Nord

Reconstruite à partir de 1752, dit-on, l’ église a été achevée vers 1790 par le chœur1. L’ acte d’ adjudication de 1799 la déclare « bâtie à neuf en brique et pierre blanche ». Les modifications apportées au xixe siècle ont été discrètes, à l’ excep- tion du percement vers 1880 d’ une fenêtre axiale dans le chœur, plus haute que les autres de manière à permettre l’ installa- Note tion d’ un nouvel autel (vers 1880). 1. L’ essentiel des travaux doit se situer dans les dernières années de l’ Ancien Régime : autorisation obtenue de l’ intendant du Hainaut ; L’ édifice a fait l’ objet d’ une restauration plaque gravée portant les armoiries de Jean-Jérôme générale dirigée par Nathalie T’ Kint, dans Grenet, seigneur de Wasnes, et datée de 1786 ; le cadre de la communauté d’ agglomé- emprunt de 4 000 livres contracté en 1787 après de l’ abbaye Notre-Dame de ration « La Porte du Hainaut ». En 2014, pour « payer et rachever » la reconstruction… la Sauvegarde de l’ Art français a parti- cipé à hauteur de 10 000 €, au titre du e mécénat Duprez-Mulliez, à la restauration 2. Plan (EURL d’Architecture Tronquoy, éch. 1/100 ) Arch. dép. Nord, 51 H 108 ; 2 O 643/16-19 ; complète de l’ édifice. 1 T 253-16 ; 15 J 124 (photographies Augustin Boutique, vers 1905). Philippe Seydoux Étude archéologique menée par le cabinet N. T’ Kint. 5. Tourelle d’ accès au clocher

Wulverdinghe Canton , arrondissement Dunkerque, 322 habitants

3. Coupe longitudinale de l’ église

ituée sur la colline de Watten, la petite Les maçonneries du chœur, de teinte L’ église est entièrement couverte d’ une église Saint-Martin se limite rouge orangé, remonteraient au xve siècle, voûte en plâtre sur armature de bois, à une nef unique, prolongée par certaines autres au xvie, mais la plupart, peinte dans les tons bleus et agrémentée de Sun chœur et une abside à pans. Comme réalisées tant en brique « de sable » motifs répétitifs. Seul le chœur a conservé dans la plupart des sanctuaires du voisi- qu’ en brique orangée, correspondent aux ses entraits, peints dans les tons de celle-ci. nage, ses maçonneries de brique portent la importantes restaurations menées au marque de nombreuses reprises et restau- début du xviie, lors de la période de paix Le mobilier – d’ origine ou rapporté – rations, mais elles s’ en distinguent par qui caractérisa le temps des archiducs. comprend un retable majeur, avec colonnes la présence sur sa façade occidentale de et fronton ouvragé, de beaux lambris vestiges d’ époque romane, exceptionnels À l’ intérieur, le passage de la nef au chœur Louis XV sculptés, un remarquable banc de en Flandre maritime. Il s’ agit en l’ occur- est marqué par la présence d’ un arc communion également sculpté, avec deux rence d’ une suite d’ arcatures aveugles diaphragme, sur lequel prend appui l’ un médaillons dédiés à saint Antoine et saint reposant sur des colonnettes, fortement des côtés du tabouret du petit clocher, Martin, deux autels latéraux et, au revers de dégradée par les vents de mer et mutilée dont l’ autre repose sur un entrait. On peut la façade, un buffet d’ orgue placé en 1844. par le percement d’ une fenêtre axiale. La penser que cet arc de pierre correspond à porte sous arc en anse de panier a dû être l’ emplacement du chevet d’ origine. 1. Vue sud-ouest de l’ église créée au début du xviie siècle.

266 Cahier 27 La Sauvegarde de l’Art Français 267 Nord Oise Escames Canton Grandvilliers, arrondissement Beauvais, 219 habitants

4. Façade nord

1. Vue sud-ouest de l’ église

u cœur d’ un village isolé de la Reposant sur des soubassements en damier vallée du Thérain, l’ église Saint- de grès et de moellons de silex, l’ éléva- Martin d’ Escames constitue un tion supérieure de l’ église est presque Aexemple très cohérent d’ architecture tout entière construite en bel appareil gothique flamboyante, et mériterait pour de calcaire crayeux, seuls les contreforts cette raison une inscription à l’ Inventaire étant réalisés en grès et réparés en brique. supplémentaire des monuments histo- Conçue selon un plan en croix latine clas- 5. Façade occidentale 6. Vue intérieure vers le chœur riques. L’ église primitive aurait été incen- sique, elle comporte une nef à vaisseau diée en 1472. Sa reconstruction était en unique très large, un transept dont les bras voie d’ achèvement un siècle plus tard : la sont en fait constitués par des chapelles à Les travaux consistent en une réfection l’ Art français participe en 2014 au finan- date de 1566 figure sur le portail sud de la deux travées, et un chevet formant abside complète de la couverture et de la majeure cement à hauteur de 20 000 €, dont 15 000 nef et celle de 1575, gravée à deux reprises, à trois pans. Mgr E. Lotthé, Les Églises de Flandre au nord partie de la charpente, entraînant la dépose au titre du mécénat Duprez-Mulliez. de la Lys, , 1940 (rééd. Bouhet, 2005). dans la charpente. En 1568, aurait été et le remplacement d’ un partie importante P. Vanpoulle, Mémoire sur l’ église de Wulverdinghe, offerte la statue de la Vierge qui se trouvait L’ ensemble est dominé aujourd’ hui par de la voûte lambrissée. La Sauvegarde de Philippe Seydoux s. l., 2002. sur le meneau de la fenêtre d’ axe du chevet. un clocher charpenté, établi à la croisée 2. Plan

268 Cahier 27 La Sauvegarde de l’Art Français 269