est demandée en une seule fois par le maître d'ouvrage. Il dispose d’un interlocuteur unique qui est le service de l’État chargé de la police de l’eau, pour les projets qui relèvent principalement du régime des installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA), le service de l’État désigné par l’autorité administrative compétente, dans les autres cas. I.1.5.1.2 Objet de la demande d’autorisation environnementale Le projet consiste en la restructuration et réhabilitation du refuge de montagne avec mise en place d’une nouvelle installation hydroélectrique à partir d’un nouveau captage initialement prévu pour assurer la pérennité estivale de l’alimentation en eau potable. A ce titre le projet est soumis à une demande d’autorisation environnementale qui comprend tous les éléments d’une évaluation environnementale (étude d’impact) nécessaire dû à la nature du projet concerné par la rubrique °29 de l’annexe à l’article R122-2 du code de l’environnement et tient lieu des procédures suivantes, conformément à l’article L181-2 du Code de l’Environnement et :

− de demande d’autorisation au titre de la loi sur l’eau (procédure IOTA) conformément à l’article R214-1 du CE ; − d’un dossier de demande de dérogation relative aux espèces protégées (dit « dossier CNPN »), en application du code de l’environnement (L411-1 et 2) ; − d’un dossier d’évaluation des incidences Natura 2000 conformément à la liste des projets soumis d’après l’article R414-19 du Code de l’Environnement ;

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 16 − Demande d’autorisation spéciale des travaux en site classé conformément à l’article L341-10 du Code d’Environnement. Les travaux sont de fait soumis à une autorisation spéciale ministérielle après avis de la DREAL, de la CDNPS et de l’Architecte des bâtiments de France. Les travaux ne peuvent commencer tant que l’autorisation environnementale n’a pas été délivrée par les services de l’Etat.

I.1.5.1.3 Démarches parallèles D’autres démarches règlementaires et administratives sont menées par la Commission Syndicale de Saint-Savin ou la Mairie de Cauterets, en parallèle à la demande d’autorisation environnementale :

− demande d’autorisation préfectorale pour captage d’eau, à solliciter auprès des services ARS ; − demande d’autorisation environnementale Unité Touristique Nouvelle (UTN), à déposer par la commune de Cauterets et à laquelle est annexée la demande d’autorisation environnementale ; − demande de permis de construire (PC) à déposer par la Commission Syndicale de Saint-Savin. La délivrance du PC est conditionnée par l’obtention de l’autorisation UTN ; − demande d’autorisation spéciale du directeur du Parc National des Pyrénées à déposer par la Commission Syndicale de Saint-Savin en ce qui concerne les travaux liés à l’installation hydroélectrique (picocentrale avec conduite).

I.1.6 Le refuge dans son état actuel

I.1.6.1 Surfaces et capacité Le refuge est actuellement gardé du 30 janvier au 1er octobre (exceptionnellement jusqu’au 4 novembre en 2017). Pour les mois restants, une partie non-gardée est ouverte aux randonneurs hivernaux. Le refuge offre 113 places, 27 dans la partie non-gardée, 41 en chambres sur le premier niveau et 45 en trois dortoirs sous les combles. Le rez-de-chaussée est occupé par deux réfectoires, une cuisine et quelques sanitaires. Les gardiens assurent la pension et la demi-pension et vendent boissons et snacks. Le tableau suivant présente les surfaces du refuge dans son état actuel : Surface de plancher (m2) Surface Hors-Œuvre Nette (m2) SDP (SHON) R-1 41,2 51,5 RDC 312,0 381,6 R+1 237,1 286,0 R+2 83,3 122,7 Sous-Total 673,6 841,7 SDP = surfaces en vigueur depuis 2012 pour l’application du droit de l’urbanisme, ne comprenant pas notamment les murs extérieurs SHON = anciennes surfaces en vigueur pour l’application du droit de l’urbanisme comprenant les murs extérieurs, très épais dans le refuge existant

I.1.6.2 Etat de l’existant : un refuge vétuste et inadapté Le bâtiment est le résultat d’additions successives depuis plus d’un siècle, ce qui explique son aspect hétéroclite. La construction est étroite et toute en longueur (près de 50 mètres) et sa taille et sa hauteur ne sont pas homogènes. Seule la façade sud en pierre offre une relative unité d’aspect. Les additions successives ont généré des espaces mal exploités comme en témoignent, au premier niveau, les minuscules chambres de part et d’autre d’un couloir central, et, sous les combles, les trois dortoirs en enfilade. Certains éléments ou parties de construction sont de très mauvaise qualité voire insalubres : l’ensemble de la toiture est composé de tôles ondulées rouillées, les

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 17 constructions arrières sont en aggloméré avec des enduits fissurés ou mal étanchéifiés, certaines chambres sont très humides et l’isolation est totalement absente. La sécurité pour les clients est également insuffisante : les dégagements sont compliqués et non protégés. Les conditions de travail des gardiens et aides sont difficiles. Leurs logements sont exigus et d’un confort rudimentaire et la cuisine est trop étroite et mal équipée. Le niveau de confort proposé aux clients est également très bas : quelques lavabos avec eau froide, un peu de chauffage apporté dans les réfectoires par deux poêles à charbon et des chambres et dortoirs spartiates, non isolés et non tempérés. Le sas d’entrée est déconnecté de l’accueil et des dégagements. Il est placé entre les deux réfectoires, ce qui pose des problèmes de circulation. De plus, il ne présente pas un volume suffisant pour entreposer sacs et chaussures. Dans son état actuel le refuge ne répond pas aux critères pour être habilité à recevoir des groupes de mineurs (scolaires, camps de vacances etc…). L’apport en eau potable est actuellement insuffisant en qualité et en débit, notamment en fin de saison. Les quelques WC disponibles ne sont pas suffisamment économes en eau. L’alimentation du refuge en énergie est limitée à l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques anciens disposés en façade sud, complétés par un groupe électrogène de 6KW.

I.1.7 Les équipements techniques existants

I.1.7.1 L’eau potable Le refuge est alimenté par une prise d’eau sur un torrent situé au nord du refuge. Cette ressource présente une insuffisance à l’étiage pouvant aller jusqu’au tarissement complet lors d’années très sèches. De plus, la ressource présente une grande vulnérabilité (eau de surface), une faible minéralisation et une qualité médiocre avec des pollutions bactériologiques récurrentes. Les consommations d’eau du refuge sont liés à la fréquentation du refuge, utilisé au maximum de sa capacité (113 places), durant la période estivale, auxquelles il faut aussi ajouter celle des randonneurs présents seulement la journée et qui font une étape au refuge pour se ressourcer. A partir de mesures de consommation d'eau réalisées au refuge au cours de l'été 2012, il a été établi que la consommation maximale en période de pointe était de 8 m3/j.

I.1.7.2 Les installations sanitaires Pour le public, le refuge dispose actuellement de dix WC à chasse d’eau (4 cuvettes + 6 WC à la turque) et de neufs lavabos alimentés en eau froide uniquement, sans dispositifs économes. L’eau chaude sanitaire, réservée à la cuisine (1 évier) et à la partie privative (2 lavabos) est produite par un chauffe-eau de puissance 7 /20 kw alimenté au gaz propane, cette énergie étant aussi utilisée pour la cuisine et 2 frigos.

I.1.7.3 L’assainissement L’installation d’assainissement comporte un bac dégraisseur, une fosse toutes eaux de 12 m3 et un filtre à sable vertical avec 54 modules, remis en état en 2013. Les boues, environ 8m3/an sont héliportées dans la vallée tous les ans, pour être traitées dans une filière agréée.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 18 I.1.7.4 Les énergies Pour la production d’électricité, le refuge dispose d’une installation photovoltaïque avec des panneaux anciens d’une puissance totale de 2400WC. En secours de l’installation photovoltaïque et pour les appareils exigeant de la puissance, le refuge dispose d’un groupe électrogène de 6 Kw. Le gaz propane stocké dans 3 cuves à quelque distance du refuge sur le versant Nord, alimente les appareils de cuisson, le chauffe-eau et les 2 radiateurs gaz dans la partie privative des gardiens.

I.1.7.5 Les communications Le refuge dispose d’une ligne télécom par satellite et est équipé de radiotéléphones pour appeler directement les secours depuis la cuisine, le refuge hiver et la chapelle. Cette installation sera remise en place aux mêmes endroits dans leur nouvelle configuration.

I.1.7.6 La gestion des déchets Les gardiens cherchent à limiter en amont la quantité de déchets en prenant soin de choisir des produits faiblement emballés. Ils compostent les déchets organiques à proximité du refuge et incinèrent les déchets type papiers et cartons. Le reste est compacté et acheminé régulièrement au Pont d’Espagne avec l’aide de deux mules. Les déchets recyclables sont alors jetés dans les poubelles de tri sélectif. Les déchets générés en hiver sont stockés au refuge jusqu’à ce que le chemin redevienne praticable pour les mules. Les clients du refuge et les personnes de passage n’ont pas la possibilité de laisser leurs déchets sur place ce qui permet d’en gérer la quantité.

I.1.8 La gestion du personnel En 2016, outre les gardiens, la SARL compte 8 salariés différents pour un peu plus d’un ETP annuel. Les emplois sont concentrés sur la période estivale avec des durées de travail annuel allant de 1 à 5 mois.

Nombre de nuitées par jour et ventilation des employés en 2015 Les gardiens établissent un emploi du temps hebdomadaire, spécifiant les tâches à remplir au cours de chaque journée en fonction des horaires, les pauses et les congés. Les salariés ont la possibilité de permuter ou d’échanger leurs tâches entre eux, sur la journée ou sur la semaine.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 19 I.1.9 Aspects économiques

I.1.9.1 Les principales caractéristiques de l’économie locale I.1.9.1.1 Agriculture La principale activité agricole des montagnes pyrénéennes est l’élevage, avec des exploitations qui pratiquent le système ancestral de la transhumance : les éleveurs de la plaine et des vallées montent leurs troupeaux dans les zones d’estive entre mai et septembre. Ils y trouvent une herbe variée et abondante à une saison où la ressource manque en basse altitude. Pour des raisons historiques, les estives cauterésiennes, gérées par la CSVSS, sont majoritairement dédiées aux ovins et bovins destinés à la boucherie avec également quelques équins. L’usage pastoral d’une partie de l’estive du Marcadau est en indivision avec l’Espagne (Quinon de Panticosa). Une enchère à la bougie a lieu tous les quatre ans pour en établir le bénéficiaire, français ces dernières années. En 2017, ce secteur accueillait 7 éleveurs majoritairement de la vallée d’Argelès, pour environ 550 ovins viande et 150 bovins viande. Les gardiens du refuge s’approvisionnent en viande bovine chez l’un de ces éleveurs. La cabane du Marcadau (propriété des communes de la CSVSS), située à 360 mètres du refuge, accueille les bergers et les éleveurs du secteur en saison d’estive. Le refuge est pour eux un espace de convivialité et de rencontre avec les autres usagers de la montagne. Les héliportages pastoraux et d’approvisionnement du refuge sont souvent mutualisés. Les baux de location-gérance de la CSVSS comportent une mention stipulant que les éleveurs doivent pouvoir bénéficier de certains services des refuges. Les aménagements futurs, notamment les douches, pourront également profiter aux bergers. I.1.9.1.2 Tourisme Le département des Hautes-Pyrénées est le plus touristique de la chaîne des Pyrénées (41 % des nuitées pyrénéennes durant l’hiver 2012) -Près de 6 millions de personnes par an visitent les principaux sites. Le Grand Site Cauterets -Pont d’Espagne Le site de Cauterets-Pont d’Espagne a été labellisé Grand Site Midi Pyrénées en 2009 et a bénéficié d’un avenant au contrat territorial en 2013. Cette labellisation a grandement bénéficié à la notoriété du site et a également favorisé l’amélioration de la qualité d’accueil. Le périmètre du Grand Site Cauterets – Pont d’Espagne est circonscrit aux limites de la commune soit 16 587 Ha, dont 15 000 Ha en propriété indivise des sept communes de la CSVSS. Labellisé pour son espace naturel préservé et bénéficiant d’une forte notoriété, ce Grand Site a la particularité de disposer de deux secteurs de cœur emblématique : le site du Pont d’Espagne et le village de Cauterets, portes d’entrée vers la vallée du Marcadau. Le tourisme à Cauterets Situé à 30 km au Sud de , à 41 km de et 45 km du Pic du Midi, Cauterets est relié à la vallée des Gaves par la RD 920 qui traverse la ville et qui se termine 7 km plus loin au Pont d’Espagne. Cauterets compte près de 1000 habitants, pour 4 673 résidences et plus de 1 million de nuitées touristiques par an (donnée COMETE jusqu'en 2012, puis Flux Vision et G2A à partir de 2016). Elle est une station classée 10 000 – 20 000 habitants du fait de sa fréquentation qui s’étale sur 10 mois de l’année.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 20 Le thermalisme Si la montagne reste le principal facteur d’attractivité de Cauterets (60% des nuitées se font l’été), le thermalisme et les sports d’hiver sont également des éléments fortement à l’origine de la motivation des séjours. Avec une moyenne annuelle de 6 000 cures et un CA de 3 M d’euros, l’activité thermale représente encore aujourd’hui une part importante de l’économie locale et s’étale de février à novembre. Il s’agit d’un facteur d’allongement des saisons touristiques à ne pas négliger. L’activité s’est par ailleurs diversifiée avec la création des Bains du Rocher en 2010, espace thermoludique et de remise en forme accueillant près de 90 000 clients chaque année pour un chiffre d’affaire de 1,4 M d’euros. Sports d’hiver : L’offre de sports d’hiver attire une large clientèle originaire principalement du Grand Ouest de la France et du Nord-Ouest de l’Espagne. 2 domaines skiables sont accessibles depuis Cauterets : le ski alpin relié en télécabine au Cirque de Lys (21 pistes et 2 zones Freestyle) génère près de 320.000 journées de ski chaque hiver sur près de 150 jours d’ouverture des pistes, pour un CA moyen de 7,5 Millions d’euros. Le domaine skiable situé entre 1750m et 2450m d’altitude figure parmi les mieux enneigés de France. Le site du Pont d’Espagne offre également un domaine nordique comme explicité plus bas. Les activités de pleine nature : Randonnée été/hiver, escalade, pêche en lac et rivière de montagne, canyoning, ski de randonnée, raquettes, parapente… l’offre des professionnels de la montagne est particulièrement développée sur Cauterets, et pendant quatre saisons. Le Club du Vignemale organise également au moins deux courses de montagne par an. Hébergement : Avec plus de 24 000 lits touristiques, Cauterets détient la plus grosse capacité d’accueil des Pyrénées françaises. Le village offre une diversité de solutions d’hébergement : meublé, hôtel, chambre d’hôte, camping, gîte d’étape, résidence de tourisme ou village de vacances. Cauterets dispose sur son territoire de six refuges avec 359 lits et 60 lits en moyenne, soit la moitié des lits et des refuges des Hautes-Pyrénées. Les refuges sont des outils qui s’inscrivent pleinement dans l’économie du tourisme local. Commerces et restauration : Cauterets est la troisième ville commerçante des Hautes-Pyrénées après et Lourdes. Elle bénéficie d’une offre commerciale diversifiée tout au long de l’année. Les magasins de sports sont bien entendu fortement représentés. Le choix en matière de restauration est également conséquent, allant de la restauration rapide, brasserie, jusqu’à la semi-gastronomie.

Le Pont d’Espagne Un site fortement fréquenté

Le parking du Puntas Le Pont d’Espagne accueille de nombreux visiteurs tout au long de l’année, entre 700 000 et 1 million de visiteurs, avec des pics de fréquentations en hiver et en été. Le parking du Puntas accueille en moyenne 1900 visiteurs par jour en été (cf. annexe 5). L’hiver, les sports d’hiver, la contemplation et la promenade attirent une forte clientèle séjournant sur Cauterets venant en grande majorité des bassins Grand Ouest et espagnols. L’été attire le plus de visiteurs, avec la présence

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 21 des randonneurs et une forte présence de clientèles nationales et internationales, notamment en provenance des Grands Sites de Lourdes et de Gavarnie. En 1995, la SEM du Pont d’Espagne, compétente en matière d’aménagement du site, a mis en œuvre un programme d’investissement avec la construction d’un bâtiment d’accueil et d’information, véritable porte d’entrée physique du site au-delà de laquelle seuls les piétons sont tolérés, mais également un parking aménagé permettant une gestion cohérente des véhicules. L’accès au site est payant pour les véhicules en période de forte affluence touristique, ce qui permet à la fois de réguler la fréquentation mais également de générer des recettes pour financer les investissements nécessaires à sa bonne gestion. C’est l’emplacement de la gare de départ de la télécabine permettant de rejoindre le secteur du Clot pour tous les publics. L’accès au site peut également se faire depuis le village de Cauterets par navette. Les deux sites les plus attractifs sont :

− Le haut plateau du Clot, accessible à pied ou par une télécabine − Le lac de Gaube, également accessible à pied ou par télésiège, puis à pied. Ces infrastructures permettent de limiter l’impact des visiteurs sur la biodiversité puisqu’elles les orientent et les canalisent. Il est à noter que la gestion du site (accueil, déneigement, entretien des pistes et des sentiers…) génère entre 15 et 40 emplois selon la saison. Les activités de pleine nature : Le Pont d’Espagne offre de nombreuses possibilités et est notamment reconnu pour ses sites de pêche en rivière (autorisée en zone cœur du Parc national), la pratique de l’escalade avec des blocs école et des voies, mais également des sorties « nature ». En effet, les gardes-moniteurs du Parc national proposent des rendez-vous thématiques pour observer la faune et la flore et les bureaux des guides de Cauterets affichent une offre de randonnées thématiques accompagnées. Les refuges et auberges : Le site du Pont d’Espagne dispose de deux refuges, dont le Wallon-Marcadau, et de deux auberges permettant aux visiteurs de se restaurer et de séjourner à différents points. Ce patrimoine appartient à la Commission Syndicale de la Vallée de Saint Savin. L’Hôtellerie du Pont d’Espagne, située face aux célèbres cascades, est la première étape. Elle offre des chambres ainsi qu’un café-restaurant. Le refuge du Clot domine le plateau du même nom. Il dispose d’une capacité d’accueil de 47 places et est l’un des rares refuges à rester ouvert toute l’année. Il offre un service de café-restaurant. L’Hôtellerie du Lac de Gaube, aux pieds du lac et objectif de nombreuses balades, offre une restauration sur site. Les sports d’hiver : Le site du Pont d’Espagne est également un espace ludique et de sport d’hiver. Le ski de fond, l’initiation au ski alpin, la raquette ou encore la luge se pratiquent ici. Il offre en effet 36 km de pistes de ski de fond balisées et entretenues quotidiennement, entre sapins et cascades, sur les deux plateaux du Clot et du Cayan et au cœur de la nature. Il propose également 4 pistes de ski alpin, 8 k de parcours raquettes, 2 zones luges. Le site génère près de 400.000€ de recettes en moyenne l’hiver soit 25% de son activité annuelle. Au-delà de ces activités payantes, le Pont d’Espagne et la vallée du Marcadau sont également le support d’activités de sports d’hiver encadrées ou non : les raquettes et le ski de randonnée sont des activités qui permettent de découvrir la nature plus librement. Les refuges sont une étape importante pour ce type d’activité. Les clients du site du Pont d’Espagne : Plusieurs enquêtes menées auprès des visiteurs du site ont permis de préciser leur profil, leurs motivations pour la visite, leurs pratiques et leur niveau de satisfaction (Dispositif de suivi de la qualité et de la satisfaction des

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 22 visiteurs des Grands sites Midi Pyrénées, CRT Midi Pyrénées – avril 2011 ; Étude qualitative et quantitative du Parc National des Pyrénées, Eole – 2013 ; Baromètre des sites touristiques été, Contours – saisons 2014 et 2015) Le visiteur du Pont d’Espagne est plutôt jeune comparé aux autres sites naturels : 34% de moins de 35 ans, 29% de 35 à 44 ans, 18% de 45 à 54 ans et 20 % de plus de 55 ans. Il est originaire de France pour 85 % et en majorité du Grand Ouest. Il faut toutefois noter une augmentation des clientèles étrangères avec une représentation importante des espagnols. Le revenu moyen des ménages se situe entre 1 500 et 3 000 € pour 41% des clients et entre 3 000 et 6 000 € pour 39% d’entre eux. Ils viennent au Pont d’Espagne au cours d’un séjour sur Cauterets ou ses environs pour 73%. Les motivations principales des clients pour venir au Pont d’Espagne sont le panorama et l’environnement naturel (60 %), la pratique d’une activité sportive (16%) et la visite d’un Grand site (14%). Les sources de renseignement sont diverses (office de tourisme, Internet, brochures, réseaux sociaux…). Il faut toutefois noter que le bouche à oreille reste un vecteur important de communication (23%). Sur le site, trois clients sur quatre se rendent au Lac de Gaube et y passent, pour une grande majorité, entre 30 mn et 2h.20% des visiteurs s’arrêtent au plateau du Clot. Par ailleurs, 40% des clients empruntent les télécabines du Puntas pour se rendre au plateau du Clot et 45% prennent le télésiège de Gaube pour aller au Lac de Gaube. Il faut noter le faible taux de visiteurs qui consomment sur place. En effet, une très large majorité emporte leurs pique-nique et rafraichissements avec eux et fréquentent donc peu les hôtelleries pourtant situées à des points stratégiques du parcours : devant la cascade du pont, sur le plateau du Clot et au Lac de Gaube. Les Vallées des Gaves, zone d’influence du site Le site du Pont d’Espagne s’inscrit également dans la zone d’influence touristique des Vallées des Gaves. En effet, c’est un des sites majeurs de ce territoire, aux côtés du cirque de Gavarnie et du Pic du Midi notamment. Il contribue ainsi naturellement à sa notoriété et les séjournants en Vallées des Gaves sont très souvent des visiteurs du Pont d’Espagne. Inversement, les séjournants sur Cauterets-Pont d’Espagne génèrent de la fréquentation sur les sites et communes des Vallées des Gaves et donc des retombées économiques pour eux.

I.1.9.2 Le marché/la clientèle du refuge

Fréquentation moyenne mensuelle sur la période 2010-2015 Moyenne des types d'usagers 2010-2015 sur la base de la grille tarifaire < 16ans; 2 500 10,02 %

2 000 CAF; 18,10 % 1 500 Tarif Nor- mal; 51,32 % 1 000

Groupes 500 Guides; >9; 19,48 1,09 % % 0 Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre

Le refuge compte actuellement environ 8 000 nuitées par an dont 4500 sur les deux mois d’été, ce qui en fait l’un des refuges les plus fréquentés en France. Il bénéficie notamment de sa place dans le site du Pont d’Espagne. En été, le refuge est utilisé par une majorité de randonneurs amateurs français plutôt dans la tranche 50-65 ans, qui viennent en petits groupes. Les trois quarts d’entre eux ne passent qu’une nuit dans le refuge. En période de neige, le refuge est une halte privilégiée pour les randonneurs en raquettes et skis.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 23 Les gardiens travaillent régulièrement avec des Guides de Haute Montagne l'hiver (pour le ski de randonnée) et des Accompagnateurs de Moyenne Montagne, été comme hiver. Plusieurs agences (La Balaguère, l'UCPA, TOPAS, TE VOET, Montagne de la Terre, Odyssée Montagne, etc.) proposent des circuits s'appuyant sur le refuge Wallon- Marcadau.

I.1.9.3 Les outils de communication La communication du refuge est assurée par les offices de tourisme, la maison de la montagne de Cauterets, la maison du Parc national et divers sites internet (csvss.fr, entrepyr.eu…). Sur internet, le site www.refuge- marcadau.csvss.fr est la principale vitrine et interface de réservation pour le refuge.

Synthèse du contexte du refuge : Edifié en 1910 dans une situation de carrefour de la haute-montagne pyrénéenne, le refuge Wallon-Marcadau est aujourd’hui un refuge très fréquenté mais vétuste tant dans sa structure que dans ses équipements. La CSVSS en est propriétaire et la SARL Wallon-Marcadau en assure la gestion. Sa situation dans un espace riche et, de fait, protégé implique de fortes exigences et de nombreuses démarches (UTN, autorisation environnementale…) pour pouvoir y effectuer des travaux de restructuration- réhabilitation nécessaires. Le refuge s’inscrit dans l’économie cauterésienne et valléenne dont les composantes principales sont le tourisme et le pastoralisme.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 24 I.2 PRÉSENTATION DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT L’état du site descriptif ci-dessous est complété par une analyse de l’état initial plus détaillé dans le dossier de demande d’autorisation environnementale joint au dossier UTN. Il synthétise l’environnement physique et biologique du refuge Wallon-Marcadau et met en évidence les facteurs susceptibles de subir des effets par le projet de réhabilitation de l’unité touristique. Le détail des inventaires ayant contribués à l’élaboration de l’état initial et une analyse poussée des incidences sur l’environnement sont traités de façon plus exhaustive dans le dossier d’autorisation environnementale.

I.2.1 Etat des paysages

I.2.1.1 Cadre physique du paysage Le refuge Wallon-Marcadau se trouve à 1865m d’altitude dans la vallée du Marcadau, peu en amont de la confluence du gave de Batans avec le gave d’Arratille. La vallée de Cauterets à laquelle appartient la vallée du Marcadau figure dans l’Atlas des Paysages des Hautes-Pyrénées (CAUE, 2015) parmi l’unité paysagère des « Hautes Vallées des Gaves et du Lavedan ». Les paysages de cette unité paysagère sont marqués par les grands sommets et cirques glaciaires adossées à la frontière espagnole, avec notamment le Vignemale (3298m), plus haut sommet des Pyrénées françaises. Les paysages de la haute vallée du Marcadau contrastent de par leur ouverture avec la vallée très encaissée de Cauterets. En remontant la vallée du Marcadau, le refuge Wallon marque l’ouverture du paysage où l’on passe de la moyenne vallée du Marcadau très encaissée et boisée aux paysages agropastoraux à pelouses rases et landes, parsemées seulement de quelques pins épars. Les roches moutonnées, grandes dalles granitiques arrondies et polies par les glaciers qui émergent des prairies du pla de Gole, sont un autre élément très marquant. Le refuge Wallon-Marcadau est situé au carrefour de trois vallées formées par la vallée de Cambalès à l’ouest, la vallée du Port du Marcadau au sud-ouest et la vallée d’Arratille au sud-est. L’élargissement de la vallée est alors marqué d’abord par la confluence du gave de Cambalès avec le ruisseau du Port de Marcadau devenant le gave de Batans, puis par la confluence de ce dernier avec le gave d’Arratille formant pas la suite le gave du Marcadau. Le refuge surplombe le gave de Batans et le pla de la Gole sur son extrémité septentrionale et s’adosse ainsi au versant sud boisé de Pins sylvestres et Pins à crochets de taille et âge exceptionnels.

Panorama commenté avec sommets visibles depuis l’extrémité sud-est du refuge Wallon-Marcadau (A. Müller) Par cette position en hauteur sur un versant ensoleillé et surplombant un élargissement de la vallée, le refuge offre une vue exceptionnelle sur les vallées et sommets environnants et s’offre ainsi à la vue de ceux qui fréquentent ces paysages :

− les abords du refuge situés sur le pla de la Gole, à l’exception de la partie ouest (derrière la chapelle) caché par un verrou rocheux ; − pour ceux qui se situent « derrière » le refuge, le versant sud inférieur de la Cardinquère sous le Turon de la Croutz domine le paysage (versant boisé au nord du refuge) ; − vue vers l’est et nord-est on observe le versant est des sommets surplombant la vallée du Gave de Marcadau en rive droite : Pouey Laou (2755m), Pic Wallon (2645m) et la Huchole (2492m) ; − au sud(-est) s’offrent à la vue les sommets du fond de vallée oriental de la vallée d’Arratille avec Pic Nord (2925m) et Pic Alphonse Meillon (2930) (Pics Chabarrou), Tuque Blanque (2766), Pic Né (2696m), puis le

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 25 sommet intermédiaire très caractéristique de La tête de l’ours (2575m), ainsi que le flanc nord-est du Pic de la Badete d’Arratille (2805m) ; − en arrière-plan au sud-ouest la face ouest du Vignemale (3293m) et Pique Longue (3289m) se situent à 6.4km à vol d’oiseau du refuge ; − au sud-ouest, la vallée du Marcadau dominée par la Grande Fache (3005m) offre comme parties visibles également le Pic Falisse (2764m) ainsi que la Muga (Muga Nord 2674m à l’est et Pointe de la Muga 2727m à l’ouest) à moins de 3,8 km de distance à vol d’oiseau. On aperçoit tout juste le cirque du Marcadau, mais la source se cache du regard par l’épaulement que constitue le verrou rocheux au nord-est du pla de Loubosso ; − à l’ouest domine le versant nord inférieur du Pic de l’Affron (en dessous de 2100m d’altitude), versant nord-ouest à sud-ouest du Pic Arraillous (en dessous de 2500m) ; − au nord-ouest, la vue s’ouvre sur la partie inférieure du Gave de Cambalès ainsi que deux des sommets septentrionaux qui dominent le cirque de Cambalès : Peyregnets de Costalade (crête allongée de 2703 à 2740m d’altitude) et Pic de Bernat Barrau (2793m). En somme, les paysages entourant le refuge offrent la vue sur quatre vallées : Les trois vallées de Cambalès (au nord-ouest), du cirque de Marcadau (au sud-ouest), d’Arratille (au sud-est) confluent vers la moyenne et basse vallée du gave de Marcadau (au nord-est). A ce titre les interfluves entre ces vallées dominent le premier plan de ce paysage relativement ouvert : Pic d’Arraillous à l’ouest, flanc nord du Pic de l’Affron au sud et Pouey Laou à l’est. La carte ci-dessous met en évidence (en rouge) les paysages visibles depuis le refuge, qui sont par la même les zones et points de vue offrant la vue sur le refuge. Ces zones se limitent essentiellement à la haute vallée du Marcadau, à l’exception de la face ouest du Vignemale visible depuis le refuge.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 26 Analyse de la visibilité du refuge Wallon-Marcadau : paysages visibles depuis le refuge = zones offrant la vue sur le refuge.

I.2.1.2 Anthropisation Le passé historique de la vallée de Cauterets et a fortiori de la vallée du Marcadau est fortement associé aux estives, et leur position transfrontalière au sein de la chaine centrale des Pyrénées. Le nom de marcadàu signifie 'place de marché' en gascon et témoigne des échanges ayant existés depuis longue date entre les deux versants de la chaîne pyrénéenne. En effet, le passage par le Port du Marcadau (2541m) situé entre la Grande Fache (3005m) et la Grand Pic de Péterneille (2764m) semble être la voie de passage transpyrénéenne la plus évidente de la vallée de Cauterets, seule col transfrontalier à moins de 2600m entre le Vignemale et le Pic de Cambalès à l’exception du col des Mulets (2591) situé au fond de la vallée de Gaube. A ce titre ces deux cols sont concurrencés dans la vallée des gaves de Pau seulement par les cols accessibles depuis la vallée d’Arrens (Port de la Peyre St. Martin 2295m) ou de la vallée de Gavarnie (Port de Boucharo (2271m) .

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 27 La présence humaine ancienne est attestée par de nombreuses traces préhistoriques persistent dans la vallée du Marcadau. Jacques Blot a recensés en 1985 rien que sur le pla de la Gole (sur lequel se situe le refuge) quatre cromlechs (pierres dressées en cercle), deux -cromlechs, deux tumulus simples et un dolmen sur le pla de la Gole, ainsi que d’autres vestiges dans les vallées environnantes ( 2 dolmens sur le pla de Loubosso, 2 cromlechs au pied du Pe det Malh (Vallée du Cambalès) et une dizaine de sites dans la vallée d’Arratille). Un état initial du paysage, son évolution au fil du temps, l’analyse de la visibilité depuis et sur le refuge ainsi que l’évaluation de l’impact paysager du projet sont détaillés dans le dossier d’autorisation environnemental joint au dossier UTN. Extrait de la cartographie des vestiges protohistoriques recensés par J. Blot (1985, p.123) I.2.2 Topographie La topographie du bassin versant du gave de Batans au droit du refuge (avec comme limite la cascade au droit du refuge Wallon) s’étend de 1850 à 3004m (Sommet de la Grande Fache).

Topographie autour du refuge

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 28 Topographie et hydrographie du bassin versant du gave de de Marcadau (Cartographie AGERIN SAS)

I.2.3 Cadre géologique et lithologique Sur le plan géologique structural le refuge se situe dans la Haute Chaine Primaire (ou Zone axiale) qui se caractérise par la prédominance de roches cristallines magmatiques et roches sédimentaires d’âge paléozoïque plus ou moins métamorphisées. La vallée du Marcadau se situe au centre d’un complexe cristallin formé trois plutons appelés le complexe de Cauterets-Panticosa. Les roches granitoïdes affleurantes à proximité du refuge sont attribuées à ces intrusions magmatiques âgés d’environ 300 millions d’années, mise en place à la fin de l’orogenèse (=mécanisme de formation des montagnes) hercynienne (fin de l’ère primaire) qui a précédé la formation du massif des Pyrénées actuel.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 29 Carte géologique simplifiée d’après la carte géologique au 1/50000 è m e (BRGM) Socle cristallin (pluton de Cauterets- Panticosa) en coloris rouges, roches sédimentaires paléozoïques en verte et bleu (calcaires, shales et quartzites), formations superficielles non différenciées en beige (moraines, éboulis, dépôts fluviaux)

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 30 Il en résulte la présence de plusieurs types de roche aux environs du refuge :

− Les dalles affleurantes aux environs du refuge sont constituées de granites clairs, à gros cristaux (monzogranites) attribués au pluton de Cauterets occidental. − Par ailleurs on observe notamment sur les sentiers d’accès au refuge des intrusions filoniennes à grain fin (microdiorites, dolérites, etc. ) qui traversent les dalles granitiques. − Enfin, dans le lit du gave de Batans et parmi les gros blocs (rocher erratiques) disposés ça et là sur le pla de la Gole on constate également de roches sédimentaires, parfois métamorphisés : calcaires rubanés, shales et quartzites d’âge dévoniens (paléozoïques) Granits à grain grossier sur le sentier menant provenant de la haute vallée du Marcadau. au refuge du Marcadau (cliché AMM, AGERIN SAS ) Enfin, le pla de la Gole et les versants sont tapissés de formations superficielles qui se composent de sédiments récents issus de ces roches qui occupent les versants inférieurs et fonds de vallée. Il s’agit d’éboulis, formations d’origine glaciaires, fluvio-glaciaires et fluviales issus de l’érosion et du transport des roches affleurantes mentionnées ci-dessus. Au cours des glaciations du Quaternaire des glaciers occupèrent la vallée du Marcadau et alimentèrent le glacier de la vallée du gave de Pau qui s’étendait jusqu’au nord de Lourdes lors de l’extension maximale würmienne. Lors de la dernière phase de la glaciation (Tardiglaciaire) six langues glaciaires de 2 à 6 km de long convergeaient alors vers le Pla de la Gole, sans s'y rejoindre et s'arrêtaient vers 1 900 m d'altitude. Le relief des

environs du refuge reflète Bloc erratique sur le pla de Loubosso encore ces formes d'érosion provenant des affleurements dévoniens en glaciaire avec les cirques en fer fond de vallée (cliché AMM, AGERIN SAS) à cheval des fonds de vallée du Marcadau et du Cambalès, les seuils rocheux et roches moutonnées (dalles granitiques) polis par les glaciers, ainsi que le dépôt de matériaux morainiques et de gros blocs erratiques.

Roche affleurante (granite) polie par le passage des glaciers (cliché AMM)

Dans les Pyrénées occidentales, le diminutif du mot « oule » (marmite) désigne les parties évasées d'une auge glaciaire au fond très adouci. Dans les auges en berceau, les verrous de roche résistante isolent de petites plaines établies dans des secteurs élargis et légèrement surcreusés. Les prairies humides, parfois tourbeuses sont drainées par plusieurs chenaux sinueux jusqu'aux petits méandres tels qu’on observe sur le Pla de la Gole.

I.2.4 Contexte climatique Le graphique suivant présente la température extérieure sur une année type :

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 31 Remarque : ces données de températures horaires ont été générées à partir des températures moyennes mensuelles (moyenne, maximale, et minimale) sur l’année 2015 de la station météo de Cauterets (SPAC) située à 1545m d’altitude. Le site étant situé à 1850m, une correction de température de 1,8°C a été prise en compte. En l’absence d’une station de mesures météorologiques régulière sur la commune de Cauterets (série annuelles et pluriannuelles complètes) on peut caractériser le climat régional par les données de la station synoptique à l’aéroport Tarbes-Lourdes (360m d’altitude). Ici le cumul de précipitations annuelles moyennes atteint 1m (1046 mm pour la période 1997-2016) et les températures moyennes annuelles sont de 12.7°C. A noter toutefois que ces cumuls annuels varient de beaucoup d’une année à l’autre (809 mm en 2002 contre 1490 mm en 2013). Le diagramme ombrothermique de Tarbes permet de caractériser un climat océanique aquitain avec des températures assez douces en hiver (>6°C de moyennes mensuelles) et des précipitations relativement abondantes sur toute l’année avec toutefois des précipitations plus importantes en début d’hiver et au printemps, typiques pour une position au pied des Pyrénées.

Diagramme ombrothermique de Tarbes (source : infoclimat, données Météo France, mise en forme AGERIN SAS)) Si l’on compare les relevés pluviométriques du mois de juillet du pont d’Espagne (données CSVSS) pour les années 2006 à 2015 aux données de Météo France à Tarbes. Globalement les précipitations sont plus importantes au Pont d’Espagne avec, sur les 10 dernières années en moyenne 77mm de précipitations en juillet au Pont d’Espagne contre 66mm à Tarbes mais on remarquera encore une forte variabilité interannuelle allant (au Pont d’Espagne) de 30mm en 2007 à 149mm en 2011.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 32 Comparatif du cumul mensuel des précipitations estivales (juillet) à Tarbes et au Pont d'Espagne (en mm) 200 180 160 140 120 100 80 60 40 précipitations juillet juillet précipitations 20 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Variation interannuelle des précipitations estivales (source : CSVSS et Météo France)

I.2.5 Contexte hydrologique

I.2.5.1 Réseau hydrographique La zone d’étude concerne pour l’essentiel du bassin versant du gave de Batans (cf. carte en I.2.2), qui devient le Gave de Marcadau à partir de la confluence avec le gave d’Arratille à l’aval du refuge Wallon-Marcadau. Le gave de Marcadau est à l’origine du Gave de Cauterets, qui se forme à partir de la confluence avec le gave de Gaube au pont d’Espagne. Le gave de Cauterets est ensuite enrichi par les eaux du gave du Lutour situé en rive droite en amont de Cauterets, puis par le Gave de Cambasque situé en rive gauche à l’aval du centre-ville. Après plus de 26km de trajet depuis le port du Marcadau, le Gave de Cauterets se jette à son tour dans le Gave de Pau à Pierrefitte-Nestalas et constitue alors l’un des deux affluents majeurs de ce dernier en zone de montagne (ave les gave d’Azun). Enfin, le gave de Pau rejoint l’Adour au bout d’un linéaire de près de 200km. Le bassin versant du Gave de Batans au droit du refuge occupe une superficie de 15,18 km² (projection sur le plan). D’amont en aval le réseau hydrographique peut être décrit de la façon suivante :

− La source du Marcadau se situe au pied du cirque du Marcadau et a creusé un petit ravin dans les éboulis moyens au pied de la falaise avant de rejoindre le lit torrentiel du ruisseau du port du Marcadau en rive droite. Le ravin de la source du Marcadau délimite dans ces mêmes éboulis, en permanence rafraichis par les chutes de blocs et pierres apportés par les avalanches. − Après l’affluence en rive droite du ruisseau du col de Péterneille la pente s’adoucit progressivement et le ruisseau du port du Marcadau, commence à s’étaler à la manière d’un cours d’eau tressé sur des pentes plus douces parsemées de gros blocs avant de méandrer sur une pente relativement douce dans les prairies du pla de Loubosso parsemées de nombreux blocs erratiques. − Après le verrou situé en aval du pla de Loubosso, le ruisseau du port du Marcadau s’encaisse progressivement et s’enrichit des eaux du ruisseau du lac de Péterneille lui provenant de rive droite pour former une gorge avec suite des cascades sur une lit rocheux et une pente très forte jusqu’à rejoindre le niveau du pla de la Gole. − Sur le pla de la Gole la confluence du ruisseau du port du Marcadau avec le gave de Cambalès provenant de rive gauche forme désormais le gave de Batans et forme de gros méandres avec bras de crues dans un lit dominé par des petits blocs et pierres et dans la plaine cintrée de roches moutonnées jusqu’au niveau du refuge. − Sous le refuge Wallon un seuil forme la cascade du gave de Batans, chute d’environ 4m et limite aval de la zone d’étude rapprochée, avant de méandrer jusqu’à la confluence avec le gave d’Arratille dans un lit torrentiel pas très pentu, riche en gros blocs d’origine glaciaire et affleurements de dalles rocheuses. A la confluence du gave de Batans avec le gave d’Arratille (qui lui ressemble) en rive droite, le gave de Batans devient enfin le gave de Marcadau et s’encaisse dans une vallée plus étroite.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 33 I.2.5.2 Hydrologie La station hydrométrique la plus proche disposant d’une série de mesures actuelles statistiquement signifiantes se situe sur le gave de Pau à Saint-Pé-de-Bigorre à l’aval de Lourdes, mais ces données hydrologiques ne sont plus représentatives pour le bassin versant d’étude du Gave de Batans (<1.35% du bassin versant du Gave de Pau à Saint-Pé-de-Bigorre). Les données de la station de Cauterets s’arrêtent en 1987, permettant toutefois de disposer d’une série de mesure de 28 ans. On observe au gave de Cauterets à Cauterets un régime pluvio-nival avec un maximum en juin, lors de la fonte des neiges et un minimum hivernal lié à la couverture neigeuse d’un bassin versant essentiellement montagnard à subalpin mais atteignant toutefois l’étage nival des neiges éternelles au Vignemale.

Evolution des débits mensuels sur le gave de Batans au niveau du refuge basé sur le mesure de débit du 18 octobre 2016 Si l’on compare les mesures de 2017 avec les moyennes pluriannuelles et les deux années précédentes (possible seulement à la station de Saint-Pé-de-Bigorre, voir figure ci-dessous), on observe à l’échelle du bassin versant du Gave de Pau une année hydrologique relativement sèche (Courbe des débits 2017 passant sous la quinquennale sèche à partir de juillet 2017) et un étiage assez marqué (moyenne journalière de 9.87m3/s le 22 septembre 2017, soit 62% du débit d’étiage si l’on se réfère au QMNA de la quinquennale sèche).

Comparaison des écoulements annuels (débits journaliers moyens, courbe bleu foncé) 2015-2017 avec les moyennes interannuelles pour la station de Saint-Pé-de-Bigorre sur le gave de Pau (Q4801010).

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 34 I.2.6 Environnement sonore Des mesures acoustiques ont été réalisées sur site par le bureau ACE consulting le 11 juillet 2017 (cf. annexe 6), en divers points autour du refuge ; les sources de bruits plus ou moins perceptibles selon l’emplacement sur le site sont générées par :

− Le gave, qui impacte tout le site, en particulier le bruit de la a cascade en contrebas immédiat côté Sud, − Les activités des randonneurs présents sur site. Les niveaux moyens relevés sont de 46 db(A) sur la terrasse et 65 db(A) près du gave.

Synthèse de la présentation du site et de son environnement : Le refuge est situé à 1865 m dans la vallée glaciaire du Marcadau non-loin de la frontière espagnole, dans l’ensemble paysager des Hautes Vallées des Gaves et du Lavedan. Il s’agit d’un paysage composé de pelouses d’estives, de boisements de résineux et de dalles granitiques entourés par les pics parmi les plus hauts des Pyrénées françaises (Vignemale, Grande Fache…). De part la nature géologique du secteur, le réseau hydrographique est dense et les zones humides abondantes. Le contexte climatique d’influence océanique du versant nord des Pyrénées combiné à l’étage montagnard/subalpin induisent des précipitations abondantes et des températures relativement douces.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 35 I.3 ETAT DES MILIEUX NATURELS Ces aspects sont davantage développés dans l’autorisation environnementale annexée à ce dossier (cf. annexe 1).

I.3.1 Contexte Un aperçu global des formations végétales de la zone d’étude permettra de saisir les grands traits des biotopes du Marcadau sans trop s’attarder sur les détails floristiques et phytosociologiques décrits dans le dossier d’autorisation environnemental :

− Avant d’arriver au refuge Wallon-Marcadau depuis le pont d’Espagne, le sentier emprunte les « marches » taillées dans les dalles de monzogranites par l’érosion glaciaire. Les roches moutonnées polis s’alternent avec des bosquets de forêts de pins anciennes présentant des très gros spécimens de Pins sylvestre mêlés à des Pins à crochets. Les dépressions les plus humides sont riches en zones humides à laîches, buttes à sphaignes colorées et dominées par les nardaies hygrophiles rases visiblement bien appréciés par les troupeaux. Sur les prairies plus mésophiles qui s’intercalent entre les roches moutonnées, et notamment à proximité de l’ancienne cabane pastorale, la présence du Conopode Granit affleurant poli par le passage des glaciers : (Conopodium majus) bien visible au printemps Sentier d’accès au refuge Wallon. (Cliché. A. Müller, semble avoir attiré les sangliers qui ont AGERIN, 2017) véritablement labourés les pâturages. − Les environs immédiats du refuge sont marqués par la présence humaine : végétation nitrophile (orties, chénopode bon-henri, …), végétation rudérale ou appauvri par le piétinement dû à la fréquentation du refuge. A la mosaïque précitée des roches affleurantes polis, forêts de pins et prairies se mêlent alors des zones humides « artificielles » (en effet, on constate sous la terrasse du refuge une zone humide alimenté jusqu’en 2017 par une fuite de la fosse septique). 1 e r août 2017 9h15. Les tentes du groupe ayant occupé la zone humide proche du refuge pendant la nuit sont pliées. (cliché Anja Müller, AGERIN, 2017) − Le pla de la Gole qui débute en amont de la cascade du refuge de Wallon-Marcadau est marqué par des milieux ouverts fortement pâturés essentiellement composées de Nardaies mésophiles à hygrophiles, des zones tourbeuses dominées par les laîches, des bancs alluviaux plus ou moins faiblement végétalisés, des dalles granitiques polies et des blocs erratiques de lithologie variable (calcaires ou cristallins) avec leur végétation xérophile propre, portant parfois quelques jeunes pins à crochets entourées de landes à Callunes, Myrtilles ou Rhododendron ferrugineux. − Longeant le flanc rive droite du gave de Batans / ruisseau du port du Marcadau, le sentier qui monte au col de la Fache et au port du CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 36

Troupeaux d’ovins sur le tracé de la future conduite (20 juin 2017, cliché A . Müller) Marcadau est traversée par de nombreux écoulements (ruisselets) qui s’assèchent après la fonte des neiges et lors de périodes prolongées sans précipitations. Ce versant à exposition ouest est dominé par une mosaïque de landes et prairies où se mêlent Nardaies, Gispetaies, landes à Callune, landes à Vaccinium et landes à Rhododendron. Les pins restent essentiellement confinés à la partie médiane du versant, bien que des jeunes spécimens se mêlent çà et là en bas de versant à la mosaïque des landes et pelouses et témoignent d’une légère recolonisation du bas de versant, resté toutefois assez ouvert par l’utilisation pastorale importante du secteur qui relie pla de Gole et pla de Loubosso. − Le pla de Loubosso ressemble au pla de Gole par ses pelouses rases à Nard et Fétuques, très fortement pâturés notamment par les troupeaux de vaches, avec cependant des secteurs à Gispet plus secs et des belles mosaïques de zones humides notamment dans le secteur sud-est du plateau. On y trouve de mares sans végétation ou peuplés de laîches (Carex spp.), linaigrettes (Eriophorum angustifolim ), Elocharis (Eleocharis palustri s) et/ou Rubanier ( Sparganium spp. ) qui font le bonheur de la grenouille rousse ( Rana temporaria ) très présente sur le plateau. − Un peu plus haut, en remontant le cours du ruisseau du port du Marcadau vers le col du même nom, une autre « marche » se manifeste Passerelle du Loubosso : limite aval du pla du Loubosso (cliché Anja Müller, AGERIN, 2017) (cliché ; A Müller) sous forme d’une petite dépression partiellement comblée par les éboulis et blocs provenant du versant de l’Affron et du cirque du Marcadau : le terrain se fait plus minéral, les landes à Rhododendron sur le flanc sont plus denses, mais la divagation du cours d’eau a laissé place à une riche mosaïque de zones humides.

− − « Zone de divagation (« tressage « ) − végétalisé, a) vue vers l’amont, b) vue vers − l’aval (clichés :; A. Müller) − En s’approchant du cirque du Marcadau, le minéral devient dominant : les falaises de roches calcaires et cristallines du cirque sont complétées en contre-bas par les cônes d’éboulis sur lesquels on détecte rapidement une espèce protégée peu discrète car munie de belles fleurs voyantes : le Géranium à feuilles cendrées. On trouve l’espèce partout sur les pelouses calcicoles pâturés en rive droite, dans les éboulis à peine stabilisés, ou encore entre les touffes de Rhododendron ou de Gispet qui descendent en langues entre les nombreux sources et ruisselets qui émanent du cirque. Le géranium cendrée : une pionnière (cliché A. Müller 18/ 7/2017)

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 37 − Enfin, pour accéder à la source du Marcadau qui nous intéresse, il faut attaquer un dernier raidillon, au choix dans le Gispet en rive droite (du ruisselet de la source), ou dans les éboulis qui alternant avec des sources flanquées de denses tapis de mousses en rive gauche. Aux environs du captage, si les derniers névés permettent l’accès dès fin juin on découvre alors une végétation que s’apparente aux combes de neige.

Vue panoramique sur la source surplombant le pla de Loubosso (cliché A. Müller 5/ 7/2017)

I.3.2 Localisation de la zone d’étude L’intégralité du projet, c’est à dire le refuge Wallon-Marcadau destiné à être réhabilité, ainsi que la prise d’eau et le projet de conduite, se situent sur le territoire de la commune de Cauterets dans le département des Hautes- Pyrénées, région . Le refuge Wallon-Marcadau se trouve à 1865 m d’altitude dans la vallée du Marcadau, peu en amont de la confluence du gave de Batans (Marcadau) avec le gave d’Arratille. Le bassin versant étudié correspond au bassin versant du Gave de Batans au-dessus de 1850 m, (marqué par la cascade du refuge Wallon-Marcadau) et s’étend sur la partie sud-est de la commune. Au niveau du refuge, le gave de Batans draine un bassin versant de 15,16 km 2 qui est constitué par deux vallées, la vallée du gave de Cambalès à l’ouest, et la vallée du ruisseau du port de Marcadau au sud, et culmine au sommet de Grande Fache (3005m).

Cascade du gave de Batans en contre-bas du refuge : limite du bassin versant étudié. La sonde de mesures a été placée au pied du rocher en rive droite (non visible). Cliché A. Müller

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 38 Le bassin versant étudié se situe ainsi en majeure partie sur la commune de Cauterets, bien que le bassin versant du gave de Cambalès (affluent rive gauche) se situe sur le bassin versant de la commune d’Estaing. Les terrains concernés par le projet de réhabilitation du refuge, le captage et la conduite se situent cependant intégralement sur la commune de Cauterets. Le zone d’étude rapprochée concerne les environs directs du refuge destiné à être restructuré/réhabilité (rayon de 200m autour du refuge) ainsi qu’une zone tampon autour de la conduite d’eau (2X 50m de largeur) qui provient du captage de la source du Marcadau situé à 2198 m d’altitude et 2.25 km au sud-sud-ouest du refuge (distance à vol d’oiseau). Le bassin versant du gave de Marcadau constitue une autre zone d’influence du projet pour certains éléments de l’étude d’incidences (héliportage, tourisme) et englobe alors la moyenne et basse vallée du Marcadau jusqu’au pont d’Espagne.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 39 I.3.3 Espaces naturels et autres zonages réglementaires Le cadre naturel du refuge Wallon est riche, composé de pelouses d’altitudes, de forêts anciennes de Pins sylvestres et Pins à crochets, des affleurements de roches moutonnées granitiques et de zones humides tourbeuses. Il héberge de nombreuses espèces patrimoniales comme l’Euprocte des Pyrénées, le Lézard de Bonnal ou encore le Grand Tétras.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 40 La zone d’étude est par ailleurs comprise dans le site classé « Le bassin du Gave de Cauterets comprenant les vallées des gaves de Lutour, de Gaube, Jéret, Marcadau et Cambasque », l’un des sites classés les plus vastes (13 500 ha) et les plus anciens du département des Hautes-Pyrénées, protégé dès juillet 1928 à la demande de la municipalité et de la Commission syndicale de la vallée de Saint-Savin. Aujourd’hui encore l’accès se fait à pied depuis le parking du Pont d’Espagne, Grand Site touristique de Midi- Pyrénées et deuxième site le plus fréquenté du Parc National des Pyrénées. En effet, la zone d’étude se trouve donc au sein de la zone cœur du Parc national des Pyrénées , dans le secteur de Cauterets. En outre la zone d’étude se situe à cheval sur pas moins de trois sites Natura 2000 . (« Gaube, Vignemale », « Peguère, Barbat, Cambalès » et « Vallée des Gaves de Pau et de Cauterets »). C’est le ruisseau du port du Marcadau devenant le gave de Batans qui constitue la limite entre les sites.

I.3.3.1 Site classé « Le bassin du Gave de Cauterets comprenant les vallées des gaves de Lutour, de Gaube, Jéret, Marcadau et Cambasque» La zone d’étude est comprise dans le site classé « Le bassin du Gave de Cauterets comprenant les vallées des gaves de Lutour, de Gaube, Jéret, Marcadau et Cambasque ». Le Bassin du Gave de Cauterets est l’un des sites classés les plus vastes (13 500 ha) et les plus anciens du département des Hautes-Pyrénées avec le site de Gavarnie. Il a été protégé dès juillet 1928, à la demande de la municipalité et de la Commission Syndicale de la vallée de Saint-Savin.

Localisation du site classé «Le bassin du Gave de Cauterets comprenant les vallées des gaves de Lutour, de Gaube, Jéret, Marcadau et Cambasque » (cartographie AGERIN)

I.3.3.2 Parc National des Pyrénées (PNP) Créé en 1967, le Parc national des Pyrénées se situe dans la partie occidentale des Pyrénées à cheval sur les départements des Hautes Pyrénées (65) et des Pyrénées Atlantique (64) et 2 régions (Nouvelle Aquitaine et Occitanie). Le territoire du Parc national s’étend sur 100 kilomètres et 6 vallées, de la vallée d’Aspe à l’ouest à la vallée d’Aure à l’est, entre 1060 m et 3298 m au Vignemale. Au sud, la zone cœur occupe 45 700 ha, l’aire d’adhésion occupe 130 000 ha auxquels on peut ajouter l’aire potentielle d’adhésion est de 78 500 ha. Ils concernent 86 communes et 40 000 habitants et on y recense environ 1,5 million de visiteurs par an. En 2016, 65

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 41 communes ont choisi d’adhérer à la charte et d’être partenaires du Parc national et composent l’aire d’adhésion. Le cœur se développe sur le territoire administratif de 15 communes (6 communes en Béarn et 9 en Bigorre). Les collectivités sont propriétaires de 97% de cet espace. La commune de Cauterets, sur laquelle se situe le projet, en fait partie.

Carte de localisation du projet dans la zone cœur du PNP (cartographie AGERIN SAS)

I.3.3.3 ZNIEFF présentes dans la zone de projet L’intégralité du projet se situe dans deux ZNIEFF de type 1 et de type 2 qui se superposent.

− ZNIEFF de type II n°730011624 « Val d´Azun et haute vallée du Gave de Cauterets »1 ; Identifiant régional : Z2PZ2043 ; superficie 35377 ha. − ZNIEFF de type I n°730011510 « Massif du Vignemale et vallées du Marcadau, Gaube et Lutour» 2 - Identifiant régional : Z2PZ0035, superficie : 13414 ha.

Carte de localisation des ZNIEFF (source DREAL Occitanie, cartographie AGERIN)

I.3.3.4 Sites Natura 2000 La zone de projet, malgré sa taille modeste se situe à cheval sur trois sites Natura 2000 départagés par le linéaire de gave de Marcadau :

− FR7300924 « Péguère, Barbat, Cambalès » en rive droite − FR 7300922 « Gave de Pau et de Cauterets (et gorges de Cauterets) » au centre

1 https://inpn.mnhn.fr/docs/ZNIEFF/znieffpdf/730011624.pdf 2 https://inpn.mnhn.fr/docs/ZNIEFF/znieffpdf/730011510.pdf

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 42 − FR7300925 « Gaube, Vignemale » en rive droite

Carte de localisation des trois Zones spéciales de conservation concernées par le projet dans le réseau des sites Natura 2000 dans la partie sud-ouest du département des Hautes-Pyrénées (cartographie AGERIN)

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 43 I.3.4 La flore

Pour établir un état initial, des extractions des bases de données du PNP, du Conservatoire Botanique des Pyrénées ont été effectuées. Les données du réseau Natura 2000 et d’une première étude sur site de l’AMIDEV ont également été mobilisées. En complément de ces données, des inventaires floristiques ont été réalisés à plusieurs reprises au fil de l’évolution de la saison végétale de mai 2017 à septembre 2017 en respectant l’évolution phénologique. Les 61 relevés floristiques réalisés dans le cadre de l’état initial pour l’évaluation des incidences du projet ont permis de caractériser les principaux types d’habitats naturels présents dans la zone d’étude, mais aussi de détecter des nouvelles stations d’espèces protégées. En effet, on constate dans la zone d’étude la présence de plusieurs espèces protégées :

− La Drosera à feuilles rondes ( Drosera rotundifolia L.) ; − Le Geranium cendrée ( Geranium cinereum Cav.) ; − Le Lycopode des Alpes ( Lycopodium alpinum L.) ; − La Cystoptère des montagnes ( Cystopteris montana (Lam.) Desv.) − La Gentiane à feuilles de Millepertuis (Gentianella campestris f. hypercifolia) ; La carte de localisation ci-dessous permet de noter la présence assez répandue de trois de ces cinq espèces, à savoir :

− le Géranium cendrée dans la partie amont ; − la Gentiane à feuilles de Millepertuis sur les pelouses meso-à mésohygrophiles de la zone amont et intermédiaire ; − la Drosera à feuilles rondes dans toutes les zones humides tourbeuses depuis les environs du refuge Wallon-Marcadau jusqu’à environ 1950m sur le pla de Loubosso. La répartition de ces trois espèces se présente ainsi de façon assez complémentaire impliquant une répartition d’espèces végétales protégées dans l’ensemble de la zone d’étude rapprochée incluant le périmètre autour du refuge. Aucune des espèces végétales recensées n’est mentionnée dans les annexes de la Directive Habitat-Faune-Flore. Drosera rotundifolia, Geranium cinereum, Lycopodium alpinum, Gentianella campestris f. hypericifolia et Cystopteris montana (clichés Anja Mûller)

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 44 I.3.5 Les habitats naturels

I.3.5.1 Synthèse et cartographie des habitats naturels présents dans la zone du projet Les habitats contactés sont présentés dans le tableau ci-dessous dans l’ordre de la typologie CORINE Biotopes. Le tableau indique également les correspondances avec l’intitulé et le statut d’intérêt communautaire (IC) ou prioritaires (PR)* selon la typologie des habitats naturels Natura 2000. Une description plus détaillée des habitats est intégrée dans le dossier de demande d’autorisation environnementale. Les habitats naturels présentés sont ceux cartographiés dans une zone d’étude rapprochée de 36.7ha englobant les environs du refuge dans un rayon de 200m et le tracé de la conduite sur une largeur de 100m jusqu’à la source du Marcadau. Une cartographie détaillée au 1/2000 ème est annexé au dossier de demande d’autorisation environnementale. Une vision d’ensemble au 1/10000 ème ci-dessous permet de retracer la répartition des principaux habitats d’intérêt communautaire, là où ils ne constituent pas des mosaïques trop imbriquées. Les inventaires sur le terrain et la cartographie ont permis de mettre en évidence 38 types d’habitats, déclinés selon typologie CORINE Biotopes et listés dans le tableau suivant.

Habitats naturels présents dans la zone d’étude rapprochée et surfaces cartographiées en ha (AGERIN, 2017) 2000 la zone la

décliné Intitulé habitat d'intérêt d'étude Surface dans

Intitulé CORINE Biotopes Code Habitat communautaire Code CORINE Statut Statut Natura 22.11 Eaux oligotrophes pauvres en calcaire NC 0,17 22.5 Masses d'eau temporaires NC 0,06 rapprochée 24.11 Ruisselets NC 0,76 24.121 Cours d'eau de la zone des truites NC 1,39 24.21 Bancs de graviers sans végétation NC 0,01 24.22 Bancs de graviers végétalisés IC 3220-3 Végétations ripicoles herbacées 0,08 des cours d'eau pyrénéens 31.226 Landes montagnardes à Calluna et IC 4030- Landes acidiphiles montagnardes 0,46 Genista 18 thermophiles des Pyrénées

31.42 Landes à Rhododendron IC 4060-4 Landes subalpines acidiphiles 3,20 hautes à Rhododendron ferrugineux

31.431 Fourrés à Juniperus communis subsp. IC 4060-7 Landes subalpines secondaires 0,04 nana des soulanes des Pyrénées

36.12 Groupements de combes à neige sur NC 0,08 substrats calcaires 36.122 Groupements des combes à neige sur NC 0,34 calcaires, à Saules en espaliers 36.2 Communautés des affleurements et IC 8230-3 Pelouses pionnières 0,24 rochers desagrégés alpins montagnardes à subalpines des dalles siliceuses des Pyrénées 36.311 Nardaies mésophiles pyrénéo-alpines PR 6230- Pelouses acidiphiles 7,89 15 montagnardes des Pyrénées 36.312 Nardaies pyrénéo-alpines hygrophiles PR 6230- Pelouses acidiphiles 3,36 15 montagnardes des Pyrénées

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 45 25 aass cnietls humides continentales Falaises 62.52 23Dle ohue C83- eoss pionnières Pelouses 8230-3 IC rocheuses Dalles 62.3 21Vgtto e aass continentales falaises des Végétation 62.1 13 bui acie yéén C8130- IC calcaires pyrénéens Eboulis 61.34 54.4 Bas-marais acides Bas-marais 54.4 54.111 Sources d'eaux douces à Bryophytes à douces d'eaux Sources Végétation54.111 palustrisEleocharis à 53.14A 12Eolsclarsapns83- eoss pionniè Pelouses 8230-3 calcaires alpines Eboulis 61.2 51.111 Buttes de Sphaignes colorées (bulten) ButtesSphaignes de 51.111 42 a-aasàCrxfiiaI 201Vgtto d Végétation 7230-1 IC à Bas-marais Carexfrigida 54.28 9430 IC à montagne ForêtsVéronique de Pins de 42.4241 37.2 Prairies humides eutrophes humides Prairies 37.2 72Zn uéae tras u rfg et refuge du (terrasse rudérales Zone (refuge Bati 87.2 86.2 811 IC froidset blocailles de siliceux Eboulis siliceux Eboulis Trichophorum 61.114 à acides 61.1 C. Bas-marais nigra, Carex à 54.45 basses Tourbières 54.42 basses (tourbières alcalins Bas-marais 54.2 montagne de Pins de pyrénéennes Forêts 42.413 groupementsferrugineuseet Pelouses à laîche 36.41 36.332 Pelouses en Festuca gradinsà Pelouses en eskia 36.332 36.314 Pelouses pyrénéennes fermées à Festuca à fermées pyrénéennes Pelouses 36.314 CSVSS Restructuration-réhabilitation – du refuge Wal Code CORINE septentrionales calcaires cespitosum echinataC. et canescens alcalines) Rhododendron à Intitulé CORINE Biotopes CORINE Intitulé eskia apparentés NC NC NC NC NC NC NC NC NC PR 7110-1 Végétation des tourbières hautes tourbières Végétationdes 7110-1 PR IC C73- ééain ds bas-marais des Végétation 7230-1 IC 9430- IC C64- eoss aiihls et acidiphiles Pelouses 6140-1 IC

lon-MarcadauDemande- d’autorisationUTN Statut Natura 2000 103Plue accls orophiles calcicoles Pelouses 6170-3 13 11 12 Code Habitat - bui iiex mnanrs à montagnards siliceux Éboulis 0-6

- décliné dalles siliceuses des Pyrénées des siliceuses dalles des subalpines à montagnardes e lces e éuu des Fétuque et Pyrénées glaciers des Fétuque à alpins calcaires Éboulis dalles siliceuses des Pyrénées des siliceuses dalles des subalpines à montagnardes neutro-alcalins actives subalpins frais des Pyrénées subalpins rces à Vrnqe officinalecentral Massif du et des Pyrénées à Véronique Pin à crochets de acidiphiles Pineraies ieae éohls sr sols sur Pyrénées des ombrée en siliceux mésophiles Pineraies neutro-alcalins méso-hygrophilesPyrénées des niué hbtt d'intérêt habitat communautaire Intitulé 0,34 gispet à denses pyrénéennes mésophiles s bas-marais es res évalué

0,003 rapprochée Surface dans 3,88 0,53 0,62 0,34 0,05 1,20 2,77 0,47 0,21 0,90 0,05 0,05 0,39 0,02 0,12 0,21 0,05 0,69 1,13 4,66 Non

46 la zone d'étude CSVSS Restructuration-réhabilitation – du refuge Wal Il en résulte la prédominance des Nardaies méso-et méso-et Nardaies des prédominance la résulte en Il Les landesà Rhododendron, Callune et Myrtille domi crochet à pins de affleurantespinède la et (10.4%) la partie haute du bassin versant est dominée par l par dominée est versant bassin du haute partie la orange sur la carte suivante), suivi par les pelous les par cartesuivante), suivi la orange sur d’étuderapprochée se répartit comme : suit rel surface La 2000. Natura titre au communautaires e tte titre ce A falaises.Les sentiers occupentprès d’un centième Code CORINE Surface relative de 13 habitats d’intérêt communaut d’intérêt habitats 13 de relative Surface sentiers) Biotopes CORINE Intitulé 82.6% e l ufc e l oe déue rprcé s oc est rapprochée d’étude zone la de surface la de habitats actualisé en 2017 (AGERIN) 2017 en actualisé habitats es à F à es de surfacela la de zone d’étuderapprochée. et de pin sylvestre (8.9%) qui dominent les enviro sylvestredominentles pin qui de (8.9%) et

lon-MarcadauDemande- d’autorisation UTN Statut Natura hygrophiles (30.8%) dans la zone d’étudezone la rapprochée dans hygrophiles (30.8%) aires présents dans la zone d’étude selon la cartog la selon d’étude zone la dans présents aires nent versants les l’Affronde (en rive droite) (10% es éboulis (<9%) à la fois calcaires et siliceux ai siliceux et calcaires fois la à (<9%) éboulis es ative des habitats d’intérêt communautaires dans la dans communautaires d’intérêt habitats des ative estuca eskia eskia estuca 2000

Code Habitat décliné niué hbtt d'intérêt habitat communautaire Intitulé (Gispet) (12.7%) ainsi que les dalles rocheuses dalles les que ainsi (12.7%) (Gispet) ué pr 1 aias d’intérêts habitats 12 par cupé ns du refuge. du ns ), ), tandisque raphie des raphie nsi que les que nsi rapprochée Surface dans (coloris

47 la zone

zone d'étude Vue d’ensemble de la cartographie des habitats naturels d’intérêt communautaire. La cartographie détaille à grande échelle se trouve annexé au rapport. (Cartographie A. Müller, AGERIN, 2017)

I.3.5.2 Résumé des enjeux pour les habitats naturels La zone d’étude se caractérise ainsi par la dominance (>82%) d’habitats d’intérêt communautaires au titre de la directive Habitats-Flore-Faune et plus particulièrement par la prépondérance de l’habitat prioritaire des pelouses acidiphiles montagnardes des Pyrénées à Nard ( Nardus stricta) qui occupent plus d’un tiers de la zone d’étude considérée ( 37%). Cela a des conséquences sur la zone de chantier, qui malgré une faible superficie de 1.75 ha (soit 4.8% de la surface de la zone d’étude de 36.7 ) ne peut éviter de traverser des habitats d’intérêt communautaires : La zone de chantier concerne ainsi 10 différents habitats d’intérêt communautaires d’une superficie de 1.26 ha, soit 72.2% de la zone de chantier, essentiellement constitué de pelouses (92.5% des surfaces d’habitats d’intérêt communautaire) et plus particulièrement des nardaies mésophiles et hygrophiles (6092m²) qui représentent le tiers (34.8%) de la surface de la zone de chantier.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 48 I.3.6 Les zones humides

Carte des zones humides du département des Hautes-Pyrénées avec zoom sur la zone d’étude rapprochée autour du refuge et zone de chantier (source DDT65, cartographie AGERIN, 2017) Faisant appel au classement et à la cartographie régionale des zones humides, la cartographie des zones humides de la zone d’étude a été considérablement affinée dans le cadre de la cartographie des habitats naturels. Conformément à l’arrêté du 24 juin 2008 précisant les critères de définition et de délimitation des zones humides en application des articles L. 214-7-1 et R. 211-108 du code de l'environnement les habitats identifiés dans la zone d’étude rapprochée et figurant dans le tableau suivant (identifiés « H » par l’arrêté en question) ont été classés d’office en zones humides, même s’il s’agissait de mosaïques d’habitats cartographiés.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 49 Habitats présents dans la zone d’étude, considérée comme zones humides d’après l’arrêté du 24 juin 2008, Annexe II, table B

Habitat de zone humide Code Intitulé CORINE Biotopes des habitats cartographiés dans la selon l'arrêté de 2008 CORINE zone d'étude rapprochée (annexe II table B)

24.21 Bancs de graviers sans végétation H

24.22 Bancs de graviers végétalisés H

37.2 Prairies humides eutrophes H

51.111 Buttes de Sphaignes colorées (bulten) H

53.14A Végétation à Eleocharis palustris H

54.111 Sources d'eaux douces à Bryophytes H

54.2 Bas-marais alcalins (tourbières basses alcalines) H

54.28 Bas-marais à Carex frigida H

54.4 Bas-marais acides H

54.42 Tourbières basses à Carex nigra, C. canescens et C. echinata H

54.45 Bas-marais acides à Trichophorum cespitosum H

L’arrêté précise que, « dans certains cas, l'habitat d'un niveau hiérarchique donné ne peut pas être considéré comme systématiquement ou entièrement caractéristique de zones humides, soit parce que les habitats de niveaux inférieurs ne sont pas tous humides, soit parce qu'il n'existe pas de déclinaison typologique plus précise permettant de distinguer celles typiques de zones humides. Pour ces habitats cotés « p » (pro parte), de même que pour les habitats qui ne figurent pas dans ces listes (c'est-à-dire ceux qui ne sont pas considérés comme caractéristiques de zones humides), il n'est pas possible de conclure sur la nature humide de la zone à partir de la seule lecture des données ou cartes relatives aux habitats. » Pour cela les habitats ou mosaïques d’habitats identifiés contenant des habitats « p » (voir tableau ci-dessous) ainsi que l’ensemble des autres habitats ont nécessité une expertise particulière à partir des connaissances de terrain concernant les espèces végétales présentes ou encore en les classant également directement en zone humides pour des raisons évidentes tels que les ruisselets ou sources (cas des codes 22.11, 22.5, 24.11, 24.121).

Habitats présents dans la zone d’étude, classés « p » d’après l’arrêté du 24 juin 2008, Annexe II, table B

Habitat pro parte (potentiellement) considéré Code Intitulé CORINE Biotopes des habitats cartographiés dans la zone comme zone humide selon CORINE d'étude rapprochée l'arrêté de 2008 (annexe II table B)

31.42 Sources d'eaux douces à Bryophytes p

36.12 Groupements de combes à neige sur substrats calcaires p

36.122 Groupements des combes à neige sur calcaires, à Saules en espaliers p

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 50 Habitat pro parte (potentiellement) considéré Code Intitulé CORINE Biotopes des habitats cartographiés dans la zone comme zone humide selon CORINE d'étude rapprochée l'arrêté de 2008 (annexe II table B)

36.312 Nardaies pyrénéo-alpines hygrophiles p

61.34 Eboulis calcaires pyrénéens p

87.2 Zone rudérales (terrasse du refuge et sentiers) p

A noter que les Nardaies hygrophiles (code CB 36.312) classés « p » ont été systématiquement classées en zones humides. Il s’agit en effet d’un habitat d’intérêt communautaire prioritaire (Code Natura 2000 6230-15) et elles constituent la majeure partie des zones humides présentes dans la zone d’étude rapprochée. Il en résulte un classement en zone humide de 25 des 62 différents types d’habitats et mosaïques d’habitats cartographiés. De cette attribution du classement de zone humide résultent les statistiques suivantes et la carte ci-dessous :

− Au sein de la zone d’étude rapprochée (ZER) de 36.7ha, les zones humides recensées selon cette méthode occupent 7.1ha, soit 19.37% de la zone d’étude. o On y trouve 25 différents habitats ou mosaïques d’habitats (selon la typologie CORINE) considérées comme zone humides. ° Presque la moitié des habitats humides dans la zone d’étude rapprochée (47%), soit un petit dixième de la zone d’étude rapprochée (8.6%) ou encore 3.1 ha sont constitués de nardaies hygrophiles , habitat d’intérêt communautaire prioritaire (CB 36.312 , Code Natura 2000 6230-15) − Concernant la zone de chantier définie (ZC, d’une surface de 1.75ha), les zones humides recensées occupent 0.25ha (2542m²), soit 14.54% de la zone de travaux (voir tableaux ci-dessous) o Douze différents types d’habitats humides ou mosaïques d’habitats humides sont concernées, mais se limitent essentiellement aux Nardaies humides (60.5%, 1540m²) o Deux tiers (68.2%) des habitats humides dans la zone de travaux sont au moins pour partie (mosaïques) des habitats d’intérêts communautaires : ° La grande majorité (88.8%) des zones humides d’intérêt communautaire dans la zone de travaux sont encore constitué des Nardaies hygrophiles. ° Les autres habitats concernés sont essentiellement les bas-marais alcalins (code CB 54.2, code Natura 7230-1, 190m², 11% des habitats d’intérêt communautaires humides, 1.1% des habitats dans la zone de chantier) − Concernant la seule surface de la tranchée destinée à abriter la conduite d’eau (0.26ha, 2625m²), les habitats de zone humide concernée se limitent à 377m ², soit 14,36% de la tranchée occupant des zones humides. o Là encore, près de deux tiers des zones humides affectées par la tranchée sont les nardaies hygrophiles, habitat d’intérêt communautaire (65.4% des zones humides, 9.8% de la surface de la tranchée, 257m²) o Autres zones humides affectés par la tranchée : ° Ruisselets et écoulements dans les nardaies (35m 2, 1.3% de la tranchée, 8,9% des zones humides impactées)

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 51 ° Zone humide anthropisé sous le refuge pour la restitution code CB 37.2 : 25.5m², soit <1% de la surface de la tranchée ou 6.5% des zones humides impactés ° Bas-marais (codes CB 54.2, 54.28, 54.4, 54.45) : 21,5m², soit 5.47% des zones humides impactées La carte ci-dessous permet de localiser les zones humides de la zone d’étude. On remarque que le tracé de la conduite s’efforce d’éviter les zones humides identifiées, ce qui se manifeste également par la baisse du pourcentage des zones humides présentes dans la zone d’étude rapprochée (20%) contre les zones humides réellement concernées par la zone de chantier (15%).

Carte des zones humides identifiés par cartographie des habitats et sur le terrain (AGERIN 2017)

I.3.6.1

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 52 I.3.7 La faune

I.3.7.1 Mammifères I.3.7.1.1 Inventaires du Desman des Pyrénées L’espèce est historiquement connue sur le Gave du Marcadau et au-dessus sur les lacs de la Fache mais les dernières données remontent aux années 90 (base de données Desman du CEN Midi-Pyrénées). Les inventaires du Desman des Pyrénées ont été réalisés conjointement par Emile Poncet (CEN Midi-Pyrénées) et Anja Müller (AGERIN SAS). La méthodologie d’inventaire suit le protocole stipulé par le programme LIFE+ Desman : Le tronçon de prospection est défini sur une longueur de 700 m afin de prendre en compte plusieurs domaines vitaux potentiels, dont 400 m (2 x 200 m) sont à prospecter comme suit (depuis l’aval vers l’amont). L’outil cartographique d’alerte (PNA Desman, Picto Occitanie), précise l’effort temporel de prospection qui doit être, dans cette zone de 3 à 5 passages idéalement espacés de 15 à 30 jours. Pour une zone d’influence du chantier de 2000m, l’effort de prospection spatial doit être de 2 à 3 tronçons. Les tronçons A et B sont situés respectivement sur le gave du Batans et le ruisseau du port du Marcadau. Il était prévu initialement un deuxième tronçon sur le ruisseau du port du Marcadau qui a été délaissé, dès le deuxième passage pour une autre tronçon de prospection à l’aval, situé sur le gave de Marcadau (tronçon C). A ce jour, et malgré quatre prospections sur les tronçons A et B, le Desman des Pyrénées n’a pas été contacté sur le gave de Batans / ruisseau du port du Marcadau . Il y reste potentiellement présent mais certains éléments ne vont pas dans ce sens. Cette absence s’inscrit dans un cadre plus large de forte régression de l’espèce dans les Hautes-Pyrénées et sur la partie ouest du massif. témoignage de locaux n’a pu être recueilli sur la présence de l’espèce dans la vallée du Marcadau. De plus l’habitat sur la zone d’influence du projet ne paraît pas très favorable à l’espèce. La partie aval du tronçon B et le tronçon C présentent des faciès bien plus intéressants pour l’espèce. Elle n’y a pas été contactée non plus.

I.3.7.1.2 Inventaires Loutre d’Europe Les épreintes de loutre ont été recherchées à plusieurs reprises sur plusieurs tronçons entre la passerelle d’Arratille et le pla de Loubosso. Pour cela le dessous les environs de passerelle et des gros blocs émergents ont été prospectés visuellement à la recherche d’épreintes. Aucune épreinte n’a pu être constatée lors de ces prospections.

I.3.7.1.3 Inventaires des chiroptères L’inventaire des chiroptères a été réalisé par le CEN Midi-Pyrénées pour le compte de la CSVSS dans le cadre de l’évaluation environnementale du projet et a fait l’objet d’un rapport particulier (cf. annexe 34). Les méthodes acoustiques (écoute active et écoute passive) ont été adoptées lors de plusieurs soirées d’écoutes ont été effectués au cours de la saison estivale 2017 en plusieurs points de la zone d’étude rapprochée. En complément, une recherche visuelle de colonies dans le refuge et dans le boisement situé à proximité a été réalisée. Deux passages ont été effectués pour couvrir deux périodes différentes du rythme biologique des chiroptères. Le premier passage a eu lieu le 26 juin 2017 lors de la phase de gestation et de mise-bas des jeunes, le second le 07 septembre 2017 lorsque les individus commencent des mouvements de transit automnal et migratoire. Cela peut permettre de contacter des espèces différentes, qui utilisent le site à des périodes différentes. En plus de ces deux passages, un boitier enregistreur SM4 a été posé sur le site de façon opportuniste au cours de l’été. Les données ainsi enregistrées sont intégrées à cette étude. Les points d’écoute passive sont inventoriés lors des deux passages à l’exception de celui situé le plus au sud proche du point de captage. Les points d’écoute active sont répartis sur l’un ou l’autre des deux passages. Les suivis acoustiques ont été menés lors de deux nuits, du 26 au 27 juin 2017 puis du 07 au 08 septembre 2017. 5 espèces ont pu être contactées lors des différents points d’écoute active ou passive.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 53 Liste des espèces contactées en 2017 avec les statuts associées (CEN Midi-Pyrénées)

Espèce Directive LR France LR UICN Statut pour HFF 2009 Europe 2007 les Hautes- Pyrénées**

Barbastella barbastellus (Schreber, 1774) Ann II et IV LC VU fréquent Pipistrellus pipistrellus (Schreber, 1774) Ann IV LC LC fréquent Hypsugo savii (Bonaparte, 1837) Ann IV LC LC fréquent Eptesicus serotinus (Schreber, 1774) Ann IV LC LC fréquent Nyctalus leisleri (Kuhl, 1817) Ann IV NT LC fréquent

Toutes ces espèces sont déterminantes ZNIEFF pour l’ancienne région Midi-Pyrénées.

Liste des espèces contactées pour chaque point selon la méthode d’écoute (source : rapport «Inventaire des chiroptères sur l’emprise du futur chantier au refuge du Wallon-Marcadau (65) », CEN Midi-Pyrénées, septembre 2017) I.3.7.1.4 Observations complémentaires Les prospections de terrain ont permis de contacter de nombreuses autres espèces hors protocole d’inventaire particulier au gré des observations fortuites. En ce qui concerne les mammifères, on peut citer

− Rupicapra pyrenaica (Isard), Espèce non protégée, mais emblématique du Parc national des Pyrénées Les isards ont été rencontrés aux alentours du refuge seulement au printemps et début d’été, avant l’afflux touristique ( Rupicapra pyrenaica ), ensuite des observations ont été faite plutôt en altitude, notamment à proximité de la source du Marcadau.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 54 − Marmota marmota, ( marmotte des Alpes) L’espèce a été observée dans l’ensemble de la zone d’étude depuis le pont d’Arratille jusqu’au captage de la source du Marcadau. Si ce n’est pas par observation directe ou manifestation audible, de nombreux terriers +/- récemment habités (<1 an) sont observables dans toute la zone. En raison de son statut de réintroduction et de fréquence sur le site de l’espèce, aucun inventaire particulier n’a été réalisé.

I.3.7.2 Avifaune Marmotte à l’abri sous les blocs La prise en compte de l’avifaune se base essentiellement sur les inventaires du pla de Loubosso (A. Müller, complets déjà réalisés par le PNP (voir carte ci-dessous). 18/07/2017, 17h) Il n’était donc pas prévu de protocole particulier de type inventaire de l’avifaune par point d’écoute (type IPA) au vu des atteintes attendues absentes ou modestes au regard des espèces recensées à proximité de la zone de projet et de leurs caractéristiques d’habitat. Toutefois, il a été, lors des inventaires faune-flore, prêté attention à la présence d’espèces d’oiseaux emblématiques à haute valeur patrimoniale (Charte du Parc, Annexes 5 et 8) ou ayant obtenu les notes les plus importantes lors de la hiérarchisation des enjeux de conservation des espèces de Vertébrés terrestres du Parc National des Pyrénées (Thirion et Vollette, 2016). Aux espèces déjà recensées comme présentes dans le Parc National des Pyrénées nous avons donc pu ajouter quelques observations :

− Gypaetus barbatus (Gypaète barbu) : Constaté à trois reprises, deux fois survolant les crêtes de la Muga et une fois au –dessus de pic d’Arraillous et la Petite Fache (respectivement le 5 juillet et le 23 août),

− Falco tinnunculus L. ( Faucon crécerelle) : A deux reprises un couple de Faucons crécerelle a été vu sur le pla de Loubosso amont et un faucon a été observer à proximité de l’Affron

Faucon crécerelle et Gypaète barbu observés le 23/08/2017

− Turdus torquatus (Merle à plastron) : Assez fréquemment contacté entre le pla de Loubosso jusqu’à la prise d’eau

− Cinclus cinclus (Cincle plongeur): Contacté une fois au niveau de la passerelle « aval » près du refuge Wallon, mais le plus souvent contacté en aval de la cascade du Batans sur le tronçon entre la cascade et la passerelle d’Arratille.

Cincle plongeur au niveau du pont de la vallée d’Arratille (cliché A ; Müller , 4/09/2017)

− Motacilla cinerea (Bergeronnette des ruisseaux) : Aperçue quelques fois au bord du gave de Batans, puis lors des prospections du Desman des Pyrénées jusqu’au pla de Loubosso

− Upupa epops (Huppe fasciée)

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 55 Une huppe fasciée (migratrice) a été contactée en 2017 à proximité du pont de la vallée d’Arratille sur le gave de Batans, au niveau de l’ancien refuge pastoral Autres espèces plus fréquemment observées : Rougequeue noir (du refuge jusqu’à la source du Marcadau), Pinson des arbres (essentiellement autour du refuge), Traquet motteux (essentiellement entre le pla de la Gole et pla de Loubosso), mésanges, Crave à bec rouge,…). Le travail de Picidés a été entendu au nord du refuge dans la pinède, sans localisation possible. Des vautours fauves en grand nombre ont été aperçus à plusieurs reprises. Nous avons porté attention à la détection éventuelle du Tichodrome échelette ( Tichodroma muraria ) dans le cirque du Marcadau, sans succès de contact. En dehors / en aval du périmètre d’étude, non loin du gave de Marcadau, en rive gauche sur pla du pont d’Estalounqué nous avons trouvé des plumes de Grand Tétras (Tetrao urogallus ). L’espèce est effectivement signalée par le Parc National (données PNP) dans les pinèdes en rive droite de gave de Marcadau

Plumes de Grand Tétras trouvés le 8 juin 2017 (A. Müller) dans la vallée du gave de Marcadau en dehors de la zone d’étude

Ci-dessous la cartographies des données avifaune recueillis essentiellement auprès du Parc National des Pyrénées et enrichie par les observations 2017 (AGERIN SAS) :

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 56 Localisation des données d’observation de l’avifaune patrimoniale du Parc national des Pyrénées (cartographie AGERIN SAS, données PNP)

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 57 I.3.7.3 Reptiles L’inventaire des reptiles a été réalisé par le CEN Midi-Pyrénées dans le cadre de l’évaluation environnementale du projet et a fait l’objet d’un rapport commun avec les inventaires des amphibiens, du Desman des Pyrénées et de l’entomofaune (CEN Midi-Pyrénées, septembre 2017). L’inventaire passe par des transects pédestres réalisés tout le long de la zone d’influence du projet, dans la matinée pour les reptiles. Le protocole repose sur l’observation visuelle des individus. En cas de fuite, un affût prolongé est effectué à proximité de la dernière observation. Des transects pédestres pour les reptiles ont été réalisés le 04/08/2017 et le 08/09/2017 à chaque fois en fin de matinée. Le Lézard de Bonnal L’essentiel des enjeux potentiels du site sont relativement bien connus et concernent surtout le Lézard de Bonnal (Iberolacerta bonnali Lantz, 1927). L’objectif est de préciser sa localisation vis-à-vis de l’emprise du projet. Un seul individu a été identifié avec certitude le 04/08/2017 au sud-ouest de la zone d’influence du projet. Il s’agissait d’un mâle adulte observé le long du chemin qui descend du Port du Marcadau . Plusieurs autres petits Lacertidés de type Podarcis ont été détectés dans l’éboulis au sud de la zone. Il pourrait potentiellement s’agir d’autres individus de Lézard de Bonal, l’espèce y étant connue (G. Pottier) et l’habitat favorable.

Localisation et précision des enjeux reptiles et amphibiens sur et à proximité de la zone d’influence du projet (cartographie CEN Midi-Pyrénées) Lézard des murailles Des observations complémentaires ont été réalisées par AGERIN par détection et identification à vue. Ils concernent seulement le Lézard des murailles ( Podarcis muralis ). Cette espèce très commune n’a pas été particulièrement suivie, sauf pour éliminer des doutes concernant la présence du Lézard de Bonnal. La tache caractéristique au-dessus de la patte avant permettant de le différencier assez aisément des Iberolacerta a été constatée à chaque contact. L’espèce fréquente couramment les dalles rocheuses des environs du refuge et n’a pas fait l’objet de géolocalisations exhaustives. Quatre données ont été retenus, dont deux situés au refuge (CEN Midi-Pyrénées et AMIDEV) et deux à proximité de celui-ci sur dalle rocheuse (AGERIN). Aucune donnée recensée par la Parc National des Pyrénées, probablement en raison de l’omniprésence de l’espèce.

Données connus de présence du Lézard de murailles (observations 2017 AGERIN et CEN Midi-Pyrénées) et 2014 (AMIDEV)) Vipère aspic Les inventaires et prospections 2017 n’ont pas données de résultats concernant les serpents ou orvets. Deux données plus anciennes concernant la Vipère aspic a été recensée par le Parc National des Pyrénées :

− une observation de Gilles Pottier (Association Nature Midi-Pyrénées) faite le 19 août 2000 par capture simple pour détermination, faite en amont du pla de Loubosso à proximité du ruisseau descendant des lacs de la Fache ; − une observation hors protocole faire par Stéphane Guichemer le 23 août 2016. Deux autres observations ont été faites en 2017 en dehors de la zone d’étude rapprochée à proximité du sentier d’accès au refuge par des témoins semblant disposer de connaissances naturalistes suffisantes pour la reconnaissance de l’espèce (un aide-gardien du refuge et un accompagnateur de montagne)

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 58 I.3.7.4 Amphibiens L’inventaire d’amphibiens a été réalisé par AGERIN SAS et par le CEN Midi-Pyrénées dans le cadre de l’évaluation environnementale du projet. Les prospections du CEN ont l’objet d’un rapport commun avec les inventaires des reptiles, du Desman des Pyrénées et de l’entomofaune (CEN Midi-Pyrénées, septembre 2017). Les inventaires des amphibiens de type Calotriton, Tritons et Salamandre s’est fait par des transects pédestres réalisés en début de nuit, principalement pour la détection du Calotriton des Pyrénées en période de reproduction. Le protocole nocturne repose sur l’observation visuelle des individus à l’aide de lampes. Toutes les espèces contactées aléatoirement lors d’autres protocoles sont également répertoriées. Il s’agit essentiellement de Salamandres tachetées et Grenouilles rousses. Des transects pédestres nocturnes pour les amphibiens, ont été réalisés les nuits du 7 juin, 19 juin, 21 juin et 3 août 2017 par Anja Müller et le 26 juin 2017 et le 07 septembre 2017 par Emile Poncet (CEN Midi-Pyrénées). Des prospections diurnes des zones humides et surfaces en eau (gouilles, mares) sur la pla de Gole et le pla de Loubosso ont été effectuées par Anja Müller le 22, 23 et 24 mai 2017 afin de détecter les pontes de grenouilles et crapauds et des tritons.

I.3.7.4.1 Euprocte des Pyrénées L’Euprocte des Pyrénées, aussi appelé Calotriton des Pyrénées ( Calotriton asper Al. Dugès, 1852) présente un enjeu majeur sur le site d’étude, sa densité y est importante et a été déjà mis en évidence par des inventaires réalisés en 2015 par le Parc National des Pyrénées et par l’animateur Natura 2000 de la CSVSS. L’objectif était de compléter ces inventaires pour bien préciser la localisation des sites de reproduction de l’espèce vis-à-vis de l’emprise du projet.

Euprocte des Pyrénées assez visibles dans les ruisselets du pla de la Gole ; 3 individus dont 2 en amplexus ; Euprocte parasité à l’extrémité arrière par une sangsue, Clichés : Anja Müller, 7 et 8 juin 2017 En conclusion les inventaires nocturnes de l’Euprocte des Pyrénées ont permis de confirmer et compléter les données sur la présence de l’espèce. A ce titre on noter surtout la présence de l’Euprocte dans les ruisselets à écoulement plus ou moins temporaire que franchit le sentier d’accès au pla de Loubosso. Par ailleurs, un habitat favorable à l’espèce a également pu être constaté sur le tronçon du ruisseau du port de Marcadau qui surplombe le pla de Loubosso (zone de « tressage »). Sur ce dernier secteur le caractère tardif des inventaires (2/ 3 août) ne permet de juger de la densité de l’espèce (peu d’individus recensés), mais le tracé (v3) a été modifié en 2017 afin d’éviter ces zones. En revanche, on peut remarquer qu’aucun contact avec l’Euprocte n’a été fait dans les zones humides au sud-ouest et à l’ouest du refuge (aire de bivouac), ni dans le ruisseau situé au-dessus et à l’est du refuge.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 59 Cartographie des contacts positifs avec l’Euprocte des Pyrénées entre 2014 et 2017 et localisation des ruisselets prospectés en 2017 par A. Müller (source : AGERIN SAS, CSVSS, PNP, AMIDEV, CEN Midi-Pyrénées, Cartographie AGERIN SAS) I.3.7.4.2 Autres anoures et urodèles Les recherches et inventaires d’Alyte accoucheur ont été assez peu propices. Toutefois, trois individus ont été contactés la nuit du 19 juin respectivement à l’est et à l’ouest du refuge. Une autre observation a pu être faite le 21 juin, toujours à moins de 100m du refuge. Mise à part ces observations visuellement confirmés, le chant de l’Alyte accoucher a pu être entendu pendant la quasi-intégralité des nuits passés au refuge entre début juin et août. Les prospections en nocturnes et en début de soirée ont par ailleurs permis de mettre en évidence des larves et adultes de Salamandre tacheté.

Alyte accoucheur observés le 19 juin 2017

Salamandre tacheté (larve) et adulte observés le 8 juin 2017 (A. Müller) Quant à la grenouille rousse ( Rana temporaria ), elle est omniprésente dans la zone d’étude (voir carte). On constate une présence régulière, sur l’ensemble de la zone d’étude d’individus adultes de grenouilles rousses (Rana temporaria). Les zones de ponte et la présence de têtards se limite aux zones humides disposant de zones d’eaux stagnantes, voire d’écoulement très lent, ce qui concerne essentiellement les zones humides à proximité du refuge (au sud-ouest) et le pla de Loubosso.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 60 I.3.7.5 Poissons et invertébrés aquatiques Des truitelles de Salmo trutta fario a ont été observé au droit du gave de Batans (bras mort). Au-delà de cette observation fortuite, il a été considéré comme acquis la présence d’une faune piscicole du cortège des salmonidés (données bibliographiques, observations sur site de la truite fario) et la présence d’une macrofaune benthique propre à cet étage altitudinal. Compte tenu de la nature du projet et de sa localisation, des

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 61 inventaires plus poussés de la macrofaune benthique ou d’inventaires piscicoles ne semblaient pas indispensables. En effet, le projet s’est efforcé d’éviter au maximum l’impact sur les cours d’eau, en particulier en évitant de traverser les lits des ruisseaux du port du Marcadau, des lacs de Peterneille et le gave de Batans. En ce sens, il n’a pas été jugé nécessaire d’effectuer des pêches électriques. En ce qui concerne la faune piscicole il est utile de rappeler que deux obstacles majeurs contraignent la franchissabilité piscicole dans la zone d’étude rapprochée , (sans évoquer les chutes et grandes cascades situées plus à l’aval sur le gave de Marcadau et le gave de Cauterets) :

− la cascade du Batans au niveau du refuge ; − La cascade du ruisseau de Marcadau dans le secteur en pentes entre le pla de Loubosso et le pla de Gole (photo) ; Ces deux cascades peuvent être considérées comme strictement infranchissables au moins à la montaison. La présence de truites peut s’expliquer par la pratique halieutique qui va de pair avec des alevinages réalisés dans le secteur.

I.3.7.6 Entomofaune Il a été demandé la réalisation d’un inventaire de l’entomofaune au CEN Midi-Pyrénées (cf. annexe 35) focalisant notamment l’entomofaune patrimoniale connue dans le Parc National et potentiellement présente dans la zone d’étude rapprochée, c’est-à-dire notamment les espèces protégées déjà recensées à proximité du site ou dans des habitats similaires sur le territoire des sites Natura 2000 ou du Parc. A ce titre, on a ciblé notamment odonates et lépidoptères rhopalocères tels que l’Apollon ( Parnassius apollo ssp. pyrenaica ), le Semi-Apollon ( Parnassius mnemosyne ), l’Azuré du Serpolet ( Maculinea arion ), la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii )ou l’Agrion de Mercure ( Coenagrion mercuriale ). Les inventaires entomologiques se sont donc portés sur les Rhopalocères, les Odonates et les Orthoptères. Ils ont consisté en des chasses à vue autour du tracé de la future conduite d’eau Les individus ont été capturés à l’aide d’un filet lorsque cela s’avérait nécessaire à la détermination. Certaines espèces d’Orthoptères ont également été identifiées au chant. Une autorisation de capture et de prélèvement d’individus a été demandée et obtenue auprès des services du Parc National des Pyrénées. Des prélèvements ont pu être effectués pour une identification plus précise au bureau. Plusieurs passages ont été prévus dans une période de juin à septembre. Les inventaires ont permis de contacter 20 espèces de Rhopalocères, 4 espèces d’Odonates et 11 espèces d’Orthoptères. Parmi ces espèces aucune dispose d’un statut de protection. Cependant cinq espèces ( 3 Rhopalocères et 2 Odonates) sont déterminantes ZNIEFF en Midi-Pyrénées :

− Boloria pales, le Nacré subalpin , espèce montagnarde présente dans tout le long de la chaîne pyrénéenne en Occitanie. On la rencontre dans les éboulis et sur les pelouses de l’étage subalpin. Plusieurs individus ont été contactés sur la zone d’étude mais toujours sur la partie haute à partir de 1950m d’altitude. − Erebia rondoui, le Moiré de Rondou, espèce montagnarde endémique pyrénéenne présente tout le long du massif pyrénéen. On la rencontre sur les pelouses et les prairies des étages montagnards et subalpins. De nombreux individus ont été contactés sur l’ensemble de la zone d’étude. − Polyommatus eros, l’Azuré de l’oxytropide, espèce montagnarde présente de manière discontinue le long de la chaîne pyrénéenne en Occitanie. C’est une espèce relativement rare que l’on rencontre généralement sur les pelouses subalpines. Un seul individu mâle a été contacté dans la montée vers le refuge. Sa biologie peut lui permettre de monter bien plus haut et il est donc potentiel sur la zone d’étude. − Aeshna junce a, l’Aeschne des joncs , espèce montagnarde sous nos latitudes présentes dans tous les massifs de la région (Pyrénées, Monts de Lacaune, Aubrac). On la rencontre sur les tourbières et les habitats lentiques d’altitude. Plusieurs individus ont été contactés à proximité de la zone d’étude sur les zones humides dans la montée vers le refuge.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 62 − Sympetrum vulgatum , le Sympetrum vulgaire , espèce représentée par la sous-espèce ibericum dans la région. Cette sous-espèce ibérique était uniquement connue du lac d’Estaing dans les Hautes-Pyrénées et des Pyrénées orientales en France. On la rencontre sur les milieux stagnants (lacs, étangs, tourbières) riches en végétation. Plusieurs individus ont été contactés au niveau de la zone humide située près du sentier qui monte vers le refuge

I.3.7.7 Hiérarchisation et synthèse des enjeux faunistiques En conclusion concernant la faune patrimoniale et de la tentative d’hiérarchisation (tableau ci-dessous), on peut résumer les principaux enjeux en rapport avec les projets :

− Des populations assez conséquentes de Calotriton des Pyrénées semblent être en assez bon état. En effet, ces populations sont exposées au projet au niveau de la traversée des ruisselets qui croisent le sentier relient le refuge à l’accès à la Grande Fache et au port du Marcadau (entre la passerelle du refuge et la passerelle intermédiaire). Des individus ont été observés assez proches du sentier malgré sa fréquentation. L’étude des incidences focalisera particulièrement cette espèce et une demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces protégées va être formulée à son sujet. − Une population discrète d’Alytes accoucheurs, bien audibles dans la période juin et juillet, mais difficile à détecter. Les quelques individus rencontrés sur la pla de la Gole au bord de ruisselets et dans les prairies à proximité du refuge n’ont pas permis de mettre en évidence leur sites de reproduction privilégies. Il est alors difficile de mesurer l’impact sur cette espèce. − Encore plus discrète que l’Alyte accoucheur, la détection de Lézard de Bonnal a été délicate. Un seul individu a pu être mis en évidence avec certitude au niveau des éboulis du Marcadau. La population ne semble pas très abondante dans la zone d’étude rapprochée, faute d’observations fortuites malgré de nombreuses heures passées dans des habitats rocheux semblant plus ou moins favorable. D’autres zones de présence en dehors (limite) de la zone d’étude rapprochée sont connues par le Parc National des Pyrénées et paraissent présenter un habitat plus favorable, (taille et mobilité des blocs, ensoleillement ?). Les observations connus se situent dans l’ensemble relativement loin de la zone de tracé de conduite, qui, pour des raisons techniques et autres évite la plupart des zones d’éboulis. Ces considérations sur les enjeux faunistiques importants peuvent être complétées par une liste succincte des enjeux faunistiques moindres, sans être négligeables pour autant : La Grenouille rousse, très présente, est une espèce assez commune mais doit être considérée de par son statut de protection national. A ce titre elle constituera également une espèce parapluie par rapport aux autres amphibiens qui fréquentent les mêmes milieux mais qui se font plus discrets, tels que la Salamandre tachetée, contactée à plusieurs reprises en stade d’adulte ou larvaire.

− Des mammifères semi-aquatiques, bien que connus dans la bibliographie n’ont pas pu être mis en évidence par les inventaires 2017. Le Desman des Pyrénées a été activement recherché sans succès. Des épreintes de Loutre d’Europe, connus dans le passé à proximité des ponts du gave de Batans n’ont pas été contactés. Les prospections de Desman des Pyrénées n’ont pas permis de mettre en évidence un autre type de mammifères de type Crossope/ Musaraigne aquatique. Compte tenu d’absence de données récentes et de la configuration du projet s’efforçant d’éviter au mieux les cours d’eau ces espèces ne sont alors pas considérées prioritairement dans l’analyse d’incidences, malgré l’enjeu fort qu’elles présentent à l’échelle régionale. − Les contacts avec des reptiles ont été rares, à l’exception du Lézard des murailles qui fréquente couramment les dalles rocheuses des environs du refuge. La Vipère aspic est connue dans le secteur et a été aperçu par des témoins (aide-gardien, accompagnateur de montagne) en 2017. On considérera ces espèces de par leur statut de protection national. − L’avifaune est peu concernée par la nature du projet. Il faut toutefois signaler la présence du Gypaète barbue et de Faucons crécerelles aperçus à plusieurs reprises dans la haute vallée du Marcadau. Ces rapaces seront à prendre en compte par rapport aux héliportages. Aussi, le Grand Tétras est connu dans le secteur, sans pour autant être exposés outre mesure aux incidences du projet

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 63 − Plusieurs espèces de chiroptère ont été contactées lors des inventaires 2017. Il s’avère que les espèces rencontrées semblent privilégier la mosaïque d’habitats à proximité du refuge et seront à ce titre prise en considération dans l’étude d’incidences. Enfin, nous n’avons pas contacté d’insectes protégés lors des inventaires 2017. La nature du projet permet de ne pas s’inquiéter outre mesure d’une perturbation éventuelle de taxons patrimoniales de ce groupe.

CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 64 o-) pyrénéen e national métropolitain (0,25) 2017) : Pondération du statut « endémique » : (ibér ) ou répartition partielle ou rare sur le territoir llement) présentes sur le site (A. Müller, AGERIN, (2), pyrénéens- alpin (1), Sud-Ouest / Sud-Est (0,5 Hiérarchisation des espèces patrimoniales (potentie CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 65 CSVSS – Restructuration-réhabilitation du refuge Wallon-Marcadau - Demande d’autorisation UTN 66 Synthèse des enjeux naturels : Les espaces naturels de la vallée du Marcadau bénéficient de plusieurs statuts de protection : zone cœur de parc national, Natura 2000, site classé. La zone d’étude pour les inventaires de la faune, de la flore et des habitats naturels a été déterminée par rapport à la zone d’influence du projet : les environs proches du refuge et une zone tampon autour de la conduite et du captage. Il est à noter que le tracé de la conduite a été adapté au fur et à mesure de la progression de la connaissance de la zone pour éviter au mieux les enjeux naturels. Les inventaires ont permis d’identifier et de localiser les principales espèces floristiques protégées : la Drosera à feuilles rondes, le Geranium cendrée, le Lycopode des Alpes, la Cystoptère des montagnes et la Gentiane à feuilles de Millepertuis. Les enjeux faunistiques se situent notamment parmi les amphibiens avec la présence en abondance du Calotriton ou Euprocte des Pyrénées, espèce endémique. On peut également citer l’Alyte accoucheur et la Grenouille russe contactés à plusieurs reprises. Pour les reptiles, le Lézard de Bonnal, présent dans les éboulis du secteur, n’est pas concerné par la zone d’influence des travaux, contrairement au Lézard des murailles. Les mammifères ont également été prospectés - Loutre d’Europe, Desman et chiroptères entre autres - sans conclure à un enjeu fort sur ce groupe. Il en va de même pour l’avifaune, l’entomofaune et la faune piscicole. En ce qui concerne les habitats naturels, il s’agit principalement des Nardaies méso-et hygrophiles, suivies par les pelouses à Festuca eskia (Gispet), les dalles rocheuses affleurantes et la pinède de pins à crochet et de pins sylvestres qui domine les environs du refuge. 82.6% de la surface de la zone d’étude rapprochée est occupée par 12 habitats d’intérêt communautaire. Les zones humides envisagées sous l’angle des habitats naturels occupent moins de 20% de la zone d’étude rapprochée et sont principalement représentées par les nardaies hygrophiles.

d’hébergement, de 48 à 74kWh sur une journée hiver, et de 98 à 150kWh sur une journée été, La stratégie choisie est de fonctionner sur 2 ballons de 1000L équipés chacun de 2 résistances de 2,5kW, permettant des étages de puissances, et alimentés par le surplus de production d’électricité de la picocentrale. Ce dimensionnement a pris en compte :

− L’adéquation du stockage avec le volume d’eau potentiellement consommé ; − La puissance limitée à environ 10kW au TGBT, et le fait qu’une puissance faible sera plus souvent en fonctionnement qu’une puissance élevée ; − Une puissance minimale de 6,25kW nécessaire pour produire 150 000kWh en 24h. Le calcul des consommations annuelles liées à l’ECS a été réalisée en prenant pour hypothèse une ouverture du refuge sur l’année complète, avec +30% de fréquentation par rapport aux constats actuels. La consommation mensuelle d’électricité associée à la production d’ECS est détaillée dans le tableau ci-après (mêmes hypothèses de calcul que précédemment) :

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