Une Église Rurale De Dimension Modeste L'église De Yolet1 Est Une
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Aurillac, le 1 décembre 2014 Service Yolet territorial Identification d’un enfeu monumental de l'architecture et du patrimoine Cantal Une église rurale de dimension modeste L'église de Yolet1 est une petite église rurale du Cantal composée d'un volume quadrangulaire auquel s'adosse au nord deux chapelles et au sud une chapelle prolongée par une sacristie. Un clocher à base carrée flanque le chevet au nord. L'entrée s'effectue par un portail monumental en tiers-point qui alterne gorges et fines colonnettes sur bases prismatiques surmontées de petits chapiteaux à motifs végétal. Deux pinacles flanquent l'archivolte. Ces derniers reposent sur deux culots sculptés d'un ange tenant un phylactère. L'archivolte dessine une légère accolade surmontée d'un blason porté par deux anges eux-mêmes surmontés d'une frise de feuilles de vigne. Le portail peut être attribué au XVe siècle. 1-Vue générale de l'église de Yolet. 1 Eglise, inscription au titre des Monuments Historiques par arrêté du 21 août 1992 SERVICE TERRITORIAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 90 avenue de la République B.P. 539 15005 AURILLAC Cedex Téléphone : 04 71 45 59 10 / télécopie : 04 71 45 59 11 / E-mail : [email protected] 1 2-Portail, détail des culots sculptés et des chapiteaux. L'intérieur de l'édifice se divise en deux espaces de largeur sensiblement différente, couverts de voûtes d’ogives édifiées en 18742. Les ogives et clés sont en pierre, le voûtain en brique et plâtre, le chevet est à pans coupés. 3-Plan actuel de l’église d’après les archives du STAP 15. 2 Millésime noté sur une clé de voûte SERVICE TERRITORIAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 90 avenue de la République B.P. 539 15005 AURILLAC Cedex Téléphone : 04 71 45 59 10 / télécopie : 04 71 45 59 11 / E-mail : [email protected] 2 4-Clé datée de 1874 et extrados d’une voûte en brique. Les deux premières travées, plus étroites, sont éclairées au sud, par deux lancettes. La lancette est a été pour partie reconstruite. La forme générale de la lancette ouest amène à penser que le mur gouttereau pourrait remonter à la fin du XIIe siècle. Sous la tribune flanquant le revers du portail, il est possible d’identifier quatre colonnettes sur console. Trois des chapiteaux sont toujours visibles, le quatrième étant dissimulé dans l’épaisseur du plancher de la tribune. Relativement épurés, les chapiteaux présentent des corbeilles lisses sur lesquelles se détachent respectivement une pomme de pin ou grappe de raisins ou des feuilles grasses ? Les colonnettes sont de section demi-circulaire, les abaques ont les angles rabattus. La travée a pu être couverte d’une voûte d’ogives, épaulée par les quatre contreforts visibles à l’extérieur. Cette partie de l’édifice peut être attribuée aux XIIe et XVe siècles. Il est à noter qu’une église est mentionnée en 10693, mais aucun élément visible en élévation ne semble remonter à cette époque. 5-Chapiteaux visibles sous la tribune, état avant restauration. La chapelle sud, édifiée dans la première moitié du XIXe siècle, est couverte d’une voûte d’arrête en lattis enduits. 3 http://archives.cantal.fr/ark:/16075/a011332428791maDul0 Photothèque Cantalienne SERVICE TERRITORIAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 90 avenue de la République B.P. 539 15005 AURILLAC Cedex Téléphone : 04 71 45 59 10 / télécopie : 04 71 45 59 11 / E-mail : [email protected] 3 6-Chapelle sud, voute d’arrête en lattis, état avant restauration. Les deux chapelles nord présentent des éléments d’architectures attribués à un tombeau. Ce dernier était estimé, jusqu’à récemment, comme pouvant être des éléments de remplois positionnés au droit d’une ancienne porte. 7-Vue générale des chapelles nord (Photographie issue du dossier de recensement, Jacques Raflin). L’ensemble de l’édifice conserve son décor datant du XIXe siècle. Une église fortement modifiée Une lecture attentive de l’édifice permet de remarquer que l’église n’est pas orientée. Les premières travées de l’église correspondent à l’ancien chevet de l’église médiévale dont les quatre colonnettes sur console précédemment décrites marquaient le sanctuaire. La découverte récente d’un lavabo liturgique4 confirme l’attribution de cette partie de l’édifice à un ancien chevet. 4 Le lavabo liturgique, muré, a été découvert lors du chantier de restauration des enduits intérieurs. Chantier maîtrise d’ouvrage Commune de Yolet , maîtrise d’œuvre Jean-François Porchet architecte, maçonnerie entreprise Gouze, restauration des décors entreprise Malbrel. SERVICE TERRITORIAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 90 avenue de la République B.P. 539 15005 AURILLAC Cedex Téléphone : 04 71 45 59 10 / télécopie : 04 71 45 59 11 / E-mail : [email protected] 4 8-Lavabo liturgique découvert dans l’ancien chevet médiéval. A noter également, la découverte d’une petite porte (?) en plein cintre murée dans le mur nord du chevet, le mur nord étant un mur aveugle. Le portail d’entrée actuel correspond à l’ancien portail médiéval démonté et intégré dans l’ancien chevet plat. « Nous recommandons de recueillir avec soin les pierres de l’ancien porche de l’église pour les faire servir à la nouvelle entrée »5. Il n’est pas à exclure que certains éléments aient alors été re-sculptés ou modifiés. Une critique d’authenticité du portail serait à faire. Les murs de l’ancien chevet ont été rehaussés d’environ 1m50 lors de la transformation de l’église au milieu du XIXe siècle. A noter que le sol d’origine intérieur et extérieur, a été rehaussé de plus d’un mètre. Le chevet actuel, chevet « moderne », a subi une reconstruction partielle datant des années 1920-30. Seul l’angle sud possède un pan coupé, son symétrique au nord n’étant qu’un mur de briques dissimulant l’angle droit de l’ancienne façade. Les voûtes, ogives, voutains et clés sont en brique et plâtre recouverts d’un badigeon gris. Au vu des désordres visibles dans les maçonneries, il semble que l’angle sud-ouest du chevet moderne se soit effondré ou ait été en partie détruit et reconstruit avec un pan coupé. La reprise de cette partie de l’édifice est peut être à mettre en relation avec la construction des voûtes d’ogives en 1874, ces dernières ne semblant pas avoir été contrebutées par des contreforts. La retaille de la gerbe des voûtes visible au droit du culot 5 Notes du 6 juin 1848 In Frédéric de Marguerye « Un évêque archéologue dans le Cantal (1837-1852) », Par Pierre Moulier, 2008, 192 pages. P170. Document communiqué par Véronique Breuil-Martinez et Guilaine Pons, CAOA Cantal.. SERVICE TERRITORIAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 90 avenue de la République B.P. 539 15005 AURILLAC Cedex Téléphone : 04 71 45 59 10 / télécopie : 04 71 45 59 11 / E-mail : [email protected] 5 précédant le chœur, témoigne de la modification du voûtement. La lecture des décors tend également à la même analyse. 9-Détail d’un des chapiteaux XIXe supportant l’arc doubleau ouvrant sur le chœur moderne. Etat avant et après restauration, dégagement de la polychromie d’origine. Le chapiteau ayant été recouvert d’un badigeon gris dans les années 1920-1930 lors de l’édification du chœur à pan coupé. 10-Hypothèse de restitution de l’église avant la reprise du chevet moderne. En grisé les hypothèses de restitution. Les combles de l’église conservent également les traces des différentes modifications ayant affecté l’édifice. Au revers de la façade Est - chevet médiéval - il est possible de remarquer un décor de badigeon blanc esquissant le profil d’une ancienne voûte en bois présentant un profil d’arc en anse-de-panier. SERVICE TERRITORIAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 90 avenue de la République B.P. 539 15005 AURILLAC Cedex Téléphone : 04 71 45 59 10 / télécopie : 04 71 45 59 11 / E-mail : [email protected] 6 11-Vue du décor datant du début du début du 19E siècle visible dans les combles de l’église. La voûte en bois en arc segmentaire couvrant l’ancien chœur médiéval peut être associée au décor formant corniche régnant initialement en partie haute des murs gouttereaux. 12-Décor formant corniche décorant les parties hautes des murs gouttereaux au début du XVIIIe siècle. A noter la présence d’un décor présentant un motif feuillagé XVIIIe siècle (?) présent uniquement sur une travée et esquissant le profil d’arc. SERVICE TERRITORIAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 90 avenue de la République B.P. 539 15005 AURILLAC Cedex Téléphone : 04 71 45 59 10 / télécopie : 04 71 45 59 11 / E-mail : [email protected] 7 13-Gouttereaux nord et sud, vestige d’un décor feuillagé. Les chapelles nord intègrent des vestiges architecturaux correspondant à un ancien enfeu. La découverte, lors du chantier de restauration6, des parties basses du tombeau confirme que ce dernier est en place. La qualité de la taille de la pierre et des sculptures - bases prismatiques - confirme que nous sommes en présence d’une tombe privilégiée, un enfeu monumental sans équivalent connu dans le département du Cantal. 15-Vue générale des parties basses du tombeau découvertes fortuitement. 6 Les parties basses du tombeau ont été découvertes fortuitement par l’entreprise Gouze lors du chantier de restauration. La découverte a heureusement été signalée aux autorités compétentes. SERVICE TERRITORIAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 90 avenue de la République B.P. 539 15005 AURILLAC Cedex Téléphone : 04 71 45 59 10 / télécopie : 04 71 45 59 11 / E-mail : [email protected] 8 Un enfeu monumental d’une grande qualité L'accès actuel à la chapelle nord-ouest s'effectue au travers de l’ancien enfeu dont seul avait été conservé visible les parties supérieures et les jambages.