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Frédéric Ballester

Itinéraire d’un collectionneur

Frédéric Ballester

Itinéraire d’un collectionneur

Exposition du 8 février 2020 au 17 mai 2020

Au Centre international d’art contemporain Château de Carros, Alpes-Maritimes

Une manifestation de la ville de Carros

Regards croisés

Lorsqu’un musée ou un centre d’art explore le travail d’un collectionneur, il est rapidement question de passions et de choix très personnels. En ce sens, cela constitue une source d’ouverture particulièrement intéressante. Au cours des saisons récentes, le CIAC a déjà pu exploiter à plusieurs reprises son propre fonds patrimonial, celui de la ville de Carros, issu de donations, mettant ainsi en lumière vingt années de missions au service de l’art et de la culture. L’année dernière la carte blanche offerte à deux entrepreneurs mécènes du territoire, Yves Bermont et Philippe Biscroma, a permis de fréquenter de nouveaux horizons, à la rencontre notamment d’une création ludique, jeune et urbaine.

Avec la collection de Frédéric Ballester nous bénéficions encore d’un choix particulièrement large et varié, d’autant plus intéressant qu’il reflète la carrière d’un grand professionnel, dont les expositions sur la Croisette cannoise ont durablement marqué l’art sur la Côte d’Azur. De plus, la vertu d’une telle opération nous semble réciproque, dans la mesure où la présentation au public dans ces conditions donne une seconde vie, une forme d’épanouissement à une collection qui par nature est habituellement réservée à son environnement domestique.

C’est pourquoi nous sommes très heureux de présenter au Centre international d’art contemporain de Carros ce parcours ouvert sur le monde et sur l’histoire, qui témoigne à la fois de la richesse de la création dans notre région et de son inscription dans un ensemble beaucoup plus vaste.

Le maire de Carros

5 Portrait de Frédéric Ballester composé en 2011 par le photographe et plasticien André Villers (1930-2016) Un fragment d’infini

Artiste, auteur, chercheur, collectionneur, commissaire, conservateur, expert, passeur, Frédéric Ballester peut envisager le monde artistique depuis de multiples points de vue. En tant que commissaire d’exposition, il se définit comme un montreur d’images qui aime donner du plaisir ou des questionnements. Sa collection personnelle, que le CIAC a décidé de mettre en évidence avec cette sélection réunissant 120 œuvres de 60 artistes, reflète ce désir de partage. Très éclectique, elle recouvre des œuvres graphiques du XVIe au XXIe siècle, de toutes origines géographiques. Devant l’ampleur et la diversité de cette collection, acquise au fil du temps, on comprend mieux l’homme, "généreux, excessif et passionné".

Né à en 1950, Frédéric Ballester poursuit des études aux Beaux-Arts de Paris, puis en droit et en histoire de l’art à Aix-en-. Il devient expert en art contemporain. Dès 1970 il s’installe à Sanary où il développe des cours d’expression libre pour les enfants. En 1973 il est chargé de mission au service pédagogique et à la scénographie d’exposition au musée Cantini de . En 1983 il crée les salons de La Malmaison à Cannes puis est commissaire d’exposition à son compte. Dès 1991 il travaille auprès de la Communauté européenne. En 1989, il crée la Première Biennale de la jeune peinture puis ouvre une galerie d’art jusqu’en 1996. En 2000, il réalise pour la ville de Cannes l’exposition D’un rivage à l’autre et est nommé directeur du centre d’art de La Malmaison. Depuis qu’il a quitté son poste de direction, il se consacre à sa collection et à sa propre pratique artistique...

Donnant à voir une petite partie d’un ensemble dont les 9/10èmes resteront à découvrir, le parcours ainsi créé occupe les espaces du château de Carros selon des thèmes et des préférences subjectives, au plus près du tempérament du collectionneur, dont la précision et la générosité du regard sont incontestablement présentes sur les cimaises. Nouvelles figurations, gravure dans tous ses états, peinture historique, moderne et contemporaine, sculptures, travaux personnels ou éloge du nu, chacun pourra se constituer, au détour des salles, une grande et singulière arche de la création. Et si tout cela n’était au bout du compte qu’un fragment d’infini, une ouverture, aussi mince que précieuse, vers le jardin secret d’une personnalité et d’une vie entière passée au service de l’art ?

Frédérik Brandi Directeur du CIAC

7 I. Szczesny (13), Nivèse (14), Moya (15, 21), Vrolix (16), Gainon (17, 18) Entretien avec Frédéric Ballester : Itinéraire d’un collectionneur I. Révolutions picturales

Frédérik Brandi : Si on met volontiers en avant son éclectisme pour caractériser votre collection, on peut tout de même y distinguer un centre de gravité spécifique, autour des approches de la figuration. Est-ce la marque d’un goût strictement personnel ou plutôt la trace d’un lien avec une époque ?

Frédéric Ballester : À titre personnel j’ai aimé et j’aime un grand nombre de courants, de pratiques et d’attitudes qui ont jalonné l’histoire de l’art. Ainsi, le surréalisme, l’art conceptuel, le purisme, le symbolisme, rien ne m’est indifférent, même si tout cela me renvoie souvent à une attraction naturelle vers la figuration. À la fin des années 80, j’ai eu l’occasion de monter la première « Biennale de la jeune peinture », avec des artistes du monde entier, au Palais des Festivals de Cannes. C’était une époque où se multipliaient les mouvements en réaction à toute forme d’académisme. On parlait alors de « Figuration libre », « Nouvelle figuration » en , « Bad painting » en Amérique, « Trans-avant-garde » en Italie, « Nouveaux Fauves » en Allemagne, etc. Autant de phénomènes porteurs d’une grande énergie, urbaine, politique, sociale, spirituelle, dans l’art. Roberto Mangú, Bernard Ouvrard, Jacqueline Gainon, Guido Vrolix, Jacques Barry, les artistes du groupe Banlieue-Banlieue, sont représentatifs de l’esprit « Humour et Révolution » autour d’une manifestation qui avait été labélisée dans le cadre du Bicentenaire de la Révolution française. Et, comme l’exprime bien le tableau slogan du Milanais Giannici : « Tutto il mondo é mio fratello » ! Dans cette veine j’ai eu un coup de cœur pour Jaber, un crieur de Beaubourg, proche de l’art marginal et singulier, comme Jacques Arnould ou Martine Orsoni, qui ont exposé dans ma galerie. Plus récent, le collage de Nivèse figurait dans l’hommage que j’avais rendu à son mari Frédéric Altmann pour l’ensemble de sa carrière. Le grand tableau de Robert Combas, qui a été réalisé sur place à La Malmaison, est une commande pour l’exposition « Cinéphage à gogo ». Enfin, Moya et Szczesny figurent naturellement dans cette section, comme dans d’autres au fil du parcours, car ce sont deux des artistes avec lesquels j’ai les liens les plus suivis depuis des années. Les œuvres en volume de Moya sont d’autant plus remarquables qu’elles élargissent notre regard sur son travail bien connu et reconnu par ailleurs.

9 Giannici - Tutto il mondo é mio fratello (I.1)

Banlieue-Banlieue : L'acrobate (I.2)

Jaber (I.4-10) Banlieue-Banlieue : Autoportraits du groupe (I.3) Robert Combas - Cinéphage à gogo (I.20) Jacques Barry - Rhinocéros (I.19)

Jacqueline Gainon - La chevauchée (II.17) Roberto Mangú - Le sens du magique (I.22)

Bernard Ouvrard - Le cri (I.24) II. Charvolen (5), Nielsen (6), Gilot (7) Entretien avec Frédéric Ballester : Itinéraire d’un collectionneur II. Un jardin secret

Frédérik Brandi : En début ou en fin de parcours de l’exposition on passe dans cette petite salle à l’atmosphère plutôt intimiste et on se trouve face à une sélection atypique de peintures. Est-ce l’individu qui apparaît ici derrière le collectionneur ?

Frédéric Ballester : En quelque sorte, car j’ai voulu réunir dans cet espace des coups de cœur, et surtout des choses très sensibles. Il y a d’abord, évidemment, cette Maternité de 1986, un portrait de famille réalisé par mon beau-père, Henri-Gérard Gravereaux, qui fut un grand artiste et dont le travail mérite d’être réévalué. Certaines pièces sont le témoignage de rencontres marquantes, comme le coup d’œil en coin de Piaubert. D’autres évoquent des amitiés construites au fil de mon parcours professionnel, ainsi la petite pièce de Barny qui renvoie aux grandes expositions de La Malmaison, documentées par ailleurs. J’ai longtemps vécu et travaillé à Marseille, la scène aux bains publics qui occupe le tableau de Daumas me rappelle cette période. J’aime beaucoup les peintres américains, le tableau de Lee McFee, qui préfigure l’hyperréalisme, continue de me fasciner par sa facture et son expression, comme le portrait de Nielsen. Provenant de l’ancienne collection Tériade et de la bouquinerie de l’Institut à Paris, le dessin de Bonnard est également une pièce centrale. Certaines œuvres ont été chinées ou achetées dans des circonstances insolites. D’autres sont porteuses d’une histoire, comme le paysage de Françoise Gilot (qui fut la compagne de ), un tableau retrouvé presque par hasard, dont les pérégrinations racontent aussi indirectement le monde de Picasso. Le dialogue qui s’instaure entre ces œuvres, créant des correspondances inattendues, m’intéresse. Un peu à part on trouve aussi ce masque, autoportrait surprenant signé Max Charvolen. J’avais monté l’exposition « Masques d’artistes » à La Malmaison, obligeant ainsi beaucoup d’artistes abstraits ou conceptuels à se frotter à une forme de figuration, comme un exercice obligé enrichissant.

Henri-Gérard Gravereaux - Maternité (II.4)

15 Jean Piaubert : : Composition (II.2) Arbre fruitier (II.8)

Françoise Gilot - L’étang aux fées (II.7) Yvon Daumas - Drôle d'histoire (II.3)

Henry Lee McFee - Promeneur en collecte (II.1) III. Piano (10), Drouillet (11), Thumm (13), Usselmann (12) Entretien avec Frédéric Ballester : Itinéraire d’un collectionneur III. Mon parcours avec les artistes

Frédérik Brandi : L’une des particularités de la collection Ballester, que nous présentons au CIAC, est la nature des rapports personnels entre le collectionneur que vous êtes et les artistes. Au-delà des œuvres, ne s’agit-il pas avant tout ici d’une question de relations humaines ?

Frédéric Ballester : Les nombreuses œuvres que j’ai collectionnées et notamment celles que je montre aujourd’hui sont souvent en effet le reflet de rencontres. J’ai connu personnellement, à différentes périodes de ma vie, la plupart des artistes figurant à l’exposition, ce qui peut donner une tonalité particulière à cette monstration. Derrière chaque tableau, une histoire, une anecdote, un souvenir me rattachent à une réalité tangible. J’ai exposé le travail d’Elisabeth Krotoff dans ma galerie dans les années 90. Issue d’une famille d’origine russe on retrouve cette influence dans ces miniatures en forme d’énigmes. Albert Merz a participé à la Biennale. Pierre Theunissen, qui avait étudié avec Beuys, a pratiqué une sculpture expérimentale notamment à partir du palmier. On découvre ici un travail monumental à la gouge sur un bloc de mélèze. Il y a des personnages atypiques, comme Alain Danghin, qui a la double activité de musicien (clarinettiste de haut niveau) et de peintre, qui a tenté durant plusieurs années l’aventure berlinoise. Gilles Chaix, que j’ai aussi exposé dans ma galerie, est l’auteur trop discret d’une œuvre immense à redécouvrir. Gérard Drouillet, qui fut un ami proche, a fait les beaux jours de la Biennale. J’ai monté deux expositions officielles à Cannes pour le céramiste Marc Piano. Peter Thumm, qui illustre lui aussi ma passion pour la céramique, a exposé plusieurs fois à la Villa Domergue. Le plaisir consiste aussi à rassembler des œuvres d’origines et de styles différents dans une association inédite. Les salles du château se prêtent bien à cet exercice. Ainsi ces « Bouquet », « Colonne », « Masque », « Composition sauvage » et autre « Voyage cosmique » peuvent cohabiter en toute harmonie, avec la grande composition du peintre alsacien Usselmann, découverte et achetée en galerie, qui complète idéalement l’ensemble.

Pierre Theunissen - Colonne aux cannelures (III.7)

19 Elisabeth Krotoff - Direction (III.3)

Albert Merz - Sans titre (III.6)

Gilles Chaix - Bouquet (II.9) Alain Danghin - Composition (III.8)

IV. Cabinet d’estampes : vue d’ensemble des cimaises est (15 à 26) et sud (27 à 34) Entretien avec Frédéric Ballester : Itinéraire d’un collectionneur IV. Cabinet d’estampes

Frédérik Brandi : Si l’étendue de votre collection est frappante, on se rend vite compte que la gravure sous toutes ses formes en constitue l’un des axes principaux. D’où vient cet intérêt particulier pour une discipline hélas souvent méconnue ?

Frédéric Ballester : C’est une vraie passion ! À ce jour j’ai accumulé, en les recherchant ou en les découvrant par hasard, plus de 300 gravures. Beaucoup de choses ici sont « chinées » chez des antiquaires et des brocanteurs, dont la fréquentation a toujours accompagné mon parcours… On y fait parfois des découvertes inattendues. Ce fonds traduit d’abord le respect pour une technique que notre époque a tendance à négliger. Il y a des lacunes dans la transmission, c’est un art complexe, une discipline à tous les sens du terme. Les notions de travail, de temps, d’étapes nécessaires sont ici très importantes. C’est ce qui alimente aussi, par exemple, mon grand intérêt pour la céramique. Les 34 œuvres réunies sur les cimaises ont été choisies principalement par les collaboratrices de l’équipe du CIAC, car un travail pédagogique, avec des ateliers autour de la gravure, va être mené par le service des publics du centre d’art durant le trimestre. Il faut en effet œuvrer à la réhabilitation de la gravure. Cette présentation est l’occasion de redécouvrir la richesse d’un vocabulaire, aussi technique que poétique, couvrant une grande diversité de pratiques : pointe sèche, aquatinte, eau-forte, lithographie, manière noire… Le monde de l’estampe est très vaste. Cette salle offre par ailleurs un accrochage très dense, « à l’ancienne », comme un hommage plaisant aux cabinets de curiosités. On y trouve toutes les époques, depuis des chefs d’œuvres historiques du XVIe siècle jusqu’à des créations contemporaines. Les grands maîtres côtoient des inconnus et ces rapprochements s’enrichissent mutuellement. Plusieurs styles se confrontent au regard, les genres se juxtaposent en harmonie : le paysage, le corps en mouvement, le bestiaire, le portrait, le surréalisme, le profane et le sacré… En ce sens, et malgré son caractère très spécifique, cette sélection est sans doute particulièrement représentative de l’esprit même de ma collection.

24 Albrecht Dürer - Saint Antoine (IV.3)

Adriaen van Ostade - La fileuse (IV.2)

Jacques Callot - Vue du Louvre (IV.1) James Ensor - Personnages masqués (IV.27) Stanley William Hayter - Runner (IV.16)

Marcel Genay - Le ferry-boat de l’île de Circé (IV.5) Jean-Baptiste Camille Corot - Souvenir du Bas-Bréau (IV.18)

Charles Fouqueray - À bord d’un torpilleur (IV.33) Arman - Ci-gît Don Pablo, Seigneur de Vauvenargues, Jean-Paul Riopelle - Sans titre (IV.24) Éditions les Cyclades (IV.11)

Max Papart - New Orleans / Fantasy magic man (IV.14) André Masson - Les Hain-Teny / Accord (IV.7) Giorgio de Chirico - Lo sgombero (IV.4) V. Szczesny (5), Saubestre (6) Entretien avec Frédéric Ballester : Itinéraire d’un collectionneur V. Éloge du nu

Frédérik Brandi : Les pièces de genre tiennent une place importante dans votre collection. Le portrait, le paysage, le bestiaire, etc. Et aussi le nu, ici mis en valeur dans une certaine diversité. Est-ce le sujet ou sa traduction picturale qui domine ?

Frédéric Ballester : Dans ma collection j’aime regrouper des œuvres sur un même sujet mais relevant de styles et de techniques très différents. Le nu est évidemment un classique, un passage obligé de l’histoire de l’art, son pouvoir érotique, son caractère révélateur de l’humanité peuvent prendre des formes très diverses, allant vers plus de naturel ou plus de complexité, comme on le voit ici. Il est à noter que, si les nus présentés sont essentiellement féminins, trois des quatre artistes sont des femmes ! Il y a aussi la personnalité de l’artiste, présente à travers chaque œuvre. Maxa Nordau a eu un parcours extraordinaire. Exilée aux USA à cause de la guerre, elle a vécu à New York, en Israël puis à Paris. J’ai toujours aimé cette peinture d’apparence traditionnelle et composée de manière audacieuse, installant en diagonale un personnage que le cadrage fait presque sortir du tableau. Je dois une part de ma fascination pour la gravure à des artistes comme Bert (Berthe Hollander), qui développe depuis des années, avec une grande maîtrise technique, un univers singulier, à la fois intérieur, fantaisiste et inquiétant. Peinture, gravure, et aussi photographie avec l’œuvre d’Émilie Saubestre, une jeune artiste que j’ai encouragée à ses débuts. Passionnée de photographie, elle a d’abord suivi des études en Australie avant d’intégrer l’école d’. Elle mène aujourd’hui une carrière internationale, avec de hautes responsabilités en Égypte. Dans ce travail de 2013 elle rejoint les artistes qui se mettent eux- mêmes en scène dans leur production. Retour à la peinture enfin avec Stefan Szczesny, artiste que je suis depuis les années 80 et avec lequel je collabore régulièrement depuis les années 2000, comme en témoignent de nombreux catalogues et expositions. Il est un des piliers de mon univers artistique. La puissance primitive, terrienne, de ce grand tableau rouge ne cesse d’interpeller quiconque le regarde.

31 Bert - Sans titre (V.1-3) Maxa Nordau - Nu à l’étole verte (V.4) VI. Ballester (5 à 7) Entretien avec Frédéric Ballester : Itinéraire d’un collectionneur VI. Œuvres personnelles récentes

Frédérik Brandi : La création personnelle a toujours accompagné votre parcours de montreur d’images. C’est pourquoi nous avons souhaité réserver une salle à ce sujet dans cet « itinéraire ». Quelle est la spécificité de la sélection finalement retenue ?

Frédéric Ballester : Depuis que j’ai quitté mon poste de direction au centre d’art La Malmaison, j’ai pu prendre du temps, parallèlement au travail sur ma collection, pour me consacrer à cette production personnelle, la poursuivre et la renouveler. Ainsi, les huit peintures présentées dans cette salle ont été réalisées durant l’année écoulée, une période de créativité intense au cours de laquelle j’ai achevé plus de 118 œuvres. Au départ, ce travail est formellement lié à la photographie de mon ami André Villers, qui figure à l’entrée de la salle, « Portrait du peintre Ozenfant », photocollage dans lequel il multiplie les hommages à d’autres artistes, Picasso, Cézanne, Monet… L’apparition répétée de cette silhouette dans cette série de peintures est un témoignage de lien et de reconnaissance. Quand j’étais étudiant, au cours de ma formation en architecture, j’ai naturellement subi l’influence de . Ozenfant, qui a eu tant d’importance pour sa peinture, a représenté pour moi une sorte de mentor, aussi bien artistique que philosophique et littéraire, et j’ai été très marqué par le Purisme. En fait les sources sont multiples. Dans d’autres pièces on trouve la trace d’un ressenti sur le paysage, notamment celui des Baux. J’ai aussi une fascination personnelle pour le surréalisme. Par ailleurs, la rencontre avec Supports/ Surfaces au début des années soixante-dix a contribué à libérer mon geste et ma pensée… On trouve ici la concomitance de l’usage des huiles diluées et d’un travail graphique plus strict. Au départ je laisse couler les matières, dans une attitude proche de l’écriture automatique. C’est l’univers qui me fait découvrir le sujet. Finalement, en explorant cette série, on vient du symbolisme et on finit par y retourner après un passage dans d’autres sphères. Il y a interpénétration entre deux mondes.

André Villers - Ozenfant (VI.1)

35 Frédéric Ballester - Hommage à Ozenfant (VI.4)

Frédéric Ballester - Porter le trouble ou La raison d’être (VI.9) Frédéric Ballester - Hiératique : le grand secret (VI.8) VII. Moya (3), Avril (4), Chagall (5) Entretien avec Frédéric Ballester : Itinéraire d’un collectionneur VII. Jalons historiques

Frédérik Brandi : Les grands courants de l’histoire de l’art, les grands événements historiques, tout cela se retrouve d’une manière ou d’une autre dans votre collection. En quoi le XXe siècle est-il un axe majeur de vos recherches et de vos envies ?

Frédéric Ballester : À travers les pièces réunies dans cette salle l’art parle de l’humanité. Les bouleversements du siècle écoulé y sont présents sous plusieurs formes. Ma collection fait par ailleurs une large part aux créations venues de tous les continents, les arts africains, océaniens et asiatiques me passionnent. Mais parmi les artistes modernes et contemporains qui font l’objet de cette exposition, cette diversité peut également s’exprimer et certains thèmes communs peuvent se rejoindre. Je revendique l’influence du surréalisme et la référence à l’art brut. La composition de Salvador Dali, l’autoportrait de Beuys, les personnages d’Armand Avril ou le Moya atypique en portent la trace. Avec Saint-Brice on tient un maître de l’art haïtien, riche d’éclats multiples par la couleur ou le graphisme. Ce tableau a été introduit en Europe par André Malraux lors de son dernier voyage en Haïti. Malraux reste l’un de mes écrivains favoris. Le livre d’artiste commun avec est d’une grande force, et je suis heureux de montrer rassemblées ici les 15 gravures qui en sont issues. Le sujet de la guerre d’Espagne y est traité de manière sensible et profonde à la fois. Cela me touche particulièrement pour des raisons qui tiennent en partie à mon histoire familiale. La succession des pièces accrochées donne à voir des thèmes, questionnements, images qui ont traversé le siècle et renvoient, pour reprendre le titre d’une exposition, « de l’expressivité primitive au regard inspiré »… Souvent les œuvres sont évocatrices de rencontres et de souvenirs personnels, ainsi le photographe Alt avec lequel j'entretiens des projets à la suite de son exposition à La Malmaison. En outre, la peinture de Gerber me ramène aux années marseillaises, celle de Taillandier aux expositions cannoises, et la photographie de Villers immortalisant une action militante de Picasso compte beaucoup pour moi, à la hauteur de l’importance de la rencontre avec ce grand photographe. Alfons Alt - Pseudo of Philadelphia (VII.8) 39 Marc Chagall - Et sur la terre (VII.5) Robert Saint-Brice - Loa (VII.2)

Armand Avril - Quatre personnages en quête d’auteur (VII.4) - Nocturne Matinale (VII.6) Robert Courtright - Visage cubiste (VII.7)

Patrick Moya - Mètre Moya (VII.3) Joseph Beuys - Autoportrait (VII.10) Théo Gerber - Les horizons perdus (VII.9) VIII. Roy (13), Grimm (14), Ballester (15) Entretien avec Frédéric Ballester : Itinéraire d’un collectionneur VIII. Amitiés artistiques

Frédérik Brandi : Rencontres liées à votre parcours, relations amicales, création de correspondances à partir d’une grande variété de formes et de sujets… Quelles sont les clés qu’utilise le « montreur d’images » pour opérer ses sélections et ses rapprochements ?

Frédéric Ballester : Quel que soit le thème, j’aime que les expositions donnent du plaisir et suscitent des questionnements. Ici les pièces renvoient à des références variées, ouvertes, et pourtant cela fonctionne un peu comme un tout. Des achats en galerie, comme la composition abstraite du Russe Grimm à Monaco, des échanges en direct avec les auteurs (Autard, Viallat), des gratifications suite à des commissariats ou à des textes que j’ai produits sont à l’origine de la présence de ces pièces. Certaines évoquent des souvenirs d’enfance, d’autres le musée Cantini à Marseille ou les grandes années de Cannes, La Malmaison et la Biennale. J’aime également voir cohabiter des noms illustres, Braque, Toulouse-Lautrec…, et des artistes plus secrets. Il s’agit ensuite de jouer avec les formats, les thèmes, les couleurs, pour construire un panorama cohérent salle par salle. L’amitié avec les artistes et l’attention que je leur porte en sont le fil conducteur. Ainsi je suis très touché par la dédicace d’Anne Français à mon égard : « Parce qu’il met la main à la pâte, je lui donne la mienne ». Et je suis assez fier de celle de Coco Fronsac qui me définit comme un « drôle d’oiseau » !

Frédérik Brandi : On a l’heureuse surprise de retrouver dans votre collection certains artistes dont des œuvres ont déjà été exposées au CIAC de Carros. Ressentez-vous des affinités particulières avec notre château ?

Frédéric Ballester : C’est une des raisons qui m’ont incité à vouloir montrer ma collection à Carros. J’avais exposé Jean-Jacques Laurent au Palais des Festivals de Cannes, quelques années avant la belle rétrospective que vous lui avez consacrée au CIAC. Koenig, Lémos, Kijno, Villers, Gastaud, parmi d’autres, ont aussi été vus ici. J’y trouve donc une certaine familiarité avec mon propre univers. Concernant Geneviève Roy, j’ai découvert sa « Constellation » lors de son exposition ici même l’année dernière et j’ai acheté cette photographie sur un coup de cœur. Elle donne un intéressant écho à mon « Tondo » de 1982… 45 Georges Autard - Maison (VIII.9) Ladislas Kijno - Variations sur le jeu Claude Viallat (1936, Nîmes) - Composition d’échecs (VIII.8) (VIII. 12)

Pavlos - Veste avec pochette rouge (VIII.5) Cristóbal Gabarrón - Frouida 20 (VIII.2)

Anne Français - Les doigts qui ont vu ça (VIII.3) Légendes des Œuvres exposées II. Un jardin secret IV. Cabinet d’estampes I. Révolutions picturales 1. Henry Lee McFee (1886-1953, USA) - 1. Jacques Callot (1592-1635, Nancy) - Promeneur en collecte - v.1930 - Huile Vue du Louvre - 1629-1630 - Eau-forte 1. Giannici (1957, Milan) - Tutto sur toile il mondo é mio fratello - v.1989 - 2. Adriaen van Ostade (1610-1685, Acrylique sur toile 2. Jean Piaubert (1900, Feydieu - 2002, Haarlem, Hollande) - Woman spinning (La Paris) - Composition - 1955 - Dessin fileuse) - 1652 - Eau-forte Groupe Banlieue-Banlieue : Alain mine de plomb, collage Campos (1956, Paris), Ivan Sigg (1960, 3. Albrecht Dürer (1471-1528, Nuremberg) Casablanca) & Kenji Suzuki (1958, Paris) 3. Yvon Daumas (1943-2019, Marseille) - Saint Antoine - 1519 - Pointe sèche 2. L’acrobate - 1986 - Collage, mine de Drôle d’histoire - 1981 - Huile sur plomb, gouache sur papier toile 4. Giorgio de Chirico (1888, Volos, 3. Autoportraits du groupe - 1986 - Grèce - 1978, Rome) - Lo sgombero - 1970 Assemblage bois et carton, acrylique, 4. Henri-Gérard Gravereaux (1907, Paris - Lithographie sous cloche plexiglas - 1989, Cannes) - Maternité - 1986 - Aquarelle sur papier 5. Marcel Genay (1928, Le Havre - 1993, Jaber (1938, Tunisie) Biarritz) - Le ferry-boat de l’île de 4. L’oiseau noir dans la nuit - 1963 5. Max Charvolen (1946, Cannes) - Circé - Pointe sèche 5. Masque et oiseau - 1963 Autoportrait-masque - 1987 - Papier 6. Le Combat de boxe 1940 - v.1970 moulé sur visage et aplati 6. Karin Campfens (1946, Alkaar, NL) - 7. La femme au poisson rouge - 2003 Sans titre - 1992 - 2 eaux-fortes 8. Masque et chat 60 - v.1970 6. Harry Nielsen (1882, Dk - 1952, USA) 9. Portrait - 1978 Portrait - v.1928 - Huile sur toile 7. André Masson (1896, Balagny-sur- Gouaches sur papier Thérain - 1987, Paris) - Les Hain-Teny 10. Balustre Vallauris - 1993 - Plat, 7. Françoise Gilot (1921, Neuilly-sur- / Accord - 1956 - Poèmes malgaches céramique ) - L’étang aux fées, forêt de traduits par Jean Paulhan Fontainebleau - v.1942 - Huile sur toile 11. Martine Orsoni (1959, Antibes) - Le 8. Léonor Fini (1907, Buenos Aires - couronnement de la vierge - 1992 - 8. Pierre Bonnard - (1867, Fontenay 1996, Paris) - Deux visages estompés - Polystyrène, résine, acrylique aux Roses - 1947, Le Cannet) - Arbre Vers 1970 - Lithographie Fruitier - 1944 - Dessin à la plume et à 12. Banlieue-Banlieue - Humour et l’encre violette 9. Anonyme - Portrait de femme au révolution, les années 80 - 1988 - Huile collier - XVIIIe s - Eau-forte et crayon sur papier 9. Dag Dahl (1928-1992) - Paysage - 1963 - Huile sur toile 10. Jean-François Raffaëlli (1850 - 13. Stefan Szczesny (1951, Munich) - 1924, Paris) - Le vendeur de marrons - Gespräch vor Streifen - 1992 - Acrylique 10. Roberto Barny (1939, Pistoia) - Un Eau-forte sur toile abbraccio forte - Aquarelle et collage sur papier coloré 11. Arman (1928, Nice - 2005, New 14. Nivèse Oscari (1944, Croatie) - York) - Ci-gît Don Pablo, Seigneur de Actualité - 2007 - Collage Vauvenargues, Éditions les Cyclades - III. Mon parcours avec les artistes 1997 - Eau-forte tirée du portfolio 15. Patrick Moya (1955, Troyes) - Recréation, hommage à Dali - 2016 - Elisabeth Krotoff (1942, Toulouse) 12. Manfredo Borsi (1900, Florence - Peinture sur découpe en plexiglas 1. Composition 1967, Saint-Paul-de-Vence) - La 2. Le roi est mort magicienne - 1964 - Eau-forte 16. Guido Vrolix (1961, Belgique) - 3. Direction Vanité - Humour et révolution - 1989 - 4. Dans la tourmente 13. André Derain (1880, Chatou - 1954, Acrylique sur toile 5. Le bol Garches) - Portrait de femme - 1958 - 1994 - Gouaches sur papier Lithographie (tirage posthume) Jacqueline Gainon (1951, Nice) 17. La chevauchée - 1986 - Acrylique sur 6. Albert Merz (1942, Suisse) - Sans 14. Max Papart (1911, Marseille - 1994, toile titre - 1987 - Technique mixte sur Paris) - New Orleans / Fantasy magic man 18. Le corbeau - 1989-1990 - Acrylique papier coloré - Lithographie sur toile 7. Pierre Theunissen (1931, Allemagne) 15. Matthieu Astoux (1965, Antibes) - 19. Jacques Barry (1943, Limoges) - - Colonne aux cannelures - 1968 - Bois Confusion - 2014 - Eau-forte Rhinocéros - 1992 - Dessin à l’encre de de mélèze Chine sur papier froissé 16. Stanley William Hayter (1901 - 1988, 8. Alain Danghin (1958, Le Quesnoy) - Londres) - Runner - 1930 - Eau-forte et 20. Robert Combas (1957, ) - Composition - 2000 - Dessin au fusain burin Cinéphage à gogo - 2007 - Acrylique sur bois 9. Gilles Chaix (1952, Privas) - Bouquet 17. Bert (1935, Belgique) - Sans titre - - 1985 - Acrylique sur carton Eau-forte 21. Patrick Moya - L’établi de Moya - 1997 - Acier, objets métalliques, bronze 10. Marc Piano (1964, Cannes) - Masque - 18. Jean-Baptiste Camille Corot (1796, 2008 - Terre cuite, grés noir et blanc, Paris - 1875, Ville-d’Auvray) - Souvenir 22. Roberto Mangú (1948, France) - Le oxyde bleu du Bas-Bréau - 1858 - Cliché sur verre sens du magique - 1985 - Encre de Chine gravé à la pointe sèche. Un des tirages sur nappe de papier 11. Gérard Drouillet (1946, Marseille - sur papier albuminé 2011, Eygalières) - Composition sauvage Bernard Ouvrard (1942, Rimons) - 1987 - Détrempe sur toile 19. Percy Buckman (1865 - 1935, 23. Adam et Ève - 1990 - Encre de Chine Angleterre) - Paysage - Eau-forte sur papier 12. Jean-Marie Usselmann (Alsace) - 24. Le cri - 1990 - Assemblage de Composition - Août 1986 - Huile sur 20. Armand Apol (1879 - 1950, Bruxelles) matières picturales sur toile toile - Paysage sous la neige - Eau-forte 25. Jacques Arnould (1960, Australie) 13. Peter Thumm (1957, Allemagne) - 21. Alfred Latour (1888, Paris - 1964, - Génie / Les girafes masquées - 1990 - Boule - voyage cosmique - 1991 - Grès, Eygalières) - La jetée - 1932 - Gravure Acrylique sur papier et bois engobé et sgraffite (pièce unique) sur bois 22. Émile Antoine Verpilleux (1888 9. Porter le trouble ou La raison d’être 4. Pierre Gastaud (1920-2009, Nice) - 1964, Londres) - Malines - 1922 - 2019 - Huiles sur papier ou sur toile - Patineurs hockey sur glace - 1953 - Gravure sur bois fibre de verre Pastel gras, encre de Chine sur papier 23. Jean-Émile Laboureur (1877, Nantes 5. Pavlos (Pavlos Dionyssopoulos, 1930, - 1943, Kerfalher) - Le vol de canards - VII. Jalons historiques Grèce) - Veste avec pochette rouge - Grande Brière - Eau-forte 2004 - Assemblage de papier d’affiches 1. Yvon Taillandier (1926-2018, Paris) - 24. Jean-Paul Riopelle (1923, Montréal - Composition - 1991 - Acrylique sur toile 6. Luis Lemos (1954, Portugal) - Cinéma 2002, Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues, Cannes - 1987 - Acrylique sur toile Canada) - Sans titre - Lithographie 2. Robert Saint-Brice (1898-1973, Haïti) - Loa - v.1970 (École Saint-Soleil, 7. Stefan Szczesny (1951, Munich) - 25. Nicolas Garcia Uriburu (1937 - Haïti) - Huile sur toile Composition au citron - 1999 - Acrylique 2016, Buenos-Aires) - Vache - 1975 - sur toile Lithographie 3. Patrick Moya (1955, Troyes) - Mètre Moya - 1989 - Acrylique sur toile, mètre 8. Ladislas Kijno (1921, Pologne - 2012, 26. Jean Souverbie (1891, Boulogne- pliant bois peint France) - Variations sur le jeu d’échecs Billancourt -1969, Paris) - Taureau - / SG 125 - 1978 - Acrylique sur toile Lithographie 4. Armand Avril (1926, Lyon) - Quatre personnages en quête d’auteur - 1971 - 9. Georges Autard (1951, Cannes) - 27. James Ensor (1860 - 1949, Ostende) - Assemblage de matériaux divers Maison - v.1974 - Assemblage bois, Personnages masqués - Eau-forte verre, carton, peinture à l’huile 5. Marc Chagall - (1887, Liozna, 28. Gérard Audran (1640, Lyon - 1703, Biélorussie - 1985, Saint-Paul-de-Vence) 10. Arthur Unger (1932, Luxembourg) - Le Paris) - Saint Jean baptisant le peuple - Et sur la terre - 1977 - 15 eaux- rêve cosmique - 2004 - Lavis (Pharisiens) d’après Nicolas Poussin - fortes tirées du livre (texte d’André 1637 - Eau-forte et burin Malraux) - Exemplaire n°139/205, signé 11. John-Franklin Koenig (1924-2008, par Malraux et Chagall - Maeght éditeur Seattle) - Copenhague, bleue white 1/1 29. Jean-Jacques de Boissieu (1736 - - Patrick Cramer N°103 - Reproduit - 1975-77 - Technique mixte sur fond 1810, Lyon) - Saint Jérôme - 1797 - dans le catalogue Marc Chagall, les lithographique, collage, encre de Chine, Eau-forte couleurs de la vie, CAM-Centre d’art La gouache Malmaison, 2015 30. Luciano Pera (1925, Lucca) - 12. Claude Viallat (1936, Nîmes) - Composition surréaliste - Lithographie 6. Sonia Delaunay - (1885, Gradizhok, Composition - 1971 - Assemblage sur bois Ukraine - 1979, Paris) - Nocturne d’un lino gravé (pièce unique) 31. Georges Émile Capon (1890 - 1980, Matinale - 1972 - Lithographie couleurs Paris) - Maternité - Eau-forte 13. Geneviève Roy (1949, Paris) - De 7. Robert Courtright (1926, USA - 2012, la série Les Constellations - 2016 - 32. Monica Ehrenberg (Suède) - La main - France) - Visage cubiste - 1990 - Photographie numérique noir et blanc 1976 - Eau-forte Technique mixte sur papier journal 14. Pierre Grimm - (1898, Ekaterinoslav, 33. Charles Fouqueray (1869, Le Mans - 8. Alfons Alt (1962, Bavière) - Pseudo Ukraine - 1979, Paris) - Composition 1956, Paris) - À bord d’un torpilleur - of Philadelphia - 2008 - Technique abstraite - 1974-76 - Huile sur carton, Eau-forte et pointe sèche ancienne de photographie collage 34. Pierre Drevet (1664, Loire-sur- 9. Théo Gerber (1928, Suisse - 1997, 15. Frédéric Ballester (1950, Paris) - Rhône - 1738, Paris) - Scène paysanne au France) - Les horizons perdus - 1977 - Tondo - 1982 - Huile et crayonnage sur milieu de ruines - Eau-forte Huile sur toile papier 10. Joseph Beuys (1921-1986, Allemagne) 16. Bernard Quentin (1923, Flamicourt) - V. Éloge du nu - Autoportrait - v.1970 - Sérigraphie Vibration électronique - 1962 - Dessin à signée au centre à la gouache brune, la mine de plomb Bert (Berthe Hollander, 1935, Belgique) pochoir Beuys et la croix, cachet rouge, - 1. 2. 3. Sans titre - Gravures (eaux- International University-Free 17. (1882, Argenteuil fortes) - 1963, Paris) - Personnage - 1958 - 11. Salvador Dalí (1904-1989, Figueras, Lithographie deux couleurs sur papier 4. Maxa Nordau (1897-1993, Paris) - Nu à Espagne) - Les mémoires du surréalisme - Japon - Éditions Jean-Paul Loriaux l’étole verte - v.1930 - Huile sur toile 1971 - Pointe sèche sur lithographie (reproduit dans le catalogue Georges Braque - la magie de l’estampe, CAM- 5. Stefan Szczesny (1951, Munich) - Gaïa 12. André Villers (1930, Beaucourt - Centre d’art La Malmaison, 2013) - 2008 - Acrylique sur toile 2016, Le Luc) - Victoire !! Henri Martin est libéré - 1953 - Tirage argentique 18. André Villers (1930, Beaucourt - 6. Émilie Saubestre (1986, Cannes) - 2016, Le Luc) - Picasso & Villers : Autoportrait pour autoportrait - 2013 - Photomontage Villers - 1958 - Gravure Épreuve argentique couleur VIII. Amitiés artistiques sur négatif par Picasso, datée 3/9/1958 - Tirage argentique 1. Jean-Jacques Laurent (1943, Limoges) VI. Œuvres personnelles récentes - Composition - 2002 - Technique mixte 19. Henri de Toulouse-Lautrec - (1864, sur papier Albi, 1901, Saint-André-du-Bois) - Étude 1. André Villers (1930, Beaucourt de femme - 1893 - Lithographie couleur, - 2016, Le Luc) - Ozenfant - 1996 2. Cristóbal Gabarrón (1945, Espagne) - eau-forte et aquatinte - Épreuve avec - Photocollage, fond photographique Frouida 20 - 2006 - Technique mixte avec cachet en bas à gauche argentique et collages pigment, sur papier estucado 20. Coco Fronsac (1962, Paris) - Pour un Frédéric Ballester (1950, Paris) 3. Anne Français (1909, Châtenois - drôle d’oiseau - Encre de Chine et lavis 2. à 6. Pièces de la série Hommage à 1995, Paris) - Les doigts qui ont vu ça sur photographie ancienne - Dédiée à Ozenfant - 1984 - Encre de Chine sur papier Frédéric Ballester 7. Le marin et l’œil de nacre (Hommage à Ozenfant) 8. Hiératique : le grand secret 49 Frédérik Brandi et Frédéric Ballester lors du vernissage Entretien à suivre pages 7 à 43

Le maire de Carros, le conseil municipal et les organisateurs remercient toutes les personnes grâce à qui cette exposition a pu avoir lieu et cet ouvrage se réaliser, et tout particulièrement Frédéric Ballester et Ghislaine Gravereaux Ballester, Andreas Bergmann, Céline Seidler Bahougne, les artistes représentés dans la collection, les partenaires et les techniciens qui ont mis leur enthousiasme au service de ce projet.

Exposition réalisée par l’équipe du Centre international d’art contemporain de Carros Commissariat de l’exposition : Frédérik Brandi, directeur du CIAC Médiations et service des publics : Christine Enet Lopez Documentation : Claire Quaroni Minazio Accueil général : Anne-Lise Bono Médiations et accueil : Catherine Dupont

Photographies de l’exposition in situ : Séverine Comandatore Photographie des œuvres : François Fernandez

Infographie : Séverine Comandatore Service communication de la ville de Carros Responsable de l’édition : Jacques Simonelli, Éditions de l'Ormaie, Vence [email protected] Les actions du CIAC de Carros bénéficient du soutien du ministère de la culture et de la communication (Direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur), de la Région Sud et du conseil départemental des Alpes-Maritimes.

Cet ouvrage constitue le catalogue de l’exposition Frédéric Ballester Itinéraire d’un collectionneur CIAC - Place du château, 06510 Carros, France [email protected] Tél. 04 93 29 37 97 Réalisé par les Éditions de l'Ormaie en partenariat avec la ville de Carros Achevé d’imprimer sur les presses du groupe Perfectmix-Photoffset en mars 2020 Dépôt légal 1er trimestre 2020 ISBN 978-2-913036-56-7 EAN 9782913036567

Ville de Carros Éditions de l’Ormaie

15 €

ISBN : 978-2-913036-56-7