?3 arts visuels // le cinéma / .1 1895-1911, les « primitifs » 1912-1945, le cinéma classique 1946-1975, le cinéma moderne depuis 1976, le cinéma contemporain

Edward aux mains d’argent Gothique et flamboyant

Titre original : Edward aux mains d'argent est marqué par Production Denise Di Novi, Tim Burton plusieurs influences : le conte, les mythes et Scénario Caroline Thompson, l'esthétique du cinéma fantastique, le dessin d'après une idée originale de Tim animé. Burton Le réalisateur a télescopé les genres pour Réalisation Tim Burton créer un univers singulier entre rêve et réali- Photo Stefan Czapsky té. Il utilise le fantastique pour parler d'au- Décors Bo Welch jourd'hui, prenant les thèmes des contes de Costumes Colleen Atwood fées pour les rendre contemporains. Effets spéciaux maquillage Stan Tim Burton joue avec les codes du genre, Winston nous renvoyant au fantastique le plus classi- Musique Danny Elfman que : laboratoires gothiques, savants fous, Durée : 1h47 créatures naissant à la vie,… Il nous renvoie Sortie : USA 1991 autant à Métropolis de Fritz Lang, qu’à la créature tragique de Frankenstein. Les genre: conte fantastique, récit initia- monstres de cinéma sont souvent là pour tique nous rappeler que la monstruosité n’est pas où on l’attend... Les acteurs Edward/ L'inventeur /Vincent Price Helen/ Conchata Ferrell Kim Boggs/ Jim/ Anthony Michael Hall Marge /Caroline Aaron Peg Boggs/ Dianne Wiest Joyce Monroe /Kathy Baker Officier de police Allen /Dick Anthony Williams Bill Boggs/ Alan Arkin Kevin /Robert Oliveri

Le réalisateur, Tim Burton Timothy William Burton est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 25 août 1958 à Burbank en Californie. Maître du fantastique fortement influencé par Edgar Allan Poe, excellent conteur et graphiste d'exception, on lui doit entre autres Beetlejuice, Batman, Edward aux mains d’argent, Charlie et la Chocolaterie, Sleepy Hollow la légende du cavalier sans tête, et récemment une version d’Alice au pays des merveilles.

Mots clefs, le conte (et sa structure) amour points d’ancrage le merveilleux, le fantastique poésie pour l’étude identité fantasmagorie de l’œuvre altérité intolérance racisme, inadaptation exclusion 1 1

Thème(s) du film 0 2 - e s i o ’ l

Les questions relatives à l’identité et à la différence sont omniprésentes. Le film questionne le spectateur sur la e d prise de conscience de soi et de l’autre, de soi avec l’autre et de soi sans l’autre, en s’attardant plus précisé- e u q

ment sur le phénomène de rejet et sur l’influence que le regard d’autrui peut avoir sur l’estime de soi . Le film i m

donne lieu à des interprétations multiples ; c’est bien entendu une fable sur l’incommunicabilité et l’intoléran- é d a

ce et une critique féroce de la société américaine, de ses dérives sécuritaires et de ses préjugés. Mais si le film c a

n

est bien une parabole de l’exclusion, Edward est également un double du cinéaste, créateur-destructeur. o i t c

Pour Tim Burton, il s’agit d’un projet aux résonances autobiographiques affirmées . Edward représente son e p s

avatar et cette banlieue aux couleurs pastel son Burbank natal. n i

Son héros symbolise un artiste qui, après avoir été adulé pour son originalité, se voit soudainement méprisé — 1

parce que jugé incontrôlable. Le film peut alors se lire comme une fable poignante sur la solitude et les déchi- m p rements du créateur. a — 8511,ls«piiis»11-95 ecnm lsiu 9617,l iéamdredpi 96 ecnm contemporain cinéma le 1976, depuis moderne cinéma le 1946-1975, classique cinéma le 1912-1945, » primitifs « les 1895-1911, ? 3 edshme.I ruedn npeirtmsfclmn apae letapéi,amr or dl autant différent. adulé trop voire décidemment admiré car apprécié, rejeté est est il mon- il place, le Puis sa dans talent. facilement ramené son Edward temps et pour premier solitaire que un exil étrangeté neige, dans son son la trouve de pour de y tiré l’histoire Il fille est hommes. humanoïde, petite des robot une jadis. de Edward, à aima découvert, raconte qu’elle fortuitement dame garçon été vieille un avoir une d’Edward, Après résidentielle), celle banlieue avec (une confond ville se la qui sur neige de soir Un Pitch le L’histoire, e rhtps» archétypes « Les Œ od e humains. des monde le découvrant en l'in- justice à et cruauté la à ter heur- se va qui, généreux et innocent doux, être un Edward, ae Whale,1931 James Frankenstein, veàrprce de rapprocher à uvre ’s ’itiedu dlsetqirt o asg ’g adulte. l’âge à passage son rate qui adolescent d’un l’histoire c’est , rsvses// visuels arts humaine. dimension une sonnage per- au confèrent qui vulnérabilité une et té agressivi- une morbidité, une sourdre fait jeu Son Karloff. Boris de le magistra- composition la à grâce sentiments de et réflexion de douée révèle se kenstein Fran- de créature La l . ble charita- geste son de ces conséquen- les d'entrevoir l'empêchent et l'aveuglent naïveté sa et générosité Sa ward. d’Ed- différence la blée d'em- accepte et valeur de jugement aucun porte ne elle tendre, Attentionnée, . tout avant mère est Boggs Peggy ecnm / cinéma le n al u epsaee sur et passage le sur fable Une nr exêrss différents. si êtres deux entre ùl osr ’s a tou- pas n’est monstre le Où ’mu possible/impossible l’amour mu impossible amour grand ce par hantée restera elle vie, sa l'aimer. Toute à et lui avec quer communi- à vient en Elle pureté. sa et sincérité sa innocence, son par tou- chée peu à peu sera Elle querie. mo- de teinté dédain un avec Edward regarde qui bêcheuse peu quelque adolescente jolie une est Boggs Kim or eu uo croit qu’on celui jours enCceu 1946 Cocteau, Jean aBlee aBête la et Belle La i Burton Tim Flashback. ... que. fantasti- cinéma au cher ", fou savant " le symbolise il Frankenstein, professeur l'illustre de lignée la Dans délabré. château vieux d'un ténèbres les dans inventions ses à consacre se il solitaire, Démiurge » père « le L’inventeur, homme... un devenir de désir le teur-créature, créa- père-fils, relations Les 1975 Comencini, Luigi Pinocchio de aventures Les .2

— apm1— inspection académique de l’oise-2011 ?3 arts visuels // le cinéma / Tim Burton .3 1895-1911, les « primitifs » 1912-1945, le cinéma classique 1946-1975, le cinéma moderne depuis 1976, le cinéma contemporain

Analyses comparatives

Les affiches

« L’histoire d’un homme inhabi- Dans sa version française, « Edward tuellement doux » promet l’affi- Mains-Ciseaux », et devenu « aux che, créant d’emblée un dé- mains d’argent », terme beaucoup calage avec les lames qui bar- plus poétique qui insiste davantage rent l’image. sur le côté artiste du personnage. Edward, de profil, coincé dans Ici c’est l’histoire d’amour qui est le coin supérieur droit, a le re- mise en avant: la Belle et la Bête. gard vide du psychopathe de Il s’agit en fait d’une image clé du cinéma. film, tiré de la séquence où Edward Dans la diagonale descen- prend conscience de l’impossibilité dante, il regarde le monde de cet amour, de l’impossibilité de d’en bas (seules taches colo- serrer Kim dans ses bras. rées dans le monde bleu d’Ed- Comme le film, l’affiche se structure ward, monde de l’étrange et en oppositions: de la nuit). Un monde qui lui restera inaccessible, les lames de Le noir d’Edward répond au blanc de Kim, l’étreinte de Kim à l’at- ses mains lui barrant le passage… titude ambigüe d’Edward, les deux personnages, serrés à gauche La neige ajoute de la féérie; c’est le point de départ de l’image, aux lames striant la partie droite: Kim a dépassé le bar- et d’arrivée du film. rage des lames, du handicap, mais trop tard à en juger par les visages ...

Génériques de début et entrées dans le conte : La Belle et la Bête / Edward aux mains d’argent

Dans les deux films, c’est dès le générique de début que nous entrons dans le conte.

Dans la Belle et la Bête, après un généri- Chez Tim Burton, le générique est un exercice virtuose. Un petit que où Jean Cocteau et Jean Marais film avant le film où il nous livre déjà des éléments de compré- inscrivent sur un tableau noir (celui de hension situés en amont de l’histoire. l’enfance) les noms de ceux qui ont fait le Durant les trois minutes que dure le début du film, nous sommes film, Jean Cocteau intervient pour inter- littéralement transportés à bord d’un train fantôme. Ralentisse- peller le spectateur: ments, accélérations, montées vertigineuses (l’escalier) et des- « L’enfance croit ce qu’on lui raconte et centes infernales nous plongent directement au cœur même ne le met pas en doute. du récit, celui de la naissance d’Edward, ce robot à l’âme hu- Elle croit qu’une rose qu’on cueille peut maine. attirer des drames dans une famille. Le titre apparaît, composition de deux mots : Edward Scissor- Elle croit que les mains d’une bête humai- hands qui, à notre approche, s’écarte comme une paire de ne qui tue se mettent à fumer et que cette ciseaux qui s’ouvre. Nous passons à côté d’une statue effrayan- bête en a honte lorsqu’une jeune fille habi- te couverte de toiles d’araignées. La patine du temps n’a pas te sa maison. épargné la créature ni cet escalier aux marches usées qui nous Elle croit mille autres choses bien naïves. amène vers les hauteurs du château avant de mieux nous faire 1

redescendre vers ses entrailles. 1

C’est un peu de cette naïveté que je vous 0 2

Tout au long de notre voyage, nous voyons apparaître, tels des -

demande, et, pour nous porter chance à e s fantômes, les noms des acteurs mais aussi des membres de l’é- i o

tous, laissez-moi vous dire quatre mots ma- ’ l

quipe. Et tandis que nous redescendons en un lent travelling e

giques et un véritable « Sésame ouvre-toi » d

vertical, nous apercevons, greffé sur un étrange mécanisme, la e

de l’enfance : u q Il était une fois... » première paire de ciseaux du film. Vient ensuite un robot inerte, i m

un corps auquel n’a pas encore été donnée la vie. Edward ? é d a c

Le spectateur étant prévenu, on entre a

La plongée dans le conte passe ici par l’intermédiaire de la n o

dans la première séquence où l’on nous i t

grand-mère, la narratrice qui raconte l’histoire à sa petite fille. c

présente le monde de Belle, et où l’on re- e p

Elle se lance alors dans un Flashback (qui dure tout le film) dé- s

noue avec la typologie du conte : présen- n butant par un long travelling vers l’univers poétique et fantasti- i

tation des personnages, des informations —

que de la nuit, avant de retomber dans le quotidien plat et co- 1

sur la situation de la famille, temporalité m

loré de Peg. p particulière... a — ?3 arts visuels // le cinéma / Tim Burton .4 1895-1911, les « primitifs » 1912-1945, le cinéma classique 1946-1975, le cinéma moderne depuis 1976, le cinéma contemporain

Edward et la créature de Frankenstein Frankenstein, On retrouve comme final à Edward aux mains d’argent, la même chas- James Whale, se à l’homme que les villageois organisent pour la créature de Frankens- 1931 tein. Boris Karloff, Dans les DVD : l’incarnation du Frankenstein, la poursuite : 58’11-1h03’00 mythe Edward, la poursuite : 1h25’32- 1h28’00

Mais si Edward a tout de la créature de Frankenstein, ne nous y trom- pons pas, Edward est un robot tandis que la créature est faite de morceaux épars de cadavres ajoutant au côté horrifique de l’adaptation du célèbre roman de Mary Shelley.

Dans ces deux séquences on cherchera à repérer les analogies et les différences. On cherchera à comprendre les motivations de la foule, devenue elle-même un monstre. Dans le film de Tim Burton, le spectateur est du côté d’Edward. Et dans le film de Whale ? Analyser comment le film de Tim Burton souligne la dimension pathétique de son héros en le confrontant au mon- de cruel des hommes.

Analyse d’une séquence

l’étreinte et l’offrande des mains Cette scène double (avec un long flash back en son milieu) renvoie au film tout entier. C’est une scène d’offrande et de privation. Une scène « cadre », celle de l’étreinte (scène d’amour) de Kim et Edward, qui pourrait être perçue comme un petit happy end, Une scène « encadrée », celle de l’offrande (scène primitive) des mains de l’in- venteur paternel à sa créature. L’emboîtage des deux crée une lecture particulière. Le flash back renvoie à une scène primitive (et explicative) de privation, d’impossibilité. Le montage rend le geste de Kim voué à l’échec. Pour qu’un avenir du couple puisse exister, il faudrait inverser l’ordre des scè- nes, monter qu’Edward a dépassé ce traumatisme initial. Ici l’offrande manquée des mains troue l’étreinte des deux adolescents, les ci- seaux d’Edward détruisent les fines mains adolescentes et par là même l’étrein- te qui semblait réussie. Une double séquence tout en opposition : la jeune fille / vieillard agonisant une scène d’amour /une scène de deuil une scène d’aboutissement (éducation sentimentale)/ une scène de com- 1

mencement 1 0 2 la mise en scène de l’étreinte (plate comme un sitcom)/ la mise en scène de - e s i o

l’offrande (baroque, virtuose) ’ l

e

la caresse de la lame/la blessure sur la joue d

e

Une double séquence tout en contamination : u q i

les séries de champ/contre champ se répondent m é d

tout passe par les yeux (également exorbités) des personnages a c a

la tendresse du créateur répond à celle de Kim n o i t

les mains offertes répondent à la jeunesse de Kim c e p

la mort du vieillard annonce la mort de l’étreinte (fin du fash back) s n les yeux fermés de Kim aux yeux fermés du mort i — les décors de Noël de la maison des Boggs au « c’est un peu tôt pour fêter 1 m p

noël » de l’inventeur. a — ?3 arts visuels // le cinéma / Tim Burton .5 1895-1911, les « primitifs » 1912-1945, le cinéma classique 1946-1975, le cinéma moderne depuis 1976, le cinéma contemporain

Kim et l’inventeur, des personnages en symétrie.

Au début de la séquence Kim, étreignant Edward, termine le geste interrompu du créateur. Tout cadeau, toute étreinte nouvelle, rejoue pour Edward le don involontaire d’au- trefois : celui de la mort.

Edward meurt en naissant et naît en mourant ; lorsqu’il naît à l’amour (avec Kim), il comprend le sens de la scène de son enfance (avec son créateur) ; toute naissan- ce est (liée à) une mort pour lui. Il a été fait depuis la mort, comme un Frankenstein.

Face au film, guider la réflexion

Argumenter, photogrammes et séquences à l’appui autour des questions suivantes :

· Que peut-on ressentir en vivant isolé du monde ? Comment se déroulera notre retour à la réalité ? · Que représente Edward aux yeux du voisinage ? · Quels sont les motifs de l’attitude du petit ami de Kim ? · Comment expliquer le changement d’attitude de Kim vis-à-vis d’Edward ? · Est-elle vraiment amoureuse ? · Qu’avez-vous ressenti pour Edward aux différents moments du film (début, milieu et fin) ? · Les choses auraient-elles pu s’arranger pour lui ? · Edward n’aurait-il pas pu tenter de se défendre face aux accusations portées à son encontre ? ...

La musique , un élément signifiant

La musique du générique de début

On remarquera que la musique du film, réalisée par Danny Elfman, démarre dès le départ et accompagne le logo de la 20th Century Fox . La Bande Originale du film est inévitablement à mettre en parallèle avec la musique de Casse-Noisette et du Lac des Cygnes de Tchaïkovski (cf fiche œuvre musique savante n° 16 La valse des Fleurs ). Le générique du film rappelle donc La valse des fleurs . On entend aussi très souvent les échos de la Valse des flocons de neige de Casse-Noisette. 1 1 0 2 -

Piotr Ilitch Tchaïkovski Casse Noisette e s i o ’ Valse des flocons de neige, fin de l'Acte I l

e d

photo tirée de la mise en scène de Rick e u

Dikeman, 1981 q i m é d a c a

Les images du générique sont commentées musicalement . Remarquer l’adéquation, la symbiose des images n o i t c

et de la musique : la porte du manoir s’ouvre/la musique donne une impression d’aspiration (comme une spi- e p s n

rale…en lien avec la spirale des images) i —

Très vite on repère l’analogie avec la Danse de la fée Dragée (casse noisette, acte II) 1 m p

La caméra compose une véritable valse autour des objets symbolisant la demeure de l’inventeur : les robots a

semblent danser, les gâteaux virevoltent, le visage de l’inventeur est révélé suivant une spirale ascendante… — ?3 arts visuels // le cinéma / Tim Burton .6 1895-1911, les « primitifs » 1912-1945, le cinéma classique 1946-1975, le cinéma moderne depuis 1976, le cinéma contemporain

Début du film dans la chambre de la fillette

La douceur de la musique traduit l’ambiance de la chambre et le moment du conte. Le thème musical d’Edward apparaît brièvement pour la première fois, comme un final à la fin de l’envol de la caméra vers le manoir après avoir survolé la maquette de la ville. Ce thème accompagnera les principaux mo- ments chargés d’émotion du film : des chœurs d’enfants supportés par des cordes. On remarquera les chœurs doux et lointains ainsi que le timbre particulier attribué à chaque personnage. Com- me dans la Belle et la bête, la musique évoque le côté fantastique, la métamorphose.

Première rencontre entre Edward et Kim

Et première présentation dans son intégralité du thème musical principal (18 : 02); Edward découvre le visage de Kim au travers de photographies.

The cookie factory (passage de la fabrique de gâteaux)

La musique commente la chaîne de fabrication féérique des gâteaux de l’inventeur. Observer le découpa- ge des images par rapport à l’aspect rythmique de la musique. Remarquer enfin l’apparition du thème d’Edward lorsque l’inventeur à l’idée de donner un cœur (en biscuit) au robot-ciseaux.

Le départ des voitures

Comparer Le Ballet de Suburbia, qui accompagne le ballet des voitures qui partent ou rentrent chez elles , avec le passage du film de Jacques Tati, Mon Oncle, où la musique dans un style jazz accompagne l’action en un synchronisme parfait (5’49) .

La séance de coiffure (47 :31)

Dany Elfman fait ici référence dans cette inénarrable séance de coiffure au Barbier de Séville. Remarquer le jeu des violons accompagnant les coups de ciseaux d’Edward, donnant à cette séquence un côté drôle et humoristique. Un parallèle peut être aussi effectué avec la séance de taille des personnages en papier (ribambelle) dans la classe (43 :28) où là encore la musique accompagne le mouvement et l’image.

Cette séquence pourra être mise en corrélation avec la scène du barbier dans le Dictateur de Charles Cha- plin sur la musique de Brahms.

Le baiser final et la sortie de Kim du château 1

Le thème d’Edward démarre avant l’arrivée de l’orchestre qui coupe la mélodie avec un crescendo. L’achè- 1 0 2 -

vement de l’histoire (comme souvent chez Dany Elfman) est symbolisée par la cloche de l’église qui résonne e s i o ’ l

en glas fatidique signifiant la fin du long Flash Back et le retour à la chambre de la fillette. e d

e u q i m

La fin du film lors du retour dans la chambre de la fillette é d a c a

n

La musique douce accompagne les souvenirs de la grand-mère. Les scènes révélant la survie d’Edward dans o i t c

son manoir sont quant à elles accompagnées de montées orchestrales avec l’apparition des chœurs comme e p s n

pour une conclusion. Le générique est annoncé peu à peu par le silence de l’orchestre qui laisse la place au i

chœurs (angéliques). — 1 m

Le générique s’enchaîne sur une valse (presque hypnotisante / analogie au rêve) comme au début du film p avec au final les voix seules. a — ?3 arts visuels // le cinéma / Tim Burton .7 1895-1911, les « primitifs » 1912-1945, le cinéma classique 1946-1975, le cinéma moderne depuis 1976, le cinéma contemporain

L’opposition de deux mondes

Deux mondes : tranchés par la couleur et les mouvements de caméra. L’un gothique, fantastique, nimbée dans une lumière bleutée, avec des plongées, contre-plongées, travellings, … l’autre plat, sans reliefs ni sur- prises, aux couleurs acidulées, traité en plans fixes à hauteur de maisons (basses). Tim Burton décrit un monde qu'il connaît bien, celui De Burbank, la banlieue de Los Angeles où il a grandi . La petite ville accueillante du film renferme tous les maux d'une société enracinée dans ses traditions et coin- cée dans ses préjugés. Elle sert de prétexte à Tim Burton pour dénoncer de manière satirique les conformis- mes de la société américaine. On pourra donc chercher à repérer ce qui, visuellement, nous parle de ce conformisme, des apparences, voire du peu d’ambition des habitants...

La banlieue américaine Après la 2e guerre mondiale, l’accession à la propriété indivi- duelle est facilitée pour les ex- soldats : c’est le baby-boom. Les familles souhaitent s’installer à l’extérieur des villes, loin du bruit, de la pollution, plus près de la nature et sans promiscui- té excessive dans une banlieue symbolisant désormais la « Mid- dle class ». W. Lewitt construit Lewittown, célèbre banlieue de N.Y

C’est dans son rétroviseur, que Pegg découvre le Château, un monde oublié, surgit du passé. Un château qui parle de nos peurs enfantines (celle des fantômes) et des films et romans d’horreur d’autrefois ( Nosferatu, vampire des Carpathes…). D’emblée, l’opposition est multi- ple: les couleurs et la lumière/le noir et la pénombre, l’horizontali- té/la verticalité, la modernité/les vestiges du passé. 1 1 0 2 - e s i o ’ l

e d

À voir également : la fiche sur la Belle et la Bête/ l’opposition de deux mondes e u q i m é

Dans le monde de la Belle, Le monde de la Bête, som- d a c a

les extérieurs sont largement bre et mystérieux, se réfère n o i éclairés car réels, et ses inté- quant à lui aux gravures de t c e

rieurs sont influencés par les Gustave Doré (1832-1883), p s n peintures des maîtres fla- qui illustra notamment les i — mands et hollandais, surtout contes de Perrault. 1 m p

celles de Vermeer (1632- a

1675). — ?3 arts visuels // le cinéma / Tim Burton .8 1895-1911, les « primitifs » 1912-1945, le cinéma classique 1946-1975, le cinéma moderne depuis 1976, le cinéma contemporain

Vers la pratique

Le héros (voir également la fiche pratique artistique Mythes et Légendes) Personne qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire. dans le domaine littéraire : 1er sens : dans la mythologie , être fabuleux, la plupart du temps d'origine mi-divine, mi-humaine, divinisé après sa mort. 2ème sens : dans le cadre de l'épopée, guerrier de valeur exceptionnelle Sens général pour toute oeuvre littéraire : personnage principal ; très longtemps, sous l'influence du sens pré- cédent, il a été quelqu'un d'exceptionnel ; mais la tendance s'est inversée au point qu'on désigne certains héros par le terme de "anti-héros"

Les opposés, les contraires les contrastes

Les archétypes Le Superman de Christopher La poupée Barbie Reeve

Pistes pour la classe

L’ archétype du savant fou

Le Dr Frankenstein Le Dr Frankenstein Jr Le Dr Rotwang Le Dr Mabuse LePr E. Brown de James Whale de Mel Brooks de Fritz Lang de Fritz Lang de Robert Zemeckis Métropolis Retour vers le futur 1 1

Créer sa version du savant fou. 0 2 - e s

Fiche signalétique et biographie imaginaire; sa vie, son œu- i o ’ l

vre, ses diplômes, son curriculum vitae, son laboratoire, sa plus e d

e

grande découverte… u q i m é d a

Ce travail donne une large part à la production d’écrits, mais c a

n o

également à la fabrication d’images ( dessins, photographies, i t c e

collages) et au détournement d’objets. p s n On pourra s’inspirer du « catalogue des objets introuvables » i — 1

de Carelman. m p a — ?3 arts visuels // le cinéma / Tim Burton .9 1895-1911, les « primitifs » 1912-1945, le cinéma classique 1946-1975, le cinéma moderne depuis 1976, le cinéma contemporain

On peut également envisager un travail d’interview-vidéo de gens qui l’ont connu (sa mère, son assistant, son cobaye…): On travaille alors le point de vue ; que peuvent-ils en dire? Agit-il pour le bien de l’humanité? Quelles sont ses motivations?

Le Super Héros Lui trouver un nom, un costume, des Super Pouvoirs… Créer un catalogue de Super Héros. Ecrire le curriculum Vitae de Superman ou de Wonder Woman… Et quand ils vieillissent, les Super Héros deviennent-ils des Super Vieillards?

Les opposés, les contraires Gilles Barbier, L’hospice, 2002

Créer deux personnages en opposition. Définir les caractères, le style, les manières, la façon de parler … Mettre en scène et filmer la rencontre, autour d’un sujet d’une grande banalité ; le temps qu’il fait, les desserts à la cantine, les jeux dans la cour de récréation, … Chercher à accentuer les différences et les oppositions en jouant sur les axes et les mouvements de caméra, et sur le montage ( qui voit- on le plus à l’image et pourquoi ?) Laetitia Hotte Schyzophrénia, 2003 Photographies

Voir aussi 1 1 0 Littérature : 2

Alice au pays des merveilles, Lewis Caroll La jeune fille sans mains, un conte des frères Grimm

La triste fin du petit Enfant Huître et autres histoires, un recueil d’histoires courtes écrites et illustrées par Tim Burton éd 10/18, 1997 - e s i o ’ l

e

Pour aller plus loin d

e u q i m

www.site-image.eu é d a c

www.lamediatheque.be/ext/thematiques/films_a_la_fiche/id.html a

n o i

www.enfants-de-cinema.com t c e p s n i — 1 m p a —